Normal Et Pathologique
Normal Et Pathologique
Normal Et Pathologique
1/ définition de psychopathologie
Psychopathologie :
> englobe l’étude des maladies mentales et des dysfonctionnements psychiques des sujets
réputés normaux
> a pour objet les conduites pathologiques (= manifestations psychiques et
comportementales dont souffrent les individus)
> son but est de décrire le fonctionnement, la genèse et les processus en permettant le
changement
> s’appuie sur la connaissance du fonctionnement normal pour dégager, décrire et analyser
les comportements pathologiques et essayer de comprendre leur origine
> compréhension des processus psychologiques impliqués dans les maladies mentales
Difficultés :
> Désigner ce qui est anormal
> Définir le point de rupture entre le normal et le pathologique
= pas possible de marquer une # nette
= continuum entre N et P
Trouble de la personnalité (TP) - pathologie psychiatrique décompensée sous forme
syndromique
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Pathologique :
> symptômes deviennent invalidants pour le sujet = conséquences dans # domaines de la vie
du sujet
> souffrance du sujet, de l’entourage, de la communauté
> fonctionnement rigide, sans capacité d’adaptation, répétitions…
Bleuler (1911) « certaines pathologiques comme les psychoses, ne sont que des exagérations
rares de grands groupes constitutionnels, répandus parmi les normaux »
Bleuler (1922) « l’individu semble totalement intégré à son environnement instantané,
vibrant à l’unisson avec lui (syntonie), alors que la schizoïdie exprime la capacité à se
détacher de cette ambiance » => syntonie et schizoïdie nécessaires au bon fonctionnement =
savoir alterner entre 2 états permet de s’adapter mais leur utilisation exclusive, exagérée et
hors contexte serait pathologique
Normalité :
> norma : équerre, norme, ce qui est conforme à la règle, sert de modèle, ce qui est dans un
juste milieu
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> absence de maladie
- quand se sent-on malade ? Quand estime-t-on que quelqu’un est malade ?
- la tolérance à la souffrance est très variable, individuellement et culturellement
- études statistiques : résultats très variables, 1/3 ou 2/3 de troubles
20% de pop pathologique ou normale ?
- pas malade = normal ? Et si le sujet est trop bien adapté ?
- Beauchese = la normalité fonctionnelle
« on considère comme normal un état approprié à un individu en raison de ses
caractéristiques et de ses buts »
B/ définition de la décompensation
= rupture de l’équilibre que l’organisme a trouvé pendant une certaine période pour faire
face à un conflit, un trauma, une frustration, aux exigences liées à la réalité extérieure/VQ
= toutes les fonctions (cognitives, émotionnelles, comportementales) de l’organisme sont
perturbées et le système de régulation du corps n’arrive plus à maintenir
= passage d’un état stable à une rupture d’équilibre
= passage d’un état non pathologique à un état pathologique
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= moment où la vulnérabilité psychologique du sujet va s’exprimer
= peut être insidieuse ou brutale
= synonyme : désorganisation psychique
= l’effondrement de la personnalité du sujet donc la perte de l’équilibre psychique aménagé
jusque là par le sujet à l’intérieur de la lignée structurelle de personnalité qu’est la sienne
= révèle un excès de tension dans le psychisme du sujet que son soi/moi ne peut plus
contenir/endiguer/gérer par ses moyens de défenses habituelles
= entraine apparition de troubles psycho-pathologiques qu’on peut comprendre comme une
tentative ultime de gestion/d’adaptation des trauma vécus donc de faire face
Dès lors que les conflits/souffrances/processus psychiques impliqués qui ont généré ce
surcroit de tension vont pouvoir être apaisés/transformés/élaborés, dans ce cas là le sujet
pourra réaménager son équilibre psychique = personnalité compensée au plan
psychologique = disparition des symptômes
Structure psychotique :
> décompensation se fait sous la forme de bouffées délirantes/psychoses aigües quand la
décompensation est brève
> décompensation se fait sous forme de diverses syndromes délirants quand la
décompensation est chronique
Décompensation syndromique : rupture de l’équilibre psychique qui génère des symptômes
A/ notion de structure
Se met en place au cours des premières années de vie (jusqu’à 4-6 ans), et n’est pas
pathologique (c’est la décompensation qui l’est)
Les personnalités structurées répondent à des fonctionnement économiques qui sont à la fois
stable et bien intégrées (individu peut faire face)
= courant de pensée structuraliste : ce modèle théorique propose la recherche d’explication
des troubles psychopathologiques par la notion de structure
+ en France : vient des années 30, l’accent se déplace, description des troubles mentaux
aux grandes structures
+ On parle à l’époque de structure névrotique et psychotique.
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Beaucoup dise que ce concept vient de Freud, mais en France, celui qui apporte le plus est
Jean Bergeret. Ce-dernier reprend un exemple donné par Freud en 1936.
Freud (1936) « lorsque l’on laisse tomber à terre un bloc de minéral sous forme cristallisée,
celui-ci ne se casse pas au hasard, mais selon les lignes de clivage qui se trouvent déjà
déterminées dans la structure préalable du bloc en question »
Bergeret pense qu’il en est de même pour la structure psychique : s’organise, se structure, se
cristallise progressivement au cours du développement post natal de l’individu => résultats :
une structure stable d’un type ou d’un autre
Cette stabilité de la structure est importante car elle sous-entend qu’il est impossible de
passer d’une structure à une autre à partir du moment où celle-ci est constituée
En absence de :
- Trauma affectif
- Conflit et de frustration intense
= l’individu ne sera pas malade, autrement dit il ne décompensera pas
S’il y a l’un de ses troubles, la structure peut se briser selon les lignes de clivages préétablit
au cours du développement précoce => individu développera à ce moment-là une névrose =
bonne prise en charge : structure névrotique de nouveau compensée
Donc la névrose est réversible et la pathologie mentale ne sera qu’un aléa évolutif de la
structure, une décompensation visible suite à une inadaptation de l’organisation profonde du
sujet qui a dépassé les moyens d’adaptation, de défenses, d’ajustement qu’ils soient
conscients ou non dont le sujet dispose
En plus de ces 2 structures, Bergeret décrit les états limites (trouble borderline, trouble de la
personnalité limite) qui n’ont pas la fixité, la solidité et la spécificité définitive des
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organisations structurées = donc on ne peut pas envisager le fonctionnement limite comme
une structure à proprement parler
=> on parle d’organisation au statut provisoire (ou organisation psychique de type limite) :
- il s’agit d’un état à part entière, on ne pourra pas passer d’un état limite à une
structure psychotique ou névrotique
- on dit que c’est une organisation provisoire dans le sens qu’on a une instabilité. Ils
ne sont pas plus sujets à une décompensation, mais ce qui prime est l’instabilité
Provisoire car instable (retrouvée dans les 2 domaines majeurs de fonctionnement de
l’individu : construction de l’identité + relations inter personnelles)
On dit qu’il y a 3 organisations psychiques de la personnalité, dont 2 qui sont structurés (car
stables)
Structure psychotique : individu est en deça/ en dessous de ce qui peut poser problème au
niveau inter personnel, car d’un pdv développemental y a des choses qui se sont pas mises
en place
Organisation au statut provisoire : dimension inter-personnelle existe mais l’individu est
tout aussi instable dans la constitution du soi (relation de lui à lui-même : intra-psychique)
que dans les relations inter-personnelles
Structure névrotique : altérité spécifique
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B/ notions de personnalité et de trouble de la personnalité
1/ notion de caractère/personnalité
La personnalité/le caractère :
- est le niveau de fonctionnement manifeste (se voit) et non morbide (non
pathologique) de la structure
- (la personnalité = niveau de fonctionnement non morbide) se situe à la jonction
entre les exigences internes et le monde extérieur
Selon un autre référentiel, on parlerait du soi = fonction de médiation entre la réalité interne
et les exigences liées à la réalité extérieure
La personnalité s’éprouve dans la vie relationnelle
Il y a à peu près 30% de la population qui a un caractère psychotique, et beaucoup de
personnes ayant une structure psychotique n’auront jamais de psychose durant leur vie, ils
s’arrêtent à un stade d’adaptation relationnelle de leur structure = pas de décompensation
La personnalité n’est pas pathologique
La personnalité est l’ensemble des états et des conduites stables qui sont l’expression chez
un individu de sa manière de vivre, de sa manière d’entrer en contact avec les autres
(dimension interpersonnel), et de percevoir sa propre personne
Personnalité dite saine : l’individu démontre une habileté de fonctionner de façon autonome
et compétente, une tendance à s’adapter à son environnement de façon efficace, une capacité
à atteindre ses buts et une sensation subjective de satisfaction
Ce qui est sain est la pluralité des traits de personnalité parce que ça sous-entend de
posséder de multiples façon de faire face et de s’adapter aux exigences de son env et
d’utiliser des stratégies d’adaptations variées
= flexibilité/souplesse de fonctionnement psychique
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2/ notion de trouble de la personnalité
Les patterns/structures comportementaux vont définir la façon dont un sujet entre en contact
avec son environnement
Ils s’installent généralement à l’adolescence et sont pérennes => persistent à l’âge adulte
Ces troubles s’expriment dans quasiment tous les domaines du sujet. Ils se manifestent sous
la forme de réponse comportementale stéréotypée => c’est une rigidification du
fonctionnement psychique
Un trait de caractère est une tendance dans la personnalité d’un individu, alors qu’un trouble
indique un répertoire qui est limité et stéréotypé.
Si les 3 caractéristiques ne sont pas retrouvées (ce qui est rare), on parle d’état « sub-
cliniques », ou « sub-syndromique », ou encore « infraliminaire ».
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Trouble général de la Trouble de la personnalité Trouble de la personnalité
personnalité (APA, 2013) schizotypique (APA, 2013) : schizoïde (APA, 2013) : Groupe
Groupe bizarre bizarre-excentrique
Déviation des conduites attendues Mode général de déficit social et Mode général de détachement par
dans au moins 2 domaines : interpersonnel marqué par une rapport aux relations sociales et
- La cognition gêne aiguë et des compétences de restriction de la variété des
- L’affectivité réduites dans les relations expressions émotionnelles dans
- Le fonctionnement proches, par des distorsions les rapports avec autrui
interpersonnel. cognitives et perceptuelles, et par
- Le contrôle des impulsions. des conduites excentriques
Modalités durables et rigides qui Début âge adulte et est présent Début de l'âge adulte dans au
envahissent situations sociales et dans au moins 5 de ces moins 4 de ces manifestations :
perso manifestations : - Ne recherche, ni n'apprécie, les
- idées de référence relations proches y compris les
- croyances bizarres ou pensée relations intrafamiliales
magique - Choisit presque toujours des
- perceptions inhabituelles activités solitaires
- pensée et langage bizarres - Peu ou pas d'intérêt pour les
- idéation méfiante ou relations sexuelles avec d'autres
persécutoire personnes
- inadéquation ou pauvreté des - Plaisir que dans de rares
affects activités, sinon dans aucune
- comportements ou aspects - Pas d'amis proches
bizarres, excentriques ou - Semble indifférent aux éloges et
singuliers à la critique d'autrui
- absence d'amis proches - Froideur, détachement, ou
- anxiété excessive => craintes émoussement de l'affectivité
persécutoires plutôt qu'à un
jugement négatif de soi-même
Souffrance cliniquement Pas exclusivement pendant Pas exclusivement pendant
significative ou une altération du l'évolution d'une schizophrénie, l'évolution d'une schizophrénie,
fonctionnement social, pro ou d'un trouble de l'humeur avec d'un trouble de l'humeur avec
autres domaines importants caractéristiques psychotiques, caractéristiques psychotiques,
d'un autre trouble psychotique ou d'un autre trouble psychotique ou
d'un trouble envahissant du d'un trouble envahissant du
développement développement et pas dû aux
effets physiologiques directs d'une
affection médicale générale
Mode stable et prolongé => 1e
manifestations décelables à l’ado
ou début âge adulte
Pas mieux expliqué par les
manifestations ou les
conséquences d’un autre trouble
mental
Pas imputable aux effets
physiologiques d’une substance
ou d’une autre affection médicale
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Caractéristique commune entre TP limite, Schizoïde, Schizo-typique : difficultés de
fonctionnement inter-personnel (relation aux autres)
TP limite : individus instables concernant leur vie émotionnelle et leur sentiments d’identité
personnelle
TP Schizoïde : individus isolés, repliés sur eux-mêmes, limités, pas de contact avec les
autres => pauvreté des relations inter-personnelles (ni source de satisfaction, d’aisance et de
fluidité)
TP Schizo-typique : particularités de leur fonctionnement psychique, de leur pensée et de
leurs comportements :
- Majeur partie des critères concernent les distorsions percepçtuelles et cognitives (pensée
magique, idéation persécutrice, flou du langage parfois métaphorique)
- Pour certains la personnalité schizo-typique est une déviation d’une personnalité normale
qui présente un risque pour la schizophrénie ; pour d’autres c’est une forme sub-
syndromique (infra clinique, infraliminaire) de schizophrénie
C/ la pathologie
Kraepelin (1889) : « la folie n’est rien d’autre que l’exagération du caractère habituel »
Bleuer (1911) : « les personnalités ont un lien avec la pathologie »
« les schizotymes ont pour évolution extrême la schizophrénie »
Il faut toujours restituer ce qu’il se passe pour le sujet dans une perspective
développementale
Pathologie décompensée :
> ensemble de symptômes qui font sens ensemble
> se regroupent dans divers troubles/syndromes
> empêchent l’adaptation du sujet aux exigences de la réalité externe
> 3 critère de l’anormalité (persistance, rigidité, généralisation)
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Schéma général :
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