6 Troubles Des Comportements Alimentaires 2023

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Troubles des

comportements
alimentaires
La relation à la mère nourricière est une des premières
expériences que fait l’enfant.
Chacun garde de cette époque une trace forte d’histoire
d’amour et de dépendance née sous le signe de
l’oralité.
Le stade oral est le premier stade de développement
affectif.

Par la suite, la pulsion orale est l’une des satisfactions


assez aisée à obtenir, notamment en période de
tension.
L’alimentation est une fonction vitale qui apporte les
éléments nutritionnels indispensables à une bonne santé,
en quantité et en qualité. Elle est liée à la santé physique
mais aussi psychologique, affective et sociale.
Un équilibre doit être trouvé entre exigences personnelles,
culturelles et métaboliques. L’alimentation est aussi une
pratique sociale, familiale et culturelle qui permet à la
personne de prendre une place dans son environnement .
Troubles des Conduites Alimentaires

• Anorexie mentale
• Boulimie nerveuse
• Hyperphagie boulimique
• EDNOS (désordres alimentaires non spécifiés)
.
Anorexie
Troubles liés au
traumatisme et au stress
• Débute fréquemment entre 13-14 ans et 25 ans
• Touche plus les filles que les garçons (10 filles pour
un garçon)
L’anorexie débute fréquemment par un désir de faire un
régime pour perdre quelques kilos superflus.
Cette volonté de faire régime va s’amplifier, se
complexifier, l’amaigrissement est important mais la
personne se trouve toujours trop grosse.
Signes cliniques.

1. Restrictions énergétiques menant à un poids < au


poids normal pour le sexe, l’âge et la taille

2. Peur intense de prendre du poids ou de devenir gros

3. Altération de la perception du poids et du corps avec


influence sur l’estime de soi et déni de la gravité de la
maigreur actuelle.
• L’ « Aménorrhée », ne fait plus partie des critères DSM V,
car : Présence de cas avec activité menstruelle ponctuelle.
Critère difficilement applicable aux jeunes filles avant leurs
1ères règles, aux femmes avec une contraception orale ou
post-ménopausées et aux hommes). Il est cependant
relevé que les femmes en aménorrhée présentent un état
osseux en moins bonne santé que les femmes qui ne
répondent pas à ce critère.
1. Restrictions énergétiques menant à un
poids < au poids normal pour le sexe, l’âge et la taille
- diminution drastique de la quantité de nourriture
absorbée.
Elle porte initialement sur les matières grasses ajoutées
ainsi que les aliments gras. S’ensuit l’exclusion des sucres,
des féculents, légumes secs et viandes. Il en résulte
d’innombrables carences alimentaires.
- manœuvres pour éviter de manger et/ou pour éliminer les
aliments absorbés (vomissements, laxatifs, lavements)
2. Peur intense de prendre du poids ou de devenir gros.
Cette peur demeure présente et peut être amplifiée
malgré la perte de poids et cela même si la personne
se retrouve à un poids inférieur à la normale.
Cette peur conduit la personne à des comportements
inappropriés pour éviter de reprendre du poids ou
pour continuer de maigrir,
Ex : calcul obsessif des calories,
Hyperactivité physique relevant souvent de
l’ascétisme (moyen de défense pour mieux contrôler
ses pulsions au niveau du corps) : s’imposer des
tâches ou restrictions draconiennes sur le plan
physique
Signes d’hyperactivité physique :

- Activité sportive pratiquée de façon excessive


- Posture gainée dans les gestes du quotidien
- Mouvements non nécessaires (bouger les jambes par exemple)
- Faire des activités debout plutôt qu’assis, avec parfois des évitements
de situations qui nécessitent d’être assis (télévision, jeux de société…)
- Trouver des prétextes pour se déplacer (faire des allers-retours dans
les escaliers sous prétexte d’avoir oublié quelque chose par exemple)
- Activités de rangement intensif, ménage excessif
- Potentielle dissimulation : mettre un réveil plus tôt le matin / en
pleine nuit pour faire de l’exercice en toute discrétion.
3. Altération de la perception du poids et du corps avec
influence sur l’estime de soi et déni de la gravité de la
maigreur actuelle.

L’image corporelle est particulière, il y a un net décalage


entre la perception de soi et la réalité
Le fait de ne pas percevoir son corps réel et de le
considérer comme trop gros agit sur l’estime de soi et
renforce le désir de maigrir.
Comme cette relation avec l'image du corps est surtout
basée sur un langage intérieur négatif dans le cas des
anorexiques, la personne souffrira énormément d'une
auto-évaluation très négative.
C'est en partie ce qui permet d'expliquer que parfois
une personne ayant du soutien, des réussites à l'école
ou au travail, n'aura aucune estime d'elle-même
malgré ses succès. Son estime personnelle sera
uniquement basée sur l'évaluation qu'elle fait d'elle-
même au niveau de son image corporelle négative.
La perturbation de l’image corporelle dans l’anorexie
cause une insatisfaction permanente dirigée vers des
parties du corps et associée à un langage très négatif
envers soi-même et l’estime personnelle
Témoignage de Jeanne dont le parcours
anorexique a commencé à 14 ans

À ce moment-là, j’étais dans le déni. Je ne me sentais pas


malade. J’étais même plutôt fière de mon « œuvre » :
j’arrivais à décider de ma silhouette, à contrôler mon corps.

Maintenant, quand Jeanne tombe sur une photo d’elle à


l’époque, elle ne se reconnaît pas : À cette étape de la
maladie, je me voyais constamment grosse, même dans le
miroir. Ça s’appelle la dysmorphophobie. On se construit
une vision déformée de son corps et de la réalité. Voilà
pourquoi on ne s’inquiète pas de sa santé et qu’on veut
continuer à maigrir.
• Jeanne promet à ses parents de stopper l’hécatombe.
Mais intérieurement, elle n’y croit pas. Elle ne peut
plus s’arrêter : J’avais peur de reprendre du poids.
Tellement peur ! J’aurais voulu épargner ma famille,
mais je me sentais comme anesthésiée de tout
sentiment. Comme si j’étais devenue un robot. À ce
moment, ma famille était surtout un obstacle à mon
projet.
• Type restrictif pur : la personne présentant ce trouble
réduit drastiquement son alimentation, jeûne, saute
des repas, présente de l’hyperactivité physique.
Elle ne se fait pas vomir mais refuse tout plaisir
alimentaire. Elle éprouve par contre de sentiments
positifs de maitriser son corps, de la faire maigrir.
• Type avec crises de boulimie : la restriction alimentaire est
moindre que dans le type précédent. Par contre, il y a des
moments de compulsion boulimique qui sont rapidement
compensée par des vomissements et l’éventuelle utilisation
de laxatifs.
• L’estime de soi et la confiance en soi sont en difficulté, les
troubles anxieux et/ou dépressifs sont courants.
• Les risques de conduites suicidaires ou auto agressives ne
sont pas à négliger.
Causalité

Les troubles des conduites alimentaires, et notamment


l’anorexie mentale, sont polyfactoriels.
Le comportement alimentaire dépend en effet de
facteurs génétiques et psychologiques individuels, en
étroite interaction avec des facteurs
environnementaux, familiaux et socioculturels. Parmi
eux, il y existe des facteurs prédisposants, des
facteurs précipitants et des facteurs pérennisants
l’anorexie mentale.
Aucun gène prédisposant clairement à l’anorexie mentale n’a été mis
en évidence.
Il se pourrait plutôt que de nombreux gènes à effet mineur
contribuent à l’apparition de ce trouble en présence d’autres
facteurs de risque.

Des anomalies biologiques ont été repérées chez les personnes


souffrant d’anorexie mentale, par exemple un hyperfonctionnement
du système sérotoninergique.
• Par ailleurs, le perfectionnisme, une faible estime de
soi, des manifestations anxieuses ou dépressives
précoces pourraient favoriser la survenue de ce
trouble. Des stress précoces variés ont aussi été
incriminés (difficultés périnatales, maltraitances,
abus…).
Phases de l’anorexie
selon A. Meunier

Phase 1 : la lune de miel, cet état de déni dans lequel l’individu ne


se sent absolument pas malade, est en quête de sensations fortes,
de contrôle de son environnement, de maîtrise de soi, de
perfection, d’idéaux… Cet état est parfois malheureusement
renforcé par l’entourage si toutefois la personne souffrait d’un peu
d’embonpoint et débute un régime ; elle obtient les compliments
de l’entourage, puis potentiellement, se sentant valorisée, le cercle
vicieux s’installe, et même si le poids de forme est atteint, l’individu
est en quête de maigrir plus, toujours plus : l’addiction est installée
car le fonctionnement pathologique de tout l’organisme est lancé :
musculo-squelettique, hormonal, neuronal, psychique, …
• Phase 2 : “le satellite anor” : dans cet état, la prise de
conscience des proches est présente, les remarques fusent, les
tentatives d’aide se multiplient, sauf que l’individu est déjà sur
sa planète, prisonnier de son addiction. Le malade vit comme
“à côté” de lui même, en satellite à lui - même, dans un autre
espace.
• Le déni est parfois toujours là, le malade refuse les mains
tendues, refuse l’aide du corps médical. Et c’est bien là
précisément, qu’il convient de trouver la ou les solutions pour
faire passer le message qu’il est malade et doit accepter les soins.
Ce message sera différent selon les individus, leur sensibilité,
leur histoire, la confiance qu’ils ont dans la personne aidante.
Phase 3 : La maladie se chronicise, c’est la “planète anor”.
L’individu sait en général qu’il souffre d’anorexie mais il s’y
accroche, cet état lui semblant le seul moyen pour combler
ses chagrins, ses blessures narcissiques (son manque de
confiance en soi et d’estime de soi). Il faut un déclic, propre
à chaque personne, afin qu’elle sorte de cette situation.
Ce déclic, en général émotionnel, permet une prise de
conscience, le rétablissement du court circuit corps-
esprit, permettant au malade d’inverser la vapeur, d’accepter
pleinement la prise en charge médicale, de renouer
progressivement avec des habitudes alimentaires normales.
Evolution

La phase anorexique dure en moyenne un an et demi à


trois ans, mais cet état peut se prolonger jusqu’à cinq
ans ou plus chez certaines patientes. Après cinq ans
d’évolution, deux tiers des sujets sont guéris. Pour les
autres, on parle d’anorexie mentale chronique.
Des rémissions ou guérisons plus tardives sont
toujours possibles.
• A terme, la moitié des personnes soignées pour une anorexie
mentale à l’adolescence guérissent, un tiers est amélioré,
21 % souffrent de troubles chroniques, 5 % décèdent.

La mortalité est maximale l’année qui suit la sortie


d’hospitalisation des patientes. Elle est due aux complications
somatiques dans plus de la moitié des cas (le plus souvent un
arrêt cardiaque),
à un suicide dans 27 % des cas et à d’autres causes dans 19 %
des cas.
Complications

• En phase aiguë, une atteinte cardiovasculaire (baisse


du rythme cardiaque, troubles du rythme, chutes de
tension)
• Aménorrhée
• Manifestations hématologiques (anémie, leucopénie
et thrombopénie)
• Perturbations neurologiques
• Troubles métaboliques du cholestérol et du glucose
• Perte des cheveux, des problèmes rénaux,
des constipations... Ces altérations sont le plus
souvent réversibles lors de la reprise de poids.
• À plus long terme, les complications sont
principalement osseuses, avec un risque
d’ostéoporose, et dentaires en cas de vomissements.
• Risque de retard de croissance staturo-pondérale si
l’anorexie survient avant ou au début de la puberté
• Baisse de la température corporelle, frilosité,
apparition d’un lanugo sur l’ensemble du corps pour
lutter contre le froid
• Troubles digestifs : constipation, ralentissement de la
vidange gastrique, reflux gastro-œsophagien.
• Modification de la régulation de l’appétit et système
cérébral de récompense.
L’endorphine, qui se libère normalement face à des
aliments attractifs, s’active maintenant lors des phases
de restriction, de jeûne et de pratique sportive.
Ce dysfonctionnement renforce ces pratiques
délétères en les appelant et en les perpétuant,
confortant l’individu dans son besoin de contrôle du
corps et de quête de maigreur.
Auto test : EAT-26
Instrument de dépistage élaboré pour l’évaluation des comportements et des attitudes anorexiques. Il
évalue le risque de développer un TCA. Le EAT-26 ne permet pas de poser le diagnostic de TCA mais
ses 3 critères permettent de déterminer la nécessité ou non d’une prise en charge spécialisé. Ce
questionnaire est reconnu pour le dépistage de l’Anorexie et de la boulimie mais il est limité pour les
autres TCA. Il explore les domaines suivants : .
• restriction alimentaire (diète alimentaire),
• boulimie et préoccupation concernant la nourriture,
• contrôle de la prise alimentaire.
• Les items sont cotés sur une échelle de Likert en 6 points allant de « Pas du tout/Jamais » à
« Extrêmement/Toujours”.
• A ce test s’ajoutent la présence d’un faible poids corporel selon l’IMC, des questions
comportementales additionnelles (présence de crises d’hyperphagie, vomissements, utilisations de
laxatifs et autres moyens compensatoires).
• Le score seuil est de 20. Un score supérieur ou égal à 20 indique un niveau élevé de préoccupation
sur les régimes amaigrissants ou comportements alimentaires problématiques.
.
La boulimie
Troubles liés au
traumatisme et au stress
La crise boulimique ou compulsion alimentaire est un
épisode brusque au cours duquel une grande quantité
de nourriture est ingérée à la hâte, en cachette, sans
pouvoir se limiter.
Signes cliniques

1. Survenue récurrente de crises


Durant la crise, absorption massive de nourriture, en
un temps limité et sentiment de perte de contrôle
2. Comportements compensatoires visant à prévenir la prise de
poids (vomissements, laxatifs, jeûne, activité physique …)

Durant la phase d’abattement, la personne se fait souvent vomir


et peut se livrer à des actes visant à la punir si le sentiment de
culpabilité est trop important.

L’état de dépréciation post-crise est souvent générateur d’un


état de tension et par là même d’un nouvel accès boulimique
3. Crises et comportements compensatoires
surviennent au moins 1 x / semaine sur une période
de 3 mois (Contre 2 x / semaine dans le DSM IV)
• 4. Estime de soi influencée par le poids et la
silhouette : le poids et l'apparence physique
deviennent des obsessions, les uniques critères de
référence pour l'estime personnelle et l'opinion que la
personne se fait d'elle-même.

5. Le trouble peut apparaître même sans épisode


d’anorexie mentale
Consécutivement à ses crises alimentaires, une personne qui
souffre de boulimie ressent beaucoup de honte et de
culpabilité.
Même si elle souhaite changer et reprendre le contrôle, son
premier réflexe est souvent de se restreindre afin de compenser
les épisodes boulimiques.
Malheureusement, cela a la plupart du temps comme effet de
provoquer d'autres crises de boulimie en raison des effets des
privations sur le plan physique et sur le plan émotionnel. Ce
cycle de privation/crises se prolonge souvent jusqu'à ce que la
personne accepte d'obtenir de l'aide.
.
Hyperphagie boulimique
Troubles liés au
traumatisme et au stress
A. Survenue récurrente de crises de boulimie avec sentiment de perte
de contrôle
B. Les crises sont associées à au moins 3 des critères suivants :
• Prise alimentaire extrêmement rapide et bien supérieure à la
normale
• Manger jusqu'à ressentir une distension abdominale inconfortable
• Manger de grandes quantités de nourriture sans sensation de faim
• Manger seul car se sent gêné de manger une telle quantité de
nourriture
• Après les crises, dégoût de soi, dépression ou grande culpabilité
C. Comportement boulimique source de souffrance
marquée.
D. Comportement boulimique au moins 1 x / semaine
sur une période de 3 mois
E. Le comportement boulimique n’est pas associé à des
comportements compensatoires inappropriés et
n’intervient pas exclusivement au cours de l’anorexie
ou de la boulimie
L’hyperphagie boulimique se caractérise donc par des
épisodes où la personne mange une très grande
quantité d'aliments d'une manière incontrôlée et
compulsive. Elle n’utilise pas de méthodes
compensatoires afin de se débarrasser de l'excès
d'aliments consommés. Ainsi, fréquemment le sujet
présente une fluctuation de son poids.
Trouble du comportement .
alimentaire restrictif et
évitant
(TCARÉ) Troubles liés au
traumatisme et au stress
• Les personnes ayant un TCARÉ présentent une
perturbation ou un bouleversement des
comportements alimentaires, mais ne s’inquiètent pas
de leur image corporelle et ne craignent pas de
prendre du poids, comme le font les patients atteints
d’anorexie nerveuse ou de boulimie.
• Souvent, ce trouble débute chez des enfants, de nature
anxieuse qui se mettent à avoir peur de manger après avoir
été victimes d’une grave gastro ou s’être étouffés.
• Ils arrêtent de manger de peur que les symptômes
réapparaissent. C’est le début d’un cycle qui peut être très
difficile à briser. Les patients qui souffrent d’un TCARÉ
ne limitent pas leur apport nutritionnel parce qu’ils
veulent être plus minces, mais ils vivent la même phobie
face à la nourriture et les mêmes complications médicales
que ceux qui le font pour cette raison.
Ex : Emma a la texture de certains aliments en aversion, en plus
d’avoir un appétit d’oiseau. Bien qu’elle mange parfois de très
petites portions de son repas, elle a commencé à éviter tous les
aliments verts. Maintenant, elle évite aussi tout ce qui est rouge et
orange. De plus, Emma a parfois des problèmes de digestion.
Tout cela représente un réel défi pour sa mère qui doit se débattre
avec sa fille à l’heure des repas pour s’assurer qu’elle a tous les
nutriments dont elle a besoin pour grandir. Emma a 10 ans,
mais elle a l’air beaucoup plus jeune en raison de son poids
insuffisant.
Signes cliniques
Echec persistant à respecter des besoins nutritionnels ou
énergétiques suffisants, en raison d’un manque d’intérêt pour la
nourriture et/ou un appétit faible conduisant à
- une insuffisance importante des apports
- une perte de poids ou une croissance inadéquate (net décalage
par rapport à la courbe de référence au niveau du poids et de la
taille)
- une carence nutritionnelle importante (qui justifie une plus
grande attention clinique).
- une nécessité d’alimentation entérale ou de suppléments
nutritionnels pour assurer un apport suffisant.
• Perturbation du fonctionnement psychosocial, telle
que l’incapacité de manger avec d’autres. Cette
perturbation est liée à certains comportements
alimentaires ou à des perturbations psychosociales
qui ont surgi en raison de problèmes nutritionnels et
non de comportements généralement caractéristiques
d’autres troubles psychosociaux ou psychiatriques.
Contrairement aux personnes présentant un Tcaré, les
mangeurs difficiles ont un poids normal, mais
consomment des quantités inadéquates d’aliments
parce qu’ils rejettent certains aliments. Pour la plupart
des mangeurs difficiles, l’évitement alimentaire se
limite à quelques aliments, l’appétit et l’apport
calorique global sont normaux, et la croissance et le
développement suivent un cours normal.
Ces comportements atteignent généralement un
paroxysme entre l’âge de deux et six ans et diminuent
graduellement au fil du temps, de manière qu’ils
subsistent rarement après le début de l’âge adulte.
.
Orthorexie
Troubles liés au
traumatisme et au stress
L’obsession de manger sain notamment, appelée
orthorexie nerveuse, du grec orthos (correct)
et orexis (appétit) est un phénomène qui prend de
l’ampleur et qui peut avoir des conséquences graves
sur la santé.

Ce trouble n’est pas répertorié dans le DSM V ni dans


la CIM 11 mais de nombreux spécialistes de la santé
mentale le mettent en évidence.
L’orthorexie est une préoccupation excessive quant à la
qualité des aliments consommés.

La personne pousse à l’extrême l’idée d’une alimentation


équilibrée en privilégiant des aliments sains et en évitant
soigneusement de manger des aliments qu’elle considère
nuisibles (tels le sucre, les matières grasses, le sel, les
produits chimiques (comme les pesticides, le mercure, etc.)
ou toute autre substance qu’elle considère néfaste pour sa
santé).
Le goût et le plaisir de manger deviennent des facteurs
moins importants, tandis que la valeur nutritive et la
salubrité des aliments sont perçues comme des
éléments essentiels.
La personne pousse ainsi à l’extrême l’idée d’une
saine alimentation en planifiant longuement son
menu afin de réduire voire d’éliminer sa
consommation d’aliments nuisibles.
Il s’agit d’un trouble alimentaire obsessionnel, se
traduisant par une fixation, une obsession de manger
des aliments sains, ou supposés tels par la personne.
Avec la santé comme seule ligne de mire, les choix de
l’orthorexique ne reposent plus que sur l’évaluation
personnelle des vertus (réelles ou non) des aliments.
Les repas deviennent des cérémonies diététiques
: « Compter, analyser, discriminer, planifier : le quotidien de
l’orthorexique est rythmé par un souci de maîtrise et
d’évitement ». Le comportement devient ascétique, et
s’enracine progressivement dans l’identité de la
personne. Les préoccupations alimentaires, devenues
dominantes, peuvent verser dans des restrictions
nutritionnelles sévères et conduire à l’isolement social
Contrairement aux personnes anorexiques qui
dissimulent souvent leurs habitudes alimentaires,
dans l’orthorexie, les individus les affichent largement
et essaient souvent de convaincre les autres par des
discours moralisateurs et rigides sur la saine
alimentation.
La personne présentant l’orthorexie éprouve des
difficultés importantes dans sa vie sociale car peu de
repas extérieurs (amis, restaurants…) correspondent
à ses exigences.
Une prise en charge s’impose lorsque les habitudes
alimentaires ont des conséquences cliniques
- détresse intense,
- difficultés à fonctionner normalement,
- malnutrition sévère, carences
- perte de poids importante non-intentionnelle.

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