Chapitre 4: Fonctions D Erivables: 1 D Eriv Ee en Un Point

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Département M.

I, année 2023-2024 Module: Analyse 1

Enseignante: Cheikh.M. Section: E

Chapitre 4: Fonctions dérivables

1 Dérivée en un point:
Soit I un intervalle de R et f : I −→ R une fonction. Soit x0 ∈ I
Définition 1. On dit que f est dérivable en x0 , si la limite :
f (x) − f (x0 ) 
lim existe finie .
x→x0 x − x0
Cette limite qui est unique est appelé dérivée de f au point x0 et notée par : f 0 (x0 ).
On écrit :
f (x) − f (x0 )
lim = f 0 (x0 ) .
x→x0 x − x0
Remarque 1. Si, on pose : h = x − x0 =⇒ x = x0 + h, quand x −→ x0 , h −→ 0.
La définition précédente peut s’écrire :
f (x0 + h) − f (x0 )
lim = f 0 (x0 ) .
h→0 h
Exemple 1. Montrons que f (x) = ln x est dérivable en x0 = 1.
f (1 + h) − f (1) ln(1 + h) − ln 1 ln(1 + h)
lim = lim = lim = 1 qui est finie
h→0 h h→0 h h→0 h
d’où f est dérivabe en 1 et f 0 (1) = 1.
Définition 2. f est dérivable sur I si f est dérivable en tout point x0 de I. La fonction
x 7−→ f 0 (x) est la fonction dérivée de f , elle se note f 0 .
Exemple 2. La fonction f (x) = x2 est dérivable en tout point x0 de R; en effet:
f (x) − f (x0 ) x2 − x20
lim = lim = lim (x + x0 ) = 2x0 (qui est finie)
x→x0 x − x0 x→x0 x − x0 x→x0

Donc f 0 (x0 ) = 2x0 , d’où f 0 (x) = 2x, ∀x ∈ R.

1
1.1 dérivée à gauche-dérivée à droite
f (x) − f (x0 )
Définition 3. Si le rapport admet une limite finie à droite (respectivement
x − x0  
à gauche), on dit que f est dérivable à droite respectivement à gauche au point x0 .
 
Cette limite est appelé dérivée à droite respectivement à gauche de f au point x0 , est
 −

notée par : f 0 x+
0 respectivement f 0
x 0 .
On écrit :
f (x) − f (x0 )
= f 0 x+

lim 0 ,
>
x→x0 x − x0
et
f (x) − f (x0 )
= f 0 x−

lim 0 .
<
x→x0 x − x0

Proposition 1. Pour que f soit dérivable en x0 , il faut et il suffit que : f 0 x+ 0
 
0 et f x0
existent, et soient égales, on a, alors :
f 0 x+ 0 − 0
 
0 = f x0 = f (x0 ) .

Exemple 3.
f : R −→ R
x 7−→ x
f est-elle dérivable en x0 = 0?
On a :
(
x si x ≥ 0,
x =
−x si x < 0.

1.1.1 Calculons f 0 (0+ ) et f 0 (0− ) :

f (x) − f (0)
f 0 0+ = lim

avec f (0) = 0 = 0
>
x→0 x−0
x−0
= lim = 1.
>
x→0 x

f (x) − f (0)
f 0 0− = lim

<
x→0 x−0
−x − 0
= lim = −1.
<
x→0 x
On a : f 0 (0+ ) 6= f 0 (0− ), donc : f n’est pas dérivable en 0.

2
1.2 Interprétation géométrique :
Soit : f une fonction définie au voisinage
de x0 et M0 x0 , f (x0 ) , M x, f (x) deux
points du graphe.
f (x) − f (x0 )
Le rapport est le coefficient di-
x − x0
recteur (ou la pente de la droite (∆) passant
par las points M0 et M .
Ainsi : Si f est dérivable en x0 , en faisant
tendre M vers M0 , f 0 (x0 ) représentera la
pente de la tangente (T ) au point M0
d’abscisse x0 . Si α0 désigne l’angle formé par
l’axe (ox) et la tangente (T ) en M0 , on a :
f 0 (x0 ) = tan (α0 ).
L’équation de la tangente P en M0 s’écrit :

y = f 0 (x0 ) (x − x0 ) + f (x0 ) .
Remarque 2. Les dérivées à droite et à gauche, s’interprètent également en considérant
les demi-tangentes à droite et à gauche du point M0 , si elles ne sont pas égales, le graphe
de f présente alors un pointanguleux.
Exemple 4. Soit la fonction f (x) définie par :

f (x) = x3 + x2 ,
f est-elle dérivable en x0 = 0?
√ p √ √
f (x) = x3 + x2 = x2 (x + 1) = x x + 1, x2 = x .
Df = {x ∈ R, 1 + x ≥ 0} = {x ∈ R, x ≥ −1} = [−1, +∞[.

f (x) − f (0)
f 0 x+

0 = lim >
x→0 x−0

x x+1−0
= lim
>
x→0 x
√ √
= lim x + 1 = 1 = 1,
>
x→0
et
f (x) − f (0)
f 0 x−

0 = lim <
x→0 x−0

−x x + 1 − 0
= lim
<
x→0 x
√ √
= lim − x + 1 = − 1 = −1,
<
x→0

3
Au point 0, les dérivées à gauche et à droite
sont différentes, par conséquent f n’est pas
dérivable en ce point. Donc le graphe de
f admet deux demi-tangentes (∆1 ) et (∆2 )
d’équations:
(∆1 ) : y = f 0 x+

0 (x − 0) + f (0) = x,
| {z } | {z }
=1 =0
qui est la première
 bissectrice).
(∆2 ) : y = f 0 x− (x − 0) + f (0) = −x,
| {z0 } | {z }
=−1 =0
qui est la deuxième bissectrice).

1.3 Dérivabilité et continuité :


Proposition 2. Si f est une fonction dérivable en un point x0 de I, alors elle est continue
en ce point.
Preuve: On a:
 
f (x) − f (x0 ) f (x) − f (x0 )
lim [f (x) − f (x0 )] = lim .(x − x0 ) = lim . lim (x − x0 ) = 0,
x→x0 x→x0 x − x0 x→x0 x − x0 x→x0
| {z } | {z }
=f 0 (x0 ) =0

d’où: lim f (x) = f (x0 ), ce qui veut dire que f est continue en x0 .
x→x0

Remarque 3. La réciproque est fausse, une fonction continue en x0 peut ne pas être
dérivable en x0 .
Exemple 5. Soit le fonction f (x) définie par :
  
 x sin 1
 si x 6= 0,
x

0 si x = 0.

Étudier la continuité et la dérivabilité de f au point x0 = 0.


•La continuité au point x0 = 0 :
lim f (x) = f (0)?, f (0) = 0.
x→0
 
1
lim f (x) = lim |{z}
x sin = 0 = f (0) , donc, f est continue en x0 = 0
x→0 x→0 x
−→0 | {z }
bornée

• La dérivabilité au point x0 = 0 :
 
f (x) − f (0) 1
lim = lim sin n’existe pas, donc f n’est pas dérivable en x0 = 0.
x→0 x−0 x→0 x
donc, f n’est pas dérivable en x0 = 0.

4
2 Opérations sur les fonctions dérivables :
Proposition 3. Soit I un intervalle de R, soient f et g deux fonctions dérivables sur I.
f
Alors, les fonctions (f + g), (αf ) , α ∈ R et , g 6= 0 soient dérivables sur I, et on a :
g
0
1. f + g = f 0 + g 0
0
2. αf = αf 0
0
3. f.g = f 0 g + f g 0
 0
1 −f 0
4. = 2
 f 0 f
f f 0g − g0f
5. = .
g g2

2.1 Dérivée des fonctions usuelles

2.2 Dérivée de la composée de deux fonctions :


Soit f une fonction dérivable sur I, et si g une fonction dérivable sur f (I), alors g ◦ f est
dérivable sur I, et on a :
0  
0 0
∀ x ∈ I, g ◦ f (x) = f (x) g f (x) .

Exemple 6. Calculons la dérivée de la fonction h (x) = cos (3x2 + 5) :

5
 
h (x) = cos 3x2 + 5 = g f (x) , avec g(x) = cosx et f (x) = 3x2 + 5

 
h (x) = f (x) g f (x) , avec : f 0 (x) = 6x et g 0 (x) = −sinx
0 0 0

 
h0 (x) = 6x − sin 3x2 + 5 = −6x sin 3x2 + 5 .


2.3 Dérivée d’une fonction réciproque :


Soit f une fonction strictement monotone et continue sur un intervalle I, on suppose
que f est dérivable sur I , avec f 0 (x) 6= 0, ∀x ∈ I. Alors, f −1 est dérivable sur f (I) et de
plus :
 
0 1
∀ y ∈ f (I) , y = f (x) , x ∈ I : f −1 (y) = .
f0 (x)

Preuve
1
Soit y0 ∈ f (I), donc y0 = f (x0 ), x0 ∈ I, montrons que: (f −1 )0 (y0 ) = (f 0 (x0 ) 6= 0).
f0 (xo )
On a:
f −1 (y) − f −1 (y0 ) x − x0 1 1
(f −1 )0 (y0 ) = lim = lim = = 0
y7−→y0 y − y0 x7−→x0 f (x) − f (x0 ) f (x) − f (x0 ) f (x0 )
limx7−→0
x − x0
Donc f −1 est dérivabe en chaque point y0 de f (I), par suite f est dérivable sur f (I), et
1
(f −1 )0 (y) = 0 .
f (x)

Remarque 4. Comme x = f −1 (y), on obtient aussi :

1
(f −1 )0 (y) =
f 0 (f −1 (y))

Exercice: Calculer la dérivée des fonctions suivantes :

1. g1 (x) = arcsin x,
2. g2 (x) = arccos x,
3. g3 (x) = arctan x,
4. g4 (x) = arc cotx.

Correction :

6
1. La dérivée de la fonction g1 (x) :

g1 (x) = arcsin x = f1−1 (x) , avec f1 (x) = sin x, on pose : y = sin x.


1 1
arcsin0 y = 0 = .
sin x cos x
On sait que :
  r 2 r
−π π  2 p
x∈ , =⇒ cos x > 0, cos x = cos x = 1 − sin x = 1 − y 2 ,
2 2

donc
1 1
arcsin0 y = p =⇒ arcsin0 x = √ .
1− y2 1 − x2

2. La dérivée de la fonction g2 (x) :

g2 (x) = arccos x = f2−1 (x) , f2 (x) = cos x, y = cos x


1 1 1
arccos0 y = 0
= =− .
cos x − sin x sin x
On sait que :
r 2 r  2 p
x ∈ [0, π] =⇒ sin x > 0, sin x = sin x = 1 − cos x = 1 − y2,

donc
−1 −1
arccos0 y = p =⇒ arccos0 x = √ .
1 − y2 1 − x2

3. La dérivée de la fonction g3 (x) :

g3 (x) = arctan x = f3−1 (x) , f3 (x) = tan x, y = tan x


1 1 1 1
arctan0 y = 0
= 2
= 2
, car = 1 + tan2 x
tan x 1/ cos x 1 + tan x cos2 x

1 1 1
arctan0 y = 2
= 2
=⇒ arctan0 x = .
1 + tan x 1+y 1 + x2

2.3.1 Exercice :
−1
Vérifier que : arccot0 x = .
1 + x2

7
3 Dérivée et monotonie
Proposition 4. Soit f une fonction dérivable sur un intervalle I de R, alors:

1. f est croissante sur I ⇐⇒ ∀x ∈ I, f 0 (x) ≥ 0

2. f est décroissante sur I ⇐⇒ ∀x ∈ I, f 0 (x) ≤ 0

3. f est strictement croissante sur I ⇐⇒ ∀x ∈ I, f 0 (x) > 0

4. f est strictement décroissante sur I ⇐⇒ ∀x ∈ I, f 0 (x) < 0

5. f est constante sur I ⇐⇒ ∀x ∈ I, f 0 (x) = 0

4 Extrémum local-Extrémum global :


Définition 4. Soit f : I −→ R, x0 ∈ I .

1. On dit que x0 est un point critique de f si f 0 (x0 ) = 0.

2. On dit que f admet un maximum local en x0 dans I (respectivement un minimum


local en x0 ) s’il existe α > 0, tel que: ∀ x ∈ ]x0 − α, x0 + α[ ∩ I,
f (x) ≤ f (x0 ) (respectivement ∀ x ∈ ]x0 − α, x0 + α[ ∩ I, f (x)) ≥ f (x0 ) .)

3. On dit que f admet un maximum global en x0 dans I si: ∀x ∈ I, f (x) ≤ f (x0 ).

4. On dit que f admet un minimum global en x0 dans I si: ∀x ∈ I, f (x) ≥ f (x0 ).

5. On dit que f admet un extrméum local en x0 si f admet un maximum local ou un


minimum local en ce point.

Théorème 1. (Théorème de Fermat) Si f admet un extremum au point x0 , et si elle est


dérivable en ce point, alors : f 0 (x0 ) = 0.

8
5 Théorèmes fondamentaux :
5.1 Théorème de Rolle
Soit I = [a, b] et f une fonction continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[ et telle que
f (a) = f (b), alors, il existe au moins un point c ∈ ]a, b[ telle que :
f 0 (c) = 0.
Interprétation géométrique :

Le théorème de Rolle signifie que pour une


fonction f continue sur [a, b], dérivable sur
]a, b[ telle que : f (a) = f (b), il existe au
moins c ∈ ]a, b[ ou la tangente // (ox).

Exercice: Calculer la dérivée de f (x) = (x2 + 1) sin x, puis montrer que l’équation
(x2 + 1) cos x + 2x sin x = 0 admet au moins une solution dans ]0, π[.

5.2 Théorème des accroissements finis :


Soit f : [a, b] −→ R une fonction continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[, alors, il existe
au moins un point c ∈ ]a, b[ telle que :
f (b) − f (a) = (b − a) f 0 (c) .
Interprétation géométrique :
   
Soit A a, f (a) , B b, f (b) deux points du
graphe de f . La pente de la droite (AB) est
f (b) − f (a)
le nombre .
b−a
Le théorème des accroissements  finis sig-
nifie qu’il existe un point γ c, f (c) du
graphe où la tangente a pour pente f 0 (c) =
f (b) − f (a)
c’est-à-dire : La tangente est
b−a
parallèle à la droite (AB).

9
f (b) − f (a)
Preuve: Considérons la fonction ϕ définie par: ϕ(x) = f (x) − (x − a), on a ϕ
 b−a
ϕ(a) = f (a)
est continue sur [a, b], dérivable sur ]a, b[, de plus on a: =⇒ ϕ(a) = ϕ(b);
ϕ(b) = f (a)
d’après le théorème de Rolle (appliqué pour ϕ sur [a, b]), ∃c ∈]a, b[, tel que ϕ0 (c) = 0,
c-à-d:
f (b) − f (a)
f 0 (c) − .1 = 0 =⇒ f (b) − f (a) = f 0 (c)(b − a) C.Q.F.D.
b−a
Remarque 5. Si f (a) = f (b) =⇒ f 0 (c) = 0, donc on trouve le théorème de Rolle c-à-d
le théorème de Rolle est un cas particulier du théorème des accroissements finis (T.A.F).
1 1
Exercice: Montrer que : ∀x > 0, < ln (1 + x) − ln (x) <
1+x x

5.3 Théorème des accroissements finis généralisés


Soient f et g deux fonctions continues sur l’intervalle [a, b] et dérivables sur ]a, b[ tel que
g 0 (x) 6= 0 sur cet intervalle et g(a) 6= g(b). Alors il existe c ∈]a, b[tel que:

f (b) − f (a) f 0 (c)


= 0 .
g(b) − g(b) g (c)

On peut démontrer ce théorème en appliquant le théorème des accroissements finis sur la


fonction:ϕ(x) = g(x)[f (b) − f (a)] − f (x)[g(b) − g(a)]

0 ∞
5.4 Théorème de l’Hôpital (règle de l’Hôpital) , :
0 ∞
Soit I un intervalle de R, f et g deux fonctions définies et continues sur I, sauf peut être
en a tel que :

1. lim f (x) = lim g (x) = 0, a ∈ R{−∞, +∞}.


x→a x→a

2. f et g sont dérivables sur I − {a} et g 0 (x) 6= 0, ∀ x ∈ I − {a}.


f 0 (x)   f (x)
Si lim 0 = l l ∈ R ∪ {−∞, +∞} , alors : lim = l.
x→a g (x) x→a g (x)

Remarque 6. Le théorème reste valable si les conditions lim f (x) = lim g (x) = 0 sont
x→a x→a
remplacées par : lim f (x) = lim g (x) = ±∞.
x→a x→a

10

sin x x
Exemple 7. Calculer les limites suivantes : lim , lim .
x→0 x x→+∞ 1 + x

sin x cos (x)


1. lim = lim = cos (0) = 1.
 x→0 x x→0 1
0 
le théorème de l’hopital f 0 (x) = sin x = cos (x) , g 0 (x) = (x)0 = 1 .
1
√ √
x 2 x
2. lim = lim = 0,
x→+∞ 1 + x x→+∞ 1

0
√ 0 1 0 0

le théorème de l’hopital f (x) = x = √ , g (x) = (1 + x) = 1 .
2 x

6 Dérivées d’ordre supérieure :


6.1 Fonction dérivée d’ordre n : (Dérivée successives)
Soit f : I → R, une fonction dérivable sur I. Si la fonction f 0 : I → R est dérivable sur I,
on note : f 00 : I → R la fonction dérivée de f 0 : f 00 = (f 0 )0 .
En général : Si n ∈ N, alors : f (n) : I → R est la fonction vérifiant :

i). f (0) = f (par convention),


0
ii). f (p+1) = f (p) , pour p = 0, 1, · · · , n − 1.

L’application f (n) est appelée fonction dérivée d’ordre n de f .

Exemple 8. Soient f (x) = sin x, g (x) = cos (x). Calculer f (n) (x) et g (n) (x) , n ∈ N.
 π
n = 0 : f (0) (x) = f (x) = sin x = sin x + 0 ,
2
(1)
0  π
n = 1 : f (x) = sin x = cos (x) = sin x + 1 ,
2
00 0  π
n = 2 : f (2) (x) = sin x = cos (x) = − sin x = sin x + 2 ,
2
..
.
(n)  π
n : f (n) (x) = sin x = sin x + n (à vérifier par récurrece!!).
2

Exercice: Montrer que g (n) (x) = cos(x + n π2 ), n ∈ N.

11
6.2 Formule de Leibnitz :
Soient f et g deux fonctions admettant des dérivées d’ordre n sur un intervalle I. Alors la
fonction f.g admet une dérivée d’ordre n sur I et on a :
n
(n) X
fg (x) = Cnp f (n−p) (x)g (p) (x),
p=0

avec

n!
Cnp = ,
(n − p)!p!

Exemple 9. Soit f (x) = ex cos (x). Calculer h(n) (x).


h (x) = f (x) .g (x), avec : f (x) = ex et g (x) = cos (x).

n = 1 : f 0 (x) = ex ,
0
n = 2 : f 00 (x) = ex = ex ,
..
.
n : f (n) (x) = ex .

Alors, quelque soit l’ordre de dérivée c’est toujours ex , donc:

(ex )(n−p) = ex .

(n)
 π
On sait que: g (x) = cos x + n .
2

h(n) (x) = (f.g)(n) (x)


Xn
= Cnp f (n−p) (x).g (p) (x)
p=0
n
X (p)
= Cnp (ex )(n−p) cos (x)
p=0
n
X  π
= Cnp ex cos x + p
p=0
2
n
X  π
= ex Cnp cos x + p .
p=0
2

12
6.3 Fonction de classe C n
Définition 5. Soit I un intervalle de R et n ∈ N∗ . Une fonction f de I dans R est dite
de classe C n sur I, si f est n fois dérivable sur I et la dérivée d’ordre n, f (n) est
continue sur I. On dit aussi que f est n fois continuement dérivable.
L’ensemble des fonctions réelles de classe C n sur I se notera : C n (I, R).

Remarques: (Cas particuliers)


1. Si n = 0; on dit que f est continue sur I, c-à-d de f est de classe C 0 .
2. Si n = 1; f est de classe C 1 sur I si f est dérivable et f 0 continue sur I.
3. Si f est de classe C n , ∀n ∈ N, alors f est indéfiniment dérivable sur I, on dit que f
est de classe C ∞ sur I.
Exemple 10. On a:
1. sin (x) et cos (x) ∈ C ∞ (R, R).
2. ex ∈ C ∞ (R, R+ ).

7 Formules de Taylor
La formule de Taylor nous permet d’approximer une fonction n fois dérivable dans un voisi-
nage de a par un polynôme P (x) de degré n. Ce polynôme sera calculé à partir des dérivées
successives au point considéré ( c-à-d: f 0 (a), f 00 (a), f (2) (a), · · · , f (n) (a)). La formule de Tay-
lor s’écrit sous la forme: f (x) = P (x) + R(x), où R(x) est l’erreur d’approximation appelée
reste . Il existe plusieurs formes de restes, ce qui entraine divers formes de la formule de
Taylor dont:

7.1 Formule de Taylor avec reste de Lagrange


Théorème 2. Soit f : I −→ R une fonction, a ∈ I telle que f est de classe C n sur I et
f (n) dérivable sur I, alors : ∀ x ∈ I, ∃c ∈ ]a, x[ tel que:

f 0 (a) f 00 (a) f (n) (a) f (n+1) (c)


f (x) = f (a) + (x − a) + (x − a)2 + · · · + (x − a)n + (x − a)n+1
1! 2! n! (n + 1)!
(1)
La formule (1) s’appelle ”formule de Taylor-Lagrange au point a” à l’ordre n.

D’après la relation (1) : f (x) = P (x) + Rn (x), avec :

f 0 (a) f 00 (a) f (n) (a)


P (x) = f (a) + (x − a) + (x − a)2 + · · · + (x − a)n .
1! 2! n!

13
P (x) s’appelle ”partie polynômiale de f , et

(x − a)n+1 (n+1)
Rn (x) = f (c) .
(n + 1)!

Rn (x) s’appelle ”le reste de Lagrange”.

Exemple 11. Ecrire la formule de Taylor-lagrange à l’ordre 3 au point a = 1 de la fonction


f (x) = cos x.
f (x) = cos x; f (1) = cos 1.
f 0 (x) = − sin x; f 0 (1) = − sin 1.
f 00 (x) = − cos x; f 00 (1) = − cos 1.
f (3) (x) = sin x; f (3) (1) = − sin 1
f (4) (x) = cos x; f (4) (c) = cos(c).

La formule de Taylor -Lagrange de cos x à l’ordre n = 3 s’écrit comme suit:


− sin 1 − cos 1 sin 1 cos c
cos x = cos 1 + (x − 1) + (x − 1)2 + (x − 1)3 + (x − 1)4 , c ∈]1, x[
1! 2! 3! 4!
Remarque 7. Le point c(c ∈]a, x[) peut s’écrire comme suit: c = a + θ(x − a), θ ∈]0, 1[.

7.2 Formule de Mac-Laurin-Lagrange


Définition 6. Supposons que 0 ∈ I, posons : c = θx, 0 < θ < 1, on remplace a par 0 et c
par θx dans la formule (1), on obtient :

f 0 (0) f 00 (0) 2 f (n) (0) n f (n+1) (θx) n+1


f (x) = f (0) + x+ x + ··· + x + x . (2)
1! 2! n! (n + 1)!

La formule (2) porte le nom de ”formule de Mac-Laurin” avec reste de Lagrange.

Remarque 8. La formule (2) est souvent utilisée dans le calcul des valeurs approchées.

Exemple 12. Calculons la valeur approchée de sin(0.01); pour cela écrivons la formule de
Mac-Laurin -Lagrange de sin x à l’ordre n = 3,
f (x) = sin x; f (0) = sin 0 = 0 f 0 (x) = cos x; f 0 (0) = cos 0 = 1.
f 00 (x) = − sin x; f 00 (0) = − sin 0 = 0; f (3) (x) = − cos x; f (3) (0) = − cos 0 = −1.
f (4) (x) = sin x; f (4) (θx) = sin(θx).
La formule de Mac-Laurin -Lagrange de sin x à l’ordre n = 3 s’écrit alors:

x x3 x4
sin x = − + sin(θx).
|1! {z 3!} 4!
P (x)

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x4 x4 x3
 
x
| sin x−P (x) |=| sin(θx) |≤| sin(θx) | ; or | sin(θx) |≤ 1 donc : | sin x− − |≤
4! 4! 1! 3!
x4
.
4!
0.01 (0.01)3 (0.01)4 ∼
 
Pour x = 0.01, on obtient: | sin(0.01) − − |≤ = 4.16 × 10(−10) .
1! 3! 4!
0.01 (0.01)3 ∼
 

L’erreur est trop petite, donc sin(0.01) = − = 0.00999983333.
1! 3!
Comparaison de la fonction sinus avec ses polynomes de Taylor d’ordres,3, 5 et 7 en 0.

Interprétation: Lorsque n croit, les graphes des polynômes s’approchent de plus en


plus du garaphe de sinus. Attention!!! ceci est vrai qu’autour de 0.

7.3 Formule de Taylor-Young :


Théorème 3. Soit f : I −→ R une fonction de classe C n sur I alors, il existe une fonction
x 7−→ ε (x) dans un voisinage de a, telle que ∀x ∈ I :

f 0 (a) f 00 (a) f (n) (a)


f (x) = f (a) + (x − a) + (x − a)2 + · · · + (x − a)n + (x − a)n ε (x) ,
1! 2! n!
(3)

avec lim ε (x) = 0.


x→a
La formule (3) s’appelle ”formule de Taylor-Young de f à l’ordre n”.
Le terme (x − a)n ε (x) avec lim ε (x) = 0 s’appelle ”reste de Young”.
x→a

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7.3.1 Formule de Mac-Laurin-Young :
Théorème 4. On suppose que 0 ∈ I.Si on remplace a par 0 dans la formule (3), on obtient
sous les mêmes hypothèses ”formule de Mac-Laurin-Young”

f 0 (0) f 00 (0) 2 f (n) (0) n


f (x) = f (0) + x+ x + ··· + x + xn ε (x) , avec lim ε (x) = 0.
1! 2! n! x→0
(4)

Exemple 13. Écrire les formules de Mac-Laurin-Lagrange et Mac-Laurin-Young pour la


fonction x 7−→ ex à l’ordre n.

7.3.2 1. La formule de Mac-Laurin-Lagrange :


f (x) = ex , f (n) (x) = ex , f ∈ C ∞ (R, R+ ), f (0) = e0 = 1, f (n) (0) = e0 = 1, ∀ n ∈ N∗ ,
∃θ ∈ ]0, 1[.

x x2 xn xn+1 θx
f (x) = ex = + + ··· + + e .
1! 2! n! (n + 1)!
| {z }
reste de Lagrange

7.3.3 1. La formule de Mac-Laurin-Young :

x x2 xn
f (x) = ex = 1 + + ··· + + xn ε (x) , avec lim ε (x) = 0.
1! 2! n! | {z } x→0
reste de Young

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