Limite Et Continuité
Limite Et Continuité
Limite Et Continuité
Limite et continuité
1 Limites de fonctions 2
1.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Limites à droite et à gauche . . . . . . . . . . 4
1.3 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.4 Opérations sur les limites . . . . . . . . . . . 6
1.5 Limites et inégalités . . . . . . . . . . . . . . 7
3 Continuité 10
3.1 Continuité en un point . . . . . . . . . . . . . 10
3.2 Continuité sur un intervalle I . . . . . . . . . 13
3.3 Image d’un intervalle par une fonction continue 14
Mathieu Mansuy - Professeur de Mathématiques en supérieures PCSI au Lycée Saint Louis (Paris)
[email protected]
PCSI5 Lycée Saint Louis
1 Limites de fonctions
Dans tout le chapitre I désignera un intervalle de R non vide et non réduit à un point. On notera :
◦
I = I \ {extrémités de I} (l’intérieure de I) ;
I¯ = I ∪ {extrémités de I}.
◦ ◦ ◦
Par exemple, [0, 2[ =]0, 2[, [0, 2[ = [0, 2], ]1, +∞[ =]1, +∞[, ]1, +∞[ = [1, +∞[∪{+∞}, R = R, R =
R ∪ {±∞}
1.1 Définitions
Premières définitions
Définition.
¯ On dit que :
Limite en un point. Soient f : I → R et a un réel appartenant à I.
Remarque. Dans le cas où f (x) −→ l, la définition signifie que la distance de f (x) à l peut être
x→a
rendue inférieure à tout nombre > 0 donné, à condition que la distance de x à a soit assez petite.
Définition.
Limite en +∞. Soient f : I → R. On suppose que +∞ est une extrémité de I. On dit que :
Remarque. Dans le cas où f (x) −→ l, la définition signifie que la distance de f (x) à l peut être
x→+∞
rendue inférieure à tout nombre > 0 donné, à condition que x soit assez grand.
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Définition.
Limite en −∞. Soient f : I → R. On suppose que −∞ est une limite de On dit que :
¯
Remarque. Soit f : I → R et a ∈ I.
Premières propriétés
Soit f : I → R, a ∈ I. Si f admet une limite finie en a, cette limite est alors unique et notée
lim f (x).
x→a
3
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Preuve. On fait la preuve dans le cas où a ∈ R. Elle s’adapte facilement aux autres cas.
Raisonnons par l’absurde et supposons que f admettent deux limites l1 et l2 distinctes en a. Posons
|l1 − l2 |
= > 0. Par définition de la limite en a :
3
∃η1 > 0, ∀x ∈ I, |x − a| ≤ η1 =⇒ |f (x) − l1 | ≤
∃η2 > 0, ∀x ∈ I, |x − a| ≤ η2 =⇒ |f (x) − l2 | ≤
|l1 − l2 |
|l1 − l2 | = |(l1 − f (x)) + (f (x) − l2 )| ≤ |f (x) − l1 | + |f (x) − l2 | ≤ 2
3
D’où |l1 − l2 | = 0, puis l1 = l2 . D’où le résultat.
Remarque. Attention, on utilisera cette notation qu’après avoir montré l’existence d’une limite en a
!
Propriété 2
Soient f : I → R, a ∈ I et l ∈ R.
Si lim f (x) = l alors lim |f (x)| = |l|.
x→a x→a
∃η > 0, ∀x ∈ I, |x − a| ≤ η ⇒ |f (x) − l| ≤ ε.
On dit que f admet une limite à gauche en a si f|I∩]−∞,a[ admet une limite en a. Cette limite
est alors notée : lim f (x) ou x→a
lim f (x).
x→a−
x<a
On dit que f admet une limite à droite en a si f|I∩]a,+∞[ admet une limite en a. Cette limite
est alors notée : lim f (x) ou x→a
lim f (x)
x→a+
x>a
Propriété 3
◦
Si f : I → R admet une limite l ∈ R en a ∈ I, alors elle admet une limite à gauche et une
limite à droite en a et ces limites sont égales à l.
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Remarque. La réciproque est fausse : par exemple, considérons f définie sur R par :
0 si x ∈ R∗
f (x) =
1 si x = 0
On a bien lim f (x) = lim f (x) = 0. Par la proposition précédente, si f a une limite en 0, celle ci
x→0− x→0+
est nécessairement 0.
1
Posons = . Pour tout η > 0, on a 0 = |0 − 0| ≤ η, alors que |f (0) − 0| = 1 > . f n’admet donc
2
pas 0 comme limite et n’admet donc pas de limite en 0.
Définition.
◦
Soit a ∈ I, et f : I \ {a} → R. On dit que f admet une limite l ∈ R en a si elle admet une limite
à droite et une limite à gauche en a et que celles-ci coı̈ncident.
1.3 Propriétés
Propriété 4
Preuve. Faisons la preuve dans le cas où a ∈ R. Notons l = lim f (x). Pour = 1 :
x→a
∃η > 0, ∀x ∈ I, |x − a| ≤ δ ⇒ |f (x) − l| ≤ 1.
Ainsi pour x ∈ I ∩ [a − η, a + η] :
Propriété 5
l
Preuve. Supposons que a ∈ R. Prenons = :
3
∃η > 0, ∀x ∈ I ∩ [a − η, a + η], |f (x) − l| ≤ .
2l
Ainsi, 0 < = l − ≤ f (x).
3
Remarque. Si f admet une limite non nulle en a, alors f est non nulle au voisinage de a : il suffit
d’appliquer la proposition précédente à |f |.
5
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Soit f : I → R, l ∈ R et a ∈ I. On a l’équivalence :
lim f (x) = l ⇐⇒ ∀(un )n∈N ∈ I N tel que lim un = a, lim f (un ) = l .
x→a n→+∞ n→+∞
Preuve. Supposons par exemple que a et l sont finis, les autres cas étant analogues.
⇒ Supposons que lim f (x) = l. Fixons > 0. On a donc :
x→a
∃η > 0, ∀x ∈ I, |x − a| ≤ η =⇒ |f (x) − l| ≤
Soit (un )n∈N ∈ I N telle que lim un = a. Par définition :
n→+∞
∃N ∈ N, ∀n ∈ N, n ≥ N =⇒ |un − a| ≤ η
On en déduit donc :
∀n ≥ N, |f (un ) − l| ≤
La suite (f (un ))n∈N tend donc vers l.
⇐ Pour montrer la réciproque, nous allons procéder par contraposition. Supposons que f ne tende
pas vers l quand x tend vers a. Ainsi :
∃ > 0, ∀η > 0, ∃x ∈ I, |xa | ≤ η et |f (x) − l| >
1
Prenons, pour tout n ∈ N∗ , ηn = . Ainsi, ∃xn ∈ I, |xn − a| ≤ η et |f (xn ) − l| > . On
n
construit ainsi une suite (xn )n∈N ∈ I N telle que lim xn = a alors que (f (xn ))n∈N ne converge
n→+∞
pas vers l.
I Pour montrer qu’une fonction n’admet pas de limite en a, on peut chercher deux suites (xn )n∈N et
(yn )n∈N qui tendent vers a et telles que (f (xn ))n∈N et (f (yn ))n∈N ont deux limites différentes.
Exemples. cos n’a pas de limite en +∞ : en effet, on pose (xn )n∈N = (2πn)n∈N et (yn )n∈N =
((2n + 1)π)n∈N qui divergent vers +∞, mais (f (xn ))n∈N converge vers 1 et (f (yn ))n∈N converge vers
−1.
1 1 1 1
x 7→ sin n’a pas de limite en 0+ : en effet, prenons un = et vn = pour tout
x x π/2 + 2nπ 2nπ
n ≥ 1. On a : lim f (un ) = +∞ et lim f (vn ) = 0. Donc f n’a pas de limite en 0+ .
f (x) f (x) l
(3) Si l0 6= 0, est définie au voisinage de a et lim = 0.
g(x) x→a g(x) l
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Preuve. On va utiliser les opérations sur les limites de suites et la caractérisation séquentielle de la
limite pour étendre ces propriétés aux limites de fonctions.
Montrons (1) : soit (un )n∈N ∈ I N telle que lim un = a. Par caractérisation séquentielle de la
n→+∞
limite, on a lim f (un ) = l et lim g(un ) = l0 . Par opérations sur les limites de suites, on a
n→+∞ n→+∞
lim λf (un ) + µg(un ) = λl + µl0 . Or ceci est vrai pour toute suite (un ) qui tend vers a. Par
n→+∞
caractérisation séquentielle de la limite, on a donc lim λf (x) + µg(x) = λl + µl0 .
x→a
On procède de même pour les points (2) et (3).
Remarque. Ces formules se généralisent aux cas des limites infinies en a, sauf en cas de formes
indéterminées du type :
±∞ 0
∞ − ∞, 0 × (±∞), , .
±∞ 0
Propriété 8
Preuve. On sait que le produit d’une suite bornée par une suite qui tend vers 0 est une suite qui
tend vers 0. On utilise ici alors la caractérisation séquentielle de la limite pour étendre cette propriété
au cas continu.
Preuve. Faisons la preuve dans le cas où a, b et c sont des réels. Soit > 0. Par définition de la
limite de g :
∃ν > 0, ∀y ∈ J, |y − b| ≤ ν =⇒ |g(y) − c| ≤
Maintenant par définition de la limite de f :
∃η > 0, ∀x ∈ I, |x − a| ≤ η =⇒ |f (x) − b| ≤ ν
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l−l0
Preuve. Supposons a ∈ R. Par l’absurde, supposons l0 < l. On pose alors = 3 > 0. Par
définition de la limite :
∃η1 > 0, ∀x ∈ I, |x − a| ≤ η1 =⇒ |f (x) − l| ≤
∃η2 > 0, ∀x ∈ I, |x − a| ≤ η2 =⇒ |g(x) − l0 | ≤
De plus, ∃η3 > 0 tel que pour tout x ∈ I ∩ [a − η3 , a + η3 ], f (x) ≤ g(x). Posons η = min(η1 , η2 , η3 ).
Pour tout x ∈ I ∩ [a − η, a + η], on a :
l − ≤ f (x) ≤ l +
l0 − ≤ g(x) ≤ l0 + .
f (x) ≤ g(x)
2
Ainsi, l − ≤ f (x) ≤ g(x) ≤ l0 + . On a donc l − l0 ≤ 2 = (l − l0 ). Absurde. Ainsi, l ≤ l0 .
3
Remarque. Les inégalités strictes deviennent larges par passage à la limite.
Preuve. On fait la preuve dans le cas où a est fini. Soit > 0. Par définition de la limite :
De plus, ∃η3 > 0 tel que pour tout x ∈ I ∩ [a − η3 , a + η3 ], f (x) ≤ g(x) ≤ h(x). Posons η =
min(η1 , η2 , η3 ). Pour tout x ∈ I ∩ [a − η, a + η], on a :
l − ≤ f (x) ≤ l +
l − ≤ h(x) ≤ l + .
f (x) ≤ g(x) ≤ h(x)
Ainsi, l − ≤ f (x) ≤ g(x) ≤ h(x) ≤ l + . On a donc |g(x) − l| ≤ . Ainsi, on a bien montré que
lim g(x) = l.
x→a
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– Si f est majorée, alors f admet une limite finie en b et lim f (x) = sup f (x).
x→b x∈]a,b[
Sinon on a lim f (x) = +∞.
x→b
– Si f est minorée, alors f admet une limite finie en a et lim f (x) = inf f (x).
x→a x∈]a,b[
Sinon on a lim f (x) = −∞.
x→a
I Supposons f décroissante.
– Si f est minorée, alors f admet une limite finie en b et lim f (x) = inf f (x).
x→b x∈]a,b[
Sinon on a lim f (x) = −∞.
x→b
– Si f est majorée, alors f admet une limite finie en a et lim f (x) = sup f (x).
x→a x∈]a,b[
Sinon on a lim f (x) = +∞.
x→a
Notation. inf f (x) = inf{f (x)|x ∈]a, b[} et sup f (x) = sup{f (x)|x ∈]a, b[}.
x∈]a,b[ x∈]a,b[
Preuve. (Non exigible) Nous allons faire la preuve dans le cas où f est croissante pour la limite en
b, les autres points se montrent de même.
Supposons f majorée. Alors, l’ensemble E = {f (x), x ∈]a, b[} est majoré. Il est non vide
car a < b, donc admet une borne supérieure l ∈ R. Soit > 0. Par caractérisation de la
borne supérieure, il existe y0 ∈ E tel que l − < y0 . Comme y0 ∈ E, il existe x0 ∈]a, b[ tel que
y0 = f (x0 ). Pour tout x ∈ [x0 , b[, on a alors l− ≤ f (x0 ) ≤ f (x) (car f est croissante) et f (x) ≤ l
(car f (x) ∈ E). Ainsi, en posant η = b − x0 , on a que : ∀x ∈]a, b[, |x − b| ≤ η =⇒ |f (x) − l| ≤ .
On a donc montré que lim f (x) = l.
x→b
Supposons f non majorée. Soit A > 0. Comme A ne majore pas f , il existe xA ∈]a, b[ tel que
f (xA ) > A. Pour tout x ∈ [xA , b[, on a alors A ≤ f (xA ) ≤ f (x) (car f est croissante). On a
donc montré que lim f (x) = +∞.
x→b
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Propriété 15
Soient f : I → R une fonction monotone et a ∈ I tel que a ne soit pas une borne de I.
Alors, f admet des limites finies à gauche et à droite en a et on a :
Preuve. Montrons le résultat dans le cas f croissante et notons c et d les bornes de I. L’application
f :]c, a[→ R est croissante, et pour x ∈]c, a[, f (x) ≤ f (a), donc cette fonction est majorée. Elle admet
donc une limite quand x tend vers a− . De plus pour tout x ∈]c, a[, f (x) ≤ f (a), donc en passant à la
limite x tend vers a− , lim f (x) ≤ f (a).
x→a−
De même, en considérant f|]a,d[ , on montre que lim f (x) existe et est supérieure ou égale à f (a).
x→a+
Remarque. Ces deux inégalités peuvent être strictes (penser à la fonction partie entière) et la fonction
n’est pas forcément continue en a. On pourra cependant établir sa continuité en a en prouvant que
lim f (x) = f (a) = lim f (x), l’existence des limites étant assurées par la monotonie de f .
x→a− x→a+
Rx 2
Exemple. On considère la fonction primitive x 7→ F (x) = 0 e−t dt. Montrons qu’elle a une limite
finie en +∞.
D’une part, F est croissante comme primitive d’une fonction positive. Il suffit d’établir qu’elle est
majorée. On a :
exp(−t2 ) ≤ 1 si 0 ≤ t ≤ 1 ;
exp(−t2 ) ≤ exp(−t) si t ≥ 1.
Ainsi, F est croissante, majorée par 1 + e−1 : elle admet donc une limite en +∞ (dont on peut établir
1√
qu’elle vaut π).
2
3 Continuité
3.1 Continuité en un point
Définition.
Soit f : I → R et a ∈ I.
On dit que f est continue en a si f admet une limite finie en a, qui vaut alors f (a). Autrement
dit, f est continue en a si et seulement si :
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Remarque. Géométriquement, une fonction est continue si son graphe se trace “sans lever le crayon”.
√
Exemple. Montrons à partir de la définition que la fonction x 7→ x est continue en 2.
√ √ |x − 2|
Pour tout x ∈ R+ , on a : | x − 2| = √ √ ≤ |x − 2|. Ainsi, pour tout > 0, prenons η = > 0,
√ x+ 2
√
si |x − 2| ≤ alors | x − 2| ≤ .
Définition.
Soient f : I → R une fonction et a ∈ I. On dit que :
Remarque. Une fonction f est continue en a si et seulement si f est continue à droite et à gauche
en a.
Exemples. La fonction partie entière x 7→ bxc est continue à droite en tout point de R mais elle
n’est continue à gauche qu’aux points de R \ Z.
y
bxc
La fonction f suivante admet une limite à droite égale à la limite à gauche en x = 2, mais elle n’est
pas continue en x = 2 (ni même à gauche ou à droite) puisque cette limite n’est pas égale à f (2).
Définition.
Soit a ∈ I et f : I\{a} → R une fonction. On dit que f est prolongeable par continuité en a s’il
existe une fonction f˜ : I → R continue en a et telle que f˜|I\{a} = f .
11
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Propriété 16
Preuve.
Or f˜|I\{a} = f , donc on a f˜(a) = lim f (x) = lim f (x). Ainsi f admet une limite l en a avec
x→a− x→a+
l = f˜(a).
Ceci prouve également l’unicité (s’il existe) du prolongement par continuité de f en a.
(
f (x) si x 6= a;
⇐ Supposons que f admet une limite finie l en a. Posons alors f˜ : x 7→ . La
l si x = a
fonction f˜ prolonge bien f , et est continue en a puisque :
pα (x) = xα = eα ln(x) .
(
+∞ si α < 0
On a lim xα = . Ainsi si α > 0, la fonction pα peut être prolongée par continuité
x→+∞ 0 si α > 0
en 0 en posant pα (0) = 0.
Une fonction f : I → R est continue en a ∈ I si et seulement si pour toute suite (xn )n∈N
d’éléments de I convergeant vers a, la suite (f (xn ))n∈N converge vers f (a).
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√
Exemples. Les fonctions exp, log, x 7→ x sont continues sur R. La fonction x 7→ x est continue sur
R+ .
Définition.
Une fonction f : I → R est dite lipschitzienne sur I s’il existe un nombre réel k ≥ 0 tel que :
Propriété 18
Preuve.
Exemple. Montrons que les fonctions sinus, cosinus et valeur absolue sont 1-lipschitziennes sur R.
Pour le sinus, rappelons qu’on avait montré que | sin(x)| ≤ |x| pour tout x ∈ R. On a alors pour tout
x, y ∈ R :
x+y x−y x−y
| sin(x) − sin(y)| = 2| cos || sin | ≤ 2| sin | ≤ |x − y|.
2 2 2
Pour le cosinus, on a pour tout x, y ∈ R,
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D’où pour x 6= x0 : √ √
∀(x, x0 ) ∈ R2+ , x 6= x0 , 1 ≤ k( x + x0 ),
ce qui est faux si on choisit x et x0 assez petits.
Remarque. Les fonctions polynomiales sont continues sur R comme sommes et produits de fonctions
continues. La fonction tan est continue sur ]−π/2 + kπ, π/2 + kπ[ avec k ∈ Z, comme quotient de
P (x)
fonctions continues. Une fonction rationnelle x 7→ est continue sur R privée de ses pôles, c’est
Q(x)
à dire des racines de son dénominateur Q.
Propriété 20
Remarque. C’est en pratique avec les théorèmes précédents qu’on établit la continuité d’une fonction
d’une variable réelle, sauf en certains points où une étude particulière est nécessaire.
Exemple. Si f, g : I → R sont continues sur I, alors sup(f, g) et inf(f, g) sont continues sur I : il
suffit de noter que :
|f − g| + g + f f + g − |f − g|
sup(f, g) = et inf(f, g) = .
2 2
Ces fonctions sont alors continues comme composées et combinaisons linéaires de fonctions continues.
Soient f : I → R une fonction continue et (a, b) ∈ I 2 tels que f (a)f (b) ≤ 0. Alors il existe c
compris entre a et b tel que f (c) = 0.
Preuve. Supposons que a < b. On construit par récurrence deux suites adjacentes (an )n∈N et (bn )n∈N
d’éléments de [a, b] dont la limite commune c vérifie f (c) = 0.
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On montre que les suites (an ) et (bn ) sont adjacentes. Par construction, (an )n∈N est croissante
b−a
et (bn )n∈N est décroissante. De plus, par construction, pour n ∈ N, bn+1 − an+1 = n+1 , donc
2
(bn − an )n∈N converge vers 0. Les suites (an )n∈N et (bn )n∈N sont donc adjacentes et convergent
vers la même limite c ∈ [a, b].
Comme f est continue, en passant à la limite dans l’inégalité f (an )f (bn ) ≤ 0, on obtient f (c)2 ≤ 0.
Ainsi f (c) = 0 et le théorème est démontré.
b−a
Remarque. On sait que pour tout n ∈ N, |an − c| ≤ |bn − an | ≤ −→ 0. Ainsi, pour tout
2n n→+∞
b−a
n ∈ N, an fournit une approximation de c à près (il en est de même pour bn ).
2n
Entrer a, b, ε ;
Tant que b − a > ε, faire :
m ← (a + b)/2 ;
Si f (a)f (m) ≤ 0, alors b ← m, sinon a ← m ;
Sortir a.
Exercices.
Montrer qu’une fonction continue sur I ne s’annulant pas garde un signe constant.
Montrer qu’une fonction polynomiale de degré impair a au moins une racine réelle.
Propriété 22
Si I est un intervalle et si f est continue sur I, alors f (I) est un intervalle. Autrement dit,
pour tout a, b ∈ I et pour tout y entre f (a) et f (b), il existe c ∈ [a, b] tel que f (c) = y.
Preuve. Pour tout (u, v) ∈ f (I)2 , il existe (a, b) ∈ I 2 tel que u = f (a) et v = f (b). Soit y entre f (a)
et f (b), et posons g(x) = f (x) − y. La fonction g est continue, g(a) et g(b) sont de signes contraires.
Par le théorème des valeurs intermédiaires, il existe donc c ∈ [a, b] ⊂ I tel que f (c) = y. Ainsi y ∈ f (I)
et donc [u, v] ⊂ f (I), ce qui prouve que f (I) est un intervalle.
Remarque. Notons que l’intervalle d’arrivée f (I) n’est pas toujours de même nature que l’intervalle
de départ I. Par exemple,
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Propriété 23
Une fonction continue sur un segment est bornée et atteint ses bornes. Autrement dit, si
f : [a, b] → R est continue sur [a, b], alors il existe (c, d) ∈ [a, b]2 tels que pour tout x ∈ [a, b],
f (c) ≤ f (x) ≤ f (d).
Remarque. c et d sont alors des minimum et maximum globaux de f sur [a, b].
Notons A = {x ∈ [a, b] ; f|[a,x] est bornée}. a ∈ A donc A est non vide, et A est majoré par b.
A admet donc une borne supérieure c. On souhaite montrer que c = b. Comme b majore A, on
a déjà c ≤ b. On raisonne par l’absurde en supposant c < b.
Comme f est continue en c, elle est bornée au voisinage de c. On a donc η > 0 tel que f[c−η,c+η]
soit bornée et il existe M1 > 0 tel que ∀t ∈ [c − η, c + η], |f (t)| ≤ M1 .
Par caractérisation de la borne supérieure, on a x ∈ A tel que x > c − η. Comme x ∈ A, f|[a,x]
est bornée et on a M2 > 0 tel que ∀t ∈ [a, x], |f (t)| ≤ M2 .
Soit M = max(M1 , M2 ). Alors pour t ∈ [a, c + η], |f (t)| ≤ M , donc f|[a,c+η] est bornée et
c + η ∈ A. Comme c = sup(A), c’est absurde !
Ainsi on a bien c = b.
Montrons alors que f est bornée sur [a, b] : f est continue en b, donc bornée au voisinage de b.
Il existe donc η > 0 tel que f est bornée sur [b − η, b]. Par caractérisation de la borne supérieure
de A, il existe x0 > b − η tel que f est bornée sur [a, x0 ]. On obtient en raisonnant comme
précédemment que f est bornée sur [a, b].
Notons s = sup f (t) (s existe car {f (t) ; t ∈ [a, b]} est non vide et majoré). On veut montrer
t∈[a,b]
que s est atteint, c’est à dire qu’il existe t ∈ [a, b] tel que f (t) = s. On raisonne par l’absurde en
supposant que ∀t ∈ [a, b], f (t) 6= s.
Posons g : [a, b] → R, t 7→ s−f1 (t) . g est définie et continue sur [a, b] comme quotient de fonctions
qui le sont, donc g est bornée par la proposition précédente.
Par caractérisation séquentielle de la borne supérieure, on a (tn )n∈N ∈ [a, b]N tel que (f (tn ))n∈N
converge vers s. Comme pour n ∈ N, f (tn ) ≤ s, g(tn ) → +∞ quand n → +∞, ce qui est
impossible puisque g est bornée.
Ainsi s est atteinte. On montre de même que inf f (t) est atteint.
t∈[a,b]
Comme conséquence directe des résultats précédents, on obtient la proposition suivante.
Propriété 24
16
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Propriété 25
Soit f : I → R une fonction continue. Alors f est injective sur I si et seulement si f est
strictement monotone.
Preuve.
⇐ Supposons que f (x) = f (y), alors x = y sinon x < y ou x > y et on aurait f (x) < f (y) ou
f (x) > f (y).
⇒ On va montré que pour tout a, b ∈ I, a < b, f est strictement monotone sur [a, b]. Supposons
par exemple f (a) < f (b) et montrons que f est strictement croissante, c’est à dire pour tout
a ≤ x < y ≤ b, f (x) < f (y). On pose pour cela :
g(t) = f (tx + (1 − t)a) − f (ty + (1 − t)b).
La fonction g est définie pour tout t ∈ [0, 1] (car tx + (1 − t)a, ty + (1 − t)b ∈ [a, b]). De plus g
ne s’annule pas sur [0, 1] car sinon il existe t tel que :
f (tx + (1 − t)a) = f (ty + (1 − t)b) ⇒ tx + (1 − t)a = ty + (1 − t)b
ce qui est impossible car tx + (1 − t)a < ty + (1 − t)b. On sait alors que g garde un signe constant
qui est celui de g(0) = f (a) − f (b) < 0. On en déduit que g(1) < 0, c’est à dire f (x) < f (y).
D’où le résultat.
Théorème 26
Toute fonction f continue et strictement monotone sur un intervalle I réalise une bijection
de I sur l’intervalle f (I). Sa réciproque est de plus continue et strictement monotone sur
l’intervalle f (I) de même monotonie que f .
Supposons que l’une de ces inégalités ne soit pas une égalité, par exemple f − 1(a) < lim f −1 (y). On
y→a+
a alors :
∀y ≤ a, f −1 (y) ≤ f −1 (a) et ∀y > a, f −1 (y) ≥ lim f −1 (y).
y→a+
Alors tout y compris strictement entre f −1 (a) et lim f −1 (y) n’ont pas d’antécédent par f −1 . Ceci
y→a+
est impossible puisque f −1 est une bijection de f (I) sur I.
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On dit que f : I → C admet une limite l ∈ C quand x tend vers a (élément ou extrémité de
I) si
∀ > 0, ∃η > 0, ∀x ∈ I, |x − a| =⇒ |f (x) − l| ≤ .
On dit que f est continue en a ∈ I si elle y admet une limite finie. On dit que f est continue
sur I si f est continue en chaque point de I.
On dit que f est bornée au voisinage de a s’il existe M > 0 et η > 0 tels que : ∀x ∈ I,
|x − a| ≤ η =⇒ |f (x)| ≤ M .
Définition.
Soit f : I → C une fonction. On définit les fonctions Re(f ), Im(f ) : I → R par :
Propriété 27
Soit f : I → C. Alors lim f (x) = l si et seulement si Re(f ) et Im(f ) admettent des limites
x→a
finies quand x tend vers a, et on a alors
Preuve. • Supposons que f (x) −→ l. Alors pour x ∈ I, |Re(f (x))−Re(l)| = |Re(f (x)−l)| ≤ |f (x)−l|
x→a
avec |f (x) − l| −→ 0, donc Re(f (x)) −→ Re(l). De même Im(f (x)) −→ Im(l).
x→a x→a x→a
• Supposons que Re(f (x)) −→ l1 et Im(f (x)) −→ l2 , avec l1 et l2 ∈ R. On pose l = l1 + il2 . Alors
x→a x→a
pour x ∈ I,
|f (x) − l| ≤ |Re(f (x) − l)| + |Im(f (x) − l)| (par l’inégalité triangulaire).
≤ |Re(f (x)) − l1 | + |Im(f (x)) − l2 |
Comme |Re(f (x)) − l1 | + |Im(f (x)) − l2 | −→ 0, on a f (x) −→ l.
x→a x→a
On a les conséquences suivantes.
Propriété 28
Propriété 29
Soit f : I → C. On a l’équivalence :
Re(f ) est continue sur I
f est continue sur I ⇐⇒ et
Im(f ) est continue sur I
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