Solution Normandie - Un Trésor À Conquérir
Solution Normandie - Un Trésor À Conquérir
Solution Normandie - Un Trésor À Conquérir
Trouve-un-trésor.com
Où se trouvait la contremarque ?
2
En creusant à environ 35 centimètres de profondeur, Aster (de
l’équipe gagnante : « Les Électrons libres ») a trouvé la contremarque : elle
reposait dans une petite boite en velours noir, elle-même enfermée dans
un sac en tissu fermé, lui-même contenu dans une boîte transparente
enveloppée de nombreuses couches de film plastique étanche. Dans le sac
en tissu se trouvait également une enveloppe cachetée, sur laquelle
figurait le mot de passe à entrer si l’on déterrait la contremarque sans avoir
validé au préalable ses solutions. Le mot de passe était : CHARBOVARI,
en référence au surnom de Charles Bovary dans le roman de Flaubert
Madame Bovary. En choisissant ce mot de passe, je bouclais la boucle : la
chasse ayant commencé le 19 avril, jour de la Sainte Emma, elle se
terminait avec Charles Bovary. C’était aussi un clin d’œil à l’énigme V,
évidemment !
3
Remarques sur le texte liminaire et sur le fonctionnement des
chapitres :
4
1er chapitre :
LA CEINTURE DES LANTHANIDES1
I
Par les sept voies
1 Les lanthanides sont un groupe d’éléments chimiques, dont l’abréviation est LN. Les lettres LN se
lisent phonétiquement hellène, adjectif qui signifie : « de la Grèce antique ». La ceinture des hellènes était
donc le mot de grec ancien signifiant : « ceinture ». Ce mot est le mot zone (zonê en grec, « la ceinture »).
Le premier chapitre, constitué de quatre énigmes, devait donc nous permettre de trouver la zone où se
trouve enterré le trésor. Ce décryptage a nécessité une I.S. pour être compris de la majorité des
chercheurs.
5
1) « mon premier fut au principe d’une aide vénérable pour la
renaissance » : B. Ajouté phonétiquement au début (ou « au
principe », principium en latin signifiant « début ») du mot aide, on
obtenait le nom de Bède, moine anglais du VIIe-VIIIe siècles, dont les
traductions et les écrits nourris de l’Antiquité servirent de base
intellectuelle et pédagogique à Charlemagne. Il était appelé le
Vénérable. La mention de la renaissance (sans majuscule) était un
piège : il ne s’agissait pas de la période humaniste du XVIe siècle
(toujours écrite Renaissance avec une majuscule) mais de la fameuse
« renaissance carolingienne » (presque toujours écrite sans
majuscule, comme toutes les autres « renaissances médiévales »), si
chère aux historiens, censée souligner le florissement culturel initié
par Charlemagne en France. On pouvait aussi penser à la
« renaissance northumbrienne », plus directement initiée par Bède
le Vénérable mais beaucoup moins connue…
L’art libéral engagé par cette devinette était la grammaire, dont
l’étymologie signale qu’à l’origine, le mot renvoie simplement à
« l’art de lire et d’écrire ».
2) « Mon second peut méduser s’il conclue ma lumineuse formule » :
R. Il fallait ici penser à la « formule » du périmètre du cercle, formule
dite « lumineuse » car elle engage la mesure du rayon : 2 x R x π (pi).
Celle-ci, la plupart du temps, s’écrit sans les signes de
multiplication : 2Rπ. Mais le plus souvent, on la fait apprendre aux
écoliers en déplaçant le pi à la fin de la formule, c’est-à-dire en
l’inversant avec R (d’où : « s’il conclue ») : 2πR (qui se lit de façon
mnémotechnique : « deux pi R », « deux pierres »). On comprend
alors l’expression : « peut méduser » : celle-ci fait référence à
Méduse, la Gorgone de la mythologie, capable de changer en pierre,
de pétrifier ceux qui la regardent dans les yeux.
L’art libéral engagé dans cette devinette était la géométrie.
3) « Mon troisième est roi de la basoche » : I. Une simple recherche
dans un dictionnaire ou sur Internet nous apprenait ce que signifiait
le mot basoche. Durant l’Ancien Régime, il s’agissait d’une
corporation de gens de justice. Il existait d’ailleurs un titre : « roi de
la Basoche », supprimé par Henri III, qui renvoyait au chef des
basochiens. Ces derniers étaient tous versés en droit, et c’est bien
cette notion de droit qu’il fallait privilégier ici de façon logique. Le
roi de la basoche renvoyait à la lettre la plus droite (par syllepse
« probe, juste » / « droite (au sens géométrique) ») de l’alphabet (ne
6
dit-on pas d’ailleurs dans un autre registre de quelqu’un qui se tient
qu’il est « droit comme un i » ?).
L’art libéral engagé par cette devinette était la rhétorique.
4) « Mon quatrième n’aurait pas bon dos outre-manche » : C. Il fallait
lire ici dos au sens phonétique : « n’aurait pas bon do outre-
manche ». En effet, en Angleterre, le do ne s’écrit pas do, mais C.
L’art libéral engagé par cette devinette était la musique.
5) « Mon cinquième, avec son jumeau, a un air aquatique quand il se
met à table avec mon sixième » : H. On cherchait une lettre qui,
accompagnée d’elle-même, aurait « un air aquatique » en se mettant
« à table ». La « table » ne renvoyait pas ici à la table à manger, mais
à la table des éléments (de Mendeleïev). En suivant cette piste, on
pouvait se dire que les éléments chimiques étaient notés par des
lettres de l’alphabet. Une molécule d’hydrogène (toujours notée H),
peut aller avec une autre molécule d’hydrogène (on parle alors de
dihydrogène), et se combiner avec une molécule d’oxygène, toujours
notée O (les deux molécules d’hydrogène ont alors à proprement
parler « un air » [au sens numéral], c’est-à-dire une molécule d’air).
L’hydrogène a « un air aquatique » car, combiné à l’oxygène, il
forme une molécule d’eau (H2O).
L’art libéral engagé par cette devinette se rapprocherait le plus de
l’arithmétique, car il faut une opération pour aboutir à H2O.
6) « Mon sixième a l’allure d’une révolution qu’on écrase » : O. La
« révolution » était ici la révolution orbitale, c’est-à-dire le temps
qu’un objet céleste met pour faire le tour complet de l’objet autour
duquel il tourne (on parle aussi de translation). Or, les révolutions
célestes sont toujours des ellipses, de la forme d’un 0 plus ou moins
allongé. Si l’on « écrase » le « 0 », on obtient bien un « o ».
L’art libéral engagé par cette devinette était l’astronomie.
7) « Mon petit doigt me dit que si mon septième concluait une
antique conclusion, on s’en lasserait vite » : T. L’ « antique
conclusion » devait être comprise au sens de : « mot utilisé en latin
pour conclure ». Le premier mot qui venait à l’esprit était : ergo
(signifiant : « donc »), que l’on retrouve dans la célèbre formule de
Descartes (cogito ergo sum, « je pense donc je suis »). Il fallait trouver
une lettre susceptible de « conclure » ce mot de « conclusion » : par
élimination ou par sagacité, on trouvait la lettre -t. En effet, ergoter
signifie : « contredire quelqu’un avec une obstination lassante sur
des minuties en lui opposant des arguments excessivement subtils
et captieux » (source : TLFi). D’où la fin de la devinette : « on s’en
7
lasserait vite ». Un élément anecdotique de la devinette nous
permettait de confirmer cette trouvaille : la mention du « petit
doigt ». Ergot (-t est ici cette fois pris comme simple graphie, et non
comme phonème [té], dans ergoter) renvoie originellement au
« petit doigt surmonté d’un ongle pointu qui sert au combat chez les
oiseaux mâles » (source : wiktionnaire). D’où l’expression : se dresser
sur ses ergots…
L’art libéral engagé par cette devinette était la dialectique.
8
II
Bourgeon n’est pas fleur
Au moment venu, compte le nombre de pas faits sur chacune des voies
et ajoute-les individuellement aux étapes du tout.
9
Dans la mesure où le nombre le plus élevé était 26, on pouvait sans
grande difficulté penser que chaque nombre correspondait à une lettre
dans l’alphabet. On obtenait ainsi l’équivalence alphénumérique
suivante :
10
1ère phrase (B) GRAMMAIRE (9 lettres) B + 9 lettres K
2ème phrase (R) GEOMETRIE (9 lettres) R + 9 lettres A
3ème phrase (I) RHETORIQUE (10 lettres) I + 10 lettres S
4ème phrase (C) MUSIQUE (7 lettres) C + 7 lettres J
5ème phrase (H) ARITHMETIQUE (12 lettres) H + 12 lettres T
6ème phrase (O) ASTRONOMIE (10 lettres) O + 10 lettres Y
7ème phrase (T) DIALECTIQUE (11 lettres) T + 11 lettres E
Les symboles d’addition (+) ne devaient pas être compris dans cette
énigme comme outil mathématique mais comme simple idée d’ajout, de
mise bout-à-bout. Cinq noms de villes se dégagaient donc (avec l’ajout
d’une cédille dans le deuxième toponyme) :
11
Restait savoir quoi faire des racines carrées. Il est fréquent, en
mathématiques, de s’affranchir de la mention carré quand on parle des
racines : pour √5, par exemple, on préfère dire racine de 5 plutôt que racine
carré de 5, car cela est plus rapide. On pouvait dès lors lire : racine de
Clitourps, racine de Sammarçoles, racine de Doville, racine de Loctudy, racine
d’Englesqueville. La racine n’était pas la racine des mathématiques, mais la
racine de l’étymologie. C’est à ce moment qu’on pouvait se souvenir avec
bonheur du résultat trouvé dans la charade : BRICHOT. Brichot est,
comme nous l’avons vu, un personnage de A la recherche du temps perdu :
professeur à la Sorbonne, ce dernier a une passion pour les étymologies,
et plus spécialement pour la toponymie. Il brille à plusieurs moments dans
le roman par son érudition, notamment lors d’une fameuse scène de
voyage en compagnie du petit Marcel, à travers la Normandie. Brichot fait
alors la critique d’un ouvrage d’étymologies rédigé par « l’ancien curé de
Combray ». On trouve alors abordées les racines de tous les toponymes
découverts au cours de l’énigme :
Clitourps : « De même, s’il reconnaît dans Clitourps le thorp normand, qui
veut dire : village, il veut que la première partie du nom dérive de clivus,
pente, alors qu’elle vient de cliff, rocher. »
Sammarçoles : « […] et [il] n’a pas davantage, dans Sammarçoles, deviné
Sanctus Martialis ».
12
Doville : « Car mieux vaudrait alors nous arrêter à ce fameux mot de Dun
qui, pour les Celtes, signifiait une élévation. Et cela vous le retrouverez
dans toute la France. Votre abbé s’hypnotisait devant Duneville repris
dans l’Eure-et-Loir ; il eût trouvé Châteaudun, Dun-le Roi dans le Cher,
Duneau dans la Sarthe, Dun dans l’Ariège, Dune-les-Places dans la
Nièvre, etc., etc. Ce Dun lui fait commettre une curieuse erreur en ce qui
concerne Doville, où nous descendrons et où nous attenden tles
confortables voitures de Mme Verdurin. Doville, en latin donvilla, dit-il.
En effet Doville est au pied de grandes hauteurs. Votre curé, qui sait tout,
sent tout de même qu’il a fait une bévue. Il a lu, en effet, dans un ancien
Fouillé Domvilla. Alors il se rétracte ; Douville, selon lui, est un fief de
l’Abbé, Domino Abbati, du mont Saint-Michel. Il s’en réjouit, ce qui est
assez bizarre quand on pense à la vie scandaleuse que, depuis le
Capitulaire de Saint-Clair-sur-Epte, on menait au mont Saint-Michel, et ce
qui ne serait pas plus extraordinaire que de voir le roi de Danemark
suzerain de toute cette côte où il faisait célébrer beaucoup plus le culte
d’Odin que celui du Christ. D’autre part, la supposition que l’n a été
changée en m ne me choque pas et exige moins d’altération que le très
correct Lyon qui, lui aussi, vient de Dun (Lugdunum). Mais enfin l’abbé se
trompe. Douville n’a jamais été Douville, mais Doville, Eudonis Villa, le
village d’Eudes. »
Loctudy : « Votre curé n’en veut rien voir et, en revanche, partout où le
christianisme a laissé des traces, elles lui échappent. Il a poussé son voyage
jusqu’à Loctudy, nom barbare, dit-il, alors que c’est Locus sancti Tudeni
[…] ».
Englesqueville : « Nous traversâmes, perché sur la hauteur, le petit village
d’Englesqueville (Engleberti Villa), nous dit Brichot. »
Le titre : « bourgeon n’est pas fleur » (proverbe normand) exigeait
de ne pas se fier aux apparences : de prime abord, l’énigme semble
purement mathématique, alors que tout est une question de lettres, de
mots, d’étymologies. En outre, la thématique florale et plus largement
botanique évoquait en contrepoint la notion de racine (étymologique,
dans l’énigme)…
La solution finale de l’énigme était donc :
1- Cliff thorp (racine de Clitourps) ;
13
2- Sanctus Martialis (racine de Sammarçoles) ;
3- Eudonis Villa (racine de Doville) ;
4- Locus sancti Tudeni (racine de Loctudy) ;
5- Engleberti Villa (racine d’Englesqueville).
14
III
Les guides
22 Il était en réalité jarl (c’est-à-dire chef) des Normands de la Seine, le titre duc étant postérieur.
15
Guillaume II d’Aquitaine se rattachait ainsi à Sammarçoles, ville
d’Aquitaine, Conan IV de Bretagne à Loctudy, ville de Bretagne,
Guillaume Ier, Richard III et Charles V (tous trois ducs de Normandie) à
Clitourps, Doville, Englesqueville, communes de Normandie.
Les heures étaient alors de simples coordonnées chargées d’indiquer
le numéro de la lettre dans les racines des lieux.
Ainsi :
16
IV
Le salut se cache dans les détails
17
2ème chapitre :
COUSU DE FIL ROSE3
V
Ne compte pas pour du beurre
18
d’Estouteville (11). On nous demandait d’ « anonne[r] » ces onze cloches,
c’est-à-dire de réciter, de lire, donc de coucher sur le papier. On pouvait
même aller plus loin et comprendre le verbe anonner au sens de « mettre
bas » (pour une ânesse) : le chercheur avait alors la possibilité de « mettre
bas » les différents noms des cloches, c’est-à-dire de les mettre les uns en
dessous (en bas) des autres, bref de faire une sorte de liste.
Mais quel ordre suivre pour cette compilation ? Le verbe anonnez à
l’impératif nous donnait la solution : le mot commençant par la lettre A et
se terminant par la lettre Z, on était incité à procéder selon un ordre
alphabétique. Ce qui nous engageait à prêter attention à cette forme tenait
dans le fait que partout ailleurs dans les énigmes, les verbes à l’impératif
(cherche, trouve, etc.) étaient toujours à la deuxième personne du singulier,
alors qu’ici, anonnez était à la deuxième personne du pluriel.
COMPILES
GRAND SAINT BENOIT
GUILLAUME D’ESTOUTEVILLE
MARIE D’ESTOUTEVILLE
NICOLAS
PETITE MARIE
PETIT SAINT BENOIT
RIGAUD
ROBIN DE LUZ
ROMAINE
THIBAULT
*
19
Deuxième partie de l’énigme:
11-5, 4-11, 2-2, 7-2, 5-1, 4-6, 2-12, 9-10, 4-14, 9-2, 8-5, 2-6, 9-6, 4-5, 11-7, 2-3,
8-3, 9-7, 9-5, 4-4, 2-6, 4-8, 4-18, 7-2, 11-1, 4-6, 9-9, 4-16, 2-8, 1-2, 2-9, 2-10, 8-
1, 9-2, 11-6, 4-14, 2-12, 9-8, 7-2, 2-11, 4-10, 4-11, 8-1, 9-6, 1-2, 9-5.
20
Remarques : cette énigme m’a posé un problème pratique lors de sa
conception. En effet, on trouve sur internet deux sources discordantes 4 sur
le nom des onze cloches de l’énigme précédente. Dès lors, il était
inenvisageable de coder un texte avec des chiffres qui fonctionneraient
comme coordonnées dans un cas et pas dans l’autre, car cela serait revenu
à égarer définitivement un chercheur qui aurait eu pourtant le bon
raisonnement (les onze filles de la redoutée normande = les onze cloches
de la tour Saint-Romain de Notre-Dame de Rouen).
J’ai donc décidé de mettre les deux listes de cloches en regard l’une
de l’autre, et d’éliminer toutes les lettres qui ne seraient pas communes
aux deux noms. De cette façon, je m’assurais que les coordonnées chiffrées
marchaient dans un cas comme dans l’autre. L’énigme des onze cloches
admettait donc deux solutions intermédiaires, qui toutes marchaient
parfaitement. Ci-dessous, un tableau comparatif des deux listes possibles
(dans l’ordre alphabétique), avec en rouge les lettres non-communes,
éliminées par moi lors de la définition des coordonnées chiffrées :
1- Compiles Complie
2- Grand Saint Benoît Grand Saint Benoît
3- Guillaume d’Estouteville Joseph
4- Marie d’Estouteville Marie d’Estouteville
5- Nicolas Neuf Saints
6- Petite Marie Nicolas
7- Petit Saint Benoît Petite Marie
8- Rigaud Rigault
9- Robin de Luz Robin de Luz
10- Romaine Saint-Romain
11- Thibault Thibault
4 https://books.openedition.org/purh/3801?lang=fr
21
VI
Titre
22
3ème chapitre :
…15, 14, 12, 10, 9, 8, 6, 45
VII
En lice
5 Ce titre se décodait de la façon suivante : il s’agissait de la liste des premiers nombres pas premiers (vs
nombre premiers, divisibles par eux-mêmes et par 1 uniquement). Mais ces nombres venaient à l’envers,
et il fallait donc inverser le résultat de la réflexion : pas premiers devenait premiers pas. Ainsi, ce titre en
forme de clin d’œil à la Chouette d’or nous indiquait que la série d’énigmes du chapitre allait concerner
l’identification du point précis duquel partir pour faire ses « premiers pas », une fois sur le terrain.
6 Le mot lice pris en ce sens peut aussi s’écrire lisse, bien que la logique étymologique (< licium, « fil de
23
dans son entier directement sur internet 7. On se rendait compte que
chaque scène était numérotée dans la partie haute de la tapisserie (de 1 à
56). Les différents groupes de lettres et de signes de l’énigme
correspondaient aux lettres et aux signes apparaissant juste sous le
numéro des 26 premiers chiffres de l’œuvre.
Exemple ci-dessous avec les trois premiers chiffres :
7https://www.bayeuxmuseum.com/la-tapisserie-de-bayeux/decouvrir-la-tapisserie-de-
bayeux/explorer-la-tapisserie-de-bayeux-en-ligne/
24
EX: 1 A
SVI 2 B
SIA 3 C
OLD 4 D
5 E
R[ ]8OL 6 F
T:VV 7 G
I[ ]9E 8 H
DO:P 9 I
MI: 10 J
I:VV 11 K
S:AD 12 L
M:[ ]10N 13 M
NIT 14 N
:CLE 15 O
S:V 16 P
VN 17 Q
[ ]11FV 18 R
ONT 19 S
AVE 20 T
LEL 21 U
T:BA 22 V
VM:F 23 W
:[ ][ ]12 24 X
25 Y
WAR 26 Z
Ainsi, on obtenait :
20/15/18/20/21/18/1
21/14/1/16/15/12/12/15/14
17/21/9/14/1/17/21/9/20/1
3/8/18/21/19/15/16/15/12/9/19
Puis :
T/O/R/T/U/R/A
U/N/A/P/O/L/L/O/N
8 Blanc typographique.
9 Idem.
10 Idem.
11 Idem.
12 Blanc typographique très long.
25
Q/U/I/N/A/Q/U/I/T/A
C/H/R/U/S/O/P/O/L/I/S
13Bien entendu, cette substitution venait d’abord du fait que le cryptogramme ne pouvait comporter de
y (le panneau numéroté 25 sur la tapisserie de Bayeux ne comporte que du blanc sous le numéro).
26
VIII
Terre
|—∪∪|—∪∪|—∪∪|—∪∪|—∪∪|—∪|
27
Encore fallait-il à présent comprendre le lien avec l’énigme
précédente. Si on liait de façon logique les deux résultats : Tortura Victor
Hugo et Six pieds sous terre, on comprenait qu’il fallait s’intéresser à la mort
par noyade de Léopoldine, événement tragique qui marqua la vie du
poète et dont le poème : « Demain dès l’aube » reflète le deuil. On
comprenait aussi qu’il fallait trouver la tombe de Léopoldine : cette
dernière se trouve au cimetière de Villequier, au bord de la Seine.
28
IX
Bis repetita placent
Retrouve les deux bavardes des quatre voies, laisse-les s’envoler et d’un
trait fendre l’éther.
29
entendu phonétiquement fendre les terres et se sont orientés vers un tracé
sur la carte.
La question était de savoir dans quelle direction partir. En utilisant
Geoportail, on tombait plus ou moins parfaitement sur plusieurs points
d’intérêt qui pouvaient retenir l’attention (le Clos Houllebreque, la Maison
St Hilaire, la chapelle Saint-Maur, les Quatre chemins 14, la Fontaine des
Varouillères [à 6,5 km], la Mare du criquet [à pile 6,3km], le Château d’Etelan
[à 6,2 km]).
Le seul point d’intérêt de la liste ci-dessus qui se trouvait dans la
forêt de Brotonne, à 6,3 km pile de la tombe de Léopoldine dans le
cimetière de Villequier, était la chapelle Saint-Maur. Par ailleurs, le saint
chrétien Saint Maur est connu pour avoir sauvé Saint Placide de la noyade
(ce qui faisait un rappel ironique à la mort par noyade de Léopoldine). On
pouvait ainsi comprendre la référence au « salut » dont il était question
dans l’énigme IV : le « salut » chrétien – et le salut du chercheur ! – se
cachait bien dans la forêt de Brotonne.
14Possible (et volontaire) fausse piste ici avec la mention des « quatre voies » dans l’énigme.
Malheureusement, personne n’a mordu à l’hameçon !
30
La phrase : « nul besoin de les accompagner pour entendre leur
voix » devait se comprendre en un sens musical : chanter sans
accompagnement, c’est chanter a cappella (littéralement : « pour la
chapelle »), façon de valider le repère final (la « chapelle Saint Maur »).
« Mettre un bonnet d’âne » signifiait « aller au coin » (en référence
à la punition des écoliers d’antan). Or, quand on est au coin, c’est dans le
coin intérieur d’une pièce. D’où le « au ciel expose-toi », qui signifiait de
se placer à l’extérieur de ce même coin. Le « point final » était une
référence au sud-est trouvé ailleurs dans la chasse et le « bon sens »
renvoyait à l’esprit de bon sens qui nous permettait de comprendre qu’il
s’agissait de l’angle sud-est de la chapelle.
31
4ème chapitre :
NORME ACADEMIQUE15
X
Haro contre le manichéisme
32
Mon premier s’obtient au terme de la défense Döry ;
Mon second au terme de la défense indienne ;
Mon troisième au terme de la défense Cozio ;
Mon quatrième, voisin de mon second, au terme de la défense est-indienne.
33
XI
Plumes
*
Solution : l’énigme nous demandait de « démembrer notre ballot » :
le « ballot » est une « petite balle de marchandises ou de vêtements »,
autrement dit un amas chaotique de choses, un ensemble d’éléments qui
forment un tout. L’énigme précédente nous ayant permis de trouver Dicé,
il fallait considérer que le « ballot » devait référer d’une façon ou d’une
autre à cette divinité, bien qu’elle représente une individualité, ce qui a
priori ne « colle » pas à la pluralité d’éléments mis en jeu dans le « ballot ».
Cela nous incitait à considérer Dicé dans un groupe plus large : celui des
Heures. En effet, Dicé est l’une des trois Heures de la mythologie grecque.
Une fois le « ballot » identifié, il fallait le « démembrer ». C’était bien les
Heures qu’il fallait « démembrer ». Or, « démembrer » une heure revient
à trouver les « membres » qui la constituent de façon première, c’est-à-dire
les minutes. En effet, les minutes permettent bien de « peser le pour et le
contre » si on les prend au sens juridique d’ « original d’un acte notarié ou
d’un jugement qui doit être conservé par le notaire ou le greffier du
tribunal qui en délivrent des copies, grosses ou expéditions » (TLFi).
Pour s’en convaincre, l’énigme nous donnait une série d’indications
complémentaires, dont la résolution pouvait permettre l’identification ou
la confirmation de minutes (au sens juridique).
L’identité de l’entité à déterminer dans le reste de l’énigme était
codée par une série de syntagmes sybilins : les « plumes gémissantes »,
« le pilier des acores forclos », « l’indomptable oiseau né des trois premiers
degrés enclos », désignaient la même personne – Jeanne d’Arc.
34
Explications :
« pilier des acores Piliers des acores forclos Défenseur des fleurs
forclos » = défenseur des fleurs de de lys = Jeanne d’Arc
lys
35
bien sur le blason
de Jeanne d’Arc. Synthèse
« forclos » : du explicative : les deux
verbe forclore, qui lys sont bien
signifiait à l’époque défendus (par l’épée,
de Jeanne d’Arc l’un des autres
« exclure », symboles
« fermer », métonymiques de
« écarter » (au sens Jeanne d'Arc, la
d’emprisonner). guerrière au service
Les « acores » du roi ; j’imagine
étaient dits qu’un chercheur
« forclos » car ils pouvait aussi venir à
étaient cantonnés faire une association
au seul blason, pilier / épée (même
enfermés sur une forme) grâce au
surface bien blason, pour
définie. Le sens confirmer son
juridique était aussi hypothèse).
très présent et D’ailleurs, j’avais
signifiaient que choisi cette référence
Jeanne d’Arc avait car il est très
été « privée probable que ce
d’exercer » son blason se soit inspiré
bénéfice au du blason du pape
moment du procès. Martin V (qui
présentait une
colonne surmontée
d’une couronne) :
36
premiers degrés « plumes » + nuance de résistance de
enclos » guerrière Jeanne d’Arc.
(« indomptable »).
Jeanne d’Arc est née
2) Trois premiers degrés en lorraine, dans un
enclos = Do ré mi (trois village qui porte
premiers accords de la aujourd’hui le nom
gamme de do) de Domrémy-la-
pucelle (en son
« Degré » = hommage), mais qui
synonyme de note s’appelait
(« chacun des sons auparavant
de l’échelle Domrémy,
musicale »). orthographié parfois
« Trois premiers Dorémy (do-ré-mi)
degrés » = do ré mi
(gamme de do, la
plus connue et la
plus intuitive)
« enclos » : les trois
notes sont toujours
écrites sur une
partition, parfois
sur une « grille
d’accord » ;
métaphoriquement,
les notes sont
comme
prisonnières d’une
grille dans
lesquelles elles sont
« encloses ». Autre
élément
concordant : ne dit-
on pas que
lorsqu’on enferme
quelque chose, on
le « met sous
clef » ? Les notes
sont littéralement
37
mises sous clef sur
une partition (sous
au sens de :
« dépendant de » ;
leur hauteur
dépend de la clef)
Indice concordant :
Expression Décyptage
« pour peser le pour et le contre »Le lien avec les minutes juridiques
et le monde de la justice est
évident : peser le pour et le contre
signifie : « étudier avec attention
les avantages et les inconvénients
d’une décision à prendre ».
« Elles [les minutes] Les minutes des procès de Jeanne
immortalisèrent la voix de [Jeanne d’Arc consignent « minute par
d’Arc] » minute » (d’où leur nom) les
déclarations faites par les
différentes parties des procès. Les
déclarations de Jeanne d’Arc y sont
rigoureusement consignées : en ce
sens, les minutes de ses procès
rendent « immortelle » sa « voix ».
« Elles [les minutes] illustrèrent Au sens de « rendre illustre »,
[Jeanne d’Arc] » « rendre connu ». Les minutes de
Jeanne d’Arc sont un outil majeur
de compréhension de la pucelle
d’Orléans ; elles ont contribué à la
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rendre connue (à la fois célèbre
mais aussi objet de connaissance).
« Elles [les minutes] fixèrent à « fixèrent à jamais » =
jamais la remembrance éclatante synonyme d’immortaliser,
de [Jeanne d’Arc] » avec en plus la nuance de
fixation propre au fait qu’il
s’agit de documents écrits.
« remembrance » = la
mémoire, le souvenir…
« éclatante » = la mémoire de
Jeanne d’Arc est glorieuse,
elle est l’un des symboles de
la France. Eclatant pouvait
aussi suggérer au chercheur
l’idée du feu (elle est morte
sur le bûcher).
Indice concordant :
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XII
Réduction est mère de progression
Polis ta trouvaille.
Puis repense à la première jumelle et considère sa spécificité sous un
autre angle.
Fusionne le tout pour crier victoire,
En mettant l’Aube sous la barre.
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un synonyme de polir étant arrondir, on devait donner une valeur arrondie
de la mesure que l’on venait de déterminer : 31 mètres. Puis, il fallait
« repense[r] à la première jumelle », ce qui était une référence aux jumelles
de l’énigme IV (BRETONNE/BROTONNE) : la première jumelle étant
bretonne, sa « spécificité » était la lettre E. En la renversant, on obtenait un
Ǝ. Un E à l’envers ressemble à un 3, et c’est bien ce chiffre qu’il fallait
« fusionner » avec les 31 mètres pour obtenir 34 mètres et « crier victoire »
(cette expression renvoyait anecdotiquement au département de
l’Hérault, évoquant phonétiquement le héraut, qui était autrefois préposé
aux annonces diverses (de victoire, notamment) à haute voix). Le numéro
départemental de l’Aube étant le 10, « mettre l’Aube sous la barre »
34
signifiait « mettre 10 sous la barre », et donc faire une fraction : = 3.4.
10
La solution finale de l’énigme était donc : 3.4 METRES.
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Solutions des I.S.
I.S. no 1
42
I.S. no 2
Solution : le titre « Par les sept voies » indiquait que l’on s’intéressait
ici à l’énigme I. Certaines lettres du texte étaient remplacées par des
symboles, qui chacun correspondait à une discipline du quadrivium. La
lettre A était composée de signes mathématiques, et relevait donc de
l’arithmétique. La lettre E était composée d’une constellation, et
symbolisait donc l’astronomie. La lettre U était représentée par une clé
musicale, et renvoyait ainsi à la musique. Enfin, la lettre O était
symbolisée par un compas, lui-même symbole de la géométrie. On
obtenait le texte suivant : CHAQUE ELEMENT DE LA CHARADE TE
DONNE UNE LETTRE, ce qui était une façon d’aider les chercheurs qui
ne savaient pas quoi chercher précisément pour chacune des devinettes
de la charade.
Sous le titre figurait un texte crypté, destiné à être décodé par les
chercheurs ayant déjà triomphé de la première énigme. En utilisant la clé
Vigenère, on obtenait le texte suivant : « ET POUR ABREGER SES
SOUFFRANCES AVEC LES LANTHANIDES ». L’expression « abréger
ses souffrances » faisait référence au fait qu’à ce moment de la chasse,
presque tout le monde s’échinait à comprendre le sens du titre sans y
parvenir. Mais elle permettait aussi de mettre en jeu la notion
d’abrégement, d’abréviation. En effet, les lanthanides devaient être abrégés
(LN) pour être compris phonétiquement héllènes. D’ailleurs, en regardant
de plus près, on voyait que les lettres L et N du mot codé ELEMENT
étaient en italiques ; j’avais choisi de les faire apparaître précisément dans
le mot élément pour mettre aux chercheurs la puce à l’oreille sur le fait que
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l’abréviation LN portait bien sur une famille d’éléments chimiques, ici les
lanthanides.
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I.S. no 3
45
I.S. no 4
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Tableau des solutions :
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SOMMAIRE
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