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Résumé Mohammed
Le volet financier de l’accord de libre-échange entre le Maroc et les Etats-
Amine Al Ayoubi
Unis s’inspire des principes édictés au niveau de l’Organisation mondiale Analyste financier
JAIDA/groupe CDG
du commerce. Il ne remet pas en cause à court terme les dispositions de la Membre du Réseau
réglementation marocaine en vigueur, mais il permet à moyen et long terme monnaie finance banque
des ouvertures qui touchent de façons différenciées les compartiments du Université Mohammed V,
système financier marocain. Ces ouvertures semblent sans danger sur la Agdal
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stabilité financière du Maroc mais elles ne paraissent pas suffisantes pour
pouvoir impulser des dynamiques concurrentielles et améliorer l’attractivité Saloua
des capitaux américains. Takarroumt
Chargée d’études et de
veille-CDG
Membre du Réseau
Introduction monnaie finance banque
Université Mohammed
L’accord de libre-échange (ALE) signé par le Maroc et les Etats-Unis le V, Agdal
16 juin 2004 a la particularité de contenir, outre les dispositions sur le [email protected]
commerce des biens et services réels, un volet sur les services financiers qui
aura certainement des répercussions sur le processus de libéralisation
(1) La réforme de la
financière entamé par le Maroc depuis deux décennies. réglementation financière
Ce processus s’est déployé de façon progressive et surtout prudente. Il s’inscrit dans la logique
a su mettre le Maroc à l’abri des turbulences financières observées ces globale du passage d’une
économie administrée et
dernières années dans des pays d’Asie, d’Europe de l’Est et d’Amérique latine. cloisonnée à une
Il s’est également matérialisé par une série de réformes réglementaires ( 1) économie libérale
et institutionnelles (2) internes, par l’adhésion du Maroc aux négociations dominée par les
mécanismes de marché et
de l’accord sur la libéralisation du commerce des services au niveau de
plus ou moins ouverte à
l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et par la signature de l’international.
nombreux accords de libre-échange multilatéraux et bilatéraux. Toutefois, (2) Le pouvoir de
l’ensemble de ces mesures ne s’est pas traduit par une grande attractivité contrôle sur le secteur
des capitaux étrangers. financier s’est
progressivement déplacé
L’ALE signé avec les Etats-Unis est le dernier accord bilatéral en date. de l’Administration vers
Il s’inspire des principes édictés par l’Accord général sur le commerce des des institutions
services (AGCS). Il ne remet pas en cause à court terme les dispositions indépendantes
responsabilisées, tels
de la réglementation marocaine en vigueur mais il permet à moyen et long Bank Al-Maghrib et le
termes des ouvertures dans différents compartiments du système financier. CDVM.
La question qui mérite d’être posée est celle de savoir si un accord bilatéral,
le premier du genre concernant les services financiers, est porteur d’éléments
susceptibles d’améliorer l’attractivité des capitaux et d’impulser les
mutations dans le comportement des acteurs du secteur financier
marocain, tout en préservant la stabilité financière.
Dans ce qui suit, quelques éléments de réponse à ces interrogations sont
proposés. Pour ce faire, il apparaît utile de procéder à un rapprochement
entre les principes de l’AGCS, la réglementation marocaine en vigueur et
les engagements souscrits au niveau de l’ALE. Ce rapprochement
permettra de mettre en exergue les apports de l’ALE en termes d’ouverture
pour pouvoir en évaluer les éventuels impacts.
Graphique 1
Tableau 1
Les investissements américains au Maroc
La présence commerciale
L’accès au marché marocain est libre pour les banques étrangères, elles
peuvent s’installer au Maroc à travers des filiales, des succursales ou des
bureaux de représentation, à condition d’avoir l’agrément de BAM.
Cette liberté d’accès est toutefois accompagnée de mesures restrictives
qui dérogent au principe du traitement national. En effet, les autorités
marocaines se réservent le droit de limiter la participation d’une entité
étrangère dans le capital d’une grande banque ou d’une compagnie financière
contrôlant une grande banque si ladite participation risque de se traduire
par une prise de contrôle. La législation marocaine précise aussi que le capital
de la Banque centrale populaire doit être détenu à hauteur de 51 % par
l’Etat, les autres actionnaires et notamment les étrangers ne pouvant détenir
plus de 5 % du capital de cette banque. En outre, le Maroc se réserve le
droit d’accorder des avantages aux institutions financières marocaines
contrôlées totalement ou en majorité par l’Etat et à celles qui effectuent
des opérations de crédit foncier, de crédit à la construction et de crédit à
l’hôtellerie.
Ces mesures tendent à éviter d’avoir un secteur bancaire qui gère son
portefeuille d’activité avec la seule logique de rentabilité. Le Maroc ouvre
ainsi son marché bancaire à la concurrence étrangère tout en gardant des
banques qui soutiennent les secteurs vitaux de l’économie, même s’ils sont
peu rentables.
La législation marocaine contient une autre mesure qui va à l’encontre
du principe du traitement national. Il s’agit des succursales de banques
étrangères qui doivent être dotées d’un montant au moins égal au capital
minimum exigé des banques, en vue de fournir des services bancaires au
Maroc. Cette dotation permet au régulateur de s’assurer que les
Tableau 2
Tableau 3
Annexe I
Définition des services financiers
Annexe II
Les modes de fourniture des services financiers
Annexe III
Les principes de libéralisation des services financiers
Articles XVI, XVII et II de l’AGCS