Textes de Référence Sélectionnés - Sauvetage en Mer Interception Maritime
Textes de Référence Sélectionnés - Sauvetage en Mer Interception Maritime
Textes de Référence Sélectionnés - Sauvetage en Mer Interception Maritime
Mai 2007
Introduction
Ce classeur compile les dispositions du droit international de la mer, des réfugiés, des
droits de l’homme et du droit international pénal applicables, afin de permettre à nos
collègues de l’UNHCR ainsi qu’aux autres professionnels intéressés de mieux
appréhender l’interaction entre ces différentes branches du droit. Cette compilation n’est
pas exhaustive ; seulement les dispositifs principaux ont été sélectionnés. Puisque les
dispositions du droit des réfugiés et du droit international des droits de l’homme ont déjà
été rassemblées par d’autres ouvrages, les références à ces domaines du droit sont limitées
aux interdictions de refoulement et à quelques dispositions, recommandations et
directives supplémentaires, spécifiquement pertinentes en matière de migration maritime.
Ce classeur a initialement été préparé à l’occasion d’une conférence sur le sauvetage en
mer et l’interception maritime dans la mer Méditerranéenne. Les recommandations
adoptées par l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe ont par conséquent été
incluses. Ce dernier contient également des informations relatives aux conférences
organisées par l’UNHCR en la matière, durant ces dernières années.
En dehors des références à la Collection des Traités des Nations Unies, il a été ajouté,
dans la mesure du possible, un lien Internet, afin de permettre un accès facilité aux textes
dans leur intégralité. Pour la plupart des textes, les références renvoient à des sites
onusiens officiels. Dans les cas où cela n’a pas été possible, d’autres sites on été indiqués.
Bien que de tels sites Internet externes aient été sélectionnés avec soin, nous ne pouvons
garantir leur contenu ou qualité.
Les éditeurs vous expriment leur entière reconnaissance pour tout commentaire éventuel
sur cette compilation, ainsi que pour toute recommandation visant à intégrer des éléments
complémentaires dans l’édition suivante.
DIPS/POLAS
UNHCR Genève
Novembre 2006
Version Française: mai 2007
1
Table des matières
OMI, Directives sur le traitement des personnes secourues en mer, Projet de résolution
MSC.167 (78), Annexe 34, Adoptée le 20 mai 2004 35
OMI, Résolution A.920 (22), Examen des mesures de sécurité et des procédures relatives
au traitement des personnes secourues en mer, Adoptée le 29 novembre 2001 48
OMI, MSC/Circ. 896/Rev. 1, Mesures intérimaires visant la lutte contre les pratiques
dangereuses liées au trafic ou au transport de migrants par mer,
Adoptée le 12 juin 2001 51
OMI, Résolution A.871 (20), Directives sur le partage des responsabilités pour
garantir le règlement satisfaisant des cas d’embarquement clandestin,
Adoptée le 27 novembre 1997 58
Conclusion No. 97 (LIV) sur les garanties de protection dans les mesures
d'interception, 2003 72
Conclusion No. 53 (XXXIX) sur les passagers clandestins en quête d'asile, 1988 75
2
Conclusion No. 23 (XXXII) sur les problèmes liés au sauvetage des personnes
en quête d'asile en détresse en mer, 1981 76
Conclusion No. 20 (XXXI) sur la protection en mer des personnes en quête d'asile, 1980
77
Conclusion No. 15 (XXX) sur les réfugiés sans pays d'asile, 1979 79
Résolution 1521 (2006): Arrivée massive de migrants irréguliers sur les rivages de
l’Europe du Sud.
Pacte international relatif aux droits civils et politiques, 1966 (extraits) 103
Comité des droits de l’homme, Observation générale No. 31, paragraphes 10 + 12 110
Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants
et des membres de leur famille, 1990 (extraits) 112
Principes et directives concernant les droits de l’homme et la traite des êtres humains :
recommandations, 2002 (extraits) 116
3
DROIT PENAL INTERNATIONAL
Protocole contre le trafic illicite de migrants par terre, air et mer, additionnel à la
convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée,
2000 134
4
DROIT INTERNATIONAL
DE LA MER
5
La Convention des Nations unies sur le droit de la mer 1
Adoptée le 10 décembre 1982
Entrée en vigueur le 16 novembre 1994
La Convention des Nations unies sur le droit de la mer définit les droits et obligations
des Etats, notamment les Etats du pavillon du navire, dans les diverses zones
maritimes sous juridiction nationale et au-delà des zones sous juridiction nationale,
dans des zones telles que la haute mer. Ainsi, certaines des provisions de la
Convention ont un intérêt en ce qui concerne le traitement des réfugiés et demandeurs
d’asile en mer.
Dispositions sélectionnées
Sous réserve de la Convention, les navires de tous les Etats, côtiers ou sans littoral,
jouissent du droit de passage inoffensif dans la mer territoriale.
1. On entend par « passage » le fait de naviguer dans la mer territoriale aux fins de :
a) la traverser sans entrer dans les eaux intérieures ni faire escale dans une
rade ou une installation portuaire située en dehors des eaux intérieures; ou
b) se rendre dans les eaux intérieures ou les quitter, ou faire escale dans une
telle rade ou installation portuaire ou la quitter.
1. Le passage est inoffensif aussi longtemps qu'il ne porte pas atteinte à la paix, au
bon ordre ou à la sécurité de l'Etat côtier. Il doit s'effectuer en conformité avec les
dispositions de la Convention et les autres règles du droit international.
2. Le passage d'un navire étranger est considéré comme portant atteinte à la paix, au
bon ordre ou à la sécurité de l'Etat côtier si, dans la mer territoriale, ce navire se livre
à l'une des activités suivantes :
1
http://www.un.org/french/law/los/index.htm
6
…
4. Les navires étrangers exerçant le droit de passage inoffensif dans la mer territoriale
se conforment à ces lois et règlements ainsi qu'à tous les règlements internationaux
généralement acceptés relatifs à la prévention des abordages en mer.
1. L'Etat côtier peut prendre, dans sa mer territoriale, les mesures nécessaires pour
empêcher tout passage qui n'est pas inoffensif.
2. En ce qui concerne les navires qui se rendent dans les eaux intérieures ou dans une
installation portuaire située en dehors de ces eaux, l'Etat côtier a également le droit de
prendre les mesures nécessaires pour prévenir toute violation des conditions
auxquelles est subordonnée l'admission de ces navires dans ces eaux ou cette
installation portuaire.
3. L'Etat côtier peut, sans établir aucune discrimination de droit ou de fait entre les
navires étrangers, suspendre temporairement, dans des zones déterminées de sa mer
territoriale, l'exercice du droit de passage inoffensif des navires étrangers, si cette
mesure est indispensable pour assurer sa sécurité, entre autres pour lui permettre de
procéder à des exercices d'armes. La suspension ne prend effet qu'après avoir été
dûment publiée.
1. L'Etat côtier ne devrait pas exercer sa juridiction pénale à bord d'un navire étranger
passant dans la mer territoriale pour y procéder à une arrestation ou à l'exécution
d'actes d'instruction à la suite d'une infraction pénale commise à bord pendant le
passage, sauf dans les cas suivants :
7
c) si l'assistance des autorités locales a été demandée par le capitaine du navire
ou par un agent diplomatique ou un fonctionnaire consulaire de l'Etat de
pavillon; ou
3. Dans les cas prévus aux paragraphes 1 et 2, l'Etat côtier doit, si le capitaine la
demande, notifier préalablement toute mesure à un agent diplomatique ou à un
fonctionnaire consulaire de l'Etat du pavillon et doit faciliter le contact entre cet agent
ou ce fonctionnaire et l'équipage du navire. Toutefois, en cas d'urgence, cette
notification peut être faite alors que les mesures sont en cours d'exécution.
1. Dans une zone contiguë à sa mer territoriale, désignée sous le nom de zone
contiguë, l'Etat côtier peut exercer le contrôle nécessaire en vue de :
b) réprimer les infractions à ces mêmes lois et règlements commises sur son
territoire ou dans sa mer territoriale.
2. La zone contiguë ne peut s'étendre au-delà de 24 milles marins des lignes de base à
partir desquelles est mesurée la largeur de la mer territoriale.
1. Dans les détroits visés à l'article 37, tous les navires et aéronefs jouissent du droit
de passage en transit sans entrave, à cette restriction près que ce droit ne s'étend pas
aux détroits formés par le territoire continental d'un Etat et une île appartenant à cet
Etat, lorsqu'il existe au large de l'île une route de haute mer, ou une route passant par
une zone économique exclusive, de commodité comparable du point de vue de la
navigation et des caractéristiques hydrographiques.
8
2. On entend par « passage en transit » l'exercice, conformément à la présente partie,
de la liberté de navigation et de survol à seule fin d'un transit continu et rapide par le
détroit entre une partie de la haute mer ou une zone économique exclusive et une autre
partie de la haute mer ou une zone économique exclusive. Toutefois, l'exigence de la
continuité et de la rapidité du transit n'interdit pas le passage par le détroit pour
accéder au territoire d'un Etat riverain, le quitter ou en repartir, sous réserve des
conditions d'admission sur le territoire de cet Etat.
3. Toute activité qui ne relève pas de l'exercice du droit de passage en transit par les
détroits reste subordonnée aux autres dispositions applicables de la Convention.
...
1. Sous réserve de la présente section, les Etats riverains d'un détroit peuvent adopter
des lois et règlements relatifs au passage par le détroit portant sur :
9
2. Ces lois et règlements ne doivent entraîner aucune discrimination de droit ou de fait
entre les navires étrangers, et leur application ne doit avoir pour effet d'empêcher, de
restreindre ou d'entraver l'exercice du droit de passage en transit tel qu'il est défini
dans la présente section.
4. Les navires étrangers exerçant le droit de passage en transit par le détroit doivent se
conformer à ces lois et règlements.
Les Etats riverains de détroits ne doivent pas entraver le passage en transit et doivent
signaler par une publicité adéquate tout danger pour la navigation dans le détroit ou le
survol du détroit dont ils ont connaissance. L'exercice du droit de passage en transit ne
peut être suspendu.
1. Sous réserve de l'article 53 et sans préjudice de l'article 50, les navires de tous les
Etats jouissent dans les eaux archipélagiques du droit de passage inoffensif défini à la
section 3 de la partie II.
Article 54 - Obligations des navires et des aéronefs pendant leur passage, recherche et
levés hydrographiques, obligations des Etats archipels et lois et règlements de l'Etat
archipel concernant le passage archipélagique
1. La haute mer est ouverte à tous les Etats, qu'ils soient côtiers ou sans littoral. La
liberté de la haute mer s'exerce dans les conditions prévues par les dispositions de la
Convention et les autres règles du droit international. (…)
2. Chaque Etat exerce ces libertés en tenant dûment compte de l'intérêt que présente
l'exercice de la liberté de la haute mer pour les autres Etats, ainsi que des droits
reconnus par la Convention concernant les activités menées dans la Zone.
10
Article 92 - Condition juridique des navires
1. Les navires naviguent sous le pavillon d'un seul Etat et sont soumis, sauf dans les
cas exceptionnels expressément prévus par des traités internationaux ou par la
Convention, à sa juridiction exclusive en haute mer. Aucun changement de pavillon
ne peut intervenir au cours d'un voyage ou d'une escale, sauf en cas de transfert réel
de la propriété ou de changement d'immatriculation.
2. Un navire qui navigue sous les pavillons de plusieurs Etats, dont il fait usage à sa
convenance, ne peut se prévaloir, vis-à-vis de tout Etat tiers, d'aucune de ces
nationalités et peut être assimilé à un navire sans nationalité.
1. Tout Etat exige du capitaine d'un navire battant son pavillon que, pour autant que
cela lui est possible sans faire courir de risques graves au navire, à l'équipage ou aux
passagers :
b) il se porte aussi vite que possible au secours des personnes en détresse s'il
est informé qu'elles ont besoin d'assistance, dans la mesure où l'on peut
raisonnablement s'attendre qu'il agisse de la sorte;
1. Sauf dans les cas où l'intervention procède de pouvoirs conférés par traité, un
navire de guerre qui croise en haute mer un navire étranger, autre qu'un navire
jouissant de l'immunité prévue aux articles 95 et 96, ne peut l'arraisonner que s'il a de
sérieuses raisons de soupçonner que ce navire:
….
11
e) a en réalité la même nationalité que le navire de guerre, bien qu'il batte
pavillon étranger ou refuse d'arborer son pavillon.
1. La poursuite d'un navire étranger peut être engagée si les autorités compétentes de
l'Etat côtier ont de sérieuses raisons de penser que ce navire a contrevenu aux lois et
règlements de cet Etat. Cette poursuite doit commencer lorsque le navire étranger ou
une de ses embarcations se trouve dans les eaux intérieures, dans les eaux
archipélagiques, dans la mer territoriale ou dans la zone contiguë de l'Etat
poursuivant, et ne peut être continuée au-delà des limites de la mer territoriale ou de la
zone contiguë qu'à la condition de ne pas avoir été interrompue. Il n'est pas nécessaire
que le navire qui ordonne de stopper au navire étranger naviguant dans la mer
territoriale ou dans la zone contiguë s'y trouve également au moment de la réception
de l'ordre par le navire visé. Si le navire étranger se trouve dans la zone contiguë,
définie à l'article 33, la poursuite ne peut être engagée que s'il a violé des droits que
l'institution de cette zone a pour objet de protéger.
3. Le droit de poursuite cesse dès que le navire poursuivi entre dans la mer territoriale
de l'Etat dont il relève ou d'un autre Etat.
12
qu'après l'émission d'un signal de stopper, visuel ou sonore, donné à une distance
permettant au navire visé de le percevoir.
5. Le droit de poursuite ne peut être exercé que par des navires de guerre ou des
aéronefs militaires ou d'autres navires ou aéronefs qui portent des marques extérieures
indiquant clairement qu'il sont affectés à un service public et qui sont autorisés à cet
effet.
8. Un navire qui a été stoppé ou arrêté en dehors de la mer territoriale dans des
circonstances ne justifiant pas l'exercice du droit de poursuite est indemnisé de toute
perte ou de tout dommage éventuels.
1. La Convention l'emporte, entre les Etats Parties, sur les Conventions de Genève du
29 avril 1958 sur le droit de la mer.
2. La Convention ne modifie en rien les droits et obligations des Etats Parties qui
découlent d'autres traités compatibles avec elle, et qui ne portent atteinte ni à la
jouissance par les autres Etats Parties des droits qu'ils tiennent de la Convention, ni à
l'exécution de leurs obligations découlant de celle-ci.
3. Deux ou plus de deux Etats Parties peuvent conclure des accords qui modifient ou
suspendent l'application des dispositions de la Convention et qui s'appliquent
uniquement à leurs relations mutuelles, à condition que ces accords ne portent pas sur
une des dispositions de la Convention dont le non-respect serait incompatible avec la
réalisation de son objet et de son but, et à condition également que ces accords
n'affectent pas l'application des principes fondamentaux énoncés dans la Convention
et ne portent atteinte ni à la jouissance par les autres Etats Parties des droits qu'ils
tiennent de la Convention, ni à l'exécution de leurs obligations découlant de celle-ci.
13
4. Les Etats Parties qui se proposent de conclure un accord visé au paragraphe 3
notifient aux autres Parties, par l'entremise du dépositaire de la Convention, leur
intention de conclure l'accord ainsi que les modifications ou la suspension de
l'application des dispositions de la Convention qu'il prévoirait.
14
Convention sur la haute mer, 1958 2
Adoptée le 29 avril 1958
Entrée en vigueur le 30 septembre 1962
Cette convention définit les zones de haute mer et codifie les normes de droit
international généralement acceptées en matière de navigation, piraterie, trafic illicite,
collisions, de protection de câbles et de pêche. La Convention a été remplacée par la
Convention des Nations Unies sur le Droit de la mer (UNCLOS), alors même qu’elle
reste en vigueur pour les Etats n’étant pas parties à cette dernière.
Dispositions sélectionnées
Article 12
1. Tout Etat est tenu d’obliger le capitaine d’un navire naviguant sous son pavillon, à
condition que le capitaine puisse le faire sans danger sérieux pour le navire,
l’équipage ou les passagers :
2. Tous les Etats riverains favoriseront la création et l’entretien d’un service adéquat
et efficace de recherche et de sauvetage pour assurer la sécurité en mer et au-dessus de
la mer, et concluront à cette fin, le cas échéant, des accords régionaux de coopération
mutuelle avec les Etats voisins.
2
http://untreaty.un.org/ilc/texts/instruments/francais/traites/8_1_1958_haute_mer_francais.pdf
15
Convention internationale de 1989 sur l’assistance
Adoptée le 28 avril 1989
Entrée en vigueur le 14 juillet 1996
Dispositions sélectionnées
Article 1 : Définitions
(…)
b) lorsqu’il s’acquitte de l’obligation visée à l’al. a), d’agir avec le soin voulu
pour prévenir ou limiter les dommages à l’environnement;
b) ce faisant, d’agir avec le soin voulu pour prévenir ou limiter les dommages
à l’environnement; et
c) lorsque le navire ou les autres biens ont été conduits en lieu sûr, d’en
accepter la restitution lorsque l’assistant le leur demande raisonnablement.
16
Article 10 : Obligation de prêter assistance
1. Tout capitaine est tenu, autant qu’il peut le faire sans danger sérieux pour son
navire et les personnes à bord, de prêter assistance à toute personne en danger de
disparaître en mer.
2. Les Etats Parties prennent les mesures nécessaires pour faire observer l’obligation
énoncée au par. 1.
Article 11 : Coopération
Chaque fois qu’il édicte des règles ou prend des décisions sur des questions relatives à
des opérations d’assistance, telles que l’admission dans les ports de navires en
détresse ou la fourniture de moyens aux assistants, un Etat Partie prend en
considération la nécessité d’une coopération entre les assistants, les autres parties
intéressées et les autorités publiques, afin d’assurer une exécution efficace et réussie
des opérations d’assistance pour sauver des vies ou des biens en danger, aussi bien
que pour prévenir les dommages à l’environnement en général.
17
Convention internationale pour la sauvegarde de la vie humaine en mer, 1974 3
Adoptée le 1 novembre 1974
Entrée en vigueur le 25 mai 1980
Dispositions sélectionnées
ANNEXE
Règle 7
Services de recherche et de sauvetage
Règle 33
Messages de détresse : Obligations et procédure
1 Le capitaine d'un navire en mer qui est en mesure de prêter assistance et qui
reçoit, de quelque source que ce soit, un signal indiquant que des personnes se
3
http://www.tc.gc.ca/securitemaritime/sraq/sitedelomi/msc/msc%20099-73%20f.pdf
18
trouvent en détresse en mer, est tenu de se porter à toute vitesse à leur secours en les
informant ou en informant le service de recherche et de sauvetage de ce fait, si
possible. Si le navire qui reçoit l'alerte de détresse est dans l'impossibilité de se porter
à leur secours, ou si, dans les circonstances spéciales où il se trouve, il n'estime ni
raisonnable ni nécessaire de le faire, le capitaine doit inscrire au journal de bord la
raison pour laquelle il ne se porte pas au secours des personnes en détresse et en
informer le service de recherche et de sauvetage compétent en tenant compte de la
recommandation de l'Organisation.
19
AMENDEMENTS À LA CONVENTION INTERNATIONALE DE 1974 POUR
LA SAUVEGARDE DE LA VIE HUMAINE EN MER, TELLE QUE
MODIFIÉE 4
Des amendements à la Convention SOLAS ont été proposés dans le but de résoudre les
problèmes rencontrés par les vaisseaux tentant de remplir leurs obligations humanitaires.
Ainsi, les amendements complètent l’obligation du capitaine d’un navire de prêter
assistance avec une obligation analogue pesant sur les Etats de coopérer dans les
situations de sauvetage. A travers cette consolidation de l’obligation des capitaines de
navire, les amendements offrent des mesures de sécurité renforcées à l’égard des
personnes en détresse.
Dispositions sélectionnées
CHAPITRE V
SÉCURITÉ DE LA NAVIGATION
Règle 2 - Définitions
3 Dans la première phrase du paragraphe 1, remplacer les mots "un signal" par
les mots "information", et ajouter la phrase ci-après à la suite de la première phrase du
paragraphe :
20
sauvetage dans laquelle une assistance est prêtée assume au premier chef la
responsabilité de veiller à ce que cette coordination et cette coopération soient
assurées, afin que les survivants secourus soient débarqués du navire qui les a
recueillis et conduits en lieu sûr, compte tenu de la situation particulière et des
directives élaborées par l.Organisation. Dans ces cas, les Gouvernements contractants
intéressés doivent prendre les dispositions nécessaires pour que ce débarquement ait
lieu dans les meilleurs délais raisonnablement possibles."
"6 Les capitaines des navires qui ont pris à bord des personnes en détresse en mer
doivent traiter ces personnes avec humanité, compte tenu des moyens et des limites du
navire."
21
Convention internationale sur la recherche et le sauvetage maritimes 5
Adoptée le 27 avril 1979
Entrée en vigueur le 25 mars 1980
ANNEXE
Chapitre 2 - Organisation
2.1.1 Les Parties veillent à ce que les dispositions nécessaires soient prises
pour que les services requis de recherche et de sauvetage soient fournis aux
personnes en détresse en mer au large de leurs côtes.
2.1.10 Les Parties s’assurent qu’une assistance est fournie à toute personne en
détresse en mer. Elles le font sans tenir compte de la nationalité ou du statut de
cette personne, ni des circonstances dans lesquelles celle-ci a été trouvée.
5
MSC 78/26/Add.1
22
AMENDEMENTS À LA CONVENTION INTERNATIONALE DE 1979 SUR
LA RECHERCHE ET LE SAUVETAGE MARITIMES, TELLE QUE
MODIFIÉE
Dispositions sélectionnées
CHAPITRE 2
ORGANISATION ET COORDINATION
"La notion de personne en détresse en mer comprend aussi les personnes ayant besoin
d.une assistance, qui ont trouvé refuge sur une côte dans un lieu isolé situé dans une
région océanique inaccessible à des moyens de sauvetage autres que ceux prévus en
vertu de la présente Annexe."
CHAPITRE 3
COOPÉRATION ENTRE ÉTATS
".4 à prendre les dispositions nécessaires, en coopération avec d.autres RCC, pour
identifier le ou les lieux les plus appropriés pour débarquer des personnes trouvées en
détresse en mer."
23
CHAPITRE 4
PROCÉDURES DE MISE EN OEUVRE
24
ADOPTION D'AMENDEMENTS À LA CONVENTION VISANT À
FACILITER LE TRAFIC MARITIME INTERNATIONAL, 1965, TELLE QUE
MODIFIÉE
Les principaux objectifs de la Convention FAL sont d’éviter tout délai inutile dans le
trafic maritime, de faciliter la coopération entre gouvernements, et d’assurer le plus
haut niveau d’uniformité concernant les formalités et autres procédures. Les
amendements de 2002 ont été adoptés afin de résoudre les problèmes liés aux
passagers clandestins. Ces amendements introduisent l’obligation de contrôler que les
bateaux quittant des ports à haut risque ne transportent pas de clandestins, et
renforcent les mesures visant à prévenir qu’ils ne se cachent à bord. Les nouvelles
dispositions reconnaissent et consolident également les droits des clandestins,
notamment en imposant le respect de principes humanitaires dans le traitement de cas
impliquant des clandestins (disposition 4.4). Malgré le fait que le texte d’une
convention internationale sur les clandestins avait été adopté en 1957, cette
convention n’est jamais entrée en vigueur, en raison du nombre insuffisant de
ratifications.
Dispositions sélectionnées
A. Définitions
"Un passager clandestin potentiel désigne une personne qui est cachée à bord
d'un navire, ou qui est cachée dans la cargaison chargée ultérieurement à bord
du navire, sans le consentement du propriétaire ou du capitaine du navire, ou
de toute autre personne responsable, et qui est découverte à bord du navire
avant que celui-ci ne quitte le port."
"Un port désigne tout port, terminal, terminal au large, chantier naval et
chantier de réparation ou rade qui est normalement utilisé pour le chargement,
le déchargement, les réparations et le mouillage des navires, ou tout autre
endroit auquel un navire peut faire escale."
"Un passager clandestin désigne une personne qui est cachée à bord d'un
navire, ou qui est cachée dans la cargaison chargée ultérieurement à bord du
navire, sans le consentement du propriétaire ou du capitaine du navire, ou de
toute autre personne responsable, et qui est découverte à bord du navire après
que celui-ci a quitté le port, ou dans la cargaison lors du déchargement au port
d'arrivée, et est déclarée aux autorités compétentes, par le capitaine, comme
étant un passager clandestin."
25
A. Principes généraux
4.2 Norme. Les pouvoirs publics, les autorités portuaires, les propriétaires de navires
et leurs représentants ainsi que les capitaines de navires doivent coopérer dans toute la
mesure du possible en vue d’empêcher et de régler rapidement les cas
d'embarquement clandestin et de s'assurer que les passagers clandestins regagnent leur
pays ou sont rapatriés dans les meilleurs délais. Toutes les mesures nécessaires
doivent être prises afin d’éviter que les passagers clandestins demeurent indéfiniment
à bord des navires.
B. Mesures préventives
6
En outre, les pouvoirs publics voudront peut-être prendre en considération la conclusion non
contraignante du Comité exécutif du HCR sur les passagers clandestins demandeurs d'asile (1988, No
53 (XXXIX))
26
e) la coopération entre les pouvoirs publics, les propriétaires et capitaines de
navires et les autorités compétentes à terre lors de la mise au point des
dispositions opérationnelles;
4.3.2.2 Pratique recommandée. Lorsque les navires font escale ou séjournent dans
des ports où il existe un risque d'embarquement clandestin, le dispositif de sûreté
devrait comprendre au moins les mesures préventives suivantes :
- toutes les portes, écoutilles et moyens d'accès à des cales ou des magasins qui ne
sont pas utilisés pendant le séjour du navire au port devraient être fermés à clé;
- les points d'accès au navire devraient être limités au nombre minimum et être
adéquatement protégés;
- les zones du navire situées du côté de la mer devraient être adéquatement protégées;
27
- des moyens de communication adéquats devraient être assurés; et
- pendant la nuit, un éclairage adéquat devrait être assuré à bord du navire et le long
de la coque.
4.3.2.4 Norme. Les Gouvernements contractants doivent exiger qu'à bord des navires
autorisés à battre leur pavillon, aucun endroit ne soit désinfecté par fumigation ou
hermétiquement fermé avant d'avoir fait l'objet d'une fouille aussi approfondie que
possible en vue de garantir qu’aucun passager clandestin n’y est caché.
4.4.1 Norme. Les cas d'embarquement clandestin doivent être traités conformément
aux principes humanitaires, notamment ceux mentionnés dans la norme 4.1. Il ne faut
jamais perdre de vue la sécurité de l'exploitation du navire et la sécurité et le bien-être
du passager clandestin.
4.4.2 Norme. Les Gouvernements contractants doivent exiger que les capitaines de
navires autorisés à battre leur pavillon prennent les mesures nécessaires pour garantir
la sécurité du passager clandestin ainsi que, d'une manière générale, sa santé, son
bien-être et sa sûreté pendant qu'il est à bord, notamment en lui fournissant des vivres,
un logement, des soins médicaux et des installations sanitaires adéquats.
4.5.1 Norme. Il ne doit pas être demandé à des passagers clandestins de travailler à
bord du navire, sauf en cas de situation d’urgence ou pour ce qui est des tâches en
rapport avec leur logement à bord.
28
4.6.1 Norme. Les Gouvernements contractants doivent exiger des capitaines de
navires qu'ils s’efforcent par tous les moyens de déterminer l'identité du passager
clandestin, notamment sa nationalité/citoyenneté, ainsi que le port dans lequel il a
embarqué, et qu'ils notifient l'existence du passager clandestin et tous renseignements
pertinents aux pouvoirs publics du premier port d'escale prévu. Ces renseignements
doivent également être communiqués au propriétaire du navire, aux pouvoirs publics
du port d'embarquement, à l'État du pavillon et à tous les ports d'escale suivants, s'il y
a lieu.
4.7.1 Pratique recommandée. Les pouvoirs publics devraient notifier tous les cas
d'embarquement clandestin au Secrétaire général de l'Organisation maritime
internationale.
4.8 Norme. Les pouvoirs publics doivent demander instamment à tous les
propriétaires de navires qui exploitent des navires autorisés à battre leur pavillon de
donner pour instructions aux capitaines de ne pas modifier le voyage prévu pour tenter
de débarquer un passager clandestin découvert à bord du navire après que ce dernier a
quitté les eaux territoriales du pays dans lequel le passager clandestin a embarqué, à
moins:
- que les pouvoirs publics de l'État du port vers lequel le navire est dérouté aient
autorisé le débarquement du passager clandestin;
- que le rapatriement dans un autre pays ait été organisé, les documents voulus ayant
été établis et l'autorisation de débarquer ayant été donnée; ou
4.9 État dans lequel se trouve le premier port d'escale conformément au plan de
voyage
4.9.1 Norme. Les pouvoirs publics du pays dans lequel se trouve le premier port
d'escale prévu après la découverte d'un passager clandestin doivent décider si,
conformément à la législation nationale, ce passager clandestin peut être admis par
l'État dont ils relèvent.
29
4.9.2 Norme. Les pouvoirs publics du pays dans lequel se trouve le premier port
d'escale prévu après la découverte d'un passager clandestin doivent autoriser le
débarquement du passager clandestin lorsque celui-ci est en possession de documents
de voyage en cours de validité pour son retour, et que les pouvoirs publics se sont
assurés que des dispositions ont été ou seront prises dans les meilleurs délais pour son
rapatriement, toutes les conditions requises pour le transit étant remplies.
4.10.1 Norme. Lorsqu'un passager clandestin n’a pu être débarqué au premier port
d’escale prévu après sa découverte, les pouvoirs publics des ports d’escale suivants
doivent envisager son débarquement conformément aux normes 4.9.1, 4.9.2 et 4.9.3.
4.11 État dont le passager clandestin est ressortissant ou dans lequel il a le droit de
s'établir
4.11.2 Norme. Les pouvoirs publics doivent, si possible, aider à déterminer l’identité
et la nationalité/citoyenneté des passagers clandestins revendiquant qu’ils sont
ressortissants de l'État dont ils relèvent ou qu’ils ont le droit de s'établir dans cet État.
4.12.1 Norme. Les pouvoirs publics d'un État doivent, lorsqu’il a été établi d'une
manière qu'ils jugent satisfaisante, que des passagers clandestins sont montés à bord
d’un navire dans un port de cet État, accepter d’interroger ceux qui ont été renvoyés
de leur point de débarquement après y avoir été jugés non admissibles. Les pouvoirs
publics de l’État d’embarquement ne doivent pas renvoyer ces passagers clandestins
dans le pays où il a été établi précédemment qu’ils étaient non admissibles.
30
4.12.2 Norme. Les pouvoirs publics d'un État doivent, lorsqu’il a été établi d'une
manière qu'ils jugent satisfaisante, que des passagers clandestins potentiels sont
montés à bord d’un navire dans un port de cet État, accepter le débarquement des
passagers clandestins potentiels et des passagers clandestins qui ont été découverts à
bord du navire alors que ce dernier se trouvait encore dans les eaux territoriales de cet
État ou, si cela est prévu par la législation nationale dudit État, dans la zone relevant
de la juridiction de ses services d'immigration. Aucune sanction ne doit être imposée
au propriétaire du navire et aucune somme ne doit être exigée de lui pour couvrir les
frais de détention ou de renvoi.
4.12.3 Norme. Lorsqu’un passager clandestin potentiel n’a pas été débarqué au port
d’embarquement, il doit être traité comme un passager clandestin conformément aux
règles de la présente section.
4.13.1 Norme. Les pouvoirs publics de l’État du pavillon du navire doivent aider le
capitaine/propriétaire du navire ou l’autorité compétente des ports d’escale et leur
apporter leur collaboration pour :
4.14.2 Pratique recommandée. Les pouvoirs publics de l'État dans lequel le passager
clandestin a été débarqué devraient contacter les pouvoirs publics compétents aux
points de transit au cours du retour d'un passager clandestin afin de les informer de la
situation de celui-ci. De plus, les pouvoirs publics des pays traversés au cours du
retour devraient autoriser les passagers clandestins qui voyagent à la suite
d'instructions ou d'ordres de renvoi donnés par les pouvoirs publics du pays du port de
débarquement à transiter par leurs ports et aéroports, sous réserve que les visas
31
normalement exigés leur aient été accordés et compte tenu des exigences de la sûreté
nationale.
4.15.1 Pratique recommandée. Les pouvoirs publics de l'État dans lequel un passager
clandestin a été débarqué devraient normalement informer le propriétaire du navire à
bord duquel le passager clandestin a été découvert ou son représentant, dans la mesure
du possible dans la pratique, du montant des frais de détention et de retour du
passager clandestin, si le propriétaire du navire doit assumer ces frais. De plus, si les
frais doivent être assumés par le propriétaire du navire, les pouvoirs publics devraient
les maintenir au minimum, dans la mesure du possible et conformément à la
législation nationale.
32
APPENDICE 3
33
Première langue :
Parlée :
Lue :
Écrite :
Autres langues:
Parlées :
Lues :
Écrites :
Si le passager clandestin déclare être un réfugié ou un demandeur d'asile, ces renseignements doivent
être traités comme confidentiels dans la mesure nécessaire pour assurer sa sécurité.
Autres renseignements
1) Méthode d'embarquement, y compris autres personnes impliquées (par exemple
membres d'équipage, employés du port, etc.) en indiquant si le passager clandestin
était caché dans la cargaison/un conteneur ou à bord du navire :
Date(s) de l'interrogatoire :
34
Directives de l’Organisation Maritime Internationale (OMI)
NOTANT la résolution A.920 (22) intitulée "Examen des mesures de sécurité et des
procédures relatives au traitement des personnes secourues en mer",
35
MSC.155(78), est de garantir que dans tous les cas, un lieu sûr sera fourni dans un
délai raisonnable et d'imposer par ailleurs au Gouvernement contractant/à la Partie
responsable de la région de recherche et de sauvetage dans laquelle les survivants ont
été secourus la responsabilité de fournir un lieu sûr ou de veiller à ce qu'un lieu soit
fourni,
1. ADOPTE les Directives sur le traitement des personnes secourues en mer dont le
texte figure en annexe à la présente résolution;
4. PRIE le Secrétaire général de prendre les mesures voulues afin de poursuivre son
initiative interorganisations en informant le Comité de la sécurité maritime des faits
nouveaux intervenus, notamment en ce qui concerne les procédures destinées à
faciliter la fourniture d'un lieu sûr aux personnes en détresse en mer, afin que ce
dernier prenne les mesures qu'il jugera appropriées;
36
ANNEXE
DIRECTIVES SUR LE TRAITEMENT DES PERSONNES SECOURUES EN
MER
1 OBJET
1.1 Les présentes Directives ont pour objet de fournir des indications aux
Gouvernements 7 et aux capitaines de navires pour ce qui est des obligations qui leur
incombent sur le plan humanitaire et en vertu du droit international applicable en
matière de traitement des personnes secourues en mer.
2 GENÈSE DE LA QUESTION
• les navires qui ont récupéré des personnes en détresse en mer seraient
en mesure de conduire les survivants en lieu sûr, et
7
Chaque fois qu'il apparaît dans les présentes directives, le terme "Gouvernement" devrait être pris
dans le sens de Gouvernement contractant à la Convention internationale de 1974 pour la sauvegarde
de la vie humaine en mer (Convention SOLAS), telle que modifiée, ou de Partie à la Convention
internationale de 1979 sur la recherche et le sauvetage maritimes, telle que modifiée, respectivement.
37
2.2 Conformément à la résolution A.920(22), le Secrétaire général a porté la question
des personnes secourues en mer à l'attention d'un certain nombre d'institutions
spécialisées et de programmes compétents de l'Organisation des Nations Unies en
mettant l'accent sur la nécessité d'une approche coordonnée parmi les institutions de
l'Organisation des Nations Unies et en invitant les institutions compétentes à apporter
leur contribution dans le cadre de leur mandat respectif. Cet effort interinstitutionnels,
centré sur les responsabilités des États en matière de questions autres que le
sauvetage, telles que l'immigration et l'asile qui ne relèvent pas de la compétence de
l'OMI, est un complément essentiel des efforts déployés par l'OMI.
2.5 Comme l'a reconnu le MSC lorsqu'il a adopté les amendements, le nouveau
paragraphe 1-1 de la règle V/33 de la Convention SOLAS et le paragraphe 3.1.9 de
l'Annexe de la Convention internationale de 1979 sur la recherche et le sauvetage
maritimes, telle que modifiée, ont pour objet de garantir que dans tous les cas, un lieu
sûr sera fourni dans un délai raisonnable. La responsabilité de fournir un lieu sûr, ou
de veiller à ce qu'un lieu sûr soit fourni, incombe au Gouvernement responsable de la
région de recherche et de sauvetage dans laquelle les survivants ont été récupérés.
2.6 Toutefois, les circonstances peuvent dans chaque cas être différentes. Les
amendements confèrent au Gouvernement responsable la latitude nécessaire pour
traiter chaque situation au cas par cas tout en garantissant que les capitaines de navires
qui prêtent assistance sont dégagés de leur responsabilité dans un délai raisonnable et
avec le minimum d'impact sur le navire.
3 PRIORITÉS
38
3.1 Lorsque des navires prêtent assistance à des personnes qui sont en détresse en
mer, une coordination entre toutes les parties intéressées afin que toutes les priorités
ci-après soient respectées compte dûment tenu du contrôle des frontières, de la
souveraineté et des questions de sûreté conformément au droit international :
Sauvetage
Une prompte assistance fournie par les navires en mer est un élément essentiel
des services mondiaux de recherche et de sauvetage; cette assistance doit donc
rester une priorité absolue pour les capitaines de navires, les compagnies de
navigation et les États du pavillon.
Libérer les capitaines de leurs obligations après qu'ils ont prêté assistance à
des personnes
Les États du pavillon et les États côtiers devraient prendre des dispositions
efficaces pour prêter sans tarder leur concours aux capitaines et les libérer de
leurs obligations à l'égard des personnes récupérées en mer par des navires.
4.2 Chacun des volumes du Manuel IAMSAR est rédigé dans l'optique de fonctions
spécifiques du dispositif de recherche et de sauvetage et peut être utilisé comme
document autonome ou parallèlement à d'autres guides afin de donner une idée
complète du dispositif de recherche et de sauvetage.
4.4 Le volume II – Coordination des missions - est destiné à ceux qui planifient et
coordonnent les opérations et les exercices de recherche et de sauvetage; et
4.5 Le volume III – Moyens mobiles - est destiné à être emporté à bord des navires,
des aéronefs et des unités de sauvetage, pour aider à l'exécution des fonctions de
39
recherche, de sauvetage ou de coordination sur place ainsi que dans des aspects des
opérations de recherche et de sauvetage qui concernent leurs propres situations
d'urgence.
5 CAPITAINES DE NAVIRES
5.1 Les services de recherche et de sauvetage partout dans le monde sont tributaires
des navires en mer pour secourir les personnes en détresse. Il est impossible
d'organiser des services de recherche et de sauvetage reposant entièrement sur des
unités de sauvetage spécialisées à terre pour prêter assistance en temps voulu à toutes
les personnes en détresse en mer. Les capitaines de navires doivent s'acquitter de
certaines tâches afin d'assurer la sauvegarde de la vie humaine en mer, de préserver
l'intégrité des services mondiaux de recherche et de sauvetage dont ils font partie et de
satisfaire aux obligations qui leur incombent sur les plans humanitaire et juridique. À
cet égard, les capitaines de navires devraient :
.2 faire tout leur possible, en fonction des moyens et des limites à bord du
navire, pour traiter les survivants avec humanité et subvenir à leurs besoins
immédiats;
40
5.2 Afin de contribuer plus efficacement à la sauvegarde de la vie humaine en mer, les
navires sont instamment priés de participer au système de comptes rendus de navires
établis aux fins de faciliter les opérations de recherche et de sauvetage.
Responsabilités et préparation
6.2 Les gouvernements devraient veiller à ce que leurs RCC et unités de sauvetage
fonctionnent conformément aux normes et procédures du Manuel IAMSAR et que
tous les navires battant leur pavillon aient le volume III de ce manuel à bord.
6.3 Un navire ne devrait pas subir de retard indû, ni encourir de charge financière ou
d'autres difficultés après avoir prêté assistance à des personnes en mer; les États
côtiers devraient donc libérer le navire dès que possible.
6.5 Chaque RCC devrait avoir mis en place des plans et dispositifs efficaces, au
niveau de l'exécution des opérations (plans et accords interinstitutions ou
internationaux, le cas échéant) pour faire face à tous les types de situation de
recherche et de sauvetage. Ces plans et dispositifs devraient couvrir les incidents qui
se produisent dans la région de recherche et de sauvetage du RCC ainsi que ceux qui
se produisent en dehors de sa propre région, si nécessaire, jusqu'à ce que le RCC
responsable de la région dans laquelle l'assistance est fournie (voir le paragraphe 6.7)
ou un autre RCC mieux situé pour s'occuper de l'incident, accepte d'en prendre la
responsabilité. Ces plans et dispositifs devraient couvrir les modalités selon lesquelles
le RCC pourrait coordonner :
41
.4 les efforts qu'il déploie avec d'autres entités (telles que les services des
douanes et de l'immigration, ou le propriétaire du navire ou encore l'État du
pavillon), si des questions autres que la recherche et le sauvetage se présentent
pendant que les survivants sont à bord du navire prêtant assistance, concernant
la nationalité, le statut ou les circonstances des survivants; traiter rapidement
les questions de contrôle des frontières initial ou d'immigration afin de réduire
au minimum les retards qui pourraient avoir un impact négatif sur le navire
prêtant assistance, et notamment prendre des dispositions provisoires pour
accueillir les survivants en attendant que ces questions soient résolues.
6.8 Les gouvernements et le RCC responsable devraient tout mettre en oeuvre pour
réduire au minimum la durée du séjour des survivants à bord du navire prêtant
assistance.
6.9 Les autorités gouvernementales responsables devraient tout mettre en oeuvre pour
que les survivants qui se trouvent à bord du navire soient débarqués le plus
rapidement possible. Toutefois, le capitaine devrait savoir que, dans certains cas, la
coordination nécessaire peut entraîner des retards inévitables.
6.10 Le RCC devrait s'efforcer d'obtenir ce qui suit auprès du capitaine du navire
prêtant assistance :
.1 des renseignements sur les survivants, notamment leurs nom, âge, sexe, état
de santé et état médical apparents, ainsi que tous soins médicaux particuliers
dont ils pourraient avoir besoin;
42
.4 l'autonomie actuelle du navire prêtant assistance avec les personnes
supplémentaires à bord;
.7 toute aide dont le navire prêtant assistance pourrait avoir besoin pendant et
après l'opération de récupération; et
6.11 Parmi les problèmes en matière de santé et de sécurité qui peuvent se poser à
bord d'un navire qui a récupéré des personnes en détresse figurent l'insuffisance de
matériel de sauvetage, d'eau, de provisions, de soins médicaux et de locaux de
passagers pour le nombre de personnes à bord, ainsi que la sécurité de l'équipage et
des passagers si des personnes à bord devenaient agressives ou violentes. Dans
certains cas, il pourrait être prudent que le RCC organise la visite du navire prêtant
assistance par des membres du personnel SAR ou d'autres personnes aux fins de
mieux évaluer la situation à bord, d'apporter de l'aide pour subvenir aux besoins à
bord ou d'assurer la sécurité et la sûreté du débarquement des survivants.
Lieu sûr
6.12 Un lieu sûr (tel que mentionné au paragraphe 1.3.2 de l'annexe de la Convention
de 1979 sur la recherche et le sauvetage) est un emplacement où les opérations de
sauvetage sont censés prendre fin. C'est aussi un endroit où la vie des survivants n'est
plus menacée et où l'on peut subvenir à leurs besoins fondamentaux (tels que des
vivres, un abri et des soins médicaux). De plus, c'est un endroit à partir duquel peut
s'organiser le transport des survivants vers leur prochaine destination ou leur
destination finale.
6.13 Un navire prêtant assistance ne devrait pas être considéré comme un lieu sûr, du
seul fait que les survivants, une fois qu'ils se trouvent à bord du navire, ne sont plus en
danger immédiat. Il se peut qu'un navire prêtant assistance ne dispose pas des
installations et du matériel appropriés pour accueillir des personnes supplémentaires à
bord sans mettre sa propre sécurité en péril ou pour s'occuper correctement des
survivants. Même si le navire a la possibilité d'héberger les survivants en toute
sécurité et peut faire office de lieu sûr provisoire, on devrait le dégager de cette
responsabilité dès que d'autres dispositions peuvent être prises.
6.14 Un lieu sûr peut être à terre ou à bord d'une unité de sauvetage ou d'une autre
embarcation ou installation appropriée en mer pouvant être utilisée comme lieu sûr
jusqu'à ce que les survivants soient débarqués pour aller vers leur prochaine
destination.
6.15 Les Conventions, telles que modifiées, indiquent que la conduite en lieu sûr
devrait tenir compte des circonstances particulières à chaque cas. Celles-ci peuvent
43
comprendre certains facteurs tels que la situation à bord du navire prêtant assistance,
les conditions sur place, la nécessité de soins médicaux et la disponibilité d'unités de
transport ou d'autres unités de sauvetage. Du fait de l'unicité de chaque cas, le choix
d'un lieu sûr peut être tributaire de toutes sortes de facteurs importants.
6.16 Les Gouvernements devraient coopérer entre eux pour fournir des lieux sûrs
appropriés aux survivants, après avoir examiné les facteurs et risques pertinents.
6.20 Toutes les opérations et procédures, telles que le filtrage et l'évaluation du statut
des personnes secourues, qui vont au-delà de l'assistance fournie aux personnes en
détresse, ne devraient pas gêner la prestation d'assistance ou retarder indûment le
débarquement des survivants qui sont à bord du ou des navires prêtant assistance.
6.21 Bien que les questions autres que le sauvetage, qui ont trait aux demandeurs
d'asile, aux réfugiés et au statut de migrant, ne relèvent pas de la compétence de l'OMI
et sortent du cadre des Conventions SOLAS et SAR, les gouvernements devraient être
conscients de l'assistance que les organisations internationales ou les autorités d'autres
pays pourraient fournir en de telles circonstances; ils devraient pouvoir les contacter
rapidement et fournir toutes les instructions dont leurs RCC pourraient avoir besoin à
cet égard, y compris la procédure à suivre pour alerter les autorités nationales
appropriées et les mettre à contribution. Les États devraient veiller à ce que leurs
mécanismes d'action soient suffisamment souples pour englober toute la gamme de
responsabilités qui leur incombent.
44
6.22 Les autorités responsables de ces questions peuvent demander que les RCC
obtiennent certains renseignements auprès du navire prêtant assistance au sujet d'un
navire ou d'une autre embarcation en détresse, ou certains renseignements sur les
personnes secourues. Les autorités nationales concernées devraient également être
conscientes de ce dont elles ont besoin pour coopérer avec le RCC (notamment en ce
qui concerne la prise de contact avec les navires) et réagir de toute urgence lors de
situations mettant en cause des personnes secourues qui sont à bord de navires.
Appendice
QUELQUES OBSERVATIONS SUR LA RÉGLEMENTATION
INTERNATIONALE PERTINENTE
45
également un lieu à partir duquel peut s'organiser le transport des survivants vers leur
prochaine destination ou leur destination finale.
4 La règle V/33.1 de la Convention SOLAS dispose que "le capitaine d'un navire en
mer qui est en mesure de prêter assistance et qui reçoit, de quelque source que ce soit,
des renseignements indiquant que des personnes se trouvent en détresse en mer, est
tenu de se porter avec toute la célérité voulue à leur secours en les informant ou en
informant le service de recherche et de sauvetage de ce fait, si possible." D'autres
instruments internationaux contiennent des obligations équivalentes. Aucune des
dispositions du présent texte n'est censée modifier ces obligations. Le respect de ces
obligations est essentiel si l'on veut préserver l'intégrité des services de recherche et
de sauvetage. L'article IV de la Convention SOLAS (cas de force majeure) protège le
capitaine dans la mesure où la présence de personnes à bord du navire par raison de
force majeure ou par suite de l'obligation qui incombe au capitaine de transporter soit
des naufragés, soit d'autres personnes, ne doit pas être utilisée comme critère pour
vérifier l'application au navire des dispositions de la Convention. Dans la règle 7 du
chapitre V, la Convention SOLAS aborde également la question de la responsabilité
des Gouvernements en matière d'organisation des services de sauvetage.
5 En tant que principe général du droit international, la souveraineté d'un État autorise
celui-ci à surveiller ses frontières, exclure les étrangers de son territoire et promulguer
des lois qui régissent l'entrée des étrangers sur son territoire. La souveraineté d'un État
s'étend, au-delà de son territoire et de ses eaux intérieures, à la mer territoriale, sous
réserve des dispositions de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et
d'autres règles du droit international. En outre, aux termes de l'article 21 de la
Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, l'État côtier peut adopter des lois
et règlements relatifs au passage inoffensif dans sa mer territoriale pour prévenir,
entre autres, les infractions aux lois d'immigration de l'État côtier.
46
sur les frontières des territoires où sa vie ou sa liberté serait menacée en raison de sa
race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social
ou de ses opinions politiques. D'autres textes de droit international contiennent
également une défense d'expulsion et de refoulement vers un lieu où il y a des raisons
sérieuses de penser que la personne risque d'être soumise à la torture.
47
Résolution A.920(22)
Adoptée le 29 novembre 2001
L'ASSEMBLÉE,
SOUHAITANT garantir que la vie des personnes se trouvant à bord des navires, y
compris les petites embarcations, qu'ils fassent route ou soient au mouillage, sera
sauvegardée à tout moment jusqu'à ce que celles-ci soient amenées en lieu sûr,
48
a) la résolution A.773(18) sur le renforcement de la sauvegarde de la vie
humaine en mer par le biais de la prévention et de l'élimination des pratiques
dangereuses liées au transport clandestin de personnes à bord de navires;
AFFIRMANT que les questions qui ne sont pas réglementées par les conventions
internationales susmentionnées devraient continuer d'être régies, entre autres, par les
règles et principes du droit international coutumier,
- les navires qui ont récupéré des personnes en détresse en mer soient en
mesure d'amener les survivants en lieu sûr, et
49
2. PRIE AUSSI les Comités susmentionnés, lorsqu'ils prendront les mesures
demandées au paragraphe 1 du dispositif, de tenir compte des règles et principes du
droit international général relatifs à l'obligation de prêter assistance aux personnes en
détresse en mer et de voir si une codification et un développement progressif de ces
règles et principes pourraient être nécessaires;
50
MESURES INTÉRIMAIRES VISANT LA LUTTE CONTRE
LES PRATIQUES DANGEREUSES LIÉES AU TRAFIC
OU AU TRANSPORT DE MIGRANTS PAR MER
51
ANNEXE
Définitions
2.1 "Navire" désigne tout type d'engin aquatique, y compris un engin sans tirant d'eau
et un hydravion, utilisé ou capable d'être utilisé comme moyen de transport sur l'eau, à
l'exception d'un navire de guerre, d'un navire de guerre auxiliaire ou autre navire
appartenant à un gouvernement ou exploité par lui, tant qu'il est utilisé exclusivement
pour un service public non commercial;
2.3 "pratiques dangereuses" désigne toute pratique qui consiste à exploiter un navire :
.2 qui n'est pas doté des effectifs de l'équipement ou du permis appropriés, aux
fins du transport de passagers pour des voyages internationaux, et présente
ainsi un danger grave pour la vie ou la santé des personnes à bord, y compris
les conditions d'embarquement et de débarquement.
Objet
52
devraient prendre des mesures en matière de sécurité maritime, conformément au
droit interne et international, pour éliminer ces pratiques dangereuses liées au trafic ou
au transport de migrants par mer, y compris :
Coopération
53
9 Les États devraient envisager de conclure des accords bilatéraux ou régionaux
visant à faciliter la coopération en vue de l'application de mesures appropriées, utiles
et efficaces pour prévenir et réprimer les pratiques dangereuses liées au trafic ou au
transport de migrants par mer.
Mesures et procédures
.3 s'il trouve des preuves que le navire se livre à des pratiques dangereuses,
prendre, à l'égard du navire, des personnes et de la cargaison à bord, des
mesures appropriées ainsi que l'État du pavillon l'a autorisé à le faire. Un État
qui a pris des mesures conformément au présent paragraphe devrait
promptement informer l'État du pavillon concerné des résultats de ces
mesures.
54
14 Un État devrait répondre sans retard à une demande que lui adresse un autre
État en vue de déterminer si un navire qui se prévaut de l'immatriculation sur son
registre ou qui bat son pavillon y est habilité, ainsi qu'à toute demande d'autorisation
présentée en application du paragraphe 12.
17 Lorsqu'il existe des preuves qu'un navire se livre à des pratiques dangereuses
liées au trafic et au transport de migrants par mer, les États qui prennent des mesures
en application des paragraphes 12 ou 16 devraient :
55
effectuées pour s'assurer que le navire sera utilisé pour le service spécifié dans les
certificats délivrés conformément au chapitre I de la Convention SOLAS de 1974.
21 Chaque État devrait désigner l'autorité ou, le cas échéant, les autorités
habilitées à recevoir des rapports sur les pratiques dangereuses et à répondre aux
demandes d'assistance, aux demandes de confirmation de l'immatriculation sur son
registre ou du droit de battre son pavillon, ainsi qu'aux demandes d'autorisation en vue
de la prise de mesures appropriées.
22 Nonobstant le paragraphe 20, les navires qui prêtent une assistance à des
personnes en détresse en mer, conformément au droit international de la mer, y
compris la règle V/10 de la Convention SOLAS, et les navires qui prêtent une
assistance conformément à la présente circulaire ne devraient pas être considérés
comme se livrant à des pratiques dangereuses liées au trafic ou au transport de
migrants par mer.
Rapports
56
APPENDICE
Description:______________________________________________________________
________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
Type de propulsion/puissance :___________________Jauge brute :__________________
Propriétaire/affréteur:______________________________________________________
________________________________________________________________________
Brève description de l'incident et des mesures prises (y compris date/heure selon qu'il
convient):________________________________________________________________
________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
Autres observations et recommandations (le cas échéant):__________________________
________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
Autorité maritime:_________________________________________________________
57
RÉSOLUTION A.871(20)
adoptée le 27 novembre 1997
DIRECTIVES SUR LE PARTAGE DES RESPONSABILITÉS POUR GARANTIR
LE RÈGLEMENT SATISFAISANT DES CAS D'EMBARQUEMENT
CLANDESTIN
L'ASSEMBLÉE,
RAPPELANT que la Convention internationale de 1957 sur les passagers clandestins, qui
visait à mettre en place un régime acceptable à l'échelon international permettant de régler
le problème des passagers clandestins, n'est pas encore entrée en vigueur,
TENANT COMPTE du fait que certains passagers clandestins peuvent être des
demandeurs d'asile et des réfugiés, qui devraient de ce fait avoir droit aux procédures
pertinentes, telles celles prévues par les instruments internationaux et textes législatifs
nationaux,
CONSCIENTE des difficultés que les Gouvernements Membres éprouvent à accepter des
passagers clandestins en vue de les interroger en attendant leur rapatriement et à autoriser
les navires concernés à appareiller,
CONVENANT que l'existence de telles directives ne devrait en aucun cas être considérée
comme une excuse ou un encouragement pour ce qui concerne l'embarquement clandestin
et d'autres migrations illégales, et ne devrait pas porter préjudice aux efforts visant à
58
combattre les problèmes distincts du transport clandestin de personnes ou du trafic
humain,
ESTIMANT qu'une étroite coopération entre tous les services publics et personnes
concernés est actuellement la meilleure manière de régler les cas d'embarquement
clandestin,
ESTIMANT EN OUTRE que, dans des circonstances normales, les passagers clandestins
devraient, grâce à cette coopération, être débarqués et renvoyés dans le pays dont ils
possèdent la nationalité/citoyenneté, au port d'embarquement ou dans tout autre pays qui
les accepterait,
TOUT EN ENGAGEANT VIVEMENT les services publics, les autorités portuaires, les
armateurs et les capitaines à prendre toutes les précautions possibles, dans une mesure
raisonnable, pour empêcher les passagers clandestins d'accéder aux navires,
1. ADOPTE les Directives sur le partage des responsabilités pour garantir le règlement
satisfaisant des cas d'embarquement clandestin, dont le texte figure en annexe à la
présente résolution;
59
ANNEXE
DIRECTIVES SUR LE PARTAGE DES RESPONSABILITÉS POUR GARANTIR
LE RÈGLEMENT SATISFAISANT DES CAS D'EMBARQUEMENT
CLANDESTIN
2 Aux fins des Directives, on entend par passager clandestin une personne qui
est cachée à bord d'un navire, ou cachée dans la cargaison chargée ultérieurement à
bord du navire, sans le consentement du propriétaire ou du capitaine du navire, ou de
toute autre personne responsable, et qui est découverte à bord après que le navire a
quitté le port, et est signalée comme passager clandestin par le capitaine aux autorités
compétentes.
3 Il est difficile de régler les problèmes posés par les passagers clandestins en
raison des divergences entre les législations nationales des divers pays qui pourraient
être mis en cause, à savoir le pays d'embarquement, celui de débarquement, l'État dont
le navire bat le pavillon, le pays dont le passager clandestin semble ou prétend
posséder la nationalité/citoyenneté ou dont il possède effectivement la
nationalité/citoyenneté et les pays par lesquels il doit transiter lors de son
rapatriement.
8
Y compris toute personne ou partie agissant au nom du propriétaire du navire.
9
Il convient de se reporter aux dispositions de la Convention des Nations Unies de 1951 et au
Protocole du 31 janvier 1967 relatifs au statut des réfugiés.
60
.4 Les propriétaires de navires et leurs représentants locaux, les capitaines, les
autorités portuaires et les administrations nationales devraient avoir mis en
place un dispositif de sûreté qui, dans la mesure où cela est possible en
pratique, empêchera les candidats à l'embarquement clandestin de monter à
bord d'un navire ou, à défaut, permettra de les découvrir avant que le navire
n'arrive au port. Si la législation nationale le permet, les autorités nationales
devraient envisager de poursuivre les passagers clandestins qui ont porté
atteinte à la propriété de la compagnie de navigation ou à la cargaison ou qui
leur ont causé des dommages.
.5 Toutes les parties devraient être conscientes du fait qu'une fouille adéquate
peut minimiser le risque d'avoir à régler un cas d'embarquement clandestin et
peut également sauver la vie d'un passager clandestin qui pourrait, par
exemple, se cacher dans un endroit devant par la suite être scellé et/ou traité
avec des substances chimiques.
.8 Tout devrait être mis en oeuvre pour éviter qu'un passager clandestin soit
retenu indéfiniment à bord d'un navire. Dans ce contexte, les pays devraient
organiser le renvoi d'un passager clandestin dans un pays approprié en
coopération avec le propriétaire du navire.
.1 Le capitaine
.1.1 s'efforcer par tous les moyens de déterminer sans attendre dans quel port
le passager clandestin a embarqué;
.1.3 établir une déclaration contenant tous les renseignements utiles sur le
passager clandestin, comme spécifié dans le document type joint en annexe
aux présentes Directives, en vue de la présenter aux autorités compétentes;
61
.1.4 notifier l'existence d'un passager clandestin et tous renseignements
pertinents au propriétaire de navire ainsi qu'aux autorités compétentes du port
d'embarquement, du port d'escale suivant et de l'État du pavillon;
.2.2 exécuter tout ordre de renvoi qui pourrait être donné par les autorités
nationales compétentes du port de débarquement.
.3.2.2 les autorités nationales estiment que des mesures ont bien été
prises et seront appliquées pour renvoyer ou rapatrier rapidement le
passager clandestin par d'autres moyens, (éventuellement aux frais du
propriétaire du navire ou de ses agents), ou
62
.3.2.3 la présence à bord d'un passager clandestin risque de
compromettre la sécurité de l'exploitation du navire;
63
.4.2 accepter, dans les circonstances normales, d'interroger un passager
clandestin réexpédié lorsque le port où il a embarqué est identifié à la
satisfaction des autorités du pays qui l'a reçu;
.6.1 être prêt, si cela est possible dans la pratique, à aider le capitaine/le
propriétaire du navire ou l'autorité compétente du port de débarquement à
identifier le passager clandestin et à déterminer sa nationalité/citoyenneté;
64
APPENDICE
RENSEIGNEMENTS CONCERNANT LE PASSAGER CLANDESTIN
65
Délivré par :
Numéro du passeport provisoire :
Date de délivrance :
Lieu de délivrance :
Date d'expiration :
Délivré par :
Domicile :
Ville d'origine :
Pays dans lequel le passager clandestin est domicilié :
Profession(s) :
Employeur(s) : [noms et adresses]
Adresse dans le pays où a eu lieu l'embarquement :
Taille (cm) :
Poids (kg) :
Teint :
Couleur des yeux :
Couleur des cheveux :
Forme de la tête/du visage :
Caractéristiques ou signes particuliers : [par exemple cicatrices, tatouages, etc.]
Première langue : parlée lue écrite
Autres langues : parlées lues écrites
Situation de famille :
Nom du conjoint :
Nationalité du conjoint :
Adresse du conjoint :
Nom des parents :
Nationalité des parents :
Adresse des parents :
AUTRES RENSEIGNEMENTS
Méthode d'embarquement, y compris autres personnes impliquées (par exemple,
membres d'équipage,
employés du port, etc.) en indiquant si le passager clandestin était caché dans la
cargaison/un conteneur ou à
bord du navire :
Inventaire des possessions du passager clandestin :
A-t-on aidé le passager clandestin à monter à bord du navire ou a-t-il reçu l'aide d'un
membre de l'équipage ?
Dans l'affirmative, cette aide a-t-elle été rétribuée ?
Autres renseignements (par exemple, nom et adresse de collègues, du chef de
collectivité, par exemple maire,
chef de tribu, de personnes pouvant être contactées dans d'autres parties du globe) :
Déclaration faite par le passager clandestin :
Déclaration faite par le capitaine (y compris toutes observations sur la crédibilité des
renseignements fournis
par le passager clandestin) :
Date(s) de l'interrogatoire :
Signature du passager clandestin : Signature du capitaine :
Date : Date :
________
66
DROIT INTERNATIONAL
RELATIF AUX REFUGIES
67
Convention relative au statut des réfugiés, 1951
Adoptée le 28 juillet 1951
Entrée en vigueur le 22 avril 1954
La Convention de 1951 définit la notion de réfugié, et détaille les droits des réfugiés
dans les pays d’accueil. Parmi ces droits, le plus important est le droit d’être protégé
contre le refoulement. La convention contraint en outre les Etats parties à coopérer
avec l’UNHCR. Son protocole de 1967 abroge les limites temporelles et
géographiques de la Convention.
….
1. Les Etats contractants n'appliqueront pas de sanctions pénales, du fait de leur entrée
ou de leur séjour irréguliers, aux réfugiés qui, arrivant directement du territoire où leur
vie ou leur liberté était menacée au sens prévu par l'article premier, entrent ou se
trouvent sur leur territoire sans autorisation, sous la réserve qu'ils se présentent sans
délai aux autorités et leur exposent des raisons reconnues valables de leur entrée ou
présence irrégulières.
68
Article 33 - Défense d'expulsion et de refoulement
69
Convention de l'OUA régissant les aspects propres aux problèmes de réfugiés en
Afrique
Adoptée le 10 septembre 1969
Entrée en vigueur le 20 juin 1974
3. Dans le cas d'une personne qui a plusieurs nationalités, l'expression "du pays dont
elle a la nationalité" vise chacun des pays dont cette personne a la nationalité; on ne
considère pas qu'une personne ne jouit pas de la protection du pays dont elle a la
nationalité si, sans raisons valables, fondées sur une crainte justifiée, elle ne se
réclame pas de la protection de l'un des pays dont elle a la nationalité.
(…)
Article 2 - Asile
1. Les Etats membres de l'OUA s'engagent à faire tout ce qui est en leur pouvoir, dans
le cadre de leurs législations respectives, pour accueillir les réfugiés, et assurer
l'établissement de ceux d'entre eux qui, pour des raisons sérieuses, ne peuvent ou ne
veulent pas retourner dans leurs pays d'origine ou dans celui dont ils ont la nationalité.
3. Nul ne peut être soumis par un Etat membre à des mesures telles que le refus
d'admission à la frontière, le refoulement ou l'expulsion qui l'obligeraient à retourner
ou à demeurer dans un territoire où sa vie, son intégrité corporelle ou sa liberté
seraient menacées pour les raisons énumérées à l'article 1, paragraphes 1 et 2.
70
d'asile aux réfugiés, cet Etat membre pourra lancer un appel aux autres Etats
membres, tant directement que par l'intermédiaire de l'OUA; et les autres Etats
membres, dans un esprit de solidarité africaine et de coopération internationale,
prendront les mesures appropriées pour alléger le fardeau dudit Etat membre
accordant le droit d'asile.
5. Tout réfugié qui n'a pas reçu le droit de résider dans un quelconque pays d'asile
pourra être admis temporairement dans le premier pays d'asile où il s'est présenté
comme réfugié en attendant que les dispositions soient prises pour sa réinstallation
conformément à l'alinéa précédent.
6. Pour des raisons de sécurité, les Etats d'asile devront, dans toute la mesure du
possible, installer les réfugiés à une distance raisonnable de la frontière de leur pays
d'origine.
(…)
Article 8 - Collaboration avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les
Réfugiés
1. Les Etats membres collaboreront avec le Haut Commissariat des Nations Unies
pour les Réfugiés.
(…)
71
Conclusion adoptée par le Comité exécutif en matière de protection
internationale
Le Comité exécutif,
Prenant acte du débat sur les mesures d'interception au sein du Comité permanent 11
ainsi que dans le contexte des Consultations mondiales sur la protection
internationale 12,
Reconnaissant que les Etats ont un intérêt légitime à exercer un contrôle sur les
migrations irrégulières et à assurer la sûreté et la sécurité des transports aériens et
maritimes, et le droit de le faire par le biais de différentes mesures,
Notant les clauses dérogatoires contenues dans chacun des protocoles 14 ainsi que la
référence à la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, son Protocole de
1967 et le principe du non-refoulement,
10
http://www.unhcr.fr/cgi-bin/texis/vtx/excom/opendoc.htm?tbl=EXCOM&page=home&id=3f9640fe4
11
EC/50/SC/CRP.17, 9 juin 2000
12
EC/GC/01/13, 31 mai 2001, Ateliers régionaux à Ottawa au Canada et à Macao
13
La Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée, 2000, et ses
protocoles supplémentaires contre le trafic illicite de migrants par air, terre et mer et visant à prévenir,
réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants.
14
Article 19 du Protocole contre le trafic illicite de migrants par air, terre et mer et article 14 du
Protocole visant à prévenir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants.
72
droit maritime international 15, rappelant également les conclusions du Comité
exécutif pertinentes dans le contexte des besoins spécifiques des demandeurs d'asile
en détresse en mer 16, et affirmant que les réponses des navires à des appels de détresse
en mer ne constituent pas des interceptions,
Reconnaissant également que les Etats ont des obligations internationales touchant à
la sécurité des transports civils aériens et que les personnes dont l'identité est
inconnue représentent une menace potentielle à la sécurité du transport aérien, comme
l'indiquent de nombreux instruments du système codifié du droit international de
l'aviation, 17
lorsque dans les cas ci-dessus les personnes sont dépourvues des documents
nécessaires ou n'ont pas obtenu l'autorisation valable d'entrer sur le territoire, et
lorsque ces mesures servent également à protéger la vie et la sécurité des voyageurs et
des personnes introduites ou transportées de façon clandestine,
a) Recommande que les mesures d'interception soient guidées par les considérations
suivantes afin d'assurer le traitement adéquat des demandeurs d'asile et des réfugiés
parmi les personnes interceptées ;
15
Y compris, entre autres, la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, la Convention
internationale pour la sécurité de la vie en mer de 1974, telle qu'amendée, et la Convention
internationale sur la recherche et le sauvetage en mer de 1979, telle qu'amendée.
16
En particulier No. 15 (XXX), No. 20 (XXXI), No. 23 (XXXII), No. 26 (XXXIII), No. 31 (XXXIV),
No. 34 (XXXV) et No. 38 (XXXVI)
17
Y compris, entre autres, le Protocole pour la suppression des actes illicites de violence dans les
aéroports servant à l'aviation civile, la Convention pour la répression d'actes illicites dirigés contre la
sécurité de l'aviation civile, la Convention pour la répression de la capture illicite d'aéronefs et la
Convention sur les délits et certains autres actes commis à bord d'aéronefs.
73
mesures d'interception pour sauvegarder et protéger le droit à la vie et le droit
de ne pas être victime de torture ou de tout autre traitement ou châtiment cruel,
inhumain ou dégradant des personnes interceptées ;
iii. Les mesures d'interception devraient tenir compte de la différence
fondamentale, en vertu du droit international, entre ceux qui recherchent et
requièrent une protection internationale et ceux qui peuvent se prévaloir de la
protection du pays dont ils sont nationaux ou d'un autre pays ;
iv. Les mesures d'interception ne devraient pas entraîner l'impossibilité pour les
réfugiés et les demandeurs d'asile d'avoir accès à la protection internationale
ou aboutir au renvoi direct ou indirect de ceux qui ont besoin d'une protection
internationale vers les frontières de territoires, soit où leur vie ou leur liberté
pourrait être menacée, pour l'une des raisons invoquées dans la Convention,
soit où ils ont d'autres motifs de revendiquer une protection en vertu du droit
international. Les personnes interceptées dont on estime qu'elles ont besoin de
protection internationale devraient avoir accès aux solutions durables ;
v. Les besoins spécifiques des femmes et des enfants ainsi que d'autres personnes
vulnérables devraient être couverts en priorité ;
vi. Les demandeurs d'asile et les réfugiés interceptés ne devraient pas pouvoir être
traduits en justice en vertu du Protocole contre le trafic illicite du fait d'avoir
été l'objet d'une conduite consignée dans l'article 6 du Protocole et toute
personne interceptée ne devrait pas encourir de sanction pour entrée ou
présence illégale sur le territoire d'un Etat dans les cas où les termes de l'article
31 de la Convention de 1951 sont respectés ;
vii. Les personnes interceptées dont on estime qu'elles n'ont pas besoin de
protection internationale, ou qui ne la réclament pas, devraient être renvoyées
rapidement dans leurs pays d'origine respectifs ou tout autre pays où elles ont
établi leur résidence habituelle ou dont elles ont la nationalité et les Etats sont
encouragés à coopérer afin de faciliter ce processus 18;
viii. Toutes les personnes, y compris les fonctionnaires d'un Etat, et les employés
d'une société commerciale, procédant à l'interception devraient recevoir une
formation spécialisée, y compris les moyens de diriger les personnes
interceptées exprimant un besoin de protection internationale vers les autorités
compétentes de l'Etat où l'interception a eu lieu ou, le cas échéant, vers le
HCR;
c) Encourage les Etats à examiner plus avant les mesures d'interception, y compris
leur impact sur les autres pays afin de veiller à ce qu'elles n'interfèrent pas avec les
obligations en vertu du droit international.
18
Voir la conclusion sur le retour de personnes dont on estime qu'elles n'ont pas besoin de protection
internationale. (A/AC.96/987, par. 21).
74
Passagers clandestins en quête d'asile
No. 53 - 1988 19
Le Comité exécutif,
Reconnaissant que les passagers clandestins en quête d'asile se trouvent souvent dans
une situation particulièrement précaire, où ils ont besoin d'une protection
internationale et de solutions durables;
Rappelant sa Conclusion No. 15 (XXX) concernant les réfugiés sans pays d'asile,
adoptée à la trentième session du Comité exécutif;
Rappelant la nécessité d'accorder l'attention qu'il se doit aux besoins des passagers
clandestins en quête d'asile, y compris d'aménager leur débarquement, de déterminer
leur statut de réfugié et, si besoin est, de leur offrir une solution durable;
Recommande que les Etats et le HCR prennent en considération les lignes directrices
suivantes lorsqu'ils ont affaire à des cas réels de passagers clandestins en quête d'asile;
19
http://www.unhcr.fr/cgi-
bin/texis/vtx/excom/opendoc.htm?tbl=EXCOM&page=home&id=3ae68c548
75
Problèmes liés au sauvetage des personnes en quête d'asile en détresse en mer
No. 23 - 1981 20
Le Comité exécutif
A adopter les conclusions ci-après sur les problèmes liés au sauvetage des personnes en
quête d'asile en détresse en mer:
1. Il est rappelé que les capitaines de navires ont l'obligation fondamentale, en droit
international, de porter secours à toute personne en détresse en mer, y compris aux
personnes en quête d'asile, et de leur prêter toute l'assistance voulue. Les Etats maritimes
devraient prendre toutes mesures appropriées pour que les capitaines de navires respectent
strictement cette obligation.
2. Le sauvetage des personnes en quête d'asile en détresse en mer a été facilité par la
bonne volonté dont ont fait preuve les Etats du pavillon des navires de sauvetage pour
donner les garanties de réinstallation requises par certains Etats côtiers comme condition
préalable au débarquement. Il l'a aussi été par l'accord conclu entre ces Etats et d'autres
Etats en vue de contribuer dans le cadre du plan DISERO à un fonds commun de
garanties de réinstallation. Tous les pays devraient continuer à offrir des solutions
durables pour la réinstallation des personnes en quête d'asile sauvées en mer.
3. Conformément à la pratique établie au niveau international, qui est étayée par les
instruments internationaux pertinents, les personnes sauvées en mer devraient
normalement être débarquées au premier port d'escale. Cette pratique devrait également
être appliquée aux personnes en quête d'asile sauvées en mer. En cas d'afflux massif de
personnes en quête d'asile, ces personnes devraient toujours se voir accorder refuge, au
moins temporairement. Les Etats devraient contribuer à faciliter leur débarquement en
accordant des possibilités de réinstallation au nom des principes de la solidarité
internationale et du partage des charges.
20
http://www.unhcr.fr/cgi-bin/texis/vtx/excom/opendoc.htm?tbl=EXCOM&id=3ae68c446f
76
Protection en mer des personnes en quête d'asile
No. 20 - 1980 21
Le Comité exécutif,
a) A noté avec une grave préoccupation le fait que des réfugiés et des personnes
en quête d'asile continuent d'être victimes d'attaques criminelles dans différentes
régions du monde, y compris d'attaques militaires dirigées contre des camps de
réfugiés et des personnes en mer en quête d'asile;
d) A souligné qu'il était souhaitable que les gouvernements prennent les mesures
suivantes pour empêcher la répétition de ces actes criminels:
21
http://www.unhcr.fr/cgi-bin/texis/vtx/excom/opendoc.htm?tbl=EXCOM&id=3ae68c5a2c
77
pour intensifier l'effort visant à protéger les réfugiés qui sont victimes d'actes de
violence, en particulier les réfugiés se trouvant en mer.
78
Réfugiés sans pays d'asile
No. 15 - 1979 22
Le Comité exécutif,
Principes généraux
a) Les Etats doivent tout mettre en œuvre pour accorder l'asile aux personnes qui
le demandent de bonne foi;
b) Toute mesure par laquelle un réfugié est obligé de regagner un pays ou par
laquelle il est renvoyé dans un pays où il a des raisons de craindre la persécution
constitue une violation grave du principe reconnu du non-refoulement;
c) Tous les Etats côtiers ont l'obligation humanitaire de permettre aux navires en
détresse de chercher refuge dans leurs eaux et d'accorder l'asile ou tout au moins un
refuge provisoire aux personnes à bord qui souhaitent chercher asile;
d) Les décisions des Etats touchant l'octroi de l'asile sont prises sans
discrimination fondée sur la race, la religion, l'opinion politique, la nationalité ou le
pays d'origine;
22
http://www.unhcr.fr/cgi-bin/texis/vtx/excom/opendoc.htm?tbl=EXCOM&id=3ae68c46c
79
Cas des personnes cherchant asile à titre individuel
h) Un effort doit être fait, par l'adoption de critères communs, pour résoudre le
problème de l'identification du pays responsable de l'examen d'une demande d'asile.
En élaborant ces critères, il convient d'observer les principes ci-après:
i) Les critères doivent permettre de déterminer de manière positive le
pays auquel il incombe d'examiner la demande d'asile et aux autorités duquel la
personne en quête d'asile doit pouvoir s'adresser;
ii) Les critères doivent être propres à éviter les risques de désaccord entre
Etats sur le point de savoir auquel d'entre eux il incombe d'examiner la demande
d'asile et doivent tenir compte de la durée de tout séjour de la personne en quête
d'asile dans d'autres pays et de la nature de ce séjour;
iii) Il convient de tenir compte, dans toute la mesure possible, des
intentions de l'intéressé touchant le pays où il souhaite demander asile;
iv) Il convient de tenir compte du principe que 1'asile ne doit pas être
refusé uniquement pour le motif qu'il aurait pu être demandé à un autre Etat.
Cependant, s'il apparaît qu'une personne, avant de solliciter l'asile, a déjà établi des
liens ou entretenu des rapports étroits avec un autre Etat, il peut lui être demandé, s'il
semble raisonnable et équitable de le faire, d'adresser d'abord sa demande d'asile à cet
Etat;
v) L'établissement des critères doit s'accompagner de dispositions
prévoyant des consultations régulières entre les gouvernements intéressés en vue de
l'examen des cas pour lesquels il n'a pas été trouvé de solution, ainsi que, le cas
échéant, des consultations avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les
réfugiés;
vi) Les accords prévoyant le renvoi par les Etats des personnes venues
d'un autre Etat contractant et ayant pénétré irrégulièrement sur leur territoire seront
appliqués aux personnes en quête d'asile compte dûment tenu de leur situation
particulière;
i) Un délai limite peut être imposé aux personnes en quête d`asile pour
soumettre leur demande, mais l'inobservation de cette condition ou de toute autre
formalité ne doit pas avoir pour conséquence le refus d'examen de la demande;
k) Lorsqu'un réfugié qui a déjà obtenu l'asile dans un pays demande l'asile dans
un autre pays en invoquant le motif qu'il a des raisons impérieuses de quitter le pays
d'asile où il se trouve parce qu'il craint la persécution ou parce que sa sécurité
personnelle ou sa liberté sont en danger, les autorités du second pays doivent
considérer sa demande d'asile avec bienveillance;
80
l) Les Etats doivent envisager avec bienveillance d'accepter, à la demande du
Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, un nombre limité de réfugiés
qui ne peuvent trouver asile dans aucun pays;
81
PRINCIPES DIRECTEURS SUR LA PROTECTION INTERNATIONALE:
Application de l’Article 1A(2) de la Convention de 1951 et/ou du Protocole de
1967 relatifs au statut des réfugiés aux victimes de la traite et aux personnes
risquant d’être victimes de la traite 23
Le HCR publie ces Principes directeurs conformément à son mandat tel qu’il est
défini dans le Statut de l'Office du Haut Commissaire des Nations Unies pour les
réfugiés de 1950, conjointement avec l’Article 35 de la Convention de 1951 relative
au statut des réfugiés et avec l’Article II de son Protocole de 1967. Ces Principes
directeurs complètent le Guide des procédures et critères à appliquer pour déterminer
le statut de réfugié au regard de la Convention de 1951 et du Protocole de 1967
relatifs au statut des réfugiés, du HCR (1979, réédité en janvier 1992, Genève). Ils
doivent également être lus parallèlement aux Principes directeurs du HCR sur la
protection internationale: Persécution fondée sur l'appartenance sexuelle dans le cadre
de l'article 1A (2) de la Convention de 1951 et/ou du Protocole de 1967 relatifs au
statut des réfugiés (HCR/GIP/02/01) et sur l’ « appartenance à un certain groupe
social » dans le cadre de l'article 1A (2) de la Convention de 1951 et/ou du Protocole
de 1967 relatifs au statut des réfugiés (HCR/GIP/02/02), tous deux du 7 mai 2002.
Ces Principes directeurs sont destinés à fournir des conseils d'interprétation juridique
à l'attention des gouvernements, des juristes, des décideurs et du corps judiciaire, ainsi
que du personnel du HCR chargé de la détermination du statut de réfugié sur le
terrain.
I. INTRODUCTION
23
http://www.unhcr.fr/cgi-bin/texis/vtx/publ/opendoc.pdf?tbl=PUBL&id=457d31672
24
On estime qu’entre 1815 et 1957, quelque 300 accords internationaux ont été adoptés pour supprimer
l’esclavage sous ses diverses formes, dont la Convention internationale de 1910 relative à la répression
de la traite des blanches, la Déclaration de 1915 relative à l’abolition universelle du commerce des
esclaves, la Convention de 1926 relative à l’esclavage, la Convention de 1949 pour la répression de la
traite des êtres humains et de l’exploitation de la prostitution d’autrui et la Convention supplémentaire
82
pour une compréhension contemporaine de la traite et de la meilleure manière de la
combattre. Le Protocole de 2000 visant à prévenir, réprimer et punir la traite des
personnes, en particulier des femmes et des enfants (ci-après « Protocole sur la traite
des personnes ») 25 additionnel à la Convention des Nations Unies de 2000 contre la
criminalité transnationale organisée (ci-après « Convention contre la criminalité
transnationale ») 26 fournit une définition internationale de la traite. Cette définition
représente une avancée cruciale dans les efforts visant à lutter contre la traite et à
assurer le plein respect des droits des personnes victimes de cette pratique.
de 1956 relative à l’abolition de l'esclavage, de la traite des esclaves et des institutions et pratiques
analogues à l'esclavage.
25
Entré en vigueur le 25 décembre 2003.
26
Entrée en vigueur le 29 septembre 2003.
27
Etant donné la prédominance des femmes et des filles parmi les victimes de la traite, l’appartenance
sexuelle est un facteur à prendre en compte dans l’évaluation de leurs demandes de statut de réfugié.
Voir en outre « Principes directeurs du HCR sur la protection internationale: Persécution fondée sur
l'appartenance sexuelle dans le cadre de l'article 1A (2) de la Convention de 1951 et/ou de son
Protocole de 1967 relatifs au statut des réfugiés (ci-après « Principes directeurs sur HCR sur la
persécution liée à l’appartenance sexuelle »), HCR/GIP/02/01, 7 mai 2002, paragraphe 2.
28
Voir Article 3(a) du Protocole sur la traite des personnes cité au paragraphe 8 ci-dessous.
29
Voir par exemple Articles 7(1)(c), 7(1)(g), 7(2)(c) et 8(2)(xxii) du Statut de la Cour pénale
internationale de 1998, A/CONF.183/9, qui fait spécifiquement référence à « la réduction en esclavage
» à « l’esclavage sexuel » et à « la prostitution forcée » comme constituant des crimes contre
l’humanité et des crimes de guerre.
30
Protocole de 2000 contre le trafic illicite des migrants par terre, air et mer (entré en vigueur le 28
janvier 2004
83
de leur plein gré peuvent aussi finir comme des victimes de la traite si les services
qu’ils ont sollicités à l’origine se transforment en scénarios de traite caractérisés par
les abus et l’exploitation.
31
La Partie II du Protocole sur la traite concerne la protection des victimes de la traite des personnes.
Elle couvre des domaines tels que la protection de la vie privée et de l’identité des victimes; l’apport
aux victimes d’informations sur les procédures judiciaires et administratives applicables, ainsi qu’une
assistance pour faire en sorte que leurs avis et préoccupations soient présentés aux stades appropriés de
la procédure pénale engagée contre les auteurs d’infractions; l’apport d’un soutien aux victimes en vue
d’assurer leur rétablissement physique, psychologique et social; le fait de permettre aux victimes de
rester sur le territoire, à titre temporaire ou permanent; le rapatriement des victimes en tenant dûment
compte de leur sécurité; et d’autres mesures.
84
INTERCEPTION DE DEMANDEURS D'ASILE ET DE REFUGIES : LE
CADRE INTERNATIONAL ET LES RECOMMANDATIONS EN VUE D'UNE
APPROCHE GLOBALE 32
I. INTRODUCTION
1. La migration irrégulière est devenue un défi majeur pour de nombreux Etats dans
différentes régions du monde. L'augmentation du nombre d'arrivants dépourvus des
documents d'identité requis a soulevé des préoccupations quant à l'aptitude des Etats à
surveiller leurs frontières et contrôler l'accès à leur territoire. Ces dernières années, les
gouvernements ont intensifié leurs efforts pour prévenir les migrations irrégulières et
lutter contre l'introduction clandestine et le trafic de personnes, en particulier lorsqu'il
est le fait de groupes relevant de la criminalité organisée. 33
2. Bon nombre des personnes faisant l'objet d'une introduction clandestine ou d'un
trafic sont des migrants en quête d'une vie meilleure, espérant trouver des possibilités
d'emploi et une prospérité économique à l'étranger. D'autres sont des demandeurs
d'asile et des réfugiés qui fuient la persécution, le conflit armé et d'autres menaces
contre leur vie et leur liberté. Ces deux groupes sont exploités par des trafiquants qui
cherchent à faire des profits illicites en offrant leurs services aux personnes
vulnérables et déshéritées.
5. Les paragraphes qui suivent indiquent plusieurs types d'interception tels que les
Etats la pratique, les raisons de ces mesures et leur impact sur les demandeurs d'asile
32
http://www.unhcr.fr/cgi-bin/texis/vtx/excom/opendoc.pdf?tbl=EXCOM&id=3ae68d154
33
Le HCR appuie la distinction établie par le Comité spécial de Vienne sur l'élaboration d'une
Convention contre la criminalité transnationale organisée (créé par l'Assemblée générale dans sa
résolution 53/111 du 9 décembre 1998) entre l'introduction clandestine de migrants et le trafic de
personnes. Comme les deux projets de protocole complétant le principal projet de Convention le
définissent à l'heure actuelle, le trafic de personnes concerne le recrutement et le transport de personnes
à des fins criminelles telles que la prostitution et le travail forcé impliquant généralement un certain
degré de coercition ou de tromperie. L'introduction clandestine de personnes, par ailleurs, consiste à
faire entrer illégalement un migrant dans un autre pays, mais généralement sans que l'exploitation de la
personne introduite clandestinement se poursuive après son arrivée.
85
et les réfugiés. Elles sont introduites par un bref résumé des débats actuels au niveau
international en matière de migration irrégulière.
8. On trouve d'autres exemples d'une approche globale dans les plans d'action des
différents pays du Groupe de travail de haut niveau de l'Union européenne sur l'asile
et les migrations. Ces plans tentent de régler la question des mouvements mixtes et
comprennent un certain nombre d'éléments relatifs aux causes profondes des
mouvements de migrants et de réfugiés. Ils contiennent également des mesures visant
à lutter contre la migration irrégulière, telle que l'augmentation et l'efficacité des
fonctionnaires de l'immigration et des liaisons aériennes postés à l'étranger.
i) Définition de l'interception
86
arrêter le mouvement de personnes dépourvues des papiers requis et franchissant des
frontières internationales par terre, air et mer et se rendant vers le pays de destination
recherché.
11. L'interception de personnes sans documents ou n'ayant pas les papiers requis 34
existe depuis de nombreuses années, sous différentes formes. Bien que l'interception
se produise souvent dans le contexte de l'introduction clandestine ou du trafic de
personnes à grande échelle, elle s'applique également à des individus qui voyagent par
leurs propres moyens sans l'assistance de groupes criminels spécialisés dans
l'introduction clandestine et le trafic de personnes.
13. Outre l'interdiction physique des navires, bon nombre de pays mettent en place un
certain nombre de mesures administratives afin d'intercepter les migrants dépourvus
de papiers. A des endroits clés à l'étranger, tels que les principaux carrefours des
mouvements migratoires mondiaux, les Etats ont déployé en dehors de leur territoire,
leurs propres fonctionnaires chargés du contrôle à l'immigration pour aider et
conseiller les autorités locales en matière d'identification de documents frauduleux.
En outre, les fonctionnaires responsables des liaisons aériennes, y compris des
compagnies privées, ont été basés dans les plus grands aéroports internationaux, tant
dans les pays de départ que dans les pays de transit, pour empêcher l'embarquement
de personnes n'ayant pas les documents requis. Un certain nombre de pays de transit
ont reçu une assistance financière et autre de la part de pays de destination choisis
pour les aider à identifier, arrêter et renvoyer les personnes soupçonnées d'avoir
l'intention d'entrer de façon irrégulière dans le pays de destination.
14. Ces pratiques d'interception ont été adoptées par les Etats pour différentes raisons.
Vu leur préoccupation devant une augmentation globale de la migration irrégulière et
du nombre des arrivées spontanées, l'interception est essentiellement pratiquée pour
démanteler les principaux réseaux d'introduction clandestine et de trafic. De façon
plus spécifique, dans le cas de l'introduction clandestine de demandeurs d'asile, les
Etats ont exprimé leur inquiétude devant les arrivants sans papiers qui soumettent des
demandes d'asile ou des demandes de statut de réfugié pour des motifs étrangers à tout
critère pouvant justifier l'octroi d'une protection. Ces Etats estiment que l'introduction
34
Dans ce document, le terme de "dépourvu de papiers" ou "dépourvu des papiers requis" signifie la
non possession des documents nécessaires pour voyager et entrer dans le pays de destination prévu.
87
clandestine de ces personnes conduira, ou de fait conduit déjà, à l'abus des procédures
établies en matière de détermination de statut et risque de porter atteinte à leur
capacité d'offrir asile et protection dans les mêmes conditions que dans le passé.
15. Bon nombre des demandeurs d'asile sans papiers sont en fait des migrants
irréguliers, c'est-à-dire des réfugiés qui ont déjà trouvé une protection dans un autre
pays ou qui peuvent toujours se prévaloir de cette protection. 35 L'idée se répand,
particulièrement parmi les pays traditionnels de réinstallation, que ces réfugiés
cherchent à détourner les voies de réinstallation établies en utilisant les services de
trafiquants.
16. Enfin, les Etats ont fait remarquer que l'introduction clandestine met souvent en
danger la vie des migrants, en particulier ceux qui voyagent dans des bateaux
incapables de tenir la mer. L'interception contribue au sauvetage de personnes en
détresse en mer et ainsi sauve des vies.
35
Voir la conclusion No. 58(XL) de 1989 (A/AC.96/737, par. 25) concernant le problème des réfugiés
et des demandeurs d'asile se déplaçant de façon irrégulière d'un pays où ils ont déjà trouvé une
protection.
36
Voir la Note sur la protection internationale du 3 juillet 1998 (A/AC.96/898, par. 16)
88
de veiller à ce que les mesures d'interception soient mises en oeuvre eu égard au cadre
juridique international et aux obligations internationales des Etats.
22. Le renvoi direct d'un réfugié ou d'un demandeur d'asile dans un pays où il craint la
persécution n'est pas la seule manifestation du refoulement. Le renvoi d'un réfugié
d'un pays vers un pays tiers qui ultérieurement renverra le réfugié vers l'endroit où il
craint la persécution constitue un refoulement in direct dont plusieurs pays peuvent
partager la responsabilité.
37
Conclusion No. 6 (XXVIII) de 1997 (A/AC.96/549, par. 53, 4)).
38
Conclusion No. 25 (XXXIII) de 1982 (A/AC.96/614, par. 70, 1)).
89
24. L'application systématique par les Etats de mesures d'interception à l'égard des
demandeurs d'asile découle de l'hypothèse selon laquelle les réfugiés authentiques
doivent venir de leur pays d'origine ou d'un pays de premier asile de façon organisée.
Toutefois, certains pays d'asile imposent des mesures sévères de contrôle à la sortie du
territoire, qui rendent difficiles pour les réfugiés leur départ légal depuis leur pays.
25. Le fait que les demandeurs d'asile et les réfugiés puissent ne pas être en mesure de
respecter les procédures d'immigration et d'entrer dans un autre pays de façon légale a
été pris en considération par les rédacteurs de la Convention de 1951 relative au statut
de réfugié. L'article 31 1) de la Convention de 1951 interdit la pénalisation des
réfugiés pour entrée ou présence illégale, sous réserve qu'ils viennent directement de
pays où leur vie était menacée et qu'ils se prévalent d'un "motif sérieux" pour avoir
violé les lois applicables à l'entrée sur le territoire.
26. Bon nombre de demandeurs d'asile et de réfugiés interceptés viennent d'un pays
autre que celui d'origine. La problématique des réfugiés qui se déplacent de façon
irrégulière depuis les pays où ils ont déjà trouvé une protection afin de chercher asile
ou d'obtenir une réinstallation ailleurs suscite une préoccupation croissante. Le retour
de ces réfugiés vers les pays de premier asile peut être envisagé dans la mesure où les
réfugiés n'encourront pas un refoulement; auront l'autorisation d'y rester et seront
traités conformément aux normes reconnues en matière de droits de l'homme jusqu'à
ce qu'une solution durable ait été trouvée. 39
27. Toutefois, en l'absence d'accords spécifiques visant à autoriser les réfugiés qui se
sont déplacés de façon irrégulière à rentrer dans le pays où ils avaient déjà trouvé une
protection, les efforts déployés pour renvoyer ces migrants irréguliers n'ont pas
toujours été couronnés de succès. En outre, les réfugiés qui avaient initialement trouvé
protection dans le pays de premier asile se sont parfois sentis obligés de partir
spontanément, par exemple en raison d'une détérioration des normes de protection
dans le pays de premier asile. Des efforts internationaux concertés pourraient être
nécessaires pour régler ces problèmes et pour aider les Etats à se doter de la capacité
nécessaire à l'établissement de mécanismes efficaces de protection, surtout en vue de
promouvoir la solidarité internationale.
90
préoccupations soulevées par de nombreux Etats selon lesquelles l'introduction
criminelle et organisée de migrants, sur une vaste échelle, peut conduire au
détournement ou à l'abus de procédures nationales établies pour les immigrants
réguliers et les demandeurs d'asile.
31. Il est encourageant de voir que les efforts dans ce contexte visent à élaborer les
instruments internationaux qui ne servent pas simplement l'objectif de punir
l'introduction clandestine et le trafic de personnes mais qui fournissent, en outre, une
protection adéquate aux personnes victimes de cette introduction clandestine et de ce
trafic, en particulier les femmes et les enfants demandeurs d'asile. Il est important que
les projets actuels de protocole maintiennent des références explicites à la Convention
de 1951 et au Protocole de 1967 et, concernant le projet de Protocole contre
l'introduction clandestine de migrants, au principe du non refoulement. Le HCR
apprécie également que les délégations aient affirmé à plusieurs reprises à Vienne que
ces instruments ne visent pas à réprimer ou punir les personnes qui sont victimes
d'introduction clandestine ou de trafic.
32. Les clauses de sauvegarde prévues dans les projets actuels de protocole doivent
être maintenues et, s'il y a lieu, renforcées comme il convient par le biais de références
appropriées au droit international des réfugiés et aux droits de l'homme. De l'avis du
HCR, l'élaboration de ces deux protocoles représente une occasion unique d'élaborer
un cadre international qui pourrait fournir un fondement juridique solide pour
concilier les mesures visant à lutter contre l'introduction clandestine et le trafic de
personnes, y compris moyennant l'interception et les obligations existantes en vertu du
droit international à l'égard des demandeurs d'asile et des réfugiés.
33. En l'absence d'une approche globale, l'application de mesures strictes à elle seule
pour l'interception des migrants sans papiers a peu de chance d'être couronnée de
succès et pourrait bien être préjudiciable aux réfugiés et aux demandeurs d'asile.
L'adoption de politiques d'interception dans certaines régions, indépendamment
d'autres mesures, risque de dévier l'introduction clandestine et le trafic de personnes
vers d'autres régions, ce qui accroîtrait le fardeau pesant sur d'autres Etats.
34. Avec les Etats et d'autres acteurs nationaux et internationaux, le HCR est prêt à
contribuer au débat actuel sur le problème de l'introduction clandestine organisée de
personnes dans la mesure où elle affecte les demandeurs d'asile et les réfugiés. Des
progrès supplémentaires nécessiteront une approche orientée vers la protection
Nations Unies pour l'enfance sur le Protocole relatif à l'introduction clandestine des migrants ou trafic
de personnes (A/ACV.254/27) du 8 février 2000 et son rectificatif (A/AC.354/27/Corr.1) du 22 février
2000.
41
A/AC.96/254/4/Add.1, Rev.5
42
Voir projet d'article 7 bis.
91
répondant au problème grâce à différentes mesures. Les éléments suivants devraient
servir de base de discussion au sein du Comité exécutif en vue d'une approche globale
afin d'adopter éventuellement une conclusion sur cette approche 43 :
b) Les personnes interceptées qui présentent une demande de statut de réfugié doivent
bénéficier de la protection requise, en particulier contre le refoulement, jusqu'à ce que
leur statut ait été déterminé. Pour ceux dont on décide qu'il sont réfugiés, les Etats
intercepteurs, en coopération avec les institutions internationales et les ONG
concernées, doivent faire tous les efforts possibles pour identifier une solution
durable, y compris lorsqu'il convient, moyennant le recours à la réinstallation;
c) Les autres voies d'entrée dans les pays d'asile de façon légale et organisée doivent
être accessibles, en particulier pour la recherche de famille, afin de réduire le risque
de voir les demandeurs d'asile et les réfugiés recourir à l'introduction clandestine. En
adoptant une législation nationale appropriée, les Etats doivent appliquer les mesures
permettant de punir la criminalité organisée dans l'introduction clandestine des
personnes, et de protéger les victimes, en particulier les femmes et les enfants;
d) Les Etats doivent, en outre, examiner l'impact des mesures d'interception sur les
demandeurs d'asile et les réfugiés et étudier des clauses de sauvegarde pratiques pour
veiller à ce que ces mesures ne portent pas atteinte aux obligations en vertu du droit
international, par exemple moyennant l'établissement d'un mécanisme approprié dans
les pays de transit pour identifier les personnes ayant besoin de protection et par une
formation des fonctionnaires de l'immigration et des compagnies aériennes en matière
de droit international des réfugiés;
e) Afin d'alléger le fardeau des Etats plus touchés que les autres par un grand nombre
de demandeurs d'asile et de réfugiés spontanés et sans papiers, les autres Etats doivent
réserver un accueil favorable à l'assistance aux gouvernements touchés pour fournir
une protection internationale à ces réfugiés en vertu du principe de la solidarité
internationale et dans un cadre de partage de la charge;
f) Dans les régions où seuls quelques pays sont devenus parties à la Convention de
1951 et au Protocole de 1967, les Etats parties doivent activement promouvoir une
adhésion plus large à la Convention de 1951 et au Protocole de 1967 dans toute cette
région, y compris par l'établissement de procédures justes et efficaces pour la
détermination du statut de réfugié, en particulier dans les pays de transit, ainsi que
l'adoption de lois d'application;
g) Dans les cas où les réfugiés et les demandeurs d'asile se sont déplacés de façon
irrégulière depuis un pays où ils avaient déjà trouvé une protection 44, des efforts plus
43
Le caractère souhaitable d'une approche globale de la part de la communauté internationale face aux
problèmes de réfugiés a été reconnu dans la conclusion No. 80 (XLVII) de 1996 (A/AC.96/878, par.
22).
44
Conclusion No. 58 (XL) de 1989 (A/AC.96/737, par. 25).
92
intenses doivent être entrepris pour leur réadmission, y compris lorsqu'il convient,
moyennant l'assistance des institutions internationales concernées. Dans ce contexte,
les Etats et le HCR doivent analyser conjointement les possibilités de renforcer la
fourniture de la protection dans les pays de premier asile. Il pourrait également y avoir
davantage d'efforts concertés pour accroître la prise de conscience parmi les réfugiés
des dangers liés à l'introduction clandestine des personnes et aux mouvements
irréguliers.
V. CONCLUSION
93
Recommandation 1645 (2004) 45
Accès à l’assistance et à la protection pour les demandeurs d’asile dans les ports
maritimes et les zones côtières en Europe
45
Discussion par l’Assemblée le 29 janvier 2004 (6e séance) (voir Doc. 10011, rapport de la
commission des migrations, des réfugiés et de la population, rapporteur: M. Danieli). Texte adopté par
l’Assemblée le 29 janvier 2004 (6e séance).
94
5. Consciente que ce mode d’entrée peut être utilisé par les véritables demandeurs
d’asile aussi bien que par d’autres migrants, l’Assemblée rappelle que, conformément
à la Convention de Genève de 1951 sur le statut des réfugiés, les personnes qui ont
besoin d’une protection internationale ne doivent ni être sanctionnées ni privées du
droit de déposer une demande d’asile pour cause d’entrée ou de tentative d’entrée
clandestine.
6. L’Assemblée craint que l’accès effectif à la procédure d’asile pour les personnes
qui arrivent dans les ports européens ou les zones côtières soit entravé par des
obstacles juridiques et pratiques, incluant l’absence de conseils juridiques
indépendants, le manque d’interprètes professionnels et une information insuffisante
sur les modalités d’introduction d’une demande d’asile. En outre, dans le cas des
passagers clandestins, il est à craindre également que leur accès effectif à la procédure
d’asile soit entravé par un cadre juridique mal défini et non harmonisé les concernant
et par les responsabilités concurrentes de plusieurs acteurs.
7. L’Assemblée regrette que souvent, et surtout en cas d’arrivées massives sur les
côtes, les seules entrevues qui ont lieu avant l’adoption d’un arrêté d’expulsion ont
pour unique objet de déterminer l’identité et la nationalité de la personne concernée,
le résultat étant qu’un certain nombre de réfugiés potentiels risquent d’être renvoyés,
en violation du principe de non-refoulement, au risque de leur vie et de leur intégrité
physique. Au contraire, l’accès effectif à la procédure d’asile devrait signifier que
toute personne entrant dans un pays membre du Conseil de l’Europe devrait pouvoir
expliquer en détail les raisons de son acte, dans une entrevue particulière avec les
autorités compétentes du pays.
i. de charger les comités concernés d’examiner les lois et les pratiques des Etats
membres du Conseil de l’Europe relatives à l’accès à la procédure d’asile pour les
personnes arrivant dans les zones côtières européennes, en particulier si elles arrivent
en groupe ou dans des flux mixtes, et de faire des recommandations appropriées aux
Etats membres;
ii. de charger les comités concernés d’examiner les lois et les pratiques des Etats
membres du Conseil de l’Europe applicables aux passagers clandestins qui souhaitent
95
déposer une demande d’asile, en vue d’élaborer un code de bonne pratique et, partant,
de faire des recommandations appropriées aux Etats membres;
a. à faire en sorte que les personnes qui souhaitent demander l’asile dans les ports
maritimes et les zones côtières aient librement accès à la procédure d’asile grâce à des
services d’interprétation dans leur langue ou, si ce n’est pas possible, dans une langue
qu’ils comprennent, et à une consultation juridique libre et indépendante;
b. à veiller à ce que toute personne arrivant dans un port maritime ou une zone côtière
puisse expliquer en détail les raisons de son acte dans un entretien particulier avec les
autorités pertinentes;
g. à veiller à ce que les personnes vulnérables, telles que les mineurs non
accompagnés/enfants séparés, les personnes âgées, les malades et les femmes
enceintes qui arrivent dans un port maritime ou une zone côtière, même si elles ne
demandent pas l’asile, bénéficient d’une assistance et d’un hébergement appropriés en
attendant leur refoulement ou l’octroi d’un statut juridique; en outre, les mineurs non
accompagnés/enfants séparés devraient bénéficier d’une tutelle légale effective dès
que leur présence vient à la connaissance des autorités d’un Etat membre;
h. à établir des structures d’accueil permanentes et appropriées dans les zones côtières
et près des ports pour accueillir les nouveaux arrivants, qu’ils demandent l’asile ou
non;
96
pleinement à la Convention de Genève de 1951 sur le statut des réfugiés et à la
Convention européenne des Droits de l’Homme de 1950, en évitant que des personnes
soient renvoyées dans des pays où elles risqueraient d’être persécutées ou de subir des
violations de droits de l’homme;
a. à poursuivre ses travaux sur la question des passagers clandestins ayant besoin
d’une protection internationale;
97
Recommandation 1449 (2000) 46
46
Discussion par l'Assemblée le 28 janvier 2000 (8e séance) (voir Doc. 8599, rapport de la commission
des migrations, des réfugiés et de la démographie, rapporteuse: Mme Guirado). Texte adopté par
l'Assemblée le 28 janvier 2000 (8e séance).
98
ainsi que sa Recommandation 1154 (1991) relative aux migrants maghrébins
en Europe.
9. L’Assemblée considère que la promotion de la mobilité des personnes et leur
libre circulation en Europe, d’un côté, et le renforcement de mesures et
pratiques de contrôle aux frontières, de l’autre, provoquent une certaine
contradiction contre-productive à la coopération dans le Bassin méditerranéen.
10. L’Assemblée est persuadée que ces restrictions à la migration légale suscitent
davantage d’intérêt à entrer clandestinement en Europe, tout en renforçant
l’image d’une Europe forteresse, et que la migration clandestine en
Méditerranée a augmenté depuis le début des années 90, ce qui laisse à croire
que les moyens mis en œuvre jusqu’ici ont produit des effets limités.
11. L’Assemblée constate que ces mesures incitent de plus en plus le «commerce
des illusions», qui est en vérité un trafic humain très dur, employant des
moyens de plus en plus sophistiqués et inhumains pour tirer profit de la
migration clandestine.
12. L’Assemblée est alarmée par le fait qu’il y a une croissance du nombre de
femmes, de mineurs et d’autres personnes vulnérables parmi les passagers
clandestins.
13. L’Assemblée considère que toute politique de restriction allant dans ce sens
n’a pas de fondements humanitaires et qu’elle touche au pire les groupes de
personnes qui ont le plus besoin de solutions concrètes aux écarts et aux
disparités de développement qu’elles vivent au quotidien dans les pays du sud
de la Méditerranée.
14. Par conséquent, l’Assemblée recommande au Comité des Ministres:
99
iv. de soutenir à cet effet les politiques de coopération décentralisée, promue
par le Congrès des pouvoirs locaux et régionaux de l’Europe;
v. de soutenir le programme «Trans-Med» du Centre Nord-Sud du Conseil de
l’Europe œuvrant au niveau de la sensibilisation, de l’information sur les
phénomènes sociaux et culturels liés à l’immigration, du rôle que peut
jouer le migrant en tant qu’acteur de la coopération et du développement,
tant dans les pays d’accueil que dans ceux d’origine;
vi. de promouvoir, en coopération avec l’OIM, notamment dans le cadre de sa
stratégie sur la Méditerranée occidentale, une politique d’éducation et
d’information sur la migration clandestine au nord comme au sud de la
Méditerranée;
vii. d’évoquer, lors d’une prochaine réunion quadripartite, les possibilités de
financement par le programme Meda des projets et programmes destinés à
l’amélioration de la situation humanitaire des clandestins en Méditerranée;
viii. d’inviter les États membres, surtout ceux qui sont situés sur la rive nord de
la Méditerranée:
100
DROIT INTERNATIONAL DES
DROITS DE L’HOMME
101
LE DROIT INTERNATIONAL DES DROITS DE L’HOMME
Provisions sélectionnées
Article 3
2. Pour déterminer s'il y a de tels motifs, les autorités compétentes tiendront compte
de toutes les considérations pertinentes, y compris, le cas échéant, de l'existence, dans
l'Etat intéressé, d'un ensemble de violations systématiques des droits de l'homme,
graves, flagrantes ou massives.
Provisions sélectionnées
Article 2
1. Les Etats parties au présent Pacte s'engagent à respecter et à garantir à tous les
individus se trouvant sur leur territoire et relevant de leur compétence les droits
reconnus dans le présent Pacte, sans distinction aucune, notamment de race, de
couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion,
d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation.
47
http://www.ohchr.org/french/law/cat.htm
48
http://www.ohchr.org/french/law/ccpr.htm
102
2. Les Etats parties au présent Pacte s'engagent à prendre, en accord avec leurs
procédures constitutionnelles et avec les dispositions du présent Pacte, les
arrangements devant permettre l'adoption de telles mesures d'ordre législatif ou autre,
propres à donner effet aux droits reconnus dans le présent Pacte qui ne seraient pas
déjà en vigueur.
a) Garantir que toute personne dont les droits et libertés reconnus dans le présent
Pacte auront été violés disposera d'un recours utile, alors même que la violation aurait
été commise par des personnes agissant dans l'exercice de leurs fonctions officielles;
c) Garantir la bonne suite donnée par les autorités compétentes à tout recours qui aura
été reconnu justifié.
Article 6
1. Le droit à la vie est inhérent à la personne humaine. Ce droit doit être protégé par la
loi. Nul ne peut être arbitrairement privé de la vie.
2. Dans les pays où la peine de mort n'a pas été abolie, une sentence de mort ne peut
être prononcée que pour les crimes les plus graves, conformément à la législation en
vigueur au moment où le crime a été commis et qui ne doit pas être en contradiction
avec les dispositions du présent Pacte ni avec la Convention pour la prévention et la
répression du crime de génocide. Cette peine ne peut être appliquée qu'en vertu d'un
jugement définitif rendu par un tribunal compétent.
…
Article 7
Article 9
2. Tout individu arrêté sera informé, au moment de son arrestation, des raisons de
cette arrestation et recevra notification, dans le plus court délai, de toute accusation
portée contre lui.
103
3. Tout individu arrêté ou détenu du chef d'une infraction pénale sera traduit dans le
plus court délai devant un juge ou une autre autorité habilitée par la loi à exercer des
fonctions judiciaires, et devra être jugé dans un délai raisonnable ou libéré. La
détention de personnes qui attendent de passer en jugement ne doit pas être de règle,
mais la mise en liberté peut être subordonnée à des garanties assurant la comparution
de l'intéressé à l'audience, à tous les autres actes de la procédure et, le cas échéant,
pour l'exécution du jugement.
Article 10
1. Toute personne privée de sa liberté est traitée avec humanité et avec le respect de la
dignité inhérente à la personne humaine.
2. a) Les prévenus sont, sauf dans des circonstances exceptionnelles, séparés des
condamnés et sont soumis à un régime distinct, approprié à leur condition de
personnes non condamnées;
b) Les jeunes prévenus sont séparés des adultes et il est décidé de leur cas
aussi rapidement que possible.
Article 14
1. Tous sont égaux devant les tribunaux et les cours de justice. Toute personne a droit
à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement par un tribunal
compétent, indépendant et impartial, établi par la loi, qui décidera soit du bien-fondé
de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle, soit des contestations sur ses
droits et obligations de caractère civil. Le huis clos peut être prononcé pendant la
totalité ou une partie du procès soit dans l'intérêt des bonnes moeurs, de l'ordre public
ou de la sécurité nationale dans une société démocratique, soit lorsque l'intérêt de la
vie privée des parties en cause l'exige, soit encore dans la mesure où le tribunal
l'estimera absolument nécessaire lorsqu'en raison des circonstances particulières de
l'affaire la publicité nuirait aux intérêts de la justice; cependant, tout jugement rendu
en matière pénale ou civile sera public, sauf si l'intérêt de mineurs exige qu'il en soit
autrement ou si le procès porte sur des différends matrimoniaux ou sur la tutelle des
enfants.
2. Toute personne accusée d'une infraction pénale est présumée innocente jusqu'à ce
que sa culpabilité ait été légalement établie.
3. Toute personne accusée d'une infraction pénale a droit, en pleine égalité, au moins
aux garanties suivantes:
104
a) À être informée, dans le plus court délai, dans une langue qu'elle comprend et de
façon détaillée, de la nature et des motifs de l'accusation portée contre elle;
4. La procédure applicable aux jeunes gens qui ne sont pas encore majeurs au regard
de la loi pénale tiendra compte de leur âge et de l'intérêt que présente leur rééducation.
5. Toute personne déclarée coupable d'une infraction a le droit de faire examiner par
une juridiction supérieure la déclaration de culpabilité et la condamnation,
conformément à la loi.
7. Nul ne peut être poursuivi ou puni en raison d'une infraction pour laquelle il a déjà
été acquitté ou condamné par un jugement définitif conformément à la loi et à la
procédure pénale de chaque pays.
Article 16
Article 18
105
2. Nul ne subira de contrainte pouvant porter atteinte à sa liberté d'avoir ou d'adopter
une religion ou une conviction de son choix.
3. La liberté de manifester sa religion ou ses convictions ne peut faire l'objet que des
seules restrictions prévues par la loi et qui sont nécessaires à la protection de la
sécurité, de l'ordre et de la santé publique, ou de la morale ou des libertés et droits
fondamentaux d'autrui.
4. Les Etats parties au présent Pacte s'engagent à respecter la liberté des parents et, le
cas échéant, des tuteurs légaux de faire assurer l'éducation religieuse et morale de
leurs enfants conformément à leurs propres convictions.
Article 19
Article 21
Le droit de réunion pacifique est reconnu. L'exercice de ce droit ne peut faire l'objet
que des seules restrictions imposées conformément à la loi et qui sont nécessaires
dans une société démocratique, dans l'intérêt de la sécurité nationale, de la sûreté
publique, de l'ordre public ou pour protéger la santé ou la moralité publiques, ou les
droits et les libertés d'autrui.
Article 22
2. L'exercice de ce droit ne peut faire l'objet que des seules restrictions prévues par la
loi et qui sont nécessaires dans une société démocratique, dans l'intérêt de la sécurité
nationale, de la sûreté publique, de l'ordre public, ou pour protéger la santé ou la
moralité publiques ou les droits et les libertés d'autrui. Le présent article n'empêche
106
pas de soumettre à des restrictions légales l'exercice de ce droit par les membres des
forces armées et de la police.
Article 2
1. Chacun des Etats parties au présent Pacte s'engage à agir, tant par son effort propre
que par l'assistance et la coopération internationales, notamment sur les plans
économique et technique, au maximum de ses ressources disponibles, en vue d'assurer
progressivement le plein exercice des droits reconnus dans le présent Pacte par tous
les moyens appropriés, y compris en particulier l'adoption de mesures législatives.
2. Les Etats parties au présent Pacte s'engagent à garantir que les droits qui y sont
énoncés seront exercés sans discrimination aucune fondée sur la race, la couleur, le
sexe, la langue, la religion, l'opinion politique ou toute autre opinion, l'origine
nationale ou sociale, la fortune, la naissance ou toute autre situation.
3. Les pays en voie de développement, compte dûment tenu des droits de l'homme et
de leur économie nationale, peuvent déterminer dans quelle mesure ils garantiront les
droits économiques reconnus dans le présent Pacte à des non-ressortissants.
Article 6
1. Les Etats parties au présent Pacte reconnaissent le droit au travail, qui comprend le
droit qu'a toute personne d'obtenir la possibilité de gagner sa vie par un travail
librement choisi ou accepté, et prendront des mesures appropriées pour sauvegarder
ce droit.
2. Les mesures que chacun des Etats parties au présent Pacte prendra en vue d'assurer
le plein exercice de ce droit doivent inclure l'orientation et la formation techniques et
professionnelles, l'élaboration de programmes, de politiques et de techniques propres
à assurer un développement économique, social et culturel constant et un plein emploi
productif dans des conditions qui sauvegardent aux individus la jouissance des libertés
politiques et économiques fondamentales.
49
http://www.ohchr.org/french/law/cescr.htm.
107
Article 7
Les Etats parties au présent Pacte reconnaissent le droit qu’à toute personne de jouir
de conditions de travail justes et favorables, qui assurent notamment:
c) La même possibilité pour tous d'être promus, dans leur travail, à la catégorie
supérieure appropriée, sans autre considération que la durée des services accomplis et
les aptitudes;
Article 11
2. Les Etats parties au présent Pacte, reconnaissant le droit fondamental qu'a toute
personne d'être à l'abri de la faim, adopteront, individuellement et au moyen de la
coopération internationale, les mesures nécessaires, y compris des programmes
concrets:
b) Pour assurer une répartition équitable des ressources alimentaires mondiales par
rapport aux besoins, compte tenu des problèmes qui se posent tant aux pays
importateurs qu'aux pays exportateurs de denrées alimentaires.
108
Article 12
1. Les Etats parties au présent Pacte reconnaissent le droit qu'a toute personne de jouir
du meilleur état de santé physique et mentale qu'elle soit capable d'atteindre.
2. Les mesures que les Etats parties au présent Pacte prendront en vue d'assurer le
plein exercice de ce droit devront comprendre les mesures nécessaires pour assurer:
d) La création de conditions propres à assurer à tous des services médicaux et une aide
médicale en cas de maladie.
Article 13
2. Les Etats parties au présent Pacte reconnaissent qu'en vue d'assurer le plein
exercice de ce droit:
109
e) Il faut poursuivre activement le développement d'un réseau scolaire à tous les
échelons, établir un système adéquat de bourses et améliorer de façon continue les
conditions matérielles du personnel enseignant.
3. Les Etats parties au présent Pacte s'engagent à respecter la liberté des parents et, le
cas échéant, des tuteurs légaux, de choisir pour leurs enfants des établissements autres
que ceux des pouvoirs publics, mais conformes aux normes minimales qui peuvent
être prescrites ou approuvées par l'Etat en matière d'éducation, et de faire assurer
l'éducation religieuse et morale de leurs enfants, conformément à leurs propres
convictions.
4. Aucune disposition du présent article ne doit être interprétée comme portant atteinte
à la liberté des individus et des personnes morales de créer et de diriger des
établissements d'enseignement, sous réserve que les principes énoncés au paragraphe
1 du présent article soient observés et que l'éducation donnée dans ces établissements
soit conforme aux normes minimales qui peuvent être prescrites par l'Etat.
10. Aux termes du paragraphe 1 de l’article 2, les États parties sont tenus de respecter
et garantir à tous les individus se trouvant sur leur territoire et à tous ceux relevant de
leur compétence les droits énoncés dans le Pacte. Cela signifie qu’un État partie doit
respecter et garantir à quiconque se trouve sous son pouvoir ou son contrôle effectif
les droits reconnus dans le Pacte même s’il ne se trouve pas sur son territoire. Comme
il est indiqué dans l’Observation générale No 15, adoptée à la vingt-septième session
(1986), la jouissance des droits reconnus dans le Pacte, loin d’être limitée aux
citoyens des États parties, doit être accordée aussi à tous les individus, quelle que soit
leur nationalité ou même s’ils sont apatrides, par exemple demandeurs d’asile,
réfugiés, travailleurs migrants et autres personnes qui se trouveraient sur le territoire
de l’État partie ou relèveraient de sa compétence. Ce principe s’applique aussi à
quiconque se trouve sous le pouvoir ou le contrôle effectif des forces d’un État partie
opérant en dehors de son territoire, indépendamment des circonstances dans lesquelles
ce pouvoir ou ce contrôle effectif a été établi, telles que les forces constituant un
contingent national affecté à des opérations internationales de maintien ou de
renforcement de la paix.
12. De surcroît, l’obligation que fait l’article 2 aux États parties de respecter et
garantir à toutes les personnes se trouvant sur leur territoire et à toutes les personnes
soumises à leur contrôle les droits énoncés dans le Pacte entraîne l’obligation de ne
pas extrader, déplacer, expulser quelqu’un ou le transférer par d’autres moyens de leur
territoire s’il existe des motifs sérieux de croire qu’il y a un risque réel de préjudice
irréparable dans le pays vers lequel doit être effectué le renvoi ou dans tout pays vers
lequel la personne concernée peut être renvoyée par la suite, tel le préjudice envisagé
aux articles 6 et 7 du Pacte. Les autorités administratives et judiciaires compétentes
50
http://documents-dds-ny.un.org/doc/UNDOC/GEN/G04/419/57/pdf/G0441957.pdf?OpenElement.
110
doivent prendre conscience de la nécessité de veiller à ce que les obligations
découlant du Pacte à cet égard soient respectées.
Article 22
1. Les Etats parties prennent les mesures appropriées pour qu'un enfant qui cherche à
obtenir le statut de réfugié ou qui est considéré comme réfugié en vertu des règles et
procédures du droit international ou national applicable, qu'il soit seul ou accompagné
de ses père et mère ou de toute autre personne, bénéficie de la protection et de
l'assistance humanitaire voulues pour lui permettre de jouir des droits que lui
reconnaissent la présente Convention et les autres instruments internationaux relatifs
aux droits de l'homme ou de caractère humanitaire auxquels lesdits Etats sont parties.
51
http://www.ohchr.org/french/law/crc.htm.
111
Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs
migrants et des membres de leur famille 52
Adoptée par l'Assemblée générale dans sa résolution 45/158 le 18 décembre 1990
Entrée en vigueur le 1 Juillet 2003
Article 8
1. Les travailleurs migrants et les membres de leur famille sont libres de quitter tout
Etat, y compris leur Etat d'origine. Ce droit ne peut faire l'objet que de restrictions
prévues par la loi, nécessaires à la protection de la sécurité nationale, de l'ordre public,
de la santé ou de la moralité publiques, ou des droits et libertés d'autrui, et
compatibles avec les autres droits reconnus par la présente partie de la Convention.
2. Les travailleurs migrants et les membres de leur famille ont le droit à tout moment
de rentrer et de demeurer dans leur Etat d'origine.
Article 10
Article 17
1. Les travailleurs migrants et les membres de leur famille qui sont privés de leur
liberté sont traités avec humanité et avec le respect de la dignité inhérente à la
personne humaine et de leur identité culturelle.
2. Les travailleurs migrants et les membres de leur famille prévenus sont, sauf dans
des circonstances exceptionnelles, séparés des condamnés et soumis à un régime
distinct, approprié à leur condition de personnes non condamnées. Les jeunes
prévenus sont séparés des adultes et il est décidé de leur cas aussi rapidement que
possible.
3. Les travailleurs migrants ou les membres de leur famille qui sont détenus dans un
Etat de transit ou un Etat d'emploi du chef d'une infraction aux dispositions relatives
aux migrations doivent être séparés, dans la mesure du possible, des condamnés ou
des prévenus.
4. Durant toute période où des travailleurs migrants ou des membres de leur famille
sont emprisonnés en vertu d'une sentence prononcée par un tribunal, le régime
pénitentiaire comporte un traitement dont le but essentiel est leur amendement et leur
reclassement social. Les jeunes délinquants sont séparés des adultes et soumis à un
régime approprié à leur âge et à leur statut légal.
52
http://www.ohchr.org/french/law/cmw.htm
112
6. Chaque fois que des travailleurs migrants sont privés de leur liberté, les autorités
compétentes de l'Etat intéressé accordent une attention particulière aux problèmes qui
pourraient se poser à leur famille, notamment au conjoint et aux enfants mineurs.
7. Les travailleurs migrants et les membres de leur famille qui sont soumis à une
forme quelconque de détention ou d'emprisonnement en vertu des lois de l'Etat
d'emploi ou de l'Etat de transit jouissent des mêmes droits que les ressortissants de cet
Etat qui se trouvent dans la même situation.
8. Si des travailleurs migrants ou des membres de leur famille sont détenus dans le but
de vérifier s'il y a eu une infraction aux dispositions relatives aux migrations, aucun
des frais qui en résultent n'est à leur charge.
Article 22
1. Les travailleurs migrants et les membres de leur famille ne peuvent faire l'objet de
mesures d'expulsion collective. Chaque cas d'expulsion doit être examiné et tranché
sur une base individuelle.
2. Les travailleurs migrants et les membres de leur famille ne peuvent être expulsés du
territoire d'un Etat partie qu'en application d'une décision prise par l'autorité
compétente conformément à la loi.
3. La décision doit être notifiée aux intéressés dans une langue qu'ils comprennent.
Sur leur demande, lorsque ce n'est pas obligatoire, la décision leur est notifiée par
écrit et, sauf circonstances exceptionnelles justifiées par la sécurité nationale, elle est
également dûment motivée. Les intéressés sont informés de ces droits avant que la
décision soit prise, ou au plus tard au moment où elle est prise.
4. En dehors des cas où la décision finale est prononcée par une autorité judiciaire, les
intéressés ont le droit de faire valoir les raisons de ne pas les expulser et de faire
examiner leur cas par l'autorité compétente, à moins que des raisons impératives de
sécurité nationale n'exigent qu'il n'en soit autrement. En attendant cet examen, les
intéressés ont le droit de demander la suspension de la décision d'expulsion.
5. Si une décision d'expulsion déjà exécutée est par la suite annulée, les intéressés ont
le droit de demander des réparations conformément à la loi et la décision antérieure
n'est pas invoquée pour les empêcher de revenir dans l'Etat concerné.
6. En cas d'expulsion, les intéressés doivent avoir une possibilité raisonnable, avant ou
après leur départ, de se faire verser tous salaires ou autres prestations qui leur sont
éventuellement dus et de régler toute obligation en suspens.
113
9. En elle-même, l'expulsion de l'Etat d'emploi ne porte atteinte à aucun des droits
acquis, conformément à la législation de cet Etat, par les travailleurs migrants ou les
membres de leur famille, y compris le droit de percevoir les salaires et autres
prestations qui leur sont dus.
Article 28
Les travailleurs migrants et les membres de leur famille ont le droit de recevoir tous
les soins médicaux qui sont nécessaires d'urgence pour préserver leur vie ou éviter un
dommage irréparable à leur santé, sur la base de l'égalité de traitement avec les
ressortissants de l'Etat en cause. De tels soins médicaux d'urgence ne leur sont pas
refusés en raison d'une quelconque irrégularité en matière de séjour ou d'emploi.
Article 35
Article 68
1. Les Etats parties, y compris les Etats de transit, coopèrent afin de prévenir et
d'éliminer les mouvements et l'emploi illégaux ou clandestins de travailleurs migrants
en situation irrégulière. Les mesures à prendre à cet effet par chaque Etat intéressé
dans les limites de sa compétence sont notamment les suivantes:
c) Des mesures visant à infliger des sanctions efficaces aux personnes, groupes ou
entités qui ont recours à la violence, à la menace ou à l'intimidation contre des
travailleurs migrants ou des membres de leur famille en situation irrégulière.
2. Les Etats d'emploi prennent toutes mesures adéquates et efficaces pour éliminer
l'emploi sur leur territoire de travailleurs migrants en situation irrégulière, en
infligeant notamment, le cas échéant, des sanctions à leurs employeurs. Ces mesures
ne portent pas atteinte aux droits qu'ont les travailleurs migrants vis-à-vis de leur
employeur du fait de leur emploi.
Article 70
114
Les Etats parties prennent des mesures non moins favorables que celles qu'ils
appliquent à leur ressortissants pour faire en sorte que les conditions de travail et de
vie des travailleurs migrants et des membres de leur famille en situation régulière
soient conformes aux normes de santé, de sécurité et d'hygiène et aux principes
inhérents à la dignité humaine.
Article 71
1. Les Etats parties facilitent, si besoin est, le rapatriement dans l'Etat d'origine des
corps des travailleurs migrants ou des membres de leur famille décédés.
115
Principes et directives concernant les droits de l’homme et la traite des êtres
humains : recommandations 53
1. Les droits fondamentaux des victimes de la traite doivent gouverner toute l’action
visant à prévenir et à combattre la traite, et à offrir protection, aide et réparation aux
victimes.
3. Les mesures de lutte contre la traite ne doivent pas porter préjudice aux droits
fondamentaux et à la dignité des personnes, en particulier aux droits des victimes de la
traite, des migrants, des personnes déplacées, des réfugiés et des demandeurs d’asile.
Prévention de la traite
Protection et assistance
53
http://documents-dds-ny.un.org/doc/UNDOC/GEN/N02/401/69/pdf/N0240169.pdf?OpenElement
54
L’expression « traite des personnes », telle qu’utilisée dans les présents Principes et directives,
désigne le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de personnes, par la
menace de recours ou le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude,
tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité, ou par l’offre ou l’acceptation de
paiements ou d’avantages pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre aux
fins d’exploitation. L’exploitation comprend, au minimum, l’exploitation de la prostitution d’autrui ou
d’autres formes d’exploitation sexuelle, le travail ou les services forcés, l’esclavage ou les pratiques
analogues à l’esclavage, la servitude ou le prélèvement d’organes. Source : Protocole additionnel à la
Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée visant à prévenir, réprimer
et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants, art. 3 a).
116
8. Les États doivent veiller à ce que les victimes de la traite soient protégées de toute
nouvelle exploitation et autres préjudices et reçoivent les soins physiques et
psychologiques voulus, et ce indépendamment du fait que les victimes peuvent ou
veulent ou non coopérer avec la justice.
10. Les enfants victimes de la traite doivent être désignés comme telles. Il faut se
préoccuper en toutes circonstances de leur intérêt supérieur. Les enfants victimes de la
traite doivent recevoir l’assistance et la protection idoines. Leur vulnérabilité
particulière, leurs droits et leurs besoins propres doivent être pleinement pris en
considération.
11. L’État d’accueil comme l’État d’origine doivent veiller à ce que les personnes
victimes de la traite soient rapatriées dans des conditions de sécurité (et, dans la
mesure du possible, de leur plein gré). Il faut leur offrir d’autres options juridiques
lorsqu’il y a lieu de penser que leur sécurité ou celle de leur famille serait mise en
danger par leur rapatriement.
12. Les États adoptent les mesures législatives et autres nécessaires pour conférer le
caractère d’infraction pénale à la traite, aux faits caractérisant la traite et aux
conduites liées à la traite 55.
13. La traite, ainsi que les faits et les conduites qui y sont liées, qu’ils soient du fait
d’agents étatiques ou non, doivent faire l’objet d’enquêtes, de poursuites et de
décision judiciaire de la part des États.
14. Les États doivent faire en sorte que la traite, les faits qui la caractérisent et les
infractions connexes constituent des cas d’extradition au regard de la législation
nationale et des traités d’extradition. Les États doivent, en coopérant entre eux, veiller
à ce que les procédures d’extradition en vigueur soient appliquées conformément au
droit international.
55
Aux fins des présents Principes et directives, les « actes » et les « infractions » liées à la traite
s’entendent du recrutement, du transport, du transfert, de l’hébergement et de l’accueil de personnes
âgées de plus de 18 ans par le recours à la menace, à la force, à la contrainte ou à la tromperie aux fins
d’exploitation. Dans le cas d’une personne de moins de 18 ans, le recrutement, le transport, le transfert,
l’hébergement ou l’accueil constituent des actes et des infractions relevant de la traite des enfants.
Source : Protocole additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale
organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des
enfants, art. 3 a) et 3 c).
117
15. Les individus et personnes morales reconnus coupables de s’être livrés à la traite,
ou d’avoir commis les faits caractérisant la traite ou les infractions connexes à la traite
doivent être frappés de peines effectives et proportionnées.
16. Les États doivent, lorsque cela se justifie, bloquer et confisquer les avoirs des
individus et des personnes morales impliqués dans la traite. Dans la mesure du
possible, les avoirs confisqués doivent servir à aider et à dédommager les victimes de
la traite.
17. Les États doivent veiller à ce que les victimes de la traite disposent de voies de
recours efficaces et appropriées.
Les violations des droits de l’homme sont à la fois une cause et une conséquence
de la traite des êtres humains. Il est donc essentiel de placer la protection de tous
les droits de l’homme au centre de toute mesure visant à prévenir la traite et à y
mettre un terme. Les mesures de lutte contre la traite ne devraient pas porter
atteinte aux droits fondamentaux et à la dignité des personnes et, en particulier,
aux droits des personnes victimes de la traite, des migrants, des personnes
déplacées, des réfugiés et des demandeurs d’asile. Les États et, le cas échéant, les
organisations intergouvernementales et non gouvernementales devraient
envisager les mesures suivantes :
1. Veiller à ce que les mesures visant à prévenir et à combattre la traite des êtres
humains ne portent pas atteinte aux droits et à la dignité des personnes, notamment les
victimes.
3. Formuler des plans d’action nationaux destinés à mettre fin à la traite, qui
permettent de créer des liens et des partenariats entre les institutions
gouvernementales chargées de la lutte contre la traite ou de l’aide aux victimes et les
secteurs compétents de la société civile.
5. Protéger le droit de toutes les personnes de circuler librement et veiller à ce que les
mesures de lutte contre la traite n’y portent pas atteinte.
6. Faire le nécessaire pour que les lois, les politiques, les programmes et les initiatives
de lutte contre la traite ne soient pas préjudiciables au droit de chacun, notamment des
118
victimes, face à la persécution, de chercher asile et d’en bénéficier, conformément au
droit international relatif aux réfugiés, en particulier en appliquant efficacement le
principe du non-refoulement.
7. Mettre en place des mécanismes destinés à suivre les effets que les lois, les
politiques, les programmes et les initiatives de lutte contre la traite ont sur les droits
de l’homme. On pourrait envisager de confier cette tâche aux institutions nationales
de défense des droits de l’homme indépendantes lorsqu’elles existent. Il faudrait
encourager les organisations non gouvernementales qui s’occupent des victimes de la
traite à participer au suivi et à l’évaluation des effets que les mesures de lutte contre la
traite ont sur les droits de l’homme.
8. Fournir dans les rapports qu’ils présentent régulièrement aux organismes des
Nations Unies créés en vertu d’instruments relatifs aux droits de l’homme 56 une
information détaillée sur les mesures qu’ils ont prises afin de prévenir et de combattre
la traite.
10. Offrir une assistance technique et financière aux États et aux secteurs compétents
de la société civile, afin de les aider à formuler et à mettre en oeuvre des stratégies de
lutte contre la traite fondées sur les droits de l’homme.
56
Les organismes des Nations Unies créés en vertu d’instruments relatifs aux droits de l’homme sont
notamment les suivants : Comité des droits de l’homme, Comité des droits économiques, sociaux et
culturels, Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, Comité pour
l’élimination de la discrimination raciale, Comité contre la torture, Comité des droits de l’enfant.
57
Le terme « trafiquants », lorsqu’il apparaît dans les présents Principes et directives, est utilisé pour
désigner les recruteurs; les transporteurs; ceux qui exercent un contrôle sur les personnes victimes de la
traite; ceux qui transfèrent ou maintiennent les victimes dans des situations.
119
Les États et, le cas échéant, les organisations intergouvernementales et non
gouvernementales devraient envisager les mesures suivantes :
3. Veiller à ce que les autorités et les fonctionnaires compétents coopèrent avec les
organisations non gouvernementales en vue de faciliter l’identification des victimes
de la traite et de leur venir en aide. Afin d’optimiser cette coopération, il conviendrait
d’en formaliser l’organisation et la mise en oeuvre.
4. Déterminer des points d’intervention pour s’assurer que les migrants et les migrants
potentiels sont prévenus des dangers et des conséquences éventuels de la traite et
reçoivent l’information voulue pour demander de l’aide si nécessaire.
5. Veiller à ce que les victimes de la traite ne soient pas poursuivies pour violation des
lois d’immigration ou pour les activités qu’elles sont contraintes d’exercer du fait du
trafic dont elles sont victimes.
6. Veiller à ce que les victimes de la traite ne soient, en aucun cas, détenues par les
services de l’immigration ou soumises à un quelconque autre type de détention.
Le cycle de la traite ne peut être rompu si l’on ne prête attention aux droits et
aux besoins des victimes. Une protection et une assistance appropriées doivent
être apportées à toutes les victimes, sans discrimination. Les États et, le cas
échéant, les organisations intergouvernementales et non gouvernementales
devraient envisager de :
120
2. Veiller, en partenariat avec les organisations non gouvernementales, à ce que les
victimes aient accès aux soins de santé primaires ainsi qu’à des services de conseil,
sans pour autant être obligées d’accepter ce soutien ou cette assistance ou contraintes
de se soumettre à des examens de dépistage de certaines maladies, notamment le
VIH/sida.
3. Veiller à ce que les victimes soient informées de leur droit de prendre contact avec
les représentants diplomatiques et consulaires de l’État dont ils ont la nationalité. Le
personnel des ambassades et des consulats devrait recevoir une formation appropriée
pour pouvoir répondre aux demandes d’information et d’assistance émanant de
victimes de la traite. Ces dispositions ne seraient pas applicables aux demandeurs
d’asile.
4. Veiller à ce que les procédures judiciaires concernant les victimes ne portent pas
atteinte à leurs droits, à leur dignité ou à leur bien-être physique ou psychologique.
5. Assurer aux victimes une aide juridique et d’autres types d’assistance dans le cadre
de toute action pénale, civile ou autre, intentée contre des trafiquants ou des individus
qui exploitent d’autres personnes. Les victimes devraient être informées dans une
langue qu’elles comprennent.
6. Garantir aux victimes une protection efficace contre les trafiquants ou leurs
associés qui chercheraient à leur causer du tort, à les menacer ou à les intimider. Pour
ce faire, il importe que le nom des victimes ne soit pas divulgué publiquement et que
leur anonymat soit préservé et protégé, dans la mesure du possible, sans préjudice du
droit de tout accusé à un procès équitable. Les victimes doivent être averties
préalablement et de façon circonstanciée des difficultés que comporte la protection de
leur identité, et il importe de ne pas leur donner de faux espoirs ni d’attentes irréalistes
quant à ce que la police et la justice sont en mesure de faire à cet égard.
7. Faire en sorte que les victimes puissent être rapatriées dans de bonnes conditions de
sécurité, et si possible de leur plein gré, et étudier les options que peuvent constituer la
résidence dans le pays de destination ou la réinstallation dans un pays tiers dans des
cas spécifiques (par exemple afin d’éviter des représailles, ou si l’on considère que la
personne risque d’être à nouveau victime de la traite).
Les stratégies visant à prévenir la traite des personnes devraient tenir compte du
fait qu’elle est avant tout motivée par la demande. Les États et les organisations
intergouvernementales devraient aussi tenir compte des facteurs qui accroissent
la vulnérabilité face à la traite des personnes, comme les inégalités, la pauvreté et
121
toutes les formes de discrimination et de préjugé. Pour être efficaces, les
stratégies de prévention devraient reposer sur l’expérience acquise et une bonne
connaissance des faits. En partenariat avec les organisations
intergouvernementales et non gouvernementales et en s’appuyant au besoin sur
les politiques et les programmes de coopération pour le développement, les États
devraient envisager les mesures suivantes :
1. Analyser les facteurs qui créent une demande pour le commerce sexuel et d’autres
formes d’exploitation et adopter de strictes mesures législatives, politiques ou autres
pour y faire face.
8. Renforcer les capacités des organismes de répression afin qu’ils puissent arrêter et
juger les trafiquants dans un but préventif. Veiller notamment à ce que ces organismes
s’acquittent de leurs obligations légales.
122
DROIT PENAL
INTERNATIONAL
123
Protocole additionnel à la convention des nations unies contre la criminalité
transnationale organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite des
personnes, en particulier des femmes et des enfants 58
Adoptée 15 novembre 2000
Entrée en vigueur le 25 décembre 2003
Préambule
Déclarant qu’une action efficace visant à prévenir et combattre la traite des personnes,
en particulier des femmes et des enfants, exige de la part des pays d’origine, de transit
et de destination une approche globale et internationale comprenant des mesures
destinées à prévenir une telle traite, à punir les trafiquants et à protéger les victimes de
cette traite, notamment en faisant respecter leurs droits fondamentaux
internationalement reconnus,
Préoccupés par le fait que, en l’absence d’un tel instrument, les personnes vulnérables
à une telle traite ne seront pas suffisamment protégées,
58
http://www.ohchr.org/french/law/pdf/protocoltraffic_fr.pdf
124
réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants,
aidera à prévenir et combattre ce type de criminalité,
I. Dispositions générales
Article 2 – Objet
Article 3 - Terminologie
125
b) Le consentement d’une victime de la traite des personnes à l’exploitation
envisagée, telle qu’énoncée à l’alinéa a) du présent article, est indifférent
lorsque l’un quelconque des moyens énoncés à l’alinéa a) a été utilisé;
Article 5 – Incrimination
1. Chaque État Partie adopte les mesures législatives et autres nécessaires pour
conférer le caractère d’infraction pénale aux actes énoncés à l’article 3 du présent
Protocole, lorsqu’ils ont été commis intentionnellement.
2. Chaque État Partie adopte également les mesures législatives et autres nécessaires
pour conférer le caractère d’infraction pénale:
1. Lorsqu’il y a lieu et dans la mesure où son droit interne le permet, chaque État
Partie protège la vie privée et l’identité des victimes de la traite des personnes,
notamment en rendant les procédures judiciaires relatives à cette traite non publiques.
2. Chaque État Partie s’assure que son système juridique ou administratif prévoit des
mesures permettant de fournir aux victimes de la traite des personnes, lorsqu’il y a
lieu:
126
a) Des informations sur les procédures judiciaires et administratives
applicables;
b) Une assistance pour faire en sorte que leurs avis et préoccupations soient
présentés et pris en compte aux stades appropriés de la procédure pénale
engagée contre les auteurs d’infractions, d’une manière qui ne porte pas
préjudice aux droits de la défense.
3. Chaque État Partie envisage de mettre en oeuvre des mesures en vue d’assurer le
rétablissement physique, psychologique et social des victimes de la traite des
personnes, y compris, s’il y a lieu, en coopération avec les organisations non
gouvernementales, d’autres organisations compétentes et d’autres éléments de la
société civile et, en particulier, de leur fournir:
a) Un logement convenable;
b) Des conseils et des informations, concernant notamment les droits que la loi
leur reconnaît, dans une langue qu’elles peuvent comprendre;
4. Chaque État Partie tient compte, lorsqu’il applique les dispositions du présent
article, de l’âge, du sexe et des besoins spécifiques des victimes de la traite des
personnes, en particulier des besoins spécifiques des enfants, notamment un logement,
une éducation et des soins convenables.
5. Chaque État Partie s’efforce d’assurer la sécurité physique des victimes de la traite
des personnes pendant qu’elles se trouvent sur son territoire.
6. Chaque État Partie s’assure que son système juridique prévoit des mesures qui
offrent aux victimes de la traite des personnes la possibilité d’obtenir réparation du
préjudice subi.
Article 7 - Statut des victimes de la traite des personnes dans les États d’accueil
1. L’État Partie dont une victime de la traite des personnes est ressortissante ou dans
lequel elle avait le droit de résider à titre permanent au moment de son entrée sur le
127
territoire de l’État Partie d’accueil facilite et accepte, en tenant dûment compte de la
sécurité de cette personne, le retour de celle-ci sans retard injustifié ou déraisonnable.
2. Lorsqu’un État Partie renvoie une victime de la traite des personnes dans un État
Partie dont cette personne est ressortissante ou dans lequel elle avait le droit de résider
à titre permanent au moment de son entrée sur le territoire de l’État Partie d’accueil,
ce retour est assuré compte dûment tenu de la sécurité de la personne, ainsi que de
l’état de toute procédure judiciaire liée au fait qu’elle est une victime de la traite, et il
est de préférence volontaire.
3. À la demande d’un État Partie d’accueil, un État Partie requis vérifie, sans retard
injustifié ou déraisonnable, si une victime de la traite des personnes est son
ressortissant ou avait le droit de résider à titre permanent sur son territoire au moment
de son entrée sur le territoire de l’État Partie d’accueil.
4. Afin de faciliter le retour d’une victime de la traite des personnes qui ne possède
pas les documents voulus, l’État Partie dont cette personne est ressortissante ou dans
lequel elle avait le droit de résider à titre permanent au moment de son entrée sur le
territoire de l’État Partie d’accueil accepte de délivrer, à la demande de l’État Partie
d’accueil, les documents de voyage ou toute autre autorisation nécessaires pour
permettre à la personne de se rendre et d’être réadmise sur son territoire.
5. Le présent article s’entend sans préjudice de tout droit accordé aux victimes de la
traite des personnes par toute loi de l’État Partie d’accueil.
2. Les États Parties s’efforcent de prendre des mesures telles que des recherches, des
campagnes d’information et des campagnes dans les médias, ainsi que des initiatives
sociales et économiques, afin de prévenir et de combattre la traite des personnes.
128
4. Les États Parties prennent ou renforcent des mesures, notamment par le biais d’une
coopération bilatérale ou multilatérale, pour remédier aux facteurs qui rendent les
personnes, en particulier les femmes et les enfants, vulnérables à la traite, tels que la
pauvreté, le sous-développement et l’inégalité des chances.
5. Les États Parties adoptent ou renforcent des mesures législatives ou autres, telles
que des mesures d’ordre éducatif, social ou culturel, notamment par le biais d’une
coopération bilatérale et multilatérale, pour décourager la demande qui favorise toutes
les formes d’exploitation des personnes, en particulier des femmes et des enfants,
aboutissant à la traite.
b) Les types de documents de voyage que des personnes ont utilisés ou tenté
d’utiliser pour franchir une frontière internationale aux fins de la traite des
personnes; et
c) Les moyens et méthodes utilisés par les groupes criminels organisés pour la
traite des personnes, y compris le recrutement et le transport des victimes, les
itinéraires et les liens entre les personnes et les groupes se livrant à cette traite,
ainsi que les mesures pouvant permettre de les découvrir.
2. Les États Parties assurent ou renforcent la formation des agents des services de
détection, de répression, d’immigration et d’autres services compétents à la
prévention de la traite des personnes. Cette formation devrait mettre l’accent sur les
méthodes utilisées pour prévenir une telle traite, traduire les trafiquants en justice et
faire respecter les droits des victimes, notamment protéger ces dernières des
trafiquants. Elle devrait également tenir compte de la nécessité de prendre en
considération les droits de la personne humaine et les problèmes spécifiques des
femmes et des enfants, et favoriser la coopération avec les organisations non
gouvernementales, d’autres organisations compétentes et d’autres éléments de la
société civile.
3. Un État Partie qui reçoit des informations se conforme à toute demande de l’État
Partie qui les a communiquées soumettant leur usage à des restrictions.
129
Article 11 - Mesures aux frontières
2. Chaque État Partie adopte les mesures législatives ou autres appropriées pour
prévenir, dans la mesure du possible, l’utilisation des moyens de transport exploités
par des transporteurs commerciaux pour la commission des infractions établies
conformément à l’article 5 du présent Protocole.
4. Chaque État Partie prend les mesures nécessaires, conformément à son droit
interne, pour assortir de sanctions l’obligation énoncée au paragraphe 3 du présent
article.
5. Chaque État Partie envisage de prendre des mesures qui permettent, conformément
à son droit interne, de refuser l’entrée de personnes impliquées dans la commission
des infractions établies conformément au présent Protocole ou d’annuler leur visa.
Chaque État Partie prend les mesures nécessaires, selon les moyens disponibles:
a) Pour faire en sorte que les documents de voyage ou d’identité qu’il délivre
soient d’une qualité telle qu’on ne puisse facilement en faire un usage
impropre et les falsifier ou les modifier, les reproduire ou les délivrer
illicitement; et
À la demande d’un autre État Partie, un État Partie vérifie, conformément à son droit
interne et dans un délai raisonnable, la légitimité et la validité des documents de
voyage ou d’identité délivrés ou censés avoir été délivrés en son nom et dont on
soupçonne qu’ils sont utilisés pour la traite des personnes.
130
IV. Dispositions finales
1. Aucune disposition du présent Protocole n’a d’incidences sur les droits, obligations
et responsabilités des États et des particuliers en vertu du droit international, y
compris du droit international humanitaire et du droit international relatif aux droits
de l’homme et en particulier, lorsqu’ils s’appliquent, de la Convention de 1951 et du
Protocole de 1967 relatifs au statut des réfugiés ainsi que du principe de non-
refoulement qui y est énoncé.
4. Tout État Partie qui a émis une réserve en vertu du paragraphe 3 du présent article
peut la retirer à tout moment en adressant une notification au Secrétaire général de
l’Organisation des Nations Unies.
131
3. Le présent Protocole est soumis à ratification, acceptation ou approbation. Les
instruments de ratification, d’acceptation ou d’approbation seront déposés auprès du
Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies. Une organisation régionale
d’intégration économique peut déposer ses instruments de ratification, d’acceptation
ou d’approbation si au moins un de ses États membres l’a fait. Dans cet instrument de
ratification, d’acceptation ou d’approbation, cette organisation déclare l’étendue de sa
compétence concernant les questions régies par le présent Protocole. Elle informe
également le dépositaire de toute modification pertinente de l’étendue de sa
compétence.
Article 18 – Amendement
132
2. Les organisations régionales d’intégration économique disposent, pour exercer, en
vertu du présent article, leur droit de vote dans les domaines qui relèvent de leur
compétence, d’un nombre de voix égal au nombre de leurs États membres Parties au
présent Protocole. Elles n’exercent pas leur droit de vote si leurs États membres
exercent le leur, et inversement.
5. Un amendement entré en vigueur a force obligatoire à l’égard des États Parties qui
ont exprimé leur consentement à être liés par lui. Les autres États Parties restent liés
par les dispositions du présent Protocole et tous amendements antérieurs qu’ils ont
ratifiés, acceptés ou approuvés.
Article 19 – Dénonciation
1. Un État Partie peut dénoncer le présent Protocole par notification écrite adressée au
Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies. Une telle dénonciation prend
effet un an après la date de réception de la notification par le Secrétaire général.
2. L’original du présent Protocole, dont les textes anglais, arabe, chinois, espagnol,
français et russe font également foi, sera déposé auprès du Secrétaire général de
l’Organisation des Nations Unies. EN FOI DE QUOI, les plénipotentiaires soussignés,
à ce dûment autorisés par leurs gouvernements respectifs, ont signé le présent
Protocole.
133
Protocole contre le trafic illicite de migrants par terre, air et mer, additionnel à
la convention des nations unies contre la criminalité transnationale organisée 59
Adoptée 15 novembre 2000
Entrée en vigueur 28 janvier 2004
Le Protocole donne également une définition du terme “trafic illicite”, et exige que les
Etats parties érigent le trafic illicite de migrants en échange d’avantages financiers ou
matériels en une infraction criminelle en droit interne. La logique soutenue par le
Protocole vise à combattre le trafic illicite à travers la lutte contre l’acte même du trafic
illicite, et non pas contre la migration en tant que telle. Le Protocole entérine également
des garanties relatives aux droits, au statut légal et à la sécurité de migrants et résidents
illégaux ayant fait l’objet d’un tel trafic illicite, y compris les demandeurs d’asile. L’une
des garanties clé est la référence au droit international, y compris le droit international
humanitaire et le droit international des réfugiés, faite dans la clause de sauvegarde à
l’article 19 du Protocole. Le Protocole contient aussi des dispositions relatives à la
prévention contre le trafic illicite de migrants, et à des formes générales et spécifiques de
coopération et d’assistance en matière de prévention, d’investigation et de poursuites
d’infractions relevant de la Convention des Nations Unies contre la criminalité
transnationale organisée.
Préambule
Convaincus qu’il faut traiter les migrants avec humanité et protéger pleinement leurs
droits,
Tenant compte du fait que, malgré les travaux entrepris dans d’autres instances
internationales, il n’y a aucun instrument universel qui porte sur tous les aspects du
trafic illicite de migrants et d’autres questions connexes,
59
http://www.uncjin.org/Documents/Conventions/dcatoc/final_documents_2/convention_smug_french.
pdf.
134
Préoccupés par l’accroissement considérable des activités des groupes criminels
organisés en matière de trafic illicite de migrants et des autres activités criminelles
connexes énoncées dans le présent Protocole, qui portent gravement préjudice aux
États concernés,
Également préoccupés par le fait que le trafic illicite de migrants risque de mettre en
danger la vie ou la sécurité des migrants concernés,
I. Dispositions générales
Article 2 – Objet
Article 3 - Terminologie
135
matériel, l’entrée illégale dans un État Partie d’une personne qui n’est ni un
ressortissant ni un résident permanent de cet État;
iii) Qui est utilisé par une personne autre que le titulaire légitime;
Article 6 - Incrimination
1. Chaque État Partie adopte les mesures législatives et autres nécessaires pour
conférer le caractère d’infraction pénale, lorsque les actes ont été commis
intentionnellement et pour en tirer, directement ou indirectement, un avantage
financier ou autre avantage matériel:
136
b) Lorsque les actes ont été commis afin de permettre le trafic illicite de
migrants:
2. Chaque État Partie adopte également les mesures législatives et autres nécessaires
pour conférer le caractère d’infraction pénale:
a) Sous réserve des concepts fondamentaux de son système juridique, au fait
de tenter de commettre une infraction établie conformément au paragraphe 1
du présent article;
3. Chaque État Partie adopte les mesures législatives et autres nécessaires pour
conférer le caractère de circonstance aggravante des infractions établies
conformément aux alinéas a), b) i) et c) du paragraphe 1 du présent article et, sous
réserve des concepts fondamentaux de son système juridique, des infractions établies
conformément aux alinéas b) et c) du paragraphe 2 du présent article:
137
II. Trafic illicite de migrants par mer
Article 7 - Coopération
Les États Parties coopèrent dans toute la mesure possible en vue de prévenir et de
réprimer le trafic illicite de migrants par mer, conformément au droit international de
la mer.
1. Un État Partie qui a des motifs raisonnables de soupçonner qu’un navire battant son
pavillon ou se prévalant de l’immatriculation sur son registre, sans nationalité, ou
possédant en réalité la nationalité de l’État Partie en question bien qu’il batte un
pavillon étranger ou refuse d’arborer son pavillon, se livre au trafic illicite de migrants
par mer peut demander à d’autres États Parties de l’aider à mettre fin à l’utilisation
dudit navire dans ce but. Les États Parties ainsi requis fournissent cette assistance
dans la mesure du possible compte tenu des moyens dont ils disposent.
2. Un État Partie qui a des motifs raisonnables de soupçonner qu’un navire exerçant la
liberté de navigation conformément au droit international et battant le pavillon ou
portant les marques d’immatriculation d’un autre État Partie se livre au trafic illicite
de migrants par mer peut le notifier à l’État du pavillon, demander confirmation de
l’immatriculation et, si celle-ci est confirmée, demander l’autorisation à cet État de
prendre les mesures appropriées à l’égard de ce navire. L’État du pavillon peut
notamment autoriser l’État requérant à:
a) Arraisonner le navire;
b) Visiter le navire; et
c) S’il trouve des preuves que le navire se livre au trafic illicite de migrants par
mer, prendre les mesures appropriées à l’égard du navire, des personnes et de
la cargaison à bord, ainsi que l’État du pavillon l’a autorisé à le faire.
3. Un État Partie qui a pris une des mesures conformément au paragraphe 2 du présent
article informe sans retard l’État du pavillon concerné des résultats de cette mesure.
4. Un État Partie répond sans retard à une demande que lui adresse un autre État Partie
en vue de déterminer si un navire qui se prévaut de l’immatriculation sur son registre
ou qui bat son pavillon y est habilité, ainsi qu’à une demande d’autorisation présentée
conformément au paragraphe 2 du présent article.
138
6. Chaque État Partie désigne une ou, s’il y a lieu, plusieurs autorités habilitées à
recevoir les demandes d’assistance, de confirmation de l’immatriculation sur son
registre ou du droit de battre son pavillon, ainsi que les demandes d’autorisation de
prendre les mesures appropriées et à y répondre. Le Secrétaire général notifie à tous
les autres États Parties l’autorité désignée par chacun d’eux dans le mois qui suit cette
désignation.
7. Un État Partie qui a des motifs raisonnables de soupçonner qu’un navire se livre au
trafic illicite de migrants par mer et que ce navire est sans nationalité ou peut être
assimilé à un navire sans nationalité peut l’arraisonner et le visiter. Si les soupçons
sont confirmés par des preuves, cet État Partie prend les mesures appropriées
conformément au droit interne et au droit international pertinents.
d) Veille, selon ses moyens, à ce que toute mesure prise à l’égard du navire
soit écologiquement rationnelle.
139
III. Prévention, coopération et autres mesures
Article 10 - Information
2. Un État Partie qui reçoit des informations se conforme à toute demande de l’État
Partie qui les a communiquées soumettant leur usage à des restrictions.
2. Chaque État Partie adopte les mesures législatives ou autres appropriées pour
prévenir, dans la mesure du possible, l’utilisation des moyens de transport exploités
par des transporteurs commerciaux pour la commission de l’infraction établie
conformément à l’alinéa a) du paragraphe 1 de l’article 6 du présent Protocole.
140
3. Lorsqu’il y a lieu, et sans préjudice des conventions internationales applicables, ces
mesures consistent notamment à prévoir l’obligation pour les transporteurs
commerciaux, y compris toute compagnie de transport ou tout propriétaire ou
exploitant d’un quelconque moyen de transport, de vérifier que tous les passagers sont
en possession des documents de voyage requis pour l’entrée dans l’État d’accueil.
4. Chaque État Partie prend les mesures nécessaires, conformément à son droit
interne, pour assortir de sanctions l’obligation énoncée au paragraphe 3 du présent
article.
5. Chaque État Partie envisage de prendre des mesures qui permettent, conformément
à son droit interne, de refuser l’entrée de personnes impliquées dans la commission
des infractions établies conformément au présent Protocole ou d’annuler leur visa.
Chaque État Partie prend les mesures nécessaires, selon les moyens disponibles:
a) Pour faire en sorte que les documents de voyage ou d’identité qu’il délivre
soient d’une qualité telle qu’on ne puisse facilement en faire un usage
impropre et les falsifier ou les modifier, les reproduire ou les délivrer
illicitement; et
À la demande d’un autre État Partie, un État Partie vérifie, conformément à son droit
interne et dans un délai raisonnable, la légitimité et la validité des documents de
voyage ou d’identité délivrés ou censés avoir été délivrés en son nom et dont on
soupçonne qu’ils sont utilisés pour commettre les actes énoncés à l’article 6 du
présent Protocole.
1. Les États Parties assurent ou renforcent la formation spécialisée des agents des
services d’immigration et autres agents compétents à la prévention des actes énoncés
à l’article 6 du présent Protocole et au traitement humain des migrants objet de tels
actes, ainsi qu’au respect des droits qui leur sont reconnus dans le présent Protocole.
2. Les États Parties coopèrent entre eux et avec les organisations internationales, les
organisations non gouvernementales et les autres organisations compétentes ainsi
qu’avec d’autres éléments de la société civile, selon qu’il convient, pour assurer une
141
formation adéquate des personnels sur leur territoire, en vue de prévenir, de combattre
et d’éradiquer les actes énoncés à l’article 6 du présent Protocole et de protéger les
droits des migrants objet de tels actes. Cette formation porte notamment sur:
3. Les États Parties ayant l’expertise appropriée envisagent d’apporter une assistance
technique aux États qui sont fréquemment des pays d’origine ou de transit pour les
personnes ayant été l’objet des actes énoncés à l’article 6 du présent Protocole. Les
États Parties font tout leur possible pour fournir les ressources nécessaires, telles que
véhicules, systèmes informatiques et lecteurs de documents, afin de combattre les
actes énoncés à l’article 6.
1. Chaque État Partie prend des mesures visant à mettre en place ou renforcer des
programmes d’information pour sensibiliser le public au fait que les actes énoncés à
l’article 6 du présent Protocole constituent une activité criminelle fréquemment
perpétrée par des groupes criminels organisés afin d’en tirer un profit et qu’ils font
courir de graves risques aux migrants concernés.
3. Chaque État Partie promeut ou renforce, selon qu’il convient, des programmes de
développement et une coopération aux niveaux national, régional et international, en
tenant compte des réalités socioéconomiques des migrations, et en accordant une
attention particulière aux zones économiquement et socialement défavorisées, afin de
s’attaquer aux causes socioéconomiques profondes du trafic illicite de migrants, telles
que la pauvreté et le sous-développement.
142
Article 16 - Mesures de protection et d’assistance
2. Chaque État Partie prend les mesures appropriées pour accorder aux migrants une
protection adéquate contre toute violence pouvant leur être infligée, aussi bien par des
personnes que par des groupes, du fait qu’ils ont été l’objet des actes énoncés à
l’article 6 du présent Protocole.
3. Chaque État Partie accorde une assistance appropriée aux migrants dont la vie ou la
sécurité sont mises en danger par le fait qu’ils ont été l’objet des actes énoncés à
l’article 6 du présent Protocole.
4. Lorsqu’ils appliquent les dispositions du présent article, les États Parties tiennent
compte des besoins particuliers des femmes et des enfants.
5. En cas de détention d’une personne qui a été l’objet des actes énoncés à l’article 6
du présent Protocole, chaque État Partie respecte les obligations qu’il a contractées en
vertu de la Convention de Vienne sur les relations consulaires, dans les cas
applicables, y compris l’obligation d’informer sans retard la personne concernée des
dispositions relatives à la notification aux fonctionnaires consulaires et à la
communication avec ces derniers.
143
3. À la demande de l’État Partie d’accueil, un État Partie requis vérifie, sans retard
injustifié ou déraisonnable, si une personne qui a été l’objet d’un acte énoncé à
l’article 6 du présent Protocole est son ressortissant ou a le droit de résider à titre
permanent sur son territoire.
4. Afin de faciliter le retour d’une personne ayant été l’objet d’un acte énoncé à
l’article 6 du présent Protocole et ne possédant pas les documents voulus, l’État Partie
dont cette personne est ressortissante ou dans lequel elle a le droit de résider à titre
permanent accepte de délivrer, à la demande de l’État Partie d’accueil, les documents
de voyage ou toute autre autorisation nécessaires pour permettre à la personne de se
rendre et d’être réadmise sur son territoire.
5. Chaque État Partie concerné par le retour d’une personne qui a été l’objet d’un acte
énoncé à l’article 6 du présent Protocole prend toutes les mesures appropriées pour
organiser ce retour de manière ordonnée et en tenant dûment compte de la sécurité et
de la dignité de la personne.
7. Le présent article s’entend sans préjudice de tout droit accordé par toute loi de
l’État Partie d’accueil aux personnes qui ont été l’objet d’un acte énoncé à l’article 6
du présent Protocole.
8. Le présent article n’a pas d’incidences sur les obligations contractées en vertu de
tout autre traité bilatéral ou multilatéral applicable ou de tout autre accord ou
arrangement opérationnel applicable régissant, en totalité ou en partie, le retour des
personnes qui ont été l’objet d’un acte énoncé à l’article 6 du présent Protocole.
1. Aucune disposition du présent Protocole n’a d’incidences sur les autres droits,
obligations et responsabilités des États et des particuliers en vertu du droit
international, y compris du droit international humanitaire et du droit international
relatif aux droits de l’homme et en particulier, lorsqu’ils s’appliquent, de la
Convention de 1951 et du Protocole de 1967 relatifs au statut des réfugiés ainsi que du
principe de non refoulement qui y est énoncé.
144
Article 20 - Règlement des différends
4. Tout État Partie qui a émis une réserve en vertu du paragraphe 3 du présent article
peut la retirer à tout moment en adressant une notification au Secrétaire général de
l’Organisation des Nations Unies.
145
concernant les questions régies par le présent Protocole. Elle informe également le
dépositaire de toute modification pertinente de l’étendue de sa compétence.
Article 23 - Amendement
5. Un amendement entré en vigueur a force obligatoire à l’égard des États Parties qui
ont exprimé leur consentement à être liés par lui. Les autres États Parties restent liés
146
par les dispositions du présent Protocole et tous amendements antérieurs qu’ils ont
ratifiés, acceptés ou approuvés.
Article 24 - Dénonciation
1. Un État Partie peut dénoncer le présent Protocole par notification écrite adressée au
Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies. Une telle dénonciation prend
effet un an après la date de réception de la notification par le Secrétaire général.
2. L’original du présent Protocole, dont les textes anglais, arabe, chinois, espagnol,
français et russe font également foi, sera déposé auprès du Secrétaire général de
l’Organisation des Nations Unies.
147
DOCUMENTATION DES
CONFERENCES
148
Réunion des représentants des Etats sur le sauvetage et l’interception en mer en
Méditerranée
Document de travail 60
I. Introduction
Depuis longtemps, les flux de migrants et de réfugiés posent problème aux Etats
riverains de la Méditerranée. Le voyage en mer, rendu encore plus périlleux par
l’implication croissante des réseaux criminels de passeurs, est entrepris par beaucoup
de personnes qui souhaitent gagner l’Europe, y compris depuis l’Afrique sub-
saharienne. Tous les Etats méditerranéens sont affectés par ces mouvements maritimes
dans une plus ou moins grande mesure, les principales routes consistant à traverser le
Maghreb par les enclaves espagnoles de Melilla et Ceuta, ou à se rendre directement
sur la côte sud de l’Espagne; à traverser la Libye et la Tunisie, puis à atteindre la Sicile
ou le continent italien via Malte ou la petite île de Lampedusa; et à partir de la Turquie
à traverser le Dodécanèse pour gagner la Grèce ou la Sicile. Les patrouilles devenant
plus fréquentes en Méditerranée, un itinéraire à travers la Mauritanie jusqu’aux Iles
Canaries a souvent été utilisé récemment. La tragédie humaine liée au nombre
croissant de victimes en mer a ajouté une dimension de « crise humanitaire » à ces
mouvements maritimes. L’intense couverture médiatique du problème a mis en relief
le sort des personnes concernées et placé la question en tête de l’agenda politique dans
de nombreux pays.
Il est difficile de quantifier l’ampleur du mouvement car par définition les migrants
illégaux sont clandestins et cherchent à ne pas être repérés. Les estimations du nombre
de ceux qui arrivent en sécurité et de ceux qui périssent en route sont au mieux fondées
sur les informations statistiques plutôt limitées dont nous disposons sur les cas de
sauvetage et d’interception qui sont officiellement enregistrés. Malgré ce manque de
données objectives, il est clair qu’un nombre important de personnes tentent
effectivement d’entrer en Europe par la mer et que la très forte visibilité du phénomène
place ce mode de voyage au cœur même du discours politique sur les migrations
irrégulières.
149
qui ont donc besoin de la protection internationale. Parmi ceux qui empruntent
l’itinéraire méditerranéen, on compte des personnes qui sont en situation de
demandeurs d’asile, ainsi que d’autres qui tentent d’utiliser la voie de l’asile comme
seul moyen viable d’accès à l’Europe. Ces flux mixtes créent des problèmes complexes
pour les Etats comme pour les organisations internationales, donnant naissance à des
scénarios qui ne peuvent pas être résolus à l’intérieur des limites étroites du droit
maritime international mais qui nécessitent des solutions globales faisant intervenir un
certain nombre de problèmes de politique transversaux et interdépendants.
En mars 2002, le HCR a réuni une Table ronde d’experts à Lisbonne sur le thème du
sauvetage en mer; aspects spécifiques relatifs à la protection des demandeurs d’asile
et des réfugiés. Le résumé des discussions qui ressort de cette réunion met en
évidence les principaux problèmes qu’implique l’apport d’une réponse adéquate aux
scénarios maritimes faisant intervenir des demandeurs d’asile et des réfugiés. Depuis,
le HCR travaille étroitement avec les partenaires clés comme l’Organisation maritime
internationale (OMI) pour aider à assurer que les propositions avancées par la Table
ronde d’experts ont bien été communiquées aux Etats dans leurs discussions sur leurs
obligations de réponse face à de tels scénarios. Ces efforts conjoints ont contribué à
l’adoption par les Etats membres de l’OMI d’amendements législatifs cruciaux et de
directives d’accompagnement visant à renforcer certains aspects pratiques et
opérationnels du régime international de recherche et de sauvetage. Malgré ces
avancées, les migrations maritimes continuent de poser des problèmes complexes car
le montrent concrètement les réalités actuelles en Méditerranée, qui testent la capacité
des Etats et des organisations internationales à répondre de manière adéquate.
150
migrations maritimes dans un lieu géographique spécifique. Cet objectif fait partie
d’un projet plus vaste financé par l’UE qui vise à renforcer l’espace d’asile en Afrique
du Nord par la mise en œuvre d’un ensemble d’activités de constitution de capacités,
la mobilisation des gouvernements de la région et la formulation d’une stratégie
globale de gestion des migrations qui réponde de manière équilibrée aux problèmes
d’asile et de migration qui sont en jeu. Deux conférences sur le sauvetage et
l’interception en mer ont été prévues à cet effet, l’une composée d’experts et l’autres
d’Etats.
Le présent document a pour but de revoir et de réactiver les principaux thèmes des
discussions qui ont eu lieu tant à Lisbonne qu’à Athènes. Il examine brièvement les
dispositions des différentes branches du droit international qui portent sur le sauvetage
et l’interception en mer, en particulier dans le cas de demandeurs d’asile et de réfugiés.
Il aborde également les efforts collectifs qui ont été soit proposés soit activement
poursuivis pour résoudre le problème des migrations maritimes en Méditerranée, et
suggère des voies à explorer plus en profondeur pour tenter de répondre plus
efficacement à la situation actuelle à l’intérieur d’un cadre de coopération régional. Il
vise ainsi à servir de catalyseur pour l’ouverture de discussions entre les Etats, afin
d’établir un consensus sur une approche axée sur la coopération et le partage des
responsabilités concernant la prise en charge des besoins de protection des personnes
qui relèvent de la compétence du HCR et se trouvent pris dans des flux mixtes en
Méditerranée.
61
Interception et sauvetage en mer en Méditerranée: réponses conjointes, 12-13 septembre 2005,
Athènes, Grèce - Résumé des discussions et recommandations des experts.
151
politiques qui sous-tendent les réponses à apporter au problème des migrations
irrégulières.
On peut rencontrer des migrants clandestins, des demandeurs d’asile et des réfugiés en
mer dans toute une série de contextes: dans des interceptions par des garde-côtes
nationaux; lors d’opérations de secours par des navires commerciaux; ou en tant que
passagers clandestins à bord de navires commerciaux. Chaque scénario soulève des
problèmes particuliers et le droit (essentiellement le droit maritime international en
interaction avec d’autres branches du droit comme précisé ci-dessus) a donc développé
des régimes distincts mais complémentaires pour fournir un cadre approprié en réponse
à chaque scénario:
Le fait de secourir les personnes en péril en mer est une tradition maritime très
ancienne, qui est également inscrite dans le droit maritime contemporain tel qu’il est
codifié dans plusieurs Conventions:
Le terme « sauvetage en mer » a été défini dans la Convention SAR comme une
opération visant à récupérer des personnes en détresse, à répondre à leurs premiers
besoins médicaux ou autres et à les conduire dans un lieu sûr. 66
62
1982 UNCLOS, Article 98.
63
Convention de 1958 sur la haute mer, Article 12.
64
Annexe à la Convention SOLAS de 1974, Chapitre V, Règlement 7 et Règlement 33.
65
Annexe à la Convention SAR de 1979, Chapitre 1.3.2. et Chapitre 2.1.10.
152
A cette fin, le système du droit maritime international prévoit différentes
responsabilités: la responsabilité du capitaine de fournir une assistance; et la
responsabilité des Etats de promouvoir l’instauration, le fonctionnement et l’entretien
d’un service adéquat et efficace de recherche et de sauvetage en mer. En réponse à un
appel de l’Assemblée de l’OMI demandant une révision des dispositions pertinentes du
droit maritime international à la suite de l’incident de Tampa, des discussions intenses
ont eu lieu au sein de l’OMI ces dernières années pour préciser les interrelations
pratiques entre les rôles et les responsabilités qui interviennent dans un scénario de
sauvetage, et pour répondre aux problèmes pratiques qui sont apparus dans la mise en
œuvre du régime de recherche et de sauvetage. Les discussions au sein de l’OMI se
sont concentrées sur la question litigieuse du débarquement.
66
Annexe à la Convention SAR de 1979, Chapitre 1.3.2.
67
Entrée en vigueur prévue pour le 1er juillet 2006.
153
B. Régime des passagers clandestins
Les passagers clandestins ont tendance à être moins visibles que les personnes
secourues en mer dans des circonstances dramatiques mais le traitement de leur cas
reste une composante importante de toute réponse globale aux migrations maritimes.
Les Etats fournissent régulièrement à l’OMI des statistiques sur les cas de passagers
clandestins 68. Il existe toutefois des lacunes dans les données mondiales disponibles
sur le nombre annuel de passagers clandestins, notamment sur ceux qui demandent
ensuite l’asile. Le HCR lui-même a réuni des données statistiques limitées, en
s’appuyant sur le petit nombre de cas de passagers clandestins qui ont été portés à son
attention.
« une personne qui est cachée à bord d’un navire, ou cachée dans la cargaison
chargée ultérieurement à bord du navire, sans le consentement du propriétaire ou du
capitaine du navire, ou de toute autre personne responsable, et qui est découverte à
bord du navire après que celui-ci a quitté le port, ou dans la cargaison lors du
déchargement au port d’arrivée, et est déclarée aux autorités compétentes, par le
capitaine, comme étant un passager clandestin. » 69
Le régime de la FAL a toujours pour but essentiel « de régler rapidement les cas
d’embarquement clandestin et de s’assurer que les passagers clandestins regagnent
68
Les circulaires de l’OMI sur les cas de passagers clandestins sont publiées trimestriellement (aussi
disponibles sur le site internet de l’OMI - www.imo.org).
69
Convention de 1965 visant à faciliter le trafic maritime international, telle que modifiée, 10 janvier
2002, Résolution FAL.7 (29), Section 1.1 de l’OMI.
154
leur pays ou sont rapatriés dans les meilleurs délais ». 70 Toutefois, reflétant les
préoccupations relatives à la protection des réfugiés, les Principes généraux adoptés
par le Comité de facilitation font spécifiquement référence à la Convention de 1951
relative au statut des réfugiés, disposant que « [l]es dispositions du présent chapitre
doivent être appliquées conformément aux principes relatifs à la protection
internationale qui sont énoncés dans les instruments internationaux, tels que la
Convention des Nations Unies du 28 juillet 1951 et le Protocole du 31 janvier 1967
relatifs au statut des réfugiés, ainsi que dans les textes législatifs nationaux
pertinents ». 71
Concernant les passagers clandestins, le Conseil de l’Europe a félicité l’OMI pour son
travail sur les dispositions de la Convention FAL relatives aux passagers clandestins. Il
a toutefois exprimé l’avis que la communauté internationale devait aller plus loin dans
la recherche de solutions réelles au problème des passagers clandestins, y compris « en
réfléchissant à la faisabilité d’un instrument juridique unique sur le traitement des
passagers clandestins demandeurs d’asile comportant notamment des dispositions
relatives à la détermination de l’Etat responsable du traitement des demandes d’asile
des passagers clandestins, à leur traitement à bord et à la durée maximale de la
détention à bord ». 72
C. Régime de l’interception
70
Ibid. Section 4.2.
71
Ibid. Section 4.1.
72
Rapport de la Commission des migrations, des réfugiés et de la population, Doc. 100115, décembre
2003; voir aussi Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, Recommandation 1645 (2004) sur
l’Accès à l’assistance et à la protection pour les demandeurs d’asile dans les ports maritimes et les
zones côtières en Europe.
155
(iii) arraisonner les navires lorsqu’il y a des raisons sérieuses de penser qu’ils
transportent des personnes en violation des règles du droit maritime national ou
international. » 73
Un principe général du droit international veut que le contrôle aux frontières externes,
les restrictions au droit des étrangers d’avoir accès au territoire national et les lois qui
régissent l’entrée des étrangers constituent tous l’exercice légitime de la souveraineté
de l’Etat. Cependant, ces activités doivent toujours être exercées dans le respect des
principes fondamentaux du droit international relatif aux droits de l’homme, qui
contient des normes précises concernant les droits des personnes, quel que soit leur
statut. L’action des Etats est aussi encadrée par le droit international des réfugiés, y
compris par l’obligation de respecter le droit de chercher asile et d’en bénéficier, afin
que les personnes qui sont exposées à des persécutions puissent quitter leur pays
d’origine et chercher une protection ailleurs. La Convention de 1951 relative au statut
des réfugiés et son Protocole de 1967, qui constituent le cœur du droit international des
réfugiés, donnent une définition des personnes habilitées à bénéficier de leur protection
et instaurent des principes clés tels que la non-imposition de sanctions pour entrée
illégale et le non-refoulement. 74
73
Conclusion sur les garanties de protection dans les mesures d’interception (n° 97 (LIV) – 2003).
74
Voir Convention de 1951, Articles 1, 31 et 33.
75
La pertinence et la capacité d’adaptation constantes du principe du non-refoulement, dont
l’applicabilité est consacrée dans le droit coutumier international ont été reconnues dans le Préambule
de la Déclaration des Etats parties adoptée unanimement à la réunion ministérielle des Etats parties,
organisée conjointement par la Suisse et le HCR les 12 et 13 décembre 2001, pour commémorer le 50e
anniversaire de la Convention. Voir « Agenda pour la protection » du HCR – Déclaration des Etats
parties, Assemblée générale des Nations Unies, Doc. A/57/12/Add.1.
156
renvoyer une personne vers un pays où elle risque d’être exposée à la torture ou à un
traitement inhumain ou dégradant, doivent être mises en œuvre par tous les Etats.
Les autorités nationales ont l’obligation d’identifier les demandeurs d’asile et les
réfugiés qui se trouveraient parmi les personnes interceptées. Toutefois, la question du
lieu le plus approprié où procéder à la détermination du statut reste posée. La
détermination à bord est une possibilité. Mais le caractère limité des installations à
bord, allié au traumatisme possible subi par les personnes interceptées peuvent ne pas
offrir les conditions optimales et les normes requises (comme la confidentialité, l’accès
à l’information et à l’instance compétente, la présence d’un interprète). Il est important
de souligner que l’Etat de débarquement est en général celui dont la responsabilité en
matière de protection des réfugiés est la première engagée. Néanmoins, le transfert à
un autre Etat de la responsabilité de déterminer le statut de réfugié est possible à
condition que les garanties nécessaires soient respectées.
En décembre 2005, le Conseil européen a adopté une conclusion sur une approche
globale des migrations centrée sur l’Afrique et la Méditerranée. La conclusion a
reconnu l’importance croissante des migrations dans les relations de l’UE avec les pays
tiers, en particulier les pays voisins. L’UE entend renforcer encore le dialogue et la
coopération avec ces pays sur les questions migratoires, y compris sur la gestion des
retours et la résolution des causes profondes des migrations. La conclusion s’est
accompagnée d’un programme de travail concret, fixant des priorités dans les
initiatives qui portent sur le dialogue entre l’UE et l’Afrique. 78
76
Le programme de La Haye: renforcer la liberté, la sécurité et la justice dans l’Union européenne,
conclusion de la Présidence, adoptée le 5 novembre 2004, Doc. 14292/04, Annexe 1, du Conseil JO
C53/1, 3 mars 2005.
77
Etude de faisabilité relative au contrôle des frontières maritimes de l’Union européenne – Rapport
final, Doc. 11490/1/03, Rév. 1, Annexe, du Conseil, 19 septembre 2003.
78
Approche globale sur la question des migrations: Priorités d’action centrées sur l’Afrique et la
Méditerranée, Conclusion de la Présidence, adoptée le 17 décembre 2005, Doc. 15914/05 du Conseil.
157
régional « 5+5 » sur les migrations, le Dialogue sur les migrations transitoires en
Méditerranée (groupe de contact de l’OCDE), ainsi que certains aspects du « Processus
de Barcelone ».
Des opérations spécifiques visant à surveiller et à contrôler les frontières maritimes ont
été lancées. Récemment, le « Projet hippocampe » (« Project Seahorse ») financé par
l’UE prévoit de contrôler les migrations irrégulières notamment par des patrouilles
conjointes en Méditerranée et en Atlantique. Sous la direction opérationnelle de
l’Espagne, des patrouilles avec le Maroc, la Mauritanie, le Sénégal, Cap Vert, l’Italie,
l’Allemagne, le Portugal, la France et la Belgique coopèreront pour promouvoir une
politique efficace visant à éviter les migrations irrégulières, des efforts étant aussi
déployés pour mettre un terme au trafic d’êtres humains. Ce projet prévoit aussi la
création de trois Centres régionaux de surveillance maritime sur les côtes
méditerranéennes et atlantiques de l’Espagne. Ce projet devrait fonctionner de 2006 à
2008.
Des initiatives conjointes d’interception en mer sont mises en place par les Etats
membres de l’UE. Elles se déroulent essentiellement dans les eaux territoriales des
divers Etats concernés – Etats membres de l’UE et Etats non membres de l’UE – avec
débarquement dans les Etats de l’UE. Un accord a notamment été conclu entre l’Italie
et l’Albanie dans le cadre de leur réponse concertée au mouvement des migrants
clandestins en Adriatique.
Début juin 2005, le Conseil européen a adopté des conclusions sur l’ouverture d’un
dialogue et d’une coopération avec la Libye en matière de migration et a lancé un
processus de coopération ad hoc sur les questions de migration avec les autorités
79
Programme de mesures de lutte contre l’immigration clandestine par voie maritime dans les Etats
membres de l’Union européenne, Doc. 15445/03 du Conseil, 28 novembre 2003.
80
Règlement (CE) du Conseil n° 2007/2004 du 26 octobre 2004 portant création d’une Agence
européenne pour la gestion de la coopération internationale aux frontières extérieures des Etats
membres de l’Union européenne, JO L349/1 du 25 novembre 2004.
158
libyennes pour identifier des mesures pratiques permettant de résoudre le problème de
l’immigration illégale en vue de recenser les mesures
concrètes à prendre pour lutter contre l'immigration clandestine dans des domaines
tels que la formation, le renforcement des capacités institutionnelles, les questions
d'asile, ainsi que la sensibilisation du public à l'égard des dangers liés à l'immigration
clandestine. 81 Un plan a été élaboré envisageant une action conjointe avec la Libye
pour éviter la perte de vies humaines en mer et promouvoir des projets opérationnels
faisant intervenir l’Egypte, la Libye et le Niger. 82 Il prévoit aussi des actions concrètes
et immédiates pour renforcer les mesures de contrôle aux frontières.
Faisant fond sur ces actions, le HCR a soumis une proposition de projet de suivi des
financements de l’UE dont l’objectif majeur est d’élaborer et de mettre en œuvre une
stratégie globale visant à créer un espace d’asile effectif dans la région (i) en
renforçant la propre présence et le propre rôle du HCR en Afrique du Nord, y compris
par le déploiement d’équipes volantes chargées d’intervenir dans les situations
d’urgence et d’instaurer un processus d’asile juste et efficace, (ii) en adoptant un
cadre législatif national en matière d’asile et de réfugiés pour chacun des pays de la
région, (iii) en développant les capacités des institutions gouvernementales et non
gouvernementales compétentes par la formation et l’assistance technique, (iv) en
promouvant l’admission et le séjour des réfugiés par l’établissement d’accords de
partage de la charge qui prévoiraient l’installation/l’autosuffisance des réfugiés
pouvant assumer cette situation, la réinstallation d’un quota fixé par des pays tiers et
le rapatriement volontaire de ceux qui peuvent se prévaloir de cette option, et (v) le
81
Conclusion du Conseil: Coopération avec la Libye en matière de migration, 2664e session du
Conseil, Justice et affaires intérieures, 2-3 juin 2005, Doc. 8849/05 du Conseil, Presse 114, p.15-20.
82
Signé par les Ministres de l’Intérieur et de la Justice de l’UE, puis ratifié par le Conseil européen en
juin 2005.
83
Communication de la Commission: Priorités d’action en vue de relever les défis liés aux migrations:
Première étape du processus de suivi de Hampton Court, COM (2005)621 final, 30 novembre 2005.
84
Approche globale sur la question des migrations: Priorités d’action centrées sur l’Afrique et la
Méditerranée, Conclusion de la Présidence, adoptée le 17 décembre 2005, Doc. 15914/05 du Conseil.
159
retour dans leur pays d’origine des demandeurs d’asile rejetés, dans la sécurité et la
dignité.
Les fonds de l’UE soutiennent aussi des projets visant à améliorer les capacités des
Etats membres de l’UE en cas d’arrivée massive de migrants en situation irrégulière.
Nous citerons à titre d’exemple le renforcement de la capacité d’accueil à Lampedusa.
De même, la Communication sur le renforcement de la coopération pratique, publiée
par la Commission en février 2006, propose la mise en place d’unités migratoires de
réaction rapide pour mieux répondre à la pression particulière qui s’exerce sur les
systèmes des Etats membres confrontés à des afflux soudains de migrants irréguliers. 85
Accès à la procédure d’asile pour les personnes qui ont besoin de la protection
internationale: L’accès assuré à la procédure d’asile est la condition clé de
l’identification des personnes qui ont besoin de la protection internationale. Il est lié au
principe du non-refoulement mentionné plus tôt. L’absence de capacités et la peur
d’attirer davantage encore de demandeurs sont souvent invoquées pour justifier la
85
Communication de la Commission: Renforcement de la coopération pratique, COM (2006)67 final,
17 février 2006.
86
Voir Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, Recommandation 1645 (2004) sur l’Accès à
l’assistance et à la protection pour les demandeurs d’asile dans les ports maritimes et les zones côtières
en Europe; Rapport de la Commission des migrations, des réfugiés et de la population, Doc. 100115,
décembre 2003.
160
restriction ou le refus d’accès aux procédures d’asile. Le HCR a toutefois fait des
propositions aux Etats, suggérant des modalités qui permettent d’assurer un traitement
efficace, d’une manière conforme aux normes internationales.
Mise en œuvre des mesures de retour: Le retour des personnes qui n’ont pas besoin
de la protection internationale est essentiel pour préserver le respect de l’asile et
maintenir un espace d’asile qui fonctionne. Le retour efficace et rapide des personnes
dont on estime qu’elles n’ont besoin de protection internationale et qui ne peuvent
justifier d’aucune autre raison impérieuse de rester est déterminant pour dissuader la
traite et le trafic illicite de personnes. Cependant, comme le prévoit la Conclusion n°
96 du Comité exécutif, les personnes doivent être renvoyées dans leur pays d’origine
« de façon humaine et dans le strict respect de la dignité [et des droits de
l’homme] ». 87
La réponse aux multiples problèmes que posent les migrations maritimes irrégulières
en Méditerranée nécessite l’engagement et la coopération pleine et entière des Etats et
des organisations régionales et internationales, chacun apportant son expérience et son
expertise particulières à l’élaboration de solutions efficaces. Le phénomène a des
causes profondes que des dispositions juridiques ne peuvent résoudre à elles seules. La
mesure dans laquelle les dispositions renforcées du droit maritime international peut
effectivement contribuer à l’apport de solutions dépendra de la volonté des Etats de les
mettre en œuvre de bonne foi, et en combinaison avec d’autres mesures visant à
répondre aux causes profondes qui à l’origine poussent des personnes à prendre la mer.
Il s’agit là d’un problème commun et les solutions globales resteront illusoires si tous
les acteurs ne sont pas prêts à s’engager pleinement en appliquant des solutions justes
et efficaces, qui évitent de résoudre un aspect du problème au dépend des autres.
Au niveau européen, les mesures de politique récentes attestent d’une volonté réelle
d’élaborer des approches et des actions communes en matière de gestion des frontières,
y compris maritimes.
Les résultats qui peuvent être atteints en Méditerranée seront fonction de la capacité
des Etats à aller de l’avant dans un esprit de solidarité internationale et de partage des
responsabilités. La difficulté consiste à réconcilier la tradition et les obligations
humanitaires avec les impératifs de contrôle de l’immigration, tout en assurant une
cohérence dans la réponse apportée aux problèmes maritimes et de migration.
HCR
8 mai 2006
87
Conclusion sur le retour de personnes dont on estime qu’elles n’ont pas besoin de protection
internationale (n° 96 (LIV) - 2003).
161
Réunion de Représentants d’Etats
sur le thème
• Discours d’ouverture
162
mouvements migratoires maritimes contemporains, et qui a attiré l’attention sur le
contexte général dans lequel ils s’inscrivent.
8. Sous cette rubrique, les Etats du pourtour méditerranéen ont échangé leurs points
de vue en tant que pays de départ, de transit ou de destination, décrivant les tendances
qu’ils ont observées et les principaux défis auxquels ils ont à faire face. Parmi les
observations les plus fréquemment mentionnées :
o Les problèmes ne peuvent être résolus par un seul Etat mais doivent au
contraire être considérés à un niveau régional et international. La coopération
entre tous les pays impliqués est essentielle : les rares ressources dans ce
domaines devraient être rassemblées.
163
o L’information et la formation ne sont pas adaptées. Il faut faire plus, y compris
en ce qui concerne les capacités techniques des pays d’accueil, travaillant
souvent dans des conditions extrêmement difficiles.
o Le Bureau des affaires juridiques des Nations Unies (Division des affaires
maritimes et du droit de la mer) a présenté le droit de la mer et ses récents
développements.
90
Les textes des présentations de l’Albanie et de l’Espagne sont disponibles sur demande.
91
Idem pour les présentations de la Division des affaires maritimes et du droit de la mer, de l’OIM, du
HCDR et du Conseil de l’Europe.
164
o Le Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDR) a
fait le point sur les droits de l’homme relevant en la matière et les vides
juridiques à restant à combler en terme de ratifications et de mise en œuvre des
mécanismes existants.
o La Ligue des Etats arabes s’est attaché aux questions de collectes des données
et des tendances, ainsi qu’aux sérieux problèmes posés par le trafic humain.
13. L’UNHCR a présenté un bref résumé des principaux points qui ont émergé
des discussions pendant la réunion (voir Annexe 1). En guise de conclusion, il a
formulé trois souhaits concernant les possibles développements suite au travail
accompli à Madrid.
• Clôture de la réunion
Son Excellence l’Ambassadeur Pombo (Espagne) a jugé que la réunion avait été une
opportunité d’échanges d’informations très utiles. Il a rappelé la difficulté de trouver
le juste équilibre entre le nécessaire contrôle des frontières et la prise en compte des
besoins humanitaires. Il a souligné que les mouvements migratoires constituent un
phénomène majeur qui devrait être étudié, compris, et traité de manière responsable et
coopérative. Il a conclu que la réunion de Madrid a constitué un pas dans cette
direction.
92
Idem pour la présentation de l’agence Frontex
165
Réunion d’experts sur le thème
« Interception et sauvetage en mer en Méditerranée; réponses conjointes »
Les experts ont salué les amendements 94 apportés à la Convention Internationale pour
la Sauvegarde de la vie humaine en mer, (Convention SOLAS, 1974) et à la
Convention Internationale sur la Recherche et le Sauvetage maritime, telle
93
. La réunion des représentants des Etats méditerranéens a été finalement ajournée pour des raisons
essentiellement logistiques et les nouvelles dates de tenue de cette réunion n’ont pas encore été fixées à
ce jour.
94
Ces amendements ont été considérablement débattus au sein de l’OMI avant d’être adoptés le 20 mai
2004 par le Comité sur la sécurité maritime de l’OMI. Il est prévu qu’ils entrent en vigueur le 1er juillet
2006.
166
qu’amendée, (Convention SAR, 1979); ainsi que les Directives de l’OMI sur le
traitement des personnes secourues en mer, reconnaissant qu’ils contribuent à clarifier
les responsabilités légales liées au débarquement dans les scénarios de sauvetage en
mer.
• Les Etats devraient être incités à soutenir les amendements susmentionnés, qui
clarifient en particulier la responsabilité des gouvernements contractants à fournir
un lieu sûr, ou à s’assurer qu’un lieu sûr soit fourni, avec le concours de la région
de recherche et de sauvetage (région SAR) dans laquelle les survivants ont été
retrouvés ;
Afin de sauvegarder les principes de base du régime SAR ainsi que l’intégrité du
cadre juridique et la tradition humanitaire sur lesquelles ce régime de sauvetage en
mer a été élaboré:
• Les capitaines de navires ne devraient pas être considéré comme étant une partie
du problème; leurs actions qui consistent à sauver des vies devraient plutôt être
reconnues et saluées par les Etats ;
167
• En guise de mesures préventives, tous les Etats devraient strictement mettre en
place des critères de sécurité avant d’autoriser un quelconque navire à quitter ses
ports ou ses côtes.
Eu égard aux expériences enregistrées ces dernières années le long des côtes
méditerranéennes, les Etats devraient être plus conscients de ce que les pénalités et les
charges disproportionnées à l’encontre des acteurs privés comme l’industrie maritime
peuvent avoir comme conséquences potentiellement négatives, y compris au niveau
des questions de protection suivantes:
• Les capitaines de navire peuvent tout simplement ignorer les situations de détresse
en mer;
• Les capitaines de navires peuvent être tentés d’encourager les personnes secourues
en mer à sauter de leur navire pour rejoindre les côtes à la nage;
Il faut souligner que les experts ont identifié ces conséquences potentielles sans
vouloir pour autant suggérer qu’elles représentent nécessairement une pratique
courante des navires commerciaux. Toutefois, de tels risques et les conséquences
négatives qui peuvent résulter des pressions placées sur les capitaines et les
compagnies maritimes, y compris les coûts financiers qui en découlent, peuvent
mettre à mal le fonctionnement effectif du régime SAR et augmenter le nombre
d’incidents pour les personnes qui traversent la Méditerranée.
4. Procédures de débarquement
• Les participants ont reconnu que les problèmes liés au sauvetage en mer et au
débarquement ne peuvent pas être considérés de manière isolée mais sont un des
composants essentiels d’une série de procédés et de procédures. Les liens entre
168
l’asile et la migration peuvent s’ajouter aux difficultés existantes pour assurer un
prompt débarquement. Toutefois, il y a eu consensus sur le fait que c’est le régime
de droit maritime qui doit gouverner les procédures de débarquement;
• Les procédures devraient en outre clarifier quels sont les critères de base de
réception à appliquer dans les ports de débarquement en terme d’assistance,
d’accès à des interprètes indépendants, de garanties procédurales, et d’information
concernant la demande d’asile et l’accès au conseil juridique, afin d’identifier et
de singulariser ceux qui expriment le fait qu’ils ont besoin de la protection
internationale;
• Ces procédures devraient définir les conditions juridiques sous lesquelles peuvent
être appliquées des mesures de détention ou de restriction de liberté de
mouvement, les conditions légales de révision de ces mesures, ainsi que le
traitement réservés aux enfants et aux autres catégories de personnes vulnérables;
• Les personnes ne cherchant pas asile, ou qui sont considérées comme n’ayant pas
besoin de la protection internationale ou n’ayant pas d’autre raison convaincante
pour rester, devraient être renvoyées dans leur pays d’origine dans des conditions
sûres et humaines. L’OIM et d’autres organisations peuvent à cet égard aider les
Etats à mettre en place des programmes de retour volontaire assisté.
169
• De meilleures procédures de communication, une compréhension et une analyse
plus poussée des enjeux en matière de débarquement faciliteraient l’identification
et la mise en place de solutions justes et opportunes;
• Les cas de refus de débarquement devraient être documentés par les compagnies
maritimes et rapportées à l’OMI. Ces informations seraient ensuite utilisées par les
organisations intergouvernementales comme outil pour mieux quantifier le
problème et réfléchir à des solutions avec les Etats concernés;
95
Pour les Etats membres de l’Union Européenne, cette approche serait dans la ligne de la résolution
du Conseil de l’Union Européenne sur les statistiques sur la migration et la protection internationale,
adoptée le 14 septembre 2005.
170
doivent également être encouragés à développer des systèmes d’asile justes et
efficaces;
• Bien que les Etats soient souverains pour protéger leurs frontières, les opérations
d’interception isolées ne peuvent être considérées comme offrant des solutions
globales et certaines opérations d’interception peuvent être en réalité
incompatibles avec le respect des droits fondamentaux incluant le droit de quitter
et de retourner dans son pays et le droit de demander et de jouir de l’asile tels que
prescrits par les articles 13 et 14 de la Déclaration Universelle des Droits de
l’Homme;
• Il est nécessaire que les Etats trouvent un accord sur leurs responsabilités
respectives en matière de réponse aux besoins de protection des personnes
interceptées qui cherchent asile, spécialement dans le cas des opérations
d’interception en Haute Mer;
171
• Il est urgemment nécessaire d’améliorer le partage des charges entre pays
européens et d’élaborer des approches pan méditerranéennes;
• Les Etats d’Afrique du Nord devraient être incités à coopérer pour offrir des
solutions durables aux personnes reconnues comme réfugiés durant leurs
procédures d’asile respectives;
• Les Etats sur le territoire desquels des passagers clandestins ou des personnes
secourues en mer sont débarqués devraient assurer un accès approprié aux
procédures de détermination de statut. Des réponses à plus long terme, incluant la
réinstallation, devraient être envisagées en tant que mesures de partage des
charges et des responsabilités, en particulier pour soutenir les Etats ayant des
capacités d’intégration limitées et ceux qui sont affectés de manière
disproportionnée en raison de leur situation géographique.
• Les participants ont pris note de la complexité des facteurs et effets d’appel
favorisant la migration maritime irrégulière en Méditerranée, caractérisée par de
sérieux risques et de nombreuses formes d’exploitation de ces “boat people”, y
compris durant leur voyage qui précède l’arrivée au port d’embarquement;
• Les participants ont reconnu le bien-fondé des efforts entrepris par les Etats pour
prendre des mesures plus fermes à l’encontre des réseaux de criminalité organisée
sur les deux rives de la Méditerranée, afin de mettre un frein à l’exploitation de
ces migrants qui payent des sommes considérables pour n’être finalement exposés
qu’à des situations mettant en danger leur vie;
• Dans la ligne des dispositions de la Convention des Nations Unies contre le crime
organisé transnational et de son Protocole visant à prévenir, réprimer et punir le
trafic des personnes, les participants encouragent les Etats à agir de manière
transparente et à rendre publique tous les détails des accords de réadmission
passés avec les pays de transit et d’origine, accords qui devraient inclure des
garanties appropriées pour les “boat people” qui ont besoin de la protection
internationale;
172
• Une coopération multilatérale pour s’attaquer aux causes profondes de ces
mouvements ne devrait pas être limitée à la mise en place d’un système d’asile
dans les pays nord africains ou à des politiques migratoires visant à mettre en
détention puis à renvoyer les “boat people” qui n’ont pas besoin de la protection
internationale ; elle devrait également inclure un réexamen complet des options
possibles pour créer des canaux de migration organisés qui pourraient offrir une
alternative aux candidats migrants. Les mesures visant à lutter contre les
mouvements actuels vers l’Afrique du Nord devraient être développées dans le
cadre d’un engagement multilatéral plus large et à plus long terme afin de traiter
des causes profondes des mouvements de réfugiés en Afrique sub-saharienne.
173
Sauvetage en mer
Aspects spécifiques relatifs à la protection des demandeurs d’asile et des réfugiés.
Cette table ronde d’experts a été consacrée à la question du sauvetage en mer et aux
aspects spécifiques liés à la protection des demandeurs d’asile et des réfugiés. Les
discussions se sont basées sur la « note de base du HCR sur la protection des
demandeurs d’asile et des réfugiés sauvés en mer » (mars 2002). Cette table ronde
réunissait 33 participants représentant des gouvernements, l’industrie maritime, des
organisations internationales, des organisations non gouvernementales et du monde
académique. La première journée s’est organisée autour de deux panels d’experts,
tandis que la deuxième était divisée en deux groupes de travail qui ont étudié
respectivement (1) les directives sur le sauvetage en mer et le débarquement et (2) un
cadre international de coopération.
3. La poursuite d’une opération de sauvetage est une des obligations prévues par
le droit maritime et une des plus vieilles traditions humanitaires qui incombent
aux capitaines de navires. Le rôle du capitaine est engagé dès le début des
opérations de sauvetage et prend fin une fois ces opérations terminées, ce qui
implique que les rescapés aient été conduits dans un lieu sûr.
96
Traduction non officielle à partir de la version originale en anglais.
174
du capitaine quant à la détermination du moment et du lieu du débarquement
de ces personnes. Les facteurs influençant l’exercice de ce jugement seront la
sécurité et le bien-être du navire et de son équipage, le caractère approprié du
lieu choisi pour le débarquement, lui-même défini par un ou plusieurs facteurs,
tels les conditions de sécurité qu’il offre, sa proximité et sa situation par
rapport au plan de route du navire.
6. Le capitaine est en droit d’attendre une assistance de la part des Etats côtiers
pour mener et achever les opérations de sauvetage, qui ne peuvent être
considérées comme étant terminées que lorsque les personnes concernées ont
été débarquées quelque part ou conduites en un lieu sûr.
7. Un navire non affrété par un Etat, conduit sous la direction d’un capitaine et
d’un équipage compétents, ne constitue pas le lieu approprié pour entreprendre
une procédure de filtrage et de sélection des rescapés, ou pour envisager des
solutions, quelles qu’elles puissent être, concernant ces personnes. Il n’est pas
non plus approprié d’utiliser un navire comme « centre de détention flottant ».
8. Une fois l’opération de sauvetage et la conduite des personnes dans un lieu sûr
effectués, peuvent émerger d’autres aspects de la question. Ces aspects
incluent l’identification des personnes qui ont besoin de protection, les
conditions de séjour et le traitement qui doit leur être réservé et la recherche de
solutions. La résolution du problème dépendra largement d’une série de
facteurs et de considérations telles, la situation dans laquelle ces personnes se
trouvaient précédemment et leur mode de transport, ainsi que la meilleure
manière de parvenir à un juste équilibre dans les responsabilités des acteurs
concernés.
10. En terme de droit, les principes des droits de l’Homme constituent un premier
point de référence important pour traiter de la situation. Ce domaine du droit
prescrit que certains droits doivent être respectés quel que soit le statut des
personnes concernées. Le droit impose également des contraintes d’ordre
général sur la façon dont ses personnes peuvent être traitées. En d’autres
termes les droits de l’Homme prescrivent que, pour quiconque et en toute
situation, il faut respecter certains critères et répondre à certains besoins de
base. Le droit des réfugiés édicte des principes similaires pour ce qui est des
réfugiés au sein des personnes rescapées.
175
11. La pratique et les mesures gouvernementales aident à combler ces lacunes
juridiques, le droit étant de manière générale une manière d’entériner la
pratique plutôt que de la précéder. L’Organisation Internationale Maritime est
encouragée à entreprendre, dans le cadre de sa structure interne, une analyse
des lacunes juridiques à combler pour encourager un développement positif du
droit.
15. Pour répondre à ces situations de sauvetage en mer souvent complexes, il est
nécessaire d’entreprendre au niveau international des efforts de coopération
autour d’arrangements aboutissant à un partage des responsabilités. Ces
arrangements devraient prendre en compte la détermination des demandes
d’asile ou la réalisation de solutions durables, comme la réinstallation. Ils
devraient en outre aborder la question de la réadmission dans les premiers
176
pays d’asile et/ou dans les pays tiers sûrs, ainsi que des arrangements pour le
retour de ceux qui ont été identifiés comme n’ayant pas besoin de protection
internationale. Des actions préventives en ce qui concerne le trafic de
clandestins est également un des aspects à inclure dans un cadre de travail
international.
16. En ce qui concerne le suivi de cette table ronde, les experts ont soutenu l’idée
d’une collection plus systématique des données empiriques sur l’échelle et
l’étendue du problème. Ceci, couplé avec une analyse des données, devrait
être mené par différents acteurs et en tenant compte des différentes
perspectives. L’UNHCR, pour sa part, s’engage à consolider ses directives
concernant le sauvetage en mer des demandeurs d’asile et des réfugiés.
L’initiative inter agences de l’Organisation internationale Maritime sera
informée des résultats de cette table ronde d’experts et l’OMI sera encouragée
à utiliser les mécanismes dont elle dispose pour aborder les inconsistances du
droit. Le Comité exécutif de l’UNHCR et l’UNHCR, les mécanismes
consultatifs de l’OIM, le Groupe d’Action sur l’Asile et sur la Migration
(AGAMI) ont été considérés comme étant les autres forums appropriés pour
les discussions futures.
177
Table ronde d’expert sur la question du sauvetage en mer:
Aspects spécifiques relatifs à la protection des demandeurs d’asile et des réfugiés,
tenue à
Lisbonne, Portugal, 25-26 Mars 2002
I. Introduction
178
A. le Droit maritime international
4. Porter secours à ceux qui sont en péril en mer est une des plus anciennes
obligations maritimes. L’importance de ce principe est attestée par de
nombreuses références dans le système codifié du droit international de la mer
présenté dans plusieurs conventions, à savoir :
179
responsable de ceux auxquels il porte assistance mais il doit également assurer
la sécurité générale de son embarcation. Effectuer une opération de sauvetage
peut, dans certaines circonstances, mettre en danger les deux, par exemple si le
nombre de personnes assistées est supérieur au nombre autorisé de passagers à
bord et excède le nombre de gilets de sauvetage ou autre équipement essentiel
de sécurité.
100
L’obligation faite aux Etats de prêter assistance aux personnes en situation de détresse en mer est un
principe clé du droit maritime. L’article 98 de UNCLOS demande à chaque Etat côtier de promouvoir
l’établissement, l’opération et l’entretien d’un service approprié de recherche et de sauvetage en mer
concernant la sécurité sur et par delà les mers et, si les circonstances le demandent, de coopérer avec les
pays voisins à ces fins au moyen d’arrangements régionaux réciproques. Le détail des obligations de
recherche et de sauvetage en mer est stipulé dams la Convention SAR, qui définit le sauvetage comme
incluant non seulement la récupération des personnes en situation de détresse et la distribution d’aide
médicale de première urgence mais aussi leur transfert dans un endroit sûr. La Convention SAR
développe plus en détail les obligations techniques des Etats en matière d’opérations de sauvetage, sans
pour autant mentionner spécifiquement la question du débarquement des rescapés.
101
En ce qui concerne l’Etat du pavillon, l’Article 6 de la Convention sur la haute mer de 1958 stipule
que: “Les navires naviguent sous le pavillon d’un seul Etat et se trouvent soumis, sauf dans les cas
exceptionnels expressément prévus par les traités internationaux ou par les présents articles, à sa
juridiction exclusive en haute mer. Aucun changement de pavillon ne peut intervenir au cours d’un
voyage ou d’une escale, sauf en cas de transfert réel de la propriété ou de changement de
l’immatriculation.” En outre et en ce qui concerne plus spécifiquement les navires non-commerciaux,
l’article 9 de la dite Convention stipule que, “Les navires appartenant à un Etat ou exploités par lui et
affectés seulement à un service gouvernemental non commercial jouissent, en haute mer, d’un
immunité complète de juridiction de la part d’Etats autres que l’Etat du pavillon.”
180
une pratique s’est développée qui tient largement pour responsable les
propriétaires de navires pour tout clandestin trouvé à leur bord. 102
102
Malgré les efforts de promotion du principe de responsabilité partagée pour la résolution du
problème des clandestins en mer, illustrés notamment par l’adoption en 1997 par l’OMI de « Directives
pour le partage des responsabilités pour garantir le règlement satisfaisant des cas d’embarquement
clandestins » (sous les auspices du Comité FAL / Convention visant à faciliter le trafic maritime
international), la pratique continue à faire porter la responsabilité aux compagnies de navigation,
jusqu’au point de leur faire ré-endosser la responsabilité des clandestins déjà débarqués mais rejetés
après une procédure nationale d’asile. Il faut souligner que les Directives FAL avaient été adoptées
pour combler le vide juridique, résultant du fait que la Convention Internationale concernant les
clandestins en mer de 1957 n’est toujours pas entrée en vigueur.
103
Pour plus de détails concernant la compétence du HCR, voir annexe 1, Background Note;
Concerning the Competence of the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR), in
relation to rescue-at-sea matters, distribuée aux participants dans COMSAR 6, Groupe de travail 1, lors
de la session du Comité tenue à Londres, du 18 au 20 février 2002.
181
assumées par la communauté internationale ne se limitent pas simplement aux
réponses mais impliquent également des mesures d’action préventives.104
13. Quant au capitaine du navire, son souci principal est la sécurité de son navire
ainsi que la sécurité et la santé de ses passagers. Les procédures et règles de
conduite existantes prennent rarement suffisamment compte le danger
potentiel pour le navire de ne pas pouvoir accoster immédiatement au premier
port d’escale.
104
Cf. par exemple le Préambule du Protocole contre le trafic des migrants par terre, air et mer, 2000,
qui reconnaît le besoin de renforcer la coopération internationale pour s’attaquer aux causes profondes
de la migration.
105
Voir Annexe, Chapitre 1, para. 1.3.2 as, “une opération destinée à récupérer des personnes en
situation de détresse, à leur fournir toute assistance médicale ou autre, et à les conduite en un lieu
sûr”.
106
Le terme de “prochain port d’étape” n’est mentionné nulle part dans les dispositions du droit
maritime international traitant du sauvetage en mer, mais il a été utilisé dans ce contexte dans de
nombreuses conclusions adoptées sur le sujet par le Comité Exécutif de l’UNHCR.
182
Les préoccupations concernant la santé et la sécurité incluent:
107
L’essentiel du droit international des réfugiés, comprenant la Convention de 1951 relative au statut
des réfugiés, son Protocole additionnel de 1967 et de nombreuses conclusions du Comité Exécutif de
l’UNHCR (Conclusions EXCOM), est complété par le droit international des Droits de l’Homme. Le
droit international des réfugiés met essentiellement l’accent sur l’identification de ceux qui
correspondent à la définition du réfugié contenue dans l’article 1 A (2) de la Convention de 1951 et
doivent donc bénéficier de la protection internationale. Notez que l’article 11 de la Convention de 1951
fait explicitement référence aux marins réfugiés. Cf p. 82 de Convention Relating to the Status of
Refugees; Its History, Contents, and Interpretation, a Commentary by Nehemiah Robinson, republié
par l’UNHCR en 1997, pour plus d’information concernant la logique de la disposition et les
obligations qu’elle impose aux Etat des pavillons. L’accord de La Haye de 1957 relatif aux marins
réfugiés apporte un complément à ces obligations spécifiques.
108
Tel que spécifié par exemple, Chapître 2, paragraphe 2.1.10 de la Convention SAR.
183
revanche, le droit international des réfugiés est basé sur le principe qu’une
personne a une crainte fondée de persécution, pour des motifs précis, avant
qu’il ou elle ne puisse bénéficier de la protection internationale. Des
clarifications quant à son statut dans le contexte du droit des réfugiés sont
donc essentielles pour déterminer les obligations envers cette personne. Il est
évident que le capitaine du navire n’est pas l’autorité compétente pour
déterminer le statut de ceux qui lui incombent temporairement après une
opération de sauvetage en mer. Permettre un accès rapide à des procédures
d’asile justes et efficaces est par conséquence indispensable pour s’assurer que
les demandeurs d’asile et les réfugiés qui se trouvent parmi les rescapés aient
accès à la protection dont ils ont besoin.
• Conclusion EXCOM No. 22 (1981), Part II A, para. 2 qui stipule: “Dans tous
les cas, le principe fondamental du non-refoulement – y compris le non-refus
d’admission à la frontière doit être scrupuleusement respecté” ;
• Conclusion EXCOM No. 82 (1997), para. d, (iii) réitère: “la nécessité
d’admettre les réfugiés sur le territoire des Etats, impliquant le non-rejet aux
frontières, en l’absence de procédures justes et efficaces de détermination de
statut et des besoins de protection” ;
• Conclusion EXCOM No. 85 (1998), para. q: “….réitère à cet égard la
nécessité d’admettre les réfugiés sur le territoire des Etats, ce qui interdit le
rejet aux frontières sans avoir accès à des procédures de détermination justes
et efficaces de leur statut et de leur besoin de protection”.
18. La Convention de 1951 définit qui sont les personnes qui peuvent bénéficier
de la protection et établit les principes clés, tels la non-pénalisation pour entrée
illégale et le non-refoulement. 109 Elle ne prévoit pas, cependant, de procédures
spécifiques pour la détermination du statut de réfugié en tant que telle. Il est
toutefois clairement entendu et reconnu par les Etats que des procédures justes
et efficaces sont essentielles pour que la Convention de 1951 s’applique
totalement. 110 Les Etats doivent recourir à ces procédures pour identifier ceux
109
Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, Articles, 1, 31 et 33.
110
Voir, Conclusion EXCOM No. 81 (XLVII) 1997, para. (F) (A/AC.96/895, para 18); Conclusion
EXCOM No. 82 (XLVIII) 1997 para. (d)(iii) (A/AC/96/895); Conclusion EXCOM No 85 (XLIX),
1998, para. (q) (A/AC.96/911, para. 21.3). Il faut noter que dans les situations d’afflux massifs, il peut
s’avérer impossible de donner accès à des procédures individuelles et qu’il faille donc envisager
d’autres réponses.
184
pour lesquels la protection définie par la Convention de 1951 doit s’appliquer
et ceux qui ne doivent pas en bénéficier.
20. Pour ce qui concerne le premier point, à une frontière terrestre, l’identification
d’un demandeur d’asile s’opère en principe par le dépôt d’une demande d’asile
auprès des autorités compétentes de l’Etat. Ceci peut être effectué à l’entrée du
territoire, au moyen d’une demande verbale ou écrite, auprès des gardes-
frontière. En cas de sauvetage en mer, les mécanismes permettant de déposer
une demande d’asile sont moins clairs.
21. Le fait que le régime juridique qui s’applique à bord d’un navire est celui de
l’Etat de son pavillon, ne signifie pas pour autant que toutes les procédures
administratives de l’Etat du pavillon soient applicables dans de telles
situations. Dans la mesure où le capitaine ne connaît pas la nationalité et le
statut des personnes en situation de détresse, on ne peut raisonnablement
exiger de lui qu’il assume d’autres responsabilités que celle de porter
assistance à ces personnes. L’identification et la détermination de leur statut
incombent aux autorités de l’Etat qui sont formés pour cette tâche.
185
lorsque les rescapés se trouvent à bord d’une embarcation commerciale. La
première des priorités dans tous les cas reste celle d’un débarquement rapide et
sécurisé, suivi d’un accès à une procédure juste et efficace. Répondre de façon
efficace à l’enjeu que constitue l’identification des demandeurs d’asile
implique de reconnaître que le statut des rescapés ne peut être correctement
déterminé que par des autorités compétentes après un débarquement.
24. Ceci pose la question de savoir quel est, selon le droit international des
réfugiés, l’Etat responsable d’octroyer aux demandeurs d’asile l’entrée sur son
territoire (au moins sur une base temporaire) et de leur donner accès à une
procédure d’asile. Le droit international des réfugiés, en lien avec le droit
international maritime, suggère que c’est en général l’Etat sur le territoire
duquel le débarquement des rescapés a lieu qui est responsable. Ce sera
normalement l’Etat côtier le plus proche du lieu de sauvetage.
111
La Conclusion EXCOM No. 15 (XXX) de 1979 stipule, inter alia, “Il convient de tenir compte,
dans toute la mesure du possible, des intentions de l’intéressé touchant le pays où il souhaite demander
asile.” Ceci ne confère cependant pas aux demandeurs d’asile un droit illimité pour choisir le pays dans
lequel ils veulent demander l’asile. La référence est plutôt encadrée dans le contexte particulier de
situations impliquant des demandeurs d’asile individuels et constitue un critère parmi d’autres. Elle
donne toutefois une direction quant à la manière de traiter la question des réfugiés sans pays d’asile.
186
toute circonstance l’obligation de porter assistance et les obligations
conséquentes prévues par le droit des réfugiés restent primordiales.
27. Les principes essentiels des Conclusions de l’EXCOM sont les suivants:
187
demandes d’asile par la suite. Dans d’autres cas encore, lorsqu’il s’agit
d’interception en mer de migrants clandestins par des navires d’une flotte
nationale, le port le plus proche sur le territoire de l’Etat concerné peut être
considéré comme le plus approprié pour débarquer les personnes concernées.
D’un point de vue humanitaire et sécuritaire, le critère principal à prendre en
considération pour déterminer le lieu du débarquement devrait être celui
d’assurer la dignité et la sécurité des rescapés et de l’équipage.
32. Les questions afférentes au droit criminel international émergent dans le cas
où une opération de sauvetage est rendue nécessaire à la suite d’opérations de
contrebande. Lorsque de grands groupes de personnes sont trouvés sur des
embarcations de fortune, impropres à la navigation, et ne respectant les
principes de base de la sécurité maritime, il peut en effet s’agir de trafic de
clandestins. Combattre le crime organisé est source de préoccupation pour les
Etats du monde entier, très préoccupés par l’importance de ces trafics
pratiqués désormais à grande échelle et par les profits qu’ils génèrent.
113
Pour une discussion plus approfondie des critères applicables des droits de l’Homme, voir Accueil
des demandeurs d'asile, y compris les normes de traitement dans le contexte des différents systèmes
d'asile EC/GC/01/17, traitant des situations qui peuvent être considérées comme s’appliquant mutatis
mutandis dans les situations de sauvetage en mer.
188
33. Le Protocole de 2000 contre le trafic illicite de Migrants par Terre, Air et Mer,
additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité
transnationale organisée constitue à ce jour, et bien qu’il ne soit pas encore
entré en vigueur, l’instrument juridique le plus complet traitant du trafic
d’êtres humains. 114 Selon ce protocole, le fait que les migrants, y compris les
demandeurs d’asile et les réfugiés, aient été victime de trafic ne les prive
d’aucun de leurs droits en ce qui concerne les mesures de protection et
d’assistance. Dans le contexte du sauvetage en mer, il est primordial que les
droits des personnes rescapées ne soient pas indûment restreints en
conséquence des mesures entreprises pour punir le crime que constitue le trafic
de clandestins. La responsabilité du crime repose entièrement sur les
trafiquants et non les usagers involontaires de leurs services.
34. En ce qui concerne le cas particulier des demandeurs d’asile et des réfugiés, il
est à noter que l’article 19 du Protocole prévoit une clause générale de
sauvegarde pour assurer sa compatibilité avec les obligations du droit
international des réfugiés. 115 La formulation de l’article 19 indique clairement
qu’il n’y a pas de conflit inhérent entre les dispositions du droit international
contre le crime et celles prévues par le droit international des réfugiés.
Combattre le crime n’implique pas restreindre les droits des demandeurs
d’asile et des réfugiés.
35. Etant donné la complexité des situations de sauvetage en mer, entre autres en
raison de l’implication de toute une série d’acteurs et de responsabilités
différentes, un cadre de coopération internationale est devenu nécessaire dans
ce domaine. Son objectif principal étant de définir les responsabilités de
manière à ce que des mesures puissent être rapidement prises.
36. Une revue rapide des mesures pratiquées par le passé peut permettre des
suggestions quant aux types d’arrangements susceptibles de répondre aux
enjeux actuels.
114
L’article 16(1) oblige les Etats à prendre “toutes les mesure appropriées …pour préserver et protéger
les droits des personnes” qui ont été l’objet de trafic illicite de migrants “en particulier le droit à la vie
et le droit de ne pas être soumis à la torture ou à d’autres peines ou traitements cruels, inhumains ou
dégradants“. En outre, selon l’article 16(3), les Etats devraient accorder “une assistance appropriée aux
migrants dont la vie ou la sécurité sont mises en danger“ par le fait qu’ils ont été l’objet de ces actes.
En application des provisions de l’article 16, il est demandé aux Etats, paragraphe 4, de prendre en
compte tout spécialement les besoin des femmes et des enfants.
115
L’article 19 stipule qu’ “aucune disposition de ce Protocole n’a d’incidence sur les autres droits,
obligations et responsabilités des États et des particuliers en vertu du droit international, y compris du
droit international humanitaire et du droit international relatif aux droits de l'homme et en particulier,
lorsqu'ils s'appliquent, de la Convention de 1951 et du Protocole de 1967 relatifs au statut des réfugiés
ainsi que du principe de non refoulement qui y est énoncé.”
189
• La crise des boat people vietnamiens a accéléré l’élaboration de mécanismes
de réponse pour soutenir les efforts de sauvetage en mer et la recherche
ultérieure de solutions durables. Les plus importantes on été les plans d’Offre
de réinstallation DISERO ("Disembarkation Resettlement Offers Scheme" ou
"plan d’offre de débarquement en vue de la réinstallation") et RASRO
("Rescue-at-Sea Resettlement Offers Scheme" ou "Plan de sauvetage en mer
en vue de la réinstallation"). 116 Ces deux plans sont révélateurs du degré de
coopération nécessaire entre les Etats pour permettre des mécanismes de
réponse appropriés.
37. Toutefois, les plans DISERO et RASRO furent tous deux clos in fine, puisque
la garantie que tout ressortissant vietnamien sauvé en mer serait réinstallé dans
les 90 jours n’était pas conforme aux principes du Plan d’Action Global de
1989. Celui-ci prévoyait en effet qu’une procédure de sélection visant à
déterminer leur statut s’appliquerait à tous les nouveaux arrivants. Les pays de
la région devinrent de plus en plus réticents à accepter le débarquement des
personnes rescapées, craignant que les garanties de réinstallation ne soient pas
suivies d’effet.
116
Les deux plans ont été élaborés dans les années 1980 dans le cadre d’un accord global de
coopération entre l’UNHCR et les Etats.
117
La plupart des mouvements migratoires qui donnent lieu aux débats actuels sont des mouvements
mixtes. Cela ne devrait pas, cependant, exclure toute possibilité d’une reconnaissance prima facie dans
le cas d’un afflux massif de personnes par la mer provenant directement d’un pays d’origine particulier,
comme ce fut le cas pour les vietnamiens dans les années 1980. Dans un tel scénario, la détermination
du statut individuel du réfugié serait irréalisable et les mécanismes de réponse devraient être adaptés
proprement.
190
B. Eléments pour un cadre international
40. Pour assurer l’efficacité d’un cadre de travail international, les rôles et les
responsabilités des nombreux acteurs doivent être clarifiés. Les acteurs
principaux sont:
118
Elle devrait, par exemple, inclure des arrangements ad hoc, permettant d’aider les Etats dans
l’enregistrement des demandes d’asile, lorsque le nombre de demandeurs d’asile secourus dépasse la
capacité d’absorption des systèmes d’examens individuels des demandes d’asile dans les lieux de
débarquement. Cela pourrait supposer le déploiement en renfort d’examinateurs des demandes d’asile
de pays tiers, des arrangements de transfert pour l’enregistrement des cas et des mesures de formation
pour renforcer la protection et l’assistance. Des mécanismes potentiels de relais dans les régions
immédiatement affectées, basés sur des critères et quotas prédéfinis, pourraient jouer un rôle positif
pour la mis en place de tels arrangements.
119 La constitution de réserves de places de réinstallation pour les situations de sauvetage en mer
pourrait être envisagée. Cela nécessiterait la mise en place de mécanismes pour traiter les cas
d’urgence.
191
41. Du point de vue de l’UNHCR, les préoccupations les plus importantes en
matière de droit des réfugiés sont entre autre:
42. Un cadre de travail réaliste doit aussi prendre dûment en compte le contexte
plus général, notamment les facteurs suivants:
43. En outre, l’importance des mesures préventives ne devrait pas être négligée.
De nombreuses mesures concrètes – comme des campagnes publiques
d’information, la mise en œuvre de moyens pour empêcher le départ des
embarcations de fortune impropres à la navigation, et des mesures rigoureuses
de mise en application du droit criminel envers les trafiquants de clandestins -
peuvent être prises pour décourager les candidats à de dangereuses traversées
maritimes.
192
IV. Observations finales
45. Nous espérons que cette note de base permettra de stimuler une discussion sur
la manière de traiter ces situations complexes de sauvetage en mer impliquant
des demandeurs d’asile et des réfugiés.
Haut Commissariat des nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) 18 Mars
2002 120
120
Version finale présentée lors de la table ronde d’experts Sauvetage en mer : Aspects spécifiques
relatifs à la protection des demandeurs d’asile et des réfugiés, qui s’est tenue à Lisbonne, au Portugal
les 25 et 26 mars 2002.
193