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ÉTUDES & SOLUTIONS

Étude de cas

LE RISQUE MACHINE,
ENCORE UNE RÉALITÉ ?
Depuis 1995, la réglementation européenne concernant la mise sur le marché des machines
vise à assurer un haut niveau de sécurité par des règles techniques de conception. La directive
machine a donc pour ambition de sécuriser les machines, avant leur utilisation, ce qui peut
laisser espérer une baisse de la sinistralité depuis 25 ans. Or, sur le terrain, le réseau Assurance
maladie – Risques professionnels observe toujours la présence de machines dangereuses
et un taux significatif d’accidents du travail.

w LA PROBLÉMATIQUE : Après 25 ans de mise en • l’activité : ce que faisait la personne au moment


SÉVERINE œuvre des règles techniques de conception éta- de l’accident ;
DEMASY, blies dans la directive européenne « Machines », le • la déviation : ce qui a dysfonctionné et conduit à
INRS, réseau prévention de l’Assurance maladie – Risques l’accident ;
département professionnels constate que le taux d’accidents du • le contact : les modalités de la blessure.
Expertise travail liés aux machines demeure significatif. Le système d’enregistrement des déclarations
et conseil d’accidents du travail (DAT) permet de codifier uni-
technique w LA RÉPONSE DE L’ASSURANCE MALADIE – quement les AT dont l’arrêt est supérieur ou égal à
RISQUES PROFESSIONNELS quatre jours. L’analyse des statistiques sera donc
HUGUES Les statistiques des accidents du travail et des mala- basée sur ces AT avec arrêt d’au moins quatre jours
FIÈVRE, dies professionnelles (AT/MP) sont établies chaque et ayant fait l’objet d’une codification.
Carsat année par la Cnam, à partir des déclarations d'acci- Du fait du changement du système de déclarations
Centre-Ouest dents du travail ou de maladies professionnelles, d'accidents du travail en 2013, il n'est pas possible
une fois reconnu-es. Elles concernent les travail- de comparer les statistiques avant et après 2013.
PASCAL leurs dépendant du régime général. Ces statistiques Les deux années suivant 2013 sont des années de
JACQUETIN, sont établies pour la France entière, par Comité transition et d’adaptation au nouveau système, c’est
STÉPHANIE DE technique national (CTN) et par code NAF. L’étude pourquoi l’étude statistique s’est intéressée unique-
FLAUGERGUES, statistique présentée dans cet article vise à mettre ment aux données de 2016, année la plus récente
Cnam en visibilité et à analyser les données récentes disponible au début de l’étude (fin 2018). La sélec-
d’accidents du travail liés aux machines. L’objectif tion des AT par la variable « agent matériel de la
est de déterminer la prévalence de ces accidents, déviation » a identifié 468 modalités, sur plus de
de pouvoir les caractériser, en vue de mieux les 850, de la variable correspondant à des machines,
prévenir. Les statistiques des AT/MP intéressent au sens de la directive Machines n° 2006/42/CE
tout particulièrement les acteurs de la prévention (article 2 a) 2, telles qu’une trancheuse ou une
des risques, et notamment le réseau Assurance dégauchisseuse.
maladie – Risques professionnels (AM-RP) 1. Un accident lié à une machine sera donc compta-
bilisé lorsque :
Description et identification • l’accident a pour conséquence au moins quatre
des accidents du travail jours d’arrêt ;
La caractérisation des accidents du travail (AT) • le critère « agent matériel de la déviation » est
est réalisée, depuis 2013, avec quatre grandes renseigné dans la déclaration d’accident ;
variables. La plus significative, retenue pour l’étude, • ce critère fait partie des 468 modalités
est « l’agent matériel de la déviation », c’est-à-dire sélectionnées.
l’élément physique qui a participé à l’accident. Ce
critère permet de sélectionner les accidents liés Statistiques macro des accidents du travail liés
aux machines. aux machines
Les trois autres variables qui permettront de com- En 2016, 55 044 accidents en lien avec des
pléter l’analyse sont : machines ont été identifiés sur 574 478 AT, soit

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près de 10 % des accidents du travail (AT) d’au
35 %
moins quatre jours d’arrêt (notés « AT 4 JA »).
Cette proportion de 10 % est sous-estimée et peut 30 %

être corrigée pour deux raisons :


25 %
• Parmi les AT d’au moins 4 JA, 11 % ont échappé
au codage du fait de certaines impossibilités liées 20 %

au système d'information. Il est donc statistique- 15 %


ment plus correct de calculer le pourcentage d’AT
10 %
liés aux machines par rapport à l’ensemble des
AT 4JA codés et non par rapport à tous les AT 5%

d’au moins 4 JA. L'hypothèse étant qu’il y a, pro- 0%


portionnellement, autant d’AT liés aux machines CTN A CTN B CTN C CTN D CTN E CTN F CTN G CTN H CTN I

parmi les AT codés que parmi ceux non codés.


% corrigé des AT 4 JA % non corrigé des AT
• De plus, certains AT d’au moins 4 JA codés sont
renseignés « sans information ». En formulant
la même hypothèse que précédemment (même sécurité dégradé (modification, manque d’entre- DFIGURE 1
Parts (en %)
proportion d’AT machines parmi les renseignés tien ou de maintenance, etc.). des AT machines
dans les différents
et les non renseignés), cela fait alors sens de D’autres machines sont davantage à risques, car secteurs.
calculer le pourcentage d’accidents en lien avec ayant leur éléments mobiles dangereux non pro-
les machines uniquement sur les sinistres codés tégés, du fait de la technique et de leur fonction
autrement que par la modalité « pas d’informa- (raboteuse, scie portative, etc.). Les experts du
tion ». Dans ce cas, le pourcentage corrigé d’AT réseau AM-RP ont remarqué, d’après les retours de
liés aux machines est de 14 %. Au final, il est rai- terrain (visites d’entreprises, etc.), que l’exposition
sonnable de considérer que les accidents liés aux aux risques mécaniques est d’autant plus prégnante
machines représentent entre 10 et 14 % des acci- que la gestion des modes dégradés (consignation,
dents du travail. maintenance de premier niveau, etc.) n’est pas tou-
La qualité des statistiques dépend de la qualité du jours bien appréhendée lors de la conception par
renseignement de la déclaration d’accident du tra- le fabricant.
vail et de sa codification. Les valeurs statistiques
qui en découlent doivent être considérées comme Agent matériel de la déviation
des ordres de grandeur, et donc être interprétées Parmi les 468 modalités de la variable « élément
comme des grandeurs relatives et non absolues. matériel de la déviation » retenues pour définir
Ainsi, les AT liés aux machines se répartissent dif- les machines, certaines ont été regroupées par
féremment selon les secteurs d’activités tels que « thèmes », afin de former des groupes de machines
définis par les CTN (Comités techniques nationaux) correspondants à un type de machines (machines
(Cf. En savoir plus et Figure 1). mobiles par exemple) ou à un secteur (machines
Les secteurs industriels (métallurgie, bois, papier utilisées dans le secteur « bois » par exemple) afin
carton, plasturgie, etc.) présentent une forte sinis- d’évaluer leur sinistralité (Cf. Tableau 1).
tralité « machines », avec environ un AT sur quatre Par exemple, le groupe « travail du bois » regroupe
lié aux machines. Ces résultats s’expliquent par notamment les refendeuses, les taraudeuses, les
une industrialisation forte, donc une activité sur défibreuses. En revanche, les scies n’ont pas pu
les machines plus importante que dans les autres être distinguées entre scies à métaux, scies pour le
secteurs. Certaines machines utilisées dans les bois ou scies pour les produits alimentaires ; elles
industries peuvent être anciennes, telles que les figurent toutes dans le groupe « scies ».
machines à papier, les machines d’usinage, etc., ne Les groupes « manutention – levage », « travail
bénéficiant pas de toutes les obligations de sécu- des métaux », « travail du bois » et « scies », s’ils
rité en conception. De plus, les machines anciennes sont additionnés, représentent 25 % des AT liés aux
ont un « vécu » qui peut entraîner un niveau de machines.

NOMBRE AT 4 JA (2016) % AT 4 JA4


GROUPE DE MACHINES
« MACHINES » (2016) « MACHINES »

Machines de manutention – levage 5 702 10 %

Machine pour le travail des métaux 4 018 7%


GTABLEAU 1
Scies 2 437 4%
Nombres et %
d’AT 4 JA
Machine pour le travail du bois 2 333 4%
en fonction des

q
Machines portables motorisées 8 524 15 % « groupes
de machines ».

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ÉTUDES & SOLUTIONS

Atelier
de fabrication
d’emballages.
Utilisation
d'une machine
permettant
de couper
des rouleaux
© Cédric Pasquini pour l'INRS/2019

automatiquement
et d’en reformer
à partir
des chutes.
Les risques
sont réduits
et les déchets
de tubes quasi
inexistants.

Les accidents dus aux chariots de manuten- ou totale, de contrôle de la machine (fixe, à main,
tion ressortent particulièrement du groupe mobile, etc.). Ce dysfonctionnement représente
« manutention – levage ». plus d’un tiers des accidents liés aux machines
Le groupe « machines portatives motorisées » (36 % des AT). Viennent ensuite, dans plus d’un cas
contient des machines qui ont déjà été ciblées dans sur dix (14 %), la perte de contrôle de l’objet tra-
les groupes « travail des métaux », « travail du vaillé sur la machine, porté, déplacé, manipulé, etc.
bois » et « scies ». Leur pourcentage ne peut donc Le facteur humain, défini dans les DAT comme
être additionné aux autres, du fait de la redon- « mouvements non coordonnés, gestes intempes-
dance de certains AT. tifs et inopportuns », ne représente que 15 % des
D’autres regroupements de modalités (c’est-à-dire causes de dysfonctionnement ayant entrainé un
de machines) ont été testés pour cette variable et accident.
ne sont pas statistiquement représentatifs. Or, quel que soit l’âge de la machine, les éléments
dangereux doivent être interdits d’accès. Si un opé-
Les incapacités permanentes (IP) rateur a pu se blesser par un élément dangereux,
L’analyse des incapacités permanentes (IP) ne la cause peut être à rapprocher d’un problème de
montre pas une prévalence particulière de la sinis- conception ou un défaut de maintien en état de
tralité due aux machines. Le taux d’IP moyen pour conformité. À ce niveau, il peut être utile de rap-
les sinistres liés aux machines est de 8,7 % contre peler que les accidents liés à l’accès des éléments
10,2 % pour tous les sinistres, quelles que soient mobiles peuvent être, en fonction de la machine,
leurs causes. Compte tenu des distributions expo- soit dus à un manque de protection (absence de
nentielles des gravités, cet écart traduit une gravité protecteurs ou dispositifs de protection), soit intrin-
des AT « machine » sensiblement inférieure à la sèques au type de machine (scie, perceuse, etc.)
gravité générale des AT.
L’activité : ce que faisait la victime
Les jours d’arrêts lors de l’accident
Les sinistres liés aux machines engendrent annuel- L’activité qu’exerçait la victime au moment de
lement plus de 3 millions de jours d’arrêts de l’accident semble être, d’après les données collec-
travail, l’équivalent d’une entreprise de 15 000 per- tées, dans près de 80 % des cas en lien avec une
sonnes à l’arrêt pendant un an. machine ou une partie de la machine. Cette don-
née confirme que les AT qui ont été sélectionnés
La déviation : ce qui a dysfonctionné et causé par l’élément matériel de la déviation sont bien
l’accident du travail des sinistres dus aux machines.
La principale cause relevée dans les déclarations Dans 22 % des cas, la victime manipulait un objet
d’accidents du travail (DAT) est la perte, partielle quand l’accident sur la machine est survenu ;

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Étude de cas

les déclarations précisent : « prendre en main un d’AT. Le lieu de l’accident oriente vers les secteurs
objet », « manipuler un objet ». d’activités concernés par ces AT. (Cf. Figure 2). Ces
Dans 16 % des sinistres, la victime travaillait avec résultats statistiques sont en accord avec la répar-
un outil à main motorisé lors de son accident. Ce tition des machines dans le monde du travail.
chiffre est cohérent avec le pourcentage d’AT liés
aux machines portables motorisées (15 %). Intérêts et limites de ces statistiques
Dans 7 % des cas, la victime conduisait un moyen Les statistiques basées sur les déclarations d’acci-
de transport ou un équipement de manutention dents du travail présentent principalement deux
mobile et motorisé. Ce chiffre se rapproche de la limites :
survenance d’AT liés aux machines mobiles et de • l’approximation, le manque de détails, la conci-
levages (dans 10 % des cas d’AT). sion imposée par le champ de la déclaration
prévu à cet effet ;
Le contact : quels types de blessures • les erreurs d’interprétation ou de retranscription
L’analyse des DAT liés aux machines renseigne sur qui peuvent être sources d’inexactitudes, lors de
la façon dont le salarié s’est blessé (les facteurs de l’encodage notamment.
risques). Des renseignements erronés, partiels ou approxi-
La contrainte physique sur le système musculosque- matifs ne permettent pas d’obtenir des statistiques
lettique (selon le système européen de comptabilisa- fiables en termes de valeurs absolues. Toutefois,
tion des AT, soit l’appareil locomoteur) est la première on peut formuler l’hypothèse que ces erreurs
cause de blessures, avec plus d’un cinquième des ou carences sont homogènes sur l’ensemble des
cas. La blessure a pu être occasionnée par des pos- déclarations d’accidents d’au moins quatre jours
tures contraignantes sur la machine, des efforts phy- d’arrêt (AT 4 JA). Les valeurs statistiques des AT
siques intenses (rythme imposé par la machine par liés aux machines permettent la comparaison
exemple), etc. Ces éléments sont issus d’accidents avec d’autres causes d’accidents ; elles ne sont pas
du travail, auxquels il faut ajouter les maladies pro- à considérer comme des valeurs précises, mais
fessionnelles (tels les troubles musculosquelettiques comme des ordres de grandeurs et des valeurs
par exemple), qui ne font pas l’objet de cet article. relatives à comparer entre elles.
Le contact avec une partie coupante (couteau, lame)
de la machine est la seconde cause de blessures Conclusion et enseignements de l’étude
(21 %). Viennent ensuite les blessures par coince- Les accidents liés aux machines représentent 10
ment ou écrasement de la victime (membre ou corps à 15 % de l’ensemble des accidents du travail. Ils
entier) entre, dans, sous ou contre la machine (18 % sont particulièrement fréquents (entre 23 et 33 %
des cas), puis le contact avec des éléments/parties d’après l’analyse des données) dans le secteur
de machine durs, rugueux ou pointus (12 % des cas). automobile/métallurgie. Cette part non négli-
Pour rappel, les règles techniques de conception des geable justifie de renforcer les actions de préven-
machines obligent, quand cela est techniquement tion de ces risques en ciblant les secteurs les plus
possible : impactés. JFIGURE 2
Lieux où s’est
• de ne pas imposer le rythme de travail des opéra- L’observation des machines sur le terrain montre
déroulé l’AT lié
teurs par la machine ; que leur sécurisation dès la conception a évolué aux machines.

• d’intégrer les principes ergonomiques (hauteurs de


plan de travail, distance, postures de l’opérateur,
etc.) ;
• d’interdire l’accès aux éléments mobiles dangereux
45 %
comme les éléments coupants, tranchants, pointus,
40 %
abrasifs, et comme les angles rentrants (engre-
35 %
nages, rouleaux en mouvements), etc. 30 %
Cette prévalence des blessures montre qu’un effort 25 %
certain doit être maintenu par l’ensemble des 20 %
acteurs : d’une part, les concepteurs et fabricants de 15 %
10 %
machines ; d’autre part, les utilisateurs, les préven-
5%
teurs (du réseau AM-RP et auprès des entreprises :
0% Une usine, Un chantier, Un lieu dédié Un lieu
SIST, IPRP, etc.), acteurs de la normalisation…, pour un atelier, dans des bâtiments principalement de vente
un site en construction, au stockage,
renforcer l’application de ces exigences réglemen- industriel démolition, au chargement
rénovation, ou au
taires par les concepteurs de machines. dans une carrière déchargement

Le lieu de l’accident % AT4 machines dans l’ensemble des AT4 du CTN


avec agent matériel codé autre chose que pas d’information
Cet indicateur fait partie des éléments de contexte
à renseigner par l’employeur dans la déclaration % AT4 machines dans l’ensemble des AT4 du CTN q

Hygiène et sécurité du travail – n° 259 – juin 2020 81


ÉTUDES & SOLUTIONS

Un effort reste à poursuivre auprès des concep-


teurs de machines afin d’améliorer la sécurité en
prenant en compte les facteurs de risques les plus
accidentogènes. Des actions sont en cours dans le
réseau AM-RP afin d’apporter aux entreprises une
aide qui se décline en au moins deux « volets » : l’un,
financier, lors de l’acquisition de machines via un
cahier des charges spécifique (par exemples : aides
« Hachoirs+ » et « Filmeuses+ » subventionnées par
la Cnam ; Cf. En savoir plus). D’autres actions ciblant
les entreprises concernent le financement de la
sécurisation de machines en service ou d’options
améliorant le niveau de sécurité des machines
neuves (par exemple : « Équipements plus sûrs » de

© Gaël Kerbaol/INRS/2019
la Carsat Centre-Ouest ; Cf. En savoir plus).
Un autre volet d’action, au niveau de la sensibi-
lisation/formation/assistance et information aux
entreprises, doit concerner les « utilisateurs » des
machines (au sens du Code du travail). Une pre-
mière action proposerait une démarche d’aide au
Machine positivement, notamment par une meilleure pro- choix à l’achat des machines, comprenant notam-
de tournage tection des opérateurs face aux éléments mobiles ment l’adéquation à l’utilisation et la formation à
de petites
pièces, dangereux, pendant les phases de production. l’évaluation des risques. Une seconde action sen-
sur lesquelles Cependant les accidents restent nombreux, notam- sibiliserait les utilisateurs aux risques générés par
des portes ment ceux ayant pour origine l’accès aux éléments la modification de leurs machines.
automatiques
sont installées dangereux. Certains autres facteurs de risques, Afin de rendre ces actions de prévention plus effi-
par le service qui été rapportés dans les statistiques, comme cientes, il est nécessaire de mieux les cibler grâce
maintenance. la mauvaise prise en compte de l’ergonomie à l’étude des accidents de travail : la connaissance
(Cf. En savoir plus), le risque de chute et le rythme du secteur, des lieux, de la typologie de machines,
imposé par la machine, acquièrent une nou- de l’origine de la blessure, permettent de choisir
velle visibilité grâce à l’étude de ces statistiques. et d’orienter les actions.
Cette étude permet d’éclairer que les actions de
prévention pouvant être déployées sur le terrain
doivent cibler prioritairement :
• les secteurs industriels des CTN A, E et F ;
POUR EN SAVOIR • les utilisateurs de machines portatives et de
machines mobiles ;
• Les statistiques nationales des AT/MP établies par la Cnam : • les utilisateurs de machines possédant des élé-
www.inrs.fr/demarche/atmp/statistiques-nationales.html ou ments tranchants, rugueux, pointus ;
www.risquesprofessionnels.ameli.fr/index.php?id=94 • les risques liés aux facteurs ergonomiques.
• La directive Machines n° 2006/42/CE : www.legifrance.gouv.fr/
affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000881896&categorieLien=id L’étude s’est intéressée uniquement aux accidents
• Les CTN et secteurs d’activité : définitions : du travail et n’a pas exploré les bases de données
http://risquesprofessionnels.ameli.fr/qui-sommes-nous/ concernant les maladies professionnelles résultant
notre-organisation.html de la conception et de l’utilisation de machines.
Or, ces maladies peuvent avoir pour origine les
• ED 6154, INRS, 2013 — Conception des machines et ergonomie :
risques liés à la non prise en compte de l’ergo-
www.inrs.fr/media.html?refINRS=ED%206154
nomie, les émissions de matières et substances
• Aides financières de la Cnam (TPE-PME) :
dangereuses, telles que les poussières de bois et
www.ameli.fr/entreprise/sante-travail/aides-financieres-tpe-pme
les fluides de coupe, les émissions de bruit, etc.
• Aide « Filmeuses+ » de la Cnam : www.ameli.fr/entreprise/sante- Ces facteurs de risque doivent être intégrés dans
travail/aides-financieres-tpe/subventions-pour-le-secteur-de-la- les réflexions sur les actions de prévention que
metallurgie-et-de-lindustrie-agroalimentaire/entreprises-fabrication-
logistique-filmeuse-plus
l’on déploiera sur le terrain. •
1. Le réseau Assurance maladie – Risques professionnels
• Équipements plus sûrs de la Carsat Centre-Ouest : (AM-RP) en France comporte : la Cnam (Direction des risques
www.carsat-centreouest.fr/carsatpubv2/index.php/2013-10-03-12- professionnels/DRP) ; les services Prévention des Carsat/
55-04/prevention/aides-financieres-simplifiees-a-f-s/a-f-s-regionales/ Cramif/CGSS ; l’INRS et Eurogip.
equipements-plus-surs 2. Article R. 4311-4-1 du Code du travail.

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