Chapitre 5 Les Grandes Synthèses Minérales
Chapitre 5 Les Grandes Synthèses Minérales
Chapitre 5 Les Grandes Synthèses Minérales
2. Production
Il est à noter que la synthèse d'ammoniac repose sur un "vieux" procédé de chimie minérale
mis au point industriellement par HABER et BOSCH.
On doit y distinguer 5 étapes principales :
- le reformage (primaire et secondaire),
- la conversion CO → CO2 (réaction shift),
- l'enlèvement du CO2 ou décarbonatation
- la méthanation (élimination du CO et du CO2),
- la compression et la synthèse (boucle de synthèse).
Le principe du procédé de synthèse de l’ammoniac consiste à faire réagir dans des proportions
rigoureusement stœchiométriques (rapport molaire : H2/N2 = 3) le diazote de l'air et le
dihydrogène suivant la réaction équilibrée suivante :
N2 + 3H2 2NH3 r 400 C HΔ D = - 54 kJ.mol-1 (pour une mole de NH3
formée)
Le dihydrogène est obtenu par reformage du méthane (ou d'autres hydrocarbures plus lourds)
par la vapeur d'eau, suivi de la conversion du monoxyde de carbone. Les réactions principales
sont les suivantes :
a- Reformage du méthane : Il est réalisé en deux étapes :
Le reformage primaire que l'on peut représenter par la réaction suivante :
CH4 + H2O CO + 3 H2 ΔHR = 206 kJ mol-1
CO + H2O → CO2 + H2 ΔHR = -40 kJ mol-1
ƒ
Le reformage secondaire (ou postcombustion) qui a lieu en présence d'air :
CH4 + 3/ 2 O2 CO + 2 H2O
H2 + 1 /2 O2 H2O
Il permet par élimination du dioxygène qui réagit, de récupérer le diazote de l’air, réactif dans
la réaction de synthèse.
C'est surtout l'hydrogène qui est seul visé, les quantités de CO et de CO2 devront être
éliminées par la suite.
Pour favoriser le reformage, il faut surtout travailler à haute température et à basse pression.
Le reformage se fera donc dans un four chauffé par un combustible (souvent le gaz naturel
aussi).
La température de travail est de l'ordre de 850 C, elle doit être la plus élevée
possible mais on est limité par la résistance même des tubes et par les réactions de formation
de coke (le cokage est favorisé aux hautes températures). Le compromis fait que la pression
de travail est fixée à environ 25-30 bars.
Le gaz est ensuite dirigé vers le reformage secondaire et mélangé avec de l'air dont le débit
est réglé pour obtenir un rapport N2/H2 = 1/3.
c- La décarbonatation : repose sur l'absorption de gaz dans une solution liquide, cette méthode
est favorisée par des pressions élevées et des températures plus basses.
Pour abaisser sa température, le gaz passe donc encore dans une chaudière de
récupération avant la zone de décarbonatation où le CO2 devra être absorbé par des solutions
basiques notamment de NaOH ou de carbonates (Na2CO3 ou surtout K2CO3) ou encore
d'éthanolamines.
On a les réactions suivantes :
CO2 gaz ⇔ CO2 dissous
CO2 dissous + H2O ⇔ H2CO3 ⇔ H+ + HCO-3
Si le H+ et le HCO-3 sont consommés par une base, l'ensemble des réactions est déplacé vers
la droite et la solubilité du CO2 s'en trouve augmentée. Plus la base sera forte, plus l'équilibre
sera déplacé.