Corrige Coniques

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 8

Courbes et surfaces Université Paris-sud

Math 213 2018-2019

TD II – Corrigé

1. Définitions des coniques


Exercice 1.1 (Foyer et directrice). — 1. L’excentricité de C est strictement inférieure à 1, c’est donc
une ellipse.
2. L’axe focal est orthogonal à D, donc a pour équation y = α pour un certain réel α. De plus, F
appartient à l’axe focal. Son équation est donc y = −1. Dans le repère focal, les coordonnées du centre
sont
−de2
 
,0
1 − e2
où d est la distance de F à l’axe focal, c’est-à-dire d = 4. L’abscisse du centre dans le repère focal est
donc −1/2. Pour en déduire ses coordonnées dans le repère R, il suffit d’ajouter celles de F , ce qui
donne  
1
C: , −1 .
2
3. La second directrice s’obtient par symétrie par rapport à C et a donc pour équation x = −4. De
même, F 0 a pour coordonnées (0, −1).
4. La conique C est l’ensemble des points M tels que
M F 2 = e2 d(M, D)2 .
Dans le repère R, cette égalité s’écrit
1 1
(x − 1)2 + (y + 1)2 = (x − 1 − 4)2 = (x − 5)2 .
9 9

Exercice 1.2 (Équation polaire). — 1. On a


1/2
ρ(θ) = .
1 + 12 cos(θ)
Il s’agit donc d’une ellipse d’excentricité 1/2 et de paramètre 1/2.
2. On a

1
ρ(θ)~uθ = ~uθ
1 − sin(θ)
1
= ~uθ
1 + cos(θ + π/2)
1
= f (~uθ+π/2 )
1 + cos(θ + π/2)

où f est la rotation vectorielle d’angle −π/2. Il s’agit donc d’une parabole de paramètre 1.

3. On a

1
ρ(θ)~uθ = ~uθ
2 − cos(θ)
1/2
= ~uθ
1 − 12 cos(θ)
1/2
= 1 ~uθ
1 + 2 cos(θ + π)
1/2
= g (~uθ+π )
1 + 12 cos(θ + π)

où g est la rotation vectorielle d’angle −π, c’est-à-dire la symétrie par rapport à l’origine. Il s’agit
donc d’une ellipse d’excentricité 1/2 et de paramètre 1/2.
Exercice 1.3 (Équation polynomiale). — 1. Posons P (X) = aX 3 + bX 2 + cX + d avec a 6= 0. On
a alors
P (x) − P (y) = a(x3 − y 3 ) + b(x2 − y 2 ) + c(x − y)
 
2 2 b c
= a(x − y) x + xy + y + (x + y) +
a a
= a(x − y)Q(x, y).
On a donc P (x) = P (y) si et seulement si x = y ou Q(x, y) = 0. Ainsi, l’ensemble des points tels que
P (x) = P (y) est la réunion de la droite d’équation x = y et de la courbe du second degré d’équation
Q(x, y) = 0.
2. Calculons le discriminant de l’équation Q(x, y) = 0 :
1 3
∆=1− = >0
4 4
donc si la courbe est non-dégénérée c’est une ellipse. De plus, sa trace est égale à T = 1 + 1 = 2. Le
polynôme caractéristique s’écrit donc
  
2 1 3
X − 2X + 3 = X − X− .
2 2
On en déduit que a2 = 2 et b2 = 2/3. L’excentricité est alors donnée par
r r
b2 2
e= 1− 2 =
a 3
et le paramètre par √
b2 2
p= = .
a 3

2. Études géométriques de coniques


Exercice 2.1. — 1. D’après le cours, une paramétrisation cartésienne de C est donnée par l’arc para-
métré γ : [0, 2π[→ R2 défini par
γ(t) = (a cos(t), b sin(t)).
2. Calculons les dérivées de γ :
   

− −a sin(t) −a cos(t)
γ 0 (t) = et →

γ 00 (t) =
b cos(t) −b sin(t))
d’où

det →

γ 0 (t), →

γ 00 (t) = ab sin2 (t) + ab cos2 (t) = ab.


On en déduit l’expression de la courbure au point de paramètre t :

det (→

γ 0 (t), →

γ 00 (t)) ab
c(t) = →
− 0 3
= 3/2 .
k γ (t)k 2
a2 sin (t) + b2 cos2 (t)

3/2
3. Il est clair que f (t) = a2 sin2 (t) + b2 cos2 (t) varie entre a3 et b3 . La courbure est maximale quand
f est minimale, c’est-à-dire f (t) = b3 . On a alors

ab a
c(t) = 3
= 2.
b b

Cette valeur est atteinte pour sin(t) = 0, donc t ∈ {0, π}. La courbure est minimale quand f est
maximale, c’est-à-dire f (t) = a3 . On a alors

ab b
c(t) = = 2.
a3 a

Cette valeur est atteinte pour cos(t) = 0, donc t ∈ {π/2, 3π/2}. Il nous faut maintenant calculer les
vecteurs normaux pour ces quatre paramètres. On a

 

− →

γ 0 (0)
 



 = (0, b) 


 N (0) = (−1, 0)

 



 
 →

 
γ 0 (π) = (0, −b)  N (π) = (1, 0)

 

d’où
 →
− 0 π
   →
− π 
γ = (a, 0) N = (0, 1)

 

2 2

 


 

   
→− 3π
 

→−
 
0

 γ = (−a, 0) N
 = (0, −1)
2 2



dont on déduit les coordonnées des centres de courbure en translatant le point de c(t)−1 N (t) :

b2
 
t=0 : a − ,0
a
a2
 
π
t= : 0, b −
2 b
b2
 
t=π : −a + , 0
a
a2
 

t= : 0, −b +
2 b


Sur la figure ci-dessous où a = 2 et b = 2/ 3, les points de plus fortes courbures ont leur cercle
osculateur en rouge et les points de plus faible courbure ont leur cercle osculateur en vert.
Exercice 2.2. — 1. D’après le cours, une paramétrisation cartésienne de C est donnée par l’arc para-
métré γ : R → R2 défini par
 2 
t
γ(t) = − , t .
2p
2. Le vecteur dérivé au point de paramètre t est
 

− t
γ 0 (t) = − ,1 .
p

On en déduit une équation de la tangente au point γ(t) :

−t2
   
t
x− − − (y − t) = 0
2p p
t t2
x+ y = .
p 2p

3. Pour que les tangentes aux points γ(t1 ) et γ(t2 ) soient orthogonales, il faut et il suffit que →

γ 0 (t1 ) et

− 0
γ (t2 ) soient orthogonaux. Calculons donc leur produit scalaire :


− t1 t2
γ 0 (t1 ), →

γ 0 (t2 ) = 2 + 1.
p
Les tangentes seront donc orthogonales si et seulement si

t1 t2 = −p2 .
4. Soient t1 , t2 ∈ R tels que t1 t2 = −p2 . Les tangentes aux points γ(t1 ) et γ(t2 ) sont orthogonales et les
coordonnées (x, y) de leur point d’intersection vérifient

 t1 t2
x + y = 1


p 2p
t t2
x + 2y = 2



p 2p
En multipliant la première équation par t2 et la seconde par −t1 et en additionant on obtient
t2 t21 − t1 t22
(t2 − t1 )x =
2p
t1 t2
= (t1 − t2 )
2p
p
= − (t1 − t2 ).
2
Il s’ensuit que x = p/2. Ainsi, la courbe orthoptique de la parabole est contenue dans la droite
d’équation x = p/2 dans le repère au sommet, c’est-à-dire la directrice de C . De plus,
−1 t1
y= + .
2t1 2p
Comme la fonction f : R∗+ → R définie par
−1 t
t 7→ +
2t 2p
est surjective, la courbe orthoptique de C est la totalité de sa directrice.

/ {a, b}, on note Cλ la courbe d’équation


Exercice 2.3. — Soient a, b ∈ R tels que 0 < b < a. Pour λ ∈
x2 y2
+ = 1.
a−λ b−λ
1. Il y a plusieurs cas à distinguer :
• Si a < λ et b < λ, alors Cλ = ∅.
• Si a < λ et b > λ, alors Cλ est une hyperbole.
• Si a > λ et b > λ, alors Cλ est une ellipse.
2. Dans le repère central, le foyer a pour coordonnées
 
pe
,0
1 − e2
Commençons par mettre l’équation sous forme canonique. Si b < λ et a > λ, on a
x2 y2
− =1
A2 B 2
avec A2 = a − λ et B 2 = λ − b. Le foyer a donc pour abscisse
q
2
1+ B
r
pe B 2
A2 B2 p √
2
= 2 = −A 1 + 2
= − A2 + B 2 = − a − b.
1−e A − 2 B A
A
Si a > λ et b > λ, on a
X2 Y 2
+ 2 =1
A2 B
avec A2 = a − λ et B 2 = b − λ. Le foyer a donc pour abscisse
q
2
1− B
r
pe B 2
A2 B2 p 2 √
2
= 2 = A 1 − 2
= A − B 2 = a − b.
1−e A B
2
A
A
Les deux foyers√étant symétriques par rapport au centre O de Cλ , dans les deux cas ils ont pour
coordonnées (± a − b, 0) dans R.


3. D’après le cours, le vecteur N λ (x0 , y0 ) de coordonnées
 
x0 y0
,
a−λ b−λ
est normal à Cλ au point de coordonnées (x0 , y0 ).
4. Soit (x, y) ∈ Cλ ∩ Cµ . On a
x2 y2 x2 y2
+ =1= + ,
a−λ b−λ a−µ b−µ
d’où
x2 x2 y2 y2
0 = − + −
a−λ a−µ b−λ b−µ
x2 (λ − µ) y 2 (λ − µ)
= +
(a − λ)(a − µ) (b − λ)(b − µ)
x2 y2
 
= (λ − µ) +
(a − λ)(a − µ) (b − λ)(b − µ)
Comme λ 6= µ, le terme entre parenthèses doit être nul. Or,
D→
− →
− E x2 y2
N λ (x, y), N µ (x, y) = + ,
(a − λ)(a − µ) (b − λ)(b − µ)
donc les tangentes à Cλ et Cµ sont orthogonales au point d’intersection puisque leurs normales le sont.

3. Exercices complémentaires
Cette section contient quelques indications pour les exercices complémentaires.
Exercice 3.4 (Champ de force centrale). — 1. Il suffit de dériver pour obtenir

−γ 0 (t) = ρ0 (t)~u + ρ(t)θ0 (t)~v
θ(t) θ(t)

−γ 00 (t) = ρ00 (t)~uθ(t) + ρ0 (t)θ0 (t)~vθ(t) + (ρ0 (t)θ0 (t) + ρ(t)θ00 (t))~vθ(t) − ρ(t)θ0 (t)2 ~uθ(t) .
2. Par hypothèse, →−γ 00 (t) est colinéaire à →
−u θ(t) . La composante selon ~vθ(t) doit donc être nulle, c’est-à-dire
2ρ0 (t)θ0 (t) + ρ(t)θ00 (t) = 0.
En multipliant par ρ(t) les deux membres de cette équation, on obtient
2ρ(t)ρ0 (t)θ0 (t) + ρ(t)2 θ00 (t) = 0
où l’on reconnaı̂t la dérivée de ρ(t)2 θ0 (t). Cette fonction ayant une dérivée nulle, elle est constante,
d’où le résultat.
3. Il suffit de calculer q 0 ◦ θ(t) de la façon suivante :
−r0 ◦ θ(t)
q 0 ◦ θ(t) =
r2 ◦ θ(t)
1 −θ0 (t)r0 ◦ θ(t)
= 0
θ (t) r2 ◦ θ(t)
1 −(r ◦ θ)0 (t)
= 0
θ (t) (r ◦ θ(t))2
1 −ρ0 (t)
= 0
θ (t) ρ(t)2
−ρ0 (t)
= .
C
4. En dérivant la première formule de Binet, on obtient


γ 00 (t) = C θ0 (t)q 0 ◦ θ(t)~v − θ0 (t)q ◦ θ(t)~u − θ0 (t)q 00 ◦ θ(t)~u + q 0 ◦ θ(t)~vθ(t) .

θ(t) θ(t) θ(t)
Par hypothèse, la composante sur ~vθ(t) est nulle, il suffit donc d’étudier la composante sur ~uθ qui après
factorisation donne


γ 00 (t) = −Cθ0 (t) q ◦ θ(t) + q 00 ◦ θ(t) ~uθ(t)


= −C 2 q ◦ θ(t)2 q ◦ θ(t) + q 00 ◦ θ(t) ~uθ(t) .




5. Remarquons que d(O, γ(t))−2 = ρ(t)−2 = q ◦ θ(t)2 . La second formule de Binet donne donc
−C 2 q ◦ θ(t)2 q ◦ θ(t) + q 00 ◦ θ(t) = −µq ◦ θ(t)2 .


Après simplification, on voit que la fonction q satisfait une équation différentielle linéaire du second
ordre à coefficients constants, à savoir
µ
q 00 + q = 2 .
C
Il existe donc deux constantes A, φ ∈ R telles que pour tout t ∈ R,
µ
q(t) = A cos(t + φ) + 2 .
C
On en déduit que
1
ρ(t) =
q ◦ θ(t)
1
=
µ/C 2 + A cos(θ(t) + φ)
C 2 /µ
=
1 + A0 cos(θ(t) + φ)
où A0 = C 2 A/µ. On reconnaı̂t l’équation polaire d’une conique, d’où le résultat.

Vous aimerez peut-être aussi