L'obésité
L'obésité
L'obésité
Introduction
L'obésité se définit médicalement comme une inflation de la masse grasse entraînant des
conséquences sur le bien-être physique, psychologique et social. L'obésité humaine témoigne
d'une mise en échec du système de régulation des réserves énergétiques par des facteurs
externes (modes de vie, environnement) et/ou internes (psychologiques ou biologiques en
particulier génétiques et neuro-hormonaux).
Dans la majorité des cas, l'inflation adipeuse est due à une incapacité à faire face à un excès
d'apport alimentaire et à une insuffisance des dépenses énergétiques. Ce déséquilibre peut être
accentué par une augmentation des capacités de stockage. Il y a donc quatre acteurs
physiopathologiques : l'alimentation, les dépenses énergétiques, le tissu adipeux, le dialogue
entre les organes impliqués dans le contrôle du bilan d'énergie. D'un extrême à l'autre, il existe
des formes d'obésité purement biologiques, généralement génétiques, et des formes purement
comportementales. La réalité clinique est celle d'un continuum.
L'obésité doit être considérée comme une maladie chronique et évolutive aboutissant à une
pathologie d'organe. Maladie chronique et évolutive, car l'obésité évolue en plusieurs stades
correspondant à des mécanismes physiopathologiques différents. Ainsi, lors de la phase de prise
de poids, de constitution de l'obésité, il s'agit avant tout, dans la majorité des cas, d'un
déséquilibre de la balance énergétique lié à des facteurs comportementaux et
environnementaux. À ce stade de constitution de l'obésité, le bilan d'énergie est positif : les
adipocytes se chargent en triglycérides, mais l'excès de masse grasse reste longtemps réversible.
En moyenne, pour 10 kg de gain de poids, 7 kg seront acquis sous forme de masse grasse et 3
kg sous forme de masse maigre. Cette augmentation de la masse maigre (volume sanguin,
augmentation du volume des organes) entraîne une augmentation de la dépense énergétique de
repos. Puis le poids se stabilise, le bilan d'énergie est équilibré. Tout se passe comme ci ce «
nouveau poids d'équilibre » était défendu ardemment par des facteurs biologiques et autres : les
actions visant à perdre du poids deviennent de plus en plus inefficaces. Au fil du temps s'est
constituée une pathologie d'organe, avec de profonds remaniements cellulaires et de la
composition corporelle. Enfin, l'évolution est marquée par des interventions thérapeutiques plus
ou moins iatrogènes et statistiquement vouées à l'échec. Pathologie d'organe, car le
dysfonctionnement primaire ou secondaire des capacités de stockage des adipocytes
s'accompagne de profonds remaniements anatomiques, biologiques et fonctionnels qui
concernent l'ensemble des cellules du tissu adipeux (au-delà des adipocytes) et qui altèrent le
dialogue de ce tissu avec le reste de l'organisme.
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L’obésité : qu’est-ce que c’est ?
L’obésité est un problème de santé publique important dans de nombreux pays.
Elle a des conséquences très lourdes pour la santé, puisqu’elle est à l’origine de
diabètes, de maladies cardiovasculaires, de la réduction de l’espérance de vie, etc.
D’ici à 2025, les estimations prédisent que l’obésité affectera la moitié des
hommes et un tiers des femmes.
Selon l’OMS, « le surpoids et l’obésité se définissent comme une accumulation
anormale ou excessive de graisse corporelle qui peut nuire à la santé. L’indice de
masse corporelle (IMC) est une mesure simple du poids par rapport à la taille
couramment utilisée pour estimer le surpoids et l’obésité chez l’adulte. Il
correspond au poids divisé par le carré de la taille, exprimé en kg/m² ». Une
personne est ainsi considérée en surpoids lorsque son IMC est égal ou supérieur à
25, et on parle d’obésité lorsque son IMC est égal ou supérieur à 30.
Pour combattre l’obésité, il faut comprendre l’origine de sa prise de poids. Pour
cela, consulter un médecin est essentiel pour mettre en place un régime
personnalisé et bénéficier de conseils adaptés. Cependant, d’une manière
générale, un régime pour lutter ou diminuer l’obésité repose sur des principes
alimentaires de base : une alimentation équilibrée (poissons, viandes, laitages,
légumes, fruits, etc.) et une hygiène de vie saine (activité sportive régulière, pas
de grignotage).
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Stades de l’obésité selon l’IMC
Corpulence IMC
Corpulence normale 18,5 à 25
Surpoids 25 à 30
Obésité modérée 30 à 35
Obésité sévère 35 à 40
Obésité morbide 40 à 50
Obésité massive Supérieure de 50
Surpoids abdominal
Les graisses accumulées dans la zone abdominale représentent un risque
considérable pour la santé, notamment celle située au plus proche des organes : la
graisse viscérale. Mais les risques sont jugés réels lorsque d’autres troubles sont
liés, tels que du cholestérol, du diabète ou encore de l’hypertension. Le surpoids
abdominal est décelé grâce à une simple mesure du tour de taille, à l’aide d’un
mètre ruban. Il est généralement évalué en associant mesure du tour de taille et
IMC. Ce dernier permet de savoir si la personne se situe dans la fourchette du
surpoids ; il est complété par le rapport entre le tour de taille et le tour de hanches,
appelé « RTH ».
Un surpoids révélé associé à un amas de graisse sur le ventre est qualifié
d’obésité androïde.
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Les formes d’obésité
Il existe trois formes reconnues d’obésité : l’obésité androïde, gynoïde et
généralisée.
Obésité androïde On parle d’obésité androïde lorsque le corps stocke
l’excédant de masse graisseuse dans la partie supérieure. Ce type d’obésité est
particulièrement inquiétant, car il est responsable de nombreuses pathologies
telles que l’hypertension, le diabète, les maladies cardiovasculaires ou cardiaques.
Obésité gynoïde On parle d’obésité gynoïde lorsque le corps stocke l’excédant
de masse graisseuse dans la partie inférieure.
Les risques pour la santé ne sont pas aussi importants que dans le cas d’une obésité
androïde, mais des problèmes articulaires et une perte d’autonomie peuvent être
remarqués chez les personnes les plus sévèrement touchées.
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L’évolution des habitudes en matière d’alimentation et d’exercice physique
résulte souvent de changements au niveau de l’environnement et de la société et
d’une absence de politiques dans certains secteurs, comme la santé, l’agriculture,
les transports, l’urbanisme, l’environnement, la transformation des aliments, la
distribution, le marketing et l’éducation.
Quelles sont les conséquences les plus fréquentes du surpoids et de l’obésité?
La hausse de l’IMC est un facteur de risque majeur pour certaines maladies
chroniques comme:
Les maladies cardiovasculaires (principalement les cardiopathies et les
accidents vasculaires cérébraux), qui étaient déjà la première cause de
décès en 2012;
Le diabète;
Les troubles musculo-squelettiques, en particulier l’arthrose – une maladie
dégénérative des articulations, très invalidante;
Certains cancers (de l’endomètre, du sein, des ovaires, de la prostate, du
foie, de la vésicule biliaire, du rein et du colon).
Le risque de contracter des maladies non transmissibles augmente avec l'IMC.
On associe à l’obésité de l’enfant un risque accru d’obésité, de décès prématuré
et d’incapacité à l’âge adulte. Mais, en plus de ces risques pour l’avenir, les
enfants obèses peuvent avoir des difficultés respiratoires, un risque accru de
fractures, une hypertension artérielle, une apparition des premiers marqueurs de
maladie cardiovasculaire, une résistance à l’insuline et des problèmes
psychologiques.
Lutter contre l’obésité
L’obésité est une maladie chronique multifactorielle. Les traitements actuels ne
se focalisent plus sur la seule perte de poids mais sur une approche thérapeutique
multidisciplinaire intégrant médecins nutritionnistes, psychiatres,
endocrinologues, gastro-entérologues et chirurgiens afin d’établir des stratégies
thérapeutiques adaptées à chaque patient. Dans tous les cas, le médecin
nutritionniste coordonne les différents aspects et les modalités de suivi de cette
prise en charge.
La prise en charge médicale globale, les conseils concernant l’alimentation et
l’activité physique sont des prescriptions qui nécessitent une surveillance et un
soutien au long cours. Ce suivi doit être individualisé. De nombreuses études
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montrent qu’un suivi régulier (environ toutes les 4 à 6 semaines) de façon
prolongée contribue à la prévention des rechutes.
En cas d’obésité évolutive malgré les conseils ou de complications associées, et
parallèlement à d’autres mesures de prise en charge, le médecin peut prescrire un
médicament favorisant la réduction pondérale. Cependant, en aucun cas le
traitement de première intention de l’obésité ne se limitera à la prescription des
seuls médicaments. Certains médicaments ont été largement prescrits dans
l’obésité mais se sont avérés inefficaces voire dangereux et sont actuellement
interdits ou fortement déconseillés pour cette seule indication. Il s’agit des
diurétiques, des laxatifs et des hormones thyroïdiennes.
En cas d’obésité sévère, consécutivement à l’échec de multiples tentatives
d’amaigrissement avec les méthodes traditionnelles, une option chirurgicale peut
être envisagée. Les 3 principales interventions pratiquées sont : les courts-circuits
gastriques, la gastroplastie verticale calibrée et la pose d’anneaux de gastroplastie
ajustables.
Conclusion
En conclusion, l’obésité est considérée comme une maladie chronique qui se
développe de façon épidémique et qui s’accompagne de nombreuses
conséquences aussi bien sur le plan individuel qu’à l’échelle de la société,
notamment par son coût pour la santé. La physiopathologie complexe de l’obésité
illustre l’incapacité de l’organisme à gérer un excès énergétique chronique dans
un milieu favorisant la sédentarité. Le succès thérapeutique est facilité par une
approche multidisciplinaire, par un suivi régulier et par une meilleure éducation
nutritionnelle
Références
1. Haut Comité de Santé Publique. Pour une politique nutritionnelle de santé publique en France
: enjeux et propositions. Ed ENSP, 2000. 2.
2. Basdevant A, Guy-Grand B. Médecine de l’obésité. Paris : Flammarion-MédecineSciences ;
2004. 3.
3. World Health Organization. Technical report series 894: Obesity: Preventing and managing the
global epidemic. Geneva : World Health Organization ; 2000.