Signaux Video Et Television
Signaux Video Et Television
Signaux Video Et Television
télévision
Jean-Philippe MULLER
Décembre 2000
Sommaire
Le signal vidéo N et B
1) La prise de vue
2) La reproduction de l’image
3) Le principe du balayage entrelacé
4) Amélioration de l’image par balayage à 100 Hz
5) Les signaux de balayage
6) Les signaux de synchronisation ligne et trame
7) Allure des signaux de synchronisation
8) Bande passante du signal vidéo N&B
9) Spectre de la luminance pour une image fixe
10) Spectre de la luminance pour une image animée
La structure actuelle du signal vidéo est étroitement lié à l’histoire de la télévision, en particulier aux
dispositifs de prise de vue et d’affichage de l’image.
L’image noir et blanc est analysée en appréciant la luminance (caractère clair ou sombre) des différentes
parties qui la composent.
Pour arriver à ce résultat, le traitement effectué dans le dispositif de prise de vue est le suivant :
Un balayage linéaire déplace horizontalement le spot. A cette ligne correspond un signaI électrique Y qui
reflète, en fonction du temps, la variation de luminance constatée par le spot en se déplaçant.
Figure 1.
Structure du
tube de prise de
vues.
Arrivé à un bord de la cible. le balayage reprend à la ligne inférieure. Le nombre de lignes empilées est
aujourd’hui quasiment un standard et vaut 625 lignes .
A la sortie du tube de prise de vue, on dispose donc d'un signal qui retrace ligne par ligne l’évolution des
gris d'une mince tranche d'image.
Figure 2.
Allure du signal
de luminance pour
une ligne
Ce signal est encadré de tops de synchronisation qui précisent la position des bords gauche et droite de
l’écran.
2) La reproduction de l’image :
Une image de télévision est constituée par l’empilage des 625 lignes. Elle est créée par un tube
cathodique dont l'écran est balayé régulièrement ligne par ligne par le faisceau.
Figure 3.
Principe du tube
cathodique noir et
blanc
Le balayage de l’écran par le faisceau électronique est obtenu en déviant ce faisceau par un champ
magnétique créé par les bobines de balayage.
Figure 4.
Principe de la
déviation du
faisceau par un
champ
magnétique.
Ces bobines ne sont pas circulaires, mais de forme particulière appelée « selle-tore » et sont placées sur
le col du tube cathodique.
Figure 5.
Les bobines de
déviation « selle-
tore ».
Le tube est équipé de deux bobines de déviation, l’une assurant la déviation du faisceau dans le sens
horizontal et l’autre dans le sens vertical.
Pour supprimer ce défaut, on divise l’image en deux trames, la trame paire composée par les lignes
paires et la trame impaire composée par les lignes impaires et on dessine successivement sur l’écran les
deux trames.
Figure 6.
Exemple de
balayage
entrelacé avec
deux fois 18,5
lignes
Quand l'image est entrelacée le bas de l’image est plus vite tramé et deux fois par image : le scintillement
est très atténué sinon supprimé complètement.
Le balayage de l'écran se fait - presque - horizontalement à partir du milieu de l'écran, pour la première
trame dite impaire. Comme l'image est entrelacée le premier balayage décrit 312,5 lignes, la première
demi-ligne constituant la première ligne impaire.
Quand le spot arrive au bord inférieur droit, il revient au bord supérieur gauche et la première ligne de la
trame paire vient s'intercaler entre la première demi-ligne et la ligne 3. La trame paire se termine par une
demi-ligne avant de passer à l'image suivante en commençant à nouveau par le milieu de l’écran et ainsi
de suite, image par image.
Figure 7.
Le balayage
entrelacé en
télévision.
Ce moyen met en œuvre une fréquence de composition de l'image égaIe à 50 Hz (conforme au réseau
alternatif); mais grâce à l'entrelacement la répétition réelle de la trame a lieu à raison de 25 images par
secondes ce qui correspond sensiblement au défilement des films cinématographiques 35 mm qui a lieu
à 24 images/sec.
Pour un écran de taille courante ( 51 cm ) l’écran est balayé à une vitesse de l’ordre de 10 000 m/s, soit
36 000 km/s, ce qui est considérable !
Les photophores doivent l’illuminer de façon quasi instantanée sous l’impact des électrons, et leur durée
d’extinction naturelle doit être bien maîtrisée :
• si le photophore s’éteint trop vite après le passage du spot, l’image est peu lumineuse et
« clignote », ce qui est assez désagréable à l’œil
• si le photophore s’éteint trop lentement, on a un effet de rémanence apparaissant lorsque les
personnages ou les objets se déplacent rapidement sur l’écran
Figure 8.
Photophores à
rémanence courte
(a) et longue (b)..
Le fabricant de tubes cathodiques doit donc trouver le bon compromis entre vitesse de balayage de
l’écran ( imposée par le standard 625 lignes, 25 images /seconde ) et rémanence des photophores.
• dans un téléviseur traditionnel, une image est composée de 2 trames et elle est dessinée sur
l’écran en 40 ms.
• dans un téléviseur 100 Hz, on dessine durant le même temps 4 trames, soit deux images
Chaque photophore est donc excité deux fois plus souvent, ce qui permet d’utiliser des photophores à
rémanence relativement courte et élimine tout effet de traînage. L’image est aussi plus lumineuse.
Figure 9.
Excitation des
photophores dans
un téléviseur 100
Hz.
Cela explique la différence de prix relativement importante( de l’ordre de 1000 F) entre un téléviseur
classique et un téléviseur 100 Hz.
Les meilleurs téléviseurs 100 Hz actuels n’affichent pas deux fois les mêmes trames, mais font une
interpolation entre les trames par calcul numérique , ce qui permet d’avoir des mouvement plus
« fluides ».
Pour le balayage trame, il faut alimenter la bobine de balayage vertical par une rampe de courant de
période relativement lente ( 20 ms ).
Le bobinage est alimenté par un amplificateur de puissance attaqué par un signal Ve(t) en rampe.
Figure 10.
production du
signal de
balayage trame.
La production de la dent de scie du courant de balayage ligne est beaucoup plus délicate, car la période
de la rampe est nettement plus faible ( 64µs ).
dI l (t ) Vcc
Vcc = L soit I l (t ) = t + I0
dt L
Figure 11.
Production du
signal de
balayage ligne.
Les pointes de tension apparaissant lors du blocage du transistor seront utilisées par le transformateur
THT pour produire la très haute tension ( quelques 15 à 25 kV) nécessaires pour accélérer les électrons.
Figure 12.
Extraction des
signaux de
synchronisation
du signal vidéo..
Les circuits produisant les rampes de balayage ligne et trame sont des oscillateurs qui fonctionnent en
synchronisme avec le balayage de la caméra de prise de vue. C’est la raison pour laquelle le signal vidéo
contient des signaux de synchronisation ligne et trame.
Remarque : dans un téléviseur 100 Hz, les rampes de balayage sont deux fois plus rapides.
Le balayage des lignes est créé par l’oscillateur ou base de temps « ligne » qui génère un courant en
dent de scie circulant dans le déviateur du tube cathodique.
Cette base de temps est synchronisée par des tops qui apparaissent périodiquement dans le signaI de
luminance appelés tops de synchro lignes.
Figure 13.
Signal vidéo
correspondant à
une ligne d’une
image composée
de 8 barres
verticales.
Ces tops lignes, de largeur 4,7 µs, resteront présents en permanence pour assurer un fonctionnement
correct de l’oscillateur ligne.
Pour synchroniser l’oscillateur de balayage trame, il faut insérer au début de chaque trame des tops de
synchronisation trame, différents des tops lignes pour que le circuit de séparation des tops puisse faire
la différence.
Sur les 625 lignes, seules 550 environ sont effectivement utilisées pour l’image. Entre deux trames on
peut donc mettre en place une salve de forme particulière qui servira de top trame.
Ce top trame est transmis par inversion momentanée du rapport cyclique des tops lignes .
A la réception, un circuit passe-bas moyenneur suivi d’un comparateur à seuil pourra détecter l’inversion
de rapport cyclique et produire ainsi le top trame.
Figure 14.
Le top de
synchronisation
trame.
Cette technique astucieuse permet de maintenir la synchro ligne tout en insérant des tops trame qui ont
une largeur de 150 µs .
Les lignes inutilisées entre la fin d’une trame et le début de la trame suivante permettent non seulement
d’insérer le top trame, mais aussi au spot de remonter sur le haut de l’écran ( phase de décroissance du
courant de balayage).
Figure 15.
Signal vidéo à la
fin de la trame
paire.
Figure 16.
La séquence « top
trame ».
A chaque valeur du signal vidéo correspond une nuance de gris comprise entre le blanc et le noir. Il faut
souligner que la valeur de cette luminance évolue le long d'une ligne comme s'il s'agissait d'une suite de
points placés côte à côte.
Plus le point est fin, plus l’image a de définition : on peut rapprocher cette notion de celles développées
en imprimerie pour reproduire les photographies. celles-ci sont constituées d'une juxtaposition de points
plus ou moins gris.
Figure 18.
Relation entre
image à l’écran et
forme du signal
vidéo.
Ce rapprochement nous permet de définir la fréquence vidéo la plus forte - c'est-à-dire la période la plus
courte - nécessaire pour « impressionner » sur l’écran le point le plus petit décelable par un observateur
placé à une certaine distance d'un écran TV de dimensions connues .
Dans cette représentation sont vus côte à côte un point brillant puis un point noir, ce qui se traduit par un
signal de luminance sinusoïdal de fréquence maximale :
Ce calcul simple donne la bande vidéo en dessous de laquelle il ne faut pas tomber pour que l’image soit
visible. Mais, si elle est visible, elle n'est pas agréable car les contours ne sont pas tranchés.
Figure 19.
Les composantes
de fréquence
élevée dans la
mire.
Le standard français permet une largeur maximale de 6,5 MHz pour le spectre vidéo.
Il faut toutefois reconnaître avec honnêteté que le téléspectateur moyen n'est pas affecté par 15 à 20 %
de bande en moins, ce qui donne des largeurs de 5,1 à 5,4 MHz justifiant à la fois tous les standards à
5,5 MHz d’inter porteuses et le standard anglais de 6 MHz d'inter porteuses.
• les lignes se répètent toutes les 64 µs, soit une fréquence de répétition de fH = 15625 Hz
• les trames se répètent toutes les 20 ms, soit une fréquence de répétition de fV = 50 Hz
Cette périodicité se retrouve dans le spectre du signal vidéo par l’apparition de raies caractéristiques des
signaux périodiques.
• une série de raies principales (liées aux lignes) aux multiples de fH qui décroissent et deviennent
négligeables au-delà de l’harmonique 300 environ ( fvmax = 5 MHz)
• des raies secondaires (liées aux trames) entourant chaque raie principale écartées de fV = 50 Hz
et décroissant rapidement
Figure 20.
Structure de
raies théorique
du spectre de
luminance.
En général la résolution de l’analyseur n’est pas suffisante pour séparer les raies écartées de 50 Hz et le
spectre d’un signal vidéo noir et blanc, visualisé sur la gamme 0-5 MHz, a simplement une allure
décroissante.
Figure 21.
Allure réelle du
spectre d’un
signal vidéo issu
d’une caméra
N&B.
Figure 22.
Zoom sur le
spectre de la
figure 21.
Si on se concentre sur l’allure du spectre autour d’une de ces raies, on arrive à deviner la structure des
raies liées à la fréquence trame.
Figure 23.
Zoom sur le
spectre de la
figure 22.
Lorsque l’image est une image animée, les raies précédentes s’élargissent légèrement, mais l’ensemble
du spectre garde une structure de raies.
Figure 24.
Elargissement des
raies si l’image
est animée.
• le médecin et physicien anglais Thomas Young ( 1773-1829 ) met en évidence le fait que la
rétine de l’œil perçoit les couleurs par une multitude de petits groupes de trois cellules en forme
de « cônes » sensibles à la lumière rouge, bleue ou verte
• le physicien James Clark Maxwell (1931–1879 ), en utilisant 3 rayons rouge, bleu et vert avec
des intensités variables, réussit du blanc et les couleurs complémentaires (magenta, cyan et
jaune) : c’est la synthèse additive des couleurs
• le physicien allemand Hermann von Helmholtz ( 1821 – 1894 ) met en évidence le fait que
chaque couleur est déterminée par 3 paramètres : la luminance, la saturation et la teinte
Toutes ces découvertes ont conduit à choisir, pour la télévision couleur, d’analyser l’image en fonction
des 3 couleurs rouge, vert et bleu .
C’est aussi ces 3 couleurs qui seront transmises, avec des standards différents, vers le récepteur TV et
affichés sur le tube cathodique.
Le dispositif de prise de vue est donc équipé de 3 tubes d’analyse et de filtres permettant de séparer les
3 couleurs RVB.
Figure 25.
Structure du
tube de prise de
vue couleur.
Ajouter de la couleur à une image TV suppose la possibilité de recevoir celle-ci en noir et blanc sur les
postes qui ne peuvent pas capter la couleur Cela s'appelle la compatibilité.
Or en dosant judicieusement les lumières, on peut obtenir à peu toutes les nuances de couleurs avec
l'intensité désirée, et même un blanc très acceptable par la combinaison :
En conséquence, il suffit de composer les signaux délivrés par trois tubes de prise de vue munis des
filtres rouge, vert et bleu pour reconstituer le signaI Y qui n’est rien d’autre que le signal de luminance de
la télévision noir et blanc.
Dans une émission de TV couleur, on transmet donc le signal de luminance Y, un signal lié à la couleur
rouge : R - Y, et un signal lié au bleu : B - Y.
On n'insère pas directement les signaux de chrominance R et B, mais la différence entre la luminance et
le signaI couleur. Ainsi l'amplitude du résultat est faible devant celle de la luminance et cet aspect
contribue encore à protéger cette dernière des moirages quand il s’agit d’observer l'image en noir et
blanc.
Chaque canon doit s’intéresser à une couleur fondamentale et à une seule et le faisceau correspondant
doit frapper l'écran en des endroits précis où la luminescence est à la même couleur.
Figure 26.
Principe du tube à
3 canons : canons
en triangle et
masque à trous,
canons en ligne et
masque à fentes
Une unité de convergence concentre les trois faisceaux de telle sorte qu'ils se croisent exactement dans
des trous ou fentes pratiquées sur un masque séparateur.
En se croisant les faisceaux vont frapper des pastilles de luminophore disposées verticalement en ligne,
les vertes étant légèrement décalées dans certaines technologies.
Actuellement la solution des canons coplanaires à présentation en ligne des faisceaux (technique PIL ou
« Précision IN LINE ») semblerait retenue le plus souvent.
A côté de ce tube cathodique de structure classique , on voit apparaître peu à peu des écrans dits « à
plasma » qui ont l’avantage d’être beaucoup moins encombrants.
L’application d’une tension élevée entre deux électrodes placées dans une enceinte contenant un gaz
sous faible pression crée une ionisation du gaz et permet la circulation des électrons et des ions. Il est
possible d’utiliser ces électrons pour exciter des photophores
Figure 27.
Principe du tube à
plasma
monochrome.
Pour un écran couleur, on peut mettre des photophores R, V et B en bandes verticales en triplant les
lignes d’adressage vertical.
Dans tous les systèmes de télévision couleur, le signal de chrominance est placé dans le haut du spectre
de luminance pour éviter d’augmenter l’encombrement spectral par rapport au signal N&B.
L’information de chrominance est portée par une sous-porteuse « chroma » modulée par le signal de
couleur.
Figure 28.
Allure générale du
spectre du signal
vidéo couleur.
luminance chrominance
Dans le système américain NTSC ( National Television System Comitee ), les signaux rouge et bleu
modulent (en modulation d’amplitude sans porteuse) deux sous-porteuses chrominance de même
fréquence fc = 3,579545 MHz et déphasées de 90 degrés.
Figure 29.
cos(ωct)
Production de la
sous-porteuse
couleur NTSC.
R-Y modulateur
AM-DSB
additionneur c(t)
B-Y modulateur
AM-DSB
cos(ωct + π/2)
Figure 30.
Allure de la
sous-porteuse
couleur NTSC
modulée.
Le signal c(t) complet est la superposition de 2 sous-porteuse de ce type, l’une modulée par R-Y et l’autre
par B-Y.
Décembre 2000 - Copyright jpm
Le signal vidéo et la télévision
Figure 31.
cos(ωct)
Structure du
décodeur NTSC.
filtre R-Y
multiplieur passe-bas
c(t)
filtre
multiplieur passe-bas
B-Y
cos(ωct + π/2)
Dans le système NTSC, les deux couleurs R-Y et B-Y sont présentes simultanément dans le signal vidéo
et donc transmises simultanément par voie hertzienne dans le cas d’une diffusion TV.
Ce système - qui a le mérite d'exister depuis fort longtemps - présente donc le défaut de dériver en teinte
si un déphasage intempestif se produit, d’où l’appellation humoristique Never The Same Color!
D’un point de vue pratique, la démodulation synchrone des deux sous-porteuses nécessite un signal
synchrone avec la sous-porteuse. Celui-ci est obtenu en synchronisant un oscillateur présent dans le
récepteur à l’aide de salves à la fréquence fc et placées sur le palier arrière du top ligne :
Figure 32.
Burst ou salve de
synchronisation
en NTSC.
C’est en détectant la fréquence de cette salve d’identification à 3,58 MHz que les dispositifs audiovisuels
(téléviseur, magnétoscope …) reconnaissent que le signal vidéo est au standard NTSC.
Si un décalage de phase intempestif se produit on constate que la porteuse est un peu en avance sur sa
position normale sur une ligne et symétriquement en retard la ligne suivante.
Figure 33.
±cos(ωct)
Production de la
sous-porteuse
couleur PAL.
R-Y modulateur
AM-DSB
additionneur c(t)
B-Y modulateur
AM-DSB
cos(ωct + π/2)
L’oscillogramme d’un signal PAL ressemble très fortement à celui d’un signal NTSC,
simplement la salve d’identification est à 4,43 MHz.
Figure 34.
Oscillogramme
d’un signal vidéo
couleur PAL.
D’un point de vue spectral, le spectre de la luminance est en gros une succession de raies espacées de
la fréquence lignes et la fréquence de la sous-porteuse couleur est choisie à une valeur telle que les raies
du spectre « couleur » tombent entre les raies du spectre « luminance ».
Figure 35.
Positions des
raies de
luminance et de
chrominance.
On y parvient aisément avec les systèmes de télévision NTSC (USA) et PAL (RFA) car les sous-
porteuses chrominance y sont modulées en amplitude par l’information couleur ; les bandes latérales
sont immuables et restent intercalées entre les harmoniques du spectre vidéo sans se gêner les unes les
autres.
Figure 36.
Oscillogramme
d’un signal vidéo
correspondant à
une image noire.
Figure 37.
Spectre du signal
correspondant à
une image noire.
Pour un signal vidéo correspondant à une image animée, le paquet spectral de chrominance se déforme,
comme les raies correspondant au signal de luminance.
Figure 38.
Spectre du signal
correspondant à
une image
normale.
A la réception, on peut ajouter après les démodulateurs synchrones une voie vidéo munie d’une ligne à
retard de durée égaIe à 1 ligne (64 µs). On compose alors le signaI direct et celui retardé de telle sorte
qu'on en dégage le vrai signaI couleur.
Ainsi, sur une ligne on adresse le signaI rouge, sur la suivante on place le bleu, la prochaine ligne voit
revenir le signaI rouge et ainsi de suite une ligne sur deux.
Ces signaux apparaissent dans le signal vidéo sous la forme de deux porteuses différentes, modulées en
fréquence sur une plage assez large : ± 1,2 MHz environ, à cause de la préaccentuation subie par les
signaux couleurs.
Figure 40.
Structure du
codeur SECAM.
L’oscillogramme du signal vidéo SECAM montre deux différences par rapport à un signal PAL :
• la sous-porteuse couleur est modulée en fréquence, son amplitude reste donc constante
• les fréquences de la salve d’identification et de la sous-porteuse, changent d’une ligne à l’autre
Figure 41.
Oscillogramme
d’un signal vidéo
SECAM.
Or le spectre du signal FM modulé par les signaux de couleur R-Y ou B-Y n’est plus un spectre de raies
mais un spectre continu et de ce fait interfère avec les raies du spectre de luminance.
Pour laisser la place à la chrominance, la bande passante du signal de luminance a donc été réduite à
3,8 MHz au lieu des 6 MHz.
Figure 42.
Spectre d’un
signal vidéo
SECAM.
Du fait qu’une ligne utilise une des 2 couleurs de la ligne précédente, une image couleur possède, a
priori, une définition deux fois plus faible qu'une image émise en noir et blanc mais l'agrément de la
couleur rattrape ce défaut.
Il faut aussi reconnaître que la majeure partie des téléspectateurs ne constate pas de gêne quelconque
quand on réduit à moins de 5 MHz la trame colorée à 625 lignes, gêne qui se remarque par contre quand
on ôte la couleur et laisse l'image en noir et blanc.
Par ailleurs, on limite volontairement l'excursion de fréquence des deux sous-porteuses puis on décale
celles-ci différemment selon la couleur et ce, assez haut dans la bande vidéo et en choisissant des
relations de phase et de fréquence telles que l'on minimise au maximum le moirage.
• une préaccentuation des signaux R-Y et B-Y avant la modulation FM pour favoriser le haut du
spectre chrominance comme pour toute émission radiophonique en modulation de fréquence.
Ceci favorise les détails de la trame colorée. et améliore le rapport signal/bruit au décodage.
Figure 43.
Courbe de
préaccentuation
de la
chrominance.
• une compensation en cloche appliquée aux sous-porteuse couleur modulées dont la correction
inverse atténue le souffle ou bruit thermique qu’engendre le type de modulation de fréquence
Figure 44.
Courbe de
préaccentuation
en cloche.
On retrouve bien-sûr au décodage les filtres de désaccentuation et anti-cloche inverses de ceux utilisés
au codage.
Pour ce faire, on utilise une ligne à retard de 64 µs stockant l’information qui arrive alors que la voie
directe l'applique sans retard sur un circuit appelé "permutateur".
Ce circuit est placé avant les discriminateurs afin de toujours orienter un signaI de même couleur vers le
bon discriminateur.
Les liaisons internes du permutateur s'inversent donc à chaque ligne, grâce au commutateur électronique
déclenché par la fréquence ligne et qui fonctionne comme une bascule bistable.
Après les limiteur-discriminateurs on retrouve le matriçage qui recompose le signaI vert à partir de la
luminance Y.
• le signal vidéo ( luminance Y, chrominance PAL ou SECAM et tops de synchro ) occupant une
bande de 0 à 6 MHz
• le son allant de 20Hz à 15 kHz
Pour transmettre ces deux signaux on utilise deux porteuses décalées de 6,5 MHz dans le standard
français ( 5,5 MHz dans le standard B/G ).
Le signal vidéo module en amplitude la porteuse de l’émetteur de fréquence fo. Ce signal modulé est
ensuite filtré pour limiter la bande latérale inférieure à 1,25 MHz ( modulation en bande latérale
résiduelle), puis on ajoute la sous-porteuse son ( fréquence fo + 6,5 ) modulée en amplitude par le son.
Figure 46.
Structure d’un porteuse image fo antenne
émetteur de
télévision. 1 2 3
4 5
son modulateur
AM
Dans les autres pays, on trouve des écarts entre porteuse image et porteuse son pouvant varier entre 5,5
et 6,5 MHz.
Figure 47.
Spectre aux
luminance
différents points 1
de l’émetteur TV.
porteuse image fo
son
4
• au pied de l'antenne, se trouve le bloc de réception ou tuner qui sélectionne l'onde VHF ou
UHF, l’amplifie et la démodule pour fournir le signal vidéo d’une part et le son d’autre part
• une électronique appropriée d’extraction des tops de synchronisations ligne et trame qui
vont rythmer les oscillateurs de balayage correspondants
• la partie « image » du signal vidéo est ensuite exploitée par le démodulateur PAL ou SECAM
pour fourni les signaux R,V et B au tube trichrome
• le tube cathodique traduit en lumière plus ou moins vive le balayage du faisceau sur l'écran
luminescent, grâce au champ magnétique créé par le déviateur (bobines de déflexion). La
cathode reçoit le signaI de luminance tandis que le wehnelt (ou grille de commande) sert à doser
à la main la luminosité moyenne de la trame.
• le circuit de génération d'une très haute tension (THT) que l'on dispose sur l'anode tapissée à
l’intérieur du globe. Cette THT est créée par l’étage de puissance de la base de temps lignes, en
utilisant l’énergie récupérée par le retour vers la gauche des lignes Ce retour s'effectuant dans
un temps très court l’énergie engendre des impulsions de très grande amplitude, suffisamment
grande pour permettre grâce à un transformateur élévateur de créer une THT.
Figure 48.
Structure d’un
récepteur de
télévision.
Beaucoup de pays hormis la France ont introduit depuis longtemps un son stéréophonique en rajoutant
une deuxième sous-porteuse son légèrement décalée
Figure 49.
Son
stéréophonique à
deux porteuses.
Toutefois pour rester compatible avec un récepteur monophonique et lui permettre de recevoir les deux
informations, on utilise le standard suivant :
• la porteuse à 5,5 MHz (voie 1) sera modulée en fréquence par le signal G+D
• la porteuse à 5,742 MHz (voie 2) sera modulée en fréquence par le signal 2D
Figure 50.
Principe du
décodage d’une
émission
stéréophonique
TV.
Certains pays utilisent aussi la voie 2 pour émettre en une autre langue ( mode bilingual).
La reconnaissance du mode de transmission ( mono, stéréo ou bilingual) se fait grâce à une porteuse à
54,6875 kHz ajoutée au son de la voie 2 modulée en fréquence par une tonalité basse-fréquence :
• 0 Hz pour la mono
• 117,5 Hz pour la stéréo
• 274,1 Hz pour le mode bilingual
• il a une robustesse similaire au son analogique. En particulier, lorsque le signal à l'antenne faiblit, le
son NICAM ne disparaît qu'après la disparition de l'image
• il est compatible avec le parc existant dont il ne perturbe pas la réception
• le codage du signal est identique pour tous les standards de télévision : B, G, H,I et L
• les différences dans les paramètres de modulation entre les différents standards ont été minimisés
autant que possible.
Le signal audio de base est un signal analogique stéréophonique. Une préaccentuation lui est appliquée,
puis il est échantillonné à 32 kHz et converti linéairement en signal numérique sur 14 bits .
• le signal est découpé temporellement en " blocs " correspondant à 1 milliseconde de programme
• la compression quasi instantanée permet de transformer les mots de 14 bits en mots de 10 bits et des
bits de « facteur d'échelle » valable pour l'ensemble du bloc
• l'ensemble est entrelacé pour former un bloc de 64 x 11 = 704 bits
• on ajoute l'indispensable en-tête comprenant : un mot de synchronisation, des bits de contrôle, des
bits de données additionnelles
• enfin, les bits sont " brassés " afin de répartir l'énergie d'une manière uniforme dans la bande allouée
L’ensemble obtenu comporte 728 bits transmis toutes les millisecondes, d'où le débit résultant de 728
kbits/s et l'appellation complète de NICAM 728 donnée à ce procédé.
Figure 51.
Allure d’une
trame NICAM.
Ce signal numérique module une porteuse qui se trouve dans les standards B/G et L à 5,85 MHz.
Figure 52.
Position de la
sous-porteuse
NICAM..
Le tableau ci-dessous précise les caractéristiques des émissions TV-NICAM dans les différents
systèmes :
Figure 53.
Les différents
systèmes NICAM
Bande l : 46 à 68 MHz
Bande III : 162 à 216 MHz
Bande IV : 470 à 606 MHz
Bande V : 614 à 890 MHz ou 960 MHz
La bande Il de 87,5 à 108 MHz n'est pas utilisée, en France, pour la télévision mais pour la modulation de
fréquence. Toutefois, ce domaine est entamé largement dans certains pays comme le Japon l'Australie
ou l'URSS.
Figure 54.
Spectre du signal
émis par un
émetteur de TV
français..
Les émissions TV couleur à partir d’émetteurs terrestres se font en modulation d’amplitude à bande
latérale résiduelle dans tous les pays du monde.
Les pays ne se sont jamais accordés pour un système unique... Aujourd’hui seuls subsistent les
standards à 625 lignes tout au moins en Europe.
Néanmoins, on constate encore des écarts nuancés dans les modes de modulation image (positive ou
négative) et son MA ou MF et même dans le principe de la réduction de bande latérale inférieure 0,75 ou
1,25 MHz. Dans l'ensemble, nous retiendrons trois zones d'influence, liées aux situations géographiques.
⇒ Le continent américain adopte un canal à bande étroite de 6 MHz et une vidéo de 4,2 MHz normes
M et N, respectivement à 525 et à 625 lignes fréquence trame égale à 60 ou 50 Hz. Le son MF est utilisé
et la stéréophonie y est souvent ajoutée. Une partie de l'Asie a suivi cet exemple. La couleur est du type
NTSC.
- canaux de 8 MHz
- son MF
- 6,5 MHz d'inter porteuses
- vidéo de 6 MHz
- couleur SECAM
Signalons que l'Allemagne de l'Est se rattache aux normes CCIR. Mais le système de TV couleur est en
SECAM.
⇒ Le continent africain, subissant les influences directes des pays qui les aident ou qui les ont aidés à
sortir de la colonisation les normes CCIR et OIRT se partagent donc la mosaïque d’états en voie de
développement. Les pays francophones adoptent les normes K ou K1 où le son est toujours en FM
(départements d’Outre-mer).
Figure 55.
Les différents
standards de TV
dans le monde.
Figure 56.
Les modulations
positives et
négatives.
Merci pour l’intérêt que vous portez à mon travail. J’espère que le cours que vous avez téléchargé
répond à votre attente.
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d’erreurs, merci de me les signaler par Email à [email protected]
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