X27 - ESG - Soins 2022-2023 - 2b
X27 - ESG - Soins 2022-2023 - 2b
X27 - ESG - Soins 2022-2023 - 2b
Avec le soutien de
Audition
Parmi les déficiences chroniques des pays industrialisés, l’atteinte auditive est la plus
fréquente. La difficulté à comprendre la parole dans le bruit est le premier déficit auditif
perceptible lié à l’âge, l’audiométrie est encore normale à ce stade. Les lésions les plus
précoces, entraînant une perte auditive, semblent commencer par une atteinte de la
micro-vascularisation de l’oreille interne. Ce constat permet de comprendre la relation
fréquente entre surdité et un mauvais état vasculaire général comme chez le diabétique.
La compensation précoce d’une presbyacousie, la forme la plus fréquente d’atteinte
auditive avec l’âge, protège contre l’évolution vers une maladie d’Alzheimer. La difficulté
à comprendre la parole dans le bruit pourrait être un marqueur prédictif d’une future
altération cognitive. La perte acoustique concerne d’abord les fréquences élevées, le
début est insidieux, ces patients comprennent mieux les hommes que les femmes.
Impact de la presbyacousie.
Lorsqu’elle est importante, elle constitue un handicap majeur par ses répercussions
somatiques, fonctionnelles et sociales. Elle prive de communication celui qui en est atteint,
l’isole de ceux qui l’entourent lorsqu’elle n’est pas appareillée. Après un désintérêt pour
les conversations de groupe viendront des difficultés à comprendre certains
interlocuteurs. Le repli social s’installe insidieusement. Vient alors la résignation, le sujet
considère comme normal de ne plus participer, même s’il y ressent une injustice. Les
proches diront qu’il n’entend que ce qu’il veut. En réalité, il ne comprend que lorsque son
attention est fixée mais cela lui est devenu difficile. Il doit faire un effort pour participer.
La détérioration des facultés intellectuelles suivra inéluctablement. Un patient sourd
atteint d’une altération des fonctions cognitives va se dégrader plus rapidement qu’un
patient avec un MMSE comparable mais non sourd. Le déclin cognitif sera atténué si le
patient est correctement appareillé.
Le retentissement social est considérable, les visites se raréfient. La famille perd patience
à force de répéter ce dont le malentendant va également souffrir. Si le malentendant vit
seul, il est facilement en danger en ne percevant pas des signaux d’alerte, téléphone,
sonnette, détecteur d’incendie, intrusion hostile. L’institutionnalisation s’impose.
IFAPME/SFPME ESG Dr Stievenart-2022-23 p.4
La prévention des complications.
Dans ce contexte la prévention est fort importante.
La prévention primaire concerne les personnes qui ont une acuité auditive normale et
qui sont exposées à des risques modifiables tels que l’exposition au bruit ou une
mauvaise hygiène de vie par exemple.
La prévention secondaire concerne celles dont la perception de la parole dans le bruit est
difficile, y remédier sans tarder aura un effet préventif très important, nous le verrons.
La prévention tertiaire concerne les personnes déjà atteintes de surdité : l’appareillage
doit être précoce afin de maintenir une vie familiale et sociale la plus normale possible.
Au-delà des effets bénéfiques sur la fonction auditive et leur vie sociale, les patients
appareillés sans retard bénéficieront d’une protection des fonctions cognitives. La
compensation précoce d’une presbyacousie, la forme la plus fréquente d’atteinte auditive
avec l’âge, sert de protection contre l’évolution vers une maladie d’Alzheimer. La difficulté
à comprendre la parole dans le bruit pourrait être un marqueur prédictif d’une future
altération cognitive.
L’appareillage précoce.
C’est un choix essentiel pour lorsque le patient constate la dégradation de sa
compréhension. A défaut, le cerveau moins plastique chez la personne âgée et sous stimulé
pour la fonction auditive va la perdre. La fonction entretient l’organe, la fonction non
utilisée se perd et il est plus facile de prévenir que de guérir. Grâce à la prothèse auditive
régulièrement portée, le cerveau est aussi stimulé régulièrement, il peut à nouveau trier
les bruits correctement et la vie sociale retrouve ses saveurs et ses joies. Même si la
réhabilitation ne peut être complète ce dont le patient doit être informé. L’audition, c’est
la vie. L’entrainement central est nécessaire à la conservation du plaisir d’entendre et de
comprendre. Il faut quelques semaines de port continu pour s’habituer à l’ambiance
sonore de l’appareil et percevoir des résultats. Au début, le patient doit accepter
d’entendre des bruits parasites, ils seront filtrés peu à peu par le cerveau. Près de 100%
des utilisateurs déclarent que les aides auditives améliorent au moins occasionnellement
la qualité de vie.
En cas d’échec d’une prothèse biauriculaire, il est bon d’essayer sur une seule oreille.
Diverses approches paramédicales avec des compétences spécifiques peuvent aider le
patient en plus du port de la prothèse. Par exemple des ergothérapeutes lors d’ateliers
de stimulation cognitive pour stimuler la plastique cérébrale. Egalement des
psychologues pour les troubles psychoaffectifs secondaires à l’isolement.
L’avancée en âge s’accompagne d’une baisse d’acuité de tous les sens. Raison de plus pour redoubler
d’attention par rapport aux affections qui pourraient accélérer cette perte, et en particulier en ce qui
concerne la vision, sens précieux entre tous pour maintenir l’autonomie et le plaisir de vivre au
quotidien.
Quand les résidents nous disent qu’ils ne voient plus très bien, le premier réflexe est de faire vérifier que
leurs lunettes sont encore bien adaptées. La correction visuelle doit parfois être adaptée mais ce sont
souvent les verres griffés, les plaquettes manquantes, les branches qui tiennent de travers avec un
sparadrap. Certains opticiens se rendent sur place avec un échantillonnage de montures pour les
résidents qui éprouvent des difficultés à se déplacer. Les baisses d’acuité visuelle peuvent aussi cacher
des affections qui menacent carrément leur vision. Elles sont au nombre de trois : la cataracte, le
glaucome et la dégénérescence maculaire ou DMLA (plus familièrement appelée « macula »).
Si la première est une conséquence quasi inéluctable du vieillissement, les deux autres sont de
véritables maladies et peuvent mener à des pertes de vision irréversibles si on ne les traite pas à temps.
La malvoyance multiple par trois le risque de chute et rend dépressif bon nombre de ceux qui en sont
atteints. Les causes sont multifactorielles mais comme l’exposition au bruit pour les oreilles, l’exposition
à la lumière abîme les yeux avec des conséquences sociales, économiques et médicales. L’ensemble
des fonctions visuelles diminue avec l’âge : L’acuité visuelle, la sensibilité aux contrastes, l’adaptation à
l’obscurité, le champ visuel. On qualifie de malvoyant quelqu’un qui a une acuité visuelle inférieure à
3/10 au meilleur œil. Un tiers des nonagénaires sont concernés. La cataracte est la première cause de
cécité dans le monde, inversément proportionnelle au niveau social. Elle est accompagnée d’une autre
pathologie des yeux dans les trois quarts des cas, le plus souvent la dégénérescence maculaire liée à
l’âge et le glaucome chronique.
L’ensemble de ces altérations visuelles, même sans événements pathologiques rend dangereuse la
conduite de véhicule par des patients âgés chez qui les temps de réaction sont souvent allongés.
Quand on souffre de la DMLA, on se sent vite très seul. On a besoin d’en parler. Vos proches, conjoint,
enfants, dont la vision est restée normale, ne peuvent guère vous comprendre, encore moins vous
aider.
L’Association DMLA.be se veut précisément une plateforme d’échange et d’entraide.
Le glaucome.
Le glaucome entraîne une perte progressive de la vision commençant tout d'abord en périphérie et
progressant graduellement vers le centre. La perte de vision est permanente et irréversible. La maladie
progresse de façon insidieuse et indolore, car la vision centrale, la vision fine est longtemps préservée.
Quand les premières pertes de vision apparaissent, l’atteinte visuelle est déjà bien avancée. Il s’agit un
IFAPME/SFPME ESG Dr Stievenart-2022-23 p.7
défaut dans la circulation du liquide intraoculaire, l’humeur aqueuse. La pression intraoculaire s’élève,
comprime les cellules nerveuses du nerf optique, qui finissent par s’asphyxier et mourir.
Sans traitement, cette maladie peut mener jusqu'à la cécité. En cas de glaucome très évolué, la
conduite devient difficile et dangereuse. Les déplacements sont difficiles car le champ visuel est réduit.
Cette affection touche 2% des plus de 40 ans.
La prévention est fondamentale : une visite annuelle chez l’ophtalmologue est souhaitable pour mesurer
la pression dans les yeux et contrôler l’acuité visuelle. L’examen est indolore. L’administration
quotidienne de gouttes dans les yeux permet de maintenir la tension oculaire à un niveau de pression
normal. Au besoin, un traitement par laser permet d’améliorer la circulation de l’humeur aqueuse.
L’intervention est indolore et ne nécessite pas d’hospitalisation. Dans les cas avancés, une intervention
chirurgicale est envisageable.
https://www.youtube.com/watch?v=2richzuaqRk Cataracte
https://youtu.be/zTNgqORNBdk DMLA
https://youtu.be/pZvhQ3y_b_g Glaucome
Le vieillissement normal n’apporte pas que des rides autour de la bouche. Sur le plan
fonctionnel, le goût, la mastication, la salivation et la déglutition s’altèrent, les
articulations des mâchoires ne sont pas épargnées par l’arthrose. Sur le plan anatomique,
les dents se dégradent progressivement, les papilles gustatives au dos de la langue
s’atrophient, les gencives se retractent, deviennent plus fragiles et sensibles aux
agressions mécaniques et microbiennes. Les glandes salivaires s’atrophient mais gardent
un pouvoir de sécrétion salivaire qui deviendra insuffisant sous l’effet de la déshydratation
ou de la polymédication courante dans le grand-âge. Beaucoup de médicaments
produisent une limitation de la production de salive.
Il faut veiller à restaurer un bon état buccal pour prévenir les pathologies générales et la
mortalité. Des soins d’hygiène quotidiens et des détartrages améliorent considérablement
la santé de ces patients âgés. Parmi eux, 80% portent des caries radiculaires.
L’administration de produits fluorés en bains de bouche ou vernis est fortement
recommandée. Le fluor à bonne concentration, administré localement, pénètre l’émail
dentaire, renforce la dent et inhibe les caries. Les prothèses fixes, implants, doivent être
préférés aux prothèses amovibles mais les limitations n’échappent à personne. Sachons
qu’une personne porteuse d’une prothèse amovible voit sa force masticatoire limitée à
IFAPME/SFPME ESG Dr Stievenart-2022-23 p.9
moins de 25% d’une personne dentée.
L’équipe soignante doit soulager les bouches douloureuses, souvent sèches et ulcérées.
Les antiseptiques irritants seront évités, un anesthésique local aidera bien sur les
ulcérations.
Les bouches restent souvent sales après les repas, cela mérite une attention particulière.
Les mycoses fréquentes seront traitées de manière spécifique. Les soignants ont un rôle
important dans la prévention de la santé buccale, les directions devront les y sensibiliser,
les y aider avec des protocoles de soins, leur en donner le temps et les moyens en les
formant et en soutenant cette culture spécifique de soins.
Les soins d’hygiène buccale doivent devenir une priorité au même titre que l’hygiène
corporelle. Les soignants surveilleront l’état de la bouche après chaque repas, une toilette
buccale est indiquée deux fois par jour, les prothèses seront nettoyées une fois par jour.
Les soins de bouche sont perçus comme un fardeau, chronophage et psychologiquement
difficile, la collaboration des patients n’est pas spontanément acquise vis-à-vis d’un soin
potentiellement ressenti comme intrusif. Une formation appropriée aidera à dépasser ces
réticences dans une approche plus technique, professionnelle et valorisante. Une
collaboration régulière avec un dentiste est souhaitable, il effectuerait une évaluation
annuelle de l’état buccodentaire et à l’entrée d’un résident.
La responsabilité des directions d’établissement n’est plus à souligner.
Selon l’O.M.S. : La chute est un événement à l’issue duquel une personne se retrouve par
inadvertance au sol ou sur une surface située à un niveau inférieur à celui où elle se
trouvait précédemment.
Après 65 ans, une personne sur trois fait au moins une chute par an. Au-delà de 80 ans,
une personne sur deux fait une chute par an et la moitié rechute dans l’année. Rarement
signalée, la chute est révélée lors d’un interrogatoire minutieux du médecin ou des
proches.
Ces tranches d’âge sont les plus touchées par les chutes mortelles, première cause de
décès accidentels après 75 ans. L’isolement de la personne, l’ostéoporose et la prise
d’anticoagulants augmentent le potentiel de gravité des chutes.
Les traumatismes dus aux chutes représentent un coût énorme pour la santé
publique.
Dans les institutions de soins, près de la moitié des résidents tombe une fois par an, la
moitié de ceux-ci, plusieurs fois par an. Les hospitalisations sont fréquentes. Après une
fracture de hanche, 40% des personnes âgées fragiles décèdent dans l’année !! Même
occasionnelle, la chute est à considérer comme un signe d’appel qui peut révéler un état
de fragilité avec un épuisement des réserves fonctionnelles physiques. La peur de
tomber après une première chute témoigne d’une fragilité psychologique. La chute
induit la perte de confiance, elle crée un sentiment d'incompétence, source de
complexes dévalorisants : fragilité, dérision, honte, c’est un deuil d'une image de soi
alerte et agile. L'aide à se relever symbolise la dépendance. La peur de tomber devient
une obsession. On parle d’un syndrome post-chute.
L’événement renferme un tel potentiel de gravité qu’il justifie la mise en œuvre de
- Difficultés face aux notions abstraites, ne plus comprendre le sens des mots.
Les troubles s’installent de manière insidieuse, les souvenirs d’épisodes vécus par le
patient sont les premiers affectés, mais la mémoire du travail sera rapidement concernée
aussi, c’est la mémoire temporaire et pour une période brève d’une petite quantité
d’information. Exemple, je lis un numéro de compte bancaire pour le recopier tout de
suite. Tous les registres de la mémoire vont être affectés assez vite à l’exception
d’apprentissages comme rouler à vélo qui peuvent persister longtemps. Viennent ensuite,
dans un tableau clinique typique, d’autres atteintes des fonctions cognitives, troubles du
langage, manque de mots, facile à mettre en évidence lors de la présentation d’images,
désorientation dans le temps puis dans l’espace. Plus tard, ce sera des troubles de la
compréhension, l’aphasie devient totale, le patient n’est plus capable de parler.
L’entourage est souvent à l’origine de la première consultation, inquiété par les
changements de comportement de leur proche, lui-même conscient et angoissé par ce qui
lui arrive. Il arrive que le patient sollicite lui-même la consultation pour cette raison. Le
Au stade léger de l’évolution, le MMSE est ≥ 20, en principe le patient peut encore vivre
seul avec quelques troubles de la mémoire.
Au stade modéré, 15≥ MMSE <20, d’autres fonction sont affectées. Au stade assez sévère
10> MMSE <15, troubles du comportement et dépendance pour les actes de la vie
quotidienne même élémentaires.
Au stade sévère < 10, forte dépendance, risque de décès par surinfection.
Une prise en charge globale, psychologique, médicale et sociale des sujets déments et le
soutien de leur entourage améliorent indiscutablement la qualité de vie de ces résidents.
Quelques médicaments ont un effet symptomatique modeste mais prouvé sur les troubles
cognitifs et fonctionnels. Commencé à dose minimale, le traitement est augmenté
progressivement. Il doit être réévalué régulièrement selon un avis collégial impliquant le
spécialiste, le médecin de famille, l’aidant proche et si possible le patient.
La prise en charge non médicamenteuse fait appel à des professionnels formés pour un
accompagnement de qualité qui sera dirigé vers le soutien aux aidants. Ils doivent être
IFAPME/SFPME ESG Dr Stievenart-2022-23 p.16
informés et même formés à la connaissance de la maladie et sa prise en charge, connaître
les associations d’aide, dirigés vers des groupes de parole. Le risque de maltraitance du
patient provient de la souffrance psychologique des soignants et de leur isolement. Un
soutien psychologique est nécessaire dans ces cas.
Un logopède intervient très utilement pour les troubles de la parole et de la déglutition.
Son action rend confiance en soi au patient et prévient la dénutrition. La stimulation des
fonctions cognitives ralentit la perte d’autonomie pour les actes de la vie journalière, elle
consiste à aider le patient à réaliser les tâches quotidiennes comme sa toilette, l’usage
du téléphone ou des trajets dans son quartier. L’entretien de l’activité physique est
important, la marche surtout. L’apport personnel de kiné, ergothérapie,
psychomotriciens est recommandé durant toute la maladie. Les promenades avec les
proches sont souvent distrayantes et apaisantes comme la musicothérapie,
l’aromathérapie, les massages, des activités avec des animaux et la stimulation des sens
en général.
Les stimulations sensorielles et sociales sont aussi importantes que le boire et le manger
pour la préservation du bon fonctionnement cérébral, fondamental pour la qualité de vie.
Dans l’accompagnement de ces résidents, une aggravation rapide ou un changement
brutal de comportement doit retenir notre attention. Nous penserons à des douleurs non
formulées, un syndrome dépressif, une cause iatrogène médicamenteuse, une infection
urinaire, dentaire par exemple. Des examens médicaux s’imposent.
Les troubles de l’équilibre et la perte de poids seront particulièrement surveillés. On
pensera aussi à un changement de comportement de l’aidant proche par épuisement.
Dès le début, la conduite d’une voiture doit être déconseillée ou interdite.
Parfois des objets apparaissent à la maison : d'où viennent-ils ? Comment sont-ils arrivés
là ? L'instant d'avant, ils n'y étaient pas. L'instant d'après, si. Je fais alors appel à toute ma
logique: quelqu'un est-il passé ? D'où peut provenir cet objet ? Parfois je parviens à
reconstruire un parcours hypothétique, tout à fait irréel pour moi, mais dont la logique me
dit qu'il a dû se passer ainsi.
Ce sont juste quelques exemples, de manière à essayer de faire sentir la différence entre
un "simple oubli", et une réalité différente. Pour moi, je n'ai pas oublié ; pour moi je ne l'ai
pas vécu. Si demain on vous annonce que le ciel est vert à pois rouges, saurez-vous faire
suffisamment confiance à l'autre pour le croire, même si pour vous il est bleu ? Ne pensez-
vous pas que vous affirmerez plusieurs fois que le ciel est bleu avant de finalement dire
que oui, il est vert à pois rouges, et qu'il vous sera compliqué de retenir une telle
information en si forte contradiction avec votre réalité intérieure ? Ne risquez-vous pas
d'être amené, dans ce cas à défendre avec force, voire avec agressivité, votre réalité
intérieure, afin de préserver votre cohérence?
Perdre confiance en ma réalité, au profit de la réalité de l'autre. Partir du postulat que je
fais plus confiance à l'autre qu'à moi-même. Convenons-en, il s'agit d'un exercice difficile...
J'espère que les personnes qui m'entourent et d'une manière générale que l'entourage
des personnes touchées par une maladie d'Alzheimer ou apparentée, mesurent la chance
qu'elles ont, la confiance dont elles font l'objet. Qu'elles prennent conscience de cet
exercice que nous faisons et s'émerveillent de cette confiance, plutôt que de se désoler
d'avoir à répéter les choses !
Dénutrition :
Principal facteur pronostique de survie ou de perte d’autonomie
des PA
Une prise alimentaire optimale adaptée aux besoins et aux attentes des résidents réduit les risques
de maladies et de dépendance et améliore leur qualité de vie.
« La dénutrition est un énorme problème social qui accroît le taux de mortalité, allonge les durées
d'hospitalisation, entraîne des complications supplémentaires en cas de maladie et diminue la qualité
de vie”, Professeur Baeyens, président de l’Association internationale de gérontologie et de gériatrie.
Faiblement identifiée et peu traitée, la dénutrition de la personne âgée fait le lit de la dépendance.
La dénutrition augmente les risques de chutes dues à la perte de la masse musculaire, augmente le
nombre de complications, le risque d'infections, les coûts et les durées d’hospitalisation. Elle génère
également d'énormes frais de santé.
Les conséquences sur les plans économique et humain sont considérables.
La dénutrition est un phénomène complexe et multifactoriel, répandu et sous-estimé. Elle
nécessite un dépistage systématique dès l’admission du résident en maison de repos. Une
stratégie d`intervention un suivi attentif.
La dénutrition est un état pathologique provoqué par des apports insuffisants en énergie et/ou en
protéines et/ou en micronutriments pour couvrir les besoins métaboliques de l'organisme. Dans
certaines situations, chirurgie, cancers, escarres, des apports normaux ne suffisent pas à couvrir une
augmentation des besoins métaboliques.
La dénutrition se caractérise par une perte de masse maigre, les muscles, et souvent de masse
grasse.
3 Troubles cognitifs
Tous les stades de maladie d'Alzheimer, dès le début, le patient souffre de stress Perte de poids
s’aggrave avec évolution maladie, parfois même avant diagnostic + complications : Altération
système immunitaire, atrophie musculaire, chutes, fractures --> Perte d'autonomie. Le plaisir de
manger persiste loin dans la maladie.
Les complications seront retardées si la perte de poids est dépistée et corrigée rapidement.
4 Troubles bucco-dentaires
60% des p.a. en institution complètement édentées. 40% restants, nombre moyen de dents est
10. La mastication est affaiblie et une prothèse dentaire peut blesser les gencives. La salive
participe au goût, elle solubilise les aliments et libère les saveurs
La sécheresse de bouche, (médicaments, déshydratation) altère le goût.
Les mycoses et infections gingivo-dentaires sont fréquentes et douloureuses. Dans ces cas, le
résident perd le plaisir de manger et sélectionne les aliments faciles à manger. Ces choix
engendrent des carences alimentaires.
9 Traitements médicamenteux
Fréquentes Poly-pathologies chroniques des PA
Prise de nombreux médicaments (6-10) au long cours, interactions et effets secondaires mal
connus Appétit coupé, bouche sèche, goût modifié.
Somnifères : somnolence, perte équilibre, chutes, fractures…
Nausées, vomissements, constipation (morphine)
10 Régimes restrictifs
Pour les PA, les raisons de suivre un régime strict (sans sucre, sans sel, pauvre en graisses...) sont
RARES. Ne pas priver les p.a. de ce qui donne goût aux repas.
Régime sans sel, trop fade, réduit l’appétit.
Régime diabétique trop strict manque d'énergie, comme un régime amaigrissant.
Un régime antidiabétique n'a pas de sens > 75 ans, sauf équilibre insulinique
instable. Régime sans résidu au long cours favorise la constipation
Demander une prescription médicale motivée. Un régime restrictif au grand âge n'a plus de
sens.
Fonte de masse musculaire = ↓ force ↓ autonomie, faiblesse, besoin d'aide pour ses gestes
quotidiens, fatigue.
Risque de chute et de fracture. L'immobilisation risque aussi d’aggraver la dénutrition.
Moins d'énergie pour manger, difficulté de terminer l’assiette, surtout le soir. Perte
importante d'appétit, troubles de concentration, de mémoire ou de l'humeur.
Altération système immunitaire source de maladies infectieuses,
Guérison de maladies et cicatrisation de plaies ralenties, les durées d’hospitalisation
augmentent. Surcoût financier de 20 à 30% pour le patient, la société.
Dépression
La dépression est la pathologie psychiatrique la plus fréquemment rencontrée chez les
personnes âgées. Elle est difficile à diagnostiquer et largement sous-traitée. Dans les
maisons de retraite en France, les enquêtes montrent que 40% environ de la population
est touchée par la dépression.
De nombreuses raisons expliquent cette vulnérabilité élevée des PA à la dépression : - Les
pertes sociales et affectives : retraite, veuvage, deuil, éloignement des enfants.
- La solitude et l’isolement qui en découlent,
- Les conflits interpersonnels,
- Le très grand âge, > 90 ans surtout si cumulé avec la dépendance physique et les
suites d’accidents vasculaires.
Le coup de chaleur.
Une forte température, comme une activité physique intense, peut élever la température
corporelle au-dessus de 37°, parfois jusqu’à plus de 40°, on parle alors de coup de chaleur.
Une vague de chaleur provoque un nombre de décès en excès par rapport aux
statistiques moyennes d’un pays ou d’une région. En France, suite à la vague de chaleur
couvrant la période du 29 juin au 8 juillet 2015 on a constaté 700 décès en excès. En
Belgique, on parle de vague de chaleur lorsque la température ambiante dépasse 27,5°
pendant deux jours consécutifs. (30° en France).
Si la température nocturne ne descend pas sous les 25°, la mortalité augmente. En milieu
urbain, dans les étages supérieurs des immeubles non climatisés, les températures
relevées peuvent dépasser de 4 à 8 ° les températures mesurées au sol dans la
campagne proche.
Le seul moyen pour le corps humain de se refroidir par ses propres moyens est la
sudation, l’évaporation de la sueur.
Les polypathologies chez un même patient, diabète, insuffisance cardiaque et / ou
respiratoire, les troubles cognitifs empêchant la prise de décisions ou certains
médicaments peuvent aggraver la situation.
La perte d’autonomie de patients grabataires est un facteur de risque majeur. L’accès aux
espaces rafraîchis et la possibilité de se déplacer sont des facteurs de protection.
La solitude, la perte d’autonomie sont des facteurs de risque.
Les facteurs sociaux et environnementaux ont un poids considérable d’où découle un
prototype de personne âgée en danger en période de canicule : une femme âgée, isolée
socialement, en perte d’autonomie intellectuelle et ou physique. Les premiers signes sont
souvent de la confusion, des troubles de la vigilance, les muqueuses sèches, la langue
sèche, des urines de couleur foncée et hypotension orthostatique.
La prévention consiste à veiller à une hydratation suffisante, repérer les situations à
risque et prendre les dispositions nécessaires dans les lieux de vie. Un adulte a besoin
d’un apport hydrique de 2,5L par 24h, soit environ 1,5L en apport de liquides contenus
dans les aliments et 1L en boissons.
Il faut veiller en toutes circonstances à faire boire les personnes âgées, les aider à boire,
passer souvent pour les faire boire un peu, varier le goût des boissons, éventuellement
prendre des repères sur les bouteilles d’eau et inscrire chaque fois que vous faites boire.
Nous veillerons en permanence au libre accès à l’eau potable et l’accès à des pièces plus
fraîches. Nous les ferons boire davantage s’il fait très chaud.
Les risques liés aux diurétiques, laxatifs ou neuroleptiques seront évalués avec le
médecin.
Il faut anticiper en sensibilisant la population sur les risques de canicule. En cas
IFAPME/SFPME ESG Dr Stievenart-2022-23 p.27
d’hyperthermie, le résident recevra une hydratation plus importante. La voie orale est
préférable, un complément d’une solution salée par voie sous-cutanée est souvent utile.
La prévention est un travail d’équipe, la formation et la sensibilisation sont de mise.
Durant les fortes chaleurs, la concentration en ozone augmente. L’ozone est un gaz
toxique dangereux pour la santé. Il entraine une irritation des voies respiratoires (nez,
gorge…) et des yeux. A très forte dose, il entraine des détresses respiratoires, de fortes
toux et des crises d’asthme. Les personnes fragiles (enfants, personnes âgées,
asthmatiques) doivent éviter de sortir en cas de forte chaleur.
Diabète
Nous sommes fortement concernés en institutions par les conséquences multiples de
cette maladie qui évolue souvent depuis des décennies chez les personnes âgées, parfois
non traitée durant les premières années parce que non diagnostiquée et asymptomatique
pour le patient.
Nous pouvons être confrontés aux complications aiguës : hypoglycémies et coma
hyperosmolaire et aux complications chroniques multiples, évoluant à bas bruit, frappant
les personnes âgées au physique et au mental.
Que le diabète touche environ 20 % des hommes et 15 % des femmes dans la septantaine,
masque la fréquence des polypathologies secondaires en augmentation avec l’âge et le
fait que bon nombre de patients prédiabétiques deviennent diabétiques plus tard.
Les diabétiques meurent toujours plus que les non diabétiques du même âge. Les critères
diagnostiques du diabète sont : 2 glycémies à jeun supérieures à 1,26g/l ou une glycémie
1H30 après un repas, supérieure à 2g/L.
Hypoglycémie.
Les complications aiguës sont des toujours urgences. Non traitées ou traitées
tardivement, elles sont potentiellement mortelles. La prévention est essentielle. Une
hypoglycémie est définie par une glycémie capillaire inférieure à 0,6g/L – mesurée au
bout du doigt par exemple – Une glycémie normale se situe autour de 1g/L environ. Les
symptômes cliniques d’une hypoglycémie sont :
- Sueurs, pâleur, palpitations, tremblements, faim, irritabilité, anxiété. -
Troubles de la concentration, de la parole, de la coordination. - Fatigue,
maux de tête…
- Certaines hypoglycémies sont quasi asymptomatiques.
Le coma survient lorsque le taux de glucose sanguin descend encore plus bas. Les
symptômes cliniques d’un coma hypoglycémique sont : coma brutal agité avec sueur,
tremblements, convulsions parfois.
Chez un même patient, les manifestations cliniques se ressemblent d’une fois à l’autre.
Les symptômes d’hypoglycémie sont souvent plus discrets chez les personnes âgées,
limités à des vertiges, une sensation d’instabilité ou moins spécifiques comme de la
confusion ou une chute.
Les conséquences de l’hypoglycémie chez la personne âgée peuvent être graves : chutes,
fractures, infarctus myocardique ou accident vasculaire cérébral. La fréquence des
hypoglycémies augmente avec l’âge, les comorbidités comme l’insuffisance rénale ou la
Coma hyperosmolaire.
La mortalité est très élevée, autour de 50%.
Il survient souvent chez une personne âgée dont le diabète est inconnu ou négligé,
souvent déclenché par une infection, un accident vasculaire cérébral ou cardiaque. La
glycémie est très élevée autour de 6g/L avec déshydratation. Ces désordres surviennent
plus facilement chez des personnes à l’autonomie réduite, une démence par exemple,
avec accès à la boisson problématique.
L’hospitalisation en urgence s’impose.
Complications chroniques
Le diabète est facteur de fragilité comme le cancer ou un accident vasculaire cérébral en
ce sens qu’ils sont responsables d’une accélération de la perte d’autonomie. De
nombreux diabétiques âgés se décrivent en mauvaise santé, sous le poids des
contraintes médicales, consultations, examens de surveillance, médicaments. Le
diabétique âgé est plus à risque de chutes, de syndromes confusionnels, de douleurs
chroniques et d’incontinence urinaire. Il est plus souvent hospitalisé que le non
diabétique.
Le diabète provoque des dégâts au niveau des yeux mais aussi au cœur, au cerveau, aux
reins et à tout l’organisme jusqu’aux pieds, par atteinte du réseau vasculaire et des nerfs
périphériques avec les douleurs de la polynévrite ou d’une artérite et une diminution des
possibilités de marche.
Le diabétique prend généralement beaucoup de médicaments d’autant qu’il souffre de
pathologies multiples. La polymédication est elle-même un facteur de fragilité.
IFAPME/SFPME ESG Dr Stievenart-2022-23 p.29
L’association entre diabète et dépression est bien connue comme l’association avec une
démence. Le diabétique a deux fois plus de risque de développer une démence que le
non-diabétique. Dépression et démence sont des facteurs de fragilité. Les diabétiques
présentent risque de vieillissement accéléré sur les plans moteur, fonctionnel et cognitif.
Ces complications chroniques, altération de la vue, infarctus myocardique, accident
vasculaire cérébral ou une insuffisance rénale sont parfois elles-mêmes révélatrices d’un
diabète inconnu.
Le traitement de la douleur
Un soulagement adéquat de la douleur est habituellement possible. Les douleurs aiguës
ou chroniques sont sous-traitées chez les patients âgés, surtout très âgés avec des
déficits cognitifs ou qui résident en institution de soins de longue durée.
Le traitement antalgique de la douleur devrait être adapté à la sévérité de la douleur et
inclure des co-analgésiques comme la cortisone en complément ainsi que des traitements
locaux et des approches non médicamenteuses dans une approche globale
pluridisciplinaire du patient.
La dose quotidienne de paracétamol ne devrait pas dépasser 2,6 grammes. Un opioïde à
longue action devrait être favorisé en présence de douleur constante mais seulement
après s'être assuré que plusieurs doses quotidiennes d'opioïde à courte action sont bien
tolérées.
IFAPME/SFPME ESG Dr Stievenart-2022-23 p.32
Les effets indésirables des opioïdes doivent être surveillés étroitement, prévenus et
traités.
La forme galénique des antalgiques sera adaptée aux possibilités de déglutition du
patient.
Les douleurs induites dans les soins doivent être prévenues. Avant, pendant et après le
geste ou le soin, en entourant le soin pour limiter l’appréhension et pendant le geste ou
le soin, en assurant le confort du soigné et du soignant (installation, matériel adéquat,
travail en binôme, détournement de l’attention, verbalisation, en terminant par quelque
chose d’agréable).
Nous insistons ici sur le savoir être et le savoir-faire des soignants. Les protocoles
médicamenteux sont essentiels. Ils comportent des antalgiques de palier 2 ou 3 selon les
situations, une heure avant le geste ou le soin, des tranquillisants en cas de soins
anxiogènes, de la Lidocaïne-Prilocaïne en application locale.
CONCLUSION
Quelques mots empruntés à Emmanuel Hirsch, professeur d’éthique médicale :
Symptômes types :
- Changement des habitudes alimentaires
- Toux ou difficultés de respiration lors des repas ou après.
- Apparition d’une gêne dans la gorge en mangeant
- Bronchites à répétition
- Voix rauque ou mouillée, (chat dans la gorge)
- Perte de poids
- Durée des repas anormalement prolongée
L’alimentation des patients connus pour être à risque de fausses déglutitions sera fera
sous la surveillance directe d’une infirmière qui administrera elle-même leurs
médicaments.
Quelques recommandations pour une alimentation suffisante et conserver le plaisir de
manger.
ON ÉVITE ON PRIVILÉGIE
Les escarres causent des douleurs importantes. Les soins d’escarres sont souvent très
douloureux. Prévoir un traitement de la douleur une heure les soins et la toilette avant
soulagera efficacement le patient.
Les facteurs de risques internes :
La dénutrition provoque une perte de masse grasse et de masse maigre. Ces tissus forment
une couche protectrice des vaisseaux sanguins. Ils permettent une bonne répartition des
forces de pressions entre le support externe et les composants durs du corps (les os),
notamment au niveau des saillies osseuses (trochanter, sacrum). Ils jouent aussi un rôle
d'amortisseurs en cas de choc, évitant des traumatismes du système vasculaire. Les
défenses immunitaires s’effondrent, les plaies s’infectent.
La prévention de l'escarre inclut donc une prévention de la dénutrition.
A ne pas faire
Polypathologies fréquentes.
Le patient âgé souffre en moyenne de 4 à 6 maladies chroniques associées, par exemple,
diabète, insuffisance cardiaque, malvoyance, polyarthrose. Elles peuvent engendrer des
incapacités ou de la dépendance. Les explications tiennent au vieillissement des organes,
à une exposition au risque prolongée, l’amélioration de l’espérance de vie par les progrès
thérapeutiques dans les maladies chroniques.
Symptomatologie modifiée.
Le patient âgé tousse moins qu’un jeune lors d’une infection respiratoire, il peut ne pas
avoir de température mais devient confus. Cet exemple entre mille illustre les différences
de symptomatologies entre plus jeunes et personnes âgées. La fatigue, l’anorexie ou un
état de malaise seront souvent les seuls signes de maladies très diverses. Des troubles
mnésiques, des troubles de la parole, la surdité ou des troubles visuels compliquent encore
le diagnostic.
Ces critères ont une valeur de prédiction péjorative comme l’entrée en institution et le
décès.
Le syndrome de glissement est un facteur prédictif à lui seul. Il s’agit d’un épisode
confusionnel et dépressif survenant après guérison d’une affection qui a épuisé le sujet.
Son état général se dégrade, il ne mange plus et ne communique plus sauf pour dire qu’il
veut mourir.
Lorsque la fragilité plonge vers la dépendance, comment soigner pour prévenir une
situation irréversible ?
- Il faut soigner rapidement toute affection aiguë et décompensation d’un organe ou
dans le registre socio-économique.
- Traiter la cause et assurer une nutrition riche en calories et en protéines avant que
le sujet n’épuise ses réserves.
- Revoir et limiter le traitement médicamenteux.
- Veiller à la vue et l’audition du résident, port de l’appareil auditif et lunettes
propres.
- Eviter l’immobilisation inutile.
- Rééducation motrice progressive et adaptée.
- Plan de soins médical pluridisciplinaire avec objectifs personnalisés.
« La vieillesse, disait S. de Beauvoir, est particulièrement difficile à assumer parce que nous
l’avons toujours considérée comme une espèce étrangère : moi, je suis devenue une autre,
alors que je demeure moi-même. »
La conscience d’être devenu une personne âgée vient du regard de l’autre qui me signifie
un sentiment de vieillesse. La société moderne confère à la jeunesse un imaginaire de
toute puissance autant qu’elle refoule la vieillesse comme un enlaidissement.
• Enlever les gants immédiatement après la fin d’un soin et réaliser une hygiène des
mains.
• Porter des gants n’est pas une alternative à une bonne hygiène des mains.
Précautions lors des soins aux personnes atteintes d’infections cutanées provoquées par
une bactérie multi-résistante aux antibiotiques, la gale, des diarrhées infectieuses ou le
Clostridium difficile.
Les précautions comprennent l’usage systématique de gants à usage unique, non
stériles, pour toucher le résident ou son environnement proche. L’hygiène des mains par
SHA est conseillée après le retrait des gants, avant même de quitter la chambre. Un
tablier doit être utilisé, à changer au moins toutes les 24 heures, il sera suspendu dans la
chambre côté intérieur contre côté intérieur. Des vêtements à usage unique seraient
préférables mais plus coûteux.
Iatrogénie
Mourir accompagné
La fin de vie s’inscrit naturellement dans le quotidien des soignants dans les institutions
pour personnes âgées. Le plus souvent la vie des résidents très âgés s’étiole avec
l’accumulation des handicaps et des maladies chroniques qui se répètent et s’ajoutent les
unes aux autres.
Les malades d’Alzheimer, comme toutes les personnes en fin de vie, ont besoin d’une
prise en soins attentionnée jusqu’au dernier souffle.
Encore faut-il qu’une autre humanité soit là pour l’entendre. La mort ne peut être
partagée, elle ne peut être qu’accompagnée par une « prise en soins », pas une prise en
charge, visant le confort du patient.
Comment « entendre » quelqu’un qui ne parle plus ?
Un corps en bonne santé est silencieux, c’est le silence des organes. Le corps malade est
un corps bavard, regardons-le, communiquons avec les yeux. Observons sa position, ses
mimiques, son regard, ses yeux désemparés qui appellent au soulagement. Faute
d’échange verbal avec le patient, la communication s’entretient par les yeux, le toucher,
des massages ou des caresses au malade. Il va mourir de faim, il va mourir de soif, disent
souvent les familles. En fin de vie, l’hydratation artificielle prolonge l’agonie et risque de
donner de l’inconfort, un excès d’hydratation qui doit être arrêtée. L’encombrement
bronchique est bien soulagé par la scopolamine.
La sécheresse de bouche est pénible, elle crée des difficultés de communication, elle est
aggravée par certains médicaments et la morphine. Des soins de bouche réguliers
soulagent, avec de l’eau et en tout cas sans antiseptiques souvent irritants. Les études ne
montrent pas de bénéfice à l’alimentation artificielle. Si elle est instaurée, il faut fixer des
objectifs et des conditions d’arrêt en fonction de l’évolution du patient. La dénutrition est
souvent importante en raison des pathologies et de l’anorexie liée à la maladie.
La douleur mine le corps et l’esprit, celui qui souffre ne pense plus qu’à elle. Soulager la
douleur est une exigence absolue d’autant qu’elle est fréquente. La douleur est ce que le
patient en dit. Rendre au malade le sentiment de sa qualité de vie, et par là même de sa
dignité, c’est avant tout soulager sa douleur. Elle sera évaluée et régulièrement réévaluée
à l’aide d’échelles appropriées. Les antalgiques ont une durée d’action limitée, le
principe est de les administrer afin d’obtenir une couverture antalgique constante. Les
soins douloureux seront soulagés par un supplément d’antalgiques administré une heure
avant les soins. La peur de la souffrance et de la solitude sont plus fortes que la peur de
la mort chez les personnes âgées. Ce n’est pas tant la mort qui est crainte que les
conditions de la mort.
La constipation fréquente sous morphine sera anticipée systématiquement chez le patient
âgé conscient. Les soignants sont attentifs à la présence et à l’évacuation d’un fécalome,
source d’inconfort, de douleurs abdominales, de confusion, de rétention urinaire.
IFAPME/SFPME ESG Dr Stievenart-2022-23 p.51
COPYRIGHT IFAPME Syll ESG –Dr STIEVENART 63
Les escarres sont fréquentes en fin de vie, le seul objectif est la propreté par des soins
sous analgésie anticipée.
La dyspnée est angoissante pour le patient, ses proches et l’équipe. La cause sera traitée
dans la mesure du possible, aérosols, drainage pleural par exemple. La morphine, les
benzodiazépines et une ambiance paisible ont un effet de soulagement. L’oxygène
n’apporte pas d’amélioration évidente.
La personne malade encore lucide, en fin de vie, dont la survie ne tiendrait qu’à la
poursuite d’une alimentation artificielle, est en droit d’en exiger l’arrêt au bénéfice des
seuls soins de confort pour lui assurer une mort digne et accompagnée, sans souffrance.
Les connaissances médicales visant le seul soulagement physique ne suffisent pas pour
apaiser la souffrance d’une fin de vie.
La richesse des échanges en fin de vie est essentielle. Le soin est à la fois technique de soin
et rencontre de l’autre. Le patient appelle à prendre soin et à la présence du soignant. Le
soignant offre des soins et une qualité de présence. Ce lien social chaleureux rompt le
sentiment d’abandon et maintient le malade dans le monde des vivants.
Les familles déstabilisées par les symptômes et la gravité du moment ont aussi besoin du
soutien de l’équipe. Leur présence est encouragée dans le confort. Confrontées à
l’impuissance et à l’aspect du corps dégradé de leur proche, les familles ne parviennent
plus à trouver sens à ce qui se passe, dans leur souffrance elles peuvent en arriver à
demander l’euthanasie, surtout quand la fin de vie se prolonge. La priorité des priorités
reste le soulagement de la douleur du malade sans quoi l’aide aux familles est
impossible. L’équipe peut alors apporter de l’aide aux proches tétanisés par l’angoisse en
les aidant à verbaliser leurs émotions, ce qui les effraie, ce qui est pour eux difficile à
affronter et ainsi redonner sens à la vie. Le lien relationnel de la famille avec le malade
pourra se rétablir, permettant la communication et de retrouver du sens à la situation.
Cette démarche pluridisciplinaire dans le rapprochement les uns des autres permet
d’aborder la situation concrète, la place de chacun et leur devenir après le décès de leur
parent et aussi préparer le deuil.
Si la gale est exubérante, effrayante même, les maladies nosocomiales sont peu visibles et à priori,
moins inquiétantes pour les profanes. Les conséquences de ces infections sont inversément
proportionnelles aux représentations sociales qu’elles véhiculent. Selon l’OMS, Organisation
mondiale de la santé, les infections associées aux soins de santé (nosocomiales) surviennent en
général par transfert des germes présents sur les mains d’un agent de santé lorsqu’il touche le
patient. Sur 100 patients hospitalisés, au moins 7 dans les pays à revenu élevé et 10 dans les pays à
revenu faible ou intermédiaire vont contracter une infection nosocomiale.
Chez les patients vulnérables dans un état critique et dans les unités de soins intensifs, la
proportion peut atteindre 30%. Chaque année, des centaines de millions de patients dans
le monde sont affectés par ces infections, dont une grande partie est causée par des
agents pathogènes résistants aux antimicrobiens.
Lorsque les patients sont infectés par des germes ne répondant pas bien aux antibiotiques
prescrits, les issues cliniques sont en général plus mauvaises, le coût du traitement plus
élevé et le risque de mortalité aggravé.
L’hygiène des mains contribue à réduire la fréquence des infections
Un cas vécu :Christine Wattiaux raconte son cas, sans animosité, dans le livre « Mages et
dommages à l’hôpital » éditions GabiAndre.
Ce cas vécu vous immerge dans la grave réalité des infections dans les soins, dévastatrices, souvent
fatales pour les personnes âgées. L’hygiène dans les soins, l’hygiène des mains sont un devoir
envers les résidents, chacun a droit à des soins propres. Envers la société à qui les manquements à
l’hygiène coûtent cher. Un devoir envers vous-mêmes aussi, vous les soignants, qui faites tellement
d’efforts pour le bien-être des résidents alors que quelques manquements à l’hygiène peuvent
causer un énorme gâchis dévalorisant tous vos efforts. Le premier instrument des soignants, ce
sont les mains, est-il difficile de leur accorder 30 secondes entre chaque résident pour les
désinfecter et vous protéger en même temps ?
Ostéoporose et fractures
La majeure partie de la masse osseuse s’acquiert durant l’adolescence, le maximum étant
atteint entre 25 et 30 ans, après une phase de plateau, elle diminue progressivement
surtout après la ménopause par privation d’oestrogènes. L’homme est protégé plus
longtemps pour des raisons hormonales et d’os de plus gros diamètre avec une masse
osseuse plus importante que les os féminins.
La masse osseuse est fonction des facteurs suivants :
Mécaniques : activités physiques en charge
Génétiques : antécédent maternel de fracture de hanche.
Nutritionnels : suffisamment de protéines mais pas trop, assez de calcium,
Médicamenteux : effet négatif de la cortisone surtout à forte dose et administration
prolongée.
Environnementaux : Alcool, tabac
IFAPME/SFPME ESG Dr Stievenart-2022-23 p.53
L’ostéoporose est une diminution de la résistance osseuse touchant l’ensemble du squelette. La
diminution de la densité de masse osseuse se mesure par densitométrie. La conséquence
principale est le risque de fractures ostéoporotiques. Leur prévention relève de la prévention des
chutes, du dépistage et de la prise en charge des patients à haut risque de fracture.
On évalue à plus de 100.000 par an, en France, le nombre de fractures par ostéoporose
avec un coût sociétal de plusieurs milliards d’euros. La mortalité consécutive est
importante, la perte d’autonomie motrice concerne quasi la moitié des patients. Une
partie devra être institutionnalisée. Les séquelles sont lourdes : douleurs chroniques,
troubles posturaux avec limitation de la capacité respiratoire…
Les vertèbres, l’humérus, le poignet et l’extrémité supérieure du fémur sont les zones les plus
fracturées, le plus souvent suite de chute chez un sujet fragile dont les os sont atteints
d’ostéoporose. L’indépendance de la personne sera compromise au moins temporairement.
Ces personnes sont exposées aux risques d’une nouvelle fracture et de surmortalité. La
prise en charge sera pluridisciplinaire :
Si une intervention chirurgicale s’impose, le plus vite est le mieux. Il faut soulager la
douleur, les escarres, un état confusionnel aigu, maintenir un bon équilibre nutritionnel,
procéder aux examens pour la recherche d’ostéoporose et de carence en vitamine D.
Veiller à une immobilisation la plus courte possible en mobilisant le patient au lit si
besoin et en organisant une réadaptation en fonction de ses possibilités.
Prévention et vaccinations
La prévention dans le domaine de la santé humaine est une démarche qui a sa place à tout
âge, même à la fin de la vie en maison de repos et de soins pour améliorer la qualité de
vie des derniers jours en soulageant la douleur, la sécheresse de bouche ou par les soins
de prévention des escarres.
Le vieillissement normal ne peut être prévenu.
La prévention consiste à éviter les risques évitables avec l’objectif de bien vieillir, rester
capable, le plus longtemps possible, de vivre et d’accomplir, sans aide, les tâches de la
vie quotidienne. Cela demande un effort pédagogique important. Quand le capital santé
est au plus haut, en pleine jeunesse ou dans la force de l’âge, on pense surtout
prévention primaire. Il s’agit d’entretenir son capital santé par une hygiène de vie saine.
La sédentarité, le tabac ou l’abus d’alcool constituent des facteurs de risques de
maladies cardio-vasculaires. Ces comportements risquent de provoquer prématurément
des maladies cardio-vasculaires, un infarctus, par exemple. La prévention secondaire
concerne la maladie existante soit à un stade précoce, soit une prévention de récidive,
pour éviter l’aggravation. Ex. La personne à qui l’ophtalmologue annonce la découverte
d’un glaucome va soigneusement appliquer les consignes médicales et s’administrer tout
aussi soigneusement le collyre approprié dans ses yeux pour conserver sa vue dans le
meilleur état possible. La prévention tertiaire veille à empêcher les complications, tel ce
patient avec des complications vasculaires du diabète qui va en améliorer le suivi et
adapter son alimentation en vue d’un meilleur équilibre diabétique et retarder
l’aggravation de ses problèmes.
Il existe deux périodes propices à la mise à jour des vaccins, l’entrée en retraite et
l’entrée en institution.
Le diagnostic de prurit sénile est toujours un diagnostic après exclusion d’autres causes
et retrait éventuel de certains médicaments.
Le prurit provoque des lésions de grattage avec des stries parfois sanguinolentes et des
ulcérations. Des papules bulleuses avec des croûtes ou une peau épaissie squameuse
peuvent en être d’autres présentations. Une surinfection des lésions est fréquente.
L’interrogatoire et un examen clinique du patient complétement déshabillé permet de
poser le diagnostic dans la moitié des cas. Mieux vaut souvent faire appel au
dermatologue.
L’examen du traitement du résident, surtout les médicaments ajoutés récemment, est
essentiel vu la polymédication fréquente des personnes âgées.
La Gale
La gale est une maladie fréquente, elle touche tous les âges et toutes les classes sociales.
Il ne faut pas l’assimiler à un manque d'hygiène ni en avoir honte. Elle est très
contagieuse par contact physique direct de personne à personne et risque de se
propager rapidement en collectivité. Le linge de corps et la literie peuvent aussi
transmettre le parasite, un acarien non visible à l’œil nu, le Sarcoptes scabiei hominis qui
infiltre les couches superficielles de la peau. Les démangeaisons sont dues à la présence
de l'acarien dans la peau et à ses déjections.
Le diagnostic est parfois difficile, il ne faut pas hésiter à faire appel à un dermatologue.
Le traitement se fait en 48 heures.
La gale typique est la plus fréquente, caractérisée par l'existence de démangeaisons
(prurit) exacerbées le soir et la nuit et par des lésions cutanées de grattage en lien avec la
réaction immunitaire de l'organisme. La qualité de vie du malade est très affectée par
l’insomnie qui en découle.
Les lésions de grattage se situent surtout entre les plis, au niveau des espaces
interdigitaux, sur la face antérieure des poignets, sur les plis des coudes, autour de
l'ombilic, sur les fesses, sur la face interne des cuisses, sur les organes génitaux externes
chez l'homme et au niveau du mamelon et de l'aréole mammaire chez la femme. La gale
n’atteint jamais la tête.
IFAPME/SFPME ESG Dr Stievenart-2022-23 p.59
Les sillons minuscules creusés par les parasites sous la peau sont rarement visibles. On voit
parfois de petites vésicules translucides à la base rouge et des nodules ayant un aspect de
bouton rouge brunâtre. La multiplication des cas dans une collectivité ou en famille est
une indication importante.
La période d'incubation silencieuse de la gale est longue, de quatre semaines en
moyenne.
Soins palliatifs
Les soins palliatifs sont des soins actifs dans une approche centrée sur la personne atteinte
de maladie au stade terminal ou de maladie évolutive incurable quelle que soit l’espérance
de vie.
L’objectif est la qualité de vie du résident, acceptée comme un objectif supérieur à la durée
de vie. Les principes directeurs des soins palliatifs sont le devoir de non abandon et de non
souffrance** en évitant l’acharnement aussi appelé obstination déraisonnable. Les soins
palliatifs relèvent d’une équipe pluridisciplinaire, compétente, expérimentée et
bienveillante qui va construire avec le patient et sa famille un projet de soins cohérent et
adapté. Le malade, informé sur sa santé et les soins possibles, participe aux choix
thérapeutiques.
Exemples de situations palliatives pour des personnes âgées : les cas évolués
d’insuffisance respiratoire ou cardiaque, de démence ou de maladie de Parkinson ou
encore de pathologies multiples intriquées.
Il est rarement simple de choisir entre soins curatifs et palliatifs. Certains soins curatifs
peuvent d’ailleurs cohabiter avec une démarche palliative. Certains traitements
spécifiques peuvent aider à la qualité de vie du patient : Une fracture sera soignée, voire
opérée pour permettre au résident de préserver l’autonomie compromise et lui éviter des
douleurs prolongées.
La situation médicale, les choix thérapeutiques, le vécu du résident et son désir de soins
seront consignés par écrit, le suivi est souvent prolongé et nécessite de la transparence et
beaucoup de souplesse d’adaptation.
Il faut éviter les pièges que sont l’abandon du patient, les demandes « d’en finir » émanant
de la famille ou l’obstination déraisonnable. S’il est très difficile d’en définir les limites, un
manque de réflexion, d’analyse de la situation par l’équipe médico soignante y conduit
facilement. Les personnes âgées ont surtout peur de souffrir et d’être seules à la fin de
leur vie.
L’étonnante faculté de certains grands malades âgés de se remettre plusieurs fois de
situations considérées comme désespérées perturbent les esprits. Ces patients
dépendants ont généralement une espérance de vie très limitée. Ceux qui sont lucides
participeront aux décisions thérapeutiques. Pour ceux qui sont déments, les deux-tiers de
la population des maisons de repos et soins, la qualité de vie sera l’objectif prioritaire. «
IFAPME/SFPME ESG Dr Stievenart-2022-23 p.62
Repartir pour un tour » est toujours une option. Quel sens y donner ? Quel sens donner à
ce qui reste de vie ? Pour qui fait-on ces soins ? Est-ce dans l’intérêt du résident ou pour
rassurer l’équipe ou la famille ? Ne sera-t-il pas question de soulagement lors du décès ?
Prendre du recul et réfléchir en réunion d’équipe pluridisciplinaire, prendre l’avis d’un
médecin extérieur, recourir aux marqueurs biologiques nutritionnels dont la valeur
pronostique est reconnue vont aider à la décision.
L’écoute et les échanges préventifs avec la famille ne sont pas du temps perdu, ils
éviteront bien des tensions et des conflits avec l’équipe lorsque la situation du résident
sera plus compliquée. Ils aident à l’apprentissage de la collaboration en équipe, à la
Un virus est une toute petite particule d'ARN ou d'ADN, protégée par une enveloppe
extérieure de protéines. Il y a des millions de types de virus, ils se trouvent partout mais
99% d'entre eux sont inoffensifs pour l'homme. Les particules virales sont incroyablement
petites, des milliards peuvent flotter sur de minuscules gouttelettes dans l'air à partir d'une
seule toux.
100 millions de particules virales du nouveau coronavirus peuvent tenir sur une tête
d'épingle. Les virus pénètrent dans les cellules vivantes pour se reproduire, comme des
parasites.
Les coronavirus
IFAPME/SFPME ESG Dr Stievenart-2022-23 p.63
Il existe de nombreux coronavirus, quelques-uns seulement se transmettent d’homme à
homme dont le SRAS, le MERS et le SRAS-CoV2. Jusqu’à présent, l’homme n’avait pas été
contaminé par ce dernier donc nous n’avions pas d’immunité contre ce virus très
contagieux lorsque l’épidémie a commencé, provoquant des infections respiratoires, du
simple rhume à la pneumonie fatale. Le virus SARS Cov-2 est apparu en Chine fin 2019.
Le vaccin déclenche une production d’anticorps qui seront protecteurs après 8 à 9 jours,
lors des rappels les anticorps sont actifs instantanément et protégerons d’une infection
grave lors d’une exposition ultérieure au virus. Actuellement des rappels sont nécessaires.
Les sujets en ordre de vaccination sont bien protégés contre les complications graves et le
décès liés au covid19 à tel point que 90% des patients qui meurent du covid ou présentent
une infection grave sont des non vaccinés*.
Des recherches sont en cours sur les vaccins améliorés offrant une protection plus longue
et plus large, sur les anticorps monoclonaux et sur des molécules ayant une action
antivirale.
Comment nous préparer mieux pour faire face à une pandémie ? Nathan Clumck*
- Disposer de réserves de matériel de protection et de soins
- Faire des investissements structurels dans la ventilation de bâtiments
- Soutenir intensément la recherche de médicaments antiviraux
- Renforcer la surveillance épidémiologique pour une détection précoce des risques.
- Renforcer nos systèmes de santé qui sont un bien commun
- Disposer d’un plan stratégique national et multinational global
- Enseigner et renforcer la culture scientifique et le sens critique des jeunes.
Le choléra a été maitrisé par le traitement des eaux usées contenant des excréments.
Un égouttage efficace permet d’en séparer l’eau potable pour la consommation.
Le choléra a encore semé la mort en Haïti au 21è siècle par manque de cette hygiène.
Le virus du sida à fait plus de trente millions de morts. Actuellement les porteurs du virus
sont près de quarante millions, vivants sans transmettre le virus avec une espérance de
vie quasi normale grâce à la trithérapie antirétrovirale efficace, bien tolérée et
financièrement accessible. Les recherches pour un vaccin n’ont pas encore abouti.
La Dengue, Zika, Chicungunya ont pour vecteur le moustique tigre et peuvent donner des
cas sporadiques dans nos pays tempéré en raison du changement des conditions
climatiques. La dengue est en forte augmentation en Asie.
Le virus Zika n’est pas mortel mais provoque durant des semaines voire des mois de
douleurs articulaires fort pénibles et des malformations du fœtus.
La peste véhiculée par les poux à partir des rats a décimé près de 40% de la population
européenne vers 1350 et la moitié de la population de Marseille en 1720 dans un contexte
de laxisme et de résistance aux mesures de quarantaine. La maladie n’a pas disparu mais
les antibiotiques et les mesures de santé publique en ont fortement réduit l’impact comme
IFAPME/SFPME ESG Dr Stievenart-2022-23 p.65
pour le typhus.
La malaria près de la moitié de la population mondiale y est exposée avec près de 230
millions de cas dans le monde et près de 500.000 décès dont plus de 90% en Afrique, même
si depuis 20 ans les décès ont baissé de 60%. L’OMS recommande un vaccin pour les
enfants qui subissent le plus de décès surtout en Afrique.
L’assainissement des zones marécageuses, les moustiquaires imbibés d’insecticides et les
progrès thérapeutiques et les médicaments de prévention pour les voyageurs.
La variole, extrêmement contagieuse avec une mortalité de 30% en raison d’un choc
inflammatoire massif a été éradiquée depuis 1977, plus aucun cas n’a été observé depuis.
En 1980, l’OMS a recommandé l’arrêt de la vaccination systématique.
Ebola : peu de cas sortent du foyer d’origine, le virus se transmet par le sang, pas par voie
respiratoire. L’usage des gants et l’eau de javel protège les soignants en évitant le contact
direct avec les lésions sanguinolentes d’un malade.
Les microbes les plus dangereux chez nous sont Escherichia coli, les staphylocoques dorés
et klebsiella pneumoniae. Les pneumocoques frappent surtout les personnes âgées, la
vaccination est efficace. Les virus les plus dangereux chez les personnes âgées sont : la
grippe, le virus respiratoire syncytial grand tueur des sujets âgés.
Les pathologies dues aux champignons Candida et le Clostridium sont quasi les seules en
augmentation à l’heure actuelle.
Quelques chiffres complémentaires :
Sources :
*Prof. Nathan Clumek : La menace virale – Ed.Genèse 2022
Membre de l’académie de médecine, prof honoraire svce maladies infectieuses hôpital St-
Pierre Bx.
** Peter Piot
A la tribune des Grandes Conférences Catholiques
Le lundi 28 mars 2022, à Bozar
Le Baron Peter Piot est un médecin et un microbiologiste belge, de renommée
internationale.
Ancien Directeur du programme de l’ONU destiné à lutter contre le sida, il dirige la "London
School of Hygiene & Tropical Medecine".
Fondation Tedmed, une organisation caritative qui se consacre aux "idées qui valent la
peine d'être diffusées" dans les domaines de la santé et de la médecine :"100 Questions of
Peter Piot, LSHTM Director | LSHTM" LSHTM. 2020
Merck Manuel 2021
Prof. Didier Raoult – Épidémies – Document Michel Laffont- avril 2020 – Directeur IHU
Marseille
Dernière mise à jour : 30 Juin 2022