Correction 1ere Seance TD en DO
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Mais attendu qu’après avoir justement relevé que l’article 382 du COCC
n’impose nullement que l’avant contrat soit passé devant notaire et constaté,
d’une part, que la SCI Générale foncière, qui a accepté que soit établie sous
forme d’acte sous seing privé la cession du lot n° 306 du TF 6156/DG à C A
et mis en rapport ce dernier avec son notaire pour la régularisation de la
vente, a, par la suite, cherché à se délier de son engagement en demandant
au notaire d’arrêter la rédaction des actes de vente, et, d’autre part, que C A
s’est acquitté de son obligation en payant le prix convenu dès le 18 novembre
1997, date de la signature de l’acte de cession, la Cour d’Appel a, à bon droit,
ordonné la perfection de la vente et légalement justifié sa décision
Introduction
1
législatives ou réglementaires contraires; la promesse synallagmatique de
contrat oblige les parties à parfaire le contrat ».
L’arrêt rendu par les chambres réunies de la Cour suprême du Sénégal venait
donc mettre un terme à une sempiternelle querelle jurisprudentielle entre la
juridiction suprême et les juges du fond à propos de la valeur juridique de la
promesse de vente d’immeuble effectuée sur la base d’un acte sous seing
privé, et plus généralement à propos du formalisme des avant-contrats relatifs
à des immeubles immatriculés au Sénégal.
Dans cet arrêt du 19 juin, les faits litigieux mettaient aux prises d’une part, un
établissement de crédit, la Compagnie bancaire de l’Afrique de l’Ouest
(CBAO) et, d’autre part, la Société Express Transit. La première s’étant
engagée à céder le titre foncier 81/DP et 3409/DG à express Transit qui
l’accepte, si celle-ci levait l’option, a été poursuivie en perfection de la vente.
Arguant la nullité de son engagement qui, selon elle, ne respectait pas le
formalisme institué par les articles 321, 322, 323, 382, 383 du COCC et une
jurisprudence antérieure de la Cour de cassation, la CBAO a sollicité la nullité
de la prétendue promesse synallagmatique de vente.
Le juge du fond, rejetant les arguments de la CBAO a ordonné la perfection
de la vente en retenant que « l’engagement de la CBAO de céder les TF n°
81/DP et 3409/DG à Express Transit et la levée de l’option par cette dernière
constituent une promesse synallagmatique de contrat qui oblige les parties à
parfaire le contrat » et que contrairement au moyen du pourvoi, « l’article 382
[du COCC] n’exige aucune forme pour la validité de la promesse
synallagmatique de vente… ».
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n’a versé au dossier, à part l’acte d’appel, aucune autre pièce
pour soutenir sa demande tendant à l’infirmation de la décision
attaquée ; que l’attitude de l’appelant laisse supposer qu’il n’a
pas de moyens sérieux à opposer aux arguments retenus par
les premiers juges » ;
Qu’en se déterminant ainsi, alors que la vente porte sur un
immeuble immatriculé, la cour d’Appel a violé les textes
susvisés »
3
justifiée par ces seuls motifs » (Sénégal, Cour suprême, 16 janvier 2008,
Youssou Seck/SNR).
La jurisprudence antérieure était rigoureuse à l’égard des parties qui se
contentait de conclure la promesse synallagmatique par acte sous seings
privées. En effet, en occultant la forme notariée, par ignorance ou par choix
assumé, « et en se contentant juste d’un acte sous-seing privé, [le promettant
et le bénéficiaire] se privaient de la possibilité de demander au juge d’intimer
les parties à effectuer les formalités destinées à parfaire le contrat »1.
sur CS Sénégal n° 79 du 16 juillet 2008, Aliou Bathily c/ Abdoul Diallo », Revue Droit et ville, n° 71, 2011,
pp. 175-197
3 J. L. CORREA « Contribution à l’étude de l’obligation de donner en droit sénégalais des obligations »,
4
l’ancienne jurisprudence selon laquelle, la « Promesse sous seings privées de
vente d’immeuble immatriculé ne vaut »5 . Une fois de plus, la cour rappelle
que la promesse sous seing privé de vente d’immeuble est valable (I) et
approuve la cours d’appel qui a ordonné la perfection de la vente (II).
5 B. DIALLO : « Promesse sous seings privées de vente d’immeuble immatriculé ne vaut ... », op. cit.