Corrige 8

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EPFL, Automne 2021 Analyse avancée I (PH) François Genoud, SMA

Corrigé 8
1. (a) f est continue en x = 0 et a une discontinuité de seconde espèce en tout autre point x ∈ R.
(b) f est continue partout sauf en x = 0. En x = 0, f est continue à droite mais f (0− ) = −2 6= 2 = f (0),
donc f a une discontinuité simple en 0.
(c) f est continue en tout point x 6= 0 comme composée de fonctions continues. En x = 0, f est continue à
droite mais f (0− ) = −∞, donc f a une discontinuité de seconde espèce en 0.
(d) f est continue en tout point x 6= 0 comme composée de fonctions continues. En x = 0, f a une discontinuité
de seconde espèce car f (0− ) et f (0+ ) n’existent pas.

2. Supposons par l’absurde qu’il existe une suite de périodes (Tn )n∈N ⊂ (0, ∞) de f , telles que Tn → 0
lorsque n → ∞. Soit x0 ∈ R et ε > 0. Par la continuité de f , il existe δ > 0 tel que
|x − x0 | < δ =⇒ |f (x) − f (x0 )| < ε.
Puisque Tn → 0, il existe n0 ∈ N tel que Tn0 < δ. Alors on peut trouver k ∈ Z tel que kTn0 ∈ (x0 − δ, x0 + δ).
Par conséquent,
|f (x0 ) − f (0)| = |f (x0 ) − f (kTn0 )| < ε.
Comme x0 ∈ R et ε > 0 sont arbitraires, on en conclut que f est constante.

3. χQ est r-périodique pour tout r ∈ Q. En effet, si x ∈ Q, alors x + r ∈ Q, d’où χQ (x + r) = 1 = χQ (x). Si


x ∈ R \ Q, alors x + r ∈ R \ Q, d’où χQ (x + r) = 0 = χQ (x). χQ n’a clairement pas de période fondamentale.

4. Par hypothèse, A := sup{f (y) ; a < y < x} ≤ f (x). Nous allons montrer que A = f (x− ). Soit ε > 0. Par
définition de A, il existe δ > 0 tel que A − ε < f (x − δ) ≤ A. Puisque f est croissante, on en déduit que
t ∈ (x − δ, x) =⇒ f (t) − A ≥ f (x − δ) − A > −ε =⇒ |f (t) − A| < ε,
d’où A = f (x− ). Le fait que f (x+ ) = inf x<t<b f (t) se montre de façon similaire. Maintenant, si a < x < y < b,
on a par la monotonie de f que
f (x+ ) = inf f (t) = inf f (t) et f (y − ) = sup f (t) = sup f (t),
x<t<b x<t<y a<t<y x<t<y

d’où f (x+ ) ≤ f (y − ).
Si g est décroissante, on démontre que
inf g(t) = g(x− ) ≥ g(x) ≥ g(x+ ) = sup g(t) et g(x+ ) ≥ g(y − ), a < x < y < b,
a<t<x x<t<b
en appliquant les résultats démontrés ci-dessus pour une fonction croissante à f := −g. 

5. Supposons s.p.d.g. que f : (a, b) → R est croissante. Pour chaque x ∈ D, on peut choisir un rationnel
r(x) ∈ (f (x− ), f (x+ )). D’autre part, x < y entraîne f (x+ ) ≤ f (y − ), d’où r(x) 6= r(y). Il existe donc une
application injective r : D → Q, ce qui montre que D est dénombrable. 

6. Si f est prolongeable par continuité en b, son prolongement est continu sur [a, b], donc uniformément continu
sur [a, b] par le théorème de la continuité uniforme. Ainsi, f est la restriction d’une fonction uniformément
continue, et est donc elle-même uniformément continue.
Réciproquement, supposons que f : [a, b) → R est uniformément continue et considérons une suite (bn ) ⊂
[a, b) telle que bn → b lorsque n → ∞. Alors la suite (f (bn )) ⊂ R est de Cauchy, et donc convergente. En
effet, pour un ε > 0 donné, il existe δ = δ(ε) > 0 tel que
x, y ∈ [a, b), |x − y| < δ =⇒ |f (x) − f (y)| < ε.
Comme bn → b, il existe alors N = N (ε) ∈ N tel que |bn − bm | < δ(ε) pour tout n, m ≥ N . On a ainsi
que |f (bn ) − f (bm )| < ε pour tout n, m ≥ N . Ainsi, limn→∞ f (bn ) existe, pour toute suite (bn ) ⊂ [a, b) qui
converge vers b.
Pour conclure, nous montrons maintenant qu’il existe un unique ` ∈ R tel que limn→∞ f (bn ) = `, quelle
que soit la suite (bn ) choisie, i.e. limx→b− f (x) = `. Considérons deux suites, (bn ), (b0n ) ⊂ [a, b), telles que
lim f (bn ) = ` et lim f (b0n ) = `0 .
n→∞ n→∞
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Puisque bn − b0n → 0 lorsque n → ∞, il existe Ñ = Ñ (ε) tel que |bn − b0n | < δ(ε) pour tout n ≥ Ñ , où δ(ε)
est donné comme ci-dessus par la continuité uniforme de f . Mais alors |f (bn ) − f (b0n )| < ε pour tout n ≥ Ñ ,
et donc |` − `0 | < ε. Comme ε > 0 est arbitraire, on a bien ` = `0 . 

7. Supposons que limx→∞ f (x) = ` ∈ R et soit ε > 0. Il existe alors M > 0 tel que
ε
x ≥ M =⇒ |f (x) − `| < . (1)
2
On écrit maintenant [0, ∞) = [0, M +1]∪[M, ∞). Comme f est continue sur [0, M +1], elle est uniformément
continue sur cet intervalle. Donc il existe δ0 > 0 tel que
x, y ∈ [0, M + 1], |x − y| < δ0 =⇒ |f (x) − f (y)| < ε. (2)
Posons alors δ := min{δ0 , 1}, et considérons x, y ∈ [0, ∞) tels que |x − y| < δ. Alors x, y ∈ [0, M + 1] ou
x, y ∈ [M, ∞). Si x, y ∈ [0, M + 1], on bien |f (x) − f (y)| < ε par (2). Si x, y ∈ [M, ∞), on a que
ε ε
|f (x) − f (y)| ≤ |f (x) − `| + |` − f (y)| < + = ε,
2 2
par (1), ce qui termine la preuve. 

8. (a) Par une variante évidente de l’exercice 6, si f (x) = 1/x était uniformément continue sur (0, ∞), elle
pourrait être prolongée par continuité en x = 0, ce qui est absurde. Sur [a, ∞), la continuité uniforme de f
est assurée par l’exercice 7. (Cf. polycopié, fin du chapitre 4, pour des arguments “à la main” montrant ces
deux résultats.)
p p
(b) Posons xn = π/2 + 2nπ et yn = −π/2 + 2nπ. On vérifie facilement que limn→∞ (xn − yn ) = 0 et
f (xn ) − f (yn ) = 2 pour tout n ∈ N. Soit ε = 1. Alors pour tout δ > 0, il existe n0 ∈ N tel que |xn0 − yn0 | < δ
mais |f (xn0 ) − f (yn0 )| ≥ ε, ce qui contredit la définition de la continuité uniforme.

9. (a) Il découle de l’exercice 6 que f n’est pas uniformément continue. On peut aussi procéder comme en 8 (b)
en utilisant xn = 1/n et yn = 1/n2 . On obtient que |xn − yn | < 1/n → 0 mais |f (xn ) − f (yn )| = ln(n) → ∞.
(b) Montrons que f est uniformément continue. Soit ε > 0 et x, y ∈ [0, ∞). On travaille par équivalences en
supposant, s.p.d.g., que x > y :
 
x x
|f (x) − f (y)| < ε ⇐⇒ ln(x) − ln(y) < ε ⇐⇒ ln < ε ⇐⇒ < eε ⇐⇒ x − y < y(eε − 1).
y y
On remarque alors que y(eε − 1) ≥ eε − 1 pour tout y ≥ 1. On peut donc prendre δ = eε − 1 et on a bien,
en remontant la chaîne d’équivalences, x − y < eε − 1 ≤ y(eε − 1) =⇒ . . . =⇒ |f (x) − f (y)| < ε.
(c) On constate que f est continue et limx→∞ f (x) = 1, donc f est uniformément continue par l’exercice 7.
(d) f se comporte comme x2 au voisinage de ∞, donc on “devine” que f n’est pas uniformément continue,
et on tente d’utiliser les mêmes suites qu’au cours, dans la preuve que x2 n’est pas uniformément continue
sur (0, ∞) : xn = n, yn = n + 1/2n =⇒ |xn − yn | < 1/n mais
x3n yn3 1  1 
|f (xn ) − f (yn )| = − = x2n − xn + 1 − − yn2 − yn + 1 − =
x n + 1 yn + 1 xn + 1 yn + 1
1 1 1 1 1/2n
x2n − yn2 + yn − xn + − = −1− 2 + − =
yn + 1 xn + 1 4n 2n (n + 1 + 1/2n)(n + 1)
1 1  1 
1+ 2 − 1− → 1 (n → ∞).
4n 2n (n + 1 + 1/2n)(n + 1)
Posons ε = 1/2. Pour tout δ > 0, il existe alors n0 ∈ N tel que |xn0 − yn0 | < δ mais |f (xn0 ) − f (yn0 )| ≥ ε.
Donc f n’est pas uniformément continue.
(e) f est uniformément continue car elle est continue sur (0, 1] et limx→0+ f (x) = limx→0+ ex ln(x) = 1 car
t 7→ et est continue et limx→0+ x ln(x) = 0 (ce qui se déduit, par exemple, de l’exercice 3 (a) de la série 4).

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