3-Les Complications Aigues Du Diabète Sucré
3-Les Complications Aigues Du Diabète Sucré
3-Les Complications Aigues Du Diabète Sucré
ACHIR
1-Introduction :
Les complications aigues du diabète présentent des urgences médicales qui peuvent engager le pronostic vital.
4 complications majeures:
La céto acidose diabétique
Le coma hypersosmolaire
L’hypoglycémie
L’acidose lactique
Physiopathologie
Étiologies :
Clinique :
Phase Majoration des signes de la cétose avec apparition de signes d’acidose métabolique:
d’acidocétose: Déshydratation
Dyspnée de Kussmaul+polypnée ( polypnée peut absente si acidose sévère )
Troubles digestifs: se majorent, peuvent simuler une urgence chirurgicale, surtout chez l’enfant
Troubles de la conscience:
Hypothermie: qui peut masquer une infection
Diagnostic positif :
Cétose: Acidose:
-Glycémie> 2.5 g/l gazométrie
-Cétonurie ++ à ++++ -pH : <7.30
-Cétonémie capillaire > 5 mmol/l -Bicarbonates <15meq /l
Rq : grossesse: risque de cétose dès 1.8 g/l -Trou anionique > 12 meq/l
Conduite thérapeutique :
Urgence médicale
But :
1. Restaurer l’hémodynamique : réhydratation
2. Corriger hyperglycémie – cétonémie et acidose : insulinothérapie
3. Corriger les troubles ioniques: supplémentation potassique
4. Traitement du facteur déclenchant Traitement :
Bicarbonaté: seulement si
Acidose sévère
Signes d’hyperkaliémie menaçants à l’ECG
Collapsus
Donner de petites doses 250ml de SBI en 30 min avec 500 cc SSI
Surveillance:
Clinique TA, pouls, saturation en oxygène, T, FR, diurèse et état de conscience / 30 minutes au cours de la
première heure
Puis une: fois/ heure au cours des 4 heures suivantes
Puis: toutes les 2 à 4 heures jusqu’à résolution complète de l’épisode de cétoacidose.
Objectifs thérapeutiques
• Corriger le déficit hydro-éléctrolytique sans créer de surcharge
• Inhiber la cétogenèse => négativer le CC
• Maintenir une glycémie > 2gr/l les 24 premières heures (risque d’œdème cérébral surtout chez l’enfant)
• Éviter l’hypokaliémie après introduction de l’insuline et correction de l’acidose
NB: une acidocétose se corrige normalement en moins de 6 à 8h
Si non=> erreurs dans la prise en charge
facteur entretenant
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Complications:
Prévention:
Reconnaître les situations à risque de cétoacidose : infections, traumatismes physique ou psychologique, tout
épisode médical ou chirurgical intercurrent
Maintenir son insulinothérapie même si on a des difficultés pour manger
Reconnaître les manifestations cliniques précoces de cétoacidose : polyurie, polydipsie, hyperglycémie, nausées,
vomissements, polypnée, douleurs abdominales, troubles de la conscience, etc….
Accroître la surveillance : glycémie capillaire, cétonémie, ou à défaut, cétonurie (toutes les heures)
Recherche systématique des corps cétoniques si dextro ≥ 2,5 g/l.
Adapter (augmenter) les doses d’insuline en fonction de la glycémie et de la cétonémie/cétonurie
Appeler son médecin ou son diabétologue en cas de persistance d’une cétonémie ou d’une cétonurie
Le coma hypersomolaire
Diagnostic positif:
Déshydratation importante
Troubles de la conscience
Glycémie très élevée ≥ 6g/l (33mmol/l)
Osmolarité plasmatique > 320 -350 mmol/l
PH≥ 7,2 ou 7,3
Taux de bicarbonnate plasmatique RA ≥ 15 mmol/l
Absence de cétonurie significative < 5 mmol/l
Physiopathologie
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Symptômes:
installation progressive sur plusieurs jours
l’hyperglycémie provoque une polyurie osmotique puis une déshydratation.
La déshydratation est importante , avec perte de plus de 5 kg ,reflet: DHA intra cellulaire majoritaire(
hyperthermie, langue rôtie ,soif,perte de poids…..), associée à une DHA extra cellulaire( hypotension artérielle,
hypotonie des globes oculaires et pli cutané)
L’altération de l’état de conscience est constante,qui évolue surtout en absence de diagnostic vers un état
stuporeux puis comateux
Une osmolarité plasmatique inférieure à 350 mosm/l doit faire rechercher une pathologie autre notamment
neurologique.
L’apparition de convulsions est un signe de gravité , annonçant un mauvais pronostic.
Biologie
Glycémie est généralement sup à 6 g/l
Natrémie corrigée élevée = natrémie +1,6 (glycémie -1)
Osmolarité plasmatique sup à 320mosm/kg
Osm =[ (Na + 13) x 2 ]+ glycémie (mmol/l)
insulionthérapie L’insuline doit être retardée si la kaliémie est <3.3 -3.5 meq/l.
Initiée après correction de l’hypovolémie. et après le contrôle du ionogramme sanguin.
Éviter la voie sous-cutanée
Diminution de 0,5 à 0,75 g/H
Glycémie entre 2,5- 3g/l
La correction de l’hyperglycémie doit être progressive pour éviter la survenue d’un œdème
cérébral.
Un bolus initial IV de 0,1 U/kg d’insuline rapide
+Une perfusion IV continue de 0,1 U/kg/h.
Si absence de réponse on peut donner 0,2 U/kg/h.
Dés que Gly 2,5 -3g/l passer à 0,05u/kg/h + SG5%
Correction des Donner du potassium (K+) après reprise de la diurèse, correction de l’I Rénale fonctionnelle.
troubles Si la kaliémie est élevée >5.3 meq/l = pas d’apport potassique dans les 2 premières heures,
électrolytiques: contrôle kaliémie 1 heure après.
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3.5 meq/l < k < 5 meq/l → 2-3 g/litre de soluté perfusée de manière à maintenir une kaliémie
entre 4-5 meq/l
Complications
Collapsus
Hypokaliémie
Tubulopathie anurique aigue
Oedéme cérébral
Infections
Thrombose veineuse ou artérielle
Séquelles encéphaliques/psychiques
Escarre.
Prévention
Informer le patient et son entourage +++
Manifestations précoces
Circonstances favorisantes et déclenchantes .
Signaler l’existence du diabète et du traitement
Expliquer la conduite à tenir: veiller à une hydratation correcte , intensifier la
surveillance glycémique et urinaire.
Mettre sous petite doses d’insuline les patients âgés , avec déséquilibre majeur ou susceptibles d’aggraver leur
diabète
Les hypoglycémies
• La Société américaine du diabète (American Diabètes Association [ADA]) considère que toute valeur égale ou
inférieure à 70 mg/dl (3,9 mmol/l) est une hypoglycémie chez un sujet diabétique
• Chez un sujet non diabetique,une hypoglycémie doit être évoquer lorsque les signes de la triade
de Whipple sont présents au moment du malaise:
1. Signes neuroglucopeniques
2. Une glycémie basse <0,55g/l
3. Correction des symptômes par un resucrage
Signes cliniques
• La symptomatologie chez les patients diabétiques ne se distingue pas, a priori, de celle rencontrée chez des sujets
non diabétiques
• Les signes d’alerte sont surtout d’ordre neurovégétatif, chaque patient a ses propres signes
• Les manifestations de neuroglucopénie sont en première ligne chez des patients diabétiques âgés ou ayant un
diabète ancien(neuropathies végétatives) ou surtout chez les patients faisant des hypoglycémies à répétition
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Conduite pratique
Traiter au moindre doute et réfléchir après
• L’interrogatoire rapide : diabétique ( insuline , sulfamides…) non diabétique :pathologies générales
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endocriniennes(rénales, hépatique, insuffisance surrénalienne, hypothyroïdie…) prises d’alcool ou médicamenteuse
(indométacine ,quinine, gatifloxacine,pentamidine…
Hypoglycémie chez une personne inconsciente, non réactive ou ne peut pas prendre du glucose par voie
orale
Coucher la personne sur le côté (PLS) et éviter de la faire boire ou manger
Une injection intraveineuse directe de 40 à 80 ml de G30 %
OU
Administrer le glucagon 1mg (adultes et enfants de plus de 25 kg ou ayant plus de 6-8 ans) ou 0,5 mg (enfants de
moins de 25 kg ou ayant moins de 6-8 ans) par voie SC, IM ou IV.
Vérifier la glycémie 15 min après l’inj de glucagon
Si la personne reprend conscience et que la glycémie < 0,70 g/l, ingérer 15 g de glucides; si ≥ 0,70 g/l, prendre sa
collation ou son repas habituel
Si la personne ne reprend pas conscience, est confuse ou fait des convulsions :G30 40-80ml en IVD puis perfusion de
G l 0sur 24h.
Contre indications:
Hypoglycémie sous sulfamides hypoglycémiants
Diabète de type 2
Hypoglycémie alcoolique
Prévention
Intérêt de l’éducation du diabétique et de son entourage :
les symptômes
les techniques de resucrage
les circonstances déclenchantes
Adaptation des doses +Autosurveillance
Diététique
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Technique d’injection
Carte du diabétique obligatoire!!
3 morceaux sucre dans la poche+++
Demander au médecin une ordonnance de glucagon si DT1
L’Acidose lactique
• L’acidose lactique est une acidose métabolique due a l’accumulation d’acide lactique par augmentation de sa
production ou diminution de son utilisation.
• L’acide lactique normalement présent dans le sang, au repos, est un produit du catabolisme anaérobie du glucose,
donc en cas de mauvaise oxygénation tissulaire, la production d’acide lactique augmente.
• L’acidose lactique est définie par un pH artériel inférieur ou égal à 7,35 et une lactatémie supérieure à 5 ou 6
mmol/l pouvant atteindre 30mmol/l
• L’acidose lactique peut survenir chez un diabétique indépendamment d’un traitement par biguanides ou peut etre
associée à la prise de biguanides.
Diagnostic clinique
Une asthénie associée à des douleurs diffuses avec crampes musculaires, douleurs thoraciques et abdominales sont
des signes d’alarme.
Biologie
• pH inferieur à 7,35
• Le taux de lactatémie supérieur à 6mmol/l
• Les corps cétoniques sont modérément augmentés
• La glycémie est variable
Traitement/ Prévention
Réanimation et traitement des désordres électrolytiques. Le moyen le plus efficace est l'élimination des lactates et
de Metformine par hémodialyse.
• La prévention est essentielle
• Les contre-indications classiques de la metformine doivent etre respectées, notamment dans l’insuffisance rénale,
l’insuffisance hépatique et les situations à risque d’hypoxie tissulaire