BENTARZI Naima

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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Ecole Nationale Polytechnique

Département : Maitrise des Risques Industriels et Environnementaux

Filière : Qualité, Hygiène, Sécurité, Environnement et Gestion des Risques Industriels


(QHSE-GRI).

Mémoire de projet de fin d’études

Poste graduation spécialisée en QHSE-RI Intitulé

Evaluation des plans d’urgence pour une


réponse efficiente en cas d’accident
« Cas de la raffinerie Sidi Arcine d’Alger »
Présenté par
BENTARZI Naima
Sous la direction de Mr A. BENMOKHTAR.

Composition du Jury :

Présidente D. HARIK Professeur ENP


Promoteur A. BENMOKHTAR Maître assistant ENP
Examinateur A. NAMANE Maitre de conférences ENP
Invité N. BELAKROUM Chef de bureau PC
Invité T. BERRACHED Chef de bureau PC

ENP 2018
0
REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Ecole Nationale Polytechnique

Département : Maitrise des Risques Industriels et Environnementaux

Filière : Qualité, Hygiène, Sécurité, Environnement et Gestion des Risques


Industriels (QHSE-GRI).

Mémoire de projet de fin d’études

Poste graduation spécialisée en QHSE-RI Intitulé

Evaluation des plans d’urgence pour une


réponse efficiente en cas d’accident
« Cas de la raffinerie Sidi Arcine d’Alger »
Présenté par
BENTARZI Naima
Sous la direction de Mr A. BENMOKHTAR.

Composition du Jury :

Présidente D. HARIK Professeur ENP


Promoteur A. BENMOKHTAR Maître assistant ENP
Examinateur A. NAMANE Maitre de conférences ENP
Invité N. BELAKROUM Chef de bureau PC
Invité T. BERRACHED Chef de bureau PC

ENP 2018

1
Remerciements :

Ce travail a été réalisé dans le cadre du projet de fin d’étude de la poste graduation spécialisée
(PGS), spécialité, Hygiène, Sécurité, Environnement et Risques Industriels (QHSE-RI).

Ce mémoire n’aurait pas pu être réalisé sans la contribution de plusieurs personnes que je tiens à
remercier.

Mes remerciements s’adressent tout d’abord à mon encadreur académique, Mr. BENMOKHTAR
Amine Maître assistant à l’ENP et Mr AMIRI Ahcene Chef de département HSE à la raffinerie
d’Alger pour leur aimable assistance afin de réaliser ce modeste travail.

Mes remerciements sont également adressés à Mme. HARIK Djamila, Professeur à l’ENP de me
faire l’honneur de présider le jury de soutenance.

Je tiens également à remercier Mr. NAMANE Abdelkader, Maître de conférences à l’Ecole


Nationale Polytechnique, d’avoir accepté d’évaluer mon travail et de participer à mon jury en tant
qu’examinateur.

Sans oublier de remercier les chefs de services du département HSE de la raffinerie d’Alger pour
leurs conseils et orientations.

Pour finir, je tiens à exprimer ma profonde gratitude à ma famille qui m’a soutenu et encouragé
durant les circonstances familiales difficiles.

Mes derniers remerciements vont à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à l'aboutissement
de ce travail.

2
:‫ملخص‬
.‫في اطار هدا العمل قمنا بدراسة مخاطر تخزين النفط الخام في المصفاة النفط بسيدي رزين‬
‫بعد العموميات حول النفط و مختلف الطرق المستعملة لتخزينه كمرحلة أولي قمنا بدراسة تحليلية لمخاطر مربع السقف العائم‬
‫ متبوعة بسيناريو الحرائق الخطيرة التي تملك أكبر احتمال للوقوع في األحواض ذات السقف العائم‬APR ‫باستعمال الطريقة‬
PHAST. ‫هده األخيرة أنجزت بالبرنامج التطبيقي‬
‫بالتالي فالمرحلة األخيرة خصصت لدراسة المخاطر الناجمة عن هده الظاهرة و منها تم استنتاج مجموعة من التوجيهات العملية‬
‫من أجل التأهب و مواجهة هدا الظرف الخطير و الصمود أمامه و هدا باستعمال و تكريس الوسائل التدخل المواتية حسب الخطة‬
.‫المعيارية التنظيمية‬

.‫ فعال‬،‫ مستحلب‬،‫ حاجز اآلمان‬،‫ حادث الكبير‬، PHAST APR, ‫ تحليل المخاطر‬، ‫ الحريق‬، ‫ التخزين‬،‫ النفط‬:‫الكلمات المفتاحية‬

Abstract

This work aims at the study of the risks related to the storage of cruse oil on the level of the oil
refinery of sidi-arcine –Algiers. After general information on the oil and the various types of
storage, an analysis risks floating roof vat by method APR is deployed , followed by a simulation
of the major accident more penalizing of which the fire of basin and Boil Over. The latter is
carried out by software PHAST. The last stage related to the study of risk translating a set of
procedures and operational directives to cope with an emergency which can possibly generate a
dangerous phenomenon such as a fire of basin or Boil Over. Such a foreseeable risk is identified,
analyzed and to model in order to set up adequate means of intervention and a fight plan so
much on the normative and organisation al level.

Keywords: oil, storage, fire, analyze of risk, APR, PHAST, accident major, safety fence,
emulsifier, efficient.

Résumé

Le présent travail a pour objectif l’étude des risques liés au stockage du pétrole brut au niveau de la
raffinerie de pétrole de Sidi Arcine –Alger

Après des généralités sur le pétrole et les différents types de stockage, une analyse risque de bac à
toit flottant par la méthode APR est déployée, suivie par une simulation des accidents majeurs les
plus pénalisants dont le feu de cuvette et le Boil Over. Cette simulation est réalisée par le logiciel
PHAST.

La dernière étape a concerné l’étude de risque relative à un scénario d’accident majeur traduisant
un ensemble de procédures et de directives opérationnelles pour faire face à une situation d’urgence
qui peut engendrer éventuellement un phénomène dangereux tel qu’un feu de cuvette ou un Boil
Over. Un tel risque prévisible est identifié, analysé et modélisé afin de mettre en place des moyens
d’intervention adéquats et une stratégie de lutte tant sur le plan normatif et organisationnel.

Mots-clés : pétrole, stockage, incendie, analyse de risque APR, PHAST, accident majeur, barrière
de sécurité, émulseur, efficient.

3
Table des matières

Liste des figures

Liste des tableaux

Tableau des abréviations

Introduction ……………………………………………………………………………….… 15

Chapitre 1 Contexte général, Problématique et Méthodologie …………..………....... 18

1.1 Contexte général …………………………………………..……………..……....…… 18

1.1.1 Retours d’expériences local et International ………………….………….……20

1.1.1.1 Analyse des incidents/accidents passés ……….……….………..…... 20

1.1.1.2 Enseignements tirés de ces accidents………………..………..……… 20

1.2 Présentation de la raffinerie Sidi-Arcine-Alger …………………….…………..…….. 21

1.2.1 Raffinage pétrochimique ………………………………………………..……. 21


1.2.1.1 Fonctionnement général des installations ………………….......……. 22

1.2.1.2 Description du procédé et des installations …………….……..…...... 23

1.2.2.3 Prétraitement du brut ……………………………………...….……... 23

1.2.1.4 Préchauffage du brut…………………………………………......……24

1.2.1.5 Section four ………………………………………….……….. 25

1.2.1.6 Fractionnement du pétrole brut …………………………….……..… 25

1.3 Situation géographique ……………………………………………………………….. 27

1.3.1 Historique de la raffinerie d’Alger …………………………………………… 28

1.3.2 Organisation générale de la société ……………………………………………29

1.4 Problématique ………………………..……………………….………………………..29

1.5 Objectifs ………….……………………………………….………………..…………..30

1.6 Méthodologie ……………………………..……………………………………………30

4
Chapitre 2 Généralités sur les hydrocarbures et leur stockage ………………….….….. 32

2.1 Hydrocarbures ……………………………………………………………..…………. 32

2.2 Pétrole ……………………………………………………………………………….…32


2.2.1 Principaux dangers du pétrole ………………………………………………….32

2.2.1.1 Viscosité ………………………………………………………….…...32

2.2.1.2 Inflammabilité …………………………………………………….….32

2.2.1.3 Impact sur l’environnement …………………………………….…….33

2.2.2 Classification des bruts selon la qualité …………………………………….….33

2.2.2.1 Degré de viscosité …………………………………………….………33

2.2.2.2 Teneur en soufre ……………………………………………………...33

2.2.2.3 Bruts de références …………………………………………….……. 33

2.3 Stockage des hydrocarbures ……………………………………………………….…. 34

2.3.1 Stockage du pétrole ………………………………………………………..….. 34

2.3.1.1 Dépôt de pétrole ………………………………………………..…… 35


2.3.1.2 Pipeline …………………………………………………………..….. 35
2.3.2 Réception et stockage du pétrole brut ……………………………………...…. 36

2.3.3 Parc de stockage …………………………………………………………..….. 36

2.3.3.1 Nature, volume des capacités et produits mis en œuvre ………...….. 36

2.3.3.2 Aspects de technologie en commun aux différents types de bacs …... 38

Chapitre 3 Concept et notions générales sur la gestion des risques de catastrophe ….... 40

3.1 Notions générales ………………………………………………………………..…… 40

3.1.1 Risque ……………………………………………………………………….… 40

3.1.1.1 Aléa ………………………………………………………….……… 40

3.1.1.2 Impact ……………………………………………………….………. 40

3.1.1.3 Dommages ……………………………………………………….….. 40

5
3.1.1.4 Cible …………………………………………………………….…… 41

3.1.1.5 Enjeux ………………………………………………………….……. 41

3.1.1.6 Vulnérabilité ………………………………………………………… 41

3.1.2 Danger …………………………………………………………………....…… 41

3.1.2.1 Aléa (danger) ………………………………………………….…….. 41

3.1.2.2 Situation dangereuse …………………………………………….…... 41

3.1.2.3 Phénomène dangereux ………………………………………………. 42

3.1.2.4 Potentiel de danger ………………………………………………….. 42

3.1.2.5 Études de dangers (EDD) ……………………………………………. 42

3.1.3 Sécurité-Sureté ……………………………………………………………...… 43

3.1.3.1 Sécurité ……………………………………………………………… 43

3.1.3.2 Sureté ……………………………………………...………………… 43

3.1.3.3 Sécurité-Gérée ………………………………………………………. 43

3.1.3.4 Atténuation ou mitigation …………………………………………… 43

3.1.3.5 Atténuation …………………………………………………………... 43

3.1.3.6 Mesure d’atténuation …………………………………………...…… 43

3.1.3.7 Prévention …………………………………………………………… 43

3.1.3.8 Prévision …………………………………………………………….. 44

3.1.3.9 Protection ……………………………………………………………. 44

3.1.3.10 Intervention …………………………………………...…………….. 44

3.1.3.11 Préparation …………………………………………………..……… 44

3.1.3.12 Dispositif de sécurité ………………………………………….……. 44

3.1.3.13 Mesures de maitrise de risques (MMR) ………………..…………… 44

3.1.4 Incident, accident et catastrophe ………………………………………….….. 44

3.1.4.1 Incident ………………………………………………………….…... 44

3.1.4.2 Accident …………………………………………………………….. 44

3.1.4.3 Accident Industriel …………………………………………………... 45

3.1.4.4 Sinistre ………………………………………………………...……... 45

6
3.1.4.5 Catastrophe ………………………………………………………….. 45
3.1.4.6 Incendie …………………………………………...………………… 45

3.1.4.7 Combustion ………………………………………………………….. 45

3.1.4.8 Explosion ……………………………………...…………………….. 45

3.2.4.9 ATEX ………………………………………………………………... 46

3.2.4.10 Boil over ………………………………………………...…………... 46

3.2.4.11 Effet domino ………………………………………………………… 46

3.1.5 Risque majeur ………………………………...……………………………….. 46

3.1.5.1 Risque technologique ………………………………..……………… 46

3.1.5.2 Risque naturel ……………………………………………………….. 47

3.1.5.3 Risque de catastrophe ……………………………………………….. 47

3.1.5.4 Risque résiduel ………………………………………………………. 47

3.1.5.5 Installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE) ...... 47

3.1.6 Gestion des risques de catastrophe ………………………………………...…. 47

3.1.6.1 Crise …………………………………………………………………. 48

3.1.6.2 Gestion de crise ……………………………………………………… 48

3.1.6.3 Réponse d’urgence /Réaction ……………………………………….. 48

3.1.6.4 Plans d’urgence ……………………………………………………… 48

3.1.6.5 Plans particuliers d'intervention (PPI) ………………………………. 48

3.1.6.6 Plan interne d’intervention (PII) …………………………………….. 48

3.1.6.7 Plan ORSEC ………………………………………………………… 48

3.1.7 Système ………………………………………………………………….……. 48

3.1.7.1 Résilience ……………………………………………………………. 49

3.1.7.2 Efficace ……………………………………………………...………. 49

3.1.7.3 Efficient …………………………..…………………………….....… 49

3.1.8 Norme …………………………………………………………………………. 49

7
3.2 Démarche pour l’analyse des risques ……………………………………………...…. 50

3.2.1 Définition du système …………………………. ……………………...……... 50

3.2.2 Recueil des informations indispensables à l’analyse des risques ………...…… 50

3.2.2.1 Description fonctionnelle et technique du système …………………. 50

3.2.2.2 Environnement du système ………………………………………….. 52

3.2.3 Identification des potentiels de danger ………………………………...……… 52

3.2.3.1 Potentiels de dangers internes …………………………………….…. 52


3.2.3.2 Potentiels de dangers externes ………………………………………. 53
3.2.3.3 Analyse des accidents /incidents passés ……………………………. 53

3.2.4 Définition de démarche à mettre en œuvre ..…………………………...……… 53

3.2.4.1 Choix des méthodes d’analyses des risques ……..…………………. 53


3.2.4.2 Principaux outils d’analyse des risques ……..………………………. 53

Chapitre 4 Analyse des risques …………………………………………...………………. 56

4.1 Présentation des potentiels de dangers ……………………………………………….. 56

4.1.1 Potentiels de dangers liés aux produits ……………………………………….. 56


4.1.1.1 Nature des produits …………………………………………………. 56

4.1.1.2 Dangers présentés par les produits ………………………………….. 56

4.1.2 Potentiels de dangers liés aux procédés ………………………………...…….. 56

4.1.2.1 Conditions opératoires ………………………………………………. 56

4.1.2.2 Conditions de stockage ……………………………………………… 57

4.2 Analyse des risques ………………………………………………………...………… 57

4.2.1 Scénarios associés aux bacs de stockage ………………………………...…… 60

4.2.2 Détermination de la criticité d’un phénomène dangereux ……………………. 60

4.2.2.1 Phénomène dangereux PhD St-5-1 : Feu de cuvette ………………... 61

4.2.2.2 Phénomène dangereux PhD St-5-4 : Boil Over ……………………... 62


4.2.2.3 Tableau récapitulatif des distances d’effet ………………………….. 63

8
4.2.2.4 Effets domino ………………………………………………………... 64

4.2.2.5 Conséquences sur l'homme (environnement extérieur) ………...…… 64

4.2.3 Matrice de criticité pour les zones de stockage ………………………..……... 66

4.2.3.1 Tableau récapitulatif Probabilité – Gravité – Cinétique …………….. 66


4.2.4 Détermination de la gravité d’un phénomène dangereux ……...……………... 67

4.2.4.1 Matrice de criticité …………………………………………………... 68


4.2.5 Eléments Importants Pour la Sécurité (EIPS) ………………………………... 68

4.2.6 Résultats de l’APR (voir annexe) …………………………..………………… 70

4.3 Cadre règlementaire …………………………………………………………………... 71

4.3.1 Directive SEVESO I, II et III …….……………….……………………….….. 71

4.3.2 Réglementation relative à l’HSE en Algérie ……………….………………..... 71


4.3.3 Réglementation relative à l’environnement en Algérie ………………………. 72
4.3.4 Réglementation relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion
des catastrophes ……………………………………………………………..... 73
4.4 Identification des insuffisances de l’EDD de la raffinerie d’Alger -Sidi Arcine …...... 74

4.4.1 Classification des écarts ………………………...…………………………….. 75

4.4.2 Réduction/élimination des écarts …………………………………………….. 76

4.5 Installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE) …………...……… 76

4.5.1 Rubrique de la nomenclature des installations classées …...…….………….... 76

Chapitre 5 Maitrise des risques ……………………………………………..…….……… 79

5.1 Barrières de maitrise des risques ………………………………………………………80

5.1.1 Barrières de sécurité ………………………………………………………….. 80

5.1.2 Définition de recensement des barrières par emplacement ………………….. 81

5.1.2.1 Elément Important Pour la Sécurité (I.P.S) …………………………. 82

5.1.2.2 Fonction de sécurité …………………………………………………. 82

5.1.2.3 Mesure de sécurité (ou barrière de sécurité ou mesure de maîtrise des

risques M.M.R) ……………………………………………………… 82

9
5.1.3 Caractérisation des barrières de sécurité ……………………………………… 82

5.1.3.1 Généralités ……………………………………………………...…… 82

5.1.3.2 Barrières organisationnelles ……………………………………….… 82

5.1.3.3 Système de Gestion de la Sécurité (S.G.S) ………………………….. 83

5.1.3.4 Inspection ……………………………………………………….……..84

5.1.3.5 Maintenance ………………………………...……………………….. 85

5.1.3.6 Maintenance des réservoirs …...………………………………...…... 85

5.1.3.7 Maintenance des tuyauteries / vannes / brides / accessoires ………... 85

5.1.3.8 Maintenance des pompes à liquides inflammables ………………….. 85

5.1.3.9 Autres équipements …………………………………………………. 86

5.1.4 Barrières humaines (« l’individu ») …………………………………………... 86

5.1.5 Barrières techniques (« le matériel ») ………………………………………… 86

5.1.5.1 Autres dispositifs pour produits volatils …………………………….. 87

5.2 Gestion des situations d’urgence …………………………………………………….. 87

5.2.1 Consolidation de la planification des risques …………………………………. 88

5.2.2 Organisation des secours ……………………………………………....……... 89

5.2.3 Organisation interne des secours ……………………………………….…….. 91

5.2.4 Dispositions normatives de l’organisation des secours ……………….……… 92


5.2.4.1 Moyens techniques de lutte adaptés et en état de fonctionnement
(barrières de protection) …………………………………………….... 92
5.2.4.2 Moyens humains formés (barrières organisationnelles) ……….……. 93
5.2.4.3 Procédures opérationnelles établies (barrières humaines) …………... 93

5.2.4.4 Pratiques des entraînements réguliers ………………….……………. 94

5.2.5 Interface avec les secours externes …………………………………………… 94

5.3 Maitrise des risques –Planification de secours ……………………………………….. 97

5.3.1 Organisation générale de la sécurité ……………………………………………97

5.3.2 Présentation de la structure sécurité …………………………………..………. 98

5.3.2.1 Service intervention ……………………...………………………….. 98

10
5.3.2.2 Personnel d’intervention …………………………………………….. 98

5.3.3 Alarme et alerte ……………………………..…………………………………. 99

5.3.4 Evaluation des risques ………………………………………………...………. 99

5.3.5 Organisation des compétences et missions ……………………………………100

5.3.6 Plan d’action …………………………………………………………………. 101

5.3.7 Etude de risque ………………………………………………………..…...… 101

Conclusion générale …………………………………………………………………..…… 116

Bibliographie…………………………………………………………………………………117

Annexes ……………………………………………………………………………………... 119

11
Listes des figures

Figure 1.1: Accidents survenus au niveau des raffineries ……………………….……21

Figure 1.2: Les étapes de la distillation atmosphérique …………………………….. 23

Figure 1.3: Train de préchauffe (batterie d’échangeurs) …………………………… 24

Figure 1.4: Schéma simplifié de prétraitement et de préchauffage du brut …………. 24

Figure 1.5: Schéma du four représentant les FIC ……………..…………………….. 25

Figure 1.6: Procédé de dessalage et de séparation ………………………………...…. 26

Figure 1.7: Dessalage, chauffage atmosphérique et séparation du pétrole (OSHA, 1996).26

Figure 1.8 : Raffinerie Sidi -Arcine- Alger ………………………………………………...… 27

Figure 1.9 :Organigramme de la raffinerie SONATRACH/ACTIVITÉ AVAL/DIVISION

RAFFINAGE d’Alger …………………………………………………...……….. 29


Figure 2.1 : Dépôt pétrolier …………………………………………………………………... 35

Figure 4.1 : Séquence accidentelle …………………………………………………………… 58

Figure 4.2 : Répartition des ER en fonction de leurs classifications …………………..… ….. 70

Figure 5.1 : Typologie des maitrises techniques ………………………………………………79

Figure 5.2 : Représentation des barrières de sécurité avec l’approche nœud papillon ……….. 80
Figure 5.3 : Mise au point d’une disposition spécifique …………………………………..…. 90

Figure 5.4 : Typologie des phénomènes sur 26 727 accidents ICPE français de la base
ARIA, 1992-2012 …………………………………………………………………91

Figure 5.5 : Répartition des moyens d’extinction selon leur type (échantillon de 1 200
accidents) …………………………………………………………………………93

Figure 5.6 : Réponse des acteurs intervenants …………………………………...…………... 95

Figure 5.7 : Taux de déclenchement du POI dans les sites Seveso français, 2007-2013 ……. 96

12
Liste des tableaux

Tableau 1.1 : Quelques statistiques du retour d’expérience ……………………………. 20

Tableau 1.2 : Compagnies ayant participées à la mise œuvre de la raffinerie ……………... 28


Tableau 2.1 : Réservoirs présents dans le parc de stockage …………………………...…… 37

Tableau 4.1 : Inflammabilité et Toxicité …………………………………………………… 56

Tableau 4.2 : ERC retenus pour modélisation ………………………………….…………… 60

Tableau 4.3 : Effets thermiques (Phénomène dangereux PhD St-5-1 - Feu de cuvette) ……. 61

Tableau 4.4 : Effets thermiques (Phénomène dangereux PhD St-5-4 : Boil Over) …………. 63

Tableau 4.5 : Distances d’effets ……………………………………………………………... 63

Tableau 4.6 : Récapitulatif domino- PhD-5-1 (feu de cuvette) , PhD- 5- 2 (Boil-Over) ……. 64

Tableau 4.7 : Récapitulatif domino- PhD-5-1 (feu de cuvette) , PhD- 5- 2 (Boil-Over) ……. 64
Tableau 4.8 : Récapitulatif des gravités pour les zones de stockage ………………………… 65

Tableau 4.9 : Récapitulatif Probabilité – Gravité – Cinétique ………………………………. 67

Tableau 4.10 : Matrice de gravité ………………………………………………..…………... 67

Tableau 4.11 : Cinétique des effets des phénomènes dangereux …………………………….. 68

Tableau 4.12 : Grille de criticité probabilité – gravité ……………………………………….. 68

Tableau 4.13 : Eléments importants pour la sécurité pour le cas des Boil Over ……………... 69
Tableau 4.14 : Eléments importants pour la sécurité pour le cas des fuites ………………….. 69

Tableau 4.15 : Hiérarchisation des risques pour un bac de stockage ……………………...…. 70

Tableau 4.16 : Etude critique de l’EDD de la raffinerie d’Alger -Sidi Arcine ………………..74

Tableau 4.17 : Classification des écarts ……………………………………………………… 75

Tableau 4.18 : Nomenclature ICPE ……………………………………………………....….. 77

Tableau 5.1 : Eléments de système de gestion de sécurité ………………………………….……… 84

Tableau 5.2 : Barrières techniques de sécurité (BTS) …………………………………...…. 87

Tableau 5.3 : Dispositifs pour produits volatils …...…………………………...…………… 87

Tableau 5.4 : Plan d’action ……………………………………………………...………..... 101

13
Abréviations

ALARP As Low As Reasonably Practicable


AMDEC Analyse des Modes de Défaillances, de leurs Effets et de leurs
Criticité
APR Analyse Préliminaire des Risques
CE Comité Européen
EDD Etude de Danger
EI Evènement initiateur
EIPS Elément Important pour la Sécurité
ENS Evènement Non Désiré
ERC Evènement Redouté Central
HAZOP Hazard Opereability
HSE Hygiène Sécurité Environnement
ICPE Installation Classée pour la Protection de l’Environnement
ISO International Organization for Standardization
OHSAS Occupational Health and Safety Assessment Series
ORSEC Organisation des Secours
P.A.M Plan assistance Mutuelle
PHAST Process Hazard Analysis Software Tool
P.C.O Poste de Coordination Opérationnel
P.I. I Plan Interne d’Intervention
P.P. I Plan Particulier d’Intervention
S.G. S Système de Gestion de la Sécurité
UVCE Unconfined Vapour
VCE Vapour Cloud Explosion

14
INTRODUCTION

L’histoire industrielle – qu’elle soit récente ou non – est jalonnée d’accidents technologiques.
Certains ont marqué durablement les esprits (Seveso, AZF) et ont nécessairement poussé le
législateur à adapter la réglementation liée aux installations à risque. L’évolution de cette
réglementation, par grandes étapes successives, poursuit depuis maintenant plusieurs décennies
quatre grands axes d’amélioration :

- Réduction des risques à la source ;


- Gestion des situations d’urgence ;
- Maîtrise de l’urbanisation ;
- Concertation et la communication au public.
Ces approches sont toutes étroitement liées, qu’elles relèvent de la stricte obligation de l’exploitant
à l’origine du risque ou qu’elles impliquent – à une échelle plus large – les autorités compétentes,
les industriels voisins, les riverains ou le public.

Ainsi, l’étude de dangers, pierre angulaire de l’ensemble de la démarche de maîtrise des risques,
permet l’articulation de ces grandes thématiques entre elles. Réalisée sous la responsabilité de
l’exploitant de l’installation :

✓ elle identifie, analyse et caractérise l’ensemble des phénomènes dangereux susceptibles de


se produire et de mener à l’accident majeur : en cela, elle préside à la définition des moyens
de secours qu’ils agissent en prévention ou en protection ;

✓ elle fait également état des meilleures technologies disponibles, permettant ainsi à
l’industriel de se situer au regard de celles-ci et facilitant son engagement dans la démarche
de réduction du risque à la source ;

✓ enfin, elle fournit aux administrations compétentes les éléments techniques nécessaires à la
définition des zones à risques autour de l’établissement et des effets potentiels associés.

Les accidents dangereux recensés et leurs périmètres d’effet identifiés et caractérisés dans l’étude
de dangers sont donc la base des plans d’urgence instaurés pour les installations dangereuses.

Ces plans d’urgence peuvent découler de la bonne application du code de l’environnement (pour
les installations jugées les plus dangereuses, soumises à l’élaboration d’une étude de dangers et
placées sous le contrôle de l’inspection des installations classées) ou de l’obligation de l’employeur
pour les entreprises « classiques », être élaborés par l’exploitant (lorsque les conséquences des
accidents prévisibles sont circonscrites au site) ou relever de la responsabilité de l’État (lorsque les
conséquences des accidents prévisibles peuvent avoir des conséquences à l’extérieur de
l’établissement).

Quels que soient leurs spécificités réglementaires, le responsable de leur rédaction ou le


responsable de leur mise en œuvre, les plans d’urgence revêtent une importance fondamentale dans
le cadre de l’évitement de la crise ou de sa gestion. Ils doivent permettre de mettre en lumière et
d’étudier chaque potentialité d’accident, de préparer les réponses opérationnelles aux dérives
recensées. Ils sont également fondamentaux dans la préparation des exercices d’entraînement et

15
doivent pouvoir bénéficier – tout au long de la durée de vie de l’installation industrielle – d’un
retour d’expérience constant.

Dans ce cadre, une recherche documentaire est déclinée vers une analyse spécifique de la
problématique du risque industriel dans une raffinerie en l’occurrence celle de Sidi Arcine –Alger ;
dans laquelle, nous avons abordé un ensemble de thème assujettis à la maitrise du risque. Cette
étude est inscrite dans un contexte global et local du risque industriel et traitera d’une manière
chronologique le sujet qui consiste à pallier les défaillances organisationnelles et humaines. Ce
présent rapport comporte cinq (5) chapitres dans lesquels, nous allons étudier le travail effectué
pour maitriser les risques majeurs en matière de gestion de situation d’urgence au niveau de la zone
de stockage.

Le premier chapitre est primordial et nécessaire pour le cadrage du projet. Il comportera la


problématique posée ainsi que les objectifs tracés pour résoudre cette problématique et la
méthodologie suivie pour atteindre les objectifs. Le second et le troisième chapitre présentent des
généralités sur les hydrocarbures et leurs stockages succédés par des notions générales et concepts
sur la gestion des risques. Le quatrième chapitre traite la démarche conduite pour la maîtrise des
risques majeurs et l’outil adéquat pour son application, l’APR et finalement le cinquième chapitre
est consacré à une étude de risque plus détaillée qui détermine un ensemble de mesures de
protection et d’intervention plus appropriées.

16
Chapitre 1

Contexte général, Problématique

et Méthodologie

17
Chapitre 1 : Contexte général, Problématique et Méthodologie
Les politiques de gestion des risques industriels se construisent au rythme des accidents ; c’est
pourquoi les industriels manifestent un grand intérêt dans la sécurisation de leurs installations
industrielles et ce, dans le but d’éviter tous dommages sur l’homme, les installations et
l’environnement que peut générer un matériel dangereux dans un terrain d’exploitation. Dans ce
sens, la raffinerie de sidi-Arcine d’Alger s’inscrit dans cette politique et l’objet de notre travail.
La raffinerie d’Alger par abréviation ‘’RA1G’’ est un complexe de traitement de pétrole brut. Elle
est rattachée à la société nationale de raffinage du pétrole – NAFTEC – dont la totalité des actions
est détenue par le groupe SONATRACH. Elle traite le pétrole brut provenant de HASSI
MESSAOUD, pour satisfaire la demande sans cesse croissante du centre du pays en, carburants ;
essence ; kérosène et gasoil et exporter d’autres produits tels que le naphta et le fuel Oil.
Actuellement la capacité de traitement au niveau de la raffinerie RA1G est de 2.700.000 tonnes par
an.
Par ailleurs, une opération de réhabilitation de l’outil de production a été entamée. Elle permettra
d’exploiter la raffinerie en toute sécurité et mettre sur le marché des produits répondant aux normes
internationales

1.1 Contexte général

La recrudescence des accidents industriels au niveau international et local ayant provoqué de lourds
bilans en matière de pertes en vies humaines et de dommages aux biens et à l’environnement, a
induit à la fois à une prise de conscience collective et une responsabilité partagée des parties
prenantes. De part le monde, le risque industriel demeure omniprésent et issus des activités
chimiques et pétrochimiques.

Le risque industriel est lié à l'utilisation, au stockage ou à la fabrication de substances dangereuses.


Nous recensons différents types d'industries à risque :

- Industries qui produisent des substances chimiques de base, des substances destinées à
l'agroalimentaire, des substances pharmaceutiques et de consommation courante (eau de
javel, etc.) ;

- Industries pétrochimiques qui fabriquent des polymères et produits chimiques complexes ;

- Industries pétrolières (raffineries) qui produisent des dérivés du pétrole : essences,


goudrons, gaz de pétrole liquéfié ;

- Industries mettant en œuvre des substances et préparations dangereuses (explosifs, etc.) ; -


les installations de stockage des substances et préparations dangereuses (dépôts de liquides
inflammables, de gaz de pétrole liquéfié, entrepôts, etc.).

La gestion du risque industriel est aujourd'hui le résultat de démarches d'analyse nombreuses,


qu'elles soient réglementaires ou non. Cela va de l'évaluation des risques d'accident à la
quantification de leurs effets sur le site industriel ou sur les populations environnantes, en passant
par les systèmes de gestion et d'évaluation de la sécurité. Au sein de l'ensemble des dispositifs en
place, les plans d'urgence représentent l’une des dernières barrières de sécurité et vise à définir, en
situation de catastrophe, les modes de protection les plus pertinents possibles pour les personnes,
l'environnement et les installations.

18
Cependant, si l’accident, la catastrophe, relève bien de la problématique du risque, c’est qu’elle
induit, par son surgissement, la possibilité de sa reproduction, ici ou ailleurs. C’est en ce sens que
l’accident interroge à la fois :

- Le passé (celui des responsabilités) ;

- Le présent (des effets) ;

- Et l’avenir (de l’angoisse et des décisions publiques).

Le risque (…) est une catastrophe « hypothétique », vrai-faux événement privé de l’essentiel
(sa matérialisation), bref, une pure représentation [1].

La catastrophe de Toulouse marquera durablement les esprits. Pour les Toulousains, elle est un
traumatisme. La société du risque qui a émergé après les premières catastrophes environnementales
et industrielles :

- Feyzin en 1966;

- Flixborough en 1974;

- Seveso en 1976;

- Three Mile Island en 1979;

- Bhopal en 1984 ;

- Tchernobyl et Challenger en 1986) ;

- AZF -Toulouse en 2001.

Cette société de risque a commencé à réglementer la gestion du risque industriel. En effet, depuis
les années 80, les bonnes pratiques comme les études de dangers, les contrôles de l’Inspection des
installations classées, les procédures de maîtrise de l’urbanisation et la définition des plans
d’urgences ont favorisé la gestion des risques. Leurs limites, rappelées par les accidents majeurs,
devraient nous inciter à nous interroger sur les facteurs organisationnels qui les ont affaiblis,
empêchant de prévenir ces catastrophes.

Les accidents majeurs sont des catalyseurs de changements. Les nombreux débats et enquêtes sur
les risques industriels ont livré maints enseignements aux différents acteurs du système
sociotechnique (des ingénieurs, aux opérateurs, manageurs, autorités de contrôle et de régulation)
et à différents niveaux dans le processus d’évaluation et de gestion des risques (de la sécurité des
produits et des procédés, aux évaluations des risques, choix des scénarios, à la maîtrise de
l’urbanisation et la concertation). Ainsi, la maîtrise de l’urbanisation est un outil désormais
incontournable pour la prévention des catastrophes et la garantie d’un développement durable de
l’industrie et des zones urbaines.

L’histoire de ce site industriel montre la faible prise en compte de la notion de risque industriel.
L’urbanisation progressive des abords du pôle chimique toulousain explique l’ampleur matérielle
du sinistre. L’impréparation de nos milieux urbains à affronter de tels événements est manifeste au
travers de l’expérience toulousaine. La gestion de la crise par les pouvoirs publics et les réactions
de la population sinistrée sont à mesurer à l’aune de ce constat.
19
1.1.1 Retours d’expériences local et International
1.1.1.1 Analyse des incidents/accidents passés :
- L’accident le plus marquant s’étant déroulé sur un site SONATRACH de stockage
d’hydrocarbures, celui de Skikda, le 4 Octobre 2005 dont la chronologie est la suivante:

✓ Le 4 Octobre 2005 à 10 heures du matin, une explosion suivie d’un incendie a eu


lieu au niveau du bac S106 ;

✓ Le feu ayant été circoncis une première fois le même jour a 13h15, les actions
d’arrosage sont alors stoppées ;

✓ Reprise de l’incendie puis apparition d’un boil over provoquant l’incendie d’un
second bac S105.

- Décès de 02 agents et destruction de 02 bacs de 50000 m3 .


1.1.1.2- Enseignements tirés de cet accident :

- Le brut algérien génère une quantité importante de composés volatils inflammables ;

- Dans le cas d’un feu de bac, même si celui-ci semble éteint, il demeure impératif de
refroidir le volume liquide d’hydrocarbure restant dans le bac ;

- L’incendie-explosion du complexe GL1K à Skikda en Janvier 2004 (27 morts) :

- Incendie du bac R13 dans le terminal marin de Bejaia suite à un foudroiement du joint
d’étanchéité, Février 2016, l’incendie a été maitrisé, pas de conséquences ;

- Feu de cuvette au parc de stockage sud, Décembre 2007, maitrisé, sans conséquences ;

- Bases de données ARIA, BARPI… recensant les accidents mettent en cause des unités de
stockage et de transfert d’hydrocarbures liquides.

Le retour d’expérience de l’entreprise ainsi que celui des installations similaires issu de la base
de données ARIA de 1965-2010. Le résultat du retour d’expérience est présenté sur le tableau
1.1 et la figure 1.1
Tableau 1.1 – Quelques statistiques du retour d’expérience
Nombre d’accidents par unité
Unité Accident survenus au Accident survenus au niveau Total
niveau de SONATRACH des installations similaires
Unité de distillation
9 61 70
atmosphérique
Unité platforming
13 14 27
Unité Gas-plant
1 18 18
Unité stockage
9 23 32
Total
32 116 148

20
Figure 1.1– Accidents survenus au niveau des raffineries

Nous remarquons donc que la proportion des accidents relatifs au stockage (22%) est
classée après ceux de l’unité de distillation atmosphérique (47%). Notre étude se limitera
donc au niveau du parc de stockage car l’accidentologie a montré une grande diversité de
scénarios conduisant à des incidents et accidents impliquant les toits flottants avec des
conséquences humaines, sociales, environnementales ou économiques parfois importantes.
Elle plaide pour une vigilance permanente et renforcée du bon fonctionnement de ces équipements
en exploitation (position du toit et absence de liquide en surface, phases de remplissage, pendant et
après des épisodes climatiques particuliers) mais surtout pour des contrôles approfondis et une
maintenance rigoureuse (état général du pont, efficacité du joint et du drain des eaux pluviales.

Au regard des sur-accidents graves que peuvent engendrer les débordements de bacs, tels que :

- Feu de cuvette ;
- Explosion de nuages de gaz inflammable.
Le retour d’expérience plaide pour la généralisation sur les bacs de stockage de systèmes de
prévention des débordements adaptés et correctement entretenus sur des sites importants. [1]

1.2 Présentation de la raffinerie pétrole à Sidi-Arcine-Alger

1.2.1 Raffinage pétrochimique


Le raffinage du pétrole est un procédé industriel qui permet d’extraire du pétrole brut des produits
finis ou semi-finis sans toucher leurs propriétés physico-chimiques. Il se fait en mettant en œuvre
des produits chimiques, des catalyseurs, de la chaleur et de la pression. Ces produits obtenus sont
utilisés comme source d’énergie et dans les différentes branches de l’industrie. Le raffinage du
pétrole débute par la distillation. Cette étape consiste à séparer le brut en différents groupes
d’hydrocarbures (appelés coupes). Elle se déroule en plusieurs opérations. [2]

21
1.2.1.1 Fonctionnement général des installations

La raffinerie d’Alger traite le pétrole brut produit par les puits d’Hassi Messaoud. Le pétrole brut
est reçu par pipeline et provient de Haoud El Hamra.

La raffinerie est équipée des installations suivantes :

- Unité combinée :

✓ Unité de distillation atmosphérique de 2 700 000 tonnes/an (U 100) ;

✓ Une unité de reforming catalytique de 2 500 m3/j dont le rôle est de transformer une
coupe pétrolière à bas indice d’octane (mélange de solvant léger et de solvant lourd)
provenant de l’unité de distillation en un reformat à haut indice d’octane qui est la
base principale pour la fabrication des carburants automobiles (essence normale et
essence super) (U 200) ;

✓ Unité Gas-plant pour la séparation et traitement des GPL (U 300).

- Centrale et utilités

- Bacs de stockage

- Port pétrolier

✓ Un parc de stockage pour le pétrole brut et pour les produits finis et semi- finis ;

✓ Une unité de pomperie pour les expéditions de produits par pipes aux dépôts El-
Harrach, Caroubier, du Port pétrolier, de l’Aéroport d’Alger au dépôt Chiffa (Blida) ;

✓ Unité de mélange (Ethylation) pour la fabrication des essences (Normal et Super) ;

✓ Port pétrolier équipé de trois postes de chargement et déchargement ainsi qu’une


station de déballastage et d’écrémage d’hydrocarbures ;

✓ Laboratoire de contrôle de la qualité des produits ;

✓ Centrale thermoélectrique constituée d’un groupe turboalternateur qui développe


6MW d’énergie électrique, la centrale a pour but d’assurer les besoins énergétiques de
la raffinerie (vapeur, eau, électricité, air) ;

✓ Deux chaudières à vapeur de 47 tonnes/h chacune ;

✓ Deux stations de traitement des eaux ;

✓ Poste de commandement d’intervention en 24/24 h ;

✓ Plusieurs ateliers de maintenance et de magasins ;

✓ Rampe de chargement GPL alimentant les régions du centre du pays.

22
Des projets sont en cours pour la réalisation de quatre nouvelles unités, il s’agit de :

- Unité 500 : Hydrotraitement des naphtas (NHT) ;

- Unité 510 : Isomérisation des naphtas ;

- Unité 520 : Reforming CCR ;

- Unité 530 et Unité 600 : RFCC et MEROX ;

1.2.1.2 Description du procédé et des installations

L’unité 100, unité de distillation atmosphérique et aussi appelée unité de topping. Sa fonction
principale est de fractionner le pétrole brut en un certain nombre de coupe selon la température
d’ébullition des hydrocarbures.

L’unité produit ainsi:


- L’essence SR (Stright Run) ;
- Les gasoils Lourds et légers ;
- Le kérosène ;
- Les solvants lourds et légers ;
- Les gaz liquéfiés ;
- Un résidu atmosphérique.

Le procédé de distillation atmosphérique contient cinq étapes essentielles comme la


montre la figure 1.2

Figure 1.2 – Etapes de la distillation atmosphérique

1.2.1.3 Prétraitement du brut

Le pétrole brut provenant de Hassi Messaoud (ou le mélange pétrole brut condensât de Hassi
R’mel) est stocké au niveau des bacs de stockage ayant une capacité de 35000 m3. À l’aide des
pompes verticales P101A, P101B, P101C, il est pompé à une température de 27˚C pour être
refoulé en deux courants identiques dans les échangeurs E101A,B,C,D,E,F où le brut
s‘échauffe par échange avec le reflux circulant de tête dont la circulation est assurée par la
pompe P103 A ou P103B.

Le brut chauffé quitte l’échangeur E101 pour entrer dans le dessaleur D110 ensuite il passe
dans l’échangeur E102A, B, C. C’est le reflux circulant intermédiaire assure la chaleur.
Le brut ainsi chauffé, entre dans le ballon de détente D102 sous contrôle de niveau LRC 101,
pour assurer une pression constante, on utilise un régulateur de pression PRC101.
23
Le but de cette phase de prétraitement est d’enlever la partie des produits légers du brut,
ainsi que l’eau restant encore dans la charge et qui est susceptible de corroder les tubes du
four F101. Cette opération se fait au niveau du ballon de détente.

1.2.1.4 Préchauffage du brut


Du ballon D102, le brut est repris par la pompe P102A ou P102B pour être refoulé sous
contrôle de pression PRC105 dans les échangeurs E103 et E104 en deux courants parallèles
où il s’échauffe par échange thermique avec le kérosène et le gasoil lourd successivement. A
la sortie de ces deux échangeurs, les deux courants parallèles se réunissent en un seul avant de
rentrer successivement dans les échangeurs E105, E106 et E107 où le brut s’échauffe par
échange thermique avec le gasoil léger, le reflux circulant inférieur et une partie du résidu
chaud.

Figure 1.3 – Train de préchauffe (batterie d’échangeurs)

Figure 1.4- Schéma simplifié de prétraitement et de préchauffage du brut

24
1.2.1.5 Section four

Le brut arrive au four à une température de l’ordre de 227˚C pour le cas du brut Hassi
Messaoud seul, il entre en deux groupes de quatre passes parallèles sous contrôle de débit
FIC 101,102, 103, 104, 105, 106, 107 et 108.
Dans chaque cellule, après la zone de convection, les quatre passes parallèles s’assemblent
deux à deux en pénétrant dans la zone de radiation.
Le brut quitte chaque cellule par deux sorties parallèles de (8 ") qui se réunissent en une seule
de (18 ") provenant de chaque cellule se joint en une seule ligne de transfert de (24") où le
brut s’écoule partiellement vaporisé vers la colonne atmosphérique C101. La température du
brut est contrôlée pour les cellules A et B respectivement par les enregistreurs et régulateurs
de températures TRC 106 et TRC 107.
Ces régulateurs de température réajustent à leur tour les FRC 125 et FRC 126 qui sont placés
sur les lignes de gaz de chauffe alimentant les 44 brûleurs du four.
Le chauffage du four est assuré par la combustion du gaz de chauffe seulement, un réservoir
de rétention D107 maintenu à une pression constante par le PIC 104 permet un débit régulier
du gaz de chauffe.

Figure 1.5 – Schéma du four représentant les FIC

1.2.1.6 Fractionnement du pétrole brut


La distillation : La distillation est une étape préliminaire au raffinage des produits pétroliers. Elle
s’effectue dans des tours de distillation atmosphérique ou légèrement supérieure à la pression
atmosphérique et sous vide et à des températures allant de 343 ˚C à 371 ˚C, pour éviter tout
craquage thermique indésirable qui se produirait à des températures plus élevées. Le pétrole brut
est séparé en diverses fractions ou fractions de distillation directe, différenciées par leurs plages de
points d’ébullition et classées par ordre de volatilité décroissante en gaz, distillats légers, distillats
moyens, gazole et résidus.

Le fractionnement permet de séparer les différentes fractions car, en raison de la différence de


température entre le bas et le haut de la tour, les constituants à point d’ébullition plus élevé se
25
condensent à la partie inférieure de la tour, tandis que les fractions à point d’ébullition plus bas
montent plus haut dans la tour avant de se condenser. La tour comporte également des plateaux qui
permettent de soutirer les fractions liquides qui s’y condensent. Dans une unité typique à deux
étages, la tour de distillation atmosphérique, qui produit des fractions et des distillats légers, est
immédiatement suivie d’une tour de distillation sous vide dans laquelle sont traités les résidus de la
distillation atmosphérique.

Après la distillation, seuls quelques hydrocarbures peuvent être utilisés comme produits finis sans
traitement supplémentaire. Les fractions soutirées sont soumises à un fractionnement
complémentaire appelé « stripping » dans des colonnes annexes appelées « strippers », afin
d’éliminer les fractions légères encore dissoutes.

Le stripping : Dans cette opération, le flux du liquide est traité à contre-courant par une vapeur
surchauffée ce qui entraine la revaporisation des constituants légers [8]. Lors du stripping, la
vapeur injectée peut être considérée comme un gaz incondensable qui réduit la pression partielle à
l’intérieur de la colonne et permet la vaporisation facile des vapeurs. Elle apporte également sous
forme de chaleur sensible les calories nécessaires pour chauffer le liquide et faciliter ainsi son
dégazage. Figure 1.6 – procédé de dessalage et de séparation (OSHA) 1996) Figure 1.7 –
dessalage, chauffage atmosphérique et séparation du pétrole.

Figure 1.6 – procédé de dessalage et de séparation

Figure 1.7 – dessalage, chauffage atmosphérique et séparation du pétrole (OSHA, 1996).

26
D’autre produits peuvent être transformés pour les rendre plus facilement utilisables et ce en
modifiant leurs structures physiques et moléculaires par craquage, reformage et par d’autres
procédés de conversion [9]. Le produit est ensuite soumis à divers procédés de traitement et de
séparation tels que l’extraction, l’hydrocraquage et l’adoucissement pour aboutir aux produits
finis.

Dans les raffineries les plus simples comme celle d’Alger, on s’en tient habituellement à la
distillation atmosphérique et à la distillation sous vide, alors que, dans les raffineries intégrées,
on procède au fractionnement, à la conversion, au traitement et au mélange, ainsi qu’à la
production de lubrifiants, de fiouls lourds et de bitumes ; ces raffineries peuvent aussi comporter
des installations de traitement pétrochimique.

Dans le secteur pétrochimique on peut diviser les activités en trois grandes parties :
- les activités en amont, qui concernent l’extraction du pétrole brut à partir des puits et le
transport ;
- les activités en aval qui consistent généralement à l’extraction des dérivés du pétrole ;
- la production des produits pétrochimiques.
Quant au raffinage pétrochimique, le procédé est similaire dans toutes les raffineries, le brut
passe par une succession d’étapes qui sont le prétraitement, le chauffage et la séparation. Ce
pendant, la différence notée est la technologie utilisée, qui peut améliorer considérablement
l’efficacité et le rendement de la production.

Comme toute technologie le raffinage, et l’industrie pétrochimique d’une façon générale,


représente des risques sur la sécurité de l’homme. Les accidents et les catastrophes ont poussé
les industriels a tiré la sonnette d’alarme et un constat et une maîtrise de la situation sont alors
imposés. Plusieurs accords et traités nationaux et internationaux ont en découlé et une
nouvelle approche est apparue : la gestion des risques industriels. [3]

1.3 Situation géographique


La raffinerie d’Alger se situe à 5 Km au sud d’EL Harrach et à 20 Km à l’Est d’Alger, occupant
une superficie de 182 hectares. Cet emplacement a été choisi après une étude du sol et la
découverte d’une nappe d’eau nécessaire pour l’alimentation des systèmes de refroidissement.

Figure 1.8- Raffinerie Sidi -Arcine- Alger

27
1.3.1 Historique de la raffinerie d’Alger

La raffinerie d’Alger (ex NAFTEC) est une filiale de Sonatrach spécialisée dans le raffinage et la
distribution des produits pétroliers sur le marché Algérien. Elle a été mise en service en Février
1964 [23]. Suite à la découverte du pétrole dans le sud algérien en Septembre 1959, sept
compagnies pétrolières internationales ont décidé de construire une raffinerie, sa construction a
duré 3 ans (1961-1963) et son exploitation a débuté officiellement le 19 Février 1964.

Le tableau 1 illustre les compagnies ayant participé au projet, avec les actions de chacune d’entre
elles.

Le coût de construction a été estimé à 210 millions de dinars dont 170 millions pour les
installations et 40 millions de frais établis et autres. L’Algérie acquis des actions par l’intermédiaire
de la SONATRACH par la suite elle a procédé à la nationalisation des hydrocarbures le 24 Février
1971 pour devenir en 1972 propriétaire à 100%.

Tableau 1.2- Compagnies ayant participées à la mise œuvre de la raffinerie

Sociétés participant à la mise en œuvre de la raffinerie Actions (%)

Société Shell Algérie 21


Compagnie Française du pétrole

Esso Méditerranée 20

Total S.A.H.M 17,5

Société Française de Pétrole 12

SN Repal 10 ,4

À l’origine, le raffinage était une activité intégrée dans Sonatrach. En1982, le raffinage et la
distribution des produits pétroliers sont séparés et érigés en entreprise nationale de raffinage et de
distribution des Produits Pétroliers (ERDP-NAFTAL). En 1988, le raffinage est à son tour séparé
de l’activité de distribution et érigé en entreprise nationale de raffinage de pétrole NAFTEC
Algérie. En Avril 1998, l’Entreprise devient une filiale dont les actions sont détenues à 100% par le
Holding raffinage et chimie du groupe SONATRACH avec un capital social de 12 000000000 de
DA dénommée société nationale de raffinage de pétrole NAFTEC SPA.

Du 10 Janvier 1964 jusqu’à 1971, le raffinage d’Alger était alimenté par Tankers du port pétrolier
de Bejaia au port pétrolier d’Alger, et puis par pipe de diamètre 26” jusqu’au parc de stockage. En
1971, un piquage a été effectué au niveau de Beni Mansour à partir du pipe de 24” reliant Hassi
Messaoud par un oléoduc de 16” alimentant le raffinage en pétrole brut ainsi que l’extension du
parc de stockage (un parc de brut, divers bacs de produits finis et semi-finis et une sphère de
butane).

Le raffinage d’Alger est donc approvisionné par le pétrole de Hassi-Messaoud qui est caractérisé
par une faible teneur en soufre et une grande richesse en hydrocarbures légers. [4]

28
1.3.2 Organisation générale de la société

L’organigramme détaillé de la raffinerie d’Alger est le suivant :

Figure 1.9-Organigramme de la raffinerie d’Alger

1.4 Problématique

Le domaine de l'industrie pétrolière est un domaine assez vaste et complexe dans le quel les
industriels manifestent un grand intérêt dans la sécurisation de leurs installations industrielles au
sein d’une raffinerie ou un dépôt pétrolier ce, dans le but d’éviter tous dommages sur l’homme, les
installations et l’environnement que peut générer un équipement dangereux dans un terrain
d’exploitation.

Les espaces de stockage représentent à eux seul l’un des points névralgiques où le risque reste
d’actualité, vu les quantités de plus en plus grandes de matières inflammables existantes, donc on
peut trouver le risque d’incendie et celui de l’explosion malgré qu’ils n’arrivent que très rarement
mais les dégâts qu’ils peuvent occasionner sont énormes en cas de survenu.
Vu les quantités d’énergie libérées et les volumes importants d’épandage de matières inflammables
en cas fuite ou de rupture, les accidents qui peuvent résulter sont multiples. Nous citerons ci –
dessous quelques exemples : débordement par émulsion (SLOP-OVER) et débordement par
ébullition (BOIL-OVER).

Cependant, L’articulation des réflexions proposera un constat de l’existant, fondé par exemple sur
l’analyse de quelques cas typiques , et de recommandations s’appuyant sur les meilleures pratiques
internationales, en prévention et maîtrise des risques majeurs visés : méthodes d’anticipation,
d’évaluation et de veille, modélisation des phénomènes et normalisation, plans de secours,
information du public et communication, organisation de la sécurité civile, exploitation des retours
d'expérience pour pallier les défaillances organisationnelles et humaines.

Notre étude a porté sur l’application et la mise en œuvre de plan interne d’intervention (P.I.I) et
plus précisément sur la partie évaluation des risques constituant le point focal du plan en question.
29
Cette partie fait référence à l’étude de dangers de la raffinerie de Sidi Arcine-d’Alger. Une étude
de risque est choisie selon le concept du risque majeur prédéfinie. L’analyse des risques portera
sur le bac à toit flottant ‘’A302’’ situé au parc de stockage.

Les raisons de ce choix sont multiples comme la gravité des conséquences associées à ces
phénomènes dangereux. Les études récentes de ces phénomènes dangereux ont montré la nécessité
de les prendre en considération avec plus de rigueur technoscientifique afin que les mesures qui en
découlent soient adéquates.

Vu la multiplicité des axes de réflexions et le délai d’étude très limité, nous nous sommes
intéressés à travailler sur une des barrières de sécurité en s’interrogeant sur l’efficience
opérationnelle liée à la base sur l’étude de danger (EDD) et son influence sur la mise en place de
plans d’urgence (P.I.I).

1.5 Objectifs
L’objectif général constitue un outil primordial pour le cadrage du projet. Pour cela nous nous
sommes fixés un certain nombre d’objectifs spécifiques à réaliser dans l’ordre chronologique afin
d’atteindre l’objectif général est celui de cerner les déficits de dysfonctionnement en matière de
pratiques opérationnelles liés au niveau du parc de stockage.

L’objectif général de notre travail est donc l’analyse des risques liés au bac de stockage à toit
flottant pouvant entraver l’opération de stockage et l’approvisionnement de la colonne de
distillation et la ralentir, porter atteinte à l’environnement, au personnel du site et aux riverains
d’une manière générale en utilisation la méthode d’analyse (APR).
Les objectifs spécifiques sont :

✓ Analyse critique de l’étude de danger ;


✓ Identification des équipements à haut risques présents dans le parc de stockage du pétrole
brut ;
✓ Définition des scénarios d’accidents et estimation de leurs probabilités et gravités ;
✓ Liste des mesures ou des recommandations de protection/prévention.

1.6 Méthodologie

La méthodologie suivie pour atteindre l’objectif général de ce travail consiste à identifier la zone à
risque en l’occurrence le parc de stockage et ainsi recenser l’ensemble des éléments dangereux et
fixer, voire pointer l’équipement le plus névralgique à savoir le bac à toit flottant. Une analyse de
risque du bac à toit flottant est effectuée par la méthode d’analyse préliminaire des risques (APR) et
suivie par une simulation des accidents majeurs les plus pénalisants dont le feu de cuvette et le Boil
Over. Cette simulation est réalisée par le logiciel PHAST.

Un travail complémentaire utile est consacré à une étude de risque, partie intégrante du plan interne
d’intervention (PII). Le retour d'expérience montre que les bacs de stockage ont été générateurs de
plusieurs phénomènes dangereux comme l'éclatement de bac, le Boil Over et le feu de cuvette qui
ont souvent eu de graves conséquences.

C'est pourquoi, il a été choisi de modéliser les phénomènes de feu de cuvette et de Boil Over des
bacs de stockage associés au parc de stockage du pétrole brut de la raffinerie d’Alger.

30
Chapitre 2

Généralités sur les hydrocarbures et leur stockage

31
Chapitre 2 : Généralités sur les hydrocarbures et leur stockage

Le domaine de l'industrie pétrolière est un domaine assez vaste et complexe, nous avons donc
relevé la nécessité de présenter quelques notions générales sur les hydrocarbures et leur stockage
dans le but de montrer les facteurs et les paramètres qui sont la cause du risque. Ce chapitre
contient une présentation des hydrocarbures, leurs types et les dangers qu’ils peuvent présenter, une
description du stockage ainsi qu’un aperçu des divers équipements utilisés lors du stockage.

2.1 Hydrocarbures

Les hydrocarbures sont des molécules organiques exclusivement composées de carbone et


d'hydrogène. Ils peuvent être saturés, ils sont alors appelés alcanes, ou insaturés (alcènes, alcynes et
composés aromatiques), tout en présentant une structure linéaire, ramifiée ou cyclique. Les
hydrocarbures sont inflammables, à l'image du pétrole et du gaz naturel, deux carburants
importants. Par ailleurs, ils ne se mélangent pas à l’eau. La formule brute des hydrocarbures
s’exprime sous la forme CnHm, où n et m sont des nombres entiers naturels. Sous forme de
carbone fossile, ils constituent une ressource énergétique essentielle pour l'économie depuis la
révolution industrielle, mais sont aussi source de gaz à effet de serre issus de leur utilisation
massive. [1]

2.2 Pétrole
En latin petroleum, du grec petra, « roche », et du latin oleum, « huile » Le pétrole est un mélange
d'hydrocarbures (molécules formées d'atomes de carbone et d'hydrogène) et de molécules, appelées
résines et asphaltènes, contenant également d'autres atomes, principalement du soufre, de l'azote et
de l'oxygène. Certains de ces constituants sont, à température et à pression ambiantes, gazeux
(méthane, propane, etc.), liquides (hexane, heptane, octane, benzène etc.) et parfois solides
(paraffines, asphaltes, etc.). Le pétrole contient des millions de molécules différentes qu'il va falloir
fractionner et transformer chimiquement pour obtenir des produits utilisables. [2]

2.2.1 Principaux dangers du pétrole

La nature des produits pétroliers et les dangers potentiels qu’ils présentent, exigent des entreprises
pétrolières, qu’elles accordent la priorité à la santé, à la sécurité et à la protection de
l’environnement.

2.2.1.1 Viscosité

La viscosité d'un pétrole est liée à sa densité ainsi qu’à la présence de molécules organiques plus ou
moins longue et complexe, en particulier, de longues chaînes de carbone et d'hydrogène, des
molécules naphténiques et des molécules aromatiques le composent. Plus les chaînes sont longues,
plus le pétrole est lourd et moins il sera visqueux. Les dangers de la viscosité sont représentés
surtout par les catastrophes écologiques causées par les marées noires.

2.2.1.2 Inflammabilité

Le potentiel d'inflammation du pétrole brut dépend en partie de la quantité de gaz et de constituants


d'hydrocarbures légers et inflammables présents dans le pétrole. Ces caractéristiques varient selon
le type de pétrole brut, ce qui entraîne des niveaux variables d'inflammabilité. En général, les

32
pétroles bruts plus légers contiennent une plus forte proportion de gaz dissous et d'hydrocarbures
légers, ce qui les rend plus inflammables que les pétroles bruts plus lourds.

Le point d'éclair est une mesure courante utilisée pour quantifier l'inflammabilité des produits
pétroliers. Il s'agit de la température la plus basse à laquelle une matière se volatilise pour créer un
mélange inflammable de vapeur et d'air (les matières dont le point d'éclair est bas sont considérées
comme plus inflammables que celles qui ont un point d'éclair plus élevé). Les points d'éclair des
pétroles bruts sont d'environ -30 °C à -20 °C ce qui les rend donc très inflammables.

2.2.1.3 Impact sur l’environnement :

Le déversement du pétrole en milieu marin provoque des marées noires détruisant souvent des
écosystèmes fragiles dus à la toxicité du pétrole pour les créatures marines.

Lorsque le pétrole est déversé sur un sol, celui-ci devient moins perméable, et peut devenir stérile,
le pétrole déversé sur le sol peut atteindre les eaux souterraines et les polluer. Le pétrole peut aussi
présenter une toxicité pour la santé humaine et l’ensemble des organismes vivants. [3]

2.2.2 Classification des bruts selon la qualité

Les principaux critères qualitatifs sont :

2.2.2.1 Degré de viscosité

Le degré de viscosité est mesuré par la gravité API (du nom de "American Petroleum Institute").
Cette échelle rend compte de la longueur des chaînes carbonées des composés. Plus les chaînes
sont longues, plus le pétrole est lourd et son d° API est faible.

Les pétroles les plus légers sont les plus convoités par les raffineurs, car ils donnent directement
beaucoup de coupes légères de grande valeur (diesel, essence, naphta). À l'inverse, les pétroles
lourds donnent plus de produits, tels que des bitumes et du fioul résiduel, qu'il faut soit vendre tels
quels à bas prix, soit convertir en coupes plus légères, notamment par hydrocraquage (ajout
d'hydrogène). [4]

2.2.2.2 Teneur en soufre

Les pétroles avec une faible teneur en soufre (inférieure à 0,5% en poids) sont qualifiés de «sweet »
ou « doux » ; au-delà, les pétroles sont qualifiés de « sour » ou « soufrés ». Ceci est important car le
soufre est un polluant que les raffineurs doivent retirer (du moins dans les pays ayant des
législations contre les pluies acides). Ceci a un coût et il déprécie donc la valeur du brut. [4]

2.2.2.3 Bruts de références


Les principales variétés de bruts de références sont :

- West Texas Intermediate (WTI);

- Brent (brut de référence européen) ;

- Dubaï light.

33
✓ West Texas Intermediate (WTI)

Ce type de brut est utilisé comme référence en Amérique du Nord. C'est un brut léger, non sulfuré.
C'est le prix du WTI qui est habituellement cité dans les articles de journaux.

✓ Brent (brut de référence européen)


Le Brent est un type de pétrole brut (assez léger et peu soufré) issu de champs de la Mer du Nord.
D’après l’International Petroleum Exchange où le prix du Brent est côté, ce prix est utilisé pour
fixer le prix des deux tiers des pétroles bruts vendus mondialement.

✓ Dubaï light
Dans le Golfe Persique, le Dubaï light est utilisé comme référence pour fixer le prix de vente
d'autres bruts de la région à destination de l'Asie.

Les bruts légers à faible teneur en soufre se vendent à des prix plus élevés que les bruts lourds
sulfureux, dont le raffinage est plus difficile et coûteux et dont on tire une moins grande quantité de
produits pétroliers de grande valeur. [4]

2.3 Stockage des hydrocarbures

2.3.1 Stockage du pétrole

Le stockage massif des liquides, pour les différents produits rencontrés dans l’industrie du pétrole,
de la pétrochimie et de la chimie, s’effectue principalement dans des réservoirs métalliques, de
construction soudée, installés à l’air libre et reposant sur le sol (réservoirs aériens).

Ces réservoirs ont des capacités très variables. Elles n’excèdent pas quelques centaines de mètres
cubes pour de nombreux produits chimiques, tandis que, dans le domaine pétrolier, les réservoirs
de pétrole brut par exemple dépassent de beaucoup ces limites. C’est ainsi que, sur le parc de
certains terminaux de chargement du Moyen-Orient, il existe des réservoirs de 240 000 m3 et qu’il
n’est pas rare, sur les terminaux de réception européens, de compter des réservoirs de 100 000 à
150 000 m3.

Les réservoirs de stockage sont nécessaires à l’exploitation des champs pétroliers. Ils permettent
d’assurer une continuité de la production malgré les interruptions accidentelles ou nécessaires lors
du pompage du pétrole. Le transport et le stockage sont des secteurs stratégiques dans l’industrie
pétrolière. Les bacs de stockage sont des ouvrages des grandes dimensions ce qui les fragilise et
peut provoquer leur destruction par le feu, les explosions ou la corrosion. Vu leur coût assez élevé,
le choix de leur capacité et de leur nombre doit être précédé d’une étude technico-économique en
fonction des débits véhiculés et des capacités des moyens de transport. [5]

Le stockage de brut consiste à :


- Mettre ce dernier au repos pour avoir une dernière décantation qui éliminera l’eau ;

- Contrôler la quantité du brut expédié ;

- Avoir une quantité suffisante pour pouvoir charger des bateaux en cas de problème de
transport ou de production ;

34
- Avoir une production continue pour un stockage permanent. [5]

2.3.1.1 Dépôt de pétrole


Un dépôt pétrolier est un parc de stockage d’un produit pétrolier en instance de consommation. Les
différentes activités menées dans les dépôts pétroliers sont les suivantes :

- La réception des produits pétroliers ;


- Le stockage des produits ;
- L’enlèvement des produits ou expédition ;
- Le transfert des produits d’un dépôt à l’autre.
Pour bien mener ces activités, le dépôt pétrolier dispose d’un ensemble d’éléments que sont :

- Les pipelines (lignes).


- Les réservoirs de stockage.
- Les lignes et postes de chargement.
- Les lignes, les pompes de transfert, les vannes de pieds de bac. Ce sont les vannes qui
commandent l’ouverture et la fermeture de la canalisation. [6]

Figure 2.1-Dépôt pétrolier

2.3.1.2 Pipeline
Les pipelines (oléoducs pour les liquides ou gazoducs pour le gaz) sont des canalisations de
diamètre pouvant aller de 6’’ à 42’’. Dans ces canalisations, transitent à des pressions relativement
élevées, des produits pétroliers, du pétrole brut ou du gaz. Les produits transportés sont propulsés

35
par des installations de pompage ou de compression reparties le long des canalisations à des
distances qui peuvent varier de quelques dizaines de kilomètres à cent ou deux cents kilomètres
selon la charge du pipeline. Les distances entre les installations de pompage sont liées à la nature
du produit pétrolier.

Les caractéristiques principales d’un pipeline sont :

- Le diamètre, déterminé en fonction du débit des produits acheminés ;

- Le type d’acier utilisé ;

- Le mode de pose, aérien (en surface) ou souterrain (enterré) ;

- La capacité maximale de transport ;

- La pression de service [6].

2.3.2 Réception et stockage du pétrole brut

A l’origine, la raffinerie était alimentée à partir du port d’Alger par un oléoduc de 26 pouces qui
reste enterré jusqu’à proximité des réservoirs de stockage.

Depuis Mars 1971, la raffinerie a été alimentée continuellement par l’oléoduc de 16 pouces et en
Novembre 2005 par l’oléoduc de 20 pouces de Béni-Mansour (O.B.M). Le pétrole brut ou le
mélange de brut de Hassi Messaoud et condensats de Hassi R’mel est reçu à partir de l’oléoduc de
" Beni Mansour " dans les trois réservoirs de stockage.

Les mouvements des trois bacs A301, A302 et A303 se font de la manière suivante :

- Un bac en réception ;

- Un bac en décantation ;

- Un bac vers l’unité de distillation atmosphérique pour traitement.

Ces réservoirs sont équipés d’une mise à la terre de la cuve et du toit, de purge d’eau, de purge de
toit, d’indicateur de niveau avec lecture au sommet du bac et transmission à la salle de contrôle,
d’indicateur de température avec lecture au micro-ordinateur de la salle de contrôle et d’hélico-
agitateurs (deux par bac, situés de part et d’autre de la tuyauterie d’arrivée du pétrole brut).

2.3.3 Parc de stockage

La zone de stockage dispose de trois bacs de stockage pétrole brut à toit flottant (301, 302 et 303),
avec une capacité 35000 m3 chacun.

2.3.3.1 Nature, volume des capacités et produits mis en œuvre

Les bacs du parc de stockage des liquides inflammables contiennent divers produits :
- Les bacs de pétrole brut directement alimentés par pipeline ;

36
- Les produits intermédiaires issus des différentes unités (solvants, essence SR, platformats et
naphta) ;

- Les produits finis destinés à l’expédition (essence normale et super, gasoil, kérosène, fuel) ;

- Les slops, constitués des résidus indésirables ou des produits ne répondant pas aux
spécifications. Le tableau suivant récapitule les réservoirs présents dans ce parc de
stockage.

Tableau 2.1- Réservoirs présents dans le parc de stockage.

Items Repères Services Volume m3 Nature du toit


1 A301 35000 Toit flottant
2 A302 Stockage de brut 35000 Toit flottant
3 A303 35000 Toit flottant

La raffinerie d’Alger traite 2,7 millions de tonnes par an de pétrole brut.

Elle produit des GPL et des carburants (essence, kérosène et gas-oil) pour l’approvisionnement du
marché intérieur. Le fuel et les excédents de naphta sont exportés.
De plus, la raffinerie possède des moyens de stockage et d’expédition par pipes, par bateaux et par
route.

Propriétés physiques des hydrocarbures (Brut) (valeurs types)


Famille de Produis Produit Composition chimique Masse volumique Masse Distillation Pression
produits N° CE 5 type (% massique) liquide (kg/m3 ) volumique ébullition de vapeur
gaz (kg/m3 ) (C°) (KPa)

Brut 7 Grande Brut Composé 809 à 970 à 15 ° C - 27/113- -


variété principalement 255/388
de de C1 à Cn
bruts

Propriétés de combustion des hydrocarbures


Famille de produits Point éclair Température LII-LSI Chaleur de Débit de combustion
N°CE (C°) auto-inflammation (%) combustion surfacique (kg/m2.s)
(C°) (KJ/Kg)
Brut Selon origine - - 0 ,047
<0 ou <40 0 ,6-16 (UFIP)

Autres propriétés des hydrocarbures


Famille de Catégorie Etiquetage : Phrases de Solubilités Coefficient de Affinité avec
produits N° CE symbole de risques (mg/L) partage l’eau 9
dangers log Kow8
(eau/octanol)
Brut B T, F+ R11Ou R12 - - NON
R45, R52/53

37
2.3.3.2 Aspects de technologie en commun aux différents types de bacs

Il s’agit de réservoirs cylindriques constitués de :

- Fond de bac ;
- Robe de bac ;
- Ceinture ;
- Toit. [7] [8]
✓ Bac à toit fixe
✓ Bac à toit flottant

- Protection contre les risques d’incendie des bacs

✓ Dispositif d’arrosage des bacs ;

✓ Dispositifs d’injection de mousse.

- Cuvette de rétention ;
- Mise à la terre ;
- Autres composants
✓ Equipements de visites : trous (trappe) d’homme ;
✓ Equipements d’accès : escaliers, gardes de corps et échelles ;
✓ Orifices divers : permettent les entrées et les sorties du fluides stockées. [9] [10]

38
Chapitre 3

Concepts et notions générales sur la gestion

des risques

39
Chapitre 3 Concepts et notions générales sur la gestion des risques

Nombreux sont les risques qui peuvent survenir lors du stockage des hydrocarbures, ces
risques peuvent endommager les équipements et peuvent même causer des dégâts sur le plan
humain et environnemental, c’est pour cela qu’il est nécessaire d’avoir une bonne gestion des
risques pour assurer la sécurité des équipements et des humains, de protéger l’environnement
et de connaitre les causes et les conséquences des incidences.

3.1 Notions générales

3.1.1 Risque

Probabilité de survenance d’un événement dommageable d’origine naturelle ou humaine non


intentionnelle. [3]

Effet de l'incertitude sur l'atteinte des objectifs. (1)

De façon générale, le risque est la prise en compte d’une exposition à un danger, un préjudice ou
autre événement dommageable, inhérent à une situation ou une activité. Hors de toute gestion donc
de toute maîtrise, le risque, s’il se concrétise, génère souvent des désagréments. (2)

Le RISQUE est l’association d’un DANGER, de sa PROBABILITE, de sa GRAVITE et de son


ACCEPTABILITE. Le risque est un ensemble de quatre éléments indissociables.

3.1.1.1 Aléa

L'aléa (Hazard en anglais) est un phénomène résultant de facteurs ou de processus qui échappent,
au moins en partie, au contrôle de l'homme. L'aléa ne devient un risque qu'en présence d'enjeux
humains, économiques et environnementaux, possédant une certaine vulnérabilité (fragilité). (5)

Un phénomène dangereux, une substance, activité humaine ou condition pouvant causer des pertes
de vies humaines, des blessures ou d’autres effets sur la santé, des dommages aux biens, des pertes
de moyens de subsistance et des services, des perturbations socio-économiques, ou des dommages
à l’environnement. [4]

3.1.1.2 Impact

L’impact est la conséquence ou l'effet produit par la réalisation du risque. L'impact d'un risque se
définit par trois notions qui sont : le type d'impact, la valeur de l'impact qui peut être fonction du
temps et donc caractérisé par une loi, et la technique utilisée pour estimer l'impact. (4)

3.1.1.3 Dommages

Les dommages sont les conséquences péjoratives d’un phénomène (accident, catastrophe) sur les
biens (dégâts), les activités (perturbations) et les personnes (préjudices). En règle générale, ils sont
quantifiés économiquement afin d'être pris en compte par les assurances et dans le cadre de
procédures juridiques destinées, entre autres, à établir les responsabilités et les réparations. (5)

40
3.1.1.4 Cible

Le risque existe si le danger peut toucher et affecter une ou plusieurs cibles. Un danger identifié
mais ne pouvant atteindre aucune cible ne représente aucun risque. (5)
D’où l’on peut cette fois pressentir que, pour éviter tout risque lorsque le danger lui-même ne peut
être supprimé, il faudra sans doute rendre durablement impossible tout contact entre le danger et sa
cible. (2)

3.1.1.5 Enjeux

Personnes, biens, systèmes, ou autres éléments présents dans les zones de risque et qui sont ainsi
soumis à des pertes potentielles. [2]

3.1.1.6 Vulnérabilité

Les caractéristiques et les circonstances d’une communauté ou d’un système qui le rendent
susceptible de subir les effets d’un danger. [4]

La vulnérabilité exprime le niveau d'effet prévisible d’un aléa sur des enjeux (l'homme et ses
activités). Elle est traduite en anglais par les termes vulnerability ou sensitivity. Elle évalue dans
quelle mesure un système socio-spatial risque d’être affecté par les effets néfastes des aléas. (5)

3.1.2 Danger

Cette notion définit une propriété intrinsèque à une substance (butane, chlore,…), à un système
technique (mise sous pression d'un gaz,...), à une disposition (élévation d'une charge),…, à un
organisme (microbes), etc., de nature à entraîner un « dommage » sur un « élément vulnérable » lié
à la santé humaine et/ou à l’environnement (sont ainsi rattachées à la notion de "danger" les notions
d’inflammabilité ou d’explosivité, de toxicité, de caractère infectieux … inhérentes à un produit et
celle d'énergie disponible (pneumatique ou potentielle) qui caractérisent le danger)

3.1.2.1 Aléa (danger)

Événement ou phénomène physique ou activité humaine potentiellement dommageable qui peut


causer des dommages aux personnes, y compris des pertes en vies humaines, et aux biens, et des
perturbations de l’activité économique et sociale ou des dégradations de l’environnement (SIPC,
2007). Un aléa peut comporter des conditions latentes pouvant représenter des menaces futures et
avoir différentes origines : naturelle (géologique, hydrométéorologique et biologique) ou découlant
d’activités humaines (dégradation de l’environnement et risques technologiques). Les aléas peuvent
être isolés, successifs ou combinés dans leur origine et leurs effets. Chaque aléa (danger) se
caractérise par sa localisation, son intensité, sa fréquence et sa probabilité. (SIPC, 2007) [2]

3.1.2.2 Situation dangereuse

Situation dans laquelle une personne est exposée à au moins un phénomène dangereux.
L'exposition peut entraîner un dommage, immédiatement ou à plus long terme. [1]

Une situation d’urgence est une situation où le paramètre « temps » influe sur le paramètre
« gravité » et où ce paramètre temps est primordial dans la capacité de réaction.

La situation d’urgence nécessite l’intervention de compétences qualifiées supplémentaires en


interne et/ou en externe.
41
La spécification OHSAS demande que l’organisme soit capable de prévoir et d’identifier les
scénarios potentiels d’urgences (exemple : incendie d’un local de stockage de produits dangereux)
mais aussi de déterminer la capacité à réagir dans de telles situations (maîtrise de l’utilisation des
extincteurs, maîtrise des procédures d’évacuation, …)

Pour résumer, les situations d’urgences prévisibles :

- doivent être identifiées ;

- doivent faire l’objet d’une procédure / d’un plan de prévention/protection adapté et


maîtrisé ;

- doivent faire l’objet de simulations à fréquences régulières de ces procédures / plans de


prévention/protection.

Ces procédures / plans de prévention/protection sont généralement consolidés par des outils de
maîtrise des situations d’urgence tels que :

- la communication et l’information sur site (plans d’évacuation, affichages spécifiques


d’avertissement « locales /machines/produits dangereux » ;

- la formation du personnel (manipulation des dispositifs (extincteurs,), secouristes,


évacuation, …) ;

- la technologie (détecteurs incendie, systèmes de surveillance audiovisuel, …).

3.1.2.3 Phénomène dangereux

Evénement susceptible de causer un dommage ou source potentielle de dommage. (9)


3.1.2.4 Potentiel de danger

Système (naturel ou créé par l’homme) ou disposition adoptée et comportant un (ou plusieurs) «
danger (s) » ; dans le domaine des risques technologiques, un « potentiel de danger » correspond à
un ensemble technique nécessaire au fonctionnement du processus envisagé. (4)
3.1.2.5 Études de dangers (EDD)

L’étude de danger a pour objet de préciser les risques directs ou indirects par lesquels l’activité de
l’établissement classé met en danger les personnes, les biens et l’environnement, que la cause soit
interne ou externe. L’étude de danger doit permettre de définir les mesures d’ordre technique
propres à réduire la probabilité et les effets des accidents ainsi que les mesures d’organisation pour
la prévention et la gestion de ces accidents. [9]

Cette étude donne lieu à une analyse de risques qui prend en compte la probabilité d’occurrence, la
cinétique et la gravité des accidents potentiels selon une méthodologie qu’elle explicité. Elle définit
et justifie les mesures propres à réduire la probabilité et les effets de ces accidents. Elle précise la
nature et l’organisation des moyens de secours dont l’industriel dispose ou dont il s’est assuré du
concours en vue de combattre les effets d’un éventuel sinistre.

42
3.1.3 Sécurité-Sureté

Dans le cadre des installations classées, on parle de sécurité (safety) des installations vis-à-vis des
accidents et de sûreté (security) vis-à-vis des attaques externes volontaires (type malveillance ou
attentat) des intrusions malveillantes et de la malveillance interne. Par parallèle avec le secteur
nucléaire, on utilise parfois l’expression « sûreté de fonctionnement » dans les installations
classées, qui se rapporte en fait à la maîtrise des risques d’accident, donc à la sécurité des
installations et des process. [1]

3.1.3.1 Sécurité

Ensemble de mesures destinées à assurer la protection de la population et à lui garantir une


situation présentant le minimum de risques. [1]

3.1.3.2 Sureté

Mesure de précaution visant à prévenir de tout danger une personne, une activité ou un bien face à
des menaces (actes de malveillance, de piraterie ou de terrorisme). [1]

3.1.3.3 Sécurité-Gérée

C’est la capacité d’anticiper, de percevoir et de répondre aux défaillances non prévues par
l’organisation. Cette capacité repose sur l’expertise humaine, la qualité des initiatives, le
fonctionnement des collectifs et des organisations et sur un management attentif à la « réalité des
situations de travail » et à l’articulation entre les différents types de connaissances utiles à la
sécurité. [1]

3.1.3.4 Atténuation ou mitigation

Est l’action conduisant d’une part à réduire l’intensité des aléas et d’autre part à atténuer la
vulnérabilité des enjeux afin que le coût des dommages liés à l’expression de l’aléa soit supportable
par la société.

3.1.3.5 Atténuation

Mesures structurelles et non structurelles adoptées pour limiter les effets préjudiciables des aléas
naturels, de la dégradation de l’environnement et des aléas technologiques. (On entend par mesures
structurelles des travaux d’ingénierie et de construction résistant aux catastrophes et par mesures
non structurelles des activités de sensibilisation, le développement des connaissances, des
politiques sur l’utilisation des terres et la gestion des ressources et des procédures de
fonctionnement des installations.) (SIPC, 2007). [2]

3.1.3.6 Mesure d’atténuation

La réduction ou la limitation de l’impact négatif des aléas et des catastrophes. [4]

3.1.3.7 Prévention

Ensemble d’activités permettant d’éviter complètement l’impact négatif des aléas, et de minimiser
les catastrophes environnementales, technologiques et biologiques qui leur sont associées. [4]

43
3.1.3.8 Prévision

Déclaration ou estimation statistique définie concernant la probabilité d’un événement à venir ou


de conditions spécifiques pour une zone déterminée. [4]

La prévision est née, à travers les temps, de la volonté de protéger et de planifier, mais aussi de
l’approche exigeante des populations face aux risques et à leur acceptabilité.

Au sens de la sécurité civile, Prévision est l’ensemble des mesures propres à déceler un accident
dès son origine, et à permettre la mise en place des moyens et méthodes destinés à y faire face.

En cas d’échec des mesures de prévention, démarche visant à empêcher la survenue d’un accident,
il apparaît nécessaire de préparer la mise en œuvre de moyens ou de techniques opérationnelles.

3.1.3.9 Protection

Mesures visant à limiter l’étendue et la gravité des conséquences d’un phénomène dangereux. [3]

3.1.3.10 Intervention

Ensemble des mesures prises immédiatement avant, pendant ou immédiatement après un sinistre
pour protéger les personnes, assurer leurs besoins essentiels et sauvegarder les biens et
l’environnement. [10]
3.1.3.11 Préparation

Ensemble des activités et des mesures destinées à renforcer les capacités de réponse aux sinistres.
[10]

3.1.3.12 Dispositif de sécurité

Elément unitaire et autonome, ayant pour objet de remplir une fonction de sécurité dans sa
globalité. On distingue des dispositifs actifs (sécurité active) et des dispositifs passifs (sécurité
passive). [1]
3.1.3.13 Mesures de maitrise de risques (MMR)

Ensemble d’éléments techniques et/ou organisationnels nécessaires et suffisants pour assurer une
fonction de sécurité. [1]
3.1.4 Incident, accident et catastrophe

3.1.4.1 Incident

Événement faiblement ou moyennement dommageable pour les personnes les biens et


l’environnement. [3]
3.1.4.2 Accident

Événement fortement dommageable pour les personnes, les biens et l’environnement. [3]

44
3.1.4.3 Accident Industriel

Un accident industriel est un accident dont l’origine se produit sur un site industriel et entraîne des
conséquences graves pour le personnel, les populations avoisinantes, les biens ou l'environnement.
[3]

3.1.4.4 Sinistre

Événement qui cause de graves préjudices aux personnes ou d’importants dommages aux
biens et exige de la collectivité affectée des mesures inhabituelles. [10]

3.1.4.5 Catastrophe

Perturbation grave du fonctionnement d’une communauté ou d’une société causant des dommages
généralisés à la vie humaine, aux biens, à l’économie ou à l’environnement auxquels la
communauté ou société affectée n’est pas en mesure de faire face par ses propres moyens. Une
catastrophe est fonction du processus de risque. Elle résulte de la combinaison d’aléas, de
conditions de vulnérabilité et de capacités ou de mesures insuffisantes pour réduire les
conséquences potentiellement néfastes des risques (SIPC, 2007). [2]

3.1.4.6 Incendie

Un incendie est une combustion, qui émet de grandes quantités de chaleur, des fumées et des gaz
polluants. Pour qu’il se déclare, il faut que soient présents, simultanément sur le lieu de travail, les
trois éléments :
- Un combustible, c’est-à-dire une matière capable de se consumer (matériau de construction,
bois, essence…) ;

- Un comburant qui, en se combinant avec le combustible, permet la combustion (oxygène,


air…) ;

- Une source d’inflammation qui va déclencher la réaction de combustion (électricité, flamme


nue, cigarette…). (5)

3.1.4.7 Combustion

La combustion est une réaction exothermique dégageant de la chaleur entre l’oxygène de l’air et
certaines substances (solides, liquides ou gazeuses) dites combustibles, l’air étant le comburant.

Un combustible mis en présence d'un comburant en rapport avec une énergie d'activation provoque
l'éclosion d'un foyer incendie.

La combustion ne peut se produire que lorsque l'on réunit trois éléments : un combustible, un
comburant, une énergie d'activation. On appelle ceci le triangle du feu. (5)

3.1.4.8 Explosion

L’explosion, à la différence de l’incendie, est une combustion quasiment instantanée. Elle


provoque un effet de souffle accompagné de flammes et de chaleur. Elle ne peut survenir qu’après
formation d’une atmosphère explosive (ATEX). Celle-ci résulte d’un mélange avec l’air de

45
substances combustibles (farine, poussières de bois, vapeurs de solvants…), dans des proportions
telles qu’une source d’inflammation d’énergie suffisante produise son explosion. (18)

3.1.4.9 ATEX

Une atmosphère explosive (ATEX) est un mélange avec l'air, dans les conditions atmosphériques,
de substances inflammables sous forme de gaz, vapeurs ou poussières dans lequel, après
inflammation, la combustion se propage à l'ensemble du mélange non brûlé. (19)

3.1.4.10 Boil over

Un boil over est un phénomène de moussage brutal impliquant des réservoirs atmosphériques et
résultant de la transformation en vapeur, d'eau liquide (fond d'eau, eau libre, émulsion) contenue
dans un réservoir en feu.

Ce phénomène est à l’origine de violentes projections de combustible, du bouillonnement du


contenu du bac, de l’extension des flammes et de la formation d’une boule de feu. Ce phénomène
se caractérise notamment par la présence d’une onde de chaleur.

En outre, il ne doit pas être confondu avec le phénomène de frothover impliquant un réservoir
réchauffé et non en feu, ou un slopover qui est un phénomène de faible ampleur localisé à la
surface de l'hydrocarbure contenu dans un bac. (20)

3.1.4.11 Effet domino

Un effet domino peut être défini comme l'action d'un premier phénomène dangereux capable de
générer un second accident sur une installation voisine ou un établissement voisin, dont les effets
seraient plus « graves » que ceux de l’accident premier Directive Seveso 2 - article 8 : l'autorité
compétente identifie les établissements ou groupes d'établissements pouvant présenter en raison de
leur localisation les uns par rapport aux autres, des risques accrus. Il est demandé une coopération
entre les établissements proches afin qu'ils échangent des informations dont les rapports de sécurité
et les plans d'urgence. (21)

3.1.5 Risque majeur

Possibilité d’un événement d’origine naturelle ou humaine, dont les effets peuvent menacer la
population, occasionner des dommages importants et dépasser les capacités de réaction de la
société. Le risque majeur est caractérisé par sa faible fréquence et son énorme gravité Un
événement potentiellement dangereux ALÉA n'est un RISQUE MAJEUR que s'il s'applique à une
zone où des ENJEUX humains, économiques ou environnementaux sont en présence. (21)
Les risques majeurs peuvent être « naturels » ou « technologiques » selon leur origine [3]

3.1.5.1 Risque technologique

Tout risque d’origine anthropique (lié à l’action humaine) regroupant les risques industriels,
nucléaire et biologiques.
Les risques technologiques majeurs trouvent leur origine dans la manipulation, le transport ou le
stockage de substances dangereuses pour la santé et/ou l’environnement. [3]. Les conséquences

46
d’un accident dans ces industries sont regroupées sous trois typologies d’effets : les effets
thermiques, les effets mécaniques et les effets toxiques. (22)

3.1.5.2 Risque naturel

Un risque naturel implique l'exposition des populations humaines et de leurs infrastructures à un


évènement catastrophique d'origine naturelle.

Un risque naturel est donc la rencontre entre un aléa d'origine naturelle et des enjeux humains,
économiques ou environnementaux.

La notion de risque naturel se distingue de celle de phénomène naturel. Les phénomènes naturels
peuvent être de nature atmosphérique (froid, chaleur, orages violents, tempêtes, rayonnement
solaire, inondations, avalanches…) ou géologique (séismes, activités volcaniques, inondations,
mouvements de terrain, raz de marée…). Un risque naturel découle de la conjonction d'un
phénomène naturel (aléatoire) et de la présence de biens ou d'activités vulnérables. Ainsi, un orage
de très forte intensité entraîne un risque faible dans une zone déserte ou peu habitée, tandis que des
pluies d'intensité moyenne peuvent provoquer des dommages considérables si elles surviennent
dans des villes. (23)

3.1.5.3 Risque de catastrophe

Potentiel de la catastrophe, en termes de vies humaines, des états de santé, des moyens de
subsistance, des biens et services, qui pourraient se produire au sein d’une communauté ou une
société, dans le futur. [4]

3.1.5.4 Risque résiduel

Les risques qui restent non gérés même si l’efficacité des mesures de réduction des risques de
catastrophe est en place, et pour lesquels les interventions d’urgence et les capacités de
récupération doivent être maintenues. [4]

3.1.5.5 installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE)

On appelle ICPE, les usines, ateliers, dépôts, chantiers et, d'une manière générale, les installations
exploitées ou détenues par toute personne physique ou morale, publique ou privée, qui peuvent
présenter des dangers ou des inconvénients soit pour la commodité du voisinage, soit pour la santé,
la sécurité, la salubrité publiques, soit pour l'agriculture, soit pour la protection de la nature, de
l'environnement et des paysages, soit pour l'utilisation rationnelle de l'énergie, soit pour la
conservation des sites et des monuments ainsi que des éléments du patrimoine archéologique. (5)

3.1.6 Gestion des risques de catastrophe

Processus de recours systématique aux directives, compétences opérationnelles, capacités et


organisation administratives pour mettre en œuvre les politiques, stratégies et capacités de réponse
appropriées en vue d’atténuer l’impact des aléas naturels et risques de catastrophes
environnementales et technologiques qui leur sont liées. [2]

47
3.1.6.1 Crise

Rupture dans le fonctionnement normal d’une organisation ou de la société, résultant d’un


événement brutal et soudain. La crise est marquée par un trouble profond menaçant la stabilité
voire l’existence de l’organisation ou de la société. [3]

3.1.6.2 Gestion de crise

Ensemble des procédures, techniques et ressources permettant de faire face à une crise, puis d’en
tirer les enseignements pour améliorer les procédures et les structures dans une perspective de
prévention et de préparation au traitement des crise futures.

3.1.6.3 Réponse d’urgence /Réaction

La fourniture de services d’urgence et de l’assistance publique pendant ou immédiatement après


une catastrophe afin de sauver des vies, de réduire les impacts sur la santé, d’assurer la sécurité du
public et de répondre aux besoins essentiels de subsistance des personnes touchées. [4]

3.1.6.4 Plans d’urgence

Les plans d’urgence sont établis pour faire face à un risque défini et/ou localisé : les plans
particuliers d’intervention pour les sites les plus dangereux, les plans rouges, destinés à porter
secours à un grand nombre de victimes et les plans de secours spécialisés. [5]
3.1.6.5 Plans particuliers d'intervention (PPI)

Les plans PPI ont pour objet de définir l’organisation et la coordination des secours en cas d’un
risque particulier identifié et ayant des effets en dehors des limites de l’installation et l’ouvrage, en
vue de protéger les personnes, les biens et l’environnement (Art.3). [6]
3.1.6.6 Plan interne d’intervention (PII)

Le plan PII est un outil de gestion et de planification des secours et de l’intervention. Visant à
protéger les travailleurs, la population, les biens et l’environnement, et définissant au titre de
l’installation concernée, l’ensemble des mesures de prévention des risques , les moyens mobilisés à
ce titre ainsi que les procédures à mettre en œuvre lors du déclenchement du sinistre. (2) [7]

3.1.6.7 Plan ORSEC

Le plan d’organisation des interventions et secours identifie l’ensemble des moyens humains et
matériels à mettre en œuvre, en cas de catastrophe et fixe les conditions de cette mise en œuvre
(Art.2) [8]

Le plan d’organisation des interventions et secours de la wilaya, de la commune ou de l’unité


recense les personnels dotés d’autorité nécessaire à sa mise en œuvre. Il détermine les procédures
d’alerte et de circulation de l’information. (Art 25) [8]

3.1.7 Système

Ensemble de deux ou plusieurs éléments initialement reliés, un ensemble de livres par exemple ne
peut pas constituer un système, les éléments d’un système sont reliés d’une manière ou d’une autre,
ces éléments n’ont pas besoin d’être semblables. A chaque système correspond un environnement,
l’environnement est tout ce qui ne fait pas partie du système, il existe deux types de systèmes :
48
- Système ouvert : qui communique avec son environnement, il l’influence et est influencé
par lui ;
- Système fermé : qui n’a aucune communication avec son environnement. (5)

3.1.7.1 Résilience

La capacité d’un système, une communauté ou une société exposée aux risques de résister,
d’absorber, d’accueillir et de corriger les effets d’un danger, en temps opportun et de manière
efficace, notamment par la préservation et la restauration de ses structures essentielles et de ses
fonctions de base. [4]

Aptitude d’une organisation ou d’une société à se rétablir, voire à se renforcer après une crise. La
résilience est consolidée par la prévention et la culture du risque. [3]

3.1.7.2 Efficace

Le terme "efficace" se dit de quelqu'un ou de quelque chose qui remplit la fonction pour laquelle il
ou elle a été prévu, ou qui atteint les objectifs établit au préalable. Le terme efficace peut se dire
d'une personne, d'un objet, d'une méthode, d'une attitude, d'une politique, etc...

3.1.7.3 Efficient

"Efficient" est relatif à l’efficacité, mais se rapporte à la relation entre les objectifs atteints et les
ressources utilisées pour les atteindre. Les ressources peuvent être financières, humaines,
matérielles, etc... Être efficient revient donc à obtenir de bons résultats ou atteindre les objectifs en
utilisant le minimum de ressources.

L'efficacité et l'efficience, des notions complémentaires

Les concepts d'efficacité et d’efficience sont donc deux sous-concepts complémentaires dans le
concept de performance. On parlera d'une entreprise ou d'une personne performante si cette
personne est à la fois efficace et efficiente. C'est-à-dire qu'elle atteint ses objectifs en utilisant un
minimum de ressources.

En revanche, on peut être efficace sans être efficient, et vice versa. Une personne atteignant les
objectifs qui lui sont fixés, mais en utilisant plus de ressources que prévu (budget par exemple) est
efficace mais pas efficiente. Au contraire, si elle respecte les limites du budget, mais n'atteint pas
ses objectifs, ou met plus de temps que prévu à les atteindre, elle sera efficiente mais pas efficace.

Efficience et efficacité dans le contexte de gestion des risques, à consulter dans l’ISO. Ce qui est
définit ci-dessous, est de l’ordre du général.

3.1.8 Norme

Une norme désigne un ensemble de spécifications décrivant un objet, un être ou une manière
d’opérer. Il en résulte un principe servant de règle et de référence technique. (24)

49
3.2 Démarche d’analyse des risques
Cette démarche se décompose généralement en plusieurs étapes

3.2.1 Définition du système

L’analyse des risques est un travail qui peut s’avérer complexe et mobiliser des ressources
importantes. Dès lors, il est indispensable d’identifier clairement le système à étudier et de
déterminer sans ambiguïtés les limites de l’étude.

Cette définition permet notamment de limiter la description du système aux informations


nécessaires et suffisantes au champ de l’étude.

3.2.2 Recueil des informations indispensables à l’analyse des risques

Le recueil des informations nécessaires à l’analyse des risques est probablement une des phases les
plus longues du processus mais également une des plus importantes.

3.2.2.1 Description fonctionnelle et technique du système

La description fonctionnelle vise notamment à collecter l’ensemble des informations indispensables


pour mener l’analyse.

- Fonctions du système

Le bac A302 sert au stockage du pétrole brut en attendant son chargement et sa commercialisation.
Il est doté d’une capacité de 35000 m3 dont 27500 m3 comme volume utile.

- Structure du système
Le bac A302 est constitué d'un ensemble de tôle d'acier, assemblés par soudage. Il est constitué de

✓ Fond : Permet la transmission de la charge hydrostatique à la fondation ;


✓ Robe : Supporte les conséquences de la charge hydrostatique ainsi que le poids, du
toit, les vents extrêmes et les charges sismiques ;

✓ Toit flottant : Protège le produit contre les intempéries et contre les éventuelles
évaporations;
✓ Events ou soupapes de respiration : Permettent la respiration des bacs afin d'éviter
toute surpression ou dépression dangereuse ;
✓ Aspiration flottante : Soutire le produit contenu dans un réservoir à partir de la
couche supérieure du liquide afin d'éviter d'entrainer les éléments étrangers qui
peuvent décanter à la partie basse du réservoir ;

✓ Sonde de niveau : Mesurer le niveau du produit ;


✓ Mise à la terre : Etablie une liaison équipotentielle entre le réservoir et la terre ;

50
✓ Orifice divers : Permettent les entrées et les sorties du fluide stocké et les visites du
personnel pour maintenance et inspections ;
✓ Escaliers et passerelle du toit : permettent l’accès au toit pour le personnel ;
✓ Joint d’étanchéité : permet de fermer l'espace annulaire compris entre la robe et le
toit flottant, afin d'empêcher les évaporations, mais aussi permettre au toit de coulisser
librement dans le réservoir pour suivre les fluctuations du liquide.

- Conditions de fonctionnement du système

Le bac A 301 est utilisé sous une pression voisine de la pression atmosphérique.

- Conditions d’exploitation

✓ Équipe de 5 agents présents de 8h00 à 16h00.

✓ Équipe de quart de 5 agents HSE (1 ingénieur chef de quart et 4 techniciens) avec


roulement toutes les 8 heures (8h00 : 16h00 / 16h00 : 00h00 / 00h00 : 08h00).

✓ Plan d’Organisation des Interventions de secours ‘’POIS’’ comportant :

i. Des plans : de situations, des installations, de masse, de mouvement du


personnel et des plans parcellaires ;

ii. Des listes de consignes, au chef de quart tout de contrôle, au dispatcher, au


personnel, à la sécurité intervention, au chef de quart pétrolier, pour l’équipe de
coordination, d’un plan d’alerte et d’un code d’alerte ;

iii. Des liste des moyens de secours énumérant : le dispositif de sécurité, les moyens
humains et matériels à disposition en cas d’alerte, des noms et coordonnées des
personnes pouvant prodiguer des soins médicaux d’urgence, une liste du matériel
de secours, une liste des moyens humains et matériels pouvant assurer la
diffusion d’informations, assurer le transport et gérer les énergies hydrauliques en
situation d’urgence ;

iv. Des fiches reflexes : précisant les consignes d’urgence à suivre dans le cas d’un
sinistre.

– Test et jaugeage du pétrole (Sulfures, Chlorures, densité, viscosité, PH...)


toutes les 06 heures par le personnel du laboratoire ;

– Inspection et nettoyage du bac tous les 10 ans par des organismes


indépendants ;

– Inspections périodiques par le personnel de l’état du bac et de ses


composants.

51
3.2.2.2 Environnement du système

La description de l’environnement du système est importante à double titre

- L’environnement peut être une source d’agressions pour le système,

- L’environnement constitue généralement un ensemble d'éléments vulnérables pouvant être


affectés en cas d’accident.

✓ Eléments vulnérables présents dans l’environnement ;

✓ Afin d’apprécier la gravité d’un accident ou incident potentiel, il est indispensable de


bien identifier les éléments de l’environnement qui pourraient être affectés ;

✓ Sources d’agressions externes ;

Les sources d’agressions externes peuvent, quant à elles, être multiples. Il est difficile d’en donner
un inventaire exhaustif.

3.2.3 Identification des potentiels de danger


Il s’agit d’identifier l’ensemble des potentiels de dangers internes et externes conjugués à l’analyse
des accidents et incidents connus du passé voire les plus significatifs en matière d’atteinte à la santé
des populations, aux biens et l’environnement.
3.2.3.1 Potentiels de dangers internes
Le brut est un produit inflammable à température et à pression ambiante, qui émet des vapeurs
inflammables dans certaines conditions de température, de pression et de concentration.

Il n’y a aucune opération de mélange ou de réaction chimique de produits lors du stockage des
hydrocarbures mais certaines opérations d’exploitation peuvent présenter des dangers comme :

- Incendie de bac : le brut est un produit liquide inflammable ;

- Incendie de cuvette de rétention : en cas de fuite de bac ou de canalisation contenue dans la


cuvette, la nappe de produit générée dans la cuvette peut s’enflammer ;

- Incendie de joint : les joints utilisés étant d’une matière combustible, ils peuvent
s’enflammer en cas de foudroiement ;

- Boil over : le brut est un produit suffisamment visqueux pour pouvoir en cas d’incendie de
bac prolongé générer un boil over classique ;

- Fuite continue : pouvant causer une pollution du sol limitée à la surface de la rétention.

- Effet de vague : le produit par effet de vague peut déborder de la rétention et atteindre des
cibles situées en dehors de la rétention ;

- Autres équipements (pompes, séparateurs…) constituent des potentiels de danger car ils
sont susceptibles de dispenser une énergie mécanique et thermique dans leur environnement
direct.

52
3.2.3.2 Potentiels de dangers externes

L’identification des potentiels de dangers externes doit permettre de caractériser les risques
d’agressions externes sur le système.

3.2.3.3 Analyse des accidents/incidents passés

L’analyse des accidents passés joue un rôle fondamental dans l’analyse des risques, cette analyse
porte à la fois sur les incidents et accidents survenus sur les installations étudiées ou sur des
installations similaires.

3.2.4 Définition de démarche à mettre en œuvre

La définition précise de la démarche d’analyse des risques à mettre en oeuvre demande notamment
de choisir le ou les outils les mieux adaptés, de définir le groupe de travail qui participera à la
réflexion et, le cas échéant, de fixer des échelles de cotation des risques et une grille de criticité.

3.2.4.1 Choix des méthodes d’analyse des risques

De manière générale, une méthode appropriée a les caractéristiques suivantes :

- Elle est scientifiquement défendable et applicable au système considéré ;

- Les résultats obtenus se présentent sous une forme permettant une meilleure
compréhension de la nature des risques et de la manière dont ils peuvent être
contrôlés ;

- Elle peut être utilisée par divers analystes de telle sorte qu’elle soit retraçable,
reproductible et vérifiable.
Lorsqu’une méthode simple (satisfaisant aux objectifs et à la portée de l’analyse) est correctement
mise en œuvre, elle fournit de meilleurs résultats qu’une procédure plus sophistiquée d’application
médiocre. L’effort d’analyse doit être cohérent avec le niveau de risque potentiel analysé.

En définitive, il n’y a pas de « bons » ou « mauvais » outils d’analyse de risques. Ces derniers ne
sont que des outils guidant la réflexion. Il convient donc de retenir la ou les méthodes les mieux
adaptées aux cas particuliers à traiter.

3.2.4.2 Principaux outils d’analyse des risques

Les principaux outils d’analyse des risques d’accidents sont

- l’Analyse Préliminaire des Risques (APR) ;


- l’Analyse des Modes de Défaillances, de leurs Effets et de leurs Criticité (AMDEC) ;
- HAZOP (HAZard and OPerability) ;
- What-If ? ;
- l’Analyse par arbres des défaillances ;
- l’Analyse par arbres d’évènements ;
- Noeud Papillon.

53
Il existe bien entendu de nombreuses autres méthodes, telles que : LOPA, HACCP, QRA,
ARAMIS, MOSAR…etc. [10]

✓ Analyse préliminaire des risques (APR)

L’Analyse Préliminaires des Risques (Dangers) a été développée au début des années 1960 dans les
domaines aéronautiques et militaires. Elle est utilisée depuis dans de nombreuses autres industries.
L’Union des Industries Chimiques (UIC) recommande son utilisation en France depuis le début des
années 1980.

L’Analyse Préliminaire des Risques (APR) est une méthode d’usage très général couramment
utilisée pour l’identification des risques au stade préliminaire de la conception d’une installation ou
d’un projet. En conséquence, cette méthode ne nécessite généralement pas une connaissance
approfondie et détaillée de l’installation étudiée. (Voir détail –Annexe).

54
Chapitre 4

Analyse des risques

55
Chapitre 4 Analyse des risques
La description de l'établissement, son activité, son fonctionnement et son organisation ainsi que la
présentation des procédés et des installations exploitées constitue d’une manière globale la
structure générale de la raffinerie ainsi que la représentation générale du site et de son
environnement. La consultation et la lecture du document en question nous a permis de collecter de
façon factuelle un ensemble d’informations disponibles pour être en mesure de réaliser l'analyse.

Les données telles que la géographie, sismicité, géologie, milieux naturels, environnement
physique, les conditions climatiques, et notamment l’étude devrait nous renseigner sur la nature des
dangers et leurs impacts.

4.1 Présentation des potentiels de dangers

4.1.1 Potentiels de dangers liés aux produits

4.1.1.1 Nature des produits

Les potentiels de dangers concernent principalement les produits présents dans les bacs de
stockage. Les tableaux suivants listent et donnent uniquement les propriétés physicochimiques de
ces produits.

4.1.1.2 Dangers présentés par les produits

Les propriétés physico-chimiques des produits de l'unité en termes d'inflammabilité et de toxicité


sont les suivantes : Brut Hassi Messaoud est matière première pour la distillation atmosphérique

Tableau 4.1- Inflammabilité et Toxicité

Produit Inflammabilité Toxicité Conclusion


Point Température Point Température
éclair d’auto- d’ébullition maximale
inflammation atteinte
dans la zone
Brut Hassi <5° C Non Non Ambiante - Inflammable
Messaoud disponible disponible

4.1.2 Potentiels de dangers liés aux procédés

4.1.2.1 Conditions opératoires

Les opérations réalisées au niveau des deux zones de stockage consistent essentiellement au
mélange, transfert et chargement des produits. Ces opérations ne nécessitent pas des conditions de
température et de pression importantes.

Cependant, lors de ces opérations, il est possible d'observer différents cas d'incidents suite à des
défaillances, des moyens de transferts ou de mélange aboutissant à la perte de confinement de
produit inflammable. Cette perte de confinement peut générer un feu de jet, un feu de nappe ou
encore une explosion UVCE.

56
4.1.2.2 Conditions de stockage

L’ensemble des produits mélangés ou non issus des différentes unités de la raffinerie sont stockés
dans les deux zones de stockage.

Pour les produits non inflammables à température ambiante, les conditions de stockage ne
présentent pas de danger particulier compte tenu du fait que les produits sont stockés à des
températures inférieures à leur point d’éclair. A noter qu’en cas d’incendie à proximité, il y a risque
de montée en température au-delà du point éclair et donc risque d’inflammation des produits. Les
bacs de produits inflammables peuvent en revanche facilement s'enflammer compte tenu du point
éclair des produits qui y sont stockés.

En cas d'incendie autour d'un bac ou d'un feu de bac, un Boil-Over peut se déclencher au bout de
plusieurs heures.

Concernant le propane et le butane, ils sont stockés dans des sphères ou des cigares. Des pertes de
confinement à ce niveau sont également possibles et peuvent donner lieu à des explosions UVCE et
à des feux de jet. Des risques de BLEVE sont également probables dans le cas d’un important
départ de feu à proximité des sphères.

Chaque bac de la raffinerie est présent dans une cuvette de rétention limitée par des merlons et
forme ainsi une cavité de rétention en cas de débordement de bac ou de fuite importante,
permettant de retenir le produit déversé à l’intérieur de la zone de stockage. Ces cuvettes de
rétention sont reliées vers les regards des réseaux huileux à travers des conduites équipées de
vannes d'isolement.

4.2 Analyse des risques


L’analyse des risques des zones de stockage a été réalisée par une partie de l'effectif du groupe de
travail cité dans le paragraphe 3.3 du chapitre B de la présente étude de danger. Le tableau présenté
en annexe … présente les résultats de l’analyse des risques pour chaque équipement étudié,
conformément à la méthodologie présentée dans le paragraphe 3 du chapitre B de la présente étude
de danger.

57
Une séquence accidentelle peut être schématisée de façon élémentaire de la façon suivante

Evènement

Initiateur

Evènement

Redouté Central

Evènement

Redouté Secondaire

Phénomène Dangereux

Effets de propagation / aggravation


éventuels
Scénarios d’accident

Accident
Scénarii
Fiches

Conséquences avec

Pertes /dommanges

Exemples illustratifs : (ces séquences d’évènements dépendent de la nature du produit)

Explosion de 3 blessés
Corrosion Fuite sur bac Nappe Feu de
d’hydro- bac soumis au
nappe feu 1 atelier
carbures
détruit
EI ERC ERS PhD Aggravation Accident

Figure 4.1- Séquence accidentelle [1]

Les tableaux renseignent, pour chaque équipement :

- Evènements initiateurs et leur indice de fréquence ;

- Barrières de prévention et leur niveau de confiance associé ;

58
- Evénements redoutés centraux identifiés et leur probabilité d'occurrence ;

- Phénomènes dangereux liés aux ERC et leurs probabilités d'occurrence ;

- Barrières de protection et leur niveau de confiance associé ;

- Classe de probabilité la plus basse de chaque phénomène dangereux ;

- Gravité estimée la plus grande de chaque phénomène dangereux.

Les équipements sur lesquels des modélisations ont été faites sont présentés dans le tableau
présenté ci-dessous. Le choix de ces équipements a été réalisé en groupe de travail, en fonction :

- de la nature du produit ;
- des quantités de produits présentes dans les équipements ;
- des températures ;
- des pressions ;
- du lieu des installations.
Le produit le plus léger expédié vers les installations portuaires est le naphta. En tant que produit
léger, il est inflammable en cas de rupture de canalisation au niveau de la pomperie.

La quantité de produit présente en cas de fuite et les caractéristiques du naphta ont donc conduit à
modéliser la rupture franche de la canalisation de transfert de naphta en aval de la pompe
d'expédition.

La zone de chargement GPL constitue également un emplacement sensible de la raffinerie. On y


manipule des produits légers très inflammables, et les conséquences liées à un mauvais chargement
sont souvent graves.

Les caractéristiques des GPL, la pression de service et le retour d'expérience ont donc conduit à
modéliser la rupture franche du bras de chargement de GPL au poste de chargement et la rupture
franche du gazoduc d'expédition de GPL vers le dépôt NAFTAL, tandis que la gravité du
phénomène a conduit à modéliser le BLEVE d'un camion transporteur de GPL.

Le retour d'expérience montre que les bacs de stockage ont été générateurs de plusieurs
phénomènes dangereux comme l'éclatement de bac, le Boil Over et le feu de cuvette qui ont
souvent eu de graves conséquences. Les produits stockés dans les deux zones de stockages sont
susceptibles de générer ces phénomènes dangereux.

C'est pourquoi, il a été choisi de modéliser les phénomènes de feu de cuvette, d'éclatement de bac
et de Boil Over des bacs de stockage associés aux deux zones de stockage de la raffinerie. Les ERC
retenus pour modélisation sont présentés dans le tableau page suivante :

59
Tableau 4.2- ERC retenus pour modélisation
PHENOMENE CLASSE DE GRAVITE REMARQUE CRITICITE DU
EQUIPEMENT ERC DANGEREUX PROBABIL ESTIMEE PhD APRES
(PhD) TE DES PhD DES PhD MODELISATION
G1 pour CC2
CA 202, CB10
Perte de CA106,CA103 ,
Bacs de stockage confinement en Feu de cuvette D G1 CA305,TF3, TF4
hydrocarbures TF5,TF6 et TF7
G3 pour CA 301
CA 302 et CA 303
G5 pour TF1 et TF3
Bacs de stockage Présence d’une Explosion D quelle que G1 Se produit par G1 pour CB 10 , CA
atmosphère confinée soit la cuvette effet domino 103 ,TF2 ,TF4 ,
explosible suite au feu de TF5B3, TFB5, TF6
cuvette et TF7
G5 pour TF3

Bacs de stockage Incendie et feu de Boil-Over E quelle que G2 Se produit par G1 pour CA 202 et
bac soit la cuvette effet domino TF2
suite au feu de G4 pour CC2, TF5
cuvette et TF6
G5 pour CA 301,
CA 302, CA303,
TF1, TF3 et TF7

4.2.1 Scénarios associés aux bacs de stockage


Dans cette partie, nous définirons les cuvettes de la zone de stockage
- CA301 correspond à la cuvette contenant le bac A301 ;
- CA302 correspond à la cuvette contenant le bac A302 ;
- CA303 correspond à la cuvette contenant le bac A303 ;
- TF3 correspond à la cuvette contenant les bacs A205 et A206.

4.2.2 Détermination de la criticité d’un phénomène dangereux

La criticité d’un phénomène dangereux est effectuée en considérant le couple probabilité/gravité


suivant :
- Probabilité ERC (FERC) / Gravité réduite : cas le plus probable, les phénomènes
dangereux associés à l’ERC se déclenchent et les barrières de protection jouent leur rôle, ce
qui produit des effets réduits.
Les modélisations ont porté entre autres sur :

- L’ensemble des bacs existants et futurs de la raffinerie, soit une cinquantaine de bacs de
stockage sur lesquels ont été modélisés des feux de cuvette, des explosions de bac et des
Boil over (dans le cas où ce phénomène est physiquement envisageable).
Cependant, l’étude montre aussi que certains scénarios se situent dans les zones rouge ou jaune.
C’est notamment le cas pour certains scénarios des bacs de stockage, mais aussi pour d'autres
scénarios situés au niveau des installations portuaires.

Le phénomène de Boil-Over est un phénomène qui dans l’étude de dangers a été considéré comme
à cinétique rapide bien que mettant plusieurs heures à se déclencher. Cependant, une évacuation

60
rapide de l’ensemble des personnes présentes dans la zone des effets par les services d’intervention,
permettrait de déclasser ce phénomène dangereux en phénomène à cinétique lente et par la même
occasion à réduire la criticité de ce phénomène.

4.2.2.1 Phénomène dangereux PhD St-5-1 : Feu de cuvette

- Description de l’événement redouté central

Suite à la rupture d'un bac de stockage ou à son débordement dû à un surremplissage, une nappe
d'hydrocarbures se répand dans la cuvette de rétention associée au bac. L’inflammation de la nappe
formée conduit à un feu de cuvette.

Certains feux de cuvette ne sont possibles que par effet domino depuis une unité ou un bac voisin,
notamment pour les gasoils et les fuels.

Les effets thermiques du feu de cuvette ont été évalués à l’aide des formules proposées par le
Groupe de Travail sur les Dépôts de Liquides Inflammables (GTDLI) dans le document intitulé «
Modélisation des effets thermiques dus à un feu de nappe d’hydrocarbures liquides » réalisé en
septembre 2006.

- Hypothèses

On considère les hypothèses de modélisation suivantes :

✓ Les cuvettes de rétention sont suffisantes pour recueillir la totalité du produit stocké ;

✓ Les formules du GTDLI s’appliquent en considérant des cuvettes rectangulaires,


circulaires ou quelconques. Les cuvettes de la raffinerie d'Alger ont toutes été
assimilées à des cuvettes rectangulaires conformément aux données qui ont été
transmises ;

✓ Les distances d’effets sont évaluées en considérant un observateur situé à 1,5 m du sol,
et les résultats sont arrondis à la demi-décade supérieure.

- Résultats
Le tableau suivant récapitule pour chaque bac associé à la zone de stockage des hydrocarbures, les
dimensions de la cuvette de hauteur de 3 mètres considérée ainsi que les distances d’effets, en
mètres, pour les flux thermiques de 3, 5 et 8 kW/m² sur la longueur et la largeur puis la longueur de
flamme.

Tableau 4.3-Effets thermiques (Phénomène dangereux PhD St-5-1 - Feu de cuvette)


Effets thermiques sur la longueur (m) Effets thermiques sur la largeur (m)

N° de Produit Dimensions 3 5 8 3 5 8 Longueur de


bac
(m x m) KW/m 2
KW/m 2
KW/m 2
KW/m 2
KW/m 2
KW/m 2 flamme (m)
A301 Brut Hassi 128x82,5 105 75 45 85 60 40 66
Messaoud
A302 Brut Hassi 128x82,5 105 75 45 85 60 40 67
Messaoud
A303 Brut Hassi 128x82,5 105 75 45 90 65 40 69
Messaoud

61
4.2.2.2 Phénomène dangereux PhD St-5-4 : Boil Over

- Description de l’événement redouté central

Suite à un incendie généralisé autour d’un bac de stockage, on envisage la génération d’un Boil
Over par vaporisation brutale de l’eau présente dans le fond du bac. Il existe 2 types de Boil Over
selon la nature du produit stocké :

✓ Le Boil Over classique : une onde de chaleur est générée et descend vers le fond du bac
pour porter à l’ébullition la fine couche d’eau présente. Lorsqu’il ne reste plus
suffisamment de produit pour contenir l’ébullition de l’eau résiduelle, il y a projection
du contenu du bac qui en passant au travers des flammes génère une boule de feu.

✓ Le Boil Over en couche mince : dans ce cas il n’y pas de génération de l’onde de
chaleur ayant pour rôle de mettre en ébullition l’eau en fond de bac. Ainsi le produit
stocké brûle et ce n’est que lorsque le front de flamme atteint la surface de l’eau que la
vaporisation est possible. Il ne reste alors que très peu de produit inflammable et
aucune boule de feu n’est générée.

La circulaire française du 23 juillet 2007 du GTDLI ainsi que les méthodes du groupe de travail GT
raffinage permettent de classer les différents produits pétroliers rencontrés. Les effets thermiques
du Boil Over sont évalués à partir des corrélations suivantes : ™ Instructions ministérielles
françaises IT89 pour le Boil Over classique.

Circulaire française du 23 juillet 2007 du GTDLI pour le Boil Over en couche mince.

- Hypothèses

On considère les hypothèses de modélisation suivantes : Les produits stockés dans l'unité ne
pouvant conduire à un Boil Over sont les suivants :

✓ Les produits dont la densité est supérieure à celle de l'eau. L'eau se trouve alors au
sommet du réservoir ;

✓ Les produits dont le point bas de distillation ou le point d’ébullition est inférieur à
100°C. Il ne reste alors plus de produit lorsque l’eau entre en ébullition ;

✓ Les produits type Essence s/pb possédant une plage d’ébullition trop peu étendue et une
viscosité assez basse (Se référer au diagramme fourni dans la partie 4.3.5 du chapitre B
de la présente étude de danger).

Les produits sujets à Boil Over classique sont les produits avec une grande plage d’ébullition et une
viscosité élevée.

Ex : brut, naphta lourd, Fuel Oil Lourd, slops, raffinats…. ™ Les produits sujets à Boil Over
couche mince sont d'après la circulaire française du 23 juillet 2007 les gasoils, FOD (Fuel Oil
Domestique), kérosène et carburéacteur Jet A1.

- Résultats

La cinétique du phénomène est considérée comme rapide, même si plusieurs dizaines d’heures de
temps de déclenchement sont nécessaires pour que le Boil-Over survienne. Les tableaux suivants
62
récapitulent les distances d'effets thermiques des Boil Over classique et couche mince et pouvant
survenir au sein de l'unité de distillations sous vide de la zone de stockage des hydrocarbures. Le
rayon de la boule de feu est également donné dans le cas des Boil Over classiques. Les distances
d'effets thermiques sont données aux seuils de 3, 5 et 8 kW/m² dans les cas des Boil Over
Classiques et sont données au seuil d'effets : irréversibles (S.E.I), létaux (S.E.L 1%) et (S.E.L 5%)
létaux significatifs pour les Boil Over couche mince.

- Effets thermiques (Phénomène dangereux PhD St-5-4 : Boil Over)

Les distances d'effets thermiques sont données aux seuils de 3, 5 et 8 kW/m² dans les cas des Boil
Over Classique et sont données au seuil d'effets irréversibles, létaux et létaux significatifs pour les
Boil Over couche mince.

Tableau 4.4-Effets thermiques (Phénomène dangereux PhD St-5-4 : Boil Over)

Effets thermiques selon l'IT89


Numéro de Produit Rayon de 3 kW/m² 5 kW/m² 8 kW/m²
bac la boule de (m) (m) (m)
feu (m)
A301 Brut Hassi 156 1078 767 634
Messaoud
A302 Brut Hassi 156 1078 767 634
Messaoud
A303 Brut Hassi 149 1031 734 606
Messaoud

4.2.2.3 Tableau récapitulatif des distances d’effet

Le tableau ci-dessous reprend pour chaque phénomène dangereux considéré les distances d’effet
obtenues après modélisation
Tableau 4.5- Distances d’effets
Phénomènes Type d’effet Distance d’effet Distance d’effet Distance Distance
dangereux pour le seuil pour le seuil des d’effet pour le d’effet pour le
bris de vitres effets irréversibles seuil des effets seuil des effets
(S.E.I.) létaux létaux significatif
(S.E.L.1%) (S.E.L.
5%)
Scenario St-5 : Bacs de stockage – CA301
PhD St-5-1- Flux 105 m 75 m 45m
CA301 Feu de thermiques /
cuvette
PhD St-5-4- Flux 1078 m 767 m 634 m
CA301 thermiques /
Boil-Over
Scénario St-5 : Bacs de stockage – CA302
PhD St-5-1- Flux 105 m 75 m 45 m
CA302 thermiques
Feu de cuvette
/
PhD St-5-4- Flux 1078 m 767 m 634 m
CA302 thermiques /
Boil-Over
Scenario St-5 : Bacs de stockage – CA303
PhD St-5-1- Flux 105 m 75 m 45 m
CA303 thermiques /
Feu de cuvette
PhD St-5-4- Flux 1031 m 734 m 606 m
CA303 thermiques /
Boil-Over

63
4.2.2.4 Effets domino
Les tableaux ci-dessous reprennent les effets domino liés aux scénarios modélisés pour les zones de
stockages

Tableau 4.6- Récapitulatif domino- PhD-5-1 (feu de cuvette), PhD- 5- 2 (Boil-Over)


N° Phénomène U100 U200 U300 Expédition Ballon Torche Production Centrale Chargement Pomperie U600 MS
Dangereux séparateur Fuel-gas vapeur GPL GPL RFCC BLOCK

1 St-5-1
CA301

2 St-5-1-
CA302

3 St-5-1-
CA303

30 St-5-4- + + + + + + + +
CA301

31 St-5-4 + + + + + + + +
CA302

32 St-5-4- + + + + + +
CA303

Tableau 4.7-Récapitulatif domino- PhD-5-1 (feu de cuvette ), PhD- 5- 2 (Boil-Over)


N° Phénomène CA301 CA302 CA303 TF5 CC2 CA202 CB CA CA CA GPL GPL TF1 TF6 TF4 TF3 TF2 TF7
Dangereux 10 106 103 305 1 2

1 St-5-1 + + +
CA301

2 St-5-1- + + + +
CA302

3 St-5-1- + + +
CA303

30 St-5-4- + + + + + + + + + + + +
CA301

31 St-5-4 + + + + + + + + + + + + + + +
CA302

32 St-5-4- + + + + + + + + + + + + + + + +
CA303

4.2.2.5 Conséquences sur l'homme (environnement extérieur)

Le tableau ci-dessous reprend la gravité associée à chaque scénario modélisé conformément à la


méthode décrite dans le chapitre 4 de l’étude de dangers générale.

64
Tableau 4.8-Récapitulatif des gravités pour les zones de stockage

Phénomène SEI Gravité SEL Gravité SELS Gravité Gravité


Dangereux retenue

St-5-1- Les effets sortent Les effets Les effets sortent du


CA301 du site et sortent du site site et
atteignent un G1 et atteignent un G2 atteignent un terrain G3 G3
terrain non terrain non non
aménagé aménagé aménagé

St-5-1-
CA302
Les effets Les effets sortent du
Les effets sortent sortent du site site et
du site et et atteignent un terrain
atteignent un G1 G2 G3 G3
atteignent un non
terrain non terrain non aménagé
aménagé aménagé

St-5-1-
CA303
Les effets sortent G1 Les effets G2 Les effets sortent du G3 G3
du site et sortent du site site et
atteignent un et atteignent un terrain
terrain non atteignent un non
aménagé terrain non aménagé
aménagé

St-5-4- - La route longeant - La route -La route longeant la


CA301 la longeant la raffinerie est touchée
raffinerie est raffinerie est sur 1,5 km, soit 30
touchée sur touchée sur personnes
2,9 km, soit 58 1,9 km, soit 38 - Au Sud/Sud Ouest
G5 G5 G5 G5
personnes personnes la commune de
- Au Sud/Sud Baraki est
Ouest la - Au Sud/Sud touchée sur 24 ha
commune de Ouest la environ, soit 2400
Baraki est commune de personnes
touchée sur 92 ha Baraki est
environ, touchée sur 40 - Au Sud Est le
soit 9200 ha environ, bâtiment TRC est
personnes soit 4000 légèrement touché
personnes
- Au Sud Est les
bâtiments Au Sud Est le
SONATRACH/A bâtiment
CTIVITÉ TRC est touché,
AVAL/DIVISION soit au
RAFFINAGE et moins 800
TRC sont
personnes
touchés, soit au
moins
1000 personnes

St-5-4- - La route longeant La route - La route longeant la


CA302 la longeant la raffinerie est touchée
raffinerie est raffinerie est sur
touchée sur touchée sur 1,5 km, soit 30
2,9 km, soit 58 1,9 km, soit 38 personnes
G5 G5 G5 G5
personnes personnes
- Au Sud/Sud Ouest
- Au Sud/Sud - Au Sud/Sud la
Ouest la Ouest la commune de Baraki
commune de commune de est
Baraki est Baraki est touchée sur 23 ha
touchée sur 92 ha touchée sur 40 environ,
environ, ha environ, soit 2300 personnes
soit 9200 soit 4000
personnes personnes Au Sud Est le
- Au Sud/Sud bâtiment
Ouest la - Au Sud Est les
65
commune de bâtiments TRC est touché
Baraki est SONATRACH/
touchée sur 40 ha ACTIVITÉ
environ, AVAL/DIVISI
soit 4000 ON
personnes RAFFINAGE
- Au Sud/Sud et TRC sont
Ouest la touchés, soit au
commune de moins
Baraki est 1000 personnes
touchée sur 24 ha
environ,
soit 2400
personnes
- Au Sud Est les
bâtiments
SONATRACH/A
CTIVITÉ
AVAL/DIVISION
RAFFINAGE et
TRC sont
touchés, soit au
moins
1000 personnes

St-5-4- - La route longeant - La route La route longeant la G5 G5


CA303 la longeant la raffinerie est touchée
raffinerie est raffinerie est sur
touchée sur touchée sur 1,2 km, soit 24
2,8 km, soit 2800 1 ,7 km, soit 34 personnes
Personnes Personnes St-5-4-
CA303
-Au Sud/Sud -Au Sud/Sud - Au Sud/Sud Ouest
Ouest la Ouest la la
commune de G5 commune de G5 commune de Baraki
Baraki est Baraki est est
touchée sur 56 ha touchée sur35 touchée sur 56 ha
environ, ha environ, environ,
soit 5600 soit 3500 soit 5600 personnes
personnes personnes G5
- Au Sud/Sud Ouest
la
-Au Sud Est les -Au Sud Est les commune de Baraki
bâtiments bâtiments est
SONATRACH/A SONATRACH/ touchée sur 35 ha
CTIVITÉ ACTIVITÉ environ,
AVAL/DIVISION AVAL/DIVISI soit 3500 personnes
RAFFINAGE et ON G5
TRC sont RAFFINAGE - Au Sud/Sud Ouest
touchés, soit au et TRC sont la
moins touchés, soit au commune de Baraki
1000 personnes moins est
1000 personnes touchée sur 19 ha
environ,
soit 1900 personnes

4.2.3 Matrice de criticité pour la zone de stockage

4.2.3.1 Tableau récapitulatif Probabilité – Gravité – Cinétique

Le tableau ci-dessous reprend, avant de les placer dans la matrice de criticité, l’ensemble des
scénarios étudiés pour les deux zones de stockage
Le tableau ci-dessous reprend les scénarios au niveau des bacs de stockage situés dans la zone
rouge ou dans la zone jaune

66
Tableau 4.9- Récapitulatif Probabilité – Gravité – Cinétique
FEU DE CUVETTE
Phénomène Type Indice de SEI SEL1% SEL5% Gravité Cinétique
dangereux en zone d’effet probabilité retenue après
« MMR » modélisation
Scénario St-5 : Bacs de stockage -CA301
PhD St -5-1-CA301 Flux D Les effets sortent du site G3 Rapide
Feu de cuvette thermiques
Scénario St-5: Bac de stockage -CA 302
PhD St -5-1-CA302 Flux D Les effets sortent du site G3 Rapide
Feu de cuvette thermiques
Scénario St-5: Bac de stockage -CA 303
PhD St -5-1-CA303 Flux D Les effets sortent du site G3 Rapide
Feu de cuvette thermiques
Scénario St-5 : Bacs de stockage -TF3
PhD St -5-1-TF3 Flux D Les effets sortent du site G5 Rapide
Feu de cuvette thermiques
ECLATEMENT DE BAC A PRESSION ATMOSPHERIQUE

Scénario St-5 : Bacs de stockage -TF3


PhD St -5-2-TF3 Surpression D Les effets sortent du Les effets ne sortent G5 Rapide
Eclatement de bac site pas du site
BOIL-OVER
Scénario St-5 : Bacs de stockage -CA301
PhD St -5-4-CA301 Flux E Les effets sortent du site G5 Rapide
Boil over thermiques
Scénario St-5 : Bacs de stockage -CA302
PhD St -5-4-CA302 Flux E Les effets sortent du site G5 Rapide
Boil over thermiques
Scénario St-5 : Bacs de stockage -CA303
PhD St -5-4-CA303 Flux E Les effets sortent du site G5 Rapide
Boil over thermiques
Scénario St-5 : Bacs de stockage -TF3
PhD St -5-4-TF3 Flux E Les effets sortent du site G5 Rapide
Boil over thermiques

En rouge : Risque non acceptable

En jaune : L’exploitant décide au cas par cas, selon le niveau de risque, de mettre en place des mesures de maitrise des risques (MMR)

4.2.4 Détermination de la gravité d’un phénomène dangereux

A partir du retour d’expérience et de données précises et fiables, il est parfois possible de


déterminer une gravité à priori des phénomènes dangereux. Les critères pouvant être pris en
compte sont les suivants :

- Accidentologie sur des installations similaires ;


- Résultats de scénarios d’accident déjà modélisés et étant très proches de l’événement
redouté ;
- Données sur le terme source permettant d’évaluer, par un calcul rapide, la gravité maximale
du phénomène…
Tableau 4.10-Matrice de gravité

Classe de gravité Gravite sur le plan humain


Zone des effets létaux Zone des effets létaux Zone des effets
5% 1% irréversibles

G5 - Désastreux Sort de l'établissement – Sort de l'établissement – Sort de l'établissement –


Plus de 10 personnes Plus de 100 personnes Plus de 1000 personnes
exposées exposées exposées
G3 - Important Sort de l'établissement – Sort de l'établissement – Sort de l'établissement –
Au plus une personne 1 à 10 personnes 10 à 100 personnes
exposée exposées exposées

67
Tableau 4.11-Cinétique des effets des phénomènes dangereux

Cinétique Rapide Lente


Justification Un phénomène est jugé Un phénomène est jugé lent
rapide lorsque les services de lorsque les services de secours ont
secours n’ont pas le temps de le temps de mettre tout le monde à
mettre tout le monde à l’abri. l’abri

4.2.4.1 Matrice de criticité


La matrice présentée en page suivante place les différents phénomènes dangereux examinés
précédemment dans la grille de criticité probabilité – gravité. [2]

Tableau 4.12- Grille de criticité probabilité – gravité


Probabilité d’occurrence du phénomène dangereux et de l’accident associé
(sens croissant de E vers A)
E D C B A

Gravité des Désastreux St-5-4-CA301


St-5-4-CA302
conséquences (G5)
St-5-4-CA303
sur les
personnes Catastrophique
exposées
(G4)
aux risques à
l’extérieur de Important St-5-1-CA301
l’établissement (G3) St-5-1-CA302
St-5-1-CA303

Sérieux
(G2)

Modéré
(G1)

4.2.5 Eléments Importants Pour la Sécurité (EIPS)

Les EIPS recensés dans cette partie sont ceux issus des analyses détaillées des risques complétées
par les modélisations décrites dans le chapitre 6 de la présente étude de dangers. Le tableau ci-
dessous reprend les EIPS, conformément à la méthode décrite dans le chapitre 5 de l’étude de
dangers générale, pour le cas des Boil Over.

68
Tableau 4.13- Eléments importants pour la sécurité pour le cas des Boil Over

ERC Equipement Fonction EIPS EIPS

Perte de Bacs de stockage Empêcher/Limiter Procédure de mise en


confinement en d'hydrocarbures la fuite d'hydrocarbures place de travaux sur
hydrocarbures et cuvette associée et contenir les l'unité Ronde opérateur
Merlons des cuvettes hydrocarbures en cas de (jaugeage manuel des
fuite bacs) Système de télé
jaugeage des bacs de
stockage Moyens
d'extinction du bac et de
la zone
Evaporation brutale de Bacs de stockage Empêcher/Limiter la Procédure de purge en
l'eau en fond de bac d'hydrocarbures formation d'une eau des bacs de
atmosphère explosible stockage Moyens
en tête de bac d'extinction du bac et de
la zone

Les EIPS pour les fuites sont considérés pour les équipements sus mentionnés. Les EIPS ainsi
identifiés sont repris dans le tableau ci-dessous

Tableau 4.14- Eléments importants pour la sécurité pour le cas des fuites

Lien avec le Equipement Cas considéré Fonction EIPS EIPS


tableau précédent

Passage sous vide Empêcher le Procédure de


du bac du à un passage sous vides transfert
soutirage trop et la fuite d'hydrocarbures
important en cours vers les unités ou la
Bac de stockage de transfert pomperie
d'expédition des
hydrocarbures

Ronde opérateur
Fuite sur la (Contrôle
ligne suite à la des points
défaillance d’un Empêcher la sensibles)
Bac de stockage joint fuite Procédure de
Perte de d’étanchéité ou maintenance
confinement en d'une vanne préventive
hydrocarbures des équipements

Procédure de
contrôle de la
Bac de stockage Fuite suite à une Empêcher la fuite corrosion Ronde
corrosion de la ligne opérateur
(Contrôle
des points de
corrosion)

69
4.2.6 Résultats de l’APR (Voir tableau en annexe)

De l’analyse, il ressort que les événements redoutés (ENS) (événements non souhaités et
inacceptables) sont liés à la nature de l’installation et à son fonctionnement d’une part, et au produit
stocké (le pétrole brut), produit inflammable et polluant pour l’environnement.

Les résultats sont présentés dans un tableau présentant les ER d’un bac de stockage

Tableau 4.15-Hiérarchisation des événements redoutés pour un bac de stockage.

Catégorie du risque Nombre d’ER Pourcentage (%)

Risques acceptables 36 60

Risques tolérables 16 26.66

Risques inacceptables 08 13.33

Total 60 100

13.33 % inacceptable
60% Risque Acceptable
26.66% ALARP

Figure 4.2- Répartition des ER en fonction de leurs classifications

- Interprétation
Il est bien apparent que la plus grande partie des risques estimés à 60 % se trouve dans la catégorie
de risque acceptable. Ceci est dû aux mesures de préventions et aux mesures de protection
opérationnelles mises en place. Les risques tolérables occupent 26% des risques recensés, ceci est
lié à la nature du produit et l’état des équipements. Par contre les risques inacceptables occupent la

70
plus petite portion avec 13%. Cette portion est cependant considérée trop élevée, pour des risques
inacceptables, dans une installation.
Les risques inacceptables s’articulent autour de l’incendie que ça soit le boil-over, le feu de toit ou
l’incendie du bac. Donc l’équipement le plus critique est le toit du bac. Ceci nécessite une analyse
plus approfondie en utilisant une ou plusieurs méthodes plus spécifiques pour pouvoir cerner ce
phénomène d’incendie.

4.3 Cadre règlementaire

Les obligations réglementaires pour un industriel sont très nombreuses, en particulier celles
concernant la sécurité. Il est donc assez logique de penser que la mise en place d’une
organisation de gestion de situations d’urgence est encadrée par un ou plusieurs textes
réglementaires spécifiques.

4.3.1 Directive SEVESO I, II et III

Suite aux différents accidents majeurs survenus à Feyzen en 1966, à Flixborough (Grande
Bretagne) en 1974, à Los Alfaques (Espagne) en 1978 et à Seveso (Italie) en 1976, la CEE a
adopté le 24 juin 1982 une directive sur les Risques d’Accidents Majeurs liés à certaines
activités industrielles appelée Directive SEVESO [11].

La directive 82/501/CEE dite directive Seveso 1 datait du Décembre 1982 ; elle fut remplacée
par la directive 96/82/CE dite directive Seveso 2 en 1996 puis modifiée le 9 décembre 1996 et
amendée par la directive 2003/105/CE du 16 décembre 2003.

La directive 2012/18/UE du 4 juillet 2012, dite directive Seveso 3, a été publiée le 24 juillet
2012 au Journal officiel de l’Union Européenne. Mais elle n’a pas été mise en vigueur que
depuis le 1er juin 2015. En remplacement de la directive Seveso 2. Elle concerne environ 10
000 établissements dans l’Union Européenne.

Cette directive oblige les industriels à caractériser leurs activités en fonction d’une
nomenclature, appelée « nomenclature des installations classées pour la protection de
l’environnement » et les déclarer auprès des services d’état et de recenser par les États des
établissements à risques (avec identifications des substances dangereuses).

Elle exige également la mise en œuvre d’études de danger par les industriels pour identifier
tous les scénarios possibles d’accidents, évaluer leurs conséquences et mettre en place des
moyens de prévention. Mais aussi de définir une politique de prévention des accidents
majeurs et de plans d’urgence interne et externe [12].

4.3.2 Réglementation relative aux produits pétroliers en Algérie

- Ordonnance n° 06-10 du 29 juillet 2006 modifiant et complétant la loi n° 05-07 du 28 avril


2005 relative aux hydrocarbures ;

71
- Décret exécutif N° 97-435 correspondant au 17 novembre 1997 portant réglementation du
stockage et de la distribution des produits pétroliers ;

- Décret exécutif n° 01-341 du 28 Octobre 2001 JO N° 64 du 31 Octobre 2001, Fixant la


composition, les attributions et le fonctionnement de la commission nationale
d'homologation des normes d'efficacité des produits, dispositifs ou appareils de protection ;

- Arrêté interministériel correspondant au 14 juin 2011 fixant les limites, conditions et les
modalités d'occupation du périmètre de protection autour des installations infrastructures
de transport et de distribution d'électricité et de gaz.

4.3.3 Réglementation relative à l’environnement en Algérie

Loi n° 03-10 du 19 Juillet 2003 parue sur le JO N° 43 du 20 Juillet 2003 Relative à la protection de
l'environnement dans le cadre du développement durable modifié par la loi n° 07-06 du 13 Mai
2007 (JO N° 31 du 13 Mai 2007, Page 6) relative à la gestion, à la protection et au développement
des espaces verts et ses textes d'application suivants :

- Décret exécutif n° 05-240 du 28 Juin 2005 JO N° 46 du 03 Juillet 2005, Page 15 Fixant les
modalités de désignation des délégués pour l'environnement ;

- Décret exécutif n° 05-444 du 14 Novembre 2005 JO N° 75 du 20 Novembre 2005, Page 10


Fixant les modalités d'attribution du prix national pour la protection de l'environnement ;

- Décret exécutif n° 06-02 du 07 Janvier 2006 JO N° 1 du 08 Janvier 2006, Page 3


Définissant les valeurs limite, les seuils d'alerte et les objectifs de qualité de l'air en cas de
pollution atmosphérique ;

- Décret exécutif n° 06-138 du 15 Avril 2006 JO N° 24 du 16 Avril 2006, Page 11


réglementant l'émission dans l'atmosphère de gaz, fumées, vapeurs, particules liquides ou
solides, ainsi que les conditions dans lesquelles s'exerce leur contrôle ;

- Décret exécutif n° 06-141 du 19 Avril 2006 JO N° 26 du 23 Avril 2006, Page 4 Définissant


les valeurs limite des rejets d'effluents liquides industriels ;

- Décret exécutif n° 06-198 du 31 Mai 2006 JO N° 37 du 04 Juin 2006, Page 8 Définissant la


réglementation applicable aux établissements classés pour la protection de
l'environnement ;

- Décret exécutif n° 07-207 du 30 Juin 2007 JO N° 43 du 01 Juillet 2007, Page 10


Réglementant l'usage des substances qui appauvrissent la couche d'ozone, de leurs
mélanges et des produits qui en contiennent ;

- Décret exécutif n° 07-144 du 19 Mai 2007 JO N° 34 du 22 Mai 2007, Page 3 Fixant la


nomenclature des installations classées pour la protection de l'environnement ;

- Décret exécutif n° 07-145 du 19 Mai 2007 JO N° 34 du 22 Mai 2007, Page 105


Déterminant le champ d'application, le contenu et les modalités d'approbation des études et
des notices d'impact sur l'environnement ;

72
- Décret exécutif n° 08-327 du 21 Octobre 2008 JO N° 61 du 02 Novembre 2008, Page 4
Portant obligation de signalement par les capitaines de navires transportant des
marchandises dangereuses toxiques ou polluantes en cas d'évènement en mer ;

- Décret exécutif n° 01-342 du 28 Octobre 2001 JO N° 65 du 04 Novembre 2001, Relatif aux


prescriptions particulières de protection et de sécurité des travailleurs contre les risques
électriques au sein des organismes employeurs ;

- Décret exécutif n° 02-427 du 07 Décembre 2002 JO N° 82 du 11 Décembre 2002, Relatif


aux conditions d'organisation de l'instruction, de l'information et de la formation des
travailleurs dans le domaine de la prévention des risques professionnels ;

- Décret exécutif n° 05-08 du 08 Janvier 2005 JO N° 4 du 09 Janvier 2005, Relatif aux


prescriptions particulières applicables aux substances, produits ou préparations dangereuses
en milieu de travail ;

- Décret exécutif n° 05-09 du 08 Janvier 2005 JO N° 4 du 09 Janvier 2005, Relatif aux


commissions paritaires et aux préposés à l'hygiène et à la sécurité ;

- Décret exécutif n° 05-10 du 08 Janvier 2005 JO N° 4 du 09 Janvier 2005, Fixant les


attributions, la composition, l'organisation et le fonctionnement du comité inter-entreprise
d'hygiène et de sécurité;

- Décret exécutif n° 05-11 du 08 Janvier 2005 JO N° 4 du 09 Janvier 2005, Fixant• les


conditions de création, d'organisation et de fonctionnement du service d'hygiène et de
sécurité ainsi que ses attributions.

4.3.4 Réglementation relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des


catastrophes
L’idée de prévention des risques majeurs a immergé suite au séisme du 10 octobre 1980 d’EL
Asnam, Chlef aujourd’hui. Et depuis le législateur algérien a élaboré plusieurs lois qui relèvent de
la prévention des risques majeurs, la définition et la mise en œuvre des procédures et des règles
visant à limiter la vulnérabilité des hommes et des biens aux aléas naturels.

- Loi n° 01-20 du 12 décembre 2001 relative à l’aménagement et au développement durable


du territoire ;

- Loi n° 03 -10 du 19 juillet 2003 relative à la protection de l’environnement dans le cadre


du développement durable ;

- Loi n° 04-20 du 25 décembre 2004 relative à la prévention des risques majeurs et la


gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable. La loi contient des
prescriptions particulières en matière de prévention des inondations article 24 et 25 (voire
annexe).

- Loi n° 11-10 du 22 juin 2011 relative à la commune ;


- Loi n° 12-07 du 21 février 2012 relative à la wilaya ;

73
✓ Décret n° 85-232 du 25-08-85 relatif à la prévention des risques de catastrophes.

✓ Décret n° 85-231 du 25-08-85 relatif à l’organisation des interventions et secours en


cas de catastrophes.

✓ Décret n° 09-335 du 20 octobre 2009 fixant les modalités d’élaboration et de mise en


œuvre des plans internes d’intervention par les exploitants des installations industrielles

✓ Décret exécutif n° 15-71 du 11 Février 2015 fixant les conditions et les modalités
d’élaboration et d’adoption des plans particuliers d’intervention pour les installations
ou ouvrages.

✓ Instruction n° 9985 du 2/12/2003 émanant de monsieur le Directeur Générale


de la Protection Civile, relative à la réactivation des Plans d'Assistance Mutuelle des
zones industrielles ;

✓ Norme ISO 14001

✓ OHSAS 18001

✓ Guides POI –GESIP

4.4 Identification des insuffisances de l’étude de danger (EDD) de la raffinerie d’Alger -


Sidi Arcine [2]

Tableau 4.16-Etude critique de l’EDD de la raffinerie d’Alger -Sidi Arcine

Contenus Oui Non Ecarts


Résumé technique X Résumé non technique fourni
Description générale du projet -Absence de plan de localisation de
l’emplacement du projet, substitué à une
vue générale de la raffinerie et du port
pétrolier.
Description de l’environnement X -Absence de plans à l’échelle remplacée
par des vues aériennes denses
-Pas de classement d’urbanisme pour
permettre un classement ;
-Absence de schéma et données de rose
de vent.
Description du projet et des ses
installations
Identifications des facteurs de risque X La notion du risque majeur identifié
n’est pas mentionnée,
-Les conditions d’occurrence des
risques majeurs ne sont pas explicites.
Analyse de risque X -Aucun tableau résultat de l’APR n’a été
déployé ;
-l’APR n’a pas été suivi, voire explicitée
par d’autres méthodes d’analyse : ADD,
AMDEC, Nœud de papillon, HAZOP…
-Aucune méthode quantitative n’a
complété l’APR

74
Evaluation des risques majeurs X -Absence de tableau de détermination
de la gravité sur la population
-Absence de la cartographie des risques
(zone d’effets)
Mesures de réductions des risques X Absence de mesures de prévention des
risques
Système de gestion de la sécurité X -Absence de SGS
(SGS) et moyens de secours -Moyens de secours non détaillés d’une
manière appropriée par unité.
Impact sur les enjeux X Absence des effets à l’extérieur de la
raffinerie
Information préventive sur le risque X -Absence de programme et action en
matière de sensibilisation
Culture de risque X -non illustrée
Perspective : règles d’urbanisation X - Aucune règle n’a été mentionnée
Les plans d’urgence : POI X -dénomination du plan d’urgence en
interne est POI au lieu de PII
-Pas de conformité aux textes
réglementaires du PII (09-339) et
canevas.

4.4.1 Classification des écarts

Résultats relevés de l’EDD selon le type du sous écart auxquels, ils sont appropriés.

Tableau 4.17-Classification des écarts

Ecart mis en œuvre Ecart contenu Ecart réalisation Ecart examen


(Objectifs)
-Absence de mesures -Absence des critères APR ne figure pas - Aucun tableau de
de prévention ; d’évaluation dans l’EDD et n’est l’APR n’a été déployé
-Absence de SGS Absence de plan à pas suivie par d’autre dans le cadre des
-Absence de l’échelle méthode : ADD, chapitres remis de
programme et action - Plan d’action non AMDEC, Nœud de cette étude.
en matière de détaillé, papillon, HAZOP … - Aucune méthode
sensibilisation -rétention de -Absence d’évaluation quantitative ;
l’information de risque : zone de -dénomination du plan
concernant le projet de stockage ; d’urgence en interne
réhabilitation est POI au lieu de PII
-Moyens de secours ne - Aucune règle -Pas de conformité vis-
sont pas détaillés d’urbanisation n’a été à-vis des textes
d’une manière mentionnée réglementaires du PII
appropriée par unité. (09-339) et canevas.
-Absence de
quantification des
effets réels à
l’extérieur de la
raffinerie

75
4.4.2 Réduction/élimination des écarts

Les actions mises en place pour permettre une réduction des écarts sont :

- Adopter une méthodologie de travail conforme à celle édictée par la réglementation en


vigueur afin de faciliter l’expertise et le suivi des résultats ;
- Suivi et contrôle de l’EDD par les services compétents et si nécessaire par une tierce
expertise
- Veiller sur l’atteinte des objectifs fixés par la réglementation en matière des EDD ;
- Examiner soigneusement l’EDD sur le plan de la forme et du fond avant l’approbation
- (pour la partie fournie par la raffinerie) ;

- Mise à jour de l’EDD tous les cinq ans ou après chaque modification dans la raffinerie
d’Alger.

Durant l’analyse de l’EDD de la raffinerie d’Alger, nous avons identifié des insuffisances,
notamment sur le plan réglementaire. Pour mieux se situer et comprendre les écarts identifiés, il
s’est avéré nécessaire de faire l’APR pour identifier les situations à potentiels dangereux en matière
de stockage du pétrole dans le bac à toit flottant.

La démarche s’est appuyée sur l’identification exhaustive des situations dangereuses qui peuvent
dépasser l’enceinte de la raffinerie et porter atteinte à l’environnement extérieur qui au préalable
devraient être prises en considération afin que l’entreprise soit sécurisée de tous les risques majeurs
qui peuvent toucher à ses ressources humaines et matérielles. Les scénarios d’accidents possibles
déterminés dans le cadre de l’EDD doivent faire l’objet d’une étude détaillée afin de cerner
l’ensemble des composantes normatives et organisationnelles édictées par les mesures techniques
de prévention et de protection et pouvoir dimensionner les dispositifs d’intervention et mettre à
l’épreuve l’efficacité des moyens spécifiques préétablies dans un processus de montée en puissance
à l’extra-muros.

4.5 Installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE)

4.5.1 Rubrique de la nomenclature des installations classées

Le classement a été effectué selon le décret exécutif n°07-144 du 19 mai 2007 définissant la
réglementation applicable aux installations classées et fixant leur nomenclature.

Les activités figurant dans la Nomenclature des Installations Classées pour la protection de
l'environnement, et pour lesquelles ce dossier est constitué, sont les suivantes :

76
Tableau 4.18-Nomenclature ICPE
N° de la Désignation de l’activité Type Rayon Caractéristiques de Etude Etude Notice Rapport sur
rubrique d’autorisation d’affichage l’installation d’impact d’impact les produits
de danger dangereux
(Km)

1531 Liquides inflammables (fabrication


industrielle de, dont traitement de Traitement du pétrole
pétrole et de ses dérivés, brut en produits
AM 3 finis : X X X
désulfuration)
Essences, gasoil,
naphta, kérosène,
fuel, …

1532 Liquides inflammables (stockage


en réservoirs
manufacturés de)
1. Lorsque la quantité stockée de Au moins 86000 t
liquides
inflammables visés à la rubrique AM 4 X X
1530 susceptible
d’être présente est :
c) Supérieure à 10 000 t pour la
catégorie B (PE < à 55 °C)

Liquides inflammables
(installations de Installation de
mélange, de traitement ou mélange des
d’emploi de) essences pour la
B. Autres installations : fabrication de
1533 Lorsque la quantité totale 500 t/h d’essences
équivalente de liquides AW 2 super et normale X X
inflammables de la catégorie de
référence
(coefficient 1 visé par la rubrique
1530) susceptible
d’être présente est :
a) Supérieure à 10 t

1534 Liquides inflammables


Transfert par pipes
(installation de vers les dépôts client
remplissage ou de (Naftal)
distribution)
2. Installations de
AW 1
chargement ou de
déchargement desservant
un dépôt de liquides
inflammables soumis à
autorisation

2914 Combustion
La puissance thermique maximale
est définie
comme la quantité maximale de
combustible,
exprimée en pouvoir calorifique AM 5 X X
inférieur, 180 MW
susceptible d’être consommé par
seconde.
A. Lorsque l’installation consomme
exclusivement,
seuls ou en mélange, du gaz naturel,
des gaz de
pétrole liquéfiés, du fioul
domestique, du charbon,
des fiouls lourds ou de la biomasse,
à l’exclusion
des installations visées par d’autres
rubriques de la
nomenclature pour lesquelles la
consommation
participe à la fusion, la cuisson ou
au traitement,
en mélange avec les gaz de
combustion, des
matières entrantes.
Si la puissance thermique maximale
de
l’installation est :
1. Supérieure ou égale à 100 MW

77
Chapitre 5

Maitrise des risques

78
Chapitre 5 : Maitrise des risques
La maitrise technique consiste à agir, à priori (conception) ou à postériori (retour d’expérience), sur
l’événement non souhaité (ENS) afin de diminuer son occurrence (la probabilité d’occurrence ou la
fréquence) et /ou sa gravité et son acceptabilité. La maitrise est donc définie comme un processus
d’action, de régulation, de n’importe qu’un ENS émergeant du processus de danger. Ce dernier
étant l’origine d’enchainements de quatre catégories d’ENS (ceux qui se déroulent dans la cible et
les ENS champ), le processus de maitrise consiste à mettre en place des barrières pour que
l’enchainement soit impossible. Cette maitrise du processus da danger est quelquefois nommée
gestion (technique) de la sécurité.

Prévention Protection -Prévention Prévision

Elimination Elimination Evacuation


Limitation
Conception -Procédure
Secours
Conception
Isolation Procédure
Contention Isolation Sauvetage
Blocage interdiction Limitation
Contention, Intervention
Réduction du domaine Sécurité Rétention
intrinsèque Distance
Contrôle limites -Correction Déflexion
Protection individuelle

Figure 5.1-Typologie des maitrises techniques [1]

Typologie des maitrises techniques : sécurité des installations

Diminution de la probabilité Minimisation de la gravite


d’occurrence (ou de la fréquence) de l’ENS de l’ENS

Sécurité Sécurité Sécurité

Primaire Secondaire Tertiaire

action sur action sur


action sur l’ER
un élément constitutif de l’ER les personnes et les biens

Prévention Protection
Prévention
Prévision

79
5.1 Barrières de maitrise des risques
Les barrières positionnées sur les différentes branches sont placées de manière à empêcher que
l’événement étudié et les conséquences maximales redoutées aient lieu. Les barrières situées en
amont de l’événement évitent ou réduisent son occurrence. Les barrières situées en aval de
l’événement redouté central en limitent les conséquences. À gauche de l’évènement redouté central
(ERC) les barrières sont dites de prévention, et à droite, de limitation ou de protection.

Figure 5.2 - Représentation des barrières de sécurité avec l’approche nœud papillon

5.1.1 Barrières de sécurité

Une barrière de sécurité est définie comme étant : une procédure ou un élément matériel destiné à
interrompre ou à modifier le scénario d’un accident de manière à en réduire soit la probabilité, soit
les conséquences. Tel que mentionné précédemment, celles-ci peuvent être divisées en barrière de
prévention et barrières de protection.

Exemples de barrières de prévention :


- Programme régulier d’entretien préventif des équipements ;
- Inspections (audits) sur le terrain des activités en cours ;
- Procédures d’exploitation détaillées ;
- Formation du personnel ;
- Politiques internes, visant l’instauration et le maintien d’une culture rigoureuse de sécurité
et de gestion des risques ;

80
- Verrouillages automatiques, interrompant les équipements avant la survenance d’un
accident si des conditions potentiellement dangereuses surviennent.

Exemples de barrières de protection :


- Appareils de détection avec alerte (p. ex. un détecteur de fumée) ;
- Mur de sécurité ;
- Bassin de rétention ;
- Gicleurs, rideau d’eau ;
- Exercices d’urgence ;
- Procédures d’évacuation ;
- Plan d’urgence ;
- Clôture et guérite (contrôle d’accès).
Le terme « Barrière de sécurité » regroupe les barrières techniques de sécurité et les barrières
organisationnelles de sécurité.

- Barrière technique de sécurité : un élément matériel, un dispositif de sécurité ou un système


instrumenté de sécurité mis en place tant pour réduire la probabilité que les conséquences.

- Barrière organisationnelle de sécurité : une activité humaine (opération ou procédure) qui


s’oppose à l’enchaînement d’événements susceptibles d’aboutir à un accident (prévention)
ou qui en diminue les conséquences (protection) (Guide du CRAIM, 2007).

5.1.2 Définition de recensement des barrières par emplacement

L’exploitant a la responsabilité de choisir ses Eléments Importants Pour la Sécurité


(EIPS). Selon l’Ineris, pour être qualifié d’IPS, un élément (opération ou équipement) doit être
choisi parmi les barrières de défense destinées à prévenir l’occurrence ou à limiter les
conséquences d’un événement redouté susceptible de conduire à un accident majeur. L’institut
classe les barrières de sécurité selon leur fonction (prévention, protection ou intervention) et leur
type active ou passive.

Une barrière active nécessite une source d’énergie ou une sollicitation automatique ou manuelle
(exemples : barrière infrarouge, actionneur).

A l’inverse, une barrière passive n’a pas besoin d’énergie ni de sollicitation (exemple : soupape).
Une barrière de prévention permet de prévenir un événement redouté. Elle peut aussi assurer une
surveillance d’un paramètre (exemple : les systèmes de sécurité instrumentés) qui, en cas de dérive,
peut entraîner la perte de contrôle de l’installation. Enfin, une barrière de protection permet de
limiter les conséquences d’un événement redouté afin d’en limiter les conséquences (exemples : le
confinement d’un produit dans un bâtiment, un réservoir).

81
5.1.2.1 Elément Important Pour la Sécurité (I.P.S)

Ces éléments peuvent être des équipements (vannes, lignes de mesures…), dispositifs de sécurité
ou groupe de dispositifs de sécurité, des tâches, des opérations réalisées par un individu, des
procédures (formation, habilitation, fabrication, intervention), ou des paramètres.

La sélection de ces éléments est faite par l'exploitant selon une méthodologie qu'il explicite, en lien
avec l'analyse des risques, dans un objectif de maîtrise des risques majeurs dans toutes les phases
d'exploitation des installations y compris en situation dégradée. Ces éléments doivent être testables
et une traçabilité doit être assurée ainsi que l'interface avec le Système de Gestion de la Sécurité.

Pour être qualifié d'IPS, un élément doit être choisi parmi les barrières destinées à prévenir
l'occurrence ou à limiter les effets d'un événement redouté central susceptible de conduire à un
accident majeur. Ils doivent être disponibles et fiables, caractéristiques qui peuvent être appréciées
à travers les principes suivants : principes de concept éprouvé, de sécurité positive, de tolérance à la
première défaillance, de résistance aux contraintes spécifiques, de testabilité et d'inspection
maintenance spécifique.

5.1.2.2 Fonction de sécurité


Fonction ayant pour but la réduction de la probabilité d'occurrence et/ou des effets
et conséquences d'un événement non souhaité dans un système. Les principales actions assurées par
les fonctions de sécurité en matière d'accidents majeurs dans les installations classées sont :
empêcher, éviter, détecter, limiter, contrôler.

Les fonctions de sécurité identifiées peuvent être assurées à partir de barrières techniques de
sécurité, de barrières organisationnelles (activités humaines), ou plus généralement par la
combinaison des deux. Une même fonction peut être assurée par plusieurs barrières de sécurité.

5.1.2.3 Mesure de sécurité (ou barrière de sécurité ou mesure de maîtrise des risques
M.M.R)

Ensemble d'éléments techniques et/ou organisationnels nécessaires ou suffisants pour assurer une
fonction de sécurité.

5.1.3 Caractérisation des barrières de sécurité

5.1.3.1 Généralités

La sécurité repose sur trois catégories de barrières :

5.1.3.2 Barrières organisationnelles

Dans bien des cas, les barrières organisationnelles touchent en même temps, aussi bien des aspects
de sécurité que des aspects de procédé. Ceci peut rendre moins facile de réaliser une distinction
claire entre la fonction du procédé et celle de sécurité, en particulier pour les aspects humains.

L’exploitant y prêtera donc une attention particulière.

82
Les barrières organisationnelles sont entre autres :

- Conception des moyens techniques. L’exploitant choisira les normes et codes adéquats en
recherchant les meilleures techniques disponibles économiquement acceptables ;

- Inspection et maintenance des moyens techniques ;

- Conception des moyens humains. Ils s’appuient sur la mise au point des divers types de
procédures ;

- La formation et le contrôle des compétences des moyens humains ;

- Gestion des modifications, qui comprend également la maîtrise des documents (techniques
et opérationnels) ;

- Plans d’urgence ;

Ces éléments sont généralement gérés par l’exploitant à travers un système de gestion type SMS,
ISRS (International Safety Rating System), en français, SIES (Système International d'Evaluation
de la Sécurité) ou autre. Pour les dépôts SEVESO seuil haut, à minima le SGS est appliqué.

Par ailleurs de bonnes pratiques sont mises en oeuvre et peuvent être développées dans des guides
professionnels (Guides GESIP, UFIP, UNGDA, etc.)

5.1.3.3 Système de Gestion de la Sécurité (S.G.S)

Tout dépôt de liquides inflammables classé "AS", c'est-à-dire soumis au régime d’Autorisation
avec Servitude d’utilité publique (ou SEVESO « seuil haut ») doit disposer d'un Système de
Gestion de la Sécurité (SGS) qui est un outil majeur de prévention des accidents.

En effet, d’après les données accidentologiques disponibles, il est avéré que plus de la moitié des
causes d’accidents majeurs sont liées à des défaillances organisationnelles et/ou procédurales ;
ainsi, conformément à l’Arrêté du 10 mai 2000, le Système de Gestion de la Sécurité comprend «
l’ensemble des dispositions mises en œuvre par l’exploitant au niveau de l’établissement, relatives
à l’organisation, aux fonctions, aux produits et aux ressources de tout ordre, ayant pour objet la
prévention et le traitement des accidents majeurs ».

Chaque établissement, en tenant compte de ses spécificités, doit clairement définir sa politique de
prévention des accidents majeurs au travers notamment des chartes et engagements disponibles et
affichés des différents responsables.

83
Le tableau ci-dessous liste certains éléments d'un SGS ainsi que les tâches associées
Tableau 5.1-Eléments de système de gestion de sécurité

Eléments Taches

Organisation/formation Veille réglementaire


Information/formation de chef de dépôt
Evaluation des risques Etude de dangers
Analyse des risques
Maîtrise d'exploitation Rédaction des procédures /consignes
Plan d'inspection
Plan de maintenance
Autre contrôle réglementaire (matériel électrique,…)
Gestion des Eléments Importants pour la Sécurité
Gestion des modifications Modification mineure : fiche de modification
Modification majeure (travaux) : procédure "travaux"
Gestion des situations d'urgence Plans d’urgence / PII
Gestion du retour Fiches d'accident/incident/presqu'accident
d'expérience
Audit/revue Audits
Revue de direction

5.1.3.4 Inspection
- Plan d'inspection
Par Inspection, il faut entendre tous les contrôles d'intégrité effectués en exploitation normale sur
les équipements au contact de liquide ou vapeur inflammable.

Chaque dépôt dispose d'un Plan d'Inspection ou d’un système équivalent garantissant l’intégrité des
équipements susceptibles, en cas de défaillance, d’engendrer un accident majeur.

Les MMR seront couverts par ce plan. Ce Plan fixe la nature et la périodicité des contrôles à
effectuer. Les inspections et le suivi des actions décidées sont enregistrés.

- Modes de défaillance et modalités d’inspection des réservoirs


Trois zones peuvent être le siège d'un point de rupture initial pouvant conduire à une brèche :
✓ La liaison robe/fond,
✓ Le fond proprement dit,
✓ La robe.
Les causes possibles sont :
✓ Masse spécifique du produit stocké
✓ Corrosion
✓ Surpression interne
✓ Mouvement de terrain/ tassement différentiel
✓ Séisme

84
5.1.3.5 Maintenance

- Plan de maintenance

Par maintenance, il faut entendre toutes les interventions effectuées sur les équipements pour leur
conserver le niveau de performance adapté à l’usage.

Chaque dépôt dispose d'un Plan de Maintenance ou système équivalent portant sur les
équipements. Ce Plan fixe les acteurs, la nature (test, remplacement de pièces) et la périodicité des
opérations de maintenance. Les opérations et le suivi des actions décidées sont enregistrées.

Le Plan de Maintenance s'appuie sur une analyse préalable de criticité, formelle ou non, de chaque
équipement afin de déterminer le niveau de maintenance à assurer.

5.1.3.6 Maintenance des réservoirs

La maintenance est classiquement assurée de deux manières complémentaires :

- Une maintenance programmée, systématique et/ou réglementaire au cours de laquelle, après


inspection, l’exploitant procède au remplacement d’organes ou à la réparation de parties
défectueuses. C’est le cas de la maintenance assurée dans le cadre des rebarèmages
décennaux.
- Une maintenance courante pour remédier à un éventuel problème décelé dans le cadre des
rondes ou des inspections planifiées.

On se référera utilement au document UFIP « Guide pour l’inspection et la maintenance des


réservoirs métalliques aériens cylindriques verticaux d’hydrocarbures liquides en raffinerie » ainsi
que :
- Le standard API 653 3rd edition , December 2001: Tank inspection , Repair, Alteration and
reconstruction
- Le Guide EEMUA n° 159 de 1994 : Users’ guide to the maintenance and inspection of
above- ground vertical cylindrical steel storage tanks.

5.1.3.7 Maintenance des tuyauteries / vannes / brides / accessoires

La maintenance courante des tuyauteries et des brides est facilitée lorsque ces dernières sont
aériennes ou en caniveau.

Les vannes qui rentrent dans le cadre d’une maintenance programmée périodique font
l’objet d’un contrôle d’étanchéité et d’un graissage des parties mécaniques (filetage
notamment) ainsi que d’un entretien de la motorisation si elles en sont équipées.

5.1.3.8 Maintenance des pompes à liquides inflammables

Les pompes utilisées en dépôt nécessitent une maintenance périodique en relation avec
le plan d’inspection et portant à minima sur le graissage des paliers, le remplacement
éventuel d’une garniture, le nettoyage du filtre, etc.

85
5.1.3.9 Autres équipements

Chaque installation, non déjà prise en compte par les paragraphes précédents, fera
l’objet d’une analyse permettant de définir une liste d’équipements justifiant cette
maintenance.

5.1.4 Barrières humaines (« l’individu »)


- Respect des règles et des procédures,
- Utilisation des compétences,
- Maintien des connaissances, exercices,

5.1.5 Barrières techniques (« le matériel »)


- Chaîne de sécurité (détection, traitement, action,),

- Installations de lutte contre l'incendie.

Les barrières techniques de sécurité peuvent être de nature différente. Il peut s’agir de dispositifs de
sécurité ou de systèmes instrumentés de sécurité ;

Les dispositifs de sécurité, classés en deux catégories:


- Dispositif de sécurité passif : ne met en jeu aucun système mécanique pour remplir sa
fonction (cuvette de rétention, mur coupe-feu,etc.)

- Dispositif de sécurité actif : met en jeu un système mécanique pour remplir seul sa fonction
(soupape de décharge, clapet anti-retour, etc.)

Les systèmes instrumentés de sécurité qui sont des combinaisons d’éléments de détecteurs, de
traitement, et d’actionneur ayant pour objectif de remplir une fonction ou une sous fonction de
sécurité. Il nécessite une énergie extérieure.

Ils peuvent être :


- Simple, comme un détecteur d’alarme en liaison directe avec une vanne de sécurité.

- Complexe, comme un ensemble de détection passant par un automate (de sécurité) et


générant une alarme.

Ces Barrières Techniques de Sécurité (BTS) font partie des Dispositifs de Sécurité Actif
(DSA) et sont majoritairement utilisées dans les dépôts existants :

86
Tableau 5.2-Barrières techniques de sécurité (BTS)

Dispositifs Avantages inconvénients


Toit flottant · Moyen intrinsèque de · Défaillance mécanique
supprimer (coinçage, coulage, usure
la phase vapeur de joints, etc.)
· Contrôles aisés (étanchéité, · Contraintes de suivi liées
intégrité, etc.) aux intempéries (drainage
· Maîtrise des pertes (émission des eaux pluviales, etc.)
COV)
· Adapté aux bacs de grand
diamètre (généralement > 20 m)
Ecran flottant avec toit fixe · Moyen intrinsèque de limiter la · Défaillance mécanique
phase vapeur (coinçage, coulage, usure
· Protection contre les de joint, etc.)
intempéries · Difficulté d’extinction en cas de
· Contrôle d’efficacité aisé feu

5.1.5.1 Autres dispositifs pour produits volatils

Tableau 5.3- Dispositifs pour produits volatils

Dispositifs Avantages inconvénients


Bac à toit fixe avec soupape · Maintien une atmosphère · Surveillance bon
pression-dépression saturée fonctionnement des
· Davantage adapté pour les soupapes
petites capacités (capacités < · Pertes
1500 m3 )

Dispositif d’inertage (azote,…) · Efficacité en matière de · Risque d’anoxie


prévention d'atmosphère · Couteux pour les grands
explosible volumes et nombreux
cycles vidanges /

Malgré la mise en œuvre de règles d’ingénierie de sécurité éprouvées et de gestion rigoureuse des
systèmes critiques, un accident peut toujours survenir. Il est donc important d’avoir des plans
d’urgence efficaces. Leur objectif est de minimiser les conséquences potentielles d'un événement
majeur. Leur organisation et leur mise en place sont établis à partir des principaux scenarii
représentatifs d'événements majeurs, identifiés en amont par une analyse des risques
technologiques (Technological Risk Assessment). [4.1]

5.2 Gestion des situations d’urgence

L’organisation des secours, lors de situations d'urgence proprement dites, s’inscrit dans l’approche
de la planification des risques se trouvant renforcée au plan juridique et acquiert une dimension
politique nouvelle.

87
5.2.1 Consolidation de la planification des risques
Les nouvelles réalités sont induites par les éléments suivants :
- La disponibilité des moyens de secours qui, dans le passé faisait un large appel aux moyens
organiques du secteur public prépondérant à cette époque, se retrouve aujourd'hui confortée
à la présence d'un secteur économique ou les entreprises de droit privé occupent une place
très importante ;

- D'un autre coté la nouvelle loi No 04/20 introduit une nouvelle approche dans la gestion des
catastrophes caractérisée par le recours à la notion de risque technologique majeur,
notamment environnemental en instituant des plans particuliers d'intervention et des études
de danger ;

- Les expériences récentes qui ont marqué le pays, sont venues conforter la nécessité
d’assurer une adéquation plus conforme entre les différents dispositifs de secours. D’une
part avec l'ampleur de la catastrophe et d'autre part avec la possibilité de coordonner les
secours au niveau national, régional, wilaya et communes. Ceci selon que les moyens des
collectivités locales soient en mesure ou non de satisfaire à une autosuffisance locale ou le
cas échéant exigent le concours coordonné de l'ensemble des moyens de la nation comme
cela été le cas lors du séisme de Boumerdes ;

- Le dispositif législatif aménagé par la loi suscitée structurant la gestion des catastrophes
technologiques porte sur :

✓ Etudes de dangers (EDD) ;

✓ Elaboration des plans particuliers d’interventions (P.P.I) ;

✓ Mise en place de plan internes d’intervention (P.I.I).

Études de dangers (E.D.D)


Les études de dangers exposent les objectifs de sécurité de l’exploitant, la démarche et les moyens
pour y parvenir. Elles décrivent les mesures d’ordre techniques et les mesures d’organisation et de
gestion pertinentes, propres à réduire la probabilité et les conséquences des accidents majeurs.

Le contenu des études de dangers sera en relation avec l’importance des dangers des installations et
de leurs conséquences prévisibles en cas de sinistre.

Les études de dangers ont pour objet de préciser les risques directs ou indirects par lesquels
l’activité de l’établissement classé met en danger les personnes, les biens et l’environnement, que la
cause soit interne ou externe.

Les études de dangers doivent permettre de définir les mesures d’ordre technique propres à réduire
la probabilité et les effets des accidents ainsi que les mesures d’organisation pour la prévention et la
gestion des accidents.

« Les études de dangers donnent lieu à une analyse de risques qui prend en compte la probabilité
d’occurrence, la cinétique et la gravité des accidents potentiels selon une méthodologie qu’elle a
explicité ».

88
Elles définissent et justifient les mesures propres à réduire la probabilité et les effets de ces
accidents. Elles précisent la nature et l’organisation des moyens de secours dont l’industriel dispose
ou dont il s’est assuré du concours en vue de combattre les effets d’un éventuel sinistre.

Plans particuliers d'intervention (P.P.I)


La prise de conscience et l'émotion de la communauté internationale, après la catastrophe de
Bhopal (Inde) marquée par le premier risque industriel à retentissement mondial au cours duquel
des substances chimiques toxiques ont été à l’origine de la contamination de milliers de personnes
par une entreprise multinationale, a été le point de départ de l'adoption mesures draconiennes
édictées pour réduire la vulnérabilité des établissements humains à ce type de menace.

Les plans particuliers d'intervention (P.P.I), institués par la loi No 04/20, s'appliquent à toutes les
activités présentant des risques majeurs pour la collectivité, Leurs objectifs visent à coordonner les
secours, sous l'autorité des Walis lorsqu’une catastrophe industrielle grave ne peut être endiguée
dans le périmètre d'une installation classée et menaçant de s'étendre à l'extérieur. L'explosion
survenue au niveau des installations pétrochimiques de Skikda est un cas révélateur que présenté
une crise de cette nature.

Plans d'intervention internes (P.I.I)


Les Plans internes d’intervention obéissent à la même finalité que celle assignée au Plan particulier
d’intervention dont la responsabilité relève de l'administration, dans la mesure où l'exploitant de
l'installation demeure responsable de la sécurité interne de son établissement, à charge pour lui de
disposer des instruments techniques dans le cadre de l'élaboration d'un plan interne d'intervention
contre tous les risques.

A la demande de l’administration, pour certaines installations soumises à autorisation ou


obligatoirement pour les installations classées soumises à servitudes, le chef d’établissement doit
établir son plan interne d’intervention.

Dans ce PII, le chef d’établissement définit les méthodes d’organisation, les méthodes
d’intervention et les moyens nécessaires à mettre en œuvre progressivement en fonction de
l’évolution de la situation.

L’objectif du Plan interne d’intervention est de faire face à un accident et de protéger le personnel,
les biens et l’environnement de l’établissement. Il doit être rédigé en prenant compte les éléments
contenus dans l’étude des dangers (notamment les scénarios d’accidents) et désigne pour
l’établissement, un responsable de son application et un personnel qualifié pour son exécution.

Le plan d’assistance mutuelle (P.A.M) : désignent la contribution des moyens d’intervention de


l’ensemble des entreprises apportant aide et assistance à une entreprise avoisinante ayant eu un
phénomène dangereux, par exemple un incendie

5.3.2 Organisation des secours

Sur les sites industriels à risque, l’organisation des secours est une obligation réglementaire dont
l’objectif est de mettre l’exploitant en capacité de gérer avec ses propres moyens, un début de
phénomène accidentel dangereux (organisation interne des secours), ou d’apporter un concours aux
services de secours publics qu’il a su alerter à temps si l’ampleur de ce phénomène est susceptible

89
d’échapper à son contrôle et/ou de sortir des limites de son site (interface avec les secours
externes).

En pratique, ORSEC se compose de dispositions générales définissant une organisation


transversale capable de s’adapter à tout type de situation, complétées par des dispositions
spécifiques propres à certains risques particuliers préalablement identifiés. Les dispositions
générales correspondent à tous les éléments communs nécessaires à la gestion d’une crise :
organisation de la direction et de coordination des acteurs, procédures d’alerte et d’information des
services et des populations, outils de gestion de crise, etc. Elles comprennent également des modes
d’action conçus pour traiter des situations récurrentes lors des crises : secours à de nombreuses
victimes, prise en charge et soutien des populations, défaillance des réseaux, etc. Les dispositions
spécifiques développent les particularités propres à chaque risque identifié et visent à couvrir les
risques naturels (cyclones, inondations, mouvements de terrain, etc.) et anthropiques (usines
chimiques, sites nucléaires, transport de matières dangereuses, pollutions maritimes, etc.).

Connaissance de l’aléa :
1
Analyse Les phénomènes possibles, leurs effets,

du risque Les zones concernées


Identifications des enjeux :

Les communes et populations concernées,

Les infrastructures et établissements particuliers menacés ….

2 Choix des stratégies de protection des populations


et des interventions : confinement ou évacuations…

Réponse

Opérationnelle Décliner la stratégie :

Définition des objectifs et de leur mise en œuvre ;


Déclinaison des missions ;

Répartition entre les acteurs.

Chaque acteur doit ensuite intégrer dans sa propre organisation les


missions qui lui sont confiées.

Figure 5.3- Mise au point d’une disposition spécifique

90
5.2.3 Organisation interne des secours

Une organisation interne des secours bien dimensionnée suppose au préalable :

- Une identification correcte et exhaustive des phénomènes dangereux susceptibles de se


produire sur le site.

✓ C’est un des rôles de l’étude des dangers, puisque les scénarios d’accidents retenus
permettent non seulement de définir les barrières préventives à mettre en place, mais
aussi celles servant à réduire leurs conséquences et à empêcher leur extension en
agissant au plus tôt ;

✓ Si l’incendie reste le phénomène dangereux le plus fréquent pour la plupart des sites
industriels français (voir figure 1), l’organisation interne ne doit cependant pas négliger
de se préparer à d’autres phénomènes accidentels spécifiques à l’activité, d’une
fréquence et d’une cinétique différentes de l’incendie, mais qui exigent eux aussi des
moyens de lutte et des procédures d’intervention spécialisés comme les fuites toxiques,
les atmosphères anoxiques et les pollutions environnementales.

Figure 5.4 - Typologie des phénomènes sur 26 727 accidents ICPE français de la base ARIA, 1992-2012

- La taille et les ressources financières du site sont des facteurs déterminants pour
dimensionner l’organisation interne des secours :

✓ Une petite entreprise se limitera souvent à former son personnel à l’utilisation des
extincteurs ;

✓ Quant à une plate-forme de plusieurs sites SEVESO disposera d’une équipe de


pompiers professionnels en plus :

91
i. Des équipes de première (EPI) ;

ii. Des équipes de seconde intervention (ESI) formées et entraînées par chaque usine
parmi son personnel.

5.2.4 Dispositions normatives de l’organisation des secours

Une organisation interne des secours efficace est caractérisée par les critères suivants à savoir :

- Moyens techniques de lutte adaptés et en état de fonctionnement (barrières de protection) ;

- Moyens humains formés (barrières organisationnelles) ;

- Procédures opérationnelles établies (barrières humaines) ;

- Pratiques des entraînements réguliers.

5.2.4.1 Moyens techniques de lutte adaptés et en état de fonctionnement (barrières de


protection)

Ces moyens se répartissent en plusieurs familles : moyens fixes ou mobiles, déclenchés ou


automatiques (figure 5.5). L’intérêt des moyens d’extinction fixes réside dans leur rapidité de mise
en œuvre et leur proximité avec la source du phénomène dangereux, ce qui en fait des moyens
recommandés - voire obligatoires - par les normes professionnelles, les textes réglementaires et les
assureurs malgré des coûts d’installation et des contraintes de maintenance significatifs.

De plus, la généralisation des capteurs de phénomènes dangereux permet maintenant leur


déclenchement automatique, source de gain de temps et de réduction des contraintes de présence
humaine en dehors des horaires de fonctionnement du site.
Paradoxalement, leur rapidité de fonctionnement ou des problèmes de réglages /
dysfonctionnements peuvent parfois être une source d’accident ou de sur-accident, comme l’illustre
l’accident suivant :

- A contrario, les moyens d’extinction mobile présentent des coûts moindres mais la
contrainte de devoir être mis en œuvre par du personnel présent sur le site et formé à leur
utilisation.

- En cas d’accident en dehors des périodes de fonctionnement, ou par du personnel mal


formé, leur mise en œuvre devient donc aléatoire et leur efficacité potentiellement nulle.

92
Figure 5.5 - Répartition des moyens d’extinction selon leur type (échantillon de 1 200 accidents)

Il faut rappeler que les moyens d’extinction étant des dispositifs techniques, ils peuvent être
victimes de défaillances d’origine interne (mauvais entretien, mauvais réglage, mauvaise
conception) ou externe (effets dominos, phénomènes naturels, coupures d’utilités), comme le
montre l’accident suivant :

5.2.4.2 Moyens humains formés (barrières organisationnelles)

Sur un site industriel, une lutte efficace contre un phénomène dangereux suppose souvent
l’intervention du personnel du site, car c’est lui qui est au plus près du lieu du sinistre. De sa
rapidité de réaction et de son efficacité dépend la gravité et l’ampleur de l’accident. La formation
de ce personnel, et l’entretien de cette formation, est donc un élément clé de l’organisation des
secours.

Elle doit couvrir deux axes :

- La connaissance et la bonne compréhension des phénomènes dangereux susceptibles de se


produire dans les installations, pour permettre au personnel impliqué dans la lutte d’avoir
une perception réaliste des dangers afin d’éviter des comportements de fuite ou de prise de
risque ;

- Les techniques d’intervention. La formation sera d’autant plus poussée et fréquente que les
moyens de lutte à mettre en œuvre par le personnel sont spécialisés : déclencher un
extincteur n’est pas la même chose que d’actionner une lance à mousse sous Appareil
Respiratoire Isolant (ARI).

5.2.4.3 Procédures opérationnelles établies (barrières humaines)

Comme toute organisation, celle des secours suppose d’avoir préalablement pensé l’articulation des
moyens techniques et humains disponibles à travers la définition des rôles et l’établissement de
scénarios « types » de lutte adaptés aux principaux risques identifiés.

- La formalisation de cette démarche se fait sous la forme de plan d’urgence ou, pour les sites
classés Seveso et certains sites classés à risques particuliers, un plan d’opération interne
(POI) obligatoire et mis à jour tous les 3 ans ;

93
- Les procédures de ce plan doivent être cohérentes avec les scénarios accidentels retenus
dans l’étude des dangers. Mais quand la situation en cours ne correspond pas à ces
scénarios, elles doivent être suffisamment souples pour aider le directeur d’intervention à
prendre la bonne décision sans l’enfermer dans des techniques de lutte qui seraient
inadaptées.

L’accident suivant montre que l’absence de procédures formalisées dans le plan d’urgence peut être
un facteur aggravant :

5.2.4.4 Pratiques des entraînements réguliers

Les incidents et accidents nécessitant la mise en œuvre des secours internes se révèlent
(heureusement) assez rares sur un site industriel. C’est pourquoi un entraînement régulier des
équipes d’intervention est nécessaire afin que l’organisation interne des secours garde toute son
efficacité dans le temps. La diversité des scénarios, et parfois celle des moyens de lutte à engager,
justifient également une pratique régulière de ces exercices. Ces derniers sont aussi l’occasion de
découvrir ce qui doit être amélioré ou revu, tant au niveau matériel que procédural. Cependant, il
est nécessaire de bien identifier les limites du réalisme à donner aux exercices pour ne pas exposer
inutilement le personnel ou provoquer un accident.

5.2.5 Interface avec les secours externes

L’organisation interne doit aussi prévoir des dispositifs d’alerte « opérationnelle » des organismes
extérieurs pouvant contribuer aux opérations de secours : services de secours publics, maire de la
commune, prestataire de service (matériel de lutte spécialisé), cellule d’appui de la profession
(experts et matériels).

- Cette alerte « opérationnelle » concerne aussi les organismes pouvant contribuer à réduire la
gravité de l’accident sur :

✓ Le site (fournisseurs d’utilités) où ;


✓ À l’extérieur (entreprises voisines, gestionnaire d’ouvrage publics) ;
✓ Et enfin ceux qu’il est obligatoire d’informer (inspection des installations classées1).

- Si les ressources le permettent, ces dispositifs doivent aussi inclure l’information des
organismes suivants : collectivités locales, presse, riverains, agence surveillant la qualité de
l’environnement (air, eau), astreinte au siège de la société.

94
Réponse des acteurs intervenants

Exploitant Service de secours Préfet

POI RO/Défense ORSEC DS PPI

EdD

Hiérarchisation
des scénarios
d’accidents

Figure 5.6- Réponse des acteurs intervenants

En effet, même si la situation en interne est bien maîtrisée, un défaut d’information externe peut
provoquer une panique ou un affolement des riverains, ou les amener à s’exposer inutilement par
curiosité et les collectivités ou administrations laissées dans l’ignorance ne pourront rassurer le
public ou se préparer à engager les moyens parfois nécessaires (PPI).

Il faut enfin rappeler que si le POI prévoit la coordination avec les services de secours publics, ce
n’est pas le cas de tous les plans d’urgence existant sur les sites industriels.

De plus, les critères de déclenchement d’un plan d’urgence varient selon les exploitants. La figure
5.5 montre ainsi que pour les incidents et accidents survenus sur les sites Seveso français entre
2007 et 2013, le POI est déclenché dans 1/3 des cas au plus. Certains exploitants le déclenchent
préventivement dès le moindre incident, mais d’autres, en particulier ceux qui disposent de secours
internes bien dotés, décident parfois de ne pas informer les services de secours publics estimant que
leurs ressources propres suffisent à gérer la situation et que l’arrivée des pompiers pourrait
compliquer l’intervention en cours.

95
Figure 5.7 -Taux de déclenchement du POI dans les sites Seveso français, 2007-2013

Le risque est alors que les pompiers publics, mal informés par des témoins extérieurs, arrivent avec
des moyens inadaptés et perdent un temps précieux à se positionner et à prendre connaissance de la
situation en cours. En termes de bonnes pratiques, il est donc important que l’exploitant alerte les
services de secours publics dès qu’il sent qu’une situation anormale devient sérieuse, même s’il
estime pouvoir gérer la lutte en interne. C’est d’ailleurs l’esprit de la Circulaire du 12/01/2011 du
Ministère de l’intérieur qui précise :

« Il est souhaitable que l’exploitant ou son représentant informe les secours publics de la survenue
et de l’évolution d’un événement ayant conduit au déclenchement du plan d’opération interne ».

En dehors des accidents, cette coordination gagne d’ailleurs à être développée lors d’exercices en
commun pratiqués sur le site.

Cette approche permet aux pompiers publics du secteur de mieux connaître :

- Le site ;

- Son organisation ;

- Ses dangers ;

- Les particularités des moyens d’interventions à mettre en œuvre ;

- Et surtout de parler le même langage au niveau des dangers des procédés et matières
impliquées.

Il faut toutefois signaler les difficultés de cette pratique :

- La disponibilité des deux parties, le temps de préparation plus important, les imprévus de
dernière minute pouvant compromettre la tenue de l’exercice ;

96
- Et enfin la participation financière demandée aux exploitants par les services de secours
publics (pouvant dépasser les 100 k€ pour un déploiement de moyens importants sur une
grande plate-forme industrielle).

L’organisation interne des secours reste une composante essentielle de la sécurité des sites
industriels et traduit le compromis équilibré fait par l’exploitant entre les moyens de prévention et
de protection mis en place.
Comme toute organisation, elle suppose :

- Une bonne identification des besoins (analyse des risques et des phénomènes dangereux en
découlant) ;

- Une préparation rigoureuse ;

- Et une disponibilité assurée dans le temps de moyens techniques et humains.

Si la taille, les moyens disponibles et la nature des phénomènes dangereux varient d’un site
industriel à l’autre, la ligne directrice reste l’existence d’un plan d’urgence tenu à jour et de ses
déclinaisons (fiches réflexes, liste d’alerte, plans, état des stocks) ainsi que la pratique
d’entraînements réguliers.

L’environnement du site doit aussi être pris en compte par cette organisation car un événement bien
géré en interne mais perceptible de l’extérieur peut créer des interrogations et déclencher
inutilement la mise en œuvre de moyens publics importants. L’aspect communication vers les
acteurs extérieurs au site n’est donc pas à négliger, même si les obligations réglementaires restent
limitées sur ce point.

5.3 Maitrise des risques –Planification de secours

La planification des secours a pour but la mise en place rapide et efficace de tous les moyens de
secours disponibles pour faire face à un accident grave ou à une catastrophe majeure. Partant du
principe qu'il est impossible d'exclure totalement d'éventuelles défaillances techniques ou
humaines, il s'agit de mettre en place des plans d'urgence et de secours pour faire face aux
conséquences immédiates d'un accident.

5.3.1 Organisation générale de la sécurité

La politique de sécurité mise en place par SONATRACH/ACTIVITÉ AVAL/DIVISION


RAFFINAGE est répercutée au niveau des différents sites par le département Hygiène Sécurité et
Environnement (HSE) qui veille à sa bonne application. La politique est, en outre, reprise au niveau
d’un manuel HSE. Ce dernier renferme des mesures de sécurité appliquées au niveau des sites.

La problématique de la sécurité est aussi traitée dans les manuels opératoires puisque pour
chaque unité de l’installation, les procédures, propres au procédé, y sont formalisées. Ces dernières
permettent, pour les différents opérateurs, la maîtrise des procédés et de l’exploitation.

97
Comme cela a déjà été mentionné ci-dessus, en cas d’incident, la raffinerie peut toujours compter
sur des moyens d’intervention appropriés. Ces moyens consistent dans des moyens fixes et mobiles
d’intervention mais aussi dans un personnel convenablement formé.

Un manuel de sécurité remis à chaque membre du personnel reprend les consignes générales pour
la lutte contre l’incendie.

La raffinerie et le port disposent d’un Plan interne d’intervention (PII) Incendie/ Explosion.

- Rythme de fonctionnement
La raffinerie fonctionne 24h/24 et 7 jours sur 7.
- Accès et surveillance
L’accès à la raffinerie se fait par l’Autoroute de l’Est (Alger –Dar El Beida), sortie bretelle Baraki.
Chemin de wilaya CW115. Une seule voie d’accès est possible pour se rendre au port (rue de
Langres).

Que ce soit pour la raffinerie ou le port pétrolier, l’accès est réglementé et surveillé, et les enceintes
des sites sont clôturées.

5.3.2 Présentation de la structure sécurité

Le département Hygiène, Sécurité et Environnement est composé de 4 services :

- Service intervention

- Service prévention

- Service accueil et identification

- Cellule environnement

5.3.2.1 Service intervention


Ce service, composé de 52 agents assure d’une manière continue, la surveillance et les
interventions sur les installations.

Le service intervention a pour tâches principales de :

- Protéger et sauvegarder le personnel ainsi que le patrimoine de l’entreprise ;


- Mener, en cas d’urgence, les actions conformément aux différents plans d'organisation des
secours : POI, Plan ORSEC….
- S’intégrer aux opérations d’intervention dans le cadre de l’assistance mutuelle ;
- Gérer les installations et les équipements d’intervention et de secours ;
- Concrétiser les programmes de formation et d’exercices de lutte contre l’incendie.

98
5.3.2.2 Personnel d’intervention

Dans la raffinerie, Le service intervention est constitué de 52 agents répartis de la manière


suivante :

- Un officier de feu

- 4 contremaîtres de quart ou chefs de quart

- 47 agents d'intervention

Le chef du département HSE participe également activement à la mise en place du personnel

d'intervention en cas d'incident dans la raffinerie ou sur le port.

Sur le port pétrolier, le service intervention se compose de 08 agents d'intervention dirigés par le
responsable des installations portuaires en cas d'incident. Il est à noter que tous les agents

d’exploitation du port sont des pompiers auxiliaires.

5.3.3 Alarme et alerte

Le déclenchement de l’alarme suite à un incident donne lieu à la mise en œuvre simultanée :

- Des moyens de l’établissement conformément au plan parcellaire de la zone concernée par


le sinistre ;

- Du plan d’alerte conformément au schéma (fiche B0)

✓ Plan d’alerte et schéma de principe :

i. Procédure d’alarme et d’alerte des personnels de l’établissement ;

ii. Procédure d’alerte des services publics de secours ;

iii. Procédure d’alerte des établissements signataires d’une convention d’aide


mutuelle ;

iv. Procédure d’information des autorités locales ;

v. Procédures d’information des populations et des établissements voisins ;

vi. Répertoire téléphonique.

vii. Consignes de sécurité.

5.3.4 Evaluation des risques

- Plan d’ensemble de zones de risques ;


- Plans parcellaires ;

99
-Correspondances entre les zones géographiques et les zones de risques ;

- Localisation et classements des risques ;

- Fiches scénarios.

✓ les fiches doivent présenter de façon synthétique et claire les principaux scénarii
d’accidents susceptibles de survenir au sein de l’établissement et pris en compte dans
l’étude de dangers.

Ces fiches peuvent présenter des scénarii de moindre importance à forte occurrence
Fiche scénario N°01 ;
Fiche scénario N°02 ;

Chaque fiche doit contenir :

- La description sommaire du scénario rappelant :

✓ Le scénario retenu ;

✓ Les équipements en cause ;

✓ Les produits utilisés.

- Le schéma simplifié du lieu du scénario ;

- localisation des effets (Z1 et Z2).

5.3.5 Organisation des compétences et missions

- Missions générales des fonctions ;

- Schéma général d’organisation ;

- Organisation et implantation du P.C. exploitant ;

- Fonction du directeur «D.O.I » ;

- Fonction assistant « D.O.I » ;

- Fonction secrétariat « D.O.I » ;

- Fonction chef poste de commandement opérationnel « P.C.O » ;

- Fonction intervention ;

- Fonction responsable exploitation ;

- Fonction logistique ;

- Fonction secrétariat « P.C.O» ;


100
- Affectation du personnel aux fonctions ;

- Formation du personnel ;

5.3.6 Plan d’action

Tableau 5.4-Plan d’action

Unité(s) Equipement Problématiques Préconi Priorité Durée Position de


concernée(s) (s) sation indicative de SOTRACH /
ACTIVITE
concerné(s) réalisation AVAL/DIVISION
RAFFINAGE
Bacs de En cas de Prévoir 1 Ingénierie 48 mois Prévue dans le
stockage défaillance l'installation de cadre de la
du système niveaux avec réhabilitation
de alarme niveau en 2013
téléjaugeage haut et très haut
, aucun indépendants
moyen à du système de
distance ne téléjaugeage.
permet de
contrôler le
niveau du
bac
Cuvettes de Le réseau Diviser les Ingénierie
rétention des incendie n'est cuvettes en sous- +
bacs de pas cuvette d'une constructeur
stockage suffisamment superficie 1 des 24 mois -
dimensionné suffisante pour merlons
pour éteindre permettre
certains feux l'attaque du feu de
de cuvettes nappe en cas
d'incident, en
rénovant les
merlons existants
et en en
construisant des
nouveaux.

5.3.7 Etude de risque

Liste des accidents majeurs spécifiques couverts par le PII, et issue de l’étude de Danger est :

N° Scénario Type d’équipement Evènement redoutés

1 Bac de stockage à toit flottant -Perte de confinement en


hydrocarbures ;

-Perte de confinement en
hydrocarbures ;

-Incendie et feu de bac

La modélisation des phénomènes dangereux à savoir :

101
FICHE SCENARIO
Description

Stockages
Cuvette CA302

La cuvette CA302 contient un bac de pétrole brut.


Distances d’effets

Distance de Description du Equipement


Distance
protection des scénario
Produit concerné
Référence
d'évacuation des
installations
personnes
voisines

Perte de
Feu de Pétrole St-5-1-
105 m 45 m confinement sur un Bac A302
cuvette bac de stockage brut CA302

Boil-Over d'un bac


de stockage lors Pétrole St-5-4-
Boil-Over 1078 m 634 m d'un incendie
Bac A302
Brut CA302
autour du bac

Au niveau de la cuvette CA302, le scénario pouvant être attaquable est le scénario d'un feu de cuvette
mais l’importante taille de la cuvette (128,6 x 82,8 m soit 10 648 m2) rend l’intervention difficile.

Le phénomène de Boil Over peut se produire suite à un feu de bac. Un refroidissement du bac est
nécessaire afin d'éviter ce phénomène.

Recensement des moyens

Descriptif de l’équipement Equipement concerné Nombre

Couronne de refroidissement du bac Bacs A302+A301+A303+C2+B7 05

Déversoirs à mousse Cuvette CA302 02

Déversoirs à mousse Bac A302 06

Camions émulsifs pour extinction Bac A302 02

Camions mixte (émulsif / eau) pour Bac A302 02


ravitaillement

Ambulance 01

102
Phénomène dangereux : Feu de cuvette

Dans l'état actuel, le sinistre n'est pas attaquable.

En présence de sous cuvettes d’une surface de 5000 m2 au sein même de la cuvette, il serait
possible d'intervenir avec les besoins suivants :

Taux d’application d’eau et mousse (déterminé pour un feu de nappe éteint en 20 minutes) :

1020 m3/h (1050 m3/h disponible sur site)

Quantité d’eau pour une extinction en 20 minutes : 320 m3 (10310 m3 disponible sur site)

Quantité d’émulseur (6%) : 20 400 l (volume d’émulseur sur site 25 400 l)

Phénomène dangereux : Boil-Over

Débit d’eau nécessaire au refroidissement du bac A302 : 147 m3/h

103
Fiches réflexes

DEBORDEMENT D'UN BAC


En cas de débordement d'un bac de liquide inflammable, effectuer les actions suivantes :

- Si le produit est à température supérieure à son point éclair, baliser la zone en fonction des
explosimètres et du sens du vent, puis disposer les camions d'intervention suivant
l'orientation des vents en les éloignant de la nappe de vapeurs inflammables si besoin. Si le
produit est à température inférieure à son point éclair, baliser la zone et s'assurer qu'aucun
point chaud ne puisse enflammer la nappe de produit.

- Établir un tapis de mousse préventif dans la cuvette afin d'éviter l'inflammation et la


vaporisation du produit.

- Projeter de la vapeur d’eau ou de l'eau pulvérisée (si disponible) pour disperser les vapeurs
inflammables et pour éviter la constitution de mélanges explosifs.

- Équiper des appareils respiratoires autonomes, mettre en œuvre les consignes


d'exploitation de sécurité (fermeture de la vanne d'aspiration du bac, transfert de produit
d'un bac à un autre, etc.)

- Procéder à la récupération du produit au moyen de matériels conformes à savoir


motopompes ADF, pompes à air vide cave, etc., au cas où son évacuation vers le bassin de
décantation n'est pas réalisable

A l'aide des équipements appropriés, procéder à l'isolement de l'équipement impliqué afin de


limiter la fuite.

104
Fiches réflexes

FEU DANS UNE CUVETTE DE RETENTION

En cas d'inflammation de liquide inflammable dans une cuvette ou un merlon, effectuer les actions
suivantes :

- Baliser la zone en fonction des effets possibles liés au feu de la cuvette et au sens du vent.

- Rassembler les moyens d'intervention nécessaires à l'extinction de l'incendie, et les


disposer suivant l'orientation du vent pour attaquer l'incendie.

- Attaquer l'incendie en utilisant la lance à mousse (lace tourelle) du camion d'intervention


sachant qu'en tirant sur la paroi d'un bac avec un lance à mousse, on éloigne le feu du bac et
on le refroidit. En renfort, mettre en œuvre les déversoirs à mousse de la cuvette.

- Refroidir les bacs de la cuvette enflammée et les équipements voisins du sinistre à l'aide de
rideaux d'eau ou des couronnes de refroidissements des bacs.

- Équiper des appareils respiratoires autonomes, mettre en œuvre les consignes


d'exploitation de sécurité (fermeture de la vanne d'aspiration du bac, transfert de produit
d'un bac à un autre, etc.)

105
Fiche scénarii
1- Scenario (St-5 Bac de stockage -A302)

Ce scenario couvre les défaillances du bac de stockage à toit flottant

Référence Nombre de bac Volume de bac (m3)

Cuvette 301 1 35000

Cuvette 302 1 35000

Cuvette 303 1 35000

1-1 Les événements potentiels au niveau de ce type d’installation

Les différents événements développés ci-dessous sont les suivants :

- Feu de cuvette ;

- Feu de toit ;

- Boilover.

- Feu d’évent

1-2 Conséquences et l’escalade potentielle

1.2.1 Feu de cuvette

Evénement Effet Physique conséquence

Immédiat

Feu de cuvette Radiation Blessures et endommagements


équipements proches

Fumées Intoxication et réduction de la visibilité

Développement

Coulée feu avec augmentation de la Propagation du feu avec augmentation


flaque du risque d’effets dominos et de brulures
Rupture de la cuvette des intervenants

Escalade

Endommagement d’autres équipements Non protégé en contact direct avec la


flamme --- Possible dommages en 10 min
Effets dominos
Non protégé pas en contact mais R > 8 kw
/ m2 ---Dommages en 60 minutes

106
1.2.2 Feu au niveau d’évent de bac

Evénement Effet Physique Conséquence

Immédiat

Feu d’event Radiation Blessures et endommagements


équipements proches

Fumée importante Intoxication et réduction de la visibilité

Développement

Feu du bac Radiation Voir feu de bac

Escalade

Radiation

Feu de cuvette Fumées Voir feu de cuvette

1.3 Tableaux d’aide à la prise de décision


Les tableaux ci-dessous reprennent quelques points d’aide à la prise de décision pour une série
de points de l’intervention

Feu de cuvette / feu de bac

Signalement Alerte - Témoin visuel de l’incendie

- Alarme des détecteurs feu déclenchée

Rassemblement - Si un des cas ci-dessus est rencontré

Actions de protection - Rideaux d’eau

- Limiter l’écoulement des HC liquides

Protections des équipements - -Rideaux d’eau pour couper les radiations


- Dévier l’alimentation du pipe
- Refroidir les surfaces des équipements à proximités immédiates
des flammes, principalement celles dans le sens du vent,
- Utiliser de la mousse pour couvrir la flaque dès que possible

Evacuation du site - -Si les radiations peuvent atteindre les points de rassemblement
- Si la fumée se dirige vers le point de rassemblement
- Si l’HC liquide en feu s’écoule en direction du point de
rassemblement
- Si un autre bac peut être endommagé et touché le point de
remplacement

Protection environnement Récupérer l’huile lorsque l’incendie a été maîtrisé

Se retirer - Lorsque tous les blessés ont été évacués


- ET Lorsque l’incendie est éteint
- ET Lorsque toutes les points/surfaces chauds ont été refroidis
- ET Lorsque toutes les fuites sont stoppées
- ET Lorsque toutes les HC liquides ont été récupérés et enlevés

107
Feu d’évent

Signalement Alerte
- Témoin visuel de l’incendie
- Alarmes de pression basse
- Alarme des Détecteurs Feu déclenchée

Rassemblement - Si un des cas ci-dessus est rencontré

Actions de protection - Rideaux d’eau

Evacuation du site - -Si les radiations peuvent atteindre les points de rassemblement
- Si la fumée se dirige vers le point de rassemblement

Protection des équipements - -Rideaux d’eau pour couper les radiations


- Refroidir les surfaces des équipements impactés par la flamme

Se retirer Lorsque tous les blessés ont été évacués ET Lorsque toutes les
points/surfaces chauds ont été refroidis ET Lorsque les feux ont été
éteints

108
INTERVENTION OPERATIONNELLE

(FREQUENCE RADIO - ….)

Si le bac est en réception :

1- Éliminer les sources d’énergie

2- Arrêter la réception du bac

3- Dévier la production vers un autre bac

4- Alerter la Sécurité et la hiérarchie

5- Etre disponible pour l’arrêt général du centre de séparation

Si le bac est en expédition :

1- Éliminer les sources d’énergie

2- Arrêter l’expédition

3- Alerter la Sécurité et la hiérarchie

4- Etre disponible pour l’arrêt général du centre de séparation.

Travailler en collaboration avec le PCO

Travailler en dehors de la zone à risque (2.5 kW/m² ou 25 mbar)

Evacuer la zone si le PCO ou le Chef d’équipe incendie l’ordonne

Une fois l’incendie éteint et l’ensemble des installations refroidies, procéder au ramassage et à l’évacuation de l’huile
(camions de sable et camion vacuum)

INTERVENTION MEDICALE

109
INTERVENTION DE SAUVETAGE

INTERVENT (FREQUENCE RADIO - ….)

➢ Mise en place des ARI


➢ Communication avec l’ensemble de l’équipe
➢ Evacuer en dehors de la zone à risque, au niveau du chargement des ambulances, les personnes
blessées visibles
➢ Demander au PCO le nombre de personnes manquantes aux points de rassemblement et comparer
aux nombres de blessés sur sites à évacuer
➢ Si conditions nocturnes, mettre en place un éclairage ATEX
➢ Lancer les recherches des personnes manquantes
➢ Désincarcérer les personnes bloquées
➢ Procéder aux sauvetages en milieu dangereux

Travailler en collaboration avec le PCO

Evacuer la zone si le PCO l’ordonne

INTERVENTION MEDICALE

(FREQUENCE RADIO - ….)

TERVENTION MEDICALE

➢ Se préparer à recevoir de multiples blessés


➢ Définir la priorité de prise en charge des blessés en fonction du niveau de gravité de
➢ leurs blessures
➢ Evaluer les besoins immédiats (ou dans le futur proche) en transfert vers les centres
➢ hospitaliers les plus proches
➢ Demander au PDOI d’organiser les moyens logistiques pour gérer ces transferts
➢ S’occuper des blessés sur place et stabiliser ceux nécessitant un transfert
➢ Rester mobilisé jusqu'à la fin de l’intervention

110
FICHE REFLEXE N°1 Défaillance d’un bac de
stockage de pétrole brut

Produit : Pétrole brut *liquide inflammable Pictogramme Incendie

Composition N-Héptane *vapeur inflammables

Moyens de protection fixes

Descriptif de l’équipement Equipement concerné Nombre

Hydrants à doubles sorties

Dévidoirs fixes

Canons fixes à mousse

Canons fixes à eau

Bacs d’eau incendie Bacs A302+A301+A303

Pomperie réseau incendie

Couronne de refroidissement / Bacs


Sprinklage A302+A301+A303+C2+B7

Boîtes à mousse Cuvette CA 302

Schéma d’implantation

111
A-Evénement……Feu de cuvette
INTERVENTION INCENDIE

1- Se positionner à l’extérieur de la zone à


risque

2- Procéder à l’extinction du feu par application


continue d’un film de mousse (bas foisonnement
6%)

3- Veiller à ne pas faire déborder la cuvette

4- En cas de feu de cuvette et de bac, veiller à


éteindre d’abord le feu de cuvette pour préserver
les réseaux incendie et canalisation process

5- Si plusieurs réservoirs touchés, éteindre en


priorité le plus dangereux pour les installations
ou celui qui peut être éteint le plus rapidement

6- Refroidissement des équipements impactés


par application d’eau sur leur surface.

7- Prévoir une fosse de récupération d’huile. En


collaboration avec le PCO Refroidir les bacs
alentours pour éviter des effets domino. En cas
de rupture des rétentions, protéger les équipes
creusant les tranchées et refroidir les
équipements à proximité

Schéma de zones d’effets

Evolution catastrophe Effets dominos Fréquence Radio

Prévention - Installation de rideaux d’eau Matériels mobiles nécessaires


pour couper les radiations
- Activation des couronnes de
Refroidissement
Zones Effets 8 kW/m² 67 mètres Déversoirs sur cuvette
Sur équipements non protégé Canon mousse
Refroidir les équipements situés dans un rayon de 67 m Camion mixe VMR 115
Activer couronnes des bacs dans un rayon de 67 m Couronnes de refroidissement
Rideaux d’eau
B-Feu de toit

INTERVENTION INCENDIE

1- Mise en place d’un tapis de mousse (bas


foisonnement 6%)

2- Etablissement des rideaux d’eau avec couronnes de


refroidissement

112
3- Refroidissement à l’eau des robes des réservoirs
voisins

En collaboration avec le PCO


Schéma de zones d’effets
Refroidir les bacs alentours pour éviter des effets
domino

Fréquence radio -

Matériels mobiles nécessaires

Canon mousse

Camion mixe VMR 115

Boite à mousse sur bac

Couronnes de refroidissement

Rideaux d’eau

SI LE FEU PERSISTE

C.Boil Over
INTERVENTION INCENDIE

EFFETS THERMIQUE Kw/m2 BOILOVER BAC A302 RA1G SI LE FEU PERSISTE

3
« RISQUE DE BOILOVER »

EVACUER TOUTES
LES EQUIPES

113
D. Feu au niveau d’un évent d’un bac

Evolution catastrophe Effets dominos INTERVENTION INCENDIE

Prévention -Installation de rideaux d’eau pour couper les 1- Se positionner à l’intérieur du


radiations
périmètre de sécurité.
- Activation couronne de refroidissement
2- Procéder au refroidissement du
bac
Type de flamme Effets dominos
par projection de la mousse sur la
paroi

du bac.

3- Refroidissement à l’eau des


Flamme bleue et verte Atmosphère proche de la
équipements avoisinants.
zone d’explosivité
4- Etablissement des rideaux d’eau
Flamme rouge et noire Atmosphère riche
avec
Risque d’explosion faible
couronnes de refroidissement et/ou

lances monitor.

En collaboration avec le PCO

Refroidir les bacs alentours pour


éviter des

effets domino

Fumée sans flamme Combustion interne FREQUENCE RADIO – ….

Matériel mobile nécessaire

5.3.8 Calcul de quantité d’eau et d’émulseur nécessaires

- Scenario St-5-1 Bac de stockage -CA 302

En présence de sous cuvettes d’une surface de 5000 m2 au sein même de la cuvette, il serait
possible d'intervenir avec les besoins suivants :

Taux d’application d’eau et mousse (déterminé pour un feu de nappe éteint en 20 minutes) :

1020 m3/h (1050 m3/h disponible sur site)

Quantité d’eau pour une extinction en 20 minutes : 320 m3 (10310 m3 disponible sur site)

Quantité d’émulseur (6%) : 20 400 l (volume d’émulseur sur site 25 400 l)

Phénomène dangereux : Boil-Over

Débit d’eau nécessaire au refroidissement du bac A302 : 147 m3/h

114
Conclusion générale

115
Conclusion générale
Le travail effectué pour l’étude des risques liés au stockage de pétrole au niveau de la raffinerie de
Sidi Arcine d’Alger a été très fructueux, en dépit de sa courte durée, nous avons pu récolter les
informations disponibles à notre analyse des risques,

Nous pensons avoir choisi un thème très important, car l’analyse des risques d’un bac de stockage
pourra participer à déceler la difficulté qui réside dans la réalisation de plan d’urgence, cependant
l’exploitant, le premier responsable à gérer une situation d’urgence se trouve confronter à une
réglementation diversifiée en l’absence de guide méthodologique d’élaboration.

Nous nous sommes intéressés à une des barrières de protection d’ordre organisationnel car notre
objectif est celui d’identifier et d’analyser les phénomènes dangereux liés au stockage du pétrole
brut dans un bac à toit flottant, et cela par aboutissement à une approche déductive basée sur la
gestion globale des risques au sein de la raffinerie. L’application de l’APR a conduit au
recensement de plusieurs types de risques, dont 13% sont inacceptables et nécessitent une analyse
plus poussée. L’élément le plus critique est le toit de bac présentant un risque d’incendie. Dans de
telles installations répertoriées, une étude de risque est opportune afin d’optimiser les moyens
d’intervention et organiser les secours selon une identification efficiente des besoins, une
préparation rigoureuse et une disponibilité assurée dans le temps de moyens techniques et humains.
L’étude s’attachera particulièrement à l’analyse des conditions d’efficacité des modes d’action
publiques et privées, de collaboration et de coordination entre les acteurs et partie prenantes ;
administration centrale et territoriales, entreprise, société civile et ses représentants, presse.

116
Références bibliographiques

Chapitre 1

[1]. Base de données BARPI.


[2]. R. S. Kraus, « Le raffinage du pétrole », Encyclopédie de sécurité et de sûreté au travail,
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[4]. FAGES, Frédérique. Étude des dangers : Synthétiser les risques. s.l. : Technique de
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[6]. (A. M), Badez. Le préjudice d'agrément. 1981 : édité par l'auteur, Paris.
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Université de Nantes : s.n., 2011. p. 12.
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[9]. Nigita, Marc. EVALUATION DES RISQUES PROFESSIONNELS. Sécurité hygiène et
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[10]. INERIS. Ω7 méthodes d'analyse des risques générés par une installation industrielle.
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[18]. INRS. Santé et sécurité au travail. 2015.
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[21].IDDIR, Olivier. Quantification du risque dans le cadre des études de dangers. s.l. :
Technique de l'ingénieur., 2013.
[22]. Risques naturels et technologiques. MEEM. [En ligne] 12 janvier 2010.
[23]. Dictionnaire LAROUSSE.
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Chapitre 4

[1]. Guide Dépôt de liquides inflammable (version -octobre 2008).


[2]. Etude de danger de la raffinerie d’Alger RA1G activités aval, Bureau d’étude Bertin,
2007.
[3]. Inspecteur des installations classées, « Les évolutions de la directive Seveso Corinne
Deloffre», DRIRE groupe de subdivision de l’Isère Risques Infos n ˚12 ,2001.
[4]. Norme, « Directive 2012/18/UE du Parlement européen et du Conseil du 4 juillet 2012
concernant la maîtrise des dangers liés aux accidents majeurs impliquant des substances
dangereuses », modifiant puis abrogeant la directive 96/82/CE du Conseil Texte du
04/07/2012, paru au Journal Officiel des Communautés européennes 2012.

Chapitre 5

[1]. Précis de gestion de risque Michel lesbats Dunod.


[2]. Organisation des secours Portail « gestion de situation d’urgence ».
[3]. Politique municipale de sécurité civile de la Ville de Sainte-Julie.
[4]. PII de la raffinerie Sidi-arcine -Alger.

118
Annexes
Synthèse des résultats de l’APR

N° Elément Evénement Evénement Conséquence F G Crit Mesures de sécurité/


icité
initiateur redouté s / risques Recommandations /
Remarques
1 Robe du bac Déformation du Ouverture de la Pollution de la -Nouveaux équipements
réservoir due a une robe du bac. cuvette 2 2 - Vérification de l'étanchéité après
erreur de Fuite 1 travaux sur bacs par épreuve
Effet de vague
conception d’hydrocarbure hydraulique : opération de
2 2
barémage, remplissage avec de l'eau
Feu de cuvette (si et vérification du niveau par un
source d’ignition) 3 3 organisme d'état.
- Inspection décennale par
organisme tiers.
2 Robe du bac Déformation du Ouverture de la Pollution de la 2 6 - Ancienne installations : rien (ça a
réservoir suite à un robe du bac. cuvette tenu)
séisme. Fuite Effet de vague 3 2 6 - Nouvelles installations : doit
d’hydrocarbure. respecter la RPA99
Feu de cuvette (si 3 9
source d’ignition) - Après séisme : constat visuel
bâtiment et tuyauterie - Etude
sismique
- Vérifier le volume des cuvettes
3 Robe du bac Déformation du Ouverture de la Pollution de la - Détection visuelle + levée
réservoir suite à un robe du bac. cuvette 2 4 topographique autour du bac
mouvement de Fuite 2 défaillant
terrain. d’hydrocarbure. Effet du bac - Refaire l’étude sol de tout le
2 4 terminal

Fuite
d’hydrocarbures 3 6

4 Robe du bac Déformation du Ouverture de la Pollution de la - Caméras de surveillance. -


réservoir due à de robe du bac. cuvette 2 2 Gardiennage (24h/24). - Contrôle
la malveillance. Fuite des accès au terminal. - Clôture
d’hydrocarbure. Effet du bac grillagée (mur de 3.5m).
2 2
1
Feu de cuvette (
si ignition ) 3 3

5 Robe et toit Déformation du Fuite sur cuvette Pollution de la - Nouveaux équipements


du bac réservoir due au cuvette - Maintenance pour exploitation et
blocage du toit en 2 4 gestion des modifications:
phase de vidange - Vérification de l'étanchéité après
2 travaux sur bacs par épreuve
Feu de cuvette (si
hydraulique : opération de
source d’ignition)
barémage, remplissage avec de l'eau
3 6
et
- Vérification du niveau par un
organisme d'état. - Inspection
décennale par organisme tiers.
6 Toit du bac Corrosion interne Introduction - Inspection régulière par les équipes
due à une phase d’hydrocarbure exploitation/maintenane - Inspection
gazeuse plus dans la structure Coulage du toit 3 1 3 décennale par un organisme tier
corrosive (perte du toit
d’étanchéité du
toit)
B/Prévention B/ Limitation
Fuite - Revêtement Système avec alarme
Corrosion interne d’hydrocarbure Pollution du sol anticorrosion au superviseur de la
due à la présence dans le sol 2 6 multicouches en fond région et au
de bac jusqu’à une Dispatching (24/24) -
d’eau au fond de hauteur 1.20m. Réseau de drainage
Fond du bac bac (usure du fond 3 - Échantillonnage associé à un
7 du bac) salinité à la réception séparateur eau-HC -
Fuite du produit. Contrôle mensuel des
d’hydrocarbure Feu de cuvette (si - Purge régulière du puits piézos -
dans la cuvette source d’ignition) 3 9 fond de bac (eau) Inventaire matière
- Inspection mensuel des bacs
décennale par (inventaire douane)
organisme tiers.

119
B/ Prévention B/ Limitation
Système avec alarme
Fuite sur bride Pollution du sol - Protection au superviseur de la
8 Bride Corrosion externe 2 6 cathodique région et au
/canalisation Fuite sur - Inspection Dispatching (24/24) -
Feu de cuvette (si Réseau de drainage
/Vanne canalisations 3 visuelle des associé à un
source d’ignition) parties externes. séparateur eau-HC -
Fuite la vanne 2 6 - Peinture Contrôle mensuel des
puits piézos -
du pied de bac anticorrosion Inventaire matière
avec épaisseur mensuel des bacs
(inventaire douane
minimale.

9 Joints de Défaillance Fuite vanne de Pollution du sol - Inspection visuelle des parties
vannes matérielle du joint pied de bac ou 2 6 externes.
vanne de purge - Remplacement des joints lors de la
3 ré -épreuve périodique par une
Feu de cuvette (si société habilitée.
source d’ignition) 3 9

10 Bride de Desserrage de la Fuite Pollution de la


vanne bride (erreur d’hydrocarbure cuvette
- Permis obligatoire avant tout type
humaine suite à des dans la cuvette 2 6
de travaux.
travaux de
maintenance) 3
- Avant la remise en service :
Inspection des installations par
Feu de cuvette (si
maintenance
source d’ignition) 3 9
- Pendant la remise en service.
11 Pollution de la
Trou Mauvais serrage du cuvette -Période d'observation par
d’homme trou d’homme Ouverture du maintenance et équipe HSE
(erreur humaine trou d’homme et 2 6
suite à des travaux fuite
de maintenance) d’hydrocarbure Feu de cuvette (si
dans la cuvette source d’ignition) 3 9
3
Canalisation Pollution de la
du bac Endommagement cuvette
12 des canalisations Fuite 6
(agression d’hydrocarbure 2
mécanique en sur canalisations - Permis pour tous types de travaux.
phase de travaux) Feu de cuvette (si 3 - Fouille / permis de feu.
source - Autorisation du chef
3 9 d'exploitation.
d’ignition) - Vérification des travaux avant la
remise en service des installations.
- Formation des intervenants et
contrôle habilitations.
- Mise en sécurité du site pendant
13 Robe du bac Endommagement Pollution de la 2 6 travaux sur installations.
de l’enveloppe du Fuite cuvette
réservoir (agression d’hydrocarbure
mécanique en sur réservoir
phase de travaux) 3
Feu de cuvette (si
source d’ignition) 3 9
Saturation du - Suivi du niveau en salle de
Vanne de Vanne de purge Fuite séparateur API 1 3
contrôle (toutes les heures)
14 purge bloquée en position d’hydrocarbure
- Opérateur toujours présent
ouverte pendant la sur la ligne de Incendie du 3
pendant l'opération de purge
purge d’eau du purge séparateur API 3 9 (consigne).
fond du bac
Fuite entretenue Pollution de la - Circuit entrée fluide "neutralisé"
Envoi intempestif d’hydrocarbure cuvette 2 6 pendant travaux:
15 d’hydrocarbure 3 - Vannes fermées, queue de poêle.
dans le réservoir Feu de cuvette (si - Affichage du niveau en salle de
(erreur humaine source d’ignition) 3 9 contrôle
pendant travaux)

Pollution de la 2 6 -Capteur de niveau avec


cuvette enregistrement toutes les heures :
Sur remplissage -Seuil niveau haut (alerte).
Vanne Mauvaise vanne et débordement Feu de bac (si 2 6 - Très haut (mise en sécurité).
transfert bac sélectionnée lors du du source d’ignition) -Mesure manuelle de niveau :

120
Feu de cuvette (si
à bac transfert du produit source d’ignition) 3 - Mesure manuelle du niveau toutes
16 bac à bac bac 3 9 les deux heures pendant
remplissage.
Boil over 4 12 - Le niveau initial du bac est connu
car en fin d'expédition, une mesure
manuelle de niveau est effectuée.

Sonde de Défaillance de la Envoi d’air dans Explosion du


17 niveau sonde de niveau le réseau vers corps de la
/pompe (non détection du manifold pompe 3 2 6 - Capteurs régulièrement testés.
niveau bas) Endommagemen
t des pompes
Prévention (éviter source ignition):
-Equipotentialité du bac avec
Inflammation de Feu de bac garniture
18 Système de Electricité statique vapeur au niveau 2 8 -Efficacité plus importante des
mise à la due à la défaillance du joint et des joints "liquide" au niveau de
terre de la mise à la terre évents du toit 4 l'étanchéité.
- Protection (extinction) :
Boil over 4 16 Arrosage de la robe du bac.
Arrosage du toit.
- Déversement mousse directement
sur toit.

- Prévention: Nouveaux
Passerelle Etincelles par Inflammation de Feu de bac équipements.
19 du toit frottement suite à la vapeur au niveau 2 4 -Maintenance pour exploitation et
sortie de ses rails du joint et des gestion des modifications.
de la passerelle du évents du toit 2 -Contrôle des travaux. Inspection
toit décennale par organisme tiers.
- Protection (extinction) : Arrosage
Boil over 8 de la robe du bac.
4 -Arrosage du toit.
-Détection et extinction
automatiques
Feu de bac (si -Prévention:
source d’ignition) - Inspection visuelle du toit
20 Toit du bac Blocage du toit en Endommagemen 2 4 -Détection du niveau du toit (manuel
phase de t et ruine du toit et auto)
remplissage 2 4 8 -Après détection : transfert vers
autre bac (5 à 10 minutes)
Boil over - Protection (extinction) :
Arrosage de la robe du bac :
Arrosage du toit Détection et
extinction automatiques

Feu de joint (si


source d’ignition)
21 Joints Usure et Fuite de vapeurs 1 3 - Inspection visuelle régulière des
d’étanchéité déformation du explosibles Feu de bac (si parties externes par les équipes
joint d’étanchéité autour du joint source d’ignition) 3 2 6 exploitation / maintenance.
du toit
Boil over 4 12

Perte d’intégrité Fuite sur cuvette Pollution de la 2 4 - Arrosage du réservoir cible:


22 physique du bac Ouverture de la cuvette
Robe du bac suite à un incendie robe du bac Par colonne arrosage Par moyens
à proximité (par 2 mobiles
effet domino) Effet de vague 2 4 - Arrosage rétention : Par moyens
mobiles

Feu de cuvette (si


source d’ignition) 3 6

-Prévention:
23 Structure du Montée de la Dégagement Feu de cuvette (si 2 4 Efficacité plus importante des joints
bac température du bac important de gaz source d’ignition) "liquide" au niveau de l'étanchéité.
suite à un incendie inflammable au -Protection (extinction):

121
à proximité (par niveau du toit Arrosage de la robe du bac et du toit
effet domino) 2 -Détection et extinction
Boil over
4 8 automatiques
- Système étanchéité par joint
gonflable à fiabiliser
- Généraliser refroidissement
automatique

Accumulation de Feu de bac (si


Oubli matériel dans gaz explosible source d’ignition) 2 4 - Permis obligatoire avant tout type
les évents du toit dans le bac de travaux
(erreur humaine (explosion de - Avant la remise en service :
24 Events du après travaux de gaz) Vapeurs Inspection des installations par
toit maintenance) explosibles 2 maintenance
autour du joint
(inflammation - Pendant la remise en service :
du joint) Période d'observation par
maintenance et équipe H
Boil over 4 8

Défaillance du Fuite au niveau


Flexible de flexible de du bassin AP Feu de bac (si
25 récupération récupération des source d’ignition) - Inspection visuelle du bassin AP
des eaux eaux pluviales 3 3 9

Introduction d’eau Problème de - Vérification du flexible de


dans le bac voisin Envoi d’eau vers qualité du produit récupération des eaux pluviales
26 (suite a de forte les pipes 2 1 2
pluies, un exercice - Purge d’eau régulière du fond du
incendie ou un effet bac
domino) -Inspection produit avant envoi vers
pipes et commercialisation
- Prévention :
Feu d’évents Deux paratonnerres sur site : 1 par
2 6 Terminal.
Inflammation de Nouveaux locaux électriques
Toit / joint Energie électrique gaz au niveau du protégés individuellement.
27 d’étanchéité forte (foudre) toit Feu de bac Réseau électrique (hors pompes
Inflammation de 3 2 6 expédition) secouru.
gaz au niveau -Détection : visuelle et bulletin
des joints météo journalier.
Boil over 4 12 - Protection (extinction) : Arrosage
de la robe du bac et du toit
-Détection et extinction
automatiques
Étude protection foudre système
étanchéité par joint gonflable à
fiabiliser
Généraliser refroidissement
automatique
Intervention
humaine sur le bac - Port obligatoire d’EPI (chaussures
Escalier du (travaux de Glissade, Chute en hauteur antidérapantes, casque de
28 bac / Haut maintenance, de trébuchements 3 3 9 protection…)
du bac jaugeage, - Port de harnais de sécurité lors des
d’inspection etc.…) travaux en haut du bac, des travaux
sans port d’EPI sur le toit…

122
Analyse préliminaire des risques (APR)

L’Analyse Préliminaires des Risques (Dangers) a été développée au début des années 1960
dans les domaines aéronautiques et militaires. Elle est utilisée depuis dans de nombreuses
autres industries. L’Union des Industries Chimiques (UIC) recommande son utilisation en
France depuis le début des années 1980. L’Analyse Préliminaire des Risques (APR) est une
méthode d’usage très général couramment utilisée pour l’identification des risques au stade
préliminaire de la conception d’une installation ou d’un projet. En conséquence, cette
méthode ne nécessite généralement pas une connaissance approfondie et détaillée de
l’installation étudiée.

- Principe
L’Analyse Préliminaire des Risques nécessite dans un premier temps d’identifier les éléments
dangereux de l’installation. Ces éléments dangereux désignent le plus souvent des substances
ou préparations dangereuses, des équipements dangereux ou des opérations dangereuses
associées au procédé.

- Déroulement
L’utilisation d’un tableau de synthèse constitue un support pratique pour mener la réflexion et
résumer les résultats de l’analyse. Pour autant, l’analyse des risques ne se limite pas à remplir
coûte que coûte un tableau. Par ailleurs, ce tableau doit parfois être adapté en fonction des
objectifs fixés par le groupe de travail préalablement à l’analyse.

Pour chaque fonction identifiée dans la phase de description des installations, les produits ou
équipements sont passés en revue, en examinant les situations de dangers potentielles de
manière systématique. Pour cela, il est fait appel à l'expérience et à l'imagination de chacun.
L'analyse d'accidents constitue de plus une source d'informations à privilégier.

Limites et avantages

Le principal avantage de l'APR est de permettre un examen relativement rapide des situations
dangereuses sur des installations. Elle apparaît comme relativement économique en termes de
temps passé et ne nécessite pas un niveau de description du système étudié très détaillé. Cet
avantage est à relier au fait qu'elle est généralement mise en œuvre au stade de la conception
des installations.
En revanche, l'APR ne permet pas de caractériser finement l'enchaînement des événements
susceptibles de conduire à un accident majeur pour des situations complexes. Son utilisation
seule peut être jugée suffisante dans le cas d'installations simples ou lorsque le groupe de
travail possède une expérience significative de ce type d'approches. (10)

123

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