Fiigures de Style
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L'allégorie
Elle représente de façon imagée (par des éléments descriptifs ou narratifs) les divers aspects d'une
idée, qu'elle rend moins abstraite.
Exemple : L'Angleterre est un vaisseau. Notre île en a la forme: la proue tournée au Nord, elle est
comme à l'ancre au milieu des mers, surveillant le continent. (Alfred de Vigny)
Dans cet extrait de Chatterton, la domination de l'Angleterre sur les mers est rendue sensible par
l'allégorie du vaisseau.
La personnification
Elle représente une chose ou une idée sous les traits d'une personne.
Exemple : Vivez, froide Nature, et revivez sans cesse. (Alfred de Vigny).
La personnification de la nature accentue sa dureté envers l'homme faible et éphèmère.
La synecdoque
Figure proche de la métonymie: les mots y sont liés par une relation d'inclusion (la partie pour le
tout, la matière pour l'objet):
Exemples : Voici venir la saison des roses pour désigner l'été.
Les voiles au loin desendent vers Harfleur. (Victor Hugo) [ voiles = navires ]
La périphrase
Elle consiste en ce que l'on désigne des objets non par leur dénomination habituelle, mais par un
tour plus compliqué, généralement plus noble, présentant l'objet sous une qualité particulière. C'est
tout l'environnement culturel qui fait traduire.
Elle explicite le contenu d'un terme, attire l'attention sur une qualité du terme remplacé.
Exemple : Le pays des Cèdres (pour parler du Liban). Le roi de son cœur (pour dire que c'est son
amant).
L'antonomase
L'antonomase est une variété de métonymie-synecdoque. Le cas le plus simple apparaît dans des
phrases comme Napoléon est le stratège, ou X est vraiment pour nous le poète; ce qui veut dire «
le type même ou le plus grand » des stratèges ou des poètes. Il y a à la fois sélection de l'attribut
essentiel et choix de la valeur d'excellence d'un individu parmi tous ceux de la série.
L'antiphrase
Elle exprime une idée par son contraire dans une intention ironique.
Exemple Quel courage ! (peut en fait dénoncer la lâcheté de quelqu'un).
L'oxymore
C'est la réunion surprenante dans une même expression de deux termes contradictoires. L'oxymore
sert de support éventuel à l'antithèse.
Exemple : Cette obscure clarté qui tombe des étoiles (Corneille)
Il y a bien sûr contradiction entre les valeurs sémantiques essentielles d'obscur et de clarté.
Le chiasme
Le chiasme joue sur au minimum quatre termes. Ces termes d'une double formulation y sont
inversés AB / B'A'.
Exemple
Et ce champ me faisait un effet singulier ;
Des cadavres dessous et dessus des fantômes ;
Quelques hameaux flambaient: au loin brûlaient les
chaumes. (Victor Hugo)
A B
Des cadavres dessous
et
B' A'
dessus des fantômes
Le chiasme, dans cet exemple, rapproche des termes (B/B') ou renforce l'opposition.
L'anaphore
Procédé d'amplification rythmique. Elle consiste à reprendre plusieurs fois le même mot en tête de
vers successifs ou de phrases.
Exemple :
Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri. (Louis Aragon)
L'anaphore amplifie dans ces vers le sentiment tragique de l'amour déchiré.
La gradation
Elle ordonne les termes d'un énoncé selon une progression croissante ou décroissante.
Exemple : Ainsi, de son nez que Cyrano décrit en ces termes :
C'est un roc, c'est un pic, c'est un cap.
Qui dis-je c'est un cap, c'est une péninsule. (Edmond Rostand)
La répétition
On répète plusieurs fois le même mot.
Exemple :
Oh! Cèdres du Liban, cèdres de nos délires,
Cèdres de notre extase et de notre fièrté. (Charles Corm).
L'accumulation
On fait succéder plusieurs termes soit pour appronfondir la pensée, soit pour l'enrichir ou l'agrandir.
Exemple : Devant eux, sur de petites tables carrées ou rondes, des verres contenaient des liquides
rouges, jaunes, verts, bruns, de toutes les nuances. (Bel Ami, Guy de Maupassant).
La paronomase
Elle consiste à employer dans le même segment des termes (deux au moins) de sens différents et de
parenté phonique, de manière à créer un effet assez saisissant.
Exemple : Pâles membres de perle, et ces cheveux soyeux. (Paul Valéry)
Entre pâles et perle, on a plus le sentiment de l'identité que celui de la différence, ce qui aboutit à
y ressortir une sorte de répétition.
V- LES FIGURES DE L'ATTÉNUATION
Ce sont la litote et l'euphémisme.
La litote
C'est une figure qui exprime le plus de sens en disant le moins de mot, souvent à la forme négative.
Exemple : Va, je ne te hais point ainsi dit Chimène dans Le Cid (Pierre Corneille) à Rodrigue pour
donner à entendre qu'elle l'aime envers et contre tout.
La litote permet implicitement d'exprimer beaucoup plus qu'il n'est dit.
L'euphémisme
Il atténue l'expression d'une idée ou d'un sentiment, souvent pour en voiler le caractère déplaisant.
Exemple : On dira « rendre le dernier soupir » pour éviter le mot mourir.
L'ellipse
Ce mot signifie « omission ». On supprime des termes qui cependant peuvent se deviner.
Exemple : je t'aimais inconstant, qu'aurais-je fait fidèle ? (Jean Racine). [...qu'aurais-je fait si tu
avais été fidèle ? ]
L'anacoluthe
On provoque un écart par rapport à la syntaxe courante.
Exemple :
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher. (Charles Baudelaire)
L'asyndète
Elle consiste en une absence systématique d'outils de liaison (conjonctions ou adverbes) entre les
groupes ou entre les propositions (ou même entre les phrases).
Exemple : Le jour tombait. La terre devenait grisâtre. J'attendais, l'oeil fixé sur la ligne des arbres
où l'un des deux chemins conduisait tout droit. J'étais inquiet. (Henri Bosco)