A Chaine Du Froid en Agroalimentaire Decembre 2001

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La chaîne du froid en agroalimentaire

Article · January 2002


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Philippe Rosset Annie Beaufort


Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l'Alimentation, de l'Environnement et d… Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l'Alimentation, de l'Environnement et d…
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Marie Simon-Cornu Gérard Poumeyrol


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Manuscrit auteur, publié dans "Cahier de Nutrition et de Diététique 37, 2 (2002) 124-130"

LA CHAINE DU FROID EN AGROALIMENTAIRE


P. ROSSET, Annie BEAUFORT, Marie CORNU, G. POUMEYROL (*)

Le recours au froid constitue une pratique courante pour assurer une conservation prolongée des
aliments, de quelques jours à quelques semaines. Limitant notre propos aux denrées réfrigérées et au
risque sanitaire d’origine microbiologique, après un rappel de la définition de la chaîne du froid et des
modalités générales de mise en oeuvre, nous aborderons dans un premier temps les particularités
technologiques de son application. Celle-ci sera étudiée tout d’abord selon le type d’aliments
concernés, puis pour les étapes de production, entreposage, transport, distribution et consommation.
Enfin, dans un deuxième temps, nous décrirons l’action du froid à l’égard des microorganismes
présents dans les aliments et l’incidence de cette interaction sur les délais de consommation des
denrées alimentaires.

1. ASPECTS TECHNOLOGIQUES DE LA CHAINE DU FROID

1.1. Importance technologique de la conservation des aliments au froid


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A l’égard des aliments le froid agit essentiellement en retardant l’apparition des phénomènes
d’altération et en ralentissant la multiplication microbienne, notamment pour les microorganismes
pathogènes. De ce fait le recours au froid permet d’allonger la durée de vie des denrées alimentaires et
d’accroître la sécurité sanitaire. Cela correspond à des effets bénéfiques pour tous les acteurs, du
fabricant au consommateur final, en leur permettant, entre autres, une plus grande souplesse dans la
gestion des produits. Ainsi, aujourd’hui, la grande majorité des denrées alimentaires passent, avant leur
consommation, par au moins une étape de réfrigération ou de congélation : pour la seule étape de la
distribution, 45% des aliments consommés en France sont mis en vente sous régime du froid, soit 23
millions de tonnes pour un chiffre d’affaire d’environ 54 milliards d’Euros. (1)

Définis par Alexandre MONVOISIN (1928), les principes fondamentaux de l’application du froid à la
conservation des denrées périssables sont énoncés sous le vocable de « trépied frigorifique de
MONVOISIN » :
1. Application du froid sur des produits sains : La réfrigération ayant comme conséquence le
ralentissement des phénomènes d’altération et de multiplication microbienne, il est essentiel que les
aliments soient initialement d’excellente qualité et peu contaminés.
2. Précocité : Le froid est à appliquer aussitôt que possible après l’abattage ou la récolte, avant que les
diverses altérations n’aient commencées.
3. Continuité : Chaque type de produits réfrigérés est à maintenir à une température appropriée (par
exemple, une température de 4°C maximum pour les viandes, les volailles,…(2)) Toute élévation
sensible de la température du produit au-dessus de cette valeur provoque une accélération de la
multiplication microbienne et des phénomènes de dégradation. La température de conservation des
denrées doit rester aussi constante que possible en dessous de cette limite, depuis l’abattage ou la
récolte jusqu’à la consommation. On parle ainsi de « chaîne du froid », l ‘efficacité de celle-ci dépendant
de celle du maillon le plus faible.

Toutefois, selon les types d’aliments concernés, ces principes généraux peuvent être aménagés
(essentiellement pour la précocité) ou être complétés par d’autres précautions (notamment à l’égard de
l’humidité relative du produit).

(*) Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments, Laboratoire d’Etudes et de Recherches pour
l’Alimentation Collective, 22 Rue Pierre Curie, 94709 Maisons-Alfort, Tél. : 01.49.77.26.36.

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1.2. Spécificités de la chaîne du froid selon les aliments

1.2.1. Viandes

Juste après l’abattage la viande est sèche et dure, les caractères organoleptiques (succulence,
tendreté, flaveur agréable, couleur rouge vif) désirés par le consommateur n’apparaissant qu’après une
phase d’une huitaine de jours, dite de maturation. Les mécanismes qui y participent sont
essentiellement biochimiques et enzymatiques. Le froid permet cette maturation tout en retardant les
phénomènes de multiplication microbienne, responsables, entres autres, de la putréfaction des viandes.
En effet, pour un même abaissement de température, les réactions de maturation sont moins freinées
que les phénomènes d’altérations microbiennes. Ainsi, pour une température de 20°C, la putréfaction
apparaît, en moins de 24 heures, avant la maturation. Par contre, à 0°C, la phase de maturation est de
10 jours, tandis que les premiers signes d’altération ne se manifestent qu’au bout de 12 à 16 jours (3).
La conservation de la viande au froid est donc une nécessité.

Mais, pour les carcasses bovines et ovines, le refroidissement doit être modéré. En effet un
abaissement trop rapide provoquerait l’apparition d’une dureté irréversible au cours de leur maturation.
Ce phénomène est appelé « cryochoc » ou « cold shortening. Il résulte de l’inhibition par le froid de
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l’enzyme responsable de la production de l’énergie nécessaire à l’activité musculaire. Il peut être évité
en appliquant une vitesse de refroidissement peu élevée (température à cœur de 12°C atteinte en
moins de 12 h.) ou en soumettant les carcasses à des stimulations électriques. (3)

Entres autres qualités, la tendreté de la viande proposée au consommateur est ainsi étroitement liée à
une application raisonnée et stricte de la réfrigération.

1.2.2. Poissons

Le poisson est un produit dont la qualité se dégrade très rapidement du fait, principalement, de
réactions protéolytiques dues à des enzymes digestives, tissulaires et microbiennes. Sa conservation
au froid permet de ralentir cette activité. La température doit être aussi proche que possible de 0°C
depuis la capture jusqu’à la remise au consommateur.

Le processus d’altération débutant dès la mort de l’animal, l’application du froid doit donc être
particulièrement précoce. Pour les poissons d‘élevage ceci ne pose guère de problèmes du fait de la
mise en œuvre immédiate des procédés de réfrigération. Par contre, pour les autres types de pêche,
notamment en mer, des difficultés sont rencontrées. Des moyens efficaces de refroidissement et de
conservation sont à mettre en œuvre sur les bateaux de pêche. L’utilisation de glace seule peut s’avérer
insuffisamment performante. Le recours à des mélanges liquide/glace est plus efficace mais plus délicat
à maîtriser.

Par ailleurs le transport et la présentation à la vente des poissons entiers est à faire, selon la
réglementation, au moyen de glace fondante.

Enfin le froid constitue un auxiliaire technologique indispensable pour certains process. Par exemple il
peut intervenir pour favoriser la mise en œuvre de certains procédés de texturation de chair de poisson
(surimi, surfine de mer,…). (4)

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1.2.3. Fruits et légumes

Le froid a pour conséquence essentielle d’allonger la durée de vie des fruits et légumes en retardant
leur altération. En effet il inhibe les réactions enzymatiques, notamment celles qui sont à l’origine de la
biosynthèse de l’éthylène par les fruits et légumes. Ce gaz est responsable de leur sénescence et de
leur mûrissement.

Cependant la température de conservation doit être appropriée car en dessous d’une certaine valeur les
fruits et légumes développent des altérations particulières regroupées sous le vocable de « maladie
physiologique du froid » (ou « chilling injury »). Le mécanisme exact de cette pathologie reste à ce jour
inconnu. Le facteur déclenchant responsable est une conservation réalisée en dessous d’une certaine
température et pendant un certain délai, spécifiques de l’espèce et de la variété de fruits ou légumes
concernés (ex. : piment 5°C 3 j ; patate douce +7°C 2 semaines) (5). Les symptômes (d’aspect proche
de ceux causés par le gel) se manifestent tardivement, après arrêt de l’application du froid.

Par ailleurs la perte en eau des fruits et légumes est un élément à surveiller particulièrement. En effet
au delà de 4 à 6% de perte de leur poids initial, des altérations de la qualité se produisent, caractérisées
essentiellement par un flétrissement irréversible. Le refroidissement, principale étape où cours de
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laquelle les pertes d’eau ont lieu, est à maîtriser. Les techniques d’emballage (sous-vide) et de
réfrigération (humidification de l’air) permettent de pallier ce phénomène.

1.2.4. Lait et produits laitiers

La durée de conservation du lait et des produits laitiers dépend essentiellement de la qualité


microbiologique initiale du lait, avant son traitement thermique et/ou son éventuelle transformation. De
ce fait une réglementation a été mise en place spécialement sur ce point. D’une part elle préconise des
mesures d’hygiène (nettoyage-désinfection des matériels, vérification de l’absence de mammite,…) à
adopter lors de la traite afin de limiter les contaminations. D’autre part elle rend obligatoire l’application
précoce au froid pour lutter contre la multiplication des microorganismes. Aussi les éleveurs sont-ils
amenés à assurer, à la ferme, le refroidissement du lait en ayant recours à des équipements
spécifiques. La marque « NF Refroidisseurs de lait » leur garantit que ces matériels possèdent bien des
performances satisfaisantes. Le lait peut être ainsi stocké à la ferme quelques heures à quelques jours
avant d’être transporté par camion frigorifique vers les usines de transformation et/ou de
conditionnement.

1.3. Organisation technologique de la chaîne du froid

1.3.1. Entreposage

Après leur préparation, les denrées alimentaires sont expédiées vers des entrepôts frigorifiques où elles
sont réassemblées et dirigées vers leur destination finale. La capacité en entreposage frigorifique
industriel est très importante en France où elle est de 350 litres/habitant, alors qu’aux Etats-Unis elle est
de l’ordre de 190 litres/habitant. Ce volume se répartit approximativement entre 1/3 de locaux à
température négative et 2/3 de chambres froides réfrigérées (6).

Dans ce secteur, l’évolution la plus significative de ces dernières années est l’émergence d’unités de
volume important spécialisées dans ce domaine. Celles-ci disposent d’un arsenal d’outils pour limiter
les variations de températures : ouvertures temporisées, doubles portes à lanières plastiques, quais
réfrigérés, boudins gonflables assurant une meilleure étanchéité thermique au niveau de la liaison quai-
camion... De plus le recours généralisé à la gestion centralisée (ou télégestion) des systèmes d’alarme

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permet une meilleure maîtrise des températures, ce mode de surveillance permettant en effet de réagir
rapidement en cas de dysfonctionnement de l’installation frigorifique.

Le respect de différents niveaux de température, surtout pour les fruits et légumes, constitue la
principale difficulté encore à résoudre. Pour y parvenir des entrepôts spécialisées se développent. Les
autres progrès à réaliser résident essentiellement dans les gains d’espace et de volume.

1.3.2. Transport

Le transport des denrées alimentaires vers les points de distribution est réalisé en France
principalement par voie routière, le parc de camions y étant important avec approximativement 73.000
engins, dont environ 90% de type « frigorifique » (7).

L’évolution la plus marquante dans ce domaine est la recherche de la polyvalence et de la flexibilité.


Ainsi plus de la majorité des véhicules frigorifiques peuvent maintenant assurer un maintien en
température compris entre –20°C et +12°C, leur permettant de transporter à la demande soit des
denrées réfrigérées soit des denrées surgelées ou des crèmes glacées. Les véhicules à plusieurs
compartiments et à plusieurs températures représentent aujourd’hui 30% des ventes de véhicules
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frigorifiques (7). Ces véhicules permettent, en déplaçant la cloison mobile intérieure, un chargement
adapté aux volumes à transporter. Enfin, pour le transport des fruits et légumes, certains camions ont
été équipés de façon à assurer dans leur enceinte intérieure le maintien d’une humidité élevée.

Mais malgré ces progrès techniques il reste essentiel de respecter les bonnes pratiques
professionnelles. Ainsi au cours du chargement la répartition des palettes dans le camion doit permettre
une circulation de l’air froid suffisante et homogène. Il faut également veiller, pendant les arrêts de
livraison, à limiter les temps d’ouvertures de portes.

1.3.3. Distribution

Ces dernières décennies la distribution s’est principalement développée au bénéfice des grandes
surfaces de vente (augmentation de 51% du nombre d’hypermarchés et de supermarchés de 1982 à
1992) (7). Si l’on met bout à bout les meubles frigorifiques de vente, la longueur totale serait pour la
France de 3.200 km, dont 2.000 km pour les seuls appareils réfrigérés (6).

L’exposition des denrées alimentaires à la vente constitue un maillon fragile dans la chaîne du froid. Les
meubles fermés (nécessité d’ouvrir une porte ou un couvercle pour se servir) sont à ce jour moins
utilisés et restent plutôt réservés à la vente des produits à température négative. Les meubles ouverts
(accès direct aux produits) sont pratiquement les seuls appareils utilisés pour les denrées réfrigérées.
Toutefois ces derniers présentent des difficultés techniques considérables pour maintenir les aliments
aux températures souhaitées, et actuellement seuls les matériels les plus performants y arrivent. En
effet, exposées vers l’extérieur, les denrées ont tendance à être réchauffées par l’air et le rayonnement
thermique du magasin.

Quelles que soient les performances des meubles, de bonnes pratiques d’utilisation sont à respecter :
nécessité d’introduire dans le meuble des denrées à température aussi basse que possible (les
appareils n’étant pas conçus pour abaisser leur température), respect des limites maximales de
chargement afin de ne pas perturber les flux d’air froid.

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En pratique, si les températures des aliments sont satisfaisantes dans certains appareils, il n’est pas
rare de rencontrer encore des meubles frigorifique de vente présentant, au niveau des denrées, des
températures comprises entre +6 et +8°C.

1.3.4. Consommation domestique

Ce maillon est celui qui, à la fois, est le plus faible de la chaîne du froid, et qui concerne le maximum de
personnes, 99% des foyers disposant d’au moins un appareil frigorifique ménager (6). Selon une
enquête récente (Enquête INCA (8) ), cette fragilité dépend de plusieurs éléments :
- Retard à la mise en réfrigération des produits. Le délai, trop souvent important, entre leur achat et leur
rangement dans le réfrigérateur ménager constitue une véritable rupture de la chaîne du froid.
- Méconnaissance de la température intérieure du réfrigérateur et réglage défectueux du thermostat de
régulation. Non seulement la plupart des consommateurs (60%) ignorent la température idéale
souhaitée pour la conservation des denrées dans leur réfrigérateur, mais en pratique l’appareil ne leur
permet que rarement d’avoir connaissance de la température réelle. Les indications fournies par le
thermostat sont souvent arbitraires et sans rapport avec les températures délivrées, d’où des réglages
trop souvent défectueux. Ainsi, toujours selon l’enquête INCA (8), seuls 11% des appareils présentent
une température moyenne conforme, inférieure ou égale à +4°C. Pour 52% des ménages la valeur
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relevée dépasse +6°C, et dans 18% des cas elle est supérieure ou égale à +10°C.
- Non respect des dates limites de consommation. Les indications apportées par l'étiquetage (DLC,
DLUO) sont à respecter, les premiers produits entreposés dans l’appareil sont à consommer en priorité
(first in/first out).

Par ailleurs, l’Académie Nationale de Médecine a repris ces éléments dans des recommandations (9)
relatives à la conception et à l’utilisation des réfrigérateurs ménagers afin d’inciter fabricants d’appareils
et consommateurs à d’avantage de vigilance.

1.3.5. Restauration Hors Foyer (RHF)

La restauration hors foyer (RHF) s’est beaucoup développé ces dernières décennies, principalement en
raison d’une part de l’augmentation du nombre de personnes prenant, du fait de leur travail, leur repas
hors du domicile, d’autre part du développement des loisirs et du tourisme. Ainsi le nombre de repas
servis par an en RHF est estimé à environ 5,8 milliards pour un chiffre d’affaire supérieur à 43 milliards
d’Euros (TTC) (10).

Un grand nombre de repas (de quelques centaines à plusieurs milliers par jour) devant être fabriqué et
distribué dans de courts délais, un mode d’organisation spécifique a été mis en place par les
professionnels pour y parvenir. En particulier des cuisines centrales sont utilisées en restauration
collective, principalement scolaire et hospitalière. Il s’agit de cuisines dans lesquelles de grandes
quantités de repas sont élaborées, ceux-ci étant ensuite transportés vers plusieurs cuisines satellites où
ils sont servis aux consommateurs. Les cuisines centrales fonctionnent soit en liaison chaude – les
denrées alimentaires sont maintenues chaudes après cuisson jusqu’à leur consommation finale – soit
en liaison froide – les aliments sont refroidis rapidement après cuisson, stockées et transportées au
froid, puis remise en température au moment de leur consommation. La quasi totalité des grosses
cuisines centrales ( 5000 repas/jour) utilisent à présent à la liaison froide.

En liaison froide il est apparu nécessaire de recourir à des appareils spécifiques, dits cellules de
refroidissement rapide, pour en assurer le refroidissement dans les délais suffisamment courts pour
empêcher toute augmentation sensible du nombre de microorgamismes.

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2. ASPECTS MICROBIOLOGIQUES DE LA CHAÎNE DU FROID

2.1. Comportement des microorganismes dans les aliments

L'enjeu essentiel de la conservation des aliments par le froid est, comme cela a été présenté plus haut,
son impact sur le comportement microbien et, en particulier, le ralentissement de la multiplication des
microorganismes d'altération et pathogènes.

La température est en effet un facteur important du comportement des microorganismes. Ainsi,


l'exposition à une température basse entraîne un ralentissement de la multiplication microbienne jusqu'à
une température, dite minimale, en dessous de laquelle le microorganisme ne peut plus se multiplier.
Cet effet du froid peut en grande partie s'expliquer par un ralentissement de l'activité métabolique, qui
est contrôlée par des systèmes enzymatiques dépendants de la température. Le froid entraîne
«également des modifications de la biochimie microbienne (par exemple modification des acides gras).
Toutes les espèces microbiennes subissent cet effet de la température sur leur comportement mais
elles y sont plus ou moins sensibles. En particulier, les températures minimales varient selon les
espèces. Il en est de même pour la température optimum (autorisant la croissance la plus rapide).
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Parmi les microorganismes adaptés aux températures de réfrigération, on peut distinguer les
psychrophiles et les psychrotrophes. Les microorganismes psychrophiles se développent à 0°C et ont
un optimum vers 15°C et leur température maximum de croissance n'excède pas 20°C. Les
microorganismes psychrotrophes sont capables de se multiplier aux températures proches de 0°C; leur
optimum de développement se situe vers 25 à 30°C et leur maximum vers 35°C. En revanche, les
mésophiles se multiplient entre 20 et 45°C avec un optimum moyen à 37°C.
Les microorganismes psychrotrophes sont dominants dans toutes les denrées réfrigérées car
sélectionnés par les basses températures; ils sont peu compétitifs avec la flore mésophile lorsque la
température augmente.

Le comportement microbien est également affecté par la composition de l'aliment (composition


générale, pH, activité de l'eau, potentiel d'oxydoréduction, présence de substances inhibitrices…) et
par d'autres paramètres faisant partie de l'environnement du produit (humidité, teneur en gaz
composant les atmosphères de conservation …).
De plus, le développement d'un microorganisme peut avoir une activité synergique ou antagoniste sur
le développement d'autres microorganismes. Lorsqu'il y a synergie, des variations au sein de l'aliment
(production d'ingrédients, variation des caractéristiques physico-chimiques) résultant de la croissance
de microorganismes permettent le développement d'autres microorganismes. En cas d’antagonisme,
des changements physico-chimiques ou la formation de substances antimicrobiennes issus du
développement de microorganismes peuvent avoir des effets négatifs sur la croissance d'autres
microorganismes. Il peut également y avoir une compétition pour des ingrédients.

Enfin, le process de fabrication est un facteur pouvant sélectionner certaines flores en agissant soit sur
les microorganismes eux-mêmes, soit sur des changements des caractéristiques physico-chimiques de
l'aliment.

2.2. Microorganismes d'altération

L'altération des aliments peut avoir 2 origines : microbiologique, biochimique. L'altération


microbiologique concerne le goût ou l'apparence du produit (texture, couleur, apparence visqueuse,
présence de gaz), alors que celle d’origine biochimique a un impact sur le goût et la texture.

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L'altération microbiologique est plus rapide et plus manifeste dans les aliments à base de protéines tels
que les viandes, les volailles, les poissons, les fruits de mer et les produits laitiers. Ces denrées sont
riches en nutriments et présentent un pH neutre ou faiblement acide et un taux d'humidité élevé
permettant le développement d'une large gamme de microorganismes. La réfrigération n'empêche pas
mais freine seulement le développement des microorganismes d'altération psychrotrophes.
Les germes d'altération se subdivisent comme suit (11), selon qu’ils appartiennent aux groupes des
bacilles Gram négatifs ou positifs (c’est à dire selon les résultats obtenus après réalisation d’une
réaction de coloration mise au point par Gram), des bacilles lactiques, des levures ou des moisissures.

Bacilles Gram négatifs

Pseudomonas est un microorganisme se développant tout particulièrement dans les aliments, à activité
de l’eau (Aw) élevée, conservés sous aérobiose, comme les viandes rouges, les poissons, les volailles
et les produits laitiers. D'autres bacilles Gram - peuvent également se développer rapidement aux
températures de réfrigération : Aeromonas, Photobacterium, Vibrio… Ces bactéries peuvent contribuer
à l'altération des viandes rouges, des viandes salées ou fumées, des volailles, des poissons, des fruits
de mer, du lait et des produits laitiers. Les bactéries du genre Vibrio sont pour la plupart halophiles et
se développent dans les fruits de mer et les viandes salées ou séchées.
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A des températures supérieures à +5/+10°C, les Enterobacteriacae (Enterobacter, Erwinia, Proteus…)


peuvent se développer de manière prédominante.

Bacilles Gram positifs

Beaucoup d'aliments sont soumis à un chauffage ou à une pasteurisation. Les microorganismes


sporulés, tels que Bacillus et Clostridium, peuvent survivre à ces traitements thermiques. Leur
croissance est plus lente que celle des bactéries Gram -.
Les germes du genre Bacillus se développent généralement en aérobiose, et, pour certains, à des
températures de 0/+2°C. Ceux du genre Clostridium sont, en majorité, anaérobies et se multiplient à
partir de 15°C.

Bactéries lactiques

Lactobacillus, Streptococcus, Leuconostoc, Pediococcus sont toutes des bactéries lactiques et elles
constituent des germes majeurs d'altération des viandes cuites sous vide. Elles constituent aussi des
germes d'altération des produits à base de viande, salés ou fumés. Elles se développent lentement aux
températures de réfrigération.

Autres bactéries Gram positifs

Brochohrix thermosphacta est un bacille Gram + qui peut occasionnellement être présent sur la viande
fraîche. L'utilisation de l'atmosphère modifiée ou du conditionnement sous vide favorisent son
développement. Par ailleurs, Micrococcus est capable de croître dans des produits à teneur en sel
relativement élevée et peut ainsi être responsable de l'altération de certaines denrées type bacon.

Levures et moisissures

Les levures et les moisissures sont largement présentes dans les denrées alimentaires. Ceci s'explique
par le fait qu'elles peuvent y utiliser une large variété de substrats tels que les pectines et d'autres
hydrates de carbone, les acides organiques, les protéines et les lipides. De plus, elles tolèrent des
valeurs basses de pH, d’Aw, de température, ainsi que la présence de conservateurs. Elles peuvent

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même utiliser des ingrédients comme des acides lactiques, citriques et acétiques qui ont un effet
inhibiteur sur la croissance de nombreux microorganismes.
Les altérations résultant de leur croissance sont de nature sensorielle : couche visqueuse,
développement de zones colorées à la surface des denrées, production d'acides, de gaz, d'alcool,
développement d'odeurs ou de goûts anormaux.

2.3. Microorganismes pathogènes

Les toxi-infections et les maladies alimentaires sont caractérisées par l'apparition de symptômes
digestifs ou autres suite à la consommation d'aliments.

Pour les principales bactéries responsables de toxi-infections et de maladies alimentaires (en cas de
non respect de la chaîne du froid), la température minimale de développement, la dose infectieuse
estimée, les caractéristiques des toxines, le temps d'incubation et les symptômes ont été bien décrits
dans divers ouvrages (12) (13) (14); ils apparaissent dans le tableau I.

Intoxications par les amines biogènes


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La formation d’amines dans les aliments est due à la décarboxylation des acides aminés. Certaines
bactéries sont productrices d'amines biogènes : ce sont des molécules biologiquement actives sur le
système nerveux central et sur le système vasculaire (15).

Des intoxications histaminiques dues à la consommation de poissons (thon rouge, maquereau,


sardines, anchois…) sont les plus connues. Mais la formation d’histamine peut aussi avoir lieu dans
d’autres aliments : viandes ayant subis une fermentation, fromages. La période d’incubation varie,
généralement, entre quelques minutes à quelques heures. Les symptômes sont liés à l’effet
vasodilatateur de l’histamine : rougeur facio-cervicale, œdème, urticaire, inflammation locale,
céphalées, palpitations cardiaques et, de façon non systématique, nausées et vomissements.

Parmi les espèces productrices d’histamine, on peut citer : Proteus morganii, Enterobacter aerogenes,
Hafnia alvei, Escherichia coli, Citrobater freundi… La température optimale de production d’amines est,
pour la plupart des bactéries, comprise entre 20°C et 37°C mais peut encore avoir lieu, dans certains
cas, à 0°C et 5°C.

Autres bactéries susceptibles de causer des troubles gastro-intestinaux

D'autres bactéries transmises par les aliments et ayant la capacité de se développer à des
températures de réfrigération peuvent causer des troubles digestifs, mais sont beaucoup plus rares.
Parmi elles, on peut citer les bactéries appartenant aux familles suivantes : Bacillacea (B. pumilus, B.
subtilis), Enterobacteriaceae (Shigella, Hafnia, Serratia …), Pseudomonacea (Pseudomonas
aeruginosa, P.cocovenans).

2.4. Froid et durée de vie des aliments

Pour la plupart des microorganismes d'altération ou pathogènes présentés ci-dessus, l'effet est fonction
du nombre de germes atteint au moment de la consommation. Or cette quantité dépend d’une part du
nombre de germes présents dans la matière première et/ou éventuellement apportés par
recontamination de la denrée, d’autre part, éventuellement, de l’importance de la mortalité microbienne
(par exemple par cuisson de la denrée), de la multiplication au cours de la chaîne du froid. Cette

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multiplication dépend elle-même de la nature de la denrée, de son environnement et en particulier du
couple temps-température : durées et températures de conservation de la denrée.
Parmi l'ensemble de ces facteurs, les acteurs de la chaîne du froid ne peuvent en général agir que sur
le couple temps-température.

Pour connaître le comportement des denrées au cours de leur durée de vie, la méthode la plus
classique est le test de vieillissement, étude de l’évolution dans un aliment de populations de
microorganismes constitutifs de la flore habituelle de la denrée. Typiquement, 5 échantillons de chaque
lot sont conservés sous un régime de réfrigération reproduisant les conditions de conservation
prévisibles (par exemple 2 semaines à 4°C puis 1 semaine à 8°C, pour un produit ayant une durée de
vie de 3 semaines). A l'issue de cette conservation, différents tests microbiologiques sont effectués et il
est vérifié que les différents microorganismes susceptibles d'être présents ne dépassent pas le seuil
réglementaire. Cette vérification ne permet pas de distinguer si le non-dépassement du seuil est lié à
l'absence initiale du microorganisme recherché ou à sa présence sans croissance (voire avec
mortalité). Les tests de vieillissement constituent néanmoins une garantie suffisante pour des produits
traditionnels, dans les conditions habituelles de mise en marché, pour lesquelles le recul de l'expérience
est suffisant pour assurer salubrité et sécurité.
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En revanche, le test de croissance, parfois dénommé test d'épreuve en référence à l'expression anglo-
saxonne challenge test, est une expérimentation réalisée sur des denrées inoculées artificiellement
avec une culture connue de microorganismes. Il permet donc de quantifier la croissance microbienne
sensu stricto. Le test de croissance est prioritairement utilisé pour le développement de produits
nouveaux. Il peut aussi être mis en œuvre pour apprécier de nouveaux objectifs technologiques, par
exemple un prolongement de durée de vie. La mise en œuvre d'un test de croissance est lourde,
fastidieuse et coûteuse et, de ce fait, n’est pas envisageable pour le contrôle de l'ensemble des
conditions prévisibles (tous les profils thermiques plausibles, toutes les formulations envisageables…).

Les microbiologistes ont donc cherché à développer des modèles mathématiques permettant de simuler
et de prévoir le comportement des flores d'altération et pathogènes dans les denrées en fonction de ces
différentes conditions.

Ces modèles décrivent l'influence des conditions (et en particulier de la physico-chimie du produit, de la
température) sur le comportement microbien au cours du temps. Leur développement remonte au début
des années 1980, et depuis une dizaine d'années certains de ces modèles ont été intégrés dans des
logiciels conviviaux. Ce sont en particulier le logiciel anglais Food MicroModel, et le logiciel américain
Pathogen Modelling Program, distribué gratuitement sur Internet.
Les principales limites de ces logiciels résident dans leur côté « sécuritaire ». En effet, ils prédisent
souvent une croissance plus rapide qu’elle n’est en réellement dans l’aliment. Cette différence entre
prévision et réalité pourrait être tolérable dans la mesure où, en sous-estimant la durée de vie du
produit, elle serait sans danger pour le consommateur. Toutefois, cette sous-estimation a pour
conséquence une durée de stockage théorique très limitée, et donc peu réaliste.

Les conditions expérimentales explorées pour la détermination des modèles mathématiques de ces
logiciels sont en général assez éloignées des conditions rencontrées dans l’aliment. Actuellement, de
nombreux développements sont en cours et, d'ici quelques années, sont attendu des logiciels
fonctionnant avec des modèles plus réalistes, réellement validés par des tests de croissance dans
l'aliment.

Ces modèles permettent donc d'évaluer a priori l'évolution microbiologique probable d'un produit, dans
des conditions prévisibles de son cycle de vie. Quoique cette modélisation mathématique se heurte

Cahier de Nutrition et de Diététique, 37, 2, 2002, pp 124-130 9


encore aux complexités de la physiologie microbienne et, pour certains aspects, des écosystèmes
alimentaires, son utilisation est/serait/sera un atout majeur pour la détermination de l'impact
microbiologique d'une évolution thermique (couple temps-température) et donc pour l'étude de la
chaîne du froid.

Par ailleurs il existe des outils permettant de connaître a posteriori les fluctuations de température d'une
denrée et leur impact microbiologique. Ce témoin, appelé indicateur ou intégrateur temps-température
(ITT), peut être apposé sur chaque palette ou même sur chaque denrée, sous la forme, par exemple,
d'une simple étiquette (16). Les ITT actuels fournissent essentiellement des informations qualitatives
sur l'évolution thermique telles que la détection d'une rupture de la chaîne du froid. Un développement
intéressant des ITT est la possibilité de corréler la mesure thermique à l'état d'altération du produit,
méthodologie développée depuis les années 1980 mais qui reste peu applicable en pratique.

3. CONCLUSION

Le marché des produits réfrigérés s’est développé de manière spectaculaire ces dernières décennies.
La conservation au froid s’est largement répandue pour les produits bruts, mais a aussi permis l’essor
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d’une nouvelle génération d’aliments : les denrées prêtes à l’emploi.

Cette évolution est liée à d’importantes mutations technologiques. D’une part des investissements
considérables ont été réalisés, aux différentes étapes de la production et de la distribution, pour assurer
une chaîne du froid performante. D’autre part de nouveaux procédés de fabrication et de
conditionnement permettent aujourd’hui d’obtenir des produits prêts à l’emploi se conservant au froid
pendant plusieurs semaines : des DLC de 4 semaines peuvent être facilement obtenues.

La généralisation de l’utilisation du froid a cependant engendré de nouveaux problèmes. Certains


germes pathogènes bien adaptés aux conditions de conservation des aliments réfrigérés sont
maintenant rencontrés de plus en plus fréquemment. Face à cette situation, les industries
agroalimentaires sont sensibilisées à la nécessité de raccourcir la DLC de certains aliments afin de
limiter les possibilités de multiplication de ces microorganismes. Les travaux de recherche relatifs aux
conditions de développement des bactéries et à la mise au point de modules mathématiques
prévisionnels devraient permettre de fixer ces DLC avec une plus grande rigueur scientifique.

De plus il est important pour empêcher ou limiter autant que possible la multiplication des bactéries
psychrotrophes pathogènes d’avoir une chaîne du froid encore plus rigoureuse à toutes les étapes de la
vie des produits, et en particulier aux maillons les plus faibles. Les remontées de température les plus
élevées étant observées au stade de la conservation par les ménages, une sensibilisation de ces
derniers s’avère indispensable.

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RESUME :

Le froid, et plus particulièrement la réfrigération, constitue l’un des moyens pour limiter la croissance
bactérienne dans les denrées alimentaires et ainsi prolonger leur délai de consommation. Pour être
pleinement efficace, le froid est à appliquer, à températures convenables (le plus possible voisine de
0°C), de manière précoce et continue sur l’aliment, depuis sa production jusqu’à sa consommation
finale. Cette nécessité de continuité détermine le concept, maintenant classique, de chaîne du froid, la
résistance de l’ensemble du process étant déterminée par celle de l’étape – ou maillon – la plus fragile.
L’examen des problèmes spécifiques à chaque étape de la chaîne du froid montre que le respect de la
chaîne du froid dépend essentiellement du renforcement des deux derniers maillons : distribution, et
surtout consommation familiale.

A l’égard des microorganismes, la réfrigération agit en ralentissant leur multiplication, sans la stopper
pour autant. Mais, si le recours au froid a permis d’accroître la sécurité alimentaire à l’égard des grands
germes pathogènes ou d’altération, la vigilance doit être maintenue. En effet la généralisation de
l’utilisation du froid a permis l’émergence de « nouveaux » germes, les psychrotrophes et les
psychrophiles. Ces microorganismes sont, si le temps le leur permet, capables de se multiplier à des
températures proches de 0°C et d’avoir ainsi une incidence néfaste sur la santé du consommateur. Les
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outils mathématiques, comme les logiciels de modélisation, restent à perfectionner pour définir des
délais de consommation en relation avec les conditions réelles de développements de bactéries dans
l’aliment.

Toutefois l’émergence de ces problèmes ne doit en aucun cas récuser le recours au froid en
agroalimentaire dont l’utilité tant technologique que sanitaire est vérifiée chaque jour.

BIBLIOGRAPHIE

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Froid, 1998, 988, 23-27

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consommateur. Journ. 0ff., 16 mai 1995, 8219-8223

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Rev. Gén. Froid, 1995, 85, 18-23

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1997, 978, 15-19

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légumes » (Tirilly Y., Bourgeois C.M.), Tec Doc Lavoisier, 2001, 283-296

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sur les Consommations Alimentaires ». Tec Doc Lavoisier, 2000

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(9) Rosset R. - Croissance microbienne et Froid. Bull. Acad. Nat. Med., 2001, 185, 2, 287-299

(10) Anonyme. Rapport GIRA-SIC, 2001

(11) Huis in't Veld J.H.J. - Microbial and biochimical spoilage of foods: an overview. Int. J. Food
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(12) Bourgeois C.M., Mescle J.F., Zucca J. - "Microbiologie alimentaire, Tome 1" Tec Doc Lavoisier,
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(13) Kraft A.A. - "Psychrotrophic Bacteria in Foods: Disease and Spoilage" CRC Press, 1992.

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Tableau 1 :
Principaux microorganismes responsables de toxi-infections et de maladies alimentaires
en cas de non respect de la chaîne du froid
Microorganisme Température Synthèse de toxines Temps Symptômes
minimale de d'incubation
développement
Salmonella 5°C 12 - 36 h vomissements, diarrhée, fièvre, douleurs abdominales
Staphylococcus aureus 5°C - 12°C entérotoxines staphylocciques 1-8h vomissements violents , douleurs abdominales parfois accompagnés
préformées dans l'aliment de diarrhées et céphalées, absence de fièvre

Clostridium perfringens 14°C entérotoxine : libérée dans 8 - 12 h diarrhée, déshydratation, douleurs abdominales, absence de fièvre
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l'intestin lors de la sporulation


des formes végétatives

Bacillus cereus 5°C toxine diarrhéïque libérée 8 - 12 h diarrhée et douleurs abdominales, absence de fièvre
dans l'intestin

toxine émétisante, préformée 1- 5h vomissements, nausée, occasionnellement diarrhée et douleurs


dans l'aliment abdominales, absence de fièvre

Yersinia enterocolitica 1°C toxine préformée dans l'aliment 2-7j diarrhée pouvant être accompagnée d'autres symptômes
(et invasion des cellules inconstants : douleurs abdominales, vomissements, hyperthermie
(complications : pseudo-appendicite, lupus érythémateux)
intestinales)

E.coli O157:H7 5 -12°C Vérotoxines colites hémorragiques, syndromes hémolytiques urémiques et


(= shiga-like toxine) purpura thrombocytopéniques

Listeria monocytogenes 1°C 3 – 70 jours bactériémie associée ou non à une infection du système nerveux
central (méningite, méningo-encéphalite)

Clostridium botulinum 3°C neurotoxine botulique 12 - 36 h troubles oculaires, bucco-pharyngés. Dans les cas graves : mort du
préformée dans l'aliment (ou, malade due à une paralysie respiratoire ou une fausse déglutition
plus rarement, produite dans
l'intestin )

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