Berthe Vincent
Berthe Vincent
Berthe Vincent
Doctorat ParisTech
THÈSE
pour obtenir le grade de docteur délivré par
Vincent BERTHE
le 03 Décembre 2010
Développement de mélanges à
base de polylactide à durée de vie
contrôlée. Etude des relations
microstructure / propriétés / mise en
œuvre
Jury :
3
académiques comme l’Ecole des Mines d’Ales, l’Institut National de Recherches
Agronomiques (INRA) de Dijon et le Centre d’Etudes Atomiques (CEA) de Marcoule.
La collaboration autour de ce projet a été un réel plaisir et je tiens à remercier Dr.
Nicolas Pons qui a réalisé sa thèse en parallèle de la mienne, sur qui j’ai pu compter au-
delà de la limite des trois années de ce projet.
Je remercie ici aussi les Drs. Patrick Moireau, Jérôme Blaizot et Adina Cretu de
la société OCV Reinforcement pour leur intérêt dans ce projet. Je voudrais enfin
exprimer ma sympathie aux Drs. Laurent Paternostre, Fabrice Stassin, Julien Cayuela et
Eric Khousakoun de la société MateriaNova-Natiss pour leur aide et leur accueil en
Belgique durant les six premiers mois de ma thèse. Un grand merci également au Pr.
Francois Fesquet (Matériau Ingénierie), Nicolas Vidal (Yelen), Didier Mesplé (Javaux)
et Pr. Rémi Chaussod (INRA de Dijon). Ce fut pour moi un réel plaisir de travailler et
d’échanger ensemble, et j’espère vous avoir fait partager « ma passion » pour les
« matrices 2-2 ».
Je tiens également à remercier le Pr. Jean Coudane de l'Institut des Biomolécules
Max Mousseron (IBMM) de la Faculté de Pharmacie de Montpellier pour son accueil
dans son laboratoire, ainsi que Madame Sylvie Hunger du même laboratoire pour son
aide précieuse et sa bonne humeur. Un grand merci également à Michel Berraud et
Flore Bouillet de la Station d’Essai de Vieillissement Naturel de Bandol SEVNB pour
leur implication dans la réalisation et l’analyse des tests de vieillissements sous UV,
ainsi qu’au Dr. Sophie Rouif de la société Ionisos (Dagneux), pour la réalisation des
irradiations gamma, et à Philippe Michon, de la société Symphony Plastics (Saint Maur
des Fossés), pour son intérêt dans notre projet.
J’ai également une pensée toute particulière pour les stagiaires Masters ou
Ingénieurs qui ont participé à cette étude et en particulier pour Sophia et Romùlo, pour
leur enthousiasme et leur bonne humeur.
Je tiens également à exprimer ma sympathie et mes remerciements à l’ensemble
du personnel permanent du CMGD : Sylvie, Danielle, Anne-Sophie, Claire, Aurélie,
Rodolphe, Belkacem, Jean-Christophe, Laurent, Didier, Stéphane, Patrick, Pierre,
Robert, Sylvain, Alain, Jean-Marie, Jacky, Benji, ... et tout particulièrement Marc
Longerey pour sa disponibilité et sa grande patiente devant mes caprices de « petites
manips supplémentaires juste pour voir ».
Un grand merci également à tous les doctorants et ex-doctorants rencontrés et
appréciés au CMGD (Madiha, Lucie, Siska, Stéphanie, Elenga, Linda, Anne, Nicolas
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P., Jean-Mario, Sami, Julien, Pierre-Erwan, Ali, Mohammad, Mohammed, Nicolas C.,
Hossein, Nicolas C.L., Jean-Sébastien, Benjamin et bien d’autres encore….) ainsi que
ceux du LGEI trop peu souvent croisés, mais tout autant appréciés (Marie, Léa,
Virginie, Sandra, Nicolas L., Vincent, Denis, Frédéric …). Ils ont su rendre mon séjour
agréable et enrichissant du point de vue humain et scientifique. Mention spéciale à mes
compagnons de piscine et de course à pieds (les « petits tours de récup» à la lampe
frontale, où l’on finit par se perdre, me manquent déjà …).
Je remercie également mes nombreux colocataires Alésiens qui ont su rendre
mon séjour dans les Cévennes plus chaleureux (Gaëtane, Marie, Virginie, Vincent T.,
Damien, Yann, Sébastien C., Stéphane et Sébastien D.), ainsi que mes colocataires en
Belgique (Vincent G. et Max) pour leurs conseils avisés en breuvages locaux.
Enfin, j’aimerais adresser mes remerciements à plusieurs enseignants croisés au
cours de mon cursus universitaire et ingénieur, à Toulon, Montpellier et Grenoble, pour
m’avoir inspiré : Dr Claude Benamou, Pr. Margueritte Rinaudo, Frédéric Marshal, Pr.
Marc Lindheimer, Pr. Costantino Creton et Pr. Bernard Boutevin.
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"Un chercheur doit avoir conscience du peu de ce qu'il a trouvé ; mais il a le
droit d'estimer que ce peu est immense". Inquiétudes d'un biologiste, Jean Rostand
"En science, la phrase la plus excitante que l'on peut entendre, celle qui
annonce de nouvelles découvertes, ce n'est pas «eurêka» mais «c'est drôle». " Isaac
Asimov
7
8
Sommaire
Remerciements ............................................................................................................... 3
Sommaire ........................................................................................................................ 9
Glossaire ....................................................................................................................... 14
I. Introduction ................................................................................................. 20
I. Le PLA ........................................................................................................ 37
I.4. Conclusion............................................................................................ 44
9
III.1. Le paradoxe à résoudre ...................................................................... 57
I. Introduction ................................................................................................. 78
III.1. Extrusion............................................................................................ 89
III.5. Modifications chimiques en masse par rayonnement gamma (γ) .... 102
10
II.2. Mélanges non compatibilisés à base de PBS et de PεCL ................. 120
11
III.3. Etude du vieillissement hygrothermique d’un mélange PLA/PεCL
.............................................................................................................................. 229
12
VI. Publications ............................................................................................ 352
13
Glossaire
ABS : acrylonitrile-butadiène-styrène_ PHB : polyhydroxybutyrate
E’ : module dynamique de conservation en PHB/PHH : mélange polyhydroxybutyrate
traction polyhydroxyhexanoate
E’’ : module dynamique de perte en PHBV : polyhydroxybutyrate-co-valérate
traction PHO : poly(3-hydroxyoctanoate
G’ : module dynamique de conservation en PI : polyisoprène
cisaillement PMMA : polyméthacrylate-de-méthyle
G’’ : module dynamique de conservation en PMMA-g-PB : polyméthacrylate-g-
cisaillement polybutadiène
LDI : di-isocyanate de lysine PP : poly-propylène
LTI : tri-isocyanate de lysine PPC : polypropylène carbonate
PLA : poly-L-lactide PPD : polyparadioxanone
PA11 : polyamide 11 PPG : polypropylène-glycol
PBA : poly-butylène-adipate PS : polystyrène
PBAT : poly-butylène-adipate-téréphtalate PTAT : polytetramethylene adipate-co-
PBGA : poly1,3-butylène-co-adipate de terephtalate
glycol PVAc : polyvinyl-acétate
PBS : poly-butylène-succinate PVC : polyvinyle de chlorure
PBT : poly-butylène-téréphtalate PVOH : Polyvinyl-alcool
PE : polyéthylène PεCL : poly-ε-caprolactone
PEA : poly-ethylène-adipate SAN : poly-styrène-co-acrylonitrile
PEBD : polyéthylène basse densité SBR : poly-styrène-co-butylène
PEG : poly-éthylène-glycol Tan(δ) : tangeante delta
PEHD : polyéthylène haute densité Tcf : température de cristallisation à froid
PEP : poly(éthylène-alt-propylène) Tf : température de fusion
PET : poly-éthylène-téréphtalate Tv : température de transition vitreuse
PE-VAc : polyéthylène-co-vinyl-acétate Tα : la relaxation principale en analyse
PEVOH : polyétylène-co-vinylalcool thermomécanique dynamique, mesurées à
PGA : poly-glycolide partir des maximums de variation de E’’
PHA : polyhydroxyalcanoate χc : taux de cristallinité
14
Introduction générale
Les matières plastiques ont acquis une position majeure dans notre
environnement quotidien. Un tel degré d’intégration est la conséquence des bonnes
propriétés que présentent ces matériaux. En revanche, ces matières plastiques ont des
défauts inhérents à leurs qualités tels que leur durabilité conduisant à des problèmes
écologiques de taille tels que la gestion des déchets. Bien que des solutions aient été
mises en place, telles que le recyclage, ces dernières sont couteuses, conduisent
malheureusement à des propriétés dégradées et nécessitent la mise en place de systèmes
de collecte plus efficaces. Par ailleurs, un deuxième problème lié à l’utilisation de ces
matériaux est qu’ils soient majoritairement issus du pétrole, ce qui implique qu’ils
représentent une source potentielle d’apport de C02 dans l’atmosphère.
L’éveil récent des populations et des autorités aux problèmes liés à l’écologie a
permis la mise ne place de programmes de recherche afin de résoudre cette
problématique. Ainsi, de nouveaux plastiques sont actuellement en développement avec
pour objectif de préserver l’environnement et de mieux gérer les ressources naturelles.
L’utilisation de plastiques biodégradables, par exemple, peut résoudre partiellement le
problème des déchets de matière plastique en permettant de valoriser ces derniers sous
forme de compost. Les plastiques biodégradables peuvent en effet être décomposés par
des systèmes biologiques avant d’être assimilés, sous forme de molécule, par la nature.
Par ailleurs, une deuxième option consiste à utiliser des plastiques issus de ressources
renouvelables, ces derniers présentent un net avantage sur les plastiques issus du
pétrole, notamment au niveau des émissions de gaz à effet de serre et l’évolution du
cycle du carbone.
Une nouvelle famille de polymères, appelés biopolymères, tels que le polylactie
(PLA) ou les poly-hydroxyalkanoates (PHA), issus de ressources renouvelables
(plantes, bactéries…) et totalement biodégradables, cumulent tous ces avantages. Les
biopolymères les plus prometteurs sont les bio-polyesters aliphatiques dont les
propriétés égalent celles des résines polymères classiques sur certains aspects et sont
déjà appliqués à plusieurs domaines tels que l’emballage, ou le médical. Le PLA est le
polyester aliphatique biodégradable issu de ressources renouvelables le plus disponible
15
à l’heure actuelle. Cependant ce biopolymère est parfois confronté à des propriétés
mécaniques limitées.
Les principaux verrous actuels du PLA sont sa résilience, sa tenue à l’eau ainsi
que le contrôle de sa fragmentation en fin de vie. Afin de pallier à ces manques, il est
donc nécessaire d’additiver, d’élaboration des mélanges, ou des composites à partir de
PLA (la contrainte principale de cette approche est alors la conservation des avantages
écologiques). Plusieurs pistes de travail peuvent être identifiées, à partir d’une étude
bibliographique, afin d’améliorer la résilience du PLA comme l’incorporation de
modifiant au choc, ou le mélange avec des polymères de faible module de Young. La
résistance à l’hydrolyse peut être améliorée par mélange avec des polymères
hydrophobes ou par l’incorporation de réticulations. Enfin la fragmentation en fin de
vie peut être modifiée à l’aide de catalyseurs d’oxydation.
Ces travaux de thèse s’inscrivent dans le cadre d’un programme de recherche
global, financé par l’ADEME et l’ANR, rassemblant 9 partenaires industriels et
universitaires. L’objectif final du projet est de développer des composites à base de
fibres de verre altérables et de matrices biodégradables issues de ressources
renouvelables. Ces travaux de thèse s’intéressent à la mise au point d’une matrice pour
ces composites. Les marchés visés sont porteurs, il s’agit de ceux des géotextiles, de
l’emballage renforcé, de l’électroménager, de l’automobile, du bâtiment ainsi que de
l’éolien. L’objectif est de pouvoir obtenir des composites dont la dégradabilité et la
durée de vie seraient contrôlées. Cette thèse se focalise sur la mise au point d’une
matrice à base de polylactide (PLA) pour ces composites. L’objectif est de parvenir à
obtenir des propriétés comparables à celles de polymères de grande diffusion tels que
du poly-éthylène-téréphtalate (PET), du poly-butylène-téréphtalate (PBT) et du
polyamide-6-6 (PA6-6) qui présentent l’inconvénient d’être issus du pétrole (et donc de
ne pas être renouvelables) et d’être non bio-dégradables. Pour ce faire, les propriétés à
améliorer sont les propriétés mécaniques d’une part et la résistance au vieillissement à
la vapeur d’eau d’autre part. Par ailleurs le déclenchement de la fragmentation du
matériau en fin de vie est également recherchée afin d’obtenir un contrôle de sa
durabilité. La principale voie d’étude choisie est celle des mélanges polymères, dont
nous étudions les propriétés mécaniques et la microstructure. Par la suite leur durabilité
est évaluée lors de divers tests de vieillissements climatiques, et caractérisée à l’aide du
suivi des propriétés mécaniques, des masses molaires moyennes, de la prise en eau et de
16
la microstructure. Enfin, la catalyse de la fragmentation est évaluée à l’aide de tests de
photo-vieillissement accélérés.
Les matériaux finaux devront présenter plusieurs avantages fonctionnels : faible
coût énergétique, légèreté, résistance mécanique et chimique, liberté de formes, etc… et
permettront de viser plusieurs marchés d’application tels que le secteur de l’automobile,
le bâtiment, les composants électroniques ainsi que les équipements industriels.
En résumé, les matériaux développés dans cette étude présentent donc plusieurs
avantages :
- ils proviennent majoritairement de ressources naturelles renouvelables et
permettent en cela une amélioration du cycle de vie des produits
- ils permettent de réduire les quantités de déchets à recycler physiquement
puisque le traitement envisagé en fin de vie consisterait en une mise en compostage de
ces matériaux (ou un recyclage chimique)
- ils peuvent être mis en forme selon les mêmes techniques de préparation que
les polymères de grande diffusion actuels, et permettent d’atteindre les mêmes
propriétés mécaniques.
17
d’agents de polycondensation sur la résistance au photo-vieillissement et utilise un
catalyseur d’oxydation afin de contrôler l’étape de fragmentation de ces matériaux. Le
manuscrit s’achève par une conclusion générale et la présentation de plusieurs
perspectives de recherche.
18
Chapitre I. Bibliographie
19
I. Introduction
20
Cette partie bibliographique traite de plusieurs domaines spécifiques, c’est
pourquoi, pour en simplifier la lecture, seules les descriptions des composants des
mélanges étudiés sont présentées : le polylactide (PLA), le poly-ε-caprolactone (PεCL)
et le polybutylene-succinate (PBS). Une liste non exhaustive des principaux polymères
biodégradables est dressée. Le polylactide est décrit en détaillant les différentes voies
de synthèse chimique, ses principales propriétés mécaniques et thermiques et l’étude de
son vieillissement à l’hydrolyse, à l’oxydation et au photo-vieillissement par
rayonnement ultra-violet. Par ailleurs, l’amélioration de la résilience du PLA est
également abordée. Enfin, une introduction générale sur l’aspect de la biodégradation
de ces matériaux est réalisée.
21
En l’espace de quelques dizaines d’années, l’abondance du pétrole alliée à la
relative inertie chimique des produits qui en sont issus, a été désastreuse pour le
développement des polymères naturels. Cependant ces matériaux sont de nouveau
étudiés avec intérêt tant pour l’amélioration de leur propriétés que pour l’amélioration
de leur impact écologique. Le terme « biodégradable » doit être défini. Dans un premier
temps, on peut retenir qu’un polymère biodégradable est un polymère dans lequel la
dégradation est, au moins partiellement, gouvernée par un système biologique (Amass,
1998). Cette définition est toutefois ambigüe. En effet, elle ne pose pas d’échelle de
temps, et pourrait donc correspondre à tous les polymères existants, puisque ces
derniers vieillissent et s’oxydent. De plus, l’étape de bio-assimilation, qui consiste en
l’absorption des produits de dégradation par les microorganismes, n’est pas abordée.
Dans le cadre de cette étude, un seul aspect de la biodégradation est évoqué : il s’agit de
la « compostabilité ». Pour ce faire, nous nous référons à la norme européenne
actuellement en vigueur définissant la compostabilité (EN-13432, 2000). Cette dernière
assure que les produits soient biodégradables, qu'ils se désintègrent à 65 °C et 100 %
d’humidité relative et qu'ils n'aient pas d'effets négatifs sur le processus de
transformation et sur la composition finale d’un compost (par exemple effet éco-
toxicologique à court terme). D’autre part, cette norme donne des exigences sur les
constituants (fluor, métaux lourds …) et standardise des méthodes de test. Cette norme
n’est cependant applicable qu’aux emballages à l’heure actuelle.
De plus, il faut noter que le terme compostable n’implique en rien que des
matériaux soient “bio-dégradables” dans la nature (c'est-à-dire qu’ils puissent
disparaître en étant simplement enterrés par exemple). En effet, pour qu’un matériau se
composte, des températures élevées (60-70 °C), une forte hygrométrie (50-90 %) et des
concentrations importantes en microorganismes, sont nécessaires. Or ces conditions
sont extrêmement rares dans la nature. Ainsi, une filière de récupération appropriée
devrait être mise en place afin que ces matériaux puissent être recyclés ou traités dans
des composteurs industriels.
Le PLA, qui est au centre de cette étude, présente les deux aspects développés
ci-dessus, puisqu’il est issu de ressources renouvelables mais également compostable.
De plus, il faut noter que les polyesters aliphatiques, ont, de façon générale, un fort
potentiel de développement devant eux (Amass, 1998). Il est ainsi permis d’imaginer la
substitution à court terme de résines polymères classiques par ces nouveaux matériaux.
Cependant, à l’heure actuelle, les propriétés mécaniques, la résistance au vieillissement
22
et la tenue à l’eau du PLA nécessitent d’être améliorées pour répondre aux besoins des
principaux marchés industriels. Cette étude se propose d’atteindre cet objectif par le
mélange ou par additivation.
Dans la suite, les polyesters aliphatiques sont présentés au sein d’une description
non exhaustive des principaux matériaux biodégradables. Deux grandes familles de
polymères biodégradables sont ensuite décrites : les polymères issus du pétrole et les
polymères issus de ressources renouvelables dans lesquelles plusieurs sous-familles
sont distinguées.
Un certain nombre de polymères ne sont cependant pas décrits, dans un souci de
concision. Ainsi, les mélanges polymères synthétiques/bio-polymères ou encore les
familles émergentes de polymères bio-sourcés non biodégradables tels que certains
types de polyoléfines ou les polyamides sont exclus de cet état de l’art.
Dans la suite le concept de biodégradation est développé et les mécanismes
impliqués dans les processus de biodégradation sont brièvement décrits. De plus, les
différents labels et normes utilisés, notamment pour le compostage, sont énumérés.
II.2.1. Introduction
23
désintégration correspond à une fracture du matériau en petits fragments dont environ
90% en masse a une granulométrie inférieure à 2 mm (EN-13432, 2000). La bio-
assimilation des produits est plus complexe dans la mesure où elle fait intervenir des
organismes vivants. Des micro-organismes (faune et/ou flore), utilisent le matériau
fragmenté comme nutriment et l’incorporent par voies métaboliques. Dans cette étape,
il a été montré que les produits de dégradation des polymères devaient être
suffisamment fonctionnalisés et de faible masse moléculaire pour pouvoir être assimilés
par ces organismes spécifiques (Müller, 2004). La minéralisation, correspond à la
transformation des composés assimilés par des micro-organismes. Selon les conditions
de minéralisation, les produits obtenus différent. On obtient de l’eau et du dioxyde de
carbone dans des conditions aérobies alors que des conditions anaérobies conduisent à
de l’eau et du méthane.
En résumé la « biodégradabilité » se définit comme l’aptitude d’un matériau à
être dégradé par une attaque microbienne. Ceci transforme progressivement sa structure
pour aboutir finalement à une conversion en CO2 et/ou CH4, H2O, chaleur, résidus
minéraux éventuels, et intervenir dans une réorganisation de la biomasse (Calmon-
Decriaud, 1998; Lenz, 1993).
Il faut cependant remarquer l’absence de deux notions dans cette définition :
d’une part, la durée propre à chacune de ces étapes et d’autre part l’écotoxicité des
produits de dégradation obtenus. Ces deux éléments sont pris en compte uniquement
par les normes qui standardisent les conditions de traitement de fin de vie des
plastiques. Concernant l’aspect de la cinétique de biodégradation, la référence,
généralement considérée, est le temps de biodégradation de la cellulose (un grade
synthétique). Dans la suite, les principaux facteurs affectant l’étape de biodégradation
sont listés.
24
font soit initialement partie de la structure chimique du polymère, soit ils sont issus de
la dégradation de ce dernier (acides, hydroxydes …). Par exemple, les liaisons esters,
urées, amides et uréthanes sont susceptibles d’être biodégradées par les
microorganismes et par hydrolyse enzymatique (Müller, 2004). Dans le cas des
polyesters aliphatiques synthétiques, la structure chimique présente de nombreux
groupements hydrolysables (Müller, 2004). Dans le cas des produits de dégradation de
films de polyoléfines, plusieurs études suggèrent qu’un prétraitement oxydatif favorise
la dégradation (Bonhomme, 2003). L’assimilation des produits d’oxydation par les
micro-organismes devient alors possible en raison de l’apparition de courtes chaînes
polaires (Albertsson, 1987). Pour un polyéthylène thermo oxydé, un taux de 60% de
dégradation au bout de 180 jours peut-être être atteint (Jakubowicz, 2003). De plus,
dans ces conditions de vieillissement, le polyéthylène présente une étape de
minéralisation (formation d’eau et de dioxyde de carbone). Cependant, d'autres auteurs
démontrent que de telles valeurs de biodégradation ne peuvent être atteintes en
conditions réelles de vieillissement. Ils remettent ainsi en cause l’utilisation de chambre
de vieillissement accéléré (Feuilloley, 2005).
La dégradation biotique du PLA a été très largement traitée dans la littérature
(Zhang, 2004; Södergard, 2002; Amass , 1998). La biodégradation des polymères et
copolymères à base d’acide lactique pour des applications médicales (implants
chirurgicaux) ont été étudiées in vivo et in vitro (Ramakrishna, 2001) et dans divers
systèmes biologiques (Ramakrishna, 2001). Les études in-vitro ont particulièrement
insisté sur l’effet du pH afin de pouvoir prévoir les temps de vies in-vivo de matériaux à
base de PLA (Auras, 1998). Des enzymes telles la protéinase K, ou la pronase, ont été
testées in vivo pour hydrolyser le PLA, bien que ces dernières ne puissent diffuser dans
les parties cristallines pour les attaquer. Peu de dégradation enzymatique se produit au
début du processus d’hydrolyse, puis des cavités formées par fragmentation permettent
de rendre accessible l’ensemble des phases aux enzymes (Ramakrishna, 2001). En
compostage le PLA se dégrade selon un mécanisme en plusieurs étapes (Figure I.1)
faisant intervenir différents mécanismes (Auras, 1998). Tout d’abord on distingue
l’étape de fragmentation majoritairement assurée par l’hydrolyse abiotique (c'est-à-dire
en l’absence de tout micro-organisme): les coupures aléatoires de chaînes conduisent à
une réduction de la masse molaire. Puis, les oligomères diffusent à l’extérieur de la
matrice de PLA et sont attaqués par les micro-organismes (mécanisme biotique). La
25
biodégradation de ces micro-organismes produit du CO2, de l’eau et enrichi l’humus
(par minéralisation) (Hakkarainen, 2000).
La mobilité des chaînes de polymère est susceptible de permettre une meilleure
interaction aux sites actifs des enzymes et donc une biodégradabilité accrue (Martens,
2003). Ainsi, un polymère hautement enchevêtré, ou présentant une forte cohésion
interne (polyamide, polymères incorporant de nombreux groupements aromatiques …)
présente une très faible cinétique de biodégradation.
Par ailleurs, la stéréochimie peut également influer sur les phénomènes catalysés
biologiquement. Dans le cas du PLA, une étude a démontré que le protéinase K (très
répandue) a une préférence selon les types d’unités lactide d’un copolymère
P(DcoL)LA. Les enchaînements LL ayant une sensibilité plus importante que les
enchaînements LD (ou DL) eux-mêmes plus sensibles que les enchaînements DD (Li,
2000; Li, 2001).
26
biotiques est croissant. La connaissance de leur réelle assimilation par des micro-
organismes, ainsi que l’écotoxicité à long terme de leurs produits de dégradation sont
nécessaires.
La norme la plus utilisée à l’heure actuelle est la norme NF EN 13432:2000 qui
donne les exigences relatives aux emballages valorisables par compostage et
biodégradation. Cette norme a été acceptée par décision de la commission européenne
(2001/524/CE) et publiée au journal officiel de la communauté européenne. Il est à
noter que les matériaux et constituants d’emballages d’origine naturelle qui n’ont pas
été modifiés par des méthodes chimiques, tels que les ligno-cellulosiques, amidons ou
autres sont reconnus comme biodégradables sans avoir besoin d’être soumis aux essais
prévus par la norme (en fait ces derniers ne suivent pas un mécanisme de
biodégradation rapide comme les polyesters aliphatiques). Ils doivent cependant être
caractérisés chimiquement (identification des constituants, teneur en métaux lourds, en
carbone organique, en solides secs, en solides volatiles…) et être conformes aux critères
de désintégration et de qualité du compost, notamment en terme d’écotoxicité des
résidus.
La norme Européenne EN 13-432 (EN 13-432, 2000) définit les critères à
remplir pour qu’un matériau soit « compostable ». Notons que cette norme est très
utilisée à l’heure actuelle mais qu’elle se limite uniquement aux films plastiques et
qu’elle ne détermine l’aptitude, pour des matériaux en fin de vie, à être compostés
seulement dans des conditions industrielles, et non dans des composteurs individuels.
La norme EN 13-432 qui est brièvement condensée dans la suite, s’appuie sur d’autres
normes préexistantes, également présentées. La norme EN 13-432 s’articule en cinq
points : la caractérisation des composants consituant le matériau, la fragmentation
des matériaux (dont 90% doivent atteindre une taille inférieure à 2 mm de diamètre), la
biodégradabilité ultime des échantillons broillés (mesure de l’émission de CO2,
nécessité d’atteindre 90% CO2 théorique en six mois), l’écotoxicité à court terme (sur
vers de terre et plantes vertes) et enfin la reconnaissance du produit final comme
compost valorisable.
Les tests de biodégradabilité et d’écotoxicité sont presque tous encadrés par des
normes qui peuvent être internationales (ISO), européennes (EN), américaines (ASTM)
ou Françaises (par ex NF, NBN, …). De telles normes sont indispensables afin de
« mettre de l’ordre » dans l’utilisation abusive du terme biodégradable à des fins
27
publicitaires. De plus, la mise en place de ces procédures permet d’assurer une
homogénéité et une comparabilité des résultats obtenus. Elles permettent également de
garantir que les nouveaux matériaux mis sur les marchés répondent à des critères
écotoxicologiques notamment, qu’elle que soit leur provenance. Les normes concernant
la biodégradation les plus utilisées à l’heure actuelle sont celles aux quelles la norme
Européenne EN 13-432 fait référence. Il s’agit des normes ISO 846 : 1997, ISO 14855 :
1999, ISO 14852 : 1999 et NF-U52-001.
28
des conditions de laboratoire. La méthode permet d’affiner l’évaluation de la
biodégradabilité par le calcul d’un bilan de carbone.
La norme NF U52-001 intitulée « Matériaux biodégradables pour l’agriculture
et l’horticulture : produits de paillage. Exigences et méthodes d’essai » liste les
exigences que doivent remplir des matériaux biodégradables afin de pouvoir être
appliqués comme films de paillage (non tissés…). Une classification en fonction des
durées de vie des matériaux dans les sols est réalisée, ainsi que les méthodes à mettre en
œuvre pour y parvenir. Il faut noter que ces matériaux sont destinés à être incorporés
dans les sols ou à être compostés, après utilisation.
29
microbienne sur des oligomères à base de polymères vinyliques tels que le polystyrène
(Nakamiya, 1997), le polybutadiène ou le polyacrylate (Steinbüchel, 1995).
Par ailleurs, la principale famille de polymères biodégradables issus du pétrole
est celle des polyesters synthétiques biodégradables. On peut distinguer ceux dont la
structure chimique est principalement constituée de groupements aliphatiques et ceux
dont la structure est partiellement composée de groupements aromatiques et de
groupements aliphatiques. Les polyesters aliphatiques renferment des liaisons qui
peuvent être hydrolysées par des micro-organismes (Kim, 2003). On distingue par
exemple, le poly-ε-caprolactone (PεCL) qui est entièrement issue du pétrole mais
biodégradable (Shimao, 2001), ainsi que le PEA ou le PBS dont le développement est
d’actualité.
30
La faible température de transition vitreuse de la PεCL lui a value d’être
mélangée à de nombreux polymères (Eastmond, 2000). De plus, nombre de polymères
présentent une certaine miscibilité ou une certaine compatibilité en mélange avec la
PεCL, bien que ces mélanges ne soient pas à l’équilibre thermodynamique. La
miscibilité est principalement observée dans le cas d’oligomères présentant des
interactions dipolaires (Eastmond, 2000) avec la PεCL (Polychlorure de vinyle par
exemple) alors que pour les molécules de hautes masses molaires, la formation in-situ
d’agents de compatibilisation explique les cas où une certaine compatibilité est
observée (poly-butylène-téréphtalate, polycarbonate) (Eastmond, 2000).
31
La biodégradation du PBS conduit à l’obtention de ces monomères le butanediol
et l’acide succinique (Anderson, 2004). Ces produits de dégradation sont connus pour
leur biodégradabilité et leur rapide hydrolyse en conditions d’humidité et de
températures douces.
32
Les polysaccharides correspondent à la famille de polymères naturels la plus
importante en tonnage, et englobe l’amidon et la cellulose. Il faut savoir que l’amidon a
pour principale origine les plantes supérieures telles les pommes de terre, la betterave
ou les céréales par exemple, dans lesquelles l’amidon assure le rôle de réserve
d’énergétique. Remarquons que l’amidon est constitué d’unités de glycopyranoses
reliées par des liaisons osidiques de différents types donnant l’amylose et
l’amylopectine qui sont deux principaux constituants.
La cellulose est synthétisée par des végétaux tels que le lin, le coton ou le bois
et correspond à une répétition de glucose et de liaisons osidiques. Elle est également
appliquée comme renfort dans certains types de matrices, ou modifiée chimiquement
afin de pouvoir être mise en forme (comme par exemple dans l’industrie papetière)
(Dufresne, 2008).
La chitine et le chitosane. La chitine est le deuxième polymère le plus produit
dans le monde vivant derrière la cellulose. Elle est issue du squelette de crustacés ou de
céphalopodes (calamars...) ou encore de la paroi des champignons (Kumar, 2000),. On
estime que 75 000 t/an de chitine pourraient être fournies par les captures de crustacés à
l’échelle mondiale. Le chitosane est produit par désacétylation chimique (en milieu
alcalin) ou enzymatique de la chitine. La frontière entre chitosane et chitine correspond
à un taux de modification de 50% : en deçà le composé est nommé chitosane, au-delà,
chitine. La chitine est généralement bien supportée par les tissus biologiques et est donc
utilisé en cosmétique ou dans le traitement des brûlures. En chirurgie, il est utilisé pour
les fils chirurgicaux en raison de sa résistance et de sa flexibilité. La chitine est
également utilisée pour filtrer les eaux usées : elle forme des chaînes ionisables qui
permettent de fixer les éléments organiques en suspension. Elle est aussi insérée dans
l'alimentation industrielle (fabrication de jus). Enfin, le chitosane trouve également des
applications dans le domaine de l’industrie papetière et dans le traitement des eaux
(Ryachi, 1998).
Les protéines et les polypeptides correspondent à une autre famille de
polymères issus de plantes (soja, maïs, blé, coton). Il s’agit entre autres de la gélatine,
du collagène, de la zéine, de la caséine ou du gluten. Ces polymères sont à base
d’acides aminés reliés par des liaisons peptidiques. Leurs principales applications se
situent au niveau des emballages et des films plastiques réalisés par extrusion ou
moulage (Steinbüchel, 1995).
33
La famille des polydiènes est principalement représentée par le caoutchouc
naturel (ou polyisoprène) principalement obtenu à partir de l’hévéa mais également de
certaines plantes. Ce dernier est faiblement biodégradable, mais est susceptible de subir
des modifications chimiques sous l’action de certains micro-organismes spécifiques
(Heisey, 1995; Jendrossek, 1997; Linos, 2000; Bereka, 2000). Ses principales
applications sont la cosmétique et l’agro-alimentaire.
Dans la nature, un groupe spécial de polyesters aliphatiques est conçu par une
grande diversité de micro-organismes capables de stocker du carbone (en guise de
source d’énergie) au cours de leur processus de survie. Il s’agit de
polyhydroxyalcanoates PHA (Figure I.4) (Steinbüchel, 1995; Tirell 1996, Shimao,
2001), polyesters composés de diverses unités monomères hydroxyalcanoates dont plus
d’une centaine a été recensée à ce jour (Steinbüchel, 1995). La polymérisation a lieu
lors de ce stockage : ces polymères servent de réserve énergétique lorsque, en excès de
source de carbone, des conditions de « stress » nutritif apparaissent pour certains
éléments tels que l’azote, le soufre, le phosphore, le magnésium ou plus rarement, de
« stress » dû à un agent toxique. L’un de ces polyesters, le PHB a été cité dans la
littérature dès 1901 alors que des études détaillées ont été réalisées sur lui vers 1925
(Lu, 2006) (notamment par le Lemoigne).
Durant trente années et jusqu’à il y a peu, le PHB a été étudié comme une
curiosité académique, même si la crise pétrolière de 1970 a catalysé son étude et plus
récemment sa commercialisation. Le problème de la fragilité du PHB a été solutionné
par la réalisation de copolymères de ce dernier (selon le même processus) avec du
valérate pour donner du PHBV. Ces matériaux ont, tout d’abord, été commercialisés par
34
la société ICI. ICI avait développé une unité pilote dans les années 80 mais l’intérêt
d’un tel projet disparu lorsqu’il apparu complexe de concurrencer les propriétés du
polypropylène. Monsanto, qui commercialisait depuis 1996 un copolymère PHBV sur
la base des brevets d’ICI, revends ses droits à l’entreprise Metabolix en 2001 et stoppa
son activité de fermentation en 2004. En 2005 Metabolix a été récompensé à plusieurs
reprises pour le développement et la commercialisation d’une méthode
économiquement viable de production des PHA. En parallèle, de nouvelles techniques
de synthèse de ces PHA sont en cours de développement à l’heure actuelle, l’entreprise
Micromidas à commencé à produire du PHB à partir de bactéries issues de centrales de
retraitement d’eaux usées. Cette dernière innovation pour leur obtention laisse entrevoir
de réels intérêts écologiques. De nos jours, plus de 100 types de PHA sont répertoriés
dans la littérature (Figure I.5). Pourtant le principal verrou au développement
économique du plus connu d’entre eux, le PHBV, reste son prix et sa faible tenue en
température.
35
Notons, en guise d’introduction, que si ces matériaux sont tous intrinsèquement
biodégradables, il se peut que les modifications chimiques qu’ils subissent les
conduisent à devenir significativement moins biodégradables (Quynh, 2007).
Les polypeptides synthétiques sont produits par polymérisation d’acides
aminés naturels. On distingue le poly(acide aspartique), la polylysine, ainsi que
d’autres copolymères. Ces matériaux ont notamment rendu possible la réalisation de
films multicouches bioactifs (Okamura, 2002, Avranitoyannis, 1995) pour applications
médicales.
La famille des polysaccharides modifiés correspond principalement à de la
cellulose modifiée chimiquement afin d’être polymérisée ainsi qu’à des chitosanes ou
de la chitine acétylée. Concernant la cellulose modifiée, il est possible de former
l’acétate de cellulose qui peut être moulée ou injectée sous forme de films dont la
biodégradation reste relativement lente (Shanta 2000, Slater 2004).
Parmi les polyesters issus de synthèses chimiques à base de ressources
renouvelables, on retient le polylactide (PLA) (Amass, 1998) (Figure I.6) et le
polyamide11 (Amass, 1998) qui sont disponibles commercialement. Cependant, de
nombreux polyesters sont actuellement en cours de développement. Notons que certains
polyesters actuellement issus du pétrole voient leur procédé de synthèse modifié afin de
pouvoir être à base de ressources renouvelables, comme c’est le cas du PET, du PVC ou
du polybutylene-succinate (PBS) (Shen, 2005; Shen, 2009). Le PLA se situe
actuellement en première ligne de l’industrie des plastiques biodégradables. Il est issu
de produits agricoles et est naturellement biodégradable. Le PLA n’est pas nouveau,
mais il est toujours en cours de développement, en particulier en ce qui concerne ses
techniques de production, sa sensibilité à l’eau et ses propriétés mécaniques (Amass,
1998).
36
II.5. Conclusion
I. Le PLA
37
I.1. L’acide lactique
Si l’acide lactique est connu pour être à l’origine des crampes des sportifs, c’est
parce qu’il peut être généralement produit par les muscles de tous les mammifères
durant la glycogénolyse. De plus, l’acide lactique est impliqué dans le cycle de Krebs
(processus ultime de dégradation de métabolites, donnant du dioxyde de carbone et de
l’eau). Enfin il peut aussi être facilement préparé par la fermentation de dextrose de
maïs, de mélasse, de fécule de pomme de terre, de betterave, (Kaplan, 1998), qui en
sont les principales sources d’obtention industrielles. Aujourd’hui, la méthode de
production la plus courante est la fermentation, dans laquelle des amidons de maïs sont
convertis en acide lactique par fermentation bactérienne en utilisant des Lactobacillus
(Kaplan, 1998).
L’acide lactique existe sous deux formes énantiomères l’acide-L-lactique et
l’acide-D-lactique. Mais comme pour les acides lactiques biologiques, c’est la forme
énantiomérique L qui est presque exclusivement obtenue (à plus de 99,5 %).
Cependant, il est possible d’obtenir du D-acide lactique à partir de souches modifiées,
le D-acide lactique est même disponible commercialement, mais son coup reste encore
prohibitif.
Les premiers travaux réalisés sur la synthèse d’oligomères de PLA, réalisés par
Pelouze, datent de 1845. Les premières macromolécules de PLA ont en revanche été
obtenues vers 1932 (Carothers, 1932).
Deux méthodes de synthèse permettent d’obtenir du PLA industriellement. La
plus ancienne méthode, consiste en la polycondensation directe d’acide lactique
(Figure I.7). Les oligomères obtenus contiennent des taux équivalents des deux formes
isomères L et de D (50% en fraction molaire). En revanche, la deuxième méthode
disponible, la polymérisation par ouverture de cycle du lactide, permet d’obtenir un
PLA obtenu par fermentation, contenant un fort taux d’acide-L-lactique (99,5% en
fraction molaire).
Ces deux méthodes sont pourtant limitées. La synthèse par polycondensation
nécessite d’atteindre des taux de conversion élevés supérieurs à 99 % pour pouvoir
avoir des macromolécules ayant des propriétés mécaniques intéressantes. De plus, la
pureté du monomère est souvent problématique pour cette synthèse (acide lactique
38
obtenu par fermentation, contenant de l’éthanol ou de l’acide acétique). Enfin, l’eau
issue de la réaction de polycondensation entre une fonction acide et une fonction alcool,
est susceptible de conduire à des réactions d’hydrolyse. Un procédé mis au point par
Dean et Starck permet pourtant d’extraire l’eau du milieu réactionnel afin de réduire
son influence néfaste (Kim, 2002) afin d’extraire l’eau du milieu réactionnel.
Cependant, ce procédé est limité pour les forts taux de conversion, par la viscosité du
milieu et ne permet pas non plus d’atteindre de très hautes masses molaires. La société
Mitsui Toatsu Chemicals a breveté un procédé de distillation azéotropique permettant
d’enlever l’eau au cours de l’étape d’estérification, et ainsi d’atteindre de hautes masses
molaires (Enomoto, 1994). Quoi qu’il en soit, une réaction parasite reste possible, lors
de la réaction de polycondensation, il s’agit d’une réaction secondaire de
dépolymérisation (réaction inverse), où des groupements esters conduisent à des acides
et des alcools. Cette réaction conduit à l’obtention d’un lactide (di-mère d’acide
lactique).
(a)
(b)
39
dépolymérisé en lactide selon un protocole contrôlé (température supérieure à 200 °C et
faible pression inférieure à 1 mbar).
Il faut remarquer que puisque l’acide lactique existe sous deux formes
stéréoisomères, le dimère obtenu à partir de deux acides lactiques peut se présenter sous
trois formes énantiomériques différentes (Figure I.9). La stéréochimie des monomères
du PLA suit généralement la notation de Fisher. Cependant, il faut savoir que, selon la
notation de Cahn Ingold Prelog, l’acide lactique existe sous deux formes énantiomères
le (S) acide lactique et le (R) acide lactique. D’autre part, la notation de Fisher,
principalement utilisée par les bio-chimistes, note «L » le S acide lactique et «D » le R
acide lactique. Cependant, le « (S)-L acide lactique » dévie une lumière polarisée dans
le sens positif et peut à ce titre être indicé par un « d » pour dextogyre ou par un « + ».
Le schéma suivant résume l’ensemble de ces notations. Dans la suite, seule la notation
de Fisher sera utilisée.
Figure I.9: Dimérisation de l’acide lactique en lactide. Les notations des différentes
appellations sont données pour les monomères à titre d’information
40
La synthèse par ouverture de cycle du lactide, en présence de catalyseurs peut se
faire en solution, en masse ou en émulsion (Nieuwenhuis, 1992). Les catalyseurs
utilisés sont typiquement des complexes d’ions : étain (Kricheldorf, 1995), aluminium
(Kowalski, 1998), plomb, zinc, bismuth, fer, yttrium ou zirconium. Le catalyseur le plus
étudié est l’octanoate d’étain [Sn(Oct)2]. Deux types de mécanismes ont été proposés
pour rendre compte de son activité dans la polymérisation par ouverture de cycle du
lactide. Un type de mécanisme considère que [Sn(Oct)2] n’est ni amorceur, ni catalyseur
(Figure I.10). En revanche, un deuxième type de mécanisme suggère que [Sn(Oct)2] est
co-amorceur ou catalyseur (type acide de Lewis), selon un mécanisme d’insertion
coordination (Figure I.11).
41
Figure I.12 : Trans-estérification intermoléculaire
42
Tableau I.1 : Comparaison des propriétés de plusieurs polymères commerciaux
synthétiques avec le PLA (Dorgan, 2010)
PET PS PLA
Plusieurs formes cristallines existent pour le PLA (Carthier, 2000). Par ailleurs,
sa cinétique de cristallisation, a été largement étudiée. Cette dernière est relativement
lente. Cette limitation est particulièrement contraignante pour les applications de
moulage par injection. En revanche, il est possible de bien contrôler la cristallinité du
PLA lors de sa mise en œuvre, ce qui peut permettre d’obtenir des propriétés
mécaniques précises, adaptées en particulier à certaines applications médicales
(Carthier, 2000).
La valeur de l’enthalpie de fusion du cristal parfait de PLA communément
admise dans la littérature est de 93.7 J.g-1 (Kricheldorf, 1987). Plusieurs études du pic
de fusion du PLA ont montré qu’il pouvait se présenter sous la forme d’un pic double
(Tsubakihara, 2004), pouvant être relié soit à l’existence de plusieurs phases
cristallines, soit à un phénomène de fusion / re-cristallisation.
Parmi les différents PLA commerciaux existant actuellement, le PLA contenant
un faible taux d’acide-D-lactique présente une température de fusion autour de 150 °C
43
et une température de transition vitreuse vers 65 °C (Grijpma, 1991). Les PLA
homopolymères ont une température de la fusion vers 180 °C. Les mélanges
P(L)LA/P(D)LA et les stéréoblocs P(L-b-D)LA présentent un deuxième point de fusion
entre 200 et 230 °C, correspondant aux phases cristallines complexées (Hirata, 2008).
Les copolymères commerciaux P(LcoD)LA statistiques, à fort taux d’acide-D-lactique,
qui sont amorphes, ont en revanche une température de transition vitreuse légèrement
plus basse (entre 55 - 58 °C).
La dégradation du PLA a été étudiée dans différentes conditions en particulier à
haute température. La dégradation du PLA étant comprise entre 240 et 260°C (Tsuji,
2003-a) la fenêtre de processabilité est large, permettant d’envisager un grand nombre
de techniques de mise en forme.
Si les mécanismes décrits sont bien souvent différents, les produits de
dégradation obtenus sont similaires. Par exemple, à haute température, la liaison C-O a
été identifiée comme étant la plus fragile (Gupta, 1982) dans différentes conditions de
vieillissement : hydrolyse, thermo-vieillissement, dépolymérisation « zipper-like »
(Jamshidi, 1998; Södegard, 1994), dégradation thermo-oxydante (Södegard, 1994;
McNaeil, 1985), réaction de trans-estérification (Garozzo, 1986; Kopinke, 1996; Zhang,
1992). Plusieurs paramètres ont été identifiés comme pouvant influencer ces différentes
dégradations, comme le taux de catalyseur résiduel (Zhang; 1992), le taux de
monomère résiduel, la nature des bouts de chaîne, le taux de cristallinité, le ratio L/D
lactide (taux d’acide-D-lactique) …
I.4. Conclusion
44
II. Modulation des propriétés mécaniques
II.1.1. Copolymérisation
45
l’acide lactique est une molécule chirale, le contrôle de la stéréochimie du P(D-co-L)LA
et donc de la tacticité, permet de contrôler précisément le taux de cristallinité et ainsi les
propriétés mécaniques. Il est possible de copolymériser le di-lactide ou l’acide lactique
avec plusieurs co-monomères. Différents types de copolymères à base de lactide ou
d’acide lactique, obtenus par polycondensation, ouverture de cycle ou post-
polymérisation à partir de macro-amorceurs ont été listés dans la littérature (Södergard,
2002).
Les propriétés mécaniques accessibles par copolymérisation sont très
nombreuses. D’une part, il est possible d’obtenir des propriétés intermédiaires de celles
des homopolymères correspondant aux monomères constituant les copolymères. La
faible aptitude à cristalliser des copolymères à base de polyesters, leur confère une
bonne élongation à la rupture, ainsi qu’une résilience élevée avec, en contrepartie, de
faibles modules d’Young (Amass, 1998).
En étudiant l’ensemble des copolymères, il apparait que le contrôle des
synthèses de copolymères par ouverture de cycle n’est pas simple et qu’il ne permet pas
d’atteindre facilement de hautes masses molaires (Amass, 1998). Il en est de même pour
les synthèses par polycondensation. De plus, l’obtention de grandes quantités nécessite
l’utilisation de techniques de synthèses continues. Or la grande majorité des études sont
réalisées en réacteur batch.
46
Ces réactifs permettent une augmentation de la masse moléculaire et de la
viscosité intrinsèque. Plusieurs allongeurs de chaînes ont été testés avec le PLA, comme
par exemple des diols, des diacides, des diamines ou diisocyanates (Edlund, 2003) et en
particulier des diisocyanates biosourcés LDI (Lee, 2006) à base de lysine. Par exemple,
l’utilisation du MDI _ di-isocyanate de diphényle de méthylène _ (Edlund, 2003;
Rizzarelli, 2004) à 175°C permet l’augmentation de la masse molaire du PLA de 5800 à
15000 g/mol, ainsi que de sa température de transition vitreuse de 48,6 à 67,9°C. En
outre l’utilisation du HMDI _ methylène,bis (4-cyclohexyl di-isocyanate)_ a également
été réalisée (Woo, 1995).
Certains polymères possédant une fonctionnalité supérieure à 2 pouvant
également jouer le rôle d’allongeurs de chaîne lorsque ces derniers sont utilisés en
faibles quantités (fractions massiques typiquement inférieures à 1%). Par exemple,
l’effet de composés porteurs de fonctions époxy a été étudié avec le PLA
(Randall, 2009; Nangeroni, 2009; Pilla, 2009). Ces études montrent l’augmentation de
viscosité en fondu en fonction du taux d’incorporation de polymère fonctionnel, sans
que l’évolution de la viscosité en fonction de la fréquence de sollicitation ne soit
significativement modifiée. Ces observations suggèrent que la structure chimique des
macromolécules reste globalement inchangée et que les réactions ne conduisent qu’à un
allongement et non à un branchement.
Les réactions des allongeurs de chaînes sont principalement des
polycondensations dont certaines peuvent être catalysées. Dans le cas de polymères
fonctionnels à base de groupements époxy (Clariant, 2008) par exemple, les réactions
avec les fonctions acides ou hydroxydes peuvent être catalysées par divers catalyseurs
tels que ceux à base de Zinc (Randall, 2009).
Il faut noter que de nombreux allongeurs de chaînes sont à base de di-isocyanate
et/ou contiennent des groupements phényle. La dégradation de ces composés peut
présenter des problèmes éco-toxicologique (Lee, 2006) lors de la biodégradation, mais
aussi lors de leur utilisation (Peters, 1970), tout comme pour les catalyseurs de ces
réactions.
47
réalisent un simple allongement. Les réactions se font avec des fonctions de bout de
chaîne ou avec des groupements fonctionnels préalablement greffés sur le corps des
chaînes _peroxydes, photo-réticulants ou monomères trifonctionnels (Södergard, 2002).
Plusieurs exemples ont déjà été traités avec le PLA dans la littérature, notamment le
ENR « caoutchouc naturel époxydé » (Yew, 2005) un élastomère naturel fonctionnalisé
époxy qui a permis la compatibilisation de mélanges à base de PLA. De plus, des
composés multi-fonctionnels ont été utilisés tels que le LTI, un tri-isocyanate à base de
Lysine (Todo-a, 2007; Todo-b, 2007). Ces derniers ont permis l’augmentation de la
résistance en traction ainsi que la résilience des matrices de PLA. Par ailleurs, le LTI a
été évalué comme agent compatibilisant de mélanges de polyesters. Enfin, le tri-phényl
phosphite a été utilisé avec le PLA comme agent de réticulation et a conduit à une
amélioration des propriétés mécaniques (Wang, 1998). Par ailleurs, cette même étude a
montré la possibilité de compatibiliser des mélanges polyesters à partir de tri-phényl-
phosphite.
Certains types d’agents de réticulation radicalaires ou photo induits
peuvent entraîner une dégradation du PLA (Yew, 2005; Mitomo, 2005). Par exemple, la
stabilité du PLA dans le fondu en fonction du type de peroxyde a été évaluée
(Sodërgard, 1995). Alors que certains peroxydes stabilisent le fondu, d’autres ont l’effet
inverse. De plus, des mélanges polyesters ont été compatibilisés en extrusion, à l’aide
d’initiateurs de peroxydes, montrant la possibilité de greffage mais aussi de réticulation
(Semba, 2006; Semba, 2007). Dans ces conditions, une amélioration de la résilience a
été démontrée. Dans le cas des matrices irradiées par des rayons gamma, la dégradation
de ces dernières peut être particulièrement prononcée (Nugroho, 2001). Dans ce cas
précis, une baisse des propriétés mécaniques, de la température de fusion et de la
transition vitreuse sont observées et reliées à la baisse de masse moléculaire. Pour
autant, la biodégradation du PLA est ralentie à cause de l’apparition pour certains
échantillons de réticulations. Cette étude montre aussi que la baisse de masse molaire
est plus importante dans l’air que sous vide (Figure I.14) (Nugroho, 2001).
48
Figure I.14 : Evolution de la cinétique de dégradation du PLA en fonction des
doses d’irradiation et du type d’atmosphère sous rayonnement gamma (Nugroho,
2001)
Malgré ces dégradations, d’autres références ont également montré l’obtention
de taux de réticulation importants dans le cas de mélanges de PLA contenant des
monomères photo-sensibles (Figure I.15). Dans le cas de l’utilisation de TAIC (tri-allyl-
isocyanurate), l’obtention de réticulations (évaluées par la mesure du taux de gel) est
d’autant plus rapide que les doses d’irradiation et les taux de monomères photo-
sensibles, sont élevés (Jin, 2002). Avec cette approche il est possible d’améliorer le
module d’Young et la résistance en traction (Mitomo, 2005).
49
II.2. Modulation des propriétés mécaniques du PLA par mélange
50
En conclusion, il faut retenir que le renforcement des thermoplastiques est
essentiellement lié au confinement de la matrice entre les phases dispersées, c'est-à-dire
à la distance inter-particulaire des nodules. Lorsque ce confinement est suffisant, les
ligaments de matrices entre les particules cavitées se déforment plastiquement dissipant
ainsi l’énergie du choc avant qu’une rupture fragile ne se propage dans le matériau
(Yee, 1986). Le phénomène n’est donc fonction en première approximation que du
confinement minimum entre particules et non de la taille et de la nature de ces dernières
(Wu, 1985).
Dans la suite, différentes approches permettant l’augmentation de la tenue au
choc du PLA sont résumées. Parmi ces dernières, on distingue les mélanges incorporant
des plastifiants, de ceux à base de modifiants au choc et des mélanges polymères.
Les mélanges de PLA sont réalisés afin de pallier les limitations en terme
d’élongation à la rupture et en résilience. On retient la plastification et le mélange avec
des polymères de bas module d’Young. Parmi les polymères à faible module d’Young
on retient notamment les modifiants au choc, dont un certain nombre sont déjà
disponibles commercialement, alors que d’autres sont uniquement cités par des études
fondamentales. A l’heure actuelle, les matériaux commerciaux sont majoritairement
non biodégradables et non biosourcés.
Par ailleurs, la compatibilité de ces mélanges étant presque systématiquement
faible, plusieurs études se sont attachées à compatibiliser ces mélanges. Les facteurs
premiers qui semblent piloter la compatibilité du PLA avec d’autres polymères sont les
interactions par liaisons hydrogène ainsi que les interactions dipôle / dipôle dans une
moindre mesure (Krast, 2006). Dans la suite, les références traitant des systèmes
présentant une certaine compatibilité avec le PLA, sont distinguées de celles traitant des
mélanges incompatibles.
II.2.2.1. Plastification
Cette voie, simple par son principe, est très fournie dans la littérature du PLA
(Kulinski, 2005; Pillin, 2006; Martin, 2001; Assouline, 2001, 2001; Pluta, 2006;
Piorkowska, 2006; Jacobsen, 1999; Scapin, 2003; Park, 2004; Ljungberg, 2002; Zhang,
2004; Ljungberg, 2003-a; Ljungberg, 2003-b; Ljungberg, 2005). Les plastifiants utilisés
sont le PEG _polyéthylène glycol_ ou d’autres types d’esters _dérivés d’acide lactique,
51
du lactide, des esters citrique, stéréate d’éthyle, adipate d’isodécyle ... Dans le cas de
l’incorporation de 10% en masse d’oligomères de PEG (Kulinski, 2005) de 400 à 600
g/mol dans une matrice de PLA, les mélanges amorphes présentent une élongation en
traction de 500% contre 20% dans le cas des mélanges à plus forts taux de cristallinité.
Des études comparables étudient l’incorporation de PEG de faible masse moléculaire
(1500 g/mol), capable de produire un matériau plastifié présentant une résilience élevée
pour une incorporation de 10 % en masse (Jacobsen, 1999). Le PBGA est également
utilisé comme plastifiant macromoléculaire et permet d’obtenir une transition fragile à
ductile pour des taux d’incorporation allant de 5 à 9 % en masse (Ren, 2006). Il faut
noter cependant que l’effet du plastifiant dépend très fortement du rapport L/D du PLA.
Une autre étude montre que l’ajout de 17,3 % en masse de lactide au PLA afin
d’obtenir une élongation à la rupture de 288 % (Sinclair, 1996). Cependant, la
migration du lactide dans la matrice est observée. Pour contrer cette diffusion, le lactide
a été remplacé par des oligomères de PLA et a permis d’atteindre de bons résultats
également (Martin, 2001). Les citrates d’esters ont également été testés et ont permis
d’améliorer très significativement l’élongation à la rupture malgré de très fortes baisses
du module d’Young (Labrecque, 1997). En effet, dans la majorité des mélanges
plastifiés, une chute drastique du module et de la contrainte seuil sont enregistrés.
En conclusion, on peut noter que la chute de température de transition vitreuse et
de module, ajoutée aux problèmes de diffusion du plastifiant durant les vieillissements,
ainsi que la possible alcoolyse en fondu du PLA montrent les limitations de cette
approche complexe.
52
divers PHA, à savoir le PHB, PHBV et le PHB/PHH (Ohkoshi, 2000, Huang, 2006;
Wang, 2005). Dans le cas du PHB/PHH une publication récente met en avant une
amélioration de l’aptitude à la déformation par dispersion de PHB/PHH dans le PLA :
l’énergie de rupture est multipliée par 7 pour 10% en masse de ce composé dispersé
dans une matrice de PLA (Noda, 2004). D’autres types de polymères ont également été
étudiés, tels que le PMMA (Avella, 2000), le PVC, le PEHD (Anderson, 2003), le
PEBD (Wang, 2001-a), et le PI (Shibata, 2006).
Par ailleurs, l’augmentation de la résilience du PLA a été obtenue grâce au
mélange de divers modifiants au choc commerciaux. Il s’agit de modifiants de type
core-shell de type copolymères à base d’éthylène obtenus par copolymérisation
d’éthylène et autres oléfines fonctionnelles/substituées telles que l’acrylate de butyle, le
méthacrylate de glycidyle, l’acétate de vinyle… Les grades Biomax ont été utilisés pour
la modification de films de PLA (Byrne, 2009). Le Biostrength (noté BSTR dans les
chapitres suivants) est adapté aux applications translucides pour les grades à base
d'acrylate, alors que ceux à base de butadiène sont adaptés aux applications opaques
(Murariu, 2007; Murariu 2008). Par ailleurs, l’incorporation de Lotader AX8900 (noté
LTD dans la suite) dans des mélanges PLA (Hugues, 2007) ou PLA/polyamide 11
(Brulé, 2007) a récemment été utilisé afin de permettre l’amélioration de la résilience de
ces mélanges. De plus, le LTD porte des fonctions époxy, qui, aux faibles températures
de mise en forme peuvent conduire à des taux de réticulation modérés ainsi que,
potentiellement, à une certaine compatibilisation. Le Tableau I. 2 liste quelques uns des
principaux grades commerciaux connus à ce jour, utilisés pour l’amélioration de la
résilience du PLA. Aucune mesure d’écotoxicité, ou de biodégradabilité, n’a été publiée
pour ces mélanges.
Les mélanges incorporant 5 à 10 % en masse d’ABS (Yoon, 2000, Yongjin,
2009) ont permis l’amélioration de la résilience du PLA tout en conservant un module
d’Young élevé. L’utilisation du SAN et le PMMA-g-PB est décrite dans la littérature et
permet d’atteindre des améliorations de résilience de l’ordre d’un facteur 25 pour un
taux d’incorporation de 5 à 15 % en masse (McCarthy, 1999-a). Plus récemment,
NatureWorks a également communiqué sur l’utilisation de modifiants au choc
hautement caoutchoutiques pour modifier la résilience du PLA (Natureworks, 2010).
Parmi ceux-ci, le plus efficace fut le Blendex™ 33846, un terpolymère acrylonitrile-
butadiène-styrène contenant 70 % de caoutchouc butadiène. L’incorporation de Blendex
à 20 % en masse a permis une amélioration de résilience d’un facteur 20, et l’élongation
53
à la rupture est augmentée de 200 %. Un autre agent est le Pellethane™ 46, un composé
à base de polyuréthane, qui via incorporation de 30 % en masse permet des
améliorations comparables.
Peu de polymères sont compatibles entre eux, cependant le PLA est miscible
dans certaines proportions avec l’EVA (Gajria, 1996; Yoon, 1999), le PVOH (Lee,
2005), le Poly-4-vinyl-phénol (Zhang, 1998; Meaurio, 2005), et l’EVOH. Dans le cas
représentatif du PVOH, l’élongation d’un mélange réalisé en extrudeuse de PLA/PVOH
90/10 en masse, permet d’obtenir une élongation en traction de 250 %. Les résiliences
de ces matériaux ne sont en revanche pas connues.
Une autre approche, plus complexe, consiste à mélanger le PLA à un
copolymère à base de PLA. Une étude intéressante a notamment été réalisée en
mélangeant un PLA-co-εCL statistique de hautes masses molaires (170 000 g/mol) au
54
PLA (Tsuji, 2003-b). Pour un taux d’incorporation du copolymère de seulement 10% en
masse, l’élongation du mélange passe de 4 à 180%.
55
L’utilisation de copolymères diblocs PLA-b-PEP ne permet pas d’amélioration
significative pour des mélanges PLA/PEHD _polyéthylène de haute densité_
(Anderson, 2004). En revanche, dans le cas des mélanges PLA/PEBD, l’utilisation de
copolymères semblables permet d’obtenir de nettes améliorations au niveau de la
dispersion et des propriétés mécaniques (Wang, 2001-b).
II.3. Conclusion
56
III. Phénomène de dégradation du PLA et voies
d’amélioration
Pour être bio-dégradés, les matériaux polymère doivent, subir une première
étape de fragmentation (ou dégradation primaire), réalisée par hydrolyse, ou oxydation.
Cette étape permet une baisse des masses molaires ainsi que la formation de
groupements fonctionnels rendant les structures plus hydrophiles (Müller, 2004).
L’assimilation de ces produits de dégradation oligomériques, par des micro-organismes,
est alors possible dans une deuxième étape de minéralisation (dégradation totale)
(Müller, 2004). Les divers mécanismes de vieillissement (fragmentation – dégradation)
des polymères sont abordés dans la suite. On appelle vieillissement tout phénomène
d’évolution lente et irréversible de la structure et/ou de la composition d’un matériau
sous l’effet de son instabilité propre, de l’interaction avec l’environnement, de
sollicitations mécaniques ou physiques (irradiations …) ou de la combinaison de
plusieurs de ces causes (on parle alors de couplage). Cette partie décrit uniquement les
vieillissements pouvant apparaître en conditions d’utilisation.
En pratique, le recours à des essais de vieillissement accéléré est réalisé car il
s’agit de processus extrêmement lents. Cependant, ces derniers posent généralement des
problèmes de représentativité des conditions opératoires.
De façon générale, la stabilité est reliée à la structure chimique du polymère
ainsi qu’aux défauts de cette dernière. Les relations structure-stabilité prennent
généralement en compte quatre types de facteurs intrinsèques :
o l’énergie de dissociation des liaisons
o l’aptitude à participer ou non à un processus en chaîne (dépolymérisation, …)
o les irrégularités structurales (peroxydes internes, les bouts de chaîne, les
enchaînements tête-à-tête…)
o l’aptitude à la diffusion des réactifs de dégradation
Bien que différentes approches aient été testées pour contrôler l’hydrolyse et/ou
la biodégradation du PLA, plusieurs d’entre elles ont des effets secondaires indésirables
(pertes de propriétés mécaniques, effets éco-toxicologiques, perte de transparence,
diffusion d’additifs et difficulté de contrôler la vitesse d’hydrolyse …). De plus, dans la
57
plupart des études rapportées sur l’augmentation de la biodégradation du PLA, le but
recherché est de rendre le PLA plus facilement hydrolysable. Toutes choses égales par
ailleurs, ce n’est donc pas directement l’étape de biodégradation qui est améliorée mais
plutôt la dégradation qui précède cette étape. En effet, tout additif, modification
chimique ou traitement susceptible d’augmenter la sensibilité du PLA au
vieillissement climatique (thermique, UV, hydrolyse …) est susceptible
d’augmenter sa biodégradation ultérieure. L’objectif de cette étude comporte donc
un paradoxe. En effet, cette étude vise d’une part à rendre le PLA plus résistant à
l’hydrolyse, et d’autre part, à améliorer (voire contrôler) sa biodégradation. Ceci
présuppose une étape de dégradation par hydrolyse. De façon générale, les principales
tendances observées pour la variation de l’hydrolyse non enzymatique du PLA sont
identiques à celles observées en biodégradation, même si l’hydrolyse est, dans ce cas,
enzymatique. Le PLA est hydrophobe et sa dégradation par hydrolyse est lente et
difficile à contrôler.
En résumé, l’objectif de cette étude est de parvenir à développer des matériaux
dont la fragmentation en fin de vie est augmentée. Cependant, le maintien des
propriétés mécaniques durant la durée d’utilisation de ces matériaux est également
recherché. Ces deux aspects sont résumés dans les figures I.16-a et I.16-b. L’une des
pistes de recherche pouvant permettre de répondre à cette problématique semble être
l’utilisation de catalyseurs d’oxydation.
58
également abordés (copolymérisation, mélange ...). Puis, la résistance à l’oxydation et
au photo-vieillissement du PLA sont abordés.
59
Tableau I.3 : Effet de l’hydrolyse sur des films fins (0.5*4*10 mm) de PLA,
T=37°C, pH tampon 7,4 (Bastioli, 2005)
Wt perte
Jours Mn (Da) Mw (Da) Tg (°C) Tm (°C) ∆Hf (J/g)
(%)
Dans la suite, l’effet du ratio L/D lactide, de la cristallinité, ainsi que l’effet de la
taille des échantillons sont développés. Enfin, la variation des cinétiques d’hydrolyse en
fonction de la température est également abordée.
Tsuji et al. (Tsuji, 1998-b) ont réalisé des essais d’hydrolyse systématiques pour
comprendre l’effet du ratio L/D lactide (taux d’acide-D-lactique) et de la morphologie
sur la dégradation du PLA. Ils ont montré que l’ordre des cinétiques d’hydrolyse était le
suivant : copolymères P(LcoD)LA > homopolymères PLA ou P(D)LA >> mélanges
P(L)LA/P(D)LA m/m 50/50.
La forte aptitude à l’hydrolyse des copolymères P(LcoD)LA est reliée à leur
faible tacticité entrainant de faibles interactions intramoléculaires rendant les
groupements esters plus accessibles à l’eau (Daniels, 1990; Fukuzaki, 1989). De même,
dans le cas des mélanges P(L)LA/P(D)LA m/m 50/50, la faible cinétique d’hydrolyse
est reliée aux interactions stéréo-complexantes existant en phase cristalline entre les
chaînes de PLA et de P(D)LA (Tsuji, 2002).
Par ailleurs, une attention toute particulière a été portée aux mélanges entre PLA
de différentes tacticités : P(L)LA/P(D)LA (Krast, 2006) car ils forment des
stéréocomplexes extrêmement stables. Dans ce cas précis, la tenue à l’eau du mélange
est améliorée. Au bout de huit mois d’hydrolyse, la perte de masse moléculaire du PLA
60
est de 40% contre seulement 15% dans le cas d’un mélange 50/50 P(L)LA/P(D)LA.
Cependant, il faut savoir qu’à l’heure actuelle, le P(D)LA n’est pas commercial ce qui
limite son application.
61
des échantillons ayant des épaisseurs supérieures à 2 mm, la dégradation à cœur est plus
importante que la dégradation en surface (Li, 1994; Li, 1999). En revanche, pour des
films fins, dont l’épaisseur est inférieure à 150 µm, s’il a été initialement observé que la
dégradation était homogène (Tsuji, 2000-a, Tsuji, 2000-c), il est à présent admis que
cette dernière s’effectue depuis la surface (Tsuji, 1998-b). Ces observations peuvent être
expliquées en considérant les oligomères obtenus par clivage hydrolytique des liaisons
esters. En effet, les oligomères solubles qui sont proches de la surface peuvent être
élués à l’extérieur des échantillons avant dégradation totale. Cependant, la diffusion des
oligomères formés à cœur n’est pas possible. Cela implique une augmentation de
l’acidité au cœur des échantillons massiques par rapport à la surface qui est en contact
avec des milieux tamponnés. Or l’hydrolyse non enzymatique du PLA peut être
catalysée par les acides. Ainsi, peut-on dire que la dégradation du PLA est auto-
entretenue dans le cas des pièces massiques (Tsuji, 2000-a).
Une étude a tenté de modéliser et prédire le type de dégradation hydrolytique
(en surface ou en masse) en ne considérant qu’un certain nombre de caractéristiques
propres au matériau (ses dimensions, la diffusion de l’eau et la cinétique de
d’hydrolyse) (Von Burkersroda, 2002). Ce modèle, qui reste perfectible (prise en
compte de la masse moléculaire, du pH …), est assez intéressant puisqu’il identifie des
dimensions critiques de taille des échantillons fixant le mode d’hydrolyse (à cœur ou en
surface) en fonction de la structure chimique d’un polyester.
Il est bien connu que plus les températures sont élevées, plus les processus de
dégradation augmentent. Cette variation peut être exprimée par l’énergie d’activation,
lorsque la réaction suit une loi d’Arrhénius. Concernant le PLA, des contradictions
existent dans la littérature en ce qui concerne la variation de l’énergie d’activation
d’hydrolyse au voisinage de la température de transition vitreuse. Par exemple, Weir et
al (Weir, 2004-a) ont montré que l’énergie d’activation de l’hydrolyse non enzymatique
du PLA reste la même en dessous et au-dessus de la Tg du PLA, alors que Agrawal et
al. (Agrawal, 1997) mesurent des différences significatives. Cependant, dans les travaux
de Agrawal et al., le polymère étudié n'est pas un homopolymère de PLA mais un
copolymère PG-co-(L)LA. Quoi qu’il en soit, selon ces auteurs, les mesures de
cinétiques d’hydrolyses réalisés au-dessus de la Tg du PLA ne peuvent être extrapolés
62
pour prédire celles réalisées en dessous de la Tg (Kaplan, 1998; Weir, 2004; Agrawal,
1997; Tsuji, 2007).
63
molaire et du ratio L/D lactide (Tsuji, 2006-a). Quoi qu’il en soit, Siparsky et al. ont
souligné que l’hydrolyse reste limitée cinétiquement par la réaction chimique d’attaque
des groupements esters, et non par le transport d’eau au sein du PLA, quelle que soit sa
perméabilité à l’eau (liquide ou gazeuse) (Siparsky, 1997).
Copinet et al. (Copinet, 2004) ont étudié le vieillissement du PLA par hydrolyse
à 60 °C et 100 % d’humidité relative. Dans ces conditions, les vieillissements observés
sont rapidement irréversibles. Le suivi des masses molaires moyennes en poids a permis
d’extrapoler à partir de cette référence des constantes de vitesse de l’ordre de
0,17.10-6 s-1.
De même, Ho et al. (Ho, 1999-a) ont caractérisé le vieillissement de films de
PLA commerciaux (Carguill-Dow et Chronopol) de 155 000, 140 000 et 77 000 Da à
une température de 55 °C et une humidité relative 10%. Les résultats extrapolés, à partir
de cette publication, montrent des cinétiques de l’ordre de 0,029 à 0,048 .10-6 s-1 (avec
des coefficients de corrélation supérieurs à 0,96).
64
vieillissement alors que la cinétique globale d’hydrolyse reste piloté par la dégradation
du bloc de PLA (Friederiche von, 1997; Li, 1996).
Dans le cas des copolymères di-bloc et statistiques à base d’unités aliphatiques
et d’unités aromatiques, c’est principalement la composition en unité aliphatique qui
pilote la cinétique d’hydrolyse globale du composé (Friederiche von, 1997; Li, 1996).
Globalement, à composition chimique identique, il semble que la mobilité des
chaînes soit un facteur prépondérant dans l’évaluation de l’hydrolyse de polyesters
(cristallinité, réticulation, …).
65
échantillons sont fortement irradiés. En revanche, en présence de monomères portant
des insaturations, les matrices vont préférentiellement réticuler sous l’influence des
rayonnements. Des études récentes ont également étudié l’amélioration des propriétés
thermiques du PLA par irradiation gamma en présence d’agents de réticulation
(Milicevic, 2005). De plus, l’irradiation de mélanges P(L)LA/P(D)LA, en présence
d’agents multifonctionnels a montré une baisse significative des cinétiques de
biodégradation (Quynh, 2007) suggérant une plus faible aptitude à l’hydrolyse
enzymatique. Enfin, l’étude de la dégradation de polyesters aliphatiques réticulés a
montré qu’il était possible de modifier les cinétiques de relargage de principes actifs
(Loo, 2008; Chia, 980). De même, l’étude de la dégradation hydrolytique (immersion
dans de l’eau tamponnée à pH = 7,4 et T = 37 °C) d’échantillon de mélanges
PLA/monomères photo-réticulants irradiés, a montré des résultats contrastés sur
l’influence des irradiations sur la tenue au vieillissement (Phong, 2010). Le taux de
réticulation a augmenté avec les quantités d’agents et les doses d’irradiation.
L’hydrolyse a été freinée et les propriétés mécaniques initiales maintenues, malgré la
dégradation de la phase amorphe.
Ainsi, l’obtention d’un ratio minimal entre dégradation et réticulation, semble
être une piste intéressante pour réduire la sensibilité à l’eau du PLA (Waldron, 1985). A
cet effet, de faibles doses d’irradiation ainsi que des taux non négligeables d’agent de
réticulation (de 1 à 3% en masse) semblent être adaptés (Yoshii, 2003; Abdel-Rehim,
2004). De plus, le nombre de fonctions portés par les agents de réticulation sont
directement proportionnels aux taux de réticulations possible, à concentration constante
(Waldron, 1985; Abdel-Rehim, 2004). Concernant le PLA, plusieurs études ont utilisé
des agents trifonctionnels (Milicevic, 2005; Mitomo, 2005; Quynh, 2007; Jin, 2002)
mais une seule à notre connaissance a testé des agents tetrafonctionnels (Phong, 2010).
L’utilisation de l’irradiation gamma est un outil versatile ayant un large spectre
d’application et permettant d’obtenir des résultats prometteurs. Quoi qu’il en soit, les
coupures de chaînes qui sont issues de l’irradiation ont tendance à détériorer l’intégrité
des propriétés mécaniques des matériaux.
En conclusion, on peut dire que la variation de la mobilité des chaînes joue un
rôle prépondérant sur la cinétique d’hydrolyse. En effet, la génération de réticulations
au sein du polymère induit de fortes baisses de la vitesse de dégradation. Cependant, les
mécanismes mis en jeu lors de ces réticulations peuvent bien souvent modifier les
structures et altérer d’autres propriétés.
66
III.2.3.3. Effet de mélanges sur l’hydrolyse
De façon générale, cinq facteurs principaux peuvent influer sur la tenue à l’eau
lorsque des charges (ou des mélanges polymères) sont additivés (Tsuji, 2007) :
o La miscibilité et la dispersion
o L’hydrophilie
o L’acidité (ou la basicité) des groupements fonctionnels impliqués
o La forme et la taille des domaines des additifs ou des polymères (en cas
d’immiscibilité)
o Les masses molaires des constituants
Les additifs incorporés au PLA afin de modifier sa cinétique d’hydrolyse sont
nombreux. Par exemple, les citrates d’esters (Labrecque, 1997), la silice mésoporeuse
(Shirakase, 2005), le lactide (Nakamura, 1989), la thioridazine (Chem. Pharm. Bull.,
37, 1954-1956 (1989)) et l’acide laurique (Renouf-Glauser, 2005) accélèrent cette
cinétique, alors que le carbonate de zinc ou le carbonate de calcium la ralentissent
(Tracy, 1999). Par ailleurs, des effets contradictoires ont été observés concernant
l’incorporation de nano-argiles (Paul, 2005; Ray 2003; Maiti, 2003; Ratto, 1999; Zhou,
2008; Someya, 2007; Wu, 2006; Lee, 2002; Wu, 2007).
De nombreuses études se sont attachées à modifier la sensibilité à l’hydrolyse
(ainsi que la biodégradation) du PLA par mélange avec d’autres polymères de cinétique
d’hydrolyse élevée (Tsuji, 2007). Par exemple, l’addition de poly-ethylène-glycol
(PEG) (Nijenhuis, 1996) ou de poly-vinyl-acétate (PVA) (Pitt, 1992; Tsuji, 2001-a) ont
largement été employés pour des applications médicales dans l’optique d’augmenter la
sensibilité à l’hydrolyse. Les constantes cinétiques de la réaction d’hydrolyse peuvent
alors être augmentées d’un facteur ~ 5 (typiquement de 2,5 10-8 s-1 à 10,9 10-8 s-1, à T =
37 °C).
D’autres mélanges ont également été étudiés comme les mélanges à base de
copolymères P(L,D)LA-co-GA) et du PVA, ou du PEG ou l’augmentation de
l’hydrolyse était fonction du taux d’incorporation du deuxième constituant dans le
mélange (Pitt, 1992; Pitt, 1993), poly(ethylene oxide) (PEO) (Younes, 1988;
Nakafuku,1993; Nakafuku, 1996; Nijenhuis, 1996; Sheth, 1997; Yang, 1997; Tsuji,
2000-e).
L’hydrolyse non enzymatique des mélanges incorporant des polymères plus
hydrophiles que le PLA ou des copolymères P(L,D)LA a, de façon générale, montré
67
une augmentation de la cinétique d’hydrolyse, comme dans le cas des mélanges avec la
cellulose (Nagata, 1998). Cependant, une exception correspond à l’acide pluronique
(Park, 1992). Pour tous ces mélanges les propriétés mécaniques sont également
significativement modifiées par rapport à celles du PLA pur.
Dans le cas des mélanges avec du poly-acide-aspartique-co-poly-acide-lactique,
les cinétiques d’hydrolyse et de biodégradation sont augmentées. De plus, la tenue en
température est augmentée (Shinoda, 2003-a, Shinoda, 2003-b).
D’autres études plus « exotiques » ont mélangé des ionomères au PLA et ont
observé une augmentation de sa cinétique d’hydrolyse non enzymatique (Xanthos,
2008).
La diminution de la cinétique d’hydrolyse du PLA par mélange a été obtenue
dans le cas des mélanges P(L)LA/P(D)LA m/m 50/50 (Tsuji, 2000-d). Dans cette étude,
alors que les cinétiques d’hydrolyse des constituants purs, le PLA et le P(D)LA, étaient
respectivement de 1,63 10-8 s-1 et 2,48 10-8 s-1 à T = 37 °C, celle du mélange était de
seulement 8,45 10-9 s-1, soit une réduction d’un facteur ~ 3.
L’effet de compatibilisants sur la tenue à l’hydrolyse de mélange est ambigu. De
façon générale, les mélanges étudiés sont des mélanges entre des polymères ayant des
cinétiques d’hydrolyse différentes. Ainsi, la compatibilisation de l’ensemble permet
d’atteindre des cinétiques d’hydrolyse intermédiaires (Wu, 2003). L’effet de la
morphologie de mélanges sur l’hydrolyse a été mise en évidence dans le cas de micro-
cavités par exemple (Drumright, 2000). Dans le cas des mélanges non compatibilisés,
les mécanismes mis en jeu semblent légèrement différents puisque les cinétiques de
prises en eau, en début de vieillissement sont supérieures. En revanche, aucune
référence ne conclue sur d’éventuelles variations des cinétiques d’hydrolyse dans le cas
de mélanges non compatibilisés, par comparaison aux composés purs.
Il est bien connu que la stabilité du PLA en fondu est médiocre. En effet,
plusieurs réactions conduisant à une baisse de masse molaire sont susceptibles de se
produire durant les étapes de mise en forme. Les principaux paramètres de ces réactions
sont le taux de catalyseur présents dans le polymère, la présence de traces d’eau ou de
monomère résiduel, la structure chimique (Ortyl, 2002; Nishida, 2003) et les conditions
de mise en œuvre (température, utilisation du vide …). Tsuji distingue quatre réactions
68
non radicalaires et un certain nombre qui, au contraire, font intervenir des ruptures
homolytiques de liaisons (Tsuji, 2007). Les réactions non radicalaires sont :
o Réaction de trans-estérification intra-moléculaire (catalysées par les traces
d’amorceurs)
o Réaction de trans-estérification inter-moléculaire (catalysées par les traces
d’amorceurs)
o Réaction de cis-élimination (qui s’apparente à une réaction de type Norrish (II)
sous irradiation UV)
o Hydrolyse (due aux traces d’eau contenues dans le polymère)
Ces mécanismes non radicalaires ne permettent pourtant pas de rendre compte
de l’ensemble des observations. En effet, la variation du ratio L/D lactide du PLA
(racémisation) au cours de sa dégradation en fondu suggère que des ruptures
radicalaires, permettant le passage par un intermédiaire ayant une orbitale sp2 vacante,
se produisent durant le vieillissement (McNeeil, 1985; Kopinke, 1997). Ces mécanismes
conduisent à la formation de lactide ou à des réactions d’énolisation.
Plusieurs techniques permettent de réduire considérablement la sensibilité à la
dégradation en fondu du PLA. Après polymérisation, les monomères résiduels sont
retirés par extraction ou par évaporation sous vide (Drumright, 2000). Les groupements
hydroxydes terminaux sont généralement coiffés avec des agents appropriés
(anhydrides, di-isocyanate) (Wang, 2002; Kylmä, 1997). De plus, avant le traitement
thermique les granulés sont séchés sous pression réduite afin de limiter l’humidité
résiduelle (Schmack , 2001). En outre, il a été observé que la réticulation peut diminuer
la sensibilité du PLA en fondu (Quynh, 2007; Milicevic, 2005). Divers stabilisants sont
également additivés au PLA dès les étapes de synthèse. Ces derniers sont plus
généralement utilisés dans la mise en œuvre des polyesters commerciaux. De surcroît,
ils présentent des propriétés de synergie avec les allongeurs de chaîne et les agents de
réticulation. On distingue les stabilisants de mise en œuvre communs (stabilisants en
phase fondue et antioxydants) et des inhibiteurs de réaction (trans-estérification et
dépolymérisation). Les inhibiteurs de mise en œuvre limitent le jaunissement des
polymères par oxydation ainsi que la chute de viscosité intrinsèque. Ils peuvent être à
base de phénols encombrés (donneurs d’hydrogène) ou de phosphites (décomposeurs
d’hydroperoxyde). Aucun agent spécifique au PLA n’a été décrit. Pourtant, le
tris(nony1-phenyl) phosphite (TNPP) est régulièrement cité pour son efficacité sur les
polyesters aliphatiques (Cicero, 2002). Les inhibiteurs de trans-estérification sont
69
principalement utilisés pour les mélanges binaires de polyesters commerciaux. Ces
derniers limitent la baisse de l’indice de polymolécularité de ces polymères en phase
fondue. Ces additifs sont principalement à base de phosphates inorganiques (Avérous
2008). En parallèle, les dés-activeurs de métaux permettent d’empêcher d’éventuelles
catalyses de dépolymérisation. Les principaux agents issus de la littérature sont des
composés organophosphorés (Scheirs, 2003). Des bases ont également été utilisées
comme additifs pour capter les terminaisons acides des polyesters. Une étude (Fukuda,
2002) montre l’influence de phosphate de calcium et de carbonate de calcium sur la
stabilisation de copolymères à base de lactide. La dégradation peut être diminuée de
plus 40% pour des taux de charges de l’ordre de 30%.
Dans la mesure où l’acide lactique fait partie des produits de dégradation en
fondu du PLA, et que ce dernier est susceptible d’accélérer la dégradation, l’utilisation
de séquestrants spécifiques a été réalisée. De tels produits peuvent être des poly-
carbodi-imide, qui sont utilisés depuis les années 1960. Ces derniers se comportent
comme des capteurs d’eau mais aussi comme des capteurs de fonctions acides. Les
fonctions amides peuvent en effet réagir avec les groupements hydroxydes ou acides
pour donner des groupements urée inertes. Par exemple, l’addition de seulement 0.5%
en masse de polycarbodiimide à un PET partiellement préséché permet le maintien de
toutes ses propriétés lors de son extrusion (Scheirs, 2003). De plus, ces composés ont
également été utilisés pour améliorer la résilience et la tenue aux solvants du poly-
éthylène-téréphtalate (PET), de polyamides ou de poly-uréthanes (Posthumus, 2007;
Hesselmans, 2006). Plusieurs brevets traitant de l’incorporation de poly-carbodi-imide
(Figure I.17) dans le PLA existent, pour des applications textiles et emballage en
particulier (Tanaka, 2007). Quoi qu’il en soit le détail des réactions a été caractérisé :
les poly-carbodi-imides peuvent réagir avec les molécules d’eau, d’acide lactique ou les
groupements terminaux hydroxydes ou carboxyles du PLA. Ainsi, c’est à la fois
l’hydrolyse et la dégradation thermique du PLA qui peuvent être améliorés par ces
composés. Il faut cependant noter que leur utilisation pose des soucis éco-
toxicologiques (INERIS, 2010).
70
Figure I.17 : Structure chimique d’un carbo-di-imide (Yang, 2008)
Un des objectifs de cette étude est de parvenir à développer des matériaux dont
la fragmentation en fin de vie est contrôlée. L’une des pistes de recherche pouvant
permettre de répondre à cette problématique semble être l’utilisation de catalyseurs
d’oxydation. Ces derniers ont principalement été étudiés dans le cas de mélanges à base
de polyoléfines. Dans la suite, un bref condensé de ces recherches sur cette thématique
est réalisé, ainsi qu’un aperçu des quelques études ayant étudié la photo-sensibilisation
du PLA.
Les principaux matériaux oxo-dégradables étudiés dans la littérature sont des
films à base de polyoléfines. Ces polymères sont susceptibles de connaître une réaction
en chaîne de dégradation radicalaire suite à un amorçage thermique ou photo-chimique
(Clarinval, 2003; El-Rehim, 2004). La vitesse de dégradation de ces polymères dépend
alors de la température, de l’intensité d’exposition aux rayonnements (saison, situation
71
géographique, enfouissement du matériau…) et de l’humidité. Dans un premier temps,
cette dégradation conduit à la fragmentation des matériaux. Par la suite, le phénomène
de dégradation est susceptible de donner des oligomères fonctionnels, dont la structure
chimique peut être très proches des produits de dégradation observés lors du
compostage de polyesters aliphatiques. Cependant, dans le cas des polyoléfines, et de la
plupart des plastiques de grande diffusion, les dégradations en conditions classiques
d’utilisation ne sont pas suffisamment rapides pour qu’une biodégradation
importante puisse être mesurée relativement rapidement (comme dans le cas des
polyesters aliphatiques en conditions de compostage).
Le polyéthylène et le polypropylène, par exemple, ne se fragmentent rapidement
que s’ils comportent des agents oxydants, photo-, et/ou thermo-sensibilisants. De
nombreux termes qualifient ces types d’additifs, on retient par exemple, les termes
« agents pro-dégradants », « agents pro-oxydants » ou encore « thermo-inducteurs ».
Ces différences d’appellations peuvent se justifier au vu des différents mécanismes de
dégradation possibles. Pour autant, par soucis de simplification, seul le terme « additif
d’oxydation » est retenu dans la suite. S’il n’est pas complètement rigoureux, il a le
mérite de simplifier grandement l’approche de ce type de matériaux. De plus, le terme
« oxydant » se rapproche du qualificatif « oxo-dégradable » qui rend compte
simultanément de la sensibilité à l’oxydation induite par photo-vieillissement et/ou
vieillissement thermique. Grâce aux nombreuses études réalisées sur les polyoléfines, et
notamment initiées par Scott, la fragmentation de ces matériaux peut être assez bien
contrôlée pour des périodes allant de 15 jours à 3 ans (Scott, 2000).
Cependant les cinétiques de biodégradation mesurées sont beaucoup plus lentes
que celles des polyesters aliphatiques, pour des conditions similaires. De plus, un débat
fait actuellement rage sur le fait que l’intégralité des produits de dégradation, issus de
l’étape de fragmentation des polyoléfines, puisse être biodégradée à long terme. Pour
répondre à cette question de nouvelles méthodes de mesure de biodégradation sont
actuellement développées, comme la mesure de l’efficacité métabolique en compost
(Taylor, 1981) ou la mesure de l’énergie consommée par des bactéries en compost
(Koutny, 2006). Par ailleurs, certains agents complexants tels que les dithiocarbamates
ou les stéarates susceptibles d’avoir été incorporés dans certains mélanges maîtres
commerciaux, par le passé, ont posé des problèmes toxicologiques. Officiellement, ces
additifs commerciaux ont été retirés des mélanges maîtres commerciaux. Il n’en reste
72
pas moins que la nature de ces mélanges maîtres doit être connue et évaluée d’un point
de vue éco-toxicologique.
L’utilisation des additifs oxydants dans les polyoléfines a été développée selon
deux voies différentes. La première approche, dite de Scott-Gilead, est la moins
répandue, et utilise des complexes d’ions métalliques (Ni(II) ou Fe(III)) jouant un
double rôle. Ces anti-oxydants, se transforment, sous l’action répétée de la température
et/ou du photo-vieillissement et en présence d’oxygène, pour donner des espèces
oxydantes. Ainsi, un seul composé joue deux rôles, celui de stabilisant dans un premier
temps, et celui d’additif d’oxydation dans un deuxième temps. La deuxième approche,
qui est la plus répandue, consiste à additiver un polymère d’un mélange d’anti-oxydants
et d’additifs d’oxydation. Les additifs d’oxydation, principalement utilisés, sont des
mélanges de complexes d’ions métalliques : Fe(II), Co(II), Cu(II), Cu(I) ou Mn(II). Le
rôle de l’agent complexant est principalement d’assurer la dissolution d’ions
métalliques dans des matrices de polyoléfines apolaires. La formulation de ce type de
mélange, dont le principe d’action est pourtant simple, nécessite en fait une bonne
connaissance de la nature des catalyseurs additifs (ainsi que des stabilisants) utilisés, de
leurs quantités, et de l’épaisseur du film plastique.
Le mécanisme d’oxydation des films à base de polyoléfine peut être résumé très
simplement à partir de trois étapes (Figure I.18). Les mélanges initiaux contiennent la
matrice de polyoléfine, des stabilisants, des thermo-inducteurs, des photo-inducteurs et
toutes sortes de charges (pigments, agents de mise en forme …). Toutes les étapes
décrites se font en présence d’oxygène:
Phase 1 : Stockage et utilisation du matériau (vieillissement climatique). Etape
d’induction au niveau de l’oxydation. Les stabilisants jouent leur rôle puis se
désactivent à la fin de l’étape. Variation des propriétés fonctionnelles négligeables
durant la durée de vie.
Phase 2 : Photo ou thermo oxydation, initiation du processus de dégradation en
chaîne. Le photo-inducteur joue son rôle dans le scénario (1) en présence d’un
rayonnement UV. Etape de fragmentation : évolution de la structure chimique jusqu’à
la perte des propriétés mécaniques.
Phase 3 : Dégradation par thermo-oxydation, hydrolyse, … c’est l’étape de
dégradation en chaîne. Deux scénarios possibles selon que les films sont exposés à la
lumière (1) ou simplement enterrés (2). Le thermo-inducteur joue son rôle. La masse
moléculaire baisse significativement.
73
Figure I.18 : Schéma idéal représentant la concentration d’une espèce critique en
fonction du temps d’une polyoléfine additivée de catalyseurs d’oxydation thermo
et photo sensibles. Le schéma n°1 correspond à des matériaux soumis à un
vieillissement climatique (en extérieur), le schéma n° 2 correspond à des matériaux
enfouis (Lemaire, 2010)
74
A notre connaissance, aucune étude n’a évalué l’incorporation d’additifs
d’oxydation dans des polyesters aliphatiques tels que le PLA. Cependant, plusieurs
auteurs étudient l’effet d’un photo-sensibilisant, le TMPD (N,N,N’,N’’-tetramethyl-p-
phenylenediamine) (Tsuji, 2005; Sakai, 2001). Tsuji et al. (Tsuji, 2005) étudient des
mélanges à base de PLA avec différents taux d’incorporation de TMPD . La cinétique
de dégradation du PLA est directement fonction du taux d’incorporation de cet additif.
Aucune mesure de biodégradabilité n’a cependant été réalisée par la suite.
Ainsi, l’étude de mélanges à base de polyesters et de catalyseurs d’oxydation
peut présenter un intérêt à la fois sur le plan fondamental et sur l’aspect applicatif.
L’objectif étant de permettre l’augmentation de la fragmentation des polyesters avant
l’étape de bio-assimilation durant la biodégradation en fin de vie. En comparaison à
l’approche qui consiste à additiver les polyoléfines pour tenter de les rendre
biodégradables, cette approche présente l’avantage que l’éco-toxicité à court terme des
produits de dégradation des polyesters aliphatiques est bien connue.
III.4. Conclusion
75
IV. Conclusion
76
Chapitre II. Matériaux et
techniques expérimentales
77
I. Introduction
II.1. Le poly-(L)-lactide
78
Ces grades de PLA sont choisis pour leur représentativité dans le domaine
commercial. Dans le cas du PLA-U, ce dernier est en particulier célèbre pour son
utilisation comme boîtier de téléphones portables ainsi que pour ses applications dans
l’automobile (Unitika, 2010). Le PLA-NW en revanche, est rapporté pour des
préparations de mélanges maîtres ou comme fibre synthétique de performance
(NatureWorks, 2010).
II.2. Le poly-ε-caprolactone
La PεCL étudiée (grade CAPA 6500) est fournie par la société Perstorp. Ce
grade de PεCL est utilisé dans un grand nombre d’applications médicales (sutures bio-
résorbables, système de libération contrôlée de médicaments …). Les caractéristiques
de la PεCL sont données dans le Tableau II.1.
II.3. Le poly-butylène-succinate
79
Tableau II.1 : Principales caractéristiques des matériaux utilisés
Caractéristiques moléculaires
Nature chimique Nom commercial Fournisseur Abréviation Données physico-chimiques (Tf, Tv)
(Mn, I, CES, THF, 30 °C)
Terramac TE-
Poly(lactide) Unitika PLA-U Mn = 123 500 Da (I = 1,72) Tf = 174 °C, Tv = 61 °C
7000
NatureWorks
Poly(lactide) NatureWorks PLA-NW Mn = 179 200 Da (I = 1,75) Tf = 152 °C, Tv = 58 °C
7000D
Poly-butylène-
GS Pla AZ Mitsubishi PBS Mn = 85 600 Da (I = 3,1) Tf = 115 °C, Tv = -40 °C
succinate-co-lactate
80
II.4. Les agents de polycondensation et de réticulation sous
rayons gamma
81
dans le Tableau II.2 où R1-5 peuvent correspondre à H, CH3 ou un groupement alkyle,
R6 est un groupement alkyle et x, y et z sont compris entre 1 et 20. Utilisé dans les
applications de recyclage de polyester, le SMGA est typiquement incorporé à des taux
assez faibles, de 0,1 à 0,2 % en masse pour réaliser des allongements de chaîne (1 % en
masse pour réaliser des branchements). Par ailleurs, il faut savoir que les fonctions
méthacrylate de glycydile réagissent préférentiellement avec des fonctions acides
aliphatiques, qu’avec des fonctions alcool aliphatique (facteur 10 en moyenne)
(Vollhardt, 2004).
82
Tableau II.2 : Principales caractéristiques des agents de polycondensation et de réticulation sous gamma
Tv (°C) 54 55 -
Mw (g/mol, PS,
6800 48 000 249,3
CHCl3, 25°C)
315
f 9 6
(en mg de KOH/g)
83
Le PMAH est un copolymère ayant un ratio-molaire de 1:1 en octadécène et
anhydride maléique, fourni par Aldrich. La structure chimique et les principales
propriétés sont données dans le Tableau II.2. Ce dernier est rapporté dans plusieurs
études intégrant du PLA et des polymères dendritiques (Bhardwaj, 2007). Les
groupements anhydrides sont susceptibles de réagir avec les extrémités hydroxydes
des polyesters.
Le TAIC, dont la structure chimique et les principales propriétés sont données
dans le Tableau II.2, a également été fourni par la société Aldrich. C’est un monomère
couramment utilisé pour les réactions de réticulation sous irradiation gamma dans
l’industrie des modifications post-mise en forme. Quand le polymère est soumis à des
fortes doses d’irradiation (rayons gamma par exemple) il est susceptible de former des
intermédiaires radicalaires réactifs qui peuvent alors conduire à la formation de
nouvelles liaisons. Le principe est résumé dans le paragraphe 3.5 de ce chapitre. Dans
cette étude, l’objectif est d’obtenir un effet réticulant pour diminuer la perméabilité de
l’eau dans la matrice PLA, ainsi qu’un effet compatibilisant pour des mélanges à base
de PLA étudiés par ailleurs. Le TAIC est directement introduit et dispersé au sein du
polymère durant la phase d’extrusion, à l’aide d’un pousse-seringue chauffé à 35 °C
afin de diminuer la viscosité du TAIC. L’irradiation se produit après extrusion (avant
ou après mise en forme par moulage par injection).
84
Les produits Biomax® Strong 100 et Biomax® Strong 120 (Dupont) sont des
copolymères d’éthylène et d’acrylate de butyl. Leur utilisation est conseillée pour
réduire la fragilité du PLA tout en conservant une certaine transparence. Les taux
préconisés se situent entre 5 et 10% en masse.
Les additifs Biostrength® (Arkema) regroupent une famille de modifiant choc
utilisés respectivement dans les applications opaques et transparentes du PLA et une
famille d'agents de mise en oeuvre capable d'améliorer les propriétés visco-élastique
du PLA. Le Biostrength 130 est un modifiant base acrylique tandis que le Biostrength
150 est un modifiant de type MBS (méthacrylate de méthyl-butadiène-styrène).
Le Lotader® AX8900 (Arkema) est un terpolymère ethylène-acrylate de
methyl-glycidyl méthacrylate. C’est un modifiant choc typiquement utilisé avec les
polyesters. Il peut également jouer le rôle de compatibilisant dans des mélanges
polyoléfine-polyester.
Les formules chimiques et les propriétés physiques des différents modifiants
au choc utilisés sont résumées dans le Tableau II.3.
Tableau II.3 : Propriétés et formules chimiques des différents modifiants au choc
utilisés
Densité MFI Tf
Formule chimique
(g/cm3) (g/10 min) (°C)
Biomax Strong
0.94 12 72
100
Biomax Strong
0.94 12 72
120
Biostrength 150 1 --
85
II.6. Les catalyseurs d’oxydation
86
par exemple : BSTR150-5 correspond au mélange PLA/BSTR150 w:w 95/5. Dans le
cas des mélanges irradiés, contenant du TAIC, plusieurs doses d’irradiation sont
utilisées et sont indiquées en kilo Gray « kGy ». De plus, ces irradiations sont
effectuées sur des échantillons conditionnés sous forme de granulés ou de barres en
forme d’haltères, respectivement notés G ou B dans l’abréviation des échantillons
correspondants. Par exemple, 1-25-G correspond au mélange PLA/TAIC w:w 99/1,
irradié à 25 kGy sous forme de granulés.
Les abréviations des principaux mélanges réalisés par extrusion bi-vis 900 mm
et injection sont résumées dans les Tableaux II.4 et II.5.
87
Tableau II.5 : Abréviations utilisées pour les mélanges PLA/PεCL
Les abréviations des principaux mélanges réalisés par extrusion bi-vis 900 mm
et injection sont résumées dans le Tableau II.6.
Tableau II.6 : Abréviations utilisées pour les mélanges préparés par extrusion
monovis-calandrage
L’objectif de cette étude est de mettre au point des matériaux qui pourront être
facilement transférables à l’échelle industrielle, selon un large spectre d’applications.
Ceci implique que leur transformation puisse être réalisée par des méthodes de mise
88
en œuvre classiques. De même, la maîtrise de ces techniques de mise en œuvre doit
idéalement pouvoir se faire selon une large fenêtre de processabilité. Dans ce cas, ces
principales techniques sont :
- l’étape d’extrusion favorisant le mélange des polymères et des additifs
constitutifs du mélange.
- l’étape de moulage par injection permettant d’obtenir des haltères
(normalisés ISO-A).
Dans ce paragraphe, sera également présentée la méthodologie de
modifications chimiques en masse des matériaux par rayonnement gamma.
III.1. Extrusion
III.1.1. Principe
Une extrudeuse est constituée de deux éléments principaux : la (ou les) vis,
d’une part, qui assure le mélange et le transport de la matière depuis la zone
d’alimentation vers la sortie de filière, et le fourreau qui assure le chauffage de
l’ensemble. La (ou les) vis ainsi que le fourreau sont subdivisés en plusieurs zones
permettant d’obtenir des profils de mélanges et de température adaptés à un grand
89
nombre de matériaux. Diverses configurations existent pour les extrudeuses
comportant deux vis (Figure II.2):
- Les doubles vis corotatives si elles tournent dans le même sens ou
contrarotatives si elles tournent en sens inverse l’une de l’autre.
- Les doubles vis interpénétrées si le filet de l’une pénètre le chenal de l’autre
ou non interpénétrées dans le cas inverse.
Trois extrudeuses ont été utilisées pour cette étude. Deux extrudeuses bis-vis
ont permis de réaliser des mélanges étudiés dans les chapitres 3 et 4. De plus, une
extrudeuse mono-vis a été utilisée afin de mettre en forme par calandrage les films
étudiés dans le chapitre 5.
Des extrudeuses bi-vis corotatives interpénétrées Clextral de longueurs totales
de vis 900 mm (L/D=36) et 1200 mm (L/D=48) sont utilisées pour préparer les
90
mélanges. Leurs profils de vis ont été optimisés pour l’élaboration de biomatériaux en
incluant une zone de malaxage et deux zones de pas inverse. Les additifs (SMGA,
PMAH, TAIC, MM) sont introduits en zone fondue. Les conditions de mélanges
seront précisées dans le paragraphe 3.4 de ce chapitre.
Les films étudiés dans le chapitre 5 sont préparés à l’aide d’une extrudeuse
monovis à filière plate (Figure II.3). Une extrudeuse monovis COMPACT de la
société FAIREX, avec une vis de longueur de 720 mm et un diamètre intérieur de
fourreau de 30 mm, équipée d’une filière plate d’épaisseur de 1,5 mm et de 40 mm de
largeur à son extrémité est utilisée pour cette étude. Le diamètre du corps de la vis en
tête de l’extrudeuse est de l’ordre de 18 mm tandis que le diamètre de la vis en sortie
est de l’ordre de 25 mm. Les conditions de préparation des échantillons sont résumées
dans le paragraphe 3.4 de ce chapitre.
91
III.2. Moulage par injection
III.2.1. Principe
Une presse Sandretto Série Otto 95 ST-Control 430 ayant une force de
fermeture de 95 t est utilisée pour cette étude. La matière fondue est injectée dans un
moule en acier comportant l’empreinte de deux éprouvettes de type ISO-1A. Les
conditions de mise en forme sont détaillées au paragraphe 3.4.
Après mise en forme les barres haltères sont stockées 72h dans une salle
thermostatée (22-24 °C) et à l’abri de la lumière de façon à permettre aux contraintes
accumulées pendant la phase d’injection d’être relaxées.
92
Figure II.4 : Principe de moulage par injection
III.3. Calandrage
III.3.1. Principe
Dans le cas des mélanges binaires par extrusion bi-vis, deux doseurs pour
solides sont utilisés (dont les débits massiques sont dénommés Débit-1 et Débit-2
respectivement). Pour les mélanges ternaires (cas des mélanges à base de SMGA ou
de PMAH), l’addition des polymères réactifs est réalisée manuellement dans la
deuxième zone d’incorporation à l’aide de coupelles pré-remplies de quelques
grammes d’échantillons de façon chronométrée. Dans le cas de l’addition du TAIC,
un pousse-seringue est utilisé afin de pouvoir doser les quantités ajoutées par la
deuxième zone d’incorporation. Afin de rendre le TAIC moins visqueux, ce dernier
est chauffé à 45-50 °C avant d’être introduit dans la seringue. Les débits de TAIC
sont donnés en mL/min. Les mélanges sont réalisés à des débits globaux de 4 kg/h
pour l’ensemble des mélanges afin de pouvoir obtenir des taux de cisaillement
comparables dans l’extrudeuse. En revanche, les types de refroidissement ne sont pas
94
identiques selon les mélanges, un tapis de séchage (TS) ainsi qu’un bain de
refroidissement à l’eau (BE) sont utilisés.
Pour l’étape d’injection, lorsque plusieurs températures sont indiquées, elles
correspondent aux zones allant de la trémie d’alimentation vers la buse et sont
données de la gauche vers la droite. Les principaux paramètres d’injection sont
résumés dans le tableau II.7. Quelques exceptions à ces conditions correspondent aux
échantillons irradiés en présence de monomères photo-réticulants.
Plastification Injection
Les tableaux II.8 à II.11 résument les conditions de mélange par extrusion bi-
vis et de mise en forme par injection des échantillons testés dans les chapitres 3 et 4.
Les mélanges sont tout d’abord mélangés à l’aide d’une extrudeue bi-vis, puis
mis en forme par extrusion-calandrage, à l’aide d’une extrudeuse mono-vis. Les
échantillons subissent donc deux étapes de mise en forme.
Pour la première étape d’extrusion, les conditions sont résumées dans le
tableau 14. Pour la deuxième étape d’extrusion, lorsque plusieurs températures sont
indiquées elles correspondent aux zones allant de la trémie d’alimentation principale
vers la filière de sortie et sont données de la gauche vers la droite. Dans nos
conditions expérimentales, l’épaisseur des films obtenus par calandrage varie entre
150 et 170 µm. Ces épaisseurs sont bien plus grandes que celles rapportées dans la
littérature des polyoléfines additivés de réactifs oxydants. Ceci est regrettable,
95
connaissant l’impact de l’épaisseur des matériaux sur l’homogénéité de vieillissement
sous UV (ces derniers ne pénétrant que sur des épaisseurs de l’ordre de 20 µm en
moyenne). Par ailleurs, les mélanges contenant du MM ont des viscosités légèrement
plus basses que celles des matériaux purs. C’est pourquoi, les matériaux additivés ont
des épaisseurs plus faibles que celle du PLA pur et que leurs conditions de mise en
forme respectives ne sont pas strictement identiques. Le tableau II.12 résume les
conditions de calandrage des films étudiés au chapitre 5.
96
Tableau II.8 : Conditions d’extrusion et d’injection des mélanges à base de modifiants à l’impact
97
Tableau II.9 : Conditions d’extrusion et d’injection des mélanges de PLA avec PεCL et PBS
98
Tableau II.10 : Conditions d’extrusion des mélanges à base d’additifs réactifs
99
Tableau II.11 : Conditions d’injection des mélanges à base des mélanges à base
d’additifs réactifs
80/20-SMGA-1 170 16 30 55 40
80/20-PMAH-1 170 16 30 55 40
80/20-PMAH-3 170 16 30 55 40
80/20-3-10-B 170 18 30 45 40
100
Tableau II.12 : Conditions d’extrusion - calandrage des films
B150-5 150 50, 180, 190, 195, 200, 205 20 60 100 150 550
B150-5-MM-1 150 50, 180, 195, 200, 205, 210 20 60 100 150 550
PMAH-3 150 50, 180, 195, 200, 205, 210 20 60 115 150 550
PMAH-3-MM-1 150 50, 180, 195, 200, 205, 210 20 60 115 150 550
101
III.5. Modifications chimiques en masse par rayonnement gamma (γγ)
Les rayonnements ionisants γ ont été développés industriellement dès les années 1960
pour la stérilisation de matériel médico-chirurgical et la conservation de produits
agroalimentaires.
Le rayonnement γ est un rayonnement électromagnétique constitué de photons qui
n’ont ni masse, ni charge et qui possèdent un pouvoir de pénétration important (allant de
plusieurs centimètres, à 1 m selon les matériaux). Les radiations γ peuvent être émises par une
source radioactive qui se désintègre (cobalt 60 ou césium 137). On appelle dose la quantité de
rayonnement reçue par la matière. Cela correspond à une quantité d’énergie absorbée par
unité de masse de la matière irradiée. Elle s’exprime en grays (symbole Gy, 1 Gy = 1 J/kg).
Dans l’industrie, on utilise principalement son multiple, le kGy. En déclenchant un processus
de formation de radicaux libres, les rayonnements ionisants peuvent amorcer un certain
nombre de réactions chimiques telles que des coupures de chaînes ou des polyadditions.
Des photons déclenchent un processus chimique de formation de radicaux libres. Tout
d’abord, ils viennent frapper la matière et, par des transferts d’énergie, ils éjectent des
électrons du nuage électronique des atomes et transforment ces derniers en ions positifs
(réaction d’ionisation). Ceux-ci se décomposent à leur tour en donnant des radicaux libres. Au
bilan, l’ionisation conduit à la formation d’un radical qui peut ensuite amorcer un certain
nombre de réactions chimiques (coupures de chaînes, polyadditions, …).
Les radicaux induits par l’irradiation γ, peuvent amorcer deux types de réactions
chimiques: des réactions de dégradation et/ou des réactions de réticulation. De plus, pour des
doses faibles (1 à 2 kGy/h) et en présence d’oxygène, une réelle compétition existe au niveau
du mécanisme réactionnel, entre les réactions d’oxydation et les autres modifications
chimiques (Figure II.5). En effet, un plus grand nombre de fonctions hydroperoxydes,
peroxydes et hydroxyles sont obtenues, en particulier en surface, en présence d’oxygène.
102
Figure II.5 : Figure II.6 : Ruptures de chaînes macromoléculaires sous l’action des
rayonnements ionisants en l’absence (1) ou en présence d’oxygène (2)
Concernant la réticulation, l’ionisation peut produire, des liaisons covalentes entre les
chaînes macromoléculaires (Figure II.6). On parle alors de radio-réticulation. Elle peut
transformer un réseau linéaire de chaînes polymères en un réseau tridimensionnel, par pontage
direct des atomes de carbone entre eux, et provoquer une augmentation du taux de
ramification. De telles modifications sont susceptibles de modifier de manière importante les
caractéristiques du polymère (solubilité, aptitude à la fusion, stabilité dimensionnelle en
température, durée de vie…). Plus précisément, au-dessus de la température à partir de
laquelle le polymère commence usuellement à fluer, le polymère radio-réticulé va présenter
un comportement caoutchoutique, et ainsi conserver une grande partie de ses caractéristiques
thermomécaniques et dimensionnelles. Le contrôle de la réticulation peut se faire par mesure
de taux de gel, par analyse mécanique dynamique (DMA) notamment (Rouif, 2008).
103
une « casemate » en béton avec des murs de 2 m d’épaisseur qui protège l’environnement
extérieur des photons émis par la source.
Le système source est constitué de crayons contenant le cobalt 60, disposés sur un
panneau. La casemate abrite également une piscine de stockage des panneaux de source.
Remplie d’eau, cette piscine de plusieurs mètres de profondeur (7 à 8 m) est destinée à la
protection biologique lorsque la source est au repos (elle est alors immergée au fond de la
piscine).
Un convoyeur aérien, porteur de containers, assure la circulation des produits à traiter
autour de la source, ainsi que le transfert des produits entre l’intérieur et l’extérieur de la
casemate (Figure II.7). Dans ces conditions, ces rayonnements ne peuvent en aucun cas
entraîner la formation de radioactivité à l’intérieur de la matière. Ils déclenchent seulement un
processus chimique de formation de radicaux libres. Le risque d’activation de la matière
(formation de radioactivité) n’apparaît que dans le cas d’un faisceau d’électrons d’énergie
nettement supérieure.
Les échantillons ont été irradiés sous forme de granulés et/ou de barres haltères par
60
l’entreprise Ionisos, à Dagneux (Ain). L’émission de photons provient d’une source de Co,
6
de puissance 2.10 Curies et de demi-vie 5,1 ans. L’énergie du rayon incident est de l’ordre de
1,2 MeV. Le débit des doses est lent : 2 kGy/h.
Plusieurs doses d’irradiation sont appliquées selon les échantillons (5, 10, 25 et 50
kGy). Les échantillons sont conditionnés dans des sacs plastiques, contenus dans des cartons.
La pénétration du rayonnement électromagnétique étant supérieure à 1m, cela autorise le
traitement des matériaux en volume. La dose reçue est contrôlée à l’aide d’un dosimètre basé
sur une détection colorimétrique, PMMA ou PA (selon un étalonnage préalable). Ces
dosimètres sont situés à différents endroits des échantillons afin de vérifier l’homogénéité du
traitement.
104
Figure II.8 : Installation de traitement γ de Ionisos (Dagneux) (Rouif, 2008)
105
106
Chapitre III. Etude de
l’amélioration de la tenue
au choc de matrices à base
de PLA
107
Le but de cette partie est de pouvoir améliorer la résilience du PLA en le mélangeant à
des polymères de faible module d’Young (PεCL, PBS ...), éventuellement en présence
d’agents de compatibilisation réactifs.
Cette étude a pour but de contrôler la résilience du PLA. Notre objectif est de parvenir
à identifier des matériaux présentant un bon compromis entre résilience et module d’Young. Il
faut cependant noter que l’addition de modifiants au choc non biodégradables à un polymère
biodégradable est susceptible d’affecter la dégradation globale du mélange final. Quoi qu’il en
soit, les normes fixant les conditions de compostabilité d’emballages, autorisent
l’incorporation de faibles quantités d’additifs non-biodégradables (EN-13432, 2000). Dans le
cas de films à base de PLA, des quantités de l’ordre de 1 à 5 % en masse de modifiants au
choc tels que des copolymères à base d’éthylène permettent d’obtenir des améliorations
significatives d’élongation à la rupture (Byrne, 2009; Murariu, 2007; Murariu, 2008).
Dans ce chapitre, deux types de PLA très semblables ont été utilisés, le PLA-U et le
PLA-NW. Ces matériaux, bien qu’ayant des caractéristiques chimiques différentes (longueurs
de chaînes, taux d’unité lactique L et D) présentent des tendances identiques en mélange,
concernant leurs propriétés mécaniques, comme montré dans le chapitre 2.
Les axes d’étude retenus pour l’obtention de matrices ductiles, sont les mélanges avec
des modifiants au choc non biodégradables, d’une part, et d’autre part avec des bio-polyesters
aliphatiques de faible module d’Young tels que la PεCL et le PBS. Par ailleurs, dans le cas
des matrices PLA/PεCL, des mélanges réactifs sont également étudiés à l’aide d’agents de
polycondensation et des monomères photo-réticulants sous rayons gamma. En résumé, les
effets de plusieurs paramètres sont successivement étudiés :
Le taux d’incorporation de modifiants au choc et de bio-polyesters aliphatiques de
faible module d’Young (PBS ou PεCL) dans le PLA
Les conditions de mélange en extrudeuse
L’additivation d’agents de compatibilisation réactifs
Par ailleurs, pour certains mélanges d’intérêt, plusieurs techniques de caractérisation
sont utilisées afin, d’une part, d’évaluer les propriétés mécaniques des mélanges (tests de
traction et de choc), et d’autre part, d’étudier la morphologie et les interactions en phase
amorphe et cristalline (rhéologie à l’état fondu, DSC, microscopie électronique à balayage,
analyse dynamique mécanique et thermique (DMTA)).
108
II. Etude et amélioration de la tenue au choc de mélanges non
réactifs à base de PLA
Le suivi des propriétés mécaniques, donné en Figure III.1, montre que les pertes de
module d’Young et de contrainte au seuil, en fonction du taux d’incorporation de B100 et
B120, sont assez faibles, de l’ordre de 5%, pour des taux d’incorporation de l’ordre de 15 %
en masse de B100 et de B120.
L’élongation à la rupture, décrite en Figure III.2, est légèrement augmentée de 7 à
12% en fonction du taux de B100 et de 7 à 15% en fonction du taux de B120. Cette variation
reste faible devant les résultats de la littérature. On peut faire l’hypothèse que les faibles
temps de séjour en extrusion appliqués à nos matériaux afin d’en réduire la dégradation,
puissent conduire à des degrés de mélange plus faibles que ceux de la littérature, dont les
conditions de préparation de mélange ne sont pas explicitées.
Par ailleurs, il faut noter que les résultats de la littérature sont mesurés sur des films de
PLA, dont la sensibilité à l’additivation est bien plus grande que celle des pièces massiques
(type barres haltères de 4 mm d’épaisseur) ce qui peut justifier ces observations.
L’évolution de la résilience montre que de façon générale, assez peu de différences
entre le B100 et le B120. Une augmentation importante de 25 à 45 kJ/m2 (soit une
augmentation de 44%) en fonction du taux d’incorporation de B100 et de B120 peut être
atteinte.
109
II.1.2.2. Propriétés mécaniques par mélange avec le BSTR130 et le BSTR150 :
Le suivi des propriétés mécaniques, donné en Figure III.3, montre que la perte de
module d’Young et de contrainte au seuil, en fonction du taux d’incorporation de BSTR130 et
BSTR150, sont de l’ordre de 25 % pour le BSTR 150 et 17% pour le BSTR 130, pour des
taux d’incorporation de 20 %.
Figure III.1 : Module d’Young et contrainte au seuil des mélanges à base de PLA-U , en
fonction du taux de modifiant au choc: B100 (♦) et B120 (◊)
110
Figure III.2 : Elongation à la rupture en traction et résilience des mélanges à base de
PLA-U , en fonction du taux de modifiant au choc: B100 (♦) et B120 (◊)
Ces variations sont très similaires lorsqu’on compare les mélanges à base de BSTR130
et ceux à base de BSTR150 mais légèrement plus prononcées dans le cas du BSTR150.
Toutefois, pour un taux d’incorporation de 5 % en masse de modifiant au choc, la perte de
module d’Young reste faible, de l’ordre de 2% contre une perte de 6% dans le cas du
BSTR150. Cette observation peut être reliée à la plus grande proportion de groupements
butadiène (flexibles) dans le BSTR150.
Dans la Figure III.4, le suivi de l’élongation à la rupture des mélanges PLA-
NW/BSTR150, montre que les écarts types sont relativement élevés, quoi que plus faibles que
ceux à base de BSTR130. L’origine de la faible reproductibilité des mesures peut être reliée,
soit à un mauvais degré de mélange, soit à une mauvaise adhésion interfaciale entre les
composants (Wu, 1985). Quoi qu’il en soit, à compositions égales, les valeurs d’élongation à
la rupture avec le BSTR150 sont significativement supérieures à celles observées avec le
BSTR130, à l’exception des mélanges 95/5. En outre, pour des barres haltères, les élongations
observées sont très inférieures à celles observées dans la littérature des films à base de PLA
qui sont de l’ordre de 40 à 100 % (Arkema, 2008).
L’évolution de la résilience en fonction du taux de modifiant au choc (Figure III.4)
montre une augmentation assez significative pour les faibles taux d’incorporation de
BSTR150 et ce dès 5% d’incorporation (limite fixée par la norme EN13-432). Les différences
111
observées entre BSTR130 et le BSTR150 peuvent être reliées en première approximation à la
nature de ces copolymères. En effet, le BSTR150 intègre une plus grande proportion de
groupements butadiène (flexibles) que le BSTR130. Dès 5 % d’incorporation en masse les
échantillons à base de PLA-NW ne cassent pas lors des tests au choc (même avec un pendule
de 7 J), alors que dans le cas du BSTR130 cette transition fragile – ductile est observée pour
15 % en masse d’incorporation.
Il faut cependant noter que la perte de module d’Young est légèrement plus importante
pour les mélanges incorporant du BSTR150 que pour ceux incorporant du BSTR130 (- 26 %
et -17 % respectivement à 15 % en masse d’incorporation). Ainsi, dans la mesure où les
applications finales de cette étude visent des composites dont les fibres de verre devraient
assurer la majeure partie du module d’Young, nous choisissons d’utiliser le BSTR150 dans
les chapitres suivants pour caractériser la tenue au vieillissement de mélanges modifiés au
choc (tenue à l’eau, sensibilité aux UV…).
Figure III.3 : Module d’Young et contrainte au seuil des mélanges à base de PLA-NW ,
en fonction du taux de modifiant au choc: BSTR130 (♦) et BSTR150 (◊)
112
Figure III.4 : Elongation à la rupture en traction et résilience des mélanges à base de
PLA-NW , en fonction du taux de modifiant au choc: BSTR130 (♦) et BSTR150 (◊)
113
les effets mesurés restent faibles et ne permettent pas d’envisager utiliser ce modifiant au choc
pour la suite de cette étude. Plusieurs pistes pourraient, être imaginées pour améliorer ces
résultats, comme modifier les conditions de mélange et de mise en forme. Cependant, le
risque d’une telle approche serait de conduire à la réticulation de ces échantillons, et par là,
conduire à une possible baisse de la biodégradabilité du mélange par rapport à celle du PLA.
Figure III.5 : Module d’Young et contrainte au seuil des mélanges à base de PLA-NW ,
en fonction du taux de LTD
114
Figure III.6 : Elongation à la rupture en traction et résilience des mélanges à base de
PLA-NW , en fonction du taux de LTD
100/0 174,5 +/- 1 3,8 +/- 1,1 174,5 +/- 1 3,8 +/- 1,1
95/5 174,1 +/- 1,2 3,7 +/- 1,2 174,5 +/- 1,4 3,9 +/- 1,2
90/10 172,5 +/- 0,7 9,1 +/- 2,2 172,5 +/- 0,6 8,8 +/- 2,1
85/15 173,2 +/- 1,1 8,9 +/- 2,4 173,2 +/- 1,3 10,4 +/- 2,2
115
Tableau III.2 : Paramètres calorimétriques obtenus à partir de la première chauffe des
mélanges PLA-NW/BSTR130 et PLA-NW/BSTR150
100/0 151,7 +/- 1,1 3,9 +/- 0,9 151,7 +/- 1,1 3,9 +/- 0,9
95/5 149,5 +/- 0,5 3,4 +/- 1,5 151,5 +/- 1,5 3,7 +/- 1,1
90/10 151,7 +/- 1,2 10,9 +/- 1,8 149,7 +/- 1 11,2 +/- 1,5
85/15 145,9 +/- 1,5 12,1 +/- 1,1 147,6 +/- 1,5 14,2 +/- 1,8
80/20 151,2 +/- 0,5 14,7 +/- 1,9 150,2 +/- 0,5 15,8 +/- 1,9
Composition PLA-NW/LTD
des mélanges
Tf (°C) χc (%)
(m:m)
Deux points de fusion et deux points de cristallisation sont observés pour l’ensemble
des mélanges, ce qui semble indiquer l’absence de transcristallinité entre les deux
composants.
Les taux de cristallinité du PLA augmentent en fonction du taux d’incorporation de
modifiant au choc quel que soit la nature du modifiant au choc (+57 % pour le B100, +63%
pour le B120 et +57% pour le LTD respectivement à 15 % en masse). Ces phénomènes
peuvent être reliés à la possible nucléation du PLA par les copolymères fondus, comme dans
le cas des mélanges PLA/PBS (Yokohara, 2008) mais aussi par un effet macro-plastifiant de
courtes chaînes de modifiant au choc. Par ailleurs, il semble que ces faibles augmentations de
116
cristallinité n’influencent pas trop les augmentations des élongations à la rupture ou des
résiliences observées, qui semblent directement proportionnelles aux taux d’incorporation de
modifiant au choc.
Dans le cas des mélanges à base de LTD, l’augmentation de cristallinité en fonction du
taux de modifiant au choc, est légèrement moins prononcée que dans le cas des tests
précédents, en revanche, la température de fusion des mélanges à base de LTD n’est pas
significativement modifiée.
Les morphologies observées pour les mélanges à base de modifiants au choc sont
caractéristiques de mélanges binaires immiscibles et montrent des interfaces franches (Figure
III.7). Pourtant, des degrés de mélange élevés sont atteints.
Les nodules de BSTR150 sont compris entre 0,2 à 0,7 µm et sont assez homogènes.
Les autres mélanges ne présentent pas tous la même homogénéité. Dans le cas des mélanges à
base de LTD, les interfaces ne sont pas distinctes de celles des autres types de mélanges, et ne
semblent donc pas être compatibilisées. De plus, une population de nodules hétérogène
caractérise ce mélange : la taille des nodules est comprise entre 0,3 à 0,9 µm pour les nodules
les plus petits et entre 0,7 et 1,2 µm pour les plus gros nodules. Dans le cas des mélanges à
base de B120, une certaine texture de la phase dispersée peut être reliée à une variation
morphologique. Cependant, à cause de la sensibilité de la phase continue de PLA, sous le
faisceau électronique du microscope, aucun agrandissement suffisant n’a pu être réalisé
malgré les traitements de surface, le séchage des matériaux et l’utilisation d’un haut vide
permettant l’emploi d’un faisceau moins intense à de plus grands agrandissements. Par
ailleurs, les distances inter-nodules, de l’ordre de 1 µm, sont sensiblement identiques quel que
soit le modifiant au choc utilisé.
La résilience des mélanges de polymères est intimement reliée à la teneur en phase
souple ainsi qu’à la taille et à la distribution de taille des nodules. Généralement, dans la
littérature, on estime que les meilleurs résultats sont obtenus lorsque les nodules d’élastomère
ont une taille située entre 0,2 et 0,4 µm (Bucknall, 2009). Ces tailles permettent en théorie de
combiner 2 effets permettant la dissipation d’énergie dans le matériau : la déformation
plastique et la cavitation. Pour les tailles plus petites, seule la déformation plastique intervient,
pour les tailles plus grandes, seule la cavitation intervient (Figure III.8). Les résultats de
résilience présentés sur la Figure III.6 laissent supposer que la taille des nodules dépend du
modifiant au choc utilisé. Cette hypothèse est confirmée par les observations microscopiques
117
réalisées sur les mélanges (Figure III.7). En effet, les morphologies observées pour les
mélanges à base de modifiants au choc sont caractéristiques de mélanges binaires immiscibles
et montrent des interfaces franches (cf.Figure III.7). Pourtant, des degrés de mélange élevés
sont atteints. Les nodules de BSTR150 présentent des tailles homogènes comprises entre 0,2 à
0,7 µm. Les autres mélanges (à base de B100, de B120 et de LTD) présentent des
distributions de tailles plus hétérogènes. Dans le cas des mélanges à base de LTD, la taille des
nodules varie entre 0,3 pour les plus petits et 1,2 µm pour les plus gros nodules. Dans le cas
des mélanges à base de B120, une certaine texture de la phase dispersée suggère l’existence
d’une organisation structurale dans les nodules. Cependant, à cause de la sensibilité de la
phase continue de PLA aucun agrandissement suffisant n’a pu être réalisé malgré les
traitements de surface, le séchage des matériaux et l’utilisation d’un haut vide permettant
l’emploi d’un faisceau moins intense à de plus grands agrandissements.
II.1.5. Conclusion
Les résultats obtenus montrent que, dans nos conditions de mélange et de mise en
forme, une augmentation significative de la résilience du PLA peut être obtenue à l’aide de
modifiants au choc commerciaux. L’identification d’un agent de modification au choc
efficace, le BSTR150, permet d’envisager obtenir des échantillons ne cassant pas pour de
faibles taux d’incorporation (5% en masse). Dans la mesure où les modifiants testés sont des
composés non bio-sourcés et non biodégradables, les normes de compostage actuellement en
vigueur, bien que limitées aux emballages, indiquent qu’un taux d’incorporation massique de
5% est cependant limitant. La norme EN13-432 fixe la limite du nombre d’additifs pouvant
être incorporés à cinq, ainsi que leur fraction massique à 1% au maximum. Le mélange
PLA/BSTR150 m:m 95/5 peut pourtant être considéré comme représentatif de ces contraintes.
En effet, même si le taux d’incorporation est supérieur au taux d’incorporation d’un composé
unique de 1%, il se trouve être égal aux taux d’incorporation global maximal autorisé (5 ×
1%).
Ainsi, dans les chapitres suivants, nous choisissons d’utiliser le mélange
PLA/BSTR150 m:m 95/5 pour caractériser la tenue au vieillissement de mélanges à base de
modifiants au choc (tenue à l’eau, sensibilité aux UV, thermo-dégradation). Pourtant, il
pourrait être intéressant, d’un point de vue des propriétés mécaniques, de tenter de
compatibiliser réactivement les mélanges à base de modifiant au choc de façon à en réduire
les quantités. Cependant, une telle compatibilisation réactive est susceptible de diminuer la
118
biodégradabilité du mélange, au-delà de la nature non-biodégradable des modifiants au choc,
c’est pourquoi, nous n’avons pas retenu cette option.
Figure III.7 : Observations ESEM des barres haltères cryfracturées à base de mélanges
m:m 95/5 PLA/modifiant au choc, (a) PLA-NW/BSTR150; (b) PLA-NW/BSTR130; (c)
PLA-U/B100; (d) PLA-U/B120; (e) PLA-NW/LTD
119
Les modifiants au choc, n’étant pas biodégradables, nous testons dans la suite des
mélanges incorporant d’autres polyesters aliphatiques présentant les mêmes avantages
écologiques que le PLA. Nous testons tout d’abord le PBS puis la PεCL que nous tentons
dans un deuxième temps de compatibiliser au PLA.
Les Figures III.9 à 15 donnent l’évolution des propriétés mécaniques des mélanges
PLA-U/PBS, PLA-NW/PεCL. L’évolution du module d’Young et de la contrainte au seuil en
traction en fonction de la composition des mélanges de PBS sont décrits en Figure III.9.
120
(a)
(b)
Figure III.9 : (a) Module d’Young et contrainte au seuil en traction des mélanges PLA-
U/PBS, (b) Suivi du module d’Young des mélanges PLA-U/PBS par rapport aux
modèles de Voigt et Reuss
121
(a)
(b)
Figure III.10 : (a) Module d’Young et contrainte au seuil en traction des mélanges PLA-
NW/P CL, (b) Suivi du module d’Young des mélanges PLA-NW/P CL par rapport
aux modèles de Voigt et Reuss
122
Celles pour les mélanges à base de PεCL, sont décrites en Figure III.10. Les
évolutions du module d’Young et de la contrainte au seuil correspondent tout à fait à celles
observées par d’autres études des mélanges PLA/PBS (Shibata, 2006) et PLA/PεCL (Abdel-
Rehim, 2004). Les deux grandeurs diminuent en fonction du taux d’incorporation de PBS et
de PεCL dans les mélanges en suivant la loi des mélanges (également appelée modèle
mécanique parallèle ou modèle de Voigt). De façon assez intéressante, dans le cas du PBS les
modules d’Young des mélanges semblent légèrement supérieurs à la loi des mélanges, en
particulier pour les mélanges incorporant 30 à 60 % en masse de PBS.
Généralement les mélanges ne suivent pas le modèle mécanique parallèle, même dans
le cas de mélanges miscibles. Toutefois, des variations de cristallinités peuvent
éventuellement expliquer cette tendance. Les modèles mécaniques couramment utilisés pour
le calcul des modules d’Young des mélanges immiscibles, peuvent prendre en considération
les variations de cristallinités des constituants.
Il est connu que la cristallinité des composants d’un polymère peut influencer son
module d’Young, il en va de même avec les mélanges (Finlay, 2001). Nous présentons ici les
résultats du modèle de Reuss et du modèle de Voigt en intégrant les valeurs de modules
d’Young de chaque composant en fonction de leur cristallinité respective. Pour cela, nous
mesurons les modules d’Young du PLA-U et du PBS à différentes cristallinités afin d’obtenir
des courbes E = f(χc). Afin d’obtenir ces données, les homopolymères (PLA-U et PBS) ont
été trempés ou recuits et les modules d’Young des échantillons correspondants ont été
mesurés. Les Tableaux III.4 et III.5 résument ces résultats. Dans le domaine testé, les modules
d’Young du PLA évoluent de façon linéaire en fonction du taux de cristallinité, alors que ceux
du PBS suivent une variation plus exponentielle.
Pour le PBS, la cristallinité n’a pas pu être significativement modifiée à cause de sa
cinétique de cristallisation trop élevée (Tableau III.2), dans le cas de refroidissement à très
basse température). Par ailleurs, dans la mesure où le PLA-U et le PBS ont la même densité,
les modèles présentés utilisent les fractions massiques au lieu des fractions volumiques.
Les courbes modélisées à partir de ces résultats sont représentées dans la Figure III.11.
Les résultats montrent que la prise en compte de la cristallinité des composants permet de
modéliser des limites supérieures et inférieures encadrant les résultats expérimentaux de façon
plus acceptable. De plus, le modèle parallèle obtenu est très proche des résultats
expérimentaux, tout en restant supérieur à ce dernier. On peut donc conclure que les résultats
123
mécaniques obtenus pour les mélanges du PLA et du PBS sont anormalement proches de la
loi des mélanges et que cela semble en partie lié à l’évolution des cristallinités de ces
mélanges. Cependant, le fait que le modèle parallèle soit suivi pour ces systèmes permet
d’obtenir de faibles pertes de module lors de l’incorporation de polymères à faible module
d’Young tels que le PBS ou la PεCL, ce qui peut avoir des intérêts applicatifs.
124
(a)
(b)
Figure III.11 : (a) Suivi du module d’Young des mélanges PLA-NW/P CL par rapport
aux modèles de Voigt et Reuss, (b)Comparaison des modules d’Young expérimentaux
(♦) aux valeurs modélisées en utilisant le modèle de Reuss (◊) et Voigt (∆) en intégrant
l’impact de la cristallinité sur le module d’Young des homopolymères.
125
II.2.1.2. Elongation à la rupture
L’élongation à la rupture des trois systèmes étudiés sont résumées dans les Figures
III.12.a et 13.a. Pour les mélanges PLA-U/PBS, en dessous de 40 % en masse de PBS,
l’élongation à la rupture en traction est très proche de celle du PLA pur. Au-delà, l’élongation
à la rupture augmente en fonction du taux de PBS dans le mélange, et est maximale pour le
mélange contenant 90 % en masse de PBS (pour une valeur de 400 % d’élongation). La
Figure III.12.b montre les courbes « contrainte – élongation » des mélanges PLA-U/PBS en
fonction du taux d’incorporation de PBS. Pour le PLA-U et les mélanges contenant moins de
40 % en masse de PBS les mélanges cassent de façon fragile. Pour le PBS pur, aucun seuil de
ductilité n’est observé. La faible élongation du PBS pourrait avoir pour origine sa forte
cristallinité. Cependant, la différence de cristallinité est insignifiante comparé au large écart
d’élongation qui caractérise les échantillons contenant de fortes proportions de PBS (25%
contre 400% respectivement pour le PBS pur et le mélange PLA/PBS m:m 10/90). D’autres
explications doivent pouvoir justifier ces différences.
Dans le cas des mélanges à base de PεCL, l’évolution de l’élongation à la rupture est
très proche de celle des mélanges à base de PBS. L’élongation à la rupture augmente
significativement dès 20% d’incorporation de PεCL et atteint 45 % d’élongation pour le
mélange PLA-NW/PεCL m:m 60/40. La Figure III.13.b donne les courbes « contrainte –
élongation » de ces mélanges en fonction du taux d’incorporation de PεCL. Les échantillons
cassent de façon fragile en dessous de 40% d’incorporation de PεCL. Pour la PεCL pure, une
élongation supérieure à 800% est observée comme attendu (Semba, 2006). La formation de
lamelles de cisaillement en traction est également observée lors de la phase de renforcement,
tout comme dans le cas d’autres polymères de grande diffusion tel que le PET (Kausch,
2001). Il est intéressant d’observer que la forte élongation de la PεCL pure est indépendante
de sa cristallinité, pourtant élevée (χ (PεCL) = 45%) ce qui appuie l’hypothèse selon laquelle
126
(a)
(b)
Figure III.12 : Tracé des principales courbes de traction des mélanges PLA-U/PBS : (a)
Elongation à la rupture et résilience en fonction de la composition du mélange (NB
correspond aux échantillons n’ayant pas cassé lors du test au choc) (b) courbes
contrainte-élongation des mélanges PLA_U/PBS
127
(a)
(b)
Figure III.13 : Principales courbes de traction des mélanges PLA-NW/ P CL : (a)
Elongation à la rupture et résilience en fonction de la composition du mélange (NB
correspond aux échantillons n’ayant pas cassé lors du test au choc) (b) courbes
contrainte-élongation des mélanges PLA-NW/ P CL
128
II.2.1.3. Résilience
129
II.2.1.4. Conclusions
Il faut noter que le mélange PLA-U /PBS m:m 40/60 présente une ductilité et une
élongation à la rupture améliorées par rapport au PLA-U pur (cet échantillon ne casse pas en
test au choc et son élongation à la rupture est de l’ordre de 60%), contre une perte en module
d’Young de l’ordre de 50 % (1730 MPa contre 3290 MPa pour le PLA-U) ce qui présente un
intérêt conséquent pour le reste de l’étude et justifie que ce mélange soit retenu dans le
chapitre 4 pour subir les vieillissement hygrothermiques. De plus, ce mélange devrait être
biodégradable et potentiellement biosourcé à court terme.
En outre, concernant les mélanges PLA/PεCL, le mélange PLA-NW/PεCL m:m 80/20
présente un ratio optimal module de Young / résilience. Le mélange PLA-NW/PεCL m:m
80/20 présente un bon ratio résilience / module d’Young. C’est pourquoi, dans le paragraphe
3, ce mélange est choisi pour réaliser les tests de compatibilisation réactive et sera la référence
utilisée pour les tests de vieillissement dans le chapitre 4.
Les Tableau 3.x 3 et 4 donnent les premières montées en DSC des différents mélanges.
Pour tous les mélanges, deux pics de fusion, et deux pics de cristallisation,
correspondant aux polymères purs sont observés. Cela confirme que ces mélanges sont
immiscibles en phase cristalline. Cependant, dans le cas des mélanges PLA-U/PBS
uniquement, les pics de fusion observés varient légèrement et linéairement en fonction de la
composition du mélange. Pour le PLA-U, Tf décroit avec le taux d’incorporation de PBS,
alors que, pour le PBS Tf diminue avec le taux d’incorporation de PLA-U. De façon assez
surprenante, ces variations ont une intensité de 7 °C pour les deux polymères, sur l’ensemble
des compositions testées. Habituellement, la dépression des points de fusion, qui est bien plus
intense (de l’ordre de 15 °C) est reliée à une dépression thermodynamique issue d’une
réduction de potentiel chimique d’un polymère due à la dissolution d’une seconde phase
polymérique (Yokohara, 2008). Cependant d’autres paramètres peuvent également influencer
sur les points de fusion des composants d’un mélange. Par exemple, l’épaisseur des lamelles
cristallines (Hoffman, 1976), la transestérification (Wang, 2000) et la transcristallinité (Anal,
130
2001) peuvent aussi influencer les points de fusion des composants du mélange. Aucun test
n’ayant été réalisé pour mesurer les épaisseurs des lamelles cristallines nous ne pouvons
conclure rigoureusement sur cet aspect. Cependant, une étude a montré l’absence de variation
d’épaisseur de lamelle cristalline dans le cas des mélanges PLA/PBS bien qu’aucune variation
de point de fusion n’était observée par ailleurs (Wuk Park, 2002). De plus, la suite de notre
étude démontre l’absence de transestérification et de transcristallinité entre le PLA et le PBS
(paragraphe 2.3.6). Puisque les caractérisations à l’état fondu révèlent une miscibilité pour
certaines compositions des mélanges PLA-U/PBS (paragraphe 2.2.2.5), on peut supposer
qu’une interaction thermodynamique soit possible entre le PLA-U et le PBS. Ainsi, en
conclusion, on peut supposer que la diminution de la température de fusion du PLA-U et du
PBS lors de leur mélange, puisse avoir pour origine des interactions thermodynamiques entre
ces constituants.
Dans le cas des mélanges PLA-NW/PεCL aucune variation de température de fusion
n’est observée comme dans le cas des mélanges à base de PBS.
Le taux de cristallinité de tous les composants des mélanges augmentent, de façon non
monotone, en fonction du taux d’incorporation de PBS ou de PεCL dans les mélanges.
Cependant, pour les mélanges à base de PBS, au-delà de l’inversion de phase du mélange
(entre 50 et 60 % en masse PBS), χc(PBS) reste constant. Cela pourrait être relié au fait que le
PLA cristallise à des températures supérieures à celle du PBS, limitant ainsi la mobilité des
chaînes de PBS, ce qui est particulièrement plausible lorsque le PLA est la phase continue du
mélange. χc(PεCL) connaît une augmentation plus importante que χc(PBS) (croissance de 33
% entre le mélange 10/90 et le mélange 50/50) alors que la plus grande variation de
cristallinité est enregistrée pour les PLA est celle du PLA-U.
131
Tableau III.6 : Paramètres calorimétriques obtenus à partir de la première chauffe des
mélanges PLA-U/PBS
90/10 108 +/- 1 40,8 +/- 0,2 168,8 +/- 1,5 21 +/- 1,2
80/20 109,2 +/- 1,5 40,8 +/- 0,2 170,3 +/- 1,5 23 +/- 2,1
70/30 110,9 +/- 0,5 46,2 +/- 0,45 169,3 +/- 1,5 25 +/- 2,2
60/40 110,2 +/- 1,2 48,1 +/- 0,91 169,8 +/- 0,5 22 +/- 2,1
50/50 114,2 +/- 1 45,3 +/- 1,36 172,9 +/- 1 29 +/- 1,3
40/60 112,5 +/- 0,2 54,4 +/- 0,91 169,6 +/- 0,1 23 +/- 2,3
30/70 112,9 +/- 1,1 54,4 +/- 0,1 168,7 +/- 1,1 25 +/- 0,5
20/80 113 +/- 2 53,5 +/- 0,5 167,6 +/- 1,3 31 +/- 2,2
10/90 113,4 +/- 0,5 54,4 +/- 0,5 166,9 +/- 1 37 +/- 1,2
132
Tableau III.7 : Paramètres calorimétriques obtenus à partir de la première chauffe des
mélanges PLA-NW/PεCl
90/10 60,4 +/- 1 35,8 +/- 1,9 152,5 +/- 0,5 13,4 +/- 1,1
80/20 62,1 +/- 0,2 43,2 +/- 1,2 153,7 +/- 1 14,9 +/- 1,8
70/30 61,3 +/- 1,1 44,6 +/- 1,5 154,6 +/- 1,5 16,1 +/- 1,5
60/40 60,4 +/- 0,2 45,7 +/- 1,8 153,2 +/- 0,5 18,7 +/- 1,9
50/50 59,7 +/- 1,1 47,8 +/- 0,9 151,5 +/- 0,8 20,5 +/- 1,1
133
En résumé, le PLA réduit la cristallinité du PBS et de la PεCL en réduisant la mobilité
de leurs chaînes alors que le PBS et la PεCL peuvent accélérer la cristallisation du PLA.
Afin de vérifier l’existence de co-cristallinité dans les mélanges, les échantillons sont
caractérisés par diffraction des rayons X en utilisant des barres haltères injectées. Les PLA-U
purs étant presque totalement amorphes, les échantillons sont recuits à 80 °C pendant 72 h
afin d’obtenir de meilleurs signaux. Les diffractogrammes obtenus sont présentés dans la
Figure III.14. Les valeurs sont données en fonction des angles de diffraction (°, 2θ) et en
fonction de la distance d’espacement inter-feuillet (en Ǻ). Le spectre de diffraction du PLA-U
et NW ne contient aucun pic, ce qui était attendu (Wuk Park, 2002), alors que le PLA recuit
possède des pics de diffraction intenses à 16,5 ° (5,35 Ǻ) et 19 ° (4,47 Ǻ), correspondant aux
plans (110) et (203) respectivement.
Le diffractogramme du PBS pur possède un pic de diffraction intense relié au plan
(110) à 22,9 ° (3,95 Ǻ) et des pics plus faibles issus des plans (021), (020), et (111) à 22 °
(4,11 Ǻ), 19,7 ° (4,54 Ǻ), et 29,3 ° (3,12 Ǻ) respectivement. Le diffractogramme de la PεCL
pure possède un pic de diffraction intense relié au plan (110) à 21,6 ° (4,11 Ǻ) et un pic plus
faible correspondant au plan (200) à 23,8 ° (3,73 Ǻ) (Bittiger, 1970). Pour tous les mélanges,
aucun nouveau pic n’est observé indiquant qu’aucune nouvelle phase cristalline n’est obtenue.
Ainsi, puisque deux températures de cristallisation et deux températures de fusion sont
observées et qu’aucune nouvelle phase cristalline n’est observée, on peut conclure qu’aucune
co-cristallisation ne se produit entre les deux composants et les paramètres de maille restent
inchangés même après mélange. Ces résultats confirment ceux de Park et al. (Wuk Park,
2002) pour les mélanges PLA-U/PBS.
134
Figure III.14 : Spectrogrammes de diffraction des rayons X des mélanges PLA-U/PBS
obtenus à partir des barres haltères injectées (a) PLA recuit (b) PLA; (c) 90/10; (d)
80/20; (e) 70/30; (f) 60/40; (g) 50/50; (h) 40/60; (i) 30/70; (j) 20/80; (k) 10/90; (l) PBS
135
ayant les mêmes valeurs que celles des composants, le système est complètement immiscible
en phase amorphe. Des exemples intermédiaires existent également, où deux Tv sont
observées et peuvent varier en fonction de la composition du mélange, dans une plage de
valeurs bornées par les Tv des composants (López-Rodríguez, 2006). Dans ce cas précis, on
parle de mélange partiellement compatible. Cependant, les Tα de mélanges complètement
immiscibles peuvent également varier en fonction de la composition du mélange. Par
exemple, dans le cas de mélanges de polymères semi-cristallins, l’effet de la morphologie sur
la Tv du composant le plus rigide, a été démontré (Thirtha, 2006). Pour des mélanges
polystyrène/poléthylène et polystyrène/polypropylène, la Tv du polystyrène augmente (les
variations sont de l’ordre de 5 °C) en fonction de la taille des nodules dispersés. Enfin, la Tv,
qui traduit la mobilité des chaînes de polymère, peut être également impactée par la
cristallinité. Dans le cas du PLA, des augmentations de cristallinité d’environ 40 % ont été
reliées à des diminutions de Tα de 5 °C (Saiter, 2007).
Les Figures III.15 et III.17 donnent le suivi de log(E’’) des mélanges à base de PBS et
de PεCL à proximité des Tv de chaque composé pur. Sur les Figure III.15.a et III.16.a, les
valeurs des courbes de log(E’’) à proximité de Tv(PBS) sont multiplié par deux, de façon à
mieux distinguer les signaux. De plus, les Figures III.16 et III.18 résument les valeurs de Tα,
la relaxation principale, mesurées à partir des maximums de variation de log(E’’). Tα(PBS)
est observée vers -26 °C, Tα(PεCL) est observée vers -54°C, et Tα(PLA) sont respectivement
de 65 et 63 °C pour le PLA-U et le PLA-NW. On observe, pour les deux systèmes étudiés,
deux Tα, suggérant que les polymères ne sont pas miscibles en phase amorphe. Ce résultat est
fréquent dans le cas de polymères de haut poids moléculaire, et trouve son origine dans la
forte diminution d’entropie lors du mélange. Pourtant des études antérieures ont montré que
les mélanges PLA/PBS peuvent être thermodynamiquement miscibles, notamment à l’aide de
la théorie de Flory-Huggins (Wuk Park, 2002). Ces résultats montrent qu’il est possible de
retrouver une certaine compatibilité entre le PLA et le PBS en phase amorphe. De même,
dans le cas des mélanges PLA/PεCL, des études antérieures ont montré la possibilité qu’une
certaine quantité de PεCL puisse être dissoute dans les phases riches en PLA (López-
Rodríguez, 2006).
Dans cette étude, les Tα(PLA) varient en fonction de la composition du mélange, ce
qui implique qu’une certaine dissolution du PBS ou de la PεCL soit effective dans les phases
riches en PLA. Pour les mélanges PLA-U/PBS, dont la phase continue est le PLA, la Tα
diminue de 65 °C, pour le PLA-U vierge, à 61 °C pour le mélange PLA-U/PBS m/m 50/50.
136
Puis, au-delà de l’inversion de phase, lorsque la phase continue est le PBS (entre 50 et 60 %
en masse PBS en se basant sur les compositions massiques), Tα(PLA-U) atteint un plateau
vers 61 °C. Bien que la partie amorphe de ce mélange soit bi-phasique, une partie du PBS
peut être dissoute dans les phases riches en PLA-U, conduisant à une diminution de Tα(PLA).
De même dans le cas des mélanges à base de PεCL, Tα(PLA-NW) varie de 63 à 59 °C entre
l’homopolymère pur et le mélange 50/50.
Cette miscibilité partielle peut être quantifiée à l’aide de l’équation de Fox :
1
Tα ,m
= TωαPBSouPεCL
PBSouPεCL
+
(1−ω PBSouPεCL )
Tα P(L)LA (Eq.III. 1)
Tαm est la Tα du PLA en mélange. ωPBSouPεCL est la fraction massique de PBS (ou de
PεCL) théoriquement dissoute dans les phases riches en PLA. Pour effectuer ce calcul,
l’équation de Fox nécessite d’être transformée de façon à exprimer ωPBSouPεCL en fonction de
Tαm.
Dans le cas des mélanges PLA-U/PBS, la fraction de PBS reste constante au-delà de
l’inversion de phase. A partir des valeurs de Tα(PLA), il est ainsi possible d’évaluer des
miscibilités maximales à partir des mélanges 50/50, montrant qu’environ 2 à 2,5 % en masse
de PBS et de PεCL sont miscibles dans les PLA. D’après l’exemple donné par les mélanges à
base de PBS, on peut supposer que la Tα(PLA) des mélanges à base de PεCL ne varie pas au-
delà de ces compositions. De façon intéressante, on remarque que les mélanges à base de PLA
semblent avoir une aptitude identique à la dissoudre la PεCL, ce qui était a priori inattendu
(pas de courtes chaînes dans les deux PLA, taux de d-lactide différents a priori …).
La tendance de Tα(PLA) dans ces mélanges est très proche de celle observée dans la
littérature pour des mélanges PLA/PεCL (López-Rodríguez, 2006). Dans ces mélanges,
Tα(PLA) diminue tant que la PεCL est la phase dispersée, puis ne varie plus au-delà de
l’inversion de phase. A l’aide de l’équation de Fox, les auteurs relient la diminution de 7 °C
de Tα(PLA) à une miscibilité partielle maximale de la PεCL dans les phases riches de PLA de
1 % en masse. Cependant, le suivi est réalisé dans cette étude à partir de tan(δ), ce qui n’est
pas adapté à l’étude de mélanges ayant des compositions en phase caoutchoutique différentes.
Cette valeur est légèrement inférieure à celle observée dans le cas des mélanges PLA/PBS
mais assez proche de celle que nous calculons pour les mélanges PLA/PεCL (de 4 °C).
137
Pour le mélange PLA-U/PBS, la Tα(PBS) augmente en fonction du taux de PLA-U de
-26 à -22 °C, montrant la dissolution de PLA-U dans les phases riches en PBS. Les variations
de Tα(PBS) ne peuvent être expliquées par des changements de cristallinité ou de
morphologie de ce composant. En revanche, l’équation de Fox permet de quantifier une
fraction massique théorique de 4% de PLA-U dissoute dans les phases riches en PBS, ce qui
n’avait pas été rapporté pour ses mélanges à notre connaissance jusqu’à présent. Les
variations de Tα(PεCL) dans les mélanges à base de PLA-U et de PLA-NW peuvent être
reliées à des taux de dissolution de PεCL dans les PLA de l’ordre de 2 % en masse.
Les tendances observées semblent indiquer une plus grande dissolution mutuelle dans
les mélanges PLA/PBS, ce qui peut être justifié à l’aide du calcul des coefficients totaux de
solubilité de la PεCL et du PBS. Pour ce faire, on utilise la méthode de contribution des
groupements chimiques de Hoy, elle-même basée sur la méthode classique de calcul des
coefficients de solubilité de Hansen (Van Krevelen, 1990). L’équation (2) donne le détail du
calcul du paramètre total de solubilité selon la méthode de Hoy :
Ft 277 × ∆PT
δt = +
V 0.5 × V (Eq.III. 2)
138
Tableau III.8 : Paramètre de solubilité total du PLA, du PBS et de la PεCL calculés à
partir de la méthode de contribution des groupements de Hoy (Van Krevelen, 1990)
Fonctions
molaires PLA PBSa PεCL
additives
139
(b)
(a)
Figure III.15 : log(E’’) dans le domaine de (a) Tα(PBS) et (b) Tα(PLA-U) en fonction de la température pour les
mélanges PLA-U/PBS: (◊) PLA (□) 90/10 (∆) 70/30 (○) 50/50 (♦) 30/70 (■) 10/90 (▲) PBS
140
(a)
(b)
141
(b)
(a)
Figure III.17 : log(E’’) dans le domaine de (a) Tα(P CL) et (b) Tα(PLA-NW) en fonction de la température pour les mélanges PLA-
NW/P CL (◊) PLA-NW (□) 90/10 (∆) 80/20 (○) 70/30 (♦) 60/40 (■)50/50 (▲)P CL
142
(a)
(b)
Figure III.18 : a) Tα(PLA-NW) (◊) et b) Tα(P CL) (◊) déterminées par caractérisation
thermomécanique autour de Tv à partir du suivi de log(E’’) et fractions massiques
respectivement de PBS et de PLA-NW théoriquement dissoute lorsqu’ils sont dispersés
dans les phases riches, en fonction de la composition des mélanges
143
II.2.4. Suivi de la morphologie
144
Figure III.19 : Observations ESEM des barres haltères de traction injectées à base des
mélanges PLA-U/PBS, après fracture sous azote liquide
(a) PLA; (b) 90/10; (c) 70/30; (d) 50/50; (e) 30/70; (f) 10/90; (g) PBS
145
Figure III.20 : Observations ESEM des barres haltères de traction injectées à base des
mélanges PLA-NW/P CL, après fracture sous azote liquide
(a) 90/10; (b) 80/20; (c) 70/30; (d) 60/40; (e) 50/50
146
Les différentes études sur le comportement rhéologique à l’état fondu de
mélanges de polymères se basant sur l’étude de leurs structures et de leurs
caractéristiques thermodynamiques montrent que les mélanges peuvent être divisés en
quatre familles (Utracki, 1989). Les tracés des viscosités, à vitesse ou fréquence
constante, en fonction de la composition des mélanges, rendent possible ce
classement. Utracki a souligné que cette méthode de classement devait être basée sur
les mesures des viscosités à cisaillement nul ou des viscosités à contrainte constante
(Utracki, 1983). Quoi qu’il en soit, lorsqu’aucun de ces paramètres n’est disponible,
d’autres données rhéologiques fonction de la composition des mélanges peuvent être
également utilisées comme par exemple la viscosité dynamique ou la viscosité
continue. Les quatre types de systèmes pouvant être rencontrés sont les suivants :
o Les mélanges dont la viscosité suit une loi d’additivité logarithmique (log ηi =
φi log ηi où η est la viscosité et φ est la fraction volumique du mélange)
o Les mélanges dont la viscosité est supérieure à la loi d’additivité
logarithmique, appelés les mélanges à déviation positive (MDP)
o Ceux où la tendance inverse est observée : les mélanges à déviation négative
(MDN)
o Et la catégorie restante, où les deux phénomènes peuvent être observées en
fonction de la composition du mélange, et qui sont appelés les mélanges à
déviation positive-négative (MDPN)
Généralement les mélanges qui ont des viscosités qui suivent la loi d’additivité
logarithmique sont des systèmes miscibles (Tayyab, 2007). Les MDP correspondent à des
mélanges homogènes miscibles ou des mélanges hétérogènes ayant de fortes interactions
inter-domaines (conduisant à des systèmes compatibles ou complètement immiscibles). Les
MDN sont reliés à des mélanges hétérogènes où les interactions sont faibles (qu’ils soient
miscibles ou immiscibles). Enfin, les systèmes intermédiaires qui appartiennent au MDPN
sont des mélanges hétérogènes pour lesquels il y a une transition de la nature même des
interactions, en fonction de la composition des mélange (interactions faibles vers fortes, ou
l’inverse). Deux cas sont rencontrés sous la dénomination MDPN (les mélanges à déviation
positive-négative) ou MDNP (les mélanges à déviation négative- positive), voir Figure III.21).
Enfin plus rarement, d’autres systèmes ont été décrits dans la littérature, dont le
comportement plus complexes, ne correspond à aucune des familles décrites ci-dessus.
147
Figure III.21 : Représentation des principaux systèmes de mélanges pouvant être
rencontrés, avec (1) MDP; (2) MDN; (3) loi d’additivité logarithmique; (4) MDPN; (5)
MDNP (Utracki,1991)
148
complexe aux faibles fréquences de cisaillement. Pour toutes les fréquences, la viscosité
complexe du PLA est supérieure à celle du PBS et des mélanges.
La Figure III.24 représente la viscosité complexe du PLA, du PBS et de leurs
mélanges à 170 °C et pour une fréquence de 0,05 rad/s. Dans ces conditions, la viscosité
complexe des mélanges suit approximativement un modèle PNDB. Les mélanges PLA-U/PBS
m/m 80/20, 60/40 et 50/50 ont des viscosités complexes supérieures à la loi d’additivité
logarithmique alors que au-delà de 50 % en masse de PBS, les viscosités sont inférieures à
cette loi. De plus, pour les mélanges contenant de fortes proportions de PBS, la viscosité
complexe respecte la loi d’additivité logarithmique, suggérant que les mélanges PLA-U/PBS
m/m 20/80 et 10/90 sont miscibles à l’état fondu. Ainsi ces résultats montrent que le PLA et le
PBS sont immiscibles à l’état fondu pour la plupart des compositions des mélanges sauf pour
les compositions contenant de fortes fraction de PBS qui permet de conclure à une miscibilité
des deux composants.
La variation de la viscosité en fonction de la vitesse de cisaillement à 170 °C pour les
différentes compositions des mélanges est présentée dans la Figure III.25. Les polymères purs
ainsi que les mélanges PLA-U/PBS m/m 20/80 et 10/90 présentent un plateau aux faibles
vitesses de cisaillement, tendant vers des valeurs limites correspondant aux viscosités à
cisaillement nul. Pour tous les mélanges, la viscosité en cisaillement décroit en fonction de
l’augmentation de la vitesse de cisaillement. Ces phénomènes sont particulièrement intenses
pour les mélanges PLA-U/PBS m/m 80/20, 60/40, 50/50 et 40/60. Des comportements
similaires ont déjà été observés pour des mélanges de polyesters aliphatiques à base de PεCL
(Kister, 1998), PBS et PLA (Bhatia, 2007). La Figure III.25 représente également les valeurs
des viscosités en cisaillement continu à 170 °C pour tous les mélanges, pour une vitesse
constante de 0,05 s-1. L’évolution semble suivre un modèle PNDB, tout comme pour la
viscosité complexe, même si les points expérimentaux sont légèrement différents de la courbe
théorique donnée en Figure III.21 - courbe 1 (Utracki, 1983). De même, pour les mélanges
contenant un fort taux de PBS, on peut conclure à une miscibilité à l’état fondu car les points
semblent parfaitement alignés avec la loi d’additivité logarithmique. Ainsi il semble que les
mélanges PLA-U/PBS m/m 20/80 et 10/90, uniquement, soient miscibles à l’état fondu et que
le système PLA-U/PBS possède un comportement complexe.
En conclusion sur cette partie, on peut dire que les résultats de rhéologie à l’état fondu
corroborent partiellement ceux de caractérisation thermo-mécanique réalisés au voisinage de
la Tα. En effet, d’une part les variations de Tα mesurées par des caractérisations
thermomécaniques, autour des Tα, indiquent que les mélanges PLA-U/PBS sont susceptibles
149
de subir une dissolution mutuelle de PLA et de PBS dispersés dans les phases riches. D’autre
part, les caractérisations à l’état fondu soulignent que ces mélanges sont susceptibles d’être
miscibles à l’état fondu. Pourtant, ces résultats ne sont pas complètement en accord. En effet,
à l’état fondu, seul les mélanges ayant une forte fraction de PBS semblent être miscibles aux
fréquences de sollicitation testées. De plus, les mélanges ayant des compositions
intermédiaires présentent de fortes variations dans la nature des interactions interphases mises
en jeu. Les résultats montrent donc que les mélanges présentant les plus grandes interactions
interphases sont les mélanges PLA-U/PBS contenant des fractions intermédiaires allant de 40
à 60 % en masse de PBS. De plus, nos résultats ne sont pas en accord avec ceux de Bhatia et
al. pour qui les mélanges PLA-U/PBS suivent un modèle MDP et ont mis en évidence que les
mélanges contenant de faibles quantités de PBS (fractions massiques inférieures à 20 % en
masse) étaient miscibles (Bhatia, 2007). Dans l’étude de Bathia et al., les mélanges ont
également été réalisés par extrusion et sur des matériaux de masses molaires comparables.
Ces disparités peuvent être attribuées à la complexité du système PLA/PBS ainsi qu’à sa
morphologie multiphasique (Wuk Park, 2002), mais aussi aux faibles fréquences de
sollicitation testées ici. Une étude complémentaire est nécessaire. Par exemple, l’utilisation de
la rhéologie capillaire, permettrait d’accéder à des fréquences de sollicitation plus élevées, et
donc plus proches de celles observées en extrusion et en injection.
150
×)
Figure III.23 : Viscosité complexe à 170°C, (◊) PLA; (□) 80/20; (∆) 60/40; (○) 50/50; (×
40/60; (♦) 30/70; (■) 20/80; (●) PBS
Figure III.24 : Viscosité en fonction du taux de PBS dans les mélanges PLA-U/PBS à
170°C, (♦) viscosité complexe pour un cisaillement de 0,05 rad/s; (◊) viscosité en
cisaillement continu pour une fréquence de 0,05 s-1; (….) loi d’additivité logarithmique
151
Figure III.25 : Viscosité continue en fonction de la vitesse de cisaillement à 170°C pour
×) 40/60; (♦) 30/70;
les mélanges PLA_U/PBS : (◊) PLA; (□) 80/20; (∆) 60/40; (○) 50/50; (×
(■) 20/80; (▲) 10/90; (●) PBS
Les spectres IRTF des mélanges PLA permettent d’identifier ν(C=O) PLA et PBS à
respectivement 1748 et 1720 cm-1. Des études antérieures réalisées sur des mélanges
PBS/PεCL et PLA/PεCL, ont observé de nettes variations de fréquences des pics carbonyles
attribuées aux réactions de trans-estérifiaction inter-chaîne entre les deux polymères (Kister,
1998; John, 2002) ainsi que des variations d’intensité reliées au greffage radicalaire en
présence de peroxydes (Semba, 2006). Le PLA et le PBS purs donnent deux pics distincts au
niveau des carbonyles (Figure III.32). Pour évaluer la possibilité d’une trans-estérification,
les pics des groupements carbonyles normalisés sont comparés à ceux simulés à partir des
pics normalisés des homopolymères, en les pondérant en fonction de la composition des
mélanges selon l’Equation III.4 :
mod élise
Amélange = χ P ( L) LA APexp érimental
( L ) LA + χ PBS APBS
exp érimantal
(Eq.III.4)
152
mod élise
Avec : Amélange l’intensité modélisée du groupement carbonyle, APexp érimental
( L ) LA ,
Figure III.26 : Bandes d’absorption des groupements carbonyle pour le PLA-U , le PBS,
et leurs mélanges a) spectres expérimentaux ; b) spectres modélisés
153
II.2.6.2. Analyse par RMN
154
que l’étape d’injection puisse niveler les effets de dispersions éventuellement atteints lors de
l’étape d’extrusion, et que, dans une grande mesure, la résilience de ces matériaux puisse être
fixée par l’étape de mise en forme. Une étude de mise en forme par compression à froid aurait
été souhaitable, afin d’espérer pouvoir conserver les éventuelles améliorations de
morphologie. Aucune étude détaillée n’a cependant été réalisée sur l’étape d’injection, afin
de faire varier significativement la résilience des matériaux finaux.
155
Tableau III.9: Etude de l’effet des principaux paramètres de mélange sur les propriétés mécaniques du mélange PLA-NW/PεCL m/m
80/20
900mm-1 170 250 2820 +/- 15 54 +/- 5,1 7,3 +/- 1,1 19,3 +/- 3,1
900mm-1 200 250 2915 +/- 31 58 +/- 3,9 6,2 +/- 1 18,4 +/- 2,1
900mm-1 240 250 2832 +/- 25 56 +/- 2,2 5,5 +/- 0,2 19,8 +/- 4,2
900mm-2 170 250 2816 +/- 18 55 +/- 3,5 7,6 +/- 3,1 20,9 +/- 5,1
900mm-2 200 250 2825 +/- 57 62 +/- 8,8 6,7 +/- 3,2 22,7 +/- 3,2
900mm-2 240 250 2823 +/- 62 51 +/- 3,2 6,5 +/- 3,1 18,8 +/- 8,1
900mm-2 240 280 2813 +/- 86 58 +/- 3,8 6,3 +/- 2,2 19,7 +/- 9,2
900mm-2 240 300 2840 +/- 75 61 +/- 4,8 7,2 +/- 3,2 21,5 +/- 4,2
900mm-2 240 320 2910 +/- 39 56 +/- 5,9 5,3 +/- 2,1 22 +/- 6,1
1200mm 170 250 2908 +/- 10 55 +/- 3,1 8,4 +/- 3,1 19,3 +/- 8,1
1200mm 200 250 2816 +/- 15 58 +/- 1,1 5,5 +/- 1,1 20,5 +/- 8,1
1200mm 240 250 2856 +/- 49 55 +/- 1,2 6,7 +/- 2,5 22,3 +/- 9,5
156
II.2.8. Conclusion
Dans cette partie, les mélanges PLA-U/PBS et PLA-NW/PεCL ont été étudiés avec
pour objectif l’obtention de résiliences élevées. L’évolution des modules d’Young en fonction
du taux de mélange a été étudiée à l’aide de modèles mécaniques simples, en prenant en
compte les cristallinités des composants du mélange PLA-U/PBS. La variation des
températures de fusion a indiqué une interaction thermodynamique entre le PLA, le PBS et la
PεCL, en phase cristalline, alors que les observations microscopiques ont indiqué une
morphologie caractéristique des mélanges immiscibles.
Les caractérisations par DSC et diffraction des rayons X n’ont pas démontré
l’existence d’interactions particulières en phase cristalline mais ont suggéré que le PBS et la
PεCL à l’état fondu puissent accélérer la cristallisation du PLA.
Les caractérisations thermomécaniques autour de la Tv ont montré que tous les
mélanges présentent deux Tα à des positions proches de celles des composants purs, indiquant
une immiscibilité en phase amorphe. Quoi qu’il en soit, les déplacements des Tα en fonction
des fractions des mélanges ont suggéré une compatibilité partielle mutuelle pour tous ces
composants. Ce phénomène a été maximal pour le PLA-U dans les mélanges contenant peu de
PBS. Le calcul des coefficients de solubilité des trois composants utilisés indique que
l’origine de ces interactions en phase amorphe puisse être de nature thermodynamique
puisque, même si les trois coefficients de solubilité sont voisins, ceux du PLA et du PBS sont
les plus proches.
Les résultats de caractérisations rhéologiques ont suggéré une certaine miscibilité à
l’état fondu entre le PLA-U et le PBS, qui pourrait expliquer également les résultats observésr
en phase amorphe.
Finalement les réactions d’échange ont été évaluées à l’aide des spectroscopies infra-
rouge et RMN 1H et 13C et ont indiqué l’absence de réactions de trans-estérification.
Certains mélanges présentent un intérêt tout particulier pour la suite de cette étude, en
particulier le mélange PLA-U/PBS m/m 40/60 et le mélange PLA-NW/PεCL w :w 80/20 dont
les résiliences et les modules d’Young ont des ratios très intéressants. Quoi qu’il, en soit des
tests de compatibilisation réactive sont réalisés dans les paragraphes suivants afin d’améliorer
les propriétés mécaniques initiales, mais aussi la tenue au vieillissement de ces mélanges.
157
III. Etude et amélioration de la tenue au choc de mélanges
réactifs à base de PLA
Les Figures III.27 et III.28 donnent les propriétés mécaniques des mélanges PLA-
NW/PεCL m/m 80/20 en fonction du taux d’incorporation et de la nature des polymères
fonctionnels additivés. Les résultats montrent que les valeurs moyennes des modules d’Young
ne sont pas statistiquement différentes du mélange PLA/PεCL m/m 80/20 pour les mélanges
80/20-SMGA-1, 80/20-MM-SMGA-1 et 80/20-PMAH-1 (Figure III.27). De plus, les valeurs
moyennes de la contrainte au seuil sont légèrement supérieures à celles du mélange PLA-
158
NW/PεCL m/m 80/20, pour les mélanges 80/20-SMGA-1 et 80/20-PMAH-1, suggérant que la
phase PLA, majoritaire puisse être hautement branchée. En revanche, dans le cas des
mélanges 80/20-PMAH-3 et 80/20-LTD-5, le module d’Young et la contrainte au seuil sont
abaissés. Cela peut être issu d’une compatibilisation efficace entre les composants ou
simplement de l’effet de l’incorporation de polymères de faible module d’Young en plus
grandes quantités (PMAH et LTD). La comparaison des contraintes seuil des mélange 80/20-
SMGA-1 et 80/20-MM-SMGA-1 montre que le deuxième mélange conduit à une dispersion
des résultats importante probablement.
L’élongation à la rupture augmente faiblement avec l’incorporation de polymères
fonctionnels. Des valeurs maximales, de l’ordre de 15% sont atteintes pour les mélanges
80/20-SMGA-1, 80/20-PMAH-3 et 80/20-LTD-5, contre 10% pour le mélange vierge. La
résilience des trois mélanges 80/20-SMGA-1, 80/20-PMAH-1 et 80/20-PMAH-3 est
significativement supérieure à celle du mélange PLA-NW/PεCL m/m 80/20. Dans le cas du
mélange 80/20-PMAH-3, les barres choc ne cassent pas et sont simplement tordues par les
différents marteaux testés.
Ces résultats suggèrent donc que les mélanges 80/20-SMGA-1, 80/20-PMAH-1 et
80/20-PMAH-3 puissent être compatibilisés puisque leurs modules d’Young sont abaissés et
leurs élongations à la rupture ainsi que leurs résiliences sont augmentées. Par ailleurs, les
faibles variations des modules d’Young, ainsi que les variations des contraintes seuil et des
élongations à la rupture indiquent que de forts taux de branchement puissent se produire au
sein de la phase PLA.
En conclusion à ces caractérisations mécaniques, il faut noter que les mélanges 80/20-
SMGA-1, 80/20-PMAH-1 et 80/20-PMAH-3 sont particulièrement intéressants pour notre
étude principalement en ce qui concerne leur bonne ductilité, mais aussi pour la faible perte
de module d’Young observée (de 5, 3 et 8 % respectivement).
Les mélanges 80/20-SMGA-1 et 80/20-PMAH-3 sont retenus pour être testés en
vieillissement hygrothermique dans le chapitre 4. Cependant, pour que cette approche soit
valable, ces mélanges devraient être caractérisés au niveau de leur biodégradabilité dans la
mesure où ils incorporent des agents de branchement pouvant éventuellement entrainer des
réticulations (Quynh, 2007). De plus, la toxicité à court terme en compost du SMGA et du
PMAH n’est pas connue et devrait également être évaluée.
Le Tableau III.8 donne les propriétés thermiques des différents mélanges. Deux pics
de fusion sont observés pour l’ensemble des mélanges. Les résultats montrent que les
159
températures de fusion ne sont pas significativement modifiées. Les taux de cristallinités de la
PεCL sont peu modifiés sauf pour le mélange 80/20-MM-SMGA-1, pour lequel une chute de
18 °C est observée. Cette observation peut être reliée à une certaine réticulation de la phase
PεCL en présence des polymères fonctionnels.
Cependant, ces résultats ne corroborent pas tout à fait les conclusions des essais
mécaniques qui peuvent être reliés à de forts taux de branchement en présence de SMAG et
surtout de PMAH. L’utilisation du SMGA dans le PLA est à présent bien documentée,
cependant les effets sur l’évolution de la cristallinité se contredisent selon les auteurs (Mihai,
2010 ; Corre, 2010).
Des références plus anciennes, issues d’études sur le PET, ont montré que l’ajout de
SMGA augmente le taux de cristallinité lorsque ce dernier est incorporé en faibles quantités
(allongement de chaîne principalement, pour des taux massiques d’incorporation inférieurs à
1%) (Randall, 2009; Nangeroni, 2009; Pilla, 2009), alors que pour des taux d’incorporation
légèrement plus importants, l’effet inverse est observé (branchements de chaînes, pour des
taux massiques supérieurs à 1%) (BASF, 2010 ; Villalobos, 2006).
Concernant l’utilisation du PMAH dans le PLA, peu de références traitent ce sujet, et
ces dernières n’observent pas d’évolution de la cristallinité (Bhardwaj, 2007; Pilla, 2010).
Dans le cas du mélange 80/20 SMGA-1, la baisse significative de cristallinité de la PεCL,
pourrait cependant jouer un rôle dans l’augmentation de la résilience.
Il semble donc que les variations des propriétés mécaniques ne puissent être
expliquées par un seul type de mécanisme, et que, de plus, ces mécanismes puissent être
différents en fonction du polymère fonctionnel utilisé.
160
Figure III.27 : Module d’Young (♦) et contrainte au seuil (◊) des mélanges PLA-
NW/P CL m/m 80/20, en fonction du taux d’incorporation et de la nature des
polymères fonctionnels additivés.
Figure III.28 : Elongation à la rupture en traction (◊) et résilience des mélanges PLA-
NW/P CL m/m 80/20, en fonction du taux d’incorporation et de la nature des
polymères fonctionnels additivés.
161
Tableau III.10 : Paramètres calorimétriques obtenus à partir de la première chauffe des
mélanges PLA-NW/PεCL
80/20 62,1 +/- 0,2 43,2 +/- 1,2 153,7 +/- 1 14,9 +/- 2,8
+/-
80/20 SMGA-1 60,8 25,2 +/- 2,2 151,8 +/- 2,4 12,5 +/- 2,9
0,25
80/20 MM-
63,5 +/- 0,8 39,8 +/- 3,3 152,5 +/- 3,5 13,9 +/- 3,5
SMGA-1
80/20 PMAH-1 61,1 +/- 0,9 41,2 +/- 1,9 154,5 +/- 4,2 15,2 +/- 3,9
80/20 PMAH-3 62,4 +/- 0,5 40,1 +/- 4,2 153,2 +/- 5,4 14,1 +/- 1,25
80/20 LTD-5 65,1 +/- 0,7 44,2 +/- 1,9 152,6 +/- 1,8 16,2 +/- 4,8
162
70 °C. Ainsi, ces résultats suggèrent la co-existence de deux phénomènes, d’une part la
compatibilisation des composants et d’autre part la réticulation de la PεCL.
Le mélange 80/20-PMAH-1 présente une courbe log(E’’) différente de celle du
mélange vierge, le pic relatif à la transition principale de la phase PεCL étant en effet bien
plus large que celui du mélange vierge. La Tα(PεCL) du mélange 80/20-PMAH-1 est
identique à celle du mélange vierge, indiquant l’absence de compatibilisation ou de
branchement. Ces résultats mis en parallèle indiquent qu’une seule phase est modifiée.
Le mélange 80/20-PMAH-3, présente une courbe log(E’’) assez similaire à celle du
mélange vierge mais l’extrémum est significativement déplacé vers les plus hautes
températures (-41 °C contre – 54 °C pour Tα(PεCL) du mélange vierge) suggérant un effet
compatibilisant. Cependant, le fait que la Tα(PLA-NW ne soit pas abaissée montre qu’il peut
s’agir plutôt de branchement de la phase PεCL que d’une compatibilisation des deux phases.
Par ailleurs, dans l’hypothèse où la phase PLA-NW serait dissoute dans les phases riches en
PεCL, à l’aide du PMAH, la fraction dissoute serait alors de 15% contre environ 1% dans le
cas du mélange vierge. L’intensité maximale de log(E’’) relatif à Tα(PεCL) est légèrement
plus faible que celle du mélange vierge, ce qui ne peut être relié à une variation de cristallinité
de la phase PεCL, cette dernière étant plus faible. L’éventuelle obtention de forts taux de
branchement de la phase PεCL pourrait expliquer ce résultat également.
Ainsi les résultats de caractérisation thermomécanique, à proximité des températures
de transition vitreuse, des mélanges réactifs ne mettent en évidence aucune réaction de
compatibilisation entre le PLA et la PεCL en phase amorphe. Cependant, l’évolution de
l’allure des courbes de log(E’’) pour la phase PεCL indique que les branchements soient
principalement situées dans la phase PεCL pouvant éventuellement être accompagnés de
réactions aux interfaces entre le PLA-NW et la PεCL, en particulier pour le mélange 80/20-
PMAH-3. Les caractérisations en CES n’ont pas permis de conclure sur ces hypothèses
puisque il n’a pas été possible d’extraire de façon sélective la phase PεCL de la phase PLA et
les pics d’élution des deux composés sont superposés, de plus dans le cas du SMGA, les
filtres se bouchent indiquant la présence de réticulations.
Le fait que la phase PεCL semble plus sensible à l’adjonction de polymères
fonctionnels que le PLA, peut avoir plusieurs origines, l’une physique et l’autre chimique.
D’une part, il est possible d’imaginer que lors de la réalisation des mélanges en extrusion, une
grande partie des polymères fonctionnels puissent migrer préférentiellement dans la phase
PεCL, de plus faible viscosité. Par ailleurs, dans l’hypothèse où la PεCL possèderait plus de
groupements acides par macromolécules que le PLA, elle pourrait statistiquement réagir
préférentiellement avec le groupement époxy du SMGA. De même si la PεCL possédait plus
163
de groupements hydroxyles, elle serait susceptible de réagir préférentiellement avec le
PMAH. Cependant, l’hypothèse concernant les réactions chimiques ne permet pas de rendre
compte de l’amélioration de la résilience des mélanges puisque à la fois le SMGA et le
PMAH ont une influence significative sur les propriétés mécaniques des mélanges. De plus, la
caractérisation des groupements fonctionnels des bouts de chaînes n’a pas été réalisée.
Le fait que les résiliences des mélanges réactifs soient améliorées implique qu’il y ait
pourtant des réactions de comptabilisation entre les deux phases ou une variation de leurs
morphologies. Dans la suite, l’étude de l’effet des polymères réactifs sur la morphologie est
présentée.
(a) (b)
Figure III.29 : log(E’’) dans le domaine de (a) Tα(P CL) et (b) Tα(PLA-NW) en
fonction de la température pour les mélanges à base de polymères réactifs : (◊) PLA-NW
(□) SMGA-1 (∆) PMAH-3 (○) PLA-NW/P CL m/m 80/20 (♦) 80/20-SMGA-1 (■) 80/20-
PMAH-1 (▲) 80/20-PMAH-3
164
III.1.4. Suivi de la morphologie
Les observations microscopiques par MEB-E des mélanges sont présentées dans la
Figure III.30. Les clichés montrent des morphologies hétérogènes et significativement
différentes de celles du mélange PLA-NW/PεCL m/m 80/20 vierge. En effet, le mélange
80/20-SMGA-1 présente une morphologie caractérisée par des nodules de petites tailles ainsi
que par des structures allongées de plus grande taille. Les mélanges 80/20-PMAH-1 et 80/20-
PMAH-3 présentent des nodules de PεCL bien moins uniformes que ceux du mélange vierge,
allant 1 à 4 µm. De plus, la texture de la PεCL, est modifiée par rapport à celle du mélange
vierge (Figure III.31). Ces clichés montrent une texture différente des nodules dispersés dans
les mélanges 80/20-PMAH-3 pouvant correspondre soit à de la PεCL modifiée par
branchement, soit à des domaines contenant de très petits nodules de PεCL au sein d’une
matrice de PLA riche en PMAH. Pour des mélanges renforcés au choc, l’effet de la
morphologie sur la résilience est caractérisé par la taille des nodules au sein de la phase
continue. De façon générale, de gros nodules donnent des résiliences plus faibles que de petits
nodules (Wilbrink, 2001 ; Thio, 2002 ; Argon, 2003), toutefois, ni la taille des particules ni la
fraction volumique en élastomère ne peuvent caractériser à elles seules le renforcement au
choc d’une matrice thermoplastique. Wu a proposé un critère morphologique efficace pour
caractériser ce renforcement au choc (Wu, 1985), il s’agit de la distance interparticulaire qui
correspond à l'épaisseur de matrice confinée entre deux particules voisines.
Cependant au regard de ces études, les observations microscopiques des mélanges
PLA/PεCL ne permettent pas d’expliquer pleinement l’évolution de la résilience. En effet,
l’amélioration de la résilience devrait être accompagnée d’une possible compatibilisation du
PLA et de la PεCL, ainsi que, d’autre part, d’une augmentation de la dispersion des nodules
de faible module d’Young. Bien que certains clichés des mélanges 80/20-SMGA-1 et 80/20-
PMAH-3 montrent des interfaces plus diffuses que celles du mélange vierge (Figure III.31),
suggérant une possible compatibilisation interfaciale, il semble que la majorité des interfaces
restent franches, suggérant une très faible compatibilité entre les constituants. De plus, la
variation des distances interparticulaires ne peut être interprétée en l’absence d’une étude plus
complète sur les mélanges PLA/PεCL. Les résultats MEB-E ne permettent donc pas de
conclure sur l’existence de réactions interfaciales. Cependant l’effet de la morphologie sur les
propriétés mécaniques des mélanges est démontré. Afin de comprendre si l’obtention de ces
morphologies est uniquement issue de variations du ratio de viscosité entre le PLA et la
PεCL, ou de branchements au sein de la PεCL, les mélanges sont également caractérisés par
rhéologie à l’état fondu.
165
Figure III.30 : Clichés de MEB-E d’échantillons fracturés sous azote liquide PLA-
NW/P CL m/m 80/20 (a), 80/20-SMGA-1 (b), 80/20-PMAH-1 (c) 80/20-PMAH-3 (d)
166
(a) (b)
Dans la Figure III.32, le mélange vierge PLA-NW/PεCL m/m 80/20 et les mélanges
réactifs, présentent un comportement pseudo-plastique, avec un plateau Newtonien aux
faibles fréquences de cisaillement, suivi d’un comportement rhéo-fluidifiant aux hautes
fréquences. La Figure III.33 montre que la PεCL a un comportement quasi-Newtonien sur
l’ensemble de la gamme de fréquence de cisaillement. Il apparaît également, sur la Figure
III.32, que pour le mélange vierge et le mélange 80/20-PMAH-3, le module de conservation
est supérieur au module de perte (comportement liquide) alors que pour le mélange 80/20-
SMGA-1 le module de perte est supérieur au module de conservation sur l’ensemble de la
gamme de fréquence testée (comportement solide). Par ailleurs, pour le mélange 80/20-
SMGA-1 les courbes G’ et G’’ sont très rapprochées par rapport à celles des autres mélanges,
indiquant que la mobilité des chaînes est fortement réduite en fondu. Ces résultats indiquent
donc bien que dans cette proportion, le SMGA se comporte comme un agent de branchement
et non un agent allongeur de chaînes (Villalobos, 2006). Les Figures III.33.a et III.33-b
décrivent respectivement les viscosités dynamiques et continues des mélanges réactifs à 170
°C. Les conclusions sont assez similaires selon que l’on se place en conditions dynamiques ou
continues. De plus, l’allure des courbes obtenues dans les deux cas étant assez similaire à
167
celle du mélange vierge on peut faire l’hypothèse que les mélanges réactifs peuvent être mis
en forme par injection dans les mêmes conditions que les composants purs. La Figure III.33.a
montre que pour toutes les fréquences la viscosité complexe du mélange vierge est supérieure
à celles des mélanges réactifs à base de PMAH. De plus, la viscosité complexe est abaissée en
fonction du taux d’incorporation de PMAH indiquant un effet compatibilisant avec la PεCL à
l’état fondu. En outre, dans le cas du mélange 80/20-SMGA-1, la viscosité mesurée est très
supérieure à celle du mélange vierge ainsi qu’à celle du PLA-NW pur. Ce résultat indique un
fort taux de branchement dû à la présence de SMGA sur la phase PLA continue. La pente de
la courbe indique également que ce mélange est très proche de son point de gel ce qui indique
un fort taux de branchement.
L’explication de ces différences, d’un point de vue quantitatif, peut trouver son origine
dans la mesure du nombre de liaisons formées pour chaque mélange. En l’absence de mesures
expérimentales de ces taux, une estimation du nombre théorique de liaisons formées dans
chacun des mélanges peut être effectuée. Pour cela, on utilise le nombre de groupements
fonctionnels par additif réactif ainsi que de la masse molaire des polyesters. Cette estimation
ne tient compte ni de l’encombrement stérique des groupements réactifs des additifs ni de
leurs réactivités respectives avec les groupements fonctionnels terminaux des polyesters. Les
agents de polycondensation peuvent réagir uniquement avec les bouts de chaînes, alors que
les monomères photo-réticulants peuvent réagir sur toute la longueur de la chaîne des
polyesters. Dans les deux cas, les agents de réticulation sont les réactifs limitants. Dans la
mesure où les polylactides utilisés sont supposés avoir été synthétisés par polymérisation par
ouverture de cycle, on suppose qu’ils contiennent un groupement hydroxyle terminal par
macromolécule ainsi qu’un groupement acide terminal par macromolécule. Ainsi, dans cette
hypothèse, la probabilité de réaction des fonctions poly-anhydride maléique avec les alcools
terminaux des polyesters, est statistiquement équivalente à celle des fonctions époxyde du
SMGA avec les acides terminaux des polyesters.
Les masses molaires des unités répétitives des polymères constituant le mélange,
notées M, sont utilisées à la place des masses molaires moyennes en nombre des constituants.
De plus, ont utilise également la fonctionnalité moyenne de ces unités répétitive, notée f. Pour
le PMAH M = 347 g/mol et f = 1 et pour le TAIC M = 249 g/mol et f = 3. La structure
chimique du SMGA n’est pas exactement connue. Une approximation est donc effectuée afin
d’estimer le nombre de fonctions réactives moyennes par macromolécules, on utilise la masse
molaire de l’unité répétitive du polystyrène M = 104 g/mol et f = 0,23 – 0,3 (Villalobos,
2006). Le Tableau III.9 résume les résultats obtenus pour l’ensemble des additifs réactifs.
168
Les mélanges contenant 1 et 3 % TAIC peuvent théoriquement générer le plus grand
nombre de liaisons chimiques. En outre, les mélanges à base d’agents de polycondensation
sont quasiment tous équivalents, même si dans le cas du SMGA, une certaine indétermination
persiste due à la méconnaissance de la structure chimique de ce polymère fonctionnel.
Quantité d’additif pour 1 g (10-5 mol) 2,9 8,7 9,6 4,0 1,2
169
l’augmentation de la résilience de ce mélange implique l’existence d’autres mécanismes, tels
que des réactions aux interfaces que nous échouons à mettre en évidence.
170
(a) (b)
Figure III.33 : Viscosité complexe (a) et viscosité continue (b) à 170°C, PLA-NW/P CL
(◊); 80/20-SMGA-1 (□); 80/20-PMAH-1 (∆) ; 80/20-PMAH-3 (○) ; P CL (♦)
171
du mélange en fonction de l’augmentation de température. L’étude du paragraphe 2.2.2.7 a
montré la faible influence de la température sur l’évolution des mélanges PLA/PεCL,
suggérant une faible dégradation dans nos conditions de mise en œuvre, même à 240 °C.
L’influence de la température sur le taux de cristallinité (résultats non présentés) a montré au
contraire une baisse de cristallinité des composants, en particulier pour la phase PεCL,
suggérant de nouveau le branchement des deux phases. L’hypothèse du branchement de la
phase continue reste donc la plus plausible. Cependant, il parait également envisageable qu’un
certain degré de dégradation puisse être responsable des variations de contrainte au seuil.
Tout comme dans le paragraphe 2.2.2.7, une étude complémentaire de mise en forme
par injection, serait souhaitable pour conclure sur ces résultats (moulage par compression à
froid, afin de s’affranchir d’un éventuel effet de nivellement dû à l’étape d’injection,
optimisation des conditions d’injection, …).
Dans cette partie, nous avons étudié des mélanges réactifs à base PLA-NW et de PεCL
combinés avec des agents de polycondensation, avec pour objectif l’obtention de résiliences
élevées et la compréhension des mécanismes permettant d’y parvenir. L’évaluation des
propriétés mécaniques montre que les proportions de SMGA et de PMAH testées, permettent
d’atteindre des résiliences élevées dans nos conditions de mise en œuvre, la résilience la plus
élevée étant obtenue pour le mélange 80/20-PMAH-3. Les observations microscopiques
montrent que les variations des propriétés mécaniques peuvent être reliées à des variations
morphologiques. Les mélanges à base de SMGA et de PMAH présentent en effet des
structures hétérogènes caractérisées par des nodules de plus grosse taille que le mélange
vierge.
172
Tableau III.12 : Etude de l’effet des principaux paramètres de mélange sur les propriétés mécaniques du mélange 80/20 SMGA-1
900mm-1 170 250 2733 +/- 71 52,3 +/- 1,4 11,2 +/- 3,1 155 +/- 5,3
900mm-1 200 250 2725 +/- 41 53,1 +/- 4,9 10,2 +/- 3,5 137 +/- 5,1
900mm-1 240 250 2732 +/- 52 52 +/- 2,5 12,5 +/- 4,2 139 +/- 3,2
900mm-2 170 250 2736 +/- 81 52,5 +/- 3,3 13,6 +/- 3,1 153 +/- 5,1
900mm-2 200 250 2735 +/- 51 53,5 +/- 1,8 9,7 +/- 2,2 135 +/- 2,2
900mm-2 240 250 2733 +/- 42 53,2 +/- 2,2 11,5 +/- 3,6 136 +/- 2,3
900mm-2 240 280 2723 +/- 36 53,4 +/- 1,8 12,3 +/- 5,2 130 +/- 3,2
900mm-2 240 300 2739 +/- 75 54,1 +/- 4,1 11,2 +/- 3,2 139 +/- 1,2
900mm-2 240 320 2710 +/- 59 54,1 +/- 1,5 10,3 +/- 2,2 141 +/- 4,1
173
De plus, dans le cas du mélange 80/20-PMAH-3, la texture de la phase dispersée
indique une variation de morphologie pouvant correspondre soit à des nodules de PεCL
hautement branchés, soit à des nodules de PLA riches en PMAH et PεCL dispersés au sein
d’une matrice de PLA.
L’augmentation du module d’Young du mélange 80/20-SMGA-1 peut être expliquée
par le branchement des composants du mélange. La baisse de module d’Young du mélange
80/20-PMAH-3 peut en revanche être reliée, d’une part à l’incorporation de 3 % en masse de
PMAH dont le module d’Young est faible, et d’autre part, à la compatibilisation entre les
deux polyesters aliphatiques du mélange.
Les caractérisations en DSC montrent que les agents réactifs ont un effet sur les
cristallinités des composants. Le SMGA et le PMAH diminuent la cristallinité du PLA-NW et
de la PεCL alors que le LTD semble nucléer la cristallisation du PLA-NW.
Les caractérisations thermomécaniques autour de Tv ont mis en évidence que tous les
mélanges réactifs sont immiscibles en phase amorphe dans la mesure où ces derniers
possèdent deux Tα. L’absence de variation de Tα(PLA) en mélanges avec les polymères
fonctionnels ne permet pas de conclure sur la possibilité d’une réaction de compatibilisation
entre les phases riches en PLA et la PεCL. Les variations de Tα(PεCL) indiquent pourtant que
des réactions de branchement et de compatibilisation soient possibles avec le PMAH. La
variation d’environs 13 °C de Tα(PεCL) entre le mélange vierge et le mélange 80/20-PMAH-
3 permet de calculer une variation théorique de miscibilité par compatibilisation de 15 % en
masse de PLA-NW dans les phases riches en PεCL.
Les résultats des caractérisations rhéologiques ont suggéré une certaine miscibilité à
l’état fondu entre le PLA-NW et la PεCL dans le cas des mélanges à base de PMAH. De plus,
les variations de viscosité ont également montré l’existence de branchements dans les
composants des mélanges contenant du SMGA. Cependant, ces résultats ne permettent pas de
conclure sur l’existence de branchements dans les mélanges à base de PMAH ou sur la
possible compatibilisation du PLA-NW et de la PεCL par le SMGA.
Certains mélanges présentent un intérêt tout particulier pour la suite de cette étude, en
particulier le mélange 80/20-SMGA-1 et le mélange 80/20-PMAH-3 dont les résiliences et les
modules d’Young ont des ratios très intéressants. La tenue au vieillissement de ces mélanges
est testée dans le chapitre 4. Dans le paragraphe suivant, une autre technique de
compatibilisation réactive est évaluée en dispersant des monomères photo- réticulants dans un
174
mélange PLA-NW/PεCL, puis en l’irradiant. Cette approche a un fort potentiel pour
l’amélioration de la tenue à l’eau des matrices.
175
En s’inspirant de la littérature sur la réticulation du PLA pur, ainsi que d’études en
interne antérieures, les mélanges PLA-NW/PεCL sont additivés de 1 et 3 % en masse de
TAIC et les doses d’irradiation sont de 10 et 25 kGy (Göpferich, 1996-b; Nagasawa, 2005;
Mitomo, 2005; Loo, 2006; Loo, 2005; Quynh, 2007; Kodama, 2007). En se basant sur cette
même littérature, deux grandes tendances sont attendues. D’une part un effet réticulant,
proportionnel principalement au taux de monomère photo-réticulant (au-dessus de valeurs
d’irradiation minimales), et d’autre part, un effet dégradant proportionnel aux doses
d’irradiation.
Les Figures III.34 et III.35 donnent l’évolution des propriétés mécaniques des
mélanges PLA-NW/PεCL m/m 80/20 en fonction du taux d’incorporation de TAIC et du taux
d’irradiation et du type de conditionnement. Les résultats des propriétés mécaniques montrent
que pour les échantillons pré-irradiés, le module d’Young diminue en fonction du taux
d’irradiation. Cette tendance peut être reliée à la possible photo-dégradation, issue de l’étape
d’irradiation, et/ou aux sévères conditions de mise en forme par injection (température et
vitesse de rotation des vis supérieures à celles des mélanges vierges). L’impossibilité de
réaliser des mesures par CES sur ces mélanges (pics superposés et séparation à l’aide d’un
solvant), ne permet cependant pas de quantifier ces dégradations et de conclure sur cette
hypothèse. Par ailleurs, la diminution du module d’Young pourrait également être reliée à un
effet compatibilisant des monomères photo-réticulants, ce qui n’est pas confirmé par les
mesures de caractérisations thermomécaniques autour de Tv et à l’état fondu. L’évolution de
la contrainte au seuil est cependant moins linéaire puisqu’elle n’est pas directement fonction
du taux de TAIC ou du taux d’irradiation. A priori les deux échantillons pré-irradiés sont
susceptibles d’être réticulés puisque leurs contraintes seuil en traction sont supérieures à celle
du mélange vierge. L’élongation à la rupture des échantillons pré-irradiés diminue en fonction
du taux de TAIC et du taux d’irradiation, ce qui peut être relié à la photo-dégradation de ces
matériaux à la vue des commentaires précédents. Les résiliences de ces deux mélanges 80/20-
1-25-G et 80/20-3-10-G sont cependant très proches de celle du mélange vierge,
contrairement à ce qui était attendu.
Le module d’Young et la contrainte au seuil de l’échantillon post-irradié sont
augmentés conformément à la littérature (Göpferich, 1996-b; Nagasawa, 2005; Mitomo,
2005; Loo, 2006; Loo, 2005; Quynh, 2007; Kodama, 2007). Ces résultats ne montrent donc
pas de variations significatives comme escompté dans le cas de la compatibilisation d’un
176
polymère de fort module d’Young avec un polymère de faible module d’Young. Cependant,
ce possible effet compatibilisant peut être masqué par la réticulation en masse des deux
composants. L’élongation à la rupture du mélange 80/20-3-10-B est identique à celle du
mélange vierge. Cependant une forte amélioration de la résilience est observée. Ces résultats
indiquent que les mélanges 80/20-3-10-B puissent présenter des réticulations aux interfaces
PLA/PεCL. De plus, les variations du module d’Young et de la contrainte au seuil peuvent
être reliées à des réactions de réticulations dans les phases continues.
En conclusion à ces caractérisations mécaniques, il faut noter que seul le mélange
80/20-3-10-B présente un intérêt pour la suite de cette étude grâce à la combinaison d’une
bonne ductilité et à la présence de réticulations susceptibles d’induire une tenue à l’eau
renforcée.
Le Tableau III.11 donne les propriétés thermiques des premières chauffes des trois
mélanges. Deux pics de fusion sont observés pour tous ces mélanges. Les résultats montrent
que la température de fusion est fortement abaissée pour le PLA alors que celle de la phase
PεCL reste constante quel que soit le taux de TAIC ou la dose d’irradiation. La baisse du
point de fusion du PLA peut être reliée à sa dégradation (Kodama, 2007). Les taux de
cristallinité de la PεCL sont très significativement abaissés pour les trois mélanges. Cette
observation indique que la phase dispersée puisse être réticulée. Cependant, dans le cas de
l’échantillon post-irradié, χc(PLA) est également fortement abaissée, suggérant que pour cet
échantillon la phase PLA soit également réticulée. Pourtant, le fait que la même tendance ne
soit pas observée pour l’échantillon 80/20-3-10-G montre que l’étape d’injection est
susceptible, soit de dégrader certaines des réticulations obtenues par irradiation, soit de
dégrader les chaînes facilitant alors leur cristallisation.
177
Figure III.34 : Module d’Young (♦) et contrainte au seuil (◊) des mélanges PLA-
NW/P CL m/m 80/20, en fonction du taux d’incorporation de TAIC, du taux
d’irradiation et du type de conditionnement.
Figure III.35 : Elongation à la rupture (♦) et résilience (◊) des mélanges PLA-NW/P CL
m/m 80/20, en fonction du taux d’incorporation de TAIC, du taux d’irradiation et du
type de conditionnement.
178
Ces résultats ne correspondent pas tout à fait aux conclusions des essais mécaniques,
puisque des tendances assez similaires sont observées pour les échantillons pré- et post-
irradiés. Dans le cas du mélange 80/20-3-10-B, la baisse de cristallinité du PLA et de la PεCL,
pourrait cependant jouer un rôle dans l’augmentation de la résilience. De plus, la littérature
observe une diminution significative des points de fusion, ce qui n’est pas observé ici (Phong,
2010). Il semble donc que les variations des propriétés mécaniques et les variations
calorimétriques puissent être issues de la compétition de plusieurs mécanismes, d’une part, la
réticulation via l’irradiation du TAIC, et d’autre part, la photo-dégradation.
En conclusion, la baisse de la cristallinité des composants, implique que les
monomères photo-réactifs permettent une réticulation des matériaux et que cette dernière se
produit dans les deux phases du mélange, et de façon plus intense dans la PεCL.
80/20 62,1 +/- 0,2 43,2 +/- 1,2 153,7 +/- 1 14,9 +/- 2,8
80/20-1-25-G 62,2 +/- 0,25 26,8 +/- 2,2 94,2 +/- 15,4 +/- 2,9
80/20-3-10-G 61,9 +/- 0,8 25,5 +/- 3,3 88,9 +/- 12,3 +/- 3,5
80/20-3-10-B 60,2 +/- 0,9 7,9 +/- 1,9 94,4 +/- 5,66 +/- 3,9
Les observations microscopiques par E-SEM des mélanges sont présentées dans les
Figures III.36 et III.37. Pour les échantillons pré-irradiés, les clichés montrent la présence de
granulés réticulés n’ayant pas complètement fondus lors de l’étape de mise en forme donnant
une morphologie complexe (Figure III.43.c etFigure III.44.a). La présence de ces granulés
permet d’expliquer l’absence d’amélioration de résilience, mais pas l’évolution de la
contrainte au seuil et du module d’Young de ces échantillons.
179
La morphologie du mélange post-irradié n’est pas différente de celle du mélange
vierge, ce qui était attendu puisque les modifications chimiques ont été réalisées après mise en
forme. Cependant, en toute rigueur, le mélange non irradié incorporant 3 % en masse de
TAIC aurait dû être caractérisé afin de pouvoir conclure. Les interfaces du mélange post-
irradié sont plus diffuses que celles du mélange vierge indiquant que des réactions de
compatibilisation inter-faciales puissent être obtenues, comme suggéré par la forte résilience
de cet échantillon.
Les résultats MEB-E ne permettent donc pas de conclure sur l’existence de
réticulations interfaciales dans le cas des échantillons pré-irradiés sous forme de granulés,
mais donnent une meilleure compréhension des propriétés mécaniques de ces échantillons.
Les taux de gels mesurés (Tableau III.12) permettent de rendre compte de la présence
de réticulation en masse pour l’ensemble des échantillons testés. Les plus forts taux de gel
sont atteints pour l’échantillon post-irradié. La comparaison des échantillons 80/20-3-10-G et
80/20-3-10-B semble indiquer que, contrairement à ce qui était attendu, les taux de gels
atteints pour les échantillons pré-irradiés sont plus faibles. Sonnier a cependant démontré que
le type de conditionnement n’a pas d’effet sur le taux de gel final (Sonnier, 2010). Ainsi, on
peut faire l’hypothèse que ces différences de taux de gel aient pour origine les conditions de
mise en forme dégradantes des échantillons pré-irradiés.
180
Figure III.36 : Clichés de MEB-E d’échantillons fracturés sous azote liquide,
PLA/P CL m/m 80/20 (a); 80/20-1-25-G (b); 80/20-3-10-G (c); 80/20-3-10-B (d)
Figure III.37 : Clichés de MEB-E d’échantillons fracturés sous azote liquide, 80/20-1-25-
G (a); 80/20-3-10-G (b)
181
Tableau III.14 : Taux de gel des mélanges irradiés contenant un monomère photo-
réticulant.
Echantillon TG (%)
80/20-1-25-G 65,5
80/20-3-10-G 73
80/20-3-10-B 94
La mise en parallèle de ces résultats aux mesures par DSC semble indiquer que la
baisse de taux de cristallinité globale puisse être reliée au tau de gel. Ainsi, on peut faire
l’hypothèse que la phase PεCL puisse être plus réticulée que la phase PLA, puisque la baisse
de sa cristallinité après irradiation est plus élevée. Dans le cas de l’échantillon post-irradié, la
baisse de cristallinité de PεCL est de 82 % alors que celle du PLA est de 62 %. Cette tendance
pourrait être expliquée par un plus fort taux de TAIC dans la PεCL suite à l’étape de mélange
en extrusion. En effet, la faible viscosité de PεCL par rapport au PLA pourrait permettre une
diffusion préférentielle du TAIC.
182
Les pics de log(E’’) sont déplacés vers les basses températures ce qui est contraire à ce
qui était attendu dans le cas d’une réticulation, puisque la mobilité des chaînes devrait
diminuer entrainant une augmentation de Tα (Phong, 2010). Le déplacement vers les basses
températures est plus intense pour les échantillons pré-irradiés. Deux hypothèses peuvent
rendre compte de ces résultats. D’une part, la baisse de Tα(PLA) pourrait être reliée à la
compatibilisation avec la phase PεCL, cependant ces variations de Tα sont également
observées de façon identique, pour les mélanges PLA/TAIC et Tα(PεCL) n’est pas augmentée
(résultats non présentés). D’autre part, la variation de cristallinité pourrait influer sur log(E’’)
ce qui semble plausible. Le taux de TAIC et les doses d’irradiation suffisent à expliquer les
résultats de caractérisations thermomécaniques vers la Tv. Cependant, le fait que la résilience
du mélange post-irradié soit améliorée implique que des réactions de comptabilisation
interphases aient lieux.
Le suivi de Log(E’) en fonction de la température est également présenté dans la
Figure III.45.b. La forte diminution observée vers 60 °C peut être reliée à Tα(PLA) mais aussi
au point de fusion de la PεCL. Le mélange vierge ainsi que les échantillons pré-irradiés
présentent également une recristallisation à froid vers 90 °C. L’échantillon post-irradié
présente également une recristallisation à froid, cependant ce phénomène est retardé par
rapport au mélange vierge et ne se produit que vers 120 °C, bien que cet échantillon soit le
moins cristallin. De plus, seul l’échantillon post-irradié présente un plateau vers 190 °C, alors
que le module des autres mélanges s’effondre. Ce résultat démontre que seul l’échantillon
post-irradié est réticulé de façon globale et non limitée à de petits volumes (délimitant les
granulés irradiés des échantillons pré-irradiés).
183
(a) (b)
La caractérisation des échantillons pré-irradiés n’a pas été possible par rhéologie. En
effet, ces échantillons ont tendance à « gonfler » lorsqu’ils sont mis en température. La
présence de granulés partiellement réticulés, dispersés dans une matrice thermoplastique, peut
partiellement justifier ces observations.
La Figure III.39.a décrit les modules de cisaillement dynamiques de l’échantillon post-
irradié 80/20-3-10-B et les compare à ceux du mélange vierge. La proximité des courbes G’ et
G’’ du mélange 80/20-3-10-B indique une baisse de mobilité des chaînes comparé au mélange
vierge, ce qui peut être expliqué par la présence de réticulations. De même, le point de
transition d’un comportement liquide (G’>G’’) à un comportement solide (G’’>G’) est
184
observé à 10 rad/s pour le mélange 80/20-3-10-B contre 100 rad/s dans le cas du mélange
vierge. Ce genre de comportement a été observé dans le cas de résines silicones en cours de
réticulation (Winter, 1997). Par comparaison avec les résultats de la littérature, on peut dire
que l’échantillon 80/20-3-10-B se situe très près du point de gel. Par ailleurs, afin de s’assurer
qu’aucune réaction de réticulation ne se produit durant le test rhéologique, les taux de gels de
quelques échantillons 80/20-3-10-B sont mesurés après caractérisation rhéologique et
comparés à ceux des échantillons non testés. Les résultats montrent que les taux de gels sont
identiques et donc qu’aucune réaction ne produit.
La Figure III.39.b compare l’évolution de la viscosité complexe du mélange post-
irradié 80/20-3-10-B, à celle du mélange vierge ainsi que celui de la PεCL. La viscosité du
mélange 80/20-3-10-B est nettement supérieure à celle du mélange vierge ce qui peut être
expliqué par la présence de réticulations. De nouveau, la comparaison aux résultats de la
littérature (Figure III.49.b), obtenus sur des résines silicones, montre que cet échantillon
réticulé est proche de son point de gel (Winter, 1997). Ces résultats sont en accord avec ceux
du taux de gel et de DSC ainsi que ceux de caractérisations thermomécaniques à proximité de
Tv qui montrent l’existence d’un plateau du module de conservation au delà du point de la
fusion.
185
(a) (b)
Figure III.39 : (a) Module de conservation et module de perte en fonction de la fréquence de sollicitation à 170°C, PLA-NW/P CL 80/20
G’(◊) et G’’(♦); 80/20-3-10-B G’ (∆) et G’’(▲) (b) Viscosité complexe à 170°C, PLA-NW/P CL (◊); 80/20-3-10-B (∆); P CL (♦)
186
Il n’est cependant pas possible de conclure sur la compatibilisation du mélange à l’état
fondu par le TAIC. En effet, la loi d’additivité évoquée dans les mélanges non compatibilisés,
ne peut être utilisée, en présence de réticulations en masse qui altèrent les viscosités.
III.2.7. Conclusion
Dans cette partie, les mélanges PLA-NW/PεCL m/m 80/20 sont additivés d’un
monomère photo-réticulant, avec pour objectif l’obtention de résiliences élevées et de
réticulations en masse afin de limiter la perméabilité à l’eau. Les mélanges pré-irradiés (sous
forme de granulés), dont la mise en forme est moins aisée que celle des granulés non
modifiés, ne permettent pas d’atteindre des propriétés mécaniques significativement
améliorées. L’irradiation classique d’haltères de traction (post-irradiation) donne en revanche
une amélioration significative des propriétés au choc. Cette augmentation de résilience est
accompagnée d’une augmentation de module d’Young et de contrainte au seuil. Les
éventuelles réactions aux interfaces, pouvant justifier l’amélioration de la résilience de
l’échantillon post-irradié, semblent être masquées par les réactions de réticulation en masse,
quelle que soit la technique de caractérisation utilisée.
La baisse de la cristallinité des composants, observée en DSC peut être reliée aux
réticulations dans les deux phases du mélange, et de façon plus intense dans la PεCL, ne
présence de monomères photo-réticulants. L’évaluation des taux de gels, montre que l’on
atteint des degrés de réticulation élevés, suggérant la présence de réticulations en masse. Par
ailleurs, les échantillons pré-irradiés présentent un degré de réticulation inférieur à celui de
l’échantillon post-irradié, suggérant que des conditions de mise en forme plus dégradantes
puissent altérer les taux de gels. La morphologie de l’échantillon post-irradié est identique à
celle du mélange vierge. Cependant les clichés montrent que l’amélioration de la résilience de
cet échantillon puisse avoir pour origine des modifications interfaciales.
Les caractérisations thermomécaniques au voisinage de Tv de l’échantillon post-
irradié ont mis en évidence que tous les mélanges réactifs sont immiscibles en phase amorphe.
L’intensité des pics de log(E’’) diminue avec le taux de gel (réticulation) et s’élargit avec
l’intensité d’irradiation, suggérant une certaine dégradation. L’absence d’augmentation de
Tα(PεCL) implique qu’aucune réaction de compatibilisation ne puisse prendre place entre les
deux composants, quels que soient le type de conditionnement, les doses d’irradiation et le
taux de monomère photo-réticulants. Les résultats de caractérisations rhéologiques de
l’échantillon post-irradié, ont également permis de mettre en avant l’effet de la réticulation
des composants. Cependant, ces résultats ne permettent pas de conclure sur la
187
compatibilisation du PLA-NW et de la PεCL par le TAIC. C’est pourquoi, en ouverture, il
serait intéressant de pouvoir compléter ces résultats par une étude en RMN du solide du
mélange 80/20-3-10-B. De plus, des essais complémentaires sur des mélanges
PLA/PεCL/TAIC irradiés à différentes doses pourraient permettre de conclure sur ce point.
Le mélange post-irradié présente un intérêt tout particulier pour la suite de cette étude,
dans la mesure où sa résilience et son module d’Young sont améliorés. Par ailleurs, les
mélanges pré-irradiés ont un intérêt plus fondamental, puisque aucune référence n’a encore
étudié leur tenue au vieillissement hygrothermique. Ainsi la tenue au vieillissement
hygrothermique de l’ensemble des mélanges irradiés est testée dans le chapitre 4.
Les résultats obtenus montrent que, dans nos conditions de mélange et de mise en
forme, une augmentation significative de la résilience du PLA peut être obtenue à l’aide de
modifiants au choc commerciaux. L’identification d’un agent de modification à l’impact
efficace, le BSTR150, permet d’envisager obtenir des échantillons ne cassant pas pour de
faibles taux d’incorporation (5% en masse). Cependant, les modifiants à l’impact n’étant pas
biodégradables, le PBS puis la PεCL sont mélangés au PLA puis, dans un deuxième temps, la
compatibilisation PLA/PεCL est étudiée. Différentes interactions entre les constituants des
mélanges non réactifs ont été observées en phase cristalline, en phase amorphe et à l’état
fondu, cependant les morphologies sont caractéristiques de mélanges immiscibles. Ces
résultats peuvent être reliés à une miscibilité maximale entre le PLA-U et le PBS pour les
mélanges incorporant de faibles quantités de PBS. Les mélanges non réactifs retenus pour la
suite de cette étude sont le mélange PLA-NW/PBS m/m 40/60 et le mélange PLA-
NW/PεCL w :w 80/20. Afin d’améliorer les propriétés mécaniques du mélange PLA-
NW/PεCL, divers agents de compatibilisation ont été utilisés. Les agents de polycondensation
testés, le SMGA et le PMAH, permettent d’atteindre des résiliences élevées dans nos
conditions de mise en œuvre et peuvent être reliées à des variations morphologiques.
188
Cependant la mise en évidence de compatibilisations interfaciales n’a été possible que dans le
cas du PMAH alors que, dans le cas du SMGA, la présence de réticulations en masse est
suggérée. Une autre technique de compatibilisation réactive est évaluée en dispersant puis en
irradiant, avant ou après mise en forme, des monomères photo-réticulants dans un mélange
PLA-NW/PεCL w :w 80/20. Cette approche a un fort potentiel pour l’amélioration de la tenue
à l’eau des matrices, dans la mesure où des taux de réticulation en masse élevés sont mesurés.
Cependant seule la post-irradiation classique permet une amélioration significative des
propriétés au choc. Comme dans le cas de l’utilisation du SMGA, les résultats ne permettent
pas de conclure sur l’éventuelle compatibilisation du PLA-NW et de la PεCL par le TAIC.
Cependant les observations microscopiques indiquent de possibles modifications interfaciales.
Dans les chapitres suivants, la tenue au vieillissement des principaux mélanges
identifiés dans ce chapitre est étudiée. En ouverture, il parait pourtant intéressant de compléter
ces manipulations par la mesure de l’écotoxicité à court et long terme des mélanges à base de
modifiants à l’impact et de leurs produits de dégradation. De plus, l’influence des réactions de
réticulations sur les durées de biodégradation des mélanges devrait être étudiée afin de
s’assurer que ces derniers répondent toujours aux normes de compostage en vigueur.
189
190
Chapitre IV. Etude du
vieillissement
hygrothermique de
mélanges à base de PLA
191
Dans le chapitre précédent, l’amélioration de la résilience de matrices à base de PLA
a été étudiée. Le but de ce nouveau chapitre est de caractériser la tenue au vieillissement
hygrothermique de certaines de ces matrices, en se limitant à quelques mélanges
représentatifs. L’objectif est d’obtenir le mélange présentant le meilleur comportement au
vieillissement hygrothermique. Pour ce faire, plusieurs approches sont comparées, d’une
part, les mélanges non compatibilisés, à base de modifiants au choc, de PBS ou de PεCL, et
d’autre part, des mélanges réactifs à base de PεCL.
192
(a)
(b)
193
σ = σ ∞ − MAn
(Eq.IV.1)
Avec : σ la contrainte au seuil, σ ∞et la contrainte au seuil limite pour un PLA de très
haut poids moléculaire et A une constante intrinsèque déterminée expérimentalement (sa
dimension est en g.mol-1.MPa-1).
L’application du modèle de Flory au vieillissement hygrothermique du PLA, permet
∞
de calculer σ = 99,2 MPa et A = 3,85.106 g.mol-1.MPa-1, ce qui est très proche des valeurs
rapportées dans la littérature pour des copolymères à base de lactide (Huang, 1998).
La résilience du PLA (Figure IV.4) diminue différemment, en passant par une rupture
de pente dès 48 h de vieillissement, puis la résilience devient très faible. Cette diminution
semble être reliée à la fois à l’évolution du taux de cristallinité du PLA, qui augmente très
fortement vers 48 h (Figure IV.6), et à la diminution de la masse molaire (Tableau IV.1,
Figure IV.4-b et IV.4-c). Les deux sont d’ailleurs liés, puisque la plastification de la matrice
par ses propres produits de dégradation oligomères ou par l’eau peut permettre une
augmentation de la cristallinité (Tsuji, 2001-b). De plus ces produits de dégradation peuvent
eux même cristalliser plus facilement que les chaînes macromoléculaires dont ils sont issus
(phénomène de chimie cristallisation) (Bastioli, 2005; Berthé, 2010). Les Figures IV.4-b et
IV.4-c comparent l’évolution de la résilience à celle de la masse molaire moyenne en nombre
et du nombre de coupure de chaînes du PLA, respectivement. Les résultats montrent que,
194
(a)
(b)
195
(b)
(c)
196
laquelle la chute de la résilience est importante. En revanche, l’évolution de la résilience au-
delà de ce seuil semble suivre l’évolution du nombre de coupure de chaînes.
Les résultats rapportés par la littérature sur l’évolution des propriétés mécaniques de
films ou de éprouvettes haltères de PLA donnent des résultats très comparables à ceux
rapportés dans cette étude malgré de légères différences expérimentales (Ho, 1999-a; Mohd-
Adnan, 2008; Copinet, 2004). Cependant, dans le cas de films subissant des conditions de
vieillissement doux (T = 5-25 °C, HR = 5-95%), Holm et al. ont montré que la plastification
du matériau par l’eau pouvait être réversible et que les pertes de propriétés mécaniques
restaient mineures pour des temps d’exposition ne dépassant pas 200 jours (Holm, 2006).
ln M n ,t = ln M n , 0 − kt (Eq.IV.2)
Mn,t est la masse molaire moyenne en nombre au temps t, Mn,o est la masse molaire
moyenne en nombre initiale, et k est la constante cinétique d’hydrolyse du premier ordre (en
[temps]-1). Cette cinétique a déjà été rapportée pour le PLA par Pitt (Pitt, 1979) puis par Tsuji
(Tsuji, 2002) dans le cas d’hydrolyses en immersion et par Mohd-Adnan (Mohd-Adnan, 2008)
pour l’hydrolyse par vieillissement hygrothermique.
Le suivi de la perte de masse après séchage des échantillons a permis de mettre en
avant l’absence d’élution de produits de dégradation, justifiant que les suivis de masses
molaires moyennes puissent être effectués à partir de Mn ou de Mw. Les résultats de la
régression linéaire sont résumés et détaillés dans le tableau IV.2 de façon à pouvoir être
comparés aux résultats de la littérature. La constante d’ordre 1 de vitesse d’hydrolyse du PLA,
à partir des masses molaires moyennes en nombre en équivalents PS est de 1,24.10-6 s-1.
197
Figure IV.5 : Evolution des masses moléculaires moyennes en nombre et de l’indice de
polydispersité pour le PLA en fonction du temps de vieillissement hygrothermique (eq. PS,
dans le THF, à 25 °C)
198
rapidement irréversibles. Le suivi des masses molaires moyennes en poids ont permis
d’extrapoler à partir de cette publication des constantes de vitesse de l’ordre de 0,17.10-6 s-1,
soit 7 fois plus lentes que dans nos conditions. Ce résultat ne peut que partiellement être
justifié par la faible différence de température de 5 °C. Cependant, les vieillissements
effectués par Copinet et al. étant placés au-dessous de la température de transition vitreuse du
PLA, on peut considérer que cela puisse influencer la cinétique.
Mohd-Adnan et al. ont réalisé des vieillissements hygrothermiques du PLA à haute
température (100-130 °C) (Mohd-Adnan, 2008). L’extrapolation de leurs résultats à 65 °C en
fonction du suivi des masses molaires moyennes en poids permet de calculer des constantes
de vitesse de l’ordre de 4,72.10-6 s-1 soit 3 fois plus rapides que dans nos conditions.
Cependant, il faut remarquer que cette conclusion est issue d’une extrapolation ne prenant pas
en compte la possible variation d’énergie d’activation en fonction de la température, au
niveau de la transition vitreuse (Zhou, 2008). De plus Mohd-Adnan et al. étudient des
granulés au lieu de pièces massiques et sèchent directement leurs matériaux après
vieillissement avant les caractérisations par CES ce qui peut augmenter l’hydrolyse des
échantillons.
L’extrapolation des résultats obtenus par Weir et al., à 65 °C pour du PLA en
immersion, permet de calculer une constante de vitesse d’hydrolyse de 1,4.10-6 s-1 en fonction
du suivi de Mw (et de 8,2.10-7 s-1 en fonction du suivi de Mn) (Weir, 2004-a). Ces valeurs sont
très proches des résultats rapportés dans notre étude. Ce résultat est assez inattendu. En effet,
pour une température donnée, les tests hygrothermiques sont plus dégradants que les tests
hydrothermiques correspondants, ce qui a été démontré pour le PET (Allen, 1991, Edge, 1991)
et le PLA. (Mohd-Adnan, 2008). Cependant, l’étude de Weir et al. est réalisée sur un PLA
différent de celui de notre étude (Resomer-26033, Boehringer Ingelheim) susceptible d’avoir
un ratio d’énantiomère L/D lactide différent, ce qui peut justifier des différences de cinétique
d’hydrolyse (Weir, 2004-a). De plus, les plaques vieillies dans cette publication, ont des
épaisseurs de 800 µm, ce qui peut favoriser la catalyse à cœur par rapport aux conditions
expérimentales (Von Burkersroda, 2002).
La cinétique d’ordre 1 du suivi des masses molaires en équivalents PLA donne une
constante cinétique de 1,3.10-6 s-1, avec un coefficient de corrélation de 0,93. De plus, la
cinétique, d’ordre dégénéré, d’augmentation du nombre de coupures de chaînes conduit à une
constante de 5,85.10-10 s-1, selon un coefficient de corrélation de seulement 0,87 et permet
d’accéder à la constante d’hydrolyse d’ordre 2 de réaction des molécules d’eau avec les
groupements esters de 4,51.10-10 L.mol-1.s-1 (pour le même coefficient de corrélation). Ces
199
résultats sont en bonne corrélation avec ceux rapportés sur le PET par hydrolyse en
immersion à 60 °C où la constante d’hydrolyse d’ordre 2 de réaction des molécules d’eau
avec les groupements esters est de 7,7.10-10 L.mol-1.s-1 (Mc Mahon, 1959).
Pour plus de précisions, un plus grand nombre d’essais devraient être réalisés,
cependant le coefficient de corrélation de la régression semble indiquer que l’équation
générale (Equation I.12) démontrée dans le chapitre 1 (paragraphe 5.2.2), n’est pas vérifiée.
Les différents essais de corrélations sur les résultats du PLA amènent à une équation du type :
200
ceux formés lors de la cristallisation au moment de l’étape de mise en forme. De plus, on peut
en conclure que les lamelles cristallines ne sont pas significativement attaquées par
l’hydrolyse. En effet, la littérature rapporte que ce sont préférentiellement les phases
amorphes qui sont attaquées par l’hydrolyse (Tsuji, 1996).
I.5. Conclusion
201
II. Caractérisation du vieillissement hygrothermique de
mélanges réactifs à base PLA
La réticulation du PLA peut être un bon moyen de diminuer la diffusion d’eau lors du
vieillissement hygrothermique. On espère ainsi augmenter la durabilité des matériaux
obtenus. De plus, la possibilité d’augmenter la masse moléculaire de ces matériaux, permet
d’envisager un retard dans la diminution de leurs propriétés mécaniques (Bellenger, 1995).
Deux mélanges à base de PLA sont testés ayant pour fractions massiques 3 % de PMAH et 1
% de SMGA, notés respectivement PMAH-3 et SMGA-1. Les résultats sont présentés en se
référant au PLA pur. Ces résultats servent de référence aux tests de vieillissements réalisés sur
des mélanges à base de PLA/PεCL additivés d’agents de polycondensation, dans le
paragraphe 3.3.2 de ce chapitre. Il faut noter que la présence de forts taux de branchement
dans ces matériaux a été montrée dans le chapitre 3 à l’aide du suivi des modules de
conservation en DMTA ainsi que de l’évolution des propriétés à l’état fondu (Chapitre 3,
paragraphe 3.1.5).
202
pour le PLA ne se produit pas en présence de forts taux de branchement. Par contre, une
légère diminution est mise en évidence pour le mélange SMGA-1 suggérant l’élution
d’oligomères dans le milieu de vieillissement.
203
Figure IV.8 : Evolution de la résistance en traction en fonction du temps de
vieillissement hygrothermique (♦) PLA; (▲) SMGA-1; (∆) PMAH-3
204
Figure IV.10 : Evolution de la résilience en fonction du temps de vieillissement
hygrothermique (♦) PLA; (▲) SMGA-1; (∆) PMAH-3
205
Figure IV.11 : Evolution de le taux de cristallinité en fonction du temps de vieillissement
hygrothermique (♦) PLA; (▲) SMGA-1; (∆) PMAH-3
II.1.4. Conclusion
206
II.2.1. Absorption d’eau
L’absorption d’eau des matrices de PLA réticulées (Figure IV.12) montre une
augmentation asymptotique des masses mesurées, semblant décrire un palier d’absorption à
partir de 48 h de vieillissement. Seul l’échantillon 3-10-G se fragmente dès 48 h de
vieillissement et ne peut être testé au-delà. Les autres échantillons irradiés se cassent au-delà
de 120 h, en revanche, les éprouvettes haltères réticulées se cassent durant le test de
vieillissement et ne peuvent permettre de suivre l’absorption en eau. Le fait que des
éprouvettes haltères réticulées, sensées absorber moins d’eau, et donc être moins sensibles au
vieillissement, se cassent rapidement durant un test de vieillissement, peut être expliqué par la
dégradation de ces matériaux lors de l’étape d’irradiation. De plus, dans le cas des
échantillons à base de granulés irradiés, les conditions d’injection sont plus sévères que celles
du PLA.
La comparaison de l’évolution des masses montre que les matériaux pré-irradiés
absorbent plus d’eau que le PLA non irradiée, qui absorbe lui-même plus d’eau que les
matériaux irradiés après mise en forme. Cette tendance est logique dans l’hypothèse où
aucune perte de masse n’est reliée à une élution d’oligomères hors des éprouvettes haltères.
Les éprouvettes haltères non réticulées, dont la dégradation, est la plus grande au cours
de la mise en œuvre, sont celles qui absorbent le plus d’eau. En revanche, les éprouvettes
haltères réticulées, même si elles ont été dégradées lors de leur mise en forme, semblent
207
absorber moins d’eau. Cette hypothèse semble être confirmée par les résultats des éprouvettes
haltères irradiées en l’absence de TAIC (Figure IV.13) dont l’absorption d’eau est similaire à
celle des éprouvettes haltères issues de granulés irradiés en présence de TAIC (non
réticulées). Dans les deux cas, l’absorption d’eau est importante, et les évolutions de ces
absorptions sont très similaires à celle du PLA.
Comme dans le cas des matrices additivées par des agents de polycondensation, les
résultats suggèrent que la présence de réticulations peut influencer sur l’absorption d’eau.
Cependant, dans le cas des additifs de polycondensation, l’absorption d’eau mesurée est plus
forte que celle du PLA pur. Pour des matrices réticulées après irradiation sous rayons gamma,
la prise d’eau est légèrement plus faible que le PLA. Or on sait que dans ce cas, la réticulation
s’accompagne également d’une dégradation pouvant rendre le matériau plus hydrophile.
L’explication de ces différences, d’un point de vue quantitatif, pourrait trouver son origine
dans la mesure du nombre de réticulations effectives pour chaque mélange.
Les propriétés mécaniques initiales montrent que les matériaux à base de monomères
photo-réticulants ont des résistances en traction qui sont très proches de celle du PLA (Figure
IV.14). Une diminution de la résistance en traction est observée en fonction du vieillissement.
Les matériaux irradiés deviennent rapidement cassants dès 48 h de vieillissement. Aucun
208
matériau ne semble présenter le comportement observé dans le cas du PLA réticulé par du
SMGA, dont la résistance en traction est maintenue durant le vieillissement. Dans le cas des
échantillons réticulés en présence de monomères photo-réticulants, cette observation peut être
reliée aux dégradations engendrées par l’irradiation. Ainsi il se pourrait que les zones
amorphes les plus sensibles à l’eau puissent contrôler la durée d’utilisation des matériaux,
dans ces conditions. Par ailleurs, Phong et al. ont montré que le taux de gel d’échantillons de
PLA réticulés et hydrolysés, diminuait en fonction du temps d’hydrolyse (Phong, 2010).
Cette dégradation étant identique pour tous les matériaux irradiés, il est possible que la
présence de réticulations n’influence pas significativement la tenue des propriétés mécaniques
au vieillissement hygrothermique (mais seulement l’absorption en eau). Cette hypothèse
semble être confirmée par le suivi des propriétés mécaniques des matériaux irradiés en
l’absence de TAIC (Figure IV.15). En effet, ces derniers cassent aussi rapidement que les
matériaux réticulés en présence de TAIC.
209
Figure IV.15 : Evolution de la résistance en traction en fonction du temps de
vieillissement hygrothermique (♦) PLA; (●) 10-G; (○) 25-G
210
Figure IV.16 : Evolution de l’élongation à la rupture en traction en fonction du temps de
vieillissement hygrothermique (♦) PLA; (▲) 1-25-G; (∆) 1-25-B; (■) 3-10-G; (□) 3-10-B
211
Figure IV.18 : Evolution de la résilience en fonction du temps de vieillissement
hygrothermique (♦) PLA; (▲) 1-25-G; (∆) 1-25-B; (■) 3-10-G; (□) 3-10-B
212
évidence l’intérêt d’utiliser des monomères photo-réticulants pour améliorer la résistance à
l’hydrolyse du PLA. Leurs résultats encourageants ont montré un maintien total des propriétés
mécaniques, une baisse de l’absorption en eau ainsi que la disparition du phénomène d’élution
de produits de dégradation. Cependant, Phong et al. ont incorporé de forts taux de monomères
photo-réticulants et utilisé des doses d’irradiation faibles, conduisant à de forts taux de gels.
Ceci peut être justifié par le fait que le test d’hydrolyse utilisé par Phong et al. (immersion à
37 °C, soit en dessous de la température de transition vitreuse) soit différent (Phong, 2010).
En se basant sur cette publication, on peut donc en conclure que des taux de réticulation
élevés pourraient permettre d’atteindre nos objectifs concernant la tenue à l’eau des propriétés
mécaniques à l’hydrolyse, à condition d’utiliser des doses d’irradiation peu élevées.
Cependant, de tels taux de réticulation ne permettraient a priori pas d’atteindre les résiliences
imposées par notre cahier des charges. Enfin, notons que dans le cadre de cette étude, la
biodégradabilité ne doit pas être perdue, ce qui n’est pas le cas dans les travaux de Phong et
al. (Phong, 2010).
213
indiquer que les échantillons issus des granulés irradiés possèdent une température de
cristallisation froide plus basse. Les évolutions des températures de cristallisation froide et de
fusion en fonction du vieillissement ne sont pas significatives.
214
II.2.4. Conclusion
215
III. Caractérisation du vieillissement hygrothermique de
mélanges polymères à base de PLA
Cette partie teste la tenue dans le temps des propriétés de matériaux à base de PLA
dont la tenue au choc est améliorée par mélange avec un agent modifiant au choc, noté
BSTR150 et présenté dans le Chapitre 2. Dans le Chapitre 3, nous avons montré que le
mélange contenant 5 % en masse de BSTR150 possède la meilleure résilience. Il sera noté
BSTR150-5. Les résultats obtenus sont ensuite comparés à ceux du PLA.
La résistance en traction initiale des mélanges est inférieure à celle du PLA, ce qui
était attendu. En revanche la Figure IV.23 montre que l’évolution de cette résistance au cours
du vieillissement suit presque parfaitement celle du PLA jusqu’à 48 h de vieillissement. En
216
raison de la faible compatibilité du mélange, il était attendu d’obtenir une diminution des
propriétés mécaniques plus importante que celle du PLA (Tsuji, 2007). Au-delà de ce terme,
les échantillons cassent prématurément.
En ce qui concerne l’élongation à la rupture, les écarts types importants mis en jeu, ne
permettent pas de conclure de façon rigoureuse sur l’évolution de cette propriété (Figure
IV.24). Cependant, il semble que les valeurs moyennes de l’élongation à la rupture du
mélange BSTR150-5 augmentent jusqu’à 24 h de vieillissement, avant de chuter. Au-delà
l’échantillon est trop fragmenté pour être testé. Dans un premier temps, on peut supposer que
l’eau plastifie la matrice, puis que ce phénomène est compensé par la dégradation de la
matrice principale par hydrolyse.
217
Figure IV.24 : Evolution de l’élongation à la rupture en traction en fonction du temps de
vieillissement hygrothermique (♦) PLA; (◊) BSTR150-5
La tenue au choc initiale du mélange BSTR150-5 est améliorée par rapport à celle du
PLA (Figure IV.25) puisque les éprouvettes haltères ne cassent pas dans nos conditions de
test, comme rapporté au chapitre 3. La résilience reste supérieure à celle du PLA jusqu’à 48 h
de vieillissement puis chute brutalement à cause de la fragmentation du matériau à partir de
120 h de vieillissement. Ainsi, au-delà de 120h de vieillissement, la résilience du PLA devient
supérieure à celle du BSTR150-5. La perte de propriété de tenue au choc étant abrupte, il
aurait été intéressant de réaliser des points de vieillissement intermédiaires, afin de pouvoir
mieux caractériser la résistance au vieillissement.
218
III.1.3. Taux de cristallinité
219
qu’il y a décohésion entre les inclusions sphériques et la phase continue et une évolution de la
taille des inclusions allant dans le sens d’une possible coalescence.
Figure IV.27 : Clichés de MEBE d’échantillons fractures sous azote liquide BSTR150-5
avant vieillissement (a) et après 48 h de vieillissement (b)
III.1.5. Conclusion
220
III.2. Etude d’un mélange polymère PLA/PBS
Le mélange étudié est un mélange à base de PBS, dont la composition massique est
PLA/PBS m:m 40/60, noté PBS-60 dans la suite. Le choix de cette composition est basé sur
les études rapportées dans le chapitre 3, il s’agit du mélange présentant le meilleur ratio
propriétés d’aptitude à la déformation / taux d’incorporation de PLA. De plus ce choix
respecte l’objectif fixé d’utiliser autant de matière issue de ressources renouvelables que
possible, et dans la mesure du possible, des matériaux commerciaux facilement disponibles
(Arason, 2010).
La Figure IV.28 montre que l’absorption en eau du PBS pur est supérieure à celle du
PLA pur, alors que le PBS est a priori plus hydrophobe que le PLA. Ce résultat ne peut être
expliqué par un degré de cristallinité du PBS plus élevé que celui du PLA. On peut cependant
justifier ce résultat en supposant que les chaînes des parties amorphes du PBS aient une plus
grande mobilité à 65 °C, que celles du PLA. En effet, la Tg du PBS est beaucoup plus basse
que celle du PLA. De plus, la littérature concernant l’hydrolyse des polyesters aliphatiques
rapporte que les zones de transition entre phase amorphe et phase cristalline sont
spécifiquement sensibles à l’hydrolyse (Tsuji, 2000-b). Ainsi, l’hydrolyse d’un matériau est
fonction de la répartition des cristallites et du taux de cristallinité global (Tsuji, 2000-b). De ce
fait, dans la mesure où le PLA et le PBS sont tous deux des polyesters aliphatiques semi-
cristallins, on peut supposer que la plus grande prise d’eau du PBS peut avoir pour origine sa
plus grande aptitude à l’hydrolyse, dans la mesure où son degré de cristallinité est largement
supérieur à celui du PLA.
L’absorption d’eau du mélange PBS-60 est très similaire à celle du PBS. Aux temps
de vieillissement les plus longs (240 h), la valeur moyenne de la prise d’eau du PBS semble
même diminuée. Cela est assez peu significatif au vu des écarts types, mais pourrait être
attribué à l’élution d’oligomères à l’extérieur des éprouvettes haltères lors du vieillissement.
Ainsi, le phénomène de fissuration osmotique, qui est suggéré par les résultats concernant le
vieillissement du PLA, semble ne pas se produire dans ce cas. Néanmoins, ceci est possible
s’il est accompagné d’une perte de masse, liée à une élution importante d’oligomères issus de
la dégradation par hydrolyse du PLA et du PBS. Ce dernier point n’a pas été mesuré.
221
Figure IV.28 : Evolution de l’absorption d’eau en fonction du temps de vieillissement
hygrothermique (♦) PLA; (●) PBS; (○) PBS-60
222
Figure IV.29 : Evolution de la résistance en traction en fonction du temps de
vieillissement hygrothermique (♦) PLA; (●) PBS; (○) PBS-60
223
Figure IV.31 : Evolution de la résilience en fonction du temps de vieillissement
hygrothermique (♦) PLA; (●) PBS; (○) PBS-60
224
Les valeurs de Nt sont présentées sur la Figure IV.32. La constante de vitesse
d’augmentation du nombre de coupure de chaînes par chaîne initiale vaut 1,12.10-6 s-1 selon
un coefficient de corrélation de 0,96. Même si en toute rigueur, cette approche conduit à des
constantes de vitesse dépendant de la masse moléculaire initiale (Verdu, 2005). Ce résultat est
comparable à la cinétique d’hydrolyse du PLA. L’utilisation de l’équation IV.4 permet
d’estimer une constante de vitesse d’augmentation du nombre de coupure de chaînes par
chaîne initiale de PLA légèrement plus élevée, mais du même ordre de grandeur, égale à
2,19.10-6 s-1 selon un coefficient de corrélation de seulement 0,87.
225
moléculaire (Papageorgiou, 2005). Dans cette hypothèse, le PBS ne pourrait plus cristalliser
davantage durant le vieillissement.
Le taux de cristallinité dans le mélange PBS-60 montre que le PBS facilite la
cristallisation initiale du PLA. Au cours du vieillissement, le taux de cristallinité du PLA
évolue moins que celle du PLA pur, pour atteindre des valeurs maximales quasi-identiques à
celles du PLA, pour 240 h de vieillissement. Ce phénomène, peut difficilement être justifié.
En revanche, le taux de cristallinité du PLA en mélange avec le PBS reste supérieure à celui
du PLA pur au cours du vieillissement.
L’explication donnée dans le chapitre 3 selon laquelle l’augmentation du taux de
cristallinité initiale du PLA, en mélange avec le PBS, peut être reliée à une augmentation de
sa température de cristallisation due à un effet plastifiant, ne semble pas justifiée. En effet le
taux de cristallinité du PLA en mélange, en fonction du vieillissement, est presque identique à
celle du PLA pur. Or les éventuelles fractions d’oligomères doivent être de plus en plus
nombreuses au cours du vieillissement à cause de l’hydrolyse des chaînes. Ce faisant, le
phénomène de chimi-cristallisation devrait être plus marqué pour le PLA en mélange que pour
le PLA pur. Ce qui n’est pas vérifié. Ainsi, l’évolution du taux de cristallinité du PLA en
fonction du vieillissement s’explique mieux par un possible effet nucléant de la phase PBS sur
le recuit du PLA. Ce dernier restant quasi-identique tout au long du vieillissement. Cette
hypothèse a également été abordée dans le chapitre précédent pour expliquer l’évolution du
taux de cristallinité initiale du PLA en fonction du taux de PBS. Enfin, le taux de cristallinité
du PBS en mélange, au cours du vieillissement, reste quasiment inchangée, démontrant qu’à
cette température aucun phénomène de recuit ne se produit.
Les températures de fusion des polymères mélangés ne varient pas de façon
significative en fonction du temps de vieillissement. La cristallisation froide des PLA en
mélange est observée, même pour les longs temps de vieillissement. L’évolution des
températures de cristallisation froide et de fusion en fonction du vieillissement ne sont pas très
significatives. Cependant, les résultats montre une légère diminution de la température de
fusion du PLA en mélange, en fonction du vieillissement, suggérant une possible dégradation
des lamelles cristallines.
226
Figure IV.33 : Evolution du taux de cristallinité en fonction du temps de vieillissement
hygrothermique (♦) PLA; (●) PBS; (◊) PLA dans le mélange PBS-60; (○) PBS dans le
mélange PBS-60
227
Figure IV.34 : Clichés de MEBE d’échantillons fractures sous azote liquide PBS-60
avant vieillissement (a) et après 120 h de vieillissement (b)
III.2.6. Conclusion
228
III.3. Etude du vieillissement hygrothermique d’un mélange
PLA/PεCL
Cette partie concerne un mélange PLA/PεCL m:m 80/20, noté 80/20 dans la suite. Le
choix de cette composition est basé sur les résultats du chapitre 3. La caractérisation au
vieillissement hygrothermique du mélange 80/20 permet de servir de référence aux mélanges
PLA/PεCL compatibilisés présentés dans les paragraphes suivants.
La résistance hygrothermique de la PεCL pure n’est pas testée car la température des
conditions de vieillissement se situe au-dessus du point de fusion de la PεCL.
La Figure IV.35 donne l’absorption d’eau du mélange 80/20 et montre que son
comportement voisin celui du PLA pur, jusqu’à 24 h de vieillissement. Cependant, à partir de
48 h de vieillissement, les prises d’eau du mélange sont supérieures à celles du PLA pur. Cela
peut être attribué au fait qu’il s’agit d’un mélange immiscible, dont les interfaces peuvent
permettre à l’eau de diffuser plus facilement que dans une matrice pure. Au-delà de 120 h, les
229
prises d’eau du mélange 80/20 et du PLA se rejoignent ce qui peut être dû à un phénomène de
fissuration osmotique. Il faut noter que le plateau d’absorption observé dans le cas des
mélanges à base de PBS pour les longs temps de vieillissement (Figure IV.28), n’est pas
observé ici. L’hypothèse de la fissuration osmotique n’a pu être confirmée par les
observations microscopiques, alors que dans le cas du PLA, la littérature rapporte des tailles
de fissures de l’ordre de plusieurs µm (Gautier, 2000).
230
Figure IV.37 : Evolution de l’élongation à la rupture en traction en fonction du temps de
vieillissement hygrothermique (♦) PLA; (◊) 80/20
231
III.3.1.3. Taux de cristallinité
Le taux de cristallinité initial du PLA en mélange est supérieur à celui du PLA pur.
Cette observation est rapportée par la littérature comme étant dû à un effet nucléant de la
PεCL sur le PLA (Huang, 2006; Lopez-Rodrıguez, 2006). Par la suite, le taux de cristallinité
du PLA augmente en fonction du temps de vieillissement. Cette augmentation est plus faible
que dans le cas du PLA pur, et les valeurs atteintes pour les temps de vieillissement les plus
longs sont quasi-identiques. Ce résultat est peut être dû à la faible aptitude à la cristallisation
du PLA. Selon cette hypothèse, les recuits en vieillissements hygrothermiques ne
permettraient pas d’obtenir des cristallinités trop élevées. Cependant cette explication ne
semble pas judicieuse dans la mesure où les vieillissements des mélanges à base de PBS, par
exemple, permettent d’obtenir des cristallinités de l’ordre de 35 à 40 % pour le PLA
232
(paragraphe 3.2.3). On peut supposer que l’aptitude de la PεCL à faciliter la cristallisation du
PLA est plus faible que celle du PBS, aussi bien lors de la cristallisation, lors de la mise en
forme, que lors des recuits en vieillissement hygrothermiques à 65 °C.
L’évolution des températures de cristallisation froide et de fusion en fonction du
vieillissement ne sont pas très significatives. Les résultats montrent une légère diminution de
la température de fusion du PLA en mélange, en fonction du vieillissement, suggérant une
possible attaque des lamelles cristallines.
Pour confirmer les hypothèses, des mesures de masses molaires moyennes à l’aide par
CES ont été réalisées sur ces matériaux, à différents temps de vieillissement.
Malheureusement, tous les chromatogrammes ne laissent apparaître qu’un seul pic d’élution.
En conséquence, des tests de dissolutions sélectives ont également été réalisés afin de tenter
d’extraire un seul composé. Plusieurs solvants ont été utilisés à différentes températures
(chloroforme, THF et DMSO). Le chloroforme et le THF sont de bons solvants des deux
constituants. Le DMSO semble en revanche être un candidat potentiel. Alors que le DMSO a
permis de dissoudre des oligomères de PεCL, même à basse température (30°C), les
oligomères de PLA ne sont pas miscibles dans ce solvant à cette températures. Ce
comportement n’est plus valable pour les hautes masses molaires des macromolécules
utilisées pour cette étude. Les deux composés semblent immiscibles dans le DMSO quelle que
soit la température ou la durée de dissolution. En conclusion, il n’a pas été possible de séparer
les deux composés du mélange par CES.
233
Figure IV.40 : Clichés de MEBE d’échantillons fractures sous azote liquide 80/20, avant
vieillissement (a) et après 120 h de vieillissement (b)
III.3.1.6. Conclusion
234
PLA/SMGA m:m 99/1 (respectivement notés PMAH-3 et SMGA-1) étudié au paragraphe 2
de ce chapitre.
235
Figure IV.41 : Evolution du taux d’absorption d’eau en fonction du temps de
vieillissement hygrothermique (◊) 80/20; (▲) 80/20-SMGA-1; (♦) 80/20-PMAH-1; (●)
80/20-PMAH-3
Les Figures IV.42 et IV.43 donnent les propriétés en traction en fonction du temps de
vieillissement hygrothermique des mélanges à base de SMGA et de PMAH. Le chapitre 3 a
permis de mettre en avant que le mélange le plus branché semble être celui à base de SMGA.
L’évolution des propriétés mécaniques au vieillissement appuient ces observations. En effet,
la résistance en traction et l’élongation à la rupture du mélange 80/20-SMGA-1 baissent
beaucoup moins rapidement en fonction du vieillissement que celles des mélanges à base de
PMAH et du mélange 80/20. Ce résultat est très positif car il semble indiquer que les
branchements issues du SMGA puissent limiter la perte des propriétés mécaniques au cours
du vieillissement, bien que les études menées dans le chapitre 3 n’aient pas permis d’identifier
un effet compatibilisant du SMGA. L’effet du SMGA sur l’évolution de la résistance en
traction du mélange 80/20 est bien plus prononcé que dans le cas du mélange SMGA-1
(Figure IV.8). Cela suggère que même si la présence de branchements peut suffire à expliquer
les résultats observés, la possibilité d’un effet compatibilisant du SMGA entre les deux
polyesters n’est pas à exclure totalement, puisqu’un mélange compatibilisé présente une
meilleure tenue à l’eau qu’un mélange non compatiblisé (Tsuji, 2007).
L’évolution de la résistance en traction et de l’élongation à la rupture des mélanges
80/20-PMAH-1 et 80/20-PMAH-3 en fonction du vieillissement sont assez proches de
l’évolution du mélange 80/20 et ne suggèrent aucun effet significatif du PMAH.
236
La Figure IV.44 décrit la résilience des mélanges en fonction du vieillissement. La
résilience initiale des mélanges à base d’agents de polycondensation est supérieure à celle du
mélange 80/20 et dépasse même la limite haute de détection dans le cas des mélanges 80/20-
PMAH-3. Au cours du vieillissement, l’évolution de la résilience des mélanges est assez
différente en fonction du type d’agent de polycondensation utilisé. La résilience du mélange
80/20-SMGA-1 se maintient dans le temps et donne une tenue au choc non nulle pour 240 h
de vieillissement. Les mélanges contenant du PMAH perdent leurs propriétés de façon
abrupte dès 48h de vieillissement. A partir de 120h de vieillissement, la résilience des
mélanges à base de PMAH est aussi faible que celle du mélange 80/20.
Concernant le mélange à base de SMGA, bien que la diminution de la cinétique de
dégradation de la résilience est appuyée par d’autres études (Phong, 2010), ces résultats sont
contradictoires avec ceux rapportés pour le mélange SMGA-1 (paragraphe 2.1.2). En effet, les
conditions de préparation par extrusion et injection de ces mélanges étant identiques, il parait
difficile de comprendre pourquoi le mélange SMGA-1 ne présente pas une cinétique de
dégradation de sa résilience amoindrie comme dans le cas du mélange 80/20-SMGA-1. Il
semble que la PεCL puisse jouer un rôle dans l’amélioration de cette propriété, soit via sa
branchement par le SMGA, soit par une possible compatibilisation avec le PLA.
237
Figure IV.43 : Evolution de l’élongation à la rupture en traction en fonction du temps de
vieillissement hygrothermique (◊) 80/20; (▲) 80/20-SMGA-1; (♦) 80/20-PMAH-1; (●)
80/20-PMAH-3
238
Le taux de cristallinité initial du PLA dans les trois mélanges est identique à celui du
mélange 80/20 non compatibilisé. Dans le cas des mélanges à base de PMAH, l’évolution de
la cristallinité en fonction du temps de vieillissement est presque identique à celle du mélange
80/20 : χc(PLA) augmente jusqu’à une valeur seuil de 22 %. Ce résultat semble de nouveau
suggérer que la phase PLA des mélanges à base de PMAH n’est que très peu ou pas branchée,
comme suggéré au chapitre 3 (paragraphe 3.1.5). La cristallinité du mélange 80/20-SMGA-1
reste assez constante au cours du vieillissement, suggérant d’une part la présence de
branchements dans cette phase et d’autre part que les variations des propriétés mécaniques ne
peuvent être reliées qu’à l’effet de l’hydrolyse ou de la prise d’eau pour ce mélange.
Enfin, aucune variation significative des températures de fusion n’est observée,
suggérant que la taille des lamelles cristallines reste inchangée au cours du vieillissement.
239
Figure IV.46 : Clichés de MEBE d’échantillons fractures sous azote liquide 80/20-
SMGA-1 avant (a) et après 120 h de vieillissement (b) 80/20-PMAH-1 avant (c) et après
120 h de vieillissement (d) 80/20-PMAH-3 avant (e) et après 120 h de vieillissement (f)
240
Une évolution de la morphologie est observée au cours du vieillissement au niveau des
interfaces qui semblent présenter des décohésions franches entre les inclusions sphériques et
la phase continue, en particulier pour les longs temps de vieillissement. Cette observation
suggère que les mélanges contenant des agents de polycondensation ne sont que peu
compatibilisés ou que les éventuelles fonctions réactives formées aux interfaces puissent être
hydrolysées préférentiellement. On observe également des différences de tailles des
inclusions : SMGA-1 < PMAH-3 < PMAH-1
III.3.2.5. Conclusion
Dans cette partie, l’effet de l’incorporation de monomères fonctionnels (le TAIC) dans
un mélange PLA/PεCL m:m 80/20, et leur irradiation sous rayons gamma, sont étudiées. Les
mélanges ont été sélectionnés au chapitre 3 pour leurs propriétés de résilience ainsi que leur
aspect innovant (type de conditionnement lors de l’irradiation). Le but recherché est d’obtenir
une amélioration du maintien des propriétés mécaniques lors du vieillissement
hygrothermique via l’incorporation de réticulations et la compatibilisation du mélange. Les
mélanges retenus dans le chapitre 3 pour être vieillis hygrothermiquement, sont le mélange
contenant 1 % de TAIC pré-irradié à 25 kGy, le mélange contenant 3 % de TAIC pré-irradié à
10 kGy et le mélange contenant 3 % de TAIC post-irradié à 10 kGy. Ces mélanges sont
241
respectivement notés 80/20-1-25-G, 80/20-3-10-G et 80/20-31-10-B. Les résultats obtenus
sont comparés à ceux du mélange 80/20.
242
Ces différences peuvent être attribuées à des taux de réticulations plus élevés pour les études
rapportées dans la littérature (Phong, 2010).
La comparaison de l’absorption d’eau des mélanges à base d’agents de
polycondensation et de monomères photo-réactifs montre que le seul mélange dont la prise
d’eau est plus faible que le mélange 80/20 est le mélange 80/20-PMAH-1. Ces observations
pourraient être dues au nombre de branchements (effectifs) présents dans le mélange 80/20-
PMAH-1. Cette hypothèse impliquerait que le mélange 80/20-PMAH-3 ait une absorption
inférieure à celle des autres mélanges, ce qui n’est pas le cas. Les autres mélanges à base de
polymères fonctionnels ont des prises d’eau supérieures au mélange 80/20, alors que les
mélanges à base de monomères photo-réactifs ont des prises d’eau très similaires au mélange
80/20. Dans le chapitre 3, l’estimation des taux de réactions théoriques (chapitre 3,
paragraphe 3.1.5) laisse penser que les mélanges à base de monomères photo-réactifs sont
significativement plus branchés que le mélange 80/20-PMAH-1. Ainsi, les prises d’eau des
mélanges additivés d’agents de polycondensation et de monomères photo-réactifs ne peuvent
être interprétées à partir des taux de réactions théoriques de ces mélanges. Des mesures
expérimentales des taux de réticulation et branchement effectifs devraient permettre d’étudier
l’effet de ces réactions. Les taux de cristallinités des mélanges à base d’agent de
polycondensation ou de monomères-photo-réactifs, sont assez similaires. Ce paramètre ne
permet pas non plus d’expliquer les tendances observées au niveau de la prise d’eau en cours
du vieillissement hygrothermique.
243
résultat soulève la question de la compréhension des mécanismes mis en jeu. En effet, il
semble que la diffusion de l’eau et l’hydrolyse des fonctions esters soient les deux principaux
phénomènes à considérer pour expliquer le vieillissement des mélanges étudiés. De plus,
puisque la littérature rapporte que la cinétique globale d’hydrolyse du PLA est contrôlée par
la réaction chimique d’hydrolyse et non par la diffusion de l’eau au sein des échantillons, il
semble que la présence de réticulations ne suffise pas à expliquer les résultats obtenus
(Siparsky, 1997). En effet, la prise d’eau du mélange 80/20-3-10-B étant identique à celle du
mélange 80/20, les réactions chimiques d’hydrolyse devraient se produire à des cinétiques
comparables.
L’évolution de l’élongation à la rupture (Figure IV.49) est assez comparable pour les
mélanges et suit de près celle du mélange 80/20.
En revanche, les résiliences (Figure IV.50) présentent de fortes différences de
comportement. La résistance au choc des mélanges pré-irradiés diminue assez rapidement en
fonction du vieillissement et de façon très comparable à celle du mélange 80/20. Le mélange
80/20-3-10-B présente une cinétique de diminution de sa résilience comparable à celle des
autres échantillons. Dans la mesure où sa résistance initiale est largement supérieure, les
échantillons post-irradiés vieillis présentent encore une certaine ductilité à 48 h de
vieillissement. Cependant, comme la cinétique de diminution de la résilience du mélange
post-irradié est comparable à celle du mélange 80/20 vierge, notre objectif n’est pas encore
atteint. En effet, bien que la durée de vie du mélange soit augmentée, sa résistance à
l’hydrolyse reste identique. A partir de 120 h de vieillissement, tous les mélanges présentent
des résiliences presque nulles, comme le mélange 80/20 vierge. Ces résultats sont
contradictoires avec ceux de la littérature, où un changement radical des cinétiques de
vieillissement est observé (Phong, 2010). Bien que les conditions de vieillissement de cette
publication soient plus douces que les autres, ces résultats peuvent être reliés à un fort taux de
réticulation initial.
244
Figure IV.48 : Evolution de la résistance en traction en fonction du temps de
vieillissement hygrothermique (◊) 80/20; (▲) 80/20-1-25-G; (♦) 80/20-3-10-G; (●) 80/20-
3-10-B
245
Figure IV.50 : Evolution de la résilience en fonction du temps de vieillissement
hygrothermique (◊) 80/20; (▲) 80/20-1-25-G; (♦) 80/20-3-10-G; (●) 80/20-3-10-B
246
également inférieures à celles des autres mélanges, ce qui peut être relié à la présence de
réticulations.
247
III.3.3.4. Suivi de la morphologie en fonction du vieillissement
Figure IV.53 : Clichés de MEBE d’échantillons fractures sous azote liquide 80/20-1-25-G
avant (a) et après 48 h de vieillissement (b); 80/20-3-10-G avant (c) et après 48 h de
vieillissement (d); 80/20-3-10-B avant (e) et après 48 h de vieillissement (f)
248
Bien qu’il n’ait pas été possible d’identifier d’effet compatibilisant sur les mélanges
irradiés en présence de monomères photo-réactifs (chapitre 3 paragraphes 3.2.5 et 3 .2.6), les
morphologies des mélanges vieillis ne présentent pas de décohésions nettes entre les phases
de polyesters comme dans le cas de mélange 80/20. Cette observation peut être justifiée en
partie par le fait que les matériaux vieillis n’ont subi que 48h de test hygrothermique (les
échantillons qui ont été vieillis davantage sont trop fragiles pour être cryofracturés pour
observation). Il se pourrait donc qu’en plus des réticulations au sein des deux polyesters, des
réactions interfaciales de compatibilisation puissent avoir lieu lors de la préparation des
échantillons. Cependant, cette hypothèse sur la compatibilisation du mélange n’est pas
appuyée par les valeurs de résistance en traction initiale des mélanges, ni par la résistance au
vieillissement de ces derniers.
III.3.3.5. Conclusion
249
L’additivation au PLA d’agents de polycondensation a entraîné des taux d’absorption
d’eau plus importants alors que la tenue de leurs propriétés a pu être améliorée dans le cas de
l’utilisation du SMGA. Cette observation est reliée à la présence de réticulations au sein du
matériau sans pour autant que les phénomènes d’absorption d’eau soient totalement compris.
Le PMAH n’apporte pas d’amélioration, ce qui peut être relié en partie à la nature chimique
des groupements réactifs mis en jeu. L’irradiation sous rayonnement gamma de mélanges
PLA/monomère photo-réactif, permet d’obtenir des matériaux ayant différents taux de
réticulation, selon le mode de conditionnement au moment de l’irradiation, le taux de
monomère et la dose d’irradiation. Ces matériaux sont très peu ductiles et leurs prises d’eau
sont plus élevées que celle du PLA. Ces comportements sont associés à la coexistence de
réticulations et de dégradations. De plus, la perte des propriétés mécaniques de ces matériaux
est plus importante que celle du PLA. Leurs durées de vie dans ces conditions de
vieillissement sont plus courtes.
Le mélange d’un modifiant au choc au PLA a montré une amélioration des propriétés
initiales par rapport au PLA. Les propriétés mécaniques obtenues résistent moins bien au
vieillissement hygrothermique. Ce résultat a été relié à la faible compatibilité de ces
mélanges.
L’étude des mélanges non compatibilisés PBS/PLA et PLA/PεCL a montré que ces
mélanges de polymère présentent des propriétés faibles en vieillissement. Dans le cas des
mélanges PLA/PBS m:m 40/60, la résilience initiale est largement améliorée par rapport à
celle du PLA. Cependant, la perte des propriétés au cours du vieillissement est très rapide. La
constante d’hydrolyse du PLA pur en vieillissement hygrothermiquement à 65 °C a pu être
déterminée ainsi que celle du PBS pur ce qui n’avait pas été rapporté à ce jour à notre
connaissance. Dans le cas des mélanges PLA/PεCL m:m 80/20, les résultats sont très
similaires à ceux du PLA pur.
Deux voies d’amélioration des propriétés du mélange PLA/PεCL m:m 80/20 ont été
testées, l’utilisation d’agents de polycondensation et la réticulation sous rayons gamma. Les
mélanges PLA/PεCL à base d’agent de polycondensation ont montré que cette approche peut
avoir un potentiel intéressant. Bien que les taux d’absorption d’eau soient plus importants
pour ces mélanges que pour le mélange PLA/PεCL vierge, la durée de vie des matériaux est
sensiblement améliorée en particulier en présence de SMGA. Par ailleurs, la caractérisation de
mélanges irradiés sous rayons gamma en présence de monomères photosensibles, a permis de
250
mettre en avant une diminution de la résistance au vieillissement, contrairement à ce qui était
recherché.
En ouverture, la complexité des relations entre absorption d’eau et perte des propriétés
mécaniques nécessite l’utilisation de techniques de caractérisations complémentaires. Il serait
intéressant d’étudier la perte de matière par élution durant le test hygrothermique. La
caractérisation systématique des masses molaires moyennes des échantillons à cœur et en
surface permettrait également de pouvoir éventuellement mieux appréhender les relations
existant entre absorption d’eau et hydrolyse. Dans le cas des mélanges de polymères, des
mesures RMN permettraient également de pallier au souci de superposition des pics d’élution
en CES. Enfin, l’utilisation d’une cellule de perméabilité serait tout à fait intéressante de
façon à pouvoir avoir accès aux caractéristiques de diffusion, de perméabilité et de solubilité
de l’eau dans ces matériaux.
251
252
Chapitre V. Etude du
vieillissement accéléré de
mélanges à base de
polyesters : contrôle de la
fragmentation.
253
Le but de cette partie est de pouvoir d’étudier la dégradation de polyesters
aliphatiques afin d’une part, d’en limiter la dégradation en utilisation et, d’autre part,
d’augmenter leur cinétique de fragmentation en fin de vie. Pour ce faire, l’étude se
limite au PLA , ainsi qu’à plusieurs mélanges d’intérêt à base de modifiant au choc et
d’agent de polycondensation, étudiés dans les chapitres précédents.
254
masses molaires respectivement au cours des différents vieillissements et pour les différents
matériaux.
Les matériaux étudiés sont le PLA vierge, les mélanges à base de PLA incorporant 1 et
3 % en masse de catalyseurs d’oxydation, notés MM-1 et MM-3. Par ailleurs, plusieurs
mélanges d’intérêt sélectionnés à partir du chapitre 3 sont également testés pour lesquels 1%
en masse de catalyseur d’oxydation a été incorporé : le mélange BSTR150-5, noté BSTR150-
5-MM-1 et les mélanges notés PMAH-3-MM et PMAH-3-MM-1.
Le mélange maître à base de polyoléfines contenant des catalyseurs d’oxydation, noté
MM, fourni par l’entreprise Symphony Plastics, est à base de polyéthylène basse densité et
contient 0,56 % en masse d’additif oxydant ainsi que divers stabilisants. Le catalyseur
d’oxydation est un complexe de manganèse. Le mélange maître à base de catalyseurs
d’oxydation, est validé OECD 208 et remplit les critères des tests d’écotoxicité à court terme
issus des normes de compostage actuellement en vigueur, (ainsi que ceux relatifs au contact
alimentaire et à la directive REACH). Quoi qu’il en soit, l’intérêt de l’additivation, dans des
polymères compostables, de mélanges maîtres à base de polyoléfines contenant des
catalyseurs d’oxydation, ne peut être pleinement justifié que par une étude écotoxicologique
complète.
La baisse de viscosité en fondu qualitative observée pour les matériaux à base de PLA
contenant du MM, semble indiquer que ces derniers subissent une dégradation lors de la mise
en œuvre. La littérature sur les polyoléfines suggère que l’existence d’une dégradation,
significative dès l’étape de mise en œuvre, puisse être le signe de l’amorçage d’une réaction
d’oxodégradation en chaîne (Scott, 2000). Afin de vérifier cette hypothèse, des
caractérisations des échantillons ont été réalisées par CES après calandrage et après 6 mois de
stockage à l’air à 25 °C. Le Tableau V.1 donne les valeurs des masses molaires moyennes en
255
nombre et des indices de polymolécularité pour le PLA et les mélanges MM-1 et MM-3. Les
résultats montrent que ces grandeurs ne varient pas significativement au cours du temps.
Mn I Mn I
256
III. Vieillissement thermique, photo-vieillissement et
vieillissement hydrolytique de films à base de PLA
III.1. Introduction
Dans tous les cas de vieillissement, un suivi au cours du temps a été effectué :
o Jusqu’à 2000 h pour le vieillissement thermique
o Jusqu’à 2000 h pour le photo-vieillissement sec
o Jusqu’à 1600 h pour le photo-vieillissement humide
Les vieillissements thermiques réalisés en étuve ont plusieurs intérêts. D’une part, il
est possible d’envisager pouvoir décomposer les vieillissements photochimiques accélérés
secs et humides. De plus, il est intéressant d’étudier la dégradation thermique afin de vérifier
si le phénomène d’oxodégradation peut être activé thermiquement (vers 65 °C) pour le PLA
additivé de catalyseurs d’oxydation, ce qui présente un intérêt concernant la gestion de fin de
vie des polyesters aliphatiques.
Les énergies nécessaires à l’amorçage du phénomène d’oxodégradation sont
normalement supérieures à celles pouvant être obtenues thermiquement. En effet, la littérature
rapporte principalement le déclenchement des réactions d’oxodégradation par irradiation UV
(Scott, 2000). En outre, les températures utilisées lors des vieillissements accélérés jouent le
rôle de simples catalyseurs du phénomène de dégradation en chaîne (Scott, 2000). Cependant,
certaines références étudiant des polyoléfines additivés de catalyseurs d’oxydations,
rapportent une catalyse du vieillissement dès 60 °C (Johnson, 1993).
Concernant l’intérêt de la gestion de fin de vie des polyesters aliphatiques, il faut noter
que ces matériaux sont actuellement destinés à être compostés dans des composteurs
industriels où les températures peuvent atteindre 65 °C. Ainsi, si les catalyseurs oxydants sont
actifs à ces températures, les cinétiques de dégradation globales peuvent être augmentées.
257
III.2.1. Vieillissement thermique du PLA et de mélanges PLA /
mélange maître à base de catalyseur oxydant
Les variations des élongations à la rupture sont rapportées dans la Figure V.1. Les
résultats montrent que les élongations initiales mesurées sont très différentes de celles
obtenues dans le chapitre 3 sur les barres haltères, en raison des différences d’épaisseurs entre
ces échantillons (4 mm contre 150 µm ici). Le PLA a une élongation à la rupture plus faible
que le mélange MM-3, elle-même plus faible que celle de l’échantillon MM-1. Quatre causes
à ces variations peuvent être a priori identifiées, afin d’expliquer ces différences : la géométrie
des films, leur degré de dégradation initial, la présence de LDPE dans les mélanges et le mode
de préparation des éprouvettes. Même si les films n’ont pas tous la même épaisseur (170 µm
pour le PLA vierge contre 150 µm pour le mélange MM-1 ), ces faibles variations d’épaisseur
ne peuvent justifier les variations d’élongation mesurées. Bien que la température de mise en
œuvre du PLA est plus élevée que celle des mélanges (180 °C pour le PLA vierge contre 160
°C pour le MM-1), les mesures des masses molaires (paragraphe 2.2.1) montrent que ce sont
les matériaux les plus dégradés qui ont des plus grandes élongations. La présence de
polyéthylène dans les mélanges est susceptible d’améliorer l’élongation à la rupture.
Cependant, les quantités de LPDE sont assez faibles. De plus, ce polymère est immiscible
dans le PLA. Enfin, la phase de préparation des éprouvettes, à l’aide d’un emporte pièce,
induit des contraintes sur l’échantillon de PLA vierge (présence de traces blanches sur le film)
et peut être à l’origine des évolutions observées. Ces contraintes pourraient faire office de
points de rupture lors du test de traction expliquant ainsi la faible élongation du PLA pur.
258
Figure V.1 : Evolution de l’élongation à la rupture en fonction du temps de
vieillissement thermique, (♦) PLA; (◊) MM-1; (∆) MM-3
259
Figure V.2 : Evolution du taux de cristallinité en fonction du temps de vieillissement
thermique, (♦) PLA; (◊) MM-1; (∆) MM-3
Cette observation est à rapprocher de la baisse de viscosité à l’état fondu observée lors
de la mise en œuvre par calandrage : les mélanges ont une viscosité plus basse que le PLA
vierge. Cette dégradation est fonction du taux d’incorporation de catalyseur d’oxydation. Ceci
a déjà été rapporté dans le cas de certaines polyoléfines (Scott, 2000) et pourrait être pallié par
l’incorporation de stabilisants adaptés aux polyesters.
L’évolution en fonction du vieillissement montre de faibles diminutions. Cependant,
ces variations des masses molaires moyennes (en équivalents PS) suivent des cinétiques
d’ordre 1, avec de bons coefficients de corrélation (k = 1,94.10-9 s-1 pour le PLA vierge). Les
constantes montrent un effet significatif des catalyseurs d’oxydation. Les incorporations de 1
et 3 % en masse permettent d’augmenter la constante de dégradation de 230 et 390 %,
respectivement. En outre, la cinétique, d’ordre dégénéré, d’augmentation du nombre de
coupure de chaînes, en fonction du vieillissement thermique, est caractérisée par une
constante de 0,28.10-10 s-1 selon un coefficient de corrélation de 0,84. Cette valeur est à
rapprocher des résultats du chapitre 4, sur l’hydrolyse en conditions hygrothermique (k =
5,85.10-10 s-1), et permet d’évaluer la composante de l’hydrolyse pure à 5,57.10-10 s-1.
Par ailleurs, une faible dégradation est observée aussi bien pour le PLA que pour les
mélanges PLA/MM, à 65 °C. Ces variations n’impliquent pas une diminution du domaine
d’application de ces matériaux, dont le maintien des propriétés (mécaniques entre autres), au
cours du temps, est recherché.
260
Figure V.3 : Evolution de la masse molaire moyenne en nombre (eq. PS, THF, 25 °C) en
fonction du temps de vieillissement thermique (♦) PLA; (◊) MM-1; (∆) MM-3
Constante Coefficient de
Matériaux
(10-6 s-1) corrélation
L’étude de la dégradation thermique du PLA, vers 60 °C, a été peu traité dans la
littérature. En revanche, de nombreuses références étudient sa dégradation thermique à l’état
fondu. Ces dernières rapportent des modèles cinétiques d’ordre 1 et des vitesses de l’ordre de
0,1.10-6 s-1 (Gupta, 1982 ; Wachsen, 1997).
261
Ho et al. étudient le vieillissement de films de PLA commerciaux (Cargill-Dow et
Chronopol) de 155 000, 140 000 et 77 000 Da (Ho, 1999-a). Les conditions de vieillissement
sont une température de 55 °C, une humidité relative de 10%. Cependant, l’épaisseur des
films n’est pas donnée (Ho, 1999-a). Les résultats extrapolés, à partir de cette publication,
montrent des cinétiques, en fonction de la masse molaire moyenne en poids de l’ordre de
0,049 à 0,079 10-6 s-1 (avec des coefficients de corrélation supérieurs à 0,97). Cela est très
proche des valeurs calculées pour les mélanges PLA/MM.
De nombreuses études ont en revanche étudié la dégradation de polyoléfines en
présence de métaux oxydants, rapportant des cinétiques pouvant aller jusqu’à 19.10-6 s-1 à
55 °C (Jonhson, 1993).
III.2.1.5. Conclusion
262
III.2.2. Vieillissement thermique de mélanges PLA / modifiant au
choc et PLA / agent de polycondensation
L’évolution de l’élongation à la rupture est représentée dans la Figure V.4. Les films
BSTR150-5 et BSTR150-5-MM-1 présentent des élongations à la rupture, initiales,
supérieures à celles du PLA pur comme rapporté par la littérature (Murariu, 2007; Murariu
2008). A la vue des écarts types, les valeurs des élongations à la rupture des mélanges
BSTR150-5 et BSTR150-5-MM-1 ne sont pas statistiquement différentes (Figure V.4). De
plus, aucune variation significative de l’élongation à la rupture en fonction du taux
d’incorporation de MM n’est observée, contrairement aux mélanges PLA/MM. Cette
observation suggère que la dégradation lors de la mise en œuvre, en présence de MM, des
mélanges contenant du BSTR150 est moindre que celle du PLA vierge, ce qui ne peut être
confirmé par CES.
L’élongation à la rupture des mélanges chute très rapidement en fonction du temps de
vieillissement et devient très proche de celle du PLA, dès les premières heures de
vieillissement.
263
Figure V.4 : Evolution de l’élongation à la rupture en fonction du temps de
vieillissement thermique, (♦) PLA; (◊) BSTR150-5 ; (∆) BSTR150-5-MM-1
La variation des taux de cristallinité (Figure V.5) montre que les cristallinités
augmentent pour tous les échantillons en fonction du temps de vieillissement. Les résultats ne
montrent pas de différences significatives entre les mélanges et le PLA pur, pouvant justifier
de l’évolution des élongations à la rupture. Cela suggère que seule la dégradation influence
l’élongation à la rupture des mélanges à base de BSTR150 au cours du vieillissement.
Ces résultats sont en contradiction avec ceux observés pour les mélanges PLA/MM,
dont le taux de cristallinité est légèrement augmenté en fonction de la fraction massique de
MM. Ce résultat pourrait être relié aux faibles dégradations initiales des mélanges à base de
BSTR150.
Dans la mesure où il n’a pas été possible de séparer le PLA du BSTR150, à l’aide de
techniques de fractionnement, et qu’un seul pic d’élution est observé en CES, la masse
molaire moyenne en nombre du PLA n’est pas accessible. L’évolution de la masse molaire
264
moyenne en nombre du mélange, composé à 95% en masse de PLA, est donnée dans la Figure
V.6.
L’évolution des masses molaires moyennes, en fonction du temps de vieillissement
(Figure 6), montre que le mélange BSTR150-5 se dégrade légèrement plus rapidement que le
PLA. Cela peut être relié à la nature chimique du BSTR150 ou à un artéfact de mesure relié
au fait que ces mélanges ne peuvent être séparés par extraction sélective avant d’être
caractérisés par CES.
De plus, une baisse des masses molaires moyennes en présence de catalyseur
d’oxydation est observée. Cela suggère qu’un phénomène de dégradation peut être dû à
l’étape de mise en œuvre comme dans le cas du PLA.
Le Tableau V.3 présente les constantes de dégradation du mélange BSTR150-5 et
BSTR150-5-MM-1 selon un modèle cinétique du premier ordre. La cinétique de dégradation
du mélange BSTR150-5 est très proche de celle du mélange PLA/MM (0,065.10-6
s-1 contre 0,061.10-6 s-1 respectivement).
Pour le mélange BSTR150-5-MM1, la cinétique de dégradation augmente de 100 %
avec l’incorporation de 1 % en masse de MM. Ceci est inférieur au PLA pur dont
l’augmentation de la constante de dégradation est de 230 % dans ces conditions.
Figure V.6 : Evolution de la masse molaire moyenne en nombre (eq. PS, THF, 25 °C) en
fonction du temps de vieillissement thermique (♦) PLA; (◊) BSTR150-5; (∆) BSTR150-5-
MM-1
265
Tableau V.3 : Constantes de vitesse d’oxydation à partir de la variation des masses
molaires moyennes en nombre (eq. PS, THF, 25 °C) selon un modèle cinétique du
premier ordre, au cours d’un vieillissement thermique pour le PLA, BSTR150-5 et le
BSTR150-5-MM-1
Constante Coefficient de
Matériaux
(10-6 s-1) corrélation
III.2.2.1.4. Conclusion
266
de 4 mm d’épaisseur (de type ISO-A). Une autre hypothèse est de considérer que l’étape
supplémentaire de calandrage des films permette une meilleure réaction entre les groupements
anhydride maléique du PMAH et les groupements hydroxyle terminaux du PLA, ce qui
semble être confirmé par les mesures de CES (Figure V.9).
L’évolution de l’élongation à la rupture en fonction du temps de vieillissement
présente des écarts types importants (Figure V.7). Cela peut être relié à la présence de petits
défauts à la surface des films issus de l’étape de préparation des éprouvettes, à l’aide d’un
emporte pièce. Lors du vieillissement, aucune variation significative n’est observée, en
présence de catalyseurs d’oxydation.
L’évolution du taux de cristallinité est décrite dans la Figure V.8. Le faible taux de
cristallinité initial des mélanges contenant du PMAH peut être relié à la réticulation du PLA
par le PMAH. Cependant, cette hypothèse va à l’encontre de ce qui est observé dans le
chapitre 3 (paragraphe 3.1.1) avec les barres de traction. Cette différence peut être liée au fait
que l’étape de calandrage utilisée pour la préparation des films peut permettre une meilleure
réaction entre les groupements anhydride maléique du PMAH et les fonctions hydroxyle
terminales du PLA que durant l’étape de d’injection des barres haltères.
267
L’évolution en fonction du vieillissement du taux de cristallinité des mélanges montre
une sensible augmentation pour les trois échantillons. Cette augmentation est plus importante
dans le cas des mélanges contenant du PMAH que pour le PLA pur. Aucun effet de la
présence de catalyseur d’oxydation n’est observé. Tout comme pour le PLA où un palier est
atteint vers 200 h de vieillissement, les mélanges à base de PMAH varient assez peu à partir
de 500 h de vieillissement. Pour les plus longs temps de vieillissement, le taux de cristallinité
des mélanges à base de PMAH est de 21 % et reste globalement inférieur à celui du PLA pur
(29%).
268
L’évolution de la masse molaire moyenne en nombre est donnée dans la Figure V.9 et
celui des constantes de vitesse de dégradation, selon un modèle cinétique du premier ordre,
dans le Tableau V.4. La comparaison des masses molaires initiales suggère un allongement
des chaînes de PLA par le PMAH. De plus, les indices de polymolécularité évoluent très peu,
dans la mesure où les dégradations mises en jeu lors du vieillissement thermique restent assez
faibles.
L’évolution des constantes de vitesse montre que les mélanges à base de PMAH sont
plus sensibles au vieillissement thermique que le PLA (k = 0,083.10-6 contre 0,00194.10-6 s-1
pour le PLA). Cependant, l’effet du catalyseur d’oxydation est tout aussi significatif sur les
mélanges à base de PMAH que sur le PLA pur (soit une augmentation de 200 % contre 230 %
pour le PLA).
III.2.2.2.4. Conclusion
269
Figure V.9 : Evolution de la masse molaire moyenne en nombre (eq. PS, THF, 25 °C) en
fonction du temps de vieillissement thermique (♦) PLA; (◊) PMAH-3;
(∆) PMAH-3-MM-1
Constante Coefficient de
Matériaux
(10-6 s-1) corrélation
270
Les vitesses de dégradation thermiques sont comparées dans la Figure V.10 . Cette
figure représente les constantes de vitesse, déterminées à partir des variations des masses
molaires moyennes en nombre, en fonction du taux d’incorporation de MM dans le PLA et les
mélanges BSTR150-5 et PMAH-3. Pour tous ces matériaux, les dégradations suivent un
modèle cinétique d’ordre 1, avec des coefficients de corrélation élevés. Les constantes de
vitesse initiales suggèrent que la présence de modifiant au choc ou d’agent de
polycondensation, augmente significativement la cinétique de dégradation. Cela est assez
contradictoire dans la mesure où la sensibilité du PLA à la dégradation thermique est
supposée plus grande que celle du BSTR150 et du PMAH (Wojnarowski, 2000). En revanche,
l’additivation de MM augmente la constante de vitesse de tous les mélanges de façon assez
comparable. Pour un taux de 1 % en masse de MM, les constantes de vitesse sont augmentées
de 230, 100 et 200 % pour le PLA, le mélange BSTR150-5 et le mélange PMAH-3
respectivement. Deux conclusions sont à retenir :
o D’une part les taux de dégradation des mélanges PLA/MM sont supérieurs à ceux du
PLA vierge, ce qui peut présenter un intérêt au niveau de la dégradabilité de ces
matériaux.
o D’autre part, la possibilité de dégrader des matériaux thermiquement permet
d’envisager de développer des pièces massiques, dont la fragmentation est contrôlable.
271
III.3. Photo-vieillissement accéléré à sec
Les différents matériaux ont des taux de cristallinité très proches tout au long du
vieillissement (Figure V.12), avec toutefois une augmentation de celui-ci en fonction du taux
de MM (+7 % à 480 h de vieillissement). De plus, ces taux de cristallinités augmentent de
façon monotone en fonction du temps de vieillissement. Cependant, dans le cas du mélange
MM-3, le taux de cristallinité évolue plus rapidement entre 120 h et 240 h. Dès 120 h de
vieillissement, pour atteindre une valeur seuil de 30 %. Cette observation peut être expliquée
par la cristallisation des oligomères issus de la dégradation (chimi-cristallisation).
272
dégradation augmente avec le taux de MM. En revanche, le faible coefficient de corrélation
mesuré pour le mélange MM-3 peut être attribué à l’homogénéité de répartition du catalyseur
d’oxydation dans le mélange (Scott, 2000).
273
Figure V.13 : Evolution de la masse molaire moyenne en nombre (eq. PS, THF, 25 °C)
en fonction du temps de photo-vieillissement à sec (♦) PLA; (◊) MM-1; (∆) MM-3
k Coefficient de
Matériaux
(10-6 s-1) corrélation
274
III.3.1.4. Comparaison des résultats à ceux obtenus en vieillissement
thermique
Afin de mieux comparer les résultats obtenus sur le PLA, à ceux de la littérature, il est
nécessaire de calculer les cinétiques de dégradation par rapport à l’évolution des masses
molaires moyennes en nombre et en poids, en équivalents polystyrène. Ces cinétiques en
fonction du temps, mais aussi en fonction de l’irradiance sont résumées dans le Tableau V.6 et
V.7. Le calcul d’une cinétique de dégradation en fonction de l’énergie UV reçue nécessite de
connaître l'irradiation théorique nominale (ou irradiance) au niveau des échantillons, en
W/m2. Cette irradiance correspond à l’énergie UV reçue en une seconde (1 W = 1 J/s). La
constante de vitesse de dégradation par rapport à l’énergie UV, K en m2/J, se calcule donc par
rapport à la constante de vitesse de dégradation k en fonction du temps (en s-1), en utilisant la
valeur de l’irradiance X (en W/m2 ou J/m2/s) :
k
K= Eq.1
X
L'irradiation théorique nominale au niveau des échantillons vieillis dans les conditions
de vieillissement sèches et humides est de 90-110 W/m² (entre 300 et 400 nm). En considérant
une valeur de 100 W/m², l’erreur commise est du même ordre de grandeur que les erreurs non
maîtrisables (emplacement de l'échantillon sur le panier, âge des lampes, erreur sur la mesure
de l'irradiance).
La comparaison des cinétiques de dégradation du PLA en photo-vieillissement à sec,
avec celles mesurées dans la littérature reste complexe. En effet, les conditions
expérimentales de vieillissement rapportées par la littérature sont rarement identiques à celles
de cette étude (Tsuji, 2005 ; Janorkar, 2007 ; Sakai, 2001 ; Ho, 1999-a). Différentes sources
275
lumineuses ont été rapportées dans la littérature du vieillissement du PLA (Yasuda, 2010). On
retient les tests réalisés à l’aide d’une lampe au mercure à moyenne pression (λ = 250-400 nm,
λmaximum = 365 nm) (Ikada, 1997), d’une lampe au Xénon (Ikada, 1999), d’une lampe UV à
longues longueur d’ondes (λmaximum = 365 nm) (Ho, 1999-b), d’une lampe Xenon / Mercure
(λmaximum = 356 nm) (Sakai, 2001) et d’une lampe au mercure de moyenne pression (Ikada,
1992). D’autres références rapportent également des vieillissements dans des conditions plus
exotiques à l’aide d’une lampe à lumière noire (λ = 300-400 nm) (Osawa, 2001), ainsi que
d’une lampe pulsée (laser eximer) Xenon / Fluor (λmaximum = 351 nm) (Sakai, 2002) ou d’une
lampe à arc de carbone (λ = 300-800 nm) (Tsuji, 2006-b). Enfin, la stérilisation UV-C,
(lampes de 15 W, λc = 253,7 nm, P = 0.05 - 0.44 mW·cm2) a également été étudiée (Yasuda,
2010, Belbachir, 2010). De nombreux résultats, obtenus en conditions de vieillissement UV à
sec sur des PLA vierges ainsi que sur des PLA additivés de photo-sensibilisants ont été
rapportés.
Tableau V.6 : Vitesses d’oxydation, selon un modèle cinétique d’ordre 1, par rapport
aux masses molaires moyennes en nombre et en poids en équivalents PS (eq. PS) pour le
PLA et les mélanges MM-1 et MM-3 en fonction des temps de vieillissement thermique
et de photo-vieillissement.
276
Tableau V.7 : Bilan des constantes de vitesse de dégradation en photo-vieillissement sec,
en fonction de l’énergie UV reçue, par rapport aux masses molaires en nombre et en
poids en équivalents PS (eq. PS).
Tsuji et al. (Tsuji, 2005) utilisent une lampe UV à arc de carbone, avec une puissance
globale de 255 W/m2. De plus, les films ont une épaisseur de 100 µm, la température est
maintenue à 45 °C et l’humidité relative à 65 %. Les résultats (Tableau V.8) montrent que les
valeurs des cinétiques mesurées, en fonction des masses molaires moyennes en nombre, sont,
selon le taux de cristallinité des échantillons, assez proches de celles mesurées ici, sur le PLA,
et ce malgré la possible influence des différences d’humidité relative. Les différences de
cinétiques observées avec la référence de Tsuji, peuvent également être justifiées par le type
de lampe utilisé dans cette référence. En effet, les lampes à arc de carbone présentent de
véritables différences avec le spectre de la lumière naturelle, même lorsque des filtres sont
utilisés et sont donc susceptibles de conduire à des mécanismes réactionnels différents.
Tableau V.8 : Cinétiques d’oxydation d’un PLA cristallin (Xc=35%) et d’un amorphe
(Xc=1%) sous rayonnement UV, calculées à partir de (Tsuji, 2005) par rapport aux
masses molaires en nombre (Eq. PS) et en fonction du temps et de l’énergie UV
absorbée.
PLA PLA
cristallin amorphe
Copinet et al. rapportent le vieillissement de films de PLA sous une lampe UV-B de
faible irradiance (P = 0,7 W/m2 à 340 nm, soit une irradiance globale de l’ordre de 70 à 80
W/m2) (Copinet, 2004). De plus, les films ont une épaisseur de 180 à 200 µm, la température
est maintenue à 60 °C et l’humidité relative varie de 30 à 100 %, selon les essais. Les résultats
277
montrent que les dégradations sont principalement reliées à l’effet de la température et de
l’humidité relative et non au photo-vieillissement. Les cinétiques extrapolées à partir des
résultats rapportés par Copinet et al. sont résumées dans le Tableau V.9 (avec des coefficients
de corrélation supérieurs à 0,95). Les valeurs sont très proches des cinétiques observées en
photo-vieillissement à sec de cette étude, en particulier pour les humidités relatives les plus
élevées.
Tableau V.9 : Cinétiques d’oxydation d’un PLA cristallin sous rayonnement UV-B, à 60
°C, calculées à partir de (Copinet, 2004) par rapport aux masses molaires en poids (Eq.
PS) et en fonction du temps et de l’énergie UV absorbée.
HR=30% HR=100%
HR=30% HR=100%
irradié UV irradié UV
278
Tableau V.10 : Cinétiques de dégradation de plusieurs PLA sous rayonnement UV (T =
55 °C, HR = 10 %, P = 10 W/m2), calculées à partir des résultats de Ho et al. (Ho, 1999-
a) par rapport aux masses molaires en poids (Eq. PS) et en fonction du temps et de
l’énergie UV absorbée.
PLA PLA
(Cargill Dow, (Cargill Dow,
155 000 Da) 140 000 Da)
Janorkar et al. étudient des films de 125 µm, à base de PLA commercial de chez
Cargill Dow de 100 000 Da (potentiellement stabilisés) (Janorkar, 2007). La chambre de
vieillissement est équipée de lampes au mercure dont les longueurs d’onde vont de 232 à 500
nm. L’irradiance reçue par les échantillons est de 250 W/m2. Un filtre en pyrex est utilisé. Ces
vieillissements sont donc très comparables à ceux réalisés dans notre étude, cependant la
température de vieillissement n’est pas indiquée. Dans ces conditions de vieillissement, la
cinétique mesurée (extrapolée à partir des valeurs rapportées dans la référence, avec un
coefficient de corrélation de seulement 0,87) est k(Mn) = 9,9.10-6 s-1 soit K(Mn) = 4.10-8 m2/J,
c'est-à-dire largement plus rapide que dans nos conditions. Cela peut être expliqué à la fois
par la valeur de l’irradiance qui est bien plus importante, ainsi que par la possibilité de
l’utilisation d’une température plus élevée.
Belbachir et al. étudient des films de 200 µm, à base d’un PLA NatureWorks (4,3
% de D-lactide) (Belbachir, 2010). Les lampes UV au mercure utilisées ont un spectre de
longueurs d’onde allant de 295 à 400 nm. La constante cinétique extrapolée à partir des
résultats de cette référence (coefficient de corrélation de seulement 0,88) est
k(Mw) = 537.10-8 m2/J, ce qui est supérieur aux cinétiques rapportées ici k(Mw) = 0,233.10-8
m2/J. Cependant, cette valeur se trouve largement en deçà de l’ensemble des travaux à ce jour
menées sur la dégradation sous UV des polyesters. Un suivi en fonction du temps aurait pu
permettre de mieux comparer ces résultats aux nôtres (Grossmann, 1994).
Yasuda et al. (Yasuda, 2010) ont rapporté l’étude des films de PLA (taux de L de 98,5
%) de 120 µm, irradiés par des lampes UV-C (λ = 253,7 nm) à une température de 35 °C et
279
une humidité relative de 35 %. Une perte de masse, ainsi qu’une baisse de masse molaire
rapide sont observées. La présence d’une perte de masse implique de réaliser les cinétiques
sur les premiers temps de vieillissements et en fonction des masses molaires moyennes en
poids. Yasuda et al. ont déterminé que le meilleur modèle cinétique est un modèle d’ordre 2
(modèle non-autocatalysé). Cependant, en guise de comparaison, les résultats des cinétiques
d’ordre 1 sont donnés et résumés dans le Tableau V.11 pour différentes intensités
d’irradiation. Les cinétiques extrapolées à partir des résultats de Yasuda et al. sont 100 fois
plus lentes que celles mesurées dans notre étude en fonction des masses molaires moyennes,
ce qui peut être relié à l’effet de la température principalement. Cependant, les cinétiques en
fonction de la puissance UV reçue sont supérieures à celles calculées pour nos vieillissements,
ce qui est à relier au fait que le domaine UV-C soit très énergétique.
1 2 4,5 2 4,5
280
Figure V.14 : Structure chimique et principe de la réaction sous UV du TMPD
(Wimalasena, 1991)
Il faut remarquer que, comme pour les complexes de métaux oxydants, plusieurs
études ont montré le rôle de l’oxygène dans l’ionisation du TMPD (Klimov, 2005). Le
mécanisme donné en Figure V.15 résume le rôle de l’oxygène, lors de l’absorption de photons
par le complexe activé formé par un polyester, noté PE, et le TMPD :
Tsuji et al. (Tsuji, 2005 ; Tsuji,2006 -a) utilisent une lampe UV à arc de carbone, avec
une puissance de 255 W/m2, une température de 45 °C, et une humidité relative de 65 %. Les
films étudiés, dés-additivés de leurs stabilisants, ont une épaisseur de 100 µm. Plusieurs
mélanges à base de PLA sont étudiés avec différents taux d’incorporation de TMPD : 0,01;
0,1; 0,3 et 1 % en masse. Le Tableau V.12 donne les résultats extrapolés à partir des
publications de Tsuji (Tsuji, 2005; Tsuji, 2006-c; Tsuji, 2006-b). Les cinétiques de
dégradation rapportées par Tsuji et al. sont très supérieures à celles mesurées en conditions
sèches dans notre étude. Cependant, ni les taux d’incorporation de TMPD et de MM, ni les
conditions de vieillissement (humidité relative et température) ne sont comparables.
281
Tableau V.12 : Cinétiques d’oxydation du PLA amorphe (Xc = 1%) sous rayonnement
UV, en fonction du taux de TMPD, calculées à partir de (Tsuji, 2005 ) en fonction du
temps, et de l’énergie UV reçue, par rapport aux masses molaires en nombre (eq. PS).
Fraction massique de
0,01 0,1 0,3 1
TMPD (%)
III.3.1.6. Conclusion
282
Figure V.16 : Evolution de l’élongation à la rupture en fonction du temps de photo-
vieillissement à sec, (♦) PLA; (◊) BSTR150-5 ; (∆) BSTR150-5-MM-1
Les mélanges contenant du BSTR150 ont une cristallinité initiale légèrement plus
élevée que celle du PLA pur (Figure V.17), ce qui a été rapporté au chapitre 3 (paragraphe
2.2.3). Le taux de cristallinité initial des échantillons montre que la présence de BSTR150 et
de catalyseurs d’oxydation n’influence pas significativement la cristallinité.
283
Lors du vieillissement, le taux de cristallinité des mélanges contenant du MM,
augmente légèrement plus rapidement que celui du mélange pur et du PLA vierge. Cette
observation peut provenir de la plastification de la matrice par d’éventuels produits de
dégradation issus du vieillissement de ces matériaux. Ceci semble être appuyé par les mesures
des masses molaires moyennes en nombre (Figure 18).
Figure V.18 : Evolution de la masse molaire moyenne en nombre (eq. PS, THF, 25 °C)
en fonction du temps de photo-vieillissement à sec (♦) PLA; (◊) BSTR150-5; (∆)
BSTR150-5-MM-1
284
Tableau V.13 : Constantes de vitesse d’oxydation à partir de la variation des masses
molaires moyennes en nombre (eq. PS, THF, 25 °C) selon un modèle cinétique du
premier ordre, au cours d’un photo-vieillissement à sec pour PLLA, BSTR150-5 et
BSTR150-5-MM-1
Constante Coefficient de
Matériaux
(10-6 s-1) corrélation
Les résultats obtenus lors des vieillissements thermiques des mélanges PLA/BSTR150
et BSTR150-5-MM-1 sont assez comparables à ceux obtenus en photo-vieillissement. La
baisse de l’élongation à la rupture ainsi que l’augmentation du taux de cristallinité en fonction
du temps de vieillissement sont très comparables et suggérent que la température contrôle le
recuit du PLA et que la cristallinité contrôle l’élongation à la rupture.
Les constantes de dégradation calculées suivent toutes des cinétiques d’ordre 1 et sont
plus élevées dans le cas des photo-vieillissements à sec, montrant que l’effet des UV est
supérieur à celui de la température (65 °C). L’effet des catalyseurs d’oxydation sur le mélange
BSTR150-5, bien qu’effectif, n’est pas comparable en fonction du type de vieillissement.
Alors qu’une augmentation de la constante de dégradation de 100 % est observée en
vieillissement thermique, une augmentation de seulement 40 % est observée pour les photo-
vieillissements à sec. Cette tendance peut être attribuée au fait que le BSTR150 puisse être
sensible aux photo-vieillissements et que les cinétiques mesurées sous UV en l’absence de
MM soient déjà élevées et en masque partiellement l’effet.
285
et du BSTR150. Des observations microscopiques seraient nécessaires pour confirmer cette
hypothèse.
286
Figure V.19 : Evolution de l’élongation à la rupture en fonction du temps de photo-
vieillissement à sec, (♦) PLA; (◊) PMAH-3; (∆) PMAH-3-MM-1
287
III.3.2.2.3. Evolution des masses molaires moyennes
L’évolution des masses molaires moyennes des mélanges est donnée dans la Figure
V.21 et le Tableau V.14. Les résultats montrent que les cinétiques d’ordre 1 en fonction du
temps de vieillissement ont des coefficients de corrélation élevés (plus de 0,95). De plus, le
mélange PMAH-3 a une cinétique d’oxydation du même ordre de grandeur que celle du PLA
pur. En présence de catalyseur d’oxydation, la constante d’oxydation des mélanges contenant
du PMAH passe de 0,21.10-6 s-1 à 0,33.10-6 s-1 soit une augmentation de 60 %, contre une
augmentation de seulement 4 % pour le PLA, ce qui suggère que le PMAH soit plus sensible
aux catalyseurs d’oxydation que le PLA. Ce résultat peut trouver son origine dans une
probable plus grande miscibilité du mélange maître à base de catalyseurs d’oxydation avec le
PMAH.
La comparaison des résultats à ceux obtenus lors des vieillissements thermiques des
mélanges PMAH-3 et PMAH-3-MM-1 montre que la baisse d’élongation à la rupture est plus
significative pour les photo-vieillissements à sec, ce qui peut être relié à de plus forts taux de
coupure sous UV, ainsi qu’à de plus forts taux de cristallinité.
Les constantes de dégradation calculées suivent toutes des cinétiques d’ordre 1 et sont
plus élevées dans le cas des photo-vieillissements, montrant que l’effet des UV est supérieur à
celui de la température. L’effet des catalyseurs d’oxydation sur le mélange PMAH-3 n’est pas
comparable en fonction du type de vieillissement. Une augmentation de la constante de
dégradation de 200 % est observée en vieillissement thermique contre une augmentation de
seulement 57 % pour les photo-vieillissements à sec. Cette tendance est également observée
dans le cas des mélanges PLA/MM.
La comparaison des variations des constantes de dégradation en photo-vieillissement
du PLA et du mélange PMAH-3 en fonction du taux d’incorporation de MM suggère pourtant
que le PMAH est plus sensible que le PLA à la présence de catalyseurs oxydants (3,8 %
d’augmentation pour le PLA contre 57 % dans le cas du mélange PMAH-3).
288
Figure V.21 : Evolution de la masse molaire moyenne en nombre (eq. PS, THF, 25 °C)
en fonction du temps de photo-vieillissement à sec (♦) PLA; (◊) PMAH-3; (∆) PMAH-3-
MM-1
289
Tableau V.14 : Constantes de vitesse d’oxydation à partir de la variation des masses
molaires moyennes en nombre (eq. PS, THF, 25 °C) selon un modèle cinétique du
premier ordre, au cours d’un photo-vieillissement à sec pour PLLA, PMAH-3 et PMAH-
3-MM-1
Constante Coefficient de
Matériaux
(10-6 s-1) corrélation
Les vitesses de dégradation sous UV, en conditions sèches, sont comparées dans la
Figure V.22 qui représente les constantes de vitesse, déterminées à partir des variations des
masses molaires moyennes en nombre, en fonction du taux d’incorporation de MM, dans le
PLA, le BSTR150-5 et le PMAH-3.
Dans la majorité des cas, des coefficients de corrélation élevés sont obtenus pour la
modélisation de la dégradation du PLA selon un modèle cinétique d’ordre 1 (à l’exception
d’un mélange à base de BSTR150 qui a un coefficient de corrélation de 0,59). Cependant,
dans le cas des mélanges incorporant du BSTR150 et du PMAH, le PLA n’a pu être séparé
des autres constituants par SEC, et les pics d’élution correspondent à des pics d’élution
290
globaux. Le calcul des constantes de vitesse de dégradation pour ces matériaux n’est donc pas
rigoureux. Quoi qu’il en soit, on observe que les cinétiques de photo-dégradation des
mélanges à base de BSTR150 et de PMAH sont très proches de celle du PLA, pour un même
taux de catalyseur d’oxydation (1%). Pour le PLA, la constante de vitesse augmente
significativement à partir de 3 % en masse de MM. En revanche dans le cas des mélanges à
base de modifiant à l’impact et d’agent de polycondensation, l’effet du MM est significatif
dès une incorporation de 1 % en masse de MM ce qui a été attribué à une probable bonne
miscibilité du MM avec le BSTR150 et le PMAH. En conclusion, quels que soient les
mélanges à base de PLA, l’effet du MM sur l’augmentation de la sensibilité au photo-
vieillissement est démontrée.
291
III.4.1. Photo-vieillissement humide du PLA et du PLA contenant un
mélange maître à base de catalyseurs d’oxydation
L’évolution des taux de cristallinité est décrite en Figure V.23. Les résultats montrent
que les taux de cristallinité du PLA, du mélange MM-1 et du mélange MM-3, augmentent en
fonction du temps de vieillissement, et qu’elles atteignent un plateau vers 750 h de
vieillissement. De nouveau, cette tendance suggère un effet de chimi-cristallisation de la
matrice par des produits oligomériques de dégradation.
L’évolution des masses molaires moyennes en nombre est donnée dans la Figure V.24
et dans le Tableau V.15. Les constantes de vitesse calculées à partir d’un modèle du premier
ordre présentent des coefficients de corrélation élevés. La constante de dégradation du
mélange MM-1 est identique à celle du PLA vierge, alors que celle du mélange MM-3
suggère un effet dégradant du MM. Bien qu’aucun suivi de la perte de masse sèche n’ait été
réalisé, on peut supposer que les quantités d’oligomères potentiellement élués hors des films
en conditions humides, sont négligeables sur l’évolution de la valeur de la masse molaire
292
moyenne en nombre par rapport à celle de la masse molaire moyenne en masse, même pour
de longs temps de vieillissement. En outre, la cinétique, d’ordre dégénéré, d’augmentation du
nombre de coupure de chaînes, en fonction du vieillissement climatique est accessible et est
caractérisée par une constante de 1,06.10-10 s-1 selon un coefficient de corrélation de
seulement 0,85. Cette valeur est nettement plus faible que celle mesurée en conditions de
vieillissement hygrothermique (k = 5,85.10-10 s-1).
Les degrés d’oxydation linéiques ont été réalisés par IRTF en transmission
directement sur les échantillons vieillis. L’observation de l’ensemble des spectres au cours du
vieillissement a permis de mettre en évidence une seule nouvelle bande d’absorption à
1843 cm-1. (Figure V.2(5)). Cette dernière peut-être reliée à l’apparition de nouveaux
groupements carboxyles sur le PLA. La discussion de la nature chimique de ce groupement
est donnée en conclusion, dans le cadre de la proposition d’un mécanisme de vieillissement
(paragraphe 3.5.1).
L'indice d'oxydation linéique (noté IOL) est le rapport de la densité optique de la
bande à 1843 cm-1 rapportée à l'épaisseur de l'échantillon (avec une ligne de base comprise en
1568 et 2202 cm-1) et rapportée aux quantités molaires de PLA dans le mélange. L’avantage
de l’utilisation des indices d'oxydation linéiques est de pouvoir comparer des échantillons
d'épaisseurs différentes.
L’évolution de l’IOL est strictement identique pour le PLA et le mélange MM-1, alors
que celui du mélange MM-3 augmente plus significativement en fonction du temps de
vieillissement (Figure V.26). Ces résultats sont qualitativement en accord avec les résultats
observés en CES. Cependant, il faut noter que l’augmentation de l’indice d’oxydation linéique
n’est pas directement proportionnelle à celle des constantes cinétiques en fonction des masses
molaires en nombre (600 % d’augmentation contre 300 % dans le cas des constantes de
vitesse). L’évolution de l’IOL pour les différents mélanges n’est pas directement fonction de
la masse molaire moyenne en nombre (Figure V.27).
293
Figure V.24 : Evolution de la masse molaire moyenne en nombre (eq. PS, THF, 25 °C)
en fonction du temps de photo-vieillissement humide (♦) PLA; (◊) MM-1; (∆) MM-3
Constante Coefficient de
Matériaux
(10-6 s-1) corrélation
294
(a)
(b)
Figure V.25 : (a) Vue d’ensemble du spectre d’absorption du PLA ; (b) Evolution de la
bande d’absorption des groupements carbonyles pour différents temps de vieillissement.
295
Figure V.26 : Evolution de l'indice d'oxydation linéique au cours d’un photo-
vieillissement humide, (♦) PLA; (◊) MM-1; (∆) MM-3
296
III.4.1.4. Comparaison du vieillissement thermique et du photo-vieillissement à
sec au photo-vieillissement humide pour les mélanges PLA/mélange
maître à base de catalyseur d’oxydation
Figure V.28 : Evolution de la masse molaire moyenne en nombre (eq. PS, THF, 25 °C)
en fonction du temps de photo-vieillissement (♦) PLA-condition sèche; (◊)PLA-condition
humide; (∆) MM-3-condition sèche; (▲)MM-3-condition humide
297
D’autres explications pourraient justifier les différences de dégradation observées,
comme des écarts de température de vieillissement. Bien que les températures de consigne des
deux vieillissements sont proches (60°C en conditions humides contre 65°C en conditions
sèches), les modes de mesure des températures dans les chambres de vieillissement sont très
différentes ce qui est susceptible d’engendrer des erreurs significatives. En effet, alors que les
sondes de températures sont situées à l’arrière des films pour les conditions de photo-
vieillissement sèches, une sonde est directement fixée sur un film de PVDF de faible
épaisseur pour les conditions de photo-vieillissement humide. Ainsi, il est possible d’imaginer
que les températures à la surface des échantillons en conditions humides puissent être
nettement plus basses qu’en conditions sèches, justifiant ainsi des différences de cinétiques
mesurées.
Par ailleurs, en conditions de photo-vieillissement humide, l’effet du MM sur la
constante de dégradation est observé à partir de 3 % en masse, comme pour les photo-
vieillissements secs.
Tableau V.16 : Cinétiques d’oxydation, calculées à partir de (Copinet, 2004), par rapport
aux masses molaires moyennes en masse (Eq. PS)
T = 45 °C T= 45 °C T=60°C, T=60°C,
k(Mw) (s-1) .106
HR = 30 % HR = 100 % HR=30 % HR=100 %
298
III.4.1.6. Conclusion sur le photo-vieillissement humide du PLA et de
mélanges PLA/mélange maître à base de catalyseur d’oxydation
299
III.4.2.2. Evolution des masses molaires moyennes en nombre
Sachant qu’il n’a pas été possible de séparer le PLA du BSTR150 par des techniques
de fractionnement, les résultats de CES sont donnés à titre indicatif seulement. La Figure V.30
et le Tableau V.17 donnent l’évolution des masses molaires moyennes en nombre en fonction
du temps de vieillissement des mélanges BSTR150-5. Les cinétiques de dégradation mesurées
suivent une dégradation d’ordre 1, et ce avec de très bons coefficients de corrélation.
La cinétique de dégradation en conditions humides des mélanges à base de BSTR150
est bien plus élevée que celle du PLA pur (respectivement 0,58.10-6 s-1 et 0,093.10-6 s-1) ce qui
peut être dû à une rapide hydrolyse du mélange comme suggéré au chapitre 4 (chapitre 4,
paragraphe 3.1). Par ailleurs, aucune différence significative n’est observée entre le mélange
BSTR150-5 et le mélange BSTR150-5-MM-1. Ce résultat peut être dû au fait qu’il faille au
moins incorporer 3 % en masse de MM pour observer un effet, comme suggéré pour les
mélanges MM-1 et MM-3.
La Figure V.31 décrit les cinétiques d’oxydation linéique des mélanges incorporant du
BSTR150. La cinétique du mélange BSTR150-5 est supérieure à celle du PLA pur, ce qui est
inattendu et suggère que le BSTR150 soit sensible au photo-vieillissement.
Les résultats montrent que le IOL du mélange BSTR150-5 évolue linéairement durant
les premiers temps de vieillissement, puis au-delà de 1000 h de vieillissement la vitesse
d’augmentation du IOL diminue. Cette tendance pourrait être expliquée par l’élution de
produits de dégradation porteurs des groupements correspondant à la bande d’absorption à
1843 cm-1, à partir de 1000 h de vieillissement bien que ce phénomène ne soit pas observé
pour les mélanges MM-1, MM-3 et BSTR150-5-MM-1 (pour lesquels IOL croit
linéairement).
Les indices d’oxydation linéiques du mélange BSTR150-5-MM-1 sont légèrement
plus prononcés que ceux du mélange BSTR150-5 pour les longs temps de vieillissement. Ce
résultat suggère que les catalyseurs d’oxydation sont efficaces avec seulement 1 % en masse
de MM. L’évolution de l’IOL est linéaire pour ce mélange en fonction du temps de
vieillissement, comme observé pour les mélanges MM-1 et MM-3 (Figure V.31).
300
Figure V.30 : Evolution de la masse molaire moyenne en nombre (eq. PS, THF, 25 °C)
au cours d’un photo-vieillissement humide (♦) PLA; (◊) BSTR150-5;
(∆) BSTR150-5-MM-1
Constante Coefficient de
Matériaux
(10-6 s-1) corrélation
301
Figure V.31 : Evolution de L'indice d'oxydation linéique au cours d’un photo-
vieillissement humide, (♦) PLA; (◊) BSTR150-5; (∆) BSTR150-5-MM-1
302
(chapitre 4, paragraphe 3.1) et suggère que l’effet de l’hydrolyse soit prépondérant dans le cas
de ce mélange.
Par ailleurs, l’effet du MM sur la cinétique de vieillissement du mélange BSTR150-5
est très différent selon le type de vieillissement. Alors qu’une augmentation de la constante de
dégradation de 100 % est observée en vieillissement thermique, une augmentation de
seulement 40 % est observée pour les photo-vieillissements secs et une absence de variation
de la constante de dégradation est mesurée en photo-vieillissement en conditions humides.
L’effet de l’agent oxydant en conditions humides est uniquement détectable par la mesure de
l’indice d’oxydation linéique, et ce, uniquement pour les plus longs temps de dégradation. Il
se peut donc que le taux de MM soit trop faible pour que des différences significatives soient
mesurées en présence de BSTR150.
303
k ( M n ) = A.Ln (W (TPMD ) ) + B Eq.2
Avec : k la constante de vitesse de photodégradation en s-1, A et B des constantes et
W(TMPD) la fraction massique de TMPD dans les mélanges.
304
Figure V.32 : Cinétiques de dégradation, calculées à partir de (Tsuji, 2005; Tsuji, 2006-c;
Tsuji, 2006-b) en fonction du taux d’incorporation de TMPD, en fonction du temps, par
rapport aux masses molaires moyennes en nombre (eq. PS).
305
III.4.4. Conclusion sur le photo-vieillissement humide de mélanges à
base de PLA contenant des catalyseurs d’oxydation
Les résultats obtenus montrent que les dégradations du PLA en conditions de photo-
vieillissement humide sont moins prononcées qu’en conditions de photo-vieillissement sec, ce
qui est contradictoire avec la littérature et doit être relié à des différences de températures
expérimentales. Cependant, l’effet de 3 % en masse de catalyseurs d’oxydation sur la
constante de dégradation du PLA est plus prononcé en photo-vieillissement humide (+ 310 %)
qu’en photo-vieillissement à sec (+ 123 %) ce qui suggère des interactions entre le taux
d’additif et le vieillissement hydrolytique. Les différentes constantes cinétiques mesurées en
conditions de vieillissement humide sont résumées dans la Figure V.34. Pour les mélanges
PLA/BSTR150 il semble que la cinétique de vieillissement soit plus élevée que pour le PLA
pur en raison du rôle joué par l’eau sur les mélanges (indépendamment du taux de MM). Par
ailleurs, les suivis du degré d’oxydation linéique par IRTF, ne sont pas en totale cohérence
avec les mesures des masses molaires moyennes. En effet, alors qu’aucune catalyse de la
dégradation n’a pu être identifiée pour le mélange MM-1 le degré d’oxydation linéique du
mélange BSTR150-5-MM-1 est significativement supérieur à celui du PLA pur suggérant que
le BSTR-150 soit sensible aux UV et intervienne dans le processus de vieillissement du PLA.
Ces contradictions pourraient être causées par l’élution de certains produits de dégradation
hors des échantillons. A ce jour, aucune conclusion ne peut ainsi être tirée concernant le rôle
des catalyseurs d’oxydation sur la dégradation des mélanges BSTR150-5.
306
Figure V.34 : Variation de la constante de vitesse de dégradation en fonction du taux de
catalyseur d’oxydation en photo-vieillissement humide (♦) PLA; (◊) BSTR150-5
307
III.5. Proposition de mécanismes réactionnels pour les réactions
d’oxydation du PLA
Bien que plusieurs mécanismes de photo-dégradation du PLA aient été suggérés dans
la littérature, aucune étude n’a pu pleinement caractériser des produits de dégradation pouvant
conduire à des bandes d’absorption vers 1840 cm-1 à ce jour. De plus, à notre connaissance,
trois études ont rapporté, à ce jour, l’observation d’une bande d’absorption vers 1840 cm-1 sur
du PLA vieilli (Zaidi, 2010; Fukushima, 2010; Gardette 2011).
Yasuda et al. ont observé, sous rayonnement UV-C, une diminution de la pureté
optique du PLA (Yasuda, 2010). Ce phénomène de racémisation étant observé à la fois aux
extrémités carboxyliques et hydroxyles est proportionnelle aux ruptures de chaînes. Un
mécanisme réactionnel a été proposé. En se basant sur le mécanisme proposé par Sakai et al.
(Sakai, 2001) rapportant des ruptures de liaisons RCOO–R’, suivi d’une déprotonation sur un
carbone asymétrique. Yasuda et al. proposent que les radicaux carboxyles et alkyles formés
intermédiairement soient le lieu de réactions de racémisation (Figure V.35).
Les produits de dégradation issus de l’irradiation UV de polyesters aliphatiques n’ont
pas été encore rapportés dans la littérature. En revanche, ceux issus de vieillissements par
irradiation gamma ont été décrits (Babanalbandi, 1995 ; Babanalbandi, 1996). Ces résultats
peuvent servir de support pour la suite de notre étude, bien que les énergies d’activations,
mises en jeux dans le cas des rayonnements gamma, puissent être plus élevées que dans le cas
de rayonnements UV (différences probables au niveau de l’amorçage radicalaire). Pour
vieillissements sous rayons gamma, les modifications chimiques observées correspondent à
des ruptures de liaisons R-COOR’, RCO-OR’ et/ou RCOO-R’ via une photo-oxydation
directe du groupement carbonyle (Babanalbandi, 1995 ; Babanalbandi, 1996). Ces réactions
sont susceptibles de conduire à sept radicaux résumés en Figure V.36. Bien que ces
groupements radicalaires puissent à leur tour conduire à environ 25 produits différents par
recombinaison (dont des anhydrides, par exemple dans le cas des produits 6 + 2 ou 6 + 5),
seuls les espèces 1 à 5 (issus des réactions de Norrish I) sont véritablement considérées
comme étant probables sous UV.
308
Dans le cas de la dégradation sous UV, plusieurs références soulignent que la
dégradation du PLA se produit en masse et non en surface (Tsuji,2006-b) et ce sans période
d’induction (Gardette 2011). En effet, de par sa structure chimique, le PLA n’absorbe pas
l’UV contrairement aux polyesters aromatiques, par exemple, ce qui explique que l’épaisseur
n’influence pas la dégradation (Gardette, 2011). En fait, le vieillissement du PLA est
uniquement relié à la présence d’impuretés chromophoriques. Plusieurs mécanimses ont été
suggérés selon qu’ils soient réalisés sous UV-C ou sous UV.
Par ailleurs, pour les vieillissements sous UV-C (λ = 230 nm), un mécanisme de
photo-coupure de type Norrish II, qui correspond à une rupture de la liaison RCOO-R’
(Figure 37 et Figure 38 mécanisme A) a été rapporté (Ikada,1992; Ikada, 1997). Le
mécanisme Norrish II conduit à la formation d’un acide et d’un groupement acrylique appuyé
par des observations IRTF rendant compte de l’augmentation de l’absorption vers 3290 et
990 cm-1 (relatifs aux vibrations νOH et νC=C) (Ikada,1992). D’autres références suggèrent
même la possibilité que les groupements acryliques formés puissent participer à des réactions
de réticulation (phénomène minoritaire par rapport aux ruptures de chaînes) (Tsuji, 2005).
Dans le cas du vieillissement du PLA sous UV, pour des irradiances comparables à
celle du rayonnement solaire, d’autres mécanismes réactionnels ont été suggérés (sans
qu’aucun n’ait été démontré à ce jour). Tous ces mécanismes correspondent, comme la
réaction de Norrish II (Figure V.37 et Figure V.38, mécanisme A), à des ruptures de liaison
RCOO-R’. Le mécanisme de coupure radicalaire (Figure V.38, mécanisme B), proposé par
Copinet et al. (Copinet, 2004) en s’inspirant de Babanalbandi (Babanalbandi, 1996) suggère
la formation d’un bout de chaîne acide et d’une extrémité aliphatique (Figure V.38, produits 1
et 3). Le mécanisme de β coupure (Figure V.38, mécanisme C), proposé par Janorkar et al.
(Janorkar, 2007), en s’inspirant des travaux de Scheirs et al. (Scheirs, 1997-a ; Scheirs, 1997-
b), correspond à la photo-oxydation du PLA impliquant la peroxydation du carbone
méthylique adjacent au groupement ester suivi d’une β coupure. Les produits de dégradation
obtenus correspondent à un acide terminal et un bout de chaîne comportant une cétone en α
d’un ester (thermodynamiquement instable) (Figure V.38, produit 4). Enfin, une étude
beaucoup plus récente a suggéré la formation d’anhydride maléique dans le corps de la
structure chimique du PLA lors du vieillissement sans rupture de chaîne selon une
peroxydation suivie d’une coupure β (Figure V.38, mécanisme C bis). Ce mécanisme a
cependant deux défauts, d’une part il ne rend pas compte de la baisse de masse molaire des
échantillons et d’autre part les anhydrides aliphatiques absorbent théoriquement plutôt vers
309
1825 cm-1 (Fukushima, 2010). Deux mécanismes complémentaires sont proposés dans la
suite.
Nous proposons un premier mécanisme (Figure V.38, mécanisme D) qui correspond à
des ruptures de chaînes RCOO-R’ (et qui peut donc rendre compte de la baisse de masse
molaire lors du vieillissement) et qui conduit à un acide terminal et un bout de chaîne
comportant un alcool en α d’un ester (thermodynamiquement instable) (Figure V.38, produit
5). Ce mécanisme radicalaire de β coupure peut être envisagé en s’inspirant des études de
Janorkar et al. (Janorkar, 2007), ainsi que des travaux de Scheirs (Scheirs, 1997-a ; Scheirs,
1997-b). Les produits 4 et 5, bien qu’instables, devraient théoriquement conduire à des bandes
d’absorption en IRTF vers 1840 cm-1 très proche des observations expérimentales.
Le second mécanisme que nous avons proposé (Berthé, 2010) est susceptible de
conduire à des anhydrides via des scissions de chaînes. La rupture d’une liaison R-COOR’,
selon une réaction de cage (Figure V.38, mécanisme E), également inspiré de (Scheirs, 1997-
a; Scheirs, 1997-b), pourrait conduire à des produits de dégradation ayant respectivement un
anhydride et un aldéhyde terminaux (Figure V.38, produits 6 et 7). Bien que ce nouveau
mécanisme paraisse satisfaisant, il est discutable à plusieurs niveaux. Le produit 6 décrit en
Figure V.38, comportant un anhydride, est susceptible de donner une bande d’absorption
théorique vers 1825 cm-1, ce qui ne correspond pas tout à fait aux observations expérimentales
à 1843 cm-1 (Tableau V.18). De plus, le mécanisme réactionnel pris comme référence ici, est
issu d’études sur le PBN, dont les groupements aromatiques sont susceptibles de faciliter la
formation d’anhydrides (par rapport au PLA qui est aliphatique). Quoiqu’il en soit, une
publication récente a depuis également suggéré ce mécanisme (Gardette, 2011). Par ailleurs,
un anhydride, bien que plus thermodynamiquement stable que les produits 4 et 5, n’est pas
très stable en présence d’eau, et est très susceptible d’être clivé en deux acides. Ainsi, le
produit de dégradation 6 (Figure V.38), en présence d’eau devrait rapidement conduire aux
produits de dégradation 1 et 8 comme décrit dans la Figure V.39. En ouverture, il aurait été
intéressant de pouvoir introduire des anhydrides aliphatiques dans des matrices de PLA afin
de pouvoir suivre leurs bandes d’absorption en IRTF et pouvoir conclure sur la nature des
signaux observés expérimentalement.
310
Figure V.36 : Différents radicaux susceptibles d’être formés lors d’une irradiation
gamma du PLA (Babanalbandi,1996 ; Babanalbandi, 1995)
311
Figure V.38 : (A) Photo-oxydation sous UV-C du PLA selon un mécanisme de NorrishII (Ikada, 1997) (B) Mécanisme de rupture
radicalaire homolytique (Copinet, 2004), (C) Peroxydation suivie d’une coupure β (Janorkar, 2007), (Cbis) Peroxydation suivie d’une
coupure β (Fukushima, 2010), (D) Peroxydation suivie d’une coupure β, (E) Peroxydation suivie d’une réaction en cage
312
III.5.2. Proposition de mécanismes réactionnels pour les réactions de
photo-dégradation du PLA en présence de catalyseurs
III.6. Conclusion
Trois types de vieillissements ont été réalisés sur des mélanges à base de polyesters
aliphatiques afin de reproduire, dans des conditions accélérées, diverses conditions réelles de
vieillissement. Ces vieillissements correspondent à un vieillissement thermique, un
vieillissement photochimique à sec et un vieillissement photochimique en conditions humides.
Le but de ces vieillissements est d’évaluer le rôle de faibles quantités de catalyseur
d’oxydation, un complexe à base de manganèse, dans le contrôle de la dégradation du PLA et
de mélanges à base de PLA incorporant un modifiant au choc (BSTR150) ou un agent de
polycondensation (PMAH). En outre, l’utilisation de catalyseurs d’oxydation dans le contrôle
de la fragmentation du PLA n’a jamais été rapportée à notre connaissance.
Les résultats montrent que la présence de catalyseur d’oxydation n’induit pas de
vieillissement à court terme des matrices lorsqu’elles sont stockées à 25 °C, en présence
d’oxygène, pendant six mois. Par ailleurs, l’étape de mise en œuvre (extrusion + calandrage)
induit une dégradation non négligeable des polymères. Cette dégradation est fonction du taux
d’incorporation de catalyseur d’oxydation, ce qui a déjà été rapporté dans le cas de certaines
polyoléfines (Scott, 2000) et pourrait être palliée par l’incorporation de stabilisants adaptés
aux polyesters.
313
Tableau V.18 : Estimation des bandes d’absorption en IRTF pour divers produits de
dégradation théoriques issus du photo-vieillissement du PLA.
Figure V.39 : Réaction du composé 6 avec l’eau, rendant compte de la faible stabilité de
ce composé dans les conditions de photo-vieillissement humide (Vollhardt, 2004)
Pour toutes les conditions de vieillissement, la dégradation est augmentée, par simple
additivation de catalyseur d’oxydation et ce de façon significative à partir de 3 % en masse.
L’effet du catalyseur sur l’augmentation de l’élongation à rupture peut être expliqué par le fait
qu’il s’agisse d’un mélange maître à base de PEBD dont l’élongation à la rupture est
nettement supérieure à celle du PLA.
314
diminution de l’élongation de ces mélanges soit plus prononcée que pour le PLA vierge. La
cinétique de dégradation semble pourtant accélérée en présence de BSTR150 ce qui est
contraire à ce qui est rapporté par la littérature. La présence de PMAH semble également
accélérer la cinétique de dégradation des mélanges à base de PLA bien que la cristallinité de
ces mélanges reste plus faible tout au long du vieillissement que celle du PLA vierge.
315
En conclusion, l’effet du mélange maître sur le PLA est significatif mais faible lors
des vieillissements thermiques et beaucoup plus prononcé lors des photo-vieillissements à
partir de 3 % en masse de mélange maître à base de catalyseur d’oxydation. Le BSTR150
n’influence pas la résistance au vieillissement thermique, mais augmente la sensibilité au
photo-vieillissement humide. Le PMAH semble amplifier l’effet du vieillissement thermique
sans qu’un effet sur la résistance au photo-vieillissement ne soit observé pour les photo-
vieillissements à secs.
Par ailleurs deux mécanismes ont été proposés afin d’expliquer la formation de
produits de dégradation comportant une bande d’absorption vers 1840 cm-1, sans qu’il soit
possible de les valider. L’un de ces mécanismes correspond à un mécanisme radicalaire de β
coupure et conduit à un composé thermodynamiquement instable. Le deuxième mécanisme
conduit à un anhydride, par un mécanisme de réaction de cage. Bien que plus stable, la
formation de cet anhydride semble pourtant peu probable, en particulier dans le cas du photo-
vieillissement humide, dans la mesure où les anhydrides réagissent facilement avec l’eau.
III.7. Ouverture
316
Conclusions générales
Cette étude a permis de développer des mélanges à base d’un polyester biodégradable
et issu de ressources renouvelables : le polylactide (noté P(L)LA).
L’objectif de cette étude était triple :
1. obtention d’un niveau de performances mécaniques initiales élevées, en particulier au
niveau de la résilience
2. conservation de ces propriétés dans le temps au cours de vieillissements en présence
d’eau
3. contrôle de la durée d’utilisation et augmentation de la fragmentation en fin de vie.
Dans ce but, trois axes distincts de recherche ont été réalisés. Tout d’abord, les
propriétés mécaniques, la morphologie, la compatibilisation et les interactions inter-phases de
ces mélanges ont été étudiées. Par la suite, la variation de leur sensibilité à l’eau en fonction
des composés en mélange a été analysée. Enfin, la durée de vie de ces mélanges en conditions
de vieillissement thermique, photo-chimique et climatique ainsi que la modification de leur
cinétique de fragmentation, ont été étudiées.
L’étude de l’amélioration de la résilience de mélanges à base de P(L)LA a permis
d’identifier un modifiant à l’impact permettant, dans nos conditions de mélange et de mise en
forme, d’obtenir des échantillons ne cassant pas pour de faibles taux d’incorporation (5% en
masse). La réalisation et la caractérisation de mélanges incorporant des polyesters de faible
module d’Young a permis de montrer que bien que les morphologies soient caractéristiques
de mélanges immiscibles, différentes interactions entre les constituants existent en phase
cristalline, en phase amorphe et à l’état fondu. Dans un deuxième, temps la compatibilisation
de tels mélanges est étudiée à l’aide de deux agents de polycondensation mais aussi avec un
monomère photo-réactif en présence d’un rayonnement gamma. Des résiliences élevées ont
pu être obtenues pour les mélanges incorporant de forts taux de polyesters à faible module de
Young mais aussi pour les mélanges compatibilisés.
L’étude du vieillissement hygrothermique des matériaux à base de P(L)LA permet
d’évaluer la tenue dans le temps des propriétés mécaniques en fonction du type de mélange
étudié. Différentes voies de modification de la tenue de ces propriétés sont comparées : la
nature des polymères mélangés et la réticulation de ces mélanges (via l’incorporation d’agents
317
de polycondensation ou de monomères photo-réactifs). Le mélange du P(L)LA avec un
modifiant au choc a entraîné un abaissement de la résistance au vieillissement
hygrothermique. Ce résultat a été relié à la faible compatibilité de ces mélanges. L’étude des
mélanges non compatibilisés à base de polyesters de faible module de Young a montré que
ces mélanges présentent également des propriétés faibles en vieillissement. L’utilisation
d’agents de polycondensation a montré un potentiel intéressant. Bien que des absorptions
d’eau plus importantes soient observées, la tenue dans le temps des propriétés a été améliorée.
En revanche, l’irradiation sous rayonnement gamma de mélanges en présence d’un monomère
photo-réactif, entraîne une perte des propriétés mécaniques de ces matériaux plus rapides que
celles du P(L)LA dans ces conditions de vieillissement contrairement à ce qui était recherché.
Ces comportements sont associés à la coexistence de réticulations et de photo-dégradations.
Trois types de vieillissements ont été réalisés sur des mélanges à base de polyesters
aliphatiques afin de reproduire, dans des conditions accélérées, diverses conditions de
vieillissement réelles (vieillissements thermiques, photochimiques à sec et en conditions
humides). Le but de ces vieillissements est d’évaluer l’effet de deux types d’additifs (un
modifiant au choc et un agent de polycondensation) ainsi que le rôle de faibles quantités de
catalyseur d’oxydation, un complexe à base de manganèse, dans le contrôle de la
fragmentation du P(L)LA. Pour chacun de ces vieillissements, tous les échantillons présentent
une baisse de leur élongation à la rupture, une augmentation de leur taux de cristallinité et une
baisse de leur masse molaire en fonction du temps de vieillissement. Le modifiant au choc et
l’additif de polycondensation permettent une accélération des cinétiques de dégradation de
l’élongation à la rupture et de la masse molaire au cours du vieillissement thermique et du
photo-vieillissement, et ce en particulier en conditions humides, ce qui peut être relié à la
faible miscibilité de ces mélanges. Les résultats montrent que la présence de catalyseur
d’oxydation n’induit pas de vieillissement à court terme des matrices. Par ailleurs, l’étape de
mise en œuvre (extrusion + calandrage) induit une dégradation non négligeable des polymères
qui pourrait être palliée par l’incorporation de stabilisants adaptés aux polyesters. Pour toutes
les conditions de vieillissement, la dégradation est augmentée, par simple additivation de
catalyseur d’oxydation et ce de façon significative à partir de 170 ppm en masse. En ce qui
concerne les vieillissements thermiques, les résultats montrent que les dégradations restent
faibles, et n’impliquent pas une diminution du domaine d’application de ces matériaux ce qui
pourrait être contrôlé par l’utilisation de formulations de catalyseurs d’oxydation de nature
chimique différente. En revanche, dans le cas des mélanges à base de modifiant à l’impact et
d’agent de polycondensation, l’effet est significatif dès un taux d’incorporation de 56 ppm en
318
masse de catalyseur d’oxydation, ce qui pourrait être dû à une possible compatibilité du
modifiant à l’impact et de l’agent de polycondensation avec le mélange maître à base de
catalyseurs d’oxydation. Par ailleurs deux mécanismes réactionnels ont été proposés afin de
tenter d’expliquer la formation de produits de photo-dégradation observés.
319
320
Perspectives de recherche
En ouverture, il parait intéressant de compléter ces manipulations par des mesures de
biodégradation et d’écotoxicité à court et long terme de l’ensemble des mélanges mis au
point.
Par ailleurs, la complexité des mécanismes d’absorption d’eau et de perte des
propriétés mécaniques lors des vieillissements hygrothermiques nécessite l’utilisation de
techniques de caractérisations complémentaires. La caractérisation systématique des masses
molaires moyennes des échantillons à cœur et en surface permettrait également de mieux
appréhender ces phénomènes. Dans le cas des mélanges de polymères, des mesures RMN
permettraient également de pallier au souci de superposition des pics d’élution en CES. Enfin,
l’utilisation d’une cellule de perméabilité serait tout à fait intéressante de façon à pouvoir
avoir accès aux caractéristiques de diffusion, de perméabilité et de solubilité de l’eau dans ces
matériaux. Enfin des essais de corrélation des vieillissements accélérés aux vieillissements
vrais seraient nécessaires afin d’évaluer le temps d’utilisation effectif de ces matériaux.
Le potentiel de l’utilisation de catalyseurs d’oxydation, bien qu’intéressant, nécessite
d’être complété par des études sur la stabilisation à l’état fondu à l’aide de divers stabilisants,
ainsi que la caractérisation d’autres catalyseurs d’oxydation métalliques. Par ailleurs, la
réalisation de tests de vieillissement de référence sur du P(L)LA non additivé (ou désadditivé
de tous stabilisants) permettrait de conclure sur l’effet de chaque additif. La préparation de
mélanges maîtres à base de P(L)LA devrait également permettre d’améliorer l’effet des
catalyseurs d’oxydation. De plus la réalisation de films en une seule étape (par exemple par
extrusion bi-vis / calandrage) devrait permettre de limiter la dégradation initiale de ces
matériaux. Enfin, l’applicabilité de cette approche lors du compostage en fin de vie de ces
matériaux devrait être réalisée par des tests de compostage in-situ. Par ailleurs, cette étude
laisse le champ libre à l’identification de mécanismes de photo-dégradation du P(L)LA, la
mesure des cinétiques de scission de chaînes en fonction des conditions de vieillissement et à
la caractérisation des produits de photo-dégradation formés (par exemple en incorporant des
anhydrides dans les matrices de PLA et suivre leurs bandes d’absorption dans ces conditions).
En outre, le potentiel de l’ensemble du projet de recherche COLIBIO devrait être
appuyé par une étude de cycle de vie des composites finaux obtenus en mélangeant les fibres
321
de verre altérables et les matrices développées dans le cadre de ce manuscrit de thèse. Il serait
alors possible de démontrer pleinement l’intérêt écologique de cette approche.
322
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V. Berthé, A. Bergeret, L. Ferry, J.C. Benezet, N. Pons, Ageing of different biodegradable polyester
blends: mechanical and hygrothermal behaviors, communication orale, conference Modification
Degradation and Stabilization 2008, Liège (Belgique), 2008
A. Bergeret, V. Berthé, N. Pons, L. Ferry, J.C. Benezet, Ageing of different biopolyester blends and
biocomposites, communication orale, 9th International Conference on Durability of Composite
Systems (DURACOSYS–2010), Patras (Grèce), 2010
V. Berthé, A. Bergeret, L. Ferry, J.C. Benezet, Morphology and mechanical properties of physical
blends of P(L)LA and PBS biodegradable polyesters, communication orale, 26th Conference on
Polymer Progress Society (PPS-26), Banff (Canada), 2010
V. Berthé, R. Sonnier, J.C. Benezet, L. Ferry, A. Bergeret, Properties and hydrolysis of poly-L-
lactide, cross-linking by gamma-irradiation at different steps of the moulding process,
communication orale, 26th Regional Conference on Polymer Progress Society (PPS-26), Istanbul
(Turquie), 2010
(à venir) V. Berthé, A. Bergeret, L. Ferry, J.C. Benezet, Properties, hydrolysis and biodegradation
of compatibilized P(L)LA/P-ε-CL blends for out-door applications, communication orale, 27th
Conference on Polymer Progress Society (PPS-27), Marrakesh (Maroc), 2011
VI. Publications
V. Berthé, L. Ferry, J.C. Bénézet, A. Bergeret, Ageing of different biodegradable polyesters blends
mechanical and hygrothermal behavior, Polymer Degradation and Stability, 2010; 95(3): 262-269.
V. Berthé, A. Bergeret, L. Ferry, J.C. Benezet, Morphology and mechanical properties of physical
blends of PLLA and PBS biodegradable polyesters
352
Chapitre VI. Annexes
353
354
ANNEXE 1
Modèles cinétiques et hydrolyse en vieillissement hygrothermique
LnM n ,t
= LnM n , 0 − kt (Eq.1)
Pour le PLA, lorsque les masses molaires moyennes sont mesurées par CES dans le
THF à 25 °C, on peut utiliser la relation de Kuhn-Mark-Houwink dans le THF (Equation 2)
(Paul, 2003):
M n
( P ( L ) LA ) = 0 , 4055 × M n
( PS )
1 , 0486
(Eq.2)
Dans le cas de l’hydrolyse, on peut observer que chaque coupure crée une nouvelle
chaîne, le nombre de coupures au temps t, noté nt, exprimé en moles par gramme
d’échantillon, peut être utilisé comme paramètre d’avancement de la réaction d’hydrolyse
(Equation 3) (Bellenger, 1995):
355
=
1 1
nt −
M n ,t M n,0 (Eq.3)
Tel que :
et = e0 − nt (Eq.4)
Avec Mn,0 et Mn,t les masses molaires moyennes en nombre respectives, exprimées
1 1
en g.mol-1 et M n , 0 et M n ,t les nombres de chaînes par gramme, respectivement avant
M n ,0
Nt = nt M n,0 = M n ,t
−1
(Eq.5)
M n ,t
β = nt M t = 1− M n ,0 (Eq.6)
=
1 −1
e0 mol . g (Eq.7)
72
Chaque acte d’hydrolyse détruit une fonction ester, la concentration en ester à l’instant
t est donc :
356
n
et = e0 − nt = e 0 1− t
(Eq.8)
e0
En supposant que l’hydrolyse est du premier ordre par rapport aux réactants, ce qui est
presque toujours le cas pour les polyesters (Verdu, 2005), on peut écrire l’équation 9 :
= K e t [H 2 O ] = K e 0 1− n t [H 2 O ]
dn t
dt e0 (Eq.9)
= k 1− n t
dn t
dt e 0 (Eq.10)
= kt
e0
ln
e0 − nt (Eq.11)
= kt
1
ln( )
1−72nt (Eq.12)
Avec : k une constante de vitesse d’ordre 1 dont la dimension est l’inverse d’un temps
([temps]-1) tel que:
k = Ke0 [H 2O ] = K × 72 × K × 0,772
1 1000
≈
18 (Eq.13)
Les constantes cinétiques d’hydrolyse répondent à une loi de type Arrhénius. Bien que
non appliqué au PLA à l’heure actuelle, le modèle le plus couramment utilisé pour les
polyesters (Verdu, 2005) est celui qui considère que les constantes de vitesse s’expriment sous
la forme de l’équation 14 :
357
Ea
k = k 0 ( HR) β exp(− ) (Eq.14)
RT
Avec HR l’humidité relative (β = 1 en immersion), T la température (en Kelvins), k0,
ß et E des grandeurs caractéristiques du matériau. Ea ~ 90-100 kJ.mol-1 (énergie d’activation
d’une réaction d’hydrolyse pour des polyesters). Pour le PLA Ea = 84,1 à 90 kJ.mol-1 en
immersion (Zhou, 2008) et 87,2 kJ.mol-1 en vieillissement hygrothermique (Mohd-Adnan,
2008). Le vieillissement est très fortement accéléré lors d’une augmentation de température.
Le modèle Arrhénien permet de réaliser la prédiction des durées de vie (moyennant, les
précautions issues des problèmes de représentativité des conditions opératoires). Ainsi, les
paramètres cinétiques sont tels que la dégradation devient extrêmement rapide aux
températures de mise en œuvre, d’où la nécessité, bien connue, de sécher soigneusement les
polyesters avant leur transformation.
358
ANNEXE 2 :
L’oxydation du PLA
L’oxydation des bioplastiques est un sujet de recherche d’actualité, puisque ces
matériaux sont destinés à être utilisés en extérieur et donc sont susceptibles de subir des
attaques oxydantes ou photo-oxydantes. Bien qu’une très large bibliographie, issue des
recherches pour des applications médicales, traite de la résistance à l’hydrolyse des polyesters
aliphatiques, la résistance à l’oxydation est un volet récent et reste assez peu fourni sur le plan
fondamental.
Dans la suite, les principaux mécanismes d’oxydation des polymères sont abordés.
Puis les mécanismes d’oxydation et de photo-dégradation propres au PLA sont décrits. La
tenue en température du PLA est traitée. Enfin, le contrôle de l’oxydation à l’aide d’agents
oxydants est décrit sur la base d’exemples principalement issus de l’étude des polyoléfines.
Mécanismes standard d’oxydation
Les processus d’oxydation sont des processus radicalaires, en chaînes. On distingue
principalement deux types d’oxydation (en plus de l’oxydation biologique) : la thermo-
oxydation et la photo-dégradation. Ces réactions d’oxydation entrainent des réactions de
coupure de chaînes ainsi que de ramification pour tous types de polymères.
Réactions de coupure
Le « schéma standard » des mécanismes d’oxydation peut s’écrire comme suit :
o amorçage : obtention d’un radical (P•) à partir du polymère (P) ou d’une impureté
o propagation : qui correspond à deux étapes
P• + O2 → PO2• (I)
PO2• + PH → PO2H + P• (II)
terminaison : PO2• + PO2• → produits inactifs (III)
Divers mécanismes sont en fait possibles (Verdu, 2005; Maréchal, 1993):
PO2• + P’O2• → POOOOP’ (très instable) (IV)
POOOOP’ → PO• + P’O• + O2 (V)
PO• + P’O• → POOP’ (combinaison) (VI)
2 P• → PP (combinaison donnant une réticulation, dans le cas de
faibles pressions en O2)
359
P’HO• + P’’O• → P=O + P’-OH (dismutation) (VII)
On peut donc s’attendre à ce que des hydroperoxydes (PO2H), des peroxydes (POOP),
des cétones ou des aldéhydes (P=O) et des alcools (POH) soient formés par un processus
standard. Il faut cependant savoir que ce processus peut avoir quatre origines :
o thermique (thermolyse des liaisons les plus faibles du matériau) ;
o photochimique (photolyse des espèces photo-réactives) ;
o radiochimique (radiolyse du polymère) ;
o chimique (mise en contact avec un réactif oxydant du type acide nitrique fumant,
permanganate de potassium, bichromate de potassium, système rédox, etc.).
La réaction (I) de transformation des radicaux primaires en radicaux peroxyle (PO2•)
est extrêmement rapide et ne contrôle la cinétique globale que si l’oxygène fait défaut. La
réaction (II) gouverne la vitesse de propagation du processus; il s’agit de l’arrachement d’un
atome d’hydrogène sur le polymère. Ainsi, le classement des stabilités à l’oxydation est celui
des énergies des liaisons. Dans un polymère donné, ce sont les énergies de dissociation des
liaisons les plus faibles qui déterminent le site d’attaque préférentiel de l’oxydation. Dans le
cas du PLA (Figure A.1), la grande majorité des attaques chimiques impliqueront l’hydrogène
du carbone tertiaire (1) plutôt que celui du groupe méthyle, sur lequel aucun arrachement
d’hydrogène ne sera généralement observé (2).
De façon générale, les réactions d’oxydation sont ralenties à l’état vitreux, car une
faible mobilité moléculaire défavorise la propagation de l’oxydation. Le processus reste
confiné autour du site d’amorçage (impureté, …), et les réactions de terminaison deviennent
plus probables. Mais le facteur le plus important est souvent la faible perméation de l’oxygène
dans le polymère qui est :
o nulle dans les parties cristallines
o faible dans les parties vitreuses
360
o élevée dans les parties caoutchoutiques
Réactions de ramification
La particularité des réactions d’oxydation est de produire des espèces instables : les
peroxydes et surtout les hydroperoxydes, capables de se décomposer assez facilement pour
donner des espèces radicalaires très réactives : radicaux (PO•) ou hydroxyle (OH•),
susceptibles de réamorcer des oxydations en chaînes. Trois processus de ramification
unimoléculaire et un processus bi-moléculaires peuvent être rencontrés :
o La thermolyse : POOH → PO• + OH• (VIII)
La photolyse : POOH + hυ → PO• + OH• (IX)
+ - 2+
La catalyse rédox : PO• + CU → PO• + OH + Cu (X)
Le processus bimoléculaire : 2 POOH → PO• + PO2• + H2O (déshydratation) (XI)
Ces réactions de ramification sont extrêmement importantes car elles sont à la base
du caractère auto-entretenu de l’oxydation. Les trois premiers mécanismes montrent que la
température, les rayons UV, et/ou la présence d’ions de métaux de transition (Cu, Fe, Co, Ni,
Mn) peuvent former et déstabiliser des groupements hydroperoxydes. En l’absence des trois
premiers mécanismes (basse température, obscurité …), et principalement dans le cas de
polymères ne contenant que des atomes de carbone et d’hydrogène, les hydroperoxydes
s’accumulent jusqu’à atteindre des concentrations critiques de l’ordre de 0,1 M au-delà
desquelles les probabilités de collisions bi-moléculaires deviennent statistiquement probables,
il s’agit du quatrième mécanisme décrit ci-dessus. Une fois cette concentration atteinte, au
bout d’un temps appelé temps d’induction, les hydroperoxydes se décomposent et libèrent des
radicaux (PO• et PO2•) susceptibles d’amorcer des réactions en chaîne. L’apparition de ces
radicaux va donc conduire à un emballement des réactions de dégradation (et donc de
consommation d’oxygène) puis par une chute rapide des propriétés d’utilisation (Figure A.2).
361
Mécanismes de thermo-oxydation
Les réactions de clivage issues d’un vieillissement thermique peuvent soit intervenir à
haute température, soit à la suite d’une thermo-oxydation pouvant exister aux températures
d’utilisation du matériau.
Le phénomène de thermo-oxydation s’accompagne généralement d’un changement de
couleur à sa surface (Tsotsis, 1995) due à la formation d’une couche oxydée à la surface du
polymère, suite à une réaction avec l’oxygène de l’air. Deux phénomènes sont typiquement en
compétition : la consommation de cet oxygène et sa diffusion au sein de la matrice (Audouin,
1994).
La propagation se déplace par arrachement d’hydrogène et les mécanismes sont
généralement uniques. Dans le cas d’un mécanisme unique, le suivi de la disparition d’une
espèce particulière (O2 par exemple), selon une constantes k et un ordre α, (Equation 1) peut
être modélisé par une relation d’Arrhénius (Equation 2).
dC
= −kC α (Eq. 1)
dt
− Ea
k = k0 exp( )
RT (Eq.2)
Avec Ea : l’énergie d’activation de la réaction de dégradation considérée et R la
constante molaire des gaz.
Dans les cas les plus fréquents, le vieillissement est un mécanisme complexe résultant
de la combinaison d’une multitude de processus élémentaires qui peuvent être séquentiels,
indépendants, synergiques, antagonistes, compétitifs, … Les constantes de vitesse sont
rarement déterminées, l’attention portant surtout sur les durées de vies (temps au bout duquel
la concentration de l’espèce suivie atteint une concentration critique), et ces dernières sont
souvent déterminées sur la base de mesures physiques dont les relations avec la structure
chimique sont loin d’être clairement établies. Il existe donc de nombreuses raisons pour que la
loi d’Arrhenius ne s’applique pas. Malgré cela, cette loi a été admise comme un modèle
physique (dont la validité dans chaque cas particulier n’est pas prouvée), et est utilisée
fréquemment pour la prédiction des durées de vie. Divers essais de vieillissements accélérés
sont réalisés à des températures élevées différentes. Par extrapolation, la durée de vie, notée
L, à la température d’utilisation est ensuite calculée (Figure A.3).
362
Figure A. 3 : Principe de détermination de la durée de vie par le modèle Arrhénien :
profil d’endurance thermique (Verdu, 2005)
Pour que ce modèle de prédiction soit valide, quelques conditions doivent cependant
être satisfaites :
o L’intervalle de température ne doit pas comporter de transition (transition vitreuse ou
fusion), qui se manifeste très souvent par un changement de régime cinétique
o L’intervalle de température entre la température de vieillissement accéléré la plus
faible et la température d’utilisation ne doit pas excéder 20 °C
Mécanismes de photo-oxydation et photo-dégradation
La première étape d’un vieillissement photochimique est l’absorption d’un photon par
le polymère ou une impureté. Cette absorption va porter l’espèce absorbante A à l’état excité
A*, c’est-à-dire à un niveau électronique d’énergie plus élevée. Cela confère à cette espèce
une potentielle réactivité. On peut écrire ce processus, en faisant intervenir l’énergie d’un
photon absorbé (hν) :
hν
A → A*
Dans le cas de polyesters, le photo-vieillissement peut conduire à une double
photochimie. Cette dernière est à la fois liée à la structure chimique du polymère (et donc au
motif répétitif) ainsi qu’à l’existence de processus photosensibilisés par des impuretés et des
irrégularités structurales.
Dans le cas de la dégradation relative à la structure chimique, l’absorption se
traduit par une atténuation de l’intensité lumineuse traversant l’échantillon et régie par la loi
de Beer-Lambert (Equation 3):
363
I
= exp(−εCx)
I0 (Eq.3)
Les groupements carbonyles formés, produits dans les réactions de terminaison, sont
également photoréactifs (Verdu, 2005). On cite en particulier les mécanismes de Norrish (I) et
364
(II). Ces deux mécanismes conduisent à des coupures du squelette macromoléculaire dont les
effets s’ajoutent à ceux déjà connus de la coupure β des radicaux alcoxyles. Les carbonyles
contribuent, au moins via le mécanisme de la Figure A.4 et A.5, au caractère autoentretenu de
la réaction. Dans le cas du PLA le mécanisme de Norrish 2 pas reconnu comme étant le
mécanisme prépondérant (Gardette, 2011), mais semble être possible dans le cas de
vieillissements photo-chimiques sous rayonnements hautement énergétiques tels que des
rayonnements UV-C par exemple.
365
o le spectre de la source, qui doit être adapté au spectre de photosensibilité du polymère
o l’intensité lumineuse reçue à la surface des échantillons
o la température
o les fluctuations dans le temps de ces différents paramètres
C’est donc un « plan d’expérience », et non une expérience unique, qui peut conduire
au modèle souhaité. La méthode la plus couramment utilisée consiste à prendre seulement en
compte l’énergie intégrée sur la totalité de la période d’exposition. Cependant, dans le cas
général, les effets de la température ne peuvent pas être ignorés. La meilleure méthode
consisterait à partir de l’équation exprimant la vitesse v de variation d’une propriété ν: (ou de
la concentration d’une espèce) tel que présenté dans l’équation 4 :
E
v = v0 I α exp(− ) (Eq.4)
RT
Avec : I le flux énergétique reçu (fonction du temps t, en photons·cm−2.s-1, ou J.cm−2
par exemple), T la température (en Kelvins), ν0, α et E des grandeurs caractéristiques du
matériau.
Par ailleurs, il faut remarquer que d’autres facteurs sont susceptibles de jouer un
rôle dans la dégradation des matériaux lors de tests accélérés (cycles jour-nuit, présence
d’humidité…). Par exemple, dans le cas de processus d’oxydation contrôlés par la diffusion
de O2, l’alternance jour-nuit peut permettre une augmentation de la dégradation (ex : PVC, ou
PE) (Vogt, 2009). Les effets de l’eau peuvent, indépendamment des dégradations par
hydrolyse, s’ajouter à ceux de la lumière. En effet, la plastification par l’eau peut favoriser la
diffusion d’O2. De plus, le lavage des surfaces par la pluie peut accélérer la migration
d’adjuvants par extraction.
Le vieillissement sous rayonnement UV du PLA a récemment été abordé par la
communauté scientifique. En effet, depuis que ce matériau a pénétré le marché des plastiques
de commodités, grâce à ses propriétés mécaniques, sa résistance à tous types de
vieillissements climatiques est étudiée. Le vieillissement du PLA sous différentes sources
lumineuses est, d’ores et déjà, traité dans la littérature (Yasuda, 2010), bien que des
divergences existent concernant les mécanismes réactionnels impliqués.
o Lampe au mercure à moyenne pression (λ=250-400 nm, max. 365 nm) (Ikada, 1997)
o Lampe au Xe (Ikada, 1999)
o Lampe UV à longues longueurs d’ondes (365 nm) (Ho, 1999-b)
o Lampe « continuous wave » Xe/Hg (λ=356 nm) (Sakai, 2001)
366
o Lampe à lumière noire (λ=300-400 nm) (Osawa, 2001)
o Lampe pulse (laser eximer) Xe-F (λ=351 nm) (Sakai, 2002)
o (open flame) lampe à arc de carbone (λ=300-800 nm) (Tsuji, 2006-b)
o Lampe à moyenne pression de Hg dans l’air (Ikada, 1992)
o Lampe de stérilisation UV-C, (lampes de 15 W, λc = 253.7 nm), P = 0.05 -
0.44 mW·cm2 (Yasuda, 2010)
367
368
ANNEXE 3 :
Techniques expérimentales de caractérisation utilisées
I.1.1. Principe
369
Figure A. 6 : Représentation du viscosimètre à simple capillaire (Waters 150CV)
(Grenier-Loustalot, 1996)
Le calcul des masses molaires par chromatographie par exclusion stérique classique
est basé sur le fractionnement des macromolécules par rapport à leur taille. A cet effet,
l’utilisation d’étalons (dont la distribution des longueurs de chaîne est étroite et connue) est
nécessaire, et permet l’établissement d’une courbe d’étalonnage log (Mi) = f (Vi).
Chaque fraction « i » correspond à un volume d’élution donné « Vi » et son intensité
« Ii » est, elle, proportionnelle à la concentration « Ci » de cette fraction. La masse molaire
« Mi » de chaque fraction « i » est déterminée à l’aide d’une courbe d’étalonnage
log(Mi) = f(Vi ).
La distribution des masses molaires est représentée, après normalisation, par les
variations de « Ci » en fonction de log(Mi) et les différentes masses molaires moyennes,
représentatives de cette distribution, peuvent alors être calculées. Plusieurs valeurs sont
_ _
typiquement représentées, la masse molaire moyenne en nombre M n , viscosimétrique M v , en
_ _
poids M w et de centrifugation M z . Les Equations 1 détaillent leur calcul :
(Eq.1)
370
L’indice de polymolécularité est l’équivalent de l’écart type en statistique et
_ _
caractérise la distribution des chaînes. Ce dernier, noté I, est défini par le rapport de M w / M n .
Classiquement, si I = 1 on considère que les polymères ont une distribution très étroite et si I
> 2,5 la distribution est très large. Les masses molaires moyennes, s’écartent d’autant plus les
unes des autres que l’hétérogénéité du polymère est grande tout en restant dans l’ordre
_ _ _ _
suivant : M n < M v < M w < M z
Les masses molaires moyennes en nombre sont déterminées sur une chromatographie
d’exclusion stérique Waters équipée d’une colonne ayant pour phase stationnaire du gel
polystyrène/divinylbenzène sphérique hautement réticulé, la phase mobile est du
tétrahydrofuranne (THF), le débit est de 1 cm3/min et une température de 30 °C.
Typiquement, 10 mg de polymère sont dissouts dans 2 cm3 de solvant THF et la solution
obtenue est filtrée à l’aide de filtre Millipore ayant une sélectivité de 0,45 mm. 20 mL de ce
filtrat sont alors injectés. Le détecteur utilisé est un refractomètre Waters-410 et les mesures
sont exprimées par rapport à des références polystyrène. Pour cette étude, les essais ont été
réalisés au Centre de Recherche sur les Biopolymères Artificiels (CRBA) de l'Institut des
Biomolécules Max Mousseron (IBMM) (UMR CNRS 5247) de la Faculté de Pharmacie de
Montpellier.
I.2.1. Principe
371
apportée par le faisceau infrarouge est voisine de l'énergie de vibration de la molécule, cette
dernière absorbe le rayonnement et la diminution de l'intensité réfléchie ou transmise sera
alors enregistrée.
La fréquence d’oscillation dépend de la masse des atomes et de la force de la liaison
chimique entre ces atomes, elle est caractéristique d’un groupement chimique. Toutefois
l’absorption du rayonnement IR dépend aussi de la géométrie de la molécule et en particulier
de sa symétrie (Colthup, 1975). Par conséquent, à une molécule de composition chimique
donnée correspond une bande d'absorption caractéristique permettant de l'identifier.
Deux types de manipulations ont été réalisés pour les solutions de polymère et les
films obtenus par calandrage.
Pour les solutions de polymère dans le chloroforme, une fine épaisseur est déposée sur
les pastilles de KBr vierge avant d’être rapidement séchés à l’aide d’un sèche-cheveux.
Préalablement, 200 mg de bromure de potassium sont stockés à 100 °C pendant 8 h, avant
d’être pressé à 200 MPa pendant 2 minutes, afin d’obtenir les pastilles de KBr transparentes
en moyen IR. Les films déposés à la surface des pastilles de KBr, sont analysés par absorption
et ont pour référence le signal de la pastille de KBr vierge.
Pour les films obtenus par calandrage, les mesures sont directement réalisées par
transmission sur des échantillons de 8,5 cm x 1 cm. Dans ce cas, les spectres obtenus ont pour
référence le signal du porte échantillon vide.
Dans les deux cas, l’analyse est effectuée entre 400 et 4000 cm-1, 32 scans sont
réalisés avec une résolution de 4 cm-1 à l’aide d’un spectromètre Bruker IFS66, basé sur
l’utilisation d’un interféromètre de Michelson.
372
II. Techniques de caractérisation mécanique
Plusieurs types d’essais mécaniques ont été effectués : la traction uniaxiale, le choc
Charpy non-entaillé, la rhéologie en fondu et l’analyse thermomécanique dynamique.
II.1.1. Principe
Deux types d’éprouvettes sont utilisés selon que la méthode de mise en forme soit
l’injection ou le calandrage.
373
Les essais de traction sur des éprouvettes normalisées type ISO-1A moulées par
injection sont effectués selon la Norme ISO 527-2 (Figure A.7 et Tableau A.1). La longueur
utile est 80 mm et la section utile est de 10×4 mm2. Les éprouvettes sont conditionnées, après
injection, à 22-24 °C durant 72h avant d’être testées. Elles sont sollicitées sur une presse
Zwick Z010, équipée de mors pneumatiques et d’un capteur de force de 10 kN. Pour ces
éprouvettes, la mesure du module de Young (GPa), conformément à la norme ISO 527 (en se
référant aux consignes adaptées aux polyesters), se fait à une vitesse de sollicitation de 0,5
mm/min. Un extensomètre Zwick « clip-on » incrémental permet de mesurer avec précision
l’allongement de la partie utile de l’éprouvette. Cinq essais au minimum doivent être
effectués. La mesure de la contrainte maximale (éventuellement au seuil) et de l’élongation à
la rupture des éprouvettes ISO-1A, se font également selon la norme ISO 527-2 (en se
référant de nouveau aux consignes adaptées aux polyesters). Les éprouvettes sont sollicitées
avec une vitesse de traction de 50 mm/min. Cinq essais au minimum sont également réalisés.
Dans le cas des films obtenus par calandrage, les éprouvettes sont d’abord découpées à
l’aide d’un emporte pièce, conforme à la norme ASTM-638 (Tableau A.1) de façon à obtenir
une haltère. On remarque que les films à base de P(L)LA pur sont assez fragiles et que leur
découpage entraîne des contraintes qui sont visibles à l’œil (présence de traces blanches sur
les bordures). La méthode de découpage des haltères a été mise au point en comparant la
reproductibilité des essais par rapport aux zones de prélèvement sur les films calandrés. En
effet, l’expérience a montré que les haltères découpées au centre du film étaient moins
reproductibles que celles prélevées sur les bords. De plus, la vitesse de traction est en
conformité avec la norme ASTM-638 et est adaptée à la fragilisation des films au cours des
vieillissements et fixée à 25 mm/min pour l’ensemble des tests mécaniques.
374
Tableau A. 1 : Principales caractéristiques du type d’éprouvette ISO-1A et ASTM-type
4 d’après les normes ISO 527-2 et ASTM-638 respectivement (Krawczak, 1999)
En mm ISO-1A ASTM-type 4
Rayon r 20 à 25 r 20 à 25 14
II.2.1. Principe
Les éprouvettes sont conditionnées, après injection, à 22-24 °C durant 72h avant d’être
testées. Les mesures sont effectuées sur un mouton-pendule Zwick 5102 suivant la norme ISO
375
179 relative au choc Charpy (Figure A.8). Les éprouvettes ont les dimensions suivantes:
80×10×4 (en mm) et sont prélevées dans la partie linéaire des haltères Selon les échantillons,
plusieurs types de pendules sont utilisés (pendules de 2, 5, 4 ou 7 J). La distance entre appuis
est de 62 mm. Des tests Charpy non entaillé ont été réalisés pour une meilleure comparaison
ultérieure des résultats à ceux issus de la caractérisation de composites. En effet, dans le cas
de composites à base de fibres de verre, il est plus conventionnel de ne pas réaliser d’entaille.
376
II.3. Rhéométrie rotative sur des mélanges fondus :
II.3.1. Principe
γ = γ 0 cosωt (Eq.2)
σ = σ0 cos(ωt + δ) (Eq.3)
σ0
G' = cos δ (Eq.5)
γ0
σ0
G '' = sin δ (Eq.6)
γ0
377
La tangente de l’angle de perte δ, sans dimension, est définie comme le rapport
:
G ''
tan(δ) = ' (Eq.7)
G
378
sont réalisés sur des morceaux d’haltère. Une fois que le four est stabilisé en température,
l’échantillon est introduit et laissé 3 min à la température de consigne. Puis un protocole de
fixation de l’entrefer est appliqué afin d’obtenir une épaisseur de 1 mm. Les surplus sont
retirés et le test est lancé une fois la température de consigne stabilisée.
Pour les mélanges ne relaxant pas rapidement à l’état fondu, qualifiés de hautement
branchés, des plateaux en aluminium de 9 mm de diamètre sont utilisés. La distance entre les
plateaux est de 4 mm et la température de 170 °C. Les tests sont réalisés sur des pastilles
usinées (4 mm d’épaisseur, 9 mm de diamètre) par polissage à partir d’haltères injectées. Une
fois le four stabilisé en température, l’échantillon est introduit et laissé 3 min à la température
de consigne. Puis un protocole de fixation de l’entrefer est appliqué afin d’obtenir une
épaisseur de 4 mm (absence de forces rémanentes). Le test est alors lancé.
II.4.1. Principe
La DMTA est une technique d’analyse couramment utilisée lors de l’étude des
polymères. Elle permet d’extraire les propriétés mécaniques d’un matériau viscoélastique en
fonction de la température. Elle met en jeu des essais mécaniques utilisant des modes de
sollicitations variés : flexion trois points, traction-compression, torsion, cisaillement entre
plateaux parallèles, simple ou double encastrement et rend compte de l’évolution de la
réponse du matériau sous sollicitations harmoniques « hors résonance ». Du fait de sa large
gamme de fréquences accessibles, la DMTA est particulièrement bien adaptée à l'étude de la
379
dynamique de chaîne des polymères (Degallaix, 2007). Lors d’une analyse thermomécanique,
une sollicitation dynamique est appliquée à un échantillon permettant de caractériser les
phénomènes de relaxation associés à des transitions du type transition vitreuse par exemple.
Le principe de la méthode consiste à appliquer une contrainte périodique et mesurer la
déformation correspondante. La réponse en amplitude apparait avec un décalage (δ) dans le
temps, dû aux propriétés visqueuses des polymères (Degallaix, 2007). Il en résulte un module
complexe (E* = E’+iE’’ en traction compression, G* = G’+iG’’ en torsion) qui peut être
divisé en deux composantes. E’ et E’’ (ou G’ et G’’en cisaillement) sont les composantes
élastique et anélastique respectivement appelées module de stockage et de perte. E’ (et G’)
traduit le comportement élastique conservatif du matériau. La partie imaginaire E’’ (et G’’)
caractérise le comportement visqueux du matériau. Le rapport entre ces deux composantes
tan(δ)=E’’/E’ est le facteur de perte (ou angle de perte). L’ensemble des études montre une
forte dépendance du comportement viscoélastique à certains paramètres, principalement la
température et la fréquence des sollicitations. Dans cette étude, le module de perte E’’ ainsi
que le facteur de perte tan(δ) sont suivis à l’aide d’une DMTA.
380
II.4.2. Appareillage et conditions d’essai
Les propriétés thermomécaniques dynamiques ont étudiées à l’aide d’un VA 815 RDS
de la société Metravib avec une vitesse de chauffe de 3 °C/min, sur une plage de température
de -100 à 120 °C. Les éprouvettes sont conditionnées, après injection, à 22-24 °C durant 72h
avant d’être testées. Les échantillons (40×10×4 mm3) sont testés en utilisant une fréquence
constante de 5 Hz et une amplitude d’oscillation de 5-10 µm en mode traction/compression.
Les variations, en fonction de la température, du module de conservation E’, du module de
perte E’’ et du facteur de perte tan(δ) sont rapportées. De même, le maximum du pic tan(δ) est
relié à la relaxation mécanique principale (relaxation-α reliée à la température de transition
TV). Chaque test est réalisé en double.
III.1.1. Principe
381
Figure A. 11 : Schéma de principe d’un MEB et d’une poire d’interaction due au
bombardement d’électrons primaires
III.1.2. Appareillage
382
III.2. Analyse calorimétrique différentielle (DSC)
III.2.1. Principe
La DSC est une méthode d’analyse thermique permettant de déterminer les variations
d’énergie issues de processus survenant durant la chauffe ou le refroidissement d’échantillons.
Les flux de chaleur ainsi que les cinétiques de chauffe peuvent être contrôlés simultanément.
Les mesures calorimétriques obtenues sont comparées à celles d’une référence, inerte
thermiquement, placée dans la même enceinte et subissant le même traitement thermique
(Figure A.12). Les différences de flux thermiques, entre ces deux éléments, mesurées par un
ensemble de thermocouples vont être directement compensées par apport d’énergie à
l’échantillon étudié.
Les phénomènes énergétiques observés peuvent ensuite être associés à une transition
thermique du matériau ou à une réaction chimique. On distingue principalement les
changements endothermiques (fusion par exemple) de ceux qui sont exothermiques
(cristallisation par exemple). De plus, les variations de capacité calorifique peuvent également
être enregistrées. Ces dernières permettent notamment de distinguer la transition vitreuse des
matériaux.
Ces données calorimétriques sont représentées en fonction de la température ou du
temps (courbe de puissance calorifique). Les essais peuvent être réalisés en condition inerte
(hélium, azote, argon) ou active (oxygène, air…). Il est donc possible de mesurer les états
énergétiques liés à l’évolution de la phase cristalline du polymère tels que le pic de fusion et
le pic de cristallisation froide, l’évolution de la phase amorphe avec la température étant
caractérisée par la transition vitreuse.
383
III.2.2. Appareillage et conditions d’essai
Les mesures sont menées à l’aide d’une DSC Pyris Diamond Perkin Elmer. Avant la
réalisation des mesures, la ligne de base est établie à l’aide de deux capsules vides. Afin
d’éviter l’oxydation, un flux d’azote circule autour des échantillons durant les analyses. Les
échantillons sont chauffés de – 90 °C à 190 °C à une vitesse de 10 °C/min. Seule la première
montée est analysée, afin de déterminer le taux de cristallinité des échantillons.
Pour chaque mesure, une quantité de matière comprise entre 6 et 8 mg est prélevée au
cœur des éprouvettes. Les capsules utilisées sont des capsules standards en aluminium. Trois
essais sont réalisés afin de pouvoir apprécier l’écart type des données. Les enthalpies sont
mesurées à l’aide du logiciel Pyris 8.0.
∆Hm − ∆Hcc
X c (%) = 100× (Eq.8)
ω∆Hm0
384
mois et les tests sont assez peu transposables à d’autres conditions de vieillissement naturel
(Day, 1998 ; Marks, 1978).
Les tests artificiels tentent de recréer les conditions externes en contrôlant un nombre
limité de paramètres. Ces tests de vieillissement, quoique plus rapides, ne peuvent simuler
parfaitement les conditions naturelles (exposition au soleil, aux microorganismes…), ils sont
pourtant très régulièrement préférés aux vieillissements naturels pour leur aisance de mise en
œuvre et leur reproductibilité. Il faut cependant être conscient que l’accélération du
vieillissement, par l’amplification d’un ou plusieurs facteurs de dégradation, peut générer des
phénomènes parasites, qui ne sont pas susceptibles de se produire en conditions naturelles
(cinétiques réactionnelles différentes, mécanismes réactionnels différents …). Cela implique
de choisir avec rigueur un type de vieillissement accéléré en fonction d’un type d’application
donné, en se basant sur des essais de corrélation avec les dégradations obtenues en conditions
réelles d’utilisation. Bien souvent, même les vieillissements accélérés les plus simples
impliquent des biais (Quackenbos, 1967 ; Davis, 1983 ; Gugumus, 1985, Kockott, 1989 ;
Brown, 1991 ; White, 2004), et la détermination d’un facteur de corrélation entre
vieillissement artificiel et vieillissement naturel est impossible (ASTM, 1989, Martinovich,
1967).
Afin de caractériser la tenue à l’hydrolyse, un test de vieillissement hygrothermique
accéléré (température et humidité fortement augmentées en absence de tout photo-
vieillissement) est réalisé, en basant ce choix sur des études antérieures concernant des
composites à base de polyesters (Day, 1998).
Concernant la résistance au photovieillissement, deux types de vieillissements sont
réalisés, le photovieillissement en conditions sèches (SEPAP), et le photovieillissement en
conditions humides (ARTACC). Enfin, des tests de vieillissement thermique accélérés ont
également été effectués.
IV.1.1. Principe
385
paramètres suivis au cours du vieillissement sont l’absorption d’eau, les variations de
propriétés mécaniques, de cristallinité et de masse moléculaire moyenne en nombre.
Des haltères sont vieillies dans un autoclave Sanoclav, d’une capacité de 20 L (Figure
A.13). La température de vieillissement est volontairement fixée au-dessus de la température
de transition vitreuse du P(L)LA de façon à accélérer au mieux tout processus de
vieillissement impliquant la diffusion d’eau, au sein de ce matériau. Le fond de cet autoclave,
en acier inoxydable, est rempli par un litre d’eau distillée. La température est fixée à 65 °C +/-
1 °C. Une fois en fonctionnement, l’autoclave, qui est fermée hermétiquement, présente une
légère surpression de 200 mbar. Dans ces conditions, l’humidité relative est estimée à 100 %.
Deux trous, réalisés aux extrémités des barres haltère ébavurées, permettent de les
fixer tout en empêchant leur déformation au cours du vieillissement (Figure A.13). Les barres
sont fixées verticalement, au-dessus de la surface d’eau. Les temps de vieillissement réalisés
sont limités aux durées suivantes : 0, 6, 24, 48, 120 et 240 h. Pour chaque temps de
vieillissement de chaque type de mélange, 10 éprouvettes sont vieillies dans ces conditions.
Quand ces durées sont atteintes, les éprouvettes sont extraites de l’autoclave et l’eau
condensée à leur surface est rapidement essuyée à l’aide d’un papier absorbant. Puis, les
barres haltères sont pesées et placées dans une salle climatisée à 23°C pendant 72h avant
d’être testées mécaniquement (traction uniaxiale et test de choc Charpy). Enfin, l’évolution de
la cristallinité est également évaluée par DSC et la variation de masse molaire moyenne en
nombre par CES.
Le suivi des prises en eau, réalisé à l’aide d’une balance ayant une précision de 1 mg,
est exprimé par l’Equation 9 :
Mh − Ms
M t (%) = 100* (Eq.9)
Ms
386
Figure A. 13 : Schéma d’un autoclave et positionnement des éprouvettes
387
accélérés : d’une part, aucune émission ne doit être enregistrée au-dessous de 295 nm, et
d’autre part, le spectre ne doit pas présenter de « trou » dans la gamme 300 à 400 nm (pour ne
pas favoriser un mécanisme photochimique par rapport à un autre ayant un spectre de
photosensibilité différent).
Trois types de sources UV sont particulièrement utilisés :
o les lampes au xénon, qui donnent une simulation solaire quasi parfaite avec un filtrage
approprié afin d’éliminer les bandes sous 300 nm et se rapprocher au mieux du spectre
naturel du soleil. Typiquement, les filtres correspondent à une couche de quartz à
l’intérieur des lampes et en borosilicate sur l’extérieur. Les lampes les plus courantes
ont des irradiances à 340 nm de 0,35 à 0,55 W/m2.
o les lampes à vapeur de mercure haute pression, qui ont un spectre de raies avec un
fond continu important (Figure A.14) et dont l’avantage est lié au rendement
énergétique élevé dans l’UV
o les lampes fluorescentes à phosphore émettant dans l’UV, qui ont l’avantage d’un
faible coût, d’un rendement énergétique élevé dans l’UV, d’un spectre continu, mais
dont le principal inconvénient est leur faible intensité lumineuse
388
IV.2.2. Tests de vieillissements photo-chimiques en conditions sèches
(SEPAP)
389
Les échantillons de 34*90 mm2 sont découpés à partir de films réalisés par calandrage
puis fixés sur un porte éprouvette à quatre zones d’exposition, permettant d’une part, de
maintenir les films de façon radiale par rapport à la lampe, et d’autre part, lors des
caractérisation IRTF, de ne pas toucher l’échantillon et de pouvoir réaliser quatre mesures en
des points différents.
390
Développement de mélanges à base de polylactide à durabilité contrôlée.
Etude des relations microstructure/propriétés/mise en oeuvre
RESUME : La thèse s'inscrit dans le cadre d'un programme de recherche global ayant pour
objectif de développer des composites à base de polymères biodégradables. L’objectif est de
parvenir à contrôler à la fois la durée de vie dans différentes conditions de vieillissement ainsi
que la dégradation en fin de vie de ces matériaux. Le programme de thèse concerne plusieurs
aspects de ce programme de recherche :
ABSTRACT : This study is a part of a global research program aiming at developing innovative
bio-composites based on biodegradable matrix (poly-lactide, poly-epsilon-caprolactone, poly-
butylene-succinate) with controlled mechanical properties and life times in different weathering
conditions. Besides, the blend end of life fragmentation are also studied. Different aspects of
this global research program are developed in this study: