Ce document traite de la signature électronique au sens juridique. Il définit la signature électronique et son évolution légale, décrit les caractéristiques d'une signature électronique valide et la responsabilité du fournisseur de certification.
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La signature électronique
• La rédaction d’un écrit signé est une règle de
prudence pour tous les contrats importants; même si le code des obligations et des contrats pose le principe du consensualisme; il faut faire la distinction entre l’écrit comme condition de validité du contrat et l’écrit comme moyen de preuve. Le problème de la preuve concerne surtout le B to C • La preuve est libre en droit commercial; c’est pour cela que les relations entre commerçants ne posent pas beaucoup de difficultés par rapport à la question du commerce électronique et de la preuve informatique; pour le cas du B to C les actes sont qualifiés de mixtes et la question de force probante de la preuve informatique se pose avec insistance L’écrit prend aussi la forme électronique • Le document électronique est l'écrit composé d'un ensemble de lettres et chiffres ou autres signes numériques y compris celui qui est échangé par les moyens de communication à condition qu'il soit d'un contenu intelligible, et archivé sur un support électronique qui garantit sa lecture et sa consultation en cas de besoin. Le document électronique fait preuve comme acte sous seing privé s'il est conservé dans sa forme définitive par un procédé fiable et est renforcé par une signature électronique. Évolution du C.O.C • L’écrit n’est plus fusionnel avec le format papier ; désormais et selon les termes de l’article 453 Bis , l’écrit ayant valeur juridique peut épouser le format électronique • Il ya une évolution des supports de l’écrit Définition de la signature manuelle • Le code des obligations et des contrats définit la signature dans l’article 453 C.O.C . - La signature doit être apposée de la propre main de la partie au bas de l'acte ; timbre ou cachet ne peuvent y suppléer et sont considérés comme non apposés. • La signature consiste à opposer de la propre main du contractant un nom ou un signe spécial intégré à l'écrit auquel il se rapporte Définition de la signature électronique selon le COC • (2ème alinéa nouveau) : Lorsque la signature est électronique, elle consiste en l'utilisation d'un procédé d'identification fiable garantissant le lien entre ladite signature et le document électronique auquel elle se rattache. LOI TYPE DE LA CNUDCI SUR LES SIGNATURES ÉLECTRONIQUES • Le terme “signature électronique” désigne des données sous forme électronique contenues dans un message de données ou jointes ou logiquement associées audit message, pouvant être utilisées pour identifier le signataire dans le cadre du message de données et indiquer qu’il approuve l’information qui y est contenue. Rôle de la signature : • La signature confère à l’acte son authenticité • Elle affirme l’exactitude d’un écrit • La signature électronique pose une double contrainte: • La sécurité juridique • La sécurité technique L’article 5 de la loi sur le e-commerce • Chaque personne désirant apposer sa signature électronique sur un document peut créer cette signature par un dispositif fiable dont les caractéristiques techniques seront fixées par arrêté du ministre chargé des télécommunications. Caractéristiques de la signature électronique • Il s’agit de donner une valeur juridique à un procédé technique qu’est la signature cryptographique • L’arrêté du ministre des technologies de la communication 2001-1667 pose les conditions requises pour la signature électronique : Toute personne désirant créer une signature électronique doit utiliser le dispositif suivant
• Une paire de clés propre à lui composée d’une
clé privée utilisée pour la création de la signature et d’une clé publique utilisée pour la vérification de la signature • Un mot de passe Force probante de la signature électronique • L’arrêté du ministre des technologies de l’information en date du 21 février 2018 ajoute la technique du QR code pour s’assurer de l’authenticité des documents • En vertu de l’article 453 bis du COC, le document électronique a la même force probatoire qu’un acte sous seing privé s’il est conservé dans sa forme définitive par un procédé fiable et est renforcé par une signature électronique • Le document électronique pourra alors avoir la valeur juridique de l’acte authentique conformément à l’article 449 du COC disposant que : • L’acte sous seing privé, reconnu par celui auquel on l’oppose, ou légalement tenu pour reconnu, fait la même foi que l’acte authentique, envers toutes personnes, des dispositions et énonciations qu’il renferme, dans les conditions énoncées aux articles 444 et 445 sauf en ce qui concerne la date, ainsi qu’il sera dit ci-après. Différence entre acte sous-seing privé et acte authentique • L’acte sous-seing privé ّ • الخطي الكتب • Il s’agit du contrat conclu et signé entre deux parties qui ne fait pas intervenir un officier public (notaire par ex ) • Les contrats signés au quotidien sont des actes sous seing privé (contrat d’assurance, contrat de prêt bancaire...) • L’acte authentique : الحجة الرسميّة • C’est un acte signé par un officier public , le contrat n’est plus qualifié d’acte sous seing privé, mais d’acte authentique. La signature de l’agent public rend les termes du contrat et sa date incontestables. • Il a une valeur probatoire supérieur à celle de l’acte sous seing –privé • l’opérateur souhaitant utiliser une signature électronique dans ses échanges et contrats doit être titulaire d’un certificat électronique permettant de valider le lien entre la signature électronique et son signataire. • La notion de certification est liée à l’agence nationale de certification électronique • Le certificat électronique est une pièce d’identité sur internet qui permet de conclure des contrats et des transactions électroniques. Le procédé technique de la certification assure une parfaite confiance dans la signature électronique • L’article 11 de la loi réglemente les conditions d’accès au statut de fournisseur de services de certification électronique • Il doit respecter le cahier des charges en date de juillet 2001 relatif au fournisseur de services de certification électronique Validité des signatures électroniques délivrées à l’étranger • L’article 23 de la loi 2000-83 du 09 Aout 2000 « Les certificats délivrés par un fournisseur de services de certification électronique établi dans un pays étranger ont la même valeur que ceux délivrés par un fournisseur de services de certification électronique établie en Tunisie, si cet organisme est reconnu dans le cadre d'un accord de reconnaissance mutuelle conclu par l'agence nationale de certification électronique. » Responsabilité fournisseur de services de certification électronique • Vu la grande responsabilité de ces organismes dans l’instauration d’un climat de confiance numérique • Vu la valeur probatoire des documents certifiés d’une manière électronique • Le législateur a prévu une responsabilité contractuelle conséquente • Tout préjudice subi par une personne de bonne foi qui s’est fiée aux garanties prévues par l’article 18 de la loi • Ces garanties concernent: • L’exactitude des informations certifiées • Le lien entre le détenteur du certificat et la signature