Appareil Urinaire 2021-2022
Appareil Urinaire 2021-2022
Appareil Urinaire 2021-2022
2021-2022
DCEM2
B4.2pediatrie néonatalogie
MODULE : RADIOPEDIATRIE
PLAN
En pédiatrie, comme chez l’adulte, l’exploration de l’appareil urinaire doit être à la fois
morphologique et fonctionnelle. Cependant, elle doit toujours faire appel aux moyens
d’imagerie les moins invasifs en particulier chez le nouveau-né et le nourrisson.
L’échographie a pris une place prépondérante, elle est la première méthode utilisée et
parfois l’unique. Elle sera complétée, et à la demande par d’autres techniques : AUSP, la
CGR (cystographie rétrograde), l’UIV et/ou la scintigraphie. La TDM et l’IRM ont des
indications plus limitées.
1- AUSP
Premier temps d’une CGR ou d’une UIV, il peut être également pratiqué en même temps
qu’une échographie et il est réalisé en décubitus dorsal.
Ce cliché permettra de détecter :
- des malformations squelettiques et notamment rachidiennes (scoliose, spina bifida,
anomalies des corps vertébraux).
- Des lithiases ou calcifications
- Des anomalies osseuses : lyse en cas de localisation tumorale ou dystrophie en cas
d’insuffisance rénale.
2- ECHOGRAPHIE :
Actuellement, c’est une technique essentielle dans l’exploration de l’appareil génito-urinaire
en pédiatrie : c’est l’examen de base pendant la vie fœtale et l’examen de première intention
après la naissance.
Le rein présente des contours lobulés à la naissance et chez le nourrisson et une
différenciation cortico médullaire plus nette que chez l’adulte. La vascularisation rénale sera
appréciée par l’écho-doppler. La vessie doit être étudiée systématiquement au cours d’une
échographie de l’appareil urinaire, elle a des parois fines et régulières et les jets urétéraux sont
parfois visibles.
L’appareil génital féminin est bien exploré par échographie à la condition qu’il y ait une
bonne réplétion vésicale. Utérus et ovaires ont un aspect morphologique variable avec l’âge.
L’utérus impubère présente un corps très fin avec un isthme et un col deux fois
plus épais représentant les 2/3 du volume global. Au moment de la puberté, la taille de
l’utérus double avec un corps qui devient plus gros que le col (cette transformation commence
entre 6 et 8 ans).
Les ovaires : ils sont difficiles à voir avant 3 ans (en dehors de la période
néonatale). Avant la puberté, ils ont un volume = 1 cm3, l’augmentation de leur taille précède
les modifications utérines et dès l’âge de 6 ans de petites formations folliculaires (< 2 cm)
peuvent être visible. L’ovaire pubère est hétérogène et son volume est = 5 cm3.
3- C YSTOGRAPHIE RETROGRADE (CGR):
a. Cystographie radiologique :
C’est un examen qui fournit une étude morphologique complète du bas appareil urinaire.
Technique : c’est un examen à réaliser en dehors d’une infection urinaire ou sous couverture
anti infectieuse. La voie est rétrograde (sauf chez le nouveau né garçon en rétention chez qui
on emploie la voie sus pubienne). Les conditions d’asepsie doivent être rigoureuses.
Le produit de contraste doit être injecté en perfusion jusqu’au besoin mictionnel et tous les
clichés englobent la totalité de l’arbre urinaire.
La morphologie vésicale varie en fonction du remplissage avec présence parfois en semi
réplétion d’un prolongement inguinal inféro-latéral, uni ou bilatéral qu’on appelle vessie à
« oreilles » (Fig.1) et qui est une variante de la normale.
Prolongement
ou urètre spongieux
1 : lobulations foetales
2 : empreinte splénique
3 : tiges courtes et bassinet
globuleux
4 : tiges longues
5 : uretères « foetaux »
7 : vessie « à oreille »
Fig. 4 : UIV chez le nourrisson
5- AUTRES MOYENS :
a. Scintigraphie au DTPA
La scintigraphie au DTPA (technétium 99m acide diéthylène trimanine penta-acetique)
permet une analyse fonctionnelle quantitative de chaque rein, avec des épreuves dynamiques
possibles (épreuve au lasilix comme en UIV). Son grand avantage est son irradiation très
faible.
b- Scintigraphie au DMSA
La scintigraphie au DMSA (technétium 99m acide dimercaptho succinique) permet une
analyse morphologique du parenchyme rénal. Elle est très utile dans le diagnostic positif de
pyélonéphrite aiguë et des séquelles parenchymateuses.
Ces explorations scintigraphiques sont de plus en plus utilisées grâce à leur excellente étude
fonctionnelle et à leur faible taux d’irradiation.
retentissement :
Le RVU est l’uropathie la plus fréquente chez l’enfant ; il comporte un risque majeur
représenté par la néphropathie de reflux qui peut conduire à l’insuffisance rénale chronique
(IRC).
Le RVU peut être :
- Primitif, souvent congénital, par anomalie de la jonction urétéro-vésicale. Il peut être
associé à d’autres malformations (duplication totale, méga uretère primitif, diverticule
juxta-uretéral…).
- Secondaire à une obstruction sous vésicale : pathologie de l’urètre et
dysfonctionnement d’origine neurologique.
en repose sur : dès que le RVU apparaît, il faut noter son
caractère uni ou bilatéral, son temps d’apparition (passif au cours de remplissage, ou actif au
cours de miction), sa durée (fugace ou permanent), son niveau (urétéral ou pyélocaliciel), le
degré de dilatation des cavités et la rétention du produit de contraste au niveau du haut
appareil. La recherche d’un reflux intra rénal (opacification des tubules au niveau des
papilles) est essentielle sur le plan pronostique.
Le RVU étant un phénomène intermittent, la négativité d’une CGR ne permet pas toujours
d’être formel su son absence.
La CGR isotopique constitue une excellente alternative pour la surveillance d’un RVU connu.
Classification des reflux : la classification internationale comprend 5 stades (Fig5) :
- Stade 1 : opacification urétérale seule
- Stade 2 : opacification jusqu’aux cavités rénales
- Stade 3 : dilatation modérée des voies urinaires avec élargissement des fornix
- Stade 4 : dilatation importante, conservation de l’empreinte des papilles,
uretères tortueux.
- Stade 5 : dilatation majeure de l’ensemble de l’appareil urinaire avec fonds de
calices conservés.
Le reflux pyélo-interstitiel ou intra rénal est indépendant du stade et prédomine aux pôles
supérieurs ++ (Fig. 6).
Lors des explorations réalisées dans les 2 cadres pathologiques précédents (diagnostic
anténatal ou contexte d’infection urinaire), il est possible et même fréquent de mettre en
évidence une malformation de l’appareil urinaire.
C’est l’échographie qui permettra d’orienter la chronologie des explorations ultérieures : CGR
pour rechercher un RVU et les valves de l’urètre postérieur et l’UIV dans les autres
syndromes obstructifs.
Nous verrons ici les trois principales uropathies obstructives :
C’est une dysfonction de la JPU réalisant un syndrome obstructif (Fig.7). L’atteinte peut être
uni ou bilatérale, asymétrique. L’association à d’autres malformations rénales est fréquente.
Ce sont des replis membraneux congénitaux obstructifs, elles ne touchent que le garçon.
La présentation clinique et les circonstances de découverte sont en fonction de l’âge :
- Chez le fœtus : elles sont suspectées devant un oligoamnios associé à une grosse
vessie et parfois une dilatation bilatérale des cavités pyélocalicielles.
- Chez le nouveau-né et le nourrisson une grosse vessie peut être retrouvée.
- Chez l’enfant plus grand : dysurie, urine goutte à goutte et pollakiurie peuvent être le
mode de présentation ou bien c’est le bilan d’une IRC ou d’une infection urinaire qui
amènent au diagnostic.
L’imagerie permettra d’affirmer le diagnostic et d’évaluer le retentissement sur l’appareil
urinaire. L’échographie montrera des signes de lutte vésicale (paroi épaissie) et parfois un
urètre postérieur dilaté. C’est la cystographie par voie sus pubienne qui montre la disparité de
calibre au niveau de l’urètre postérieur (Fig.10).
Le retentissement va se faire d’abord sur la vessie :
Vessie de lutte : petite vessie à paroi épaissie aussi bien en échographie qu’en cystographie
avec parfois aspect de vessie à colonnes.
Après un certain temps la vessie devient atonique. Elle se dilate et sa paroi devient très mince.
Le retentissement sur le haut appareil est capital car c’est lui l’élément majeur du pronostic. Il
est variable d’un cas à l’autre :
- La stase urinaire supérieure est variable modérée à sévère avec des cavités
pyélocalicielles très dilatées et des dolicho-méga uretères.
- Le RVU, complication grave est d’autant plus important que les valves sont plus
serrées et que l’enfant est plus jeune.
Vessie de lutte
(pluridiverticulaire et à
paroi épaissie)
Reflux vésico-urétéral
Distension de
l’urètre postérieur