Message Du CF Sur CO
Message Du CF Sur CO
Message Du CF Sur CO
N° 13 22 mars 1905
#ST# Message
du
&
10
PREMIÈRE PARTIE.
Dispositions générales.
Le titre consacré à la formation des oUiga'ions nous suggère
quelques remarques.
1. Le Code fédéral des obligations ne mentionne pas même les
offres publiques (c'est ainsi qu'on a traduit l'expression allemande
11
Auslosung). On avait cru que les prescriptions générales relatives
à la conclusion des contrats permettaient de n'en point parler. Un
«xamen plus approfondi de la question montre qu'elles ne suffisent
pas. Une disposition spéciale au moins est indispensable, celle qui
doit déterminer la responsabilité de l'auteur de pareilles offres;
elle figure dans l'art. 1023 de notre projet et constitue une adjonc-
tion à l'ancien art. 6.
2. On constate également que le Code de 1881 ne dit rien
des éléments de la signature requise dans les contrats écrits. Comme
des doutes se sont élevés sur la légalité des signatures apposées
au moyen d'un timbre humide, nous avons cru devoir compléter
les articles 12 et 13 C. 0. (efr. art. 1029). De plus, et afin d'empê-
cher la répétition de fâcheuses expériences, nous avons disposé que
la signature des aveugles serait, pour Otre valable, dûment légalisée.
3. Dans la matière de l'objet des contrats, la défense de pas-
ser des conventions immorales doit être conçue en termes plus
généraux qu'à l'art. 17 C. 0. En réalité, un contrat peut
être immoral, alors que son objet n'est ni illicite, ni contraire aux
bonnes mœurs. Aussi l'art. 1034 a-t-il été revisé dans le sens
indiqué.
En ce domaine, nous rencontrons d'ailleurs nombre de pro-
blèmes délicats, que le législateur suisse semble avoir ignorés et
qui sont résolus dans les lois des Etats voisins du nôtre.
a. Les prescriptions du droit des obligations concernant l'objet
des contrats et leur contenu sont-elles de nature imperative ou
permissive, et dans quelle mesure ? On peut répondre que les parties
peuvent, en principe, y déroger conventionnellement ; elles ne sont
de droit strict que lorsque le Code l'a expressément déclaré. Voir
notre art. 1035.
6. Les contrats peuvent-ils être rescindés pour cause de lésion?
On a pensé que les art. 18 et suiv. C. 0. sur l'erreur et le dol
coupaient court à toutes difficultés; et cette opinion peut se justi-
fier, si l'on conçoit la vie économique d'une façon purement commer-
ciale. Il est cependant des cas dans lesquels, même en l'absence
d'une erreur ou d'un dol, il est injuste que l'une des parties
puisse réclamer de l'autre l'exécution d'un contrat qui lèse cette
dernière ; notamment, lorsque la lésion a sa source dans l'exploi-
tatiou de la gêne, de l'ignorance, ou de l'inexpérience de l'un des
intéressés. L'art. 10:Î6 du projet essaie de remédier à ces abus.
c. Malgré le silence du C. 0. sur ce point, ou a toujours
admis qu'une convention pouvait, en tant que promesse de contracter,
12
DEUXIÈME PARTIE.
Des diverses espèces de contrats.
Cette partie du projet traite des diverses espèces de contrats,
comme la partie correspondante du Code de 1881. Les modifi-
cations de fond ne sont pas importantes, si ce n'est sur quelques
points. Mais il a fallu y prévoir des institutions nouvelles et les
régler à la place qui leur était naturellement assignée. Nous
continuons, dans notre exposé, à nous conformer à l'ordre même
des articles.
1. Dans la vente, nous avons dû distinguer entre la vente
mobilière et la vente d'immeubles. Celle-ci n'a pu, comme par le
passé, être renvoyée au droit cantonal. C'est pourquoi le titre de
la vente a été divisé en plusieurs cbapitres, dont le premier, qui
reproduit en somme les art. 229 à 231, renferme les dispositions
générales applicables à toutes les ventes.
Comme le texte français du Code fédéral des obligations,
l'art. 1213 (229) parle de l'obligation du vendeur de transférer
20
TROISIÈME PARTIE.
II.
CHAPITBE PKEMIEE
De l'application du droit national et du droit
étranger.
Le projet commence par édicter quelques dispositions géné-
rales (art. 1741 à 1743), dans lesquelles on fixe la relation entre
le traité et la loi en matière de droit international privé, déter-
mine la répartition du fardeau de la preuve en ce qui concerne
la teneur du droit étranger et décide que l'applicabilité du droit
national fait passer en Suisse le for des actions par lui régies ;
sur ce dernier point, on a consacré le principe de l'art. 2 de la
loi fédérale précitée. Nous distinguons ensuite trois catégories de
droits : ceux se rattachant aux personnes, à la famille et aux succes-
sions, ceux relatifs aux choses et ceux qui dérivent des obli-
gations.
1. La question primordiale et capitale à résoudre, en ce qui
a trait aux lois sur les personnes, la famille et les successions,,
est celle de savoir si nous devons maintenir les solutions que fournit
51
pour les étrangers auxquels cette loi accorde des facilités au moins
relatives de naturalisation. Mais comme on aurait essentiellement
dû tenir compte de la durée du domicile en Suisse et que souvent
la question de la preuve aurait été malaisée à trancher, nous
avons accepté une solution plus simple : de par le principe du
domicile, le droit suisse est applicable aux étrangers nés et établis
dans notre pays ; tous les autres étrangers, en revanche, sont
soumis aux lois auxquelles leur propre législation les soumet.
En conséquence, dans les matières du droit des personnes, de
famille et de succession, nous avons en général le principe du
domicile ; toutefois, pour les Suisses, avec la réserve inscrite dans
la loi de 1891 (art. 4, al. 2 et 3, notamment, 28 et suiv.), et,
pour les étrangers, dans les conditions ci-dessus définies (art.
1745). Nous n'avons pas accueilli l'idée d'appliquer le même prin-
cipe à tous les étrangers établis en Suisse et dont l'Etat d'origine
l'appliquerait aux Suisses fixés sur son territoire, car nous croyons
avoir remédié à toutes les complications possibles par le texte de
notre art. 1773.
Il nous reste à entrer dans quelques détails. On verra que
nous n'avons pas quitté le terrain du droit actuel, sauf l'une ou
l'autre adjonction et l'un ou l'autre changement.
a. Pour l'exercice des droits civils par des étrangers, nous
avons conservé l'exception que connaît déjà la loi fédérale sur la
capacité civile (art. 1746).
b. En ce qui a trait à la déclaration d'absence, l'article 1747
dispose qu'en thèse générale la loi suisse régit les étrangers pour
les matières soumises à notre droit. Les alin. 2 et 3 de cet article
sont empruntés à la loi d'introduction du G. civ. ail.
c. Les personnes morales sont soumises à la législation du
pays où elles ont leur siège; mais le droit public veut qu'elles ne
puissent prétendre à la personnalité civile, si elles ont leur siège à
l'étranger, que dans la mesure où nous la reconnaissons au profit
de celles qui se sont constituées en Suisse. En outre, l'acquisition
d'immeubles par les personnes morales de droit public est subor-
donnée à une autorisation du Conseil fédéral ; des raisons d'ordre
politique nous imposaient cette règle (art. 1748).
d. La célébration du mariage n'a pas nécessité d'innovations
autres que celles réclamées par l'expérience (art. 1749 à 1752). Nous
en dirons tout autant du divorce (art. 1753 à 1754); on cons-
tatera que l'art. 1755 mentionne aussi la séparation de corps et
53
lation (art. 1769). Sur tous les autres points, nous n'avions aucun
.motif d'édicter des dispositions particulières.
L'article 1770 déclare, d'une manière générale, que les règles
d'ordre public, seront appliquées sans exception devant les tribu-
naux suisses.
Quant à la forme des actes, on est forcé d'admettre une
distinction. La question de savoir si la validité d'un acte est subor-
donnée à l'accomplissement d'une certaine forme doit se décider
•d'après la loi applicable à l'objet de cet acte. Il en est autrement
pour les conditions mêmes auxquelles cette forme doit satisfaire.
L'acte passé à l'étranger peut souvent ne pas revêtir les formes
exigées par la loi nationale, parce que l'on est placé en face d'une
impossibilité matérielle d'y recourir. Serait-ce que, dans ces circons-
tances, un acte valable ne pourrait être reçu à ^étranger? On ne
voit pas pourquoi. 11 vaut mieux adopter le critère suivant : A
l'égard des dispositions pour cause de mort, la solution libérale
l'emporte partout, et nous l'avons consacrée dans notre projet
(art. 1767). Dans les autres cas, on peut de même déclarer qu'en
général les actes dont l'objet est régi par le droit suisse, mais
qui sont passés à l'étranger, seront valables si les formes employées
répondent à celles qui y sont en vigueur. Ainsi un cautionnement,
dont l'exécution doit avoir lieu en Suisse et qui, d'après notre
législation, ne peut être constaté que par écrit, pourra être vala-
blement donné à l'étranger, si la forme écrite qu'on y observera
équivaut à celle, soit de la loi suisse, soit de la loi étrangère,
î^ous avons donc le principe locus régit actum, quoiqu'il ne
.soit pas consacré d'une façon aussi positive dans le projet. En
revanche, toutes les fois que noire droit exige l'observation d'une
forme quelconque pour des raisons d'ordre public, les formes
étrangères ne peuvent absolument pas lui être substituées (l'ins-
cription dans un registre public, par exemple); cfr. art. 1772.
Enfin, nous pouvions nous demander, s'il était opportun de
réserver le droit de rétorsion. La législation allemande l'a fait, et,
en vérité, on ne peut guère s'en passer en vue de circonstances
particulières, et, sans doute, très exceptionnelles. Toujours est-il
qu'une mesure de cette gravité ne saurait être laissée à l'appré-
ciation souveraine du juge; c'est aux corps politiques qu'il ap-
partient de l'ordonner. L'art. 1777 délègue au Conseil fédéral la
compétence nécessaire à cet effet; mais il ne peut exercer le droit
de rétorsion qu'avec l'autorisation de l'Assemblée fédérale.
56
CHAPITKE II
De l'application du droit ancien
et du droit nouveau.
Nous sommes ici dans la matière du droit « intertemporal »
privé. Le principe de l'article 1774 est conforme à celui de
l'art. 882 G. 0. Les dispositions contenues dans les art. 1775-
et 1776 ne seront pas contestées.
Dans le détail, nous faisons remarquer ce qui suit :
1. Le droit des personnes s'appliquera, en principe, dès l'entrée
en 'vigueur du Code civil. L'art. 1777, alin. 2, est emprunté à
l'art. 12 de la loi fédérale sur la capacité civile. On pourra com-
parer notre art. 1779, qui règle la situation des personnes juri-
diques, à l'art. 898 C. 0. relatif aux sociétés anonymes et aus:
associations.
2. De même, le droit de famille s'appliquera dès la promul-
gation de la loi nouvelle. Nous appelons tout spécialement l'atten-
tion sur l'art. 1781, qui, en contradiction avec l'opinion dominante,
mais en harmonie avec quelques législations cantonales récentes
(celle de Baie-ville, entre autres, de 1884), proclame, dans la
matière de régime matrimonial, le principe de la mutabilité des
rapports d'intérêt créés entre époux par le mariage. Le système de
l'immutabilité du régime matrimonial est dangereux pour le
crédit public. Il régnerait, pendant de longues années, une grande
insécurité, si les seuls mariages célébrés sous l'empire de la loi
nouvelle étaient soumis à cette loi dès le moment de son entrée
en vigueur. Du reste, les droits des conjoints ne sont pas lésés à
l'excès par notre solution, puisqu'on a la faculté de conserver le
régime matrimonial antérieurement constitué, avec effets envers les
tiers, par la simple inscription de ce régime dans le registre à ce
destiné, avant la promulgation du Code civil suisse. Comme l'adop-
tion de celui-ci et la date de son entrée en vigueur seront
séparées par un laps de temps considérable, on aura toutes faci-
lités de remplir les formalités requises pour peu qu'on tienne à ne
pas changer son précédent régime matrimonial.
Pour la filiation illégitime, il y a lieu de fixer le moment à
compter duquel le nouveau droit sera déterminant. D'accord avec
la doctrine moderne et les lois les plus récentes, nous avons pris
pour point de départ non pas la date de la conception, mais celle
de la naissance de l'enfant. Cependant le père doit pouvoir recon-
naître son enfant, en conformile de la loi nouvelle, même si la.
57
•dant une période qui sera longue sans doute, leurs instruments de
publicité des droits réels, moyennant qu'ils les adaptent aux exi-
gences de la future législation. Ce sera le cas, entre autres, pour
les institutions registrales de Baie-ville, Soleure, Vaud, Schwyz,
Nidwald, pour les protocoles et cadastres fonciers de Zurich, pour
les états de servitudes de St-Gall, Appenzell E.-E., etc. Les com-
pléments que la Confédération devra demander aux cantons
s'entendront de registres auxiliaires, rôles immobiliers, réper-
toires, états des droits non encore inscrits, etc., par l'intermé-
diaire desquels s'accompliront les formalités requises par la loi
nouvelle.
De même, avant l'introduction du registre foncier et dès la
promulgation du Code civil, on pourra désigner les formes à l'ob-
servation desquelles seront attachés les effets immédiats de la
publicité du registre pour la constitution, la modification ou le
transfert des droits réels. Nous signalerons comme telles l'homolo-
gation, l'inscription dans les registres ou rôles hypothécaires, dans
les états de servitudes, etc. Il n'y a pas de raison pour ne pas
procéder ainsi. Néanmoins, aussi longtemps que le registre foncier
ou quelque institution équivalente ne fonctionnera pas, il ne sera
pas possible de conférer à ces formes un effet registrai au profit
des tiers de bonne foi, — de leur attribuer ce que les Allemands
appellent la force obligatoire positive du registre. Evidemment, le
droit réel sera constitué par l'accomplissement des formalités an-
ciennes sous l'empire de la loi nouvelle, mais il ne bénéficiera point
pour autant de l'effet de publicité que prévoit le Code civil lui-
même. Cet effet ne pourra se produire que dès le moment où le
registre foncier aura été mis en activité.
De plus, il sera loisible de distinguer, lorsqu'on déterminera
les effets registraux attachés à certaines formes cantonales, entre
les diverses espèces de droits réels ; et le registre foncier pourra
fort bien ne pas être introduit partout à la même époque. Le
mieux est de laisser aux cantons toute la latitude et tout le
temps désirables pour réorganiser leur régime des droits réels ;
cfr. art. 1806, 1812 à 1814.
Pour l'introductidh successive du registre foncier, le Conseil
fédéral se concertera avec les gouvernements cantonaux. Nous utili-
serons, autant que faire se pourra, les instruments de publicité exis-
tants et, spécialement, les plans cadastraux déjà dressés. Nous nous
sommes expliqués à ce sujet soit dans l'exposé des motifs de 1900,
soit dans notre message du 28 mai 190-1. On peut admettre
que la mise en activité du registre foncier ne dépendra pas de
la cadastration intégrale du territoire suisse; on n'exigera que des
65
CHAPITRE III.
Mesures d'exécution.
Nous pouvons être très brefs, puisque toutes les questions essen-
tielles ont été examinées, soit dans l'exposé des motifs, soit dans
notre message du 28 mai 1904.
Tout d'abord, nous déclarons en termes généraux que, sauf
dispositions contraires du Code, toutes les lois civiles de la Confédé-
ration et des cantons sont abrogées ; cfr. art. 1818.
La Confédération est compétente pour rendre les ordonnances
d'exécution ; le Conseil fédéral est chargé de ce soin. Le Code a
mentionné déjà toutes les ordonnances complémentaires absolument
indispensables ; mais il y en aura d'autres. Dans certains cas, ces
mesures d'exécution sont abandonnées aux cantons, qui seront obligés
d'y pourvoir toutes les fois que la loi Je leur enjoint. Et l'on con-
cevra que l'approbation du Conseil fédéral ait été réservée, en ce
sens que les ordonnances cantonales ne pourront être appliquées avant
de l'avoir obtenue. S'il arrivait qu'un canton n'accomplit pas la
Feuille fédérale suisse. Année LVII. Vol. II. 5
66
tâche qui Ini est dévolue, nous proposons de dire que le Conseil
fédéral aura le droit de faire le nécessaire. Ceci ne concerne cependant
que les éventualités dans lesquelles l'application du Code civil ne serait
pas possible sans ordonnances d'exécution ; on s'en tiendra aux dis-
positions delà loi nouvelle e Ile-même pour les matières dans lesquelleç
les cantons auront négligé d'édicter des . prescriptions complémen-
taires qui n'étaient pas indispensables (art. 1819 et suiv.).
Nous nous bornons à rappeler que les cantons désignent les
autorités compétentes, fixent la procédure à suivre devant elles, ainsi
que les éléments de la forme authentique (art. 1821 et suiv.).
Les art. 1825 et suiv. contiennent des dispositions détaillées
sur l'abrogation des lois fédérales existantes et sur les compléments
dont elles auront besoin. Nous avons énuméré à l'art. 1826 toute
une série de modiBcations que devra subir la loi fédérale sur la
poursuite pour dettes et la faillite. Pour le droit des obligations,
nous vous recommandons d'adopter la solution que nous avons
indiquée déjà, lorsque nous avons discuté le problème de l'adapta-
tion et de la revision du Code de 1881.
Berne, le 3 mars 1905.
DES OBLIGATIONS.
PREMIÈRE PARTIE.
Dispositions générales.
Titre vingt-septième.
De la formation des obligations.
Chapitre premier.
Des obligations résultant d'un contrat.
1016 (1).
Un contrat est parfait lorsque les parties ont, réci- A. Conclusion du con-
trat.
proquement et d'une manière concordante, manifesté I. Accord des par-
ties.
leur consentement. 1. Conditions gé-
nérales.
Cette manifestation peut être expresse ou tacite.
1017 (2).
Si les parties se sont mises d'accord sur tous les 2. Points secon-
daires réser-
points essentiels, le contrat est réputé conclu, alors vés.
même que des points secondaires ont été réservés.
A défaut d'accord sur ces points secondaires, le
juge les règle en tenant compte de la nature de l'affaire.
Les dispositions qui régissent la forme des contrats
demeurent réservées (1027).
C8
1018 (3).
II. Offre et accep- Toute personne qui propose à une autre la conclu-
tation.
1. Offre avec dé- sion d'un contrat en lui fixant un délai pour accepter,
lai pour ac-
cepter. est liée par son offre jusqu'à l'expiration de ce délai.
Elle est dégagée, si la déclaration que l'offre est
acceptée ne lui parvient pas avant le terme fixé. '
1019 (4).
•2. Offre sans dé- Lorsque l'offre a été faite à une personne présente
lai pour ac-
cepter. sans fixation d'un délai pour accepter, l'auteur de l'offre
«. Entre pré-
senta. est dégagé si l'acceptation n'a pas lieu sur-le-champ.
Un contrat conclu par téléphone est censé fait
entre présents, lorsque les parties ou leurs mandataires
en ont personnellement arrêté les termes.
1020 (5).
6. Kntre ab-
sents.
Lorsque l'offre a été faite sans fixation de délai à
une personne non présente, l'auteur de l'offre reste lié
jusqu'au moment où il peut s'attendre à l'arrivée d'une
réponse expédiée à temps et régulièrement.
Il a le droit d'admettre, pour déterminer ce mo-
ment, que le destinataire a reçu l'offre en temps voulu.
Si l'acceptation expédiée à temps parvient tardive-
ment à l'auteur de l'offre, et que celui-ci entende ne
plus être lié, il doit, sous peine de dommages-intérêts,
en informer immédiatement l'acceptant.
1021 (5).
3. Acceptation
tacite.
Lorsque l'auteur de l'offre ne devait pas, à raison
soit de la nature spéciale de l'affaire, soit des circons-
tances, s'attendre à une acceptation expresse, le con-
trat est réputé conclu si l'offre n'a pas été refusée dans
un délai convenable.
69
1022 (6).
L'auteur de l'offre n'est pas lié s'il a fait à cet 4. Offre sans en-
gagement.
égard des réserves expresses (par l'adjonction des mots :
«sans engagement», etc.), ou si son intention de ne
pas s'obliger résulte soit des circonstances, soit de la
nature spéciale de l'affaire.
1023.
Le simple fait de provoquer des demandes par l'en- f>. Öftres ot'pro-
messes publi-
voi de tarifs, de prix-courants, etc., ne constitue pas ques.
une offre obligatoire.
Toutefois, celui qui promet publiquement un prix
ou une récompense est tenu d'exécuter sa promesse si
la prestation répondant à celle-ci lui est offerte.
S'il retire sa promesse avant qu'une offre lui soit
parvenue, il sera tenu de rembourser les dépenses faites,
de bonne foi et dans l'espoir fondé d'un succès, par les
personnes qu'il a induites à les faire.
1024 (7).
L'offre est considérée comme non avenue si le (i. Retrait de,
l'offre.
retrait en parvient à l'autre partie avant l'offre ou en
même temps.
Il en est de même de l'acceptation, si le retrait en
parvient à l'auteur de l'offre avant que l'acceptation ait
été déclarée ou en même temps.
1025 (8).
Lorsqu'un contrat a été conclu entre absents, il III. Temps auquel
remontent les
déploie ses effets dès le moment où l'acceptation a été effets d'un con-
trat entre ab-
expédiée. sents.
Si une acceptation expresse n'est pas nécessaire,
les effets du contrat remontent au moment de la récep-
tion de l'offre non refusée.
70
1026 (9).
B. Forme des contrats. Les contrats ne sont soumis à une forme parti-
1. Effets des for-
mes prescrites. culière, au point de vue de leur validité, qu'en vertu
d'une prescription spéciale de la loi.
A défaut d'une disposition contraire sur la portée
et les effets de la forme prescrite, le contrat n'est va-
lable que si cette forme a été observée.
1027 (11).
U. Forme prescrite Lorsque la loi exige qu'un contrat soit fait en la
par la loi.
l. Portée de la forme écrite, cette disposition s'applique également à
forme écrite.
toutes les modifications du contrat, hormis les stipula-
tions complémentaires et accessoires qui ne sont pas en
contradiction avec l'acte.
1028 (12).
_'. Eléments de Le contrat pour lequel la loi exige la forme écrite doit
la torme écrite.
être signé de toutes les personnes auxquelles il impose
des obligations.
Sauf disposition contraire de la loi, un échange de
lettres ou même de télégrammes vaut comme forme
écrite, si les dépêches originales sont signées des par-
ties qui s'obligent.
1029.
U.Elémentsdela Une signature doit être écrite de la main même de
signature.
son auteur.
Celle qui procède de quelque moyen mécanique n'est
tenue pour suffisante que dans les affaires où elle est
admise par l'usage ou lorsqu'il s'agit de la signature de
papiers-valeurs émis en nombre considérable.
La signature des aveugles ne les oblige que si elle
ii été légalisée par l'autorité compétente.
7l
1030 (13).
D est permis à toute personne qui ne peut signer de 1. Marques pou-
vant rempla-
remplacer sa signature par une marque à la main, dû- cer la signa-
ture.
ment légalisée, ou par une attestation authentique ; de-
meurent réservées les dispositions concernant la lettre
do change.
1031 (14).
Lorsque les parties sont convenues de donner une III. Forme réservée
dans le contrat
forme spéciale à un contrat pour lequel la loi n'en
prescrit pas, elles sont réputées n'avoir entendu se lier
que dès l'accomplissement de cette forme.
S'il s'agit de la forme écrite, sans autre indica-
tion plus précise, on observe les dispositions relatives
à cette forme, lorsqu'elle est exigée par la loi (1028).
1032 (15).
La reconnaissance d'une dette est valable, même si C. Cause de l'obliga-
tiOD.
elle n'énonce pas la cause de l'obligation.
1033 (16).
Pour apprécier la forme et les clauses d'un contrat, 9. Interprétation des
contrats. Simula-
il faut rechercher la réelle et commune intention des tion.
parties, sans s'arrêter aux expressions ou dénominations
inexactes dont elles se sont servies, soit par erreur,
soit pour déguiser la nature véritable de la convention
(simulation).
Le débiteur ne peut opposer l'exception de simula-
tion au tiers qui possède une reconnaissance écrite de
la dette.
1034 (17).
Le contrat est nul s'il a pour objet une chose E. Objet du contact.
I En général
impossible, illicite ou contraire aux bonnes mœurs.
f.*
1035.
II. Liberté des con- L'objet d'un contrat peut être librement déterminé-
ventions.
1. Conventions ians les limites fixées par la loi.
qui déroerent
a la loi. Celle-ci n'exclut les conventions des parties que lors-
qu'elle édicté une règle de droit strict, ou lorsqu'un«
âérogfetion à son texte serait contraire à l'ordre public,
aux bonnes moeurs ou aux mesures protectrices de la
capacité civile (28).
1036.
u. Rescision pour Un contrat dans lequel il y a disproportion évidente
«anse de lésion.
entre la prestation promise par l'une des parties et la
contre-prestation de l'autre peut être rescindé à la de-
mande de la partie lésée, si la lésion a été déterminée
par l'exploitation de sa gêne, de sa légèreté ou de son
inexpérience.
1037.
111. Promesses de On peut assumer contractuellement l'obligation de
contracter.
passer une convention future (promesse de contracter).
Ce pacte est soumis aux formes établies pour la
convention future, à moins que, dans l'intérêt même des
parties, la loi n'en subordonne la validité à l'observation
d'une forme spéciale.
1038 (18).
>'. Vices du consen- Un contrat n'oblige pas celle des parties qui, au
tement.
I. Erreur. moment de le conclure, se trouvait dans une erreur
l.Effeis de l'er-
renr. essentielle.
1039 (19).
y. Erreur essen- L'erreur est essentielle, notamment :
tielle.
a. Sur le con- 1. lorsqu'une des parties entendait faire un contrat
trat et son
objet. autre que celui auquel elle a déclaré consentir ;
2. lorsque la partie qui allègue l'erreur avait en vue
autre chose que ce qu'elle a déclaré ;
78
1040 (20).
L'erreur sur la personne avec laquelle on contracte l>. Sur la per-
sonne.
n'est essentielle que si l'on s'est engagé principalement
en considération de cette personne ou des qualités de
celle-ci.
1041 (21).
;f. Krreur non es-
L'erreur qui n'est pas essentielle n'infirme pas le sentielle.
contrat.
C'est le cas, en particulier, lorsqu'elle porte sur
les motifs du contrat, notamment sur le profit espéré
ou sur la solvabilité. de l'autre partie.
1042 (22).
De simples erreurs de calcul n'infirment pas le 4. Fautes de cal-
cul.
contrat ; elles doivent être corrigées.
1043 (23).
La partie qui invoque son erreur pour se soustraire r>. Krreur com-
mise par n*-
à l'effet du contrat est tenue à des dommages-intérêts slisence.
1046 (23).
IV. Vice du couscn- Le contrat entaché d'erreur ou de dol, ou conclu
tement couvert
par la ratifica- sous l'empire d'une crainte fondée, est tenu pour ratifié
tion du »outrât.
lorsque la partie qu'il n'oblige point a laissé écouler une
année sans déclarer à l'autre sa résolution de ne pas le
maintenir, ou sans répéter ce qu'elle aurait déjà payé.
Le délai d'un an court dès la découverte de l'er-
reur ou du dol, ou dès le moment où la crainte s'est
dissipée.
La partie qui a ratifié un contrat entaché de dol
ou conclu sous l'empire d'une crainte fondée ne perd
point par cela même la faculté de demander des dom-
mages-intérêts.
75
1047 (29).
Toute personne majeure et capable de discernement O. Capacité de con-
tracter et repré-
peut valablement contracter. sentation.
I. Personnes capa-
Les mineurs et les interdits peuvent contracter dans ble».
la mesure où ils possèdent l'exercice des droits civils
(14 et suiv.).
1048 (36, 37).
il. Représentation.
Lorsqu'un contrat est fait au nom d'une autre per- 1. En vertu du
pouvoirs.
sonne par un représentant dûment autorisé, c'est le «. Effet- de la
représenta-
représenté et non le représentant qui devient créancier tion
ou débiteur.
Lorsqu'au moment de la conclusion du contrat, le
représentant ne s'est pas fait connaître comme tel, le
représenté ne devient directement créancier ou débi-
teur que si l'autre contractant devait inférer des cir-
constances qu'il existait un rapport de représentation.
S'il n'en est pas ainsi, il faut une cession de la,
créance ou une reprise de la dette, conforme aux prin-
cipes qui régissent ces actes.
1051 (42).
d. Effets du dé- Les pouvoirs découlant du fait de l'homme s'étei-
cès, de l'in-
capacité un gnent par la mort, par la perte de la capacité et par
«le In fail-
lite. la faillite du représenté ou du représentant.
Lorsqu'ils émanent d'une personne inorale ou d'une
société inscrite au registre du commerce, ils prennent
fio en même temps que cette personne morale ou cette
société.
Il n'est porté par là aucune atteinte aux droits
personnels des parties l'une envers l'autre.
1052 (48).
t. Restitution Le représentant qui a été nanti d'un titre consta-
il» titre
constant
les pou-
tant ses pouvoirs est tenu, lorsqu'ils ont pris fin, de le
voirs. restituer ou d'en effectuer le dépôt en justice.
Si le représenté ou ses ayants droit négligent de
l'y contraindre, ils répondent envers les tiers de bonne
foi du dommage résultant de cette omission.
1053 (44).
/'. Moment à Tant que le représentant n'a pas connaissance de
compter
duquel l'ex- l'extinction de ses pouvoirs, le représenté ou ses ayants
tinction des
pouvoirs droit deviennent par son fait créanciers ou débiteurs
produit ses
. effets. comme si les pouvoirs existaient encore.
Il en est autrement, si l'autre partie a su qu'ils
avaient pris fin.
77
1056 (49).
Le droit d'intenter une action pour cause d'enri- . Responsa-
bilité ron-
chissement illégitime subsiste dans tous les cas. dée sur
l'enrichis-
sement.
1057 (45).
Demeurent réservées les dispositions du présent 3. Dispositions
spéciales ré-
Code qui déterminent les attributions légales des admi- servées.
nistrateurs de sociétés, des fondés de procuration et
autres représentants ou mandataires commerciaux.
Chapitre II.
Des obligations résultant d'actes illicites.
1058 (50).
. Responsabilité dé-
Quiconque cause sans droit un dommage à, autrui, rivant de l'acte il-
licite.
soit à dessein, soit par négligence ou imprudence, est I. Conditions do
cette responsa-
tenu de le réparer.
78
1062.
3. Concurrence
Celui dont la clientèle est diminuée par des publi- déloyale.
cations mensongères, ou par d'autres procédés con-
traires à la bonne foi, a le droit d'actionner l'auteur de
ces manœuvres en cessation de celles-ci et en répa-
ration du préjudice causé.
Le juge fixe le montant des dommages-intérêts d'a-
près les circonstances.
1064 (60).
Lorsque plusieurs ont causé ensemble un dommage, V. Responsabilité
de- plusieurs
soit comme instigateur, auteur principal ou complice, participants à
l'acte, illicite.
ils sont tenus solidairement de le réparer, même s'il n'est
pas possible de déterminer auquel d'entre eux le pré-
judice est imputable.
Le juge apprécie s'ils ont un droit de recours
les uns contre les autres,, et quelle est l'étendue de
leur recours.
Le fauteur n'est tenu du dommage qu'autant qu'il
a reçu (une part du gain ou causé un préjudice par le
fait de sa coopération.
bO
1065 (56).
VI. Liigitime défen-
se, cas de néces- En cas de légitime défense, il n'y a pas lieu à ré-
sité, usage auto-
risé de la force. paration du dommage causé à la personne ou aux biens
de l'agresseur.
Le juge détermine d'après les circonstances le mon-
tant des dommages-intérêts dus par celui qui porte
atteinte aux biens d'autrui pour détourner, dans son in-
térêt ou dans celui d'un tiers, un préjudice imminent
ou un danger actuel.
Celui qui recourt à la force pour protéger ses droits
ne doit aucune réparation, lorsque l'assistance de l'auto-
rité ne peut être obtenue en temps utile et qu'il n'est
pas d'autre moyen d'empêcher que ces droits ne soient
perdus ou que l'exercice n'en soit rendu beaucoup plus
difficile.
1066 (59).
VII. Collision entre Le juge n'est point lié par les dispositions du droit
droit civil et
droit pénal. criminel en matière d'imputabilité, ni par l'acquittement
prononcé au pénal, pour décider s'il y a eu faute com-
mise ou si l'auteur de l'acte illicite était capable de dis-
cernement.
Le jugement pénal ne lie pas davantage le juge
civil en ce qui concerne l'appréciation de la faute et la
fixation du dommage.
1068 (61).
Celui à qui incombe légalement la surveillance d'une C. Kespousiibilité à
raison du fait d'un-
personne de sa maison est responsable du dommage tali.
I. Du chef do l'au-
causé par cette personne, à moins qu'il ne justifie l'avoir torité domesti-
que.
surveillée de la manière usitée et avec l'attention com-
mandée par les circonstances.
1069 (62).
II. Pour les loca-
Le maître ou patron est responsable du dommage teurs de ser-
vices.
causé par ses ouvriers ou employés dans l'accomplis-
sement de leur travail, à moins qu'il ne justifie avoir
pris toutes les précautions nécessaires pour prévenir ce
dommage.
Les personnes morales qui exercent une industrie
sont soumises à la même responsabilité.
1070 (63).
Celui qui, en qualité de chef de famille, de maître, III. Keconrs contre
l'auteur du dom-
de patron, est tenu du dommage, a son recours contre mage.
l'auteur en tant que celui-ci peut être recherché en
dommages-intérêts.
1071 (65).
En cas de dommage causé par un animal, la per- V. Responsabilité du
détenteur d'ani-
sonne qui le détient est responsable, à moins qu'elle ne maux.
I.Dommages-inté-
justifie l'avoir gardé et surveillé avec le soin voulu. rêts.
Son recours demeure réservé, si l'animal a été ex-
cité soit par un tiers, soit par un animal appartenant
à autrui.
1072 (66).
Le possesseur d'un immeuble a le droit de s'em- II. Droit de s'empa-
rer des animaux
parer des animaux appartenant à autrui qui causent qui causent im
dommage.
du dommage sur cet immeuble, et de les retenir en
garantie de l'indemnité qui peut lui être due ; dans les
cas graves, il est même autorisé à les tuer s'il ne
peut se défendre autrement.
Feuille fédérale suisse. Année LV11. Vol. IL 6
82
1073 (67).
E. Responsabilité
pour des bâtiments
Tout propriétaire d'immeuble est tenu, même s'il
et autres ouvrages.
I. Dommages-inté-
n'a pas commis de faute, de réparer le dommage qu'il
rêts. a causé à autrui en outrepassant ses droits de pro-
priétaire.
Le propriétaire d'un bâtiment ou de tout autre ou-
vrage est responsable du dommage causé par le défaut
d'entretien, ou par le vice de l'installation on de la
construction.
Dans ce dernier cas, son recours contre le construc-
teur demeure réservé.
1074 (68).
II? Mesures de sù- Celui qui est menacé d'un dommage provenant de
rett'.
l'ouvrage d'autrui a le droit de contraindre le proprié-
taire à prendre les mesures nécessaires pour écarter le
danger.
Demeurent réservés les règlements de police con-
cernant la protection des personnes et des propriétés.
1075 (64).
F. Kesponsabilito îles Les lois fédérales ou cantonales peuvent déroger
employés et fonc-
tionnaires publics. aux dispositions du présent chapitre, quant à la respon-
sabilité encourue par des employés ou fonctionnaires
publics en raison du dommage causé dans l'exercice de
leurs attributions.
Les lois cantonales ne peuvent néanmoins déroger
à ces dispositions s'il s'agit d'actes d'employés ou de
fonctionnaires publics se rattachant à l'exercice d'une
industrie.
83
1076 (69).
L'action en dommages et intérêts se prescrit par G. Prescription.
un an à compter de jour où la partie lésée a eu con-
naissance du dommage ainsi que de la personne qui en
est l'auteur, et, dans tous les cas, par dix ans dès le
jour où le fait dommageable s'est produit.
Toutefois, si les dommages-intérêts dérivent d'un
acte punissable soumis par les lois pénales à une pres-
cription de plus longue durée, la même prescription
s'applique à l'action civile.
Même après la prescription accomplie, la partie lésée
n'est tenue dans aucun cas de faire ce que l'autre partie
aurait été en droit d'exiger d'elle du chef de l'acte
illicite.
Chapitre III.
1079 (73)
B. Etendue de la II n'y a pas lieu à restitution, si celui qui a reçu
restitution.
I. Obligations du ce qui ne lui était pas dû prouve qu'il n'est plus en-
défendeur.
richi lors de la répétition, à moins cependant d'établir qu'il
s'est dessaisi de mauvaise foi de son enrichissement.
Il y a lieu à restitution pleine et entière, si celui
qui a reçu était déjà de mauvaise foi lors de la ré-
ception.
1080 (74).
II. Droits résul- Le défendeur a droit au remboursement de ses im-
tant des im-
penses. penses nécessaires ou utiles ; néanmoins, s'il était déjà
de mauvaise foi lors de la réception, les impenses
utiles ne lui sont remboursées que jusqu'à concurrence
de la plus-value existant encore au moment de la ré-
pétition.
Il ne peut réclamer d'indemnité pour ses autres
impenses ; mais si le demandeur en restitution ne lui offre
pas de l'indemniser, il a la faculté d'enlèvement lors-
qu'il peut l'exercer sans endommager la chose (977).
1081 (75).
C. Répétition exclue. Il n'y a pas lieu à répétition de ce qui a été donné
I. l'ar la loi.
en vue d'atteindre un but illicite ou immoral.
1082.
II. Eu cas de pres-
cription. L'action pour cause d'enrichissement illégitime se
prescrit par un an à compter du jour où la partie lésée
a eu connaissance de son droit de répétition, et, dans
tous les cas, par dix ans dès la naissance de ce droit.
85
Titre vingt-huitième.
De l'effet des obligations.
Chapitre premier.
1083 (77).
Le débiteur n'est tenu d'exécuter lui-même l'obli- A- Prinoi pos généraux
I. Le débiteur.
gation que si le créancier a intérêt à ce qu'elle ne soit
pas exécutée par un tiers.
1084 (78).
Le créancier peut refuser un paiement partiel, lors- II. Objet de l'exé-
cution.
que la dette est liquide et exigible pour le tout. 1. Paiement par-
tiel.
Si le créancier est disposé à accepter un paiement
partiel, le débiteur ne peut refuser d'acquitter la partie
de la dette qu'il reconnaît devoir.
1085 (79).
Lorsque l'obligation est indivisible et qu'il y a a. Obligation in-
divisible,
plusieurs créanciers ou plusieurs débiteurs, chacun des o. Droit d'exi-
ger et obli-
créanciers peut en exiger l'exécution intégrale et cha- gation de
payer ponr
cun des débiteurs est tenu de l'acquitter pour le tout. le tout.
A moins que le contraire ne résulte des circonstances,
le débiteur qui a payé a un recours contre ses codébiteurs
pour leur part et portion.
Dans cette mesure, il est subrogé aux droits du
créancier.
1086 (80).
Si l'obligation indivisible se convertit en une obli- b. Vin de l'in-
divisibilité.
gation divisible, par exemple si elle se résout en dom-
mages-intérêts, chacun dés créanciers n'a d'action et
56
1088 (82).
4. Obligations al- Le choix appartient au débiteur, à moins que le
ternatives.
contraire ne résulte de l'affaire, lorsque son obligation
porte sur plusieurs objets mais qu'il ne peut être tenu
de livrer que l'un ou l'autre.
1089 (83).
5. Intérêts. Le débiteur tenu de payer des intérêts dont le
taux n'est fixé ni par la convention, ni par la loi ou
l'usage, doit les payer sur le pied de cinq pour cent
par an.
Le droit public pourra d'ailleurs édicter des disposi-
tions contre les abus en matière d'intérêt conventionnel.
1090 (84).
B. Lieu de l'exécution. Le lieu où l'obligation doit être exécutée est déter-
1. D'après la na-
ture de la dette. miné tout d'abord par la volonté expresse ou présumée
des parties.
A défaut de convention contraire, on observe les
règles suivantes :
1° Lorsqu'il s'agit d'une somme d'argent, le paiement
s'opère dans le lieu ou le créancier a son domi-
cile à l'époque du paiement.
2° Lorsque l'obligation porte sur une chose déterminée,
87
1092 (86).
A défaut de terme stipulé ou résultant de la nature CI. Epoque de l'exé-
cution.
de l'affaire, on peut exécuter l'obligation ou en réclamer I. Oblisationssans
terme.
l'exécution immédiatement.
1093 (87).
Le terme fixé pour l'exécution au commencement ou . Fixation d'un
terme.
à la fin d'un mois s'entend du premier ou du dernier 1. Terme d'il
mois.
jour du mois.
Le terme fixé au milieu d'un mois s'entend du quinze
dudit mois.
1094 (88).
Lorsqu'une obligation doit être acquittée à l'expira- 2. lOxpiration
d'un certain
tion d'un certain délai à partir de la conclusion du délai."]
ii. A partir de
contrat, le terme pour le paiement s'entend comme suit: la conclu-
slonidu con-
1° si le délai est fixé par jours, la dette est échue
le dernier jour du délai, le jour de la conclusion
du contrat n'étant pas compté, et s'il est de huit ou
de quinze jours, on comprend par là non pas une
• ou deux semaines, mais huit ou quinze jours pleins ;
2° si le délai est fixé par semaines, la dette est
échue le jour de la dernière semaine qui, par son
B8
1095 (89).
b. A partir •
d'un autre
Les mêmes règles s'appliqueront lorsque le délai
moment. court, non depuis le jour de la conclusion du contrat,
mais à partir d'une autre époque.
1096 (91).
:(. Kxécution du
rant un cer-
Lorsqu'une obligation doit être exécutée durant un
tain laps de
temps.
certain laps de temps, le débiteur est tenu de s'acquit-
ter avant l'expiration du délai fixé.
1098 (92).
III. Exécution pen- L'exécution doit se faire et être acceptée, le'jour
dant les heures
consacrées aux de l'échéance, pendant les heures habituellement consa-
affaires.
crées aux affaires.
89
1099 (93).
En cas de prolongation du délai convenu pour l'exé- IV. Prolongation
du terme.
cution, le nouveau délai court, sauf convention contraire,
du premier jour qui suit l'expiration du délai précédent.
1100 (94).
Le débiteur peut exécuter l'obligation même avant V. Exécution anti-
cipée
l'échéance, à moins que l'intention contraire des parties
ne ressorte soit des clauses ou de la nature du contrat,
soit des circonstances.
Toutefois il n'a le droit de déduire un escompte que
s'il y est autorisé par la convention ou par les usages
du commerce.
1101 (95).
Celui qui veut poursuivre l'exécution d'un contrat VI. Dans les con-
trats bilatéraux.
bilatéral doit avoir accompli ou offrir d'accomplir sa 1.Mode del'exé-
cution.
propre obligation, hormis les cas dans lesquels il est au
bénéfice d'un terme d'après les clauses ou la nature du
contrat.
1102 (96).
, Si, dans un contrat bilatéral, les droits de l'une des 2. Résiliation
unilaterale
parties sont menacés parce -que l'autre est tombée en dans les cas
d'insolvabili-
faillite, a été l'objet de poursuites infructueuses ou a té.
suspendu ses paiements, la partie ainsi menacée peut
se refuser à l'exécution jusqu'à ce qu'une garantie lui
ait été fournie pour l'exécution de l'obligation contractée
à son profit.
Elle peut se départir du contrat si cette garantie
ne lui est pas fournie dans un délai convenable (1131).
1103 (97).
D. Un paiement.
Le paiement d'une dette d'argent doit être effectué I. Monnaie natio-
dans la monnaie du pays. nale et monnaie
étrangère.
90
1104 (98).
II. Billets de ban-
que et papier-
Le créancier d'une somme d'argent n'est pas tenu
monnaie. d'accepter, au lieu de numéraire, des billets de banque
ou du papier-monnaie.
1105 (99, 100).
lu. Imputation. Le débiteur ne peut imputer un paiement partiel
. En cas de
paiement par- sur le capital qu'en tant qu'il n'est pas en retard pour
tiel.
les intérêts ou les frais.
Si le créancier a reçu pour une fraction de la
créance des cautionnements, gages ou autres sûretés,
le débiteur n'a pas le droit d'imputer un paiement par-
tiel sur la fraction garantie ou mieux garantie de la
créance.
1106 (101).
2. S'il y a plu- Le débiteur qui a plusieurs dettes à payer au même
sieurs dettes
du même dé- créancier a le droit de déclarer, lors du paiement, la-
biteur.
a. D'après la quelle il entend acquitter.
déclaration
du débiteur Faute de déclaration de sa part, le paiement est
on du cré-
ancier. imputé sur la dette que le créancier désigne dans la
quittance, à moins que le débiteur ne conteste cette im-
putation au moment môme où il reçoit la quittance.
1107 (101).
4. D'aprüs Ja Lorsqu'il n'existe pas de déclaration valable, ou que
loi.
la quittance ne porte aucune imputation, le paiement
s'impute sur la dette échue ; si plusieurs dettes sont
échues, sur celle qui a donné lieu aux premières pour-
91
1110 (104).
La remise du titre au débiteur fait presumer l'ex- 1. Remise du ti-
tre.
tinction de la dette. a. Droit de.
l'exiger.
1111 (105).
Si le créancier prétend avoir perdu son titre, le i>. Remise du
titre reni-
débiteur qui paie peut l'obliger à lui délivrer une décla- ulucée_ par
ïa quittan-
ration authentique ou dûment légalisée, constatant l'an- ce.
nulation du titre et l'extinction de la dette.
Demeurent réservées les dispositions concernant l'an-
nulation des papiers-valeurs (856 et s., 1688,1700etsuiv.).
92
1112 (106).
E. Demeure du cré- Le créancier est en demeure lorsqu'il refuse sans
ancier.
I. Conditions. motif légitime d'accepter ce qui lui est régulièrement
offert en exécution du contrat, ou d'accomplir les actes
préparatoires qui lui incombent et sans lesquels le débi-
teur ne peut exécuter l'obligation.
1113 (107).
II. Effets.
1. Quand l'objet
Lorsque le créancier est en demeure ou que, pour
<le la presta-
tion consiste
toute autre raison, la prestation due ne peut être faite
en une chose.
a. Droit de
ni au créancier ni à son représentant, le débiteur a
consigner. le droit de consigner la chose, aux frais et ris-
ques du créancier, et de se libérer ainsi de son obli-
gation.
Le juge du lieu du paiement décide où la consignation
doit être faite ; toutefois les marchandises peuvent, même
sans décision du juge, être consignées dans un entrepôt.
1114 (108).
II. Droit de Si, de par la nature de la chose ou d'après le
vendre.
genre d'affaires du débiteur, une consignation n'est pas
possible, si la chose due est sujette à dépérissement ou si
elle exige des frais considérablesad'entretien, le débiteur
peut, après sommation préalable et avec l'autorisation du
juge/ la faire vendre publiquement et en consigner le prix.
Si la chose est cotée à la bourse on au marché, ou si
sa valeur est minime, proportionnellement;! aux frais, il
n'est pas nécessaire que la vente soit publique, et le
juge peut l'autoriser même sans sommation préalable.
1115 (109).
c. Droit dcre- Le débiteur est en droit de retirer la chose consi-
lirrndre la
chose con-
signée.
gnée, tant que le créancier n'a pas déclaré l'accepter
ou que la consignation n'a pas eu pour conséquence
l'extinction d'une hypothèque ou la restitution d'un gage.
93
1116.
Lorsque l'obligation ne consiste pas dans la livrai- L'. Quand l'objet
de In presta-
son d'une chose, le débiteur peut, en cas de demeure tion n'est pas
une chose.
du créancier, résilier le contrat en conformité des dispo-
sitions qui régissent sa propre demeure (1131 à 1134).
Chapitre II.
Des effets de l'inexécution des obligations.
1117 (110).
Lorsque le créancier ne peut obtenir l'exécution de A. Responsabilité du
débiteur.
l'obligation ou ne peut l'obtenir qu'imparfaitement, le I. En cas de faute.
1. Fardenu de la
débiteur est tenu à des dommages-intérêts, à moins preuve
qu'il ne prouve qu'aucune faute ne lui est imputable.
1118 (111).
Toute obligation de faire se résout en dommages- 2. Dans les obli
gations de fai-
intérêts en cas d'inexécution imputable au débiteur. re.
Toutefois le créancier peut être autorisé à faire
exécuter l'obligation aux frais du débiteur.
1119 (112).
Celui qui contrevient à une obligation de ne pas ii. Dans los obli-
gations (le ne.
faire doit des dommages-intérêts par le seul fait de la pas faire.
contravention.
Le créancier a d'ailleurs le droit d'exiger que ce
qui a été fait par contravention à l'engagement soit
supprimé, et il peut être autorisé à opérer cette sup-
pression aux frais du débiteur.
94
1120 (112).
4. Procédure. Le mode de l'exécution forcée est régi par les dis-
positions légales sur la poursuite pour dettes et la fail-
lite, ainsi que par les ordonnances fédérales et cantonales.
1121 (113).
6. Etendue de la En général, le débiteur est tenu de toute faute.
réparation.
Cette responsabilité est plus ou moins étendue se-
lon la nature particulière de l'affaire, et doit notamment
être appréciée avec moins de rigueur lorsque l'affaire
n'a pas pour but de procurer un avantage au débiteur.
Les dispositions relatives à la responsabilité déri-
vant des actes illicites (1058 à 1074) s'appliquent pai-
analogie aux effets de la faute contractuelle.
1122 (114).
ti. Convention
exelusive de
Est nulle toute stipulation tendant à libérer d'a-
la responsabi- vance le débiteur de la responsabilité qu'il encourrait en
lité'.
cas de dol ou de faute grave.
Le juge peut même, selon les circonstances, tenir
pour nulle une clause qui libérerait d'avance le débi-
teur de toute responsabilité en cas de faute légère,
si le créancier, au moment où il a renoncé à rechercher
le débiteur, se trouvait à son service, ou si la respon-
sabilité résulte de l'exercice d'une industrie concédée
par l'autorité-
1123 (115).
II. Responsabilité Celui qui, même d'une manière licite, confie à des
pour des auxi-
liaires. membres de sa famille, des gens de service, des ouvriers
1. Principe.
ou des représentants quelconques, le soin d'accomplir
une obligation ou d'exercer un droit en dérivant, est
responsable envers l'autre partie du dommage que l'inter-
médiaire lui cause, dans ces circonstances, en n'exécutant
pas la convention ou de toute autre manière.
95
1126 (117).
Le débiteur d'une obligation exigible est constitué B. Demeure du débi-
teur. '•
en demeure par l'interpellation du créancier. I. Conditions.
Lorsque le jour de l'exécution a été déterminé d'un
commun accord, ou fixé par l'une des parties en vertu
d'un droit à elle réservé et au moyen d'un avertissement
régulier, le débiteur est mis en demeure par la seule
expiration de ce jour.
1127 (118).
Le débiteur qui est en demeure répond même du II. Effets.
1. Responsabili-
cas fortuit. té pour les cas
fortuits.
96
1133 (125).
Lorsque, par le fait de la demeure du débiteur, c. Exécution
devenue
l'obligation est devenue sans utilité pour le créancier, inutile.
celui-ci peut se départir du contrat.
1134 (124).
Celui des contractants! qui se départ du contrat 5. Effet de Ja ré-
siliation.
peut refuser la prestation promise et demander la resti-
tution de ce qu'il a déjà payé.
Toutes les fois que l'exécution tardive est exclue
par le contrat ou est devenue inutile pour le créancier
(1132,1133), celui-ci peut, au lieu de se départir du contrat,
demander des dommages-intérêts à raison de l'inexécution.
Chapitre Ili.
De l'effet des obligations à l'égard des tiers.
1135 (126).
Le tiers qui paie le créancier est légalement subrogé, A Subrogation.
jusqu'à due concurrence, aux droits de ce dernier :
Feuille fédérale suisse. Année LVII. Vol. II. 7
98
1136 (127).
B. JL'orté-fort. Celui qui promet à autrui le fait d'un tiers, est tenu
à des dommages-intérêts en cas d'inexécution de la part
de ce tiers.
1137 (118).
C. Siipulatiuua pour Celui qui, agissant en son propre nom, a stipulé une
autrui.
obligation en faveur d'un tiers a le droit d'en exiger
l'exécution au profit de ce tiers.
Le tiers ou ses ayants droit peuvent aussi réclamer
personnellemdnt l'exécution, lorsque telle a été l'intention
des parties.
Dans ce cas, et dès le moment où le tiers déclare
au débiteur vouloir user de son droit, il ne dépend plus,
du créancier de libérer le débiteur.
Titre vingt-neuvième.
De l'extinction des obligations.
1138 (129).
A. Kxtinctioii des ae- Lorsque l'obligation principale s'éteint par le paie-
cesaoires de l'obli-
gation. ment ou d'une autre manière, les cautionnements, droits
de gage et autres droits accessoires s'éteignent éga-
lement.
99
1139 (140).
Il n'est besoin d'aucune forme spéciale pour annu- K. Ko i me de la remise
conventionnelle.
ler ou réduire conventionnellement une créance, encore
que, d'après la loi ou la volonté des parties, l'obligation
n'ait pu prendre naissance que sous certaines conditions
de forme.
1140 (143).
La novation ne se présume point. C. ^Novation-
1. Conditions.
La volonté de l'opérer doit résulter clairement de l'acte.
En particulier, la novation ne résulte pas de la sous-
cription d'un engagement de change en paiement d'une
dette existante, ni de la signature d'un nouvel acte de
cautionnement.
1141 (142).
Il y a novation, à défaut même de convention II. Novation objec-
tive et subjec-
spéciale : tive.
1° lorsque le débiteur contracte envers son créan-
cier une nouvelle dette, qui est substituée à l'an-
cienne ;
2° lorsqu'un nouveau débiteur est substitué à l'an-
cien, qui est déchargé ;
3° lorsqu'un nouveau créancier est substitué à l'an-
cien, envers lequel le débiteur se trouve déchargé.
1142.
Il y a également novation lorsque, dans un con- III. Novation en ver-
tu d'un compte
trat de compte-courant convenu entre parties, le solde courant.
du compte a été arrêté et reconnu.
100
1143 (144).
D. Confusion. Lorsque les qualités de créancier et de débiteur se
trouvent réunies dans la même personne, l'obligation
est éteinte par confusion.
Toutefois l'obligation renaît, si la confusion vient à
cesser.
Demeurent réservées les dispositions spéciales sur
le gage immobilier et les papiers-valeurs.
1144 (145).
£. Impossibilité de L'obligation s'éteint lorsque, par suite de circons-
l'exécution dans
les contrats bila- tances non imputables au débiteur, il devient impossible
téraux.
de l'exécuter.
Dans les contrats bilatéraux, le débiteur ainsi libéré
est tenu de restituer ce qu'il a déjà reçu de l'autre
partie et ne peut plus réclamer ce qu'elle lui doit encore.
Sont exceptés les cas dans lesquels la loi ou le con-
trat font passer les risques sur la tête du créancier
avant même que l'obligation soit exécutée.
1145 (131).
i'. Compensation. Lorsque deux personnes se trouvent débitrices l'une
I. Conditions.
1. Kn {jënoral. envers l'autre de sommes d'argent ou d'autres choses
fongibles de même espèce, chacune d'elles peut compen-
ser sa dette avec sa créance, si les deux dettes sont,
exigibles.
Le débiteur peut opposer la compensation lors même
que sa créance est contestée.
1146 (132).
2. Créances non Ne peuvent être éteintes par compensation contre
compensantes.
la volonté du créancier.
101
1147 (134).
La caution peut compenser ce qu'elle doit avec ce 3. Cautionne-
ments.
qui est dû par le créancier au débiteur principal; mais
celui-ci ne peut compenser ce qu'il doit avec ce qui est
dû par le créancier à la caution.
1148 (135).
Celui qui s'est obligé en faveur d'un tiers ne peut 4. Stipulations
pour autrui.
compenser cette dette avec ce que lui doit l'autre con-
tractant.
1149 (136).
Les créanciers ont le droit, dans la faillite d'un dé- 5. En cas de fail-
lite du débi-
biteur, de compenser leurs créances, même si elles ne teur.
sont pas exigibles, avec celles que le failli peut avoir
contre eux.
L'inadmissibilité ou la révocabilité di la compensa-
tion en cas de faillite du débiteur est d'ailleurs régie
par la loi sur la poursuite pour dettes et la faillite.
1150 (138).
La compensation n'a lieu qu'autant que le débiteur II. Effets delacom-
pensiitiou.
fait connaître au créancier son intention d'user du droit
de l'opposer.
102
1151 (139).
III. Renonciation ;ï Le débiteur peut renoncer d'avance à la compen-
la compensa-
tion. sation.
1152 (146).
G. Prescription. Les actions dérivant du droit des obligations se
I, Champ d'appli-
cation et dolala.
1. Dix ans. prescrivent par dix ans lorsque le présent Code ou
d'autres lois fédérales n'ont pas établi une prescription
différente.
Dans la mesure où une créance est garantie par
un gage, l'action ne se prescrit pas, tant que le gage
subsiste.
La prescription des actions soumises, au droit can-
tonal est régie par ce droit.
1153 (147).
2. Cinq uns. Se prescrivent par cinq ans :
1° les loyers et fermages, les intérêts de capitaux et
toutes autres redevances périodiques :
2° les actions pour fournitures de vivres, pour pen-
sion alimentaire et pour dépenses d'auberges
3° les actions des artisans, pour leur travail ; des
marchands en détail, pour leurs fournitures ; des
médecins et autres gens de l'art, pour leurs soins ;
des avocats, procureurs, agents de droit et no-
taires, pour leurs services professionnels ; des com-
mis, domestiques, journaliers et ouvriers de fabri-
que pour leurs gages ou salaires.
103
1154 (148).
Les délais de prescription fixés dans le présent .'t. Délais sous-
traitsaJacon-
•Code ne peuvent être modifiés par convention. vention des
parties.
1155 (149).
La prescription court du moment où la créance est •1. Début de la
prescription.
devenue exigible.
Si l'exigibilité de la créance est subordonnée à un
avertissement, la prescription court du premier jour
pour lequel cet avertissement pouvait être donné.
1156 (150).
Pour la supputation des délais, le jour à partir du- 5. Supputation
des délais.
quel court la prescription ne doit pas être compté dans
le délai, et celle-ci n'est acquise que lorsque le dernier
jour s'est écoulé sans avoir été utilisé.
Les dispositions générales en matière de computa-
tion de délais (1093 à 1097) s'appliquent d'ailleurs à la
prescription.
1157 (151).
La prescription de la créance principale entraîne 6. Prescription
des accessoi-
celle des intérêts et autres droits accessoires. res.
1160 (154).
III. Interruption. La prescription est interrompue :
1. Actes inter-
ruptifs. 1° lorsque le débiteur reconnaît la dette, notamment
en payant des intérêts ou des acomptes, en cons-
tituant un gage ou en fournissant une caution ;
2° lorsque le créancier fait valoir ses droits par des
poursuites, par une action ou une exception de-
vant un tribunal ou devant des arbitres, par une
intervention dans une faillite ou par une citation
en conciliation.
1161 (155).
a. Effets de l'in- La prescription interrompue à l'égard de l'un des
terruption en-
vers des co- débiteurs solidaires ou de l'un des codébiteurs d'une
obligés.
dette indivisible l'est également contre tous les autres.
La prescription interrompue à l'égard du débiteur
principal l'est également contre la caution.
105
1164 (158).
Lorsque l'action ou l'exception a été rejetée pour IV. Delà supplé-
mentaire lors-1
cause d'incompétence du juge saisi, ou bien à raison que l'action a et*
mal introduit«.
d'un vice de forme susceptible d'être couvert, ou parce
qu'elle était prématurée, le créancier jouit d'un délai
supplémentaire de soixante jours pour faire valoir ses
droits, si le délai de prescription est expiré dans l'in-
tervalle.
1165 (159).
On peut renoncer à la prescription acquise. V. Renonciation à
la prescription.
Si cette renonciation est faite par l'un des codébi-
teurs solidaires, elle n'est pas opposable aux autres.
106
Titre trentième.
1168 (163).
IL Effets.
1. Kesponsabili-
Le créancier peut, à son choix, exiger de tous les
té des codébi-
teurs.
débiteurs solidaires ou de l'un d'eux l'exécution totale
ou partielle de l'obligatipn.
Même dans ce dernier cas, ils demeurent tous tenus
jusqu'à l'extinction complète de l'obligation.
1169 (164).
a. Exceptions Le codébiteur solidaire ne peut opposer au créan-
appartenant
aux codébi- cier d'autres exceptions que celles qui résultent, soit de
teurs.
107
1170 (165).
L'un des débiteurs solidaires ne peut aggraver par 8. Fuit personne
de l'un des co-
son fait personnel la position des autres. débiteurs.
1171 (166).
Si l'un des débiteurs solidaires éteint la dette en m. Extinction de,
l'obligution sou-
totalité ou en partie par voie de paiement ou de com- dai re.
pensation, les autres sont libérés jusqu'à concurrence
de la portion éteinte.
Au contraire, si l'un des débiteurs solidaires est libéré
sans que la dette elle-même ait été payée, ce fait ne
profite aux autres que dans la mesure que comportent
les circonstances ou la nature de l'obligation.
1172 (168).
A moins que le contraire ne résulte des relations IV. Rapports eatre
les codébiteurs.
de droit existant entre les codébiteurs solidaires, cha- 1. Partage de .la
solidarité.
cun d'eux doit prendre à sa charge une part égale du
paiement fait au créancier.
Ce qui ne peut être récupéré de l'un d'eux se répar-
tit par portions égales entre tous les autres.
1173 (168).
Le débiteur solidaire qui jouit d'un recours est su- •2. Subrogation.
brogé à tous les droits du créancier jusqu'à concurrence
de ce qu'il lui a payé.
Si le créancier améliore la condition de l'un des
codébiteurs au détriment des autres, il supporte person-
nellement les conséquences de son fait.
108
1174 (169).
B. Solidarité active. Il y a solidarité entre plusieurs créanciers lorsque
I. Naissance.
le débiteur déclare vouloir conférer à chacun d'eux le
droit de demander le paiement du total de la créance.
A défaut d'une semblable déclaration, la solidarité
n'existe que dans les cas déterminés par la loi.
1175 (170).
II. .Extinction. Le paiement fait à l'un des créanciers solidaires
libère le débiteur envers tous.
Le débiteur a le choix de payer à l'un ou à
l'autre, tant qu'il n'a pas été provenu par les poursuites
de l'un d'eux.
Chapitre IL
Des obligations conditionnelles.
1176 (171).
A. Condition suspen- Le contrat est conditionnel, lorsque l'existence de
sive.
I. Moment ù comp- l'obligation qui en forme l'objet est subordonnée à l'ar-
ter duquel le
contrat déploie rivée d'un événement incertain.
ses eft'ets.
Il ne produit d'effets qu'à compter du moment où
la condition s'accomplit, à moins que les parties n'aient
manifesté une intention contraire.
1180 (175).
Si la condition est que l'une des parties fasse une C. Dispositions com-
munes.
chose, sans qu'il soit essentiel qu'elle la fasse elle- ï. Accomplisse-
ment de In con-
même, son héritier peut accomplir la condition en son dition.
1. Fait^d'une
lieu et place. partie.
1181 (176).
La condition est réputée accomplie quand l'une des 2. Empêchement
frauduleux.
parties en a, de mauvaise foi, empêché l'accomplis-
sement.
1182 (177).
Lorsque la condition stipulée a pour objet de pro- II. Conditions pro-
hibées.
voquer un acte illicite ou immoral, ou une omission de
même nature, l'obligation qui en dépend est nulle et de
nul effet.
Chapitre III.
Des arrhes, du dédit, des retenues de salaire
et de la clause pénale.
1183 (178).
En cas de doute, les arrhes sont présumées données A. Arrhes et dédit.
en signe de conclusion du contrat et non à titre de
dédit
110
1184.
B. Retenues (le sa- Lorsque, dans un contrat de travail, le patron ou
laire.
l'auteur de la commande retient une partie du salaire en
vertu de la convention (décompte, etc.), cette garantie
doit, sauf stipulation ou usage contraire, être envisagée
comme un dépôt destiné à couvrir un dommage éventuel,
et non comme une clause pénale.
Ces retenues ne sont admises que dans la mesure
où les dommages-intérêts peuvent être compensés avec
le salaire (1386).
1185.
C. Clause penalo. On peut convenir, accessoirement à un contrat, qu'en
I. En général.
cas d'inexécution ou d'exécution imparfaite, le débiteur
fournira au créancier une certaine prestation à titre de
peine ou de dommages-intérêts (clause pénale).
Les dispositions concernant la clause pénale sont ap-
plicables à la convention aux termes de laquelle les ver-
sements partiels effectués restent, en cas de résiliation,
acquis an créancier.
1186 (179).
II. Droit du créancier. Lorsqu'une peine a été stipulée pour le cas dans
1. Relation entre la
peine et l'exécn- lequel le contrat ne serait pas exécuté, le créancier
tion.
peut demander, à son choix, l'exécution ou la peine
com^enue.
Lorsque la peine a été stipulée pour le cas dans
Ili
lequel le contrat ne serait pas exécuté au temps (1092
et suiv.) ou dans le lieu convenu (1090 et suiv.), le créancier
peut demander tout à la fois l'exécution du contrat et
la peine, à moins qu'il n'y renonce expressément, ou
qu'il n'accepte l'exécution sans réserves.
Le débiteur a toujours la faculté d'établir qu'il peut
se départir du contrat en payant la peine stipulée.
1187 (180).
La peine est encourue lors même que le créancier 2. Relation en tre la.
peine et le dom-
n'aurait éprouvé aucun dommage. mage.
1189 (182).
Les parties sont libres de stipuler telle peine que 1. Réduction.
bon leur semble.
Le juge a néanmoins le droit de réduire librement
les peines qu'il trouverait excessives, et cela jusqu'à
concurrence du préjudice établi.
112
1195 (188).
li. Kefus de Le débiteur d'une créance dont la propriété est liti-
paiement et
consigna- gieuse peut en refuser le paiement et se libérer par la
tion.
consignation du montant en justice.
113
1196 (189).
Le débiteur peut opposer au cessionnaire, comme c. Exceptions
du débiteur
il aurait pu les opposer au cédant, les exceptions qui cédé.
lui compétaient au moment où il a eu connaissance de
la cession.
S'il possédait contre le cédant une créance dont
l'exigibilité n'existait pas à cette époque, il peut néan-
moins exciper de la compensation, pourvu que la créance
ne soit pas devenue exigible après la créance cédée.
1197 (190).
La cession d'une créance comprend les droits de 2. Transfert du
droit cedei
préférence et autres droits accessoires, à l'exclusion a. Droits de.
préférence
de ceux qui sont attachés exclusivement à la personne et accessoi-
res.
du cédant.
Les intérêts arriérés sont présumés avoir été cédés
avec la créance principale.
1198 (191).
Le cédant est tenu de remettre au cessionnaire 6. Titres et
moyens de
le titre de la créance, et de lui fournir les moyens de preuve.
preuve existants ainsi que les renseignements nécessai-
res pour faire valoir la créance.
1199 (192).
Si la cession a lieu à titre onéreux, le cédant ;î. Garantie.
a. Dans la l'.i'K-
est garant de l'existence de la créance au moment de siou volon-
taire en p^-
la cession. néral.
Feuille fédérale suisse. Année .LVII. Vol. IL 8
114
1200 (193).
b. Cession à
titre de da-
Lorsqu'une cession a été faite à titre de paiement,
tion en
paiement.
mais sans indication de la somme à décompter, le ces-
sionnaire n'est tenu d'imputer sur sa créance que ce
qu'il reçoit effectivement du débiteur, ou ce qu'il aurait
pu recevoir de lui en faisant les diligences nécessaires.
1201 (194).
c. Étendue de
la garantie.
Le cédant obligé à garantie n'est tenu envers
le cessionnaire que jusqu'à concurrence de la somme
qu'il a reçue, en principal et intérêts, outre les frais
de la cession et des poursuites infructueuses contre le
débiteur.
1202 (195).
d. Cession lé- Lorsque la cession s'opère en vertu de la loi, le
gale.
créancier originaire n'est garant ni de l'existence de la
créance, ni de la solvabilité du débiteur.
1203 (197).
4. Règles spé- Le transfert des lettres de change, des titres à ordre
ciales réser-
vées pour les ou au porteur et des créances garanties par un gage im-
papiers-va-
leurs et les mobilier est régi par les dispositions spéciales de la loi.
créances hy-
pothécaires.
1204.
H. Reprise de dette.
I. Contrat avec le
Celui qui promet à un débiteur de reprendre la
débiteur. ,dette s'engage à le libérer et à entrer en son lieu et
1.. Effet pour le
reprenant place comme débiteur du créancier, si ce dernier y con-
sent.
115
1205.
A moins qu'une intention contraire ne résulte du 2. Effet" pour le
créancier.
contrat de reprise de dette, le créancier est en droit, a. Droit du
créancier
lorsque le paiement lui est offert en commun par le dé- d'accepter
la reprise
biteur et le reprenant, d'accepter ce dernier en lieu et de dette.
place du débiteur.
En cas d'acceptation du nouveau débiteur, et sauf
convention contraire, l'ancien est entièrement déchargé.
Lorsque le débiteur opère un nouveau transfert de
la dette, le créancier n'est plus en droit, si le contraire
n'a été convenu, d'accepter le reprenant libéré pour
débiteur.
1206.
La volonté du créancier d'accepter le reprenant 6. Accepta-
tion tacite.
pour débiteur peut être expressément déclarée ou résul-
ter des circonstances.
On tiendra pour une acceptation tacite le fait par
le créancier d'accepter sans réserves un paiement ou
quelque autre acte libératoire au nom du reprenant.
1207.
Toute personne peut convenir avec le créancier de II. Contrat avec le
créancier.
reprendre la dette en lieu et place du débiteur.
1208.
Les droits accessoires, en particulier les gages et III. Effet du change-
ment de débi-
cautionnements, subsistent malgré le changement de dé- teur.
I. Accessoires d
biteur, dans la mesure où ils ne sont pas inséparables la dette.
de la personne de ce dernier.
116
1209.
2. Exceptions. Les exceptions dérivant de la dette passent de l'an-
cien débiteur au nouveau.
Le nouveau débiteur ne peut faire valoir les excep-
tions personnelles que l'ancien aurait pu former contre
le créancier.
Il ne peut opposer au créancier les exceptions que
le contrat de reprise de dette aurait permis au re-
prenant de faire valoir contre le débiteu*, à moins qu'elles
ne soient dirigées contre l'existence même de ce contrat.
1210.
IV. Nullité du con-
trat. Lorsque la nullité du contrat de reprise de dette
se produit après l'acceptation du nouveau débiteur
par le créancier, l'ancienne dette renaît avec tous ses
accessoires, mais sous réserve des droits appartenant
aux tiers de bonne foi.
En outre, le créancier peut se faire indemniser par
le reprenant du dommage qu'il a subi par suite de la
révocation du changement de débiteur, soit en perdant
des garanties antérieurement constituées, soit de toute
autre manière ; des dommages-intérêts ne lui sont dus,
toutefois, que dans la mesure où le reprenant ne peut
établir que la révocation du changement de débiteur et
le préjudice causé ne lui sont pas imputables.
1211.
V. Reprise d'un pa- Celui qui acquiert un patrimoine ou une entreprise
trimoine, etc.,
avec actif et pas- avec leur actif et leur passif répond par là même des
sif.
dettes envers les créanciers, dès l'instant où cette acqui-
117
DEUXIÈME PARTIE.
Titre trente-deuxième.
De la vente et de l'échange.
Chapitre premier.
Dispositions générales.
1213 (229).
À. Définition de Ift La vente est un contrat par lequel le vendeur s'o-
Tente.
blige à livrer la chose vendue à l'acheteur et à lui en
transférer la propriété, moyennant un prix que l'ache-
teur s'engage à lui payer.
1214 (230).
B. Exécution simul- Sauf usage ou convention contraire, le vendeur et
tanée de .la part
des contractants. l'acheteur sont tenus de s'acquitter simultanément de
leurs obligations respectives.
1215.
0. Détermination du Le prix de vente est déterminé par le contrat.
prix.
Les parties peuvent également convenir de laisser
la fixation du prix à l'arbitrage d'un tiers ou à la déci-
sion du juge, et cette convention est valable même si le
prix n'est déterminable que d'après les circonstances.
119
1216.
A défaut de circonstances ou de stipulations parti- D. Transfert it«s pro-
lits et des rlsqucn •
culières, les profits et les risques de la chose passent à
l'acquéreur dès la conclusion du contrat.
Si la chose est déterminée seulement quant à son
espèce, il faut en outre qu'elle ait été individualisée; si
elle doit être expédiée dans un autre lieu, il^ faut que
le vendeur s'en soit dessaisi à cet effet.
Dans les contrats sous condition suspensive, les
profits et les risques de la chose aliénée ne passent à
l'acquéreur que dès l'accomplissement de la condition.
1217 (231).
Il appartient à la législation cantonale de res- E. Droit île poursui-
vre le paiement <i«
treindre ou même de supprimer le droit de poursuivre créances résultant
de certaines ven-
en justice le recouvrement de créances résultant de la tes.
vente au détail de boissons spiritueuses, y compris les
dépenses d'auberge.
Chapitre II.
De la vente mobilière.
1218.
La vente mobilière est celle de toutes choses qui A. Objet.
I. En général
ne sont pas ou des biens-fonds, ou des droits immatri-
culés comme immeubles au registre foncier.
1219.
La vente des parties intégrantes d'un immeuble est II. Parties inté-
grantes d'un im-
-une vente mobilière lorsque, tels des fruits ou les ma- meuble.
tériaux d'un bâtiment démoli, elles sont, séparées du sol
«t livrées comme meubles à l'acquéreur.
120
1220 (232).
B. Obligations du ven- Sauf usage ou convention contraire, les frais de la
deur.
1. Délivrance. délivrance, notamment ceux du mesurage et du pesage,
1. Frais de la dé-
livrance. sont à la charge du vendeur, les frais d'acte et les
frais de l'enlèvement, à la charge de l'acheteur.
1221 (233).
•2. Fruis de trans- Sauf usage ou convention contraire, les frais d»
port.
transport sont à la charge de l'acheteur si la chose
vendue doit être expédiée en un lieu autre que coiai de
l'exécution du contrat.
Le vendeur est présumé avoir pris à sa charge les
frais de transport s'il a été stipulé que la livraison au-
rait lieu franco.
Sauf usage ou convention contraire, les frais de
transport comprennent dans ce cas les droits de sortie,
de transit et d'entrée perçus pendant le transport, mais
non les droits de consommation perçus lors de la récep-
tion de la chose.
1222 (234).
:!. Résiliation en En matière de commerce, lorsque la convention fixe
cas de déli-
vrance tar- un terme pour la livraison, l'acheteur est présumé avoir
tive.
le droit de se départir du contrat sans autre formalité,
dès que le vendeur est en demeure.
Si l'acheteur préfère demander la délivrance, il doit
en informer le vendeur immédiatement après l'échéance
du terme ; sinon il ne peut plus réclamer l'exécution
du contrat, mais seulement des dommages - intérêts
(1134).
1223.
•I. Obligation de Le vendeur qui n'accomplit pas son obligation de
payer des
dommages-in- livrer répond du dommage causé à l'acheteur par le fait
térêts et droit
d'en réclamer. de l'inexécution ou de l'exécution imparfaite du contrat.
121
1224 (235).
Le vendeur est tenu de garantir l'acheteur de l'évic- II. Garantie pour
cause d'éviction,
tion qu'il souffre, dans la totalité ou dans une partie de l. Objet delaga-
rantie.
la chose vendue, à raison d'un droit qui appartenait déjà
. à un tiers au moment de la vente.
1225 (236).
Si l'acheteur connaissait, lors du contrat, les risques L'. Garantie pro-
mise.
d'éviction, le vendeur n'est tenu que de la garantie qu'il
a promise expressément.
1226 (237).
Toute clause qui supprime ou restreint l'obligation ;î. Garantie ex-
clue.
de garantie est nulle si le vendeur a sciemment dissimulé
le droit compétant au tiers.
1227 (238).
Le vendeur soumis à garantie auquel l'instance est 4. Procédure.
a. Effet de la
dénoncée par l'acheteur menacé d'éviction, est tenu, dénoncia-
tion d'ins-
selon les circonstances et conformément aux lois de tance.
procédure, d'assister l'acheteur ou de prendre sa place
au procès.
Si la dénonciation d'instance a eu lieu en temps
122
1229 (240).
c. Renoncia-
tion à une
Il y a lieu à garantie, alors même que l'acheteur a.
décision ju-
diciaire.
reconnu le droit du tiers sans attendre une décision
judiciaire ou qu'il a accepté un compromis, pourvu qu'il
ait averti le vendeur en temps utile et qu'il l'ait vaine-
ment invité à prendre sa place au procès.
1230 (241).
5. Droits (le l'a- En cas d'éviction totale, la vente est réputée rési-
cheteur.
«. En cas d'é-
viction to- liée, et l'acheteur à qui la garantie est due a le droit
tale. de réclamer du vendeur :
1° la restitution du prix payé, avec les intérêts, dé-
duction faite des fruits et autres profits qu'il a
perçus ou négligé de percevoir ;
2" ses impenses, en tant qu'il ne peut s'en faire in-
demniser par le tiers qui l'évincé ;
3° tous les frais du procès, tant judiciaires qu'extra-
judiciaires, en, tant qu'ils n'ont pas été causés par
l'omission de la dénonciation d'instance ;
4° tous autres dommages - intérêts résultant direc-
tement de l'éviction.
Si le vendeur est en faute, il est tenu de réparer
aussi le dommage plus élevé qu'aurait subi l'acheteur.
123
1231 (242).
En cas d'éviction partielle, ou lorsque la chose est b. En c,as d'<5
victlon par-
grevée d'une charge réelle dont le vendeur est garant, tielle.
l'acheteur ne peut pas demander la résiliation du con-
trat ; il a seulement droit aux dommages-intérêts qui
résultent pour lui de l'éviction.
Toutefois, ü peut faire résilier la vente lorsque les
circonstances font présumer qu'il n'eût point acheté s'il
avait prévu l'éviction partielle.
Il doit alors rendre au vendeur la partie de la chose
dont il n'a pas été évincé, avec les profits qu'il en a
retirés dans l'intervalle.
1232 (243).
Le vendeur est tenu de garantir l'acheteur tant à ni. Garantie des M-
' fauts cachés.
raison des qualités promises qu'à raison des défauts qui 1. Objet de lu ga-
rantie.
enlèvent à la chose sa valeur ou son utilité prévue, ou
qui les diminuent sensiblement.
Il en est tenu, même s'il ignorait ces défauts.
1233 (244).
Toute clause qui supprime ou restreint la garantie 2. Garantie ex-
clue.
est nulle si le vendeur a frauduleusement dissimulé à
l'acheteur les défauts de la chose.
1234 (245).
Le vendeur n'est pas tenu des défauts que l'ache- 8. Garanti« pro-
mise.
teur connaissait au moment de la vente.
Il ne répond des défauts dont l'acheteur aurait pu
s'apercevoir lui-même avec une attention suffisante, que
s'il lui a affirmé qu'ils n'existaient pas.
1236 (247).
li. Suites de Le vendeur qui a sciemment induit en erreur l'ache-
l'omission
effacées teur ne peut se prévaloir de la limitation de garantie
(iar le dol
:iu ven- résultant de l'omission d'un avis (1133).
deur.
1237 (248).
Procedure Lorsque l'acheteur prétend que la chose expédiée
dans les
ventes a d'un autre lieu est défectueuse, il doit, si le ven-
distance.
deur n'a pas de représentant sur place, prendre pro-
visoiremeut des mesures pour en assurer la conser-
vation.
Il ne peut la renvoyer au vendeur sans autre for-
malité.
Il doit de plus faire constater l'état de la chose ré-
gulièrerement et sans retard, sous peine d'avoir à prou-
ver lui-même que les défauts allégués existaient déjà lors
de la réception.
1238 (240).
il. En particu- S'il est à craindre que la chose ne se détériore
lier, c|uaml
la chose est promptement, l'acheteur a le droit et même, lorsque l'in-
sujette à
dépérisse-
ment.
térêt du vendeur l'exige, l'obligation de la faire vendre,
avec le concours de l'autorité compétente du lieu où
elle se trouve.
126
1239 (249),
Dans les cas de garantie à raison des défauts de 5. Objet <Je l'ac-
tion on garan-
la chose, l'acheteur a le choix ou de faire résilier la tie.
a. Késilintioii
vente par l'action rédhibitoire, ou de réclamer par l'action ou réduc-
tion du
en réduction de prix une indemnité pour la moins- prix.
value.
1240 (250).
Lorsque l'acheteur a intenté l'action rédhibitoire, le 6. Réduction
du prix
juge peut d'ailleurs, s'il estime que la résiliation n'est dans le cas
de rési li»-
pas justifiée par les circonstances, se borner à pronon- tiou
cer la réduction du prix.
1241 (251).
Si la moins-value est égale au prix de vente, l'ache- c. Réduction
du prix ex-
teur ne peut demander que la résiliation. clue.
1242 (252).
Lorsque la vente est d'une quantité déterminée de rf. Hemplacp-
meut do lu
choses fongibles, l'acheteur a le choix, soit de deman- chose ven-
du«.
der la résiliation ou la réduction du prix, soit d'exiger
d'autres choses recevables de même espèce.
Le vendeur peut également, s'il ne s'agit pas de
choses expédiées d'un autre lieu, s'affranchir de toute
réclamation de la part de l'acheteur en lui livrant sur-
le-champ des choses recevables de même espèce, et en
l'indemnisant de tout le dommage qu'il peut avoir éprouvé.
1243 (254).
La résiliation peut être demandée encore que la Résiliation
eu cas »le
chose défectueuse ait péri par suite de ses défauts, ou perce de la
chose.
par cas fortuit.
126
1248 (257).
Toute action en garantie à raison des défauts de 7. Prescription.
a. De l'action.
la chose se prescrit par un an à dater de la livraison
faite à l'acheteur, encore que celui-ci n'ait découvert les
défauts que plus tard ; il en est autrement si le vendeur
a promis sa garantie pour un délai plus long.
1249 (258).
Si l'avis prévu par la loi n'a pas été donné au ven- 6. Des excep-
tions.
deur dans l'année à compter de la livraison, l'acheteur
ne peut plus faire valoir les exceptions' dérivant des
défauts de la chose.
Si l'avis a été donné conformément à la loi (1235),
les exceptions résultant de la garantie subsistent en
faveur de l'acheteur.
1250 (259).
Le vendeur ne peut invoquer la prescription d'un c. En cas de
dol.
an (1248 et suiv.) s'il est prouvé qu'il a sciemment induit
l'acheteur en erreur.
1251 (260).
L'acheteur est tenu de payer le prix conformément C. Obligations de l'a-
cheteur.
aux clauses du contrat et d'accepter la chose vendue, I. Paiement du
prix et accepta-
pourvu qu'elle lui soit offerte dans les conditions con- tion de la chose.
venues.
Sauf usage ou convention contraire, la réception
doit avoir lieu immédiatement.
1252 (261).
Si l'acheteur a fait une commande ferme, mais sans II. Détermination
du prix.
indication de prix, la vente est présumée conclue |au 1. DTaprès le
cours du mar-
cours moyen du jour et du lieu de l'exécution. ' ché.
128
1253 (262).
•2. D'après le Lorsque le prix se calcule sur le poids de la mar-
poids.
chandise, le poids de l'emballage (tare) est déduit.
Demeurent réservés les usages particuliers du com-
merce, d'après lesquels le prix de certaines marchan-
dises se calcule sur le poids brut ou avec une déduction
fixe ou de tant pour cent.
1254 (263).
III. Demeure de l'a-
cheteur.
Si la chose doit n'être livrée qu'après paiement du
1. Droit de rési-
liation du Ten-
prix ou contre paiement et que l'acheteur soit en de-
deur dans les
cas de rente
meure d'acquitter ce prix, le vendeur peut se départir
an comptant. du contrat sans autre formalité.
Il est néanmoins tenu, s'il veut faire usage de ce
droit, d'aviser immédiatement l'acheteur.
1255 (264).
2. Résiliation Lorsqu'avant le paiement du prix la chose est passée
après livrai-
son de la
chose.
entre les mains de l'acheteur, la demeure de celui-ci
n'autorise le vendeur à se départir du contrat et à répé-
ter la chose que s'il s'en est expressément réservé le droit.
1256.
1257 (265).
Sauf convention contraire, le prix est exigible aus- IV. Exigibilité d«
prix de vente
sitôt que la chose est passée entre les mains de l'ache-
teur.
1258 (266).
Indépendamment des dispositions sur la demeure V. Intérêts du prU
de vent«.
résultant de la seule échéance du terme (1126), le prix
de vente porte intérêts, même sans interpellation :
1° si tel est l'usage ;
2° si l'acheteur peut retirer de la chose des fruits
ou autres produits.
Chapitre lu.
De la vente d'immeubles.
1259.
Les ventes d'immeubles ne sont valables que si elles ,\. Forme du oontrut.
I. Contrat de vente
sont faites par acte authentique (654).
1260.
II. Contrats préa-
Les promesses de vente immobilière, de même que lables et stipu-
lations acocftsoi
les pactes de préemption et de rachat, sont valables res.
moyennant qu'ils soient constatés par écrit.
Il est néanmoins loisible à chacun des intéressés de
se dégager de la promesse de vente dans les trois jours,
en abandonnant la vingtième partie du prix à titre de dédit.
Les promesses de vente sont obligatoires pour six
mois, mais peuvent être renouvelées.
1261.
Les ventes d'immeubles ne peuvent être faites ni B. Vente condition-
nelle.
sous condition, ni avec réserve de propriété en faveur
du vendeur.
Feuille fédérale suisse. Année LVIL Vol. il. 9
180
1263.
i). <;arimtie. Le vendeur d'un immeuble est tenu de garantir à
l'acheteur la contenance indiquée au registre foncier.
L'action en garantie à raison des défants cachés
d'un bâtiment se prescrit par cinq ans à compter du
transfert de la propriété.
1264.
K. l'rnfits et risques. Lorsqu'un terme a été fixé pour la prise de posses-
sion de l'immeuble vendu, les profits et les risques de la
chose sont présumés n'avoir passé à l'acquéreur que dès
î'échéance de ce terme.
126r,.
l'\ lt«nvoi aux dispo- Les dispositions concernant la vente mobilière
sitions concernant
la vente mobilière. s'appliquent d'ailleurs par analogie aux ventes d'im-
meubles.
131
Chapitre IV.
1266 (267).
Dans la vente sur échantillon, celle des parties à A. tillon.
Vente sur échan-
qui l'échantillon a été confié n'est pas tenue de prouver 1. Fardeau de 1»
preuve.
l'identité de l'échantillon qu'elle représente avec celui
qu'elle avait reçu ; elle en est crue sur son affiirmation
personnelle en justice.
D en est de même lorsque l'échantillon a changé
de forme depuis qu'on l'a remis, si ce changement est
le résultat nécessaire de l'examen qui en a été fait.
Dans tous les cas, l'autre partie a la faculté de
prouver qu'il n'y a pas identité.
1267 (268).
Si l'échantillon s'est détérioré ou s'il a péri chez II. Perte del'éehan-
tillon.
i'acheteur, même sans la faute de celui-ci, le vendeur
n'a plus à prouver que la chose est conforme à l'é-
chantillon; c'est à l'acheteur de prouver le contraire.
1268 (269).
Dans la vente à l'essai ou à l'examen, l'acheteur B. Vente à l'essai on
est libre d'agréer la chose ou de la refuser. :'i l'examen.
I. Nature de la
vente.
Tant que la chose n'est pas agréée, le vendeur en
reste propriétaire, encore qu'elle fût passée entre les
mains de l'acheteur.
1269 (270).
Lorsque l'examen doit se faire chez le vendeur, 11. Examen' chez Ir
vendeur.
celui-ci cesse d'être lié si l'acheteur n'a pas agréé la
?a chose d.ins le délai fixé par la convention ou par
l'usage.
132
1270 (271).
III. Examen chez Lorsque la chose a été remise à l'acheteur avant
l'acheteur.
l'examen, la vente est réputée parfaite si l'acheteur ne
déclare pas refuser la chose ou ne la rend pas dans
le délai fixé par la convention ou par l'usage, ou, à
défaut, immédiatement après la sommation du vendeur.
La vente est également réputée parfaite si l'ache-
teur paie sans réserves tout ou partie du prix, ou s'il
dispose de la chose autrement qu'il n'était nécessaire
pour en faire l'essai.
1271.
C. Pacte de préemp- Le pacte de préemption confère à l'un des contrac-
tion.
I. Effets envers tants le droit d'exiger le transfert de la propriété d'un
l'ayant droit.
corps certain, dès que l'autre partie en fera la vente
à un tiers.
La partie qui est au bénéfice du droit de préemp-
tion peut demander que la propriété lui soit transférée
au prix et sous les conditions déterminés dans le pacte,
ou, faute de convention sur ces points, dans le contrat
de vente passé avec le tiers.
Si elle ne peut s'acquitter des prestations promises
par le tiers, elle en doit la valeur au vendeur.
1272.
II. Restrictions de Le droit de préemption ne peut être exercé que dans
ce pacte.
le délai d'un mois à compter du jour où le fait de la
vente a été porté à la connaissance de l'ayant droit
par le vendeur ou le tiers acquéreur.
133
1273.
Le pacte de rachat confère au vendeur le droit de I). l'acte Ar radiât.
reprendre la chose vendue contre un certain prix, ou,
faute de convention sur ce point, contre paiement du
prix de vente, dans un délai fixé à cet effet.
Ce pacte ne peut être conclu pour un terme excé-
dant dix années.
1274.
Le contrat de vente en cas d'enchères forcées est E. Enchères.
I. Conclusion de la
conclu par le fait que le préposé aux enchères déclare vente.
accepter l'offre de l'acheteur conformément aux condi-
tions de vente.
En cas d'enchères publiques volontaires, le contrat
est conclu dès que l'offre est acceptée par le vendeur.
Lorsque le vendeur n'en a pas disposé autrement,
celui qui procède aux enchères est réputé avoir le droit
d'accepter l'offre la plus élevée.
1275.
Celui qui fait une enchère est lié par son offre dans II. Q,uuud l'auteur
do l'offre est lié.
les termes des conditions de vente.
A défaut d'une clause contraire, il est délié si une
surenchère est faite ou si son offre n'est pas acceptée
immédiatement après les criées ordinaires.
1270.
A défaut d'une clause contraire des conditions de III. Paiement comp-
tant.
vente, l'adjudicataire est tenu de payer comptant.
134
1277.
IV. Garantie. En l'absence de promesses formelles ou de manœu-
vres employées dans l'intention de tromper les amateurs,
il n'y a pas lieu à garantie dans les enchères forcées.
L'adjudicataire acquiert la chose dans l'état et avec
les droits actifs et passifs qui résultent soit des regis-
tres publics ou des conditions de vente, soit de la loi
elle-même.
Dans les enchères publiques volontaires, le vendeur
est tenu de la même garantie que dans les ventes ordi-
naires ; il peut toutefois, par une clause dûment publiée
des conditions de vente, s'affranchir de toute garantie,
sauf celle dérivant de son dol.
1278.
V. Transfert de la L'adjudicataire d'un meuble mis aux enchères en
• propriété.
acquiert la propriété dès l'adjudication ; en matière
d'immeubles, le transfert de la propriété ne résulte que
de l'inscription au registre foncier.
Le préposé aux enchères doit communiquer à fin
d'inscription, au conservateur du registre foncier, la mu-
tation de propriété constatée par le procès-verbal d'ad-
judication.
Chapitre V.
De l'échange.
1279 (272).
A. Renvoi aux règles Les règles de la vente s'appliquent, par analogie,
de la vente.
au contrat d'échange, en ce sens que chacun des coper-
mutants est traité comme vendeur quant à la chose
185
Titre trente-troisième.
De la doiiation.
1281.
La donation est une disposition par laquelle une A. Sini objet.
personne cède tout ou partie de ses biens à une autre,
sans contre-prestation correspondante.
Il n'y a pas de donation dans le fait de renoncer à
un droit avant de l'avoir acquis, ou de répudier une
succession (567 et suiv.).
L'accomplissement d'un devoir moral n'est pas envi-
sagé comme une donation.
1282.
Toute personne ayant l'exercice des droits civils peut H. Capacité.
I. De disposer.
donner ses biens, sauf les restrictions qui lui sont impo-
sées par le régime matrimonial ou le droit de succession.
Les 'biens d'un incapable ne peuvent être donnés
que sous réserve de la responsabilité de ses représen-
tants légaux et en observant les règles prescrites en
matière de tutelle.
Une donation peut être annulée à la demande de
136
1284.
' . Forfee. La donation est consommée par la remise que le
I. Donation.
donateur fait de la chose donnée au donataire.
Lorsque la donation porte sur des immeubles ou des
droits réels sur des immeubles, elle n'est parfaite que
par l'inscription au- registre foncier.
L'inscription ne peut avoir lieu qu'en vertu d'une pro-
messe de donner valablement faite.
1285.
II. Promesse de don- La promesse de donner n'est valable que si elle est
mer.
constatée par écrit.
Toutefois, dès son exécution, la promesse de don-
ner est assimilée à, la donation.
1286.
III. Effets de l'acce |>- Celui qui, dans l'intention de donner, destine une
latlon.
chose à un tiers peut, même s'il l'a séparée effective-
ment du surplus de ses biens, revenir sur sa décision
aussi longtemps que son offre n'a pas été acceptée par
le donataire.
137
1287.
La donation peut être grevée de conditions ou T>. Conditions et char-
charges. I. De leur admiesi-
bilité.
Les donations dont l'exécution est ajournée au décès
du donataire sont soumises aux règles sur les disposi-
tions pour cause de mort.
. 1288.
Le donateur peut exiger, dans les termes du con- 0. De leur exécu-
tion.
trat, l'exécution de la charge acceptée par le donataire.
L'autorité compétente peut, à la mort du donateur,
poursuivre l'exécution d'une charge imposée dans l'in-
térêt public.
Le donataire est en droit de refuser l'exécution de
toute charge, dans la mesure où la valeur de la libéra-
lité n'en couvre pas les frais et où l'excédent ne lui
est pas remboursé.
1289.
Le donateur peut stipuler à son profit le retour des IH. Droit de retour.
objets donnés, pour le cas de prédédès du donataire.
Ce droit de retour peut être annoté au registre fon-
cier lorsque la donation comprend des immeubles ou des
droits réels sur des immeubles (998).
1290.
Le donateur ne répond envers le donataire du dom- K. Responsabilité un
donateur
mage causé par la chose donnée, qu'en cas de dol ou
de négligence grave.
Il n'est d'ailleurs tenu que de la garantie promise
pour la chose donnée ou la créance cédée.
138
1291.
i'. Révocation. Le donateur peut actionner le donataire en restitu-
I. Restitution îles
biens donnés. tion des biens donnés, dans la mesure de son enrichis-
sement actuel :
1. lorsque le donataire a commis un délit grave contre
le donateur ou l'un de ses proches ;
2. lorsqu'il a gravement failli aux devoirs que le droit
de famille lui impose envers le donateur ou un
membre de la famille de ce dernier ;
3. lorsqu'il mène une vie dissipée ou contraire aux
mœurs ;
4. lorsqu'il n'exécute pas, sans cause légitime, les
charges grevant la donation.
1292.
IL Caducité de la
promesse (le
L'auteur d'une promesse de donner peut en refuser
donner. l'exécution :
1. Refus d'exé-
cuter la do-
nution. 1. lorsqu'il existe des motifs pour lesquels la res-
titution des biens donnés peut être exigée (1291);
2. lorsque, depuis sa promesse, sa situation financière
s'est modifiée de telle sorte que la donation serait
extraordinairement onéreuse pour lui ;
3. lorsque, depuis sa promesse, il a dû assumer des
devoirs de famille qui n'existaient pas auparavant,
ou qui étaient sensiblement moins lourds.
1293.
2. Révocation Toute promesse de donner est révoquée lorsque le
par suite de
saisie ou de donateur tombe sous le coup d'un acte de défaut de
faillite.
biens ou d'une déclaration de faillite.
139
1294.
Le droit de faire révoquer une donation peut être 111. Prescription et
trasfert au x h-
exercé dans l'année à compter du jour où le donateur a ritiers.
1295.
A défaut de convention contraire, la donation qui a IV. Décès du dona-
teur.
pour objet des prestations périodiques s'éteint au décès
du donateur.
Titre trente-quatrième.
Du louage des choses.
Chapitre premier.
Du bail à loyer.
1296 (274).
Le bail à loyer est un contrat par lequel le bailleur A. Définition
s'oblige à céder l'usage d'une chose au preneur, moyen-
nant un loyer.
1297 (275).
Le bail à loyer n'est soumis à aucune forme B. Constitution An
bail.
spéciale.
HO
1299 (277).
. Détérioration«. Lorsque la chose tombe, pendant le bail, dans un
état tel qu'elle ne peut servir à l'usage pour lequel elle
a été louée, ou que cet usage est notablement amoindri,
le preneur qui n'en est pas responsable a le droit d'exi-
ger une réduction proportionnelle du loyer, et même de
se départir du contrat si la chose n'est pas remise en
état dans un délai convenable.
Si le bailleur est en faute, le preneur a droit, en
outre, à des dommages-intérêts.
1300.
:t. Procédure en Le preneur peut remédier aux défauts de peu d'im-
«ae de défmitt»
de peu d'im- portance qui existaient déjà lors de l'entrée en jouis-
portance.
141
1302 (279).
Le preneur qui, par sa propre faute ou par suite f>. Usufjfc impos-
sible par suite
d'un accident survenu dans sa personne, ne peut se d'an ucoident
survenu dan«
servir de la chose louée ou n'en peut faire qu'un usage lapereoanedu
preneur.
restreint n'en doit pas moins acquitter sa contre-pres-
tation tout entière, moyennant que le bailleur ait tenu
la chose à sa disposition pour l'usage convenu.
Demeure réservé le droit de résilier le bail à raison
de circonstances graves (1316).
1303 (280).
Si un tiers fait valoir sur la chose louée un droit II. Responsabilité
pour les trouble«
incompatible avec celui du preneur, le bailleur est de droit et de
fait.
tenu, sur l'avertissement du preneur, de se charger 1. Garantie.
du procès et, lorsque le preneur serait troublé dans sa
jouissance, telle que la détermine le contrat, de l'indem-
niser du préjudice éprouvé.
1304 (281).
1305.
8. Effet réel par Le bail d'un immeuble peut être annoté au registre
«nue de l'ins-
cription au re- foncier, avec l'assentiment du propriétaire.
gietre foncier
L'effet de cette annotation est d'obliger tout acqué-
reur à laisser le preneur jouir de la chose louée confor-
mément au bail.
1306 (282).
111. Répartition des
frais, charges et
Le bailleur supporte les charges et impôts qui grè-
réparations. vent la chose louée.
Les menus travaux de nettoyage et de réparation
nécessaires pour l'usage ordinaire de la chose louée
sont à la charge du preneur et les grosses réparations
à la charge du bailleur ; le tout, suivant l'usage des lieux.
1307 (283).
1). Obligations du pre-
neur.
Le preneur est tenu d'user de la chose louée avec
I. Mode d'nser de
la chose.
tout le soin nécessaire.
1. En général. Le bailleur peut demander la résiliation immédiate
du bail avec dommages-intérêts si, nonobstant ses
protestations, le preneur emploie la chose à un autre
usage que celui pour lequel elle lui a été louée, ou si,
148
1310 (286).
Le preneur est tenu de payer le loyer aux termes II. Paiement deR
loyers.
fixés par le contrat ou par l'usage local.
Si aucun terme n'est ainsi fixé, le loyer est payable
à la fin de chaque semestre, lorsque les baux ont été
faits expressément ou tacitement pour une ou plusieurs
années ou pour un ou plusieurs semestres ; à la fin de
chaque mois, lorsque les baux sont de plus courte durée,
et au plus tard à l'expiration du temps pour lequel le
bail est conclu.
1311 (281). E. Extinction du hail.
I. Preneur en de-
Lorsque, durant le bail, le preneur est en retard meure pour le
paiement des
pour le paiement d'un terme échu, le bailleur peut lui loyers.
144
1313 (289).
IU. Oongé.
1. Droit de le
Lorsque la durée du contrat n'a été fixée ni expres-
donner. sément ni tacitement, chacune des parties peut mettre
fin au bail en donnant congé à l'autre.
1314 (290).
•2. DéJaie. Sauf stipulation contraire, on observera pour donner
congé les délais ci-après :
1° S'il s'agit d'appartements non meublés ou de bu-
reaux, ateliers, boutiques, magasins, caves, gran-
ges, écuries, ou autres locaux analogues, le congé
ne peut être donné que pour le plus prochain
terme fixé par l'usage local et, à défaut d'usage,
pour la fin d'un terme de six mois ; dans les deux
cas, moyennant un avertissement préalable de
trois mois.
2° S'il s'agit d'appartements meublés, de chambres
isolées ou de meubles garnissant un logement, le
145
1315 (291).
Si le bail a été fait pour un temps fixé et qu'à IV. Reconduction ta-
cite.
l'expiration de ce temps le preneur reste en jouissance
de la chose louée, au su du bailleur et sans opposition
de sa part, le bail, à moins de convention contraire, est
réputé renouvelé jusqu'à l'époque pour laquelle l'une des
parties donnera congé à l'autre en .observant les délais
prévus par la loi (1314).
1316 (292).
1317 (293).
i. Mort du pre- En cas de mort du preneur, les'^baux d'une année
neur.
ou davantage peuvent être résiliés sans indemnité pour
le plus prochain terme, soit par ses héritiers, soit par
le bailleur, moyennant un congé donné en observant' les
délais prévus par la loi (1314).
1318.
îî. Sûretés insuf- Lorsque le preneur ne garnit pas les lieux loués de
fisantes.
meubles sur lesquels le droit de rétention'pourra^s'exer-
cer en garantie des loyers (1320), le bailleur peut exiger
de lui d'autres sûretés ou se départir du contrat si elles
ne lui sont pas fournies dans un délai convenable.
Le bailleur doit observer les mêmes délais que dans
le cas de résiliation "h. raison de circonstances graves.
1319.
K. Restitution de Ja Après la fin du bail, le preneur restituera la chose
chose louée.
louée dans l'état où il l'a reçue.
Il ne répond pas des changements et détériorations
qui résultent de son droit de jouissance exercé dans les
termes du contrat.
Le preneur est réputé avoir reçu la chose en bon état.
1321 (294).
Le droit de rétention du bailleur ne porte aucune II. Droit de réten-
tion exclu.
atteinte aux droits qui appartiennent à des tiers en
vertu des règles de la possession (972), notamment sur
des choses dont le bailleur savait ou devait savoir qu'elles
n'étaient pas la propriété du preneur (975),
Le droit de rétention ne s'étend pas aux meubles
insaisissables du preneur.
1322 (294).
En vertu de son droit de rétention, le bailleur peut, III. Effets du droit
de rétention.
avec l'assistance de l'autorité compétente, contraindre
le locataire qui veut déménager ou emporter les choses
garnissant les lieux loués, à y laisser autant de meubles
qu'il est nécessaire pour sa garantie.
Chapitre II.
Du bail à ferme.
1323 (296).
Le bail à ferme est un contrat par lequel le bail- A. Définition.
leur s'oblige à remettre au preneur ou fermier, pour
que celui-ci en perçoive les fruits ou les produits, un
immeuble ou un droit productif (droit de chasse ou de
pêche, brevet d'invention, etc.), moyennant un fermage
que le preneur s'oblige à lui payer.
Ce fermage peut consister soit en argent, soit en
une quote-part des fruits ou produits (colonage partiaire
métayage).
Les usages locaux demeurent réservés quant aux
droits du bailleur sur les fruits dans le colonage par-
tiaire ou le métayage.
148
1324.
B. Constitution du Les règles sur la formation du bail à loyer s'appli-
bail.
quent, par analogie, au bail à ferme (1297).
1325 (300).
C. Obligations du bail- Le bailleur est tenu de délivrer au fermier la chose,
leur. '
I. Délivrance delà ainsi que les objets mobiliers compris dans le bail, dans
chose. I
1. En bon état. un état approprié à l'usage et à l'exploitation prévus
par le contrat.
Faute par lui de satisfaire à cette obligation, les
dispositions sur la garantie due par le bailleur dans le
bail à loyer (1298 à 1302) s'appliquent par analogie.
1326 (301).
Si de grosses réparations deviennent nécessaires
2. Grosses répa- pendant la durée du bail, le bailleur est tenu de les
rations.
exécuter à ses frais aussitôt que le fermier lui en a fait
connaître la nécessité.
1327 (298).
3. .Touissanceim- Le fermier qui, par sa propre faute ou par suite
possible par
suite d'un ac- d'un accident survenu dans sa personne, ne peut se ser-
cident surve-
nu dans la per- vir de la chose louée ou n'en peut faire qu'un usage
sonne du fer-
mier. restreint, n'en reste pas moins obligé de payer le fer-
mage tout entier, pourvu que le bailleur ait tenu la
chose à sa disposition pour l'usage convenu.
Le droit de résilier le bail à raison de circonstances
graves demeure réservé (1339).
1328.
II. Responsabilité Les règles du bail à loyer (1303) s'appliquent pai-
pour les troubles
de droit et de analogie lorsque des tiers font valoir des droits sur la
fait.
chose affermée.
149
1329 (314).
Si, pendant la durée du bail, le bailleur aliène la III. Aliénation de la
chose affermée.
chose louée, ou qu'elle lui soit enlevée par l'effet de
poursuites, de séquestre ou de faillite, le preneur n'a
pas le droit d'exiger du tiers acquéreur la continuation
du bail, à moins que celui-ci ne s'y soit obligé ; il peut
seulement réclamer du bailleur l'exécution du contrat, ou
des dommages-intérêts.
Toutefois, à moins que le contrat ne permette de
résilier le bail plus tôt, le nouvel acquéreur doit obser-
ver, en donnant congé, le délai de six mois fixé par
la loi (1338).
Les effets de l'annotation du bail à loyer au regis-
tre foncier (1305) s'appliquent également au bail à ferme.
1330 (299).
Si des ustensiles, des bestiaux ou des provisions IV. Objets estimés il
l'inventaire.
sont compris dans le bail, chacune des parties est tenue
d'en remettre à l'autre un inventaire exact, signé d'elle,
et de se prêter à une estimation contradictoire de ces
objets.
1331 (302).
Le bailleur supporte les charges et impôts qui grè- V. Charges et im-
pôts.
vent la chose louée.
1332 (303).
Le fermier est tenu d'exploiter la chose louée avec D. Obligations du fer-
mi er.
le soin nécessaire, suivant l'usage auquel elle a été des- I. Mode de jouis-
sance,
tinée ; il doit notamment la maintenir en bon état de i. En général.
productivité.
Il n'a le droit d'apporter au mode d'exploitation
existant aucun changement essentiel dont les effets
puissent s'étendre au delà de la durée du bail.
150
1333 (304).
2. Entretien. Le fermier doit pourvoir au bon entretien de la
chose louée.
Il est tenu, conformément à l'usage des lieux, des
menues réparations, et en particulier, s'il s'agit d'un bien
rural, de l'entretien ordinaire des chemins, passerelles,
fossés, digues, haies et clôtures, toitures, aqueducs, etc. ;
il doit, en outre, remplacer les ustensiles et outils
de peu de valeur qui ont péri de vétusté ou par
l'usage.
1334 (305).
8. Ayis obliga- Si de grosses réparations deviennent nécessaires,
toire pour les
grosses répa- ou si un tiers élève des prétentions sur la chose louée,
rations et les
troubles. le fermier est tenu d'en aviser immédiatement le bail-
leur, sous peine de tous dommages-intérêts.
1335 (306).
II. Sous-affermage. Le fermier n'a pas le droit de sous-affernier la
chose sans le consentement du bailleur.
Toutefois il est libre de sous-louer les locaux qui
en dépendent, pourvu qu'il ne résulte de ce fait au-
cun changement préjudiciable au bailleur.
Dans la mesure où le sous-affermage et la sous-
location sont permis, les règles sur la sous-location s'ap-
pliquent par analogie (1309).
1336 (307).
in. Paiement des fer- Le fermier est tenu de payer le fermages aux ter-
mages.
l.En général. mes fixés par le contrat ou par l'usage local.
Si aucun terme n'est ainsi fixé, le fermage est payable
à l'expiration de chaque année de bail, et au plus tard
à l'expiration du temps pour lequel le bail est conclu.
151
1338 (308).
Sauf usage local ou convention contraire, chacune B. Extinction du bail.
1. Congé.
des parties a le droit de donner congé, à condition de
le faire au moins six mois à l'avance.
Si le bail concerne un bien rural, le congé ne peut
être donné, sauf convention contraire, que pour le terme
de printemps ou d'automne admis par l'usage local; il
peut l'être pour une époque quelconque de l'année lors-
que le bail porte sur d'autres biens.
1339 (310).
Si le bail est fait pour un certain nombre d'années, II.Résiliationeueas
de circonstances
et qu'il survienne des circonstances graves qui en ren- graves.
dent la continuation intolérable à l'une des parties, celle-ci
peut^donner congé avant l'expiration du temps convenu,
à charge par elle d'observer le délai de six mois prévu
par la loi et d'offrir à l'autre partie un dédommagement
complet (1338).
Si les parties ne peuvent s'accorder sur la nature
ou sur l'importance de ce dédommagement, le juge pro-
152
1340 (311).
III. Reconduction ta- Si le bail a été fait pour un temps fixé et qu'à
cite.
l'expiration de ce temps le preneur reste en jouissance-
dé la chose louée, au su du bailleur et sans opposition
de sa part, le contrat, à moins de stipulation contraire,
est réputé renouvelé d'année en année, jusqu'à ce que,
par suite d'un congé donné six mois à l'avance, il soit
résilié pour la fin de l'année de bail courante.
1341 (312).
IV. Fermier en de- Si le fermier ne paie pas le 'fermage à l'échéance,
menre pour le
paiement des le bailleur peut lui assigner un délai de soixante jours,
fermages.
en lui signifiant qu'à défaut de paiement le bail sera
résilié à l'expiration de ce délai.
Le délai court du jour où le preneur a reçu l'avis
du bailleur.
1342 (318).
V. Droit de résilia- Le bailleur a le droit de résilier le bail sans autre
tion du bailleur.
formalité, si le fermier contrevient d'une manière grave
aux obligations que la loi lui impose pour l'exploitation
et l'entretien de la chose louée (1332, 1333), et si, no-
nobstant sommation, il ne s'en acquitte pas dans un délai
convenable fixé par le bailleur.
Les dispositions sur les fruits et les frais de cul-
ture s'appliquent également dans ce cas (1347).
153
•1343 (315).
En cas de faillite du fermier, le bail prend fin dès VI. Faillite du fer-
mier.
l'ouverture de la faillite.
Toutefois, si des sûretés suffisantes sont données
au bailleur pour le fermage courant et pour le montant
de l'inventaire, le bailleur est tenu de laisser subsister
le contrat jusqu'à la fin de l'année de bail.
1344 (316).
En cas de mort du fermier, ses héritiers et le bailleur VII. Mort du fermier.
ont ,1e droit de donner congé en observant le délai de
six mois prévu par la loi (1338).
1345 (317).
A la fin du bail, le fermier est tenu de restituer la E. Comptes
bail.
ii la fin du
chose louée, avec tous les objets portés à l'inventaire, 1. Obligation do
restituer.
dans l'état où ils se trouvent.
Il doit indemniser le bailleur des dégradations qu'il
aurait pu prévenir en donnant à la chose les soins
voulus.
Il n'a droit à aucune récompense pour les améliora^
tions qui ne sont que le résultat des soins qu'il devait
à la chose.
1346 (318).
Si, lors de l'entrée en jouissance, les objets portés II. Objets estimes ;i
l'inventaire.
à l'inventaire ont été estimés, le fermier sortant est
tenu de les restituer de même espèce et valeur, ou de
bonifier la moins-value.
Il ne doit aucune indemnité pour les objets à l'égard
desquels il prouve qu'ils ont péri par la faute du bail-
leur ou par force majeure.
Il a droit à récompense pour la plus-value qui pro-
vient de ses impenses et de son travail.
154
1347 (312).
lu. Fruits et frais de Lorsqu'il s'agit d'un bien rural, le fermier n'a aucun
culture à la un
du bail. droit aux fruits pendants lors de la résiliation.
En revanche, ses frais de culture lui sont boni-
fiés dans la mesure fixée par le juge, sauf à les com-
penser avec le fermage "courant.
1348 (319).
IV. Pailles et en- Le fermier sortant doit laisser sur le domaine les
Rrais.,
pailles et engrais de la dernière année.
S'il en a reçu moins lors de son entrée en jouis-
sance, il a droit à récompense pour l'excédent.
1349.
F. Bail à cheptel. Le cheptel, sous ses diverses formes, lorsqu'il ne
1. Usage des lieux.
se rattache pas au bail à ferme d'un bien rural, demeure
soumis à l'usage des lieux.
A défaut de convention ou d'usage local contraire,
les dispositions suivantes sont applicables.
1350.
II. Objet du contrat. Pendant toute la durée du cheptel, les produits du
bétail loué appartiennent au preneur.
Celui-ci a la charge des soins et de l'entretien du
bétail ; il paie au bailleur une redevance consistant en
argent ou en une part des profits.
1351.
ni. Hésiliatiou. Le contrat conclu pour une durée indéterminée peut
être dénoncé par les deux parties pour un terme quel-
conque.
155
1352.
Le preneur répond de tout le dommage subi par le IV. Responsabilité.
cheptel, à moins qu'il ne prouve n'avoir pu le détour-
ner malgré toute la diligence déployée dans les soins et
la garde du bétail.
Les frais d'entretien extraordinaires qui n'ont pas
été rendus nécessaires par le preneur lui-même sont à
la charge du bailleur.
Le preneur signalera les accidents ou les maladies
de quelque gravité aussitôt que possible au bailleur, afin
que ce dernier puisse prendre les mesures nécessaires.
Titre trente-cinquième.
Du prêt à usage.
1353 (321).
Le prêt à usage est un contrat par lequel le prê- A. Définition.
teur s'oblige à céder à l'emprunteur l'usage gratuit
d'une chose que l'emprunteur s'engage à lui rendre après
s'en être servi.
1354 (322).
L'emprunteur ne peut employer la chose prêtée qu'à bt. Effets.
I. Droits de l'em-
l'usage déterminé par le contrat ou, à défaut, par la prunteur.
nature de la chose ou par sa destination.
Il n'a pas le droit d'autoriser un tiers à s'en servir.
L'emprunteur qui enfreint ces règles répond même
du cas fortuit, à moins qu'il ne prouve que la chose
en eût été atteinte également s'il les avait observées.
156
1355 (323).
II. Frais (l'entretien. L'emprunteur supporte les frais d'entretien ordi-
naires, notamment les frais d'entretien des animaux
prêtés.
Il peut répéter les dépenses extraordinaires qu'il
a dû faire dans l'intérêt du prêteur.
1356 (324).
III. Responsabilité
eu cas de com-
Si plusieurs ont conjointement emprunté la même
modat fait à plu-
sieurs conjointe-
chose, ils en sont solidairement responsables envers le
ment. prêteur.
1357 (325).
C. Extinction.
I. En cas d'usage
Lorsque la durée du contrat n'a pas été fixée con-
convenu. ventionnellement, le prêt à usage prend fin aussitôt que
1. Expiration du
temps. l'emprunteur a fait de la chose l'usage convenu, ou
bien à l'expiration du temps dans lequel cet usage au-
rait pu avoir lieu.
1358 (326).
2. Kestitntioii Le prêteur peut réclamer la chose avant l'époque
anticipée.
fixée au précédent article si l'emprunteur en fait un
usage contraire à la convention, s'il la détériore, s'il
autorise un tiers à s'en servir, ou, enfin, s'il survient
au prêteur lui-même un besoin urgent et imprévu de
sa chose.
1359 (327).
II. En cas d'usage
indéterminé.
Si le prêt a été fait pour un usage qui n'est déter-
miné ni quant-à son but ni quant à sa durée, le prêteur
est libre de réclamer la chose quand bon lui semble.
1360 (328).
III. Mort de l'em- Le prêt à usage finit par la mort de l'emprunteur.
prunteur.
157
Titre trente-sixième.
Du prêt de consommation.
1361 (329).
Le prêt de consommation est un contrat par lequel A. Uùfinition.
le prêteur s'oblige à transférer la propriété d'une somme
d'argent ou d'autres choses fongibles à l'emprunteur, à
charge par ce dernier de lui en rendre autant de même
espèce et qualité.
1362 (330).
En matière non commerciale, le prêteur ne peut B. Effets.
I. Intérêts dus pav
réclamer des intérêts que s'ils ont été stipulés. l'emprunteur.
1363 (331).
Le droit de l'emprunteur d'exiger la délivrance de II. Obligations du
prêteur.
la chose promise et celui du prêteur d'en exiger l'accep- 1. Prescription
du droit de
tation se prescrivent par six mois à compter de la de-
meure de l'autre partie.
1364 (332).
Le prêteur peut se refuser à livrer la chose pro-
mise si, depuis la conclusion du contrat, l'emprunteur a
été l'objet de poursuites infructueuses, est tombé en
faillite ou a suspendu ses paiements.
Il a même ce droit en cas de poursuites infruc- 2. Insolubili ti),
de l'emprun-
tueuses, de faillite ou de suspension de paiement anté- teur.
rieures au contrat, s'il n'en a eu connaissance qu'après
s'être engagé.
158
1365 (333).
C. Papiers-valeurs ou Lorsque le prêt est d'une certaine somme d'argent
marchandises dé-
livrés au lieu de et que l'emprunteur reçoit, au lieu de numéraire, des
numéraire.
papiers-valeurs ou des marchandises, la somme prêtée
s'évalue d'après le cours ou le prix du marché, au
temps et dans le lieu de la délivrance.
Toute convention contraire est nulle.
1366 (334).
1). Règles coneernaut Si le contrat n'a pas fixé le taux de l'intérêt, le
les intérêts.
I. Taux de l'inté- prêt est censé fait au taux usuel pour les prêts de
rêt.
même nature, au- temps et dans le lieu où la chose a
été prêtée.
A défaut de convention contraire, le taux stipulé sera
celui de l'intérêt annuel.
1367 (335).
II. Prohibition de On ne peut convenir d'avance que les intérêts
l'anatocisme.
s'ajouteront au capital et produiront eux-mêmes des
intérêts.
Demeurent réservés les règles du commerce pour
le calcul des intérêts composés dans les comptes cou-
rants, ainsi que les autres usages analogues admis dans
les opérations des caisses d'épargne, de rentes, etc.
1368 (336).
Si le contrat ne fixe ni terme de restitution ni délai
E Extinction.
d'avertissement, et n'oblige pas l'emprunteur à rendre
la chose à première réquisition, l'emprunteur a six
semaines pour la restituer, à compter de la première
réclamation du prêteur.
159
Titre trente-septième.
Du louage de services.
1369.
Le louage de services est une convention par la- A. Définition.
quelle une personne promet, en qualité d'ouvrier, d'em-
ployé ou d'apprenti, à un maître ou patron, ses ser-
vices pour un temps fixé ou pour une durée indéter-
minée, contre paiement d'un salaire.
Il y a également louage de services lorsque le sa-
laire est promis en considération du travail livré et non
de la durée du contrat (travail aux pièces), dès l'instant
où le locateur est attaché au service du maître pour un
temps fixé ou pour une durée indéterminée.
Celui qui n'est pas attaché au service du maître
n'est un locateur de services que s'il est payé d'après
le temps consacré à son travail.
1370.
Sauf disposition contraire, le louage de services B. Formation du con-
trat.
peut se former par simple convention verbale. I. En général.
1371.
Celui qui, dans une exploitation industrielle, engage II. Lorsque le maî-
un nombre plus ou moins considérable d'ouvriers et leur tre occupe un'
certain nombre
impose des règles de travail uniformes ne peut valablement d'ouvriers.
obliger l'un ou l'autre d'entre eux à s'y soumettre que
si elles ont été rédigées par écrit et communiquées aux
ouvriers avant l'engagement.
1372.
Les contrats d'apprentissage passés avec des mi- III. Apprentissage.
neurs ne sont valables que s'ils ont été constatés par
160
1373.
C. Eft'ets. L'objet du contrat peut être fixé librement, pourvu
I. Objet du contrat.
qu'il ne soit contraire ni à la loi ni aux bonnes mœurs.
Les autorités cantonales compétentes peuvent, sur
la proposition de syndicats professionnels et d'associa-
tions d'utilité publique, rédiger des contrats-types pour
les diverses catégories de louages de services, et en
particulier pour l'apprentissage ; la teneur de ces con-
trats est réputée exprimer la volonté des parties, s'ils
ont été dûment publiés et s'il n'existe pas de convention
contraire.
Ces contrats-types sont soumis à l'examen et à
l'approbation du Conseil fédéral.
1374 (339).
II. Obligations du
locateur de ser-
Le locateur de services doit exécuter en personne le
vices.
1. Travail per-
travail promis, à moins que le contraire ne résulte de la
sonnel. convention ou des circonstances.
Le transfert des droits du maître à un tiers est in-
terdit sous les mêmes réserves.
1375.
2. Diligence à Le locateur de services est tenu d'exécuter avec
observer.
soin le travail promis.
Il répond du dommage qu'il cause au maître par
son dol ou sa négligence.
161
1376.
Les règles du louage d'ouvrage (art. 1408 à 1415, 8. Travail aux
pièces.
1419, 1426, 1427) s'appliquent par analogie, en ce qui
concerne la responsabilité pour la matière fournie et
pour l'accomplissement du travail dans les termes du
contrat, au locateur travaillant aux pièces ou ayant en-
gagé ses services pour l'exécution d'un certain ouvrage.
1377.
Le maître paiera en monnaie du pays le salaire con- IJ.Ì. Obligations il"
maître.
venu ou fixé par des contrats-types ou des tarifs obliga- I. Salaire.
u. Montani cî
toires pour l'ouvrier. paiement.
1379 (340).
c. Paiement'. A moins que la convention ou l'usage ne prévoie un
règlement anticipé ou périodique du salaire, la rémuné-
ration n'est due qu'après que les services ont été rendus.
Lorsque le contrat est d'une durée indéterminée, le
terme pour lequel il aurait pu être dénoncé à compter
de l'entrée au service du maître, ou du dernier règlement,
est réputé jour du paiement.
Le salaire est toujours exigible à la fin de l'enga-
gement.
1380.
</. Avïuices. Le maître est tenu, dans tous les cas, de faire à
l'ouvrier, en proportion du travail déjà, exécuté ou
suffisamment assuré, les avances dont il a besoin pour
son entretien et celui de sa famille ou pour détourner
un dommage économique, si d'ailleurs le maître peut
faire ces avances sans danger pour lui-même.
1381 (341).
*. Salaire en
(•MB d'em-
pêchement Lorsque les services ont été convenus pour une cer-
«le travail-
ler. taine durée, le locateur ne perd pas son droit au salaire
s'il est empêché de les rendre, pendant un temps relative-
ment court et sans sa faute, par suite de maladie, ser-
vice militaire obligatoire ou telle autre cause analogue.
Ce temps s'apprécie non seulement eu égard au dé-
lai prévu pour donner congé, mais aussi à la durée
des services que l'ouvrier a d'ores et déjà rendus au
maître.
Le maître ne peut se libérer de cette obligation ;
toutefois, si l'interruption des services est due à la ma-
ladie, il est en droit de déduire, proportionnellement à la
valeur de sa contribution, les subsides versés par des
caisses de secours auxquelles il paie des cotisations.
163
1382.
Lorsque le locateur doit fournir plus de services /. Supplément
de salaire
que ceux prévus par le contrat ou réglés par l'usage, il pour sur-
croît de
n'en est pas moins tenu d'accepter ce surcroît de tra- travail.
vail, s'il peut s'en charger et si son refus était con-
traire à la bonne foi.
Le locateur a droit, pour ce surcroît de travail, à
une rémunération supplémentaire, fixée proportionnelle-
ment au salaire convenu et eu égard aux circonstances
particulières.
1383.
Le maître est tenu, en vertu du contrat d'appren- . instruc-
tion pro-
tissage, de faire tout son possible pour l'instruction pro- fession-
nelle de
fessionnelle de l'apprenti. l'apprenti.
Il doit lui permettre de fréquenter les écoles en
vue de compléter ses connaissances, pour autant du moins
que cela est compatible avec les usages de la maison,
les conditions du travail et les exigences de l'apprentissage.
1384.
Sauf convention ou usage contraire, le maître four- a. Outils et ma-
tériaux.
nit aux locateurs de services les outils et les maté-
riaux dont ils ont besoin pour leur travail.
Si le locateur les fournit en totalité ou en partie,
le maître doit l'en indemniser.
1385.
1387.
ô. Heures et Le maître est tenu d'accorder au locateur de ser-
ionrs de repos. vices les heures et jours de repos usuels.
Avant la fin du contrat, il doit lui laisser le temps
nécessaire pour chercher une autre occupation.
Dans tous ces cas, le locateur tiendra compte le
plus possible des intérêts du maître.
1388.
Obligation de A la demande du locateur, le maître lui délivrera
délivrer un
certificat. un certificat portant sur la nature et la durée des ser-
vices rendus.
1389.
III. Entretien et Sauf convention ou usage contraire, l'entretien et le
logement dans
la famille. logement dans la famille sont considérés comme faisant
partie du salaire pour les locateurs de services qui, tels
des domestiques, apprentis, ouvriers, vivent dans le mé-
nage de leur maître.
En pareil cas, le maître doit aussi pourvoir à l'en-
tretien, aux soins et aux secours médicaux nécessaires
lorsque la partie qui loue ses services est empêchée par
la maladie et sans sa faute de les rendre pour un temps
relativement court (art. 1381).
165
1390.
Sauf convention ou usage contraire, le louage de I). l''in du «outrât.
I. Expiration du
services contracté pour une durée déterminée prend fin temps.
à l'expiration du temps fixé, sans qu'il soit nécessaire
d'un congé de part et d'autre.
1391 (342).
Lorsqu'un louage de services a été conclu pour une II. Reconduction
tacite.
année ou pour un terme plus court, il est réputé re-
nouvelé pour le même laps de temps s'il est tacite-
ment prolongé de part et d'autre.
Le renouvellement est présumé fait pour une année
lorsque le contrat était de plus longue durée.
Si, d'après la convention ou l'usage local, la ré-
siliation est subordonnée à un congé préalable, le con-
trat est réputé renouvelé par le fait qu'aucune des par-
ties n'a donné congé.
1392 (343).
Lorsque la durée du contrat n'est déterminée ni par I I I . CouK'ii et délais
légitux.
la convention ni par le but en vue duquel les services 1. Eu KûiuSnil.
ont été promis, chacune des parties peut donner congé
en observant les délais fixés par la loi ou l'usage.
A défaut de loi, convention ou usages particuliers,
la résiliation peut intervenir pour la fin de chacun des
mois de l'année civile, à la condition que le congé soit
donné au moins quinze jours à l'avance.
Si les services n'ont pas commencé exactement avec
le mois, le congé peut être donné au plus tôt pour la
fin du mois suivant.
166
1393.
2. Lorsque la Dans le cas d'un louage de services qui a duré plus
durée du con-
trat, excède un d'une année, chacune des parties peut résilier pour la fin
an.
du trimestre courant, moyennant un congé donné six
semaines à l'avance.
Ce délai peut être modifié conventionnellement, mais
il sera de quinze jours au moins et devra être donné
pour la fin du mois.
1894 (344).
8. Temps d'es-
sai.
Lorsqu'un temps d'essai a été convenu pour un lou-
age de services de plus d'un mois, le congé peut tou-
jours, sauf stipulation ou usage contraire, être donné,
pendant une durée maximale de deux mois, huit jours
a l'avance au moins et pour la fin d'une semaine.
Dans les louages de services conclus par des
ouvriers ou des domestiques, les deux premières semaines
sont considérées, sauf convention ou usage contraire,
comme un temps d'essai, en ce sens que, jusqu'à l'ex-
piration de ce temps, chacune des parties peut résilier
moyennant un avertissement de trois jours au moins.
1395 (345).
•J. Contrats pour Le louage de services conclu pour la vie d'une des
la durée de
la vie. parties, ou pour plus de cinq ans, peut être résilié en
tout temps, sans indemnité, moyennant un avertissement
préalable de six mois.
1396 (346).
IV. Bësiliation.
i. Pour de justes
Chacune des parties peut demander, en tout temps
motifs.
a. Droit de la
et sans avertissement préalable, la résiliation du con-
provoquer- trat pour de justes motifs.
Sont considérées en particulier comme de justes mo-
167
1400.
E. Prohibition defaire Dans les contrats de louage de services qui per-
concurrence au
maître. mettent au locateur de se renseigner sur la clientèle ou
1. Admissibilité.
de pénétrer dans le secret des affaires du maître, les par-
ties pourront convenir qu'après la fin du contrat le loca-
teur ne devra ni faire en son propre nom concurrence
au maître, ni entrer dans une maison concurrente comme
associé ou en quelque autre qualité.
Cette prohibition n'est valable que si elle est stipu-
lée pour un temps et un rayon limités d'une manière
appropriée aux circonstances, et si le locateur peut causer
un préjudice sérieux au maître en utilisant les rensei-
gnements et les secrets susmentionnés.
1401.
II. Effets des con-
traventions.
Celui qui contrevient à une prohibition de faire
concurrence à son ancien maître répond envers celui-ci
de tout le dommage en résultant pendant le temps fixé
pour la durée de cette prohibition.
Lorsque la prohibition est sanctionnée par une clause
pénale, le locateur peut s'en libérer en versant au maître
le montant de la peine conventionnelle.
Demeure réservée la faculté laissée au juge de ré-
duire les clauses pénales excessives (1189).
1402.
B U . Fin de lu prohi-
bition.
La prohibition de faire concurrence prend fin s'il est
établi que le maître n'a aucun intérêt à ce qu'elle soit
maintenue.
De plus, le maître ne peut actionner en vertu de la
contravention lorsqu'il a résilié le contrat sans raison
suffisante, ou lorsqu'il a donné au locateur, par sa propre
faute, un motif de résiliation anticipée.
1Ü9
1403 (348).
Les dispositions du présent titre s'appliquent égale- F. Professions libéra-
les.
ment., lorsque les éléments d'un louage de services s'y
trouvent réunis, aux contrats dans lesquels on promet,
contre paiement d'honoraires, des services qui supposent
une culture scientifique ou artistique spéciale (profes-
sions libérales).
1404 (349).
Le droit public de la Confédération et des cantons G. Réserve en faveur
du droit publie.
pour leurs fonctionnaires et leurs employés demeure
réservé.
Titre trente-huitième.
1406 (351).
L'entrepreneur est tenu d'exécuter l'ouvrage en B. Effets On contrat.
1. Obligations de
personne ou de le faire exécuter sous sa direction per- l'entrepreneur.
1. Exécution per-
sonnelle. sonnelle des
travaux.
Il n'y a d'exception que si, d'après la nature de
l'affaire, les aptitudes personnelles de l'entrepreneur sont
sang importance.
L'entrepreneur répond de toute faute commise par
ceux qu'il charge du travail.
170
1407 (352).
i>. Garantie del.'i Dans la mesure où l'entrepreneur fournit la matière,
matière.
il est responsable envers le maître de la bonne qualité
de la matière fournie, et il lui doit de ce chef la même
garantie que le vendeur.
Si la matière est fournie par le maître, l'entrepre-
neur est tenu d'en user avec tout le soin voulu et de
rendre compte de l'emploi qu'il en a fait.
Il doit, en outre, restituer ce qui peut lui rester.
1408 (358).
si. .Engins et ou- Sauf usage ou convention contraire, il incombe à
tils.
l'entrepreneur de se procurer à ses frais les moyens,
engins et outils qu'exigé l'exécution de l'ouvrage.
1409 (354).
t. Commence- Si l'entrepreneur ne commence pas l'ouvrage à
ment clés tra- temps, s'il en diffère l'exécution contrairement aux clau-
vaux à temps.
ses de la convention, ou si, sans la faute du maître, il est
tellement en retard que, selon toute prévision, il ne
puisse plus l'achever pour l'époque fixée, le maître a le
droit de se départir du contrat (1131 à 1134) sans at-
tendre le terme prévu pour la livraison.
1410 (355).
fj. Execution
conforme au
Lorsqu'il est possible de prévoir avec certitude,
contrat. pendant le cours des travaux, que, par la faute de l'en-
trepreneur, l'ouvrage sera exécuté d'une façon défec-
tueuse ou contraire à la convention, le maître peut fixer
ou faire fixer à l'entrepreneur un délai convenable pour
y remédier ; il le prévient que s'il ne s'exécute pas dans
ce délai, les réparations à faire ou la continuation des
travaux seront confiées à un tiers, aux frais et risques
de l'entrepreneur.
171
1411 (356).
Si, dans le cours des travaux, la matière fournie 6. Avis (lue 1«
matière est dé-
par le maître ou le terrain désigné par lui est reconnu fectueuse.
défectueux, ou s'il survient telle autre circonstance de
nature à compromettre l'exécution régulière ou ponc-
tuelle de l'ouvrage, l'entrepreneur est tenu d'en infor-
mer immédiatement le maître, sous peine de supporter
lui-même les conséquences de ces faits.
1412 (357).
Après la livraison de l'ouvrage, le maître doit en 7. Uarantie des
défauts de
vérifier l'état aussitôt qu'il le peut d'après la marche l'ouvrage.
a. Vitrification
habituelle des affaires, et en signaler les défauts à et avis dont
le maître est
l'entrepreneur, s'il y a lieu. tenu.
1413 (358).
Lorsque l'ouvrage est tellement défectueux ou si b. Droits du
maître en
peu conforme aux clauses de la convention que le maître cas d'exécu-
tion défec-
ne puisse en faire usage ou du moins être équitablement tueuse de
l'ouvras«.
contraint à l'accepter, il a le droit de ]e refuser, et même,
si l'entrepreneur est en faute, de demander des dom-
mages-intérêts.
Lorsque les défauts de l'ouvrage ou les infractions
au contrat sont de moindre importance, le maître peut
réduire le prix en proportion de la moins-value, ou obli-
ger l'entrepreneur à réparer l'ouvrage à ses frais si la
chose est possible sans dépenses excessives ; le maître
a, de plus, le droit de demander des dommages-intérêts
si l'entrepreneur est en faute.
S'il s'agit d'ouvrages faits sur le fonds du maître
172
1414 (359).
Exceptions Le maître ne peut invoquer les droits résultant pour
dérivant du
propre fait lui des défauts de l'ouvrage (1418) lorsque l'exécution
du maître.
défectueuse lui est personnellement imputable, soit à
raison des ordres qu'il a donnés contrairement aux
avis formels de l'entrepreneur, soit pour toute autre
cause.
1415 (360, 361).
Dès l'acceptation expresse ou tacite de l'ouvrage
par le maître, l'entrepreneur est déchargé de toute res-
ponsabilité, à moins qu'il ne s'agisse de défauts qui ne
pouvaient être constatés lors de la vérification régulière
et de la réception de l'ouvrage ou qu'il aurait fraudu-
leusement cachés.
il. Libération
de l'entre-
11 y a acceptation tacite lorsque le maître omet la
preneur. vérification et l'avis prévus par la loi (1412).
Si les défauts ne se manifestent que plus tard, le
maître est tenu de les signaler à l'entrepreneur aussitôt
qu'il en a connaissance ; sinon, il est réputé avoir ac-
cepté l'ouvrage avec lesdits défauts.
1416 (362).
«.Prescription. Les droits du maître à raison des défauts de l'ou-
vrage se prescrivent suivant les mêmes règles que les
droits correspondants de l'acheteur (1248 et suiv.)
Toutefois, l'action du maître qui a commandé une
•onstruction ne se prescrit contre l'entrepreneur que par
173
1417 (363).
Le prix de l'ouvrage est payable au moment de la II. Obligations du
maître.
livraison. 1 Exigibilité du
prix.
Si l'on est convenu de livraisons et de paiements
partiels, le prix afférent à chaque partie de l'ouvrage
est payable au moment de la livraison de cette partie.
1418 (364).
Lorsque le prix a été fixé d'avance à forfait, l'en- 2. Forfait.
a. Eu général.
trepreneur est tenu d'exécuter l'ouvrage pour la somme
fixée.
1419 (364).
L'entrepreneur ne peut réclamer aucune augmenta- 6. Surcroît de
dépenses
tion en alléguant que l'ouvrage a exigé plus de travail causées ù
l'entrepre-
ou de dépenses qu'on ne l'avait prévu. neur.
Toutefois, si l'exécution de l'ouvrage est arrêtée ou
rendue difficile à l'excès par des circonstances extraor-
dinaires, impossibles à prévoir, ou exclues par les pré-
visions sur lesquelles les parties ont établi leur conven-
tion, le juge a la faculté d'accorder soit une augmen-
tation du prix stipulé, soit la résiliation du contrat.
1420 (364).
Le maître est toujours tenu de payer le prix inté- c. Dépenses in-
férieures au
gral, encore que l'ouvrage ait exigé moins de travail forfait.
qu'on ne le prévoyait.
1421 (365).
. Prix fixé d'a-
Si le prix n'a pas été fixé d'avance, ou s'il ne l'a été Srès 1» râleur
u travail.
174
1422 (366).
0. Fin ilu contrat. Lorsque le devis approximatif arrêté avec l'entre-
I. Droit du maître
de ee départir preneur se trouve, sans le fait du maître, dépassé dans
dit contrat.
une mesure excessive, le maître a le droit, soit pendant,
soit après l'exécution, de se départir du contrat.
S'il s'agit de constructions élevées sur le fonds du
maître, celui-ci peut demander une réduction du prix
des travaux ou, si la construction n'est pas achevée, en
interdire la continuation à l'entrepreneur et se départir
du contrat en payant une indemnité équitable pour les
travaux exécutés.
1423 (367).
1\. Perte de l'ou- Si, avant la réception, l'ouvrage périt par cas for-
vrage,
l. Cas fortuit. tuit, l'entrepreneur ne peut réclamer ni le prix de son
travail, ni le remboursement de ses dépenses, à moins
que le maître ne fût en demeure de prendre livraison.
La perte de la matière est, dans ce cas, à la charge
de la partie qui l'a fournie.
1424 (368).
2. Faute (lu maî- Si l'ouvrage a péri par suite d'un défaut de la ma-
tre.
tière fournie par le maître, ou du mode d'exécution
prescrit par lui, sans que l'entrepreneur ait contrevenu
à son obligation de l'aviser (1411), celui-ci peut^récla-
mer le prix du travail effectué et le remboursementjdes
dépenses non comprises dans ce prix.
L'entrepreneur a droit, en outre, s'il y a faute du
maître, à des dommages-intérêts, notamment à la boni-
fication du gain dont il a été privé.
175
1425 (369).
Tant que l'ouvrage n'est pas terminé, le maître peut III. Résiliation par le
maître moyen-
en tout temps se départir du contrat, en payant le nant désintéres-
ser l'autre par-
travail effectué et en indemnisant complètement l'entre- tie.
preneur.
1426 (370).
Si l'exécution de l'ouvrage devient impossible par IV. Impossibilité de
l'exécution im-
suite d'un cas fortuit survenu chez le maître, l'entre- putable nu maî-
tre.
preneur a droit au prix du travail effectué et au rem-
boursement des dépenses non comprises dans ce prix.
Si c'est par la faute du maître que l'ouvrage n'a
pu être exécuté, l'entrepreneur a le droit de réclamer,
en outre, des dommages-intérêts.
1427 (371).
Lorsque l'entrepreneur meurt ou devient, sans sa V. Mort de l'entre-
preneur.
faute, incapable de terminer l'ouvrage, le contrat prend
fin s'il a été conclu en considération des aptitudes per-
sonnelles de l'entrepreneur.
Le maître est tenu d'accepter la partie de l'ouvrage
qui est exécutée, si elle peut lui être utile, et d'en payer
le prix à proportion.
Titre trente-neuvième.
Du contrat d'édition.
1428 (372).
Le contrat d'édition est un contrat par lequel l'au- Définitiou.
teur d'une œuvre littéraire ou artistique ou ses ayants
cause s'engagent à la remettre à un éditeur, qui, de son
côté, s'oblige à la reproduire en un nombre plus ou moins
considérable d'exemplaires et à la répandre dans le public.
176
1429 (373).
B. Effets du contrat A défaut de stipulations particulières, le contrat
1. Trinsfnrt du
droit d'auteur. transfère à l'éditeur l'exercice du droit d'auteur en tant
et aussi longtemps que l'exécution de la convention
l'exige.
1430 (374).
U. Oarautie. Celui qui cède l'œuvre à publier doit avoir au mo-
ment du contrat le droit d'en disposer dans ce but ; il
est tenu à garantie de ce chef.
Si tout ou partie de l'œuvre a déjà été cédée à
un autre éditeur, ou si elle a été publiée au su du cé-
,dant, ce dernier doit le déclarer avant de conclure le
contrat.
1431 (375).
111. Droit de dispo-
sition de l'édi-
Tant que les éditions que 'éditeur a le droit de
teur.!
1. Prohibitions.
faire ne sont pas épuisées, l'auteur et ses ayants cause
ne peuvent disposer à son préjudice ni de l'œuvre entière,
ni d'aucune de ses parties.
1432 (376).
a. Hestrictions. Les articles de journaux et les articles isolés de
peu d'étendue insérés dans une revue peuvent toujours
être reproduits ailleurs par l'auteur ou ses ayants cause.
Les travaux faisant partie d'une œuvre collective
ou les articles de revue d'une certaine étendue ne
peuvent être reproduits par l'auteur ou ses ayants cause
avant l'expiration d'un délai de trois mois à partir
du moment où la publication en a été achevée.
1433 (377).
IV. Chiffre des édi- Si le contrat ne précise pas le nombre des éditions
tions.
à faire, l'éditeur n'a le droit d'en publier qu'une seule.
177
1434 (378).
L'éditeur est tenu de reproduire l'œuvre sous une V. Reproduction et
Tente.
forme convenable, sans aucune abréviation, addition ou
modification qui n'ait été acceptée par l'autre partie; il
doit faire également les annonces nécessaires et pren-
dre les mesures habituelles pour assurer la vente.
C'est lui qui fixe les prix, sans toutefois pouvoir
les élever de façon à entraver l'écoulement de l'ouvrage.
1435 (379).
Tant que ses facultés le lui permettent, l'auteur Vi. Améliorations et
rectifications.
conserve le droit d'apporter à son œuvre les corrections 1. Droits de l'au-
teur.
et améliorations qu'il juge nécessaires ; s'il impose par
là des frais imprévus à l'éditeur, il lui en doit la
récompense.
Ce droit est personnel à l'auteur ; il ne passe pas
à ses héritiers.
1436 (379).
L'éditeur ne peut faire une nouvelle édition ou un 2. Droits de
nouveau tirage sans avoir mis, au préalable, l'auteur en l'éditeur.
mesure de procéder aux améliorations nécessaires.
Il conserve, au surplus, la faculté de s'opposer aux
changements qui porteraient atteinte à ses intérêts com-
merciaux ou à son honneur, ou qui augmenteraient sa
responsabilité.
Feuille fédérale suisse. Année LV1I. Vol. IL 12
178
1437 (380).
1438 (381).
VIII. Editions d'en- L'éditeur qui aurait acquis le droit de publier sépa-
semble et publi-
cations séparées. rément différentes œuvres du même auteur n'a point,
pour autant, celui d'en faire une publication d'ensemble.
De même le droit d'éditer les œuvres complètes d'un
auteur, ou toute une catégorie de ses œuvres, n'implique
pas pour l'éditeur celui de publier séparément les divers
ouvrages qui y figurent.
1439 (382).
1443 (387).
Lorsque l'œuvre, après avoir été livrée à l'éditeur, C. Fin du contrat.
I. Perte de i 'œuvre
périt par cas fortuit, l'éditeur n'en est pas moins tenu
du paiement des honoraires.
Si l'auteur possède un second exemplaire de l'œuvre
qui a péri, il doit le mettre à la disposition de l'éditeur,
et s'il lui est facile de la refaire, il y est tenu, moyen-
nant une juste indemnité dans les deux cas.
1444 (388).
Si, antérieurement à la mise en vente, l'édition II. Perte de l'édi-
tion.
déjà préparée par l'éditeur périt en tout ou en partie
par cas fortuit, l'éditeur a le droit de faire rétablir à
ses frais les exemplaires détruits, sans que l'auteur
180
1447 (391).
D. Commande d'une Lorsqu'un ou plusieurs auteurs s'engagent à com-
œuvre par l'édi-
teur. poser un ouvrage d'après un plan que leur fournit l'édi-
teur, il ne peuvent prétendre qu'aux honoraires con-
venus.
L'éditeur jouit, dans ce cas, d'un droit de publication
illimité.
Titre quarantième.
Du mandat.
Chapitre premier.
Du mandat proprement dit.
1448 (392).
A. Définition. Le mandat est un contrat par lequel le mandataire,
qui l'accepte, s'oblige à gérer selon la volonté du man-
dant l'affaire dont il s'est chargé.
181
1450 (394).
Faute de stipulation expresse, l'étendue du mandat C. Effets.
I. Etendue du man-
est déterminée par la nature de l'affaire à laquelle il se dat.
rapporte.
Le mandataire ne peut, sans un pouvoir spécial,
intenter un procès, transiger, compromettre, souscrire
des engagements de change, aliéner ou grever des im-
meubles, ni faire des donations.
La question de savoir s'il a besoin d'un pouvoir spé-
cial pour faire, dans le cours d'une instance, certains
actes ou certaines déclarations au nom du mandant,
se résout d'après les lois de la procédure fédérale ou
cantonale.
145l' (395).
Le mandataire qui a reçu des instructions précises II. Obligations du
mandataire.
ne peut s'en écarter qu'autant que les circonstances ne 1. Exécution con-
forme au con-
lui permettent pas de se faire autoriser par le mandant trat.
et qu'il y a lieu d'admettre que celui-ci l'aurait autorisé
s'il avait été au courant de la situation.
Lorsque, en dehors de ces cas, le mandataire s'ac-
quitte du mandat à des conditions plus défavorables que
celles qui lui étaient prescrites, le mandat n'est réputé
182
1453 (397).
b. En cas de Le mandataire répond, comme s'ils étaient siens,
substitution
des pouvoirs. des actes de celui qu'il s'est indûment substitué.
S'il avait reçu le pouvoir de se substituer quelqu'un,
il ne répond que du soin avec lequel • il a choisi le sous-
mandataire et formulé ses instructions.
Dans les deux cas, le mandant peut faire valoir
directement contre la personne que le mandataire s'est
substituée les droits que ce dernier a contre elle.
1454 (398).
Le mandataire est tenu, sur la demande du man-
8. Reddition de
compte. dant, de lui rendre en tout temps compte de sa gestion
et de lui faire raison de tout ce qu'il a reçu en vertu
de ladite gestion à quelque titre que ce soit.
Il doit l'intérêt des sommes pour le versement des-
quelles il est en retard.
1455 (399).
4. Transfert des Lorsque le mandataire acquiert en son propre nom,
droits acquis
par le manda-
taire.
pour le compte du mandant, des créances contre des
tiers, ces créances deviennent la propriété du mandant
183
1457 (401).
Lorsque le mandataire a été constitué par plusieurs IV. Responsabilité en
cas de mandat
personnes conjointement, elles sont tenues solidairement constitué oii ac-
cepté conjointe-
envers lui. ment.
Lorsque plusieurs personnes ont accepté de s'ac-
quitter conjointement d'un mandat, elles sont tenues so-
lidairement de l'exécuter, et les actes faits par elles
conjointement peuvent seuls obliger le mandant, à moins
qu'elles ne soient autorisées à transférer leur mandat
à un tiers (1452, 145S).
1458 (402).
Le mandat peut en tout temps être révoqué ou D. JTin du contrat.
I. Ré vocation et ré-
répudié. pudiation.
84
J459 (403).
1460 (404).
1461 (405).
Chapitre II.
De l'assignation.
1462 (406).
L'assignation est un contrat par lequel l'assignant A. Définition.
charge l'assigné de remettre à l'assignataire une somme
d'argent, des papiers-valeurs ou d'autres choses fon-
gibles, que celui-ci a mandat de percevoir en son pro-
pre nom.
1463 (407, 408).
Lorsque l'assignation a pour objet d'éteindre une dette B. Effets du contrat.
I. Assignation afin
contractée par l'assignant envers l'assignataire, cette dette de paiement.
n'est éteinte que par le paiement effectué par l'assigné.
Néanmoins, le créancier qui a accepté l'assignation
ne peut faire de nouveau valoir sa créance que si, ayant
demandé le paiement à l'assigné, il n'a pu l'obtenir à
l'expiration du terme fixé dans l'assignation.
Le créancier qui reçoit de son débiteur une assigna-
tion doit, s'il ne veut pas l'accepter, en prévenir celui-
ci sans délai, sous peine de dommages-intérêts.
1464 (409).
L'assigné qui a notifié son acceptation à l'assigna- II. Obligations de
l'assigne.
taire sans formuler aucune réserve, est tenu de le payer. 1. Du chef do
l'acceptation.
Il ne peut lui opposer que les exceptions résultant
de leurs rapports personnels ou du contenu de l'assigna-
tion, à l'exclusion de celles qui dérivent de ses rapports
avec l'assignant.
1465 (410),
Si l'assigné est débiteur de l'assignant, il est tenu a. En eas de dé-
légation.
de payer l'assignataire, jusqu'à concurrence du montant
186
1466 (411).
III. Avis U défaut fle Si l'assigné refuse le paiement que lui demande
paiement.
l'assignataire ou s'il déclare d'avance qu'il ne le paiera
pas, ce dernier doit en aviser sur-le-champ l'assignant,
sous peine de dommages-intérêts.
1467 (412).
C. Révocation. L'assignant peut révoquer l'assignation à l'égard
de l'assignataire toutes les fois qu'il ne l'a pas délivrée
dans l'intérêt de ce dernier et, notamment, pour s'ac-
quitter d'une dette envers lui.
Il peut la révoquer à l'égard de l'assigné tant
que celui-ci n'a pas notifié son acceptation à l'assi-
gnataire.
La faillite de l'assignant emporte révocation de l'as-
signation qui n'est pas encore acceptée.
1468 (413).
I). Assignation au por- L'assignation qui a été libellée au porteur est régie
teur et papiers-
ftlexirs. par les dispositions du présent chapitre ; tout porteur
ayant à l'égard de l'assigné la qualité d'assignataire, et
les droits qui naissent entre l'assignant et l'assignataire
ne s'établissant qu'entre chaque cédant et son cession-
naire.
Demeurent réservées les dispositions spéciales con-
cernant les assignations analogues aux effets de change
(1692 et suiv.) et le chèque (1709 et suiv.).
187
Chapitre III.
1469 (415).
Est soumise aux règles concernant l'assignation la A. Lettre de crédit.
I. Définition.Droit
lettre de crédit, par laquelle le destinataire est chargé, complémentaire.
avec ou sans fixation d'un maximum, de remettre à
une personne déterminée les valeurs dont celle-ci fera la
demande.
1470 (416).
Si aucun maximum n'est fixé et que le crédité fasse II. Obligations du
destinataire.
des demandes exagérées, en disproportion évidente avec
la position des intéressés, le destinataire doit prévenir
son correspondant et, jusqu'à ce qu'il en ait reçu des
instructions, surseoir au paiement.
1471 (417).
L'assignation contenue dans une lettre de crédit III. Acceptation.
n'est censée acceptée que si l'acceptation énonce une
somme déterminée.
1472 (418).
Lorsqu'une personne a reçu et accepté l'ordre B. Ordro°dc crédit.
1. Définition ; res-
d'ouvrir ou de renouveler, en son propre nom et pour ponsabilité com-
me en matière de
son propre compte, un crédit à un tiers sous la res- cautionnement.
ponsabilité du mandant, celui-ci répond de lajdette du
crédité, à l'égal d'une caution, en tant que le manda-
taire ou créditeur n'a pas outrepassé son mandat.
Toutefois le mandant n'encourt. cette responsabilité
que si l'ordre a été donné par écrit.
188
1473 (419).
11. Exception fon- Le mandant ne peut exciper contre le créditeur
dée sur l'incapa-
cité de s'obliger du fait que le crédité est personnellement incapable de
an crédité.
s'obliger.
1474 (420).
III. Délais accordés Le mandant cesse d'être responsable de la dette
arbitrairement.
lorsque le créditeur a accordé de son chef des délais
au crédité, ou négligé de procéder contre lui aux termes
des instructions qu'il avait reçues du mandant.
1475 (421).
IV. Rapports juridi- Les rapports juridiques entre le mandant et le cré-
ques entre man-
dant et crédité dité sont régis par les dispositions relatives à ceux qui
existent entre la caution et le débiteur principal.
1477 (423).
Le fondé de procuration est réputé, à l'égard des II. Etendue de la
procuration.
tiers de bonne foi, avoir la faculté de souscrire des en-
gagements de change pour le chef de la maison et de
faire au nom de celui-ci tous les actes que peut com-
porter le but du commerce ou de l'entreprise.
Le fondé de procuration ne peut aliéner ou grever
des immeubles, s'il n'en a reçu le pouvoir exprès.
Nulle autre restriction de ses pouvoirs n'est oppo-
sable aux tiers de bonne foi.
1478 (424).
lia procuration peut être donnée à plusieurs per- III. Procuration col-
lective.
sonnes à la fois, sous condition qu'elles signent conjoin-
tement (procuration collective).
Dans ce cas, là signature de chacune d'elles ne
vaut qu'autant qu'elle est accompagnée de celle des
autres.
1479 (425).
Ea révocation de la procuration doit être inscrite IV. Révocation.
au registre du commerce, encore qu'il n'y ait point eu
d'inscription quand la procuration a été conférée.
Tant qu'elle n'a pas été inscrite et publiée, la révo-
cation n'est pas opposable aux tiers de bonne foi.
1480 (426).
lie représentant ou mandataire commercial est la B. Autres mandatai-
res généraux.
personne qui, sans avoir la qualité de fondé de procu-
190
1483 (428).
La procuration et le mandat commercial sont révo- E. Fin de la procura-
tion et des antres
cables en tout temps, sans préjudice des droits qui peu- mandats commer-
ciaux.
vent résulter du louage de services, du contrat de so-
ciété, du mandat ou des autres relations juridiques
existant entre parties.
La mort du chef de la maison n'entraîne l'extinc-
tion ni de la procuration, ni du mandat commercial.
Titre quarante-deuxième.
Du contrat de commission.
1484 (430, 431).
Le commissionnaire est celui qui se charge d'opérer, A. Définition. —Droit
complémentaire.
sous son propre nom, mais pour le compte du com-
mettant, la vente ou l'achat de choses mobilières
ou de papiers-valeurs, moyennant un droit de commission
ou provision.
Les règles du mandat sont applicables au contrat
de commission, sauf les dérogations résultant du présent
titre.
1485 (432).
Le commissionnaire doit, autant que cela est néces- B. Effets du contrat.
I. Obligations du
saire, tenir le commettant au courant de ses actes et, commission-
naire.
notamment, l'informer sans délai de l'exécution de la 1. Avis obliga-
toire et assu-
commission. rance.
1486 (433).
1488 (435).
3. Obligation de
se conformer
Ee commissionnaire qui a vendu au-dessous du
aux ordres du
commettant.
prix minimal fixé par le commettant est tenu envers
a. Vente au-
dessous du
lui de la différence, s'il ne prouve pas .qu'en vendant
prix. il a préservé le commettant d'un dommage et que les
circonstances ne lui ont plus permis de prendre ses
ordres.
S'il est en faute, il doit réparer en outre tout le
dommage résultant de l'inobservation du contrat.
1489 (436).
b. Achat ou
vente à des
Ee commissionnaire qui achète à plus bas prix ou
conditions
plus avanta-
qui vend plus cher que ne le portaient les ordres du
geuses. commettant ne peut bénéficier de la différence, mais
doit en tenir compte à ce dernier.
193
1490 (437).
Ee commissionnaire agit à ses risques et périls s'il 4. Avances de
fonds et crë
fait crédit ou s'il avance des fonds à un tiers sans le dits.
consentement du commettant.
A moins d'instructions contraires du commettant,
le commissionnaire peut toutefois vendre à crédit si tel
est l'usage du commerce dans le lieu de la vente.
1491 (438).
1493 (440).
Ea provision est due au commissionnaire, lorsque 2. Provision.
a. Droit de la
l'opération dont il était chargé a reçu son exécution ou réclamer.
n'a pas été exécutée pour une cause imputable au com-
mettant.
Quant aux affaires qui n'ont ipu être faites pour
Feuille fédérale suisse. Année L VIL Vol. II. 13
194
1495 (442).
:!. Droit de ré- Le commissionnaire a un droit de rétention sur les
tention et
transfert (les marchandises ou titres en commission, ou sur le prix
créances.
qui a été réalisé.
Les règles du mandat (1455) sont applicables aux
créances acquises pour le compte du commettant.
1496 (443).
•J Demeure du
commettant «t
Si les marchandises ou titres n'ont pu se vendre
mesures con-
servatoires.
ou si l'ordre de i vente a été révoqué par le commettant,
et que celui-ci tarde outre mesure à reprendre ces choses
ou à en disposer, le commissionnaire peut en poursuivre
la vente aux enchères devant l'autorité compétente du
lieu où elles se trouvent.
Lorsque le commettant n'est ni présent ni repré-
senté sur la place, la vente peut être ordonnée sans
qu'il ait été entendu.
Mais un avis officiel doit lui être adressé préala-
blement, à moins qu'il ne s'agisse de choses exposées
à une prompte dépréciation.
195
1497 (444).
Le commissionnaire chargé d'acheter ou de vendre 5. Commission-
naire se por-
des marchandises, des effets de change ou d'autres pa- tant person-
nellement
piers-valeurs dont le prix est coté à la bourse ou sur le acheteur ou
vendeur.
marché, peut, à moins d'ordres contraires du commet- a.Elëments et
effets (lu con-
tant, livrer lui-même comme vendeur la chose qu'il devait trat.
acheter, ou conserver comme acheteur celle qu'il devait
vendre.
En pareil cas, le commissionnaire doit compte du
prix d'après la cote de la bourse ou du marché au temps
de l'exécution du mandat.
-1498 (445).
Si le commissionnaire use de la faculté qui lui est l>. Contrat par-
ticipant de
accordée par l'article précédent, il a droit à la provi- la commis-
sion et de la
sion ordinaire et peut porter en compte les frais d'usage vente.
en matière de commission.
Pour le surplus, l'opération est assimilée à une
vente.
1499 (446).
Lorsque le commissionnaire peut se porter person- c. Acceptation
du commis-
nellement acheteur ou vendeur (1498) et qu'il annonce au sionnaire
comme ache-
commettant l'exécution du mandat sans lui désigner une teur ou ven-
deur.
autre personne comme acheteur ou vendeur, il est censé
avoir lui-même assumé les obligations qui incomberaient
à l'un ou à l'autre.
1500 (447).
Ee commissionnaire n'est plus admis à se porter ä. Révocation
du mandat.
personnellement acheteur ou vendeur, si le commettant
a révoqué son ordre et que la révocation soit parvenue
chez le commissionnaire avant qu'il ait expédié l'avis
de l'exécution du mandat.
196
1501 (448).
C Du commissionnai- lie commissionnaire-expéditeur ou agent de trans-
re-expéditeur.
port qui, moyennant salaire et en son propre nom, se
charge d'expédier ou de réexpédier des marchandises
pour le compte de son commettant est considéré comme
voiturier et soumis, comme tel, aux dispositions du titre
quarante-troisième.
Titre quarante-troisième.
Du contrat de transport.
1502 (449, 450).
A. Définition. —Droit Le voiturier est celui qui se charge d'effectuer le
compierne!! taire.
transport des choses moyennant salaire.
Le contrat de transport est régi par les règles
du mandat, sauf les dérogations résultant du présent
titre.
1503 (451).
B. Effets dn contrat.
1. Obligations de
L'expéditeur doit indiquer exactement au voiturier
l'expéditeur.
l.Iudicationsné-
l'adresse du destinataire et le lieu de la livraison, le
•cessaires. nombre, le mode d'emballage, le poids et le contenu des
colis, le délai de livraison et la voie à suivre pour le
transport, ainsi que la valeur des objets de prix.
Le dommage qui résulte de l'absence ou de l'inexac-
titude de ces indications est à la charge de l'expé-
diteur.
1504 (452).
2. Emballage. L'expéditeur doit veiller à ce que la marchandise
soit convenablement emballée.
Il répond des avaries provenant de défauts d'em-
ballage non apparents.
197
1505 (453).
L'expéditeur a le droit de retirer la marchandise 3. Droit de dis-
poser des ob-
tant qu'elle est entre les mains du voiturier, en indem- jets expédiés.
nisant celui-ci de ses débours et du préjudice qu'il établit
avoir subi par suite de ce retrait ; toutefois, ce droit ne
peut être exercé :
1° lorsqu'une lettre de voiture a été créée par l'ex-
péditeur et remise au destinataire par le voi-
turier ;
2° lorsque l'expéditeur s'est fait délivrer un récépissé
par le voiturier et qu'il ne peut pas le restituer ;
3° lorsque le voiturier a expédié au destinataire un
avis écrit de l'arrivée de la marchandise, afin qu'il
ait à la retirer ;
4° lorsque le destinataire, après l'arrivée de la mar-
chandise dans le lieu de destination, en a demandé
la livraison.
Dans ces cas, le voiturier doit se conformer uni-
quement aux instructions du destinataire ; dans l'espèce
prévue sous chiffre 2, il ne doit le faire, avant l'arrivée
de la marchandise dans le lieu de destination, que si le
récépissé a été remis au destinataire.
1506 (454).
Lorsque la marchandise est refusée, ou que les frais II. Obligations du
voitiirier.
et autres réclamations dont elle est grevée ne sont pas t. Soins à donner
aux marchan-
payés, ou lorsque le destinataire ne peut être découvert, dises.
a. Cas d'empê-
le voiturier doit aviser l'expéditeur et garder provisoi- chement de
livrer.
198
1507 (455).
S. Vente néces- Si la marchandise est exposée à une prompte dété-
saire.
rioration ou si sa valeur présumée ne couvre pas les
frais dont elle est grevée, le voiturier doit sans délai
faire constater officiellement ces circonstances; il peut
ensuite faire vendre la marchandise ainsi qu'il est dit
à l'article précédent.
Les intéressés seront, autant que possible, infor-
més de l'ordre de vente.
1508 (456).
c. Garantie. Le voiturier, en exerçant les droits qui lui compétent
sur la marchandise à transporter (1506,1507), doit veiller
de son mieux aux intérêts présumés du propriétaire; en
cas de négligence constatée, il est passible de dommages-
intérêts.
1509 (457).
2. Responsabilité
du voiturier.
Si la marchandise périt ou se perd, le voiturier en
a. Perte de la
marchan-
doit la valeur intégrale, à moins qu'il ne prouve que
dise. la [perte ou la destruction résulte soit de la nature
même de l'objet transporté, soit d'un événement de force
majeure, soit d'une faute imputable à l'expéditeur ou
au destinataire, soit des instructions données par l'un
ou par l'autre.
199
1510 (458).
Le voiturier est responsable, comme en cas de perte (i. Retarci, »va-
ries, des-
(1509), de tout dommage résultant de la livraison tar- truction
partielle.
dive, de l'avarie, ou de la destruction partielle de la
marchandise.
A moins de convention spéciale, l'indemnité ne
peut excéder celle qui serait accordée en cas de perte
totale.
1511 (459).
Le voiturier répond de tous accidents survenus et c.Kcsponsabi-
Jité pour lea
de toutes fautes commises pendant le transport, soit intermédi-
aires.
qu'il l'ait effectué lui-même jusqu'à destination, soit qu'il
en ait chargé un autre voiturier ; sous réserve, dans ce
dernier cas, de son recours contre celui auquel il a remis
la marchandise.
1512 (460).
Aussitôt après l'arrivée de la marchandise, le voi- a. Avis obliga-
toire
turier doit aviser le destinataire.
1513 (461).
Lorsque le destinataire conteste les réclamations dont 4.Droit de réten-
tion.
la marchandise est grevée, la livraison ne peut lui être
refusée s'il consigne en justice le montant contesté.
La somme consignée prend la place de la marchan-
dise au point de vue du droit de rétention appartenant
au voiturier.
200
1514 (462).
5. Fin dejl'action L'acceptation sans réserves de la marchandise et le
en responsa-
bilité.
«.Déchéance
paiement du prix de transport éteignent toute action
par suite du contre le voiturier, sauf dans les cas de dol ou de
paiement
des frais et faute grave.
del'accepta-
tiondesmar-
chandise«. En outre, le voiturier reste tenu des avaries non
apparentes si le destinataire les constate dans le délai
où, d'après les circonstances, la vérification pouvait ou
devait se faire et s'il informe le voiturier aussitôt après
les avoir constatées.
Cet avis doit néanmoins être donné au plus tard
dans les huit jours qui suivent la livraison.
1515 (463).
6.Procédure Toutes les fois qu'il y a litige, l'autorité compétente
en cas de
contesta- du lieu où se trouve la marchandise peut, à la demande
tions.
de l'une des parties, en ordonner le dépôt en main
tierce ou, au besoin, la vente, après avoir, dans ce
dernier cas, fait constater l'état de la marchandise.
La vente peut être prévenue par le paiement ou la
consignation du montant de toutes les créances que l'on
prétend garanties par la marchandise.
1516 (464).
c. Prescrip- Les actions en dommages-intérêts contre le voitu-
tion.
rier se prescrivent par une année à compter, en cas
de destruction, de perte ou de retard, du jour où la
jivraison aurait dû avoir lieu, et, en cas d'avarie, du
lour où la marchandise a été livrée au destinataire.
Ee destinataire ou l'expéditeur peut toujours faire
valoir, par voie d'exception, ses droits contre le voitu-
rier, pourvu que la réclamation ait été formée dans
201
1518 (467).
lie voiturier ou le commissionnaire-expéditeur qui L>. Emploi du chemin
île fer i>onr letrans-
emploie un chemin de fer pour effectuer le transport port.
dont il s'est chargé, ou qui coopère à l'exécution d'un
transport entrepris par un chemin de fer, est soumis
aux dispositions spéciales qui régissent les transports
par chemins de fer.
Demeurent réservées toutes conventions contraires
entre le voiturier ou le commissionnaire-expéditeur et
le commettant.
Le présent article n'est pas applicable aux camion-
neurs.
1519 (468).
Le commissionnaire-expéditeur qui emploie le che- E. Responsabilité da
commissionnaire
min de fer pour effectuer un transport ne peut décli- en cas de perte de
son recours.
202
1520 (469).
oits et obliga-
n du gérant, Celui qui,
1 1 sans mandat, , gère
o l'affaire d'à
Exécution ae tenu de la gérer conformément aux intérêts <
tentions probables du maître.
1521 (470).
Responsabilité. Le gérant répond de toute négligence.
Sa responsabilité doit toutefois être appr<
moins de rigueur quand il a géré l'affaire du m
prévenir un dommage dont ce dernier était n
S'il n ent repris la gestion contre la *7
1522 (471).
m. incapacité du Si le gérant était incapable de s'obliger p
gérant. , . . , , , ,, ^
trat, il n est responsable de sa gestion que jusqu
currence de ce qui a tourné à son profit ou du 1
dont il s'est dessaisi de mauvaise foi.
Demeure réservée la responsabilité plus éten
gérant qui s'est rendu coupable d'actes illicites.
203
1523 (472).
Lorsque l'intérêt du maître commandait que la ges- B. Droits et obliga-
tions du maître.
tion fût entreprise en toute bonne foi, le maître doit rem- 1. Gestion néces-
saire.
bourser au gérant, en principal et intérêts, toutes ses
dépenses utiles ou nécessaires justifiées par les circons-
tances, ainsi que le décharger dans la même mesure de
tous les engagements qu'il a pris et l'indemniser de
tout autre dommage dans la mesure fixée par le juge.
Cette disposition peut être invoquée par le gérant
qui a donné à sa gestion les soins voulus, encore que
l'avantage espéré ne se soit pas réalisé.
A l'égard des dépenses qu'il n'est pas admis à répé-
ter, le gérant a le droit d'enlèvement prévu en matière
de possession (977 et suiv.).
1524 (473).
Si l'affaire n'a pas été entreprise dans l'intérêt du II. Affaire sóroe
dans l'intérêt du
maître, celui-ci n'en a pas moins le droit de s'approprier gérant.
les avantages qui en découlent.
Mais il n'est tenu d'indemniser ou de donner dé-
charge au gérant que jusqu'à concurrence de ce qui a
tourné à son propre avantage.
1525 (474).
Si les actes du gérant ont été ratifiés par le maître, III. Approbation du
la gestion.
les règles du mandat deviennent applicables.
Titre quarante-cinquième.
Du dépôt.
1526 (475).
Le dépôt est un contrat par lequel le dépositaire A- ^}.d(Sl'6t eu *énC'~
s'oblige ° envers le déposant à recevoir une chose mobi- 1. Définition.
lière que celui-ci lui confie et à la garder en lieu sûr.
204
1527 (477).
II. Obligations du Le déposant est tenu d'indemniser le dépositaire
déposant.
du dommage occasionné par le dépôt, s'il ne prouve que
ce dommage s'est produit sans aucune faute de sa
part.
Il doit également lui rembourser les dépenses que
l'exécution du contrat a rendues nécessaires.
1528 (476).
III. Obligations du
dépositaire.
Le dépositaire ne peut, sans la permission du dépo-
1. Défense de so
servir de la
sant, se servir de la chose déposée.
chose déposée.
S'il enfreint cette règle, il doit au déposant une
juste indemnité, et il répond, en outre, du cas fortuit,
à moins qu'il ne prouve que la chose eût été atteinte
de même s'il ne s'en était pas servi.
1529 (478).
a. Restitution. Ee déposant peut réclamer en tout temps la chose
«.Droits du dé-
posant. déposée, avec ses accroissements, encore qu'un terme
ait été fixé pour la durée du dépôt.
Il est néanmoins tenu de rembourser au déposi-
taire les frais faits par lui en considération du terme
convenu.
1530 (479).
6. Droits du dé-
positaire.
Le dépositaire ne peut rendre le dépôt avant le
terme fixé, à moins que des circonstances imprévues ne
le mettent hors d'état de le garder plus longtemps sans
danger pour la chose ou sans préjudice pour lui-même.
205
1533 (482).
Si un tiers se prétend propriétaire de la chose dépo- 4. Droits de pro-
priété préten-
sée, le dépositaire n'en est pas moins tenu de la resti- dus par des
tiers.
tuer au déposant, tant qu'elle n'a pas été judiciairement
saisie ou que le tiers n'a pas introduit contre lui sa
demande en revendication.
En cas de saisie ou de revendication, il doit immé-
diatement avertir le déposant.
1534 (483).
liiorsque deux ou plusieurs personnes déposent entre IV. Séquestre.
les mains d'un tiers une chose litigieuse ou contentieuse,
en vue de garantir leurs droits, le dépositaire ou sé-
questre ne peut la restituer que du consentement de
toutes les parties, ou sur un ordre du juge.
1535 (484).
S'il a été convenu expressément ou tacitement que B. Dépôt irrégnlier.
1. Numéraire.
le dépositaire d'une somme d'argent serait tenu de res-
tituer, non les mêmes espèces, mais seulement la même
somme, il en a les profits et les risques.
206
1538.
JT. Obligation de L'entrepositaire est tenu, comme le serait un com-
garde de l'entre-
positaire. missionnaire (1486 et suiv.), de recevoir et de garder
les marchandises qui lui sont confiées.
Il avise le déposant lorsque des changements sur-
venus à la chose lui paraissent appeler d'autres me-
sures.
Il ne pourra jamais lui interdire de vérifier les mar-
chandises, de procéder à des essais pendant le temps
consacré aux affaires, ni de prendre les mesures conser-
vatoires indispensables.
207
1539.
L'entrepositaire n'a la faculté de procéder à un mé- III. Mélange de cho-
ses entreposées.
lange de choses fongibles avec d'autres de même espèce
et bonté, que si elle lui a été expressément accordée.
Tout déposant pourra réclamer, à titre de copro-
priétaire, sur des choses ainsi mélangées, une part pro-
portionnelle à sa contribution.
L'entrepositaire peut alors lui assigner sa part, sans
le concours des autres déposants.
1540.
L'entrepositaire a droit à la taxe d'entrepôt conve- IV. Droits del'entre-
posttaire.
nue ou usuelle, ainsi qu'au remboursement de toutes
les dépenses qui n'ont pas été causées par la garde
même des marchandises (frais de transport, de douane,
d'entretien).
Ces dépenses doivent être remboursées sans délai;
la taxe d'entrepôt est payable après l'expiration des
trois mois qui suivent le dépôt, et, dans tous les cas,
lors de la reprise totale ou partielle des marchandises.
Les créances de l'entrepositaire sont garanties par un
droit de rétention sur les marchandises, aussi longtemps
qu'il peut disposer de celles-ci directement ou au moyen
du titre qui les représente.
1543.
L'entrepositaire est tenu de restituer les marchan- V. Restitution de
marchandises.
dises comme dans le cas d'un dépôt ordinaire ; il doit néan-
moins les garder jusqu'à l'expiration du temps convenu,
même si un dépositaire était autorisé à en faire la restitu-
tion anticipée par suite d'événements imprévus (art. 1530).
Lorsqu'un titre représentatif des marchandises a été
émis, l'entrepositaire ne peut ni ne doit les rendre qu'au
créancier légitimé par ce titre.
208
1542 (486).
D. Dépôt d'hôtellerie. Les aubergistes ou hôteliers sont responsables de
I. Responsabilité
des hôteliers. toute détérioration, destruction ou soustraction des effets
1. Conditions et
étendue. apportés par les voyageurs qui logent chez eux, à moins
qu'ils ne prouvent que le dommage est imputable soit
au voyageur lui-même, soit à l'une des personnes qui
l'accompagnent ou qui sont à son service, ou qu'il résulte
d'un événement de force majeure ou de la nature même
de la chose déposée.
Cette responsabilité cesse, notamment, lorsque le
voyageur néglige de confier à la garde de l'hôtelier des
sommes d'argent ou des titres d'une valeur supérieure
à mille francs ou d'autres objets de grand prix.
Même dans ce cas, l'hôtelier est tenu tant de sa
propre faute que de celle des gens à son service.
1543 (487).
2. Fin de la res-
ponsabilité.
Les droits du voyageur s'éteignent s'il ne signale
pas à l'hôtelier le dommage éprouvé aussitôt après l'avoir
découvert.
L'hôtelier ne peut s'affranchir de sa responsabilité
(1542) en déclarant, par des avis affichés dans son éta-
blissement, qu'il entend la décliner ou la faire dépendre
de conditions spéciales.
1544 (488).
a. Responsabili- Ceux qui tiennent des écuries publiques sont res-
té de ceux qui
tiennent des ponsables, dans la même mesure que les hôteliers pour
écuries publi-
ques. les objets apportés par les voyageurs (1542, 1543), des
animaux et voitures, ainsi que des harnais et autres
accessoires remisés chez eux, ou reçus par eux ou par
leurs gens.
209
1545.
Les aubergistes, les hôteliers et ceux qui tiennent II. l)roit Je réten-
tion.
des écuries publiques ont, sur les choses apportées ou
remisées chez eux par les voyageurs ou les voituriers,
un droit de rétention en garantie de leurs créances pour
frais d'hôtel et de garde.
Les dispositions concernant le droit de rétention du
bailleur (art. 1320 et suiv.) sont applicables par analogie.
Titre quarante-sixième:
Ou cautionnement,.
1546 (489).
Le cautionnement est un contrat par lequel une A. Définition.
personne s'engage envers le créancier à exécuter une
obligation si le débiteur ne l'exécute pas lui-même.
1547 (490).
Toute personne capable selon le présent code de B. Conditioua.
I. Capacité.
s'obliger par contrat peut se rendre caution.
1548 (491).
Le contrat de cautionnement, pour être valable, doit II. Forme.
être fait en la forme écrite.
1549 (492).
Le cautionnement ne peut exister que sur une obli- III. Obligation prin-
cipale.
gation valable.
On peut cautionner une obligation future ou condi-
tionnelle pour l'éventualité où elle sortirait effet.
Feuille fédérale suisse. Année LV1I. Vol. II. 14
210
1550 (493).
C. Diverses espèces de Le paiement ne peut être exigé de la caution simple
cautionnement.
I. Cautionnement que si, après qu'elle s'est engagée, le débiteur principal
simple.
est tombé en faillite, si les poursuites exercées contre lui
sont demeurées infructueuses sans la faute du créancier
ou si le débiteur ne peut plus être recherché en Suisse.
1551 (494).
II. Cautionnement liiorsqu'avant le cautionnement, ou en même temps,
d'une dette ga-
rantie par gage. le créancier a été garanti par des gages, la caution
simple peut exiger qu'il se paie d'abord sur eux, à
moins que le débiteur principal ne soit en faillite ou
que les gages ne puissent être réalisés sans faillite.
1552 (495).
III. Cautionnement Si la caution s'oblige avec le débiteur principal en
soudai re.
prenant la qualification de caution solidaire, de codébi-
teur solidaire, ou toute autre équivalente, le créancier
peut la poursuivre avant de s'adresser au débiteur prin-
cipal et de réaliser ses gages.
Les dispositions du présent titre sont d'ailleurs ap-
plicables à ce cautionnement.
1558 (496).
IV. Cautionnement Lorsque plusieurs personnes ont cautionné conjointe-
conjoint.
ment une même dette divisible, chacune d'elles est obli-
211
1555 (498).
La contre-caution est garante envers la caution qui VI. contre -caution
a payé du. recours qui appartient à celle-ci contre le
débiteur principal.
1556 (499).
La caution est tenue du montant de la dette prin- Ü. Responsabilité (le
la caution.
cipale, ainsi que des suites légales de la faute ou de la 1. Son étendue.
demeure du débiteur.
Elle ne doit les frais des poursuites ou actions di-
rigées contre le débiteur principal que si elle a été mise,
en temps utile, à même de les prévenir en désintéres-
sant le créancier.
Lorsqu'il y a des intérêts stipulés, la caution répond,
sauf convention contraire, des intérêts courants et des
intérêts échus d'une année.
1557 (500).
La caution ne peut être contrainte à payer avant II. Exigibilité du
eau tionnement.
Je terme fixé pour le paiement de la dette principale,
encore que l'exigibilité en fût avancée par suite de la
faillite du débiteur.
212
1558 (501).
E. Extinction du cau- La caution est libérée par le fait que la dette prin-
tionnement.
I. Extinction! de lu cipale est éteinte pour quelque cause que ce soit.
dette principale
1559 (502).
II. Cautionnement La caution qui ne s'est engagée que pour un temps
pour un temps
déterminé déterminé est libérée si le créancier ne poursuit pas
juridiquement l'exécution de ses droits dans les quatre
semaines qui suivent l'expiration de ce temps et s'il ne
continue pas ses poursuites sans interruption notable.
1560 (503).
111. Cautionnement Si le cautionnement a été donné pour un temps in-
pour un temps
indéterminé. déterminé, la caution peut, lorsque la dette principale
devient exigible, réclamer du créancier qu'il poursuive-
juridiquement, dans le délai de quatre semaines, l'exé-
cution de ses droits et qu'il continue ses poursuites
sans interruption.
S'il s'agit d'une dette dont l'exigibilité peut être
déterminée par un avertissement du créancier, la cau-
tion a le droit, un an après qu'elle s'est engagée envers
le créancier, de réclamer de lui qu'il donne cet avertis-
sement et que, l'exigibilité étant acquise, il poursuive ju-
ridiquement l'exécution de ses droits comme il est dit
ci-dessus.
La caution est libérée, si le créancier ne satisfait
pas à cette sommation.
213
1561 (504).
La caution est subrogée aux droits du créancier F. Recours de la cau-
tion.
jusqu'à concurrence de ce qu'elle lui a payé. I. Contre le débi-
teur grincipal.
1. Subrogation
Demeurent toutefois réservées les actions et excep- aux droits du
créauncier.
tions dérivant des relations de droit qui peuvent exister
entre la caution et le débiteur principal.
1562 (505).
Hormis les cas dans lesquels elles sont exclues par 2. Exceptions de
la caution
la nature de son engagement (1549, alin. 3), la caution a
le droit et l'obligation d'opposer au créancier toutes
les exceptions qui appartiennent au débiteur principal.
La caution qui néglige de les opposer est déchue de
son recours, en tant que ces exceptions l'auraient dis-
pensée de payer, si elle ne prouve pas qu'elle les igno-
rait sans qu'il y eût faute de sa part.
1563 (506).
Ea caution perd également son recours si, faute 8. Avia du paie-
ment opéré
par elle d'informer le débiteur du paiement qu'elle a par la caution,
effectué, le débiteur a payé une seconde fois.
Elle peut seulement actionner le créancier en res-
titution de ce dont il s'est illégitimement enrichi.
1564 (507).
Le créancier est tenu de remettre à la caution qui II. I)Droits de la cau-
tion contre Je
•le désintéresse les titres qui peuvent l'aider à exercer créancier
1. Remise dos ti-
son recours et les gages dont il est nanti. tres, etc.
1565 (508).
2. Responsabili- Ee créancier ne peut, sans engager sa responsabi-
té du créancier
qui ne remplit lité envers la caution, ni diminuer au préjudice de celle-
pas ses obli-
«ations envers ci les sûretés garantissant la dette au moment où le cau-
la caution.
tionnement a été fourni ou obtenues, postérieurement du
débiteur principal, ni se dessaisir des moyens de preuve
qui sont à sa disposition.
Il est également responsable lorsqu'il a négligé
d'exercer à l'égard du débiteur la surveillance à laquelle
il était tenu et que, de ce chef, la dette a augmenté
dans des proportions qu'elle n'eût pas atteintes.
1566 (509).
3. Droit tic con-
traindre le
Dès que la dette est exigible, la caution peut con-
créancier
d'accepter le
traindre en tout temps le créancier d'en accepter le
paiement, et
libération de
paiement ou de renoncer au cautionnement.
la caution eu Si le créancier n'accepte pas le paiement ou refuse
cas de refus.
de lui transférer les sûretés dont il jouit, la caution est
déchargée de plein droit.
1567 (51U).
4. Intervention
du créancier
Si le débiteur principal tombe en faillite, le créan-
dans la faillite
du débiteur.
cier est tenu de produire sa créance dans la faillite.
Il doit aussi porter la faillite à la connaissance de
la caution dès qu'il en est informé lui-même.
Sinon, il perd ses droits contre celle-ci jusqu'à con-
currence du préjudice résultant pour elle de cette
omission.
1563 (511).
Hl. Droit pour la
caution d'exiger
La caution peut requérir des sûretés du débiteur
des sflretés. principal, et, si la dette est exigible, réclamer sa libé-
ration :
215
Titre quarante-septième.
Du jeu et du pari.
1569 (512).
Le jeu et le pari n'engendrent aucun droit de A. Jeu ut pari.
I. Les dettes on ré-
créance. sultant ne don-
nent pas d'action
Il en est de même des avances ou prêts faits sciem- en justice.
ment en vue d'un jeu ou d'un pari, et des marchés à
terme sur des marchandises ou valeurs .de bourse lors-
qu'ils présentent les caractères du jeu ou du pari.
1570 (513).
Nul ne peut faire valoir une reconnaissance de dette II. (Jus dettes no
peuvent ótre va-
ou une obligation de change souscrite à titre de cou- lablement recon-
nues.
verture par l'auteur du jeu ou du pari, lors même qu'il
.se serait dessaisi du titre qui la constate.
Demeurent réservées les règles spéciales en matière
de droit -de change.
1571 (514).
Il n'y a lieu à répétition de ce qu'on a payé volon- 111. Répétition ex-
clue.
tairement que si l'exécution régulière du jeu ou du pari
216
Titre quarante-huitième.
De la rente viagère
et du contrat d'entretien viager.
1573 (517).
A. Contrat île rente La rente viagère peut être constituée sur la tête
viagère.
I. Son objet, du créancier, du débiteur ou d'un tiers.
i. Durée des
prestations. A défaut de stipulation précise, elle est présumée
constituée sur la tête du créancier.
1574 (517). .
2. Transfert aux La rente constituée sur la tête du débiteur ou sur
héritiers (lu
créancier. celle d'un tiers passe, sauf convention contraire, aux héri-
tiers du créancier.
217
1575 (518).
Le contrat de rente viagère n'est valable que s'il a 11. Fovm« ecciti'.
été fait en la forme écrite.
1576 (519).
La rente viagère est, sauf convention contraire, III. ExiRibilito e.t
paiement anti-
payable par semestre et d'avance. cipé.
1577 (520).
Le créancier peut céder ses droits à autrui, sauf IV. Nature de la
rente.
convention contraire. 1. Cession.
1578 (521).
Celui qui constitue à titre gratuit une rente en fa- -'. Stipulation
u'insaisissubi-
veur d'un tiers a le droit de stipuler, en même temps, litó.
que ce tiers ne pourra en être dépouillé au profit de
ses créanciers ni par l'effet de poursuites ou de séques-
tre, ni en cas de faillite.
1579 (522).
Si le débiteur tombe en faillite, le créancier peut H. Realisationen
Cfis (le faillite
faire valoir ses droits en réclamant un capital équivalent
à celui qu'exigerait, au moment de l'ouverture de la fail-
lite, la constitution d'une rente égale auprès d'une
société d'assurances solidement établie.
218
1580.
B. Contrat d'entretien Dans le contrat d'entretien viager, l'une des parties
viager.
1. Son objet. s'oblige envers l'autre à lui transférer sa fortune ou cer-
1. En général.
tains de ses biens, contre l'engagement de l'entretenir et
de la soigner sa vie durant.
Si le débiteur est l'héritier institué du créancier,
le contrat est régi par les dispositions relatives au pacte
successoral.
1581.
«.Vie dans le mé- Lorsque le créancier vit dans le ménage du débi-
nage du rtébi-
leur. teur, celui-ci est tenu de lui fournir l'entretien et les
soins que la valeur des biens reçus et sa condition so-
ciale antérieure lui permettent équitablement d'exiger.
Il doit lui fournir une nourriture et un logement con-
venables ; en cas de maladie, il lui doit les soins néces-
saires et l'assistance du médecin.
Des asiles fondés en vue de pourvoir à l'entretien
viager de leurs pensionnaires peuvent déterminer ces
prestations d'une manière obligatoire pour tous, dans
des règlements qui seront approuvés par les autorités
compétentes.
1582.
11. Sa formation. Le contrat d'entretien viager est reçu dans la forme
prescrite pour les pactes successoraux, même s'il n'im-
plique pas une institution d'héritier.
Une simple convention écrite suffit, lorsque le con-
trat est conclu avec un asile reconnu par l'Etat et aux
conditions fixées par l'autorité.
1583.
III. Sftrcité». Le créancier qui remet un immeuble à l'autre
partie y acquiert une hypothèque légale pour la ga-
rantie à.3 ses droits.
219
1584.
Le contrat d'entretien viager peut être dénoncé en IV. Extinction.
1. Dénonciation.
tout temps six mois à l'avance par l'une ou l'autre des
parties, lorsque les prestations conventionnelles de l'une
sont loin d'équivaloir à celles de l'autre, sans que celle
qui reçoit le moins ait contracté dans l'intention de donner.
On tiendra compte, à cet égard, de la proportion
entre le capital et la rente viagère, d'après les tarifs
d'une société d'assurances solidement établie.
Les prestations faites au moment de la résiliation
sont restituées, sauf compensation entre elles pour leur
valeur en capital et intérêts.
1585.
Les héritiers du créancier peuvent attaquer le con- . Rescision,
a. Pour cause
trat, si la valeur des prestations du débiteur est telle- de Icsioii de
lu réserve.
ment inférieure aux contre-prestations de l'autre par-
tie que le débiteur paraît avantagé dans une mesure
excédant la quotité disponible.
Toutefois, l'adhésion des héritiers réservataires au
contrat d'entretien, du vivant du créancier, emporte re-
nonciation de leur part à l'action en réduction.
1586.
Un contrat d'entretien viager peut être attaqué par li.l'uur cause
d'Inexécu-
les personnes auxquelles la loi donne une action alimen- tion de l'o-
liliKUtion a-
taire contre le créancier, lorsque celui-ci s'est dépouillé, linteulaire.
par la convention, des moyens d'accomplir son devoir
d'assistance.
Dans ce cas, le juge peut, au lieu d'annuler le con-
trat, obliger le débiteur à fournir des aliments aux ayants
droit, sauf à imputer ces prestations sur celles dont
il est tenu envers le créancier.
•J20
1587.
y. Inobservation Chacune des parties est autorisée à résilier unilaté-
;ln contrat et
.justes motifs. ralement le contrat, soit lorsque la continuation en est
devenue intolérable à raison d'une violation des devoirs
qu'il impose, soit lorsque de justes motifs rendent cette
continuation impossible, ou onéreuse à l'excès.
Si le contrat est annulé pour l'une de ces causes,
la partie coupable, outre la restitution de ce qu'elle a
reçu, doit payer une indemnité équitable à celle qui n'a
aucune faute à se reprocher.
Le juge peut, au lieu d'annuler le contrat, ne pro-
noncer que la cessation de la vie en commun et allouer-
au créancier une rente viagère à titre de compensation.
1588.
V. Intransmissibili- Les droits du créancier sont incessibles.
té et réalisation
en cas défaillit«.
Il peut, en cas de faillite du débiteur, intervenir pour
une créance équivalente au capital qui serait nécessaire
pour la constitution, auprès d'une société d'assurances soli-
dement établie, d'une rente viagère représentant la va-
Leur des prestations à lui fcwrnir.
1589.
VJ. Mortduäebitenr. Au décès du débiteur, le créancier peut demande)'
la continuation du contrat par les héritiers, ou sa rési-
liation.
Dans ce dernier cas, il a le droit de faire valoir
contre eux une créance du même montant que celui pour
lequel il serait autorisé à produire dans la faillite du dé-
biteur (1588).
221
Titre quarante-neuvième.
De la société simple.
1590 (524).
La société est un contrat par lequel deux ou plu- A. Definition.
sieurs personnes conviennent d'unir leurs efforts ou leurs
ressources en vue d'atteindre un but commun.
La société est une société simple, dans le sens du
présent titre, lorsqu'elle n'offre pas les caractères dis-
tinctifs d'une autre espèce de société.
1591 (525).
A défaut de stipulations contraires dans le contrat B. Rapports desaaso-
cios entre eux.
de société, les rapports des associés entre eux sont dé- I. Stipulations des
associas réser-
terminés par la loi. vées.
1592 (526).
Chaque associé doit faire un apport. II. Apports.
1. Nature et vu-
Il n'est pas nécessaire que les apports soient de leur.
a. Fixation
même nature et valeur ; ils peuvent consister en argent, contrac-
tuelle.
en créances, en d'autres biens ou en industrie.
1593 (027).
Sauf convention contraire, les apports doivent être £>. De par lu loi.
égaux, et de telle nature et importance que l'exige le but
de la société.
1594 (528).
En ce qui concerne les risques et la garantie dont i. Garantie îles
apports.
chaque associé est tenu, les règles du bail à loyer sont
applicables par analogie lorsque l'apport consiste dans la
jouissance d'une chose, et les règles de la vente lorsque
l'apport est de la propriété même de la chose.
222
1595 (529).
III. Part aux béné- Chaque associé est tenu de partager avec ses coas-
fices et aux per-
tes. sociés tout gain qui, par sa nature, doit revenir à la
1. Obligation de
partager les société.
bénéfices.
1596 (530).
2. Répartition
convention-
Les parts des associés dans les bénéfices ou les
nelle. pertes peuvent être stipulées inégales.
A défaut de stipulation sur ce point, chaque asso-
apcié a une part égale dans les bénéfices et dans les
pertes, quelles que soient la nature et la valeur de son
apport.
Si la convention ne fixe que la part dans les béné-
fices ou la part dans les pertes, cette détermination est
réputée faite pour les deux cas.
1597 (531).
3. Exclusion de Il peut être valablement stipulé qu'un associé qui
tonte partici-
pation aux apporte son industrie est dispensé de contribuer aux
pertes.
pertes, tout en prenant une part dans les bénéfices.
1598 (532).
IV. Décisions de 1» Les décisions de la société ne peuvent être prises
société.
que du consentement de tous les associés.
Si, aux termes du contrat, c'est la majorité qui pro-
nonce, cette majorité se compte d'après le nombre des
personnes.
1599 (533).
V. Administration. Tous les associés ont le droit d'administrer, à moins
1. Droit d'admi-
nistrer. que le contrat ou une décision de la société ne l'ait con-
féré exclusivement soit à un ou plusieurs d'entre eux,
soit à des tiers.
223
1600 (534).
Lorsque le droit d'administrer appartient à tous les 2. Compétences
îles gérants.
associés ou à quelques-uns d'entre eux, chacun de ceux-
ci peut agir sans le concours des autres.
Chacun des autres associés administrateurs a néan-
moins le droit de s'opposer à l'opération avant qu'elle
soit consommée.
1601 (535).
Le consentement de tous les associés est nécessaire .4. Mesures ex-
traordinaires.
pour nommer un mandataire général, ou pour procéder
à des actes juridiques allant au delà de ce que com-
portent les opérations ordinaires de la société ; à moins
toutefois qu'il n'y ait péril en la demeure.
1602 (536). .
Aucun associé ne peut faire pour son compte per- VI. Responsabilité
des associés en-
sonnel des affaires qui paralyseraient ou compromet- tre eux.
i. Défense de
traient celles de la société. faire concur-
rence a la so-
ciété.
1603 (537).
Si l'un des associés a fait des dépenses ou assumé 2. Dépenses, ob-
ligations as-
des obligations pour les affaires de la société, les autres sumées, avan-
ces et travail.
associés en sont tenus envers lui ; ils répondent égale-
ment des pertes dérivant directement de sa gestion ou
des risques qui en étaient inséparables.
L'associé qui fait une avance de fonds à la société
peut en réclamer les intérêts, à compter du jour où il
l'a faite.
Il n'a droit à aucune indemnité pour son travail per-
sonnel.
1604 (538).
Chaque associé doit apporter aux affaires de la so- !!. Degré de dili-
gence requise.
224
1605 (539).
Vil. Révocation du Le pouvoir d'administrer conféré à l'un des associés
pouvoir (l'admi-
nistrer. par le contrat de société ne peut être révoqué ni res-
treint par les autres associés sans de justes motifs.
S'il y a de justes motifs, la révocation peut être
faite par chacun des autres associés, encore que le con-
trat de société en dispose autrement.
On doit notamment considérer comme un juste mo-
tif le fait que l'associé administrateur a gravement
manqué à ses devoirs ou qu'il est devenu incapable
de bien gérer.
1606 (540).
VIII. Rapports entre A moins que le présent titre ou le contrat de so-
les gérants et les
autres associés ciété n'en ordonne autrement, les rapports des associés
1. Gestion.
administrateurs avec les autres associés sont régis par
ies règles du mandat.
Lorsqu'un associé, sans posséder de pouvoirs à cet
äffet, agit pour le compte de la société, ou lorsqu'un
administrateur outrepasse ses pouvoirs, on- applique les
règles de la gestion d'affaires.
1607 (541).
2. Droit de se Tout associé, encore qu'il ne soit pas administra-
renseigner sur
les affaires de teur, a le droit de se renseigner personnellement sur la
1.1- société.
narche des affaires sociales, de consulter les livres et
225
1608 (542).
1609 (543).
L'associé qui traite avec un tiers pour le compte C. Rapports des asso-
ciés envers les
de la société, mais en son nom personnel, devient seul tiers.
1. Reurosontatiou.
créancier ou débiteur de ce tiers.
Lorsqu'un associé traite avec un tiers au nom de la
société ou de tous les associés, les autres associés ne
deviennent créanciers ou débiteurs de ce tiers que con-
formément aux règles relatives à la représentation.
Un associé est présumé avoir le droit d'obliger en-
vers les tiers la société ou tous ses coassociés, dès qu'il
est chargé d'administrer.
1610 (544).
La propriété qui a été acquise au nom de la so- II. Eft'ets de la re-
présentation.
ciété ou qui lui a été tranférée appartient en commun
aux associés.
Si des créances ont été acquises au nom de la so-
FeuMe fédérale suisse. Année LV1I. Vol. II. 15
226
1612 (546).
2. Dénonciation. Lorsqu'une société a été formée pour une durée
illimitée ou pour toute la vie de l'un des associés,.
227
1613 (547).
La dissolution peut être demandée, pour de justes • 3. Justes motifs.
motifs, avant le terme fixé par le contrat ou, si la so-
ciété a été formée pour une durée illimitée, sans aver-
tissement préalable.
1614.
Lorsque la société est dissoute pour une autre cause II. Continuation des
affaires après la
que la dénonciation du contrat, le droit d'un associé de dissolution.
gérer les affaires de la société ne subsiste pas moins en
sa faveur jusqu'au jour où il a connu la dissolution, ou
aurait dû la connaître en déployant l'attention com-
mandée par les circonstances.
Lorsqu'elle est dissoute par le décès d'un associé,
l'héritier de ce dernier portera sans délai le décès à la
connaissance des autres associés ; il continuera, d'après
les règles de la bonne foi, les affaires précédemment
gérées par le défunt, jusqu'à ce que les mesures néces-
saires aient été prises.
Les autres associés continueront de la même ma-
nière à gérer provisoirement les affaires de la société.
1615 (548).
Dans la liquidation à laquelle les associés doivent III. Liquidation,
l. Des apports.
procéder entre eux après la dissolution de la société,
228
1618 (551).
Titre cinquantième.
De la société en nom collectif.
1619 (552).
La société en nom collectif est celle que contrac- A. Définition et cons-
titution.
tent deux ou plusieurs personnes en vue de faire le com- I. Société commer-
ciale et non com-
merce, d'exploiter une fabrique ou d'exercer en la forme merciale.
commerciale une industrie quelconque, sous une raison
sociale et sans limiter leur responsabilité.
Les membres d'une société de cette espèce sont
tenus de la faire inscrire au registre du commerce
comme société en nom collectif.
Toute société peut devenir une société en nom col-
lectif, encore qu'elle ait un autre but que ceux indiqués,
à la condition de se faire inscrire comme telle au re-
gistre du commerce.
1620 (553).
L'inscription doit se faire dans le lieu où la société II. Inscription,
l. Lieu et objet.
a son siège, et mentionner :
1e le nom et la demeure de chaque associé ;
2° la raison sociale et le lieu où la société a son siège ;
3° l'époque à laquelle la société commence ;
4° lorsqu'il est convenu que l'un ou plusieurs des as-
sociés seulement représenteront la société, celui
ou ceux qui ont été désignés à cet effet et, s'il y
a lieu, la circonstance que ce droit ne peut être
exercé que collectivement.
1621 (554).
Les -demandes d'inscription (1620) ou leurs modi- 2. Formes & ob-
server.
fications ultérieures doivent être signées par tous les
230
1622 (555).
B. Eapports des asso-
ciés entre eux.
Les rapports des associés entre eux sont déterminés
I. Liberté au con-
trat et renvoi
en première ligne par le contrat de société.
aux règles du la A défaut de stipulations à cet égard, il y a lieu
société simple.
d'appliquer les règles concernant les sociétés simples
(1592 à 1608), sauf les modifications qui résultent des
articles suivants.
1623 (556).
II. Inventaire et bi-
lan.
A la fin de chaque exercice annuel, il doit être
dressé un inventaire et un bilan de l'avoir social, sur la
base desquels sont calculés les bénéfices ou les pertes de
l'année, ainsi que la part y afférente de chaque associé.
On bonifie à chaque associé, sur les bénéfices, en
tant qu'ils y suffisent, le quatre pour cent de son apport
en capital ; l'excédent est réparti par tête.
Lorsqu'il s'agit de déterminer les bénéfices ou les
pertes, les honoraires prévus dans le contrat pour le
travail des associés sont considérés comme une dette de
la société.
1624 (557).
lu. Droit aux béné- Chaque associé a le droit de retirer de la caisse so-
fices et honorai-
res. ciale sa part dans les bénéfices et ses honoraires de
l'année écoulée.
231
1625 (557).
Si des pertes antérieures ont diminué l'apport de IV. Keconstitutiou de
r l'apport diminué
l'un des associés, celui-ci ne peut retirer sa part de bé- par des pertes.
néfices avant que son apport ne soit reconstitué.
Sauf ce cas, aucun associé n'est tenu de compléter
son apport réduit par des pertes, ni de l'élever à un
chiffre supérieur à celui qui est prévu par le contrat..
1626 (558).
Un associé ne peut, sans le consentement des autres, V. Prohibition de
faire concur-
faire, pour son compte ou pour le compte d'un tiers, rence.
des affaires de même nature que celles de la société,
ni s'intéresser comme associé en nom collectif ou com-
manditaire dans une entreprise analogue.
1627 (559).
La société en nom collectif peut, sous sa raison C. Kapports de la so-
ciété envers les
sociale, devenir créancière et débitrice, ester en juge- tiers.
I. Capacité d'ac-
ment et acquérir des droits de propriété ainsi que quérir, de s'ob-
liger et d'ester
d'autres droits réels, même sur des immeubles. en jugement.
1628 (560).
Si le registre du commerce ne renferme aucune II. Keiirésentiition.
l. Droit de
mention contraire relativement aux pouvoirs des asso- l'exercer.
ciés, les tiers sont fondés à admettre que chaque asso-
cié a le droit de représenter la société.
1629 (561).
Chaque associé autorisé à représenter la société a S. Etendue et
restrictions.
le droit de faire au nom de celle-ci tous les actes juri-
232
1631 (563).
I. Opérations La société devient créancière ou débitrice par l'effet
faites pour la
société. des actes accomplis en son nom par un associé autorisé-
à la représenter.
Il importe peu que ces actes aient été faits expres-
sément au nom de la société ou que l'intention d'agir
pour elle ressorte seulement des circonstances.
1632 (564).
III. Responsabilité Les associés sont tenus, solidairement et sur tous
<1« la société et
de ses membres. leurs biens, des engagements de la société.
1. En général.
Toute clause contraire est nulle et de nul effet à
l'égard des tiers
On ne peut néanmoins rechercher un associé per-
sonnellement, à raison d'une dette sociale, que lorsque la
société a été dissoute ou qu'elle a été l'objet de poursuites
infructueuses.
233
1633 (565).
Celui qui entre comme associé dans une société en 2. Nouveaux as-
sociés.
nom collectif déjà existante, est tenu solidairement même
des dettes antérieures à son entrée, que la raison sociale
ait ou non subi une modification.
Toute clause contraire est nulle et de nul effet à l'é-
gard des tiers.
1634 (566).
En cas de faillite de la société en nom collectif, . Faillite île la
société.
les créanciers de la société sont payés sur ses biens «.Exclusion
des créan-
à l'exclusion des créanciers personnels des associés. ciers per-
sonnels-
1635 (567).
Les associés en nom collectif ne sont pas admis à />."Exclusion
des associés.
concourir dans la faillite de la société pour le montant
de leurs apports, mais ils peuvent faire valoir comme
tous autres créanciers les créances qu'ils ont contre la
société à quelque autre titre que ce soit.
1636 (568).
Lorsque les biens de la société sont insuffisants t. Faillite des
associés.
pour désintéresser complètement ses créanciers, ceux-ci
ont le droit de poursuivre le paiement du solde de leurs
créances sur les biens personnels de chacun des asso-
ciés, en concurrence avec les créanciers particuliers de
ces derniers.
1637 (569, 570).
Les créanciers personnels d'un associé n'ont, pour 5. Droitsdescré-
anciers per-
se faire payer ou pour obtenir des sûretés, aucune ac- sonnels d'un
associé.
tion sur les biens, créances ou droits compris dans l'actif
social.
234
1638 (571).
6/Compensation. Le débiteur de la société ne peut opposer la com-
pensation de ce que lui doit l'un des associés person-
nellement.
De même, l'un des associés ne peut opposer la
compensation de ce que son créancier doit à la société.
Toutefois, un créancier de la société qui est en
même temps débiteur de l'un des associés peut opposer
la compensation à ce dernier s'il avait le droit de le
poursuivre directement (1632, al. 2).
1639 (572).
D. Dissolution et sor- La société en nom collectif est dissoute par sa
tie.
I. Causes de flisso-
lution.
faillite.
On applique d'ailleurs à la dissolution d'une société
en nom collectif les règles établies pour la société simple
(1611 à 1618), en tant qu'elles ne sont pas modifiées par
les dispositions du présent titre.
1640 (573).
II. Jusqu'à la liqui- La faillite de la société en nom collectif peut être
dation.
déclarée même après la dissolution, tant que le partage
n'est pas terminé.
La faillite de la société n'entraîne pas de plein
droit la faillite personnelle des associés.
De même, la faillite de l'un des associés n'entraîne
pas de plein droit celle de la société.
1641 (574).
III, Dissolution pro- Lorsqu'un associé est tombé en faillite, sa masse
voquée par la
masse d'un asso- peut, après un avertissement donné au moins six mois
cié.
235
1643 (576).
Lorsque les motifs pour lesquels la dissolution peut V. Exclusion d'un
associé.
être demandée (1613) se rapportent essentiellement à la 1. Conditions.
personne de l'un des associés, l'exclusion de cet as-
socié peut être prononcée sur la requête de tous les
autres.
1644 (577).
Si un associé est déclaré en faillite, les autres as- 2. En cas de fail-
lite d'un asso-
sociés peuvent l'exclure et lui rembourser en espèces cié.
sa part dans l'avoir social.
1648 (580).
-'. Désignation En cas de liquidation, les associés gérants continuent,
des liquida-
teurs. sauf empêchement personnel, à représenter la société dis-
soute en qualité de liquidateurs.
Chaque associé a néanmoins le droit de demander
la nomination d'autres liquidateurs, qui, en cas de con-
testation, sont désignés par le juge.
La nomination des liquidateurs doit être inscrite
au registre du commerce, si elle a pour effet de mo-
difier la représentation de la société.
237
1649 (581).
Les héritiers d'un associé doivent se faire représenter ». Kepre'seiita-
tion dos héri-
dans la liquidation par un mandataire commun. tiers d'un as-
socié.
1650 (5g2).
Les liquidateurs ont pour mission de terminer les 4. Etendue dea
pouvou'S des
affaires courantes, d'exécuter les engagements et de liquidateurs.
faire rentrer les créances de la société dissoute, ainsi
que de réaliser l'actif social.
Ils représentent la société, peuvent plaider, transi-
ger, compromettre pour elle et même entreprendre de
nouvelles opérations en vue d'en terminer d'anciennes
encore pendantes.
Les ventes d'immeubles doivent, sauf le consente-
ment unanime des associés, être faites aux enchères
publiques.
1651 (583).
Les capitaux sans emploi pendant la liquidation sont 6. Emploi des ca-
pitaux.
distribués provisoirement entre les associés.
Les liquidateurs retiennent les sommes nécessaires
pour payer les dettes sociales non encore exigibles et
pour rembourser à chaque associé les créances qu'il peut
faire valoir dans la liquidation.
1652.
Les liquidateurs dressent un bilan au début et à ü. Partage.
la fin de.la liquidation.
Toutes dettes payées, l'excédent actif est réparti
entre les associés proportionnellement au capital de leurs
apports constatés par le bilan final.
Si ce règlement donne lieu à des contestations, le
juge prononce.
238
1653.
7. Radiation de Une fois la liquidation terminée, les liquidateurs pro-
l'inscription ;
conservation tent à la connaissance du préposé au registre du com-
des livres et
pièces justifi- merce le fait que la raison sociale est éteinte.
catives.
Les livres de la société dissoute et les pièces justi-
ficatives sont conservés dans un lieu désigné par les
associés ou par le juge.
Les associés et leurs héritiers ont le droit de prendre
connaissance de ces documents.
1654 (585).
II. Prescription des
HCtionscontreles
Les actions contre un associé, à raison de dettes
associés.
l.Otyetetdnrée.
sociales, se prescrivent par cinq ans à compter soit
de la dissolution de la société, soit de la retraite
ou de l'exclusion de cet associé ; sauf néanmoins si la
créance, par sa nature, était soumise à une prescription
plus courte.
La prescription de cinq ans n'est pas applicable aux
actions des associés les uns contre les autres.
1655 (586).
2. Début de la La prescription commence à courir du jour où la
prescription.
dissolution de la société, la retraite ou l'exclusion d'un
associé a été inscrite au registre du commerce.
Si la créance n'est devenue exigible que postérieu-
rement à cette inscription, la prescription court dès
l'époque de l'exigibilité.
1656 (587).
3. Exclusion de
la prescrip- S'il reste encore des biens de la société non par-
tion. tagés, la prescription de cinq ans n'est point opposable
au créancier qui n'exerce ses droits que sur ces biens.
289
1657 (588).
Ea prescription au profit de l'associé qui s'est 4. Interruption.
retiré 'jde la société ou qui en a été exclu, n'est point
interrompue par [des actes juridiques faits contre la
société qui a continué d'exister ou contre un autre as-
socié.
1658 (589).
Avant l'expiration du délai de prescription, l'associé S. Libération an-
ticipée.
sortant ou exclu n'est libéré de la responsabilité qui lui
incombe pour les dettes sociales, que par la renonciation
expresse ou présumée des créanciers.
Titre cinquante-et-unième.
De la société en commandite.
1659 (590).
Ea société en commandite est celle que contractent A. Définition et cons-
titution.
deux ou plusieurs personnes qui s'unissent sous une 1. Société commer-
ciale et non com-
même raison sociale en vue de faire le commerce, d'ex- merciale.
ploiter une fabrique ou d'exercer en la forme commer-
ciale une industrie, lorsque l'une d'elles au moins est
indéfiniment responsable tandis que les autres, les com-
manditaires, n'entendent être responsables que jusqu'à
concurrence d'un apport déterminé (commandite).
Les membres d'une société de cette espèce sont tenus
de la faire inscrire au registre du commerce comme so-
ciété en commandite.
240
1660 (591).
II. Inscription au L'inscription doit se faire dans le lieu où la société
registre du com-
merce, a son siège et indiquer :
i. Lien et objet.
1° le nom et la demeure de chaque associé indéfini-
ment responsable :
2° le nom et là demeure de chaque associé comman-
ditaire et le montant de son apport ;
3° la raison sociale et le lieu où la société a son siège ;
4° l'époque à laquelle la société commence.
1661 (592).
2. Formes. Les demandes d'inscription (1660) ou leurs modifica-
tions ultérieures doivent être ou bien signées person-
nellement par tous les associés, même simples comman-
ditaires, en présence du fonctionnaire préposé au registre,
ou lui être remises dûment légalisées.
Elles seront intégralement transcrites au registre.
Les associés indéfiniment responsables, qui sont
chargés de représenter la société, apposent personnelle-
ment la signature sociale et leur propre signature en
présence du fonctionnaire préposé au registre, ou les
lui remettent dûment légalisées.
1662 (593).
III. Plusieurs asso-
ciés en nom.
Lorsqu'il y a plusieurs associés indéfiniment respon-
sables, la société est en même temps à leur égard so-
ciété en nom collectif.
241
1663 (594).
Les rapports des associés entre eux sont détermi- B. Rapporta des awo-
ciés entre eni.
nés en première ligne par le contrat de société. I. Liberté du coa-
tr»t.
A défaut de stipulations sur ce point, il y a lieu
d'appliquer les règles concernant les sociétés en nom
collectif (1592 à 1608 et 1623 à 1626), sauf les modifi-
cations résultant des articles suivants.
1664 (595).
Ea société est gérée par l'associé ou les associés II. Gestio».
indéfiniment responsables.
Le commanditaire n'a ni le droit ni l'obligation de
gérer les affaires de la société.
Il ne peut pas non plus s'opposer aux actes de la
gérance.
1665 (596).
Le commanditaire n'est passible des pertes que III. Bénéfices et per-
tes.
jusqu'à concurrence de l'apport qu'il a déjà fait ou qu'il
est encore tenu de faire.
La part des bénéfices revenant à un commandi-
taire ne s'ajoute au capital de sa commandite que si
le montant de l'apport stipulé n'est pas atteint.
Au surplus, sa quote-part dans les bénéfices ou les
pertes est fixée par le juge à défaut de conventions
particulières sur ce point.
1666 (597).
La société en commandite peut, sous sa raison so- C. Kapports de la so-
cic'te envers les
ciale, devenir créancière et débitrice, ester en jugement, tiers.
I. Droit d'acqué-
et acquérir des droits de propriété et d'autres droits rir, de s'obliger
et d'ester en ju-
réels, même sur des immeubles. gement.
Feuille fédérale suisse. Année LVII. Vol. IL 16
242
1667 (598).
11. Représentation. La société en commandite est représentée par les
associés indéfiniment responsables.
L'étendue de leurs pouvoirs se règle d'après les
dispositions relatives aux sociétés en nom collectif.
1668 (598).
3Ii. Responsabilité Le commanditaire qui fait des affaires pour la so-
1. Da commandi-
taire à raison ciété, sans déclarer expressément qu'il n'agit qu'en qua-
de ses opéra-
tions faites lité de fondé de procuration ou de mandataire, est tenu
pour la so-
ciété. des engagements qui résultent de ces affaires comme s'il
était un associé indéfiniment responsable.
1669 (599).
2. Cas d'une ins- Lorsque la société en commandite a été formée.sans
eription inex-
acte. inscription au registre du commerce, chaque comman-
ditaire est tenu envers les tiers, comme un associé in-
définiment responsable, des obligations que la société a
contractées antérieurement à l'inscription, à moins qu'il
ne prouve que ces tiers avaient connaissance de sa qua-
lité de simple commanditaire.
1670 (600).
3. Cas an nom du Le commanditaire dont le nom figure dans la rai-
commandita-
re figurant son sociale est responsable envers les créanciers de la
dans la raison
sociale. société comme un associé en nom collectif.
1671 (602).
•!, IM comman- Le commanditaire est obligé envers les tiers jus-
dite.
a.Etendue de
la responsa-
qu'à concurrence de la somme inscrite au registre du
bilité. commerce.
Il est obligé au delà s'il a déclaré à des tiers, par
circulaire ou autrement, une commandite plus élevée.
243
1672 (608).
Les créanciers de la société n'ont, tant qu'elle sub- b, Droits des
créanciers
siste, aucune action directe contre le commanditaire. sociaux.
Quand la société finit autrement que par la faillite,
ils n'ont une action directe contre le commanditaire que
pour le montant de la commandite qui n'a pas été versé
ou qui a été retiré.
Si la société tombe en faillite, ses créanciers peu-
vent seulement demander la remise à la masse du mon-
tant de la commandite non versé ou retiré.
1673 (604).
Si, par une convention avec les associés indéfini- c. Responsabi-
lité restrein-
ment responsables ou par des prélèvements anticipés sur te.
l'actif social, le commanditaire a diminué le montant de
la commandite qu'il a inscrit ou déclaré d'une autre
manière, cette réduction n'est opposable aux tiers que
lorsqu'elle a été inscrite au registre du commerce et
dûment publiée (1722).
Les obligations contractées par la société avant cette
publication demeurent garanties par le montant intégral
de la commandite originaire.
1674 (601).
1675 (605).
D ne peut être payé d'intérêts an commanditaire, IV. Droit de préle-
ver des intérêts
même lorsqu'ils auraient été prévus par une convention et des.bénéflces.
244
1676 (606).
V. Entrée dans une Celui qui entre comme commanditaire dans une so-
société déjà
existante. ciété en nom collectif ou en commandite déjà existante,
est tenu jusqu'à concurrence de sa commandite des obli-
gations antérieurement contractées, que la raison sodalo
ait ou non subi une modification.
Toute clause contraire est nulle et de nul effet à
l'égard des tiers.
1677 (607).
1678 (608).
1679 (609).
1680 (610).
1681 (611).
Titre cinquante-deuxième.
Des papiers-valeurs.
Chapitre premier.
Dispositions générales.
1682.
A. Définition. Les papiers-valeurs, dans le sens de la présente loi,
sont tous les titres auxquels le droit qu'ils constatent est
si intimement lié qu'on ne peut, indépendamment du
titre, ni l'exercer contre le débiteur, ni le transférer.
1683.
B. Obligations déri- Le débiteur d'un papier-valeur n'est tenu de payar
vant des papiers-
valeurs. que sur présentation et contre remise du titre.
Lorsque le créancier accepte un paiement intégral
avant l'échéance, le débiteur peut exiger la remise du
titre non acquitté.
Les dispositions spéciales sur le gage immobi-
lier s'appliquent aux paiements opérés 'par le débi-
teur d'une cédule hypothécaire ou d'une lettre de rente
(847 et suiv.).
Chapitre EL
1684.
A. Définition et trans- Les papiers-valeurs sont des titres nominatifs lors-
fert.
qu'étant au nom d'une personne déterminée ils ne sont
ni créés à ordre, ni désignés comme titres b ordre par
la loi.
247
1686.
Lorsque le débiteur s'est réservé dans le titre le 11. Réservé faite de
pouvoir s'acquit-
droit de pouvoir valablement s'acquitter entre les mains ter envers le dé-
tenteur du titre.
de tout détenteur, il se libère en payant de bonne foi
ce dernier, même s'il n'en a pas exigé la preuve de sa
légitimation comme créancier.
Il n'est pas obligé néanmoins de reconnaître, à dé^
faut de cette preuve, tout détenteur du titre pour son
créancier.
Un papier-valeur de cette nature est d'ailleurs régi
par les dispositions applicables aux titres nominatifs.
1687.
Un titre an porteur ne peut être transformé en titre III. Transformation
nominatif que si le débiteur le permet et si son assen- d'un titre au por-
teur en titre no-
timent est constaté dans le titre. minatif.
248
Chapitre III.
Des titres à ordre.
1689.
A. lu général.
Un papier-valeur est un titre à ordre lorsqu'il est créé
à ordre ou désigné comme tel par la loi.
La lettre de change est un titre à ordre, même si
elle n'est pas expressément créée à ordre.
Elle est régie par les dispositions relatives au droit
de change.
1690.
B. Exceptions du dë- Le débiteur d'un titre à ordre ne peut faire valoir
toitenr.
que les exceptions dérivant du titre même ou de son con-
tenu, et les exceptions personnelles qu'il a directement
contre le demandeur.
1691 (838, 840).
C. Titres analogues
Les billets à ordre qui, sans porter dans leur texte
aux effets de chan- les mots « de change », sont néanmoins expressément
I. Promesses de créés à ordre et répondent d'ailleurs aux conditions
paiement.
exigées par la loi pour le billet de change, sont, d'une
manière générale, assimilés à ce dernier.
Ne leur sont pas applicables les règles concernant
le recours pour obtenir des sûretés, l'acceptation et le
paiement par intervention, ni les dispositions relatives
249
1693 (841).
Les assignations à ordre ne sont pas présentées à !. Présentation Ji
l'acceptation.
l'acceptation.
Si elles sont néanmoins présentées, l'assigné n'est
pas tenu de déclarer qu'il les accepte ou les refuse, et,
faute d'acceptation ou de déclaration de sa part, le
porteur n'est pas autorisé à faire dresser protêt ou à
exercer un recours.
1694 (841).
Lorsqu'une assignation à ordre à été acceptée vo- S.Encasd'aocep-
tatlon.
lontairement, l'accepteur est obligé comme s'il s'agissait
d'une lettre de change acceptée.
Toutefois, ni le premier porteur, ni aucun des en-
dosseurs ne peuvent exercer à raison de la solvabilité
insuffisante de l'accepteur les droits qui dérivent de
l'acceptation en matière de change.
1695 (842).
Les règles du droit de change concernant les excep- 4. Exclusion de
la rigueur dn
tions soulevées par le débiteur au cours de l'exécution for- droit de chan-
ge.
cée, de même que les dispositions relatives à la pour-
250
1696 (843).
1697 (844).
1698 (845).
Chapitre IV.
Des titres au porteur.
1699 (846).
Un papier-valeur est un titre au porteur, lorsqu'il A. Désignation d«
crélnciur.
résulte de son texte que tout détenteur aura le droit
d'en réclamer le paiement.
Toutefois, le débiteur ne peut, même alors, valable-
ment se libérer entre les mains du porteur si une dé-
fense de payer lui a été faite par les autorités judici-
aires ou de police, ou s'il sait d'ailleurs que le porteur
n'est pas le légitime créancier.
1703 (852).
9. Mode de pu-
blicité.
La sommation de produire le titre doit être publiée
trois fois dans la Feuille officielle du commerce.
Le juge peut, en outre, prescrire telles autres me-
sures de publicité qu'il croirait utiles.
1704 (853).
4. Production du
titre.
Si, par suite de cette publication, le titre perdu
est produit, un délai convenable est fixé au deman-
deur pour en vérifier l'identité et l'authenticité et pren-
dre telles conclusions qui lui paraîtraient nécessaires,
spécialement pour obtenir des mesures provisionnelles
en vue d'un procès en revendication ou d'une poursuite
pénale.
253
1706 (857).
Lorsque les titres perdus sont des coupons isolés, II. Coupona.
le juge du domicile du débiteur peut, à la requête de
la personne qui rend vraisemblable le fait qu'elle a pos-
sédé et perdu les coupons, ordonner que la somme à
payer sera consignée en justice soit immédiatement,
soit à l'échéance, suivant qu'elle est échue ou non.
Si aucun ayant droit ne s'est présenté dans l'inter-
valle pour réclamer le paiement, le montant du titre
est délivré au demandeur, sur l'ordre du juge, après
l'expiration d'un délai de trois ans à compter de
l'échéance.
354
1707 (858).
in. Billets de ban- Lorsqu'il s'agit de billets de banque ou d'autres
que, bons de
cuisse, etc. titres au porteur analogues, émis en grande quantité,
payables à vue et représentant par eux-mêmes une va-
leur déterminée (bons de caisses de l'Etat, des com-
munes, etc.), il n'y a pas lieu d'en faire prononcer l'an-
nulation.
1708.
B. Reserve concer- Les titres au porteur garantis par gage immobilier
nant les cédules
hypothécaires et sont régis par les dispositions concernant les cédules hy-
les lettres de rente.
pothécaires et les lettres de rente (829 et suiv., 883 et
suiv., 840 et suiv., 862 et suiv.).
Chapitre V.
Du chèque.
1709.
A. Le contrat de obè- Ee contrat de chèque est une convention par la-
que.
quelle le débiteur s'oblige à payer, moyennant qu'une
provision lui soit fournie et sans acceptation spéciale,
les assignations que le créancier émet sur lui sous forme
de chèques.
Le créancier est tenu d'observer la plus grande vi-
gilance dans l'exercice de ses droits, notamment en ce
qui concerne la garde des formulaires de chèques à lui
délivrés.
1710 (830).
B. Forme du chèque. Le chèque doit contenir les énonciations essentielles
qui suivent :
1° la qualification de « chèque » ;
2° l'indication, en toutes lettres, de la somme à payer
265
1713 (833).
Le chèque est payahle à présentation, encore qu'il E. Echéance.
indique une autre échéance ou n'en indique aucune.
256
1714 (834).
F. Acceptation exclue. H n'y a lieu, pour les chèques, ni de les présenter
à l'acceptation ni de les accepter.
1716.
H. Faillite du tireur. Le chèque n'est pas révoqué par suite de la faillite
du tireur.
1717 (836).
1. Application dn droit Les dispositions sur la lettre de change sont aussi
de change.
applicables aux chèques, en tant qu'elles ne sont pas
contraires à celles du présent titre.
TROISIÈME PARTIE.
Titre cinquante-troisième.
Du registre du commerce.
1718 (859).
Il est tenu dans chaque canton un registre du com- A. But et organisa-
tion du registre du
merce, dans lequel doivent être faites les inscriptions commerce.
I. Jfin général.
prescrites par la législation fédérale.
La législation cantonale désigne les autorités char-
gées de la tenue et de la surveillance du registre du
commerce.
Chaque canton est libre d'instituer des registres
particuliers pour chaque district et d'en confier à des
fonctionnaires spéciaux la tenue et la surveillance.
Feuille fédérale suisse. Année LV1I. Vol. IL 17
258
1719.
II. Ordonnances du Le Conseil fédéral édicté les règles concernant l'or-
Conseil fédéral.
ganisation, la tenue et le contrôle des registres du com-
merce, la procédure à suivre en matière d'inscriptions,,
les émoluments à payer, les voies de recours, ainsi que
l'organisation de la Feuille officielle du commerce.
1720 (860).
B. Suites (lu défaut Celui qui a omis de faire une inscription à laquelle
d'inscription.
il était tenu, est responsable de tout dommage pouvant,
résulter de cette omission.
1721 (861).
C. Modifications à Ins-
crire.
Toute modification se rapportant aux faits dont la
loi ordonne l'inscription au registre du commerce est
également sujette à inscription.
Si cette inscription supplémentaire a été faite, les
tiers auxquels elle est opposable (1723j ne peuvent se
prévaloir de ce qu'ils auraient ignoré la modification
survenue.
Si l'inscription a été omise, celui que la modi-
fication concerne ne peut l'opposer à un tiers que s'il
prouve que ce tiers en a eu connaissance d'autre part.
1722 (862).
II. Publication des
inscriptions.
Le registre du commerce est public.
Les inscriptions, doivent être publiées intégralement
et sans retard par la Feuille officielle du commerce, en
tant que la loi ou les règlements ne prévoient pas une
publication partielle ou par extrait.
L'autorité préposée au registre est chargée d'office
259
1723 (863).
Les inscriptions au registre du commerce ne sont E. Momentàpartir du-
quel les inscrip-
opposables aux tiers qu'à partir du moment où ils ont tions sont opposa-
bles aux tiers.
pu en avoir connaissance par la publication officielle qui
en à été faite.
Toutefois, il n'est pas dérogé par le présent article
aux dispositions spéciales en vertu desquelles la simple
inscription au registre produit immédiatement des effets
à l'égard des tiers.
1724 (864).
Lorsque, d'après la loi, les intéressés sont tenus de F. Intervention d'of-
fice.
faire procéder eux-mêmes à l'inscription, le fonctionnaire
préposé au registre doit prononcer d'office contre les
contrevenants une amende de 10 à 500 francs.
Si une personne ou une société tenue de se faire
inscrire au registre du commerce ne remplit pas cette
formalité, le préposé au registre doit l'inscrire d'office,
ou sur réquisition.
Titre cinquante-quatrième.
Des raisons de commerce.
1725 (865).
Toute personne capable de s'obliger par contrat a A Droit et obligation
d'inscrire une rai-
le droit de se faire inscrire dans le registre du com- son de commerce.
I. Droit àTinscrip-
merce de son domicile. tion.
Celui qui, sous une raison spéciale, exerce un com-
merce, une profession ou une industrie a le droit de
260
1727 (866).
B. Radiation. Lorsque la maison au nom de laquelle l'inscription
a été faite cesse d'exister, la radiation de l'inscription
doit être requise par son ancien chef ou, en cas de
décès, par ses héritiers.
Lorsqu'elle est cédée à un tiers, c'est également à
son ancien chef, ou à ses héritiers, qu'il appartient d'en
requérir la radiation.
1728 (867).
C. Forrnation des rai-
sons de commerce
Celui quî est seul à la tête d'une maison, sans avoir
et autres.
I. Raisons indivi-
ni associé en nom collectif, ni commanditaire, ne peut
duelles. prendre pour raison que son nom de famille avec ou
sans prénoms.
Il ne peut y ajouter aucune mention faisant présu-
mer l'existence d'une société.
261
1729 (868).
Lorsqu'une raison est inscrite au registre du com- II. Défense de pren-
dre une raison
merce, un autre chef de maison ne peut en user dans inscrite.
la même localité, encore qu'il porte personnellement le
nom de famille qui constitue cette raison.
Il est tenu, en pareil cas, de faire à son nom une
adjonction qui le distingue nettement de la raison déjà
inscrite.
1730 (869).
La raison d'une société en nom collectif doit ren- III. Raisons des so-
ciétés.
fermer les noms de tous les associés ou tout au moins 1. Société en nom
collectif.
le nom de l'un d'eux avec une adjonction indiquant l'exis-
tence d'une société.
1738 (872).
4. Modification Lorsqu'un associé dont le nom figure dans la raison
en cas de chan-
gement de d'une société en nom collectif ou en commandite cesse
nom.
de faire partie de la société, son nom ne peut être
maintenu dans la raison sociale, même avec son consen-
tement ou celui de ses héritiers.
1734 (873).
». Société par ac- Les sociétés anonymes, les sociétés en commandite
tions et asso-
ciations. par actions et les associations sont libres de choisir
leur raison sociale comme elles l'entendent, à charge
d'y ajouter, en toutes lettres, les dénominations de « so-
ciété anonyme », « société en commandite par actions »
ou « association ». ^
Elles doivent se distinguer de toute autre raison
de commerce déjà inscrite.
1735 (874).
IV. Reprise d'un éta- Celui qui acquiert ou reprend un établissement déjà
blissement déjà
existant. existant est soumis aux dispositions régissant la forma-
tion et le maintien d'une raison de commerce (1728 à
à 1734).
Il peut toutefois indiquer dans sa raison à qui il
succède, s'il y est autorisé expressément ou tacitement
par son auteur ou par les héritiers de celui-ci.
1736 (875).
V. Contrôle des au- Les autorités préposées au registre doivent exiger
torités préposées d'office que les intéressés se conforment aux dispositions
au registre.
du présent titre sur l'inscription, la radiation ou le chan-
gement des raisons de commerce.
263
1737 (876).
Dès que la raison d'un particulier ou d'une société VI. Protection dos
raisons de com-
a été inscrite au registre du commerce et publiée dans merce .
la Feuille officielle du commerce conformément aux pres-
criptions du présent titre, nulle autre personne n'a le
droit de s'en servir.
Celui au préjudice duquel un tiers se servirait in-
dûment de cette raison peut lui en faire interdire l'u-
sage et, en cas de faute, l'actionner .en dommages-in-
térêts.
Titre cinquante-cinquième.
Des livres de comptabilité.
1738 (877).
Le titulaire d'une raison inscrite au registre du com- A. Obligation de te-
nir des Jivres de
merce est obligé d'avoir des livres de comptabilité régulière- comptabilité.
ment tenus, indiquant sa situation de fortune, ainsi que
ses dettes et créances qui se rattachent à ses affaires
professionnelles.
Celui qui contrevient à cette obligation est passible
d'une amende qui peut s'élever jusqu'à cinq cents francs.
Toutes poursuites pénales demeurent réservées.
1739 (878).
Les personnes astreintes à tenir des livres doivent B. Obligation de les
les conserver pendant dix ans, à partir de la dernière conserver.
inscription qu'elles y ont faite.
Les lettres et télégrammes d'affaires reçus doivent
également être conservés pendant le même laps de
temps, à partir du jour de leur arrivée ; cette disposition
s'applique aussi aux copies de lettres.
264
1740 (879).
C. Obligation de les En cas de contestations relatives à l'exploitation
produire enjustice.
d'un commerce ou d'une industrie, les personnes astrein-
tes à tenir des livres peuvent être obligées de les pro-
duire, ainsi que les lettres ou télégrammes d'affaires,
qu'elles ont reçus, et leurs copies de lettres.
Titre final.
De la promulgation et de l'application du
Gode civil suisse.
CHAPITRE 1er
De l'application du droit national et du droit étranger.
1741.
Les Suisses à l'étranger et les étrangers en Suisse A.Principes génërmix.
I. Truites et loie.
sont régis par la législation que les traités internatio-
naux leur déclarent applicable.
A défaut de traités, ils sont régis par les disposi-
tions suivantes.
Les personnes dont la nationalité ne pourra être
établie seront assimilées aux ressortissants du pays-de
leur dernier domicile.
1742.
Les juges suisses appliquent d'office, en tant qu'ils II. Droit étranger.
le connaissent, le droit étranger aux causes par lui
régies.
S'ils ne le connaissent pas, ils pourront exiger que
l'existence et la teneur des lois étrangères soient éta-
blies par celle des parties qui s'en prévaut.
266
1744.
B. Drei t des personnes,
de famille et de suc-
Les Suisses, même domiciliés à l'étranger, sont
cession. soumis à leur loi nationale dans les matières qui con-
I. Règle générale.
1. Concernant les
Suisses à J'é-
cernent le droit des personnes, de famille et de suc-
tranger. cession.
Ils sont toutefois régis, même en Suisse, par la loi
de leur domicile lorsque le droit étranger leur déclare
cette loi applicable.
Ils demeurent soumis à leur droit national en ce qui
concerne leurs immeubles situés en Suisse, même s'ils
sont régis à d'autres égards par le droit étranger.
1745.
S. Concernant les Le droit suisse est applicable aux étrangers, dans
étrangers en
Suisse. les matières qui concernent le droit des personnes, de
famille et de succession, lorsqu'ils sont nés en Suisse et
qu'ils y ont leur domicile.
Les autres étrangers sont soumis au droit que leur
législation nationale leur déclare applicable.
II. Jouissance et exer- 1746.
cice des droits ci-
vils.
1. Exercice des Les étrangers qui ne possèdent pas l'exercice des
droits civils par
les étrangers en droits civils et contractent des engagements en Suisse, ne
Suisse.
267
1747.
Un étranger peut être déclaré absent, en confor- 2. Déclaration d'ab-
sence.
mité de la loi suisse, pour les droits subordonnés à son
décès, lorsque ces droits sont soumis à la loi suisse ou
se rapportent à des biens situés en Suisse.
Une femme étrangère, de nationalité suisse avant
son mariage, peut demander que son mari soit déclaré
absent à teneur de la loi suisse, lorsqu'elle était domi-
ciliée en Suisse à l'époque où il a disparu sans lais-
ser de ses nouvelles.
Dans ce cas, les effets de la déclaration d'absence au
point de vue du mariage sont régis par la loi suisse.
1748.
Les personnes morales qui ont leur siège à l'étran- 8. Personnalité civile
des personnes mo-
ger peuvent prétendre en Suisse à la personnalité civile rales étrangères en
Suisse.
dans la mesure où elle leur est conférée par la loi étran-
gère, mais elles n'y ont droit, en aucun cas, au delà
de ce qui est prévu par la loi suisse.
L'acquisition d'immeubles, par les personnes mora-
les étrangères de droit public, est subordonnée à l'au-
torisation du Conseil fédéral.
1749.
La validité d'un mariage célébré entre personnes III. Mariage.
l. Droit applicable.
dont l'une ou toutes deux sont étrangères, est régie
pour chacune d'elles par sa loi nationale.
268
.1750.
2. Publication de irm- Tout Suisse habitant l'étranger peut se marier en
r.iage pOHrnu Suisse
il l'étranger. Suisse.
Il requiert, à cet effet, les publications nécessaires
de l'officier de l'état civil de son canton d'origine.
1751.
3. Publication et célc-
tiration du mariage
L'étranger habitant la Suisse, qui veut s'y marier,
d'un étranger en
Unisse.
requiert les publications nécessaires de l'officier de
l'état civil de son domicile, après avoir reçu du gou-
vernement du canton où il est domicilié l'autorisation
de faire célébrer son mariage.
Cette autorisation ne peut être refusée, lorsque
l'Etat d'origine déclare qu'il reconnaîtra le mariage de
son ressortissant ainsi que tous les effets de ce ma-
riage; elle peut être accordée, d'ailleurs, même à dé-
faut de cette déclaration.
La célébration du mariage d'un étranger non domi-
cilié en Suisse peut avoir lieu en vertu d'une autorisa-
tion du gouvernement du canton où il doit y être pro-
cédé, s'il résulte d'une déclaration de l'Etat d'origine ou
s'il est établi d'une autre manière que le mariage, avec
tous ses effets, sera reconnu dans le pays d'origine.
1752.
4. Validitédemariages La validité d'un mariage célébré à l'étranger en
étrangers.
conformité des lois qui y sont en vigueur, est recon-
nue en Suisse.
Le mariage célébré à l'étranger ne pourra être
annulé en Suisse que si la nullité résulte aussi bien
de la loi étrangère, et de la loi nationale des conjoints,
que de la loi suisse elle-même.
269
1753.
Le conjoint suisse habitant l'étranger peut inten- [V. .Divorce.
1. Action d'un Suis-
ter une action en divorce devant le juge de son lieu se domicilié à
l'étranger.
d'origine.
Lorsque le divorce d'époux suisses habitant l'étran-
ger a été prononcé par le juge compétent aux termes
des lois de leur domicile, ce divorce est reconnu en
Suisse, même s'il n'est pas justifié à teneur de la lé-
gislation fédérale.
1754.
Un époux étranger, qui habite la Suisse, a le droit '2. Action d'un étran-
ger domicilié en
d'intenter son action en divorce devant le juge de son Suisse.
domicile, à la condition de prouver que, d'après les lois
ou la jurisprudence de son pays d'origine, la cause de
divorce invoquée est admise et la juridiction suisse re-
connue.
La cause de divorce qui date d'une époque où les
conjoints étaient régis par une loi différente de leur loi
actuelle, peut être invoquée seulement si elle est admise
comme telle par la législation sous l'empire de laquelle
cette cause s'est produite.
Le divorce d'époux étrangers est prononcé d'ail-
leurs selon la loi suisse lorsque ces conditions se trou-
vent accomplies.
1755.
Les actions et les jugements relatifs à des étran- 8. Divorce et sépara-
tion de corps.
gers en Suisse ou à des Suisses à l'étranger peuvent,
suivant la loi applicable, tendre au divorce ou à la sé-
paration de corps.
La loi qui régit le divorce s'applique également à
la séparation de corps comme à toute autre institution
équivalente du droit étranger.
270
1756.
Vt .Régime matrimo- Le régime matrimonial sous lequel vivaient les époux
nial.
l. Domicile trans- n'est point modifié par le fait qu'ils ont transféré leur
féré en Suisse.
domicile de l'étranger en Suisse ou qu'ils se sont fait
naturaliser suisses.
Un régime matrimonial étranger n'est toutefois op-
posable aux tiers que s'il a été inscrit au registre des
régimes matrimoniaux du domicile suisse.
Les conjoints qui vivent en , Suisse sous un ré-
gime matrimonial étranger demeurent néanmoins sou-
mis, aussi longtemps qu'ils habitent la Suisse, à la loi
de ce pays pour la conclusion d'un contrat de mariage
ainsi que pour leur séparation de biens légale ou judi-
ciaire.
1757.
2. Donneilo transféré Lorsque des époux quittent la Suisse et transfèrent
à l'étranger.
leur domicile!^ l'étranger, la question de savoir si leur
régime matrimonial antérieur subsiste se décide d'après
la loi du nouveau domicile.
1758.
VI. filiation légitime. La filiation légitime d'un enfant se détermine d'après
1. Naissance.
la législation à laquelle le père était soumis, au jour de
la naissance, pour le règlement de ses droits de famille
1759.
i'. Légitimation et La légitimation'"et l'adoption d'un enfant régi par
ridoptiou. le droit étranger ne peuvent avoir lieu que si elles ne
sont pas prohibées par la loi d'origine de l'enfant.
Elles ne peuvent être faites par des étrangers do-
miciliés en Suisse que si la loi d'origine de ceux-ci ne
prohibe pas ces actes.
271
1760.
Les effets de la filiation illégitime sont régis par la VU. Filiation illégi-
time.
loi à laquelle la mère, l'enfant et le père sont soumis 1. Droit applica-
ble.
pour le règlement de leurs droits de famille, si la même
loi leur est applicable.
1761.
Lersque ces personnes ne sont point régies par la 2. Prestations pécu-
niaires ; condition
même loi, les prestations pécuniaires en faveur de la de l'enfant.
mère et de l'enfant se déterminent d'après la législa-
tion applicable à ces derniers.
L'enfant ne suit la condition du père que si la loi
de l'un et de l'autre le permet.
En particulier, la paternité d'un étranger domicilié
en Suisse ne peut être déclarée avec ses conséquences
d'état civil que s'il est établi que ces conséquences sont
admises par la loi d'origine du père et de l'enfant.
1762.
Les Suisses domiciliés à l'étranger ne peuvent être VOI. Tutelle.
1. Du Suisse à
placés sous tutelle en Suisse que pour les causes pré- l'étranger.
vues par leur loi nationale et que si l'Etat étranger
reconnaît la tutelle du pays d'origine, ou qu'il existe
des biens situés en Suisse.
La mise sous tutelle a lieu, en pareil cas, dans la
commune d'origine.
272
1763.
2. De l'étranger en Des étrangers domiciliés en Suisse peuvent être mis
Suisse.
sous tutelle au lieu de leur domicile pour les causes pré-
vues par la loi suisse ou par leur loi nationale (1745).
Si l'autorité du lieu d'origine réclame la tutelle, il
est fait droit à sa demande, sous réserve de réciprocité
de la part de l'Etat étranger.
Dans ces circonstances, les autorités suisses n'en
prennent pas moins toutes les mesures provisoires qui
paraissent nécessaires.
1764.
ï. Curatelle. La curatelle est ordonnée, aussi bien envers les
étrangers domiciliés en Suisse qu'à l'égard des Suisses,
par l'autorité tutélaire du domicile.
1765.
IX. Successions.
1. Ouverture.
La succession d'un Suisse domicilié à l'étranger est
régie, même s'il y décède, par la loi suisse (1744) pour tous
ses biens, y compris les immeubles situés à l'étranger.
Lorsqu'un étranger domicilié en Suisse y décède et
qu'il est d'ailleurs soumis à la loi suisse (1745), sa suc-
cession s'ouvre au lieu de son domicile.
Si l'Etat d'origine du défunt n'admet pas que la
succession se soit ouverte en Suisse, elle ne s'ouvre pas
moins au lieu du domicile suisse pour tous les biens,
meubles et immeubles, qui ne se trouvent pas dans le
pays d'origine.
1766.
2. Capa.cité de dispo- La capacité de disposer pour cause de mort est ré-
ser pour cause de
mort et quotité dis- gie par les lois successorales auxquelles était soumis
ponible.
273
1767.
Un testament est valable dès que sa forme répond s. Formo des testa-
ments.
aux exigences des lois en vigueur :
lors de sa rédaction, soit au lieu où il a été fait,
soit au domicile ou dans le pays d'origine de son au-
teur, ou
lors du décès de ce dernier, à son domicile ou dans
son pays d'origine.
1768.
Les dispositions de la loi suisse concernant la pro- C. Droits réels.
priété et les autres droits réels s'appliquent, sous réserve
de prescriptions spéciales, à tous les biens situés en
Suisse.
Sont considérés, dans tous les cas, comme des biens
situés en Suisse, les meubles à regard desquels l'ayant
droit peut s'inscrire dans un registre tenu par une au-
torité suisse, ou ceux à l'égard desquels les tribunaux
suisses sont compétents pour prononcer sur les droits y
prétendus.
1769.
Lorsqu'il n'y a pas lieu d'admettre une intention con- 0. Droit des obliga-
tions.
traire des parties, les dispositions du Code civil concer-
nant les obligations régissent tous les contrats dont l'exé-
cution doit avoir lieu en Suisse.
Les créances dérivant d'actes illicites commis en
Suisse sont régies par la loi suisse.
Feuille fédérale suisse. Année LV1I. Vol. II. 18
274
1770.
E. Règles d'ordre pu- Les règles du Code civil suisse édictées dans
blie.
l'intérêt de l'ordre public et des bonnes mœurs sont
applicables, d'une manière absolue et exclusive, devant
les tribunaux suisses.
1771.
F. Porrne des actes. La loi applicable à l'objet de l'acte, l'est égale-
I. Formes prescri-
tes. ment pour décider si la validité de cet acte dépend de-
l'observation d'une forme déterminée.
1772.
II. Accomplisse- Les formes employées en pays étranger et satisfaisant
ment des formes
prescrites. aux exigences de la loi qui y est en vigueur, sont assi-
milées aux formes correspondantes du droit suisse.
Les formes de la loi étrangère ne peuvent être sub-
stituées à celles que le Code civil suisse a établies dans
un intérêt d'ordre public.
1773.
G. Droit de rétorsion. Le Conseil fédéral, autorisé à cet effet par l'Assem-
blée fédérale, peut décréter à l'encontre d'un Etat étran-
ger, de ses ressortissants ou de leurs ayants cause, l'ap-
plication de règles dérogeant du présent Code.
CHAPITRE II.
De l'application du droit ancien et du droit nouveau,
1774.
A. Principes géné- Les effets juridiques de faits antérieurs à la pro-
raux.
1. Non-rétroacti- mulgation du Code civil suisse continuent à être régis
vité des lois.
par les dispositions du droit fédéral ou cantonal sous
l'empire duquel ces faits se sont passés.
275
1775.
Les dispositions du Code civil suisse édictées dans II. Rétroactivité dans
l'intérêt de l'ordre
l'intérêt de l'ordre public et des bonnes mœurs sont public et des bon-
nes moeus
applicables, dès leur entrée en vigueur, à tous les faits
que la loi n'a pas exceptés de cette règle.
Sont virtuellement abrogées, en conséquence, les
prescriptions de l'ancien droit qui, dans l'esprit du droit
nouveau, sont contraires à l'ordre public ou aux bonnes
mœurs.
1776.
Les cas réglés par la loi indépendamment de la vo- II. Règles de droit
strict et droits non
lonté des parties sont régis par la loi nouvelle, après acquis.
la promulgation du Code civil suisse, même s'ils re-
montent à une époque antérieure.
Les effets juridiques de faits qui se sont passés
sous l'empire de la loi ancienne, mais dont il n'est pas
encore résulté de droits acquis avant la promulgation
du Code civil suisse, sont régis par la loi nouvelle dès
son entrée en vigueur.
1777.
L'exercice des droits civils est régi, dans tous les B.Droit des personnes.
I. Exercice des
cas, par les dispositions de la présente loi. droits civils.
Toutefois, les personnes qui, à teneur de la loi an-
276
1778.
U. Déclaration d'ab-
sence.
La déclaration d'absence est régie par la loi nou-
velle dès la promulgation du Code civil suisse.
Les déclarations de mort ou d'absence prononcées
sous l'empire de la loi ancienne déploient, après l'entrée
en vigueur du présent Code, les mêmes effets que la dé-
claration d'absence de la loi nouvelle ; les effets qui se
sont produits auparavant, en conformité de la loi an-
cienne, tels que la dévolution de l'hérédité ou la disso-
lution du mariage, ne subissent d'ailleurs aucun chan-
gement.
Si une procédure à fin de déclaration d'absence
est en cours lors de l'entrée en vigueur du Code civil,
elle sera reprise dès l'origine aux termes des dispositions
de ce Code, sauf à imputer le temps qui s'est écoulé
dans l'intervalle; il sera loisible néanmoins de la conti-
nuer, avec l'assentiment des intéressés, en observant les
formes et délais de la loi ancienne.
1779.
IlIJPersonnesmorales. Les groupes de personnes organisés corporative-
ment, les établissements et les fondations qui ont acquis
la personnalité civile en vertu de la loi ancienne, la
conservent sous l'empire du présent Code même quand
ils n'auraient pu l'acquérir à teneur de ses dispositions.
Les personnes morales existantes, dont la loi nou-
velle subordonne la constitution à une inscription dans
un registre public, n'en doivent pas moins accom-
277
1780.
Dès la promulgation du Code civil suisse, la célé- C. Droit de famille.
I. Célébration et dis-
bration et la dissolution du mariage, ainsi que les effets solution du ma-
riage ; effets au
du mariage au point de vue de la personne des époux, point de vue de
la personne des
sont régis, d'une manière absolue, par la loi nouvelle. époux.
La loi ne retroagii pas à l'égard des mariages va-
lablement célébrés ou dissous aux termes de la loi an-
cienne.
Les mariages qui ne seraient pas valables à teneur
de la loi ancienne ne peuvent plus, dès la promulgation
du présent Code, être annulés qu'en conformité de ses
dispositions ; néanmoins, la supputation des délais s'opère
en tenant compte du temps qui a couru dans l'inter-
valle.
1781.
Les effets du mariage, au point de vue des intérêts II. Régime matrimo-
nial.
pécuniaires des conjoints, sont régis par la loi nouvelle
dès l'entrée en vigueur du présent Code.
Les époux peuvent, par contrat de mariage, con-
server leur régime légal antérieur ; mais ce contrat n'est
opposable aux tiers qu'à, la condition d'être commu-
niqué à l'autorité compétente, avant la promulgation
du Code civil suisse, en vue de son inscription dans
le registre des régimes matrimoniaux.
278
1782.
III Droits des parents
et des enfants.
La loi nouvelle est applicable, dès l'entrée en vi-
gueur du présent Code, aux droits des parents et des
enfants.
La perte de la puissance paternelle encourue sous
l'empire de la loi ancienne déploie ses effets, même pos-
térieurement, à moins qu'une décision contraire ne soit
rendue, sur la requête de l'un des parents, à teneur des
dispositions du Code civil.
Les enfants placés sous tutelle lors de l'entrée en
vigueur du Code civil, mais qui, à teneur de celui-ci,
doivent être sous puissance paternelle, rentrent sous la
puissance de leurs père et mère ; toutefois, la tutelle
subsiste jusqu'à ce que les autorités compétentes en
aient opéré le transfert.
1783.
TV. Filiation illégi- La filiation illégitime est régie par la loi nouvelle
time.
dès la promulgation du présent Code.
La mère d'un enfant naturel né avant cette époque
et l'enfant lui-même ne peuvent faire valoir contre le
père que les actions fondées sur le droit de famille qui
leur appartenaient en vertu de la loi ancienne.
La reconnaissance émanant du père a lieu en con-
formité des dispositions du Code civil suisse, même si l'en-
fant est né avant l'entrée en vigueur de la loi nouvelle.
279
1784.
Les tutelles sont régies par la loi nouvelle dès la V. Tutelle.
promulgation du présent Code.
Une mise sous tutelle antérieure à cette époque
continue à déployer ses effets ; toutefois, les conditions
en seront réglées d'après le Code civil, par les soins des
autorités compétentes.
Les tutelles commencées sous l'empire de la loi an-
cienne,- mais qui ne sont plus admissibles à teneur
de la loi nouvelle, doivent prendre fin ; elles ne cessent
pas toutefois avant d'avoir été levées.
1785.
La succession d'un père, d'une mère, d'un conjoint D. Successions.
I. Héritiers et ' dé-
décédé avant la promulgation du présent Code est ré- volution de l'hé-
réditd.
gie, même postérieurement, par la loi ancienne ; il en
est de même des effets du régime matrimonial qui
sont juridiquement inséparables de l'hérédité et qui
résultent du décès.
Cette règle s'applique aussi bien aux héritiers qu'à
la dévolution de l'hérédité.
1786.
Lorque les dispositions pour cause de mort ont été II. Dispositions pour
cause de mort.
faites ou révoquées avant l'entrée en vigueur du pré-
sent Code, ni l'acte, ni la révocation émanant d'une per-
sonne capable de disposer ne peuvent être attaqués pos-
térieurement, pour le motif que leur auteur est mort
sous l'empire de la loi nouvelle et n'était pas capable
de disposer à teneur de cette loi.
Un testament n'est point annulable pour vice de
forme, s'il satisfait aux prescriptions légales en vigueur
280
1787.
B. Droits réels. Les droits réels existant lors de l'entrée en vigueur
I. En général.
du Code civil sont maintenus, sous réserve des pres-
criptions légales concernant le registre foncier.
A défaut d'une exception faite dans le présent Code,
la propriété et les autres droits réels sont régis toute-
fois, quant à leur étendue, par la loi nouvelle dès son
entrée en vigueur.
Ils continuent à être régis par la loi ancienne si
leur constitution n'est plus possible aux termes de la
loi nouvelle.
1788.
II. Droits personnels Lorsqu'une action personnelle tendant à la consti-
et droits fondés sur
un contrat. tution d'un droit réel est née avant la promulgation du
Code civil, elle subsiste moyennant qu'elle réponde aux
conditions de forme de la loi ancienne ou de la^loi nou-
velle.
L'ordonnance relative à la tenue du registre fon-
cier déterminera le mode de la justification à produire pour
l'inscription de droits nés sous l'empire de la loi an-
cienne.
Lorsqu'un droit réel a été établi par le fait de
l'homme avant la promulgation du présent Code, il ne
subit aucun changement du chef de la loi nouvelle, dès,
l'instant qu'il n'est pas incompatible avec celle-ci.
281
1789.
La prescription acquisitivi est réglée par la loi HI. Prescription ac-
(juisitive.
nouvelle dès l'entrée en vigueur du Code civil.
Le temps écoulé jusqu'à cette époque est propor-
tionnellement imputé sur le délai de la loi nouvelle si
une prescription, qu'elle admet aussi, a commencé à
courir sous l'empire de la loi ancienne.
1790.
Les anciens droits de propriété constitués sur des IV. Arbres plantés
flans le fonds
arbres plantés dans le fonds d'autrui sont maintenus d'autrui.
dans les termes de la législation cantonale.
Les cantons ont la faculté de les restreindre ou de
les supprimer.
1791.
Les servitudes foncières constituées avant l'entrée V. Servitudes fon-
cières.
en vigueur du Code civil subsistent, même sans inscrip-
tion, après l'introduction du registre foncier ; toutefois,
elles ne peuvent être opposées aux tiers de bonne foi
qu'après leur inscription.
1792.
Les titres hypothécaires existant avant l'entrée en VI. Gage immobilier.
1. Reconnaissance
vigueur du présent Code sont reconnus, et il n'est pas dee titres hypo-
thécaires ac-
nécessaire de les adapter à la loi nouvelle. tuels.'
Les cantons ont néanmoins la faculté de prescrire
que les titres hypothécaires actuels seront établis, dans
un délai déterminé, conformément aux dispositions de la
loi nouvelle.
1793.
Les gages immobiliers constitués après la promul- 3. Constitution de
droits de gage.
gation du Code civil ne peuvent l'être que suivant les
formes prévues par la loi nouvelle.
282
1796.
5. Droits et obligations En tant qu'effets juridiques de nature contractuelle,
dérivant du gage.
a. En général. les droits et obligations du créancier et du débiteur se
règlent, pour les gages immobiliers existant à l'époque
de la promulgation du présent Code, en conformité de
la loi ancienne.
En revanche, la loi nouvelle est applicable à ceux de
ces effets juridiques qui -naissent de plein droit et qui ne
peuvent être modifiés par la convention des parties.
Si le gage porte sur plusieurs immeubles, ceux-ci
demeurent grevés à teneur de la loi ancienne.
283
1797.
Les droits du créancier, pendant la durée du gage, ft. Mesures de sûreté.
spécialement la faculté de prendre des mesures con-
servatoires, sont régis par la loi nouvelle, pour tous les
gages immobiliers, à compter de l'entrée en vigueur
du Code civil; il en est de même pour les droits du
débiteur.
1798.
La dénonciation des créances garanties par des c. Dénonciation.
gages immobiliers et le transfert des titres sont régis
par la loi ancienne, pour tous les droits de gage consti-
tués avant la promulgation du présent Code ; demeurent
réservées les prescriptions de droit strict édictées par la
loi nouvelle dans un intérêt d'ordre publie.
1799.
Jusqu'à l'immatriculation des immeubles dans le d. Bans et case hy-
pothécaire.
registre foncier, le rang des gages immobiliers se règle
d'après la loi ancienne ; toutefois, sous le régime du
registre foncier, les droits des créanciers entre eux seront
déterminés en considération de la foi publique attachée
au registre par la loi nouvelle.
La question de savoir s'il existe une case fixe ou
un droit du créancier de modifier son rang sera décidée
d'après la loi nouvelle, sous réserve des droits particu-
liers garantis au créancier.
Les cantons peuvent édicter des dispositions tran-
sitoires complémentaires, qui doivent être approuvées
par le Conseil fédéral.
1800.
Les prescriptions du Code civil restreignant, d'après 7. Limitation dérivant
de lai valeur esti-
la valeur estimative des immeubles, la faculté de créer mative.
284
1801.
8. Assimilation entre Les lois cantonales d'introduction du Code civil peu-
droits de gage île
l'ancienne et de la vent prescrire, d'une manière générale ou pour certains
nouvelle loi.
cas déterminés, que telle forme de gage de la loi ancienne
est assimilée à l'une des formes de la loi nouvelle.
Les dispositions du Code civil s'appliquent, dès lem-
entrée en vigueur, à ceux des gages immobiliers pour
lesquels cette assimilation a été prévue.
Les prescriptions y relatives du droit cantonal sont
soumises à l'approbation du Conseil fédéral.
1802.
VII. Gages mobiliers. La validité des gages mobiliers constitués après
1. Formes.
l'entrée en vigueur du présent Code est subordonnée à
l'observation des formes prescrites par la loi nouvelle.
Les gages constitués antérieurement et selon d'au-
tres formes s'éteignent après l'expiration d'un délai de
six mois ; ce délai commence à courir, pour les créances
exigibles, dès la promulgation de la loi nouvelle, et pour
les autres dès le moment de leur exigibilité ou dès la
date pour laquelle leur remboursement peut être dé-
noncé.
285
1803.
Les effets du gage mobilier, les droits et les obli- 2. Effets.
gations du créancier gagiste, du constituant et du dé-
biteur sont déterminés, à partir de l'entrée en vigueur
du Code civil, par les dispositions de la loi nouvelle,
encore que le gage ait pris naissance auparavant.
Tout pacte commissoire conclu antérieurement est
sans effet dès la promulgation du présent Code.
1804.
Les droits de rétention reconnus par la loi nou- Vili. Droit (le réten
tiou.
velle s'étendent également aux objets qui, avant son
entrée en vigueur, se trouvaient à la disposition du
créancier.
Ils garantissent de même les créances nées anté-
rieurement à ladite époque.
Les effets des droits de rétention qui sont nés sous
l'empire de la loi ancienne sont réglés par le Code
civil.
1805.
La possession est régie par la loi nouvelle dès sa IX l'ossession.
promulgation.
1806.
Le registre foncier sera établi pas les soins du Con- X. Registre foncier.
1. Etablissement du
seil fédéral, après entente avec les cantons. registre foncier
et du cadastre
Les registres et les plans cadastraux actuels seront hydrographique.
conservés dans la mesure du possible.
Il en sera de même pour le cadastre, hydrogra-
phique.
286
1807.
2. Introduction du Le registre foncier peut, avec l'assentiment du Con-
registre foncier
avant la cadas- seil fédéral, être introduit avant que la cadastration ait
tration.
eu lien, s'il existe d'autres plans suffisants.
1808.
3. Cadastration. Le temps consacré à la cadastration sera déter-
miné en tenant équitablement compte de la situation des
cantons.
La cadastration et l'introduction du registre foncier
pourront avoir lieu successivement dans les divers ar-
rondissements d'un canton.
Il sera procédé à une cadastration sommaire,
suffisante cependant, pour les territoires dont la loi
permet de dresser les plans sans mensuration géométri-
que (forêts, alpages et pâturages d'une étendue considé-
rable) ; l'autorisation du Conseil fédéral demeure ré-
servée.
1809.
4. Trais de la c;v-
clastration.
Les frais de la cadastration seront supportés en ma-
jeure partie par la Confédération.
1810.
5. Inscription des
droits réels.
Après l'introduction du registre foncier, les droits
réels antérieurement constitués devront être inscrits
pour bénéficier de la foi publique attachée au registre.
A cet effet, une sommation publique invitera tous les
intéressés à faire connaître les droits réels existants et
à les faire inscrire en conformité de la loi nouvelle.
Les droits réels que l'on n'aura ni fait connaître, ni
fait inscrire ne sont pas moins valables; mais ils ne
287
1811.
Les droits réels qui ne peuvent plus être constitués 6. Droits réels abolis.
à teneur des dispositions relatives au registre foncier
ne seront pas inscrits.
L'existence et l'objet en seront néanmoins indiqués
d'une manière süffisante dans les annotations (étages
d'une maison appartenant à divers propriétaires, pro-
priété d'arbres plantés dans le fonds d'autrui, droits
de gage grevant la jouissance d'une chose, etc.).
Lorsque ces droits exceptionnels s'éteignent pour une
cause quelconque, ils ne peuvent plus être rétablis.
1812.
L'introduction du registre foncier prévu par le 7. Ajournement de l'in-
troduction du regis-
présent Code peut être ajournée à une époque déter- tre foncier.
minée ou indéterminée par les gouvernements can-
tonaux, avec l'autorisation du Conseil fédéral ; à la
condition toutefois que les formes de publicité de la
législation cantonale, complétées ou non, suffisent pour
consacrer les effets que la loi nouvelle attache au
registre.
Celles des formes de la loi ancienne qui doivent rem-
plir cette fonction seront exactement désignées.
1813.
Les dispositions du Code civil concernant les droits 8. Entrée en vigueur
du droit des choses
réels sont applicables, d'une manière générale, même avant avant l'établisse-
ment du registre
l'établissement du registre foncier. foncier.
288
1814.
9. Formes du droit Les cantons peuvent, dès que les dispositions con-
cantonal.
cernant les droits réels seront entrées en vigueur et
avant l'introduction du registre foncier, désigner les for-
mes susceptibles de produire immédiatement les effets
attachés à la publicité du registre.
Les formes des législations cantonales (homologa-
tion, inscription dans un protocole foncier, ou dans un
registre des hypothèques et des servitudes) doivent être
établies de telle sorte que la constitution, le trans-
fert, la modification et l'extinction des droits réels en-
gendrent les effets attachés au registre foncier, avant
ou sans même qu'il ait été introduit dans le canton.
En revanche, les effets attachés au registre en fa-
veur des tiers de bonne foi (1011) ne sont pas recon-
nus, aussi longtemps que le registre foncier lui-même
ou un autre moyen de publicité équivalent n'a pas été
introduit dans un canton.
1815.
F. Droit des obliga- Lorsque le Code civil introduit une prescription de
tions.
I. Prescription. cinq ans ou plus, il est tenu compte du temps écoulé
pour les prescriptions commencées avant la promulgation
de la loi nouvelle ; ces prescriptions ne sont toutefois
considérées comme accomplies que deux ans au moins
à partir de cette date.
Les délais plus courts fixés par le présent Code en
matière de prescription ou de déchéance ne commen-
cent à courir que dès l'entrée en vigueur de la loi
nouvelle.
Au surplus, la prescription est régie, dès cette époque,
par les dispositions du Code civil.
289
1816.
Les contrats conclus avant la promulgation du Code II. Formes de con-
trats.
civil demeurent valables, même si les formes observées
ne correspondent pas à celles de la loi nouvelle.
1817.
Les effets d'un cautionnement sont régis par la loi III. Cautionnement.
nouvelle, même si la caution s'est valablement engagée
sous l'empire de la loi ancienne.
CHAPITRE III.
Mesures d'exécution.
1818.
Sauf dispositions contraires du présent Code, toutes A. Abrogation du droit
cirU fédéral et
les lois civiles de la Confédération et des cantons sont cantonal.
abrogées à partir de la promulgation de la loi nouvelle.
1819.
Les cantons édicteront les dispositions complémen- B. Dispositions com-
plémentaires des
taires prévues pour l'application du Code civil, notam- cantons.
I. Droits et obli-
ment en ce qui concerne les compétences des autorités, gations des can-
tons.
l'organisation des offices de l'état civil, des tutelles et
du^registre foncier, ainsi que la sphère d'action de ces
diverses autorités.
Ils sont tenus de les édicter, et ils peuvent procéder à
cet égard par voie d'ordonnances d'exécution, toutes les
fois que les règles complémentaires du droit cantonal
sont nécessaires pour l'application du Code civil.
Ils soumettront à l'examen et à l'approbation du
Conseil fédéral les dispositions complémentaires qu'ils
édicteront.
Feuille fédérale suisse. AnniSe LVII. Vol. II. 19
290
1820.
II. Dispositions édic- Si un canton ne satisfait pas à cette obligation en
tées par le pou-
voir fédéral, ai temps utile, le Conseil fédéral rend en son lieu et place
défaut des can-
tons. les ordonnances nécessaires et porte le fait à la con-
naissance de l'Assemblée fédérale.
Les dispositions du Code civil suisse font règle pour
les matières dans lesquelles des prescriptions complémen-
taires ne sont pas indispensables et lorsqu'un canton,
n'a pas exercé son droit d'en édicter.
1821.
C Désignation des Toutes les fois que le Code civil parle de l'autorité
axitorités cornue-
tentes. compétente, les cantons la désignent parmi les autorités
existantes ou celles qu'ils jugent à propos d'instituer.
Lorsque le présent Code ne fait pas mention expresse
du juge ou d'une autorité administrative, les cantons
ont la faculté de désigner comme compétente, à leur choix,
une autorité de l'ordre administratif ou judiciaire.
Les cantons règlent la procédure à suivre devant
l'autorité compétente.
1822.
D.Forme authentique. Les cantons peuvent déterminer, pour leur territoire,.
'.es modalités de la forme authentique.
1823.
E Réserves en faveur Le Code civil ne modifie pas la législation spéciale
de la législation
spéciale. le la Confédération en matière de chemins de fer, de
postes, de télégraphes, de téléphones, de travail dans les.
'abriques et de responsabilité civile.
Demeurent également en vigueur toutes les lois fédé-
•ales promulguées en plus du Code fédéral des obliga-
ions et concernant les matières des obligations et des
.ransactions mobilières.
291
1824.
Dans le commerce des bestiaux (chevaux, ânes, F. Législation concer-
nant les vices ré-
mulets, bêtes bovines, moutons, chèvres et porcs), on dhibitoires dans le
commerce dubétall.
appliquera en matière de vices rédhibitoires les lois
cantonales ou le concordat actuellement en vigueur,
jusqu'à la promulgation d'une loi fédérale sur ces
objets.
Le Code civil régit néanmoins tous les cas dans
lesquels les lois cantonales ou le concordat précités sont
inapplicables.
1825.
Les dispositions spéciales des droits cantonaux rela- G. Législation rela-
tive au contrat d'as-
tives au contrat d'assurance restent en vigueur jusqu'à surance.
la promulgation d'une loi fédérale sur la matière.
1826.
La loi fédérale du 11 avril 1889 sur la poursuite pour H.Revision de la loi
fédérale sur la
dettes et la faillite s'applique à tous les cas dans lesquels poursuite pour
dettes.
il y aura lieu de réaliser des créances régies par le Code
civil ; sous réserve toutefois des modifications suivantes :
Art. 37, nouveau : L'expression „ hypothèque ", dans le
sens de la présente loi, comprend les hypothèques propre-
ment dites, les cédules hypothécaires, les lettres de rente,
les charges foncières, les privilèges spéciaux sur certains
immeubles, de même que le gage sur les accessoires d'un
immeuble.
L'expression „ gage mobilier " comprend aussi le droit
de rétention, l'engagement des créances et d'autres droits,
l'hypothèque mobilière et le prêt sur gages.
L'expression „ gage " employée seule comprend les
gages mobiliers et immobiliers.
Art. 46, alin. 3, nouveau : Le for de la poursuite est,
pour les indivisions en participation, au domicile du chef de
l'indivision ou d'un membre de celle-ci ayant qualité pour
la représenter.
292
Code fédéral des obligations dans les art. 39,47, 86, 108, 151,
178, 182, 183, 192, 210, 211, 215, 232, 283, 293, les dispositions
correspondantes du Code civil.
1827.
Les lois fédérales du 24 décembre 1874 concernant J A brogatlon du Code
fédéral des obliga-
l'état civil et le mariage, et du 22 juin 1881 sur la tions et d'autres lois
fédérales.
capacité civile, de même que les titres un à vingt-cinq,
vingt-huit et trente jusqu'à trente-trois (art. 1 à 611,
716 à 719 et 830 à 880) du Code fédéral des obligations,
du 14 juin 1881, sont abrogés à partir de la promulga-
tion du Code civil suisse.
Les titres vingt-six et vingt-sept du Code fédéral
des obligations (art. 612 à 715) forment, à compter de
la même époque, une loi civile spéciale intitulée : « Loi
fédérale sur les sociétés anonymes et les associations »,
et comprenant 104 articles.
Le titre vingt-neuvième (art. 720 à 829) forme
également, dès la promulgation du présent Code, une
loi civile spéciale intitulée: « Loi fédérale sur le droit
de change », et comprenant 110 articles.
Les dispositions transitoires du Code fédéral dos
obligations demeurent en vigueur, dans la mesure où
celles du Code civil suisse ne les ont pas abrogées pour
les matières auxquelles ces dernières sont applicables.
La loi fédérale du 25 juin 1891 sur les rapports de
droit civil des citoyens établis ou en séjour reste en
vigueur dans les matières qui appellent l'application de
droits cantonaux différents.
Disposition finale.
Le Code civil entrera en vigueur le Entróe en vigueur du
Code civil.
Schweizerisches Bundesarchiv, Digitale Amtsdruckschriften
Archives fédérales suisses, Publications officielles numérisées
Archivio federale svizzero, Pubblicazioni ufficiali digitali
In Bundesblatt
Dans Feuille fédérale
In Foglio federale
Jahr 1905
Année
Anno
Band 2
Volume
Volume
Heft 13
Cahier
Numero
Geschäftsnummer ---
Numéro d'affaire
Numero dell'oggetto
Datum 22.03.1905
Date
Data
Seite 1-295
Page
Pagina