La Mise en Hivernage Des Ruches
La Mise en Hivernage Des Ruches
La Mise en Hivernage Des Ruches
Jean RIONDET
Marc Guillemain
• Grâce à :
• Un volume d’abeilles en bonne santé capable de faire exploser la
démographie de la colonie en mars
• Un niveau d’infestation varroa au minimum
• Un volume de ressources alimentaires conséquent
Cette thématique a déjà été étudiée au chapitre 10 mais les apports de Marc
Guillemain vont enrichir le propos, le compléter, l’orienter
- Les réserves nutritionnelles de l’abeille sont externes ce sont les rayons de miel
- Les corps gras dont on parle ne sont pas des réserves de graisse mais de protéines
- Ces corps gras fournissent, en particulier, les protéines nécessaires lors de l’élevage
du couvain en hiver
- Varroa est un prédateur majeur de ces corps gras
- Si ces corps gras sont consommés trop tôt en fin d’automne, le redémarrage de la
colonie en février sera lent voire très lent
- C’est pour cela que les couvain tardifs ne sont pas souhaitables, car ils
consomment une partie des corps gras des nourrices. Notamment les couvains
développés sur les CIPAN (culture intermédiaire piège à nitrates) dont les
floraisons courent fin octobre et novembre. Il serait souhaitable que les
agriculteurs les fauchent avant la fleur
- La variété des protéines dont a besoin l’abeille est apportée par la nature. A
certains moments de l’année cette variété peut manquer par exemple sur des
printemps pluvieux et froids
- Les corps gras compensent pour une part les carences alimentaires en protéines
- Nos compléments sont très inférieurs en qualité mais en situation de carence nos
apports restent stratégiques
- Une génération d’abeilles mal nourrie sera composée de nourrices pauvres en
capacité de production de gelées royales et nourricières
- Elles engendreront à leur tour une génération déficiente
- Pour revenir à un optimum il faut plusieurs générations soit plusieurs mois
- D’où l’importance de réussir la mise en hivernage avec des abeilles riches en corps
gras composés de protéines variées, disponibles dans la nature jusqu’au cours du
mois d’octobre
- Selon les lieux, les floraisons tardives, la météo, les abeilles d’hiver seront celles
produites à partir d’aout, de septembre voire d’octobre
- On ne maitrise pas tous les paramètres
- Les CIPAN (cultures intermédiaires pièges à nitrates) qui se développent
actuellement donnent des floraisons en octobre novembre qui entretiennent des
couvain trop tardifs car nourris avec un seul type de protéines
- L’idéal serait que les CIPAN soient broyés avant la floraison
- Ce qui préserverait les abeilles d’hiver
- Cette proposition « classique », suppose de bons stocks de miel dans les corps
- Soit par apport de l’apiculteur soit par apport des colonies jusqu’en été, au
détriment des hausses
- Le tampon thermique opéré par les cadres de miel est important dans cette
configuration ils accumulent la chaleur produite par les abeilles pour le couvain
mais qui rayonne dans tous les sens, puis les rayons de miel restituent une petite
partie de ces calories en cas de refroidissement de la ruche
- Les partitions réfléchissantes placées au-delà des rayons de miel ne peuvent
réfléchir que les rayons infrarouge ayant traversé le miel, ce qui est peu
- Réduire les courants d’air et les zones d’entrée du froid est un minimum
- On compense les déperditions en apportant du sucre (produit carbonné) qui
servira à chauffer
- L’idée d’économiser les forces des abeilles et les moyens des apiculteurs par une
bonne isolation des ruches a déjà 70 ans
- En Israël dès 1958 il est montré que l’isolation assure presque un doublement de
la production de miel en été (cf les résultats rapportés par Y Lensky dans un article
de 1964 sur la thermorégulation des ruches (cf le lien infra))
- Pour ne pas modifier ses ruches Marc Guillement fait l’option de l’isolation
intérieure (moins performante que l’isolation externe) mais accessible pour tous
- Il transforme la ruche en une série de bouteilles thermos inversées dans lesquelles
vivent les abeilles ce sont ses chambres
- Il met au point des PIHP pour découper l’intérieur da la ruche en chambres
(jusqu’à 3) où vont être claustrés le couvain et la reine d’un coté, le miel de l’autre,
et des bouteilles de nourrissement au-delà selon les besoins
- Ces volumes sont à géométrie variable au fil de la saison apicole pour laisser +
d’espace au développement du couvain, limiter ou accroitre les volumes de miel
dans le corps…
- Sol et plafond sont isolés ainsi que le toit avec un isobulle aluminé et 40mm de
polystyrène extrudé
- https://www.apidologie.org/articles/apido/pdf/1964/01/Ann.Abeille_0044-
8435_1964_7_1_ART0004.pdf
- L’isobulle utilisé est du XLMAT (le plus réfléchissant et le plus solide des isobulles
du marché)
- Le cadre nourrisseur est recouvert sur ses deux faces d’isobulle
- Un stage de 2 jours sur la méthode a lieu chaque année à Auxerre chez Marc
Guillemain le vendredi et le samedi de la dernière semaine de juin. Il est organisé
par l’ANERCEA et est accessible à tous
- Les isolations par l’extérieur donnent le meilleurs des résultats mais les toits ne
passent plus et la transhumance devient compliquée
- Seules les faces avant et arrières ne sont pas isolées par l’intérieur car il n’y aurait
plus d’espace pour les abeilles qui ne manqueraient de propoliser l’intervalle
- On peut coller sur les faces avant et arrière de la ruche une plaque de
polyuréthane au ras du toit
- La chaux est le matériau le plus réfléchissant il est un peu technique
- Le bois doit être brut, pour mieux accrocher la chaux et largement mouillé d’eau
pour le faire gonfler
- Passé en couche mince avec un rouleau ou une brosse la chaux durcit en séchant
sous l’influence du CO2, cette « carbonatation » rend l’enduit assez durable
Chambre 1
Chambre 2
En Ch 1 le couvain
L’écharpe Jean RIONDET - Beehoo 202140 mm d’isolant Le toit peint en blanc12
en Ch 2 le miel
- Le nombre des cadres en CH1 et CH2 voire en CH3 est fonction du nombre de
cadres de miel et de couvain disponibles
- Le principe est de bloquer les cadres de couvain entre 2PIHP pour les mettre en
situation de température maximale
- Dans ce contexte la reine y pond sur toute la surface
- De ce fait, avec moins de cadres on a la même surface de couvain
- Conservant mieux sa chaleur le couvain exige moins de travail de chauffage pour
les abeilles
- Un impact important : la colonie a besoin de moins de cadres de miel pour passer
l’hiver
- Des abeilles moins obligées à chauffer seront de plus longue vie
- Ce qui, à ponte identique de la reine, fournit un volume supérieur d’abeilles
- Pour les constitutions d’essaims le nombre des cadres utilisés est faible et il y a la
place pour mettre 5 bouteilles de sirop et une PIHP ensuite
- Cet agencement conserve et renvoie la chaleur produite par la succion du sirop sur
les autres chambres. La succion du sirop est une source de chaleur intense