Soudage TIG - Wikipédia

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Soudage TIG

Mode de soudage à l'arc

Le soudage TIG est un procédé de


soudage à l'arc avec une électrode non
fusible, en présence d'un métal d'apport
si besoin. TIG est un acronyme de
Tungsten Inert Gas, où Tungsten
(Tungstène) désigne l'électrode et Inert
Gas (Gaz inerte) le type de gaz
plasmagène utilisé. L'arc électrique se
crée entre l'électrode et la pièce à souder
qui est protégée par un gaz ou un
mélange de gaz rares tels que l'argon et
l'hélium. De fait, l’arc électrique remplace
la flamme du chalumeau traditionnel. La
soudure à l’arc s’appuie sur l’élévation de
la température des pièces à assembler
jusqu'au point de fusion grâce au
passage d’un courant électrique
alternatif ou continu[1].

Soudage à l'arc TIG

Le soudage s'effectue le plus souvent en


polarité directe (pôle - du générateur relié
à l'électrode) pour les métaux et alliages
(aciers, inox, cuivreux, titane, nickel...)
sauf dans le cas des alliages légers
d'aluminium ou du magnésium, où l'on
soude en polarité alternée. Il n'est pas
possible de souder en polarité inverse
(pôle + relié à l'électrode) car cela
détruirait cette électrode en la faisant
fondre.

Domaines d'applications
concernés
La soudure TIG est une soudure de
qualité, grâce à la production d'un arc
stable, qui permet de souder les faibles
épaisseurs. Elle nécessite une dextérité
particulière du soudeur[2].

Les domaines d'application les plus


courants sont :
L'aéronautique
L'automobile
La tuyauterie industrielle
L'agro-alimentaire
La pétrochimie
Le pharmaceutique
Le naval

Générateurs et méthodes
d'amorçage

Soudage TIG

L'arc électrique permet d'élever la


température autour de 3 600 °C, quand la
température de fusion du métal à souder
se situe à une valeur nettement inférieure
(vers 1 740 °C pour l'acier).

Les générateurs utilisés sont des


générateurs dont la courbe tension-
intensité est de type plongeante, c'est-à-
dire que pour une variation de tension
dans une plage donnée, l'intensité va peu
varier. Ces générateurs peuvent
également s'employer pour le soudage à
l'électrode enrobée.

Il existe 3 façons d'amorcer l'arc :

1. Par contact (lift-arc) : le soudeur va


faire entrer en contact l'électrode
avec la pièce à souder puis va
éloigner l'électrode afin de « tirer »
un arc électrique. Cette méthode
peut être utilisée avec tous les
générateurs de soudage mais peut
créer une inclusion de tungstène.
Cette méthode s'emploie
uniquement dans des endroits où la
HF (haute fréquence) est interdite.
2. Par hautes fréquences : le
générateur va créer un arc
électrique de faible intensité en
appliquant une haute tension (env.
1 000 V) à une très haute fréquence
(env. 1 000 000 Hz) entre l'électrode
et la pièce. L'ionisation de l'air entre
pièce et électrode va permettre la
création d'un arc de soudage de
forte intensité malgré une tension
modeste (environ 20-30 V). Cette
méthode d'amorçage a pour
inconvénient d'engendrer une
pollution électromagnétique de
l'environnement immédiat.
3. Par court-circuit (grattage manuel) :
L'arc s'amorce en grattant l’électrode
sur le matériau. Il est conseillé
d'amorcer sur un cuivre afin d'éviter
d’abîmer le tungstène et de
contaminer la soudure.

Électrodes utilisées

Torche de soudage au TIG


Les électrodes employées sont
majoritairement constituées de
tungstène (W) à plus de 99 % en masse
auquel on ajoute des oxydes métalliques
pour augmenter l'émissivité électronique
de l'électrode et donc le rendement. Ces
oxydes sont ceux du thorium (ThO2), du
cérium (CeO2), du lanthane (La2O3), du
zirconium (ZrO2) ou d'yttrium (Y2O3)
finement dispersés dans la phase W.
Pour le soudage de l'aluminium, on
trouve également des électrodes en
tungstène pur.

Étant donné la radioactivité naturelle du


thorium, il est probable que, dans le futur,
celui-ci disparaîtra du marché en Europe
Occidentale. Une électrode de tungstène
à 2 % de ThO2 a une activité de
1,3 × 106 Bq kg–1, une électrode avec 2 %
de CeO2 descend à 56 Bq kg–1. D'ores et
déjà, certaines législations (Belgique,
Pays-Bas, etc.) requièrent de traiter les
restes d'électrodes et la poussière
d'affûtage comme des déchets
légèrement radioactifs.

La couleur de l'anneau ceignant


l'électrode renseigne sur la quantité et la
nature d'élément d'addition présent
suivant la norme ISO 6848. Un code
alphanumérique indique aussi la teneur
en oxyde. Par exemple, WTh20 désigne
une électrode de W avec 2 % de ThO2. Le
diamètre d'électrode est compris entre
0,25 et 10,0 mm (0,25 - 0,30 - 0,50 - 1,0 -
1,6 - 2,0 - 2,4 - 2,5 - 3,2 - 4,0 - 4,8 - 5,0 - 6,0
- 6,4 - 8,0 - 10,0). Les longueurs
courantes sont 50 - 75 - 150 - 175 - 300 -
450 - 600 mm.

Pour éviter une usure trop rapide des


électrodes lors de l'affûtage manuel, la
plupart des fournisseurs de matériel de
soudage vendent aussi de petites meules
transportables qui garantissent un angle
constant avec le minimum de perte de
matière. Les électrodes sont affûtées de
sorte que les stries d'affûtage soient
orientées de la pièce vers l'électrode.
Gaz de soudage
Dans la majorité des cas le gaz employé
est de l'argon (utilisé en UE). Ce gaz
neutre permet d'éviter l'oxydation
instantanée lors de la fusion du métal
soudé. Il est aussi influent sur la création
de l'arc à l'amorçage (plus facile sous
argon car sa tension d'ionisation est plus
faible que celle de l'hélium), la forme du
cordon, la vitesse de soudage (les
vitesses élevées sont plutôt réservées
aux mélanges majoritaires en hélium).
Cependant, aux États-Unis les gisements
d'hélium étant plus abondant ce gaz est
donc plus utilisé. Bien qu'il rende
l'amorçage plus difficile l'hélium élève la
tension d'arc et par conséquent permet
une pénétration et une vitesse de
soudage plus importante.

Pour les aciers inoxydables


austénitiques, l'utilisation de mélanges
binaires argon + hydrogène améliore la
productivité en augmentant la
pénétration et les vitesses de soudage.

Métal d'apport
Le métal d'apport est constitué d'une tige
de diamètre variable dont la composition
se rapproche du métal que l'on soude.
Comme son nom l'indique, ce métal
fusionne avec l'arc et constitue un ajout
de matière lors de la formation du cordon
de soudure. Les métaux d'apport les plus
utilisés sont :

ER5356 ou S Al 5356 pour l'aluminium


ER316L ou W 19 12 3 L pour les aciers
inoxydables austénitiques
ER70S-3 ou W 42 5 W3Si1 pour les
aciers au carbones courants
TA6V pour le titane

Défauts rencontrés
Inclusions de tungstène liés à la
dextérité du soudeur cf.Équipe de
soudeurs
Porosités (manque de protection
gazeuse)
Collages et manques de pénétration
Excès de pénétrations
Oxydation si mauvaise protection
gazeuse, notamment à l'envers des
soudures à pleine pénétration
("rochage")
Morsures (caniveaux localisés)
Caniveaux (puissance de soudage trop
élevée par rapport à l'épaisseur de la
pièce à souder)
Concavité ou convexité (manque de
matière fondue ou excès de matière
fondue)
Défaut angulaire
Défaut d'alignement
Qualité du soudage TIG
La qualité visuelle d'une soudure TIG est
excellente, le procédé convient à tous les
métaux. Noter qu'un gaz de protection
envers (cas du soudage d'acier inox)
voire une boîte à gants ou un traînard
(cas du soudage du titane) peuvent être
nécessaires. La compacité de la torche
permet de souder dans des endroits
difficilement accessibles pour d'autres
procédés.
Automatisation du soudage
TIG
Le procédé nécessite une bonne
dextérité du soudeur (pour certains
assemblages l'électrode est à 0,25 mm
de la pièce). Néanmoins il existe des
installations semi-automatiques où
l'apport de métal est réalisé par un
dispositif annexe. Le métal d'apport sous
forme de bobine (bobine au même
format que celles utilisées en Soudage
MIG-MAG) est amené à travers une
gaine, puis une canne qui le présente
devant l'électrode. Différents systèmes
existent permettant de reproduire
l'amenée du fil manuelle par un
mouvement de cadençage. Le TIG peut
également être complètement
automatisé au travers d'installations
robotisées.

Variantes du procédé pour


soudure sur tubes

Échantillon de soudure orbitale TIG


sur acier inoxydable.

Soudage TIG orbital : c'est un cas où le


soudage s'automatise très facilement.
En effet, la torche est mobile et la
pièce fixe, ce procédé est
particulièrement bien adapté au
soudage des tubes. La soudure « en
position » en est aussi grandement
facilitée.

Pour la soudure TIG automatisée orbitale


pour tuyauterie d'acier inoxydable,
plusieurs facteurs influent sur la
répétitivité. On pourrait nommer : la
forme que l'on donne au tungstène, la
pression du gaz de purge à l'intérieur de
la tuyauterie, la pureté du gaz de purge, la
préparation des surfaces lors de la
coupe, etc. Comme pour toute soudure
ou brasure, la préparation des surfaces
est primordiale pour obtenir une soudure
de qualité. Les pièces (tuyaux ou tubes)
destinées à être jointes doivent être
coupées très droites et la propreté est
essentielle. Habituellement les surfaces
à être soudées sont préalablement
nettoyées avec de l'acétone ce qui réduit
sensiblement la possibilité d'avoir de la
décoloration.

Soudage partiel au
TIG orbital d'un tube
acier Sch 80, avec
bouts de tubes
préparées en J

Ce type de soudure est utilisé pour les


tubulures des gaz purs de l'industrie des
semi-conducteurs, pour l'eau pure (eau
pour injection, par exemple) de l'industrie
pharmaceutique et aussi dans l'industrie
nucléaire. De plus en plus, même
l'industrie alimentaire se tourne vers ce
type de soudage relativement peu
coûteux et qui donne d'excellents
résultats.

Le gaz de purge (argon) peut être


mélangé avec de l'hydrogène (5 ou 10 %)
pour obtenir deux résultats distincts qui
dépendent de but recherché. Lorsque l'on
veut réduire la zone affectée par la
chaleur (heat affected zone ou HAZ),
l'apport d'hydrogène permet de réduire
d'environ 25 % la quantité d'énergie
requise parce que l'hydrogène a la
propriété de concentrer le faisceau
d'électrons émanant du tungstène et
ainsi de réduire la largeur du cordon de
soudure. La surface fusionnée est
moindre.

L'autre possibilité lors de l'ajout


d'hydrogène est simplement de
conserver le même apport d'énergie que
l'on utiliserait avec de l'argon à 100 % et
d'augmenter la vitesse de rotation du
même 25 % que ci haut. Ceci est
évidemment un excellent gain de
productivité.

Variante
Soudage ATIG : Ce procédé est une
variante du soudage TIG dans laquelle
un flux tensio-actif est ajouté sur le
joint avant soudage. Ce flux modifie la
convection dans le bain de fusion et
permet d'atteindre de plus grandes
profondeurs de pénétration pour un
même apport calorifique.

Notes et références
1. « Wiki for home-Soudure TIG » (http
s://www.wikiforhome.org/fr/index.ph
p/Soudure_TIG) [archive] (consulté
le 5 septembre 2016)
2. Air Liquide WELDING, « Présentation
du procédé de soudage TIG » (http
s://www.youtube.com/watch?v=ElVb
YuFv38o) [archive], 11 mars 2014
(consulté le 5 septembre 2016)
Voir aussi

Liens externes

Soudure TIG (http://www.rocdacier.co


m/ressource.n.6/cours-de-soudure-tig-
soudage-tungsten-inert-gas-.htm
l) [archive]
Le guide du soudage TIG orbital (http
s://offres.axxair.com/telechargez-le-gu
ide-du-soudage-tig-orbital) [archive]
article de blog sur la soudure de l'inox
(https://www.lookinox.fr/blog/post/rep
aration-ou-restauration-par-soudure-tig
-de-piece-inox-pour-particulier
s) [archive]
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