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Mhamed DAHI
Faculté des Lettres et des Sciences Humaines
Université Mohammed V de Rabat
Résumé :
Sur le néologisme autofiction (takhiel dati) créé par Serge Doubrovsky en 1977 se sont
progressivement cristallisées la plupart des questions que posent le statut et l’évolution du
terme. Les critiques arabes se sont engagés dans la course pour introduire un concept
nouveau dans le champ culturel et déclencher un débat riche et fructueux. Depuis vingt
ans, le concept « autofiction » est diffusé dans divers supports tant écrits qu’audiovisuels.
Dès son apparition, il n’a cessé de susciter de larges réflexions et controverses concernant
son statut générique et ses traits spécifiques. Nous analysons un certain nombre
d’autofictions arabes qui répondent aux normes requises pour prouver que la littérature
arabe a également contribué dans le projet autofictionnel dans son acception restreinte.
Il est évident que le terme d’autofiction n’est nullement la propriété d’une nation ou
d’une culture proprement dite. Je présente ici une vue d’ensemble sur l’apparition du
concept dans le monde arabe en analysant des échantillons qui pourraient répondre
aux critères requis.
1
La version originale arabe est publiée aux éditions Le Fennec (Casablanca) en 1997 ; sa traduction
française par Richard Jaquemond a paru en 2001 aux éditions Actes Sud (Arles).
2
Utilisé par Berrada lors de la présentation de son livre, Comme un été qui ne reviendra pas, à la
librairie Kalila Wa Dimna à Rabat, en avril 1997.
3
Mohamed Berrada, Abdelkader Chaoui, Rachid Benahadou, Ahmed El-Madini et Mhamed Dahi.
4
Benhadou l’a prononcée à Tétouan le 27 Janvier 2000 dans le cadre des activités culturelles de la
Ligues des littéraires marocains. Après le fignolage, il l’a incérée dans son ouvrage, Esthétique de
l’entre-deux dans le roman arabe (2011). Fès : Club du Livre Marocain, 1ère éd, p. 388-389.
5
Dahi, M. (2008). Autofiction : l’identité du concept et le paradoxe. Dans Zouhour Gourram (dir.), Le
Roman marocain et la problématique des types narratifs. Actes du colloque organisé à l’Université Ibn
Tofail, Kénitra du 14 au 25 avril 2008 (pp. 70-107). Rabat : Edition El Oumnia ; (2009). Le paradoxe
autobiographique dans Le Mausolée d’Abdelgani Aboulaazme. Dans Mohammed Elboukri (dir.),
Recherches lexicologiques, lexicographiques, philologiques et littéraires (pp. 473-494). Casablanca :
Publication de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l’Université Hassan II; (2010,
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Mhamed DAHI
mon livre intitulé Vérité ambiguë (2007) où j’étais contraint, dans le volet théorique,
de remonter à la source du mot et de suivre son évolution à travers des étapes
décisives en retraçant les différents sens qu’on lui a prêtés. J’ai donc étudié un
échantillon d’œuvres qui répondaient aux conditions requises et j’ai pu dégager
quelques traits spécifiques qui pourraient distinguer l’autofiction d’autres genres
voisins.
Hassan Lachguar, chercheur et critique, a précisé dans son ouvrage
Systèmes de l’autofiction, de la mémoire et de l’autobiographie dans le nouveau
roman arabe (2010) que la nouvelle écriture romanesque a bousculé les traditions
littéraires et les horizons d’attente, et bouleversé le lecteur habitué à un type de
texte, eu égard aux traits de modernité qui la caractérisent. Il a étudié un corpus
varié et riche pour appréhender la relation confuse entre le factuel et le fictionnel. En
revanche, il ne s’est appuyé sur aucune référence d’autofiction ; il a rassemblé dans
le même corpus des œuvres ayant des traits communs (récits personnels,
rétrospectifs, factuels et fictionnels), ce qui a nécessité une étude méticuleuse pour
les identifier en fonction de leurs spécificités génériques et esthétiques.
Dans son ouvrage Variation du genre dans le roman arabe (2012), Ahmed El-
Madini (critique et romancier) a étudié un corpus de romans algériens et tunisiens qui
pourraient répondre aux conditions et aux exigences de l’autofiction. Il les a redéfinis
et identifiés en les introduisant dans la catégorie des récits autofictionnels. On
pourrait cependant lui reprocher de ne s’être basé, lui non plus, sur aucune référence
d’autofiction. On peut imaginer, du fait qu’il réside à Paris depuis longtemps, qu’il soit
au courant des débats et controverses suscités par ce néologisme. De plus, il a mis
confusément les différentes œuvres dans la case de l’autofiction bien qu’une grande
partie relève plutôt du roman personnel ou de l’autobiographie. Enfin il a assigné à
l’autofiction des critères d’appartenance à l’autobiographie fictive qui rassemble
l’incertitude identitaire et le témoignage personnel.
Toujours est-il que grâce à ces critiques, l’hypothèse générique de Serge
Doubrovsky s’est diffusée sur tous les supports médiatiques et a attiré de plus en
plus les chercheurs s’intéressant à ce « genre ». Plusieurs étudiants l’ont pris comme
sujet d’étude.
26 novembre). L’écriture de soi comme réticence. Alitihad Alichtiraki, supplément culturel; (2011,
22 avril). L’écriture et l’espoir dans Qui dit c’est Moi ! (Autofiction) d’Abdelkader Chaoui. Alitihad
Alichtiraki, supplément culturel; (2011). Conflits des miroirs dans Vies avoisinantes de Mohamed
Berrada. Kitabat Mopâassira, 80 (110-114) ; (2009, 25 septembre et 2 octobre). L’autofiction dans la
littérature maghrébine.Propos recueillis par Arnaud Genon, L’Opinion. L’intégralité de l’entretien a été
traduit par Mohamed Ellouizi et publié dans le supplément culturel du quotidien Al Jarida Al Oula
(Journal primordial ) du 9 octobre 2009.
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Réflexions sur le Statut de l’Autofiction dans la Littérature Arabe
Démarche et Corpus
Le concept « autofiction » a mis au jour un type narratif particulier qu’on
amalgamait avec d’autres. Grâce aux efforts déployés par les critiques et les
poéticiens depuis la naissance du mot, on a commencé à posséder des outils
sophistiqués pour affronter ce qui semblait jusqu’alors inconnu. Pourrait-on, en
fonction des acquis accumulés, distinguer l’autofiction d’autres genres qui partagent
les mêmes propriétés, en la considérant comme un champ restreint qu’il faudrait
délimiter pour en prouver la spécificité et mieux le distinguer des champs
avoisinants? Il faudrait alors trier les œuvres en fonction de leur disposition à remplir
la fameuse « case aveugle » (Lejeune, 1975:28) postulée par Philippe Lejeune et en
prenant en considération leurs spécificités poétiques. Ou, au contraire, serait-il plus
judicieux, selon « la définition large ou l’extension maximale» (Gasparini, 2008:174)
d’aborder l’autofiction en tant que projet littéraire dans lequel s’harmonisent des
« énoncés de réalité feints » 1 qui font « mine d’opérer un acte de langage »
(Darrieussecq, 1996:373)? L’autofiction est considérée, dans ce sens, comme un
prolongement légitime, un développement, un « renouvellement» (Lecarme, cité par
Gaspirini, 2008:174) de l’autobiographie classique, un processus « d’invention d’une
personnalité et d’une existence » (Lecarme et Lecarme-Tabone, 1997:274-275) 2 qui
transgresse le critère essentiel de l’homonymat de l’auteur, du narrateur et du
protagoniste.
Les deux approches proposées de l’autofiction pourraient, d’une part, rétrécir le
champ autofictionnel pour ne retenir que les récits qui remplissent les conditions
nécessaires et risqueraient, d’autre part, de noyer l’autofictionnel dans des pratiques
textuelles diverses et hétéroclites. Il faut, pour sortir de ce dilemme, adopter une
vision réconciliatrice qui viserait à élargir le territoire autofictionnel afin qu’il puisse
absorber à la fois les énoncés sérieux et factuels (le pacte autofictionnel) et les
énoncés fictifs et imaginaires (le pacte fictionnel). L’autofiction se présente comme
un « récit transitoire et hybride », « une zone d’indétermination », « un tissage
aventureux» (Lecarme et Lecarme-Tabone, 1997:275), « un corps démesuré de
discours » et « une gerbe de pratiques conniventes» (Colonna, 2004:15). Il ne suffit
pas de traiter l’autofiction comme une forme de récit qui emprunte les traits
pertinents du roman et de l’autobiographie (c’est-à-dire de distinguer ce qui vient du
1
L’assertion feinte n’engage pas sérieusement le lecteur de toute autobiographie, mais elle vise en
même temps à instaurer entre l’auteur-narrateur et le lecteur un pacte de confiance (« veuillez croire
que ») ; de même que toute fiction, en même temps qu’elle affirme, demande que s’instaure entre
l’auteur-narrateur et le lecteur un pacte romanesque (« veuillez imaginer que »).
2
Contrairement à la définition minimale de Doubrovsky, Vincent Colonna défend l’extension maximale
de l’autofiction, en invoquant le processus de la fictionnalisation de l’expérience vécue (voir Gaspirini,
2008). Jacques Lecarme et Éliane Lecarme-Tabone (1997) ont dressé une liste d’autofictions, qui
n’est pas limitative, en retenant les deux sens donnés, l’un étroit (Doubrovsky), l’autre plus large et
plus lâche (Colonna).
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Mhamed DAHI
L’Aventure Autofictionnelle
En fonction des remarques précédentes, j’ai choisi un échantillon représentatif
de chaque type de texte afin de parvenir à donner une vue panoramique des
différentes manifestations autofictionnelles.
L’aventure spontanée
On pourrait redéfinir des romans arabes selon leurs traits pertinents vis-à-vis
des conditions requises par l’autofiction. Je me réfère ici aux romans d’Ahmed El-
Madini et de Ghaleb Halassa qui se caractérisent par l’indication péritextuelle et
l’homonymat. À leur publication, aucun des critiques et poéticiens arabes n’a fait
allusion à ce genre d’entreprise artistique que l’on considérait comme un procédé de
la relation métatextuelle. Les romanciers de ce genre n’étaient pas au courant, lors
de la publication de leurs romans, que le terme d’autofiction avait été créé et forgé
par Serge Doubrovsky en 1977. Ils se sont lancés dans l’aventure autofictionnelle
spontanément, sans se rendre compte de la dénomination qui lui convenait.
Le roman d’Ahmed El-Madini, Fleur pour le temps marocain (1983), pourrait
faire partie des configurations narratives nouvelles dans lesquelles le protagoniste
porte le même nom que l’auteur. Fleur pour le temps marocain a déçu une large
masse de lecteurs par sa manière de représenter le réel. Il ne relate pas une histoire
chronologique, mais des histoires enchevêtrées les unes dans les autres. Le lecteur
idéal, malgré sa vigilance, perd le fil conducteur des faits à cause des digressions,
des associations libres, des fragmentations et des ramifications du récit, des effets
fantasmagoriques. Ahmed El-Madini ne s’adresse pas à un lecteur traditionnel
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Réflexions sur le Statut de l’Autofiction dans la Littérature Arabe
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Mhamed DAHI
« Il [le narrateur] se souvient qu’il est à Bagdad. Il a besoin d’une grande vigilance et
volonté pour prouver qu’il est au sein de Bagdad. Le Caire l’ayant obsédé
pleinement, alors que Bagdad éphémère n’occupe aucune place dans son cœur. »
(p. 15)
Le second visage se caractérise par les soirées de loisirs, le vin, le sexe abrité
par l’hôtel luxueux où réside le narrateur. Le troisième visage représente le
déclenchement de l’histoire. Le narrateur déclare qu’il a affronté plusieurs obstacles
avant de parvenir à raconter l’histoire voulue. Il lui a fallu surmonter « la souffrance
du commencement» (p. 80) en se laissant aller à la rêverie. Ce troisième visage de
Bagdad retrace la terreur du parti baathiste dans les différents secteurs et services
ainsi qu’au sein des familles et des cercles intimes. C’est ainsi que les citoyens se
sont sentis intimidés et qu’ils n’osent prendre aucune initiative qui pourrait provoquer
les autorités. La police, omniprésente dans tous les lieux publics, arrête les couples.
Ceux qui n’ont pas encore d’acte de mariage sont incarcérés au motif de dénaturer le
sens moral. Elle poursuit les dissidents et les opposants pour les terrifier et les
démoraliser. Le narrateur se sent privé de ses droits et se plaint de l’enfermement de
la vie quotidienne. Il invite secrètement les femmes à son domicile, par crainte que
les policiers ne l’inculpent pour perversion.
L’auteur indique dans la page de garde le statut générique du livre (roman)
pour avertir le lecteur qu’il a transformé dans son récit les faits réels en fiction (pacte
autofictionnel). Il attribue au narrateur-personnage fictif son prénom, Ghaleb, pour
faire croire qu’il s’agit d’une entreprise romanesque n’ayant aucune relation avec son
histoire personnelle.
Le narrateur raconte, au début, qu’il s’est installé à Bagdad en tant qu’ouvrier
dans l’espoir de survivre. Au fil de la narration, le lecteur se rend compte qu’il est
écrivain, journaliste et fonctionnaire au ministère de la Culture. Le narrateur se rend
à Bagdad suite à une invitation officielle. Il a été expulsé de l’Égypte pour avoir
participé à un colloque sur les « plans américains au Proche-Orient », mais est bien
accueilli par les autorités irakiennes en tant qu’invité d’honneur. Ils lui ont attribué, au
regard de ses expériences acquises, la mission d’améliorer la prestation d’une revue
dirigée par le ministère de la Culture. Mais il rencontre des problèmes avec les hauts
responsables qui veulent orienter la ligne éditoriale de la revue selon leur tendance
partisane.
Le narrateur, Ghaleb, assume donc une double mission pour assouvir le
besoin pressant de l’auteur d’écrire un roman. D’une part, il se substitue à l’auteur
pour relater ses expériences personnelles qui ont un rapport étroit avec ses activités
politiques, créatives et émotionnelles. Il a été prisonnier politique pour avoir adhéré
au parti communiste jordanien, et lorsqu’il s’installe à Bagdad, il commence à écrire
son nouveau roman Souaal (1979) qui soulève des interrogations relatives au
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L’aventure préméditée
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1
« Les années de braise et de plomb » au Maroc correspondent à une période de l'histoire
contemporaine de ce pays, qui s'est étendue des années 1960 jusqu'aux années 1980 sous le règne
du roi Hassan II et a été marquée par une violence et une répression contre les opposants politiques
et les activistes démocrates.
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Réflexions sur le Statut de l’Autofiction dans la Littérature Arabe
oubliés ou restés obscurs. Elle nous apprend également que Nassiri, dès qu’il a su la
mauvaise nouvelle, est venu depuis le nord du Maroc à Rabat, pour prouver à son
ami de toujours qu’il lui est demeuré loyal. C’est pour cette raison que Manar
considère les deux amis de la tribu en voie de destruction comme des derviches
attachés à leur passé. « Ils ne l’ont pas quitté pour rien d’autres, craignant la
détérioration qui ne préviendrait jamais ceux qui sont pris par leurs souvenirs. Et seul
les souvenirs les unissent » (p. 40). Manar, après une rupture, décide de rendre
visite à son ancien ami, sans rendez-vous. Elle imagine qu’elle sera mal accueillie
malgré la faiblesse et la défaillance de celui-ci. Malheureusement, elle ne peut pas le
voir parce que les visites sont formellement interdites. Elle avait fait sa connaissance
alors qu’elle préparait une maîtrise sur l’un de ses livres, et s’était engagée dans une
aventure avec lui. Elle avait lu ses romans avec avidité. Mais plus elle avait avancé
dans sa lecture, plus elle s’était sentie humiliée et blessée par les comportements
insupportables de son ami, et plus elle s’était lamentée sur son propre sort.
Abdelkader avait décidé de lui annoncer dans une lettre qu’il allait la quitter pour
s’installer ailleurs, dans l’idée de vivre en pleine solitude.
« Chère Manar, N’ayant aucune intention de te nuire, je te prie de comprendre cette
lettre d’une manière différente qui pourrait en même temps m’absoudre et de te
donner la fore de supporter. J’ai donc décidé de m’installer ailleurs, parce que je
veux vivre seul, cesser d’entretenir une relation avec toi et mettre fin à toutes les
causes et les malentendus accumulés. Je te prie d’accepter cela. Abdelkader. » (p.
59)
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haine : « Tu sais (en s’adressant à Manar) pourquoi ? Elles ont duré plus que la
capacité sentimentale spontanée qui assure la continuité de l’amour entre deux
êtres. » (pp. 91-92)
Parmi les caractéristiques déduites de cette autofiction, on pourrait en citer
trois :
– l’état embarrassant du patient a été la cible des interprétations des différents
personnages qui lui ont rendu visite (Nassiri, Manar et le préfacier fictif). Chacun
d’eux comble les lacunes antérieures du récit tout en se focalisant sur les
antécédents du patient et éprouve à son égard soit des sentiments de compassion,
soit des sentiments d’indifférence. La vérité narrative a été traitée de manière
différente en fonction des convictions, des sensibilités et des intentions de chaque
narrateur. Nassiri, à titre d’exemple, voudrait prouver à son ami malade qu’il le
soutient pour le meilleur et pour le pire. Par contre, Manar voudrait régler ses
comptes en le rendant responsable d’avoir ruiné leur relation. Le patient (auteur-
narrateur) qui connaît une situation difficile, se sent plus que jamais trahi par ses
forces, et réalise qu’il n’a collectionné au cours de la vie que déboires et échecs ;
– Abdelkader Chaoui raconte une expérience authentique tout en insérant des
événements feints et des personnages inventés en se basant sur l’alternance de
l’homodiégétique et de l’hétérodiégétique. Il a voulu exclure la visée
autobiographique et brouiller toute ressemblance entre le factuel et le fictionnel ;
– l’auteur, connu pour son style raffiné, emploie de nombreuses images
poétiques pour rétablir des rapports entre des éléments disparates et hétérogènes,
pour dire la vérité de soi autrement et pour exprimer sa vulnérabilité et sa faiblesse
face au monde. Il utilise la technique de la réflexivité pour établir une liaison
symbolique entre l’ennemi virtuel et la mort. Les deux réagiss ent, corollairement,
pour le ronger et le mener à son trépas.
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Réflexions sur le Statut de l’Autofiction dans la Littérature Arabe
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