G02 - Guide Exploitation MA
G02 - Guide Exploitation MA
G02 - Guide Exploitation MA
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EXPLOITATION
DURABLE DES
BÂTIMENTS
EXPLOITATION
DURABLE DES
BÂTIMENTS
Publié par :
Deutsche Gesellschaft für
Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH
Sièges de la société
Bonn et Eschborn, Allemagne
Désignation du projet :
Efficacité énergétique au Maroc (DKTI IV)
Auteure :
Magdeline PINEL, architecte consultante
Conception/Maquette :
Napalm, Rabat
Crédits photos/Sources :
GIZ/Adnane Azizi, pages : 9, 14, 16
GIZ/Oussama Benbila, page : 10
GIZ, page : 12
GIZ/Zineb Tahiri, page : 19
Pixabay, page : 20
GIZ/Véronique Hirner, page : 22
Sur mandat du :
Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ)
Impression :
Napalm, Rabat
INTRODUCTION........................................................................................... 7
Il s’agit d’une Boîte à outils qui a pour vocation de renforcer les capacités
des différents praticiens du bâtiment et de l’aménagement urbain au
Maroc, en mettant à leur disposition un ensemble de connaissances,
d’outils, de méthodologies et de bonnes pratiques relatives à un projet
de construction intégrant l’efficacité énergétique.
PLANIFICATION CONCEPTION
CyCLE DE VIE
RéALISATION
CONSTRUCTION DU BÂTIMENT
TRANSFERT
I
MAINTENANCE /
GESTION
DéMOLITION
CyCLE DE VIE
EXPLOITATION DU BÂTIMENT
Cette étape est suivie de la réception définitive, une année après la réception provisoire (voir ì Guide Général,
pages 145 à 153). Cette année est l’occasion pour le maître d’ouvrage de vérifier le bon fonctionnement du bâtiment,
de noter les défauts à corriger par la / les entreprises avant la réception définitive et de sensibiliser ses occupants
à son usage « durable ».
Pour mener à bien cette année de démarrage, il est important que le maître d’ouvrage structure son équipe
d’exploitation. Pour cela, il nomme, avant la réception définitive, le ou les gérant.e.s du bâtiment et le/la responsable
de l’équipe de maintenance.
Ces formations sont également l’occasion de transmettre les plans de recollement, modes d’emploi des
équipements, systèmes et appareillages, ainsi que les copies de contrats d’entretien des entreprises ou
fournisseurs le cas échéant.
Enfin, ces formations sont l’occasion d’expliquer aux gérant.e.s du bâtiment et / ou à la maîtrise d’ouvrage que des
travaux modificatifs ne peuvent être entrepris sans une étude sérieuse d’impact sur l’efficacité énergétique du
bâtiment, menée par un architecte ou un bureau d’étude technique spécialisé. En effet, certains travaux peuvent
avoir des conséquences néfastes pour le bon fonctionnement du bâtiment y compris dans son aspect durable,
par exemple une intervention endommageant l’enveloppe du bâtiment (toiture, murs extérieurs, menuiseries
extérieures ou plancher bas) qui pourrait nuire à l’efficacité énergétique. Si les travaux sont justifiés, un dossier
complet doit être remis au responsable de la maintenance avec les plans de recollement, les fiches techniques et
modes d’emploi des éventuels équipements nouvellement installés.
CL14. Suivi réception Lots gros œuvre CL15. Suivi réception Lots plomberie CVC
étanchéité assainissement désenfumage
CL16. Suivi réception Lot électricité CL17. Suivi réception Lots archi (menuiseries
intérieures & extérieures/revêtements/
faux plafonds/peinture/signalisation)
Cette réunion de sensibilisation est également l’occasion de remettre aux usagers le livret / mode d’emploi du
bâtiment, éventuellement accompagné d’outils de sensibilisation, par exemple des vidéos.
Ce livret / mode d’emploi du bâtiment donne les recommandations et bonnes pratiques à suivre sur les aspects
durables du bâtiment et particulièrement sur le fonctionnement des équipements de chauffage, ventilation,
éclairage, énergies renouvelables et les possibilités d’économies d’énergie, mais aussi sur la gestion de l’eau. Il
informe également les usagers sur la gestion de déchets : type de tri, lieu et périodicité de collecte.
En complément, il est recommandé de sensibiliser les usagers par la présence de pancartes et signalétiques aux
endroits stratégiques du bâtiment pour expliquer ou rappeler les bonnes pratiques d’usage.
Ces réunions peuvent être animées par le point focal construction durable de l’équipe de la maîtrise d’ouvrage
(voir ì Guide Général, pages 32 et 33 et modèle M02. Charte de pilotage du projet) ou par les futurs gestionnaires
du bâtiment, par exemple le responsable de la maintenance et de la gestion, ou encore le responsable énergie.
Ces réunions peuvent être complétées par toute une série d’événements moins formels d’informations plus
ludiques autour de la durabilité du bâtiment. Le web offre une bonne source d’informations et d’idées pour animer
différents événements sur la durée auprès des usagers du bâtiment.
Il est recommandé de nommer un responsable du suivi des corrections et réglages. Le responsable du suivi peut
s’appuyer sur le modèle ì M17. Tableau de suivi des réserves, pour assurer le suivi avec les entreprises qui doivent
réaliser les corrections avant la réception définitive. Une fois la réception définitive prononcée, c’est le début des
garanties décennales pour un certain nombre d’ouvrages (voir ì Guide Général, pages 152 et 153).
© GIZ/Oussama Benbila
Ainsi, l’exploitant doit faire sa propre analyse pour définir ses opérations de maintenance. Cependant, d’un point de
vue méthodologique, il est recommandé que le/la ou les responsables de la maintenance procèdent aux activités
suivantes :
1. Classer tous les plans de recollements, modes d’emploi, préconisations et planning d’entretiens des
fournisseurs / entreprises.
2. Examiner les plans, modes d’emplois et préconisations pour définir la nature et la périodicité des opérations
de maintenance par catégorie.
3. Définir un plan prévisionnel de maintenance et élaborer les outils et canevas pour réaliser les opérations de
maintenance permettant de comparer les périodicités pour constater des écarts éventuels.
4. Réaliser les opérations de maintenance selon la planification et les canevas établis et consigner les résultats
dans un cahier de maintenance pour pouvoir assurer le suivi.
Généralement, les opérations de maintenance doivent prendre en considération le suivi des éléments suivants :
Catégories Sous-catégories
Structure en maçonnerie
Structure en béton
Structures Structure en acier
Structure en bois
Structure en verre
Support de toiture
Collecte et évacuation des eaux pluviales
Couverture étanchéité
Toitures
Ouvrage de raccord et finition
Ouvertures de toiture et verrières
Équipements, protections et accessoires
Équipements
Sécurité incendie
Signalisation
Ascenseurs et monte-charge
Ascenseurs
Machineries
© GIZ
Autres : 1% Fuel : 3%
La forte consommation de gaz dans l’habitat s’explique par l’aspect économique du gaz qui est subventionné
par l’État et par l’absence du réseau de ville. Cependant, il n’est pas exclu qu’à l’avenir le prix de cette ressource
augmente. De plus, les accidents domestiques liés au gaz sont nombreux et souvent mortels.
La consommation d’électricité dans un bâtiment concerne principalement :
Le chauffage et/ou le refroidissement, pour assurer un climat intérieur confortable,
La circulation de fluides tels que l’air (ventilation), l’eau (eau chaude, chauffage),
Les transports (ascenseurs, monte-charges),
L’éclairage,
Les communications (téléphone, radio, télévision),
La production de biens (cuisine, couture, etc.).
Cuisson : 50%
Électricité pour
Eau chaude : 13% réfrigérateur : 45%
!
Il est recommandé de consigner ces relevés dans un tableau de bord de
suivi qui va permettre de comparer les différents relevés au fil des mois et
d’identifier les écarts non justifiés.
Pour cela, il est nécessaire de définir un seuil de criticité pour identifier
les sources de surconsommation et à l’inverse les raisons des baisses de
consommation.
Selon la taille du bâtiment ou éventuellement s’il s’agit d’un parc immobilier, la mission de suivi peut devenir un
suivi de performance énergétique. Il est alors confié à une équipe en charge de cette mission qui possède ses
propres outils et son propre tableau de bord de gestion énergétique. Dans les autres cas, c’est le gestionnaire du
bâtiment qui réalise ce suivi ou bien le locataire ou propriétaire du logement. Quel que soit le responsable de suivi,
il est possible d’opter pour un système de gestion énergétique également appelé SGE (voir point 4, page 19).
Dans tous les cas, il est intéressant de continuer à sensibiliser les occupants en les associant au suivi de la
performance : ils peuvent ainsi participer aux constats, être informés de la mise en place des actions et du suivi
des résultats, et participer aux corrections éventuelles. Un moyen de sensibiliser les usagers d’un bâtiment est
l’affichage des données relevées : par exemple, un grand compteur dans la salle des départs d’un aéroport ou
encore des rapports de consommation affichés dans les halls d’immeuble de bureaux.
© GIZ/Adnane Azizi
L’USAGE
Créer une ventilation nocturne du bâtiment lors des périodes de chaleur par une ventilation
traversante ou par une ventilation par effet de cheminée si les conditions le permettent
(voir guide ì G01. Guide Construction durable), pour rafraîchir le bâtiment, améliorer le confort
thermique et baisser la consommation énergétique.
Utiliser les protections solaires au bon moment de la journée (rideaux, stores, auvents amovibles,
stores inclinables…) en fonction des orientations solaires pour éviter la surchauffe.
Laisser le maximum de soleil entrer par les fenêtres en hiver pour réchauffer l’air.
Ne pas surchauffer les locaux en hiver (voir tableau des températures en page 17).
En hiver, aérer les locaux quotidiennement entre 10 et 15 min si le bâtiment est correctement isolé
et ventilé. Au-delà, le refroidissement engendrera un surcoût énergétique.
Récupérer les eaux pluviales pour arroser le jardin et laver les voitures (voir ì RD02. Catalogue des
bonnes pratiques de collecte et valorisation des eaux pluviales).
Éteindre les multiprises, appareils électroniques et éclairages en fin de journée et surtout la veille
des week-ends, des jours fériés et des congés, car les appareils en veille continuent de consommer
de l’énergie.
Placer les appareils froids (frigo, congélateurs) éloignés des sources de chaleur et éviter les
appareils encastrés dans les meubles de cuisine, qui entrainent la surchauffe de l’appareil.
Faire un tri sélectif des déchets et, pour le résidentiel individuel, dans la mesure du possible, mettre
en place un compost.
Bien entretenir la végétation en hiver comme en été, pour se protéger du soleil et rafraichir l’air
grâce au feuillage des arbres en été et, au contraire, laisser rentrer le soleil en hiver pour réchauffer
l’air grâce à une végétation dégagée.
Nettoyer les grilles de ventilation pour éviter qu’elles ne se bouchent et pour qu’elles restent
performantes.
Nettoyer chaque semestre les filtres des climatiseurs et splits et vérifier l’état des fluides
réfrigérants.
Veiller à entretenir le système de stockage des eaux pluviales par le nettoyage des filtres, vidange,
désinfection de la cuve de stockage, etc.
Nettoyer les panneaux photovoltaïques et solaires, et les chauffe-eaux solaires, chaque année pour
certains composants, chaque semestre pour d’autres, notamment les vitrages.
Utiliser de préférence une raclette en mousse. Ne pas projeter d’eau à forte pression, ce qui
risquerait d’endommager les joints, ne pas frotter fort pour ne pas rayer le verre et éviter les
solvants, les détergents et l’eau très calcaire. Le calcaire laisse des dépôts blancs qui gênent le bon
fonctionnement des capteurs.
Il est impératif de laver les capteurs le matin quand ils sont froids car le choc thermique en pleine
journée pourrait les briser.
LES ACHATS
Lors du changement d’une ampoule défectueuse, la remplacer par une ampoule LED (Light
Emitting Diode) qui a une durée de vie plus longue et consomme moins d’énergie (voir focus en
page suivante).
Opter pour le label Energy Star (label d’efficacité énergétique) pour tout achat de matériel
électronique (ordinateurs, imprimantes, photocopieurs…) et privilégier les all-in-one et imprimantes
réseaux.
Pour l’achat de matériel électrique, choisir des matériels performants classés A au minimum.
Acheter des équipements électriques dimensionnés aux besoins réels des occupants (capacité
de lave-linge, puissance d’éclairage d’une ampoule, taille d’un congélateur, capacité d’une
photocopieuse, etc.).
© GIZ/Adnane Azizi
En 2020, les ampoules les moins énergivores sont les LED (diode électroluminescente). Les LED ont une durée de
vie supérieure à tous les autres types d’ampoule et leur consommation énergétique est inférieure.
Tableau d’équivalence
Globalement, il est recommandé d’équiper intégralement tous les points d’éclairage avec des ampoules LED
de puissances adaptées aux études des maîtres d’œuvre. En effet, la puissance ou le niveau d’éclairement est
important selon l’usage de l’espace, il fournit le confort nécessaire dans le local pour réaliser l’activité qui y est
pratiquée. Il est mesuré en lux.
Exemple du niveau d’éclairement recommandé pour les locaux administratifs (les valeurs se reportent à la
moyenne sur la zone de la tâche visuelle qui est le plus souvent située à 80 cm du sol) :
G01. Guide Construction durable RD28. Guide des bonnes pratiques pour
les achats durables et consommation
responsable
GTC
Aussi, est-il important de mettre à jour
régulièrement les paramètres de gestion pour
qu’ils permettent un usage et une consommation
d’énergie et d’eau optimisées du bâtiment.
Electricité
Climatisation
Accès
Le SGE regroupe l’ensemble des dispositifs permettant de mesurer, relever et analyser la performance énergétique
d’un site ou d’un organisme. Tout système de mesurage est composé de trois briques élémentaires.
01 Dispositifs de
02 Moyens de relève
03 Moyens
mesurage et d’historisation d’analyse
1. Le dispositif de mesurage est composé d’appareils destinés à être utilisés pour faire des mesures : tension,
courant, débit, température, humidité…
2. Les moyens de relève permettent de collecter et centraliser les données issues du dispositif de mesurage via une
chaîne d’acquisition.
3. Les moyens d’analyse correspondent aux outils permettant l’exploitation des données relevées.
Le SGE comporte couramment un logiciel de gestion énergétique qui a généralement comme rôle d’analyser les
données énergétiques dans le cadre d’un Système de mesurage de la performance énergétique.
© GIZ/Zineb Tahiri
Tout d’abord, pour aller jusqu’au bout de la démarche durable, il est préférable d’opter pour une « déconstruction »
plutôt qu’une simple démolition. En effet, la déconstruction du bâtiment implique une préservation de
l’environnement par le recyclage des matériaux et équipements du bâtiment, et par l’évacuation des déchets
dangereux.
FIN DE VIE DU
BÂTIMENT
1. é TU D E 2 . CURAG E 3 . DéMOL ITION 4 . éVACUATION
© Pixabay
1. dossier de d’autorisation de démolir qui doit être déposé au guichet unique ou à la commune, tout
comme pour l’autorisation de construire.
La phase d’étude est également le moment pour lancer les consultations d’entreprise qui vont
réaliser la déconstruction (pour la sélection de l’entreprise, se référer au ì Guide Général, pages 108
à 127 et aux modèles ì M14. Règlement de consultation entreprises et ì M15. Grille d’évaluation
entreprises).
Une fois le curage effectué, l’entreprise procède à la démolition mécanique du gros œuvre du bâti, la
3. plupart du temps grâce à des engins mécaniques ou des explosifs pour les bâtiments d’une certaine
hauteur.
Une fois l’ensemble du bâtiment démonté et le gros œuvre démoli, les déchets sont évacués selon
Les déchets industriels banals (équipements, plomberie, appareils électriques…) peuvent être
revendus, recyclés ou revalorisés. Les déchets inertes sont évacués selon le règlement en vigueur
de gestion des déchets. Les déchets dangereux ou toxiques sont évacués dans un centre spécialisé.
Une fois le site évacué et dégagé selon les règles de l’art, il peut faire place à un nouveau projet.
Guide Général