Jesus Le Christ
Jesus Le Christ
Jesus Le Christ
par
JAMES E.TALMAGE
l'un des douze apôtres de l'Eglise de Jésus-Christ
des Saints des Derniers Jours
Publié par
l'Eglise de Jésus-Christ
des Saints des Derniers Jours
Titre de l'édition originale:
JESUS THE CHRIST
Copyright de l'édition originale:
The Church of Jésus Christ of Latter-day Saints,
Sait Lake City, Utah, USA, 1915, 1916, 1973
Printed in Germany
PB MI 4176 FR
80352 140
French
PREFACE
CHAPITRE PAGE
1. INTRODUCTION 1-5
Historicité de Jésus le Christ. - Etendue et objectif du présent
traité.
2. PRÉEXISTENCE ET PRÉORDINATION
DU CHRIST 6-17
Existence prémortelle des esprits. - Le conseil primitif des cieux.
- Révolte de Lucifer. - Sa défaite et son expulsion. - Le libre arbi-
trede l'homme est assuré. - Le Fils bien-aimé choisi comme
Sauveur et Rédempteur de l'humanité.
INDEX 851-864
JÉSUS LE CHRIST
CHAPITRE 1
INTRODUCTION
C'est un fait historique que, au commencement ou vers le
commencement de ce que l'on a appelé, depuis, l'ère chré-
tienne, l'homme Jésus, surnommé le Christ, naquit à Bethléhem
en Judée a Les données principales de sa naissance, de sa vie et
.
a
Pour l'année où le Christ est né, voir chapitre 8.
2 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 1]
veur du genre humain, Juge éternel des âmes des hommes, l'Elu
et l'Oint du Père - bref, le Christ. Il en est d'autres qui nient sa
divinité tout en exaltant ses qualités humaines sans pareilles.
Pour l'historien, cet homme d'entre les hommes se tient pre-
le progrès du
mier, sublime et seul: personnalité directrice dans
monde. Jamais l'humanité n'a produit de chef de son envergure.
Si on le considère exclusivement comme personnage historique,
il est unique. Estimé à l'étalon du jugement humain, Jésus de
b Voir chapitre 6.
INTRODUCTION 3
sance de Jésus-Christ.
Sa vie terrestre couvrit une période de trente-trois ans; et il
n'en passa que trois comme maître reconnu ouvertement engagé
dans les activités du ministère public. Il subit une mort violente
avant de parvenir à ce que nous considérons maintenant comme
la force de l'âge. Peu le connurent personnellement, et sa célé-
c
La Sainte Bible, le Livre de Mormon, Doctrine et Alliances et la Perle de
Grand Prix constituent les ouvrages canoniques de l'Eglise de Jésus-Christ des
Saints des Derniers Jours. Nous les citerons au même titre comme Ecritures dans
les pages suivantes, car c'est ce qu'ils sont.
INTRODUCTION 5
ront encore plus loin, dans l'avenir sur lequel les écrits nous don-
nent la parole de la révélation divine. Nous examinerons les con-
ditions qui régneront lors du retour du Seigneur en puissance et
en gloire pour inaugurer la domination du royaume des cieux
sur la terre, et pour introduire le millénium de paix et de justice
qui a été prédit. Et nous le suivrons plus loin encore, à travers le
conflit postmillénaire entre les puissances du ciel et les puissan-
ces de l'enfer, jusqu'à la fin de sa victoire sur Satan, le péché et
la mort, au moment où il présentera la terre glorifiée et ses
armées au Père.
sanctifiées, sans tache et célestialisées
de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours affirme
L'Eglise
qu'elle possède l'autorité divine d'utiliser le nom sacré, Jésus-
Christ, comme partie essentielle de son intitulé. Etant donné
cette prétention sublime, il est pertinent de demander quel
message spécial ou particulier l'Eglise a pour le monde à pro-
pos du Rédempteur et du Sauveur du genre humain, et ce
qu'elle peut dire pour justifier son affirmation solennelle, ou
pour prouver son nom et son titre. A mesure que nous progres-
serons dans notre étude, nous verrons que l'on trouve, parmi les
enseignements particuliers de l'Eglise concernant le Christ, ce
qui suit:
c
Jude 6 (version du roi Jacques).
d PGP, Abr 3:26.
e
Apl2:9.
î Es 14:12-15, comparer D&A 29:36-38 et 76:23-27.
8 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 2]
honneur. Mais, voici, mon Fils bien-aimé, qui était mon Bien-
aimé et mon Elu depuis le commencement, me dit: Père, que ta
volonté soit faite, et que la gloire t'appartienne à jamais. C'est
pourquoi, parce que Satan s'était révolté contre moi, qu'il avait
cherché à détruire le libre arbitre de l'homme, que moi, le Sei-
gneur Dieu, je lui avais donné, et aussi parce qu'il voulait que je
lui donne mon pouvoir, par le pouvoir de mon Fils unique, je le
fis précipiter du ciel; et il devint Satan, oui, à savoir le diable, le
9 1P 1:19,20.
r
Jn 6:38,51,57,61,62.
s
Jn 8:58; voir aussi 17:5,24 et comparer Ex 3:14.
12 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 2]
dernier entretien qu'il eut avec les apôtres avant son expérience
déchirante de Gethsémané, Jésus les consola en disant: «Car le
Père lui-même vous aime, parce que vous m'avez aimé, et que
vous avez cru que je suis sorti d'auprès de Dieu. Je suis sorti du
Père et je suis venu dans le monde; maintenant, je quitte le
monde et je vais vers le Père'.» En outre, lorsqu'il déversa son
cœur en prières pour ceux qui avaient été fidèles à leur témoi-
gnage de sa mission messianique, il fit au Père une invocation
solennelle: «Or, la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le
'
Jn 16:27,28; voir aussi 13:3.
" Jn 17:3-5; voir aussi versets 24,25.
v Note 3, fin du chapitre.
PRÉ-EXISTENCE ET PRÉ-ORDINATION 13
w LM, Eth 3:11-16. Voir aussi 1 Né 17:30, 19:7; 2 Né 9:5, 11:7, 25:12, 26:12;
Mos 3:5, 4:2, 7:27, 13:34, 15:1; Al 11:40; Hél 14:12; 3 Né 9:15.
* D&A 93:1-17,21.
14 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 2]
Père, par l'intermédiaire de son Fils unique, qui était dès le com-
mencement dans le sein du Père, de qui nous rendons témoi-
NOTES DU CHAPITRE 2
y D&A 76:13,14.
NOTES 15
mettrons ainsi à l'épreuve, pour voir s'ils feront tout ce que le Seigneur,
leur Dieu, leur commandera; ceux qui gardent leur premier état rece-
vront davantage; ceux qui ne gardent pas leur premier état n'auront
point de gloire dans le même royaume que ceux qui gardent leur pre-
mier état; et ceux qui gardent leur second état recevront plus de gloire
sur leur tête pour toujours et à jamais. Le Seigneur dit: Qui enverrai-je?
Un, qui était semblable au Fils de l'Homme, répondit: Me voici, envoie-
moi. Et un autre répondit et dit: Me voici, envoie-moi. Le Seigneur dit:
J'enverrai le premier. Le second fut irrité, et il ne conserva pas son pre-
mier état; et ce jour-là beaucoup d'autres le suivirent» (versets 24-28).
2. Le conseil primitif des cieux. - «Le Livre de la Genèse dit claire-
ment que Dieu déclara: «Faisons l'homme à notre image selon notre res-
semblance»; une autre fois encore, lorsque Adam eut pris le fruit
défendu, le Seigneur dit: «Maintenant [. .] l'homme est devenu
.
forme où elle se trouve; car la plénitude de ces vérités n'est révélée qu'à
des personnes hautement favorisées pour certaines raisons que Dieu
connaît; comme les Ecritures nous le disent: «La pensée secrète de
l'Eternel est pour ceux qui le craignent, et (cela) pour leur faire connaître
son alliance» (Psaumes 25:14).
«Il de croire que dans ce conseil des cieux on examina
est logique
comme il propos des fils de Dieu
se devait le plan qui devait être adopté à
qui étaient alors esprits et n'avaient pas encore obtenu de tabernacles.
Car à ce moment-là, nous dit-on, à la perspective de la création du
monde et de son peuplement par des hommes pour leur permettre
d'obtenir des tabernacles, d'obéir dans ces tabernacles aux lois de la vie,
et d'être avec eux à nouveau exaltés parmi les Dieux, «les étoiles du
matin éclataient en chants de triomphe, et [. .] tous les fils de Dieu lan-
.
sein, Lucifer se présenta au Père avec un plan à lui, disant: «Me voici,
envoie-moi, je serai ton fils et je rachèterai toute l'humanité, de sorte que
pas une âme ne sera perdue, et je le ferai certainement; c'est pourquoi
donne-moi ton honneur.» Mais quand Jésus entendit cette déclaration
de Lucifer, il dit: «Père, que ta volonté soit faite, et que la gloire t'appar-
tienne à jamais.» Nous déduisons naturellement, à partir des remarques
faites par le Fils bien-aimé, que dans la discussion de ce sujet, le Père
avait révélé sa volonté et exposé son plan et son dessein, et tout ce que
son Fils bien-aimé voulait faire c'était mettre à exécution la volonté de
son Père, laquelle, semble-t-il, avait été exprimée précédemment. Il
voulait aussi que la gloire en fût donnée à son Père qui, en sa qualité de
Dieu le Père et d'auteur et de créateur du plan, avait droit à tout l'hon-
neur et à toute la gloire. Lucifer voulait introduire un plan contraire à la
volonté de son Père, et voulait ensuite son honneur et dit: «Je rachèterai
toute l'humanité, de sorte que pas une âme ne sera perdue, c'est pour-
quoi donne-moi ton honneur.» Il voulait s'opposer à la volonté de son
Père et chercha présomptueusement à priver l'homme de son libre arbi-
tre, faisant de lui un serf, et le mettant ainsi dans une position dans
choses devaient être. Il ne rentrait pas dans ses desseins que les
âmes des hommes fussent perdues; au contraire son œuvre et sa
gloire étaient de «réaliser l'immortalité et la vie éternelle de
l'homme» b Néanmoins il vit le mal dans lequel ses enfants tom-
.
b
PGP, Moïse 1:39, cf. 6:59. Note 1, fin du chapitre.
c
Note 2, fin du chapitre.
d Gn 1:26,27; cf. PGP, Moïse 2:26,27; 3:7; Abr 4:26-28, 5:7.
e
Gn 1:28-31, 2:16,17; cf. PGP, Moïse 2:28-31, 3:16,17; Abr 4:28-31, 5:12,13.
20 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 3]
conseil des cieux et qui avait été «chassé sur la terre» avec tous ses
anges, sous la forme d'esprits non incarnés, destinés à ne jamais
recevoir de corps à eux k Rejeté . du conseil, battu par Michel et
les armées célestes, expulsé ignominieusement du ciel, Satan,
par un acte de représailles diabolique, se fixa pour but de
détruire les corps dans lesquels les esprits fidèles - ceux qui
avaient conservé leur premier état - naîtraient; et la manœuvre
de tromperie à laquelle il se livra sur la personne d'Eve n'était
que le début de ce plan infernal.
La mort est devenue l'héritage universel; elle peut venir cher-
cher sa victime dans la tendre enfance ou la jeunesse, dans la
force de l'âge, ou son appel peut être différé jusqu'à ce que les
cheveux soient blanchis par les ans; elle peut se produire à la
suite d'un accident ou d'une maladie, par la violence ou, comme
nous disons, à la suite de causes naturelles; mais elle doit venir,
comme Satan le sait bien; et c'est cette connaissance qui fait son
triomphe actuel et temporaire. Mais les objectifs de Dieu sont,
comme ils l'ont toujours été et comme ils le seront toujours, infi-
niment supérieurs aux desseins les plus profonds des hommes
ou des démons; et les machinations sataniques pour rendre la
mort inévitable, perpétuelle et suprême avaient été contrecar-
rées avant même que le premier homme eût été créé dans la
chair. L'expiation qui devait être faite par Jésus-Christ fut prévue
pour vaincre la mort et fournir un moyen de payer la rançon qui
libérerait les hommes du pouvoir de Satan.
Comme le châtiment de la chute s'abattit sur le genre humain
à la suite de l'acte d'une seule personne, il serait manifestement
injuste et par conséquent impossible dans le cadre du plan divin
d'en faire subir les résultats à tous les hommes sans prévoir leur
délivrance'. En outre, puisque le péché était entré dans le
monde et que la mort était devenue le lot de tous par la transgres-
sion d'un seul homme, il est conforme à la raison que l'expiation
* Voir page 7.
'
Note 4, fin du chapitre.
22 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 3]
a passé sur tous les hommes, parce que tous ont péché. Ainsi . .
s
Jn6:38.
*
Jn4:34.
" Jn 5:30; voir aussi verset 19; aussi Mt 26:42; cf. D&A 19:2, 20:24.
w 1 Co 15:20; voir aussi Ac 26:23; Co 1:18; Ap 1:5.
LE BESOIN D'UN RÉDEMPTEUR 25
ceux qui sont dans les tombeaux entendront sa voix. Ceux qui
auront fait le bien en sortiront pour la résurrection et la vie, ceux
qui auront pratiqué le mal pour la résurrection et le jugement y.»
Les apôtres d'autrefois 2 ainsi que les prophètes néphites
,
fl
x Mt 27:52,53.
y Jn 5:25,28,29. Une Ecriture moderne, qui atteste la même vérité, dit: «Ceux
qui ont fait le bien pour la résurrection des justes et ceux qui ont fait le mal pour
la résurrection des injustes.» - D&A 76:17.
2
Exemples, voir Ac 24:15, Ap 20:12,13.
a Exemples, voir LM, 2 Né 9:6,12,13,21,22, Hél 14:15-17; Mos 15:20-24;
Al 40:2-16; Morm 9:13,14.
b
Exemples, voir D&A 18:11,12; 45:44,45; 88:95-98.
c
D&A 45:54.
26 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 3]
tombeau les corps des justes; et l'esprit et le corps sont rendus l'un
à l'autre; et tous les hommes deviennent incorruptibles et immor-
tels, et ils sont des âmes vivantes, ayant une connaissance parfaite
comme nous dans la chair, seulement avec cette différence que notre
connaissance sera parfaite .»
«rendra à chacun selon ses œuvres: la vie éternelle à ceux qui, par
la persévérance à bien faire, cherchent la gloire, l'honneur et
Henry Drummond traite en détail une comparaison semblable à celle que nous
donnons dans le texte.
30 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 3]
NOTES DU CHAPITRE 3
1
PGP, Moïse 1:39.
NOTES 31
nature et les dispositions connues des hommes; alors que chacun est
libre de choisir le bien ou le mal dans les limites des nombreuses condi-
tions qui existent et qui influent» (La Grande apostasie, p. 22; voir égale-
ment Articles de Foi, pp. 71-76).
Sagesse], comme les autres qui ont été données dans la dispensation
actuelle, n'est pas entièrement nouvelle. Elle est aussi vieille que le
genre humain. Le principe de la Parole de Sagesse fut révélé à Adam.
Tous les éléments essentiels de la Parole de Sagesse lui furent révélés
dans son état immortel, avant qu'il eût absorbé les aliments qui en firent
une chose de la terre. Il fut mis en garde contre cette pratique même. On
32 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 3)
ne lui dit pas de traiter son corps comme quelque chose que l'on devait
torturer. On ne lui dit pas de le considérer comme le fakir des Indes con-
sidère son corps, ou professe le considérer, comme une chose à mépriser
entièrement; mais on lui dit qu'il ne devait pas lui faire ingérer certaines
choses qu'il avait sous la main. Il fut averti que, s'il le faisait, son corps
perdrait la force qu'il avait de vivre éternellement, et qu'il serait assujetti
à la mort.On lui fit remarquer, comme on vous l'a fait remarquer, qu'il
y a beaucoup de bons fruits à cueillir, à manger, à savourer. Nous
croyons que nous devons savourer la bonne nourriture. Pensons que
ces bonnes choses nous sont données par Dieu. Nous croyons que nous
devons tirer de la nourriture tout le plaisir que nous pouvons; c'est
pourquoi, nous devons éviter la gloutonnerie, et nous devons éviter des
extrêmes dans le manger; et ce qui a été dit à Adam nous est dit égale-
ment: Ne touche pas à ces choses; car le jour où tu en mangeras, ta vie
sera raccourcie et tu mourras.
«Qu'il me
soit permis de dire ici que c'est en cela qu'a consisté la
chute: le de manger des choses qui ne convenaient pas, l'ingestion
fait
de semer les germes d'une mort précoce dans le corps des hom-
et ce afin
mes et des femmes, afin que le genre humain dégénère comme il a dégé-
néré toutes les fois que les lois de la vertu et de la chasteté ont été trans-
gressées.
«Nos premiers parents étaient purs et nobles, et quand nous passe-
rons derrière le voile, nous apprendrons peut-être quelque chose de leur
situation élevée, plus que nous n'en savons maintenant. Mais que l'on
sache qu'ils étaient purs; ils étaient nobles. Il est vrai qu'ils ont désobéi
de Dieu en mangeant des choses qu'on leur avait dit de ne pas
à la loi
manger; mais qui parmi vous peut se lever et condamner?» (Tiré d'un
discours de l'auteur à la 84e conférence générale d'octobre de l'Eglise,
le 6 octobre 1913; publié dans le procès-verbal de la conférence,
figurés par des sacrifices et ont été mis à exécution et consommés sur la
croix. C'est pourquoi, étant le médiateur entre Dieu et l'homme, il
devient de plein droit le dictateur et le gouverneur sur la terre et dans le
ciel pour les vivants et pour les morts, pour le passé, le présent et l'ave-
nir, en ce qui concerne l'homme associé avec cette terre ou les cieux,
dans le temps ou l'éternité, Capitaine de notre salut, Apôtre et Grand
prêtre que nous professons, Seigneur et Donneur de vie» (John Taylor
Médiation and Atonement, p. 171).
La rédemption des effets de la chute. - «Le <mormonisme> accepte
5.
la la chute et l'histoire de la chute en Eden racontée par la
doctrine de
Genèse; mais il affirme que nul autre qu'Adam n'est ou ne sera respon-
sable de la désobéissance d'Adam; que l'humanité en général est abso-
lument absoute de toute responsabilité pour ce «péché originel» et que
34 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 3]
(1) Dieu, le Père éternel, (2) son Fils, Jésus-Christ, et (3) le Saint-
Esprit. Ils constituent la Sainte Trinité, qui comporte trois indivi-
dus physiquement séparés et distincts, qui composent à eux
trois le conseil président des cieux a . Deux d'entre eux, au
moins, apparaissent comme participant à l'œuvre de la création;
ce fait est démontré par la pluralité exprimée dans la Genèse:
«Dieu dit: Faisons l'homme à notre image selon notre ressem-
blance»; et plus loin, au cours d'une consultation concernant la
transgression d'Adam: «L'Eternel Dieu dit: Maintenant [. . .]
qui sont les derniers. Il l'a établi héritier de toutes choses, et c'est
par lui qu'il a fait les mondes A» Paul est encore plus explicite
dans sa lettre aux Colossiens, où, parlant de Jésus, le Fils, il dit:
«Car en lui tout a été créé dans les cieux et sur la terre, ce qui est
visible et ce qui est invisible, trônes, souverainetés, principau-
tés, pouvoirs. Tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes
choses, et tout subiste en lui£.» Et il convient d'ailleurs de répé-
ter ici le témoignage de Jean, que toutes les choses ont été faites
c
PGP, Moïse 2:26 et 4:28.
à PGP, Abraham, chapitres 4 et 5.
e
Voir page 12, Jean 1:1 et PGP, Moïse 1:32.
/ Hé 1:1, 2, version du roi Jacques - N. d.T.; voir aussi 1 Co 8:6.
8 Col 1:16, 17.
JÉSUS-CHRIST, LE CRÉATEUR 37
par la Parole qui était avec Dieu, et qui était Dieu dès le commen-
cement; «et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle»'
1
.
h
Jean 1:1-3.
'
LM, Hélaman 14:12; voir aussi Mosiah 3:8, 4:2; Aima 11:39.
7 LM, 3Néphi9:15.
* LM,3Néphil5:4,5.
38 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 4]
posé les fondations de la terre, qui a fait les cieux et toutes leurs
armées et par qui fut fait tout ce qui a la vie, le mouvement et
l'être'.» Et encore: «Voici, je suis Jésus-Christ, le Fils du Dieu
vivant, qui a créé les cieux et la terre; une lumière qui ne peut être
cachée dans les ténèbres" .» 1
le cas des enfants de promesse, des noms ont été prescrits avant
car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés P.»
Christ est un titre sacré, non pas une appellation ordinaire ou
un nom quelconque; il vient du grec et il a le même sens que son
1
D&A45:1.
m D&A 14:9; voir aussi 29:1,31; 76:24.
" Ex 20:7; Lv 19:12; Dt 5:11.
Note 1, fin du chapitre.
P Mt 1:21; voir aussi versets 23, 25; Luc 1:31.
TITRES DIVINS DE JÉSUS-CHRIST 39
tante pour nous actuellement est que ces divers titres expriment
l'origine et la nature divine de notre Sauveur. Comme on le voit,
les noms ou titres essentiels de Jésus, le Christ, furent communi-
qués avant sa naissance et furent révélés à des prophètes qui le
précédèrent dans l'état mortel r .
sant; mais je n'ai pas été reconnu par eux sous mon nom: l'Eter-
nel (JEHOVAH dans la version anglaise, N. d.T.)".» Le fait cen-
tral indiqué par ce nom, Je Suis, ou Jéhovah, les deux ayant
l'a fait, c'était surtout pour attester l'autorité divine de son Fils,
NOTES DU CHAPITRE 4
1. Noms donnés par Dieu. - L'importance des noms quand ils sont
S LM, 3Néphill:7.
h PGP, Joseph Smith 2:17.
44 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 4]
fiant un roc (Jean 1:42; Mt 16:18; Luc 6:14). A Jacques et à Jean, les fils de
Zébédée, le Seigneur conféra le nom ou titre «Boanergès» signifiant fils
du tonnerre (Marc 3:17).
L'extrait suivant est instructif: «Le nom, dans les Ecritures, n'est pas
seulement ce par quoi on désigne une personne, mais souvent tout ce
que l'on sait appartenir à la personne ainsi désignée, et la personne elle-
même. Ainsi «le nom de Dieu» ou «de Jéhovah», etc. indique son autorité
(Dt 18:20; Mt21:9, etc.), sa dignité et sa gloire (Esaïe 48:9, etc.), sa protec-
tion et sa faveur (Pr 18:10, etc.), sa personnalité (Ex 34:5, 14, comparer
6, 7, etc.), ses attributs divins en général (Mt 6:9, etc.), etc. On dit que le
Seigneur pose son nom là où la révélation ou la manifestation de ses per-
fections est donnée (Dt 12:5, 14:24, etc.). Croire au nom du Christ c'est
le recevoir et le traiter conformément à la révélation que les Ecritures
donnent de lui (Jean 1:12; 2:23), etc.» - Comprehensive Dictionary of the
Bible, Smith, article «Name».
2. Jésus-Christ, Dieu d'Israël. - «Tous les écrits inspirés, et la Bible
plus que tous, montrent que Jésus-Christ était ce même être qui fit sortir
Abraham de son pays natal, qui conduisit Israël hors d'Egypte avec des
miracles et des prodiges puissants, qui lui révéla sa loi au milieu du ton-
nerre du Sinaï, qui le délivra de ses ennemis, qui le châtia de sa désobéis-
sance, qui inspira ses prophètes, et dont la gloire remplit le temple de
Salomon.»
«Ses lamentations sur Jérusalem prouvent que, dans son humanité,
il n'avait pas oublié sa position exaltée antérieure: «Jérusalem, Jérusa-
lem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, com-
bien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants. et vous ne l'avez pas
. .
dition juive, il n'était prononcé qu'une fois par an par le grand prêtre, le
jour des expiations, lorsqu'il entrait dans le saint des saints; mais il
'
Dt 18:15-19; cf. Jean 1:45, Actes 3:22, 7:37; voir aussi la confirmation
formelle de notre Seigneur après sa résurrection, 3 Néphi 20:23.
J Note 1, fin du chapitre.
" 1 Co 5:7. On trouvera le Christ qualifié d'Agneau de Dieu dans Jean 1:29,
36, 1 Pierre 1:19, Ap chap. 5, 6, 7, 12, en outre LM, 1 Néphi
13, 14, 15, 17, 19, 21, 22;
50 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 5]
10:10, et les chap. 11, 12, 13, 14, 2 Néphi 31:4, 5, 6, 33:14, Aima 7:14, Mormon 9:2,
3, D&A 58:11, 132:19.
'
Job 19:25; voir aussi versets 26-27.
w Exemples: Ps 2:7; cf. Actes 13:33, Hé 1:5, 5:5. Ps 16:10; cf. Actes 13:34-37.
Ps 22:18; cf. Mt 27:35, Marc 15:24, Luc 23:34, Jean 19:24. Ps 41:9; cf. Jean 13:18.
Ps 69:9 Mt 27:34, 48, Marc 15:23, Jean 19:29 et Jean 2:17. Ps 110:1 et 4;
et 21; cf.
cf. Mt Marc 12:35-37, Luc 20:41-44 et Hé 5:6. Ps 118:22, 23; cf. Mt 21:42,
22:44,
Marc 12:10, Luc 20:17, Actes 4:11, Ep 2:20, 1 Pierre 2:4, 7. Les psaumes suivants
sont considérés comme psaumes messianiques: 2, 21, 22, 45, 67, 69, 89, 96, 110,
132; le psalmiste y exalte poétiquement les excellences du Messie et la certitude de
sa venue.
" Es 7:14; cf. Mt 1:21-23.
Es 9:5, 6.
L'ANCIEN TESTAMENT PRÉDIT LE CHRIST 51
V Luc 1:26-33.
1 Es 11:1 et 10; cf. Rm 15:12, Ap 5:5, 22:16; aussi Jr 23:5, 6.
r
Es 28:16; cf. Ps 118:22, Mt 21:42, Actes 4:11, Rm 9:33, 10:11, Ep 2:20,
1 Pierre 2:6-8.
s
Es 40:9-11; cf. Jean 10:11, 14, Hé 13:20, 1 Pierre 2:25, 5:4;
voir aussi Ez 34:23.
' Es 42:1; voir aussi 9:2, 49:6, 60:3; cf. Mt 4:14-16, Luc 2:32, Actes 13:47;
26:18, Ep 5:8, 14.
"Es 55:4; cf. Jean 18:37.
vEs 40:3; cf. Mt 3:3, Marc 1:3, Luc 3:4, Jean 1:23.
w Es 53; étudier le chapitre entier; cf. Actes 8:32-35.
x voir aussi 33:14-16.
Jr 23:5, 6;
52 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 5]
y Jr30:9.
2 Ez 34:23, 37:24, 25.
a
Os 11:11; cf. Mt 2:15.
b Mi 5:2; cf. Mt 2:6, Jean 7:42.
c
Za 9:9; cf. Mt 21:4-9.
d Za 12:10; cf. Jean 19:37.
e
Za 13:6.
/ Za 11:12,13; cf. Mt 26:15, 27:3-10.
S Luc 24:44, 46; voir aussi versets 25:27.
LE LIVRE DE MORMON PRÉDIT LE CHRIST 53
h Mt 3:11, Marc 1:8, Luc 3:16, Jean 1:15, 26, 27, 29-36; voir aussi Actes 1:5, 8,
11:16, 19:4.
1
Note 3, fin du chapitre.
54 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 5]
la parole de Dieu qui lui a été révélée. Il lui permit d'avoir une
vision et d'exposer à son peuple les circonstances de la naissance
du Messie, son baptême par Jean et le ministère du Saint-Esprit
avec le colombe qui l'accompagnerait; il vit notre Sei-
signe de la
k
LM, 1 Néphi chapitres 11 et 12; voir aussi 19:10.
' LM, 2 Néphi 9:5, 6; 10:3. Voir aussi la prophétie de Néphi 25:12-14;
et chap. 26.
m LM, Mosiah 13:33-35; 15:1-13.
" LM, Aima 39:15, 40:1-3.
NOTES DU CHAPITRE 5
ancien. - Bien que le texte biblique atteste expressément que des sacrifi-
ces étaient offerts longtemps avant l'exode d'Israël hors d'Egypte - par
exemple par Abel et par Caïn (Gn 4:3,4), par Noé après le déluge (Gn
8:20),par Abraham (Gn 22:2, 13), par Jacob (Gn 31:54, 46:1) - il garde le
silence sur l'origine divine du sacrifice, exigence propitiatoire qui préfi-
gurait la mort expiatoire de Jésus-Christ. Tous les chercheurs, à part
ceux qui reconnaissent la validité de la révélation moderne, reconnais-
sent leur difficulté à déterminer l'époque et les circonstances dans les-
quelles l'offrande de sacrifices symboliques prit naissance parmi les
hommes. Beaucoup de savants spécialistes de la Bible ont affirmé la
nécessité de supposer que Dieu donna très tôt des instructions à
l'homme à ce sujet. C'est ainsi que l'auteur de l'article «Sacrifice», dans
le Bible Dictionary, de Cassel dit: «L'idée de sacrifice est dominante dans
toutes les Ecritures; c'est l'un des rites les plus anciens et les plus géné-
ralement reconnus de la religion dans le monde entier. Il existe aussi une
similarité remarquable dans le développement et les applications de
cette idée. Pour cette raison et pour d'autres encore on a conclu que le
du culte originel de l'homme, et que
sacrifice faisait partie intégrante
son universalité n'est pas uniquement un argument indirect en faveur
de l'unité du genre humain, mais également une illustration et une con-
firmation des premières pages inspirées de l'histoire du monde. On ne
peut guère considérer l'idée de sacrifice comme le produit de la nature
humaine livrée à elle-même, et on doit par conséquent la faire remonter
à une source plus élevée et la considérer comme une révélation divine à
l'homme primitif.»
Le Dictionary ofthe Bible, de Smith, déclare ce qui suit: «Lorsque nous
retraçons l'histoire du sacrifice de son origine à son développement par-
fait dans le rituel mosaïque, nous nous trouvons immédiatement face à
d'une manière générale que les dernières traces de pouvoir législatif juif
(qui reposait sur le sanhédrin) ne disparurent pas avant la venue du
Christ et la destruction de Jérusalem, date à partir de laquelle son
royaume a été établi parmi les hommes.»
Adam Clarke, dans l'ouvrage très approfondi qu'est son Commen-
taire de la Bible, analyse brièvement les objections élevées par ceux qui
considèrent que l'on ne peut pas admettre que ce passage s'applique à
l'avènement du Messie, et les rejette en affirmant qu'elles n'ont aucun
fondement. Voici ce qu'il conclut concernant la signification du passage:
«Juda continuera d'exister comme une tribu distincte jusqu'à l'avène-
ment du Messie, et c'est ce qui est arrivé; et après sa venue il fut con-
fondu avec les autres, de sorte que toute distinction a été perdue depuis
lors.»
Le professeur Douglas, cité dans le Dictionnaire de Smith, «affirme
que quelque chose est resté du sceptre de Juda - une éclipse totale ne
NOTES 59
Eusèbe, qui vécut entre 260 et 339 ap. J.-C, et que l'on connaît dans
l'histoire ecclésiastique comme l'évêque de Césarée, écrivit: «A l'épo-
que du règne d'Hérode, qui fut le premier étranger à gouverner le peu-
ple juif, la prophétie rapportée par Moïse reçut son accomplissement, à
savoir qu'un prince ne manquerait jamais en Juda, ni un souverain de
ses reins, jusqu'à ce que vienne Celui pour lequel cela est réservé. Celui
que les nations attendent.» (Le passage que nous venons de citer se
trouve dans la version des Septante de la Gn 49:10.)
Certains critiques ont prétendu qu'en se servant du mot «Chilo»
Jacob n'avait pas du tout l'intention de l'utiliser comme nom propre.
L'auteur de l'article «Chilo» dans le Bible Dictionary, de Cassell, dit: «La
majorité des preuves est en faveur de l'interprétation messianique, mais
les opinions sont très divergentes quand il s'agit de considérer le mot
«Chilo» comme nom propre. . En dépit de toutes les objections que l'on
.
tionnées, mais on ne nous dit pas s'il y en eut parmi elles qui naquirent
avant l'exode de la famille. Outre sa propre maison, la colonie de Léhi
comprenait Zoram et Ismaël, ce dernier étant Israélite de la tribu d'Eph-
raïm; Ismaël et sa famille se joignirent au groupe de Léhi dans le désert,
et ses descendants furent comptés avec la nation dont nous parlons. D
apparaît qu'ils voyagèrent plus ou moins vers le sud-est, en restant à
proximité du rivage de la mer Rouge; ensuite, changeant leur orienta-
tion vers l'est, ils traversèrent la péninsule arabique, et là, sur les rives
de la mer d'Oman, ils construisirent un navire, qu'ils chargèrent de pro-
visions et dans lequel ils s'en remirent à la providence divine sur les
flots. Leur navigation les emmena vers l'est, à travers l'océan Indien,
puis à travers le Pacifique jusqu'à la côte occidentale de l'Amérique, où
ils débarquèrent (590 av. J.-C). Le peuple s'établit sur ce qui était pour
. .
a Ex 33:11; voir aussi Nb 12:8, Dt 34:10; cf. PGP, Moïse 1:2, 11, 31.
" PGP, Moïse 5:57; on trouvera mention ultérieure du «midi des temps»
6:56-62 et 7:46; et cf. D&A 20:26 et 39:3.
c
«Méridien (ou midi): ... au figuré, le point le plus haut ou point culminant
de tout, le zénith; comme: le méridien (midi) de la vie.» - New Stand. Dict.
LE MIDI DES TEMPS 63
avait pris très tôt le titre dont elle devait tirer une fierté immor-
telle et où elle devait trouver une promesse édifiante: Israélites
" Voir mentions partout dans les livres des Juges, 1 et 2 Samuel, 1 et 2 Rois
et les références qui y sont données.
* Es 11:13, 17:3, Ez 37:16-22, Os 4:17.
/ Jr 25:11, 12; voir aussi 29:10.
* Esd 1:1-4; l'auteur, La Maison du Seigneur, p. 46-50; aussi, Articles de Foi,
chap. 17.
RETOUR D'EXIL 65
;
Esd 2:64-67.
m La Maison du Seigneur, p. 50, 51.
" Josèphe, Ant. XII:6 et 7, 2 Maccabées 2:19, 10:1-8, ainsi que Jean 10:22.
Luc 2:1. V Mt 2:1. Page 116.
66 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 6]
s
2 Rois 17:24.
' Jean 4:9, Luc 9:51-53. Pages 189, 201 infra.
u Note 2, fin du chapitre.
v Talmud Bab., Sanhédrin, 90.
68 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 6]
cielle.
a
Mt 23:8-10; voir aussi Jean 1:38, 3:2.
b Mt 23:13, 14, 15, 23, etc. lire tout le chapitre; cf. Marc Luc 20:46;
12:38-40,
voir aussi les exemples de dénonciation spéciale des Pharisiens dans Luc 11:37-44.
Remarquez aussi que les docteurs de la loi qui étaient professionnellement
associés aux scribes sont inclus dans cette critique sévère versets 45-54 Voir pages
: .
597-604 infra.
c
Maccabées 2:42, 7:13-17, 2 Maccabées 14:6.
PHARISIENS ET SADDUCÉENS 71
NOTES DU CHAPITRE 6
seildes Juifs, tire son nom du grec sunedrion, signifiant «conseil». Le Tal-
mud fait remonter l'origine de cette assemblée à l'appel des soixante-dix
anciens que Moïse prit avec lui, faisant soixante et onze en tout, pour
administrer Israël en tant que juges (Nb 11 16, 17). A l'époque du Christ,
:
toute la Judée, les villes du pays avaient des conseils locaux à elles (Mt
5:22, 10:17, Marc 13:9, Josèphe, B. J. II, 14:1), pour l'administration des
affaires locales. Ceux-ci se composaient d'anciens (Luc 7:3), au nombre
de sept au moins (Josèphe, Ant. IV, 8:14, B. J. II, 20:5), pouvant aller
jusqu'à vingt-trois dans les grandes villes. On ne connaît pas exacte-
ment les rapports qu'ils entretenaient avec le conseil central de Jérusa-
lem. Ils se reconnaissaient mutuellement dans une certaine mesure,
. .
Ce qui suit est tiré de and Words of Christ, de Geikie, vol. 1, chap.
Life
6: «Si les personnages les la société à l'époque du
plus importants de
Christ étaient les Pharisiens, c'est parce qu'ils étaient des rabbis ou doc-
teurs de la Loi. Comme tels on les honorait superstitieusement, ce qui
était en fait pour beaucoup la grande raison pour laquelle ils courtisaient
le titre ou se joignaient au parti. Les rabbis étaient classés avec Moïse, les
patriarches et les prophètes, et prétendaient être respectés autant
qu'eux. On disait que Jacob et Joseph avaient été rabbis tous les deux. Le
Targum de Jonathan substitue rabbis ou scribes au mot «prophètes» là
où ce dernier apparaît. Josèphe appelle les prophètes de l'époque de
Saùl des rabbis. Dans le Targum de Jérusalem, tous les patriarches sont
des rabbis savants. . . Ils devaient être plus chers à Israël que leurs père
et mère - parce que les parents ne servent que dans ce monde [comme
on l'enseignait alors], mais le rabbi était pour l'éternité. On les plaçait
au-dessus des rois, car n'est-il pas écrit: «A travers moi régnent les rois»?
Leur apparition dans une maison apportait une bénédiction; vivre ou
manger avec eux était la plus grande des bonnes fortunes. Les rabbis . .
allaient encore plus loin pour exalter leur ordre. La Michna déclare que
c'est un crime plus grand de dire quoi que ce soit en leur défaveur que
de parler contre les paroles de la Loi. Cependant, selon les apparen-
. .
ces extérieures, la Loi était l'objet d'honneurs sans limite. Toutes les
paroles des rabbis devaient être basées sur des paroles de la Loi, lesquel-
les étaient cependant expliquées à leur manière. L'esprit des temps, le
fanatisme farouche du peuple et leur propre parti pris les poussaient à
n'accorder d'importance qu'à des cérémonies et à des formalités exté-
rieures sans valeur, négligeant absolument l'esprit des écrits sacrés.
Cependant on considérait que la Loi n'avait pas besoin d'être confir-
mée, tandis que les paroles des rabbis devaient l'être. Dans la mesure où
l'autorité romaine sous laquelle ils vivaient les laissait libres, les Juifs
mettaient de bon cœur tous pouvoirs entre les mains des rabbis. Eux ou
ceux qu'ils nommaient remplissaient tous les offices, des plus élevés
dans la prêtrise jusqu'aux plus bas dans la communauté. Ils étaient les
casuistes, les instructeurs, les prêtres, les juges, les magistrats et les
médecins de la nation. . . La caractéristique centrale et dominante de
78 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 6]
conclusion logique de leur refus d'admettre que Moïse avait révélé la loi
orale aux Israélites. Car sur un sujet aussi capital qu'une deuxième vie
au-delà de la tombe, aucun parti religieux parmi les Juifs ne se serait con-
sidéré obligé d'accepter une doctrine quelconque comme article de foi,
si elle n'avait été proclamée par Moïse, leur grand législateur; et il est
certain que dans la loi écrite du Pentateuque, Moïse ne dit absolument
rien sur la résurrection des morts. Le fait est présenté aux chrétiens
d'une manière frappante par les paroles bien connues du Pentateuque
que cite le Christ lorsqu'il discute avec les Sadducéens à ce sujet (Ex 3:6,
16; Marc 12:26,27; Mt 22:31,32; Luc 20:37). Il est indubitable qu'en pareil
cas le Christ citerait à ses puissants adversaires le texte le plus applicable
de la Loi; et cependant le texte qu'il cite guère plus que suggérer
ne fait
seize ans avant la naissancedu Christ; et, alors que la maison sainte pro-
prement dite était pratiquement achevée en un an et demi - cette partie
de l'ouvrage ayant été exécutée par un millier de prêtres spécialement
entraînés dans ce but - l'emplacement du temple fut témoin de travaux
ininterrompus de construction jusqu'en 63 après J.-C. Nous apprenons
qu'à l'époque du ministère du Christ, le temple était en reconstruction
depuis quarante-six ans; et à ce moment il n'était pas encore achevé.
«Le texte biblique ne nous donne guère de renseignements concer-
nant ce dernier temple, le plus grand de l'antiquité; ce que nous en
savons, nous le devons principalement à Josèphe, avec à l'appui quel-
ques témoignages trouvés dans le Talmud. Dans tous ses traits essen-
tiels, la maison sainte, ou temple proprement dit, était semblable aux
JEAN, LE PRÉCURSEUR
a
Luc 1:19,26; voir aussi Dn 8:16, 9:21-23.
b Luc 1:5; cf. ICh 24:10.
c Esd 2:36-39.
ZACHARIE AU TEMPLE 83
Saint soit dans le Saint des Saints; le peuple considérait les visi-
tes personnelles d'êtres célestes comme des événements du
passé; en était presque arrivé à croire qu'il n'y avait plus de
il
Messie.
Il ne fait aucun doute que Zacharie reconnut, dans cette pré-
diction concernant l'avenir de l'enfant qui allait naître, le grand
précurseur dont les prophètes avaient parlé et que le psalmiste
avait chanté; mais qu'un tel personnage pût être leur enfant à lui
et à sa femme âgée lui semblait impossible en dépit de la pro-
messe de l'ange. L'homme douta et demanda comment il saurait
que ce que son visiteur avait dit était vrai: «L'ange lui répondit:
Moi, je suis Gabriel, celui qui se tient devant Dieu; 'ai été envoyé j
/ Page 47. Autres exemples d'enfants promis malgré une stérilité due aux
ans ou à d'autres causes: Isaac (Gn 17:16,17 et 21:1-3), Samson (Juges, chap. 13),
Samuel (1 S chap. 1), le fils de la Sunamite (2 Rois 4:14-17).
8 Note 1, fin du chapitre.
QUE SERA DONC CET ENFANT? 85
h Luc 1:19,20.
'
Luc 1:57; cf. verset 39.
/ Note 2, fin du chapitre.
* Note 3, fin du chapitre.
86 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 7]
naissance de Jean, et surtout les mois que son père passa dans le
L'ANNONCIATION À LA VIERGE
Six mois après la visite de Gabriel à Zacharie, et trois mois
avant la naissance de Jean, le même messager céleste fut envoyé
Vierge.
Comme les autres filles d'Israël, et surtout celles de la tribu de
Juda et que l'on savait descendre de David, Marie avait pensé
sans aucun doute, avec une joie et une extase saintes, à la venue
du Messie par la ligne royale; elle savait qu'une vierge juive allait
devenir la mère du Christ. Etait-il possible que les paroles que
l'ange lui adressait se rapportent à cette attente et à cet espoir
suprêmes de la nation? Elle eut peu de temps pour méditer ces
pensées dans son esprit, car l'ange poursuivit: «Sois sans crainte
Marie; car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici: tu devien-
dras enceinte, tu enfanteras un fils, et tu l'appelleras du nom de
Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Sei-
gneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. Il régnera
sur la maison de Jacob éternellement et son règne n'aura pas de
fin P.»
Elle ne comprit néanmoins alors qu'en partie la portée de
cette visite importante. Marie, consciente de son état de céliba-
» Luc 1:80.
Luc 1:28.
P Luc 1:30-33.
88 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 7]
r
Page 47 et Gn 3:15.
90 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 7]
s
Luc 1:42; lire les versets 39-56.
LIGNAGE ROYAL DE JÉSUS 91
MARIE ET JOSEPH
2
Gn 12:3, 18:18, 22:18, 26:4; cf. Actes 3:25, Ga 3:8.
a
Note 5, fin du chapitre.
94 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 7]
Jésus devait naître de Marie, sans avoir été engendré par Joseph,
qui était le père putatif, et selon la loi des Juifs, le père légal, le
venue duquel Israël reposait tous ses espoirs comme sur une
fondation sûre. Celui qui fut ainsi annoncé fut Emmanuel, Dieu
lui-même qui allait demeurer dans la chair parmi son peuple d , le
NOTES DU CHAPITRE 7
d Mtl:23.
96 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 7]
était vide à l'exception d'une grande pierre que le grand prêtre asper-
geait du sang du sacrifice le jour de l'expiation: cette pierre occupait la
place de l'arche et de son propitiatoire. A l'extérieur du voile, dans le
Saint, se trouvaient l'autel de l'encens, le chandelier à sept branches et
la table des pains de proposition. - La Maison du Seigneur, p. 47.
CHAPITRE 8
L'ENFANT DE BETHLÉHEM
LA NAISSANCE DE JÉSUS
Les prédictions qui déterminent le lieu de sa naissance à Beth-
léhem, petite ville de Judée, sont aussi catégoriques que les pro-
phéties qui déclarent que le Messie naîtrait de la lignée de David.
Il semble qu'il n'y ait pas eu de divergences d'opinion parmi les
c
Note 1, fin du chapitre.
d Note du chapitre.
2, fin
e
Le 2:6,7.
102 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 8]
/ Le 2:8-14.
ALLONS JUSQU'À BETHLÉHEM 103
i Le 2:15.
h Le 2:19.
104 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 8]
P Le 2:29-32. Dans les cantiques chrétiens, ces versets sont appelés le Nunc
dimittis; ils doivent leur nom aux deux premiers mots de la version latine.
LE CRUEL HÉRODE 107
Hérode fit venir les mages en secret et les interrogea sur les
sources de leurs renseignements, et en particulier sur l'époque à
laquelle l'étoile, à laquelle ils accordaient tant d'importance,
était apparue. Puis il Bethléhem, disant: «Allez,
les dirigea vers
et prenez des informations précises sur le petit enfant; quand
vous l'aurez trouvé, faites-le moi savoir, afin que j'aille moi aussi
l'adorer.» Lorsque les hommes se mirent en route de Jérusalem
pour la dernière étape de leur voyage d'enquête et de recherche,
ils se réjouirent à l'extrême, car la nouvelle étoile qu'ils avaient
vue à l'orient était de nouveau visible. Ils trouvèrent la maison
dans laquelle Marie vivait avec son mari et l'Enfant, et, en recon-
naissant l'Enfant royal, ils «se prosternèrent et l'adorèrent; ils
f
Note 4, fin du chapitre.
" Note 5, fin du chapitre.
LA VISITE DES MAGES 109
LA FUITE EN EGYPTE
v Nb 24:17.
w LM, Hél 14:5; 3 Né 1:21. Pages 53, 110 et 775.
x Mt2:13.
V Mt2:16.
110 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 8]
2
Mt 2:17,18; cf. Jr 31:15.
« Page 53.
b LM, Hél 14:2; lire 1-9.
c
LM, 3 Né 1:9; lire versets 4-21.
ANNÉE DE LA NAISSANCE DE JÉSUS 111
d LM, 3 Né 1:12-21.
112 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 8]
'
LM, 1 Né 19:8; 2 Né 25:19.
/'
LM, 3 Né 1:1.
* Standard Bible Dictionary, édité par Jacobus, Nourse et Zenos, pub. par
Funk et Wagnalls Co., New York et Londres, 1909, p. 915, article «Zedekiah».
' D&A 20:1; cf. 21:3.
114 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 8]
NOTES DU CHAPITRE 8
dire que les femmes étaient passibles d'un impôt par tête. Mais, en
dehors de toute nécessité légale, on peut aisément imaginer qu'en un
pareil moment Marie ait désiré ne pas rester seule. Les soupçons cruels
dont elle avait été l'objet et qui avaient presque provoqué la rupture de
ses fiançailles (Mt 1:19) la feraient s'attacher d'autant plus à la protection
de son mari.» L'extrait suivant est tiré de Life and Words of Christ, de
Geikie, vol. 1, chap. 9, p. 108: «La nation juive payait tribut à Rome, par
l'intermédiaire de ses gouverneurs, depuis le temps de Pompée; et
Auguste, le méthodique, qui régnait maintenant et devait rétablir
l'ordre dans les finances de l'empire et les assainir après la confusion et
l'épuisement des guerres civiles, prit grand soin que cette obligation ne
fût ni oubliée ni évitée. Il avait coutume d'exiger un recensement qui
devait être fait périodiquement dans toutes les provinces de ses vastes
conquêtes, afin de connaître le nombre de soldats qu'il pouvait lever
dans chacune d'elles et le montant des impôts dus au trésor. Dans un . .
requises fut laissée en grande partie à Hérode, à la fois pour lui montrer
du respect devant son peuple et parce qu'on savait que les Juifs étaient
NOTES 115
faite dans tout le pays, Joseph n'avait que le choix d'aller à Bethléhem,
ville de David, lieu où ses origines familiales, de la maison et du lignage
de David, exigeaient qu'il fût inscrit.»
d'Occident, et c'est une des rares que nous puissions considérer comme
raisonnablement probable, bien qu'elle ne soit pas rapportée dans l'his-
toire évangélique.»
Hérode le Grand, doit être recherchée dans des ouvrages spéciaux, dans
lesquels le sujet est traité en détail. Certains des faits principaux doivent
être examinés dans notre étude présente et, pour aider l'étudiant, nous
présentons ci-après quelques extraits tirés d'ouvrages considérés
comme dignes de foi.
Condensé d'une partie d'un article du Standard Bible Dictionary, édité
par Jacobus Nourse et Zenos, publié par Funk and Wagnalls Co., 1909:
- Hérode 1er, fils d'Antipater, reçut très tôt un office important de son
père, qui avait été nommé procurateur de Judée. Le premier office
qu'Hérode détint fut celui de gouverneur de la Galilée. C'était alors un
jeune homme de vingt-cinq ans environ, énergique et athlétique. Il se
mit immédiatement en devoir de supprimer les bandes de pillards qui
infestaient son district et réussit bientôt à exécuter le chef pillard Hézé-
kiah et plusieurs de ses lieutenants. Pour cela il fut convoqué à Jérusa-
lem par le Sanhédrin, jugé et condamné mais, de connivence avec
Hyrcan II (grand prêtre ethnarque), il prit la fuite pendant la nuit. - Il se
rendit à Rome où il fut nommé roi de Judée par Antoine et Octave. - Pen-
dant les deux années suivantes il s'employa à lutter contre les forces
d'Antigone, qu'il finit par vaincre, et prit possession de Jérusalem en 37
av. J.-C. - Une fois roi, Hérode dut faire face à de graves difficultés. Les
Juifs lui étaient opposés à cause de sa naissance et de sa réputation. La
NOTES 117
des dons tout à fait appropriés pour un roi. Quiconque désire attribuer
une signification mystique à ces présents doit se souvenir qu'elle ne sera
rien de plus que ses propres suppositions ou sa propre imagination et
n'est pas garantie par l'Ecriture.
agrée>, comme des contes futiles de gens superstitieux, trompés par leur
imagination exagérée ou leurs songes vains. Dieu suscita donc une autre
classe de témoins - les mages de l'Orient - témoins qui pouvaient
entrer dans le palais royal du fier roi Hérode et demander hardiment:
<Où est le roi des Juifs qui vient de naître? Car nous avons vu son étoile
en Orient, et nous sommes venus l'adorer>; témoignage qui surprit
120 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 8]
moins élevé d'ethnarque, qui lui avait été conféré par décret par
l'empereur, son frère Antipas gouvernait comme tétrarque en
Galilée. Hérode Antipas était aussi vicieux et réprouvé que les
autres membres de son immorale famille, mais il était moins vin-
dicatif, et, à cette époque de son règne, relativement tolérant^.
e
Le 2:40.
L'ENFANCE DE JÉSUS 123
dente est exclu. L'Enfant grandit, et avec les ans son esprit
s'étendit, ses facultés se développèrent, et sa force et son intelli-
gence progressèrent. Il passa d'une grâce à l'autre et non pas du
manque de grâce à la grâce; du bien à un bien plus grand, et non
pas du mal au bien; de la faveur de Dieu à une faveur plus
grande, et non pas de la rupture à cause du péché à la réconcilia-
tion par le repentir et l'expiation/.
Ce que nous savons de la vie juive à l'époque justifie notre
supposition que le jeune garçon reçut un bon enseignement de
la loi et des Ecritures, car telle était la règle. Il accumula de la con-
naissance par l'étude et acquit de la sagesse par la prière, la
réflexion et l'effort. Il ne fait aucun doute qu'il fut formé au tra-
vail, car la paresse était considérée avec horreur à l'époque
comme elle l'est maintenant, et tout jeune Juif, qu'il fût fils de
charpentier, enfant de paysan ou héritier de rabbi, était dans
l'obligation d'apprendre et d'exercer un métier pratique et pro-
ductif. Jésus était tout ce qu'un garçon devait être, car son déve-
loppement n'était pas retardé par le poids mort du péché; il
aimait la vérité et y obéissait, et de ce fait il était libre S.
Joseph et Marie, dévots et fidèles à toutes les observances de
la loi, se rendaient chaque année à Jérusalem lors de la fête de la
par une raison légitime; et semble que Marie ait suivi à la fois
il
'
Josèphe, Guerres des Juifs, II, 1:3.
DANS LA MAISON DE SON PÈRE 125
1
Le 2:35.
m Le 2:52.
" Note 3, fin du chapitre.
128 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 9]
NOTES DU CHAPITRE
1. Archélaùs régna à la place d'Hérode. - «A sa mort, Hérode [le
Grand] laissa un testament selon lequel son royaume devait être partagé
entre ses trois fils. Archélaùs devait avoir la Judée, l'Idumée et la Sama-
rie avec le titre de roi (Mt 2:22). Hérode Antipas devait recevoir la Galilée
et la Pérée, avec le titre de tétrarque, Philippe devait prendre possession
du territoire transjordanien avec le titre de tétrarque (Le 3:1). Ce testa-
ment fut ratifié par Auguste à l'exception du titre donné à Archélaùs.
Après la ratification par Auguste du testament d'Hérode, Archélaùs
accéda au gouvernement de la Judée, de la Samarie et de l'Idumée, avec
le titre d'ethnarque la promesse que, s'il gouvernait bien, il deviendrait
roi. Cependant il était très impopulaire, et son règne fut marqué par des
Standard Bible Dictionary, Funk and Wagnalls Co., article «Hérode». Dès
le début de son règne, il exerça une vengeance sommaire sur ceux qui
s'aventuraient à protester contre la poursuite des violences de son père,
en en massacrant trois mille ou davantage; et cet ignoble carnage se pro-
duisit en partie dans l'enceinte du Temple (Josèphe, Antiquités XVII,
9:1-3).
lui, et en lui étaient la vie et la lumière des hommes. Les mondes furent
faits par lui, les hommes furent faits par lui, tout fut fait par lui, par son
intermédiaire et de lui. Et moi, Jean, je rends témoignage que je vis sa
gloire, la gloire du Fils unique du Père, plein de grâce et de vérité, savoir
l'Esprit de vérité qui vint demeurer dans la chair et demeura parmi
nous» (versets 7-11).
a
2R1:8.
^ Note 1, fin du chapitre.
c
Mt 3:1-5; cf. Lv 11:22; voir aussi Me 1:1-8. Note 2, fin du chapitre.
134 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 10]
dans un cadre semblable .C'est alors que 1 on entendit «la voix de '
d Le 3:2.
e
Ex 3:1,2.
/ 1 R 17:2-7.
S Me 1:3.
h Me 1:2; cf. Es 40:3, Ml 3:1, Mt 11:10, Le 7:27.
»
Mt3:ll.
7 Mt 3:7-10; voir aussi Le 3:3-9.
LA VOIX QUI CRIE DANS LE DÉSERT 135
baptême.
Pour les Juifs qui vivaient dans un état d'expectative, atten-
dant le Messie prédit depuis si longtemps, les paroles de cet
étrange prophète du désert étaient lourdes de présages. Se pou-
vait-il qu'il fût le Christ? Il parlait de quelqu'un plus puissant que
lui, qui devait encore venir, dont il n'était pas digne de délier les
" Me 1:1.
Jn 10:41.
P Jn 1:35, 37, Mt 11:2, Le 7:18.
JÉSUS DEMANDE LE BAPTÊME 137
LE BAPTÊME DE JÉSUS -
POUR ACCOMPLIR TOUT CE QUI EST JUSTE
Quand Jésus eut environ trente ans f , il se rendit de sa
demeure de Galilée «au Jourdain vers Jean, pour être baptisé par
lui. Mais Jean s'y opposait en disant: C'est moi qui ai besoin
d'être baptisé par toi et c'est toi qui viens à moi! Jésus lui répon-
dit: Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous
accomplissions ainsi toute justice. Alors Jean le laissa faire»".
Jean et Jésus étaient cousins au deuxième degré; on ne nous
dit pas s'ils avaient eu des relations étroites lorsqu'ils étaient
enfants ou lorsqu'ils devinrent adultes. Mais ce qui est certain,
c'estque quand Jésus se présenta pour être baptisé, Jean recon-
nut en lui un homme sans péché qui n'avait aucun besoin de
repentir; et, comme le Baptiste était chargé de baptiser pour la
cette ordonnance à Jésus. Lui qui avait reçu les confessions des
multitudes, se confessait maintenant avec respect à quelqu'un
qu'il savait être plus juste que lui. A la lumière d'événements
ultérieurs, il semble qu'à cette époque Jean ne savait pas que
Jésus était le Christ, la Personne plus puissante qu'il attendait et
dont il se savait être le précurseur. Quand Jean exprima sa con-
viction que Jésus n'avait pas besoin d'être purifié par le bap-
tême, notre Seigneur, connaissant sa propre innocence, ne nia
pas l'affirmation du Baptiste mais insista néanmoins pour être
baptisé, en donnant cette explication significative: «Car il est
convenable que nous accomplissions ainsi toute justice.» Si Jean
était à même de comprendre le sens profond de cette phrase, il
dut y découvrir la vérité que le baptême d'eau n'est pas seule-
ment le moyen prévu pour obtenir la rémission des péchés mais
est également une ordonnance indispensable établie en justice et
requise de tous les hommes comme condition essentielle pour
être membre du royaume de Dieu u .
v On trouvera une étude montrant que le baptême est une loi universelle
dans les Articles de Foi, de l'auteur, pp. 161-168. Note 6, fin du chapitre.
w Mt 3:16,17; cf. Me 1:9-11, Le 3:21,22.
QUARANTE JOURS DANS LE DÉSERT 139
x Peu avant sa mort, le Sauveur promit aux apôtres que le Père leur enverrait
le Consolateur, qui est le Saint-Esprit (Jn 14:26 et 15:26). Voir les Articles de Foi,
de l'auteur, p. 47.
y Mt 4:1-11, Me 1:12,13, Le 4:1-13.
140 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 10]
décida de jeûner afin que son corps mortel en fût plus assujetti à
son esprit divin.
Puis, lorsqu'il fut affamé et physiquement faible, le Tentateur
vint lui proposer sournoisement d'utiliser ses pouvoirs extraor-
dinaires pour se procurer de la nourriture. Satan avait choisi le
moment le plus propice pour ses desseins mauvais. Que ne font
pas les mortels, jusqu'où les hommes ne sont-ils pas allés, pour
apaiser les tortures de la faim? Esaù troqua son droit d'aînesse
pour un repas. Des hommes se sont battus comme des brutes
pour de la nourriture. Des femmes ont tué et mangé leur propre
bébé plutôt que d'endurer les affres de la faim. Satan savait tout
cela lorsqu'il s'approcha du Christ à l'heure où il se trouvait dans
un besoin physique extrême et lui dit: «Si tu es Fils de Dieu,
ordonne que ces pierres deviennent des pains.» Pendant les lon-
gues semaines d'isolement, notre Seigneur avait été soutenu par
LA TENTATION DANS LE DÉSERT 141
2
Mt 4:4; cf. Dt 8:3.
a Note du chapitre.
4, fin
b Note du chapitre. Page 708
5, fin infra.
c
Mt 4:6, Ps 91:11,12.
d Mt 4:5-7; cf. Dt 6:16.
«SI TU ES FILS DE DIEU» 143
e
Pages 6-9.
VICTOIRE DU CHRIST SUR LA TENTATION 145
fut pas donné à Jésus non plus. La lutte entre l'esprit immortel et
la chair, entre l'enfant de Dieu d'une part, et le monde et le dia-
n'y aurait pas eu d'épreuve réelle dans les tentations, pas de vic-
toire réelle dans le résultat. Notre Seigneur était sans péché, tout
en étant susceptible de pécher; il avait la capacité de pécher s'il
avait voulu le faire. S'il avait été privé de la faculté de pécher, il
aurait été dépouillé de son libre arbitre; et c'était pour sauvegar-
der et assurer la liberté de l'homme qu'il s'était offert avant que
le monde fût, comme sacrifice rédempteur. Dire qu'il ne pouvait
NOTES DU CHAPITRE 10
' Le 22:28.
i Hé 4:14,15.
k Hé 5:8.
148 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 10]
pauvres en usent.» Geikie (Life and Words of Christ, vol. I, pp. 354, 355)
applique ce qui suit à la vie du Baptiste: «Sa seule nourriture était les sau-
terelles qui sautaient ou volaient sur les collines dénudées, et le miel
d'abeilles sauvages qu'il trouvait çà et là, dans les fentes des rochers, et
sa seule boisson était une gorgée d'eau de quelque creux de rocher. Les
sauterelles sont toujours la nourriture des pauvres dans beaucoup de
régions de l'orient. <Tous les Bédouins, et les habitants de certaines villes
du Nedj et du Hedjaz, ont coutume de les manger>, dit Burckhardt. A
Médine et à Ta'if, j'ai vu des magasins de sauterelles, où on les vend au
poids. En Egypte et en Libye, seuls les mendiants les plus pauvres les
mangent. Les Arabes, quand ils les préparent pour la consommation,
les jettent vivantes dans de l'eau bouillante, à laquelle une bonne quan-
tité de sel a été mélangée, les sortent au bout de quelques minutes et les
font sécher au soleil. La tête, les pattes et les ailes sont alors arrachées,
les corps débarrassés du sel et parfaitement séchés. Parfois on les mange
bouillies dans du beurre, ou étendues sur du pain sans levain mélangé
à du beurre.» En Palestine, seuls les Arabes les mangent sur les frontiè-
res extrêmes; ailleurs on les considère avec dégoût, et seuls les gens les
plus pauvres en usent. Cependant, Tristram dit qu'elles sont <très bon-
nes au goût>. <Je les ai trouvées très bonnes>, dit-il, <quand on les mange
à la manière arabe, étuvées dans du beurre. Elles avaient un peu le goût
de crevettes, mais plus fade.> Dans le désert de Judée, différentes espè-
ces abondent en toutes saisons, et à chaque pas que l'on fait, on les voit
sauter avec un bourdonnement, étendant soudain leurs brillantes ailes
NOTES 149
sandales» (Mt 3:11); c'est ainsi que le Baptiste déclara son infériorité au
plus puissant qui devait lui succéder et le remplacer; et il serait difficile
de trouver une illustration plus efficace. Détacher le lacet du soulier ou
la courroie de la sandale, ou porter les souliers d'un autre, «était un tra-
vail servile indiquant une grande infériorité chez la personne qui
l'accomplissait» (Dict. of the Bible, de Smith). Un passage du Talmud
(Tract. Kidduschin XXIL2) exige qu'un disciple fasse pour son instructeur
tout ce qu'on pourrait exiger qu'un serviteur fasse pour son maître, sauf
détacher la courroie de sa sandale. Certains instructeurs recomman-
daient que les disciples poussent l'humilité jusqu'à l'extrême et portent
les souliers de leurs maîtres. Quand on pense au grand intérêt que son
appel éveillait, l'humilité du Baptiste est impressionnante.
4. L'ordre dans lequel les tentations furent présentées. - Deux des
évangélistes seulement précisent les tentations auxquelles le Christ fut
soumis immédiatement après son baptême; Marc se contente de men-
tionner le fait que Jésus fut tenté. Matthieu et Luc placent en premier lieu
la tentation cherchant à convaincre Jésus de se nourrir en créant miracu-
bien que saint, il montre aux enfants des hommes que, selon la chair, il
s'humilie devant le Père, et témoigne au Père qu'il lui sera obéissant à
garder ses commandements» (LM, 2 Né 31:5,7). Voir les Articles de Foi,
pp. 161-168.
CHAPITRE 11
DE JUDÉE EN GALILÉE
sellement avec le Messie attendu. «Ils lui dirent alors: Qui es-tu?
afin que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont
envoyés; que dis-tu de toi-même? Il dit: Je suis la voix de celui qui
crie dans le désert: Rendez droit le chemin du Seigneur, comme
a Le 3:4.
b
Jn 1:21;cf. Ml 4:5. Note 1, fin du chapitre.
c
Dt 18:15,18, voir page 48 supra.
152 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 11]
d Es 40:3.
Jn 1:22,23; cf.
e
Jn 1:25-27.
/ Jn 1:29-31.
8 Jn 1:32,34 et versets 35,36. Note 2, fin du chapitre.
h Note 3, fin du chapitre.
'
Jn 1:35-51.
PHILIPPE ET NATHANAËL 153
posa les yeux sur le frère d'André, l'appela par son nom et y
ajouta une appellation distinctive, par laquelle il était destiné à
être connu à travers toute l'histoire ultérieure: «Tu es Simon, fils
de Jonas; tu seras appelé Céphas.» Le nouveau nom ainsi con-
féré est l'équivalent araméen ou syro-chaldéen du grec «Petros»,
et du nom actuel «Pierre» k .
Le Seigneur dit plus tard aux apôtres: «Ce n'est pas vous qui m'avez choisi,
'
s
D&A 49:6, 58:65, 65:5, 122:8. Remarquez que dans la révélation moderne
le titre n'est utilisé que pour désigner le Christ dans son état ressuscité et glorifié.
' Note 5, fin du chapitre.
» Page 41.
LE PREMIER MIRACLE- À CANA 157
fils, sa mère devait être avant tout la femme par excellence; elle
est la seule femme au monde à qui le fils doive son existence ter-
v PGP, Moïse 6:57, 7:35; voir aussi 7:24,47,54,59,65. Remarquez que Satan
appelle Moïse de l'homme» dans une tentative blasphématoire de le forcer à
«fils
il n'y a pour aucun enfant plus d'une femme qu'il puisse, à bon
y Jn 19:26.
2 En quelques occasions Jésus utilisa le titre «Femme» dans un sens général.
Mt 15:28, Le 13:12, Jn 4:21, 8:10, etc.
LE PREMIER MIRACLE 159
plir d'eau. Ensuite, il fit, pour autant que nous le sachions, sans
aucun ordre ou formule d'invocation audible, se produire une
transmutation dans les vases, et lorsque les serviteurs les souti-
rèrent, ce fut du vin, et non de l'eau qui en sortit. Lors d'une réu-
nion juive, comme ces noces, quelqu'un, ordinairement un
parent de l'hôte ou de l'hôtesse, ou une autre personne digne de
cet honneur, était nommé ordonnateur du repas, ou, comme
nous l'appellerions maintenant, maître de cérémonie. C'est à
cette personne que le nouveau vin fut servi en premier: celle-ci,
à son tour, appelant l'époux, qui était l'hôte véritable, lui
demanda pourquoi il avait réservé son meilleur vin pour la fin,
alors que la coutume était de servir le meilleur au commence-
ment, et le plus ordinaire plus tard. Le résultat immédiat de ce
prodige, qui est le premier miracle de notre Seigneur à être rap-
porté, l'évangéliste inspiré le formule de la manière brève qui
suit: «Tel fut à Cana, en Galilée, le commencement des miracles
MIRACLES EN GÉNÉRAL
d Mt 7:22, 11:20, 12:38, 16:1, 24:24, Me 6:14, Le 10:13, Jn 2:18, 7:21, 10:25,
14:11, Ac 6:8, 8:6, 14:3, 19:11, Rm 15:19, Ap 13:13, etc.
MIRACLES ET LOI NATURELLE 161
NOTES DU CHAPITRE 11
teurs de la Bible ont prétendu que cette prédiction avait trait à la nais-
sance et au ministère de Jean-Baptiste (comparez Mt 2:14, 17:11, Me
9:11, Le 1:17), sur lequel reposaient l'esprit et la puissance d'Elie [Elias
dans la version anglaise]. Cependant, nous n'avons aucun document
disant qu'Elie [Elijah dans la version anglaise]* ait instruit le Baptiste, et
en outre le ministère de ce dernier, quelque glorieux qu'il ait été, ne nous
permet pas de conclure que la prophétie trouva sa pleine réalisation en
lui. Il faut se souvenir, en outre, que la déclaration que le Seigneur fit par
vie et l'a reprise; donc, il a lui aussi, un corps; chacun sera dans son pro-
pre corps.» - Joseph Smith; voir Hist. of the Church, vol. 5, p. 426.
Dieu lui-même qui fut autrefois ce que nous sommes maintenant, est
un Homme exalté et trône dans les cieux là-bas! voilà le grand secret. Si
le voile était déchiré aujourd'hui, et si le grand Dieu qui maintient ce
monde dans son orbite et soutient tous les mondes et toutes les choses
par sa puissance devait se rendre visible - si vous deviez, dis-je, le voir
aujourd'hui, vous le verriez sous la forme d'un homme - semblable à
vous dans toute la personne, l'image et la forme d'un homme; car Adam
fut créé à l'image et à la ressemblance de Dieu, reçut des instructions de
lui, et marcha, parla et conversa avec lui, comme un homme parle et
a
Note 1, fin du chapitre.
b Mt 4:13;
Jn 2:12; cf. 9:1.
c
Mt 11:23; Le 10:15.
d Note 2, fin du chapitre.
PREMIÈRE PURIFICATION DU TEMPLE 169
<
Jn 2:14-17.
7 Comparer Ps 69:9.
LE TEMPLE DU CORPS DU SEIGNEUR 171
V Me 15:29,30.
1 Jn 10:38, 17:21.
r
Jn 2:19-22; cf. 1 Co 3:16,17, 6:19; 2 Co 6:16; voir en outre Col 2:9; Hé 8:2.
s
Mt 27:63. Pages 715, 716.
f
Comme l'a écrit brièvement le chanoine Farrar «A moins que le mous nous
:
souvenons> ait été un mensonge pur et simple, ils ne pouvaient faire allusion qu'à
cet événement» (Life of Christ, p. 155).
MAÎTRISE DU CHRIST 173
Une action d'éclat telle que celle de défier les usages religieux
et de purifier par la force l'enceinte du temple ne pouvait man-
quer de frapper, avec des effets divers, le peuple qui assistait à la
fête; celui-ci, rentrant dans ses foyers, dans des provinces éloi-
gnées et extrêmement disséminées, répandit certainement la
célébrité du courageux prophète galiléen. Beaucoup d'habitants
de Jérusalem crurent en lui à ce moment-là, surtout parce qu'ils
étaient attirés par les miracles qu'il opérait; mais il «ne se fiait
point à eux», conscient que leur profession de foi était fondée sur
des bases incertaines. L'adulation du peuple n'était pas ce qu'il
recherchait; il ne désirait pas être suivi d'une foule hétérogène
mais préférait s'entourer de ceux qui recevaient du Père le témoi-
gnage de son appel messianique. «Il les connaissait tous, et. . il.
" Jn 2:23-25.
174 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 12]
sait être Pharisien et occupait un haut rang, étant l'un des gou-
verneurs des Juifs, vint le trouver pour le questionner. Il est
significatif que cette visite se fit de nuit. Apparemment cet
homme était poussé par le désir sincère d'en savoir plus sur le
Galiléen dont on ne pouvait ignorer les œuvres; cependant,
l'orgueil de son office et la peur qu'il pourrait être soupçonné de
s'être attaché au nouveau prophète l'amenèrent à entourer son
entreprise du plus grand secret" Décernant à Jésus le titre qu'il
7
.
v
Jn 3:1-21.
w Note 7, fin du chapitre.
x versets 1-21.
Jn 3:2; lire
NAÎTRE DE NOUVEAU 175
pas craint de venir en plein jour, et n'avait-il pas choisi les heures
nocturnes pour sa visite? Les dernières paroles du Seigneur con-
tenaient à la fois un enseignement et un reproche: «Mais celui qui
pratique la vérité vient à la lumière, afin qu'il soit manifeste que
ses œuvres sont faites en Dieu.»
Le récit de cet entretien entre Nicodème et le Christ constitue
une des Ecritures les plus instructives et les plus précieuses au
sujet de la nécessité absolue d'obéir sans réserve aux lois et aux
ordonnances de l'Evangile, moyens indispensables du salut. La
foi que Jésus-Christ est le Fils de Dieu, par l'intermédiaire
duquel seul les hommes peuvent acquérir la vie éternelle, l'aban-
don du péché en se détournant résolument des ténèbres grossiè-
res du mal pour se diriger vers la lumière salvatrice de la justice,
la nécessité inconditionnelle d'une nouvelle naissance par le
y Nb 21:7-9.
178 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 12]
DE LA VILLE À LA CAMPAGNE
e
Jn 3:27-36.
/ Mt 11:11.
8 Le 3:2,3.
h Mt 14:3-12.
i
Mt4:12.
NOTES 181
NOTES DU CHAPITRE 12
Zénos, ou deux cent dix mètres selon d'autres. Cette situation extrême-
ment basse donne à la région un climat semi-tropical. Zénos dit dans le
Standard Bible Dictionary: «Les eaux du lac sont connues pour être très
poissonneuses. L'industrie de la pêche était par conséquent l'une des
ressources les plus stables du pays environnant. Une autre caractéris-
. .
tique de la mer de Galilée est qu'elle est sujette à des tempêtes soudai-
nes. Celles-ci proviennent en partie du fait qu'elle se trouve tellement
plus bas que les plateaux avoisinants (fait qui crée une différence de tem-
pérature et par conséquent des perturbations dans l'atmosphère), et en
partie du fait que des bourrasques se précipitent dans la vallée du Jour-
dain depuis les hauteurs du Hermon. L'événement rapporté dans Mt
8:24 n'est pas un cas extraordinaire. Ceux qui manœuvrent des bateaux
sur le lac sont obligés d'être très prudents pour éviter les dangers occa-
sionnés par ces tempêtes. Les rives de la mer de Galilée, de même que
lui-même, furent le théâtre d'un grand nombre des événements les
le lac
plus jeune aurait provoqué des critiques et des objections qui auraient
pu avoir pour résultat de freiner gravement ou d'empêcher son œuvre
dès le début.
4. Les multitudes et la confusion lors de la fête de la Pâque. - Bien
qu'il soit,on l'admettra aisément, impossible qu'une fraction même rai-
sonnablement importante du peuple juif ait pu être présente aux assem-
blées annuelles de la Pâque à Jérusalem et qu'on ait, par conséquent,
prévu la possibilité d'observer la fête localement, il est indubitable que
le nombre de personnes qui assistaient ordinairement aux célébrations
du temple à l'époque de Jésus était énorme. Josèphe dit des foules de la
Pâque qu'elles constituaient «une multitude innombrable» (Guerres II,
1:3), et en un autre lieu (Guerres, VI, 9:3) déclare que l'assistance attei-
NOTES 183
gnit le chiffre énorme de trois millions d'âmes; c'est ce qu'il dit, bien que
beaucoup d'écrivains modernes considèrent ce passage comme une
exagération. Josèphe dit que pour donner à l'empereur Néron des ren-
seignements sur la force numérique du peuple juif, en particulier en
Palestine, Cestius demanda aux principaux sacrificateurs de compter le
nombre d'agneaux qui avaient été immolés à la fête, et le nombre qu'on
lui rapporta fut de 256500, ce qui, en comptant de dix à onze personnes
par table pascale, indiquerait la présence, dit-il, d'au moins 2700200
personnes, les visiteurs non Juifs non compris, non plus que ceux
d'Israël à qui était refusée toute participation au repas pascal parce qu'ils
n'étaient pas cérémoniellement aptes.
son devait être une maison de prière pour toutes les nations avait été
souillée et étaitdevenue un lieu qui, par sa saleté, ressemblait plus à un
abattoir et, par son commerce bourdonnant, ressemblait davantage à un
marché bourré de monde; pendant que le mugissement des bœufs, le
bêlement des brebis, la Babel aux nombreuses langues, les marchanda-
ges, les querelles et le tintement de l'argent et des balances (peut-être
pas toujours justes), étaient audibles dans les cours voisines, troublant
les chants des Lévites et les prières des prêtres!»
JÉSUS ET LA SAMARITAINE
a
Note 1, fin du chapitre.
190 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 13]
lée Sychar d «près du champ que Jacob avait donné à Joseph, son
e
fils» Là se trouvait le puits de Jacob, qui était tenu en haute
.
b
Jn8:48.
c
Jn 4:4; on trouvera les incidents qui suivent aux versets 5-43.
d Note 2, fin du chapitre.
e
Gn 33:19 et Jos 24:32.
JÉSUS EN SAMARIE 191
blable à celui avec lequel le savant Nicodème avait reçu ses ensei-
gnements; il leur était impossible à l'un comme à l'autre de saisir
la Il lui expliqua que l'eau
leçon spirituelle qu'il voulait donner.
du puits n'aurait qu'un avantage temporaire; celui qui en buvait
aurait de nouveau soif; «mais, ajouta-t-il, celui qui boira de l'eau
que je lui donnerai, n'aura jamais soif, et l'eau que je lui donne-
rai deviendra en lui une source d'eau qui jaillira jusque dans la
vie éternelle». L'intérêt de la femme fut vivement éveillé, que ce
fût par curiosité ou par une émotion plus profonde, car c'est elle
maintenant qui lui fit la demande, et, lui donnant un titre de res-
pect, dit: «Seigneur, donne-moi cette eau, afin que je n'aie plus
soif et que je ne vienne plus puiser ici.» Elle ne pouvait rien voir
au-delà des avantages matériels que pourrait donner une eau qui
apaiserait la soif une fois pour toutes. Le résultat de la boisson
qu'elle avait à l'esprit serait de lui donner une immunité contre
un besoin corporel et de lui épargner le travail de venir tirer de
l'eau du puits.
Le sujet de la conversation fut brusquement changé lorsque
Jésus lui dit d'aller appeler son mari et de revenir. Quand elle
luirépondit qu'elle n'avait pas de mari, Jésus lui révéla son
pouvoir surhumain de discernement en disant qu'elle avait dit
192 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 13]
avec ce qui avait été dit précédemment: «Nos pères ont adoré
sur cette montagne; et vous dites, vous, que le lieu où il faut
adorer est à Jérusalem.» Jésus répliqua dans une veine encore
plus profonde, lui disant que le moment était proche où ce ne
serait ni cette montagne, ni Jérusalem qui seraient le lieu du culte
par excellence; et il lui reprocha clairement de penser que les
croyances traditionnelles des Samaritains étaient aussi bonnes
que celles des Juifs; car, dit-il: «Vous adorez ce que vous ne
connaissez pas; nous, nous adorons ce que nous connaissons,
car le salut vient des Juifs.» Aussi changée et corrompue que
la religion juive fût devenue, elle était meilleure que celle des
Samaritains; car les Juifs acceptaient les prophètes, et c'était
de Juda que le Messie venu. Mais, comme Jésus le lui
était
expliqua, le lieu du moins important que l'esprit de
culte était
l'adorateur. «Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l'adorent,
l'adorent en esprit et en vérité.»
Ne pouvant pas ou ne voulant pas comprendre ce que le
Christ voulait dire, la femme chercha à mettre fin à la leçon par
une réflexion qui, pour elle, n'était probablement que faite en
passant: «Je sais que le Messie vient - celui qu'on appelle Christ.
Quand il sera venu, il nous annoncera tout.» Alors, à son pro-
fond étonnement, Jésus lui répondit par la déclaration terrible:
«Je le suis, moi qui te parle.» Le langage était sans équivoque,
l'affirmation ne demandait aucune interprétation. La femme
devait le considérer dorénavant soit comme un imposteur, soit
comme le Messie. Elle laissa sa cruche au puits et, se hâtant de
retourner à la ville, parla de son expérience, disant: «Venez voir
JÉSUS ET LA SAMARITAINE 193
un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait; ne serait-ce pas le
Christ?»
Vers la fin de l'entretien entre Jésus et la femme, les disciples
pas le préjugé national que les Juifs avaient pour les Samaritains;
une âme honnête était acceptable pour lui d'où qu'elle vînt. H est
probable que la semence qui fut plantée au cours de ce bref séjour
de notre Seigneur parmi le peuple méprisé de Samarie fut celle
dont une moisson si riche fut récoltée par les apôtres dans les
années ultérieures/.
/ Ac 8:5, 9:31,15:3.
8 Jn 4:44; cf. Mt 13:57; Me 6:4; Le 4:24.
h versets 46-54.
Jn 4:48; lire
GUÉRISON DU FILS DU NOBLE 195
fils vit.Cet homme crut à la parole que Jésus lui avait dite et il s'en
alla.» La sincérité de la confiance de l'homme se révèle dans le
fait qu'il accepta avec reconnaissance l'assurance du Seigneur et
Jn 2:23,24.
196 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 13]
le dis, aucun prophète n'est bien reçu dans sa patrie.» Dans son
À CAPERNAÙM
Jésus se dirigea vers Capernaùm qui devint presque son ,
ou état mortel leur avaient été refusés à tous L leur souvenir des ,
sez les démons".» Dans le récit des incidents que nous exami-
nons maintenant, Marc l'évangéliste fait la même distinction,
comme suit: «On lui amena tous les malades et les démonia-
ques.»Dans plusieurs cas, le Christ, en réprimandant des
démons, leur parla comme à des individus distincts de l'être
humain affligé v et à l'une de ces occasions, il commanda au
,
NOTES DU CHAPITRE 13
prétendaient que leur montagne était plus sainte que le mont Moriah,
accusaient les Juifs d'ajouter à la parole de Dieu en recevant les écrits des
prophètes et s'enorgueillissaient de ne reconnaître que le Pentateuque
comme inspiré, favorisaient Hérode parce que les Juifs le haïssaient, et
lui étaient loyaux ainsi qu'aux Romains également haïs, avaient allumé
des lumières sur les collines pour tromper le calcul juif des nouvelles
lunes et mettre ainsi la confusion dans leurs fêtes, et, dans la prime jeu-
202 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 13]
pays des Cuthites était pur, de sorte qu'un Juif pouvait, sans scrupule,
en récolter et en manger le produit. Les eaux de Samarie étaient pures,
de sorte qu'un Juif pouvait les boire et s'y laver. Leurs demeures étaient
pures, de sorte qu'ils pouvaient y entrer et manger ou y loger. Leurs rou-
tes étaient pures, de sorte que la poussière qui s'en élevait ne souillait
pas les pieds des Juifs. Dans leurs paroles contradictoires, les rabbis
allaient jusqu'à dire que les aliments des Cuthites étaient permis si on
n'y mêlait aucun de leurs vins ou de leurs vinaigres, et même leur pain
sans levain était considéré comme pouvant être utilisé à la Pâque. Les
opinions étaient ainsi incertaines, mais en règle générale, des senti-
ments assez durs régnaient.»
Frankl et d'autres affirment que le sentiment d'hostilité s'est pour-
suivi jusqu'aujourd'hui, du moins de la part des Juifs. Ainsi, comme le
cite Farrar (p. 166 notes): «Etes-vous Juif?» demanda Salameh Cohen, le
grand prêtre samaritain, au Dr Frankl; «Et vous venez nous trouver,
nous, des Samaritains, qui sommes méprisés des Juifs?» (Jews in the East,
II, 329). Il ajouta qu'ils étaient disposés à vivre en amitié avec les Juifs,
mais que les Juifs évitaient toutes relations avec eux. Peu après, visitant
des Juifs Sépharadiques de Nablus, le Dr Frankl demanda à un membre
de cette secte, «s'il avait eu des rapports quelconques avec les Samari-
tains?» Les femmes reculèrent avec un cri d'horreur, et l'une d'entre
elles dit:«Avez-vous été parmi les adorateurs des pigeons?» Je dis que
oui. Les femmes reculèrent de nouveau avec la même expression de
répugnance, et l'une d'entre elles dit: «Prenez un bain purificateur!»
(Idem, p. 334). Le chanoine Farrar ajoute: «J'eus le plaisir de passer un
jour parmi les Samaritains campés sur le mont Guérizim, pendant leur
Pâque annuelle, et je ne pus voir dans leurs habitudes, ni dans leur
caractère apparent, aucune cause justifiant toute cette horreur et toute
cette haine.»
sud, par <la contrée voisine de la mer> (Mt 4:15). C'était grande sagesse
que de choisir ce lieu pour commencer un grand ministère public. Il s'y
pressait une population affairée. La richesse extrême de la magnifique
plaine de Génésareth nourrissait la masse des habitants qu'elle attirait.
Josèphe (B. J., III, 10:8) donne une description enthousiaste de ce pays»
- Deems, Light ofthe Nations, pp. 167,168.
changeait pas leur nature mauvaise. Combien différent était leur témoi-
gnage du Sauveur de celui de Pierre qui, à la question du Maître: <Qui
dites-vous que je suis?> répondit, utilisant pratiquement les termes
employés par les esprits impurs cités plus haut: <Tu es le Christ, le Fils de
Dieu vivant (Mt 16:15,16, voir aussi Me 8:29, Le 9:20). La foi de Pierre
avait déjà montré sa force vivante. Elle l'avait poussé à abandonner
beaucoup de choses qui lui étaient chères, à suivre le Seigneur dans les
206 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 13]
Père ou que le Fils était le Rédempteur, mais alors que cette con-
était le
naissance n'était pour eux qu'une cause supplémentaire de condamna-
tion, pour lui, c'était un moyen de salut» (Abrégé des Articles de Foi,
p. 123-127).
CHAPITRE 14
SUITE DU MINISTÈRE DE NOTRE SEIGNEUR EN GALILÉE
UN LÉPREUX PURIFIÉ
Le lendemain de ce sabbat mouvementé à Capernaùm, notre
Seigneur se leva «dès que le jour parut» et partit en quête de soli-
tude au-delà de la ville. Dans un lieu solitaire il se livra à la prière,
démontrant ainsi que, bien qu'il fût le Messie, il était profondé-
ment conscient qu'il dépendait du Père dont il était venu accom-
plir l'œuvre. Simon Pierre et d'autres disciples trouvèrent le lieu
leurs, dans les bourgades voisines, afin que j'y prêche aussi; car
c'est pour cela que je suis sorti^». Il partit de là, accompagné de
quelques-uns qu'il s'était déjà étroitement associés, et exerça
son ministère dans un grand nombre de villes de Galilée, prê-
chant dans les synagogues, guérissant les malades et chassant
les démons.
Parmi les affligés qui cherchaient l'aide que lui seul pouvait
donner, se présenta un lépreux c qui s'agenouilla devant lui ou
,
a
Le 4:42-44.
b Me 1:38.
c
Me 1:40-45, Mt 8:2-4, Le 5:12-15.
208 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 14]
ment ne s'était pas encore tout à fait réalisé. En outre, si les exi-
gences légales avaient été négligées dans une question aussi
grave que la réintégration d'un paria lépreux dans la société de
la communauté dont il avait été exclu, l'opposition sacerdotale,
qui grandissait déjà et menaçait Jésus, en aurait été augmentée et
il aurait pu en résulter des entraves supplémentaires à l'œuvre
nit une si grande foule qu'il n'y avait pas de place pour la rece-
voir; même l'entrée était bondée de monde, et les retardataires
ne pouvaient s'approcher du Maître. Jésus prêcha l'Evangile à
tous ceux qui étaient à portée de voix. Un petit groupe de quatre
personnes s'approcha de la maison, portant une civière ou un lit
sur lequel était couché un homme affligé d'une sorte de paralysie
qui privait le sujet de la capacité de se mouvoir volontairement,
et ordinairement de parler; l'homme était totalement désem-
paré. Ses amis, déçus de se voir incapables de parvenir jusqu'à
Jésus à cause de la foule, eurent recours à un moyen peu ordi-
naire, qui prouvait d'une manière indubitable leur foi que le Sei-
gneur pouvait réprimander et arrêter la maladie, et leur détermi-
nation d'obtenir de ses mains la bénédiction désirée.
Par un moyen quelconque, ils portèrent l'homme affligé
jusqu'au toit plat de la maison, probablement par un escalier
extérieur ou en se servant d'une échelle, peut-être en entrant
dans une maison voisine, en montant l'escalier jusqu'à son toit
et en passant de là sur la maison dans laquelle Jésus enseignait.
S Ac 10:38.
h Me 2:1-12; cf. Mt 9:2-8, Le 5:17-24.
210 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 14]
'
Cf. Je 2:14-18.
1 Note 2, fin du chapitre.
fc
Voir un autre cas où notre Seigneur lut des pensées, Le 7:39-50.
GUÉRISONS 211
tard nouveau disciple fit une grande fête chez lui, en l'hon-
le
L'ANCIEN ET LE NOUVEAU
Peu après la fête offerte par Matthieu, les Pharisiens allaient
exprimer une autre critique, et en cela ils furent secondés par cer-
tains des disciples du Baptiste. Jean était en prison, mais beau-
coup de ceux qui avaient été attirés à son baptême et avaient pro-
VIN NOUVEAU ET OUTRES NEUVES 215
r
Me 2:18-22, Mt 9:14-17, Le 5:33-39.
s
Page 179.
(
Me 2:19,20.
" Me 2:21,22.
216 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 14]
PÊCHEURS D'HOMMES
Il est improbable que les disciples qui suivirent Jésus au cours
pas moins net, et ils quittèrent, eux aussi, tout ce qu'ils possé-
daient pour suivre le Maître.
NOTES DU CHAPITRE 14
Trench, dans ses Notes on the Miracles, pp. 165-168, souligne le fait
que la lèpre ne se communique ordinairement pas par simple contact
quement tous ceux qui ont étudié la question de près s'accordent pour
dire que la maladie ne se communiquait pas par contact ordinaire d'une
personne à une autre. Un lépreux pouvait la transmettre à ses enfants,
ou la mère des enfants d'un lépreux pouvait la recevoir de lui; mais elle
ne se communiquait pas par contact ordinaire d'une personne à l'autre.
Toutes les indications de l'Ancien Testament, de même que d'autres
livres juifs, confirment la thèse selon laquelle nous avons à faire ici à
quelque chose de beaucoup plus élevé qu'une simple règle d'hygiène.
C'est ainsi que là où la loi de Moïse n'était pas observée, on n'excluait
pas nécessairement les personnes atteintes; Naaman, le lépreux, com-
mandait les armées de Syrie (2 R 5:1); Guéhazi, avec sa lèpre qui ne
devait jamais être purifiée (2 R 5:27), parlait familièrement avec le roi de
l'Israël apostat (2 R 8:5).. D'ailleurs, si la maladie avait été aussi conta-
.
mais le lépreux était comme quelqu'un de mort, et, comme tel, était
exclu du camp (Lv 13:46, Nb 5:2-4) et de la ville (2 R 7:3), cette loi étant
si strictement imposée que même la sœur de Moïse ne pouvait en être
exemptée (Nb 12:14,15) et que des rois, comme Ozias (2 Ch 26:21, 2 Rois
15:5), devaient s'y soumettre; cette exclusion enseignait aux hommes
NOTES 221
duction souligne le contraste donné dans le texte - celui qui existe entre la
capture des poissons pour les tuer, et de se gagner des hommes pour les
sauver. Examinez, dans cet ordre d'idées, la prédiction que le Seigneur
fitpar l'intermédiaire de Jérémie (16:16), que, pour toucher Israël dis-
persé il enverrait: «Une multitude de pêcheurs, et ils les pécheront», etc.
nés.) Mais pour lui, qui avait l'autorité de le faire sur terre, ce n'était ni
plus facile ni plus difficile de dire: <Lève-toi, prends ton lit et marche.)
Cependant ce dernier prouvait assurément le premier, et lui donnait aux
yeux de tous les hommes une réalité indubitable. Et c'est ainsi que ce
furent les pensées de ces scribes qui, appliquées au Christ étaient
<mauvaises> - puisqu'ils l'accusaient de blasphème - qui fournirent
l'occasion de donner une preuve réelle de ce qu'ils auraient accusé et
nié. L'objectif tant des miracles que de ce miracle particulier n'aurait pu
être atteint d'aucune autre manière que par les «pensées mauvaises» de
ses scribes lorsque, mises miraculeusement en lumière, elles expri-
maient le doute le plus intime et montraient du doigt la question la plus
importante concernant le Christ. Et ce fut donc, une fois de plus, la
colère de l'homme qui fit l'éloge du Christ.»
CHAPITRE 15
SEIGNEUR DU SABBAT
d Ex 35:3, Nb 15:32-36.
e
Es 56:2, 58:13; Jr 17:21-24.
/ Né 8:9-12, 13:15-22.
8 Ez 20:12-24.
h LM, Jarom 1:5; Mosiah 13:16-19, 18:23.
'
Lv 25:1-8; cf. 26:34,35.
OBSERVANCE DU SABBAT 225
/ Lv 25:10-55.
k Page 69.
226 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 15]
précédaient; or, selon les légendes qui couraient sur les proprié-
tés curatives de la source, seul le premier à entrer dans la piscine
après l'agitation de l'eau pouvait s'attendre à guérir.
Jésus reconnut dans l'homme quelqu'un qui était digne
d'être béni et lui dit: «Veux-tu retrouver la santé?» La question
était si simple qu'elle pouvait presque paraître superflue. Il est
évident que l'homme voulait être guéri, et il attendait patiem-
ment, quoique avidement, la petite chance qu'il avait de pouvoir
arriver à l'eau au bon moment. Il y avait cependant une intention
dans les paroles du Maître comme dans toutes ses autres paro-
les. L'attention de l'homme était attirée sur lui, fixée sur lui; la
des Ecritures sur le sujet capital des rapports entre le Père éternel
et son Fils Jésus-Christ.
Sa première phrase augmenta la colère déjà intense des Juifs.
Parlant de l'œuvre qu'il avait accomplie pendant le saint jour, il
dit: «Mon Père travaille jusqu'à présent. Moi aussi, je travaille.»
P Pages 210 et 221 On trouvera une autre justification de cet acte de guérison
.
1 Page 155.
r
Cf. D&A 76:16,17. Voir page 25 supra.
s
Page 26.
CEUX QUI CHERCHENT LES HONNEURS 231
j'ai un témoignage plus grand que celui de Jean; car les œuvres
f
Mt 12:1-8; cf. Me 2:23-28; Le 6:1-5.
L'EXEMPLE DE DAVID 233
avait pas de vol dans ce qu'ils faisaient, car la loi mosaïque pré-
voyait qu'en traversant la vigne ou le champ de blé d'un autre on
pouvait cueillir des raisins ou du blé pour soulager sa faim; mais
il était interdit d'utiliser une faucille dans le champ, ou d'empor-
terdes raisins dans un récipient". La permission ne valait que
pour soulager le besoin du moment. Lorsque les disciples de
Jésus profitèrent de cet avantage légal, des Pharisiens obser-
vaient la scène, et ceux-ci s'approchèrent immédiatement du
Maître et dirent: «Voici que tes disciples font ce qu'il n'est pas
permis de faire pendant le sabbat.» Les accusateurs pensaient
sans aucun doute au dogme rabbinique qui voulait que frotter un
une espèce de battage, que souf-
épi de blé entre les mains était
du vannage, et qu'il était illégal de battre ou de
fler la balle était
" Dt 23:24,25.
v Note 3, fin du chapitre.
234 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 15]
UN COMPLOT PHARISIEN
De nouveau, un jour de sabbat, Jésus entra dans une synago-
gue et vit dans l'assemblée un homme dont la main droite était
sèche y. Des Pharisiens étaient là, et ils regardèrent pour voir si
NOTES DU CHAPITRE 15
Page 73.
Exemples: Le 13:14-16, 14:3-6; Jn 9:14-16.
236 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 15]
donna à ceux qui l'accompagnaient, bien que, selon la lettre de la loi lévi-
tique, seuls les prêtres pouvaient en manger, la tradition juive défendit
son comportement en prétendant que (lorsque la vie est en danger, la loi
du sabbat est suspendue>, et, par conséquent, toutes les lois qui s'y rap-
portent. . En vérité, la raison pour laquelle David était exempt de tout
.
Jésus, le Seigneur ne nia pas que le sacrifice que Pierre avait fait
de ses biens matériels fût aussi grand qu'il l'avait laissé enten-
dre. Rien ne permet de penser qu'il était illettré ou ignorant. Jean
et lui, il est vrai, furent appelés «des hommes du peuple sans ins-
truction»' par le conseil des dirigeants, mais quand ils disaient
1
cela, ils voulaient dire par là qu'ils n'avaient pas été formés dans
les écoles des rabbis; et il convient de remarquer que les mem-
d Mt 16:18.
Jn 1:42; cf.
e
Me 1:16-20; Le 5:10.
/ Jn 1:44, 12:21.
8 Mt 8:14; Me 1:29; Le 4:38.
h Ac4:13.
240 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 16]
'
Jn 21:18,19.
/ 2 P 1:14.
k
D&A 27:12. Page 824 infra.
1
Me 3:17.
m Le 9:54. Voir aussi Me 9:38, un exemple du zèle impulsif de Jean.
LES DOUZE SÉPARÉMENT 241
ils furent les seuls membres des Douze qui assistèrent à la transfi-
x Jn 21:7, 21-23.
y D&A section 7; cf. LM, 3 Né 28:1-12.
z
Jn 1:35-40.
« Mt 4:18,19.
b Me 13:3.
c
Jn6:8.
d
Jn 12:20-22.
e
Acl:13.
LES DOUZE SÉPARÉMENT 243
/ Jn 1:43-45.
8 Jn 6:5-7.
h
Jn 14:8,9.
'
Jn 1:14-51 (voir page 154).
/ Jn 21:2,3.
244 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 16]
k
Page 213.
1
Mtl0:3.
m Jn 11:16.
" Jn 14:1-7.
LES DOUZE SÉPARÉMENT 245
force et déclara qu'il ne croirait que s'il pouvait voir et sentir par
lui-même du corps crucifié. Huit jours plus tard, le
les blessures
Seigneur rendit de nouveau visite aux apôtres alors que, comme
lors de la première occasion, ils étaient enfermés; et le Seigneur
dit àThomas: «Avance ici ton doigt, regarde mes mains, avance
aussi ta main et mets-la dans mon côté.» Alors Thomas, ne dou-
tant plus, mais l'âme remplie d'amour et de respect, s'exclama:
«Mon Seigneur et mon Dieu!» Le Seigneur lui dit: «Parce que tu
m'as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont
cru !» Aucun autre passage du Nouveau Testament ne parle de
Thomas, si ce n'est de sa présence avec ses compagnons après
l'ascension.
Jacques, fils d'Alphée, n'est mentionné dans les évangiles que
lors de son ordination à l'apostolat; et une seule fois encore par
le Nouveau Testament sous le nom «fils d'Alphée» p Dans les .
ce sujet r .
Jude est appelé Lebbée Thaddée par Matthieu, Thaddée par Marc
et Jude, fils de Jacques par Luc. La seule autre allusion directe à
cet apôtre est faite par Jean et se situe au moment du dernier long
entretien entre Jésus et les apôtres, quand ce Jude, «non pas
l'Iscariot», demanda comment ou pourquoi Jésus se manifeste-
rait aux serviteurs qu'il avait choisis et non au monde en général
appelé le zélote dans l'Evangile de Luc, est qualifié tant par Mat-
thieu que par Marc de cananite. La dernière désignation n'avait
rien à voir avec la ville de Cana ni avec le pays de Canaan, elle n'a
aucune signification géographique; c'est l'équivalent syro-chal-
déen du mot grec que l'on rend dans le texte français par
«zélote». C'est pourquoi les deux mots ont le même sens fonda-
mental et se rapportent chacun aux zélotes, secte ou faction juive
connue pour son zèle à entretenir le rituel mosaïque. H ne fait
aucun doute que Simon avait appris la modération et la tolérance
des enseignements du Christ; sinon il n'aurait guère convenu au
ministère apostolique. Convenablement dirigée, son ardeur
zélée peut s'être transformée en un trait de caractère très utile.
Cet apôtre n'est cité nulle part dans les Ecritures séparément de
ses compagnons.
Judas Iscariot est le seul Judéen cité parmi les Douze; tous les
autres étaient Galiléens. On croit généralement qu'il avait habité
Kérioth, petite ville dans le sud de la Judée, mais à quelques kilo-
mètres à l'ouest de la mer Morte, bien que nous n'ayons aucune
autorité directe pour cette tradition, pas plus que pour la signifi-
cation de son surnom. De même, nous ne savons rien de sa
lignée, si ce n'est que le nom de son père était Simon'. Il fut tré-
sorier ou agent du groupe apostolique, recevant et déboursant
les offrandes qui étaient faites par des disciples et des amis, et
achetant ce dont on avait besoin". Jean atteste qu'il s'acquittait
de cette fonction sans scrupules et avec malhonnêteté. Sa nature
cupide et plaintive se révéla lorsqu'il murmura contre ce qu'il
appelait le gaspillage d'un parfum coûteux, quand Marie oignit
le Seigneur, quelques jours seulement avant la crucifixion; il
1
Ac 1:13; cf. Le 6:15.
» Jn 6:71, 12:4, 13:26.
" Jn 12:6, 13:29.
w Jn 12:1-7; cf. Mt 26:6-13; Me 14:3-9.
248 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 16]
était encore: «Voici que nous avons tout quitté et que nous
t'avons suivi, qu'en pour nous*?» Ils étaient comme des
sera-t-il
enfants qui devaient être formés et instruits; mais ils étaient pour
la plupart des élèves dociles, à l'âme réceptive et remplie du
désir sincère de servir. Pour Jésus, ils étaient ses petits, ses
enfants, ses serviteurs et ses amis, selon leurs mérites V. Ils
tint compte avant tout dans son choix. Le Maître les choisit; ils ne
DISCIPLES ET APÔTRES
Seigneur c .
c
D&A 18:27-33, 20:38-44, 107:1-9,23,24,39.
d Ac 1:15-26.
e Hé 3:1; voir note 2, fin du chapitre.
/ Me 3:14,15.
250 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 16]
NOTES DU CHAPITRE 16
plus grande que la sienne: le nom de celui dont il est le témoin spécial.
Lorsque l'un des Douze est envoyé exercer son ministère dans un pieu,
une mission ou une autre division de l'Eglise, ou travailler dans les
régions où l'Eglise n'a pas été organisée, il agit comme représentant de
la Première Présidence et a le droit d'utiliser son autorité pour faire tout
pour échapper aux foules qui le pressaient dans ou près des vil-
les^ Les disciples s'assemblèrent autour de lui, et c'est là qu'il
d
s'assit et les instruisit .
LES BÉATITUDES*
e
Mt 5:3-12; cf. Le 6:20-26 et LM, 3 Né 12:1-12.
f Mt 5:11, 12; cf. Le 6:26; LM, 3 Né 12:11,12.
254 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 17]
avoir une vertu salvatrice en tant que sel, il fallait que ce fût du
vrai sel et non le produit d'une altération chimique ou d'un
mélange terreux, qui lui ferait perdre sa salinité ou sa «saveur» '
et, produit sans valeur, il ne serait bon qu'à être jeté. C'est contre
LA SINCÉRITÉ D'INTENTION s
prière sert à élever celui qui prie. Sans nos prières, Dieu serait
Dieu, mais nous, sans nous ne pouvons être admis
la prière,
trop précieuse pour qu'on la jette aux pieds de ceux qui ne par-
donnent pas*; et, sans la sincérité qui jaillit d'un cœur contrit,
nul ne peut demander en justice la miséricorde. Si d'autres doi-
vent quelque chose, que ce soit en argent ou en biens, ou en
vertu d'une infraction à nos droits, la manière dont nous agis-
sons envers eux sera prise en compte dans le jugement de nos
propres offenses.
«Ne nous laisse pas entrer dans la tentation, mais délivre-
nous du Malin». La première partie de cette demande a provo-
qué des commentaires et des questions. Nous ne devons pas
entendre par là que Dieu induirait jamais un homme en tenta-
tion, si ce n'est peut-être comme une permission sage, pour le
mettre à l'épreuve, lui donnant par là l'occasion de vaincre et
d'acquérir ainsi la force spirituelle, qui est le seul avancement
véritable dans le progrès éternel de l'homme. Le seul but pour
lequel des corps ont été donnés pour les esprits préexistants du
genre humain et pour les avancer à l'état mortel était: «Nous les
mettrons ainsi à l'épreuve, pour voir s'ils feront tout ce que le
Seigneur, leur Dieu, leur commandera ^.» Le plan de la mortalité
entraînait la certitude de la tentation. L'intention de la supplica-
tion semble être que nous soyons préservés de toute tentation
située au-delà de nos faibles capacités de résistance; que nous ne
soyons pas abandonnés à la tentation sans le soutien divin qui
sera une mesure de protection aussi complète que le permettra le
choix que nous ferons.
Comme il est donc illogique d'aller, comme beaucoup le font,
en des lieux où les tentations auxquelles ils sont le plus sensibles
sont les plus fortes; pour l'homme affligé d'une passion pour la
boisson de prier ainsi et puis de se rendre au bistrot; pour
forte,
l'homme dont les désirs sont voluptueux, d'exprimer pareille
prière et puis d'aller là où la volupté est attisée; pour l'homme
malhonnête, de dire la prière, puis de se placer où il sait qu'il
aura l'occasion de voler! Pareilles âmes peuvent-elles ne pas être
hypocrites lorsqu'elles demandent à Dieu de les délivrer des
maux qu'elles ont recherchés? La tentation se mettra sur notre
chemin sans que nous la recherchions, et le mal se présentera
même lorsque nous avons le plus grand désir de faire le bien;
c'est pour être délivrés de cela que nous pouvons prier en nous
attendant à bon droit et avec assurance à être exaucés.
«Car c'est à toi qu'appartiennent, dans tous les siècles, le
règne, la puissance et la gloire. Amen!» Ici nous reconnaissons la
suprématie de l'Etre que nous avons appelé au commencement
le Père. Il est le Tout-Puissant, en qui et par la volonté de qui nous
avons la vie, le mouvement et l'être 2 Se prétendre indépendant
.
z Ac 17:28.
a Comparez l'exemple donné à propos de la parabole du Pharisien et du
péager, Le 18:10-14.
INSTRUCTIONS AUX APÔTRES 265
b
Mt 6:19-34; cf. Le 12:24-34, 16:13, 18:22; LM, 3 Né 13:19-34.
266 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 17]
c
Le 11:34-36.
d Cf. Ga 1:10; 1 Tm 6:17; Je 4:4; 1 Jn 2:15.
NE JUGEZ PAS 267
e
Mt 7:1-5; Luc 6:37,38,41,42; cf. LM, 3 Né 14:1-5.
/ Mt 7:6; cf. LM, 3 Né 14:6.
« Mt 7:7-23; Le 6:43-44,46, 11:9-13, 13:24-30; cf. LM, 3 Né 14:7-23.
268 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 17]
h Articles de Foi,
pp. 222-233, 281-283.
QUELQU'UN QUI A L'AUTORITÉ 269
ENTENDRE ET FAIRE'
NOTES DU CHAPITRE 17
foule les rencontra, et que Jésus leur prêcha debout. Les critiques qui
s'amusent de petits détails, négligeant souvent des choses plus impor-
tantes, ont essayé de tirer le plus grand parti de ces divergences appa-
rentes. N'est-il pas probable que Jésus parla en détail à ses disciples qui
étaient alors présents, sur le flanc de la montagne, et parmi lesquels il
avait choisi les Douze, et qu'après avoir terminé le discours qu'il leur
avait fait, il descendit avec eux dans la plaine où une multitude s'était
assemblée, et qu'il lui répéta certaines parties de ce qu'il avait déjà dit?
L'abondance relative du récit de Matthieu peut être due au fait que, étant
l'un des Douze, il assista au premier discours plus étendu.
2. Le plaisir et le bonheur. - «Le temps présent est une période de
recherche du plaisir, et les hommes perdent le sens dans la folle course
aux sensations qui ne font qu'exciter et décevoir. A notre époque de con-
trefaçon, de déformation et d'imitation viles, le démon est plus occupé
qu'il ne l'a jamais été au cours de l'histoire humaine à fabriquer des plai-
sirs, tant vieux que nouveaux; et ceux-ci, il les met en vente d'une
Allusion aux péagers. - Observez que Matthieu, qui avait été péa-
4.
ger, rapporte franchement cette allusion (5:46,47) faite à la classe mépri-
sée, à laquelle il appartenait. Luc écrit «pécheurs» au lieu de «péagers»
(6:32-34). Naturellement, si les récits des deux auteurs font allusion à
des discours séparés (voir note 1 ci-dessus), ils peuvent avoir raison tous
les deux. Mais nous trouvons que Matthieu se donne à lui-même le nom
de péager lorsqu'il fait la liste des apôtres (10:3) et que les autres évangé-
listes omettent avec tact ce titre peu enviable (Me 3:18, Le 6:15).
272 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 17]
c
Note 1, fin du chapitre.
d
Jn 4:46-53, voir page 195.
RÉSURRECTION D'UN JEUNE HOMME DE NAÏN 275
e
Note 2, fin du chapitre.
/ Mt 8:11,12; voir aussi Le 13:28,29; cf. Ac 10:45.
8 Le 7:11-17.
276 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 18]
d'un ton doux: «Ne pleure pas!» Il toucha le brancard sur lequel
le mort était étendu, et les porteurs s'arrêtèrent. Puis parlant au
vait dans la prison d'Hérode. L'effet que fit sur Jean la nouvelle
de ce miracle et d'autres miracles puissants du Christ réclame
maintenant notre attention.
k
Mt 4:12; Me 1:14; Le 3:19,20; voir note 2, chap. 9, page 130, et note 4,
fin de ce chapitre.
' Note 5, fin du chapitre.
m Me 6:17-20.
" Mtl4:5.
278 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 18]
s
Mt 3:3; cf. Es 40:3, Mt 3:7; cf. Es 59:5; Le 3:6; cf. Es 52:10.
f
Mt 13:57, 24:10, 26:31; Me 6:3, 14:27; Jn 6:61. Note 6, fin du chapitre.
" Jn3:30.
280 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 18]
v Noter que Jésus décrit les souffrances de Jean en prison comme partielle-
ment comparables à celles qu'il devrait endurer lui-même, en ce qu'ils traitèrent
Jean «comme ils l'ont voulu» (Mt 17:12; Me 9:13).
w Luc 7:24-30; voir aussi Mt 11:7-14; comparer le témoignage que le Christ
rendit de Jean-Baptiste à Jérusalem, Jn 5:33-35.
L'ÉLIE QUI DEVAIT VENIR 281
nom personnel, et qu'il n'a rien à voir avec Elie, l'ancien pro-
phète que l'on appelait le Tichbite 2
Beaucoup de ceux qui
.
x Le
7:28; voir note 7, fin du chapitre.
y Mt 11:12-15; cf. 17:12; Le 1:17.
z
Note 8, fin du chapitre.
a
Mt 3:7; Le 7:30.
282 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 18]
b Page 155.
MALHEUR AUX INCRÉDULES ! 283
MORT DE JEAN-BAPTISTE
Revenant à Jean-Baptiste dans la solitude de son cachot, nous
n'avons aucun renseignement quant à la manière dont il reçut et
comprit la réponse à sa question que lui rapportèrent ses messa-
c
Mt 11:20-24; cf. Le 10:13-15.
d Mt 11:25-27; cf. Le 10:21,22.
e
Mt 11:28-30.
284 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 18]
/ Me 6:21-29.
g Me 6:14-16.
CHEZ SIMON LE PHARISIEN 285
«Un des Pharisiens pria Jésus de manger avec lui. Jésus entra
dans la maison du Pharisien et se mit à table'.»
D'après la place que prend cet incident dans le récit des évé-
nements fait par Luc, il semble qu'il a pu se produire le jour où
il reçut la visite des messagers de Jean. Jésus accepta l'invitation
h
pp. 232-233 et le chapitre 41,
Articles de Foi, infra.
'
Le 7:36; voir en outre versets 37-50.
286 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 18]
k
2 S 12:1-7.
288 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 18)
1
Mt 9:2-6; Me 2:5-7, page 210, supra.
m Mt 26:6, 7; Me 14:3; Jn 11:2.
n Note 10, fin du chapitre.
Le 8:1-3.
RÉPUTATION INJUSTIFIÉE DE MARIE-MADELEINE 289
ration spirituelle. Dire que cette femme, élue d'entre les femmes
pour mériter des honneurs aussi éminents, était autrefois une
créature déchue, l'âme flétrie par le feu d'une volupté impie,
c'est contribuer à la perpétuation d'une erreur pour laquelle il
n'y a aucune excuse. Néanmoins la fausse tradition, née d'une
théorie ancienne et injustifiable, selon laquelle cette femme
noble, qui était tout particulièrement une amie du Seigneur, est
la même qui, reconnue pécheresse, lava et oignit les pieds du
r
Mt 12:24,25; cf. 9:33,34; voir aussiMc 3:22-30; Le 11:14-26.
s
Mt9:34.
LE CHRIST REFUSE LA CÉLÉBRITÉ 291
t
Mt9:35.
" Mt 12:14-15.
v Mt 12:17-20; cf. Es 42:1.
292 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 18]
w Mt 12:22,23.
L'HOMME FORT 293
rait pour les juger, car elle avait fait un long voyage pour profiter
2
D&A 46:9; cf. 63:7-12.
a
Marc 8:12.
b
Note 12, fin du chapitre.
c
Jonchap. 1-4.
296 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 18]
gulier décrit l'état de ceux qui ont reçu la vérité et ont été,
grâce à elle, libérés des influences impures de l'erreur et du
péché, de sorte qu'ils sont, en esprit et en corps, comme une
maison balayée, ornée et mise proprement en ordre mais
qui renoncent par la suite au bien, ouvrent leur âme aux démons
du mensonge et de la tromperie et deviennent plus corrompus
qu'auparavant. «Il en sera de même, dit le Seigneur, pour
cette génération mauvaise.»
Bien que la plupart des scribes et les Pharisiens ne fussent pas
convaincus, et peut-être même pas vraiment impressionnés par
ses enseignements, le Seigneur ne manquait pas entièrement
d'auditeurs qui l'appréciaient. Une femme du groupe éleva la
voix, invoquant des bénédictions sur la mère qui avait donné
naissance à pareil Fils, et sur les mamelles qui l'avaient allaité.
Sans rejeter cet éloge déférent qui s'appliquait tant à la mère
qu'au Fils, Jésus répondit: «Heureux plutôt ceux qui écoutent la
parole de Dieu et qui la gardent/!»
ses frères voulurent lui parler tandis qu'il était assis au milieu de
la foule. Les exigences supérieures de l'œuvre de son Père l'obli-
NOTES DU CHAPITRE 18
law, dans The Miracles ofour Lord, traite ce miracle, qui est le premier de
son espèce, sans affirmer s'il vient chronologiquement en premier lieu;
beaucoup d'autres écrivains en font le deuxième des trois. La raison
pour laquelle on a arrangé les trois miracles de ce groupe dans l'ordre
indiqué peut résider dans le désir de les présenter dans l'ordre croissant
de grandeur apparente: la résurrection de la jeune fille étant un exemple
dans lequel était rappelée à la vie une personne qui venait de mourir («à
peine décédée» suivant la description que font certains, à tort, de son
état), la résurrection du jeune homme de Nain étant le rétablissement de
quelqu'un qui était sur le chemin du tombeau, et la résurrection de
Lazare un exemple du rappel à la vie de quelqu'un qui avait séjourné
quatre jours au sépulcre. Nous ne pouvons concevoir logiquement que
ces cas offraient des degrés de difficulté plus ou moins grande à la puis-
sance du Christ; dans chaque cas la parole de son autorité suffit pour
réunir l'esprit et le corps du mort. Luc, le seul qui rapporte le miracle de
Nain, place cet événement avant celui de la résurrection de la fille de Jaï-
rus et intercale un grand nombre d'incidents entre les deux événe-
ments. La grande majorité des preuves est en faveur de l'ordre que nous
avons suivi dans ce livre pour les trois miracles: 1) La résurrection du
jeune homme de Nain, 2) celle de la jeune fille de Ja'irus et 3) celle de
Lazare.
4. Tétrarque. - Ce titre, par dérivation du terme et tel qu'il était uti-
lisé originellement, était appliqué au gouverneur d'un quart, ou d'une
des quatre divisions d'une région qui avait été précédemment un seul
pays. Il désigna plus tard tout gouverneur d'une partie d'un pays
divisé, quel que fût le nombre ou l'étendue des fractions. Hérode Anti-
pas est appelé explicitement le tétrarque dans Mt 14:1, Le 3:1, 19, 9:7, et
Ac 13:1, et est appelé roi dans Mt 14:9, Me 6:14, 22, 25, 26.
5. Machaerus. - Selon l'historien Josèphe (Antiquités XVIII, 5:2), la
prison dans laquelle Jean-Baptiste fut enfermé par Hérode Antipas était
la puissante forteresse de Machaerus.
pas une occasion de chute. >» Dans notre version anglaise de la Sainte
Bible [qui rend les paroles du Christ comme suit: «Béni celui qui n'est
pas offensé en moi» - N.d.T.] le mot «offensé» et les mots qui lui sont
apparentés sont utilisés en lieu et place de plusieurs expressions diffé-
rentes que l'on trouve dans le grec original. C'est ainsi que les infrac-
tions ouvertes à la loi, le péché et la méchanceté en général sont appelés
offenses, et ceux qui s'en rendent coupables sont des offenseurs qui
méritent d'être châtiés. Dans d'autres cas, même les œuvres de justice
constituent des causes d'offenses pour les méchants; mais il en est ainsi,
non pas parce que les bonnes œuvres étaient d'une manière quelconque
des offenses contre la loi ou la justice, mais parce que celui qui enfreint
la loi s'en offense. L'homme malhonnête condamné, s'il ne se repent
pas et a toujours l'esprit mauvais, s'offense et se fâche contre la loi qui
l'a fait comparaître: pour lui la loi est une cause d'offense. Dans un sens
très réel, Jésus-Christ est le plus grand offenseur de l'histoire; car tous
ceux qui rejettent son Evangile s'en offensent. La nuit où il fut trahi,
Jésus dit aux apôtres qu'ils seraient offensés à cause de lui [«Je serai pour
vous tous, cette nuit, une occasion de chute», dans la version Segond -
N. d.T.] (Mt 26:31, voir aussi verset 33). Le ministère personnel du Sei-
gneur offensa non seulement les Pharisiens et les adversaires ecclésiasti-
ques, mais un grand nombre de personnes qui avaient professé croire en
comparez 16:1). Pierre dit de l'Evangile de Jésus-Christ que
lui (Jn 6:61,
c'est«une pierre d'achoppement et un rocher de scandale. Ils s'y achop-
pent en désobéissant à la parole» (1 P 2:8, comparez les paroles de Paul,
Rm 9:33). Béni en effet est celui auprès de qui l'Evangile est le bienvenu
et qui n'y trouve aucune raison de s'offenser.
Qui fit jamais chose pareille? Qui eut jamais un privilège ou une gloire
si grande? Qui conduisit jamais le Fils de Dieu dans les eaux du
NOTES 301
et la puissance d'Elias, il ne dépassera pas les limites qui lui sont fixées.
NOTES 303
«Jean ne dépassa pas les limites qui lui étaient fixées mais accomplit
fidèlement le rôle qui incombait à son office; et toute partie du grand
bâtiment doit être préparée convenablement et placée à l'endroit qui
convient; et il est nécessaire de savoir qui détient les clefs de la puissance
et qui ne les détient pas, sinon il est vraisemblable que l'on nous trom-
pera.
«La personne qui détient les clefs d'Elias a une œuvre préparatoire.
«Tel est l'Elias dont il est parlé dans les derniers jours, et telle est la
pierre sur laquelle beaucoup trébuchent, pensant que ce temps était
passé à l'époque de Jean et du Christ et ne devait plus être. Mais l'esprit
d'Elias m'a été révélé, et je sais qu'il est vrai; c'est pourquoi je parle avec
hardiesse, car je sais en vérité que ma doctrine est vraie.»
9. A la table du Pharisien. - L'expression «se mit à table» comme
dans Le 7:36 et dans d'autres exemples de bonnes
est considérée par
autorités comme un contresens; on devrait la rendre par «se coucha» ou
«s'étendit» (voir le Corrnp. Dict. of the Bible, de Smith, article «Meals»).
Nous ne mettons pas en doute le fait que la position assise ait été la posi-
tion des anciens Hébreux (Gn 27:19, Jude 19:6, 1 S 16:11, 20:5, 18, 24; 1
R 13:20); mais la coutume de s'étendre sur des lits placés autour des
tables semble remonter à une époque très antérieure à Jésus (Am 3:12,
6:4). L'usage romain, qui consistait à arranger les tables et les lits conti-
gus sur trois côtés d'un carré, laissant le quatrième côté ouvert pour lais-
ser passer les domestiques qui servaient les repas, était commun en
Palestine. Les tables et les lits placés de cette manière constituaient le tri-
clinium. Parlant du cérémonial des Pharisiens prescrivant que les articles
utilisés pour le repas devaient être lavés, Me (7:4) spécifie des «tables»
[dans la version anglaise - N.d.T.]; on considère ce terme comme un
contresens, car l'expression grecque indique des couches ou littérale-
ment des lits (voir lecture marginale, «beds» dans la Bible d'Oxford et
d'autres). Une personne couchée à table aurait les pieds dirigés vers
l'extérieur. Il était donc facile à la femme contrite de s'approcher de
Jésus par derrière et d'oindre ses pieds sans déranger les autres à table.
10. L'identité de la femme n'est pas donnée. - Le fait d'essayer
d'identifier la pécheresse contrite qui oignit les pieds de Jésus dans la
maison de Simon le Pharisien avec Marie de Béthanie est fortement con-
damné par Farrar, de la manière suivante (p. 228, note): «Ceux qui iden-
tifient cette fête de la maison de Simon le Pharisien, en Galilée, avec la
fête qui se déroula beaucoup plus tard dans la maison de Simon le
lépreux, à Béthanie, et l'onction des pieds par une pécheresse de la ville,
avec l'onction de la tête par Marie, sœur de Marthe, adoptent des prin-
304 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 18]
timent perpétuel, qui est le châtiment sans fin, qui est le châtiment éter-
nel, pour régner avec le diable et ses anges pour l'éternité, là où leur ver
ne meurt pas, là où le feu ne s'éteint pas, ce qui est leur tourment - et nul
n'en connaît la fin, ni le lieu, ni leur tourment. Et cela n'a pas été révélé
à l'homme, ne l'est pas et ne le sera jamais, si ce n'est à ceux qui y sont
NOTES 305
nent qu'elle voulait dire que la mère et les fils étaient venus protester
contre l'énergie et le zèle avec lesquels Jésus accomplissait son œuvre.
En fait, certains sont allés jusqu'à dire que les membres de la famille qui
venaient lui rendre visite étaient venus pour le refréner et arrêter, s'ils
le pouvaient, la marée de l'intérêt, de la critique et des offenses populai-
res qui montait autour de lui. Le récit scripturaire ne permet même pas
de suggérer la moindre conception de ce genre. L'objectif de l'entretien
demandé n'est pas donné. Comme nous le montrerons plus loin, il est
de fait que certains membres de la maison de Marie avaient été incapa-
bles de comprendre la grande importance de l'œuvre que Jésus poursui-
vait avec tant d'assiduité; et on nous dit que certains des membres de sa
famille se mirent un jour en route dans le but de mettre la main sur lui
et de faire cesser de force ses activités publiques, car disaient-ils «il a
perdu le sens» (Me 3:21); en outre nous apprenons que ses frères ne
croyaient pas en lui (Jn 7:5). Cependant ces faits ne nous autorisent
guère à penser que le désir de Marie et de ses fils de converser avec lui
lors de l'événement dont nous avons parlé ait été autre que pacifique. Et
penser que Marie, sa mère, ait oublié les scènes merveilleuses de
l'annonciation angélique, la conception miraculeuse, les événements
célestes dont s'accompagna la naissance, la sagesse et la puissance
surhumaines qu'il montra dans sa jeunesse et son âge adulte, au point
de croire que son Fils divin était un enthousiaste déséquilibré qu'elle
devrait refréner, c'est prendre la responsabilité de commettre une injus-
tice envers la personne que l'ange Gabriel avait déclarée bénie entre les
femmes et hautement favorisée du Seigneur.
La déclaration que les frères de Jésus ne croyaient pas en lui à l'épo-
que dont parle l'écrivain (Jn 7:5) ne prouve pas que certains de ces
mêmes frères ou même tous ne crurent pas plus tard en leur Frère divin.
Immédiatement après l'ascension du Seigneur, Marie, mère de Jésus, et
ses frères étaient occupés à adorer et à supplier avec les Onze et d'autres
disciples (Ac 1:14). Le fait attesté que le Christ était ressuscité convertit
beaucoup de personnes qui avaient jusqu'alors refusé de l'accepter
comme le Fils de Dieu. Paul rapporte une manifestation particulière du
Christ ressuscité à Jacques (1 Co 15:7), et le Jacques dont il est question
ici peut avoir été la même personne qui est appelée ailleurs «le frère du
Seigneur» (Ga 1:19; comparez Mt 13:55, Me 6:3). Il semble que «les frères
du Seigneur» étaient occupés aux travaux du ministère à l'époque du
service actif de Paul (1 Co 9:5). On a jeté le doute sur les rapports fami-
liaux particuliers de notre Seigneur avec Jacques, Joseph, Simon, Jude et
les sœurs mentionnées par Mt (13:55, 56) et Me (6:3); et on a inventé
NOTES 307
plusieurs théories pour défendre des vues divergentes. C'est ainsi que
l'hypothèse orientale ou épiphanique prétend, en ne se basant sur rien
d'autre qu'une théorie, que les frères de Jésus étaient enfants de Joseph
de Nazareth et d'une autre femme, et non les enfants de Marie, mère du
Seigneur. La théorie du lévirat suppose que Joseph de Nazareth et Clo-
pas (ce dernier nom, il est intéressant de le noter, est considéré comme
l'équivalent d'Alphée, voir note au bas de la page 245) étaient frères; et
que, après la mort de Clopas ou Alphée, Joseph épousa la veuve de son
frère selon la loi du lévirat (page 592). L'hypothèse hiéronymique est
basée sur la croyance que les personnes appelées frères et sœurs de
Jésus étaient enfants de Clopas (Alphée) et Marie, sœur de la mère du
Seigneur, et par conséquent cousins de Jésus (voir Mt 27:56; Me 15:40;
Jn 19:25). Il est raisonnablement hors de doute que Jésus était considéré
par ceux qui connaissaient la famille de Joseph et de Marie comme pro-
che parent par le sang des autres fils et filles appartenant au ménage. Si
ces autres étaient enfants de Joseph et de Marie, ils étaient tous cadets de
Jésus, car il était indubitablement le premier-né de sa mère. L'accepta-
tion de cette parenté entre Jésus et ses «frères» et «sœurs» cités par les
synoptiques constitue ce que l'on appelle en théologie le point de vue
helvidien.
CHAPITRE 19
/ Me 4:13.
8 Mt 13:18-23; cf. Me 4:13-20; Le 8:11-15.
LES QUATRE ESPÈCES DE TERRE 311
LE BLE ET L'IVRAIE
«Il leur répondit: Celui qui sème la bonne semence, c'est le Fils de
1 Mt 13:24-30.
k Versets 36-43.
L'IVRAIE HIER ET AUJOURD'HUI 315
LE GRAIN DE MOUTARDE
leur proposa une autre parabole et il dit: Le royaume des cieux
«Il
non juive qui en fut faite. Pour l'esprit formé par les instructeurs
de l'époque, le royaume devait être grand et glorieux dès son
début; il devait être inauguré à coups de trompette et dans le
martèlement des armées, avec le Messie-Roi à sa tête; cependant
ce nouvel instructeur disait de lui que son début était si petit qu'il
était comparable à un grain de moutarde. Pour rendre l'illustra-
tion plus efficace encore, il précisa que la semence dont il était
parlé était «la plus petite de toute les semences». Cette expres-
sion superlative fut faite dans un sens relatif; car il y a des semen-
ces plus petites que la moutarde, même parmi les plantes de jar-
din, parmi lesquelles on peut citer la rue et le pavot; mais
chacune de ces plantes est petite quand elle arrive à maturité,
tandis que la moutarde bien cultivée est l'une des plus grandes
d'entre les herbes communes et présente un grand contraste
dans sa croissance d'une semence minuscule à un gros arbuste.
En outre, la comparaison «petit comme un grain de mou-
tarde», était d'usage courant chez les Juifs de l'époque. La com-
paraison employée par des Juifs en d'autres occasions en montre
l'usage courant, comme lorsqu'il dit: «Si vous avez de la foi
comme un grain de moutarde. rien ne vous sera impossible .»
. .
f
t
Mt 17:20; cf. Le 17:6.
" Note 6, fin du chapitre.
PARABOLE DU LEVAIN 319
LE LEVAIN
«Il leur dit cette autre parabole: Le royaume des cieux est sembla-
ble à du levain qu'une femme a pris et introduit dans trois mesures
v
de farine, jusqu'à ce que (la pâte) soit toute levée .»
LE TRÉSOR CACHÉ
«Le royaume des cieux est encore semblable à un trésor caché
dans un champ. L'homme qui l'a trouvé le cache (de nouveau); et,
y Cf. Mt 6:19,20.
z Note du chapitre.
8, fin
LA PERLE DE GRAND PRIX 321
cherche de belles perles. Ayant trouvé une perle de grand prix, il est
allé vendre tout ce qu'il avait, et l'a achetée".»
Les perles ont toujours occupé une place élevée parmi les
égal pour tous; c'est tout ce que l'on a. Même le plus pauvre
fixe,
LE FILET DE L'ÉVANGILE
«Le royaume des deux est encore semblable à un filet jeté dans la
mer et qui ramasse (des poissons) de toute espèce. Quand il est rem-
pli, on le tire sur le rivage, puis on s'assied, on recueille dans des
vases ce qui est bon et l'on jette ce qui est mauvais. Il en sera de même
à la fin du monde. Les anges s'en iront séparer les méchants du
milieu des justes et ils les jetteront dans la fournaise de feu, où il y
aura des pleurs et des grincements de dents c .»
le filet est amené à terre; et, de même que le pêcheur rejette tous
c
Mt 13:47-50.
d Mt 4:19; Me 1:17; Le 5:10.
e
Jn 5:29; voir aussi LM, Al 40:11-14, et l'auteur, Articles de Foi,
pp. 463-475.
L'ÉVANGILE COMPARÉ À UN FILET 323
1
Voir les Articles de Foi, de l'auteur, pp. 76-78; LM, 2 Né 9:25-27; Rm 2:12;
D&A 45:54, 76:72.
m Mt 13:9,43; voir aussi 11:15; Me 4:9.
" Me 4:24, 25.
Relire Mt 7:24-27; Le 6:46-49.
326 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 19]
sont plus longues et que l'histoire est plus détaillée, ainsi que par
le mélange intime existant entre le récit et la leçon qu'il a pour but
d'enseigner; ces deux éléments restent séparés et distincts dans
la parabole. Les mythes sont des histoires fictives, dont les faits
sont parfois basés sur l'histoire mais ne symbolisent aucune
valeur spirituelle. Un
proverbe est une parole brève et senten-
cieuse, ayant la natured'une maxime, contenant une vérité
déterminée ou une suggestion par comparaison. Les proverbes
paraboles sont étroitement apparentés, et dans la Bible les
et les
termes sont parfois utilisés l'un pour l'autre P. L'Ancien Testa-
ment contient deux paraboles, quelques fables et allégories, et de
nombreux proverbes; nous possédons un livre entier de ces der-
niers'?. Nathan, le prophète, réprimanda le roi David en lui
racontant la parabole de la brebis du pauvre, et l'histoire fut telle-
ment efficace que le roi décréta un châtiment pour le riche trans-
gresseur et fut écrasé de chagrin et de contrition lorsque le pro-
phète appliqua sa parabole par les paroles fatales: «Tu es cet
homme-là r !» L'histoire de la vigne, qui, quoique entourée d'une
clôture et bien soignée, ne produisit cependant que du fruit sau-
vage et inutile, fut utilisée par Esaïe pour décrire l'état pécheur
d'Israël, lorsqu'il essaya d'éveiller le peuple à une vie de jus-
5
tice .
NOTES DU CHAPITRE 19
tiers des régions situées plus à l'intérieur des terres, au centre même du
blé ondoyant.»
que dans le cas de la parabole. Il est clair que n'importe quel genre de
mauvaise herbe, en particulier une espèce vénéneuse, de nature telle
qu'elle déprécierait gravement la moisson engrangée, répondrait à
l'intention du Maître lorsqu'il utilisa cette illustration. On croit tradi-
tionnellement et communément que la plante dont il est parlé dans la
heim (i, pp. 595-6) sur le point de savoir si on peut justifier l'homme qui
découvrit un trésor caché dans le champ d'un autre puis, taisant sa
découverte, acheta le champ afin de posséder le trésor: «On a fait quel-
que difficulté quant à la valeur morale de pareille transaction. Nous pou-
vons faire observer, pour répondre à cela, que c'était du moins entière-
ment conforme à la loi juive. Si un homme avait trouvé un trésor en
pièces de monnaie libres parmi le blé, il lui appartiendrait certainement,
s'il achetait le blé. S'il l'avait trouvé dans le sol ou dans la terre, il lui
«SILENCE! TAIS-TOI!»
a Me 4:35.
° Articles de Foi, p. 23 et sqq. - «Hommes appelés de Dieu.»
336 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 20]
lecteurs ont eu le sentiment que cet ordre était sévère, bien que
pareille déduction ne se justifie guère. C'eût été manifestement
un manque de piété filiale chez un fils de s'absenter, dans des
conditions ordinaires, lors des funérailles de son père; néan-
moins, si ce fils avait été mis à part pour un service dont l'impor-
tance transcendait toutes les obligations personnelles ou familia-
les, les devoirs du ministère l'emporteraient à juste titre. En
outre, la condition requise par Jésus n'était pas plus grande que
celle qui était exigée de tous les prêtres pendant la durée de leur
service actif et n'était pas plus astreignante que l'obligation du
vœu naziréen c sous lequel beaucoup de personnes se plaçaient
,
LA TEMPÊTE APAISÉE e
e
Mt 8:23-27, Me 4:35-41, Le 8:22-25.
/ Note 1, fin du chapitre.
338 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 20]
nité et qui imprègne tout l'espace, que les ordres de Dieu opè-
rent immédiatement.
Ce n'est pas l'homme seulement, mais également la terre et
toutes les forces élémentaires qui s'y rapportaient qui tombèrent
sous la malédiction adamique' et de même que la terre ne pro-
7
;
côté oriental, péréen, du lac, dans une région que l'on appelait le
pays des Gadaréniens ou des Géraséniens. L'endroit exact n'a
pas été identifié, mais c'était de toute évidence une région rurale
éloignée des villes k Comme le groupe quittait le bateau, deux
.
1
Note 2, fin du chapitre.
7 Mt 8:28-34, Me 5:1-19, Le 8:26-39.
^ Note 3, fin du chapitre.
LES DÉMONS ENTRENT DANS DES POURCEAUX 341
'
Cf. Ap 20:3.
342 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 20]
Les gens vinrent en foule pour voir eux-mêmes; et ils furent tous
étonnés de voir l'homme autrefois fou dont ils avaient tous eu
peur, maintenant vêtu et rendu à un état d'esprit normal, silen-
cieusement et respectueusement assis aux pieds de Jésus. Ils
craignaient celui qui pouvait accomplir de pareils miracles, et,
conscients de leur indignité pécheresse, le supplièrent de quitter
leur pays m .
gnait qu'elle ne fût morte entre-temps. Dans le récit très bref que
nous donne le premier Evangile, on lui fait dire à Jésus: «Ma fille
est morte il y a un instant, mais viens, impose-lui les mains, et
r
elle vivra .» Jésus accompagna le père implorant, et beaucoup
les suivirent.
Sur le chemin de la maison, un incident se produisit qui les
arrêta. Une femme cruellement affligée fut guérie, dans des cir-
constances particulièrement intéressantes; c'est cet événement
que nous allons examiner maintenant. Rien n'indique que Jaïrus
ait montré de l'impatience ou du déplaisir à cause de ce retard.
savaient que la petite fille était morte; les préparatifs des funé-
railles, qui, selon la coutume, devaient suivre la mort aussitôt
que possible, étaient déjà en cours. Jésus ordonna à ces gens de
sortir et ramena la paix dans la maison K II entra dans la chambre
mortuaire, accompagné seulement des trois apôtres et des
parents de la petite fille. Prenant la petite fille morte par la main,
il «lui dit: Talitha koumi, ce qui se traduit: Jeune fille, lève-toi, je
même et les trois apôtres qui avaient été les témoins de la résur-
1
Note 7, fin du chapitre.
" Me 5:19:20, Le 8:39. Page 342.
346 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 20]
v Page 275.
w 1 Co 15:20,23; voir aussi Actes 26:23, Co 1:18, Ap 1:5 et Articles de Foi,
pp. 468-469.
MR 17:17-24, 2 R 4:31-37.
UNE FEMME GUÉRIE AU MILIEU DE LA FOULE 347
l'impétueux Pierre, parlant pour lui même et pour les autres, dit:
moderne précise que la foi pour être guéri est l'un des dons de
analogue aux manifestations de foi lorsque l'on guérit
l'Esprit,
les autrespar l'exercice de la puissance de la Sainte Prêtrise b .
z
Articles de Foi, pp. 130-133.
a Me 6-5, 6; cf. Mt 13-58.
b D&A 46:19; cf. Mt 8:10, 9:28,29; Ac 14:9.
c
Note 8, fin du chapitre.
350 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 20]
NOTES DU CHAPITRE 20
1. Tempêtes sur le lac de Galilée. - On sait que les tempêtes très vio-
lentes sont courantes sur le lac ou la mer de Galilée. La tempête qui fut
calmée par la parole impérieuse du Seigneur n'était pas en elle-même
un phénomène extraordinaire, si ce n'est peut-être par son intensité. On
trouve dans les Ecritures un autre incident qui a trait à une tempête sur
cette petite étendue d'eau et sera examiné plus tard dans le texte (Mt
14:22-26, Me 6:45-56, Jn 6:15-21). Le Dr Thompson (The Land and the
Book, 11:32) donne une description basée sur son expérience personnelle
au bord du lac: «Je passai une nuit dans ce Wadi Shukaiyif à cinq kilomè- ,
daines et violentes, nous devons nous souvenir que le lac est à basse alti-
tude: cent quatre-vingts mètres au-dessous du niveau de la mer, que les
vastes plateaux dénudés du Jaulan s'élèvent à une grande altitude,
s'étendant en arrière jusqu'aux régions désertiques du Hauran et mon-
tant vers l'Hermon enneigé, que les cours d'eau ont creusé des ravins
profonds et des gorges sauvages, convergeant vers la tête de ce lac, et
que ces derniers agissent comme des entonnoirs gigantesques qui atti-
rent les vents froids des montagnes.»
2. La terre avant et après sa régénération. - Le fait que la terre elle-
même tomba sous la malédiction qui accompagna la chute des premiers
parents du genre humain, et que de même que l'homme sera racheté, de
même aussi la terre sera régénérée, c'est ce qu'impliquent les paraboles
de Paul: «Car la création. sera libérée de la servitude de la corruption,
. .
pour avoir part à la liberté glorieuse des enfants de Dieu. Or, nous
savons que, jusqu'à ce jour, la création tout entière soupire et souffre les
douleurs de l'enfantement. Bien plus; nous aussi, qui avons les prémi-
ces de l'Esprit, nous aussi nous soupirons en nous-mêmes, en attendant
l'adoption, la rédemption de notre corps» (Rm 8:21-23). L'auteur de ce
livre a écrit ailleurs: «Selon les Ecritures, la terre doit subir un change-
ment analogue à la mort et être régénérée d'une manière comparable à
une résurrection. Les allusions aux éléments fondant sous la chaleur, et
à la terre se consumant et passant que l'on trouve dans beaucoup d'Ecri-
tures déjà citées, suggèrent la mort; et la nouvelle terre, en réalité la pla-
nète renouvelée ou régénérée qui doit en résulter, peut être comparée à
un organisme ressuscité. Ce changement a été comparé à une transfigu-
ration (D&A 63:20, 21). Tout ce qui a été créé l'a été dans un but; et tout
ce qui remplit la mesure de sa création doit être avancé dans l'échelle de
la progression, que ce soit un atome, un animalcule ou un homme - des-
cendant direct et littéral de la divinité. En parlant des degrés de gloire
qu'il a prévus pour ses créations et des lois de la régénération et de la
sanctification, le Seigneur, dans une révélation datée de 1832, parle clai-
rement de la mort proche et de la vivification ultérieure de la terre. Voici
ses paroles: «Et de plus, en vérité, je vous le dis, la terre se conforme à
la gloire d'un royaume céleste car elle remplit la mesure de sa création
et ne transgresse pas la loi - c'est pourquoi, elle sera sanctifiée; oui, bien
qu'elle doive mourir, elle sera vivifiée et supportera le pouvoir qui l'aura
vivifiée et les justes en hériteront» (D&A 88:25-26).
L'esprit de vie, qui émane de Dieu et qui remplit tout l'espace, peut
opérer directement et avec autant d'effet sur des êtres inanimés et sur
l'énergie dans ses manifestations diverses que nous appelons les forces
de la nature, que sur les intelligences organisées, qu'elles soient encore
non incarnées, dans la chair, ou désincarnées. Ainsi, le Seigneur peut
parler directement à la terre, à l'air, à la mer et être entendu et obéi, car
l'abondance divine, qui est la somme de toute l'énergie et de toute la
puissance, peut agir et agit dans tout l'univers. Au cours d'une révéla-
tion de Dieu à Enoch, la terre fut personnifiée, et le prophète entendit
ses gémissements et ses lamentations sur la méchanceté des hommes:
«Enoch posa les yeux sur la terre, et il entendit une voix venant des
entrailles de celle-ci qui disait: Malheur, malheur à moi, la mère des
hommes, je suis affligée, je suis lasse à cause de la méchanceté de mes
enfants.Quand me reposerai-je et serai-je purifiée de la souillure qui est
sortiede moi? Quand mon Créateur me sanctifiera-t-il, afin que je me
repose et que la justice demeure pour un temps sur ma face?» Enoch
354 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 20]
des petits détails (Me 9:21, 8:27, Mt 16:13, Le 8:45); et cela il le fit même
après sa résurrection (Le 24:41, Jn 21:5, LM, 3 Né 17:7).
Les méthodes suivies par les meilleurs instructeurs humains mon-
trent que l'enseignement par questions est l'un des moyens les plus effi-
caces de développer l'esprit. Trench (Notes on the Miracles, pp. 148-9) fait
ressortir d'une manière instructive la leçon qui illustra la question de
notre Seigneur concernant la femme qui fut guérie de son hémorragie:
cela ne mène à rien de prétendre que le Seigneur se serait mis en contra-
diction avec la vérité absolue en feignant l'ignorance et en posant la
question qu'il posa, si à ce moment-là, il savait parfaitement ce qu'il pré-
tendait ainsi implicitement ne pas savoir. Peut-on dire d'un père qui se
trouve parmi ses enfants et qui demande: Qui a commis cette faute?
alors qu'il le sait, au moment même où il pose la question, mais qui
désire en même temps amener le coupable à des aveux complets et le
mettre ainsi dans un état où il peut être pardonné, peut-on dire de lui
qu'il enfreint d'une manière quelconque la loi de la vérité la plus élevée?
On pourrait trouver la même offense dans la question d'Elisée: «D'où
viens-tu, Guéhazi?» (2 R 5 25) alors que son cœur accompagna son servi-
:
teur tout le long du chemin qu'il avait parcouru; et même dans la ques-
tion que Dieu lui-même posa à Adam: «Où es-tu? (Gn 3:9) et à Caïn: «Où
est ton frère Abel?» (Gn 4:9). Dans tous les cas la question a un but
moral, une occasion donnée jusqu'au dernier moment de réparer au
moins une partie de l'erreur en la confessant sans réserve.»
9. Les aveugles voient. - Dans son étude de la guérison miraculeuse
des deux aveugles qui avaient suivi Jésus dans la maison, Trench (Notes
dit: «Nous avons ici la première de ces
on the Miracles ofour Lord, p. 152)
nombreuses guérisons d'aveugles que les Evangiles rapportent
358 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 20]
Simon», qui étaient des gens ordinaires de même que ses sœurs.
«Et il était pour eux une occasion de chute c .» Leur incrédulité
l'étonna d et à cause de leur manque de foi, il fut incapable
;
a
Mt 13:53-58; Me 6:1-6.
h
Le 4:28-30. Voir pages 196-198.
c
Pages 279, 299.
d Note 2, page 298.
e
Note 1, fin du chapitre.
360 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 21]
en
vérité, frère contre frère, enfants contre parents, et la lutte qui
Ces serviteurs du Christ furent avertis
résulterait serait mortelle.
qu'ils seraient haïs de tous les hommes mais reçurent l'assu-
rance que leurs souffrances seraient pour l'amour de son nom.
Ils devaient se retirer des
villes qui les persécutaient et se rendre
dans d'autres; et leSeigneur les suivrait, avant même qu'ils
n'eussent pu terminer la tournée des villes d'Israël. Ils furent
exhortés à l'humilité et devaient toujours se souvenir qu'ils
étaient des serviteurs qui ne devaient pas s'attendre à échapper
alors que même leur Maître était assailli. Néanmoins ils devaient
être intrépides et ne pas hésiter à prêcher clairement l'évangile,
car tout ce que leurs persécuteurs pouvaient faire, c'était tuer le
corps, sort qui n'était rien comparé à celui de subir la destruction
de l'âme en enfer.
Les apôtres furent assurés du soin vigilant du Père lorsque
Jésus leur rappela simplement que bien que l'on vendît deux
passereaux pour un sou, cependant il n'en pouvait être sacrifié
aucun sans la volonté du Père, et que par conséquent, eux qui
avaient plus de valeur que beaucoup de passereaux ne seraient
pas oubliés. Ils furent solennellement avertis que quiconque
confessait librement le Christ devant les hommes, il le reconnaî-
trait en présence du Père, tandis que ceux qui le renieraient
devant les hommes seraient reniés dans les cieux. Il leur fut dit
encore que l'Evangile apporterait des luttes qui détruiraient les
foyers, car la doctrine que le Seigneur avait enseignée serait
comme une épée qui couperait et séparerait. Les devoirs de leur
ministère devaient l'emporter sur leur amour pour leur famille;
ils devaient être disposés à quitter père, mère, fils ou fille, quel
que fût le sacrifice; car, dit Jésus: «Celui qui ne prend pas sa croix
et ne me suit pas, n'est pas digne de moi.»
La signification de cette comparaison doit avoir été solennel-
lement frappante et en fait terrifiante; car la croix était un
symbole d'ignominie, de souffrances extrêmes et de mort.
Cependant, s'ils devaient perdre la vie pour l'amour de lui, ils
trouveraient la vie éternelle; tandis que celui qui n'était pas dis-
RETOUR DES DOUZE 363
m Me 6:7.
" pages 226, 236.
Jn 5;
Mt 11:2-19; Le 7:18-34; voir page 276.
V Page 283.
364 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 21]
lui qui est ressuscité »Hérode désira voir Jésus; peut-être était-ce
.
s
Jn 6:5-14; cf. Mt 14:15-21; Me 6:35-44; Le 9:12-17.
'
Jn 6:4; Mt 14:19; Me 6:39.
366 . JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 21]
Philippe se produisit plus tôt dans l'après-midi ", et que, les heu-
res s'écoulant rapidement, les Douze devinrent soucieux et
recommandèrent le renvoi de la multitude. La réponse du Maître
aux apôtres fut: «Elles n'ont pas besoin de s'en aller: donnez-
leur vous-mêmes à manger.» Stupéfaits, ils répondirent: «Nous
n'avons ici que cinq pains et deux poissons»; et le commentaire
désespéré d'André est de nouveau sous-entendu: Qu'est-ce-
que cela pour tant de gens?
A la demande de Jésus, le peuple s'assit sur l'herbe en ordre;
il se groupa par cinquantaines et centaines; et on s'aperçut que
dit aux disciples: «Ramassez les morceaux qui restent, afin que
rien ne se perde»; et on remplit douze paniers de ce qui restait.
La connaissance humaine est incapable d'expliquer le miracle
lui-même. Bien qu'accompli sur une si grande échelle, il n'est ni
plus ni moins inexplicable que n'importe laquelle des autres
œuvres miraculeuses du Seigneur. C'était une manifestation de
puissance créatrice, grâce à laquelle des éléments matériels
étaient organisés et composés de manière à répondre à un besoin
présent et pressant. La partie rompue mais inutilisée dépassait
en volume et en poids la petite réserve originelle tout entière.
L'ordre de notre Seigneur de rassembler les fragments était une
leçon par l'exemple impressionnante contre le gaspillage; et
sent travaillé toute la nuit, ils avaient avancé de moins de six kilo-
mètres; faire demi-tour et aller dans la direction du vent, c'aurait
été provoquer un naufrage désastreux; leur seul espoir était de
maintenir l'embarcation dans le vent à la force du poignet. Jésus,
dans sa retraite solitaire, était conscient de leur pénible situation
x
et, au cours de la quatrième veille c'est-à-dire entre trois et six
,
AU PAYS DE GÉNÉSARETH
Le voyage nocturne au cours duquel Jésus était parvenu au
« Marc 6:52.
b Notez quec'est la première fois que ce titre apparaît dans les Evangiles
synoptiques, appliqué par des mortels à Jésus; comparer un exemple antérieur de
son application par Nathanaël, Jean 1:49.
c
Articles de Foi, pp. 130-133 - «La foi est un principe de pouvoir».
370 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 21]
rurent, se dirigeant vers la côte occidentale; elle les héla et, ayant
obtenu le passage, traversa la mer vers Capernaùm.
Les difficultés à trouver Jésus prirent fin, car sa présence était
connue dans toute la ville. Se dirigeant vers lui, probablement
tandis qu'il était assis dans la synagogue, car ce jour-là il y ensei-
gnait, les membres les plus importants de la foule demandèrent
brusquement et presque grossièrement: «Rabbi, quand es-tu
venu ici?» A cette question impertinente Jésus ne daigna pas
répondre directement; les gens n'avaient rien à voir avec le mira-
cle de la nuit précédente, et le Seigneur ne leur rendit aucun
compte de ses mouvements. Sur un ton de reproche impression-
nant, Jésus leur dit: «En vérité, en vérité, je vous le dis, vous me
cherchez, non parce que vous avez vu des miracles, mais parce
que vous avez mangé des pains et que vous avez été rassasiés.»
C'était du pain et des poissons qu'ils se souciaient. Il ne fallait
pas perdre de vue quelqu'un qui pouvait leur fournir de la nour-
riture comme il l'avait fait.
La réprimande du Maître fut suivie d'exhortations et d'ensei-
gnements: «Travaillez, non en vue de la nourriture qui périt mais
en vue de la nourriture qui subsiste pour la vie éternelle - celle
que le Fils de l'homme vous donnera; car c'est lui que le Père -
Dieu - a marqué de son sceau.» Ce contraste entre la nourriture
matérielle et spirituelle ne pouvait échapper entièrement à leur
compréhension, et certains d'entre eux demandèrent ce qu'ils
devaient faire pour servir Dieu comme Jésus le demandait. La
réponse fut: «Ce qui est l'œuvre de Dieu, c'est que vous croyiez
en celui qu'il a envoyé.» Nul ne pouvait douter que Jésus parlât
de lui-même; et ils lui demandèrent directement d'autres preu-
ves de son autorité divine; ils voulaient voir des prodiges plus
grands. Le miracle des pains et des poissons datait de presque
un jour; et cette preuve des attributs messianiques était en train
de perdre de sa force. Moïse avait nourri leurs pères de manne
dans le désert, dirent-ils; et il est clair qu'ils considéraient un
approvisionnement quotidien constant comme un don plus
grand qu'un seul repas de pain et de poisson, même si ce dernier
372 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 21]
'
Note 10, fin du chapitre.
SYMBOLISME DU MANGER ET DU BOIRE 375
est plus puissant que moi. Il a son van à la main, puis il net-
. .
toyera son aire, il amassera le blé dans son grenier, mais brûlera
la paille dans un feu qui ne s'éteint pas .» Le van était en action,
NOTES DU CHAPITRE 21
incident plus ancien, et les récits donnés par Matthieu et Marc comme
ceux d'une visite ultérieure.
«N'allez pas vers les Gentils [dans la version du roi Jacques. La version
Segond dit: «N'allez pas vers les païens.» - N. d.T.] avait pour but de les
empêcher temporairement de tenter de faire des convertis parmi les
Romains et les Grecs et de limiter leur ministère au peuple d'Israël.
3. Secouer la poussière des pieds. - Secouer cérémoniellement la
poussière de ses pieds en témoignage contre quelqu'un d'autre symbo-
lisait chez les Juifs cesser de le fréquenter et refuser toute responsabilité
s'étaient mis en route pour leur traversée (verset 23). C'était là une
manière ordinaire de parler parmi les Juifs, le premier soir correspon-
dant assez bien à notre après-midi. le deuxième soir étant le crépus-
. .
des anges envoyée du ciel et qu'elle avait des goûts et des parfums variés
pour convenir à tous les âges, à tous les états et à tous les désirs; pour
l'un elle avait le goût du miel, pour l'autre du pain, etc.; et dans la bou-
che de tous les Gentils, elle était amère. En outre, on disait que le Messie
donnerait à Israël une provision constante de manne lorsqu'il viendrait
parmi eux. Ces conceptions erronées expliquent en partie que les per-
sonnes qui avaient reçu en nourriture des pains d'orge et des poissons
aient exigé un miracle qui dépasserait la manne donnée dans les temps
anciens, comme preuve que Jésus était le Messie.
9. La don de Dieu. - «Bien qu'étant à la portée de tous ceux qui
foi,
«il ne leur parlait pas sans parabole» (Me 4:34). - Geikie, Life and Words
a du
Jn 6:4. Note 1, fin chapitre.
b Me 12:37.
MANGER SANS S'ÊTRE LAVÉ LES MAINS 383
ABLUTIONS CÉRÉMONIELLES
ET «BEAUCOUP D'AUTRES CHOSES SEMBLABLES» c
Peu après la Pâque à laquelle nous avons fait allusion, et sans
doute conformément à un plan prévu par les gouverneurs juifs,
Jésus reçut la visite d'une délégation de Pharisiens et de scribes
venus de Jérusalem qui protestèrent contre le mépris que mani-
festaient ses disciples pour les exigences traditionnelles. Il sem-
ble que les disciples, et presque certainement le Maître lui-
même, avaient transgressé «la tradition des anciens», au point
d'omettre les ablutions cérémonielles des mains avant de man-
ger; les critiques pharisaïques s'offusquèrent et vinrent exiger
des explications et une justification si pareille chose était possi-
ble.Marc nous dit que les disciples furent accusés d'avoir mangé
avec des mains «impures», et il interpole la note concise et lucide
suivante concernant la coutume que les disciples avaient
l'audace d'ignorer: «Or, les Pharisiens et tous les Juifs ne man-
gent pas sans s'être soigneusement lavé les mains, parce qu'ils
tiennent à la tradition des anciens. Et, quand ils reviennent de la
place publique, ne mangent qu'après avoir fait les aspersions
ils
c
Mt 15:1-9, Me 7:1-13.
384 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 22]
avaient dit que manger avec des mains qui n'étaient pas rituelle-
ment purifiées, c'était souiller la nourriture touchée, et par con-
séquent devenir encore plus souillé de la nourriture ainsi rendue
impure.
Les apôtres n'étaient pas certains de bien comprendre la
leçon du Maître. Bien que présentée dans un langage clair et non
figuré, elle ressemblait beaucoup à une parabole pour certains
d'entre eux, et Pierre demanda un exposé. Le Seigneur expliqua
que la nourriture que l'on mange ne fait que temporairement
partie du corps: ayant rempli son but, à savoir nourrir les tissus
et fournir l'énergie à l'organisme, elle est éliminée; par consé-
quent la nourriture qui entre dans le corps par la bouche n'a
qu'une importance réduite et transitoire, si on la compare aux
paroles qui sortent de la bouche, car celles-ci, si elles sont mau-
vaises, souillent réellement. Comme Jésus l'exposa: «Ce qui sort
de la bouche provient du cœur, et c'est ce qui rend l'homme
impur. Car c'est du cœur que viennent les mauvaises pensées,
meurtres, adultères, prostitutions, vols, faux témoignages, blas-
phèmes. Voilà ce qui souille l'homme; mais manger sans s'être
lavé les mains, cela ne rend pas l'homme impur'.»
Certains des disciples demandèrent à Jésus s'il savait que les
Pharisiens avaient été scandalisés de ce qu'il disait; sa réponse
fut une nouvelle dénonciation du pharaïsme. «Toute plante qui
n'a pas été plantée par mon Père céleste sera déracinée. Laissez-
les: ce sont des aveugles qui conduisent des aveugles. Si un
cée; car Jésus lui dit: «O femme, ta foi est grande, qu'il te soit fait
comme tu le veux. Et, à l'heure même, sa fille fut guérie.» Marc
souligne que le Seigneur apprécia tout spécialement son plai-
doyer final, et ajoute: «Et quand elle rentra dans sa maison, elle
trouva que l'enfant était étendue sur le lit, et que le démon était
sorti.» La persistance de la femme, dont on peut la féliciter, était
basée sur la foi qui surmonte les obstacles apparents et persiste
même dans le découragement. Et son cas rappelle la leçon que le
Seigneur enseigna lors d'une autre occasion par l'histoire de la
veuve importunée
Beaucoup ont demandé pourquoi Jésus retarda sa bénédic-
tion. Il se peut que nous ne soyons pas à même de sonder ses des-
seins, mais nous voyons que, par le procédé qu'il adopta, la foi
de la femme fut démontrée et les disciples furent instruits. Jésus
lui fit comprendre qu'elle ne faisait pas partie du peuple élu à qui
il avait été envoyé; mais ses paroles préfiguraient le moment où
Page 73.
394 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 22]
«TU ES LE CHRIST c »
c
Mt 16:13-20, Me 8:27-30, Le 9:18-21. Note 10, fin du chapitre.
d Note du chapitre.
6, fin
LA GRANDE CONFESSION 395
e
Note 7, fin du chapitre.
/ Cf. Mt 7:24, 25.
396 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 22]
k Le 4:8.
' Note 8, fin du chapitre.
L'IMAGE DE LA CROIX 399
NOTES DU CHAPITRE 22
pour rincer la «première eau», qui était devenue souillée par contact avec
les mains «impures», et ainsi de suite avec les eaux ultérieures. Parfois il
fallait plonger ou immerger les mains, d'autre fois il fallait les purifier en
aux vœux (Lv 27, Nb 30). «Ces règles», dit l'auteur dans le Bible Dict, de
Smith, «les traditionalistes les étendirent et prescrivirent qu'un homme
pouvait s'interdire par vœu non seulement d'utiliser pour lui-même,
mais de donner à un autre ou recevoir de lui un objet particulier, qu'il
s'agît de nourriture ou d'une autre espèce quelconque. La chose ainsi
interdite était considérée comme corban. On pouvait ainsi s'exempter
de toutes obligations gênantes en plaidant corban. Notre Seigneur
dénonça les pratiques de cette espèce (Mt 15:5; Me 7:11) qui annulaient
l'esprit de la loi.»
NOTES 401
Matthieu 15:5 dit: «Mais vous, vous dites: Celui qui dira à son père
ou à sa mère: Ce dont j'aurais pu t'assister est une oblation (à Dieu),
n'est pas tenu d'honorer son père ou sa mère.» L'exposé suivant sur
cette coutume pernicieuse apparaît dans le Commentary on The Holy Bible
édité par Dummelow: <Corban>, signifiant originellement un sacrifice ou
un don à Dieu, était utilisé à l'époque du Nouveau Testament comme un
simple mot exprimant un vœu, sans que cela implique que l'objet voué
serait véritablement offert ou donné à Dieu. C'est ainsi qu'un homme
disait: «Le vin est corban pour moi pendant telle période», voulant dire
parlà qu'il faisait vœu de s'abstenir de vin. Ou un homme pouvait dire
àun ami: «Tout ce que je pourrais recevoir de profitable de toi est corban
pour moi pendant telle période de temps», voulant dire par là que pen-
dant l'époque spécifiée il faisait vœu de ne recevoir ni l'hospitalité ni
aucun autre profit de son ami. De même, si un fils disait à son père ou
à sa mère: «Tout ce dont j'aurais pu t'assister est corban», il faisait vœu
de ne pas aider son père ou sa mère en aucune manière, quel que fût le
besoin dans lequel ils se trouvassent. Les scribes considéraient qu'un
vœu de cette espèce excusait un homme du devoir d'entretenir ses
parents, et c'est ainsi que par leurs traditions ils annulaient la parole de
Dieu.»
4. Les «chiens» qui mangent les miettes. - La réponse ardente de la
femme: «Oui Seigneur, pourtant les petits chiens mangent les miettes
qui tombent de la table de leurs maîtres» (Mt 15:27), est commentée et
paraphrasée comme suit par Trench (Notes on the Miracles, p. 271). «La
traduction de sa réponse dans notre version [la version du roi Jacques -
N. d.T.] n'est pas cependant tout à fait satisfaisante. En effet la femme
accepte la déclaration du Seigneur, non pour s'offenser immédiatement
de la conclusion qu'il en tire, mais pour montrer comment cette déclara-
tion même implique que sa demande doit être accordée. «Tu parles de
petits chiens? C'est bien; j 'accepte le titre et le lieu; car les chiens ont leur
part du repas - non pas la première, pas la ration des enfants, mais
cependant une ration - les miettes qui tombent de la table du maître. En
formulant ainsi l'affaire, tu nous amènes, nous les païens, tu m'amènes,
moi, dans le cercle des bénédictions que Dieu, le Grand Maître de Mai-
son, dispense constamment à sa famille. Nous appartenons, nous aussi,
à sa maison, bien que nous n'y occupions que le lieu le plus bas.»
Le Commentary de Dummelow sur Mt 15:26 dit entre autres ceci: «Les
que c'étaient des chiens, par exem-
rabbis disaient souvent des Gentils
ple: <Celui qui mange avec un idolâtre est comme celui qui mange avec
un chien>. . . du monde sont comparées à des chiens.) <La
<Les nations
402 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 22]
de la première entrevue que nous avons entre lui et Jésus, avait reçu des
lèvres du Seigneur le nom titre distinctif de «Pierre» ou, en araméen,
«Céphas» dont l'équivalent français est «rocher» ou «pierre» (Jn 1:42;
voir également page 153 supra). Le nom fut confirmé sur l'apôtre lors de
l'événement que nous examinons maintenant (Mt 16:18). Jésus lui dit:
«Tu es Pierre», ajoutant, «et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise.» Au
cours de l'apostasie générale qui suivit l'ancien ministère apostolique,
l'évêque de Rome prétendit à l'autorité suprême comme successeur
direct supposé de Pierre; et une doctrine erronée se répandit, disant que
Pierre était la «pierre» sur laquelle l'Eglise du Christ était fondée. Nous
ne pouvons entreprendre ici un examen détaillé de cette prétention
NOTES 403
de la vie de Jean l'apôtre, qui était présent, et qui vit encore dans la chair
selon son désir (Jn 21:20-24, voir encore le LM, 3 Né 28:1-6, D&A sect. 7).
LA TRANSFIGURATION
b
prit Pierre, Jacques et Jean et gravit avec eux une haute monta-
gne, où ils pouvaient raisonnablement s'attendre à être à l'abri
de toute intrusion humaine c C'est là que les trois apôtres furent
.
témoins d'une manifestation céleste qui n'a pas son égal dans
l'histoire; dans les en-têtes que nous trouvons dans nos Bibles
on l'appelle la transfigurationdu Christ d .
e
Page 41.
JÉSUS ANNONCE SA MORT ET SA RÉSURRECTION 407
'
Jnl:14.
/ Mt 4:11, Me 1:13.
k Le 22:43; cf. Jn 12:27,28.
LE PÈRE PROCLAME DE NOUVEAU LE FILS 409
pas mort', avaient été vus servir Jésus et lui obéir. L'accomplisse-
ment de la loi et le remplacement des prophètes par le Messie fut
attesté par le commandement: Ecoutez-le! Une nouvelle dispen-
sation avait été établie, celle de l'Evangile, que la loi et les pro-
phètes n'avaient que préparer. Les apôtres ne devaient se
fait
laisser guider ni par Moïse ni par Elie, mais par lui, leur Sei-
gneur, Jésus-Christ.
Les trois apôtres choisis, «l'Homme de pierre et les fils du ton-
nerre» avaient vu le Seigneur en gloire; et ils s'étonnèrent que
'
2 R 2:11.
m Mt 17:10-13; Me 9:11-13.
" Le 1:17; pages 84 et 281 supra.
Mt 11:14.
410 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 23]
NOTES DU CHAPITRE 23
1. de la confession de Pierre
L'intervalle qui s'écoula entre l'époque
et cellede la Transfiguration. - Matthieu (17:1) et Marc (9:2) déclarent
tous deux que la Transfiguration se produisit «six jours après» le
moment de la grande confession de Pierre que Jésus était le Christ; tan-
dis que Luc (9:28) note un intervalle de «huit jours environ». Il est proba-
ble que la période de six jours excluait le jour où les événements précé-
dents s'étaient produits et celui où Jésus et les trois apôtres se retirèrent
sur la montagne, alors que le «huit jours environ» de Luc comprenait ces
deux jours. Il n'y a ici aucune raison d'y voir des divergences.
Jacques et Jean, qui furent choisis parmi les Douze comme
2. Pierre,
les seuls témoins terrestres de la transfiguration du Christ, avaient été
de même choisis comme témoins d'une manifestation spéciale, celle de
la résurrection de la fille de Jaïrus (Me 5: 37, Le 8:51); et plus tard, les trois
mêmes hommes furent les seuls témoins de l'agonie nocturne de notre
Seigneur à Gethsémané (Mt 26:37, Me 14:33).
3. Lieu de la Transfiguration. - Les évangélistes ne nomment ni
n'indiquent la montagne sur laquelle la Transfiguration se produisit,
d'une manière qui permette de l'identifier formellement. Longtemps la
tradition a considéré le mont Tabor, en Galilée, comme l'emplacement;
et au sixième siècle trois églises furent érigées sur le plateau qui en forme
le sommet, probablement en souvenir du désir de Pierre de faire trois
huttes ou cabanes, une pour Jésus, une pour Moïse et une pour Elie.
Plus tard on y construisit un monastère. Néanmoins les chercheurs
rejettent maintenant le mont Tabor, et c'est le mont Hermon que l'on
considère généralement comme étant l'endroit. Le Hermon se dresse
près des frontières septentrionales de la Palestine, juste au-delà de
Césarée de Philippe, où on sait que Jésus se trouvait une semaine avant
la Transfiguration. Marc (9:30) nous dit clairement qu'après être descen-
dus de la montagne, Jésus et les apôtres s'en allèrent et traversèrent la
Galilée. La balance des preuves penche en faveur du Hermon pour la
montagne de la Transfiguration, bien qu'on ne connaisse à ce sujet rien
que l'on puisse considérer comme décisif.
dont l'autorité fut rétablie par Elie (voir p. 181 supra), et qui est par excel-
lence l'œuvre grâce à laquelle les enfants et les pères seront unis en un
lien éternel.
Le 10 mars 1844, le prophète Joseph Smith compara comme suit le
pouvoir d'Elias à l'autorité supérieure: «L'Esprit d'Elias vient en pre-
mier lieu, puis vient Elie et enfin le Messie. Elias est un précurseur qui
prépare le chemin, et l'esprit et la puissance d'Elie doivent venir après,
détenant les clefs du pouvoir, édifiant le temple jusqu'au chaperon, pla-
çant les sceaux de la Prêtrise de Melchisédek sur la maison d'Israël et
préparant toutes choses; ensuite le Messie entre dans son temple, ce qui
vient en tout dernier lieu.
Le Messie au-dessus de l'esprit et de la puissance d'Elie, car il a
est
créé le monde rocher spirituel de Moïse dans le désert. Elie
et a été le
devait préparer la voie et édifier le royaume avant la venue du grand
jour du Seigneur, bien que l'esprit d'Elias pût le commencer.» - Hist. of
the Church, sous la date citée.
que l'on trouve dans d'autres versions plus anciennes signifie «gloire».
De même l'original grec de «accomplir», dans le récit de la Transfigura-
tion, implique l'idée de l'accomplissement ou l'achèvement réussi
d'une entreprise déterminée, et pas particulièrement l'action de
NOTES 413
DU SOLEIL À L'OMBRE
Le retour de notre Seigneur des hauteurs sacrées a du mont
de la Transfiguration était plus qu'un retour physique d'une alti-
tude plus élevée à une altitude plus basse; c'était un passage du
soleil à l'ombre, de la gloire lumineuse du ciel aux brumes des
passions profanes et de l'incrédulité humaine; c'était le com-
mencement de sa descente rapide dans la vallée de l'humilia-
tion. De la conversation élevée avec des ministres divinement
nommés, de la communion suprême avec son Père et Dieu, Jésus
descendait vers une scène de confusion décourageante et un
spectacle de domination démoniaque devant lesquels même ses
apôtres se trouvaient dans un désespoir impuissant. Ce con-
traste dut apporter à son âme sensible et sans tache une angoisse
surhumaine; même pour nous, qui en lisons le bref récit, c'est
épouvantable.
parmi tous ces gens; et il était clair que les apôtres étaient sur la
défensive. A l'approche inattendue de Jésus, un grand nombre
a Cf. 2 P 1:18.
b Le 9:37.
c
Mt 17:14-21; Me 9:14-29; Le 9:37-42.
LES APÔTRES INCAPABLES DE GUÉRIR 415
\
Mt 17:20; cf. 21:21; Me 11:23; Le 17:6; voir aussi note 3, fin du chapitre.
1 Comparer la parabole du grain de moutarde, pages 317 et 318.
418 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 24]
k
Mt 17:22-23; Me 9:30-32; Le 9:44,45.
L'ARGENT DU TRIBUT 419
L'ARGENT DU TRIBUT -
FOURNI PAR UN MIRACLE l
'
Mt 17:24-27.
m Note 4, fin du chapitre.
" Ex 30:13, 38:26. Page 188.
420 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 24]
gers? Il lui répondit: Des étrangers. Et Jésus lui répondit: Les fils
V Jn 20:17.
POURQUOI LE SEIGNEUR PAYA LE TRIBUT 421
sis deviennent puérils; loin de là, ils devaient être des hommes
courageux, fermes et forts; mais il voulait qu'ils deviennent sem-
blables à des enfants. Cette distinction est importante. Ceux qui
appartiennent au Christ doivent devenir comme des petits
enfants en obéissance, en sincérité, en confiance, en pureté, en
humilité et en foi. L'enfant croit simplement, naturellement et
avec confiance; celui qui est puéril est insouciant, insensé et
négligent. Pour faire la distinction entre ces caractéristiques,
notez le conseil de Paul: «Frères,
ne soyez pas des enfants au
point de vue du jugement, mais pour
le mal soyez de petits
f
1 Co 14:20; cf. 13:11, Mt 11:25; Ps 131:2.
« Page 256.
CHIRURGIE PRÉVENTIVE 425
sujet de Jésus, il n'était que juste de dire que tous ceux qui
n'étaient pas opposés à lui étaient au moins provisoirement de
son côté. En d'autres occasions il affirma que ceux qui n'étaient
pas avec lui étaient contre lui c .
a
Comparer le cas des fils de Scéva, Ac 19:13-17.
b Cf. Le 9:52, 10:1.
c
Mt 12:30; Le 11:23.
d Mt 18:15-20; cf. Le 17:3, 4.
428 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 24]
e
Cf. D&A 20:80, 42:88-93, 98:39-48.
/ Mt 18:18; cf. 16:19 et Jn 20:30.
LA MISÉRICORDE ET LA JUSTICE 429
demander quoi que ce soit, cela leur sera donné par mon Père qui
est dans les cieux. Car là où deux ou trois sont assemblés en mon
nom, je suis au milieu d'eux.» Pierre l'interrompit ici par une
question: «Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon
frère, lorsqu'il péchera contre moi? Jusqu'à sept fois?» Il aurait
bien voulu voir fixer une limite précise, et il considérait probable-
ment que la proposition de sept fois était une mesure très libé-
rale, étant donné que les rabbis prescrivaient seulement que l'on
devait pardonner trois fois#. Il se peut qu'il ait choisi sept, qui
était après le chiffre trois le chiffre suivant qui avait un sens pha-
risaïque particulier. La réponse du Sauveur l'éclaira: «Jésus lui
dit: Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à soixante-dix
toire suivante:
pour payer les cent deniers, cela aurait dû rappeler à l'autre, qui
était un plus grand débiteur, le mauvais pas dont il venait de sor-
« Mt 18:23-35.
7 Cf. 2 R 4:1, Lv 25:39.
k Note du chapitre.
5, fin
NOTES 431
NOTES DU CHAPITRE 24
profit de son fils cruellement affligé: «Viens à notre secours, aie compas-
sion de nous» (Me 9:22), montre qu'il faisait sienne la cause du garçon.
Cela nous rappelle la Cananéenne qui implora Jésus d'avoir pitié d'elle,
bien que la personne affligée fût sa fille (Mt 15:22, p. 387 supra). Dans ces
cas, d'autres personnes que l'intéressée exercèrent leur foi en faveur de
ceux qui souffraient; et il en est de même pour le centenier qui plaida
pour son serviteur et dont Jésus félicita spécialement la foi (Mt 8:5-10,
p. 273 supra), de Jaïrus dont la fille était morte (Le 8:41, 42, 49, 50, p. 343
supra), et pour beaucoup qui amenèrent leurs parents ou leurs amis
impuissants au Christ et plaidèrent en leur faveur. Comme nous l'avons
montré jusqu'à présent, la foi pour être guéri est aussi réellement un
don de Dieu que la foi pour guérir (p. 348): et, comme les exemples cités
le prouvent, on peut exercer efficacement la foi en faveur d' autrui.
vingt-neuf talents d'or (Ex 38:24); David prépara pour le temple trois
mille talents d'or, et les princes, cinq mille (1 Ch 29:4-7), la reine de Saba
remit à Salomon cent vingt talents(1 Rois 10:10), le roi d'Assyrie mit sur
Ezéchias trente talents d'or (2 R 18:14), et dans l'appauvrissement
extrême auquel le pays fut amené en fin de compte, un talent d'or lui fut
imposé par le roi d'Egypte après la mort de Josias (2 Ch 36:3).» Farrar
estime que la dette due au roi était 1 250 000 fois plus grande que celle que
devait le petit débiteur au grand.
6. La théorie selon laquelle le Sauveur approuvait l'esclavage. -
Certains lecteurs ont cru trouver dans la parabole du serviteur impitoya-
ble une approbation sous-entendue de l'institution de l'esclavage. Le
grand débiteur de cette histoire devait être vendu avec sa femme, ses
enfants et tout ce qu'il avait. Si l'on examine raisonnablement l'histoire
dans son ensemble, on trouvera tout au plus, dans cet incident où le roi
commande que l'on vende le débiteur et sa famille, que le système
d'achat et de vente des serviteurs, serfs ou esclaves était légalement
reconnu à l'époque. L'objectif de la parabole n'était pas, même de loin,
d'approuver ou de condamner l'esclavage ou n'importe quelle autre
institution sociale. La loi mosaïque est explicite dans les problèmes rela-
tifs aux serviteurs. «L'ange de l'Eternel» qui apporta à Agar un message
DÉPART DE GALILÉE
Nous n'avons rien à part les instructions qu'il donna aux apô-
tres, sur les travaux que le Seigneur accomplit au cours de son
bref séjour en Galilée, à son retour de la région de Césarée de
Philippe. Son ministère galiléen, du moins en ce qui concerne le
grand public, avait pratiquement pris fin avec le discours qu'il
prononça à Capernaùm quand il y retourna après les miracles de
la deuxième multiplication des pains et de la marche sur la mer.
A Capernaùm, un grand nombre de disciples s'étaient détour-
nés du Maître "; à présent, après une brève visite, il se préparait
à quitter le pays dans lequel une si grande partie de son œuvre
publique s'était accomplie.
C'était l'automne; six mois environ s'étaient écoulés depuis
que les apôtres étaient revenus de leur tournée missionnaire; et
la fête des Huttes était proche. Des parents de Jésus vinrent le
a
Jn 7:1-10.
b
Page 375.
.
n'avait pas dit qu'il n'irait pas à la fête [du moins dans la version
du roi Jacques qui dit: «Je ne monte pas encore à cette fête, car
mon temps n'est pas encore pleinement venu.» - N. d.T.]. Peu
de temps après leur départ, il les suivit, voyageant «non pas de
façon manifeste, mais comme en secret». On ne nous dit pas s'il
y alla seul ou si l'un des Douze ou tous les Douze l'accompagnè-
rent.
c
Jn 7:5; cf. Me 3:21.
d Comparer la réponse du Christ à sa mère, Jn 2:4; voir aussi 7:30, 8:20.
e
Jn 7:11-53.
LA FÊTE DES HUTTES 437
assis aux pieds de leurs rabbis, ils ne l'avaient pas accrédité offi-
ciellement ni diplômé pour qu'il pût enseigner. D'où venait sa
sagesse, devant laquelle leurs accomplissements académiques
n'étaient rien? Jésus répondit à leurs questions troublées en
disant: «Mon enseignement n'est pas de moi, mais de celui qui
m'a envoyé. Si quelqu'un veut faire sa volonté, il reconnaîtra si
cet enseignement vient de Dieu, ou si mes paroles viennent de
moi-même » Son Maître, qui était encore plus grand que lui, était
.
mais ils pensaient que leur secret meurtrier était caché dans leur
propre cercle. Le peuple avait entendu les affirmations trompeu-
ses des classes dirigeantes selon lesquelles Jésus était possédé
d'un démon et qu'il accomplissait des miracles par le pouvoir de
Béelzébul; et c'est dans l'esprit de cette calomnie blasphéma-
toire qu'ils s'écrièrent: «Tu as un démon. Qui cherche à te faire
mourir?»
Jésus savait que les deux chefs d'accusation sur lesquels les
dirigeants s'efforçaient avec la plus grande assiduité de le con-
damner dans du peuple, et de tourner ainsi ce peuple
l'esprit
contre lui, du sabbat et le blasphème. Lors
étaient la violation
d'une visite antérieure à Jérusalem, il avait guéri un homme
affligé le jour du sabbat et avait complètement déconcerté ses
accusateurs hyper critique s qui, à ce moment, avaient cherché à
le fairemourir ^. C'est à cet acte de miséricorde et de puissance
que Jésus faisait maintenant allusion, lorsqu'il dit: «J'ai fait une
»
Page 74.
440 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 25)
Samaritaine, 4:10-15.
m Jn 7:39; cf. 14:16, 17, 26, 15:26, 16:7, Le 24:49, Ac 2:4.
L'EAU VIVE POUR CEUX QUI ONT SOIF 441
r
Dt 22:22-27.
s
Mt 5:21-48.
' Dt 17:6, et 13:9.
444 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 25]
LA LUMIÈRE DU MONDE*
Assis dans l'enceinte du temple dans la section appelée le tré-
sor, qui était reliée à la cour des femmes V, notre Seigneur conti-
nua son enseignement, disant: «Moi, je suis la lumière du
monde; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais
2
il aura la lumière de la vie .» Les grandes lampes installées dans
la cour dans le cadre de la joyeuse fête qui venait de se terminer
donnèrent l'occasion à notre Seigneur de s'affirmer la lumière
du monde. une nouvelle proclamation qu'il était Dieu et
C'était
Fils de Dieu. Les Pharisiens mirent en doute son témoignage,
déclarant qu'il n'avait aucune valeur s'il rendait témoignage de
lui-même. Jésus reconnut qu'il témoignait de lui-même mais
affirma néanmoins que ce qu'il disait était vrai, car il savait de
quoi il parlait, d'où il venait et où il irait, tandis qu'eux parlaient
dans l'ignorance. Ils pensaient, parlaient et jugeaient à la
manière des hommes et de la faiblesse de la chair; lui ne jugeait
pas, mais s'il décidait de le faire le jugement serait juste, parce
qu'il étaitguidé par le Père qui l'avait envoyé. Leur loi réclamait
letémoignage de deux témoins pour pouvoir décider légalement
d'un fait", et Jésus se cita lui-même ainsi que son Père comme
témoins pour soutenir son affirmation. Ses adversaires deman-
dèrent alors avec une intention méprisante ou sarcastique: «Où
est ton Père?» Il répliqua sur un ton élevé: «Vous ne connaissez ni
moi, ni mon Père. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi
mon Père.» Enragés de leur propre déconfiture, les Pharisiens
voulurent le saisir mais se trouvèrent impuissants à le faire. «Per-
sonne ne l'arrêta, parce que son heure n'était pas encore venue. »
Cela, Abraham ne l'a pas fait. Vous faites les œuvres de votre
père.» Dans leur colère aveugle, ils interprétèrent apparemment
cela comme voulant dire que bien qu'ils fussent enfants de la
1
Les Ecritures ne disent pas si cet événement suivit immédiatement ceux
que nous venons de considérer ou s'il se produisit plus tard, lorsque Jésus fut
revenu à Jérusalem d'un voyage qui n'aurait pas été rapporté. La valeur de la
leçon n'est pas affectée par sa place dans la liste des œuvres de notre Seigneur.
i Ex 20:5, 34:7, Lv 26:39, Nb 14:18, 1 R 21:29; cf. Ez chap. 18.
k
Pages 211 et 228.
UN AVEUGLE GUÉRI LE JOUR DU SABBAT 451
nant, c'est que vous ne sachiez pas d'où il est; et il m'a ouvert les
yeux! Nous savons que Dieu n'exauce pas les pécheurs; mais si
quelqu'un honore Dieu et fait sa volonté, celui-là il l'exauce.
Jamais encore on n'a entendu dire que quelqu'un ait ouvert les
yeux d'un aveugle-né. Si cet homme n'était pas de Dieu, il ne
pourrait rien faire.»
Pareil affront de la part d'un laïc était sans précédent dans les
annales des rabbis et des scribes. «Tu es né tout entier dans le
l'adora.»
On entendit Jésus commenter l'affaire en disant que l'un des
buts pour lesquelsil était venu dans le monde était «que ceux qui
BERGER ET PORTIER"
«En vérité en vérité,, je vous le dis, celui qui n'entre point par
la porte dans la bergerie, mais qui y monte par un autre côté,
celui-là est un voleur et un brigand. Mais celui qui entre par la
porte est le berger des brebis.» C'est par ces mots que Jésus pré-
faça l'un de ses discours les plus impressionnants. L'allusion au
berger et aux brebis dut rappeler à ses auditeurs un grand nom-
bre des passages souvent cités des prophètes et des psaumes °.
L'image est d'autant plus efficace lorsque nous considérons les
circonstances dans lesquelles le Maître l'utilisa. La Palestine était
surtout un pays pastoral, et la dignité du métier de berger était
reconnue par tout le monde. Une prophétie bien précise avait
promis un Berger à Israël. David, le roi dont tous les Israélites
étaient fiers, avaient été pris directement de son troupeau et était
venu, la houlette de berger en main, recevoir l'onction qui le ren-
dait royal.
Comme le montra le Maître, l'accès aux brebis est libre au ber-
ger. Quand elles sont réunies en sécurité dans la bergerie, il
" Jn 10:1-21.
Noter la promesse d'un berger à Israël, Es 40:11, 49:9, 10, Ez 34:23, 37:24;
cf. Jr 3:15, 23:4, Hé 13:20, 1 P 2:25, 5:4, Ap 7:17. Lire studieusement le psaume 23.
V Note 7, fin du chapitre.
LE BON BERGER 455
c'étaient des voleurs qui essayaient de faire des brebis leur proie;
leur but égoïste et méchant était de tuer et d'emporter.
Changeant d'image, le Christ proclama: «Je suis le bon ber-
9 Mt7:15; cf. 24:4, 5, 11, 24, Me 13:22, Rm 16:17, 18, Ep5:6, Col 2:8, 2P2:l-3,
1 Jn 4:1, Ac 20:29.
456 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 25]
reprendre: tel est l'ordre que j'ai reçu de mon Père.» La certitude
r
Pages 23 et 89.
s
Jean 10:16; comparer quant à un «seul troupeau, un seul berger», Ez 37:22,
Es 11:13, Jr 3:18, 50:4. Voir Articles de Foi, pp. XXX et sqq., «Le Rassemblement
d'Israël».
t
LM, 3 Né 15:21; lire les versets 12-24; voir chapitre 39 infra.
NOTES 457
NOTES DU CHAPITRE 25
fête des Huttes était également appelée «fête de la récolte» (Ex 23:16);
c'était à la fois un souvenir et une fête de la moisson. Pour commémorer
leur long voyage dans le désert après leur délivrance d'Egypte, voyage
au cours duquel ils avaient dû vivre sous des tentes et dans des cabanes
improvisées, les Israélites étaient requis d'observer annuellement une
fête qui durait sept jours, auxquels s'ajoutait un jour d'une sainte con-
vocation. Pendant la semaine, le peuple vivait dans des cabanes, des
tonnelles ou des huttes, faites de branches ou de «rameaux d'arbres
touffus» entrelacés de saules de la rivière (Lv 23:34-43, Nb 29:12-38, Dt
16:13-15, 31:10-13). Cette fête durait du 15 au 20 du mois de Tichri, le
septième dans le calendrier hébreu, correspondant à une partie de nos
mois de septembre et d'octobre. Elle devait avoir lieu peu après le jour
annuel des expiations qui était une période de pénitence et d'affliction
de 1 âme souffrant pour le péché (Lv 23 26-32) Les sacrifices à l' autel lors
'
: .
de la fête des Huttes étaient plus grands que ceux qui étaient prescrits
" 3 Né 16:1-5.
458 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 25]
de prêtres faisait le tour de l'autel, non pas une fois, mais sept, comme
s'ils faisaient de nouveau le tour, mais maintenant en priant, de la
Jéricho des Gentils qui avait été un obstacle à leur possession de la terre
promise.»
2. L'épreuve de la doctrine de notre Seigneur. - N'importe qui peut
savoir par lui-même si la doctrine du Christ est de Dieu ou non, tout sim-
qu'on leur avait enseigné que nul ne devait savoir d'où le Messie vien-
drait et que tous savaient que Jésus venait de Galilée. Cette contradic-
tion apparente s'explique de la manière suivante: la ville de David, ou
Bethléem de Judée, était, cela ne fait aucun doute, le lieu prévu de la
naissance du Messie; mais les rabbis avaient enseigné erronément que
peu après sa naissance, l'Enfant Christ serait enlevé et apparaîtrait au
bout d'un certain temps comme homme, et que personne ne saurait
d'où ni comment il était revenu. Geikie (II, p. 274), citant partiellement
Lightfoot, formule comme suit la critique populaire: «Les rabbis ne nous
disent-ils pas, dirent certains, que le Messie naîtra à Bethléhem, mais
qu'il sera arraché peu après sa naissance par des esprits et des tempêtes,
et que lorsqu'il reviendra pour la deuxième fois nul ne saura d'où il
revient? Mais nous savons que cet homme vient de Nazareth.»
5. Le texte relatif à la femme surprise en adultère. - Certaines criti-
ques modernes prétendent que les versets de Jean 7:53 et 8:11 inclus ne
sont pas à leur place tels qu'ils apparaissent dans notre version de la
Bible, parce que l'incident qui y est rapporté n'apparaît pas dans certai-
nes des anciennes copies manuscrites de l'Evangile de Jean, et que le
style du récit est différent. Dans certains manuscrits il vient à la fin du
livre. D'autres manuscrits contiennent trouve dans
le récit tel qu'il se
notre Bible. Le chanoine Farrar demande pertinemment (p. 404 note)
pourquoi, si l'incident n'est pas à sa place ou n'est pas de Jean, tant de
manuscrits importants le présentent tel que nous l'avons?
6. Le Trésor et la cour des Femmes. - «Une partie de l'espace compris
dans les parvis intérieurs était accessible aux Israélites des deux sexes, et
portait le nom de cour des Femmes. C'était une enceinte pourvue d'une
colonnade, où se tenaient les assemblées générales selon le rituel pres-
crit pour le culte public. Des pièces utilisées pour certaines cérémonies
occupaient les quatre coins de cette cour; et, entre celles-ci et les loges
qui flanquaient les portes, il y avait d'autres constructions, dont une
série constituait le Trésor; on y plaçait des réceptacles en forme de trom-
pette pour recevoir des dons» (voir Me 12:41-44) - La Maison du Seigneur,
.
pp. 46.
7.La bergerie. - Le Commentary, de Dummelow, dit, à propos de Jn
10:2: «Pour comprendre cette image, il faut se souvenir que les bergeries
orientales sont de grands enclos ouverts, dans lesquels plusieurs trou-
peaux sont conduits à la tombée de la nuit. Il n'y a qu'une seule porte
qu'un seul berger garde tandis que les autres vont se reposer chez eux.
Le matin, les bergers reviennent, se font reconnaître du portier, appel-
lent leurs troupeaux autour d'eux et les conduisent à la pâture.»
CHAPITRE 26
tain, c'est que Jésus quitta Jérusalem peu après la fête des Hut-
tes; il n'est pas dit clairement qu'il retourna en Galilée ou s'il ne
verrons, il se dirigea par deux fois vers le nord, une fois parce
qu'il se retira dans la région de Béthabara et de nouveau vers
Ephraïm d .
a
Jn 10:22.
b
Note 1, fin du chapitre.
c
Le 9:51.
d
Jn 10:40, 11:54.
462 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 26]
REJETÉ EN SAMARIE e
e Le 9:51-56.
/ Jn 4:4-42; page 193 supra,
8 Le 9:54; cf. 2 R 1:10,12.
h Mt 10:23.
MISSION DES SOIXANTE-DIX 463
'
Le 9:57-62; voir pages 335-337 supra.
i Le 10:1-12.
k Mt 9:37,38;
Cf. voir aussi Jn 4:35.
'
Edersheim (vol. II, p. 138) dit: «L'expression <si le fils de la paix est là> est un
464 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 26]
d'entrer dans des villes samaritaines ou dans les pays des Gen-
tils. Cette différence correspond au changement de situation, car
hébraïsme équivalent à <si la maison en est digne> (cf. Mt 10:13) et désigne la per-
sonnalité du chef de famille et l'atmosphère du foyer.»
m Cf. Mt 10:14; page 361 supra.
n Comparer la mission donnée aux soixante-dix à celle des Douze, Mt
P Mt 28:19; Me 16:15.
1 D&A 107:25, 124:137-140; voir aussi A rt ides de Foi, pp, 255, 258. L'office des
soixante-dix a été réinstauré dans l'Eglise rétablie; et en cette dernière dispensa-
tion,des collèges des soixante-dix existent pour l'œuvre du ministère. L'office des
soixante-dix est un office qui appartient à la Prêtrise Supérieure ou Prêtrise de
Melchisédek.
r
Le 10:13-15; cf. Mt 11:20-24; voir page 282 supra.
s
Le 10:17.
' Ap 9:1, 12:8,9; voir pages 6 et 7 supra.
466 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 26]
Père, ni qui est le Père, si ce n'est le Fils et celui à qui le Fils veut
le révéler.» Puis,en une communion plus intime avec les disci-
ples, il «Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez!
ajouta:
Car je vous dis que beaucoup de prophètes et de rois ont désiré
voir ce que vous voyez, et ne l'ont pas vu, entendre ce que vous
entendez, et ne l'ont pas entendu.»
c
Le 10:27; cf. Dt 6:5 et Lv 19:18; voir aussi Mt 22:35-40.
LE PRÊTRE, LE LÉVITE ET LE SAMARITAIN 469
d Le 10:30-37.
e
Mt 18:21,22; cf. Le 17:4, page 428 supra.
470 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 26]
MARTHE ET MARIES
«Il leur dit encore: Lequel d'entre vous aura un ami qui se rendra
chez lui au milieu de la nuit pour lui dire: Ami, prête-moi trois pains,
car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n'ai rien à lui
offrir? Si, de l'intérieur, l'autre lui répond: Ne me cause pas d'ennui,
la porte est déjà fermée, mes enfants et moi nous sommes au lit, je ne
puis me lever pour te donner (des pains) - je vous le dis, même s'il
ne se lève pas pour les lui donner, parce qu'il est son ami, il se lèvera
à cause de son importunité et lui donnera tout ce dont il a besoin.»
n'y avait pas de pain chez lui. Il fit sien les besoins de son visiteur
et supplia à la porte de son voisin comme s'il demandait pour lui-
même. Le voisin répugnait à quitter son lit confortable et à déran-
ger sa famille pour contenter autrui; mais, voyant que l'homme
à la porte l'importunait, il finit par se lever et lui donna ce qu'il
demandait de manière à se débarrasser de lui et à pouvoir dormir
en paix. Le Maître ajouta en guise de commentaire et d'instruc-
tion: «Demandez, et l'on vous donnera; cherchez, et vous trou-
verez; frappez, et l'on vous ouvrira.»
L'homme hospitalier de la parabole avait refusé de se laisser
repousser; il continua à frapper jusqu'à ce que la porte s'ouvrît;
en conséquence, il reçut ce qu'il voulait, trouva ce qu'il était sorti
chercher. Certains considèrent que la parabole est difficile à
appliquer, puisqu'elle traite de cet élément de la nature humaine
qui est égoïste et amoureux du confort, et l'utilise apparemment
pour symboliser le retard délibéré de Dieu. Mais l'explication en
est claire lorsque l'on examine dûment le contexte. La leçon du
Seigneur est que si l'homme, malgré tout son égoïsme et son peu
de désir de donner, accorde néanmoins ce que son prochain lui
demande à bon droit et continue à demander en dépit de ses
474 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 26]
y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et qui
«Il
n'avait d'égard pour personne. Il y avait aussi dans cette ville une
veuve qui venait lui dire: Fais-moi justice de mon adversaire. Pen-
dant longtemps il ne voulut pas. Mais ensuite il dit en lui-même:
Bien que je ne craigne pas Dieu et que je n'aie d'égard pour per-
sonne, néanmoins parce que cette veuve me cause des ennuis, je lui
ferai justice, de peur que jusqu'à la fin, elle ne vienne me casser la
tête.»
1
Le 18:2-5; lire versets 1 et 6-8. Voir aussi D&A 101:81-94.
LA PURIFICATION CÉRÉMONIELLE 475
v Comparer le sort qui s'abattit sur Nebucadnetsar, alors même qu'il profé-
bientôt passer, disant: «Il est un baptême dont je dois être bap-
tisé, et combien je suis pressé qu'il soit accompli!» Il parla de
y Cf. Mt 6:20.
2
Le 12:35-48.
480 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 26]
assura que ceux qui avaient été ainsi tués ne devaient pas être
considérés comme plus grands pécheurs que les autres Gali-
léens; «mais, dit-il, si vous ne vous repentez pas, vous périrez
tous de même».
Puis, se reportant de sa propre initiative à une autre catastro-
phe, il de dix-huit personnes qui avaient été tuées par
cita le cas
la chute d'une tour à Siloé et affirma qu'il ne fallait pas les consi-
dérer comme de plus grands pécheurs que les autres gens de
Jérusalem. «Mais», répéta-t-il, «si vous ne vous repentez pas,
vous périrez tous de même.» Il y en avait peut-être qui croyaient
que les hommes sur qui la tour était tombée avaient mérité leur
destin; et cette conception est d'autant plus probable, si la théo-
rie généralement acceptée est correcte, que la calamité s'abattit
sur les hommes tandis qu'ils étaient engagés à la solde des
Romains à travailler sur l'aqueduc, pour la construction duquel
Pilate avait utilisé le «corban» ou trésor sacré, donné par vœu au
temple c .
c
Josèphe, Guerres, II, 9:4 et page 385 supra.
d Cf. page 450
Jn 9:2, 3 et supra.
e
Jb 4:7, 8:2-14, 20, 22:5.
482 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 26]
/ Le 13:6-9.
i Le 3:9.
h Le 13:11-17.
GUÉRISON LE JOUR DU SABBAT 483
puissance par laquelle elle avait été délivrée de ses liens, glorifia
Dieu en une fervente prière d'actions de grâce. Il ne fait aucun
doute que beaucoup de spectateurs se réjouirent avec elle, mais
il y en avait un dont l'âme n'était agitée que par l'indignation, et
femme, qui est une fille d'Abraham et que Satan tenait liée
depuis dix-huit-ans, il n'aurait pas fallu la détacher de ce lien le
jour du sabbat?»
On peut déduire que l'affliction de cette femme avait une base
plus profonde que les muscles, car Luc qui était lui-même méde-
cin' nous «rendue infirme par un esprit», et rap-
dit qu'elle était
porte les paroles significatives du Seigneur disant que Satan la
tenait liée depuis dix-huit ans. Mais quelle qu'ait été sa maladie,
qu'elle ait été entièrement physique ou partiellement mentale et
spirituelle, la femme fut libérée de ses liens. De nouveau le
Christ triomphait, et ses adversaires étaient réduits au silence,
tandis que les croyants se réjouissaient. Après avoir réprimandé
le chef de la synagogue, Jésus prononça un bref discours dans
'
Co4:14.
484 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 26]
a des derniers qui seront premiers et des premiers qui seront der-
niers».
du temple *?.
NOTES DU CHAPITRE 26
1. Le ministère du Christ après son départ final de Galilée. - Jean
nous dit que lorsque Jésus quitta la Galilée pour aller à Jérusalem assiter
à la fête des Huttes, il y alla «non pas de façon manifeste, mais comme
en secret» (7:10). Il semble improbable que les oeuvres nombreuses que
rapportent les écrivains synoptiques dans le cadre du ministère de notre
Seigneur, et qui s'étendaient de la Galilée à travers la Pérée, en Samarie
et dans des parties de la Judée, aient pu se produire au cours de ce
voyage particulier, et pour ainsi dire secret, à l'époque de la fête des
Huttes. Le désaccord qui existe parmi les auteurs quant à la succession
des événements dans la vie du Christ est très grand. Une comparaison
des «harmonies» publiées dans les principaux auxiliaires bibliques
donne l'exemple de ces vues divergentes. Le sujet des enseignements
de notre Seigneur conserve sa valeur intrinsèque indépendamment des
événements, qui ne sont qu'accessoires. L'extrait suivant de Farrar (Life
of Christ, chap. 42) sera utile à l'étudiant, qui doit cependant se souvenir
que, du propre aveu de l'auteur, ce n'est qu'un arrangement provisoire
ou possible. «Il est bien connu que toute une grande section de saint Luc
- de 9:51 à 18:30 - forme un épisode du récit évangélique dont beaucoup
d'événements ne sont racontés que par cet évangéliste uniquement, et
dans lequel les quelques données de temps et de lieu indiquent toutes
un voyage lent et solennel de Galilée à Jérusalem (9:51, 13:22, 17:11,
10:38). Après la fête de la Dédicace, notre Seigneur se retira en Pérée
jusqu'à ce qu'il en fût rappelé par la mort de Lazare (Jn 10:40, 42,
11:1-46); après la résurrection de Lazare, il s'enfuit en Ephraïm (11:54),
et il ne quitta sa retraite d'Ephraïm que lorsqu'il se rendit à Béthanie, six
jours avant sa dernière Pâque (12:1).
Ce grand voyage de Galilée à Jérusalem, si riche en événements qui
donnèrent lieu à certaines de ses paroles les plus mémorables, dut donc
être soit un voyage vers la fête des Huttes ou vers la fête de la Dédicace.
On peut considérer comme établi qu'il ne pouvait s'agir de la première,
surtout parce que ce voyage-là était rapide et secret, tandis que celui-ci
était éminemment public et lent.
«Presque tous les enquêteurs semblent différer dans une mesure
plus ou moins grande quant à la succession et à la chronologie exacte des
événements qui suivent. Sans entrer dans des analyses minutieuses et
ennuyeuses, où il est impossible d'arriver à une certitude absolue, je
raconterai cette période de la vie de notre Seigneur dans l'ordre qui,
après une étude répétée des évangiles, me semble être le plus probable,
et dans les détails duquel je me suis trouvé confirmé à maintes reprises
par les conclusions d'autres chercheurs indépendants. Je ne donnerai
ici que ma conviction:
«1. L'épisode de saint Luc jusqu'à 18:30 se rapporte principalement
à un voyage unique, bien que l'unité de sujet, ou d'autres causes, ait pu
amener l'auteur sacré à inclure à son récit certains événements ou paro-
les qui appartiennent à une époque antérieure ou postérieure.
«2. L'ordre des faits rapportés même par saint Luc seul n'est pas, et
ne prétend en aucune façon être strictement chronologique, de sorte
que le lieu d'un événement quelconque dans le récit n'indique pas
nécessairement sa place véritable dans l'ordre du temps.
«3. Ce voyage est identique à celui qui est rapporté partiellement
dans Mt 18:1, 20:16, Me 10:1-31.
(Comme des preuves internes semblent le démontrer) les événe-
«4.
ments rapportés dans Mt 20:17-28, Me 10:32-45, Le 18:31-34, n'appar-
tiennent pas à ce voyage mais au dernier que Jésus fit: le voyage
d'Ephraïm à Béthanie et à Jérusalem.»
2. Jésus à la maison de Béthanie. Certains auteurs (p. ex. Edersheim)
placent cet événement dans le cours du voyage de notre Seigneur pour
assister à la fête des Huttes; d'autres (p. ex. Geikie) pensent qu'il se
produisit immédiatement après cette fête; d'autres encore (p. ex. Farrar)
le placent la veille de la fête de la Dédicace, presque trois mois plus tard.
La place que nous lui donnons dans le texte est celle à laquelle il apparaît
dans le récit scripturaire.
N'y en aura-t-il que peu qui seront sauvés? - Nous apprenons par
3.
la révélation des derniers jours que des degrés de conditions nous atten-
dent dans l'au-delà, et qu'au-delà du salut il y a les gloires élevées de
l'exaltation. Les royaumes (ou gloires) spécifiés des rachetés, à l'excep-
tion des fils de perdition, sont le céleste, le terrestre et le téleste. Nous
488 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 26]
voyons que ceux qui trouveront place dans le téleste, le plus bas des
trois, sont «aussi innombrables que les étoiles du firmament ou que le
sable sur les bords de la mer». Et ils ne seront pas tous égaux «car ils
seront jugés selon leurs œuvres, et chacun recevra selon ses propres
œuvres sa propre domination dans les demeures qui sont préparées. Et
ils seront les serviteurs du Très-Haut; mais ils ne peuvent aller là où Dieu
et le Christ demeurent, aux siècles des siècles» voir D&A 76:111, 112, lire
la section tout entière; voir aussi les Articles de Foi, pp. 493-499 et p. XXX
infra.
CHAPITRE 27
a Le 14:1-24.
b
Cette question est identique à celle qui fut posée à Jésus dans la synagogue
de Capernaùm avant la guérison de l'homme à la main sèche (Mt 12:10).
c Ex
23:5, Dt 22:4, Le 13:15.
d Cf. Mt 23:12, Le 1:52,
18:14, Je 4:6, 1 P 5:5.
490 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 27]
tiens-moi, je te prie, pour excusé. Un autre dit: J'ai acheté cinq paires
de bœufs, et je vais les essayer; tiens-moi, je te prie pour excusé. Un
autre viens de me marier, et c'est pourquoi je ne puis venir. Le
dit: Je
CALCUL DE LA DÉPENSE^
Comme il en avait été en Galilée, de même en fut-il en Pérée
et en Judée: de grandes multitudes écoutaient le Maître partout
où il apparaissait en public. Une fois, lorsqu'un scribe s'était pré-
senté comme disciple, s'offrant à suivre le Maître partout où il
allait, Jésus avait attiré son attention sur l'abnégation, les priva-
S Le 14:25-35.
h Mt 8:19, 20; cf. Le 9:57, 58; page 335 supra.
CE QUE CELA COÛTE, ÊTRE DISCIPLE 493
'
Comparer la loi sous l'administration mosaïque, Dt 13:6-11 et noter l'appli-
cation de ce principe aux apôtres; Mt 10:37-39.
/ Cf. Mt 5:13, Me 9:50.
494 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 27]
car j'ai trouvé la drachme que j'avais perdue. De même, je vous le dis,
il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se
repent.»
prodigue".
«Il dit encore: Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son
père: Mon père, donne-moi la part de la fortune qui doit me revenir.
Et le père leur partagea son bien. Peu de jours après, le plus jeune fils
rassembla tout ce qu'il avait et partitpour un pays lointain où il
» Le 15:11-32.
LE FILS PRODIGUE 497
digne d'être appelé ton fils. Mais le père dit à ses serviteurs: Appor-
tez vite la plus belle robe et mettez-la lui; mettez-lui une bague au
doigt, et des sandales pour ses pieds. Amenez le veau gras, et tuez-
le. Mangeons et réjouissons-nous; car mon fils que voici était mort,
robe; une bague lui fut placée au doigt comme signe de rétablis-
LE FILS PRODIGUE ET SON FRÈRE 499
pas toucher par l'éclat ému et aimant: «Ton frère que voilà était
mort, et ilrevenu à la vie; il était perdu, et il est retrouvé.»
est
Nous n'avons pas le droit d'exalter la vertu de repentir du
prodigue au-dessus des services loyaux et pénibles de son frère
500 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 27]
qui était resté au foyer, fidèle aux devoirs exigés de lui. Le fils
pécheur.
Les trois paraboles, qui figurent dans le récit scripturaire sous
laforme de parties d'un discours continu, décrivent unanime-
ment la joie qui abonde dans le ciel lorsque l'on retrouve une âme
comptée auparavant parmi celles qui étaient perdues, que cette
âme soit symbolisée par une brebis qui s'est éloignée, une
«Jésus dit aussi aux disciples: Il y avait un homme riche qui avait
un intendant, dénoncé comme dissipant ses biens.
et celui-ci lui fut
Il l'appela et lui dit: Qu'est-ce que j'entends dire de toi? Rends
fut appelé à rendre des comptes parce que le bruit de ses gaspilla-
ges et de son manque de soin était parvenu aux oreilles du maî-
tre. L'intendant ne nia pas sa culpabilité et reçut immédiatement
sez votre richesse de manière à vous assurer des amis plus tard.
Soyez diligents, car le jour où vous pouvez utiliser vos richesses
terrestres passera bientôt. Prenez de la graine même des gens
malhonnêtes et méchants; s'ils sont prudents au point de pré-
" Le 16:14-31.
v Note 2, fin du chapitre.
LE RICHE ET LAZARE 505
«Il y avait un homme riche qui était vêtu de pourpre et de fin lin,
w Version révisée [anglaise], Le 16:16: «La loi et les prophètes ont subsisté
jusqu'à Jean; depuis lors, l'évangile du royaume de Dieu est prêché, et chacun use
de violence pour y entrer.»
x Cf. Mt 5:18; voir page 255 supra.
506 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 27]
y Le 16:19-31.
LE GRAND ABÎME 507
ment que leur demeure est celle pour laquelle ils se sont qualifiés
tandis qu'ils étaient dans la chair.
Le sort du riche n'était pas le résultat des richesses, et le repos
dans lequel Lazare entra n'était pas la résultante de la pauvreté.
Ce qui avait amené le premier sous la condamnation, c'était le
fait qu'il n'avait pas utilisé sa richesse à bon escient et qu'il s'était
2
Note 3, fin du chapitre.
a
Comparer LM, Al 40:11-14; voir Articles de Foi, p. 478, note 5: «L'état inter-
médiaire de l'âme».
b Ap 14:13.
LA FOI: QUANTITÉ ET QUALITÉ 509
peaux, lui dira, quand il revient des champs: Viens tout de suite te
c
Le 17:1-10.
d Cf. Mt Me 9:23,
17:20, 21:21, 11:23; voir page 417 supra.
510 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 27]
ses pas et glorifia le Seigneur à haute voix; puis il tomba face con-
tre terre aux pieds du Christ et lui rendit grâce. On nous dit que
cet homme reconnaissant était un Samaritain, d'où nous con-
cluons que certains des autres, peut-être tous, étaient Juifs.
Affligé du manque de gratitude des neuf autres, Jésus s'exclama:
«Les dix n'ont-ils pas été purifiés? [Mais] les neuf autres, où sont-
ils? Ne s'est-il trouvé que cet étranger pour revenir et donner
LE PHARISIEN ET LE PÉAGER 1
«Il dit encore cette parabole pour certaines personnes qui se per-
ments qui suivirent le départ du Christ de Jérusalem après la fête des Huttes, con-
tient laréponse de notre Seigneur à la question du Pharisien sur le point de savoir
«quand viendrait le royaume de Dieu», et d'autres commentaires à ce sujet
(17:20-37); ces questions furent traitées plus complètement plus tard dans un dis-
512 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 27)
de Dieu mais aimait encore plus les grands biens qu'il avait.
Abandonner la richesse, le rang social et les distinctions officiel-
les constituait un sacrifice trop grand, et le renoncement néces-
saire était une croix trop lourde à porter pour lui, même si des tré-
sors dans le ciel et la vie éternelle lui étaient offerts. La faiblesse
de cet homme était l'amour des choses du monde; Jésus diagnos-
tiqua son cas et prescrivit le remède qui convenait; il ne nous
appartient pas de dire que le même traitement serait le meilleur
y Ceci est le récit de Marc (10:21), qui est le plus détaillé des trois [dans la ver-
sion du roi Jacques - N. d.T.].
518 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 27]
z Note du chapitre.
7, fin
a
Considérer les leçons des paraboles du trésor caché et de la perle de grand
prix, pages 319-320.
b Mt 19:27-30, Me 10:28-31,
Le 18:28-30.
LA RÉCOMPENSE DU MÉRITE 519
c
Mt 20:1-16. Cette parabole est la résultante des événements qui la précè-
dent immédiatement. Mt 19:27-30 fait partie du récit qui continue au chapitre 20
et doit être lu comme tel. La division actuelle en chapitres est malheureuse.
520 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 27]
te fais pas tort, n'as-tu pas été d'accord avec moi pour un denier?
Prends ce qui est à toi et va-t-en. Je veux donner à celui qui est le der-
nier autant qu'à toi. Ne m'est-il pas permis de faire de mes biens ce
que je veux? Ou vois-tu de mauvais œil que je sois bon? Ainsi les der-
niers seront les premiers et les premiers seront les derniers.» [La ver-
sion du roi Jacques ajoute: «Car il y a beaucoup d'appelés mais peu
d'élus.» - N. d.T.]
d Dt 24:15.
e
La proposition finale [de la version du roi Jacques - N. d.T. «car il y a beau-
]
coup d'appelés mais peu d'élus», est omise dans la version révisée [anglaise].
Note 8, fin du chapitre.
522 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 27]
/ Page 454.
.
NOTES 523
NOTES DU CHAPITRE 27
1. et leurs intendants. - « <Un homme riche avait un inten-
Les riches
dant.) Nous apprenons ici en passant à quel point les diverses positions
sociales dans une communauté sont équilibrées, et combien peu
d'avantages substantiels la richesse peut conférer à son possesseur. A
mesure que les biens augmentent, le contrôle que l'on exerce personnel-
lement sur eux diminue; plus on possède, plus on doit confier aux
autres. Ceux qui font leur propre travail ne sont pas gênés par des servi-
teurs désobéissants; ceux qui s'occupent de leurs propres affaires ne
sont pas ennuyés par des surveillants infidèles.» - Parables of our Lord,
Arnot, p. 454.
2. Les richesses injustes. - Le conseil donné par le Seigneur aux dis-
ciples était qu'ils devaient utiliser la richesse matérielle pour faire du
bien grâce à de sorte que quand elle, c'est-à-dire tous les biens ter-
elle,
restres, viendrait à manquer, ils auraient des amis pour les accueillir
dans «les tabernacles éternels» ou les demeures célestes. Quand on étu-
die une parabole basée sur des contrastes, comme celle-ci, il faut pren-
dre soin de ne pas aller trop loin dans l'une des analogies qui s'y trou-
vent. Nous ne pouvons pas conclure raisonnablement que Jésus voulait
ne fût-ce que sous-entendre que la prérogative de recevoir une âme dans
les «tabernacles éternels» ou l'en exclure repose sur ceux qui, sur terre,
ont été avantagés ou désavantagés par les actions de cette personne, si
ce n'est dans la mesure où leur témoignage sur ces actes pourra être pris
en compte dans le jugement final. La parabole tout entière est pleine de
sagesse pour qui veut la voir; pour l'esprit trop critique elle peut sembler
illogique, comme elle sembla l'être aux Pharisiens qui se moquèrent de
Jésus lorsqu'il raconta son histoire. La version révisée anglaise traduit
Le 16:14 par: «Et les Pharisiens, qui aimaient l'argent, entendirent toutes
ces choses; et ils se moquèrent de lui.»
lite) disait: <Si un homme voit une femme plus belle que sa propre
femme, il peut la [sa femme} répudier, parce qu'il est dit: Si elle ne
trouve pas faveur à ses yeux.> L'école de Hillel disait: <Si la femme pré-
pare mal la nourriture de son mari, en la salant ou en la rôtissant exagé-
rément, elle doit être répudiée.) D'autre part, Rabbi Jochanan (Cham-
une femme est odieux.) Les deux écoles étaient
maïte) disait: (Répudier
d'accord pour dire qu'une divorcée ne pouvait être reprise. Rabbi . .
Chananiah disait: <Dieu n'a pas approuvé le divorce, sauf parmi les
Israélites, comme s'il avait dit: J'ai concédé aux Israélites le droit de ren-
voyer leurs femmes; mais aux Gentils je ne l'ai pas concédé.) Jésus répli-
que que ce n'est pas le privilège mais l'infamie et l'opprobe d'Israël que
Moïse ait jugé nécessaire de tolérer le divorce.»
5. Jésus, l'ennoblisseur de la femme. - Geikie paraphrase comme
suit une partie de la réponse du Christ à la question du Pharisien relative
NOTES 525
p. 349.
apparut parmi les Néphites sur le continent américain, il prit les enfants
un par un et les bénit; et la multitude assemblée vit les petits entourés
comme de feu, tandis que des anges les servaient (3 Né 17:11-25). Dans
la révélation moderne, le Seigneur a ordonné que tous les enfants nés
dans l'Eglise soient amenés pour être bénis à ceux qui ont l'autorité
d'administrer cette ordonnance de la Sainte Prêtrise. Ce commande-
ment est le suivant: «Tout membre de l'Eglise du Christ qui a des enfants
doit les amener devant l'assemblée, aux anciens, lesquels doivent leur
imposer les mains au nom de Jésus-Christ et les bénir en son nom» (D& A
20:70). Par conséquent, il est maintenant de coutume dans l'Eglise
d'amener les petits enfants à la réunion de jeûne et de témoignage, à
laquelle ils sont reçus un par un dans les bras des anciens et bénis, et où,
à cette occasion, un nom leur est donné. Il est attendu du père de
l'enfant, s'il est ancien, qu'il participe à cette ordonnance.
La bénédiction des enfants n'est en aucun sens analogue à l'ordon-
nance du baptême et s'y substitue encore moins, le baptême ne devant
être administré qu'à ceux qui sont arrivés à l'âge de compréhension et
526 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 27]
le but de la leçon: «Aux hommes cela est impossible, mais à Dieu tout est
possible» (Mt 19:26).
Le souci inopportun du salaire dans le service du Seigneur. - La
8.
tains de ceux qui étaient les premiers sont les derniers et combien erro-
née et fausse est la pensée que ceux qui apparemment ont fait plus doi-
vent nécessairement recevoir plus que d'autres - comment, en bref, le
travail pour le Christ n'est pas une quantité tangible, autant pour
autant, et comment ce n'est pas à nous de juger du moment et de la rai-
son pour lesquels un travailleur est venu - elle apporte aussi beaucoup
de choses qui sont nouvelles et, sous beaucoup d'aspects, très réconfor-
tantes.»
CHAPITRE 28
LE DERNIER HIVER
À LA FÊTE DE LA DÉDICACE
Jésus retourna à Jérusalem à temps pour assister à la fête de la
Dédicace au cours du dernier hiver de sa vie terrestre. Cette fête,
comme celle des Huttes, était une fête de réjouissances nationa-
les et était célébrée tous les ans pendant huit jours à partir du 25
chislev^, qui correspond partiellement à notre mois de décem-
bre. Ce n'était pas une des grandes fêtes prescrites par statut
mosaïque, mais elle avait été établie en 164 ou en 163 av. J.-C, au
moment de la reconsécration du temple de Zorobabel lorsque le
bâtiment sacré, profané par Antiochus Epiphane, le roi païen de
Syrie, avait pu être restauré. Tandis que la fête était en cours,
Jésus se rendit au temple, et on le vit se promener dans la partie
de l'enceinte appelée le portique de Salomon d Sa présence fut
.
a
Jn 10:22-39.
" Rendu aussi par kislev, chisleu et cisleu, voir Za 7:1.
c
Josèphe, Antiquités, XII, 5:3-5. Voir Esdras 6:17, 18 et note 1, fin du
chapitre.
d Note 2, fin du chapitre.
LE SEIGNEUR DES BREBIS 529
mes un.» L'allusion à ce qui avait déjà été dit était un rappel des
enseignements qu'il avait prodigués lors d'un séjour antérieur
parmi eux, lorsqu'il avait proclamé être le grand JE SUIS, qui
était plus ancien et plus grand qu'Abraham et de cette autre pro-
clamation qu'il avait faite de lui-même, disant qu'il était le bon
berger e .
e
Jn 8:58 et 10:11; voir aussi pages 449 et 454 supra.
f Voir note 3, fin du chapitre.
530 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 28]
dans votre loi: J'ai dit: Vous êtes des dieux? Si elle a appelé dieux
ceux à qui la parole de Dieu a été adressée - et l'Ecriture ne peut
être abolie - à celui que le Père a sanctifié et envoyé dans le
monde, vous dites: Tu blasphèmes! parce que j'ai dit: Je suis le
Fils de Dieu!» Puis, réaffirmant ce qu'il avait déjà dit, à savoir que
son autorité venait du Père qui est plus grand que tous, il ajouta:
«Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez pas! Mais
si je les fais, quand même vous ne me croiriez pas, croyez à ces
jour de son sacrifice n'était pas encore venu, et bien que ses
ennemis ne puissent le tuer tant qu'il ne leur permettait pas de
se saisir de lui, son œuvre serait retardée s'il y avait d'autres
manifestations hostiles. Il se retira dans le lieu où Jean-Baptiste
avait commencé son ministère public, probablement aussi
l'endroit du baptême de notre Seigneur. L'emplacement exact
n'est pas précisé; c'était certainement au-delà du Jourdain et par
conséquent en Pérée. Nous lisons que Jésus y demeura, et nous
en concluons qu'il resta dans un emplacement bien déterminé
au lieu de voyager de ville en ville comme cela avait été sa cou-
tume. Mais même là, les gens vinrent le trouver, et beaucoup
crurent en lui. Le lieu était cher à ceux qui étaient allés écouter
Jean se faire baptiser par lui Et en se souvenant de l'appel pas-
fc
.
RÉSURRECTION DE LAZARE" 7
k Pages 133-137.
'
Note 4, fin du chapitre.
m Jn 11:1-46.
532 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 28]
aussi courante parmi les Juifs que parmi nous ", mais les disci-
ples interprétèrent la parole littéralement et firent la réflexion
que si le malade dormait, il serait guéri. Jésus les corrigea.
«Lazare est mort», dit-il, et il pour vous, je me réjouis
ajouta: «Et,
de n'avoir pas été là, afin que vous croyiez. Mais allons vers lui.»
Il est clair que Jésus avait déjà décidé de ressusciter Lazare; et,
sur le Seigneur de la Vie avec qui elle parlait. Elle avait déjà con-
fessé précédemment sa conviction que tout ce que Jésus deman-
dait de Dieu serait accordé; elle devait apprendre que Jésus avait
Note 5, fin du chapitre.
534 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 28]
s
Jn 6:12, Mt 15:37; voir pages 366 et 391 supra.
' Mt 9:23-25, Luc 7:11-17, pages 275 et 343 supra.
«LAZARE, SORS!» 537
NOTES DU CHAPITRE 28
c
2 Ch 13:19, Jos 15:9.
NOTES 541
a Mt 20:17-19, Me
10:32-34, Le 18:31-34.
^Les prédictions précédentes étaient: (1) celle qui fut faite peu avant la
Transfiguration (Mt 16:21, Me 8:31) et (2) celle qui suivit, en Galilée (Mt 17:22, 23,
Me 9:31; cf. Le 9:44).
LES APÔTRES NE COMPRENNENT PAS 545
qui semble les avoir le plus intrigués; et, en même temps, l'assu-
rance de son triomphe ultime a pu faire paraître tous les événe-
ments intermédiaires comme d'importance secondaire et passa-
gère. Ils repoussaient avec persistance la pensée qu'ils suivaient
leur Seigneur à la croix et au sépulcre.
être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beau-
coup e.»
S Voir l'histoire des deux démoniaques, Mt 8:28; cf. Me 5:1, Le 8:27. Voir
aussi page 340 supra.
h Cf. Mt 9:27, 15:22; page 92 supra.
548 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 29]
1
Le 19:1-10.
i Note 2, fin du chapitre.
ZACHÉE REÇOIT JÉSUS 549
pécheurs aux yeux des Juifs, et Zachée admit que dans son cas il
probable que l'opprobe était méritée. Mais ayant vu Jésus et
était
ayant parlé avec lui, ce chef des péagers crut et fut converti. Pour
prouver le changement de son cœur, Zachée promit sur-
le-champ de faire amende honorable et de restituer si cela s'avé-
rait nécessaire. «Voici, Seigneur», dit-il: «je donne aux pauvres la
moitié de mes biens, et si j'ai fait tort de quelque chose à
quelqu'un, je lui rends le quadruple.» C'étaient des œuvres qui
prouvaient le repentir. L'homme se rendait compte qu'il ne pou-
vaitchanger son passé; mais il savait qu'il pouvait du moins en
partie expier certains de ses méfaits. Sa promesse de restituer au
quadruple ce qu'il avait mal acquis était conforme à la loi mosaï-
que de la restitution mais dépassait de loin la compensation
requise k Jésus accepta la profession de repentir de cet homme et
.
dit: «Aujourd'hui le salut est venu pour cette maison, parce que
celui-ci est aussi un fils d'Abraham.» Une autre brebis égarée
était revenue au bercail; un autre trésor perdu avait été retrouvé;
un autre fils prodigue était rentré dans la maison du Père'. «Car
k Ex 22:1-9.
22:1-9
Cf. pages 425 et 494 à 501.
550 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 29]
m Le 19:11-27.
PARABOLE DES MINES 551
n Note du chapitre.
3, fin
552 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 29]
apôtres; car chacun d'eux avait reçu par son ordination une
investiture égale, et chacun devrait rendre des comptes de son
administration. Il est clair que le Christ était l'homme de haute
naissance qui devait recevoir la royauté et qui reviendrait récla-
mer des comptes des serviteurs auxquels il avait fait confiance .
Cf. Me 13:34.
V Note4, fin du chapitre.
t Nous comparerons les ressemblances et les différences entre cette para-
bole et celle des talents (Mt 25:14-30) au chapitre 32, pages 624 à 629.
Jn 12:1-8, Mt 26:6-13, Me 14:3-9.
r
s
Voir Ex 12:1-10 ainsi que page 123 supra.
t
Note 5, fin du chapitre.
L'INOUBLIABLE SOUPER DE BÉTHANIE 553
repas fut préparé pour Jésus et les Douze chez Simon le lépreux.
L'Ecriture ne dit rien d'autre de ce Simon. S'il vivait à l'époque
où le Seigneur fut reçu dans la maison qui porte son nom, et s'il
était là, il avait dû déjà être guéri de sa lèpre, sinon on ne lui
aurait pas permis de résider à l'intérieur de la ville et encore
moins de se trouver parmi les invités d'une fête. Il est raisonna-
ble de penser que l'homme avait jadis été victime de la lèpre, ce
qui lui avait valu le nom de Simon le lépreux, et qu'il était l'une
des nombreuses personnes qui souffraient de cette terrible mala-
die et qui avaient été guéries par l'intervention du Seigneur.
En cette occasion mémorable, Marthe était chargée des pré-
paratifs pour le repas, et sa sœur Marie était avec elle, tandis que
Lazare était à table avec Jésus Beaucoup ont pensé que la maison
.
dre d'huile ordinaire la tête d'un invité, c'était lui faire honneur;
lui oindre également les pieds, c'était montrer une considération
extraordinaire et insigne; mais oindre la tête et les pieds de nard,
et en telle abondance, était un acte d'hommage respectueux
rarement rendu même aux rois*. L'acte de Marie était une
expression d'adoration; c'était l'exubérance parfumée d'un
cœur plein de dévotion et d'affection.
Mais ce splendide tribut de l'amour d'une femme pieuse fut
le sujet d'une protestation désagréable. Judas Iscariot, trésorier
pécheresse repentante oignit Jésus chez Simon le Pharisien (Le 7:36-50) en Gali-
lée. Voir page 286 supra.
x Note 7, fin du chapitre.
y Trois cents deniers romains équivaudraient approximativement à qua-
rante-cinq dollars.
L'ÂNESSE ET L'ÂNON 555
2
Mt 21:1-11, Me 11:1-11, Le 19:29-44, Jn 12:12-19.
556 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 29]
a Note du chapitre.
8, fin
LE PRINCE DE LA PAIX ENTRE À JÉRUSALEM 557
b Cf. Ha 2:11.
558 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 29)
h Cf. 1 Co 15:36.
LA VOIX DU CIEL 561
LA VOIX DU CIEL l
'
Jn 12:27-36.
562 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 29]
NOTES DU CHAPITRE 29
nard; mais il ne fait pas l'ombre d'un doute que le don précieux de Marie
était du meilleur. La plante dont l'extrait odoriférant est tiré est une
espèce d'herbe barbée indigène de l'Inde. Le nard est mentionné dans
le Cantique des Cantiques 1:12, 4:13, 14.
saisir de lui, et voilà qu'il était là à l'endroit même sur lequel ils
était le centre d'une multitude; mais s'il était resté la nuit à Jéru-
salem, les émissaires vigilants de la hiérarchie auraient pu réus-
sir à se saisir de lui, à moins qu'il ne leur résistât par quelque
action miraculeuse. Aussi proche que fût l'heure, elle n'avait pas
'
Mt 21:23-27, Me 11:27-33, Le 20:1-8.
/ Jn 2:18-21, page 171 supra.
574 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 30]
des hommes?»
Ils pour savoir quelle serait la meilleure réponse
se consultèrent
pour d'une situation embarrassante; il n'y a pas
les extirper
d'indication qu'ils aient essayé de s'assurer de la vérité et de
répondre en conséquence; ils étaient absolument désarçonnés.
S'ils répondaient que le baptême de Jean était de Dieu, Jésus leur
demanderait probablement pourquoi ils n'avaient pas cru au
Baptiste et pourquoi ils n'acceptaient pas le témoignage que Jean
avait rendu de lui. D'autre part, s'ils affirmaient que Jean n'avait
pas l'autorité divine de prêcher et de baptiser, le peuple se tour-
nerait contre eux, car le Baptiste martyrisé était révéré comme un
prophète par les masses. En dépit de l'érudition dont ils se van-
taient, ils répondirent comme des écoliers embarrassés pour-
raient le faire lorsqu'ils découvrent des difficultés cachées dans
ce qui semblait au début n'être qu'un problème tout simple.
«Nous ne savons pas», dirent-ils. Alors Jésus répondit: «Moi non
plus, je ne vous dirai pas par quelle autorité je fais cela.»
Les pricipaux sacrificateurs, les scribes et les anciens du peu-
ple étaient battus en finesse et humiliés. La situation était entiè-
rement renversée à leurs dépens; Jésus, qu'ils étaient venus
questionner, devenait l'examinateur; eux, une classe d'audi-
PARABOLE DES DEUX FILS 575
k Mt 21:28-32.
576 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 30]
bien que franc ignora l'appel du père mais changea d'avis plus
tard et se mit au travail, espérant avec repentir s'amender du
temps qu'il avait perdu et de l'espritmon-peu filial qu'il avait
tré'. Les péagers et les prostituées, touchés dans leur cœur par
quand vignerons virent le fils, ils se dirent entre eux: C'est lui
les
l'héritier, venez, tuons-le, et nous aurons son héritage. Ils le prirent,
le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. Maintenant, lorsque le maî-
tre de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons? Ils lui répondi-
rent: Il fera périr misérablement ces misérables et il louera la vigne à
d'autres vignerons qui lui donneront les fruits en leur saison .»
nombre que les premiers» (la version du roi Jacques dit: «Plus
que les premiers», ce commentaire suivant -
qui entraîne le
r
Mt 21:42-44; voir aussi Me 12:10, 11, Le 20:17, 18; cf. Ps 118:22, Es 28:16,
Ac4:ll, Ep2:20, 1P2:6, 7.
PARABOLE DES NOCES 579
envoya ses serviteurs pour appeler ceux qui étaient invités aux
noces; mais ils ne voulurent pas venir. Il envoya encore d'autres ser-
viteurs en disant: Dites aux invités: J'ai préparé mon festin, mes
bœufs et mes bêtes grasses sont tués, tout est prêt, venez aux noces.
Mais, négligeant (l'invitation) ils s'en allèrent, celui-ci à son champ,
s
Cf. Dn2:44, 45, Es 60:12.
580 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 30]
noces sont prêtes, mais les invités n'en étaient pas dignes. Allez
donc aux carrefours, et invitez aux noces tous ceux que vous trouve-
rez.Ces serviteurs s'en allèrent par les chemins, rassemblèrent tous
ceux qu'ils trouvèrent, méchants et bons, et la salle des noces fut
remplie de convives .» f
«Le roi entra pour voir les convives, et il aperçut là un homme qui
n'avait pas revêtu un habit de noces Il lui dit Mon ami, comment es-
. :
tu entré ici sans avoir un habit de noces? Cet homme resta la bouche
fermée. Alors le roi dit aux serviteurs: Liez-lui les pieds et les mains,
et jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des
grincements de dents. Car il y a beaucoup d'appelés, mais peu
d'élus.»
L'invitation du roi avait été faite libéralement à tous ceux que ses
serviteurs avaient trouvés; mais chacun d'eux devait entrer dans
le palais royal par la porte, et avant de parvenir à la salle du ban-
NOTES DU CHAPITRE 30
1. Le figuier - «Le figuier est très connu en Palestine (Dt 8:8). Son
fruit est un aliment bien connu et estimé. Il y en a de trois sortes en
Orient: (1) la figue précoce qui mûrit vers la fin juin, (2) la figue d'été, qui
mûrit en août, (3) la figue d'hiver, plus grosse et plus sombre que la
deuxième espèce, qui pend et mûrit sur l'arbre à une saison avancée,
même après que les feuilles soient tombées et que l'on récolte parfois au
printemps. Les bourgeons du figuier se trouvent dans le réceptacle ou
fruit et ne sont pas visibles de l'extérieur; ce fruit commence à se déve-
lopper avant les feuilles. On pourrait par conséquent s'attendre tout
naturellement à ce que le figuier qui portait des feuilles avant la saison
porte également des figues (Marc 11:13); mais ses prétentions ne se véri-
fièrent pas» (Comp. Bible Dict., de Smith).
tandis que l'autre poursuivait ses péchés dans le secret, tout en cher-
chant à les couvrir d'un manteau d'hypocrisie. Que personne ne pense
que parce qu'il s'enivre au cabaret il est moins ivrogne que celui qui
avale «la boisson de l'enfer» en privé, bien que ce soit un ivrogne hypo-
crite. Pour ces péchés, comme pour tous les autres, le seul antidote sau-
pp. 175-6) commente l'appel fait aux invités qui avaient déjà été invités
d'avance: «Cet appel de ceux qui avaient déjà été invités était, et comme
l'attestent les voyageurs modernes, est encore tout à fait conforme aux
coutumes orientales. C'est ainsi qu'Esther invite Haman à un banquet le
lendemain (Est 5:8), et quand le moment est arrivé, les eunuques vien-
nent le conduire au festin (6:14). Il n'y a donc pas la moindre raison de
transformer «ceux qui étaient invités» en ceux qui allaient maintenant
être invités; pareille interprétation ne fait pas seulement violence à tou-
tes les lois de la grammaire, mais au but supérieur dans lequel la para-
bole fut donnée; car notre Seigneur, prenant pour acquis le fait que les
586 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 30]
le palais du roi, nous ne pouvons nous tromper en pensant que ces vête-
ments étaient fournis au palais à tous ceux qui les demandaient. Cela
s'accorde avec le détail qui nous montre que l'homme à qui il s'adressa
«resta la bouche fermée». Son comportement démontrait qu'il était tota-
lement inconscient de ce à quoi il avait été appelé - qu'il ignorait ce qui
était dû au Roi et ce qui convenait à pareille fête. Car, bien qu'aucun état
de préparation préalable ne fut requis des invités, tous ayant été con-
NOTES 587
vies, qu'ils fussent bons ou mauvais, il n'en restait cependant pas moins
vrai que s'ils voulaient prendre part au festin, ils devaient revêtir un
vêtement de circonstance. Tous sont invités au festin de l'Evangile; mais
ceux qui veulent y participer doivent revêtir le vêtement de noces du roi
qui est la sainteté évangélique. Et bien qu'il soit dit dans la parabole que
le roi n'en vit qu'un seul sans ce vêtement, cela a pour but d'enseigner
que le Roi ne se contentera pas de jeter un coup d'œil général sur ses
invités, mais que chacun d'eux sera examiné séparément, et que per-
sonne - non, pas un seul - ne pourra éviter d'être découvert dans la
masse des invités, s'il ne porte pas de vêtements de noces. Bref, en ce
jour d'épreuve, il ne s'agira pas d'un examen des Eglises, mais des indi-
vidus de l'Eglise. . L'appel est donné à tous; mais on peut l'accepter
.
penser qu'il y eût, dans l'esprit de celui qui était entré si récem-
ment à Jérusalem comme roi d'Israël et prince de la paix, le
moindre désir de pouvoir ou domination terrestre, cette réponse
l'aurait dégrisé. Elle fixait pour toujours la seule base licite des
rapports entre les devoirs spirituels et séculiers, entre l'Eglise et
l'Etat. Les apôtres des années ultérieures édifièrent sur ce fonde-
ment et enjoignirent l'obéissance aux lois des gouvernements
établis e .
rendre à Dieu les âmes qui portent son image. Rendez au monde
les pièces frappées qui reçoivent cours légal par les insignes des
pouvoirs profanes, et donnez-vous à Dieu et à son service, vous,
la monnaie divine de son royaume éternel.
Pharisiens et Hérodiens furent réduits au silence par la
ment fausse. «Jésus leur répondit: Vous êtes dans l'erreur, parce
que vous ne comprenez ni les Ecritures, ni la puissance de Dieu.
Car à la résurrection, les hommes ne prendront pas de femmes,
ni les femmes de maris, mais ils seront comme les anges de Dieu
dans le ciel.» L'intention du Seigneur était claire: dans l'état res-
suscité, il n'y a aucun doute sur le point de savoir auquel des sept
frères la femme appartiendra pour l'éternité, puisque tous, sauf
le premier, ne l'avaient épousée que pour la durée de la vie mor-
nom et la famille du frère qui était mort le premier. Voici une par-
tie des paroles du Seigneur telles que Luc les rapporte: «Mais
LE GRAND COMMANDEMENT" 7
" Dt 6:4,5.
Note 5, fin du chapitre.
V Cf. page 268.
LE GRAND COMMANDEMENT 595
r
JÉSUS SE FAIT QUESTIONNEUR
Sadducéens, Hérodiens, Pharisiens, docteurs de la loi et scri-
bes avaient tour à tour subi la déconfiture et la défaite dans leurs
effortspour embrouiller Jésus dans des questions de doctrine ou
de pratique et avaient complètement échoué dans leurs tentati-
ves pour l'amener à commettre un acte ou prononcer une parole
fût cette question inattendue pour les Juifs érudits, il ne nous est
possible d'y voir aucune difficulté inexplicable, puisque pour
nous, qui avons moins de préjugés qu'eux qui vivaient dans
l'attente d'un Messie qui ne serait fils de David que dans le sens
de la lignée familiale et la succession royale dans la splendeur du
règne temporel, la Divinité éternelle du Messie est un fait
démontré et indéniable. Jésus le Christ est le Fils de David dans
le sens physique de la lignée par laquelle Jésus et David sont fils
s
PsllO.
1
Ps 110:4; cf. Hé 5:6.
" Chapitre 6.
v Chapitres 4 et 5.
POUR ÊTRE VU DES HOMMES 597
sièges dans les synagogues et les salutations sur les places publi-
ques; (ils aiment) aussi être appelés par les hommes, Rabbi.» Le
titre prétentieux de rabbi, signifiant maître, instructeur ou doc-
b 9:34.
Jn 7:49; cf.
c
Note 7, fin du chapitre.
d Note 8, fin du chapitre.
600 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 31]
e
Page 384.
SCRIBES ET PHARISIENS HYPOCRITES 601
pas que le temple était plus grand que son or, et l'autel que
l'offrande qui se trouvait dessus! Dans le sermon sur la mon-
tagne, Seigneur avait dit de ne «pas jurer»/; mais ceux qui ne
le
n'y auraient pas participé, et cependant par cet aveu ils se procla-
maient les descendants de ceux qui avaient versé le sang inno-
cent.
Avec des malédictions Seigneur les voua à
flétrissantes, le
leur destin: «Mettez donc lemesure de vos pères!
comble à la
Serpents, race de vipères! Comment fuirez-vous la condamna-
tion de la géhenne? C'est pourquoi, je vous envoie des prophè-
'
Le 11:44.
604 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 31]
tes, des sages et des scribes. Vous tuerez et crucifierez les uns,
vous dans vos synagogues et vous les per-
flagellerez les autres
sécuterez de ville en ville, afin que retombe sur vous tout le sang
innocent répandu sur la terre depuis le sang d'Abel le juste
jusqu'au sang de Zacharie, fils de Bérékia, que vous avez tué
entre le temple et l'autel. En vérité je vous le dis, tout cela vien-
dra sur cette génération.» Ils affirmaient d'un air papelard être
supérieurs à leurs pères qui avaient tué les envoyés de Jéhovah,
et Jéhovah lui-même leur répondait en prédisant qu'ils se tein-
draient les mains du sang des prophètes, des sages et des scribes
justes qu'il enverrait parmi eux et se révéleraient ainsi être fils lit-
téraux d'assassins et assassins eux-mêmes, de sorte que sur eux
reposerait le fardeau de tout le sang juste qui avait été versé en
témoignage de Dieu, depuis Abel le juste jusqu'au martyr
Zacharie^. Ce destin effroyable décrit avec un réalisme aussi ter-
rible ne devait pas être un événement de l'avenir lointain; cha-
cun des affreux malheurs que le Seigneur avait prononcés devait
se réaliser dans cette génération-là.
mais jusqu'à ce que vous disiez: Béni soit celui qui vient au nom
du Seigneur!»
L'OFFRANDE DE LA VEUVE l
m 2Co8:12.
" Jn 12:42; cf. 7:13,9:22.
Jn 12:43; cf. 5:44.
V Jn 12:44-50.
FIN SOLENNELLE DU MINISTÈRE PUBLIC 607
NOTES DU CHAPITRE 31
1. L'effigie de la pièce. - Les Juifs avaient une aversion pour les ima-
(tsitsit) sur les coins de leur tallit, reliées par un fil de tissu bleu; et
comme chaque frange avait huit fils et cinq nœuds, et que les lettres du
mot tsitsit font six cents, le nombre total de commandements était
comme précédemment six cent treize. Mais il est certain que dans un
nombre aussi grand de préceptes et d'interdictions, tout ne pouvait pas
avoir tout à fait la même valeur; certains étaient <légers' (kal), et certains
étaient <lourds' (kobhed). Mais lesquels? Et quel était le plus grand de
tous les commandements? Selon certains rabbis, le plus important de
tous est celui qui a trait aux tephillin et aux tsitsit, aux franges et aux
phylactères; et «celui qui l'observe avec diligence est estimé de la même
manière que s'il avait gardé la Loi tout entière».
«Les uns considéraient l'omission des ablutions comme aussi grave
que l'homicide; les autres, que les préceptes de la michna étaient tous
(lourds';ceux de la loi étaient, les uns <lourds>, les autres <légers'.
D'autres considéraient le troisième comme le plus grand commande-
ment. Aucun d'entre aux ne s'était rendu compte du grand principe que
la violation volontaire d'un commandement, c'est les transgresser tous
(Je 2:10),parce que l'objet de la Loi tout entière c'est l'esprit de l'obéis-
sance à Dieu. Chammaïtes et hillélites étaient en désaccord sur la ques-
tion proposée par les docteurs de la loi et, comme d'habitude, les deux
écoles avaient tort: les chammaïtes, en pensant que de simples obser-
vances extérieures ordinaires avaient de la valeur, indépendamment de
l'esprit dans lequel on les accomplissait et le principe qu'elles représen-
taient, les hillélites, en pensant que n'importe quel commandement
affïrmatif pouvait être secondaire en lui-même, et ne voyant pas que les
grands principes sont essentiels pour accomplir correctement les
devoirs même les plus petits.» Farrar, Life of Christ, chap. 52.
res sur la tête et le bras. Les bandes de parchemin pour la tête étaient au
nombre de quatre, sur chacun desquels un des textes cités ci-dessus était
écrit. On plaçait ceux-ci dans un réceptacle cubique de cuir mesurant de
pour embellir son nom (voir «The Honor and Dignity of Priesthood», par
l'auteur, dans Improvement Era, Sait Lake City, mars 1914).
Charles F.Deems, dans The Light ofthe Nations, pp. 583-4, dit en par-
lant de l'usage irrespectueux des titres ecclésiastique: «Les Pharisiens
aimaient aussi les places les plus élevées dans les synagogues, et cela
réjouissait leur vanité que d'être appelés maître, docteur, rabbi. C'est
contre ces titres que Jésus mit ses disciples en garde. Ils ne devaient pas
aimer se faire appeler rabbi, titre qui apparaît sous trois formes, rab, ins-
tructeur, docteur, rabbi, mon docteur ou instructeur, rabbouni, mon
grand docteur. Et ils ne devaient appeler personne <père' dans le sens de
lui accorder l'infaillibilité du jugement ou du pouvoir sur leur cons-
cience. . <Papa>, comme les simples Moraves appellent leur grand
.
que l'on dut décréter une loi interdisant de donner au temple plus
qu'une certaine proportion de ses biens. Et l'on peut déduire le montant
de ces contributions en se souvenant de cet incident, qu'à l'époque de
Pompée et de Crassus, le trésor du temple, après avoir défrayé abon-
damment tous les frais possibles, contenait en argent près d'un demi-
million, et des vases précieux d'une valeur de près de deux millions de
sterling.» Voir aussi Josèphe, Antiquités XIV, 4:4, 7:1,2.
parmi les martyrs, mais les récits traditionnels (Whitby citant le Targum)
disent qu'il fut tué «le jour des expiations». Il est probable que le Sei-
gneur parlait d'un martyre récent et probablement du dernier des
martyres rapportés par écrit; et il est tout aussi évident que l'affaire était
bien connue des Juifs. Il est vraisemblable qu'un récit plus complet exis-
tait dans les Ecritures qui avaient cours parmi les Juifs à l'époque du
Christ mais qui ont été perdues depuis. Voir note 4, page XXX.
10. Destruction du temple. - «Pendant trente ans ou davantage
après la mort du Christ, les Juifs continuèrent d'aménager et d'embellir
les bâtiments du temple. Le plan complexe conçu et projeté par Hérode
avait été pratiquement mené à bien; le temple était pour ainsi dire
achevé et, comme apparut bientôt, il était prêt pour la destruction. Son
il
grandes constructions? Il ne restera pas pierre sur pierre qui ne soit ren-
versée» (Me 13:1, 2, voir aussi Mt 24:1,2, Le 21:5,6). Cette amère prédic-
tion fut bientôt littéralement accomplie. Dans le grand conflit qui les
opposa aux légions romaines sous Titus, beaucoup de Juifs avaient cher-
ché un refuge dans les cours du temple, apparemment dans l'espoir que
le Seigneur mènerait à nouveau la lutte pour son peuple et lui donnerait
c
Le 21:19; cf. D&A 101:38.
d Dn9:27.
APOSTASIE 617
Pour frapper d'une manière plus indélébile les apôtres et, par
l'intermédiaire de leur ministère ultérieur, le monde, de la
nécessité absolue de veiller sans cesse et de faire preuve d'une
diligence inébranlable à se préparer au jour où le Seigneur vien-
dra pour juger, Jésus décrivit en paraboles l'état futur de l'huma-
nité dans les derniers temps. La première de ces descriptions est
k Page 479.
1
Mt 24:45-51, Me 13:34-37, Le 21:34-36; cf. 12:35-48.
622 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 32]
la parabole des dix vierges. Le seul rapport que nous ayons est
celui qui est donné par Matthieu" comme 7
, suit:
«Alors leroyaume des deux sera semblable à dix vierges qui pri-
rent leur lampe pour aller à la rencontre de l'époux. Cinq d'entre
Les folles en prenant leurs lampes,
elles étaient folles, et cinq sages.
ne prirent pas d'huile avec elles; mais les sages prirent, avec leurs
lampes, de l'huile dans des vases. Comme l'époux tardait, toutes
s'assoupirent et s'endormirent. Au milieu de la nuit, il y eut un cri:
Voici l'époux, sortez à sa rencontre ! Alors toutes ces vierges se levè-
rent et préparèrent leurs lampes. Les folles dirent aux sages: Don-
nez-nous de votre huile, car nos lampes s'éteignent. Les sages
répondirent: Non, il n'y en aurait pas assez pour nous et pour vous;
allez plutôt chez ceux qui en vendent et achetez-en pour vous. Pen-
dant qu'elles allaient en acheter, l'époux arriva; celles qui étaient
prêtes entrèrent avec lui au (festin) de noces, et la porte fut fermée.
Plus tard, les autres vierges arrivèrent aussi et dirent: Seigneur, Sei-
gneur, ouvre-nous. Mais il répondit: En vérité, je vous le dis, je ne
vous connais pas. Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni
l'heure.»
m Mt 25:1-13.
LES DIX VIERGES -COMMENTAIRES 623
appela ses serviteurs, et leur confia ses biens. Il donna cinq talents à
l'un, deux à l'autre, et un au troisième, à chacun selon sa capacité et
il partit en voyage. Aussitôt celui qui avait reçu les cinq talents s'en
alla, les fit valoir et en gagna cinq autres. De même, celui qui avait
reçu les deux talents en gagna deux autres. Celui qui n'en avait reçu
qu'un alla faire un trou dans la terre et cacha l'argent de son maître.
Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et leur fit rendre
compte. Celui qui avait reçu les cinq talents s'approcha en apportant
cinq autres talents et dit: Seigneur, tu m'avais confié cinq talents;
voici cinq autres que j'ai gagnés .Son maître lui dit Bien, bon et fidèle
:
dans la terre; voici: prends ce qui est à toi. Son maître lui répondit:
Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne où je n'ai
pas semé, et que je récolte où je n'ai pas répandu; il te fallait donc pla-
cer mon argent chez les banquiers, et à mon retour, j'aurais retiré ce
qui est à moi avec un intérêt.
Otez-lui donc le talent, et donnez-le à
celui qui a les dix talents. Car on donnera à celui qui a, et il sera dans
l'abondance, mais à celui qui n'a pas on ôtera même ce qu'il a. Et le
serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des
pleurs et des grincements de dents.»
ne sont pas donnés pour être ensevelis, puis pour être déterrés
et rendus sans avoir été exploités, exhalant l'odeur de terre et
ternis par la rouille de l'inutilité. Le talent non employé fut à
juste titre enlevé à l'homme qui l'avait considéré comme de si
peu de valeur et fut donné à quelqu'un qui, quoique possédant
beaucoup, utiliserait le don supplémentaire à son profit pour
l'amélioration de ses semblables et pour la gloire de son Sei-
gneur.
LE JUGEMENT INÉVITABLE ^
Le Seigneur avait prononcé sa dernière parabole. En termes
simples quoique empreints de la beauté propre aux excellentes
NOTES DU CHAPITRE 32
b
Mt26:2.
632 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 32]
Le docteur Adam Clarke dit, dans son commentaire sur des passages
de Mt 24, à propos des persécutions qui s'abattirent sur les apôtres et
d'autres, et sur leur mise en accusation devant les dirigeants: «Nous
n'avons pas besoin d'aller plus loin que les Actes des Apôtres pour voir
ces détails se réaliser. Les uns, comme Pierre et Jean, furent livrés aux
tribunaux (Ac 4:5). Les autres, comme Paul devant Gallion (18:12),
devant Félix (chap. 24), devant Festus et Agrippa (ch. 25) furent amenés
devant des gouverneurs et des rois. D'autres, comme par exemple
Etienne (6:10), et Paul qui fit trembler jusqu'à Félix lui-même (24:25)
eurent des paroles et une sagesse auxquelles leurs adversaires furent
incapables de résister. D'autres encore, comme Pierre et Jean, furent
emprisonnés (4:3). D'autres toujours furent battus, comme Paul et Silas
(16:23). D'autres enfin, comme Etienne (7:59) et Jacques, frère de Jean,
furent mis à mort. Mais si nous regardons au-delà du livre des Actes des
Apôtres, pour voir les persécutions sanglantes qui se produisirent sous
Néron, nous verrons ces prédictions encore plus complètement accom-
plies; outre ces deux champions de la foi, Pierre et Paul, de nombreux
chrétiens y périrent. Et ce fut, comme le dit Tertullien, une guerre contre
le nom même du Christ; car celui à qui l'on donnait le nom de chrétien
avait commis, en portant ce nom, un crime suffisamment grand pour
qu'on le mît à mort. Tant étaient vraies les paroles de notre Seigneur
lorsqu'il disait qu'ils seraient haïs de tous les hommes à cause de son
nom.»
Parmi les faux prophètes et les hommes qui se prétendaient minis-
tres dûment accrédités du Christ, il y avait Simon le magicien qui attira
beaucoup de gens derrière lui (Ac 8:9, 13, 18-24, voir aussi La Grande
apostasie, 7:1,2), Ménandre, Dosithée et Théudas et les faux apôtres dont
parle Paul (2 Co 11:13) et d'autres, tels qu'Hyménée et Philète (2 Tm
2:17,18). Le Commentary de Dummelow, applique ici le récit de Josèphe
,
dans ce terrible siège (voir Eusèbe, Hist. Ecclés., livre III, chap. 5). Le pre-
mier siège mis par Gallus fut levé inopinément. Alors, avant que les
armées de Vespasien n'arrivassent aux murs, tous les Juifs qui avaient
foi dans l'avertissement que le Christ avait donné aux apôtres et que
ceux-ci avaient donné au peuple, s'enfuirent au-delà du Jourdain et
s'assemblèrent surtout à Pella (comparez Josèphe, Guerres II, ch. 19).
Pour ce qui est des horreurs sans précédent du siège qui culminèrent
dans la destruction totale de Jérusalem et du temple, voir Josèphe, Guer-
res VI, ch. 3 et 4. Cet historien estime que le nombre de tués, rien qu'à
question, car il le dit. Dans le dernier entretien entre le Christ et les apô-
tres, immédiatement avant son ascension (Ac 1:6,7) ils demandèrent:
«Seigneur, est-ce en ce temps que tu rétabliras royaume pour Israël?
le
Illeur répondit: Ce n'est pas à vous de connaître les temps ou les
moments que le Père a fixés de sa propre autorité.» Et depuis, la date de
la finmessianique n'a été révélée à personne; bien que d'ores et déjà le
figuier pousse rapidement ses feuilles, et celui qui a des yeux pour voir
et un cœur pour comprendre sait que l'été du dessein du Seigneur est
proche.
4. La doctrine erronée de la surérogation. - Parmi les erreurs perni-
cieuses promulguées comme dogmes autorisés par l'Eglise apostate au
cours de la longue période de ténèbres spirituelles qui suivit la fin du
ministère apostolique, il faut compter la terrible énormité que l'on
appelle la doctrine de la surérogation. Comme le dit Mosheim (Ecc. Hist.
Cent. XII, 2e partie, ch. 3:4), cette horrible doctrine fut formulée comme
suit au treizième réellement un immense trésor de
siècle: «Qu'il existait
mérites, composé des actes pieux et des actions vertueuses que les saints
avaient accomplis au-delà de ce qui était nécessaire pour leur propre
salut, et qui était par conséquent disponible au profit des autres; que le
636 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 32]
a
Mt 26:3-5; voir aussi Marc 14:1, Luc 22:1,2.
b
Jean 7:30, 44, 45:53, 11:47-57.
638 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 33]
l'argent fut bien payé à Judas, soit lors de cette première entre-
vue, soit au cours d'une rencontre ultérieure du traître et des
prêtres'.
Il s'était engagé dans de trahison le plus noir dont
l'acte
l'homme soit capable, et, il chercha l'occasion de pous-
dès lors,
ser sa promesse infâme jusqu'à son accomplissement plus vil
encore. Nous serons encore affligés plus loin par d'autres aper-
çus du pervers Iscariot dans le déroulement de ce terrible récit de
tragédie et de perdition; disons pour le moment qu'avant que
Judas ne vendît le Christ aux Juifs, il s'était vendu au diable; il
était devenu l'esclave de Satan et obéissait aux ordres de son
maître.
LA DERNIÈRE CÈNE
La veille du moment où l'on mangeait l'agneau pascal était
devenue pour les Juifs le premier jour de la fête des pains sans
c
Mt 26:14-16, Marc 14:10, 11, Luc 22:3-6.
d Mt 26:15. La version révisée anglaise dit: «Et ils lui pesèrent trente pièces
d'argent.» Cf. Za 11:12.
e
Ex 21:32, Za 11:12,13.
/ Mt 27:3-10.
LA DERNIÈRE PÂQUE 639
8 Mt 26:17.
h Note du chapitre.
1, fin
' Mt 26:17-19, Marc 14:12-16, Luc 22:7-13.
7 II faut se souvenir que comptaient leurs jours à partir du coucher
les Juifs
du soleil et non, comme nous, à partir de minuit.
640 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 33]
pour cet homme n'être jamais né.» Alors Judas Iscariot, qui avait
déjà convenu de vendre son Maître pour de l'argent, et qui crai-
gnait probablement à ce moment-là que son silence n'éveillât les
soupçons contre lui, demanda avec une audace impudente qui
était véritablement diabolique: «Est-ce moi, Rabbi?« Avec une
promptitude tranchante Seigneur répondit: «Tu l'as dit .»
le
fc
fc
Note 2, fin du chapitre.
LA DIGNITÉ DU SERVICE 641
s
ICo 11:23-34.
' LM, 3 Néphi 18:6-11, D&A 20:75; voir aussi Articles de Foi chap. 9.
" Voir La Grande apostasie 8:15-19.
v Jean 13:18-30.
644 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 33]
w Cf. Ps 41:9.
UN COMMANDEMENT NOUVEAU 645
2
Selon la version révisée de Luc 22:32.
INCOMPRÉHENSION DES APÔTRES 647
Car, je vous le dis, ce qui est écrit doit s'accomplir en moi: Il a été
compté parmi les malfaiteurs. Et ce qui me concerne touche à sa
fin.» Le Seigneur allait bientôt être compté parmi les malfaiteurs,
comme il l'avait prévu"; et ses disciples seraient considérés
comme les partisans d'un criminel exécuté. Lorsqu'il parla de
bourse, de sac, de sandales et d'une épée, certains des frères
s'accrochèrent au sens littéral et dirent: «Seigneur, voici deux
épées.» Jésus répondit sèchement: «C'est assez», où comme
nous pourrions le dire: «C'en est assez.» Il n'avait pas voulu dire
que l'on aurait un besoin immédiat d'armes, et certainement pas
pour sa propre défense. De nouveau, ils avaient été incapables
de sonder ses paroles; mais l'expérience le leur enseignerait plus
tard b .
et c'est par leur confiance en lui et leur obéissance à ses lois qu'ils
trouveraient la voie à suivre pour se rendre au lieu où il était sur
le point de les précéder. Thomas, cette âme aimante et brave,
Christ avait faites dans la chair et même des choses plus grandes,
car sa mission mortelle n'allait plus durer que quelques heures,
et l'exécution du plan divin des des miracles
siècles réclamerait
encore plus grands que ceux que Jésus avait accomplis pendant
la brève durée de son ministère.
e
Voir Les Articles de Foi, pp. 115-116 et 493-497.
PRIER AU NOM DU FILS 649
prier le Père en son nom et leur donnait l'assurance que les priè-
res qu'ils feraient en justice seraient couronnées de succès: «Et
tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le
Père soit glorifié dans le Fils. Si vous demandez quelque chose
en mon nom, je le ferait» Le nom de Jésus-Christ serait doréna-
vant le talisman divinement établi grâce auquel on pourrait invo-
quer les puissances des cieux pour qu'elles fonctionnent dans
toute entreprise juste.
Le Saint-Esprit fut promis aux apôtres; il serait envoyé par
l'intercession du Christ, afin d'être pour eux «un autre Consola-
teur», ou selon des traductions (anglaises N.d.T.) ultérieures,
«un autre Avocat» ou «Auxiliaire», à savoir l'Esprit de vérité, qui,
bien que le monde le rejetterait, comme il avait rejeté le Christ,
demeurerait avec les disciples et en eux, tout comme le Christ
demeurait à ce moment-là en eux et le Père en lui. «Je ne vous
laisserai pas orphelins, je viens vers vous. Encore un peu de
temps, et le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez
parce que moi je vis, et que, vous aussi, vous vivrez. En ce jour-
là, vous connaîtrez que moi, je suis en mon Père, vous en moi, et
'
Voir Articles de Foi, p. 47; page 139 supra,
j Jean 14:22-31.
* Jean 15:1-8.
LE CEP ET LES SARMENTS 651
ments. Celui qui demeure en moi, comme moi en lui, porte beau-
coup de fruit, car sans moi, vous ne pouvez rien faire. Si
quelqu'un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le
sarment, et il sèche; puis l'on ramasse les sarments, on les jette
au feu et ils brûlent. Si vous demeurez en moi et que mes paroles
demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez, et cela
vous sera accordé. Mon Père est glorifié en ceci: que vous portiez
beaucoup de fruit, et vous serez mes disciples.» Le Seigneur pré-
cisa de nouveau que leur amour mutuel était un élément essen-
tiel à la constance de leur amour pour le Christ'. C'est dans cet
état alors présent et futur à celui d'une femme dans les douleurs
de l'enfantement, qui oublie son angoisse lorsque peu après elle
éprouve les joies d'une douce maternité. Le bonheur qui les
attendait serait tel qu'il ne serait pas dans le pouvoir de l'homme
de le leur enlever; et dorénavant ils ne demanderaient plus au
Christ uniquement, mais également au Père au nom du Christ:
«En ce jour-là», dit le Seigneur, «vous ne m'interrogerez plus sur
rien. En vérité, en vérité, je vous le dis,
ce que vous demanderez
au Père, il donnera en mon nom. Jusqu'à présent, vous
vous le
envoyé.
Le Seigneur réaffima solennellement: «Je suis sorti du Père et
je suis venu dans le monde; maintenant, je quitte le monde et je
vais vers le Père.» Les disciples furent reconnaissants de cette
affirmation claire et s'exclamèrent: «Voici que maintenant, tu
parles ouvertement et que tu ne dis rien en parabole. Mainte-
nant, nous savons que tu sais toutes choses et que tu n'as pas
besoin que personne t'interroge; c'est pourquoi nous croyons
que tu es sorti de Dieu.» Leur satisfaction risquait d'être dange-
reuse du fait de leur excès de confiance; le Seigneur les avertit,
disant que dans une heure qui était alors proche ils seraient dis-
persés, chacun étant réduit à lui-même, laissant Jésus seul, à part
la présence du Père. Dans cet ordre d'idées, il leur dit qu'avant
que la nuit ne fût passée, il serait pour chacun d'eux une occasion
de chute, comme cela avait été écrit: «Je frapperai le berger, et les
brebis du troupeau seront dispersées r.» Pierre, le plus véhé-
ment de tous dans ses protestations s'était entendu dire, comme
nous l'avons déjà vu, que lorsque le coq chanterait cette nuit-là,
il aurait renié mais tous avaient déclaré
son Seigneur trois fois;
qu'ils seraient fidèles quelle que fût l'épreuve s
Continuant .
LA PRIÈRE FINALE
Ce discours impressionnant aux apôtres fut suivi d'une
prière telle qu'on ne pourrait en adresser à nul autre qu'au Père
éternel, et telle que nul autre que le Fils de ce Père ne pouvait
l'offrir
17
. On l'a appelée, non sans raison, la prière sacerdotale.
r
Jean 16:17, 23, 24; lire versets 17-28.
s
Mt 26:31, Marc 14:27; cf. Za 13:7; voir aussi Mt 11:6.
1
Mt 26:31-35, Marc 14:29-31.
" Mt 26:32, Marc 14:28; cf. 16:7.
v Jean 16:33.
656 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 33]
w Jean 17.
x Note 4, fin du chapitre.
À GETHSÉMANÉ 657
y Mt 26:36-46, Marc
14:32-42, Luc 22:39-46.
2
Note 5, fin du chapitre.
a
«Abba» est un terme d'affection en même temps qu'honorifique et signifie
«Père». Jésus l'applique au Père éternel dans le passage ci-dessus, et Paul fait de
même dans Rm 8:15, Gai 4:6.
658 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 33]
b Note du chapitre.
6, fin
c
Jean 13:37, Mt 20:22, Marc'10:38,39.
NATURE IMPÉNÉTRABLE DE L'AGONIE 659
gémissait sous un fardeau dont aucun autre être qui a vécu sur la
terre ne pourrait même concevoir la possibilité. Ce n'était pas
uniquement une douleur physique ni une angoisse mentale qui
lui infligèrent une torture telle qu'elle produisit un suintement
de sang de chaque pore, mais une angoisse spirituelle comme
seul Dieu était capable d'en ressentir. Aucun autre homme, si
grande que pût être son endurance physique ou mentale,
n'aurait pu souffrir ainsi; son organisme humain aurait suc-
combé, et la syncope aurait produit la perte de conscience et un
oubli bienvenu. Dans cette heure d'angoisse, le Christ rencontra
et vainquit toutes les horreurs que Satan «le prince du monde» e
pouvait infliger. La lutte effrayante que le Seigneur dut livrer
dans les tentations qui l'assaillirent immédiatement après son
baptême était dépassée et jetée dans l'oubli par cette lutte
suprême avec les puissances du mal.
D'une certaine manière, terriblement réelle bien qu'incom-
préhensible à l'homme, le Sauveur prenait sur lui le fardeau des
LA TRAHISON ET L'ARRESTATION^
Pendant la dernière et la plus aimante communion que le Sei-
gneur eut avec les Onze, Judas s'était occupé de sa conspiration
perfide avec les autorités ecclésiastiques. Il est probable que l'on
prit la décision d'opérer l'arrestation cette nuit-là, lorsque Judas
annonça que Jésus se trouvait dans les murs de la ville et qu'il
pourrait être facile de l'appréhender. Les dirigeants juifs réuni-
rent un groupe de gardes ou de policiers du temple et obtinrent
/ Page 139.
S D&A 19:16-19; cf. 18:11 - voir aussi LM, 2 Néphi 9:5, 7, 21; Mosiah 3:7-14,
15:12, Aima 7:11-13, 11:40, 22:14, 34:8-15, 3 Néphi 11:11, 27:14, 15 et chapitre 4
supra.
LE BAISER DU TRAÎTRE 661
h Mt Marc
26:47-56, 14:43-52, Luc 22:47-53, Jean 18:1-12.
662 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 33]
révélaient plus puissantes que les bras forts et les armes de vio-
lence. De nouveau, il posa la question: «Qui cherchez-vous?» et
de nouveau ils répondirent: «Jésus de Nazareth.» Alors Jésus dit:
«Je vous ai dit que c'est moi. Si donc c'est moi que vous cherchez,
laissez partir ceux-ci.» Cette dernière parole se rapportait aux
apôtres, qui couraient le danger d'être arrêtés; et dans cette
preuve de la sollicitude du Christ pour leur sécurité personnelle,
Jean vit l'accomplissement de ce que le Seigneur avait dit récem-
ment dans sa prière: «Je n'ai perdu aucun de ceux que tu m'as
donnés .» Il est possible que si l'un des Onze avait été appré-
2
1
Le texte grec de Mt 26:49 et de Marc 14:45 implique clairement que Judas
«l'embrassa beaucoup», c'est-à-dire de nombreuses fois ou avec effusion. Voir
note marginale de la version révisée anglaise.
7 Jean 18:9; cf. 17:12.
k
Voir La Grande apostasie, chap. 4 et 5.
ENTRE LES MAINS DES JUIFS 663
épées et des bâtons, pour vous emparer de moi. J'étais tous les
jours assis dans le temple, j'enseignais, et vous ne vous êtes pas
saisis de moi. Mais tout cela est arrivé afin que les écrits des pro-
phètes soient accomplis.» Luc rapporte comme suit les paroles
finales du Seigneur: «Mais c'est ici votre heure et le pouvoir des
ténèbres.» Sans faire attention à sa question et sans aucune défé-
rence pour son comportement soumis, le capitaine et les officiers
des Juifs lièrent Jésus de cordes et l'emmenèrent prisonnier à la
merci de ses ennemis les plus mortels.
Les onze apôtres, voyant que toute résistance était inutile,
non seulement à cause de la différence numérique et de la quan-
tité des armes, mais surtout parce que le Christ était décidé à se
1
Note 7, fin du chapitre.
m Cf. Es 53:8.
" Note 8, fin du chapitre.
664 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 33]
NOTES DU CHAPITRE 33
cours tout entier et la prière finale, «Jésus sortit avec ses disciples (pour
aller)de l'autre côté du ravin du Cédron». Aucune des paroles sublimes
que le Seigneur prononça ce soir-là, où il conversa solennellement avec
les siens et communia avec le Père n'est affectée par le lieu: celui-ci a
donc peu d'importance.
5. Gethsémané. - Ce nom signifie «presse à huile» et provenait pro-
bablement d'un moulin qui fonctionnait à cet endroit-là pour l'extrac-
tion d'huile des olives qui y étaient cultivées. Jean appelle l'endroit un
jardin, appellation qui nous permet de le considérer comme une pro-
priété privée clôturée. Le même auteur montre que c'était un lieu fré-
quenté par Jésus lorsqu'il cherchait une retraite pour prier ou une occa-
sion de parler confidentiellement avec les disciples (Jean 18:1, 2).
6. La sueur sanglante. - Luc, seul évangéliste à parler de la sueur et
du sang tandis que notre Seigneur agonisait à Gethsémané, déclare que
«sa sueur devint comme des grumeaux de sang, qui tombaient à terre»
(22:44). Beaucoup d'exégètes critiques nient qu'il y ait eu un suintement
réel de sang, se basant sur le fait que l'évangéliste ne l'affirme pas for-
mellement et que les trois apôtres, qui étaient les seuls témoins
humains, n'auraient pas pu distinguer entre du sang et de la sueur tom-
bant par gouttes, puisqu'ils regardaient de loin dans la nuit, même si la
lune, qui au moment de la Pâque était pleine, n'avait pas été cachée. Les
Ecritures modernes excluent tout doute à ce sujet. Voir D&A 19:16-19
cité dans le texte (p. 745), ainsi que 18:11. Voir en outre une prédiction
précise sur la sueur sanglante dans le LM, Mosiah 3:7.
7. «Tenez-vous en là!» - Beaucoup pensent que ces paroles que Jésus
LE PROCÈS ET LA CONDAMNATION
LE PROCÈS JUIF
tant écrite que traditionnelle, dont ces dirigeants des Juifs ras-
a
Jean 18:13,24.
b Mt 26:57, Marc Luc
14:53, 22:54.
c
Note 1, fin du chapitre.
d Jean 18:14; cf. 11:49,50.
DEVANT CAÏPHE 669
anglaise on trouve «avec une baguette». Les premiers manuscrits ne sont pas
d'accord sur ce point.
8 Note 2, fin du chapitre.
670 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 34]
k
Notez l'accusation portée devant Pilate que Jésus était coupable d'exciter
la nation àla révolte, Luc 23:2.
1
Mt 26:63-66; cf. Marc 14:61-64.
m Pages 210, 221.
ADJURATION DE CAÏPHE 673
que le Fils de Dieu méritait la mort sans autre preuve que sa pro-
pre affirmation d'identité. Le code juif interdisait expressément
de condamner, spécialement lors d'une accusation de crime,
toute personne sur son propre aveu, si celui-ci n'était ample-
ment confirmé par la déposition de témoins dignes de confiance.
De même que dans le jardin de Gethsémané Jésus s'était rendu
volontairement, ainsi donnait-il personnellement et volontaire-
ment devant les juges les preuves sur lesquelles ils déclarèrent
injustement qu'il méritait la mort. Il ne pouvait y avoir d'autre
crime dans la prétention à être Messie ou à une filiation divine
que la fausseté de cette prétention. C'est en vain que nous exami-
nons les documents pour y trouver ne fût-ce qu'un sous-
entendu pour nous informer qu'une enquête fut faite ou propo-
sée quant aux raisons sur lesquelles Jésus basait ses prétentions
sublimes. En déchirant ses vêtements, le souverain sacrificateur
d'une manière spectaculaire son horreur pieuse devant
affectait
le blasphème dont ses oreilles avaient été agressées. La loi inter-
blasphématrice s .
V Lv 21:10.
1 Josèphe, Guerres, II, 15:2, 4; et 1 Maccabées 11:71.
r
Mt 26:67, Marc 14:65; cf. Luc 18:32, voir aussi Es 50:6.
s
Mt 26:68, Luc 22:62-65.
ENCORE DES IRRÉGULARITÉS 675
mière séance. Entre les deux sessions séparées d'un jour les
juges devaient jeûner et prier, et examiner calmement et sérieu-
sement l'affaire à juger.
Luc, qui ne donne aucun détail sur le procès nocturne de
Jésus, est le seul évangéliste à faire un récit détaillé de la session
du matin. Il dit: «Quand il fit jour, le collège des anciens du
peuple, les principaux sacrificateurs et les scribes s'assemblèrent
amener Jésus devant leur sanhédrin w .» Certains savants
et firent
bibliques ont compris l'expression «amener Jésus devant leur
sanhédrin», dans le sens que Jésus fut condamné par le san-
hédrin dans la salle officielle du tribunal, c'est-à-dire la gazith ou
salle des pierres taillées, comme le voulait la loi de l'époque;
f
Marc 14:64.
" Luc 22:66.
676 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 34]
mais c'est une position qui est contredite par Jean qui dit qu'ils
emmenèrent Jésus directement de Caiphe au tribunal romaine
Il est probable qu'à cette session du petit matin on approuva
v Jean 18:28.
w Luc 22:66-71.
x Note 3, fin du chapitre.
RENIEMENT DE PIERRE 677
rer ce fait comme une preuve certaine qu'ils étaient des lâches,
car le Seigneur avait voulu qu'ils partent b Pierre et un autre dis- .
" Observez que Marc, qui est seul à déclarer que le Seigneur dit à Pierre
«Avant que le coq chante deux fois, toi tu me renieras trois fois» (14:30), rapporte
un premier chant du coq après le premier reniement de Pierre (v. 68) et un
deuxième chant après le troisième reniement (v. 72).
DEVANT PILATE 679
e
Césarée de Palestine, pas Césarée de Philippe.
680 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 34]
/ Jean 18:28-32.
8 Luc 23:2.
«ES-TU LE ROI DES JUIFS?» 681
h Mt
Jean 18:33-38; cf. 27:11, Marc 15:2, Luc 23:3,4.
682 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 34]
j Luc 23:8-12.
k
Pages 121, 129; voir aussi page 116.
1
Luc 23:12.
m Mt 14:1, Marc 6:14, Luc 9:7,9.
684 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 34]
condamnation.
r
Note 5, fin du chapitre.
s
Matthieu dit «écarlate», Marc et Jean disent «pourpre».
JÉSUS TORTURÉ 687
Alors Jésus répondit: «Tu n'aurais sur moi aucun pouvoir s'il ne
t'avait été donné d'en-haut. C'est pourquoi celui qui me livre à
toi est coupable d'un plus grand péché.» Les situations étaient
renversées; le Christ était le juge et Pilate le sujet de la décision
de ce dernier. Sans être considéré innocent, le Romain était jugé
moins coupable que celui ou ceux qui avaient remis Jésus de
force en son pouvoir et avaient exigé de lui une exécution
injuste.
Le gouverneur, quoique ayant prononcé sa sentence, cher-
chait encore le moyen de libérer le Patient soumis. Dès qu'il
montra aux Juifs qu'il hésitait, ceux-ci s'écrièrent: «Si tu le relâ-
ches, tu n'es pas ami de César. Quiconque se fait roi, se déclare
contre César.» Pilate s'assit au tribunal, qui était érigé au lieu
appelé le Pavé ou Gabbatha, en dehors de la salle. Il en voulait à
ces Juifs qui avaient osé laissé entendre qu'il n'était pas l'ami de
César et dont l'insinuation pouvait provoquer l'envoi d'une
ambassade à Rome pour se plaindre et le faire apparaître autre-
ment qu'il n'était par une accusation exagérée. Indiquant Jésus,
il s'exclama avec un sarcasme non voilé: «Voici votre roi!» Mais
JUDAS ISCARIOT*
Lorsque Judas Iscariot vit les effets terribles de sa trahison, il
fut saisid'un remords frénétique. Au cours du procès du Christ
devant les autorités juives, qui s'accompagna d'humiliations et
de cruautés, le traître avait vu la gravité de son acte; et lorsque le
Martyr s'était laissé livrer aux Romains sans résister, et que
l'issue fatale était devenue certaine, l'énormité de son crime
remplit Judas d'une horreur sans nom. Se précipitant auprès des
principaux sacrificateurs et des anciens, tandis que l'on faisait les
v Note 6, fin du chapitre.
w Note 7, fin du chapitre.
x Mt 27:3-10; cf. Actes 1:16-20.
690 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 34]
V La version révisée (anglaise) de Mt 27:5 dit: «Judas jeta les pièces d'argent
dans le sanctuaire» au lieu de «dans le temple», ce qui veut dire qu'il lança l'argent
dans le portique de la maison sainte, par distinction avec les cours extérieures et
publiques.
z
Actes 1:19, Mt 27:8, note 8, fin du chapitre.
NOTES 691
NOTES DU CHAPITRE 34
mieux connu dans l'histoire juive contemporaine que celui d'Anne, pas
de personnalité jugée plus fortunée ou heureuse, mais également
aucune qui ait été haïe d'une manière aussi universelle que l'ex-souve-
rain sacrificateur. Il n'avait détenu le pontificat que pendant six ou sept
ans, mais pas moins de cinq de ses fils le remplirent, ainsi que son beau-
fils Caïphe et un petit-fils, et à cette époque-là il valait mieux, du moins
pour quelqu'un qui avait la tournure d'esprit d'Anne, avoir été qu'être
souverain sacrificateur. Il bénéficiait de toute la dignité de cette fonction
ainsi que de toute son influence, puisqu'il était à même d'y avancer ceux
qui avaient le plus de relations avec lui. Et s'ils agissaient publiquement,
en réalité c'était lui qui dirigeait les affaires sans être encombré des res-
ponsabilités ou des restrictions qu'imposait cet office. Son influence
auprès des Romains, il la devait aux opinions religieuses qu'il profes-
sait, à sa collaboration ouverte avec l'étranger et à sa richesse énorme. . .
introduire ici qu'un résumé très bref des principaux faits et lois. Quicon-
que désire faire un examen plus approfondi peut se reporter aux ouvra-
ges suivants: Edersheim, Life and Times of Jésus the Messiah; Andrews,
Life ofour Lord; Dupin, Jésus before Caiaphas and Pilate; Mendelsohn, Cri-
minal Jurisprudence of the Ancient Hebrews; Salvador, Institutions ofMoses;
Innés, The Trial of Jésus Christ; Maïmonide, Sanhédrin; MM. Lemann,
Jésus before the Sanhédrin; Benny, Criminal Code ofthe Jews; et Walter M.
Chandler, du Barreau de New York, The trial of Jésus from a lawyer's Stand-
point.Le dernier titre cité est un ouvrage en deux volumes commentant
respectivement «Le procès hébreu» et «Le procès romain» et contient des
citations des ouvrages ci-dessus et d'autres encore.
Edersheim (vol. 2, pp. 556-8) est d'avis que la mise en accusation noc-
turne de Jésus dans la maison de Caïphe n'était pas un jugement devant
le sanhédrin, et note les irrégularités et les illégalités de la procédure
pour prouver que le sanhédrin n'aurait pas pu faire ce que l'on fit cette
nuit-là. Employant de nombreuses citations pour confirmer les condi-
tions légales qu'il spécifie, l'auteur dit: «Mais en outre, le procès et la
condamnation de Jésus dans le palais de Caïphe auraient enfreint tous
les principes de la loi et de la procédure pénales juives. Pour juger les
causes de ce genre et prononcer une peine capitale, il fallait le faire dans
le local officiel du sanhédrin et non, comme ici, au palais du souverain
sacrificateur. Aucun procès, et bien moins encore un procès de ce genre,
ne pouvait être entrepris au milieu de la nuit, et pas même dans
l'après-midi, bien que, si la discussion s'était prolongée toute la jour-
née, on pouvait prononcer sentence de nuit. En outre, aucun procès
la
ne pouvait avoir lieu le sabbat ou les jours fériés, ni même la veille de
ceux-ci, ce fait annulant l'action; d'un autre côté, on pourrait avancer
qu'un procès contre quelqu'un qui avait séduit le peuple devrait de pré-
férence avoir lieu lors des jours fériés publics, et la sentence devrait être
exécutée ces jours-là, en guise d'exemple. Enfin, dans les affaires capita-
les y avait un système compliqué pour avertir et mettre sur leurs gar-
il
des témoins; on peut affirmer en toute sécurité que lors d'un procès
les
ordinaire, les juges juifs, quels qu'aient été les préjugés qu'ils aient pu
avoir, n'auraient pas agi comme les sanhédristes et Caïphe le firent en
cette occasion. Mais bien que le Christ ne fut pas jugé et condamné en
. .
5. «Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants!» - Edersheim
(vol. 2, p. 578) fait le commentaire puissant qui suit sur cette phrase par
laquelle les Juifs acceptaient la responsabilité de la mort du Christ: «La
Michna nous dit que, lorsque les anciens s'étaient solennellement lavé
les mains et avaient rejeté toute culpabilité, les prêtres répondaient par
la prière: «Pardonne à ton peuple d'Israël que tu as racheté, ô Seigneur,
et ne mets pas du sang innocent sur ton peuple d'Israël.» Mais ici, en
réponse aux paroles de Pilate, se faisait entendre le cri profond et rau-
que: «Que son sang retombe sur nous», et, - comment est-ce possible -
«sur nos enfants.» Une trentaine d'années plus tard, et en ce lieu même,
le jugement était prononcé contre l'élite de Jérusalem, et parmi les 3600
victimes de la furie du gouverneur dont un nombre considérable furent
flagellées et crucifiées juste à côté contre le prétoire, se trouvaient un
grand nombre des citoyens les plus nobles de Jérusalem (Josèphe, Guer-
res, XIX, ch. 8:9). Quelques années plus tard, des centaines de croix por-
taient des corps juifs mutilés tout près de Jérusalem. Et depuis lors ces
errants semblent porter, d'un siècle à l'autre et d'un pays à l'autre, ce
fardeau de sang; et depuis lors il semble peser «sur eux et leurs enfants».
6. «Nous n'avons de roi que César». - «Par ce cri le judaïsme se ren-
dait, dans la personne de ses représentants, coupable de renier Dieu, de
blasphème ou d'apostasie. Il se suicidait; et depuis lors, son cadavre est
transporté pour être montré d'un pays à l'autre et d'un siècle à l'autre
- pour être mort et rester mort jusqu'à ce que revienne une deuxième
fois celui qui est la résurrection et la vie.» - Edersheim, vol. 2, p. 581.
ces juives. - Pilate savait ce qui était juste mais n'avait pas le courage de
le faire. Ilpeur des Juifs et craignait plus encore une influence hos-
avait
tile à Rome. peur de sa conscience mais craignait plus encore de
Il avait
perdre son poste officiel. La politique de Rome était de faire preuve de
libéralisme et de conciliation dans ses rapports avec les religions et les
coutumes sociales des nations conquises. Ponce Pilate enfreignait cette
politique libérale depuis le commencement de son mandat. Ne tenant
absolument aucun compte de l'antipathie hébraïque pour les images et
les enseignes païennes, il faisait entrer les légionnaires à Jérusalem le
698 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 34]
Luc 22:3); en outre il est évident qu'il le savait lorsque les Douze furent
choisis, puisque Jésus dit: «Je connais ceux que j'ai choisis», expliquant
que les Ecritures seraient accomplies par le choix qu'il avait fait. De
même que la mort sacrificatoire de l'Agneau de Dieu était connue
d'avance et prédite, de même les circonstances de la trahison étaient
prévues. Il serait contraire, tant à la lettre qu'à l'esprit de la parole révé-
lée de dire que si le misérable Iscariot agit comme il le fit pour parvenir
à un but aussi exécrable, c'était parce qu'il était privé de liberté ou de
700 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 34]
auraitmieux valu pour eux qu'ils ne fussent jamais nés; car ils sont des
vases de colère, condamnés à subir la colère de Dieu dans l'éternité avec
le diable et ses anges; à propos desquels j'ai dit qu'il n'y a pas de pardon
dans ce monde ni dans le monde à venir: car ils ont renié le Saint-Esprit
après l'avoir reçu, ont renié unique du Père, l'ont crucifié et l'ont
le Fils
exposé à l'ignominie. Ce sont eux qui s'en iront dans le lac de feu et de
soufre avec le diable et ses anges, les seuls sur lesquels la seconde mort
aura un pouvoir quelconque. Il sauve donc tout le monde, sauf eux:
. .
ils s'en iront au châtiment perpétuel, qui est le châtiment sans fin, qui est
le châtiment éternel, pour régner avec le diable et ses anges pour l'éter-
nité, là où leur ver ne meurt pas, là où le feu ne s'éteint pas, ce qui est
leur tourment. Et nul n'en connaît la fin, ni le lieu, ni leur tourment. Et
cela n'a pas été révélé à l'homme, ne l'est pas et ne le sera jamais, si ce
n'est à ceux qui y sont condamnés. Néanmoins, moi, le Seigneur, je le
montre en vision à beaucoup, mais je la referme immédiatement; c'est
pourquoi, ils n'en comprennent pas la fin, la largeur, la hauteur, la pro-
fondeur et la misère, ni personne, si ce n'est ceux qui sont destinés à
cette condamnation.» - D&A 76:31-37, 44-48.
CHAPITRE 35
LA MORT ET L'ENSEVELISSEMENT
Hérode, la flagellation effrayante qui lui avait été infligée sous les
ordres de Pilate, le traitement brutal de la soldatesque inhu-
maine, auxquels venaient se joindre l'humiliation extrême et
l'angoisse mentale de tout cela avaient tellement affaibli son
organisme qu'il n'avançait que lentement sous le fardeau de la
croix. Les soldats, agacés par ce retard, obligèrent un homme
venant de la campagne à Jérusalem qu'ils rencontrèrent à prêter
ses services, et le forcèrent à porter la croix de Jésus. Aucun
Romain, aucun Juif n'aurait accepté volontairement l'ignominie
de porter un fardeau aussi horrible; car tous les détails relatifs à
l'exécution d'une sentence de crucifixion étaient considérés
comme dégradants. L'homme ainsi obligé de marcher sur les tra-
ces de Jésus, portant la croix sur laquelle le Sauveur du monde
devait consommer sa mission glorieuse, était Simon, originaire
de Cyrène. Marc nous dit que Simon était le père d'Alexandre et
de Rufus; nous pouvons conclure que les deux fils étaient con-
nus des lecteurs de l'Evangile comme membres de la jeune
Eglise, et nous avons lieu de croire que la maison de Simon de
Cyrène se rangea plus tard parmi les croyants b .
b Note du chapitre.
1, fin
704 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 35]
faire ce qu'on était occupé à faire au «bois vert» qui portait le feuil-
lage de la liberté et de la vérité et offrait le fruit sans prix de la vie
éternelle, que ne feraient pas les puissances du mal aux branches
desséchées et au tronc flétri du judaïsme apostat?
Le cortège, avançant le long des rues de la ville, sortit par la
porte du mur massif et se dirigea ensuite vers un endroit qui se
trouvait au-delà mais était cependant proche de Jérusalem. Sa
destination était un lieu appelé Golgotha ou Calvaire, signifiant
«lieu du Crâne» d .
LA CRUCIFIXION e
Au Calvaire, les bourreaux officiels se mirent sans délai en
devoir de mettre à exécution la terrible sentence prononcée con-
deux criminels. Avant d'attacher les condamnés
tre Jésus et les
à la croix, de coutume d'offrir à chacun d'eux une gorgée
il était
de vinaigre mélangée de myrrhe et contenant peut-être d'autres
c
Note 2, fin du chapitre.
d Note 3, fin du chapitre.
e
Mt 27:34-50, Me 15:23-37, Le 23:33-46, Jn 19:18-30.
LA CRUCIFIXION 705
comme un contre-sens; elle devrait dire «il est roi d'Israël». Voir version révisée
anglaise et Edersheim, vol. 2, p. 596; cf. Me 15:32.
m Jn 3:14, 8:28, 12:32.
n Mt 4:3, 6; voir pages 142, 150 supra.
LE VOLEUR REPENTANT 709
Le 23:42.
P Voir chapitres 36, infra.
710 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 35]
1 Jn 19:25; cf. Mt 27:55, 56, Me 15:40, 41, Le 23:48, 49. Voir note 6,
fin du chapitre.
r page 288
Voir les références citées en dernier lieu et Le 8:2, 3, ainsi que la
supra.
s
Le 2:34, 39, page 105, supra.
f
Me 15:25;voir note 7, fin du chapitre.
" Cf. PGP., Moïse 7:37, 40, 48, 49, 56.
ON CROIT QU'IL APPELLE ÉLIE 711
v Ps 69:21.
Jn 19:28; cf.
712 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 35]
2
Mt 27:15-54, Me 15:38, 39, Le 23:47-49.
a
Jn 19:31-37.
b Dt 21:33.
714 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 35]
e
et de l'eau coulèrent événement si surprenant que Jean, qui
,
L'ENSEVELISSEMENT^
Un homme appelé Joseph d' Arimathée, qui de cœur était dis-
ciple du Christ, mais qui avait hésité à confesser ouvertement sa
conversion par peur des Juifs, voulut donner au corps du Christ
des funérailles décentes et honorables. Sans cette intervention
divinement inspirée, le corps de Jésus aurait probablement été
jetédans la fosse commune des criminels exécutés. Cet homme,
Joseph, était «membre du conseil. . . homme bon et juste». Il est
expressément dit de lui qu'il «n'avait point participé à la décision
et aux actes des autres», déclaration qui nous permet de conclure
c
Ex 12:46, Nb 9:12, Ps 34:20, Jn 19:36, 1 Co 5:7.
d LM, 3 Né 11:14,15.
Jn 20:27,
e
Note 8, fin du chapitre.
/ Jn 19:34-37; cf. Ps 22:16, 17; Za 12:10, Ap 1:7.
* Mt 27:57-61, Me 15:42-47, Le 23:50-56, Jn 19:38-42.
MORT ET ENSEVELISSEMENT 715
LE SÉPULCRE GARDÉE
NOTES DU CHAPITRE 35
était membre de la colonie juive d'Afrique du Nord, qui avait été établie
près de trois siècles avant la naissance du Christ par Ptolémée Lagi, qui
y déporta un grand nombre de Juifs de Palestine (Josèphe, Ant. XII,
chap. 1). Cyrène, lieu de résidence de Simon, se trouvait dans la pro-
vince de Libye; son emplacement se trouve dans les limites actuelles de
Tunis. Il est certain que les Juifs africains étaient nombreux et avaient de
l'influence puisqu'ils entretenaient une synagogue à Jérusalem (Ac 6:9)
destinée à recevoir ceux d'entre eux qui rendaient visite à la ville. Paul
fait amicalement allusion à Rufus et à sa mère plus d'un quart de siècle
après la mort du Christ (Rm 16:13). Si ce Rufus est l'un des fils de Simon
dont parle Marc (5:21), comme le dit la tradition, il est probable que la
famille de Simon occupait une situation importante dans l'Eglise primi-
i Mt 27:62-66.
* Note 9, fin du chapitre.
NOTES 717
parlons du pied d'une colline; ou si cet endroit était le lieu ordinaire des
exécutions, il se peut qu'il ait été appelé ainsi pour exprimer la mort, tout
comme nous appelons un crâne une tête de mort. Il est probable que les
corps des condamnés exécutés étaient ensevelis près du lieu de leur
mort; et si le Golgotha ou le Calvaire était le lieu fixé pour l'exécution, il
ne serait pas surprenant que des crânes et d'autres ossements humains
aient été mis à découvert par les ravages des animaux et par d'autres
moyens; il faut cependant remarquer qu'il était contraire aux lois et aux
sentiments juifs de laisser sans sépulture les corps ou l'une quelconque
de leurs parties. L'origine de ce nom a aussi peu d'importance que les
nombreuses théories divergentes concernant l'emplacement exact du
lieu.
précise: lademande fut faite «le lendemain, qui était le jour après la pré-
paration». Le jour de la préparation s'étendait du coucher du soleil le
jeudi, au commencement du sabbat au coucher du soleil le vendredi.
CHAPITRE 36
Jésus le Christ mourut dans le sens littéral dans lequel tous les
hommes meurent. Il subit une dissolution physique en vertu de
laquelle son esprit immortel fut séparé de son corps de chair et
d'os, et ce corps était bel et bien mort. Tandis que le cadavre
gisait dans le tombeau de Joseph creusé dans le roc, le Christ
vivant existait comme esprit désincarné. Nous pouvons nous
demander où il était et quelles étaient ses activités au cours de
l'intervalle qui s'étendit entre sa mort sur la croix et sa sortie du
sépulcre lorsque son esprit et son corps furent réunis et qu'il fut
devenu une âme ressuscitée. La théorie qui vient tout naturelle-
ment à l'esprit, c'est qu'il se rendit là où les esprits des morts
vont ordinairement; et que, puisque dans la chair il avait été
Homme parmi les hommes, il était dans l'état désincarné, Esprit
parmi les esprits. Les Ecritures confirment cette conception, car
d'après elles c'est un fait réel.
Comme nous l'avons montré jusqu'ici 3 , Jésus-Christ était le
Rédempteur et Sauveur élu et ordonné de l'humanité; il avait été
mis à part pour cette mission sublime au commencement, avant
même que la terre fût préparée pour être la résidence du genre
humain. Des multitudes innombrables qui n'avaient jamais
entendu l'évangile vécurent et moururent sur la terre avant la
naissance de Jésus. De ces morts innombrables, beaucoup
avaient passé l'épreuve mortelle en observant la loi de Dieu à des
degrés divers, dans la mesure où elle leur avait été révélée, mais
étaient morts dans une ignorance de l'Evangile dont on ne pou-
vait les blâmer; tandis que d'autres multitudes avaient vécu et
a Chapitres 2 et 3 supra.
LE SAUVEUR DANS LE PARADIS 723
avaient été détruits dans la chair, et leur esprit avait vécu en pri-
son sans espoir, du moment de leur mort jusqu'à l'avènement
du Christ dont l'Esprit venait parmi eux. Nous ne devons pas
supposer, parce que Pierre, pour illustrer, parlait des antédilu-
viens qui avaient désobéi, qu'eux seuls étaient compris dans les
merveilleuses possibilités qu'offrait le ministère du Christ dans
le royaume des esprits; au contraire, la raison et la logique nous
font conclure que tous ceux dont la méchanceté dans la chair
avait conduit leur esprit en prison, avaient part aux possibilités
de l'expiation, du repentir et de la libération. La justice exigeait
que l'Evangile fût prêché parmi les morts comme il l'avait été et
devait l'être encore plus parmi les vivants. Voyons ce que Pierre
dit encore dans son exhortation pastorale aux membres de
l'Eglise primitive: «Ils en rendront compte à celui qui est prêt à
juger les vivants et les morts. C'est pour cela, en effet, que les
morts aussi ont été évangélisés, afin qu'après avoir été jugés
selon les hommes quant à la chair, ils vivent selon Dieu quant à
l'Esprit S.»
Le fait que Jésus savait, alors qu'il était encore dans la chair,
que sa mission de Rédempteur et Sauveur universel du genre
humain ne prendrait pas fin lorsqu'il mourrait est suffisamment
démontré par ce qu'il dit aux casuistes juifs après la guérison, le
jour du sabbat, à Béthesda: «En vérité, en vérité, je vous le dis,
l'heure vient, - et c'est maintenant - où les morts entendront la
voix du Fils de Dieu; et ceux qui l'auront entendue vivront. En
effet, comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils
pas; car l'heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux
entendront sa voix. Ceux qui auront fait le bien en sortiront pour
la résurrection et la vie, ceux qui auront pratiqué le mal pour la
résurrection et le jugement' .» Cette vérité solennelle que le salut
2
i 1P 4:5-6.
" Jn 5:25-29; voir aussi page 230 supra.
726 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 36]
' Es 24:21-22.
/ Es 42:5-7.
k Ps 16:9-11.
POURQUOI LE BAPTÊME POUR LES MORTS 727
' Voir page 136 supra et Les Articles de foi, pp. 180-189 et La Maison
du Seigneur.
m 1 Co 15:29; voir aussi La Maison du Seigneur, p. 62.
728 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 36]
NOTES DU CHAPITRE 36
RÉSURRECTION ET ASCENSION
LE CHRIST RESSUSCITÉ
b
Mt 28:5-7; cf. Me 16:1-7, Le 24:1-8, Jn 20:1-2.
732 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 37]
encore monté vers mon Père», et ajoutant: «Mais va vers mes frè-
res et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon
Dieu, et votre Dieu e .»
C'est à une femme, à Marie-Madeleine, qu'était fait l'hon-
neur d'être le premier mortel à voir une âme ressuscitée, et cette
âme était le Seigneur Jésus^. Ensuite le Seigneur ressuscité se
manifesta à d'autres femmes favorisées, entre autres Marie,
mère de Jude, à Jeanne, et à Salomé, mère des apôtres Jacques et
Jean. Celles-ci et les autres femmes qui
les accompagnaient
étaient effrayées de la présence de l'ange au tombeau et s'étaient
éloignées avec une crainte mêlée de joie. Elles n'étaient pas là
lorsque Pierre et Jean entrèrent dans le caveau, ni plus tard lors-
que le Seigneur se fit connaître à Marie-Madeleine. Il se peut
qu'elles y soient retournées plus tard, car certaines d'entre elles
semblent être entrées dans le sépulcre et avoir vu que le corps du
Seigneur n'y était pas. Tandis qu'elles étaient là, pleines de per-
plexité et d'étonnement, elles s'aperçurent soudain de la pré-
sence de deux hommes en habits resplendissants; elles «baissè-
rent le visage vers la terre», mais les anges leur dirent: «Pourquoi
cherchez-vous le vivant parmi les morts? Il n'est pas ici, mais il
est ressuscité. Souvenez-vous de quelle manière il vous a parlé,
lorsqu'il était encore en Galilée et qu'il disait: «Il faut que le Fils
de l'homme soit livré entre les mains des pécheurs, qu'il soit cru-
" Version révisée: «Ne te saisis pas de moi» (marge).
e
Jn 20:11-17.
/ Me 16:9.
734 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 37]
elles l'adorèrent. Alors Jésus leur dit: Soyez sans crainte; allez
dire à mes frères de se rendre en Galilée: C'est là qu'ils me ver-
ront^.»
On peut se demander pourquoi Jésus avait interdit à Marie-
Madeleine de le toucher pour permettre ensuite si rapidement à
d'autres femmes de lui tenir les pieds tandis qu'elles se proster-
naient devant lui pour l'adorer. Nous pouvons supposer que
l'attitude émotionnelle de Marie avait été provoquée plus par un
sentiment d'affection personnelle quoique sacrée que par l'im-
pulsion d'une adoration pieuse comme celle dont faisaient
preuve les autres femmes. Bien que le Christ ressuscité manifes-
tât la même considération amicale et intime qu'il avait montrée
dans son état mortel envers ceux dont il avait partagé étroite-
ment la compagnie, il ne faisait plus partie d'eux dans le sens lit-
téral du terme Il y avait chez lui une dignité divine qui interdisait
.
S Le 24:3-8.
h Mt 28:9-10.
PERPLEXITÉ DES APÔTRES 735
'
Le 24:9-11; cf. Me 16:9-13.
/ Note 1, fin du chapitre.
k Mt 28:11-15.
1
Mt 27:65, 66, page 716 supra.
736 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 37]
que était qu'ils niaient qu'il pût y avoir une résurrection. On con-
voqua une session du sanhédrin et on examina le rapport trou-
blant des gardes. Conservant le même esprit dans lequel ils
avaient essayé de tuer Lazare dans le dessein d'étouffer l'intérêt
populaire pour le miracle de sa résurrection, ces chefs trompeurs
conspirèrent maintenant pour discréditer la vérité de la résurrec-
tion du Christ en corrompant les soldats pour qu'ils mentissent.
Ils leur ordonnèrent de dire: «Ses disciples sont venus de nuit le
m Cf. Ac 12:19.
M Note 2, fin du chapitre.
SUR LE CHEMIN D'EMMAUS 737
sie envoyé pour racheter Israël; mais hélas! il y avait trois jours
qu'il avait été mis à mort. Puis, malgré leur perplexité, leur
visage s'éclaira et ils parlèrent de certaines femmes de leur
groupe qui les avaient étonnés ce matin-là en disant qu'elles
s'étaient rendues au sépulcre au petit matin et avaient découvert
que le corps du Seigneur n'y était pas; des anges leur étaient
apparus et leur avaient annoncés qu'il était vivant». En outre,
d'autres que les femmes étaient allés au tombeau et avaient cons-
taté que le corps était absent mais n'avaient pas vu le Seigneur.
Alors Jésus, réprimandant doucement ses compagnons de
voyage, les traitant d'hommes sans intelligence et lents de cœur,
parce qu'ils hésitaient à accepter ce que les prophètes avaient dit,
demanda d'une manière impressionnante: «Le Christ ne devait-
il pas souffrir de la sorte et entrer dans sa gloire?» Commençant
plus tôt. L'un dit à l'autre: «Notre cœur ne brûlait-il pas au-
dedans de nous, lorsqu'il nous parlait en chemin et nous expli-
quait les Ecritures?» Sur-le-champ ils revinrent sur leurs pas et se
hâtèrent de rentrer à Jérusalem pour confirmer par leur témoi-
gnage ce que les frères avaient été auparavant lents à croire.
ver Pierre repentant pour lui apporter, nous n'en doutons pas, le
pardon et le rassurer avec amour. L'apôtre lui-même conserve
un silence respectueux au sujet de cette visite. Toutefois Paul en
parle lorsqu'il cite les preuves incontestables de la résurrection
du Seigneur'.
Après le témoignage réjoui des croyants assemblés, Cléopas
et son compagnon de voyage racontèrent qu'ils avaient voyagé
en compagnie du Seigneur sur la route d'Emmaus et parlèrent
de ce qu'il leur avait enseigné et de la manière dont il s'était
révélé à eux lorsqu'il rompit le pain. Tandis que le petit groupe
conversait, «lui-même se présenta au milieu d'eux et leur dit:
Que la paix soit avec vous!» Ils furent terrifiés, pensant avec une
crainte superstitieuse qu'un exprit s'était introduit parmi eux.
Mais le Seigneur les rassura, disant: «Pourquoi êtes-vous trou-
blés et pourquoi ces raisonnements s'élèvent-ils dans vos
cœurs? Voyez mes mains et mes pieds, c'est bien moi; touchez-
moi et voyez; un esprit n'a ni chair ni os, comme vous voyez que
j'en ai.» Puis il leur montra les blessures de ses mains, de ses
pieds et de son côté. «Dans leur joie, ils ne croyaient pas encore»,
ce qui veut dire qu'ils pensaient que la réalité, dont ils étaient
tous témoins, était trop belle, trop merveilleuse pour être vraie.
Pour leur assurer encore davantage qu'il n'était pas une ombre
ni un être immatériel d'une substance intangible, mais une per-
sonne vivante avec des organes corporels internes aussi bien
qu'externes, il demanda: «Avez-vous ici quelque chose à man-
ger?» Ils lui présentèrent un morceau de poisson grillé et
d'autres aliments", qu'il prit et mangea devant eux.
Ces preuves indubitables de la matérialité de leur visiteur
calma et ramena à la raison les disciples; maintenant qu'ils
s
Me 16:7.
1
1Co15:5.
" Les mots «et un rayon de miel» (Le 24:42) sont omis dans la version révisée
anglaise; beaucoup d'autorités les déclarent être une interpolation dans l'ori-
ginal.
«VOUS EN ÊTES TÉMOINS» 741
THOMAS L'INCRÉDULE" 7
veur dit: «Parce que tu m'as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n'ont
pas vu et ont cru!»
saient des poissons et, à côté, des pains. Jésus leur dit d'amener
quelques-uns des poissons qu'ils venaient de prendre. Le fidèle
Pierre obéit en se précipitant dans l'eau peu profonde et en tirant
le filet sur la terre ferme. Après avoir compté, on s'aperçut que la
c
Mt 26:33, Me 14:29; cf. Le 22:33, Jn 13:37; p. 646 supra.
PRENDS SOIN DE MES BREBIS 745
AUTRES MANIFESTATIONS
DU SEIGNEUR RESSUSCITÉ EN GALILÉE^
Jésus avait désigné une montagne de Galilée sur laquelle il
rencontrerait les apôtres; c'est là que les Onze se rendirent.
Lorqu'ils le virent à l'endroit fixé, ils l'adorèrent. Le document
ajoute «mais quelques-uns eurent des doutes», ce qui peut sous-
entendre qu'il y avait là d'autres personnes que les apôtres,
parmi lesquelles s'en trouvaient quelques-unes qui n'étaient pas
convaincues que le Christ ressuscité avait vraiment un corps. Il
se peut que ce soit de cette occasion que Paul a parlé un quart de
siècle plus tard, au sujet de laquelle il affirme que le Christ «a été
vu par plus de cinq cents frères à la fois», dont certains étaient
Paul témoins
écrivait, vivants de son témoignage ".
Aux personnes qui étaient assemblées sur la montagne, Jésus
déclara: «Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre.»
C'était rien moins que l'affirmation de sa Divinité absolue. Son
autorité était suprême, et ceux qui étaient chargés de mission par
lui devaient agir en son nom et en vertu d'un pouvoir que nul ne
pouvait donner ou enlever.
h 1Co15:6.
'
Note 3, fin du chapitre.
î Acl:3.
* Jn 20:30; cf. 21:25 en se souvenant que le dernier passage peut avoir trait à
1
et ceux-ci seront guéris" .» En contraste avec leur mission précé-
dente, dans laquelle envoyés uniquement «vers les
ils étaient
brebis perdues de la maison ils devaient maintenant
d'Israël» ",
aller vers le Juif et le Gentil, l'esclave et l'homme libre, l'huma-
nité en général, quels que fussent la nation, le pays ou la langue.
Le salut par la foi au Seigneur Jésus-Christ suivie du repentir et
du baptême devait être offert librement à tous; dorénavant qui-
conque rejetterait l'offre tomberait sous la condamnation. Il pro-
mit que des signes et des miracles «accompagneront ceux qui
auront cru», confirmant ainsi leur foi en la puissance divine,
mais rien ne leur permit de croire que ces manifestations
devaient précéder la foi pour appâter le chercheur de miracles
crédule.
Assurant de nouveau aux apôtres que la promesse du Père se
réaliserait par la venue du Saint-Esprit, le Seigneur leur ordonna
de rester à Jérusalem, où ils étaient maintenant retournés de
Galilée, jusqu'à ce qu'ils fussent «revêtus de la puissance d'en
haut» et il ajouta: «Car Jean a baptisé d'eau, mais vous, dans
;
NOTES DU CHAPITRE 37
basé sur des pages écrites. Celui qui cherche avec sincérité et foi recevra
une conviction personnelle qui lui permettra de confesser pieusement
comme l'apôtre éclairé d'autrefois: «Tu es le Christ, le Fils du Dieu
vivant.» Jésus, qui est dieu le Fils, n'est pas mort. «Je sais que mon
Rédempteur est vivant» (Job 19:25).
9. A cinq cents frères à la fois (1 Co 15:6); endroit non précisé mais pro-
bablement en Galilée.
10. A Jacques (1 Co 15:7). Notez que les évangélistes ne parlent pas de
cette manifestation.
11. Aux onze apôtres au moment de l'ascension, au mont des Oliviers,
près de Béthanie (Me 16:19, Le 24:50, 51).
Nous examinerons plus tard les occasions où le Seigneur se mani-
festa aux hommes après l'ascension.
CHAPITRE 38
LE MINISTERE APOSTOLIQUE
a Ac 1:15-26.
b
Le 24:52,53, Ac 1:12-14.
1 Co 15:20; Ap Co
c
1:5; 1:18.
d Mt 27:52,53.
754 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 38]
e
Ac 1:16; cf. Ps 41:9; voir aussi Jn 13:18.
/ Ac 1:20; cf. Ps 109:8.
LA PENTECÔTE 755
LA RÉCEPTION DU SAINT-ESPRIT h
Au moment de la Pentecôte, qui tombait le cinquantième jour
après la Pâque > et par conséquent, dans ce cas particulier, neuf
jours environ après l'ascension du Christ, les apôtres étaient
tous ensemble dans le même lieu occupés à leurs dévotions ordi-
naires et s'attendaient, comme cela leur avait été ordonné, à
recevoir une investiture personnelle de puissance d'en hauR Le
baptême promis de feu et du Saint-Esprit leur échut ce jour-là.
«Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d'un souffle vio-
lent qui remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues
qui semblaient de feu qui se séparaient les unes des autres leur
apparurent; elles se posèrent sur chacun d'eux. Ils furent tous
remplis d'Esprit Saint et se mirent à parler en d'autres langues,
selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer.»
Le bruit du ciel «comme celui d'un souffle violent» fut
entendu au-dehors, et une multitude se rassembla autour de
l'endroit. La manifestation visible des «langues qui semblaient
de feu», dont chacun des Douze fut investi, fut perçue par ceux
qui se trouvaient à l'intérieur de la maison, mais apparemment
k
Jl 2:28,29; cf. Za 12:10.
PUISSANCE DU SAINT-ESPRIT 757
mérites du miracle au Christ, que les juifs avaient livré pour être
mis à mort, et déclara avec une accusation sans détours: «Le Dieu
d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, le Dieu de nos pères, a glorifié
son serviteur Jésus, que vous avez livré et renié devant Pilate qui
avait jugé bon de le relâcher. Mais vous, vous avez renié le Saint
et le Juste, et vous avez demandé comme une faveur qu'on vous
remette un meurtrier. Vous avez fait mourir le prince de la vie,
que Dieu a ressuscité d'entre les morts; nous en sommes
témoins.» Reconnaissant miséricordieusement l'ignorance dans
laquelle ils se trouvaient lorsqu'ils péchèrent, il les exhorta à
expier et à faire pénitence, s'écriant: «Repentez-vous donc et
convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés, afin que
des temps de rafraîchissement viennent de la part du Seigneur,
envoie celui qui vous a été destiné, le Christ Jésus. C'est
et qu'il
luique le ciel doit recevoir jusqu'aux temps du rétablissement de
tout ce dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes
d'autrefois.» Il ne les encourageait pas à croire que leurs péchés
pouvaient être annulés par des professions de foi verbeuses; la
possibilité leur était accordée de se repentir pendant un temps
déterminé, s'ils voulaient croire.
Tandis que Pierre et Jean témoignaient de la sorte, les prêtres
et le commandant du temple, avec Sadducéens au pouvoir,
les
tombèrent sur eux vers le soir et les mirent en prison en atten-
dant la décision des juges le jour suivant Le lendemain on les
.
que vous avez crucifié et que Dieu a ressuscité des morts, c'est
par lui que cet homme se présente en bonne santé devant vous.
C'est lui: la pierre rejetée par vous, les bâtisseurs, et devenue la
principale, celle de l'angle. Le salut ne se trouve en aucun autre;
Ac 4:1-22.
760 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 38]
car il n'y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les
hommes, par lequel nous devions 7
être sauvés' .»
La hiérarchie apprit à sa consternation que l'œuvre qu'elle
avait essayé de détruire en crucifiant Jésus-Christ se répandait
maintenant comme elle ne l'avait jamais fait avant. En désespoir
de cause, «ils leur défendirent absolument de parler et d'ensei-
gner au nom de Jésus». Mais Pierre et Jean répondirent hardi-
ment: «Est-il juste, devant Dieu, de vous obéir plutôt qu'à Dieu?
A vous d'en juger, car nous ne pouvons pas ne pas parler de ce
que nous avons vu et entendu.» Cette réponse, un saint défi, les
gouverneurs ecclésiastiques n'osèrent pas le relever; ils durent
se contenter de proférer des menaces.
L'Eglise grandissait avec une rapidité surprenante; «les multi-
tudes d'hommes et de femmes qui croyaient au Seigneur aug-
mentaient toujours plus». Le don de guérison se manifesta si
abondamment par le ministère des apôtres que le peuple
s'attroupa autour d'eux comme il l'avait fait autrefois autour du
Christ, apportant ses ceux qui étaient possédés
malades et
d'esprits malins; et tous furent guéris. Si grande était la foi des
croyants qu'ils posaient leurs affligés sur des lits dans les rues,
«afin que, lors du passage de Pierre, son ombre au moins puisse
couvrir l'un d'eux»'?.
Le souverain sacrificateur et ses associés sadducéens orgueil-
leux firent de nouveau arrêter et jeter les apôtres dans la prison
commune. Mais cette nuit-là l'ange du Seigneur ouvrit les portes
du cachot et fit sortir les prisonniers, leur disant d'aller au temple
et de continuer à proclamer leur témoignage du Christ. C'est ce
que les apôtres firent, et c'était à cela qu'ils étaient occupés lors-
que le sanhédrin s'assembla pour les faire passer en jugement.
Les huissiers qui furent envoyés amener les prisonniers à la salle
du tribunal revinrent, en disant: «Nous avons trouvé la prison
soigneusement fermée, et les gardiens à leur poste devant les
r
Mt 27:25; cf. 23:35; voir pages 686 et 697 supra.
762 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 38]
sous le nom
de Paul l'apôtre s se leva dans le conseil, et ayant
,
w Ac 7:1-53.
764 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 38]
bite pas dans ce qui est fait par la main de l'homme», dont le plus
splendide ne pouvait être que petit pour celui qui a déclaré: «Le
ciel est mon trône, et la terre mon marchepied x .»
On voit clairement que le discours d'Etienne n'était pas une
apologie et était loin d'être un plaidoyer en sa faveur; c'était une
proclamation de la parole et des desseins de Dieu par un servi-
teur dévoué qui n'avait aucune considération pour les consé-
quences dont il pourrait souffrir personnellement. Il accusa
puissamment ses juges comme suit: «(Hommes) au cou raide,
incirconcis de cœur et d'oreilles! vous vous opposez toujours au
Saint-Esprit, vous comme vos pères. Lequel des prophètes vos
pères n'ont-ils pas persécuté? Ils ont mis à mort ceux qui annon-
çaient à l'avance la venue du Juste, dont vous êtes devenus
maintenant les meurtriers après l'avoir livré.» Rendus fous
furieux par cette accusation directe, les sanhédristes «grinçaient
des dents contre lui». Il savait qu'ils étaient assoiffés de son sang;
mais galvanisé par le Saint-Esprit, il fixa les yeux au ciel, et
s'exclama, en extase: «Voici: je vois les cieux ouverts et le Fils de
l'homme debout à la droite de Dieu^.» C'est le premier passage
du Nouveau Testament qui rapporte une manif estion du Christ
à des yeux mortels, par vision ou autrement, après son ascen-
sion. Les gouverneurs ecclésiastiques poussèrent de grands cris
et se bouchèrent les oreilles devant ce qu'ils avaient décidé de
considérer comme des paroles blasphématoires; se jetant d'un
commun accord sur le prisonnier, ils le traînèrent en hâte en
2
Ac8:4, 11:19.
a
Ac6:9.
b Ac page 762 supra.
22:3; cf. 5:34;
c A cause de la situation sociale de Saul et de ses capacités reconnues, beau-
coup croient qu'il était membre du sanhédrin; cependant les Ecritures ne justi-
fient pas formellement cette supposition.
766 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 38]
bénir afin qu'il fût guéri de sa cécité. Ananias fut étonné de cet
ordre et se risqua à rappeler au Seigneur que Saul était un persé-
cuteur notoire des saints et était venu à ce moment-là à Damas
pour arrêter et jeter tous les croyants aux fers. Mais le Seigneur
répondit: «Va, car cet homme est pour moi un instrument de
choix, afin de porter mon nom devant les nations et les rois, et
devant les fils d'Israël; et je lui montrerai combien il faudra qu'il
souffre pour mon nom.» Ananias alla trouver Saul, posa les
mains sur le malade repentant, disant: «Saul, mon frère, le Sei-
gneur Jésus, qui t'est apparu sur le chemin par lequel tu venais,
m'a envoyé pour que tu recouvres la vue et que tu sois rempli
d'Esprit Saint.» L'obstruction physique à la vision fut enlevée;
des particules ressemblant à des écailles tombèrent des yeux de
Saul, et il recouvra la vue. Sans retard ni hésitation, il se fit bapti-
ser. Après avoir mangé et repris des forces, il rencontra les disci-
ples de Damas et se mit immédiatement en devoir de prêcher
dans les synagogues, déclarant que Jésus était le Fils de Dieu '.
/ Ac 9:26-28, 13:2,3.
k Ac 13:9.
1
Ac 16:37-40, 22:25-28, 23:27, 25:11, 26:32, 28:19.
m Ac 22:17-21.
TÉMOIGNAGE DE PAUL 769
" Ac 23:11.
ICo 15:3-9.
V Note 5, fin du chapitre.
? Co 1:23, voir aussi verset 6 et La Grande apostasie, 1:20,21.
770 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 38]
tinua à diriger les affaires de son Eglise sur terre; et ses représen-
tants mortels, les apôtres, voyagèrent et enseignèrent, guérirent
les affligés, réprimandèrent les mauvais esprits et rendirent les
morts à une vie nouvelle r .
NOTES DU CHAPITRE 38
w Es 24:1-6, Am 8:11,12.
x Mt 24:4,5, 10-13, 23-26.
ainsi que «la fête de la moisson» (Ex 23:16) et «le jour des prémices» (Nb
28:26). La Pentecôte était l'une des grandes fêtes d'Israël, et son obser-
vance était obligatoire. Des sacrifices spéciaux étaient prévus pour ce
jour-là, ainsi qu'une offrande appropriée à la saison de la moisson, se
composant de deux pains avec du levain faits avec le blé nouveau; ceux-
ci devaient être agités devant l'autel puis donnés aux prêtres (Lv
appela son peuple Sion, parce qu'ils étaient d'un seul cœur et d'un seul
esprit, et qu'ils demeuraient dans la justice; et il n'y avait pas de pauvres
parmi eux» (PGP, Moïse 7:16-18). Les disciples néphites grandirent en
sainteté, car «toutes choses étaient en commun parmi eux et ils prati-
quaient tous la justice les uns envers les autres» (LM, 3 Né 26:19, voir
aussi 4 Né 1:2-3). Un système d'unité dans les affaires matérielles a été
révélé à l'Eglise dans la dispensation actuelle (D&A 82:17,18,
51:10-13,18, 104:70-77), et le peuple pourra parvenir aux bénédictions
que ce système offre lorsqu'il apprendra à remplacer les soucis égoïstes
par l'altruisme et les avantages individuels par le dévouement au bien-
être général (voir Les Articles de Foi, pp. 532-536).
l'esprit et trop peu par le cœur. Son érudition, qui auraitdû être sa ser-
vante, était au contraire sa maîtresse. C'était un esprit directeur dans la
persécution cruelle des premiers convertis du christianisme; et cepen-
dant nul ne peut douter qu'il ait cru rendre ainsi service à Jéhovah (com-
parez Jn 16:2). Son énergie extraordinaire et ses capacités superbes
étaient mal compte de son erreur, il fit
dirigées. Aussitôt qu'il se rendit
volte-face, sans réfléchir aux risques, au prix ou à la certitude de la persé-
cution et à la possibilité du martyre. Son repentir fut aussi sincère que
l'avait été son zèle à persécuter. Pendant tout son ministère, il fut torturé
par le passé (Ac 22:4,19,20, 1 Co 15:9, 2 Co 12:7, Ga 1:13); cependant il
trouva un certain soulagement dans sa conscience d'avoir agi de bonne
foi (Ac 26:9-11). Il lui était «dur de regimber contre les aiguillons» de la
tradition, de la formation et de l'éducation; cependant il n'hésita pas. Il
était un instrument choisi pour l'œuvre du Seigneur (Ac 9:15); et il
répondit promptement à la volonté du Maître. Toutes les erreurs que
Saul de Tarse avait commises dans son zèle juvénile, Paul l'apôtre
donna tout ce qu'il avait - son temps, ses talents et sa vie - pour les
expier. Il fut par excellence l'apôtre du Seigneur auprès des Gentils; et
cette ouverture des portes à d'autres que les Juifs était le sujet même de
la dispute qu'il avait eue avec Etienne. Conformément au dessein divin
et fatidique, Paul fut appelé à accomplir l'œuvre qu'il avait contribué à
freiner en martyrisant Etienne. Sur les ordres du Seigneur, Paul était
prêt à prêcher le Christ aux Gentils; ce n'est que par miracle que l'esprit
de caste juif de Pierre et de l'Eglise en général put être vaincu (Ac 10 et
11:1-18).
monde. Dans toutes les villes et les villages, comme sur le sol d'une
grange remplie, des églises apparaissaient et se multipliaient rapide-
ment et se remplissaient de membres de toutes les nations. Ceux qui, à
la suite des erreurs dont ils avaient hérité de leurs ancêtres, avaient été
enchaînés par l'antique maladie de la superstition idolâtre, étaient
maintenant libérés par la puissance du Christ, par les enseignements et
les miracles de ses messagers» (Eusèbe, Hist. Ecclés., Livre 1, ch. 3).
John Sterret écrit à son sujet dans le Standard Bible Dictionary: «Ile volca-
nique des Sporades, maintenant presque dépourvue d'arbres. Elle se
caractérise par une côte déchiquetée et est dotée d'un bon port. Les
Romains en firent un lieu d'exil pour les criminels de classe inférieure.
Jean, auteur de «l'Apocalypse», y fut banni par Domitien en 94 ap. J.-C.
Selon la tradition, il y fut condamné aux travaux forcés pendant dix-huit
mois.«
7. Le Saint-Esprit donné. - En réponse à une question sur le point de
savoir si les apôtres reçurent le Saint-Esprit à la Pentecôte ou avant, la
disciples et dit: «Recevez l'Esprit Saint.» Nous lisons aussi qu'il dit: «Et
[voici]: j'enverrai sur vous ce que mon Père a promis, mais vous, restez
dans la ville (Jérusalem), jusqu'à ce que vous soyez revêtus de la puis-
sance d'en haut» (Jn 20:22; Le 24:49). Nous lisons encore: «Car le Saint-
Esprit n'avait pas encore été donné, parce que Jésus n'était pas encore
glorifié» (Jn 7:39 selon la version du roi Jacques - N. d.T.). Ainsi la pro-
messe fut donnée, mais l'accomplissement vint plus tard, de sorte que
le Saint-Esprit que Jésus envoya du Père ne vint en personne que le jour
de la Pentecôte, et les langues de feu étaient le signe de sa venue.»
CHAPITRE 39
c
Pages 53-56.
d Hél 14:14-27.
e
3 Né 2:1.
/ Ex 10:21-23.
LA VOIX DE JÉSUS-CHRIST 777
'
3Néchap.lO.
j Hél 14:25; 3 Né 23:7-13; cf. Mt 27:52,53.
* 3 Né, chap. 11-18 inclus.
'
3 Né 10:18. Qu'on se souvienne que l'ascension du Christ se produisit
quarante jours après sa résurrection.
LE CHRIST APPARAÎT AUX NÉPHITES 779
r
3 Né 11:39-41.
s
3 Né, chap. 12,13,14; cf. Mt chap. 5,6,7.
f
Mt 5:18 et 3 Né 12:18; cf. 46,47, 15:2-10 et 9:17-20.
Voir note 2, fin du chapitre.
782 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 39]
«Voici, je vous dis que la loi qui fut donnée à Moïse est accomplie.
Voici, c'est moi qui ai donné la loi et c'est moi qui ait fait alliance avec
mon peuple, Israël; c'est pourquoi, la loi est accomplie en moi, parce
que venu pour accomplir la loi; c'est pourquoi, elle est finie.
je suis
Voici, je ne détruis pas les prophètes, car tous ceux qui n'ont point
été accomplis en moi, en vérité, je vous le dis, ils seront tous accom-
plis. Et parce que je vous disais que les anciennes choses sont pas-
sées, je ne détruis pas ce qui a été dit concernant ce qui est à venir.
Car voici, l'alliance que j'ai faite avec mon peuple n'est pas entière-
ment accomplie; mais la loi qui fut donnée à Moïse est finie en moi ". »
«C'est pourquoi, vous devez sans cesse prier le Père en mon nom;
et tout ce que vous demanderez de juste au Père, en mon nom,
croyant l'obtenir, voici, cela vous sera donné. Priez le Père dans vos
familles, toujours en mon nom, afin que vos femmes et vos enfants
soient bénis. Et voici, vous vous rassemblerez souvent; et vous ne
défendrez à personne de venir à vous quand vous vous assemblez,
mais vous souffrirez qu'ils viennent à vous et ne les empêcherez pas;
mais vous prierez pour eux et ne les chasserez pas. Et s'ils viennent
souvent à vous, vous prierez le Père pour eux en mon nom 2.»
à l'Eglise les clefs de l'autorité pour l'œuvre vicariale pour les morts. Voir chapitre
41 infra, page 831.
DEUXIÈME VISITE AUX NÉPHITES 789
k
3 Né 26:4,5,13-15.
1
3 Né 26:14-21.
m 3 Né, chap. 26,27 et 28:1-12.
790 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 39]
bientôt la fin arrive et ils sont abattus et jetés au feu, d'où l'on ne
revient pas. Car leurs œuvres les suivent, car c'est àcause de leurs
œuvres qu'ils sont abattus; c'est pourquoi rappelez -vous les choses
que je vous ai dites .»
3 Né 27:4-12.
V P. ex.de Calvin, Luther, Wesley; voir aussi La Grande apostasie, 10:21,22.
1 Noter que les apôtres juifs furent assurés qu'ils recevraient la même auto-
rité: Mt 19:28; Luc 22:30. Voir aussi 1 Né 12:9.
792 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 39]
r
3 Né 27:32 et les références y afférentes.
s
3 Né 28:1; lire versets 1-12.
t
3 Né 28:6-8; voir page 746 supra.
LES TROIS NÉPHITES 793
lui avait révélé que le changement opéré sur le corps des trois
était de nature à priver Satan de tout pouvoir sur eux, et «qu'ils
étaient saints, et que les pouvoirs de la terre n'avaient aucune
prise sur eux. Et ils devaient rester dans cet état jusqu'au jour du
jugement du Christ; et en ce jour-là, ils devaient recevoir un plus
grand changement et être reçus dans le royaume du Père pour
n'en plus sortir, mais pour demeurer avec Dieu éternellement
dans les deux» 1 Pendant près de trois cents ans, et peut-être
'.
NOTES DU CHAPITRE 39
de: «Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés»
(Mt), nous lisons: «Et bénis sont tous ceux qui ont faim et soif de justice,
car ils seront remplis du Saint-Esprit» (Né). Au lieu de: «à cause de la jus-
tice» (Mt), nous avons «à cause de mon nom» (Né). Au lieu du passage
difficile: «C'est vous qui êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade
k Près de Manchester, dans le comté d'Ontario (New York).
c
Voir Morm, chapitres 1-9 et Moro chapitre 10.
NOTES 797
avec quoi le salera-t-on?» (Mt), nous avons l'expression plus claire: «Je
vous donne d'être le sel de mais si le sel perd sa saveur, avec
la terre;
quoi la terre sera-t-elle salée? (Né). Et comme nous l'avons déjà remar-
qué, au lieu de «pas un seul iota, pas un seul trait de lettre de la loi ne pas-
sera, jusqu'à ce que tout soit arrivé» (Mt), nous avons «pas un seul iota,
pas un seul trait de lettre n'est passé de la loi; mais en moi, elle a été toute
accomplie» (Né). Les variantes dans les versets qui suivent sont dues à
la différence entre l'accomplissement futur dans Matthieu et l'affirma-
tion de cet accomplissement dans Néphi. Au lieu de la forte analogie qui
dit qu'il faut arracher l'œil qui occasionne le scandale ou couper une
main mauvaise (Mt), nous trouvons: «Voici, je vous donne le comman-
dement de ne permettre à aucune de ces choses d'entrer dans votre
cœur; car il vaut mieux que vous refusiez ces choses et preniez en cela
votre croix, que d'être jetés en enfer» (Né). Après les exemples illustrant
les exigences de l'Evangile qui remplacent celles de la loi, le document
néphite présente ce résumé splendide: «C'est pourquoi, ces choses de
l'ancien temps, qui étaient sous la loi, sont toutes accomplies en moi.
Les choses anciennes sont finies, et toutes choses sont devenues nou-
velles. C'est pourquoi, je voudrais que vous soyez parfaits, même
comme moi, ou comme votre Père céleste est parfait.»
Dans que donne Matthieu du sermon, il fait peu de distinc-
le récit
tion entre les préceptes adressés à la multitude en général et les instruc-
tions données aux Douze en particulier. C'est ainsi qu'on suppose que
Mt 6:25-34 fut dit aux apôtres; car c'était eux et non le peuple qui
devaient abandonner toutes les activités profanes; dans le sermon fait
aux Néphites, la distinction est expliquée de cette manière: «Quand
Jésus eut prononcé ces paroles, il posa les yeux sur les douze qu'il avait
choisis, et leur dit: Rappelez-vous ce que je vous ai dit. Car voici, vous
êtes ceux que j'ai choisis pour enseigner ce peuple. C'est pourquoi, je
vous dis: N'ayez point souci de votre vie, de ce que vous aurez à manger
et de ce que vous aurez à boire, ni de votre corps, ni de ce dont vous le
revêtirez. La vie n'est-elle pas plus que la nourriture et le corps plus que
le vêtement?» etc. (voir 3 Né 13:25-34). Mt 7 commence par «Ne jugez
pas, afin de ne pas être jugés», sans dire s'il s'applique d'une manière
générale ou particulière; 3 Né 14 commence par: «Quand il eut dit ces
mots, Jésus se tourna de nouveau vers la multitude et ouvrit de nouveau
labouche et lui dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, ne jugez pas, afin
que vous ne soyez pas jugés.»
Nous recommandons vivement à tous les lecteurs de comparer
soigneusement verset par verset le sermon sur la montagne tel qu'il
798 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 39]
l'Eglise primitive; le lecteur voudra bien se reporter à des ouvrages spéciaux trai-
tant de cet important sujet. Voir «La Grande apostasie considérée à la lumière de
l'histoire scripturaire et séculiaire», de l'auteur, ouvrage de 176 pages.
PRÉTENTIONS PAPALES À L'AUTORITÉ 801
c
Voir La Grande apostasie, chap. 4 et 5.
802 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 40]
«De sorte que les laïcs et le clergé, les savants et les ignorants, les
gens de tout âge, de toutes confessions, et tous les genres d'hom-
mes, de femmes et d'enfants de tout le christianisme - chose horrible
et atroce à penser - ont été à la fois noyés dans une idolâtrie abomina-
ble; de tous les autres vices, le plus détesté de Dieu et le plus con-
damnable pour l'homme; et ce dans l'espace de huit cents ans et
davantage .»
fc
Note 3, fin du chapitre.
' Pages 746 et 792.
m Voir 2 Th 4:1-4 et La Grande apostasie, 2:30.
PRÉPARATIFS DU RÉTABLISSEMENT 809
NOTES DU CHAPITRE 40
1. Cessation de la révélation sur le continent américain. - «Le
monde oriental avait perdu sa connaissance du Seigneur avant le
monde occidental. En Amérique du Nord, quatre cents ans après la nais-
sance de notre Sauveur et Maître, il y avait un homme au moins qui
savait que le Seigneur Dieu tout-puissant était une personnalité dis-
rester à tous les âges à venir» - (Georges Q. Cannon, Life of Joseph Smith,
p. 21. Voir LM, Moro 10:27-34).
leurs credos étaient une abomination à ses yeux; que ces docteurs
étaient tous corrompus; qu'ils s'approchent de moi des lèvres, mais
leur cœur est loin de moi; ils enseignent pour doctrines des comman-
dements d'hommes, ayant une forme de piété, mais ils en nient la
puissance^
«Il me défendit à nouveau de me joindre à aucune d'elles et me dit
encore d'autres choses que je ne puis écrire maintenant. Quand je
revins à moi, j'étais couché sur le dos, regardant au ciel. Lorsque la
lumière eut disparu, je demeurai sans forces; mais ayant bientôt
récupéré dans une certaine mesure, je rentrai chez moi. Comme je
m'appuyais au manteau de la cheminée, ma mère me demanda ce
qui se passait. Je lui répondis: «Ce n'est rien, tout va bien, je ne me
sens pas mal.» Je dis ensuite à ma mère: «J'ai appris personnellement
que le presbytérianisme n'est pas vrai.» On aurait dit que l'adver-
saire était, dès les premiers temps de ma vie, conscient du fait que
j'étais destiné à me révéler être un trouble-fête et un gêneur pour son
royaume; sinon pourquoi les puissances des ténèbres se seraient-
elles unies contre moi? Pourquoi l'opposition et la persécution qui se
dressèrent contre moi, presque dans ma prime enfance?
«Quelques jours après avoir eu cette vision, il m'arriva de me
818 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 41]
comme je parlais de religion avec lui, je saisis l'occasion pour lui faire
de la vision que j'avais eue. Je fus grandement surpris de son
le récit
attitude;il traita mon récit non seulement avec légèreté, mais aussi
avec un profond mépris, disant que tout cela était du diable, que les
visions ou les révélations, cela n'existait pas de nos jours, que toutes
les choses de ce genre avaient cessé avec les apôtres et qu'il n'y en
aurait jamais plus.
«Cependant, m'aperçus bientôt que le fait de raconter mon his-
je
toire m'avait beaucoup nui auprès des professeurs de religion et était
la cause d'une grande persécution qui allait croissant; et quoique je
fusse un garçon obscur de quatorze à quinze ans à peine, et que ma
situation dans la vie fût de nature à faire de moi un garçon sans
importance dans le monde, pourtant des hommes haut placés me
remarquèrent suffisamment pour exciter l'opinion publique contre
moi et provoquer une violente persécution; et ce fut une chose com-
mune chez toutes les sectes: toutes s'unirent pour me persécuter.
«Je me fis sérieusement la réflexion alors, et je l'ai souvent faite
depuis, qu'il était bien étrange qu'un garçon obscur, d'un peu plus
de quatorze ans, qui, de surcroît, était condamné à la nécessité de
gagner maigrement sa vie par son travail journalier, fût jugé assez
important pour attirer l'attention des grands des sectes les plus
populaires du jour, et ce au point de susciter chez eux l'esprit de per-
sécution et d'insulte le plus violent. Mais aussi étrange que cela fût,
il en était ainsi, et ce fut souvent une cause de grand chagrin pour
moi.
«Cependant il n'en restait pas moins un fait que j'avais eu une
vision. J'ai pensé depuis que je devais ressentir plus ou moins la
même chose que Paul quand il se défendit devant le roi Agrippa et
qu'il raconta la vision qu'il avait eue, lorsqu'il avait aperçu une
lumière et entendu une voix; et cependant, il y en eut peu qui le cru-
rent; les uns dirent qu'il était malhonnête, d'autres dirent qu'il était
fou; et il fut ridiculisé et insulté. Mais tout cela ne détruisait pas la
réalité de sa vision. Il avait eu une vision, il le savait, et toutes les per-
sécutions sous le ciel ne pouvaient faire qu'il en fût autrement. Et
quand bien même on le persécuterait à mort, il savait néanmoins et
saurait jusqu'à son dernier soupir, qu'il avait vu une lumière et
entendu une voix qui lui parlait; et rien au monde n'aurait pu le faire
penser ou croire autrement.
INAUGURATION DE LA DERNIÈRE DISPENSATION 819
a PGP, Joseph Smith, Histoire 2:5-26 et History ofthe Church of Jésus Christ of
Latter-day Saints, vol. 1, pp. 2-8.
b Ep Note du chapitre.
1:9, 10. 1, fin
820 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 41]
c
Voir page 165 supra; note 5, fin du chapitre.
d On trouvera des exemples plus anciens aux pages 138, 406, 779.
e PGP, Joseph Smith, Histoire 2:29-54,59 et History of the Church, vol. 1,
pp. 10-16,18.
VISITE DE MORONI 821
implantera dans le cœur des enfants les promesses faites aux pères,
et le cœur des enfants se tournera vers leurs pères; s'il n'en était pas
ainsi, la terre serait entièrement dévastée à sa venue.
«En plus de ceux-ci, il cita le onzième chapitre d'Esaïe, disant
qu'il était sur le point de s'accomplir. Il cita aussi le troisième chapi-
tre des Actes, les vingt-deuxième et vingt-troisième versets, tels
qu'ils se trouvent dans notre Nouveau Testament. Il dit que ce pro-
phète était le Christ, mais que le jour n'était pas encore venu où
«ceux qui ne voudraient pas entendre sa voix seraient retranchés du
peuple», mais qu'il viendrait bientôt.
«Il cita aussi le deuxième chapitre de Joël, du vingt-huitième ver-
set au dernier. Il dit aussi que ceci n'était pas encore accompli, mais
le serait bientôt. Il déclara ensuite que la plénitude des Gentils était
près d'être accomplie^.»
pp. 12,13.
RÉTABLISSEMENT DE LA PRÊTRISE D'AARON 823
'
PGP, Joseph Smith, Histoire 2:68,69, D&A 13; History ofthe Church,
vol. 1, p. 39.
J Notes 2 et 6, fin du chapitre.
L'ÉGLISE DE JÉSUS-CHRIST 825
k
D&A 27:8, 12, 13.
1
D&A 20.
826 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 41]
m D&A 20:2,3; cf. 21:11; voir aussi History ofthe Church, vol. 1, pp. 40, 41.
Note 3, fin du chapitre.
" D&A, sections 5, 6, 8, 10-12, 14-20.
D&A 18:27, 31-36; 20:38-44, 84:63, 64; 95:4; 107:23-25; 112:1, 14,21; 118;
124:127-130.
LA RÉVÉLATION MODERNE 827
V Ap 14:6,7-
f Voir D&A et History of the Church
828 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 41]
r
D&A 76:11-24 et History ofthe Church sous la date spécifiée.
AU TEMPLE DE KIRTLAND 829
s
Voir D&A 76:25-119 et Les Articles de foi, pp. 115 et 493-499.
' Voir La Maison du Seigneur, pages 94-101.
830 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 41]
«Le voile fut enlevé de notre esprit, et les yeux de notre entende-
ment furent ouverts. Nous vîmes le Seigneur debout sur la balus-
trade de la chaire devant nous. Sous ses pieds, il y avait un pavement
d'or pur, d'une couleur semblable à l'ambre. Ses yeux étaient de
flamme, ses cheveux étaient blancs comme la neige immaculée, son
visage était plus brillant que l'éclat du soleil et sa voix était comme le
bruit du déferlement de grandes eaux, savoir la voix de Jéhovah
disant: Je suis le premier et le dernier; je suis celui qui vit, je suis celui
qui a été immolé; je suis votre avocat auprès du Père. Voici, vos
péchés vous sont pardonnes; vous êtes purs devant moi; levez donc
la tête et réjouissez-vous. Que le cœur de vos frères se réjouisse et
que tout mon peuple se réjouisse en son cœur, oui, mon peuple qui
a bâti de toutes ses forces cette maison à mon nom. Car voici, j'ai
accepté cette maison, et mon nom sera ici; et je me manifesterai avec
miséricorde à mon peuple dans cette maison. Oui, j'apparaîtrai à
mes serviteurs et je leur parlerai de ma propre voix si mon peuple
veut garder mes commandements et ne souille pas cette maison
sacrée. Oui, des milliers et des dizaines de milliers se réjouiront
grandement en leur cœur à cause des bénédictions qui seront déver-
sées et de la dotation que mes serviteurs ont reçue dans cette maison.
La renommée de cette maison se répandra dans les pays étrangers,
et c'est là le commencement des bénédictions qui seront déversées
sur mon peuple. J'ai dit. Amen".»
" D&A 110:1-10 et History ofthe Church sous la date spécifiée. Note 4, fin du
chapitre.
RÉTABLISSEMENT DE L'AUTORITÉ 831
«Nous croyons tout ce que Dieu a révélé, tout ce qu'il révèle main-
tenant, etnous croyons qu'il révélera encore beaucoup de choses,
grandes et importantes, concernant le royaume de Dieu^.»
NOTES DU CHAPITRE 41
savoir, c'est ce que veut dire la plénitude des temps ou son étendue et
son autorité. Cela veut dire que la dispensation de la plénitude des
temps est constituée par toutes les dispensations qui ont jamais été don-
nées, depuis le commencement du monde jusqu'à présent. C'est à
Adam, le que fut donnée une dispensation. Il est bien
tout premier,
connu que Dieu en personne lui parla dans le jardin et lui donna la pro-
messe que le Messie viendrait. A Noé également une dispensation fut
donnée, car Jésus dit: «Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même
à l'avènement du Fils de l'homme», et de même que les justes furent
sauvés à ce moment-là et les méchants détruits, de même en sera-t-il
maintenant. Et de Noé à Abraham, et d'Abraham à Moïse, et de Moïse
à Elias, et d'Elias à Jean-Baptiste, et de là à Jésus-Christ, et de Jésus-
Christ à Pierre, Jacques et Jean, les apôtres ayant tous reçu leur dispen-
z
Es 2:2,3: cf. Mi 4:1,2; voir aussi D&A 29:8.
a Voir La Maison du Seigneur, pp. 51-89.
b PGP,
Joseph Smith, 1:31,36; cf. Mt 24:14,30.
834 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 41]
parlèrent les anges vêtus de blanc aux onze apôtres tandis que le
Christ ressuscité montait du milieu d'eux sur le mont des Oli-
viers. Les Ecritures abondent en prédictions sur le retour du Sei-
gneur.
Par «second avènement» nous entendons, non pas l'appari-
tion du Fils de Dieu à un petit nombre, comme ce fut le cas pour
sa visite à Saul de Tarse, à Joseph Smith en 1820 et de nouveau
dans temple de Kirtland en 1836, ni pour les manifestations
le
a Acl:ll.
b Pages 766, 768, 817 et 830; voir aussi D&A 110:8; cf. 36:8, 42:36, 97:15, 16,
109:5, 124:27, 133:2.
838 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 42]
tions du Seigneur à Enoch que celui que l'on trouve dans la Bible,
nous lisons que lorsque ce prophète juste eut vu les scènes de
l'histoire d'Israël jusqu'à la mort, la résurrection et l'ascension
de Jésus-Christ et au-delà, il supplia Dieu en ces termes: «Ne
reviendras-tu plus sur la terre?» Le Seigneur dit alors à Enoch:
«Comme je vis, je viendrai dans les derniers jours, dans les jours
d'iniquité et de vengeance, pour accomplir le serment que je t'ai
fait au de Noé.
sujet des enfants Enoch vit le jour de la venue
. .
c
Jude 14, 15; cf. Gn 5:18; voir aussi la référence suivante.
d PGP, Moïse 7:59, 60, 65. Note 1, fin du chapitre.
e
Es 35:4 et 40:10; voir aussi Ps 50:3; Ml 3:1, 4:5,6; cf. note 1, page 163 supra.
PRÉDICTIONS DU SECOND AVÈNEMENT 839
/ Mt 16:27.
8 Me 8:38; cf. Le 9:26.
h Mt 26:64.
'
Mt 24:3; Me 13:26; Le 21:7; Ac 1:6; cf. page 163 supra.
j Mt 24; voir chapitres 32 et 40 supra.
k Voir Ac 3:20, 21; 1 Co4:5, 11:26; Ph3:20; 1 Th 1:10, 2:19, 3:13, 4:15-18; 2 Th
2:1, 8; 1 Tm 6:14, 15; Tt 2:13; Je 5:7, 8; 1 P 1:5-7, 4:13; 1 Jn 2:28, 3:2; Jude 14, etc.
840 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 42)
'
LM, 3 Né 26:3, 4.
« LM, 3 Né 28:7, 8; voir aussi 29:2.
AUJOURD'HUI ET HIER 841
«Vous regardez, vous voyez les figuiers, vous les voyez de vos
yeux, et vous dites, lorsqu'ils commencent à bourgeonner et que
leurs feuilles sont encore tendres, que l'été est maintenant proche. Il
en sera de même en ce jour-là, lorsqu'ils verront toutes ces choses: Ils
sauront alors que l'heure est proche. Et il arrivera que celui qui me
du grand jour du Seigneur, aux signes de
craint s'attendra à la venue
la venue du Fils de l'Homme. Ils verront des signes et des prodiges,
car ceux-ci se montreront dans les cieux en haut et sur la terre en bas.
Ils du sang, du feu et des vapeurs de fumée. Avant que le
verront
jourdu Seigneur n'arrive, le soleil sera obscurci, la lune se changera
en sang et les étoiles tomberont du ciel. Et le reste sera assemblé en
ce lieu. Alors ils me chercheront et voici, je viendrai; ils me verront
dans les nuées célestes, revêtu de puissance et d'une grande gloire,
avec tous les saints anges, et celui qui ne veillera pas pour me rece-
voir sera retranchée»
La fin est si proche que la période qui nous sépare d'elle est
appelée «aujourd'hui»; appliquant cette désignation de temps
en 1831, le Seigneur dit:
aujourd'hui r.»
v Page 618.
w D&A 49:24, 25.
x D&A 45:68-71.
y D&A 133:7-14, 21-35; Articles de Foi, chapitres 18 et 19.
844 JÉSUS LE CHRIST [CHAPITRE 42]
z D&A 88:86-92.
a D&A 110:14, 16; cf. Jl 2:31; Ml 4:5; LM, 3 Né 25:5.
b D&A 29:11-17.
ROYAUME DE DIEU, ROYAUME DES CIEUX 845
venir, afin que toi, ô Dieu, tu sois glorifié sur terre comme aux cieux,
afin que tes ennemis soient soumis, car c'est à toi qu'appartiennent
l'honneur, la puissance et la gloire, pour toujours et à jamais. AmenA»
LE MILLENIUM
» D&A 101:23-32; cf. Es 65:17-25 et 11:6-9; voir D&A 29:11, 22, 43:30, 63:51.
Ap 20:7-15.
ÉVÉNEMENTS ULTIMES 849
LA FIN CÉLESTE
NOTES DU CHAPITRE 42
1. Hénoc, dont Jude dit qu'il est «le septième depuis Adam», était le
Dieu; puis il ne fut plus, parce que Dieu l'enleva.» La révélation que le
Seigneur donna à Moïse nous apprend qu'Hénoc était un homme puis-
sant, favorisé de Dieu à cause de sa justice, et chef et révélateur de son
peuple. Par son intervention fut construite une ville dont les habitants
excellèrent à ce point dans une vie juste qu'ils étaient d'un seul cœur et
d'un seul esprit et qu'il n'y avait pas de pauvres parmi eux. On l'appela
la Ville de Sainteté ou Sion. Le reste du genre humain était totalement
corrompu aux yeux du Seigneur. Hénoc et son peuple furent enlevés de
la terre et doivent revenir avec le Christ lors de sa venue (PGP, Moïse
7:12-21, 68, 69; comparez D&A 45:11, 12).
INDEX
Bethsaïda, 282, 364, 378; Julias, 393. Chute de l'homme, 20; processus de
Blasphème, 221; le Christ accusé de, dégénérescence corporelle, 20;
212, 530; le Christ faussement con- rédemption effectuée par Jésus-
damné pour, 670. Christ, 22, 33.
Bonheur et plaisir, 253, 270. Circoncision, 95.
Bord du vêtement, 379. Clefs, du royaume des cieux, 395;
Brebis et boucs, figuré, 629. symbolisent la puissance dans la
Brebis, autres que celles du troupeau littérature juive, 396.
juif, 456; troupeau néphite, 782; Cléopas, 737.
dix tribus un autre troupeau, 783. Colomb, Christophe, sa mission, 809,
812.
Caïphe, souverain sacrificateur, sa Colombe, signe de la, 138, 164.
parole inspirée, 539; son office, Commandement, le grand, 593.
542; le Christ devant, 668; les apô- Commun, biens en, 758, 772.
tres devant, 759. Commun, gens du, attentifs à la parole
Calvaire, 704, 717. du Christ, 572.
Capernaùm, 198, 204 le dernier ser- Confession, la grande, 395.
mon de notre Seigneur à la synago- Congénitale, cécité, guérie, 450.
gue à, 371. Conseil, le juif, voir Sanhédrin.
INDEX 853
Fils de Dieu, le, proclamé par le Père, Hérode, le Grand, 107, 116; temple de,
139, 406, 779, 817. 79; Antipas, 121, 130; traité de
Fils de l'homme, le, 155. «renard», 485; le Christ devant,
Fils du matin, voir Satan. 683.
Fin, la, céleste, 848. Hérodiade, 284.
Flagellation, 686; de Jésus, 686. Hérodiens, 73; en conspiration avec
Foi, active, par comparaison avec la les Pharisiens, 588.
croyance passive, 349; don de Homélie contre l'idolâtrie, affirmant
Dieu, 380; qualité de la, 417; rien l'apostasie, 808.
d'impossible à la, 431; en faveur Homme, préexistence de, 6, 18; esprit
des autres, 431; quant à la quantité incarné, 19; chute de, 20, 31; libre
et à la qualité, 509; des Néphites, arbitre de, 19, 31.
forte, 786. Homme de Sainteté, Conseiller, nom
Frère de Jared, 12. du Père éternel, 156.
Homme, le Fils de 1', 155.
Gabriel, annonciation de, de Jean et de Hosanna, cri de, 558, 565.
Jésus, 82; à Marie la Vierge, 87. Huttes, fête des, 528, 540; Jésus à la,
emprisonnement de, 777; mort de, naissance de, 111, 120; enfance de,
283; grandeur de sa mission, 300; 122; assiste à laPâque à l'âge de
l'Elie qui devait venir, 281, 301; douze ans, 124; avec les docteurs
rétablit la Prêtrise d' Aaron dans les de la loi dans le temple, 125; de
temps modernes, 824. Nazareth, 128; baptême de, 137; le
Jean, fils de Zébédée, suit le Christ, Saint-Esprit descend sur, 138;
153; appelé, 217; l'un desDouze, tentations de, 139; première puri-
241; son témoignage concernant le fication du temple par, 168; en
développement graduel de Jésus, scandale à beaucoup, 279, 299;
130; avec Pierre au sépulcre de situation unique de, 420; ses frè-
Jésus, 731; doit demeurer dans la res, entretiens avec, 436; à la fête
chair jusqu'au second avènement des Huttes, 436; rejeté en Samarie,
du Christ, 746; le Révélateur, 769. 462; à la maison de Béthanie, 487;
Jean et Jacques, voir Jacques et Jean. bénit des petits enfants, 515; enno-
Jéhovah, signification du nom, 39, 44, blit la femme, 524; à la fête de la
449. Dédicace, 528; accusé de blas-
Jérémie, prophéties messianiques de, phème, 530; se retire à Ephraïm,
51. 539; prédit sa mort et sa résurrec-
Jéricho, 563. tion, 397, 407, 418, 544, 560, 630;
Jérusalem, entrée triomphale du appelé Fils de David, 87, 93, 350,
Christ à, 555; destruction de, pré- 387, 547, 556, 572; entrée triom-
dite, 614; accomplie, 631; lamenta- phale à Jérusalem, 555; Prince de la
tions du Seigneur sur, 604; filles paix, 559; visite des Grecs, 559; sa
de, lamentations du Christ sur, deuxième purification du temple,
703, 717. 570; son autorité mise en doute,
JE SUIS, 39; Jésus-Christ, le, 449. 573; fin de son ministère public,
Jésus le Christ, comme Homme et 588; sa lamentation sur Jérusalem,
Christ, 1. 604; quitte une dernière fois le tem-
Jésus-Christ, préexistence et préordi- ple, 606; prédiction formelle de sa
nation de, 6; Fils unique du Père mort, 630; prédit sa trahison, 640;
dans la chair, 8, 13, 88; la Parole, son agonie à Gethsémané, 657; sa
10; la Parole de la puissance de trahison et son arrestation, 660;
Dieu, 10; sa suprématie sur Abra- procès juif de, 668; condamné à
ham, 11, 447-448; sa puissance sur mort pour blasphème, 676; compa-
la mort, 23, 24, 455; divinité pré- rution devant Pilate, première,
mortelle de, 35; le Créateur, 36; 678; deuxième, 684; devant
noms et titres de, 38; prédit, 46; Hérode Antipas, 683; livré pour
annonciation, 87 l'Enfant de ; être crucifié, 687; sa crucifixion,
Bethléhem, 100; naissance de, 100; 704; son ensevelissement, 714;
INDEX 857
comparaison entre les mines et les des Douze, 242; demande à voir le
talents, 626. Père, 648.
Paradis, 723, 728; le malfaiteur repen- Phylactères et bords, 609.
tant au, 709, 723. Pièce, effigie et inscription sur une,
Pardon, devoir relatif au, 427; com- 590, 607; dans la bouche d'un pois-
mandement sans limites, 429; son, 420.
mutuel, 568. Pierre, la principale, de l'angle - Jésus-
Parole, Jésus-Christ la, 10. Christ - 578, 759.
Patmos, 773. Pierre, Jacques et Jean, témoins spé-
Paul, manifestations du Seigneur à, ciaux, 344, 405, 411, 657; officient
766, 768; comparaison entre son dans les temps modernes, 241,
comportement et celui du Christ 824.
quand ils furent tous deux frappés, Pierre, Simon, amené à Jésus par
691. André et nommé Pierre, 153;
Péagers, 212, 221; et gens de mauvaise appelé à quitter son bateau et ses
vie, 212; salut pour les, 494; filets, 217; l'un des Douze, 239; sa
guéri à la, 227; de Siloé, 440, 458; Prince de la Paix, Jésus-Christ, le, 558.
Sel, de la terre, figuré, 254, 271, 796. Temples, modernes, 834; de Kirtland,
Semence et récolte, 560. scène de manifestations célestes,
Sermon sur la montagne, 252; répété 829.
en substance aux Néphites, 781 Terre, régénération de la, 352, 849.
Serviteurs et ministres, 586. Tétrarque, 299.
Signes, miracles comme, 160, 747; Thomas, l'un des Douze, 244; doute
chercheurs de, 294, 305, 391; de la de la résurrection du Christ, 741;
naissance et de la mort du Christ est convaincu, 742.
montrés sur le continent améri- Tibériade, lac de, 181; le Seigneur res-
cain, 109, 775. suscité apparaît au, 743.
Silence, le, du Christ, devant Hérode, Titres, ecclésiastiques, 610.
683. Traditionalisme, opposé à la loi, 384.
Siloé, réservoir de, 440, 459; chute de Trahison du Christ, prédite, 640; effec-
la tour de, 481. tuée par Judas Iscariot, 660.
Simon, Pierre, voir Pierre; le lépreux, Transsubstantiation, fausse doctrine
552; le Pharisien, 285; de Cyrène, de la, 803.
703, 716; le Zélote, l'un des Douze, Transfiguration, la, 405, 411.
246. Trente ans, âgé de, 182.
Sion d'Enoch, 772, 847; des derniers Trésor appartenant au temple, 460.
jours, 843. Trésor du temple, 611.
Smith, Hyrum, voir Hyrum Smith; Tribus d'Israël, 64; les dix, ou perdues,
Joseph, voir Joseph Smith. 66, 783.
Soirs, le premier deuxième, 378.
et le Tribut, le, du temple, 433; le Christ
Soixante-dix, les, envoyés, 463; retour paie le, 419; doit être rendu à César
des, 465. selon la loi, 589.
Souillure, choses qui causent la, 385. Triomphale, entrée, à Jérusalem, du
Statère, 420. Christ, 555.
Sueur sanglante, du Christ, 658; réa- Trois Néphites, 792.
lité de la, affirmée, 660, 667. «Tu es le Christ», 394.
Surérogation, fausse doctrine de la, Tyr et Sidon, Jésus sur le territoire de,
635. 387.
Sychar, 190, 203.
Synoptiques, évangiles, 182. Unité de la Divinité, 541; du Père et du
Fils, 648.
Talents et deniers, 433.
Talmud, 67, 76. Veilles de la nuit, 379.
Targoums, 196, 204. Vérité, la, affranchira les hommes, 445.
Témoins, faux, au procès de Jésus, 670. Vieux vêtement et vieilles outres, 215.
Temple, d' Hérode, 79; le corps du Sei- Vigilance, recommandée, 620.
gneur symbole d'un, 172; pre- Vigne et ceps, Israël symbolisé par,
mière purification du, par le 585.
Christ, 168;deuxième purification Voix, dans le désert - Jean-Baptiste,
du, 570; tribut payé au, 433; des- 133; la, du Père, du ciel, 139, 406,
truction du, prédite, 607; accom- 561, 779; de Jésus-Christ, au
plie, 612; trésor du, 611. Néphites depuis le ciel, 111
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