Stockage de Lénergie

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Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université Mohamed Khider - Biskra


Faculté des Sciences et de la Technologie
Département de Génie Électrique

Support de Cours

Stockage de l’Énergie

Préparé par: Dr. Messaoud MOHAMMEDI


Table des Matières
Liste des Tableaux iv

1 Rappels d’électrochimie 1
1.1 Oxydo-réduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Électrode et potentiel d’électrode . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2.1 Demi pile à hydrogène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2.2 Potentiel d’oxydoréduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.3 Potentiel d’oxydoréduction du couple M + /M . . . . . . . . . . . . 4
1.2.4 Réactions totales : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.5 Détermination d’une force électromotrice : . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3 Formule de NERST . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3.1 Cas d’un couple redox simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
+
1.3.2 Cas d’un couple redox avec l’ion Haq . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3.3 Remarques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

2 Stockage Électrochimique 9
2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.2 État de l’art sur les batteries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.3 Accumulateurs au Plomb . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.3.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.3.2 Éléments technologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.3.3 Grandeurs générales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.3.4 Caractéristiques électriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.3.5 Influence de la température . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.3.6 Charge d’une batterie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.3.7 Causes du vieillissement prématuré d’une batterie . . . . . . . . . . 19
2.3.8 Décharge d’une batterie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.4 Batterie solaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

i
2.5 Accumulateurs Lithium-Ion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.5.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.5.2 Éléments technologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.5.3 Mise en œuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.6 Modélisation de la batterie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
2.6.1 État de charge de la batterie (SoC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

3 Piles à combustible 28
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.2 Comment produire de l’hydrogène de façon renouvelable et propre? . . . . 30
3.3 Production de l’hydrogène par voie solaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3.4 Production de l’hydrogène par éolienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
3.5 Pile à combustible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
3.5.1 Principe de fonctionnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
3.5.2 Types de piles à combustible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
3.5.3 Pile à combustible de type PEM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

Conclusion Générale 43

ii
Liste des Figures
1.1 Électrode normale d’hydrogène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Électrode normale d’hydrogène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

2.1 Voiture électrique la "Jamais Contente" . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11


2.2 Diagramme de Ragone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.3 Vue éclatée d’une batterie au plomb . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.4 Batterie au plomb étanche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.5 Caractéristique tension-temps de décharge d’une batterie . . . . . . . . . . 16
2.6 Phases de charge d’une batterie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.7 Principe de fonctionnement des accumulateurs au lithium . . . . . . . . . . 23
2.8 Caractéristique de décharge d’un accumulateur Lithium-Ion à courant con-
stant. Comparaison avec l’accumulateur Plomb-Acide . . . . . . . . . . . . 25
2.9 Schéma électrique équivalent d’un élément de batterie. . . . . . . . . . . . 26

3.1 Différentes procédures de production de l’hydrogène . . . . . . . . . . . . . 31


3.2 Electrolyse de l’eau pour produire de l’hydrogène . . . . . . . . . . . . . . 31
3.3 Production de l’hydrogène par voie solaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
3.4 Projet UTSIRA: description des systèmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
3.5 Projet UTSIRA: fonctionnement du système . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
3.6 Diagramme de Ragone pour divers dispositifs d’énergie . . . . . . . . . . . 35
3.7 Schéma de principe d’une pile à combustible de type PEMFC . . . . . . . 36
3.8 Stack d’une pile de type PEM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
3.9 Structure d’un empilement de cellule PEM . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
3.10 Caractéristique statique V-I simulée et mesurée d’une pile à combustible
PEM NEXA 1.2 kW . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42

iii
Liste des Tableaux
1.1 Tableau de certains potentiels standard d’électrode pour des solutions à
1, 0 mol/L à 298, 15K (25 ◦ C) et une pression de 101, 325 kP a . . . . . . . 7

2.1 Caractéristiques des batteries au plomb . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17


2.2 Caractéristiques des batteries au plomb . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.3 Influence de la température sur la capacité d’une batterie . . . . . . . . . . 18
2.4 Caractéristiques des batteries Lithium-Ion . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

3.1 Différents types de piles à combustible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

iv
Chapitre
1
Rappels d’électrochimie

1.1 Oxydo-réduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Électrode et potentiel d’électrode . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2.1 Demi pile à hydrogène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2.2 Potentiel d’oxydoréduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.3 Potentiel d’oxydoréduction du couple M + /M . . . . . . . . . . . . 4
1.2.4 Réactions totales : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.5 Détermination d’une force électromotrice : . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3 Formule de NERST . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3.1 Cas d’un couple redox simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
+
1.3.2 Cas d’un couple redox avec l’ion Haq . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3.3 Remarques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

1.1 Oxydo-réduction
Les réactions d’oxydoréduction sont à la base de la conversion de l’énergie chimique
en énergie électrique. Elles sont exploitées dans les diverses batteries.
L’oxydoréduction, c’est une réaction chimique au cours de laquelle se produit un
échange d’électrons. L’espèce chimique qui capte les électrons est appelée « oxydant

1
Chapitre 1. Rappels d’électrochimie

» ; celle qui les cède est appelée « réducteur ».

1.2 Électrode et potentiel d’électrode


Une électrode est constituée par un couple d’oxydoréduction (Ox/Red).
Une électrode de première espèce est composée d’un métal réducteur plongeant dans
une solution aqueuse contenant sa forme oxydée. Ex.: (Zn/Zn+2 ; Cu/Cu+2 )
Une électrode de seconde espèce est composée d’un métal non oxydable plongeant
dans une solution aqueuse contenant les deux espèces du couple d’oxydoréduction. Ex.:
(P t/F e+2 , F e+3 ; P t/H2 , H + )

1.2.1 Demi pile à hydrogène

La demi-équation électronique relative à ce couple est la suivante : 2H + + 2e− −→ H2 .


Dans le couple H + /H2 , le réducteur est un gaz. Avec ce couple on ne peut pas réaliser
une demi-pile de la même façon. Voir schéma.
NB : On utilise du platine car c’est un métal qui n’est pas attaqué par la solution
aqueuse.

Figure 1.1: Électrode normale d’hydrogène

Lorsque la pression du dihydrogène est normale (1, 013.105P a) à température de 25◦ C


et que la concentration de la solution est égale à 1mol/L, la demi-pile est appelée demi-pile

2
Chapitre 1. Rappels d’électrochimie

normale à hydrogène ou électrode normale à hydrogène. Conventionnellement le potentiel


de l’électrode normale à hydrogène (E.N.H) est pris égal à zéro volt :


EH + /H2 = 0, 00V

1.2.2 Potentiel d’oxydoréduction

On constitue une pile avec :

• A gauche : une demi-pile normale à hydrogène qui sert de référence.

• A droite : la demi-pile réalisée avec le couple oxydant-réducteur étudié.

Le potentiel d’oxydant-réducteur EOx/Red du couple étudié est alors, à toute température,


la différence de potentiel U en circuit ouvert entre : l’électrode de la demi-pile du couple
étudié et l’électrode de la demi-pile normale à hydrogène.
NB :

• Le pH de la solution acide est nul,

• La pression du dihydrogène est de 1, 013.105P a.

Figure 1.2: Électrode normale d’hydrogène

3
Chapitre 1. Rappels d’électrochimie

1.2.3 Potentiel d’oxydoréduction du couple M + /M

On réalise une pile (Voir le schéma) avec :

• A gauche, une demi-pile normale à hydrogène,

• A droite, une demi-pile réalisée le couple M + /M avec [M + ] = 1mol/L.

La borne négative de la pile est l’électrode de platine de la demi-pile normale à hydrogène,


la borne positive est l?électrode de métal.
NB :
Lorsque le métal d’un couple ion métallique / métal est moins réducteur que l’hydrogène
le potentiel d’oxydant-réducteur du couple est positif.
Exemple : +H + |H2 ||Cu+2 |Cu−
◦ ◦
ECu−H2 = ECu+2 /Cu − EH + /H2 = 0.34V
◦ ◦
Or EH + /H2 = 0.00V =⇒ ECu−H2 = ECu+2 /Cu = 0.34V
Remarque: Lorsque le métal d’un couple (ion métallique/métal) est plus réducteur
que l’hydrogène, le potentiel d’oxydoréduction de ce couple est négatif.
Exemple : +Zn+2 |Zn||H + |H2 −
◦ ◦
EZn−H2 = EH + /H2 − EZn+2 /Zn = 0.76V
◦ ◦
Or EH + /H2 = 0.00V =⇒ EZn−H2 = −EZn+2 /Zn = −0.76V

Le potentiel d’oxydoréduction d’un couple est le potentiel normal noté EOx/Red si :

• Les concentrations en quantité de matière des espèces en solution sont toutes d’une
mole par litre.

• La pression des gaz qui interviennent éventuellement dans le couple est égale à une
atmosphère.

• Le pH de la solution est nul, lorsque les ions hydroniums interviennent dans la


demi-équation électronique du couple.

Remarque: Lorsque la valeur algébrique du potentiel normal d’oxydoréduction est


grande, l’oxydant du couple est fort. Inversement, quand la valeur algébrique du potentiel
normale d’oxydoréduction est petite, le réducteur du couple est fort.

4
Chapitre 1. Rappels d’électrochimie

1.2.4 Réactions totales :

Lorsque les potentiels normaux d’oxydoréduction de deux couples oxydant-réducteur


sont relativement éloignés (écart d’au moins quelque dixième de volts) la réaction d’oxydoréduction
mettant en jeu ces deux couples peut généralement être considérée comme totales.
◦ ◦
Exemple : ECu+2 /Cu = 0.34V et EZn+2 /Zn = −0.76V
La réaction des ions cuivre (II) sur le zinc est une réaction totale :

Cu+2 + Zn −→ Zn+2 + Cu

1.2.5 Détermination d’une force électromotrice :

Considérons deux couples d’oxydoréduction (Ox1 /Red1 ) et (Ox2 /Red2 ) tels que le
réducteur Red1 soit plus fort que le réducteur Red2 . L’électrode positive est celle de la
demi-pile 2 (EOx2 /Red2 > EOx1 /Red1 ).
La force électromotrice E (f.é.m.) d’une pile d’oxydoréduction est égale à la différence
entre le potentiel d’oxydation du couple dont l’oxydant est le plus fort (plus haut potentiel,
borne positive) et le potentiel d’oxydoréduction du couple dont l’oxydant est le moins fort
(plus bas potentiel, borne négative).
Dans notre exemple : E = +EOx2 /Red2 − EOx1 /Red1
Application : On associe une demi-pile normale au fer à une demi-pile normale au
cuivre. La force électromotrice de la pile est égale à : EF e−Cu = VCu − VF e = 0, 78V
En déduire la valeur du potentiel d’oxydoréduction normal du couple F e+2 /F e sachant

que ECu+2 /Cu = 0.34V

5
Chapitre 1. Rappels d’électrochimie

Potentiel
Couples Ox/Red Demi-équation électronique électrique

E (V )
Oxydant Réducteur
− −
F2(g) /F(aq) F2(g) + 2e− 2F(aq) +2, 87
−2 +
P bO2(s) /P bSO4(s) P bO2(s) +SO4(aq) +4H(aq) +2e− P bSO4(s) + 2H2 O(l) +1, 69
− −
M nO4(aq) /M n+2 (aq) M nO4(aq) +
+ 8H(aq) + 5e− M n+2(aq) + 4H2 O(l) +1, 51
Au+3(aq) /Au (s) Au+3(aq) + 3e

Au(s) +1, 50
− − − + −
ClO4(aq) /Cl(aq) ClO4(aq) + 8H(aq) + 8e− Cl(aq) + 4H2 O(l) +1, 39
− −
Cl2(g) /Cl(aq) Cl2(g) + 2e− 2Cl(aq) +1, 36
+
HN O2(g) /N O2(g) HN O2(g) + 4H(aq) + 4e− N O2(g) + 3H2 O(l) +1, 30
−2 +3 −2 + +3
Cr2 O7(aq) /Cr(aq) Cr2 O7(aq) + 14H(aq) + 6e− 2Cr(aq) + 7H2 O(l) +1, 23
+
O2(g) /H2 O(l) O2(g) + 4H(aq) + 4e− 2H2 O(l) +1, 23
M nO2(s) /M n+2 (aq) M nO2(s) + 4H(aq) +
+ 2e− M n+2(aq) + 2H2 O(l) +1, 22
− −
Br2(l) /Br(aq) Br2(l) + 2e− 2Br(aq) +1, 07
+2 +2
Hg(aq) /Hg(l) Hg(aq) + 2e− Hg(l) +0, 85
− − − −
ClO(aq) /Cl− (aq) ClO(aq) + H2 O(l) + 2e− Cl(aq) + 2HO(aq) +0, 84
− −
N O3(aq) /N2 O4(g) 2N O3(aq) + 4H + + 2e− N2 O4(g) + 2H2 O(l) +0, 80
+ +
Ag(aq) /Ag(s) Ag(aq) + e− Ag(s) +0, 80
F e+3 +2
(aq) /F e(aq) F e+3
(aq) + e

F e+2
(aq) +0, 77
O2(g) /H2 O2(l) O2(g) + 2H + + 2e− H2 O2(l) +0, 70
− −
I2(s) /I(aq) I2(s) + 2e− 2I(aq) +0, 54
− −
O2(g) /HO(aq) O2(g) + 2H2 O2(l) + 4e− 4HO(aq) +0, 40
Cu+2(aq) /Cu(s) Cu+2(aq) + 2e

Cu(s) +0, 34
−2 −2
SO4(aq) /H2 SO3(aq) SO4(aq) + 4H + + 2e− H2 SO3(aq) +H2 O2(l) +0, 17
Sn(aq) /Sn+2
+4
(aq)
+4
Sn(aq) + 2e− Sn+2
(aq) +0, 15
S(s) /H2 S(aq) S(s) + 2H + + 2e− H2 S(aq) +0, 14

AgBr(s) /Ag(s) AgBr(s) + e− Ag(s) + Br(aq) +0, 07
+ +
H(aq) /H2(g) 2H(aq) + 2e− H2(g) 0, 00
+2
P b(aq) /P b(s) P b+2
(aq) + 2e

P b(s) −0, 13
Sn+2(aq) /Sn(s) Sn+2(aq) + 2e

Sn(s) −0, 14

AgI(s) /Ag(s) AgI(s) + e− Ag(s) + I(aq) −0, 15
N i+2
(aq) /N i(s) N i+2
(aq) + 2e

N i(s) −0, 26
Co+2(aq) /Co(s)
+2
Co(aq) + 2e− Co(s) −0, 28
−2
P bSO4(s) /P b(s) P bSO4(s) + 2e− P b(s) + SO4(aq) −0, 36
+
Se(s) /H2 Se(aq) Se(s) + 2H(aq) + 2e− H2 Se(aq) −0, 40
Cd+2(aq) /Cd(s) Cd+2(aq) + 2e

Cd(s) −0, 40
+3 +2 +3 +2
Cr(aq) /Cr(aq) Cr(aq) + e− Cr(aq) −0, 41
F e+2
(aq) /F e(s) F e+2
(aq) + 2e

F e(s) −0, 45
− − −
N O2(aq) /N O(g) N O2(aq) + H2 O(l) + e− N O(g) + 2HO(aq) −0, 46
−2
Ag2 S(s) /Ag(s) Ag2 S(s) + 2e− 2Ag(s) + S(aq) −0, 69
Zn+2(aq) /Zn(s) Zn+2(aq) + 2e

Zn(s) −0, 76

H2 O(l) /H2(g) 2H2 O(l) + 2e− H2(g) + 2HO(aq) −0, 83

6
Chapitre 1. Rappels d’électrochimie

Potentiel
Couples Ox/Red Demi-équation électronique électrique

E (V )
+2 +2
Cr(aq) /Cr(s) Cr(aq) + 2e− Cr(s) −0, 91
Se(s) /Se−2
(aq) Se(s) + 2e− Se−2
(aq) −0, 92
−2 −2 −
SO4(aq) /SO3(aq) SO4(aq) + H2 O + 2e− SO3(aq) + 2HO(aq) −0, 93
+3 +3
Al(aq) /Al(s) Al(aq) + 3e− Al(s) −1, 66
+2 +2
M g(aq) /M g(s) M g(aq) + 2e− M g(s) −2, 37
N a+
(aq) /N a(s) N a+
(aq) + e

N a(s) −2, 71
+2
Ca(aq) /Ca(s) Ca+2
(aq) + 2e

Ca(s) −2, 87
Ba+2
(aq) /Ba(s) Ba+2
(aq) + 2e

Ba(s) −2, 91
+ +
K(aq) /K(s) K(aq) + e− K(s) −2, 93
Li+
(aq) /Li(s)
+
Li(aq) + e− Li(s) −3, 04

Tableau 1.1: Tableau de certains potentiels standard d’électrode pour des solutions à
1, 0 mol/L à 298, 15K (25 ◦ C) et une pression de 101, 325 kP a

1.3 Formule de NERST


Un couple Ox/Red est associé à un potentiel standard E 0 (fixe) qui définit le pouvoir
réducteur et oxydant. Mais on constate que la valeur réelle du potentiel E qui détermine la
réaction d’oxydoréduction dépend de la concentration des ions en présence, de la pression
+
des gaz présents et éventuellement du pH (c’est à dire de la concentration [Haq ])

1.3.1 Cas d’un couple redox simple

a.Ox + n.e− b.Red

Ce couple est associé à un potentiel d’oxydoréduction E qui est donné par la formule de
NERNST :
RT [Ox]a
E = E0 + ln (1.1)
nF [Red]b
• E : potentiel d’oxydoréduction en (V).

• E 0 : potentiel d’électrode normal en (V).

• T : Température exprimée en Kelvin (K).

• F : Constante de Faraday = 96500C

7
Chapitre 1. Rappels d’électrochimie

• R : Constante des gaz parfaits : R = 8, 31J/mol.K

Si on se trouve dans les conditions dites standard : T = 298K(25◦ C), et en utilisant les
logarithmes décimaux (log) à la place des logarithmes népériens (ln). On peut écrire que:
2.3RT
= 0.059 ≈ 0.06
F
Ce qui donne alors pour la formule de NERNST :

0.06 [Ox]a
E = E0 + log (1.2)
n [Red]b

+
1.3.2 Cas d’un couple redox avec l’ion Haq

+
a.Ox + m.Haq + n.e− b.Red

Dans ces conditions, la formule de NERNST s’écrit :

+ m
0.06 [Ox]a .[Haq ]
E = E0 + log b
(1.3)
n [Red]

1.3.3 Remarques

1. Si les espèces intervenant dans la demi-équation rédox sont :

• en solution : les concentrations sont exprimées en mol.L−1

• des gaz : ils interviennent par leur pression exprimée en atm ou bar : 1bar =
105 P a

• des solides : ils n’interviennent pas dans la formule de Nernst.

• de l’eau H2 O : H2 O n’intervient pas dans la formule de Nernst

2. Dans les conditions standard :

• la température vaut T = 298K

• la pression vaut P = 1bar

• les concentrations sont égales à 1mol.L−1

+
3. Si les ions Haq interviennent, alors le potentiel E dépend du pH.

8
Chapitre
2
Stockage Électrochimique

2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.2 État de l’art sur les batteries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.3 Accumulateurs au Plomb . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.3.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.3.2 Éléments technologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.3.3 Grandeurs générales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.3.4 Caractéristiques électriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.3.5 Influence de la température . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.3.6 Charge d’une batterie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.3.7 Causes du vieillissement prématuré d’une batterie . . . . . . . . . . 19
2.3.8 Décharge d’une batterie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.4 Batterie solaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.5 Accumulateurs Lithium-Ion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.5.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.5.2 Éléments technologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.5.3 Mise en œuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.6 Modélisation de la batterie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
2.6.1 État de charge de la batterie (SoC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

9
Chapitre 2. Stockage Électrochimique

2.1 Introduction
es générateurs électrochimiques sont des dispositifs capables de restituer sous forme
L électrique une énergie stockée chimiquement. On distingue usuellement la pile, pour
laquelle les réactions mises en jeu sont irréversibles, de l’accumulateur qui, à l’inverse, est
rechargeable. Le terme de batterie désigne quant à lui une association série et/ou parallèle
de générateurs élémentaires.
Les batteries sont devenues un élément indispensable de nos objets quotidiens. On en
trouve une dans chacune de nos voitures où elles assurent le démarrage et l’alimentation
électrique du véhicule. On en trouve maintenant dans la plupart des perceuses, des télé-
phones portables, des laptops . . . et dans bien d’autres objets « sans fils ». Les batteries
sont aujourd’hui un des points majeurs qui décideront de l’apparition des véhicules élec-
triques dans nos rues, solution à nos problèmes de dépendance énergétique et de pollution
dans le domaine des transports.

2.2 État de l’art sur les batteries


Le premier dispositif produisant du courant électrique par conversion électrochimique
fut réalisé par Volta en 1799. Il s’agissait d’une pile constituée de couches successives de
Zinc, de tissu humide et de cuivre. L’histoire des accumulateurs commence quant à elle en
1859, lorsque Gaston Planté, alors chercheur au CNAM à Paris, invente l’accumulateur
au plomb. C’est en testant cet élément, dans sa recherche de matières plus économiques
que le platine, qu’il remarqua que son appareil rendait de l’électricité lorsqu’il coupait
l’alimentation. C’est ce type de batterie qui permit en 1899 à une voiture électrique en
forme de torpille (Figure (2.1)), la "Jamais Contente", de franchir la vitesse de 100 km/h.
Ce dispositif, à tension nominale de 2 V et toujours présent dans nos voitures par exemple,
a fait l’objet de nombreuses améliorations. Notons en particulier les batteries étanches
sans entretien communément appelées VRLA (Valve Regulated Lead Acid).
D’une tension nominale de 1,2 V, la technologie NiCd est plus récente dans la confec-
tion d’accumulateurs. Née en 1909, et plus performante malgré un effet mémoire marqué
(imposant leur stockage dans un état déchargé), elle a trouvé sa place dans l’industrie,
(outillage portatif, éclairage de sécurité?), notamment dans les secteurs aéronautique et

10
Chapitre 2. Stockage Électrochimique

Figure 2.1: Voiture électrique la "Jamais Contente"

ferroviaire, et dans les alimentations de secour. Le problème écologique lié au cadmium


a été résolu dans les années 70 par l’utilisation d?hydrures métalliques pour la constitu-
tion de l?électrode négative. La technologie Ni-Cd est aujourd’hui relativement dépassée
en termes d’autonomie, elle a été progressivement supplantée depuis 1990 par les accu-
mulateurs Ni-MH. Ceux-ci sont aujourd?hui utilisés dans les domaines de l’électronique
portable et du transport routier (véhicule électrique, véhicule hybride).
Commercialisée depuis une dizaine d’années pour les applications électroniques porta-
bles, la technologie lithium-ion a connu un essor rapide, et représente aujourd’hui de
l’ordre de 60% du marché sur ce segment. Les éléments de puissance commencent
quant à eux à équiper certains systèmes électriques (véhicules hybrides, engins spati-
aux. . . ). Il est vrai que le couple d’oxydoréduction Li + /Li est doté d’un potentiel
normal (−3, 05V ) et d’une capacitance spécifique théorique (3, 85Ah/g) parmi les plus
les élevés. En conséquence, les accumulateurs lithium-ion offrent des performances, en
terme d’énergie spécifique et de puissance spécifique, bien supérieures à celle des autres
technologies d’accumulateurs. En outre, l’absence d’effet mémoire et d’entretien leurs
confèrent des atouts supplémentaires.
Comme les accumulateurs de la technologie lithium-ion se déclinent en fonction énergie
(jusqu’à 150W h/kg) et en fonction puissance (jusqu’à quelques kW/kg), essentiellement
en jouant sur l’épaisseur des électrodes, ils couvrent une large partie du diagramme de
Ragone (2.2). Avec les supercondensateurs et les volants d’inertie, les accumulateurs
lithium-ion apparaissent donc comme de bons candidats pour servir de source de stock-
age d’énergie compte tenu de leurs avantages (énergie, puissance, encombrement, durée

11
Chapitre 2. Stockage Électrochimique

de vie), et ce quand bien même ils ne remplissent pas encore parfaitement tous les critères
(sécurité, maturité, coût). De plus amples détails principe de fonctionnement, la consti-
tution et les caractéristiques des éléments lithium-ion seront développées.
Le premier brevet connu sur la thématique de l’utilisation du lithium en électrolyte non
aqueux a été publié en février 1952. Beaucoup plus récemment, les problèmes de sécurité
des accumulateurs électrochimiques au lithium, difficultés posées par l’électrode négative
en lithium métal, ont été résolus par le recours à une électrode carbonée permettant
l’insertion du lithium. Les accumulateurs lithium-ion issus de cette technologie ont alors
conquis le marché de l’électronique portable (téléphonie mobile, informatique portable,
caméscope. . . ). C’est en 1991 que la firme Sony a commercialisé le premier accumulateur
lithium-ion pour l’un des ses produits vidéo. Depuis l’alimentation des caméscopes, la
production s’est diversifiée, on fabrique désormais des accumulateurs sous formes bouton,
cylindrique ou prismatique. Les débouchés aussi se sont multipliés, les batteries lithium-
ion peuvent se prévaloir dorénavant d’être des organes de stockage restituant l’énergie
à des niveaux de puissance confortables au même titre que les supercapacités ou que
le volant d’inertie. Si le véhicule électrique à base d’éléments lithium-ion reste encore
proche d’un stade prototype, le véhicule hybride quant à lui commence à pointer sur le
marché, et des programmes de recherche technologique avancée en sont l’objet. Outre le
fait que les accumulateurs lithium-ion équipent déjà certains objets spatiaux comme les
futurs satellites du projet GALILEO, il semble tout à fait probable que cette technologie
soit appelée à supplanter tout autre type d’accumulateur (notamment N iM H) dans la
plupart des desseins à venir.

2.3 Accumulateurs au Plomb

2.3.1 Principe

L’énergie est stockée dans l’accumulateur : il y a transfert de matière d’une électrode à


l’autre suivant qu’il s’agit de la charge ou de la décharge de l’accumulateur. Ces accumu-
lateurs exploitant une oxydoréduction du plomb sont constitués de deux électrodes, qui
plongent dans un électrolyte acide qui réalise la conduction ionique entre elles et participe
à la réaction. Chacune des électrodes est constituée d?un élément apparaissant sous sa
forme réduite et sous sa forme oxydée :

12
Chapitre 2. Stockage Électrochimique

Figure 2.2: Diagramme de Ragone

Cathode forme oxydée P bO2 et forme réduite P bSO4


Anode forme oxydée P bSO4 et forme réduite P b
Il se produit au cours de la décharge, une oxydation à l’anode et une réduction à la
cathode. Ces deux réactions sont inversées lors de la recharge.
Les réactions d’oxydoréduction entre les deux couples rédox en jeu pour une dissoci-
ation totale sont:

H2 SO4 ⇔ 2H + + SO4−2
P b + SO4−2 ⇔ P bSO4 + 2e− à l’anode
(2.1)
P bO2 + 4H + + SO4−2 + 2e− ⇔ P bSO4 + 2H2 O à la cathode
P bO2 + P b + 4H + + 2SO4−2 ⇔ 2P bSO4 + 2H2 O Équation globale

P bO2 est donc l’électrode positive (pôle +) et P b l’électrode négative (pôle −), tant en
charge qu’en décharge.

2.3.2 Éléments technologiques

Les batteries sont réalisées par l’association de cellules élémentaires. Afin d’obtenir
la tension désirée, plusieurs cellules sont connectées en série à l’intérieur du module ; par
contre, si l’on désire augmenter la capacité et le courant, il faut connecter ces cellules
en parallèle ou augmenter la surface de réaction. La densité théorique d’énergie que l’on
peut retirer de ce type de couple chimique est de 170W h.kg −1 . Cependant, le sulfate

13
Chapitre 2. Stockage Électrochimique

de plomb produit par les réactions aux deux électrodes est insoluble et non conducteur.
Son accumulation sur les électrodes et, dans une moindre mesure, dans l’électrolyte limite
par conséquent fortement l’énergie qui peut être extraite de cette batterie. De plus, les
concentrations et les quantités de masses actives sont inférieures à celles conduisant à cette
valeur. En pratique, on n’arrive qu’à des densités proches de 40W h.kg −1 , soit quatre fois
moins que le maximum théorique !
Si la charge se poursuit trop longtemps, soit au-dessus de 2, 4V (la tension nominale
d’une cellule chargée étant d’environ 2, 1V ), un autre phénomène apparaît : le gassing.
Il s’agit tout simplement d’une électrolyse de l’eau au niveau des électrodes due au fait
que l’oxygène et l’hydrogène ne pouvant plus réagir avec le plomb ou l’acide, passent
directement sous forme gazeuse.
a. Batteries « classiques » ou ouvertes
Pour ce type de batteries, la cellule n’est pas fermée. Elle perd donc de l’électrolyte
(composé typiquement de 65% d’eau et 35% d’acide sulfurique) en cas de gassing, ce qui
nécessite une maintenance contraignante. En effet, si cette maintenance n’est pas effec-
tuée, une partie de la matière active peut perdre le contact avec la grille et engendrer
une diminution de la durée de vie. Par ailleurs, lors de la charge se manifeste la strati-
fication, l’acide concentré plus lourd se situant au bas de l’accumulateur. On y remédie
en prolongeant la charge de l’accumulateur. Enfin, ces batteries doivent se trouver dans
un emplacement suffisamment ventilé car l’espace situé au-dessus de l’électrolyte est alors
rempli d’un mélange d’hydrogène et d’oxygène qui peut être explosif. Ce type de batterie,
utilisé par exemple dans les installations photovoltaïques pour le stockage, en constitue
aujourd’hui le maillon le plus contraignant. Un éclaté d’une batterie de ce type est fourni
sur la Figure (2.3).
b. Batteries étanches
Ces batteries sont aussi appelées batteries «sans entretien » car la cellule est fermée
(Figure (2.4)). L’électrolyte de ces batteries est immobilisé sous forme de gel (ajout de
silice à haute surface spécifique), ou encore retenu dans un séparateur en fibre de verre
à haut pouvoir capillaire (AGM, Absorptive Glass Mat). Les gaz produits durant le
gassing restent donc «prisonniers » dans le gel et sont recombinés durant la décharge. La
consommation d’eau et l’émission de gaz sont donc extrêmement faibles et ces batteries
sont beaucoup moins sensibles à la stratification.

14
Chapitre 2. Stockage Électrochimique

Figure 2.3: Vue éclatée d’une batterie au plomb

Figure 2.4: Batterie au plomb étanche

15
Chapitre 2. Stockage Électrochimique

2.3.3 Grandeurs générales

La grandeur caractéristique pour un accumulateur est sa capacité de stockage générale-


ment définie en A.h. Cette grandeur décrit la quantité d’énergie stockée dans l’accumulateur
dans la mesure où l’on connaît la tension. Or la tension de l’accumulateur varie générale-
ment avec la capacité. C’est pourquoi on trace généralement la caractéristique suivante
(tension-temps de décharge) :

Figure 2.5: Caractéristique tension-temps de décharge d’une batterie

Le Tableau (2.1) résume les autres caractéristiques principales d’un accumulateur


plomb-acide.

• L’énergie massique théorique: est l’énergie théorique maximale délivrable par un


accumulateur au plomb.

• La densité d’énergie: est l’énergie massique réelle fournie par un accumulateur quand
on rajoute la connectique.

• DOD : Depht of Discharge est la profondeur de décharge de l’accumulateur.

• SOC : State of Charge est l’état de charge d’un accumulateur.

• Le coefficient de surcharge: est le coefficient de surcharge en tension de l’accumulateur.

• Le rendement énergétique: est le rendement entre l’énergie utile pour charger l’accumulateur
et l’énergie récupérée lors de la décharge.

16
Chapitre 2. Stockage Électrochimique

Couple P b/P bO2


Température de fonctionnement −40 à 60 [◦ C]
Énergie massique théorique 170 [W h/kg]
Densité d’énergie 30 à 40 [W h/kg]
Puissance massique (à 80% DoD) 60 à 130 [W/kg]
Coefficient de surcharge admissible 5 à 20 [%]
Rendement énergétique 65 à 85 [%]
Tension par cellule chargée 2.1 [V ]

Tableau 2.1: Caractéristiques des batteries au plomb

Comme nous pouvons le constater, les données de ce tableau ne présentent pas ce type
de batteries avantageusement. De plus, en pratique, la durée de vie ainsi que les perfor-
mances d’une batterie au plomb, dépendent fortement de la technologie et de l’utilisation
que l’on en fait. Avec une structure à plaques planes, la durée de vie est de l’ordre de 800
ou 900 cycles, alors qu’elle peut atteindre jusqu’à 1200 ou 1500 cycles pour des structures
à électrodes positives tubulaires.
Pourtant cette technologie éprouvée reste la plus utilisée, et sans doute pour quelques
temps encore. Le développement des accumulateurs au plomb suppose que l’on atteigne
ces résultats rapidement, et également qu’ils puissent supporter des recharges rapides.
Le temps de recharge des accumulateurs est le verrou principal à leur utilisation dans la
traction automobile. De plus, pendant les cycles de charge et décharge, l’antimoine de la
grille positive a tendance à passer en solution dans l’électrolyte et à venir se redéposer
sur l’électrode négative, ce qui provoque un dégagement d’hydrogène gazeux. Il en résulte
une « décharge de l’électrode négative » (même en circuit ouvert) cause principale de la
perte de capacité au repos des accumulateurs plomb-acide (phénomène d’auto-décharge).

2.3.4 Caractéristiques électriques

Une batterie au plomb se caractérise essentiellement par :

• sa tension nominale U liée au nombre d’éléments n : U = n × 2, 1 si n = 6 ⇒


U = 12, 6V

• sa capacité de stockage C qui s’exprime en Ah l’énergie électrique correspondante


est E = C × U (si C = 50Ah et U = 12V ⇒ E = 600W h)

• son courant maximal I ou courant de crête (en A)

17
Chapitre 2. Stockage Électrochimique

Exemple de caractéristiques techniques:

Type Tension Capacité Poids Courants Impédance


V Ah/20h Ah/10h Kg (A) 1mn (A) 1s mΩ
NPL78-12I 12 78 72.5 28.6 500 800 4
NPL100-12 12 100 93 39 600 800 4
NPL130-6I 6 130 120.3 24 500 800 2
NPL200-6 6 200 186 39 1200 1600 1.3

Tableau 2.2: Caractéristiques des batteries au plomb

Pour le type NPL100-12, la capacité est :

• C20 = 100Ah pour une décharge en 20 heures

• C10 = 93Ah pour une décharge en 10 heures

Plus la rapidité de la décharge est importante, plus la capacité réelle de la batterie est
faible.
La batterie NPL100-12 peut fournir 600A pendant une minute et 800A pendant une
seconde. D’après les normes, le courant de court-circuit d’une batterie est :Icc = 10 × Cn
Ce qui donne pour la NPL100-12 : Icc = 10 × 100 = 1000A.
Remarque : Quand le cycle de charge se termine, un dégagement d’hydrogène et
d’oxygène se produit. Ce mélange est extrêmement explosif : la présence de flammes ou
d’étincelles à proximité d’une batterie en cours de charge est très dangereuse. Un local à
accumulateurs doit toujours être efficacement aéré.

2.3.5 Influence de la température

La capacité réelle d’une batterie diminue avec la température : c’est ce qui explique
que les démarrages des véhicules sont plus difficiles lorsque la température est très basse.

Température (◦ C) 0 10 15 20 25 30
Capacité (%) 80 92 95 100 103 105

Tableau 2.3: Influence de la température sur la capacité d’une batterie

La durée de vie d’une batterie est indiquée par le fabricant pour une température am-
biante de 20◦ C. Cette durée de vie est réduite de moitié pour une élévation de température
de 10◦ C.

18
Chapitre 2. Stockage Électrochimique

Figure 2.6: Phases de charge d’une batterie

2.3.6 Charge d’une batterie

La charge d’une batterie doit se faire de préférence en respectant les trois phases
suivantes :

• Charge à courant constant jusqu’à 80% de la charge : ce courant doit être limité à
une valeur comprise entre C/3 et C/10, selon les performances du chargeur

• Charge d’absorption à tension constante dans laquelle le courant diminue

• Charge d’entretien à tension réduite afin de compenser l’auto-décharge

2.3.7 Causes du vieillissement prématuré d’une batterie

• décharge profonde (80% de la capacité C20 ) : les batteries en état de décharge


complète doivent être rechargées dans un délai maximum de 48 heures sous peine
de dommages irréversibles

• décharges journalières trop importantes : une longévité optimale est obtenue si les
décharges journalières ne dépassent pas 16% de la capacité C100

• charge trop rapide (le courant de charge doit être limité à C/5)

• charge insuffisante (ne jamais laisser une batterie déchargée à plus de 50% : recharger
régulièrement la batterie à 100%)

• surcharge (bouillonnement excessif qui entraîne une perte d’eau)

19
Chapitre 2. Stockage Électrochimique

• température : la durée de vie d’une batterie est indiquée par le fabricant pour une
température ambiante de 20◦ C. Cette durée de vie est réduite de moitié pour une
élévation de température de 10◦ C

• autodécharge (une batterie, même inutilisée, perd sa capacité d’autant plus rapide-
ment que sa température de stockage est élevée : à 20◦ C, une batterie VRLA peut
perdre chaque mois 5% de sa capacité, ce qui peut entraîner une décharge profonde)

2.3.8 Décharge d’une batterie

La loi de PEUKERT modélise la capacité d’une batterie en fonction du courant


débité:
Cp = I k .t (2.2)

• Cp : capacité de Peukert à courant de décharge de 1A (Ah)

• I : courant de décharge (A)

• k : constante de Peukert (supérieure à 1)

• t : durée de décharge (h)

Exemple:
Capacité d’une batterie (caractérisée par Cp = 100Ah et k = 1.1) pour un courant de
décharge de 5A, puis de 20A .
I1k .t1 = I2k .t2 = 100
100
t1 = k = 100/51.1 = 17h ⇒ C1 = 5 × 17 = 85Ah
I1
100
t2 = k = 100/201.1 = 3.7h ⇒ C2 = 20 × 3, 7 = 74Ah
I2

2.4 Batterie solaire


Une installation photovoltaïque autonome (dite aussi site isolé) comporte une ou
plusieurs batteries pour stocker l’énergie produites par les panneaux photovoltaïques.
Ces batteries spécifiques sont appelées "batterie à décharge lente" (ou pour simplifier
batterie solaire).

20
Chapitre 2. Stockage Électrochimique

Ces batteries sont conçues pour restituer un courant stable pendant de longues
périodes en conservant leurs aptitudes à la recharge, et ceci à un grand nombre de
reprises (cycles), on parle de batteries stationnaires ou à décharge lente.
Une batterie solaire comporte des électrodes positives et négatives composées d’alliages
dissemblables plongées dans un électrolyte (acide). L’ensemble est encapsulé dans un bac
scellé ou muni d’un bouchon de remplissage et d’un évent. Les réactions d’oxydoréduction,
qui gouvernent le fonctionnement d’une batterie sont réversibles, dans la mesure où celle ci
n’a pas été longtemps ni complètement déchargée, ni trop surchargée. Un fonctionnement
prolongé dans l’un ou l’autre de ces états aboutirait à la destruction des capacités de la
batterie.
Il existe des batteries solaires fonctionnant en 2V , 6V ou 12V (tension nominale),
dont la capacité (en Ampères heure) est inversement proportionnelle à la tension : les
batteries ayant la capacité de stockage la plus élevée sont les batteries 2V . Ces batteries
sont différenciées par la géométrie des plaques positives (planes ou tubulaires) et par la
forme de l’électrolyte (liquide, gel).
La capacité d’une batterie solaire (appelée aussi batterie à décharge lente) se mesure
en ampères heure (Ah). Elle représente le "débit" potentiel de la batterie.
Mais il faut ajouter à cela la vitesse de décharge de la batterie qui a un impact sur
la capacité : plus la rapidité de la décharge est importante, plus la capacité réelle de la
batterie sera faible.
Ainsi une batterie présentant la capacité de 70Ah en C100 aura réellement une capacité
de 70Ah si la décharge prend 100 heures, environ 55Ah en 20 heures et seulement 50Ah
en 10 heures.
Pour le dire autrement : si on décharge complètement cette batterie selon une intensité
de 5 Ampères, la décharge ne durera que 10 heures (10 × 5 = 50Ah) cette même décharge
durera 20 heures à la cadence de 2.75A (2.75×20 = 55Ah) et enfin 100 heures à la cadence
de 0.7A (0.68 × 100 = 70Ah).
Mais, dans une installation photovoltaïque ou éolienne, cette capacité n’est qu’une
base de travail, car il est hors de question de décharger une batterie à 100%: cela la
détruirait. Dans le cadre d’un dimensionnement photovoltaïque ou éolien, on prendra
donc comme hypothèse une décharge possible de 40% (jusqu’à 50% maximum), afin de
ne pas endommager la batterie et de prolonger sa durée de vie.

21
Chapitre 2. Stockage Électrochimique

Enfin il ne faut pas confondre capacité d’une batterie qui est exprimée en Ah et la
consommation d’un appareil électrique que vous souhaitez brancher sur cette batterie et
qui s’exprime en Watts heure (W h).

2.5 Accumulateurs Lithium-Ion


Ces accumulateurs font partie des nouveaux types diffusés depuis 10 ans et fort promet-
teurs. Leur énergie et puissance massique sont très élevées par comparaison au Plomb-
Acide, respectivement 150W h.kg −1 et 300W.kg −1 . Le lithium est en effet le plus léger
des métaux et possède un potentiel électrochimique élevé, ce qui en fait le métal le plus
attractif pour constituer l’électrode négative d’un accumulateur.

2.5.1 Principe

Il existe deux types d’accumulateur au lithium. Les accumulateurs «Lithium Carbone


» ou « Lithium-Ion » et les accumulateurs «Lithium-Métal ». Mais, le principe de fonc-
tionnement d’un accumulateur au lithium est le même selon qu’est utilisée une électrode
négative de lithium métallique ou à base de carbone.
En cours d’utilisation, donc lors de la décharge de l’accumulateur, le lithium relâché par
l’électrode négative sous forme ionique Li+ migre à travers l’électrolyte conducteur ionique
et vient s’intercaler dans le réseau cristallin du matériau actif de l’électrode positive
(composé d’insertion du lithium de type oxyde métallique). Le passage de chaque ion
Li+ dans le circuit interne de l’accumulateur est exactement compensé par le passage
d’un électron dans le circuit externe, générant ainsi un courant électrique. La Figure I-9a
montre le fonctionnement d’un accumulateur Lithium métal. L’électrode métallique libère
un ion qui vient s’insérer dans l’électrode positive. Dans le cas du Lithium-Ion (Figure
I-9b), appelé ainsi car le lithium n’est jamais sous forme métallique dans l’accumulateur,
le lithium fait «le va-et-vient » entre les deux composés d’insertion du lithium contenus
dans les électrodes positive et négative à chaque charge ou décharge de l’accumulateur.
Pendant la recharge, des ions lithium viennent s’insérer dans la structure de l’électrode
négative en carbone graphite, d’où le nom donné à ce type d’accumulateurs. Lors de la
décharge, la structure en carbone de l’anode libère alors ces ions qui viennent se replacer
dans la structure de la cathode.

22
Chapitre 2. Stockage Électrochimique

Figure 2.7: Principe de fonctionnement des accumulateurs au lithium

La réaction générale mise en jeu dans un accumulateur Lithium-Ion à oxyde LiN iO2
est la suivante :
Li(1−x) N iO2 + Lix C6 ⇔ LiN iO2 + C6 (2.3)

Exemple:
À l’électrode positive: CoO2 + Li + e− ⇔ LiCoO2
À l’électrode négative: LiC6 ⇔ Li+ + e− + C6
Réaction totale: CoO2 + LiC6 ⇔ LiCoO2 + C6

2.5.2 Éléments technologiques

L’électrode positive: composée de structures en couches est constituée d’un oxyde


du type LiM O2 (M pour métal) pour les accumulateurs Lithium-Ion. Actuellement, trois
oxydes sont utilisables : LiCoO2 , LiN iO2 et LiM n2 O4 . Vu le coût très élevé de l’oxyde
de cobalt allié au lithium, seuls les deux autres oxydes sont utilisés. Pour une électrode
positive composée de structures spinelles, on utilise des dérivés de LiM n2 O4 , LiM nO2 et
de LiF eO2 . Enfin, pour des accumulateurs «lithium-métal», ce sont l’oxyde de vanadium,
l’oxyde de manganèse ou des polymères conducteurs qui sont utilisés.
L’électrode négative: est réalisée en composés carbonés : graphite, carbones hy-
drogénés, carbones durs, oxydes mixtes de vanadium amorphes, oxydes mixtes à base
d’étain ou d’oxydes mixtes à base de titane. Elle sert de matériau d’insertion, elle n’est

23
Chapitre 2. Stockage Électrochimique

donc pas modifiée lors de la réaction.


Le séparateur: est constitué d’une membrane polymère microporeuse qui reprend
les mêmes propriétés que celles des accumulateurs au plomb.
L’électrolyte: est une solution de LiP F6 dans un mélange de solvants organiques.
Il se trouve soit sous forme liquide, soit sous forme solide (polymère sec, polymère géli-
fié ou composé organique vitreux). Sa nature fixe la tension maximale d’utilisation de
l’accumulateur. Pour un polymère sec, la tension maximale ne peut excéder 3.5V , alors
qu’elle peut atteindre 4.8V pour un liquide ou un gel. De plus, le transport des ions ne
modifiant pas l’électrolyte, la résistance interne est pratiquement indépendante de l’état
de charge et ne varie notablement qu’avec la température.

2.5.3 Mise en œuvre

Comme les pertes dans l’électrolyte sont indépendantes de l’état de charge, contraire-
ment à l’accumulateur au plomb, la tension de cet accumulateur varie quasiment linéaire-
ment avec l’état de charge (Figure (2.8)) et constitue un bon indicateur de cet état de
charge. Suivant les cahiers des charges des applications la grandeur dimensionnante peut
être soit le plus souvent l’énergie qui détermine l’autonomie, soit la puissance dans le cas
de cycles très variables. Le tableau suivant résume les autres caractéristiques principales
d’un accumulateur Lithium-Ion :

Couple Li/LiM O2
Température de fonctionnement −25 à 60 [◦ C]
Énergie massique théorique 275 [W h/kg]
Densité d’énergie 90 à 150 [W h/kg]
Puissance massique (à 80% DoD) 150 à 300 [W/kg]
Coefficient de surcharge admissible 1à2 [%]
Rendement énergétique 85 à 95 [%]
Tension par cellule chargée 3.2 [V ]

Tableau 2.4: Caractéristiques des batteries Lithium-Ion

Les performances de cet accumulateur sont bien meilleures que celle d’un accumula-
teur au plomb. Mais son prix est beaucoup plus élevé et sa mise en ?uvre pose encore
plusieurs problèmes. En effet, une surcharge peut causer un emballement thermique et une
destruction de l’enceinte totalement étanche de l’accumulateur. Or le lithium étant effec-

24
Chapitre 2. Stockage Électrochimique

Figure 2.8: Caractéristique de décharge d’un accumulateur Lithium-Ion à courant con-


stant. Comparaison avec l’accumulateur Plomb-Acide

tivement très réactif avec l’eau, cette rupture peut avoir des conséquences catastrophiques
(explosion !).
Dans le cas d’une mise en série, il est donc fortement recommandé de contrôler la
tension de chaque cellule élémentaire de façon précise.
De plus, ces batteries supportent assez mal les surcharges, car la structure des élec-
trodes peut être modifiée dans ce cas, et la création d’un dépôt de lithium risque de nuire
à l’accumulateur. L’insertion du lithium se fait trop vite et de façon non réversible ce qui
diminue la durée de vie de l’accumulateur.
Le domaine de température d’utilisation dépend de la stabilité et de la conductiv-
ité de l’électrolyte typiquement autour de la température ambiante, exception faite des
polymères secs qui n’ont une conductivité suffisante qu’autour de 60◦ C. Par ailleurs, la
tension varie de manière assez linéaire avec la profondeur de décharge et est relativement

25
Chapitre 2. Stockage Électrochimique

peu influencée par la température ainsi que la puissance de décharge. Cette caractéristique
peut être mise à profit pour l’estimation de l’état de charge.
Ces batteries sont encore sujettes à bien des améliorations et on pense pouvoir porter
leur énergie massique à une valeur de 170W h/kg dans les prochaines années.

2.6 Modélisation de la batterie


Les phénomènes électrochimiques complexes intervenant dans une batterie rendent
leur modélisation délicate. Le schéma électrique équivalent retenu ici est présenté par la
figure (2.9). Il est composé d’une force électromotrice EB , c’est une caractéristique du
couple électrochimique employé (selon le type de batterie), et RB représente l’impédance
interne de la cellule qui sont liées à l’état de charge et du vieillissement de la cellule.
La tension aux bornes de la cellule d’une batterie s’exprime par :

VB (SoC, IB ) = EB (SoC) − RB (SoC, sign(IB ))IB (2.4)

Avec



 RB−Charge (SoC) si IB ≤ 0 (Résistance en charge )
RB (SoC, sign(IB )) = (2.5)
RB−Décharge (SoC) si IB ≥ 0 (Résistance en décharge )


RB (SoC) IB
-

6
+
EB (SoC) VB
-

Figure 2.9: Schéma électrique équivalent d’un élément de batterie.

26
Chapitre 2. Stockage Électrochimique

2.6.1 État de charge de la batterie (SoC)

L’état de charge d’une batterie est le rapport entre la capacité actuelle de la bat-
terie et sa capacité totale. L’état de charge est un paramètre très important pour gérer
correctement la batterie.

1 Z t2
SoC(t) = SoC(t0 ) − IB (t)dt (2.6)
CN t1

Où, SoC(t0 ) est l’état de charge initial, IB (t) représente le courant traversant la bat-
terie et CN la capacité nominale de la batterie exprimée en Ah (1 Ah = 3600 C). Tout
comme la capacité, cet indicateur dépend des conditions de mesures, notamment, la tem-
pérature.
Remarque :
Il y a d’autres indicateurs qui caractérisent les batteries, la profondeur de décharge
(DoD) qui est le rapport entre la capacité utile et la pleine capacité de la batterie et
l’état de santé (SoH) qui prend en compte les pertes de capacité dues à la dégradation
de la batterie. Le (SoH) est définit par le rapport entre la capacité totale actuelle et la
capacité totale obtenue lorsque la batterie était neuve.

DoD = 1 − SoC (2.7)

T ot
CActuelle
SoH = (2.8)
CNT ot
euve

La connaissance de ces indicateurs permet d’identifier en temps réel le mode de fonc-


tionnement de la batterie.

27
Chapitre
3
Piles à combustible

3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.2 Comment produire de l’hydrogène de façon renouvelable et propre? . . . . 30
3.3 Production de l’hydrogène par voie solaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3.4 Production de l’hydrogène par éolienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
3.5 Pile à combustible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
3.5.1 Principe de fonctionnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
3.5.2 Types de piles à combustible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
3.5.3 Pile à combustible de type PEM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

28
Chapitre 3. Piles à combustible

3.1 Introduction
’hydrogène est l’élément chimique le plus abondant dans l’univers. On le trouve dans
L la composition du soleil, des étoiles, des planètes gazeuses. En revanche, il est plus
rare sur Terre et dans l’atmosphère terrestre.
L’hydrogène est toujours associé à d’autres éléments : à du carbone pour former le
méthane (CH4 ), etc. Sur notre planète, on le trouve essentiellement dans l’eau, dont la
molécule est un assemblage de deux atomes d’hydrogène et d’un atome d’oxygène (H2 O).
Pour obtenir de l’hydrogène pur, il convient donc de le séparer des éléments chimiques
auxquels il est lié.
N’existant pratiquement pas à l’état naturel sur terre, l’hydrogène n’est pas une source
d’énergie primaire (disponible dans la nature, comme le pétrole ou le gaz naturel). En
revanche, il constitue un vecteur énergétique : il est capable de transmettre de l’énergie
d’un endroit à un autre. L’hydrogène partage cette particularité avec l’électricité : celle-ci
n’est pas une source d’énergie primaire mais doit être produite, pour ensuite transmettre
sa propre énergie. Par rapport à l’électricité, le principal avantage de l’hydrogène est qu’il
est relativement facile de le stocker. De plus, une fois produit, l’hydrogène permet de
générer de l’énergie sans émettre ni polluants, ni CO2 .
Aujourd’hui, 95 % de l’hydrogène sont fabriqués à partir de bois et de sources d’énergie
fossiles (gaz naturel, pétrole).

• Le procédé le plus courant de fabrication de l’hydrogène est le reformage (conversion


de molécules à l’aide de réactions chimiques) du gaz naturel par de la vapeur d’eau
surchauffée ou vaporeformage. Le principe est le suivant : en présence de vapeur
d’eau et de chaleur, les atomes carbonés (C) du méthane (CH4 ) se dissocient de l’eau
(H2 O). Après deux réactions successives, ils se reforment séparément pour obtenir,
d’un côté, du dihydrogène (H2 ) et, de ’autre, du dioxyde de carbone (CO2 ).

• Un autre procédé est la gazéification du charbon de bois. Il s’agit là d’une transfor-


mation chimique du bois, composé principalement de carbone (C) et d’eau (H2 O).
Brûlé dans un réacteur à très haute température (entre 1200 et 1500 ◦ C), le bois
libère des gaz qui vont alors se séparer et se reformer pour obtenir, d’un côté, du
dihydrogène (H2 ) et, de l’autre, du monoxyde de carbone (CO).

29
Chapitre 3. Piles à combustible

3.2 Comment produire de l’hydrogène de façon re-


nouvelable et propre?
À l’image de l’électricité, l’hydrogène a besoin d’énergie pour être fabriqué. Ainsi,
pour obtenir de l’hydrogène "propre", convient-il nécessairement de recourir à une énergie
elle-même "propre". Plusieurs solutions sont possibles:

• La gazéification concerne toute la filière biomasse solide, c’est-à-dire les nombreuses


matières organiques qui peuvent être brûlées pour dégager leurs gaz. Si le bois
(via le charbon) est le principal concerné, des déchets végétaux (paille...) peuvent
donner satisfaction. En replantant la biomasse au fur et à mesure, on obtient un
bilan faible en termes d’émissions de CO2 ;

• L’électrolyse de l’eau. Peu utilisée, elle consiste, à l’aide d’un courant électrique,
à décomposer l’eau (H2 O), en dioxygène, d’un côté, et en dihydrogène (H2 ), de
l’autre. En utilisant de l’électricité provenant d’une source renouvelable (éolien,
solaire), on obtient au final de l’hydrogène "propre". L’hydrogène contenu dans un
litre d’eau permet ainsi de produire 2kW h d’électricité.

D’autres procédés sont également à l’étude :

• Certains microbes modifiés peuvent produire de l’hydrogène sous l’effet de la lumière


du soleil (microbes photosynthétiques) ;

• Immergée dans l’eau, une cellule photoélectrochimique (composant électronique


qui décompose l’eau sous l’effet de la lumière solaire) peut produire des bulles
d’hydrogène et d’oxygène. On parle alors de photoélectrolyse ;

• La décomposition thermochimique de l’eau : portée à haute température (800/1000◦ C),


la molécule de l’eau se décompose et libère de l’hydrogène. L’inconvénient de cette
méthode est le recours à l’énergie nucléaire pour chauffer l’eau : les investissements
sont lourds et la production dépend des stocks d’uranium.

30
Chapitre 3. Piles à combustible

Figure 3.1: Différentes procédures de production de l’hydrogène

Figure 3.2: Electrolyse de l’eau pour produire de l’hydrogène

3.3 Production de l’hydrogène par voie solaire


L’hydrogène est produit, par voie solaire, principalement à l’aide de procédés ther-
mochimique, photo électrochimique et électrolytique :

• Procédés thermochimiques :

Ces technologies permettent de transformer le rayonnement solaire en chaleur à un


niveau de température situé entre 200◦ C et 2000◦ C, avec un rendement supérieur à
70%, cette chaleur primaire ensuite sera convertie en vecteur énergétique d’hydrogène.

31
Chapitre 3. Piles à combustible

Les concentrateurs solaires pourraient être une des alternatives qui intéresse les pays
qui ont des ressources importantes en énergie solaire.

• Procédés photo électrochimiques :

La cellule photolyse est un composant électronique qui, exposé à la lumière (photon),


décompose l’eau en oxygène et hydrogène. Une telle cellule photo électrochimique
est formée d’une électrode photosensible immergée dans un électrolyte ou dans de
l’eau. Ce procédé de photolyse présente l’avantage sur la filière photovoltaïque de
supprimer la nécessité de transport du courant électrique entre la centrale solaire
photovoltaïque et les installations de production de l’hydrogène par hydrolyse (la
conversion directe apportant en outre un rendement supérieur).

• Procédés électrolytiques :

Ce procédé consiste à dissocier l’eau en hydrogène et en oxygène au moyen d’un


courant électrique continu traversant un électrolyte disposé entre deux électrodes.
Dans le système suivant, le champ photovoltaïque (PV) alimente directement l’utilisateur.
L’excédent solaire est stocké sous forme chimique. Un électrolyseur dissocie l’eau
en hydrogène et oxygène. Le gaz est stocké sans perte quel que soit le temps de
stockage. Lorsque le champ solaire ne peut pas fournir la totalité de la demande
d’électricité, la pile à combustible est connectée. Elle régénère l’électricité stockée
en recombinant l’hydrogène et l’oxygène. La pile à combustible (ou FC pour Fuel
Cell) produit de l’eau pure qui est stockée pour approvisionner l’électrolyseur.

32
Chapitre 3. Piles à combustible

Figure 3.3: Production de l’hydrogène par voie solaire

3.4 Production de l’hydrogène par éolienne


Exemple : Projet hydrogène à partir d’énergie éolienne (projet UTSIRA en Norvège).
But de projet :

• Démontrer comment les énergies renouvelables peuvent fournir une alimentation


électrique sûre et efficace pour les sites isolés.

• Démonstration d’un système énergie éolienne/hydrogène en site isolé : alimentation


découplée au réseau électrique des 220 habitants de l’île située à 18 km de la côte
de la Norvège.

33
Chapitre 3. Piles à combustible

Figure 3.4: Projet UTSIRA: description des systèmes

Figure 3.5: Projet UTSIRA: fonctionnement du système

3.5 Pile à combustible


Les piles à combustibles sont des moyens de production de l’énergie électrique, con-
sidérées comme des sources d’énergie de par leur grande densité d’énergie. Le diagramme

34
Chapitre 3. Piles à combustible

de Ragone présenté par la figure (3.6) permettant de comparer les performances énergé-
tiques de différents dispositifs. Ce dernier montre que les piles à combustible présentent
les densités d’énergie les plus élevées par rapport aux autres dispositifs.

Figure 3.6: Diagramme de Ragone pour divers dispositifs d’énergie

3.5.1 Principe de fonctionnement

Une pile à combustible est un dispositif qui convertit directement l’énergie chimique en
énergie électrique, sans aucun processus thermique ou mécanique externe talj2010experimental.
Il existe divers types de pile à combustible, mais toutes ces piles gardent en commun les
caractéristiques suivantes :

• Elles sont essentiellement constituées de deux plaques (plaques bipolaires) permet-


tant notamment l’amenée des gaz, la collecte du courant et assurant la tenue mé-
canique, et de deux électrodes (anode et cathode) séparées par un électrolyte.

• Sur l’anode, on déclenche une réaction d’oxydation électrochimique d’un composé


hydrogéné (le combustible). Cette réaction produit des électrons et met en jeu un
ion.

• Sur la cathode, on déclenche une réaction de réduction électrochimique en présence


d’oxygène (le comburant) et des électrons venus de l’anode via la charge extérieure,

35
Chapitre 3. Piles à combustible

et qui met en jeu le même ion qu’à l’anode. Le comburant est généralement l’oxygène
de l’air.

• Les réactions électrochimiques nécessitent un catalyseur sur chaque électrode; de


plus elles produisent de la chaleur et de l’eau.

• Entre ces deux électrodes, un électrolyte permet le transfert de l’ion mis en jeu
tout en étant un isolant électrique vis-à-vis des électrons générés à l’anode. Cet
électrolyte peut être solide ou liquide.

Figure 3.7: Schéma de principe d’une pile à combustible de type PEMFC

On rencontre deux équations de principe selon que l’électrolyte soit acide ou alcalin.
Pour un électrolyte acide, on a :

À l’anode : 2H2 → 4H + + 4e−








À la cathode : 4H + + 4e− + O2 → 2H2 O (3.1)




Réaction globale : 2H2 + O2 → 2H2 O + électricité + chaleur



36
Chapitre 3. Piles à combustible

Pour un électrolyte alcalin, on a :



À l’anode : 2H2 + 4OH − → 4H2 O + 4e−








À la cathode : 2H2 O + 4e− + O2 → 4OH − (3.2)




Réaction globale : 2H2 + O2 → 2H2 O + électricité + chaleur



3.5.2 Types de piles à combustible

Depuis le début des programmes de recherche et développement sur les piles à com-
bustible, plusieurs types de classifications ont été utilisées, basées sur des critères tels que
le combustible, la température d’utilisation, la nature de l’électrolyte, la géométrie des
systèmes, etc. A présent, la communauté scientifique a adopté une classification par type
d’électrolyte. Le choix de l’électrolyte et du combustible utilisés détermine la nature des
réactions aux électrodes, le type d’ions qui traversent l’électrolyte et conditionne de plus
la température de fonctionnement de la pile. Nous pouvons distinguer six types de pile
soit :

• Les piles à membranes polymère échangeuse de protons (PEMFC)

• Les piles au méthanol direct (DMFC)

• Les piles à acide phosphorique (PAFC)

• Les piles alcalines (AFC)

• Les piles à oxydes solides (SOFC)

• Les piles à carbonates fondus (MCFC)

Le tableau (3.1) récapitule les différents types de piles conventionnelles classées selon leur
électrolyte tout en précisant leur température de fonctionnement et la nature de l’ion
porteur de charge.

37
Chapitre 3. Piles à combustible

Température de
Type de FC Type d’électrolyte Ion mobile
fonctionnement
PEMFC Membrane en polymère solide H+ 70 − 100◦ C
DMFC Membrane en polymère solide H+ 70 − 90◦ C
Acide phosphorique liquide
PAFC H+ 150 − 220◦ C
(H3 P O4 )
AFC Potasse liquide (KOH) OH − 50 − 250◦ C
SOFC Céramique solide (ZrO2 − Y2 O3 ) O−2 700 − 1050◦ C
Sel de carbonate fondu liquide
MCFC CO3−2 600 − 800◦ C
(Li2 CO3 /K2 CO3 )

Tableau 3.1: Différents types de piles à combustible

3.5.3 Pile à combustible de type PEM

La structure fondamentale d’une pile à combustible de type PEM peut être décrite
comme deux électrodes (anode et cathode) séparées par une membrane solide agissant
comme un polymère électrolyte. Le carburant (l’hydrogène) circule à travers un réseau de
canaux à l’anode, où il se dissocie en protons qui, à son tour, migre à travers la membrane
vers la cathode. Les électrons sont collectés en tant que courant électrique par un circuit
externe qui relie les deux électrodes. L’oxydant (Oxygène provenant de l’air) circule
à travers un réseau similaire de canaux vers la cathode où l’oxygène se combine avec
les électrons venant du circuit électrique externe et les protons traversant la membrane
d’électrolyte, produisant ainsi de l’eau et de la chaleur.

3.5.3.1 Constitution de la pile à combustible de type PEM

Une pile à combustible est constituée d’un empilement de cellules qui forment un stack.
Ces cellules élémentaires sont constituées de l’ensemble électrode-membrane-électrode
(EME).
La figure (3.9) représente la structure d’une cellule et d’un empilement. Cette figure
met en évidence trois éléments constitutifs d’une cellule : la membrane, les électrodes
(Anode, Cathode) et les plaques.
a- Membranes polymères ioniques
Les membranes conductrices protoniques constituent le c?ur des piles à combustible de
type PEMFC. Leur importance est évidente, puisque ce sont leurs propriétés de conduction
qui vont conditionner la recombinaison électrochimique de l’hydrogène avec l’oxygène, et

38
Chapitre 3. Piles à combustible

Figure 3.8: Stack d’une pile de type PEM

Figure 3.9: Structure d’un empilement de cellule PEM

donc ses performances.


b- Electrodes
Les électrodes ont une triple fonction :

• Supporter le catalyseur finement divisé et permettre son contact avec les gaz.

• Permettre aux espèces protoniques de se déplacer depuis les sites catalytiques d’oxydation
de l’hydrogène vers les sites où l’oxygène est réduit grâce à la présence de polymère
ionique.

• Evacuer les électrons des sites catalytiques anodiques et redistribuer ces électrons
sur les sites catalytiques cathodiques.

c- Plaques bipolaires

39
Chapitre 3. Piles à combustible

Les plaques bipolaires sont en contact avec la surface des électrodes et permettent sur
toute la surface de l’électrode :

• La collecte des électrons (du courant).

• La distribution et la séparation des gaz à l’anode et à la cathode.

• L’évacuation des produits formés (l’eau à l’anode).

3.5.3.2 Modélisation de la pile à combustible de type PEM

Il existe plusieurs approches de modéliser une pile à combustible, telles que, les ap-
proches théoriques, l’approche semi-empirique et l’approche énergétique etc.... Le choix
d’une approche ou autre est étroitement lié au niveau désiré de détails du modèle, c-à-d
à sa complexité. Le niveau de complexité détermine d’une part, la zone modélisée du
système pile à combustible (il peut s’agir d’une partie ou de la totalité d’une cellule, du
stack, du stack et de ses systèmes auxiliaires...), et d’autre part, la finesse avec laquelle
sont décrits les éléments modélisés.
L’approche énergétique est originale aussi bien du point de vue de la communauté
de l’Électrochimie que de celle du Génie Électrique. Il s’agit de modéliser tous les flux
énergétiques (électriques, thermiques, fluidiques) au sein d’un composant électrochimique.
Les modèles développés sont implicitement dynamiques compliqués et gardent un lien
fort avec les phénomènes physiques. La réduction des modèles reste une problématique à
toute approche de modélisation.
A cause de la complexité des modèles dynamiques, le modèle statique de Larminie-Diks
est favorisé.
a- Modèle statique de Larminie-Diks Larminie et Dicks utilisent des équations
empiriques pour décrire la caractéristique tension-courant de pile à combustible. Dans
ce cas, les paramètres sont déterminés par identification des résultats expérimentaux.
Cette caractéristique est décrite par la somme de quatre termes : la tension théorique à
vide E0 , la surtension d’activation Vact , la surtension ohmique Vohm et la surtension de
concentration Vconc .
VF C = E − VAct − VOhm − VConc (3.3)

Ces différentes surtensions peuvent s’exprimer en fonction du courant délivré par la pile
selon les différentes relations suivantes.

40
Chapitre 3. Piles à combustible

• Les pertes d’activation : sont dues au démarrage des réactions chimiques à


l’anode et à la cathode. Une partie de l’énergie disponible est utilisée pour briser et
reformer les liaisons chimiques aux électrodes. Si ces pertes interviennent aux deux
électrodes, la réaction d’oxydation de l’hydrogène à l’anode est beaucoup plus rapide
que la réduction de l’oxygène à la cathode. Il s’ensuit que les pertes d’activation
sont essentiellement dues aux réactions cathodiques. La relation entre les pertes
d’activation et la densité de courant est donnée par l’équation de Tafel :

IF C + in
VAct = A.ln( ) (3.4)
i0

où IF C est le courant délivré par la pile à combustible, i0 le courant d’échange


caractérisant à vide les échanges électrode-électrolyte, in le courant interne perme-
ttant de tenir compte d’une éventuelle traversée de gaz et/ou d’électrons à travers
l’électrolyte et A la pente de la droite de Tafel.

• Les pertes ohmiques : sont dûes à la résistance qu’oppose les électrodes et les
plaques bipolaires à la circulation des électrons et l’électrolyte au passage des pro-
tons. La chute de tension correspondante s’écrit :

VOhm = Rm .(IF C + in ) (3.5)

où Rm est la résistance totale de la pile à combustible.

• Les pertes de concentration : La consommation des gaz appauvrit les mélanges


gazeux et diminue la pression partielle des gaz. Cette réduction de pression dépend
du courant délivré et des caractéristiques des circuits de gaz. Cette chute de tension
s’exprime en fonction d’un courant limite iL , pour lequel tout le combustible étant
utilisé, sa pression tomberait à zéro, et d’une constante B appelée constante de
transfert de masse :
IF C + in
VConc = −B.ln(1 − ) (3.6)
iL

b- Caractéristique statique tension-courant de la pile à combustible


Pour montrer la fiabilité du modèle statique de la pile choisi(de Larminie-Dicks), nous
avons tracé la caractéristique tension-courant du modèle mathématique et celle des valeurs
(tension, courant) expérimentales prises au sein du laboratoire FCLab (UTBM-France)

41
Chapitre 3. Piles à combustible

d’une pile de type PEM NEXA Ballard 1.2 kW . La figure (3.10) montre la similarité
et la superposition des deux caractéristiques, ce qui prouve la validité de ce choix et son
utilisation fréquente dans les modélisations des systèmes hybrides à pile à combustible.

40 2000
Mesuré
Modèle simulé

Puissance du stack (W)


Tension du stack (V)

20 1000

0 0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
Courant du stack (A)

Figure 3.10: Caractéristique statique V-I simulée et mesurée d’une pile à combustible
PEM NEXA 1.2 kW

42
Références
1. David Linden and Thomas B. Reddy, . Handbook of Batteries. Third Edition,
McGraw-Hill, 2001.

2. Mohamed-Yacine Ayad. Mise en oeuvre des supercondensateurs dans les sources


hybrides continues. PhD thesis, Vandoeuvre-les-Nancy, INPL, 2004.

3. Haiying Wang, Yang Liu, Hang Fu, and Gechen Li. Estimation of state of charge
of batteries for electric vehicles. International Journal of Control and Automation,
6(2):185-194, 2013.

4. Phatiphat Thounthong, Viboon Chunkag, Panarit Sethakul, Bernard Davat,and


Melika Hinaje. Comparative study of fuel-cell vehicle hybridization with battery
or supercapacitor storage device. Vehicular Technology, IEEE Transactions on,
58(8):3892-3904, 2009.

5. Gabriel-Octavian Cimuca. Système inertiel de stockage d’énergie associé a des


générateurs éoliens. PhD thesis, ENSAM, Lille, 2005.

6. Hamid Ben Ahmed, Bernard Multon, Nicolas Bernard, and Corentin Kerzreho. Le
stockage inertiel électromécanique. revue 3EI, pages pp18-29, 2007.

7. Bernard Multon and Jacques Ruer. Stocker l’électricité: Oui, c’est indispensable,
et c’est possible! pourquoi, où, comment?. 2003

43

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