Transferts de Chaleur Et de Masse Interne Aux Turbomachines
Transferts de Chaleur Et de Masse Interne Aux Turbomachines
Transferts de Chaleur Et de Masse Interne Aux Turbomachines
et de masse interne
aux turbomachines
Cours destiné aux étudiants de deuxième année Master Propulsion Aéronautique
Chapitre I : La conduction
I.1 Introduction
I.2 Définitions
I.3 Formulation d’un problème de Transfert de chaleur
I.4 Equation de la chaleur
I.5 Transfert stationnaire unidirectionnel
I.6 Prise en compte des transferts radiatifs
I.7 Transfert stationnaire multidirectionnel
I.8 Les ailettes
I.9 Transfert transitoire (instationnaire)
I.1 Introduction
Le transfert de chaleur est une science fondamentale qui traite le taux de transfert
d'énergie thermique. Il est défini comme étant l'énergie transférée à cause d'une différence de
température, des régions de hautes températures aux régions de basses températures. L'énergie
peut être transférée entre un système et son environnement via le flux de chaleur par différents
types de mécanismes appelés modes. Les modes de base de transfert de chaleur sont la
conduction, rayonnement et convection.
1.2 Définitions
Température
La température est une grandeur dont l’évolution produit différents phénomènes tels que des
variations de longueur ou de volume. C’est une grandeur repérable et non mesurable, on
repère alors la température en mesurant l’effet produit par sa variation sur le corps étudié.
C’est le principe du thermomètre : la variation de la hauteur de mercure est reliée à la
variation de la température correspondante.
Champ de température
Les transferts d’énergie sont déterminés à partir de l’évolution dans l’espace et dans le temps
de la température : T = f (x,y,z,t). La valeur instantanée de la température en tout point de
l’espace est un scalaire appelé champ de température. Nous distinguerons deux cas :
• Champ de température indépendant du temps : le régime est dit permanent ou stationnaire.
• Evolution du champ de température avec le temps : le régime est dit variable ou
transitoire.
Gradient de température
Si l’on réunit tous les points de l’espace qui ont la même température, on obtient une surface
dite isotherme. La variation de la température par unité de longueur est maximale le long de la
normale à la surface isotherme. Cette variation est caractérisée par le gradient de température :
Isotherme T0
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (T)
T
grad (T ) n (I.1)
n
Q mC T i T f J (I.2)
2
Chapitre I : La conduction
1 dQ W
m 2 (I.3)
S dt
dQ
W (I.4)
dt
Bilan d’énergie
L’inventaire des différents flux de chaleur qui influent sur l’état d’un système fermé (S) est :
(S)
e s
g st
e g s st (I.5)
Il faut établir les expressions des différents flux d’énergie. En reportant ces expressions dans
le bilan d’énergie, on obtient une équation différentielle dont la résolution permet de connaître
l’évolution de la température en chaque point du système.
3
Chapitre I : La conduction
Les échanges thermiques entre deux phases se font suivant trois types ou modes de
transfert de chaleur qui sont décrits ci-dessous.
1. Conduction
C’est le transfert de chaleur au sein d’un milieu opaque (solides ou fluides au repos), sans
déplacement de matière, sous l’influence d’une différence de température. La théorie de la
conduction repose sur l’hypothèse de Fourier (Jean Baptiste Fourier, mathématicien et
physicien Français): « En tout point d’un milieu isotrope, la densité de flux thermique
instantané, est proportionnelle au gradient de température»
grad (T ) (I.6)
T
S W (I.7)
x
T1>T2
T1 T2
S
Avec :
: Flux de chaleur transmis par conduction (W)
λ: Conductivité thermique du milieu (W/m°K)
x: Variable d’espace dans la direction du flux (m)
S: Aire de la section de passage du flux de chaleur (m2)
Remarque : Le flux thermique est compté positivement dans le sens d’écoulement de la chaleur (c'est-
à-dire des hautes températures vers les basses températures), par contre le gradient est un vecteur porté
par le même axe mais de sens contraire au flux thermique (des petites vers les grandes valeurs) d’où le
signe négatif (-) de la loi de Fourier.
2. Convection
C’est le transfert de chaleur entre un solide et un fluide (liquide ou gaz), l’énergie étant
transmise par déplacement du fluide (C’est le fluide en mouvement qui transporte de la
chaleur). . Ce mécanisme de transfert est régi par la loi de Newton :
hS (T p T ) W (I.8)
4
Chapitre I : La conduction
Fluide à T
T < Tp
Tp S
Avec :
: Flux de chaleur transmis par convection (W)
h: Coefficient de transfert de chaleur par convection (W/m-2°C)
Tp: Température de surface du solide (°C)
T∞: Température du fluide loin de la surface du solide (°C)
S : Aire de la surface de contact solide/fluide (m2)
Remarque : La valeur du coefficient de transfert de chaleur par convection h est fonction de la nature
du fluide, de sa température, de sa vitesse et des caractéristiques géométriques de la surface de contact
solide/fluide.
3. Rayonnement
p S (T p4 T 4 ) W (I.9)
Fluide
MilieuààTT∞
T < Tp
Tp S
Avec :
: Flux de chaleur transmis par rayonnement (W)
: Constante de Stefan (5,67.10-8 W/m-2 K-4)
εp: Facteur d’émission de la surface
Tp: Température de la surface (K)
T∞ : Température du milieu environnant la surface (K)
S : Aire de la surface (m2)
Flux de chaleur lié à un débit massique
Lorsqu’un débit massique de matière ̇ entre dans le système à une température T1 et en
ressort à la température T2, on doit considérer dans le bilan thermique un flux de chaleur
entrant correspondant:
5
Chapitre I : La conduction
mC (T1 T 2 ) W (I.10)
Avec:
: Flux de chaleur entrant dans le système (W)
̇ : Débit massique (kg/s)
C: Chaleur spécifique (J/kg.K)
T1, T2: Températures d’entrée et de sortie (K)
Flux de chaleur stocké
Le stockage d’énergie dans un corps correspond à une augmentation de son énergie interne au
cours du temps d’où (à pression constante et en l’absence de changement d’état) on a:
T
st VC W (I.11)
t
Avec:
st: Flux de chaleur stocké (W)
Masse volumique (kg/m3)
V: Volume (m3)
C: Chaleur spécifique (J/kg °C)
T: Température (°C)
t: Temps (s)
Le produit V.C est appelé la capacitance thermique du corps.
Flux de chaleur généré
Ce type de flux de chaleur intervient lorsqu’une autre forme d’énergie (chimique, électrique,
mécanique, nucléaire) est convertie en énergie thermique. On peut l’écrire sous la forme :
g qV W (I.12)
Avec :
g: Flux d’énergie thermique générée (W)
̇ : Densité volumique d’énergie générée (W/m3)
V : Volume (m3)
6
Chapitre I : La conduction
g
S
x x+dx
L>> e
st
x
O x x + dx e
T
x dx S
x x dx
T T
st VC ( Sdx )C
t t
g qV q Sdx
En remplaçant dans l’équation du bilan (I.13), on obtient :
T T T
S q Sdx S ( S dx )C
x x x x dx t
7
Chapitre I : La conduction
T T T T
x y z q C (I.14)
x x y x z x t
T T T q C T
x x y y z z t
Ou encore :
2T 2T 2T q C T
(I.15)
x 2 y 2 z 2 t
C
Le rapport en (m2/s) est appelé la diffusivité thermique qui caractérise la vitesse de
propagation d’un flux de chaleur à travers un matériau.
En coordonnées cylindrique l’équation de la chaleur s’écrit sous la forme :
2T 1 T 1 2T 2T q 1 T
(I.16)
r 2 r r r 2 2 z 2 t
Dans le cas d’un problème à symétrie cylindrique où la température ne dépend que de ‘r’ et de
‘t’, cette équation peut s’écrire sous forme simplifiée :
2T 1 T q 1 T 1 T q 1 T
r
r 2 r r t r r r t
1 2 ( rT ) 1 T 1 2T q 1 T
2 sin (I.17)
r r 2
r sin r sin
2 2 2
t
Mur simple
On considère un mur simple d’épaisseur ‘e’, de conductivité thermique ‘λ’ et de
grandes dimensions transversales (L >> e) dont les faces extrêmes sont à des températures T1
et T2. Dans ce cas le transfert de chaleur est unidirectionnel et si en plus il n’y a pas de
génération ni de stockage d’énergie, l’équation de la chaleur (I.15) s’écrit :
8
Chapitre I : La conduction
2T d 2T dT
0 C 1 dT =C 1dx T ( x ) C 1x C 2
x 2
dx 2
dx
Avec les conditions aux limites : T (x = 0) = T1 et T (x = e) = T2.
T1
Section transversale S
L>> e
T2
x
0 e
T 2 T1
D’où : D’où : C 2 =T1 et C 1
e
T 2 T 1
T(x) x T 1
e
Le profil de température est linéaire.
Le flux de chaleur qui traverse le mur s’écrit à partir de la relation de Fourier :
dT T T T T
S = S 2 1 = S 1 2
dx e e
Ce flux de chaleur peut se mettre sous la forme :
T 1 T 2
(I.18)
e
S
Analogie électrique : La relation (I.18) peut être considérée analogue à la loi d’Ohm en
électricité qui définit l’intensité du courant électrique comme le rapport de la différence de
potentiel électrique sur la résistance électrique.
U1 i U2
U U 2
i 1
R R
Le flux de chaleur est donc analogue au courant électrique, la température apparaît comme un
potentiel thermique et le terme (e/λS) apparaît comme la résistance thermique d’un mur plan
d’épaisseur ‘e’, de conductivité thermique ‘λ’ et de surface latérale ‘S’. On se ramène donc au
schéma équivalent représenté sur la figure ci-dessous.
9
Chapitre I : La conduction
T1 T2
Mur multicouches
C’est le cas des murs réels constitués de plusieurs couches de matériaux différents et où on ne
connaît que les températures Tf1 et Tf2 des fluides en contact avec les deux faces du mur.
Fluide 1 Tf1
λ1 λ2 λ3
Convection à coefficient h2
T1_
Convection à coefficient h1
_ T2
_ T3
_ T4
Fluide 2 Tf2
Figure I.6 : Schématisation des flux et des températures dans un mur multicouches
T f 1 T 1 T 4 T f 2
h1S (T f 1 T1 ) et h2S (T 4 T f 2 )
1 1
h1S h 2S
T f 1 T 1 T 1 T 2 T 2 T 3 T 3 T 4 T T
4 f2
1 e1 e2 e3 1
h1S 1S 2S 3S h2S
a c a c
En utilisant la propriété mathématique : , on obtient finalement :
b d b d
T f 1 T f 2
(I.19)
1 e e e 1
1 2 3
h1S 1S 2S 3S h2S
10
Chapitre I : La conduction
T f 1 T f 2 5
1 e e e 1
RTh _totale
avec RTh _totale R
1
i 1 2 3
h1S 1S 2S 3S h1S
(I.20)
Tf1
Tf2
Pour le cas d’un mur multicouches, il est souvent utile d’utiliser un coefficient
d’échange de chaleur global ‘U’ définit par une expression similaire à celle de la loi de
Newton relative au transfert de chaleur par convection hS (T p T ) on aura donc :
US (T f 1 T f 2 ) US T
Avec ‘T’ la différence de température globale. Le coefficient d’échange de chaleur global
est relié à la résistance thermique totale par :
T f 1 T f 2 1
US (T f 1 T f 2 ) U
RTh _totale SRTh _totale
1
U (I.21)
1 e1 e e2
1
3
h1 1 2 3 h2
Remarque : On a considéré que les contacts entre les couches de différentes natures étaient parfaits et
qu’il n’existait pas de discontinuité de température aux interfaces. En réalité, compte-tenu de la
rugosité des surfaces, une microcouche d’air existe entre les creux des surfaces en regard qui contribue
à la création d’une résistance thermique (l’air est un isolant) appelée résistance thermique de contact
qui est souvent négligée. En prenant en compte cette résistance thermique, la formule précédente
s’écrit alors :
T f 1 T f 2
(I.22)
1 e1 e e 1
R12 2 R 23 3
h1S 1S 2S 3S h1S
11
Chapitre I : La conduction
λ1 λ2
’
T1
T
λ1 λ2
T2
Mur composite
C’est le cas le plus réel où les parois ne sont pas homogènes. Considérons le mur
composite en série de la figure I.9. Des circuits électriques équivalents peuvent également être
utilisés pour ces systèmes complexes. De telles parois peuvent impliquer un nombre de
résistances thermiques en série et parallèles en raison de couches de matériaux différents.
Le flux de chaleur traversant le mur composite s’écrit :
T f 1 T f 2
R équivalente
En utilisant les lois d’association des résistances en série et en parallèle, on obtient la relation:
1
R équivalente R1 R 2 R6 R7 (I.23)
1 1 1
R3 R 4 R5
Avec :
1 1 e e1
R1 ; R2 1
h1S h1( l .L ) A S A ( l .L )
e2 e2 e e2 e e2
R3 ; R4 2 ; R5 2
1S 1 1( l1.L ) 2S 2 2 ( l 2 .L ) 3S 3 3 ( l 3 .L )
e3 e3 1 1
R6 ; R7
B S B ( l .L ) h2S h2 ( l .L )
12
Chapitre I : La conduction
e1 e2 e3 (S=L. l)
λA λ1 λB
l1
Fluide 1 Tf1 Fluide 2 Tf2
h2 h2
l l2
λ2
L
l3 λ3
2T 1 T 1 2T 2T q 1 T
avec 0; 0; 0
r 2 r r r 2 2 z 2 t z t
d 2T 1 dT 1 d dT
0 r 0 (I.24)
dr 2 r dr r dr dr
1 d dT ( r ) dT ( r ) dT ( r ) C 1 C1
r 0 r C1 dT ( r ) dr
r dr dr dr dr r r
C1
T(r) dr , après intégration on trouve la solution générale : T ( r ) C 1 ln r C 2
r
13
Chapitre I : La conduction
Les constantes d’intégration sont déterminées à partir des conditions aux limites suivantes :
T(r1) = T1 et T(r2) = T2
T1 C1 ln r1 C 2 et T 2 C1 ln r2 C 2
T 1 T 2 T 1 T 2
C1 et C 2 T2 ln r2
r r1
ln 1 ln
r2 r2
En substituant les valeurs des constantes C1 et C2 dans la solution générale on trouve :
T 1 T 2 r
T(r) ln T 2 (I.25)
r1 r2
ln
r2
r2
r1
T1
L T1
T2 r
T2
r1 r2
T 1 T 2
(I.26)
r
ln 2
r1
2 L
A partir de l’équation (I.26), il est évident que, la résistance thermique est de la forme :
14
Chapitre I : La conduction
r
ln 2
T 1 T 2
1
r
avec R12
R12 2 L
r3
r2
Fluide 1 : h1, Tf1
Fluide 2 : h2, Tf2
r1
T3 T2 T1
En régime permanent, le flux de chaleur est conservé lors de la traversée des différentes
couches et s’écrit :
T f 1 T f 2
(I.27)
r r
ln 2 ln 3
1 2
1 r r 1
h1( 2 r1L ) 2 L1 2 L2 h2 ( 2 r2 L )
15
Chapitre I : La conduction
Ce flux de chaleur peut être représenté par le schéma électrique équivalent suivant :
Tf1 Tf2
Dans les exemples traités précédemment, le transfert de chaleur entre une surface à
une température donnée et le milieu environnant a été considéré comme purement convectif.
Dans le cas où le fluide en contact avec la surface est un gaz et où la convection est naturelle,
le transfert de chaleur par rayonnement avec les parois (à la température moyenne ‘Tr’ )
entourant la surface peut devenir du même ordre de grandeur que le transfert de chaleur par
convection avec le gaz (à la température Tf ) au contact de la surface et ne peut plus être
négligé. Le transfert de chaleur par rayonnement s’écrit :
r S (T 24 T r4 )
Avec e est l’émissivité de la paroi solide et s est le coefficient de Boltzmann. Ce flux radiatif
peut se mettre sous la forme :
r S (T 24 T r4 ) S (T 22 T r2 )(T 2 T r )(T 2 T r )
r hr S (T 2 T r ) avec h r (T r 2 T r2 )(T 2 T r )
Les deux transferts de chaleur par convection et par rayonnement s’effectuent en parallèle et
le schéma électrique correspondant est représenté sur la figure ci-dessous :
16
Chapitre I : La conduction
Section transversale
(S) conv
λ Tf
Tf cond
conv hc T1 T2
T1 cond
Tr=Tf rad
T2 rad Tr
ε Tr
hr
x
0 e
T 1 T f T T
1 r
Réquivalente Réquivalente
e 1
R équivalente (I.28)
S 1
1
hc S hr S
Dans le cas réel le transfert de chaleur n’est plus monodirectionnel mais s’effectue
dans toutes les directions. La diffusion de la chaleur est donc multidirectionnelle. Pour
déterminer la variation de température et le flux de chaleur, plusieurs méthodes peuvent être
utilisées, elles comprennent l'utilisation d'approches analytiques (exactes), graphiques
(approchées) et numériques (approchées). Nous ne traiterons dans ce cours que la méthode
numérique
La solution analytique n’est pas accessible pour les problèmes impliquant des
géométries et/ou des conditions aux limites complexes. Dans ces cas, la meilleure alternative
est souvent celle utilisant les méthodes numériques telles que la méthode des différences
finies, des éléments finis ou des volumes finis. A cause de sa facilité d'application, la méthode
des différences finies est bien adaptée pour un traitement d'introduction des techniques
numériques.
17
Chapitre I : La conduction
2T 2T
0 (I.29)
x 2 y 2
Cette équation doit être écrite pour chacun des points nodaux. L'ensemble d'équations
résultant peut ensuite être résolu simultanément pour la température à chaque nœud. Les
dérivées partielles de la température T peuvent s’exprimer selon les formules suivantes :
T 1 T i 1, j T i , j T 1 T i , j T i 1, j
i , j i , j
x 2 x x 2 x
T 1 T i , j 1 T i , j T 1 T i , j T i , j 1
i , j i , j
y 2 y y 2 y
T 1 T 1
i , j i ,j
T x 2 x 2 T i 1, j 2T i , j T i 1, j
2
i , j
x 2 x x 2
T 1 T 1
T i , j i , j T i , j 1 2T i , j T i , j 1
2
y 2 y 2
i , j
y 2 y y 2
2T 2T T i 1, j 2T i , j T i 1, j T i , j 1 2T i , j T i , j 1
0
x 2 y 2 x 2 y 2
T i 1, j 2T i , j T i 1, j T i , j 1 2T i , j T i , j 1
0
x 2 x 2
T i 1, j T i 1, j T i , j 1 T i , j 1 4T i , j 0 (I.30)
18
Chapitre I : La conduction
y
T2
M
T1 T1
i,j
y
x
0 x T1 N
Figure I.15 : Discrétisation du domaine d’étude par la méthode des différences finies.
Pour chaque nœud (i,j) du maillage, l'équation de la chaleur, qui est une équation
différentielle exacte, est réduite à une équation algébrique approximative. Cette forme
approximative de différence finie de l'équation de la chaleur peut être appliquée à tout nœud
intérieur équidistant de ses quatre nœuds voisins. Elle nécessite simplement que la
température d'un nœud intérieur soit égale à la moyenne des températures des quatre nœuds
voisins. On obtient ainsi un système d’équations algébriques qui, après intégration des
conditions aux limites, sera résolu par une méthode directe telle que la méthode de Gauss ou
indirecte (itérative) telle que celle de Jacobi ou Gauss-Seidel. Cette résolution donne la
répartition d la température dans la plaque.
Les ailettes sont des surfaces étendues utilisé afin d’augmenter le transfert de chaleur
entre une proie solide et le milieu environnant. Une ailette est un milieu bon conducteur de la
chaleur dont une dimension est grande devant les autres, exemple : barre d’épaisseur ‘e’ et de
longueur ‘L’, avec ‘e << L’. Elles sont utilisées à chaque fois que des densités de flux élevées
doivent être extraites d’un encombrement réduit : refroidissement de composants
électroniques, refroidissement d’un moteur par air,…
Prenons l’exemple d’une ailette rectangulaire longue de section constante
suffisamment faible pour qu’il n’y ait pas de variation de température dans une même section
droite (figure I.16).
19
Chapitre I : La conduction
Fluide à T∞
Fluide à T∞
T0
x T x+dx
T0 x
pe
S
Fluide à T∞ 0 x x+dx
Fluide à T∞
c
Figure I.16 : Représentation des flux élémentaires sur une ailette longue de section constante
T
x+dx : Flux de chaleur transmis par conduction à l’abscisse ‘x+dx’ : x dx S
x x dx
conv : Flux de chaleur transmis par convection à la périphérie de la barre entre ‘x’ et ‘x+dx’ :
conv hS T T
avec ‘S = pe.dx’ (pe : est le périmètre de la section transversale de la barre)
Le bilan d’énergie s’écrit donc:
T T
x S x dx S c hPe dx T T
x x x x dx
Si λ et S sont indépendants de l’abscisse x, nous obtenons :
T T
S S
x x dx x x
S
d 2T hpe
hpe T T T T 0 (I.31)
dx dx 2 S
Cette équation différentielle est appelée équation de la barre, sa solution donne la variation de
la température dans l’ailette.
Pour déterminer le flux de chaleur extrait par une ailette, il faut résoudre l’équation
différentielle (I.31) qui représente la température T(x) d’une ailette encastrée dans un mur à la
température T0 et baignant dans un fluide à la température T∞. Cette équation devient en
hpe d 2
posant T T et 2 : 2 0
S dx 2
20
Chapitre I : La conduction
C’est une équation différentielle du 2nd ordre à coefficients constants dont la solution générale
est de la forme :
Ae x Be x ou Ach( x ) Bch( x )
La détermination des constantes A et B dépend des conditions aux limites à savoir :
T(x = 0) = T0,
T(x = L) = T∞,
Les conditions aux limites s’écrivent alors pour la variable :
En x = 0 : (x=0) = T0 - T∞
x 0 Ae 0 Be 0 =A B T 0 T
En x = L : (x=L) = T∞ - T∞ = 0 ( x L ) Ae L Be L
L est très grande (ailette longue), alors on a pour la deuxième condition :
0
( L ) Ae L B e L
Pour que la valeur de ‘ ’ soit fini, faut donc que A soi égal à zéro : A = 0
De la première condition, on obtient : B = T0 - T∞
D’où la solution de l’équation différentielle est : T 0 T e x
T x T
e x (I.32)
T 0 T
Ou encore :
T x T 0 T e x T (I.33)
Le flux dissipé sur toute la surface de l’ailette est celui transmis par conduction à sa base soit :
extrait conduction x 0
T hpe
conduction S S T 0 T e avec
x
x 0
x x 0 S
L’efficacité définit les performances d’une ailette en comparant le flux dissipé à celui
qui serait dissipé dans une ailette de mêmes dimensions mais dont la température serait
uniforme et égale à celle de la base (conductivité thermique λ tend vers ∞, pas de résistance
thermique de conduction donc pas de chute de température dans l’ailette).
Le flux échangé par cette ailette idéale serait pour une ailette rectangulaire de périmètre ‘pe’ et
de longueur ‘L’.
21
Chapitre I : La conduction
max hpe L T 0 T
L’efficacité de l’ailette s’écrit donc :
Remarque :
1- Dans le cas de géométries complexes (ailettes à section variable, ailettes aiguilles…), il existe
des formules ou des abaques (voir tableau I.1) permettant de déterminer l’efficacité des
ailettes et ensuite le flux de chaleur extrait par l’ailette grâce à la relation : extrait max
Les ailettes sont utilisées lorsqu’il faut extraire une densité de flux importante dans un
encombrement réduit, exemples : radiateur d’automobile, carter de moteur refroidi par air,
évaporateur de climatiseur,…
D’une façon générale, l’usage des ailettes est :
• Peu utile pour les liquides car le coefficient de transfert de chaleur par convection ‘h’ est
grand,
• Utile dans le cas des gaz car le coefficient de transfert de chaleur par convection ‘h’ est
faible.
• Des ailettes étroites et rapprochées sont meilleures que des ailettes plus grandes et
espacées mais on est limité par les pertes de charges (elles augmentent si l’on diminue
trop l’écartement des ailettes).
22
Chapitre I : La conduction
• L’ailette est d’autant plus performante que sa conductivité thermique λ est élevée. Le
choix des ailettes est alors un compromis entre le coût, l’encombrement, les pertes de
charge et le transfert de chaleur.
23
Chapitre I : La conduction
L’hypothèse d’un milieu uniforme est à priori contradictoire car il est nécessaire qu’il
y ait un gradient thermique pour qu’il se produise un transfert de chaleur. Cette approximation
du milieu à température uniforme peut néanmoins être justifiée dans certains cas que l’on va
préciser. Considérant un solide métallique initialement à la température ‘Ti’ immergé dans un
fluide à température ‘T0’ maintenue constante. L'énergie thermique est transférée par
convection et rayonnement de la surface du solide vers le fluide environnant. Le transfert
d'énergie par conduction se produit également de l'intérieur du solide vers sa surface, et la
température à chaque point du solide diminue jusqu'à ce qu'un état stationnaire soit atteint.
Les propriétés finales du matériau du solide dépendront considérablement de la variation
temporaire de la température résultant du transfert de chaleur. Le contrôle du transfert de
chaleur est donc l'un des clés de la fabrication de nouveaux matériaux aux propriétés
améliorées.
Si l’on suppose que la température à l’intérieur du solide est uniforme, ceci est valable
si ces dimensions sont petites et sa conductivité thermique est élevée. En négligeant le
transfert de chaleur par rayonnement, le bilan thermique entre deux instants ‘t’ et ‘t + dt’
s’écrit :
T dT hS
e g s st 0 s st 0 hS T T 0 VC dt
t T T 0 VC
dT hS hS
T T dt ln T T 0 t C
0 V C VC
Comme condition initiale : nous avons à t = 0, la température du solide était T = Ti, d’où :
24
Chapitre I : La conduction
T T 0 hS
C ln T T 0 et par conséquent ln t , la solution est donc sous la
T i T VC
forme :
hS
T T 0 t
e VC (I.37)
T i T
st s
Ti
Fluide à
T0 et h
L’équation (I.37) peut être utilisée pour déterminer le temps nécessaire au solide pour
atteindre une certaine température T, ou, inversement, elle peut être utilisée pour calculer la
température atteinte par le solide à un instant t.
V C
Dans cette solution, le terme est une grandeur positive dont la dimension est ‘s-1’, son
hS
inverse a une unité de temps (s). Ce terme est donc homogène à un temps et est appelé
VC 1
‘constante de temps’ du système, il est exprimée par V C RthC th .
hS hS
où, Rth est la résistance thermique convective et Cth est la capacité thermique localisée (ou
regroupée) du solide. Toute augmentation de Rth ou Cth fera réagir un solide plus lentement
aux changements de son environnement thermique. L’équation (I.37) peut être écrite sous la
forme :
t
T T 0
e (I.38)
T i T
Sous forme adimensionnelle, l’équation (I.38) devient après introduction de deux nombres
adimensionnels particulièrement importants en régime variable :
T T 0
e Bi .Fo (I.39)
T i T
Avec :
Bi : Nombre de Biot, il est défini par:
Convection à la surface du corps h T hl
Bi c
Conduction dans le corps T
x lc
25
Chapitre I : La conduction
lc
Résistance thermique interne Rconduction S hl c
Bi
Résistance thermique externe Rconvection 1
hS
‘lc’ est la dimension (ou longueur) caractéristique du milieu, définie comme le rapport du
volume du solide à sa surface lc = V/S. Une telle définition facilite le calcul de ‘lc’ pour les
solides ayant une forme compliquée. A titre d’exemple, pour un parallélépipède carré de côté
‘a’ lc = a, pour un cylindre long de rayon ‘ro’, lc = ro/2 et pour une sphère de rayon ‘ro’ on a
lc = ro/3.
L’exposant de l’équation (I.37) peut être écrit sous forme :
hS h hl t hl t
t t c c 2
VC Cl c C lc2
lc
.t
Fo
l2
Fo est le nombre de Fourier qui caractérise la pénétration de la chaleur en régime variable,
avec ‘α’ la diffusivité thermique caractérisant la vitesse de propagation d’un flux de chaleur à
travers un matériau. (m2/s). L’exposant de l’équation (I.37) peut donc être écrit sous
C
la forme:
hS
t Bi .Fo
VC
Les résultats précédents indiquent que la différence entre les températures du solide et du
fluide diminue exponentiellement jusqu'à zéro lorsque temps tend vers l'infini (figure I.18).
0,368
t
τ1 τ2 τ3 τ4
Remarque :
1- La connaissance du produit des nombres de Biot et de Fourier permet de déterminer l’évolution de
la température de la sphère.
26
Chapitre I : La conduction
2- Un petit nombre de Biot (Bi < 0,1) indique que la résistance à la conduction à l'intérieur du solide
est bien inférieure à celle due à la convection à travers la couche limite du fluide et donc de faibles
gradients de température sont obtenus dans le corps. Par conséquent, l'hypothèse d'une distribution
uniforme de la température dans le solide est raisonnable si le nombre de Biot est petit.
3- Un petit nombre de Biot (rapport de la convection à la surface à la conduction dans le corps) est
obtenu pour des soldes de petites dimensions avec une conductivité thermique élevée, en
particulier lorsqu'ils sont immergés dans un milieu mauvais conducteur de chaleur.
27
Chapitre II : La convection
Chapitre II : La convection
Le flux de chaleur transmis par convection entre une paroi solide et un fluide est relié
à l’écart de température entre la surface du solide et le fluide par l’équation de Newton :
hS T paroi T fluide W (II.1)
‘h’ ayant comme unité [W/m2K] est le coefficient d’échange de chaleur par convection, il
traduit d’une façon empirique les échanges de chaleur entre le solide et le fluide. Ce
coefficient d’échange ‘h’, appelé également taux de transfert de chaleur, dépend de
l’écoulement du fluide, des propriétés thermiques du fluide et de la géométrie du solide. Sa
28
Chapitre II : La convection
valeur numérique n’est généralement pas uniforme sur une surface et elle dépend aussi du lieu
où l’on mesure la température.
Le flux de chaleur ‘’ dépend donc de :
• La différence de température entre la paroi solide et le fluide,
• La vitesse du fluide (nature de l’écoulement),
• Les propriétés thermo-physiques du fluide,
• La surface d’échange de chaleur,
• L’état de surface du solide,…..
Fluide environnant
h
Tfluide
Solide chaud
Tparoi
29
Chapitre II : La convection
U∞
Région où le fluide est
Considéré non visqueux
U∞ U∞
δh(x)
Figure II.2 : Développement de la couche limite hydrodynamique sur une plaque plane horizontale.
est entièrement située dans cette couche qui joue le rôle d’isolant thermique. L’épaisseur de la
couche limite thermique est définie comme la distance pour laquelle on a :
T
T 0 , 99 T paroi T . Le paramètre clé pour la couche limite thermique est le
U∞,T∞
δt(x)
T∞
Tp Tp
Ecoulement laminaire Transition Ecoulement turbulent
0 x
Figure II.3 : Développement de la couche limite thermique sur une plaque plane horizontale
(Analogie de Reynolds).
La densité de flux de chaleur total échangée représente la somme des densités du flux
thermique dans chaque point du système. Il sera alors obtenu par intégration de ces densités
du flux de chaleur local sur toute la surface par :
S
x dS h( x ) T paroi T fluide dS T paroi T fluide h( x )dS , d’où :
S S S
On définit alors le coefficient d’échange convectif moyen ou global pour toute la surface par :
31
Chapitre II : La convection
1
S S
h h( x )dS (II.4)
Si on considère par exemple le cas de la plaque plane horizontale de surface ‘S = L.b’ alors
l’élément de surface se calcul par ‘dS = b.dx’ et le coefficient d’échange moyen se calcul par :
x L
1 1
h
L.b h( x ) b .dx L h( x )dx (II.5)
S x 0
U∞,T∞
S
x dS = b.dx
Tparoi
dx
x
L
En transfert de chaleur par convection, la détermination des flux de chaleur local et total est
primordiale. Ces flux thermique peuvent être déterminés à partir des relations (II.3 à II.5).
Cependant la simplicité de ces relations n’est qu’apparente. En effet, le calcul du flux de
chaleur nécessite la connaissance préalable du coefficient d’échange, local ou moyen qui sont
fonction de plusieurs paramètres telles que : les propriétés thermiques et physiques du fluide
(qui eux même dépendent de la température), la géométrie et la dynamique de l’écoulement.
Dans le tableau II.1, on trouve l’ordre de grandeur du coefficient de transfert de chaleur par
convection pour différentes configurations.
Configuration h W / m 2 C
Convection naturelle
• Dans un gaz 2-10
• Dans un liquide 100-1000
Convection forcée
• Avec un gaz 10-200
• Avec un liquide 100-5000
Ebullition de l’eau
• Dans un récipient 2500-35000
• En écoulement dans un tube 5000-100000
Condensation de l’eau sous 1 atm
• Sur une surface verticale 1000-11000
• A l’extérieur de tubes horizontaux 10000-25000
32
Chapitre II : La convection
Un transfert de chaleur élevé est obtenu pour un coefficient d’échange par convection
élevé. Ce coefficient ‘h’, qui dépend de plusieurs paramètres, est plus grand lorsque :
• La vitesse d’écoulement du fluide est plus grande, de ce fait l’écoulement turbulent donne
un coefficient ‘h’ plus important que l’écoulement en régime laminaire.
• La chaleur spécifique du fluide ‘Cp’ est plus grande.
• La conductivité thermique du fluide λ (ou sa diffusivité thermique α) est plus grande, pour
cela les fluides possèdent un coefficient ‘h’ plus important que les gaz.
• La viscosité du fluide est plus faible (à cause du faible frottement elle permet d’obtenir de
grandes vitesses).
Le transfert de chaleur entre une surface solide et le fluide qui l’entoure se fait par conduction
thermique puisque la vitesse des particules fluides en contact directe avec cette surface est
nulle. La densité de flux de chaleur à la surface est continue, ce qui permet d’écrire :
dasn le solide dans le fluide
T T
à la surface s f
y y 0
y y 0
La chaleur est ensuite transportée par convection dans le fluide et la densité de flux
s’exprime la loi de Newton :
h T paroi T fluide
Le coefficient de transfert de chaleur par convection est donc lié au gradient de température à
la surface par :
T
f
y y 0
h (II.6)
T paroi T fluide
33
Chapitre II : La convection
La nécessité de définir des corrélations qui soient applicables à des appareils de tailles
différentes opérant dans des situations différentes conduit à l’utilisation de paramètres
adimensionnels qui permettent de définir des similitudes. On définit ainsi :
Ud
1- Nombre de Reynolds : Re , c’est le rapport entre les forces d’inertie et les forces
visqueuses, il caractérise le régime d’écoulement (laminaire ou turbulent).
cp
2- Nombre de Prandtl : Pr , c’est le rapport entre la diffusivité de quantité de
f f
mouvement ‘ν’ à la diffusivité thermique ‘αf’, il caractérise le fluide dans un état donné.
hd
3- Nombre de Nusselt : Nu , c’est le rapport entre le flux de chaleur par convection et
celui par conduction dans le fluide, il caractérise le transfert de chaleur par convection.
Ud
4- Nombre de Péclet : Pe Re.Pr , c’est le rapport entre le transfert de chaleur par
f
diffusion et celui par convection dans le fluide, il caractérise la convection forcée.
2 g T p T f d 3
5- Nombre de Grashof : Gr , il caractérise le déplacement du fluide dans
2
un phénomène de convection naturelle. Cette relation est utilisable pour le cas où la
température imposée à la paroi est constante. Si à la paroi on impose un flux de chaleur
constant, on utilise alors le nombre de ‘Grashof modifié Gr*’, obtenu en posant:
2 g T p T f d 3 T f T p
Gr
2
, avec S
d
T p T f .dS d'où: Gr*
2 g d 4
S 2
Avec ‘ 1 / T f ’ est le coefficient de dilatation thermique volumique et ‘d’ est une longueur
caractéristique qui peut être le diamètre pour une conduite ou la longueur pour une plaque.
6- Nombre de Rayleih : Ra = Gr.Pr, il caractérise la convection naturelle.
Nombre de Nusselt
C’est un nombre adimensionnel utilisé pour caractériser les transferts thermiques par
convection entre un fluide et une paroi.
Le nombre de Nusselt représente le rapport du flux de chaleur échangé par convection au flux de
chaleur échangé par conduction:
34
Chapitre II : La convection
convection h S T p T f h d
Nu = (II.7)
conduction
f S
T p T f f
d
Avec :
‘h’ est le coefficient de transfert de chaleur par convection.
‘λf’ est la conductivité thermique du fluide.
‘d’ est une longueur caractéristique qui dépend de la géométrie du solide. Dans le cas d'un
écoulement dans une conduite, ‘d’ représente le diamètre de la canalisation, ou le diamètre
hydraulique si la section de conduite n’est pas circulaire. Dans le cas d'une plaque plane, ‘d’
représente la longueur de la plaque.
En pratique, le nombre de Nusselt est une mesure commode du coefficient d’échange de
chaleur par convection car, une fois sa valeur connue, on peut calculer ‘h’ d’après la relation :
Nu f
h (II.8)
d
Lorsque le nombre de Nusselt est lié au coefficient d’échange convectif local, il est appelé
nombre de Nusselt local ‘Nux’ Dans ce cas, il varie en fonction de la position où on calcule le
flux thermique, puisque ce dernier varie en chaque point de la géométrie. Le nombre de
Nusselt local s’écrit :
h x .x
Nu x x (II.9)
f
L Nu x x
Nu L dx (II.10)
0 x
35
Chapitre II : La convection
utiliser des corrélations basées sur des données expérimentales. L’objectif principal dans un
phénomène de convection est la détermination du coefficient de transfert de chaleur par
convection, qui sera calculé à partir du nombre de Nusselt. Les données expérimentales
permettent souvent de de le représenter par une simple relation de la forme :
Nu C Re Lm Pr n (II.11)
Où : ‘m’ et ‘n’ sont des exposants constants, et la valeur de la constante ‘C’ dépend de la
géométrie et du régime d’écoulement.
Dans ce qui suit nous allons présenter les corrélations expérimentales les plus usuelles
en convection forcée externe :
II.4.1 Plaque plane horizontale
Considérons un écoulement parallèle d'un fluide sur une plaque plane horizontale de
longueur ‘L’ (figure II.5). La coordonnée ‘x’ est mesurée le long de la surface de la plaque
depuis le bord d'attaque dans le sens de l'écoulement. Le fluide s'approche de la plaque dans la
direction ‘x’ avec une vitesse ‘U∞’ et une température ‘T∞’ uniformes en amont. L'écoulement
dans la couche limite hydrodynamique commence comme laminaire, mais si la plaque est
suffisamment longue, l'écoulement deviendra turbulent après une distance ‘xcr’ à partir du
bord d'attaque où le nombre de Reynolds atteint sa valeur critique de transition. Le nombre de
Reynolds à une distance ‘x’ du bord d'attaque de la plaque est exprimé par :
U x U x
Re x (II.12)
La valeur du nombre de Reynolds varie du bord d’attaque jusqu’au bord de fuite de la plaque
où elle atteint la valeur :
U L U L
Re L (II.13)
Pour un écoulement sur une plaque plane, la transition du régime laminaire au turbulent est
généralement supposée se produire au nombre Reynolds critique :
U x cr U x cr
Re L 5.105 (II.14)
Régime laminaire :
hx .x
Nu x 0 , 332 Re x0.5 Pr 0 ,33 (II.15)
f
36
Chapitre II : La convection
h .L
Nu L 0 , 664 Re L0.5 Pr 0 ,33 (II.16)
f
Cette corrélation est valable pour Re < 5.105 et Pr 0,6.
Régime turbulent :
hx .x
Nu x 0 , 0296 Re x0.8 Pr 0 ,33 (II.17)
f
h .L
Nu L 0 , 037 Re L0.8 Pr 0 ,33 (II.18)
f
U∞ , T ∞
Tp
laminaire Turbulent
x
xcr
L
1
x cr L
h
L hx , laminairedx hx , turbulentdx
(II.19)
0 x cr
Dans cette expression ‘xcr’ est déterminée à partir du nombre de Reynolds critique et en
effectuant les intégrations et après substitution des expressions indiquées dans l’équation
(II.19), le coefficient de transfert de chaleur convectif sur toute la plaque sera déterminé.
37
Chapitre II : La convection
Lorsque la plaque plane est soumise à un flux de chaleur constant au lieu d'une
température constante, le nombre de Nusselt local est donné par :
Régime laminaire :
hx .x
Nu x 0 , 453 Re x0.5 Pr 0 ,33 (II.20)
f
Régime turbulent :
hx .x
Nu x 0 , 0308 Re x0.8 Pr 0 ,33 (II.21)
f
Ces relations donnent des valeurs qui sont 36% plus élevées pour le régime laminaire et 4%
plus élevées pour le régime turbulent par rapport au cas de la plaque soumise à une
température constante.
U∞ , T ∞
Tp
38
Chapitre II : La convection
Pour une sphère, les effets de sillage sont similaires à ceux pour le cylindre et la
corrélation du nombre de Nusselt est la suivante :
Nu D 2 0 , 4 Re D0 ,5 0 , 06 Re 0 ,66 Pr 0.4
p
(II.24)
Cette relation est valable pour :
0 , 71 Pr 380
3, 5 Re D 7 , 6.10
4
1 / p 3, 2
Dns ces expressions, ‘Re’ est le nombre de Reynols à l’amont du cylindre (calculé en utilisant
la vitesse ‘U∞’) et ‘ReD’ est celui calculé à la surface du cylindre. Toutes les propriétés sont
déterminées à la température ‘T∞’ sauf la viscosité dynamique ‘μp’ du fluide qui est
déterminée à la température ‘Tp’.
39
Chapitre II : La convection
Le nombre de Reynolds est calculé dans ces configurations en utilisant la vitesse maximale
dans l’écoulement (sur les plans désignés par ‘Amax’) :
St
Pour la disposition alignée: u max U
S t D
2S t
Pour la disposition en quinconce : u max U
S d D
U∞ , T ∞ U∞ , T ∞ Sd
St
St
Amax
Amax
Sl Sl
D D
a B
Figure II.7 : Ecoulement autour d’un faisceau de tubes :
a- disposition alignée ; b- disposition en quinconce
δh
Figure II.8 : Développement de la couche limite hydrodynamique d’un écoulement laminaire dans
une conduite horizontale.
Le nombre de Reynolds pour l'écoulement dans un tube circulaire est défini par :
um D um D
Re D (II.26)
Où ‘um’ est la vitesse moyenne du fluide dans la section transversale du tube et D est le
diamètre du tube.
Dans un écoulement entièrement développé, le nombre critique de Reynolds correspondant au
début de la turbulence : Recr = 2300.
La longueur d'entrée hydrodynamique pour l'écoulement laminaire est donnée par :
lh
0 , 05 Re D (II.27)
D
Pour l’écoulement turbulent, elle est indépendante du nombre de Reynolds :
l
10 h 60 (II.28)
D
41
Chapitre II : La convection
• Vitesse moyenne
Dans un écoulement interne la vitesse moyenne est celle qui fournit le débit massique à
travers le tube, elle est définie par :
m u m S
m m
D
u m D S D D 2 /4 4m
Re D
D
On obtient alors
u r , x dS u r , x dS
m u m S u r , x dS u m S
um S
S
S r02
S r 2 dS 2 r dr
La vitesse moyenne dans un tube circulaire pour un fluide incompressible est de la forme :
2 u r , x rdr r
2 0
u r , x rdr
r02 0
um S
(II.29)
r02
Cette expression permet de déterminer la vitesse moyenne à n'importe quelle position axiale à
partir de la connaissance du profil de vitesse.
Considérons un fluide qui entre dans un tube avec une température constante et qui est
inférieure à celle de la surface. Un transfert de chaleur par convection se produit et une
couche limite thermique commence à se développer dans le tube (figure II.9). L’état
thermique complètement développé est atteint et le profil de température T (r, x) dépend des
conditions aux limites imposées à la surface (température ou flux de chaleur constants).
Pour l'écoulement laminaire, la longueur d'entrée thermique peut être exprimée par :
le ,th
0 , 05 Re D .Pr (II.30)
D
42
Chapitre II : La convection
Pour les fluides ayant un nombre de Prandt Pr > 1, la couche limite hydrodynamique
se développe plus rapidement que la couche limite thermique ‘le,h < le,th’, tandis que l'inverse
est vrai pour un de nombre Pr < 1. Pour un nombre de Prandtl élevé (fluides tels que les
huiles) ‘le,h’ est beaucoup plus petit que ‘le,th’ et le profil de vitesse est considéré
complètement développé dans toute la région d'entrée thermique. En revanche, pour un
écoulement turbulent, les conditions sont presque indépendantes du nombre de Prandtl et on
considère que :
l e ,th
10 (II.31)
D
Remarque : dans la région complètement développé thermiquement d'un fluide avec des
propriétés constantes, le coefficient de transfert de chaleur par convection local est constant
et indépendante de la direction ‘x’.
Conditions à la surface
Tp > Te p
ue, Te
δt r0 x
δt
Figure II.9 : Développement de la couche limite thermique dans un tube circulaire chauffé.
• Température moyenne'
Q m C p T paroi T fluide
Cette équation représente l'énergie thermique pour un liquide incompressible ou l'enthalpie
(énergie thermique plus travail d'écoulement) pour un gaz idéal, qui est transporté par le
fluide. Pour l’écoulement externe la température est considérée constante à travers les zones
de section transversale d'entrée et de sortie. Ceci n'est pas vrai pour un écoulement interne.
43
Chapitre II : La convection
m C pT mf u C pT dS (II.32)
S
1
T mf u C pT dS
mCp S
T mf
T mf ,e T mf ,s
2
44
Chapitre II : La convection
Nu D 0 , 023 Re D4/ 5 Pr n
n 0 , 4 pour le chauffage T p T mf (II.37)
n 0 , 3 pour le refroidissement T p T mf
Cette corrélation est utilisée pour des différences de température (Tp - Tmf) petites ou
modérées, avec toutes les propriétés thermo-physiques du fluide évaluées à ‘Tmf’.
Pour des différences de température (Tp - Tmf) élevées impliquant de grandes variations des
propriétés thermo-physiques du fluide, la corrélation de Sieder et Tate est recommandée:
0 ,14
Nu D 0 , 027 Re D4/ 5 Pr 1/ 3
(II.38)
p
Cette corrélation est valable pour les conditions suivantes :
0 , 7 Pr 16700
Re D 10000
L
10
D
Toutes les propriétés thermo-physiques du fluide sont évaluées à ‘Tfm’ à l'exception de ‘μp’,
qui est évaluée à la température de la paroi ‘Tp’.
Une corrélation, valable pour les tubes lisses pour une large gamme de nombres de Reynolds,
y compris la région de transition, a été élaborée par Gnielinski:
f
Re D 1000 Pr
8 (II.39)
Nu D
1 12 , 7
f
8
Pr 2/ 3 1
Cette corrélation est valable pour les conditions suivantes :
0 , 5 Pr 200
6
3000 Re D 5.10
45
Chapitre II : La convection
‘f’ est le coefficient de frottement, il peut être calculé à partir des équations suivantes :
Pour un tube lisse :
2
f 0, 790 ln Re D 1, 64 (II.40)
1 /D 2 , 51
2 log (II.41)
f 3, 7 Re D f
Remarque : Les corrélations précédentes peuvent être appliquées à la fois pour une température
constante ou un flux thermique constant appliqués à la paroi solide.
De nombreux résultats obtenus pour les conduites circulaires peuvent être appliqués
aux conduites non circulaires en utilisant, au lieu du diamètre géométrique, le diamètre
hydraulique défini par :
4S m
Dh (II.42)
Pm
Où ‘Sm’ est la section transversale mouillée et ‘Pm’ le périmètre mouillé de cette section. C'est
ce diamètre qui doit être utilisé pour calculer les différents paramètres tels que ‘ReD’ et ‘NuD’.
• Pour l'écoulement turbulent, on peut utiliser les corrélations II.37 à II.41 pour Pr 0,7.
• Pour l'écoulement laminaire, le nombre de Nusselt correspondant aux régions
complètement développées peut être obtenu à partir du tableau II.3.
Tableau II.3 Nombre de Nusselt moyen et coefficient de frottement pour un écoulement laminaire
complètement développé dans des conduites de différentes sections.
NuD
Section b Flux thermique Température f.ReD
transversale a Constant constante
--- 4,36 3,66 64
a 1 3,61 2,98 57
b
1,43 3,73 3,08 59
2 4,12 3,39 62
a
b
3 4,79 3,96 69
4 5,33 4,44 73
8 6,49 5,60 82
∞ 8,23 7,54 96
Chauffé
∞ 5,39 4,86 96
Isolé
--- 3,11 2,49 53
46
Chapitre II : La convection
Il est possible de spécifier indépendamment les conditions aux limites thermiques (flux de
chaleur ou la température) à chacune de ces surfaces. Dans tous les cas, le flux thermique de
chaque surface peut être calculé avec des expressions de la forme :
Dans ces expressions, les coefficients de transfert de chaleur par convection sont associés aux
surfaces intérieure et extérieure. Le diamètre hydraulique se calcul à partir de II.41 par :
D2 D2
4 ext int
Dh
4S m
4 4
D int Dext (II.44)
Pm Dext D int
Pour un écoulement laminaire complètement développé avec une surface isolée et l'autre à
une température constante, Nuint ou Nuext sont obtenus à partir du tableau II.4.
47
Chapitre II : La convection
Tableau II.4 Nombre de Nusselt pour un écoulement laminaire complètement développé dans un
anneau de tube circulaire avec une surface isolée et l'autre à température constante.
0 --- 3,66
0,05 17,46 4,06
0,1 11,56 4,11
0,25 7,37 4,23
0,5 5,74 4,43
≈1 4,86 4,86
La démarche à suivre lorsque l’on veut déterminer le flux de chaleur échangé par convection
entre un fluide et une paroi solide est la suivante :
1. Déterminer s’il s’agit d’une convection forcée ou naturelle (libre)
2. Spécifier les conditions géométriques du problème (écoulement le long d’une surface
plane, sphère, cylindre). L’objectif est de déterminer le type de convection : interne ou
externe.
3. Spécifier une température de référence (T∞: pour un écoulement externe, Tmf: pour un
écoulement interne) et déterminer les propriétés thermo-physiques du fluide à cette
température (calculer le nombre de Prandtl).
4. Déterminer le régime d’écoulement (laminaire ou turbulent) à partir du nombre de
Reynolds (en convection forcée) ou du nombre de Rayleigh (en convection naturelle).
5. Choisir une corrélation expérimentale correspondante à la configuration étudiée pour
calculer le nombre de Nusselt.
6. Calculer le coefficient d’échange de chaleur par convection (moyen ou local) à partir du
nombre de Nusselt. Sachant que, le coefficient d’échange local est utilisé pour déterminer
le flux de chaleur à un point donné de la surface, tandis que le coefficient d’échange
moyen détermine le flux de chaleur pour toute la surface.
7. Calculer le flux de chaleur échangé à partir de la relation de Newton.
48
Chapitre II : La convection
Laminair
Interne e
Forcée Turbulente
Convection
Laminair
Naturelle Externe
Turbulente
Laminair
Interne
Turbulente
49
Chapitre II : La convection
verticalement, entraînant avec lui le fluide au repos. La distribution de vitesse résultante est
différente de celle associée aux couches limites de convection forcée. En particulier, la vitesse
est nulle pour y = 0 et y .
x
x
T p > T∞
Fluide Fluide
au repos T au repos
u Tp
T∞ T∞
T∞
ρ∞ ρ∞
δh g
δt
y y
(a) (b)
Figure II.12 : Développement de la couche limite laminaire sur une plaque verticale chauffée:
a- Couche limite hydrodynamique (de vitesse), b- Couche limite thermique
GrL
g T p T L3
(II.47)
2
Le nombre de Grashof mesure le rapport des forces de flottabilité (poussées d’Archimède)
aux forces visqueuses agissant sur le fluide. Il joue un rôle comparable à celui du nombre de
50
Chapitre II : La convection
Reynolds en convection forcée. Le régime d'écoulement en convection naturelle est donc régi
par le nombre de Grashof (figure II.13)
Force de
frottement
Paroi chaude
Fluide
Fluide froid
chaud
Force de
flottabilité
Figure II.13 : Forces de flottabilité et visqueuse opposée agissant sur le fluide en convection libre.
L’analyse dimensionnelle montre que les échanges de chaleur par convection naturelle
peuvent être décrits par des corrélations du type :
Nu f Gr.Pr (II.48)
Dans les corrélations expérimentales pour la convection naturelle le produit des nombres de
Grashof et de Prandtl est appelé nombre de Rayleigh :
RaL GrL .Pr (II.49)
Où ‘L’ est une longueur caractéristique de la géométrie étudiée.
51
Chapitre II : La convection
Des corrélations qui correspondent à chaque régime d’écoulement ont été développées pour la
plaque verticale. Elles sont de la forme :
Nu L CRaLn (II.51)
1
Pour un écoulement laminaire : 104 RaL 109 , C = 0,59 et n
4
1
Pour un écoulement turbulent : 109 RaL 1013 , C = 0,10 et n
3
Une autre corrélation applicable pour une large gamme de nombre de Rayleigh (régimes
laminaire et turbulent : 101 RaL 109 ), elle est de la forme :
2
0 , 387RaL1/6 (II.52)
Nu L 0 , 825 8/27
0 , 492 9/16
1
Pr
Cette corrélation est adaptée à la plupart des calculs d'ingénierie. Pour une meilleure précision
pour l'écoulement laminaire, on utilise la corrélation suivante :
0 , 670RaL1/4
Nu L 0 , 68 pour RaL 109 (II.53)
0 , 492 9/16 4/9
1
Pr
Dans le cas d'un flux de chaleur constant imposé à la surface, la température à la paroi ‘Tp’
n’est pas constante et varie le long de la plaque. Les corrélations du nombre de Nusselt pour
les plaques isothermes peuvent également être utilisées pour les plaques soumises à un flux
thermique constant, à condition que la température de la paroi ‘Tp’ sera remplacée par la
température au milieu de plaque ‘Tp_L/2’ dans l'évaluation de la température du film.
On peut aussi utiliser le nombre de Grashof modifié défini par :
g p L4
GrL* (II.54)
S 2
52
Chapitre II : La convection
hD
N uD C RaDn (II.55)
Où ‘C’ et ‘n’ sont des constantes données dans le tableau II.5 et N u D et RaD sont basés sur le
diamètre du cylindre.
Tableau II.5 : Constantes de l'équation II.5 pour la convection libre sur un cylindre horizontal
RaD C n
Une autre corrélation applicable pour une large gamme de nombres de Rayleigh est donnée
par:
2
0 , 387 RaD1/6
N uD 0 , 60 8/27 pour RaD 1012 (II.56)
1 0,559/Pr 9/16
II.6.5 Sphère
Pour le cas d’une sphère, la corrélation ci-dessous est recommandée pour les fluides
ayant : Pr 0, 7 et RaD 1011 :
0 , 589 RaD1/4
N uD 2 4/9
(II.57)
1 0,469/Pr 9/16
Toutes les corrélations précédentes relatives à la convection libre externe sont résumées dans
le tableau II.6.
53
Chapitre II : La convection
Tableau II.6 : Résumé des corrélations du nombre de Nusselt moyen pour la convection libre
(naturelle) pour différentes géométries.
A/P
b- Paroi inférieure d'une
plaque chaude
(ou paroi supérieure d'une
plaque froide)
Paroi chaude Tp
Cylindre vertical Un cylindre vertical peut être traité comme
une plaque plane verticale lorsque :
Tp
L 35L
D
L
GrL1/4
2
Cylindre horizontal 0 , 387RaD1/6
Tp Nu 0 , 6
D RaD 1012 1 0 , 559/ Pr 9/16
8/27
D
Sphère RaD 1011 0 , 589RaD1/4
Nu 2
Pr 0 , 7
4/9
D 1 0 , 469/ Pr 9/16
54
Chapitre II : La convection
II.6.6 Cavités
Cavités rectangulaires
Dans la cavité rectangulaire de la figure II.14, les deux parois opposées sont
maintenues à des températures différentes (T1 > T2), tandis que les parois qui restent sont
adiabatiques. L'angle d'inclinaison ‘ ’ entre les surfaces chauffées et refroidies et
l'horizontale peut varier de 0° (cavité horizontale chauffée par le bas) à 90° (cavité verticale
avec parois latérales chauffée) jusqu’à 180° (cavité horizontale chauffée par le haut).
La densité de flux de chaleur à travers la cavité s’exprime par :
h T1 T 2 (II.58)
Cette densité de flux de chaleur dépend fortement du rapport d’aspect ‘H/L’ et de l’angle
d'inclinaison ‘ ’. Pour les grandes valeurs du rapport ‘b/L’, la dépendance de la densité de
flux de chaleur de ‘b/L’ est faible et peut être négligée.
Paroi froide
à T2
g
H
Paroi chaude
à T1
Plan horizontal L
b
a- Cavité horizontale : Pour une cavité rectangulaire horizontale chauffée par le bas ( = 0),
on utilise la corrélation suivante :
hL
Nu L 0 , 069RaL1/3 Pr 0 ,074 (II.59)
Cette corrélation est valable pour : 3 105 RaL 7 109
Toutes les propriétés du fluide sont évaluées à la température moyenne Tm = (T1 + T2)/2. Cette
corrélation s'applique pour des valeurs de ‘L/H’ suffisamment faibles afin d’assurer un effet
négligeable des parois latérales.
55
Chapitre II : La convection
Ecoulement
cellulaire
3
10 RaL 10
10
Pour les rapports d’aspect H/L plus grand:
0 ,3
0 ,012
H
Nu L 0 , 42 RaL1/4 Pr (II.61)
L
Cette corrélation est valable pour :
H
1 L 40
1 Pr 2 10
4
4
10 RaL 10
7
56
Chapitre II : La convection
c- Cavité inclinée : Pour la convection libre dans les cavités inclinées (tels que les capteurs
solaires plans), les corrélations dépendent de l’angle d'inclinaison critique *.
Pour les angles d'inclinaison inférieurs à la valeur critique *, donnée dans le tableau II.7,
on utilise pour les rapports d’aspect élevés (H/L) 12 la corrélation suivante :
*
1708
*
1708 sin 1, 8 1,6 Ra cos 1/3
Nu L 1 1, 44 1 1 L 1 (II.62)
RaL cos Ra L cos 5830
H
12
L
0 *
La notation [ ]* implique que, si la quantité entre crochets est négative, elle doit être mise à
zéro. Ceci est dû au fait que, si le nombre de Rayleigh est inférieur à une valeur critique
RaL ,c 1708/ cos , il n'y a pas d'écoulement à l'intérieur de la cavité.
/*
Nu 90
/4*
Nu L Nu L 0 L sin * (II.63)
Nu L 0
H/L 1 3 6 12 > 12
* 25° 53° 60° 67° 70°
57
Chapitre III : Le rayonnement
Lorsqu'un rayonnement arrive sur un corps opaque, une partie sera réfléchie par la
surface du corps, une autre partie sera absorbée par le corps qui s’échauffe et le reste sera
transmis et continue son chemin, dans des proportions variables selon la nature du corps
(figure III.1). Le flux incident peut donc s’écrire par :
i r a t (III.1)
On définit :
• Le pouvoir réfléchissant ou réflectivité ‘r’ par : r r / i
58
Chapitre III : Le rayonnement
Flux absorbée : a
Corps solide
Un corps noir est une surface idéale (qui n’existe donc pas dans la nature) possédant
les propriétés suivantes : il absorbe tout le rayonnement indépendamment de son épaisseur, de
sa température, de l’angle d’incidence et de la longueur d’onde du rayonnement incident, il
est défini par un pouvoir absorbant a = 1. A une température de surface équivalente, le
rayonnement d’un corps noir est plus grand que celui de toute autre surface.
L’émittance d’un corps noir (densité de flux de chaleur émis par rayonnement), est
donnée par la loi de Stefan-Boltzmann :
W
M 0 T 4
m 2 (III.3)
Un corps gris est un corps dont le pouvoir absorbant ‘a’ est indépendant de la longueur
d’onde du rayonnement qu’il reçoit. Pour un corps non noir, on définit le facteur d’émission
ou émissivité qui caractérise les propriétés émissives des corps réels par rapport aux
59
Chapitre III : Le rayonnement
propriétés émissives du corps noir dans les mêmes conditions de température et de longueur
d’onde. Le coefficient d’émission d’un matériau est défini comme le rapport entre l’émittance
du corps réel avec l’émittance du corps noir équivalent, il est fonction de la direction
d’émission, de la longueur d’onde du rayonnement émit ainsi que de la température:
M
(III.4)
M0
a (III.5)
W
M M 0 T 4
m 2 (III.6)
Dans le tableau III.1 sont données quelques valeurs de l’émissivité de certains matériaux dans
la direction normale à la surface.
Tableau III.1 : Quelques valeurs de l’émissivité totale dans la direction normale à la surface..
60
Chapitre III : Le rayonnement
Considérons une surface Si qui possède une émission apparente i. La surface Si est
environnée par un nombre ‘n’ de surfaces et i est envoyé sur toutes ces surfaces (la surface
Si peut également rayonner vers elle-même si elle est concave). Le flux de chaleur apparent i
peut donc se décomposer de la manière suivante :
Avec : i k Fik i
Fik est le facteur de forme géométrique, défini comme étant la fraction du flux de chaleur
rayonné par la surface ‘Si’ qui va être intercepté par la surface ‘Sk’. Il ne dépend que de la
géométrie et de la disposition relative des surfaces Si et Sk. Des formules donnent sa valeur
pour les cas de figure les plus courants (tableau III.2).
S2
S1
Si i
Sn
Figure III.2 : Flux de chaleur rayonnés par une surface entourée par différentes surfaces.
La réciprocité :
n
Fij Fi 1 Fi 2 ........... Fik ..........Fin 1 (III.9)
j 1
Il est possible d’obtenir une expression analytique du facteur de forme entre 2 surfaces dans
des configurations géométriques particulières que nous représentons dans le tableau III.2.
61
Chapitre III : Le rayonnement
62
Chapitre III : Le rayonnement
III.1.5 Radiosité
Considérons une surface Si choisie parmi ‘n’ surfaces isothermes et homogènes qui
délimitent un volume (figure III.3). Les surfaces considérées sont supposées homogènes,
opaques, isothermes et grises. Le rayonnement qui quitte la surface Si est la somme de son
émission propre et de la réflexion d’une partie du rayonnement incident sur cette surface.
La surface Si :
reçoit un éclairement Ei
elle est opaque, donc elle possède une transmissivité : ti = 0.
elle est grise, donc son absorptivité est égale à son emissivité : ai = i
D’après l’équation III.2, la réflectivité de la surface Si est égale à ri = 1-ai-ti =1-ai =1-i.
L’éclairement réfléchit par la surface Si est donc : (1-ri).Ei = (1-i).Ei.
La radiosité, que l’on note ‘Ji’, représente l’émittance apparente de la surface Si donc :
W
J i M i ri E i i T i 4 ( 1 i ) E i m 2 (III.10)
63
Chapitre III : Le rayonnement
Le flux total partant de la surface 1 et arrivant sur la surface 2 s’écrit par la relation:
De même, le flux total partant de la surface 2 et arrivant sur la surface 1 est donné par :
Le flux net échangé entre les surfaces 1 et 2 est par définition la différence entre le flux émis
par la surface 1 et absorbé par la surface 2 et celui émis par la surface 2 et absorbé par la
surface 1. Le flux net échangé entre les deux corps sera donc :
La relation de réciprocité III.8 permet d’écrire S 1F12 S 2 F21 , on obtient alors la relation
suivante :
12 M 10S 1F12 M 20S 1F12 S 1F12 M 10 M 20 (III.14)
Figure III.4 : Echange de chaleur par rayonnement entre deux corps noirs.
64
Chapitre III : Le rayonnement
L’émittance totale d’un corps noir est liée à sa température à partir de la relation III.3 de
Stefan-Boltzmann par : M 0=T 4. Le flux net échangé entre deux corps noirs 1 et 2 de surface
respective S1 et S2 et de température respective T1 et T2 s’écrit donc par la relation:
12 S 1F12 T14 T 24 W (III.15)
Il faut remarquer que si : 12 12 21 alors 21 21 12 12 . Ce qui veut dire
que le flux net entre les surfaces 1 et 2 est l’opposé du flux net entre les surfaces 2 et 1.
Considérons une cavité formée de ‘n’ surfaces corps noirs comme représenté sur la
figure III.5. Comme tout le flux émis par une surface est absorbé par les autres, le flux net
total issu de la surface ‘i’ est la somme des flux nets échangés entre cette surface et toutes les
autres (surface i comprise si celle-ci est concave) :
En utilisant la relation III.15, le flux issu de la surface ‘i’ dans une cavité formée de ‘n’
surfaces s’écrit par :
n
i net S i Fij T i 4 T j4 W (III.17)
j 1
Sn
Sj
i Si Ti
S2 S1
Figure III.5 : Echange de chaleur par rayonnement dans une cavité formée de ‘n’ corps noirs.
Considérons maintenant une cavité formée de ‘n’ surfaces diffuses, opaques et grises
comme il est représenté sur la figure III.6. La surface ‘i’ possède un éclairement total Ei et une
émittance totale Mi. La radiosité de cette surface s’écrit d’après la relation III.10 par:
65
Chapitre III : Le rayonnement
W
J i M i ri E i i T i 4 ( 1 i ) E i m 2 (III.18)
Sn
Sj
Ei
Surface i :
Si i Ti
S2 S1
Figure III.6 : Echange de chaleur par rayonnement dans une cavité formée de ‘n’ corps gris.
Le flux net à la surface ‘i’ est, par définition, la différence entre le flux émis et celui incident :
i net J i S i E i S i (III.19)
i net i T i 4 ( 1 i ) E i S i E i S i
i net i T i 4 i E i S i i S i T i 4 E i (III.20)
D’autre part, l’éclairement peut être écrit d’après la relation III.18 par :
Ei
1
1 i
J i i Ti4 (III.21)
i
i net
1 i
S i T i 4 J i (III.22)
L’éclairement est la somme des radiosités provenant de toutes les autres surfaces (y compris
la surface ‘i’). On peut donc exprimer le flux de chaleur lié à cet éclairement comme la
somme des flux associés aux radiosités des surfaces en utilisant les facteurs de forme entre la
surface ‘i’ et toutes les autres surfaces de la cavité :
n
S i E i F ji S j J j (III.23)
j 1
66
Chapitre III : Le rayonnement
n
S i E i Fij S i J j (III.24)
j 1
En remplaçant dans la relation III.19 donnant le flux net à la surface ‘i’ on obtient :
n
i net S i J i Fij J j (III.25)
j 1
n
Sachant que dans une cavité nous avons, d’après la relation III.9, Fij 1 , alors on peut
j 1
On voit donc que l’on obtient deux expressions du flux net à chaque surface de la cavité :
i
n
i net
1 i
S i T i 4 J i
S i Fij J i J j (III.28)
j 1
Dans toutes les relations précédentes nous avons supposé qu’à l’intérieur des enceintes
(cavités) règne le vide qui est un milieu totalement transparent aux flux rayonnés par les
surfaces de la cavité et par conséquent c’est un milieu non participatif. Mais lorsque le milieu
dans les enceintes est composé de gaz (air ambiant, vapeur d’eau, …), il va jouer un rôle
d’absorption et de diffusion du rayonnement. Enfin, ce gaz étant à une température donné, il
possède une émission radiative propre.
67
Chapitre III : Le rayonnement
Figure III.7 : Echange de chaleur par rayonnement entre deux parois séparées par un gaz.
Le gaz envoie sur la paroi un rayonnement dont la densité de flux a pour valeur : gTg4, g
étant le facteur total d’émission de la couche de gaz d’épaisseur R à la température Tg. g
possède la même valeur dans toutes les directions car la couche de gaz a la même épaisseur
dans toutes les directions du fait de sa forme hémisphérique.
La densité de flux absorbé par la paroi est : pg T4 , p étant le facteur total d’absorption de
cette paroi.
La paroi émet par ailleurs un rayonnement d’une densité de flux égale à : pTp4
2 gT g4 gT14 gT 24 T g4 T14 T 24 / 2 (III.30)
D’où :
1net 2 net 12 T 24 1 g T14 gT g4 T 24
g
1net T14 T 24 T14 1 (III.31)
2
68