Le PAP3 2024 2028 Horizon 2035 1703963408
Le PAP3 2024 2028 Horizon 2035 1703963408
Le PAP3 2024 2028 Horizon 2035 1703963408
Décembre 2023
Tableaux
Tableau 1 : décomposition du PIB............................................................................................................ 18
Tableau 2 : contribution sectorielle à la transformation structurelle................................................... 25
Tableau 3 : quelques indicateurs d’impacts ............................................................................................ 51
Tableau 4 : scénario PAP 2024-2028 ......................................................................................................... 78
Tableau 5 : répartition du coût du PAP 3 par axe stratégique ............................................................. 81
Tableau 6 : répartition du coût global du PAP 2024-2028 par secteur ............................................... 81
Tableau 7 : Domaines moteurs et projets phares ................................................................................... 84
Encadrés
Encadré 1 : programmes de filets sociaux ............................................................................................... 37
Encadré 2 : souverainetés alimentaire et pharmaceutique .................................................................. 53
1Administration, Société civile et Acteurs non étatiques, Secteur privé, Institutions nationales et internationales, Acteurs territoriaux,
Universitaires et milieux de la Recherche.
106 000 FCFA d’exports par tête 340 000 FCFA d’exports par tête 300 000 FCFA d’exports par tête
250 000 emplois formels 600 000 emplois formels 502 068 emplois formels
recensés
40
100
35
80
30
60
25
40
20 20
15 0
10
5
Crédits à court terme Crédits à moyen terme
0
Crédits à long terme
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
2500
7,6 8,1
10
8,1%
2000 8
4,6 5,5%
1500 6
3,7 3,4%
1000 2,0 2,3 2,5
2,8 4 2,7% 3,1%
1,6% 2,0%
500 2 0,4%
0 0
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
8 7,4 7 6,5
6,2 6,4 6,4 6,2 6
6 5 4,6 4,2 4,1
4 4
3
2 2 1,3
1
0 0
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Taux de croissance économique Moyenne
Taux de croissance économique Moyenne
15,0
10,0
5,0
0,0
-5,0
-10,0
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Côte d'Ivoire Ghana Malaisie Senegal Turquie Vietnam
87. L’inflation a été maitrisée sur la première phase de mise en œuvre du PSE (0,3%).
Toutefois, elle a connu un niveau relativement élevé sur la deuxième phase (3,6%),
particulièrement en raison de la crise russo-ukrainienne. Cette hausse est essentiellement
portée par le renchérissement des produits alimentaires et boissons non alcoolisées.
88. Le PIB par tête en USD courants est passé à 1 706, soit une hausse de 22%, malgré les
crises exogènes défavorables depuis 2020.
2000,00
1500,00
1000,00
500,00
0,00
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Pib par tête Cible PSE 2023 Linéaire (Pib par tête)
89. Aussi, la hausse des revenus conjuguée à la baisse de la pauvreté ont conduit à
l’émergence d’une classe moyenne. Elle est estimée à 65,3% de la population en 2019, dont
42,6% dans la « classe moyenne inférieure » et 8,4% dans la « classe moyenne
supérieure ».
90. Sur la période 2019-2023, une augmentation de la productivité du travail a été notée,
à la faveur de la bonne relance de l’économie après la Covid-19. Parallèlement, il est relevé
Moyenne Travail (en %) Capital (en%) PTF (en %) Croissance du PIB (en %)
2014-2018 2,5 1,6 2,4 6,5
2019-2023 1,6 2,3 0,2 4,2
2014-2023 2,1 1,9 1,3 5,3
Source : DGPPE, ANSD, 2023.
3 L’ICOR capte l’impact des investissements sur la production. Il est mesuré par l’inverse de la productivité marginale du travail. Plus
l’ICOR est élevé, moins les investissements sont efficaces.
15,0
10,0
5,0
0,0
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
10,0%
7,4%
8,0% 6,4% 6,4% 6,5%
6,2% 6,2%
6,0% 4,6%
4,2% 4,1%
4,0%
1,3%
2,0%
0,0%
-2,0%
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
à la période antérieure. Pour ceux-ci, le défi, dans les années à venir, sera d’en faire des moteurs de croissance.
16
Secteurs émergents Transports Moteurs de
Hebergement et restauration croissance
14 Activites financieres et d'assurance
Activites extractives
Activités art. cultu. sportifs et
12 recreatives Construction
Fabrication de produits chimiques
Production et distribution de base
Fabrication de produits agro d'électricité et de gaz
Croissance en volume 2014-2018 10 alimentaires
Activites specialisees, scientifiques,
techni
Activites immobilieres
8 Agriculture et activites annexes
2
Activités pour la santé humaine,
Secteurs à croissance action soci Source de croissance en
faible déclin
0
-8 -3 2 7 12 17 22
Croissance en volume 2019-2023
5,0%
2,6% 2,7%
3,0% 1,9%
1,6% 1,5% 1,5%
1,0% 0,5% 0,5%
-3,0%
PAP 1 PAP 2
-5,0% -3,8%
-5,7%
-7,0%
Consommation finale FBCF privée FBCF publique Exportations Variation de stocks Importations
58% 58%
26% 25%
16% 17%
3,50
2,50
1,50
0,50
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
6 Plus particulièrement celle de la branche commerce qui en détient, en moyenne, 17% des travailleurs.
50
30
10
-10 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
115. La part des recettes fiscales sur celles globales est passée de 78,8% à 86,6% entre
les deux (2) phases. Par conséquent, la pression fiscale du Sénégal est estimée à 18,3%
en 2023, contre 15,2% en 2014, plaçant le Sénégal en tête au sein de l’UEMOA en
matière de mobilisation de recettes, à la faveur de la mise en œuvre de la SRMT7.
Figure 17 : évolution de la pression fiscale
25,0
20,0
15,0 17,6 18,1 18,3
15,9 16,7 16,9
15,2 15,2 15,1 15,5
10,0
5,0
0,0
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
116. L’analyse de la structure des recettes fiscales du Sénégal a révélé que le processus
de transition fiscale est entamé, avec une baisse progressive de la fiscalité de porte au
profit de celle intérieure. La part des recettes intérieures sur les recettes globales est
passée de 85,1% à 87,4% entre 2014 et 2021. Cette performance a été rendue possible
grâce aux efforts de l’État visant à renforcer l’efficacité du système fiscal, avec
notamment, d’une part, la mise en œuvre de la SRMT qui a permis de fédérer et de
coordonner l’action de la Douane, des Impôts et du Trésor afin de faciliter le
financement du Plan Sénégal Émergent et, d’autre part, le lancement du programme
« Yaatal » qui s’est attelé à promouvoir le consentement à l’impôt, donc à élargir
davantage l’assiette fiscale.
7 Stratégie de mobilisation des recettes à moyen terme pour le financement du plan Sénégal émergent, 2020-2025
30
24,98 24,59 25,25
25 22,68 22,95
21,78 21,56 21,93
20,7
20
15
10
0
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
58,3% 58,4%
53,9% 50,6% 49,8% 50,7% 51,5% 52,1%
49,5%
130. Des avancées ont été notées dans l’égalité des sexes, avec le renforcement de
l’accès des jeunes filles8. Cependant, la scolarisation et le maintien des garçons
demeurent un défi. Entre 2014 et 2022, le taux d’achèvement au cycle moyen a
légèrement augmenté pour les filles (41,5% à 44%), au moment où, pour les garçons,
il a régressé de 5 p.p. (40,5% à 35,2%).
8 Avec un Indice de parité genre de 1,2 au primaire ; 1,22 pour le cycle moyen ; et 1,23 pour le cycle secondaire.
139. La population estudiantine du Sénégal en 2020 est de 216 654, avec un indice de
parité de 0,86 en faveur des garçons. Le nombre d’étudiants pour 100 000 habitants
est passé de 1 204 à 1 281, soit une évolution de 6%. Toutefois, le ratio d’étudiants se
situe toujours en deçà de la norme de l’UNESCO14. Par ailleurs, on note une
amélioration du taux brut de scolarisation dans l’enseignement supérieur, passant de
6,7% en 2015 à 16,1% en 2022, soit 9,4 points de pourcentage additionnels. Les
difficultés d’accès sont encore plus importantes dans les domaines relatifs aux STEM
qui enregistrent les plus faibles taux. À cela, s’ajoute la faible diversification des offres
qualifiantes permettant d’accéder au marché du travail.
140. Dans le domaine de la Recherche, les initiatives15 engagées visent à améliorer la
gouvernance, la coordination (mise à jour des textes), l’harmonisation, le pilotage
ainsi que l'accroissement du financement pour prendre en charge le gap en
infrastructures de recherche et les besoins en équipements.
70
71,7
68,0
50
60,8
50,3
30
28,9
10
27,1
25,9
20,6
1990
1993
1996
1999
2002
2005
2008
2011
2014
2017
2020
16,6
19,8 20,1
18,2
15,9
14,9
13
11,6
10,1
20 Evaluation des politiques de jeunesse et d’encadrement des jeunes (EEPPIJ, MEPC (2021).
21 ibid.
22 EHCVM 2018/2019 : enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages
23 L’indice de pauvreté multidimensionnelle, développé par OPHI, mesure la pauvreté multidimensionnelle qui intègre les
aspects non monétaires de la privation
24 Les inégalités de revenu sont mesurées par le coefficient de Gini
Pour consolider les filets sociaux, divers programmes ont été mis en place, en alignement avec la
stratégie nationale de protection sociale.
Registre national unique (RNU)26 : le nombre de ménages inscrits dans le RNU a augmenté,
passant de 463 355 entre 2015 et 2018 à 541 192 entre 2019 et 2022
Programme national de Bourses de Sécurité familiale27 (PNBSF) : le nombre de bénéficiaires
du PNBSF a progressé, avec une moyenne de 226 076 entre 2014 et 2018, comparé à 316 284 sur la
période 2019-2022. Le programme a dépassé sa cible de 300 000 bénéficiaires en 2021, avec un taux
de réalisation de 105%.
Carte d’Égalité des Chances (CEC) : le nombre de personnes bénéficiant de la CEC est passé de
33 611 en moyenne entre 2014 et 2018 à 61 568 sur la période 2019-2022.
Programme de Couverture Maladie universelle : ce programme a vu son taux de couverture
augmenter légèrement, de 47,96% entre 2014 et 2018 à 53,6% entre 2019 et 2022. Des progrès ont
été réalisés, avec 676 mutuelles de santé opérationnelles et 3,9 millions de personnes assurées. De
plus, 2 millions de bénéficiaires « non-cotisants » étaient couverts par les mutuelles de santé
communautaires à la fin de 2021. L’impact global du programme a été positif.
Le nombre de bénéficiaires du Plan Sésame est estimé à 303 113 en 2022. Cependant, le caractère
volontaire de l’adhésion ne facilite pas l'enrôlement de tous les ayants droit.
163. Exposition des femmes et des enfants aux violences. Le Sénégal fait partie des
pays où les violences subies par les femmes sont les plus faibles dans le monde. Alors
que, selon ONUFEMMES, 30% des femmes âgées de plus de 15 ans ont subi des
violences physiques ou sexuelles dans le monde, la dernière Enquête démographique
et de Santé (EDS) réalisée en 2019 fait état de 5,2% des femmes âgées de 15-49 ans
ayant subi des violences physiques durant l’année précédente et 3,4% d’entre elles
ont été victimes de violences sexuelles au cours de leur vie. Parmi les filles de 15-17
ans, une proportion de 2,9% a fait l’objet de violences sexuelles.
56,9 56,5
48,6 47,5 46,6 44,9
41,5 41,1 39,6
Malaisie Türqiye Pérou Viet Nam Sri Lanka Ghana Sénégal Côte Kenya
d'Ivoire
28 L’indice mesure l'accès du public aux informations sur la manière dont le Gouvernement central collecte et dépense les
ressources publiques. Elle évalue la disponibilité en ligne, l'actualité et l'exhaustivité de documents budgétaires clés. Sur une
échelle de 0 à 100, un score de transparence de 61 ou plus indique une publication suffisante de documents pour soutenir un
débat public éclairé sur le budget.
29 L’indice de perception de la corruption est compris entre 0 et 100. Plus l’indice est proche de 100, plus le pays fait des efforts
32 Les collectivités territoriales tirent principalement leurs ressources financières de diverses sources, notamment de recettes
levées localement et de transferts qui leur sont alloués par l’État ou par d’autres organismes publics sous forme de fonds
d’assistance.
33 Il évalue les risques, pour un pays, de subir des attaques, mutineries, guerres ou terrorismes. Source : Fund for peace).
34L’Indiced’Intégration régionale en Afrique (IIRA) met en exergue les domaines dans lesquels les politiques d’un pays ou
d’une communauté concernée fonctionnent le plus efficacement possible
35 MEPC, PSE 2019-2023
La souveraineté alimentaire constitue, de nos jours, un enjeu essentiel pour une croissance
inclusive et un développement durable. En effet, le contexte international, caractérisé par des crises
multiformes, notamment l’inflation causée par la guerre en Ukraine et la hausse des cours des céréales
et de l’énergie, exposant des millions de personnes à la faim et à la malnutrition, requiert l’urgence de
prôner l’autosuffisance alimentaire.
Le Sénégal place cette question au cœur de sa politique d’Émergence afin de réduire sa dépendance
vis-à-vis de l’extérieur, mais également de renforcer ses systèmes alimentaires, avec l’augmentation
de la production. Il s’y ajoute l’objectif de baisser la pauvreté. Pour atteindre cette ambition, l’État a
mis en œuvre le Programme d’Accélération de la Cadence de l’Agriculture sénégalaise (PRACAS), le
Programme agricole pour la Souveraineté alimentaire (PASAD) et la Stratégie nationale de
Souveraineté alimentaire.
D’importants progrès ont également été réalisés : la production céréalière est passée à 3 663 690
tonnes en 2022, couvrant plus de 85% des besoins ; la production de riz paddy a connu une
augmentation de 17%, celle de mil de 25%, 35% pour le maïs. Concernant l’horticulture, malgré une
production excédentaire, les besoins nationaux en oignon et en pomme de terre ne sont couverts que
pendant 7 à 9 mois au moment où la production locale de viande rouge et d’abats a progressé de
57% entre 2012 et 2021.
S’agissant de l’industrie pharmaceutique, la crise sanitaire de la Covid-19 a exposé les
insuffisances du système sanitaire et la forte dépendance au marché de médicaments international.
En effet, les importations des produits pharmaceutiques ont été en hausse, passant de 212 415
(milliers de dollars américains) en 2017 à 309 180 en 2021.
De ce fait, réaliser la souveraineté pharmaceutique devient une préoccupation des autorités publiques.
Ainsi, les objectifs consistent, entre autres, à promouvoir des sites spécialisés dans le domaine de la
fabrication des produits pharmaceutiques et médicaux, à assurer l’accompagnement des acteurs
locaux pour la production de molécules prioritaires identifiées, et à asseoir un cadre réglementaire
attractif pour le développement de la filière afin de relever le défi d’une production locale de
médicaments de 30% des besoins nationaux d’ici à 2030 et 50% à l’horizon 2035.
37
Voir SNDSP
38 Banque mondiale
AGRÉGATS Moyenne
2024 2025 2026 2027 2028
MACROÉCONOMIQUES 2024-2028
Taux de croissance du PIB réel
9,2% 11,4% 7,3% 7,1% 7,4% 8,5%
(en %)
Taux d'investissement global
35,0% 34,3% 37,4% 39,8% 41,6% 37,6%
(en % du PIB)
Pression fiscale (en % du PIB) 19,4% 20,0% 21,0% 21,0% 22,0% 20,8%
Taux de croissance des dépenses
12,0% 13,7% 10,5% 10,8% 9,0% 11,2%
(en %)
Solde budgétaire global en
3,9% 3,3% 3,1% 3,1% 3,0% 3,3%
pourcentage du PIB (en %)
Source : DGPPE, 2023.
365. Le déficit budgétaire, attendu à 3,9% en 2024, devrait poursuivre une tendance à la
baisse pour converger vers le plafond communautaire, avec une baisse à 3,1% dès 2026
suivie et de 3,0% en 2028, à la faveur d’une croissance vigoureuse sur la période 2024-
2028, combinée à l’amélioration de l’efficacité et de l’efficience des dépenses publiques
et à une mobilisation soutenue des ressources.
366. Ce PAP 2024-2028 s’inscrit dans le cadre de la consolidation des acquis notés dans
l’exécution des deux phases du PSE. À cet égard, les efforts poursuivis, à travers
notamment l’élargissement de l’assiette et la modernisation du système fiscal dans le
81%
70% 72%
66%
63%
53%
49% 50%
• l’axe 3 représente 10,1% du coût global. Il met l’accent, entre autres, sur
l’amélioration de la performance, le renforcement du climat des affaires, la qualité
et l’accessibilité du service public, l’équité sociale et territoriale, la justice en plus
de la sécurité et de la souveraineté. Il est composé essentiellement de ressources
publiques.
Tableau 6 : répartition du coût global du PAP 2024-2028 par secteur
Montants (en
Secteurs de Planification Parts
milliards de FCFA)
Industrie 4 345 16,0%
Urbanisme et habitat 2 219 8,2%
Infrastructures et services de transports routiers 2 075 7,6%
Eau et assainissement 1 775 6,5%
Agriculture 1 623 6,0%
Tourisme 1 589 5,8%
Infrastructures et services énergétiques 1 537 5,7%
Développement communautaire, équité sociale et 1 516 5,6%
territoriale
Éducation et formation 1 339 4,9%
374. L’analyse du coût global du PAP 2024-2028 révèle la primauté de certains secteurs
comme :
les infrastructures et services de transports (routiers, aériens, maritimes et
ferroviaires) pour 3 308 milliards de FCFA, soit 12,2%, avec, notamment : (i) le
Programme spécial de désenclavement ; (ii) le projet de construction de
l’autoroute Dakar-Tivaouane-St-Louis ; (iii) le projet de motorisation des
pirogues ; (iv) le projet de développement de la pêche continentale ; (v) le projet
de réhabilitation de la ligne ferroviaire Dakar-Tambacounda-Kidira ; (vi) le projet
d’extension du TER (phase 3) et (vii) le programme de rénovation des aéroports
secondaires ;
les infrastructures et services énergétiques, pour un montant de 1 537
milliards de FCFA, soit 5,7% du PAP, avec, notamment : (i) le projet de mise en
place d’un réseau de gazoducs (pipelines) pour le transport du gaz naturel vers
les centrales électriques (RGS) ; (ii) le programme national d’éclairage public par
voie solaire ; (iii) le projet Second Compact MCA Sénégal/Énergie ; et (iv) le projet
d’appui à l’accès à l’électricité (PAMACEL) ;
l'industrie, avec un montant de 4 345 milliards, soit 16,0%. Les principaux
projets concernés sont : (i) le projet de création de cinq (5) agropoles ; (ii) le projet
d’une unité de production d’ammoniac et d’urée ainsi que le projet SAR 2.0. Un
39
Ces 20 réformes phares feront l’objet d’une attention particulière de la part des autorités et d’un suivi opérationnel.
• Secteur privé
380. Le développement du secteur privé requiert la mise en œuvre d’un ensemble de
réformes identifiées dans la stratégie nationale de développement du secteur privé et
pouvant particulièrement booster la productivité des PME sénégalaises, à travers un
écosystème compétitif. Ainsi, les principales mesures portent sur la finalisation du Code
des investissements ; l’instauration d’un dialogue public-privé fécond et dynamique,
ainsi que la simplification et la digitalisation des procédures administratives. Ces
réformes seront complétées par la mise en œuvre de la stratégie de développement du
secteur privé et des réformes clés au niveau sectoriel, notamment dans le domaine de la
santé, de la finance, du numérique, etc.
• Facteurs de production
Capital humain
381. Les qualifications de la main-d’œuvre disponible au Sénégal sont perfectibles. Les
réformes préconisées pour améliorer le capital humain sont :
- la négociation de contrats de partenariats incitatifs avec les entreprises ;
- l’amélioration de la qualité de la main-d’œuvre par la construction de 45 centres
de formation professionnelle ;
• Secteur financier
385. Dans le but de renforcer le secteur financier et favoriser l’inclusion financière des
populations pour une meilleure participation à l’économie, de nombreuses réformes ont
été identifiées, notamment dans la stratégie nationale d’inclusion financière qui sera
opérationnalisée au titre de la période 2024-2028. On peut citer, entre autres : (i) les
• Santé et Nutrition
387. L’atteinte de la couverture sanitaire universelle, à travers le PNDSS41, s’appuie sur
de nombreuses réformes que sont, entre autres, la révision et la mise à jour de textes
législatifs et règlementaires existants permettant de renforcer l’implication du secteur
privé (Partenariat public privé) dans le secteur de la santé et la finalisation des réformes
institutionnelles des différentes entités de la chaîne d’approvisionnement publique
(DPM-LNCM-PNA). Aussi, le Sénégal va-t-il poursuivre la mise en œuvre de l’approche
« One Health » qui consiste à prendre en compte l’interconnexion entre les organismes
vivants, les écosystèmes et la santé.
• Industrie
389. L’industrialisation occupe une place prépondérante dans le processus de
transformation structurelle et de croissance économique, particulièrement dans cette
troisième phase du PSE. Cette dernière sera, en effet, marquée par l’amorce d’une
nouvelle ère de création d’industries sur toute l’étendue du territoire national, en tirant
pleinement profit des potentialités et savoir-faire des différentes zones, contribuant
ainsi au renforcement de l’application de l’Acte III de la Décentralisation et du Plan
national d’Aménagement et de Développement territorial.
390. Des réformes ont aussi été identifiées dans la Stratégie du Développement du
Secteur industriel (SDSI). Elles portent sur :
• le renforcement de l’efficacité du dispositif de contrôle, de surveillance et de
répression des infractions ;
• l’amélioration du contrôle de l’application des règles de concurrence dans le
secteur industriel ;
• la mise en place de mécanismes de renforcement des capacités du secteur
industriel en tirant profit du statut de PMA pour accéder à des technologies43 ;
• l’intensification du Programme de mise à niveau des entreprises et de
labellisation des PME/PMI et
• l’adoption du code de l’aquaculture.
391. Dans le cadre de la souveraineté pharmaceutique, le Sénégal entend mener les
réformes suivantes :
• la révision du cadre juridique régissant la production pharmaceutique ;
• la mise en place d’un cadre juridique de la phytothérapie ;
• l’établissement de mesures de réglementation du marché ;
• la révision de la catégorisation dans le Tarif extérieur commun (TEC) des
vitamines et compléments ;
• le renforcement de la formation aux métiers de l’industrie pharmaceutique et
• l’application d’une fiscalité spécifique à l’industrie pharmaceutique.
44 Les actions caritatives et de solidarité ainsi que les contributions volontaires font partie des mécanismes de financement innovants.
Si elles sont encadrées et soutenues par des mesures incitatives, elles peuvent avoir un succès plus important avec une amplification
de l’impact. Le schéma proposé vise à mettre ce mécanisme au service du financement de l’innovation qui est à l’origine du progrès ;
lequel progrès étant profitable à tous et à l’économie
• Redevabilité
405. Tout individu occupant un poste public ou exerçant dans une institution doit
répondre et rendre compte de ses actes, tant sur le plan administratif que financier. Le
respect de l’obligation de rendre compte renforce le lien de confiance entre les citoyens
et les pouvoirs publics. Il permet aussi de disposer, à bonne date, des informations
justes, conformément au fonctionnement des entités administratives, au niveau de
l’exécution des activités programmées et des résultats obtenus, en rapport avec les
ressources mobilisées.
• Équité
406. Ce principe suppose le juste traitement et le respect absolu de ce qui est dû à chaque
citoyen et à chaque collectivité territoriale. Bien appliqué, il garantit un développement
inclusif et, en même temps, rend les populations plus confiantes quant à l’efficacité des
institutions et de l’action collective. L’équité est également garante de la paix et de la
stabilité dans l’engagement citoyen, tout en favorisant la résilience face aux différents
chocs.
• Transparence
407. Pendant du principe de redevabilité, la transparence s’applique à tous les segments
de l’activité socio-économique, aussi bien au niveau de l’Administration publique que
des administrations privées. Elle assure la diffusion et le partage d’informations
d’intérêt public pour mieux connaitre et comprendre les processus et les décisions se
rapportant aux priorités. Ce faisant, elle constitue un instrument privilégié pour
garantir le meilleur contrôle de la corruption.
• Célérité
408. Le principe de célérité et de diligence contribue à la pleine prise en charge de la
redevabilité et de la transparence. Face à un environnement international en perpétuelle
mutation, en proie à une accélération de changements imprévus et, parfois, hors de
portée à l’échelle d’une nation, les agents économiques doivent être prêts et aptes, à tout
moment et en tout lieu, à anticiper sur l’avenir, à recueillir et exploiter l’information à
date échue et éviter une gestion portée uniquement sur le court terme. Mieux la
diligence doit être de rigueur constamment.
• Préférence locale
409. L’État ainsi que l’ensemble des acteurs économiques locaux devront placer, au
centre de leurs préoccupations, « le consommer local » et « le contenu local ». Les
avantages du Sénégalais sur le plan économique et social constitueront le crédo qui
guidera toutes les initiatives et actions.
• La société civile
419. La société civile a un grand rôle à jouer dans la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation
du PSE. L’implication des organisations citoyennes trouve des justifications qui tiennent
aux nombreux atouts qu’elles présentent : la proximité aux populations, la flexibilité, la
capacité de : (i) mobilisation de fonds en complément à la recherche de financement par
l’État, (ii) de lobbying, (iii) de mobilisation des acteurs et des populations, (iv)
sensibilisation des populations, (v) d’identification des besoins des populations, etc. Une
bonne valorisation de ces atouts devrait permettre à la société civile d’occuper une grande
place et de jouer d’importants rôles dans le cadre du suivi du PSE et des agendas
internationaux de développement. L’intervention de la société civile pourra être
multiforme grâce notamment à la diversité des organisations engagées dans l’action
citoyenne.
420. La société civile doit ainsi jouer le rôle de médiateur, d’acteur d’alerte et de veille
pour la promotion des libertés individuelles et collectives. Elle contribue à l’instauration
d’un climat favorable à l’Émergence. En acteur de développement ou dans son rôle
d’appui au développement, elle doit constituer le fer-de-lance pour une stabilité sociale,
particulièrement dans le contexte d’exploitation de ressources naturelles, opportunités
pour bâtir un Sénégal meilleur. Elle doit être affranchie de toute tutelle pour mieux
préserver sa crédibilité.
• Les émigrés
424. Les émigrés participent de façon substantielle au développement économique et
social. Ils jouent un rôle important dans la société par les moyens injectés, en termes
d’investissements réalisés et leur présence en tant qu’acteurs décisifs dans certaines
collectivités territoriales. Une plus grande coopération et une synergie d’actions doivent
être de rigueur pour orienter davantage les transferts des émigrés vers l’investissement
productif. Ce qui nécessite le renforcement des cadres et des mécanismes garantissant
une bonne gestion des transferts.
• Le secteur privé
426. Le secteur privé est un acteur très important de la Stratégie de Développement
national. Ayant conscience de ce rôle essentiel du privé, les autorités sénégalaises ont
prévu d’impliquer les représentants du secteur à divers organes du dispositif
institutionnel où leur présence s’avère appropriée. Ainsi, peut-on noter la présence d’un
représentant du secteur privé au sein de toutes les instances de validation. La même
approche est adoptée pour ce qui concerne le suivi des agendas internationaux.
427. L’orientation vers un secteur privé fort, particulièrement celui national, est
clairement spécifiée dans le PSE. De son côté, il est attendu un secteur privé plus
dynamique, plus proactif et ouvert au Reste du Monde et davantage organisé pour
répondre aux attentes de la Nation. Dans ce sens, en plus des activités économiques, le
secteur privé doit contribuer au renforcement du capital humain à travers la
• Le Parlement
428. Dans le cadre de sa mission, l’Assemblée Nationale exerce des pouvoirs et des
actions de contrôle et de suivi des activités gouvernementales. Ces prérogatives se
manifestent à travers le vote et le contrôle budgétaire, les sessions ordinaires et
extraordinaires et les questions orales qui sont des occasions pour les Parlementaires : (i)
d’interpeller l’Exécutif sur l’état d’exécution des politiques et programmes ainsi que sur
l’orientation de l’intervention gouvernementale et (ii) d’attirer l’attention des autorités
sur des points précis qui concernent la vie de la nation.
429. Les prérogatives de la Représentation nationale seront mises à contribution pour un
contrôle plus rigoureux de la mise en œuvre, du suivi et de l’évaluation du PSE,
conformément aux orientations définies dans la réforme constitutionnelle de 2016. Dans
ce but, des dispositions nécessaires seront prises pour permettre aux élus du peuple de
suivre de près les actions du PSE et des agendas internationaux.
430. Le Parlement sera invité à tenir, tous les ans, une session sur l’état d’avancement de
la mise en œuvre du PSE et des agendas internationaux, une occasion où le
Gouvernement viendra présenter devant les représentants du peuple l’état d’avancement
des activités, des résultats à mi-parcours, des blocages, des corrections et améliorations à
apporter, etc.
431. Afin de mieux faire jouer ce rôle aux députés, il sera nécessaire de renforcer leurs
capacités, en particulier d’analyse et de proposition dans le domaine de la lutte contre la
pauvreté et du développement durable. Des mesures et actions idoines seront engagées
dans ce sens.
• Crise sanitaire
435. L’avènement d’une nouvelle épidémie ou la résurgence de la pandémie de Covid-19
constitue un risque qui pourrait affecter négativement le système économique dans sa
globalité. C’est pourquoi, le Sénégal doit poursuivre la consolidation du système d’alerte,
de prévention et de riposte pour faire face à toute éventualité.
• Crise sociale
437. Caractérisé souvent par des épisodes d’insatisfaction, d’incertitudes et de
contradiction à l’origine souvent de révoltes et de violences, ce risque pourrait
compromettre la mise en œuvre du PAP 2024-2028. Pour le mitiger, l’État du Sénégal
devra : (i) renforcer l’accès aux filières de formation technique et professionnelle à travers
l’augmentation des infrastructures et des équipements ; (ii) renforcer le programme de
promotion de l’entrepreneuriat en vue d’un maillage effectif des territoires (iii) élaborer
une politique nationale intégrée et inclusive d’emploi et (iv) promouvoir la paix et la
stabilité sociales.
• Changements climatiques
439. Au Sénégal, l’activité économique, particulièrement le secteur primaire, reste très
vulnérable aux effets néfastes des changements climatiques. Une mise en œuvre efficace
de la Contribution déterminée au niveau national (CDN) contribuerait à rendre plus
résilient le pays. À cet effet, une bonne mobilisation des ressources dédiées aux
changements climatiques est nécessaire.