Chapitre 4 Nombres Complexes: Table Des Mati' Eres

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Lycée du Diadème - Te Tara o Mai’ao PTSI, Année 2023-2024

Chapitre 4
Nombres complexes

Table des matières


1 Introduction 1

2 Nombres complexes 1
2.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
2.2 Opérations sur les nombres complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
2.3 Représentation géométrique des nombres complexes . . . . . . . . . . . . . . . 4

3 Module d’un nombre complexe 4


3.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
3.2 Inégalité triangulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
3.3 Lieux géométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

4 Nombres complexes de module un et trigonométrie 6


4.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
4.2 Trigonométrie et exponentielle complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
4.3 Linéarisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

5 Argument d’un nombre complexe non nul 9


5.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
5.2 Opérations sur les arguments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
5.3 Une transformation utile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

6 Equations algébriques 11
6.1 Equations polynomiales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
6.2 Equations du second degré à coefficients dans R . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
6.3 Racines carrées complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
6.4 Equations du second degré à coefficients complexes . . . . . . . . . . . . . . . . 12
6.5 Somme et produit de racines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

7 Racines n-ièmes 13
7.1 Racines de l’unité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
7.2 Racines n-ième quelconques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

8 Exponentielle complexe 15

9 Nombres complexes et géométrie plane 16


9.1 Alignement et orthogonalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
9.2 Transformations du plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
Vidal AGNIEL
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1 Introduction
L’objectif de ce chapitre est, à l’aide notamment de figures, de donner une solide pratique
des nombres complexes.

Question 1 — Quelle est la différence entre les équations algébriques du second degrés sui-
vantes ?
(1) x2 − 1 = 0
(2) 2
x − 2x + 1 = 0
(3) x2 + 1 = 0
Ce qui distingue ces équations est leur nombre de solutions.
L’équation (1) a deux solutions distinctes x = −1 et x = 1 tandis que la seconde équation
possède une unique solution égale à x = 1.
Enfin l’équation (3) n’a pas de solutions réelles puisque pour tout x ∈ R, on a x2 ≥ 0 et donc
x2 + 1 ≥ 1 > 0.
L’ensemble des nombres complexes noté C étend l’ensemble des nombres réels de façon à per-
mettre à l’équation (3) d’avoir des solutions.
Ainsi, on notera −i et i les deux solutions de l’équation x2 + 1 = 0, et on aura C = {a + ib |
a, b ∈ R}.

Au XIXième siècle les nombres complexes ont été introduits en géométrie grâce à la notion
d’affixe. Ce point de vue est riche d’applications puisqu’il permet de manipuler des points du
plan comme des nombres, avec leurs opérations classiques +, −, × ainsi que la division.
Dans ce chapitre nous allons commencer par faire des rappels de classe de terminale, puis nous
approfondirons cela.

2 Nombres complexes
2.1 Définition
Définition 1 (Construction de l’ensemble des nombres complexes)
L’ensemble R2 est l’ensemble des paires de nombres réels. On a R2 = {(a, b), a, b ∈ R}.
L’ensemble des éléments de C est l’ensemble des points du plan, mais écrits d’une façon diffé-
rente.
On note i = (0, 1) et ”1” = (1, 0). L’élément i est appelé nombre imaginaire.
Alors, un élément (a, b) s’écrit a+ib. En effet, (a, b) = (a, 0)+(0, b) = a.(1, 0)+b.(0, 1) = a+ib.
On définit C = {a + ib, a, b ∈ R}.
Un élément de C est appelé un nombre complexe.

Définition 2 (Addition et multiplication sur C)


Soient a + ib, c + id ∈ C.
On définit une addition + sur C par (a + ib) + (c + id) = (a + c) + i(b + d). ((a, b) + (c, d) =
(a + c, b + d))
On définit une multiplication × sur C par (a + ib) × (c + id) = (ac − bd) + i(ad + bc).
((a, b) × (c, d) = (ac − bd, ad + bc))
On a en particulier : i2 = i × i = −1.

Définition 3 (Partie réelle, partie imaginaire)


Tout nombre complexe z ∈ C s’écrit de la forme z = x + iy.
Cette écriture est appelée la forme algébrique de z.
ˆ Le nombre réel x est appelée la partie réelle de z.
ˆ Le nombre réel y est appelée la partie imaginaire de z.

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Cela définit ainsi deux fonctions dans C :


Re : C −→ R
La fonction partie réelle : .
z = x + iy 7−→ x
Im : C −→ R
La fonction partie imaginaire .
z = x + iy 7−→ y

Exemple 4 — Soit 1 + 2i ∈ C, on a Re(1 + 2i) = 1 et Im(1 + 2i) = 2.


Donner la forme algébrique de (1 + 2i)(3 + i).

Remarque 5 — L’ensemble des nombres réels R est inclus dans C. Il s’identifie à l’axe des
abscisses (la droite {(a, 0), a ∈ R}).
On dit qu’un nombre complexe z est imaginaire pur si sa partie réelle est nulle. C’est-à-dire
si z = ib, b ∈ R.

2.2 Opérations sur les nombres complexes


Les opérations d’addition et de multiplication sur R (et leurs réciproques − et ) s’étendent
à C grâce aux définitions précédentes.
La grande différence entre R et C est que l’ensemble C contient un élément i qui vérifie i2 = −1.

Définition 6 (Règles de calcul dans C)


Les opérations sur l’ensemble des nombres complexes vérifient les règles suivantes, que vous
connaissez bien sur R.
Soient z1 , z2 , z3 ∈ C. On a :
1. z1 .(z2 + z3 ) = z1 z2 + z1 z3 (distributivité)
2. z1 .(z2 .z3 ) = (z1 .z2 ).z2 (associativité)
3. z1 .z2 = z2 .z1 (commutativité)
1
4. si z1 ̸= 0, ∈ C (inversibilité d’un élément non nul)
z1
Remarque 7 — Tout comme pour R ou N, l’ensemble C⋆ est l’ensemble des nombres complexes
différents de 0 : C∗ = C \ {0}.

Proposition 8 (Obtenir l’écriture algébrique d’un quotient)


Soit z ∈ C non-nul, z = x + iy. Alors, on a :
1 1 x − iy x − iy x y
= = = 2 2
= 2 2
−i 2 .
z x + iy (x + iy)(x − iy) x +y x +y x + y2
1 2 3
Par exemple, on a 2+3i = 13 − i 13 .

Proposition 9
Opérations et écriture sous forme algébrique :
Soient z1 = x1 + iy1 et z2 = x2 + iy2 deux nombres complexes. La somme z1 + z2 , la différence
z1
z1 − z2 , le produit z1 × z2 et le quotient (si z2 ̸= 0) ont l’écriture algébrique suivante :
z2
ˆ z1 + z2 = (x1 + x2 ) + i(y1 + y2 )
ˆ z1 − z2 = (x1 − x2 ) + i(y1 − y2 )
ˆ z1 × z 2 = (x1 x2 − y1 y2 ) +i(y1 x2 + x1 y2)
z1 x 1 x 2 + y1 y2 x2 y1 − x1 y2
ˆ = 2 2 +i
z2 x 2 + y2 x22 + y22
Démonstration — On vérifie les calculs d’écritures algébriques.

La partie imaginaire et réelle d’un nombre complexe se comporte bien avec + et −, mais
pas avec le produit ou la division. (ex : Re(i × i) = −1 ̸= 0 = Re(i).Re(i))

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Corollaire 10
Pour tous z1 , z2 ∈ C, on a :

1. Im(z1 + z2 ) = Im(z1 ) + Im(z2 ) 3. Re(z1 z2 ) = Re(z1 )Re(z2 ) −


Im(z1 )Im(z2 )
4. Im(z1 z2 ) = Im(z1 )Re(z2 ) +
2. Re(z1 + z2 ) = Re(z1 ) + Re(z2 ) Im(z2 )Re(z1 )

Sur C, on peut introduire une opération supplémentaire : la conjugaison d’un nombre com-
plexe.

Définition 11 (Conjugaison de nombres complexes)


Soit z = x + iy ∈ C.
On définit le conjugué de z, noté z, le nombre complexe z = x − iy.

Remarque 12 — Cette opération de conjugaison est involutive : On a z = z.


En regardant C comme le plan R2 , la conjugaison s’identifie à la symétrie par rapport à l’axe
des abscisses.

La conjugaison se comporte très bien avec les autres opérations sur les nombres complexes.

Proposition 13
Soient z1 , z2 ∈ C. On a :
1. z1 + z2 = z1 + z2 .
2. z1 z2 = z1 × z2 .
Ainsi, pour tout n ∈ N on a (z n ) = (z)n .
 
z1 z1
3. = .
z2 z2
1 1
4. Im(z) = (z − z) et Re(z) = (z + z).
2i 2
Démonstration — On vérifie les résultats par les calculs.

Méthode 14
Pour montrer qu’un nombre complexe est réel ou imaginaire pur, on utilise parfois la méthode
suivante :
1. Si l’on veut montrer que Z ∈ R, on montre que Z = Z.
2. Si l’on veut montrer que Z est imaginaire pur (Z ∈ iR), on montre que Z = −Z.

Exercice 1 — Application Soit z ∈ C et Z = 1 + iz.


Montrer que Z est réel si et seulement si z est imaginaire pur.

Exercice 2 — Application Soit z ∈ C non-nul et Z = zz .


Montrer que Z est réel si et seulement si z est réel ou est imaginaire pur.

Les formules suivantes, connues dans R, sont valables dans C :

Théorème 15 (Somme géométrique)


Soient z ∈ C et n ∈ N. Alors, on a :
n
z k = n + 1 si z = 1
P
1.
k=0
n z n+1 − 1
zk =
P
2. sinon
k=0 z−1

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Proposition 16
Soient n ∈ N⋆ , a, b ∈ C. On a :
n−1
ˆ an − bn = (a − b) ×
P n−1−k k
a b
k=0
n−1
ˆ si n est impair, an + bn = (a + b) × (−1)k an−1−k bk
P
k=0

Théorème 17 (Formule du binôme)


Soient n ∈ N, z, w ∈ C deux nombres complexes. Alors, on a :
n  
n
X n
(z + w) = z k wn−k
k
k=0

2.3 Représentation géométrique des nombres complexes


Vous avez vu au lycée que les points du plan P s’identifient à des vecteurs si l’on utilise
un repère orthonormé. On a ainsi un objet que l’on peut voir de 3 façons différentes (point du
plan, vecteur du plan, nombre complexe).

Définition 18 (Affixe)
Soit P (x, y) un point ou un vecteur ⃗u = xy du plan usuel.


On appelle affixe du point P ou du vecteur ⃗u le nombre complexe zP = x + iy.

Remarque 19 — Les fonctions Re et Im s’interprêtent géométriquement comme la projection


orthogonale sur l’axe des abscisses et la projection orthogonale sur l’axe des ordonnées.

Dessin sur feuille.

Proposition 20
Soit P un point du plan d’affixe zP .
Alors le symétrique du point P par rapport à l’axe des abscisses est d’affixe zP .
Démonstration —
La somme de deux vecteurs ⃗u = xy11 ,⃗v = xy22 du plan correspond à la somme de leurs
 

affixes.
Dessin sur feuille .

3 Module d’un nombre complexe


3.1 Définitions
Un vecteur du plan ⃗u = xy possède une norme, qui vaut ||u|| = x2 + y 2 . Pour un nombre
 p

complexe, on parle de module.

Définition 21
Module d’un nombre complexeSoit z = x + iy ∈ C. p
On appelle module de z, noté |z|, le nombre réel |z| = x2 + y 2 .
Dessin sur feuille.

Remarque 22 — Pour tout nombre réel x, le module de x dans C (avec x = x + i.0) est
exactement sa valeur absolue dans R.√
En effet, vous avez vu au lycée que x2 = |x|.

Exemple 23 —√ √
ˆ |1 + i| = 2, |i| = 1, |1 + 2i| = 3.
ˆ Pour tout r > 0, on a |ri| = r.

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Le module d’un nombre complexe z s’exprime aussi à l’aide du conjugué z.

Théorème 24
Soit z ∈ C.
Alors on a |z|2 = z.z.
Démonstration — On montre le résultat par le calcul.

Avec les propriétés du conjugué z et le fait que |z| = zz, on en déduit des propriétés sur
le module d’un produit z1 .z2 ou d’un quotient zz21 .

Proposition 25
Soient z1 , z2 ∈ C des complexes. On a :
1. |z1 | = 0 ⇔ z1 = 0.
2. |z1 .z2 | = |z1 |.|z2 |.
z1 |z1 |
3. Si z2 ∈ C⋆ , alors |
|= .
z2 |z2 |
Démonstration — On montre ces résultats par le calcul.

3.2 Inégalité triangulaire


L’inégalité triangulaire vue pour les nombres réels (avec la valeur absolue) s’étend aux
nombres complexes (avec le module) :

Théorème 26 (Inégalité triangulaire)


Soient z1 , z2 ∈ C. Alors :
ˆ On a |z1 + z2 | ≤ |z1 | + |z2 |. (Inégalité triangulaire)
ˆ On a |z1 + z2 | = |z1 | + |z2 | si et seulement s’il existe λ ∈ R+ tel que z2 = λ.z1 ou
z1 = λ.z2 . (Cas d’égalité)
Démonstration — On élève les quantités au carré pour étudier l’inégalité et le cas d’égalité.

Interprétation géométrique de l’inégalité triangulaire, sur feuille.

3.3 Lieux géométriques


Les opérations sur les nombres complexes que nous avons définies permettent de décrire des
ensembles géométriques (en identifiant nombre complexe et point du plan).

Proposition 27
Soient P, Q deux points du plan, d’affixes z1 et z2 .
Alors la distance entre les points P et Q vaut : d(P, Q) = |z1 − z2 |.
Démonstration — On utilise la définition de la distance euclidienne.

Proposition 28
Soit P un point du plan d’affixe z. Soit C(A, r) (respectivement D(w0 , r)) le cercle (resp. le
disque) de centre A(x0 , y0 ) et de rayon r ≥ 0. On pose z0 = x0 + iy0 . Alors, on a :
ˆ P ∈ C(A, r) ⇐⇒ |z − w0 | = r.
ˆ P ∈ D(A, r) ⇐⇒ |z − w0 | ≤ r.
Démonstration — Sur feuille.

Exercice 3 — Déterminer si les points P (1 + 3i) et M (2 − 4i) appartiennent :


1. Au cercle C(1 + i, 2).

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2. Au disque D(i, 4).

4 Nombres complexes de module un et trigonométrie


Nous avons vu qu’avec les nombres complexes, les cercles ont pour équation |z − z0 | = r
(avec z0 l’affixe du centre et r le rayon).
Un cas particulier est celui du cercle trigonométrique (cercle de centre O(0, 0) et de rayon 1).
C’est l’ensemble des points du plan d’affixe z qui vérifient l’équation |z| = 1.

4.1 Définition
Définition 29 (Ensemble U)
L’ensemble des nombres complexes de module 1 se note U (pour unité). On a

U = {z ∈ C t.q .|z| = 1}.

Remarque 30 — On a aussi z ∈ U ⇐⇒ zz = 1.
Utiliser le conjugué plutôt que le module (zz = |z|2 ) allège souvent les calculs, en évitant de
poser une racine carrée.

Exemple 31 — On a :
1 1
ˆ √ + i√ ∈ U
2 2
ˆ −i ∈ U
ˆ −0, 5 + i.0, 5 ∈
/U

Nous avons vu en Trigonométrie que l’on peut paramétrer tout point M du cercle unité par
un réel t ∈ R, afin M ait pour coordonnées (cos(t), sin(t)).
En utilisant les nombres complexes, on obtient alors :

z ∈ U ⇐⇒ ∃t ∈ R, t.q. z = cos(t) + i sin(t)

On introduit une nouvelle manière de voir les points de U : la notation exponentielle.

Définition 32 (Module un et exponentielle complexe)


Soit t ∈ R.
On définit eit le nombre complexe eit = cos(t) + i sin(t).
On l’appelle ”exponentielle de it”.

Remarque 33 — La fonction t ∈ [0, 2π[7→ eit ∈ U est une bijection. L’exponentielle complexe
permet de paramétrer le cercle trigonométrie (de décrire tous ses points à l’aide d’un intervalle
de R).

4.2 Trigonométrie et exponentielle complexe


Avec les formules de trigonométrie, on obtient des règles de calcul pour l’exponentielle
complexe. Ces règles sont identiques aux propriétés de la fonction exponentielle sur R.

Proposition 34 (Exponentielle complexe et produits)


Soient t, t′ ∈ R. Alors :
′ ′
ˆ On a eit × eit = ei(t+t ) (Formule d’addition)
1 ′
ˆ On a it′ = e−it .
e

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eit ′
ˆ On a = ei(t−t ) .
eit′
ˆ Pour tout k ∈ Z, on a (eit )k = eikt .
Démonstration — On utilise les propriétés des fonctions cos, sin.

Proposition 35 (Valeurs particulières)


On a :
ˆ e2iπ = 1.
Pour tout k ∈ Z, e2ikπ = 1.
ˆ eiπ = −1.
π
ˆ ei 2 = i.
π
ˆ ei 4 = 1+i
√ .
2
π

ˆ ei 3 = 1+i 3
2 . (Ce nombre est souvent noté j)

Proposition 36 (Factorisation par l’arc moitié)


Soient t, t′ ∈ R.
t+t′

 t−t′ t′ −t

On a eit + eit = ei( 2 ) × ei 2 + ei 2 .
Les propriétés de l’exponentielles fonctionnent bien dans les calculs.
Nous avons défini eit avec cos(t) et sin(t). Il est possible de faire la réciproque.

Proposition 37 (Formules d’Euler)


Soit t ∈ R. Alors, on a :

eit + e−it eit − e−it


ˆ cos(t) = ˆ sin(t) =
2 2i
Démonstration — On vérifie la propriété par le calcul.

Exercice 4 — Soit t ∈ R. Factoriser de la manière la plus simple possible les nombres com-
plexes suivants :
1. 1 + eit
2. 1 − eit

Avec les propriétés de l’exponentielle complexe, on peut retrouver assez facilement les for-
mules trigonométriques :

Théorème 38 (Formules trigonométriques (additions et soustractions))


Pour tous a, b ∈ R, on a :
π
1. sin(a + b) = sin(a) cos(b) + sin(b) cos(a) 5. Soit k ∈ Z. Si a, b, a + b ̸= + kπ,
(Partie imaginaire de eia eib ) 2
tan(a) + tan(b)
alors tan(a + b) = .
2. sin(a − b) = sin(a) cos(b) − sin(b) cos(a) 1 − tan(a) tan(b)
(cos(a + b) divisé par sin(a + b))
3. cos(a + b) = cos(a) cos(b) − sin(a) sin(b) π
6. Soit k ∈ Z. Si a, b, a +b ̸= +kπ, alors
(Partie réelle de eia eib ) 2
tan(a) − tan(b)
4. cos(a − b) = cos(a) cos(b) + sin(a) sin(b) tan(a − b) =
1 + tan(a) tan(b)

Théorème 39 (Formules de duplication de l’angle)


Pour tous a, b ∈ R on a

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π
1. cos(2a) = 2 cos(a)2 − 1 3. Soit k ∈ Z. Si a, b, a +b ̸= +kπ, alors
2
2 tan(a)
2. sin(2a) = 2 sin(a) cos(a) tan(2a) =
1 − tan(a)2

Théorème 40 (Formules de factorisation)


Soient p et q ∈ R. On a :
p+q p−q p+q p−q
1. cos(p) + cos(q) = 2 cos cos 3. sin(p) + sin(q) = 2 sin cos
2 2 2 2
p+q p−q p−q p+q
2. cos(p) − cos(q) = −2 sin sin 4. sin(p) − sin(q) = 2 sin cos
2 2 2 2
Une nouvelle formule s’ajoute à ce répertoire, la formule de Moivre.

Théorème 41 (Formule de Moivre)


Soient t ∈ R et n ∈ Z. Alors on a :

(eit )n = (cos(t) + i sin(t))n = cos(nt) + i sin(nt).

Démonstration — On utilise les propriétés précédentes sur l’exponentielle complexe.

Risque d’erreur
La formule de Moivre ne s’applique qu’avec n entier. Par exemple,
 21 1
−1 = eiπ ̸= e2iπ = (1) 2 = 1

Avec la formule de Moivre nous pouvons simplifier les sommes suivantes :

Théorème 42 (Deux sommes trigonométriques)


Soit t ∈ R. On a :
 
n

 n + 1 si t ∈ 2πZ n

 0 si t ∈ 2πZ
X  nt X  nt
ˆ cos(kt) = sin( n+1
2 t) cos( 2 ) ˆ sin(kt) = sin( n+1
2 t) sin( 2 )
 
k=0 k=1
sin( t ) sin( 2t )

 

2

Démonstration —(Sur feuille)

4.3 Linéarisation
La formule d’Euler permet de simplifier les expressions polynomiales en cos(x) et sin(x),
pour les écrire comme combinaison linéaire d’expressions de la forme cos(nx) et sin(nx) (avec
n un entier).
On appelle cela linéariser une expression trigonométrique. (passer de produits à des sommes)

Exemple 43 — Pour tout t ∈ R, l’expression 2 sin(t) cos(t) se linéarise en sin(2t) : 2 sin(t) cos(t) =
sin(2t).

Remarque 44 — Une expression polynômiale en deux variables X et Y est une somme de


termes de la forme X n Y m (n,m ∈ N), multipliés par des coefficients. Par exemple, 2XY − X 3 .

Méthode 45 (Linéariser)
Pour linéariser une expression polynômiale en cos(x), sin(x) :

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1. On transforme les produits de cos et de sin en exponentielles complexes avec la formule


d’Euler. it −it )3
it −it
Par exemple cos(t)3 = ( e +e2 )3 = (e +e23
.
2. On développe tous les produits (souvent avec la formule du binôme), et on factorise par
les dénominateurs.
it −it )3 3it it −it +e−3it
Par exemple, (e +e 23
= e +3e +3e
8 .
3. On regroupe les termes conjugués pour faire apparaı̂tre cos(nx) (ou sin(nx)) en se ser-
vant de la formule d’Euler à nouveau.
3it it −it +e−3it
Par exemple, e +3e +3e 8 = 2 cos(3t)+6
8
cos(t)
= cos(3t)+3
4
cos(t)
. Ainsi, cos(t)3 =
cos(3t)+3 cos(t)
4 .
Cette méthode de linéarisation permet de linéariser n’importe quel polynôme en cos(x), sin(x).
Cependant, pour des petites expressions (puissances 2 ou 3, petits produits), on obtient aussi
facilement le résultat à l’aide des formules trigonométriques précédentes.

Exercice 5 — Linéariser l’expression E = cos2 (x) sin3 (x).

5 Argument d’un nombre complexe non nul


Notation 46
On rappelle la notation de congruence modulo 2π : a = b [2π] signifie qu’il existe k ∈ Z tel
que a = b + k.2π.
On rappelle aussi que les fonctions cos et sin sont 2π-pédiodiques. Si les réels a et b sont
congrus modulo 2π, alors leur cosinus et leur sinus sont égaux. La fonction t 7→ eit est de
même 2π-périodique.

5.1 Définition
L’expression des nombres complexes de module 1 à l’aide de l’exponentielle complexe (t 7→
eit ) peut s’étendre à tous les complexes.
z |z| z
Soit z ∈ C⋆ . Alors on a |z| > 0. Comme | | = = 1, on obtient ∈ U.
|z| |z| |z|
z
Donc, il existe t ∈ R tel que = eit . Cela se réécrit z = |z|eit . Puisque pour tout t ∈ R,
|z|
ei(t+2π) = eit l’écriture exponentielle d’un nombre complexe n’est pas unique. On a la définition
suivante :

Définition 47 (Ecriture exponentielle)


Soit z ∈ C.
Alors il existe r ≥ 0 et t ∈ R tels que z = reit . On l’appelle écriture exponentielle de z.
On dit que r est le module de z. On a r = |z|.
Si z ̸= 0, on dit que t est un argument de z. On note Arg(z) = t.
Si z = 0, tous les réels t conviennent. On ne parle donc pas d’argument pour le nombre
complexe zéro.

Remarque 48 — Pour un nombre complexe z, tous ses arguments sont égaux modulo 2π
(l’argument de z n’est pas unique car t 7→ eit est périodique).
Par contre, il existe un unique argument de z appartenant à l’intervalle [0, 2π[. On l’appelle
argument principal de z.
On parlera de l’argument de z pour un argument à 2π près.

Représentation géométrique sur feuille.

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Méthode 49
Pour déterminer le module et l’argument d’un nombre complexe z :
p
1. On calcule le module |z| de z, souvent avec la formule |z| = x2 + y 2 .
z
2. Si z ̸= 0, on calcule .
|z|
3. Comme ce nombre s’écrit aussi eit , on cherche un t ∈ R qui convient pour trouver un
argument.
On s’appuie sur les valeurs remarquables de cos et sin pour cela. On peut retrouver ces
valeurs à l’aide du cercle trigonométrique.
4. Si la dernière étape n’est pas possible, on est en général guidé par l’exercice pour trouver
un argument.

Exercice 6 — Déterminer le module et l’argument des complexes suivants :


ˆ −i
ˆ 1 + i√
ˆ 1 + i√3
ˆ 2 − i 12

5.2 Opérations sur les arguments


Proposition 50
Soient z1 , z2 ∈ C⋆ . On a :
1. Arg(z1 .z2 ) = Arg(z1 ) + Arg(z2 ) [2π]
z1
2. Arg( ) = Arg(z1 ) − Arg(z2 ) [2π]
z2
3. pour tout n ∈ N, Arg(z1n ) = nArg(z) [2π]
Démonstration —On utilise les propriétés de l’exponentielle complexe.

La multiplication par un réel non nul k ne change pas l’argument si k > 0, mais ce n’est
pas le cas si k < 0.

Proposition 51
Soient z ∈ C⋆ et k ∈ R⋆ . On a :
ˆ Arg(kz) = Arg(z) [2π] si k > 0
ˆ Arg(kz) = Arg(z) + π [2π] si k < 0
Démonstration — On utilise l’écriture exponentielle.

5.3 Une transformation utile

Application à la Physique
En physique ou en sciences de l’ingénieur on peut être amené à factoriser une fonction P :
t 7→ a cos(t) + b sin(t), qui décrit correctement les oscillation d’un oscillateur harmonique
au cours du temps.
Factoriser cette fonction P sous la forme P : t 7→ A cos(t − φ) permet d’obtenir deux
informations physiques :
ˆ A est l’amplitude de l’oscillateur.
ˆ φ est la phase à l’origine.

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Exemple 52 — Pour tout t ∈ R, cos(t) + sin(t) = 2 cos(t − π4 ).


En effet, pour tout t ∈ R,
 
π π π cos(t) sin(t)
2 cos(t − ) = 2(cos(t) cos( ) + sin(t) sin( )) = 2 + = cos(t) + sin(t)
4 4 4 2 2

Méthode 53
Transformation de a cos(t) + b sin(t) en A cos(t − φ)

ˆ On pose A = a2 + b2 .
ˆ On développe cos(t − φ) = cos(φ) cos(t) + sin(φ) sin(t).
ˆ On a a cos(t) + b sin(t) = A cos(t − φ) pour tout t ∈ R ⇐⇒ Aa = cos(φ) et Ab = sin(φ).
On cherche φ en s’appuyant sur les valeurs remarquables de cos et sin. On peut retrouver
ces valeurs à l’aide du cercle trigonométrique.
En fait, A est le module de a + ib et φ est un argument de a + ib.

Exercice 7 — Factoriser la fonction f : t 7→ 3 cos(t) − 3 sin(t) avec une expression de la
forme t 7→ A cos(t − φ).

6 Equations algébriques
6.1 Equations polynomiales
Une fonction polynomiale P à coefficients complexes est une fonction de la forme :
P : C −→ C
n
X ,
z 7−→ ak z k
k=0

avec n ≥ 0 et a0 , . . . , an ∈ C.
Résoudre une équation polynomiale dans C consiste à déterminer des nombres complexes
z vérifiant l’équation P (z) = 0, pour P une certaine fonction polynômiale.
Une solution de P (z) = 0 est appelée une racine de P .
Il existe un rapport étroit entre racines et factorisation d’un polynôme, ce que donne le théorème
suivant :

Théorème 54 (Descartes)
Soit P une fonction polynomiale et a ∈ C. On a l’équivalence entre :
1. a est une racine de P
2. z − a est un facteur de P (z) : il existe une fonction polynomiale Q telle que pour tout
z ∈ C on a P (z) = (z − a) × Q(z).

6.2 Equations du second degré à coefficients dans R


On sait déjà résoudre les équations polynômiales de degré 2 dans R c’est-à-dire ax2 +bx+c =
0 avec a, b, c ∈ R et a ̸= 0.
Pour cela, l’élément important est le discriminant ∆ = b2 − 4ac.
Si ∆ ≥ 0 alors le polynôme ax2 + bx + c possède au moins une racine et si ∆ < 0 il n’existe pas
de racines dans R.
Dans C, on utilise encore le discriminant pour résoudre les équations polynômiales de degré 2,
mais les résultats changent.

Théorème 55 (Racines d’un polynôme de degré 2 à coefficients réels)


Soient a, b, c ∈ R avec a ̸= 0.
On résout l’équation (E) ax2 + bx + c = 0 de la manière suivante :

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−b − ∆
b2
1. Si ∆ = − 4ac > 0, alors (E) admet deux racines réelles qui sont X1 = et
√ 2a
−b + ∆
X2 = .
2a
−b
2. Si ∆ = 0, alors (E) admet une racine double X = .
2a
p
−b − i |∆|
3. Si ∆ < 0, alors (E) admet deux racines complexes conjuquées qui sont X1 =
p 2a
−b + i |∆|
et X2 = = X1 .
2a
Démonstration —Admis.

6.3 Racines carrées complexes


Dans C, toute équation de la forme z 2 = a + ib (a, b ∈ R) possède au moins une solution.

Théorème 56 (Racine carrée d’un nombre complexe)


Soit z0 ∈ C.
Alors l’équation z 2 = z0 admet deux solutions dans C (ou une seule si z0 = 0).
Démonstration —

Méthode 57 (Calculer une racine carrée d’un nombre complexe, écriture algébrique)
Pour calculer les racines carrées de z0 = a + ib ∈ C⋆ :
1. On écrit z0 sous forme algébrique : z0 = a + ib.
On pose z = x + iy.
2. On a √
|z 2 | = |z0 |
  2
  x + y2 = a2 + b2
z 2 = z0 ⇔ Re(z 2 ) = Re(z0 ) ⇔ 2 2
x −y = a
Im(z 2 ) = Im(z0 ) 2xy = b
 

On combine ensuite les deux premières lignes pour trouver les valeurs possibles de x, puis la
troisième ligne donne les valeurs de y en fonction de x.

Méthode 58 (Calculer une racine carrée d’un nombre complexe, écriture exponentielle)
Pour calculer les racines carrées de z0 ∈ C⋆ :
1. On écrit z0 sous forme exponentielle : z0 = reit .
√ t √ t
2. Les deux racines carrées de z0 sont z = rei 2 et z ′ = − rei 2 = −z.

Exercice 8 — Calculer les racines carrées de 2 + i et − 3 + i.

6.4 Equations du second degré à coefficients complexes


Etudier les équations polynômiales du second degré à coefficients complexes (ex : x2 − ix +
2 = 0) se fait exactement comme celles à coefficients réels : on utilise le discriminant.

Proposition 59 (Racines d’un polynôme de degré 2 à coefficients complexes)


Soient a, b, c ∈ C avec a ̸= 0.
On résout l’équation (E) ax2 + bx + c = 0 de la manière suivante :
ˆ Si ∆ = b2 − 4ac ̸= 0, alors en notant w une racine carrée de ∆, l’équation (E) a deux
−b − w −b + w
racines qui sont Z1 = et Z2 = .
2a 2a
−b
ˆ Si ∆ = 0, alors (E) possède une racine double Z = .
2a

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Démonstration — Sur feuille.

Exercice 9 — Déterminer les racines dans C de l’équation du second degré (E) : z 2 +2z−i =
0.

6.5 Somme et produit de racines


Il y a un lien entre les coefficients d’une équation du second degré et ses solutions.

Proposition 60 (Relations coefficients/racines)


Soient a, b, c ∈ C avec a ̸= 0, et (E) az 2 + bz + c = 0.
Alors z1 , z2 ∈ C (éventuellement égaux) sont solutions de (E) si et seulement si :

b c
z1 + z2 = − et z1 z2 = .
a a

Exemple 61 — Si z1 et z2 désignent les racines du polynôme P (z) = z 2 − z + 4, alors d’après


la proposition précédente on a z1 + z2 = −1et z1 z2 = 4.

Remarque 62 — Soit (E) : a2 + bz + c = 0.


Si l’on connaı̂t une solution z1 de (E), on peut facilement déduire l’autre solution z2 à l’aide
b
de la relation z1 + z2 = − .
a

Exemple 63 — Considérons l’équation z 2 + (−i − 2)z + (1 + i) = 0.


On remarque que z1 = 1 est une solution évidente de l’équation. On en déduit alors que l’autre
b
solution de l’équation est : z2 = − − z1 = 1 + i.
a

Méthode 64
Avec les relations coefficients/racines, on sait que résoudre un système de la forme :

z1 + z2 = s
(S) : z ∈ C,
z1 z2 = p

(avec s, p ∈ C) est exactement équivalent à résoudre l’équation z 2 − sz + p = 0.



z1 + z2 = i
Exercice 10 — Résoudre dans C le système (S) : .
z 1 z2 = 2
On sait maintenant résoudre davantage de systèmes d’équations.

7 Racines n-ièmes
La méthode utilisée pour résoudre l’équation z 2 = z0 dans C se généralise aux équations de
la forme z n = z0 (avec n ≥ 1).

Définition 65 (Racine n-ième d’un nombre complexe)


Soient z0 ∈ C et n ∈ N∗ .
ˆ Une racine n-ième de z0 est un nombre Z ∈ C tel que Z n = z0 .
ˆ Les racines n-ièmes de 1 sont appelées les racine n-ièmes de l’unité.
L’ensemble des racines n-ième de l’unité se note Un .

Exemple 66 — On a :

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ˆ U1 = {1}
ˆ U2 = {−1; 1}
ˆ Pour tout n ∈ N, 0 ∈
/ Un

7.1 Racines de l’unité


Proposition 67
Soit n ∈ N∗ . On a :
ˆ Un ̸= ∅.
ˆ Pour z, w ∈ Un , on a z.w ∈ Un
ˆ Pour z ∈ Un , on a z1 ∈ Un
Démonstration —

On va décrire explicitement les éléments de Un pour n ∈ N.

Proposition 68
Soit n ∈ N⋆ . Alors :
2kπ
Un = {ei n | k ∈ J0, n − 1K}.
Il y a exactement n racines n-ièmes de l’unité.

En posant ξ = ei n , on a Un = {1, ξ, ξ 2 , . . . , ξ n−1 }.
Démonstration — On utilise l’écriture exponentielle pour montrer qu’il y a au plus n solutions, et on donne
la forme de n solutions.

Les racines 3èmes et les racines 8èmes de l’unité, sur le cercle trigonométrique.

Proposition 69
Soient n ∈ N∗ et w ∈ Un \ {1}.
Alors, on a 1 + w + w2 + · · · + wn−1 = 0.
La somme des racines n-ièmes de l’unité vaut 0.
Démonstration — On utilise une somme géométrique.

Exercice 11 — 1. Représenter géométriquement les éléments de U3 .


i 2π
2. On pose j = e . Que vaut 1 + j + j 2 ?
3

Que valent j + j 2 , j 4 ?

7.2 Racines n-ième quelconques


Déterminons maintenant les racines n-ièmes d’un nombre complexe z0 ∈ C.

Proposition 70
Soit z0 ∈ C. Pour z0 = reit l’écriture exponentielle de z0 , on a :

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1 t
z = r n ei n est une racine n-ième de z0 . (z n = z0 )
L’ensemble des solutions dans C de l’équation Z n = z0 est :
1 t 2ikπ
S = {z.ξ, ξ ∈ Un } = {r n ei n + n , k ∈ {0, 1, . . . , n − 1}}.

Démonstration — Sur feuille. On se ramène au cas wn = 1 des racines n-èmes de l’unité.

Si z0 ̸= 0, ce nombre possède exactement n racines n-ièmes de l’unité (si z0 = 0 il en a une


seule).
Ce phénomène est très différent de R (par exemple, x3 = 2 a une seule solution sur R).

Méthode 71
Pour déterminer les racines n-ièmes de z0 .
1. On détermine une solutionp z de Z n = z0 .
En général, on utilise z = |z0 |eiArg(z0 )/n .
n

n
2. Si z0 ̸= 0, on a Z n = z0 si et seulement si Zz n = 1.
Ainsi, on obtient toutes les racines n-ièmes de z0 sont de la forme z.ξ, où ξ est une
racine n-ième de l’unité.

Exercice 12 — Déterminer les racines 3-ièmes de 1 + i.

8 Exponentielle complexe
Vous avez vu au lycée l’exponentielle d’un nombre réel, ex . Nous avons défini l’exponentielle
d’un nombre imaginaire pur, eit .
Nous pouvons maintenant combiner ces deux fonctions.

Définition 72 (Exponentielle complexe)


Soit z ∈ C.
On appelle exponentielle complexe de z, noté ez (ou exp(z)), le nombre complexe ez =
eRe(z) × eiIm(z) .

Exemple 73 — On a
ˆ e1+iπ = e × eiπ = −e
ei
ˆ e−2+i = 2
e

Proposition 74 (Exponentielle d’une somme)


Soient z1 , . . . , zn ∈ C. Alors, on a :

exp(z1 + z2 + · · · + zn ) = exp(z1 ) × exp(z2 ) × · · · × exp(zn ).

Démonstration — On utilise la définition de l’exponentielle complexe et ses propriétés, avec


l’écriture algébrique des zi .
P
Autrement dit, exp( k zk ) = Πk exp(zk ).

Proposition 75
Soient z, z ′ ∈ C deux nombres complexes. Alors,

ez = ez ⇐⇒ ∃k ∈ Z t.q. z = z ′ + 2ikπ.

Démonstration — On résout l’équation ez−z = 1.

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9 Nombres complexes et géométrie plane


L’identifixation entre points du plan, vecteurs du plan, et nombres complexes est extrê-
mement riche d’applications géométriques. En effet, les opérations et outils sur les nombres
complexes que nous avons font qu’il est plus facile de démontrer certaines propriétés géomé-
triques que dans le cadre classique.

Dans toute cette section on se place dans un plan P muni d’un repère orthonormé (O,⃗i, ⃗j).
On rappelle que chaque point du plan est associé à un nombre complexe (son affixe).

Théorème 76 (Interprétation géométrique)


Soit A(a), B(b), C(c) trois points du plan, avec b ̸= a. Alors :
c−a ⃗
||AC||
ˆ =
b−a ⃗
||AB||
c−a \
⃗ AC ⃗ [2π]
ˆ Arg( ) = (AB,
b−a

9.1 Alignement et orthogonalité


Proposition 77
Soient A, B, C trois points du plan distincts deux à deux, d’affixes zA , zB et zC . Alors :
ˆ Les points A, B et C sont alignés si et seulement s’il existe λ ∈ R tel que zC − zA =
λ × (zB − zA ). (Vecteurs AC⃗ et AB⃗ colinéaires)
ˆ les droites (AB) et (AC) sont orthogonales si et seulement s’il existe λ ∈ R tel que
(zC − zA ) = iλ(zB − zA ). (Vecteurs AC⃗ et AB ⃗ orthogonaux)
Démonstration — Sur feuille. On utilise les propriétés de la géométrie euclidienne.

9.2 Transformations du plan


Une transformation du plan est une fonction bijective de C dans C.
On en décrit ici plusieurs transformations apparaissant souvent en physique ou en sciences de
l’ingénieur.

Définition 78 (Rotation)
Soient Ω ∈ P et θ ∈ R.
La rotation de centre Ω et d’angle θ est une transformation du plan, notée RΩ,θ . Elle vérifie
les 3 conditions suivantes :
1. RΩ,θ (M ) = M ⇐⇒ M = Ω. (Le centre est invariant)
−−−−−−−→ −−→
2. Pour tout M ∈ P, on a ||ΩRΩ,θ (M )|| = ||ΩM ||. (Conserve les longueurs)
−−→ \−−−−−−−→
3. Pour tout M ∈ P, on a ΩM , ΩRΩ,θ (M ) = θ [2π] (Tourne d’un angle θ)
Dessin sur feuille.

Proposition 79
La rotation RΩ,θ est représentée par la fonction :

RΩ,θ : C −→ C
.
z 7−→ eiθ (z − ω) + ω
Démonstration —

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Définition 80 (Translations)
Soit ⃗u un vecteur du plan.
La translation du plan de vecteur ⃗u est l’unique transformation du plan qui à tout point M ∈ P
−−−→
associe le point M ′ ∈ P vérifiant : M M ′ = ⃗u. Dessin sur feuille.

Proposition 81
Soit ⃗u un vecteur du plan d’affixe b.
La translation de vecteur ⃗u est associée à la fonction :

Tb : C −→ C
z 7−→ z + b

Démonstration —

Définition 82 (Homothéties)
L’homothétie de centre Ω et de rapport λ ∈ R est la transformation du plan qui à tout point
du plan M associe le point M ′ vérifiant :
−−→′ −−→
ΩM = λΩM .

Dessin sur feuille.

Proposition 83
Soient Ω d’affixe ω et λ ∈ R.
Alors l’homothétie de centre Ω et de rapport λ est asociée à la fonction :

HΩ,λ : C −→ C
.
z 7−→ k(z − ω) + ω

Démonstration —

Proposition 84
S : C −→ C
La conjuguaison complexe est une fonction représentant la symétrie par
z 7−→ z̄
rapport à l’axe des abscisses.
Démonstration —

Exercice 13 — Soit A un point d’affixe a, avec a ̸= 0. Donner l’expression de la fonction f


associée à la symétrie par rapport à la droite (OA).
Indication : On pourra s’aider de la conjugaison complexe et de rotations.

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Bilan du contenu nécessaire à maı̂triser :


— Ensemble C. Forme algébrique z = x + iy. Partie réelle Re(z), partie imaginaire Im(z).
Somme, produit, quotient de nombres complexes.
— Nombre complexe conjugué z̄ = x − iy.
Calculs : z1 = zz̄z̄ , Re(z) = z+z̄
2 , Im(z) = z−z̄2 .
n
P n n k n−k Pn k
— Formule du binôme (z + w) = k=0 k z w et somme géométrique k=0 z =
z n+1 −1
z−1 (si z ̸= 1). Utilisation pour développer (x + iy)n .
p
— Module |z| = x2 + y 2 . Module d’un produit |zw|, d’un quotient | wz |.
Relation |z|2 = z z̄. Inégalité triangulaire |z + w| ≤ |z| + |w| (démo à connaı̂tre).
— Liens entre les précédents objets et la géométrie (Abscisse et ordonnée, symétrie selon
l’axe des abscisses, longueur d’un segment)
— Nombres complexes de module 1. Ensemble U. Ecriture sous la forme eit = cos(t) +
i sin(t). Nombres associés aux angles particuliers (0, π6 , π4 , π3 , π2 , π, 2π). Propriétés de eit :
′ it
Produit eit eit , quotient eit′ , puissance (eit )k .

— Factorisation par l’arc-moitié de eit +eit . Formules d’Euler pour cos(t) et sin(t). Formule
de Moivre pour cos(kx).
Utiliser le passage aux complexes pour P linéariser un produit de cos/sin, pour factoriser
une somme de cos/sin. Ex : Calcul de k cos(kx) (calcul à savoir refaire).
— Ecriture exponentielle d’un nombre complexe z = reit . Module z = |z|, argument t.
Liens entre écriture algébrique x + iy et écriture exponentielle reit .
— Calcul des solutions de z 2 = z0 : Méthode avec l’écriture exponentielle z0 = reit . Méthode
avec l’écriture algébrique z0 = a + ib.
— Résolution de az 2 + bz + c = 0 à l’aide du discriminant ∆ = b2 − 4ac et du calcul de
racines carrées complexes.
2ikπ
— Racines n-ièmes de l’unité e n , ensemble Un . Calcul de nk=0 ζ k . Résolution de z n =
P
z0 , avec l’écriture exponentielle z0 = reit .
— Fonction exponentielle complexe : z 7→ ez = ex eiy . Exponentielle complexe d’un produit,
d’une somme. Solutions de ez = 1.

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