Cours Droit de La Fonction Publique Ena 2019
Cours Droit de La Fonction Publique Ena 2019
Cours Droit de La Fonction Publique Ena 2019
E.N.A
COURS
FONCTION PUBLIQUE
CHARGE DE COURS
ANNEE 2019-2021
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Cours Fonction publique
Dr Nfally CAMARA, Maître de Conférences Assimilé Enseignant chercheur au Département de droit
public FSJP/UCAD.
PRESENTATION GENERALE
Il importe de faire certaines observations quant à l’objectif et les difficultés de l’enseignement
du cours du droit de la fonction publique au Sénégal.
1) L’objectif du cours :
Le cours « fonction publique » permetd’analyser les aspects généraux du droit de la fonction
publique de l’Etat et des collectivités territoriales au Sénégal.
L’accent sera mis principalement sur les fonctionnaires et les agents non fonctionnaires au
Sénégal.
Les autres questions relevant du droit administratif général peuvent servir de références sans
les détailler.
S’il est vrai que le cours constitue le principal instrument de travail, il doit toutefois être
complété et approfondi par des lectures personnelles. L’apprenant, au demeurant, doit
s’efforcer de savoir prendre des notes surtout avec une discipline en perpétuelle mutation dans
notre système institutionnel.
2) Le développement du cours
Les développements que nous proposons dans le cadre de ce cours seront plutôt pratique que
théorique. Nous essayerons, tout le long de nos développements, de mettre l’accent sur les
aspects pratiques qui aiderons les apprenants à comprendre le contenu des règles écrites et
jurisprudentielles qui fondent ce.
A ce propos, il faut retenir que le droit de la fonction publique dans le système sénégalais est
un droit relativement jeune et normatif.
3) Introduction du cours
Pour accomplir sa mission d’intérêt général, l’Etat dispose d’une administration composée
d’un ensemble de services publics, sans lesquels, on ne peut parler de fonction publique. Pour
assurer le fonctionnement de ces services, l’administration utilise un personnel nombreux et
divers, généralement appelés agents publics.
La notion de fonction publique réserve plusieurs significations :
Au plan organique
Elle désigne l’ensemble des personnels de l’administration soumis à un ou plusieurs régimes
juridiques.
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Dr Nfally CAMARA, Maître de Conférences Assimilé Enseignant chercheur au Département de droit
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Au plan matériel
La fonction publique est conçue comme une activité de nature originale par rapport à d’autres
activités.
Deux définitions du concept de fonction publique
Une conception restreinte
Sous ce rapport la fonction publique comprend les seuls fonctionnaires régis par les statuts
généraux.
Une conception large
Dans ce cas la fonction publique est constituée de l’ensemble des agents publics de
l’administration, et des régimes juridiques qui leurs sont applicables. Cette conception est plus
proche de la notion de droit de la fonction publique au sens large.
Le droit de la fonction publique
Par droit de la fonction publique, on peut entendre l’ensemble des règles et principes qui
régissent tout le personnel de l’administration.
Le système sénégalais de fonction publique avant 1961
Le système est basé sur la loi n° 59-64 du 6 novembre 1959 portant statut général des
fonctionnaires du Mali. Ce texte s’applique à la fois aux agents des Etats membres de la
fédération et aux agents recrutés par la fédération.
Le système sénégalais de fonction publique à partir de 1961
A travers la loi n° 61-33du 15 juin 1961 portant statut général des fonctionnaires, le
législateur sénégalais a élaboré une véritable charte de la fonction publique. Un texte ayant
vocation à régler les problèmes juridiques de la fonction publique.
Mais sa mise en œuvre a révélé des insuffisances qui ont poussé le législateur soit à prendre
d’autres textes complémentaires, soit a procédé purement et simplement à des modifications
pour l’adapter.
Ainsi, le 18 janvier 1966 le législateur a pris deux textes :
- L’une pour soustraire du champ d’application du statut général, les magistrats,
les militaires et d’autres catégories d’agents.
- L’autre pour instituer le statut particulier dérogatoire du statut général
La loi du 12 mars 1971, précise le champ d’application du statut général. La notion de
statut spécial est évoquée pour la première fois dans ce texte.
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Aujourd’hui le législateur sénégalais est entrain de poser les base d’un droit de la fonction
publique locale à travers la loi n°2011- 08 du 30 mars 2011portant statut général des
fonctionnaires des collectivités locales et le Décret n° 2012-284 du 17 février 2012 fixant le
régime spécial applicable aux agents non fonctionnaires des Collectivités locales.
C’est le système français de la fonction publique repris dans les pays d’Afrique noire
francophone. Dans un tel système, les fonctionnaires sont recrutés pour faire carrière dans
l'administration. Ils sont régis par un régime de droit différent de celui applicable aux
travailleurs du secteur privé.
Les avantages
bonne connaissance de l'administration
expérience à la fonction
le respect de la hiérarchie
la stabilité de l'emploi.
Les inconvénients
L’installation de la routine
La lenteur et lourdeur dans le traitement des affaires
Absence d’efficacité
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Le système de l’emploi
C’est le système qui est d’application dans les pays Anglo-saxon et repris dans beaucoup de
pays européens. C’est un système dans lequel l’administration ne compte pas sur un personnel
qui lui est propre et qui doit faire carrière. Le système est basé sur une administration ouverte
sur la société. Il n'y a pas de différence entre gestion de l'administration et celle des autres
secteurs. Le fonctionnaire n'est pas recruté pour occuper un emploi précis mais pour en
occuper un qui correspond à ses compétences.
Les avantages
Absence de lourdeur dans la gestion de la fonction publique
Absence de complexité
Plus de rendements
Accumulation d’expérience
Inconvénients
Absence de culture de l’intérêt général
La notion de subordination très limitée
La mobilité grandissante des agents
La recherche de profil
Toutefois, la différence entre le système de la carrière est celui de l’emploi n’est pas absolue.
Par soucis d’efficacité, de rapidité et de rentabilité, les Etats ne peuvent plus faire une
application rigoureuse d’un seul système.
De la même manière, dans le système de l'emploi, on recrute certains emplois importants des
agents appelés à faire carrière dans l'administration et le respect de certains principes dans le
recrutement que l’on retrouve généralement dans le système de la carrière.
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Première partie
Le système sénégalais de la fonction publique
Le droit de la fonction publique, comme toutes les autres branches du droit, tire
fondamentalement sa source de la Constitution. Toutefois, il nécessite l’intervention du
législateur et du pouvoir règlementaire pour détermineret préciser les règles régissant les
fonctionnaires. Les fonctionnaires sont soumis à un statut constitué de textes législatifs et
réglementaires.
La Constitution est un acte fondamental qui organise le service, fixe les principes
fondamentaux et les règles de compétences.
L'article 7 « Tous les êtres humains sont égaux devant la loi. Les hommes et les femmes sont
égaux en droit.
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La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats et fonctions.
Le préambule
Le préambulefait référence aux droits fondamentaux qui sont d’application
directe en matière de fonction publique.
L'article 6 de la Déclaration de 1789 dispose que « tous les citoyens étant égaux sont
également admissibles à toutes dignités, places et aux emplois publics ».
L’article 21 alinéa 2 Déclaration 10 décembre 1948 stipule que « toute personne a droit
à accéder, dans des conditions d'égalité, aux fonctions publiques de son pays ».1
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Il s’agit des différents textes législatifs et règlementaires applicables aux fonctionnaires et aux
agents non fonctionnaires du Sénégal.
Selon le professeur Jean Marie Auby« la notion de statut renvoie à l’ensemble des règles
juridiques qui s’appliquent à l’activité professionnelle des fonctionnaires ».
Mais, le terme de statut peut désigner aussi les seuls textes législatifs.
Au Sénégal le statut est déterminé par la loi n° 61-33 du 15 juin 1961 portant statut
général de la fonction publique, modifiée.
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- la notion de fonctionnaire
- la procédure disciplinaire.
Certains fonctionnaires sont soumis à des statuts dits spéciaux, en raison de la spécificité des
missions qui leurs sont confiées. La notion de statut spécial est généralement évoquée par
rapport au statut généal. Les statuts spéciaux sont des textes particuliers, auxquels on
applique à des fonctionnaires qui sont totalement ou partiellement en dehors du champ
d’application du statut général. Ils peuvent donc déroger totalement ou partiellement le
statut général.
Les statuts spéciaux prévoient des obligations qu’on impose aux fonctionnaires, qui
bénéficient en contrepartie d’avantages relatifs à la carrière et à la rémunération. Parmi les
fonctionnaires soumis à des statuts spéciaux on peut citer entre autres les enseignants des
universités, les inspecteurs généraux d’Etat, les militaires, les magistrats etc.
Il s’agit principalement de la loi portant Code des pensions civiles et militaires de retraiteloi
n° 81-52 du 10 juillet 1981 modifiée par la loi n° 90-11 du 26 juin 1990, J. O. n° 5357 page
322 ; et par la loi n°2002-08 du 22 février 2002, J. O. n° 6038 page 1014 et enfin par la loi
n° 2003-23 du 20 août 2003.
Les fonctionnaires régis par le statut général sont en outre soumis à des statuts particuliers,
qui sont des textes de nature règlementaire.
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Sous ce rapport, le pouvoir règlementaire peut intervenir pour fixer des règles intéressant
la fonction publique.
La notion de statut particulier, ne doit pas être confondue avec celle de statut spécial, ou
de statut dérogatoire.
Illustrations
- Le statut particulier du cadre des fonctionnaires de l’administration
générale ;
- le statut particulier du cadre des fonctionnaires des affaires étrangères.
Le décret portant statut d’un cadre de fonctionnaires peut déroger au statut général si
celui-ci le prévoit.
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La loi peut subordonner l’application de certaines de ses dispositions par l’adoption de textes
règlementaires sans lesquels ces dispositions ne peuvent pas s’appliquer.
Nous retrouvons le même schéma dans la loi portant statut général des fonctionnaires dont
certaines dispositions renvoient à des décrets d’application.
illustrations
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L’étude du droit de la fonction publique renvoie aux agents fonctionnaires et aux agents non
fonctionnaires recrutés et gérés sous la responsabilité de l’Etat. La distinction entre ces
catégories statutaires implique une différence de régime juridique.
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Deuxième partie
La structuration de la fonction publique
On distingue généralement les agents soumis au droit public et au droit administratif, et les
agents soumis au code du travail, donc au droit privé.
La titularisation.
L’acte de titularisation
La titularisation est l’acte juridique (décret ou arrêté) qui attribue un grade à un fonctionnaire.
Elle confirme l’aptitude du fonctionnaire à occuper l’emploi. Elle permet au fonctionnaire
d’intégrer un corps de la fonction publique.
La valeur de la titularisation
La titularisation est ainsi l’élément essentiel de distinction entre fonctionnaires et agents
publics non fonctionnaires. C’est l’intégration dans la hiérarchie d’un corps par la
titularisation qui confère la qualité de fonctionnaire.Conseil d’Etat français, 3 décembre
1971, Branger Dalloz 1978.
Après titularisation, le fonctionnaire est alors automatiquement soumis aux règles applicables
à ce corps.
Paragraphe II : La situation juridique du fonctionnaire
Au Sénégal, le fonctionnaire est à l’égard de l’administration dans une situation statutaire et
réglementaire. Cette situation juridique entraîne un certain nombre de conséquences.
Le statut corps de règles pour le fonctionnaire
- Il s’applique d’autorité à l’agent fonctionnaire, il ne se discute pas ;
- Il est le même pour tous les agents occupant le même emploi ;
- Il ne peut y êtredérogé, ni par des mesures individuelles, ni avec le
consentement de l’intéressé.
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La fonction publique est non seulement une construction juridique, mais aussi une réalité
sociologique, c’est-à-dire, un ensemble d’agents qui participent à la gestion des services
publics. Ces agents sont appelés à faire une carrière qui commence depuis leur recrutement
jusqu’à leur sortie dans la fonction publique.
Le recrutement des fonctionnaires obéit à un certain nombre de conditions et de principes qui
trouvent leur fondement dans les constitutions, les déclarations et les lois.
Il peut y avoir des conditions particulières prévues par les statuts particuliers, mais les
conditions communes exigées des futurs fonctionnaires sont celles qui sont prévues par le
statut général.
La nationalité
Pour être recruté, il faut être de nationalité sénégalaise. Il s’agit d’une condition classique qui
peut faire l’objet de dérogation. Il en est ainsi de la législation sur l’enseignement supérieur
qui permet le recrutement d’enseignants ressortissant d’un Etat africain francophone.
La moralité
La bonne moralité
Le statut emploi l’expression bonne moralité sans la préciser. Toutefois, on dit d’un agent
qu’il est de bonne moralité si sa moralité n’est pas douteuse. Pour cela une enquête de
moralité doit être menée avant l’accès à la fonction publique.
La jouissance des droits civiques et politiques
Le fonctionnaire doit aussi jouir de ses droits civiques, c’est-à-dire avoir le droit de voter, le
droit d’être élu, ou même celui de pouvoir être choisi comme juge ou témoin devant une
juridiction. Le candidat qui aspire à entrer dans la fonction publique doit selon l’article 20
alinéa 3 du statut général être en position régulière vis-à-vis de l’armée.
La capacité
La notion de capacité s’apprécie par la satisfaction de trois autres conditions :
La capacité physique
Le candidat doit être physiquement apte pour l’exercice des fonctions, et doit être en bonne
santé pour éviter un congé de longue durée après son recrutement.
Remarques
Le juge sénégalais a décidé qu’un candidat qui se déplace à l’aide des béquilles ne
souffre pas d’une infirmité avérée incompatible avec la fonction d’enseignant.
Conseil d’Etat 29 juin 2000 Association nationale des handicapés moteurs du
Sénégal
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L’âge du candidat
Le candidat doit être âgé de dix (18) ans au moins et trente-cinq (35) au plus depuis la loi n°
2002-09 du 22 février2002.
La capacité intellectuelle et technique
Paragraphe II : Le principe de l’égale admissibilité auxemplois publics
C’est l’article 6 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 qui pose le
principe d’égale admissibilité de tous aux emplois publics. Ce principe interdit toute
discrimination autre que celle fondée sur les vertus et les talents.
Les hommes et les femmes sont à égalité pour l’accès à la fonction publique. De même des
considérations sociales (appartenances à une ethnie, à une race ou à une catégorie sociale
donnée) ne peuvent justifier l’exclusion d’un candidat de l’accès à la fonction publique. Mais
cette question est liée à l’interprétation que l’on donne au principe de laïcité. Toute personne
dont le recrutement risquerait de porter atteinte au principe de laïcité ou au principe de
neutralité de l’Etat peut être exclue de l’accès aux emplois publics. L’accès aux emplois
publics se fait sur la base de certains procédés.
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Paragraphe I : Le concours
Le concours est un procédé qui permet d’opérer une sélection par ordre de mérite pour
pourvoir un nombre limité de places. Il est considéré comme le moyen technique le plus
approprié pour prévenir l’arbitraire et le favoritisme.
Au Sénégal, le concours est un mode de recrutement parmi tant d’autres. Il est dominé par le
principe d’égalité.
On distingue :
- les concours directs ou externes des concours professionnels ou internes ;
- les concours par épreuve du concours sur titre ou travaux.
Organisation du concours
L’organisation du concours comporte différentes étapes prévues par le décret n° 63-293 du
11 mai 1963 qui fixe le régime commun des concours. J. O. du 1er juin 1963.
l’ouverture du concours
L’administration apprécie librement l’opportunité d’ouvrir un concours. Elle a un pouvoir
discrétionnaire qui lui permet de décider librement d’organiser ou non un concours.Dans
l’arrêt Momar Diop et autres, Conseil d’Etat du Sénégal, 27 juillet 2000, le juge s’est
prononcé à l’occasion d’un pourvoi en cassation sur le pouvoir discrétionnaire de
l’administration qui apprécie l’opportunité d’organiser un concours.
L’arrêté portant ouverture d’un concours doit être publié au moins quatre mois avant la date
prévue pour le concours.
le dépôt des candidatures et la liste des candidats
autorisés à concourir
Les candidats doivent remplir les conditions prévues par le statut général et le statut
particulier du corps de fonctionnaires auquel le concours donne accès. Le dossier de
candidature doit être déposé avant la clôture des inscriptions. L’administration procède à la
vérification de toutes les pièces des dossiers de candidature.
Les candidats dont les dossiers sont incomplets ou qui ne remplissent pas les conditions
statutaires sont écartés. Pour savoir si une candidature est recevable, l’administration vérifie
l’aptitude générale du candidat à occuper un emploi et sa capacité à exercer les fonctions
concernées.
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Après vérification d’usage, l’administration établit la liste des candidats autorisés à concourir.
Il n’appartient pas à l’administration d’apprécier les compétences des candidats. Ce travail
relève de la compétence du jury.
Le déroulement des épreuves et du classement des
candidats
C’est au jury, organe collégial dont les membres doivent présenter des garanties d’impartialité
qu’il appartient de superviser les épreuves du concours, et de proclamer les résultats.
Le jury est désigné par l’autorité de nomination. Les membres du jury doivent être présents
jusqu’à la fin des épreuves. Le jury apprécie de façon souveraine la valeur des candidats.
Remarques
- L’administration n’a pas la possibilité de modifier les modalités d’un
concours après le début des épreuves. L’organisation du concours devient
intangible sauf si un texte prévoit le contraire. Cour suprême, 28 avril
1971, Issaga KEITA « dans cette affaire l’administration avait procédé
à la modification du nombre de places initialement prévues. Le juge
annula l’arrêté attaqué.
C. S. 20 mars 1985, SeydinaThiam, il s’agissait d’un recours pour excès e
pouvoir contre un arrêté portant modification d’un autre arrêté qui fixait le
nombre de places à un concours mais le recours était tardif.
- L’administration ne peut exclure un candidat après l’ouverture du
concours, parce que le candidat autorisé à concourir a des droits.
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Le jury met la liste des candidats admis à la disposition de l’administration qui est tenue de
respecter le classement effectué. Cela signifie que les nominations devront suivre l’ordre de
classement effectué par le jury.
Remarques
Si un candidat est admis alors qu’il ne répondait pas aux conditions prévues,
l’administration ne procédera pas à sa nomination.
Cour suprême, 1er juillet 1987, MandickouKassé « Dans cette affaire le requérant avait
réussi le concours d’accès à la douane, alors qu’il ne remplissait pas les conditions de
moralité exigées puisse qu’ayant été radié de la gendarmerie pour faute lourde et
l’autorité avait refusé sa nomination ».
Cour suprême,15 juillet 1973, Yoro KANDE. « Dans cette affaire, les requérants avaient
réussi à un concours professionnel, mais ne remplissaient pas les conditions prévues par
les textes applicables. L’administration n’a pas procédé à leur nomination .
Le contentieux du concours
Le contentieux du concours est un aspect important du droit de la fonction publique. On peut
le définir comme l’ensemble des règles juridiques qui régissent la solution par voie
juridictionnelle des litiges relatifs aux opérations du concours.
Dans ce type de contentieux le juge veille au respect des différentes règles de droit écrites
et non écrites auxquelles sont soumises les opérations du concours.
Le contentieux du rejet de la candidature
Le juge de l’excès de pouvoir peut alors être saisi par un candidat dont la candidature a été
rejetée.
En l’espèce, le juge de l’excès de pouvoir exerce un contrôle sur la qualification
juridique des faits. Il se pose la question de savoir si le motif invoqué par
l’administration est de nature à justifier le rejet de la candidature ? Il s’agit d’un
contrôle normal. C’est le même type e contrôle que le C.E a utilisé le 29 juin, 2000, dans
l’affaire Association nationale des handicapés moteurs du Sénégal moteurs du Sénégal;
Voir aussi C. E. français 18 mars 1983, Mulsant AJDA 1983, p. 371 ; C.E 1O juin 1983
Raoult
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La Cour suprême a, dans l’arrêt Dame Yaye Katy Dieng du 6 avril 1973, précisé que la
décision, de prolonger un stage, ne pouvait pas être motivée par la participation du
stagiaire à une grève.
Le décret de 1971 fixe les dispositions concernant la durée du stage, la fin du stage, les
sanctions disciplinaires applicables aux stagiaires la rémunération, et les congés que le
stagiaire peut obtenir.
Paragraphe II : La nomination et la titularisation.
La nomination peut être entendue comme l’acte par lequel l’autorité compétente désigne
une personne dont les conditions légales et réglementaires ont été respectées, à occuper
un emploi public,alors que la titularisation est le titre juridique qui confère vocation à
occuper un emploi public.
La nomination et la titularisation sont donc deux actes non dépourvus de liens, mais ils se
distinguent dans leur signification.
La nomination
L’acte de nomination émane de l’autorité compétente en la matière
Les conditions de la nomination
- Conditions de forme
La publication au journal officiel
Notification, notification et publication dans la mesure où la nomination intéresse les tiers.
- Conditions de fond
Elles concernent essentiellement le ou les motifs de l’acte. L’autorité de nomination doit
pourvoir à un emploi vacant. La nomination ne doit être possible que s’il existe un emploi
vacant. Lorsque l’autorité de nomination nomme un agent dans le seul but de lui conférer un
grade auquel il n’a pas droit, la nomination est considérée comme un acte inexistant. Il en est
de même lorsque la nomination n’entraîne aucune affectation de l’agent à un emploi et
lorsque la nomination ne répond pas à un besoin de l’administration.
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Les nominations anticipées ou rétroactives sont irrégulières. La nomination joue pour l’avenir.
Aux termes de l’article 25 alinéa 2 du statut général, sauf dérogation spéciale constatée dans
l’acte de nomination… les nominations prennent effet à compter du jour de la signature.
Pour que la nomination soit effective, il faut que la personne nommée l’accepte dès l’édiction
de la décision. Elle emporte des conséquences.
Les implications juridiques de la nomination
Les effets de la nomination commencent à se produire si l’agent ne rejoint pas son poste.
L’administration n’a pas à le révoquer ou à exiger de lui une démission. Le refus
d’acceptation est considéré comme une condition résolutoire. L’acte de nomination est un acte
créateur de droit. C’est un acte susceptible d’un recours pour excès de pouvoir pouvant être
introduit par toute personne proposée par un jury de concours ou par toute autre personne
remplissant les conditions légales de nomination. Le refus de nomination est un acte qui fait
également grief C. E. 26 janvier 1994 Alla Ngom ; Cour Suprême, 22 janvier 1975 Ousmane
Diallo. Une nomination irrégulière peut être retirée par l’administration conformément aux
principes et règles de retrait des actes illégaux.
Lorsque la nomination est une nomination pour ordre, c’est à dire ayant pour seul but de
donner un titre à son bénéficiaire, titre qu’il utilisera sans occuper l’emploi correspondant,
cette nomination est considérée comme un acte nul ou inexistant, et, le retrait peut intervenir
à tout moment.
Il en est de même lorsque la nomination est provoquée par des manœuvres frauduleuses de
l’intéressé. Les nominations irrégulières peuvent être annulées par le juge de l’excès de
pouvoir, mais les actes pris par l’agent dont la nomination a été annulée sont considérés
comme valables en application de la théorie du fonctionnaire de faite.
Lorsqu’un agent occupe un emploi sans avoir fait l’objet de nomination, l’administration peut
prononcer son éviction.
La titularisation
La titularisation est l’attribution d’un grade dans la hiérarchie des corps de l’administration
donnant la qualité de fonctionnaire. L’acte de titularisation est un acte créateur de droit. Il
est contrôlé par le juge. Le refus de titularisation peut être attaqué devant le juge de l’excès
de pouvoir. Les mêmes règles de retrait sont applicables à l’acte de titularisation.
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Section II : La rémunération
La rémunération est considérée comme un avantage matériel pour le fonctionnaire. Il s’agit
d’un ensemble complexe qui obéit à un certain régime juridique.
Paragraphe I : Les éléments constitutifs de la rémunération
L’article 27 du statut général énumère les différents éléments qui constituent la
rémunération du fonctionnaire. Il s’agit :
du traitement indiciaire,
de l’indemnité de résidence,
des suppléments pour charges familiales.
On peut ajouter au traitement des indemnités justifiées par des sujétions ou risques liés à
l’emploi, des indemnités différentielles selon la fonction occupée. Le législateur précise que
le régime de la rémunération ainsi que celui des indemnités est fixé par décret.
Parmi les différents éléments qui composent la rémunération nous avons :
Le traitement indiciaire
Il dépend de l’emploi et du grade du fonctionnaire, il est calculé sur la base d’un indice.
Les indices de la fonction publique sont fixés par le décret n° 92-1196 du 19 août 1992.
Pour obtenir la solde indiciaire, on multiplie l’indice par la valeur du point indiciaire.
L’indemnité de résidence
L’indemnité de résidence qui est la même pour tous les fonctionnaires et qui représente 14 %
de la solde indiciaire quel que soit le lieu d’affectation du fonctionnaire. Cette indemnité de
résidence doit être distinguée de l’indemnité de logement à laquelle certains fonctionnaires
n’ont pas droit.
Le supplément spécial
Le supplément spécial représente 20% de la solde indiciaire. Cette indemnité est liée à
l’exercice de la fonction publique. Les suppléments pour charge de famille sont également des
éléments constitutifs de la rémunération.
A cela s’ajoute les heures supplémentaires, les primes de rendement ou de risque, les
compléments de cherté de la vie et toutes autres indemnités ou primes justifiées par la
fonction. Les différentes augmentations de salaire s’ajoutent à la rémunération.
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Mais il faut enfin tenir compte dans le calcul de la rémunération nette des retenues telles que
la cotisation au fond national de retraite, l’impôt sur le revenu ou le remboursement de prêts et
des avances perçues. Les rémunérations des fonctionnaires représentent une charge
importante dans les pays en voie de développement, pourtant les fonctionnaires sont rarement
satisfaits. La détermination du niveau des rémunérations, de la valeur du point indiciaire et
l’écart entre l’indice le plus bas et l’indice le plus élevé relève de la compétence de
l’administration.
Le régime juridique de la rémunération
La rémunération du fonctionnaire présente dans une large mesure les mêmes caractères que la
pension de retrait. Ces caractères découlent en partie de sa nature juridique et de la règle du
service fait.
Le caractèrestatutaire de la rémunération
- elle résulte de la situation légale et réglementaire du fonctionnaire ;
- elle ne donne pas lieu à une discussion,
- elle n’est pas négociée entre le fonctionnaire et l’administration ;
- elle est fixée de manière unilatérale et peut être unilatéralement modifiée.
La rémunération ne dépend pas du comportement du fonctionnaire ou de l’importance du
travail qui lui est confié. C’est pour cette raison qu’elle est considérée comme ayant un
caractère impersonnel.
Le caractère hiérarchique de la rémunération
- elle est fonction de la place de l’agent dans la hiérarchie ;
- les avancements d’échelon et les avancements de grade entraînent une augmentation
de la rémunération.
Les problèmes posés par la rémunération sont sur le plan contentieux de la compétence du
tribunal régional.
L’application de la règle du service fait
Le premier alinéa de l’article27du statut général précise que le fonctionnaire a droit à une
rémunération après service fait. Le fonctionnaire ne perçoit son traitement que pour le mois
écoulé. Il s’agit d’une dépense publique qui ne peut être liquidée qu’après engagement, c’est-
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Concernant le premier groupe, il faut ajouter le critère tenant à l’aptitude à diriger. Pour le
deuxième groupe le critère de la créativité, et pour le troisième groupe, le critère de la
capacité d’initiative.
L’évaluation de chaque agent est effectuée par son chef de service. La note et l’appréciation
sont communiquées à l’agent par le chef de service direct. L’article 3, décret n°98-286 du 26
mars 1998, fixant les modalités d’évaluation des agents de l’Etat, J.O du 2 mai 1998, a
prévu un droit de recours du fonctionnaire auprès du chef de service qui relève de
l’autoritédirecte du ministre.
Remarques
C. E. français, 23 novembre 1962, Camara « le fonctionnaire la possibilité de contester la
notation devant le juge de l’excès de pouvoir, mais il doit le faire dans les deux mois
suivant sa notification. Passé ce délai, il ne pourra la contester pendant une autre instance
relative à une autre note.
L’évaluation du fonctionnaire qui figure sur une fiche d’évaluation est portée à son dossier
personnel. L’évaluation permet de statuer sur l’avancement du fonctionnaire.
Paragraphe II : Les différents modes d’avancement
L’avancement équivaut à une promotion qui permet aux fonctionnaires d’améliorer
constamment leur situation financière. Selon l’article 31 du statut général, l’avancement
comprend l’avancement d’échelon et l’avancement de grade.
L’avancement d’échelon
L’avancement d’échelon qui se traduit par une augmentation de traitement est fonction de
l’ancienneté du fonctionnaire. Au Sénégal, l’avancement d’échelon est automatique. Dans
d’autres pays il peut être combiné avec l’avancement au mérite. C’est dans les statuts que son
précisés le nombre d’échelons dans chaque grade et le nombre d’années à passer dans chaque
échelon. L’avancement d’échelon est constaté par l’autorité administrative qui a pouvoir de
nomination.
Pour les agents non fonctionnaires engagés par référence à un corps de fonctionnaires,
l’avancement d’échelon se fait en suivant l’ancienneté exigée pour les fonctionnaires du corps
de référence. Pour le personnel de secrétariat ou les autres agents non fonctionnaires, le
passage d’un échelon à un autre se fait en respectant les conditions posées par les décrets qui
leurs sont applicables.
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L’avancement de grade
L’avancement de grade implique une progression plus importante que l’avancement
d’échelon. Le fonctionnaire bénéficie certes d’une augmentation de son traitement, mais le
passage d’un grade au grade supérieur lui donne vocation à un emploi, à des responsabilités
plus grandes et à changer d’emploi.
L’avancement de grade n’est pas considéré comme un droit. A la différence de
l’avancement d’échelon, l’avancement de grade se fait après sélection. Plusieurs techniques
peuvent être utilisées, mais dans tous les cas l’administration doit tenir compte du mérite des
agents.
Au Sénégal, c’est la procédure du tableau d’avancement qui permet de procéder aux
avancements de grade. Cette technique introduit des mécanismes de garantie dans la
promotion des fonctionnaires en faisant participer les représentants des fonctionnaires dans le
cadre des commissions administratives paritaires appelées à siéger comme commission
d’avancement.
L’avancement de grade n’est possible que pour les fonctionnaires inscrits au tableau
d’avancement. Ce tableau doit être établi avant le 15 décembre de chaque année après avis
de la commission administrative paritaire siégeant en commission d’avancement. Le
tableau qui est arrêté par l’autorité de nomination prend effet à partir du 1er janvier de
l’année suivante et n’est plus valable à la fin de l’année.
L’établissement du tableau d’avancement suppose un examen approfondi de la valeur
professionnelle des agents susceptibles d’être proposés compte tenu des notes obtenues et des
propositions émanant de l’autorité de nomination. Le classement des fonctionnaires se fait par
ordre de mérite. La promotion doit suivre l’ordre du tableau. Les tableaux d’avancement font
l’objet d’une publication au Journal Officiel dans les quinze jours suivant leur établissement.
L’épuisement du tableau d’avancement avant la fin de l’année entraîne l’établissement d’un
tableau supplémentaire.
Le fonctionnaire qui bénéficie d’un avancement de grade et qui refuse le nouvel emploi
qui lui est proposé peut être radié du tableau d’avancement. Si le fonctionnaire peut ainsi
bénéficier d’avancement durant sa carrière, il peut être placé dans différentes positions
conformément aux statuts généraux.
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La position est une situation qui permet de caractériser le lien existant entre l’administration
et le fonctionnaire. Le statut prévoit quatre principales positions. Il s’agit selon l’article 55 de
la position en activité, en service, détaché, en disponibilité, et sous les drapeaux. Le
fonctionnaire est obligatoirement placé dans une position donnée, c’est-à-dire dans une
situation juridique précise.
La position sous les drapeaux est celle du fonctionnaire qui demande à suivre une formation
militaire ou qui désire accomplir une période de réserve ou d’investiture. Dans le premier cas,
le fonctionnaire ne reçoit plus son traitement d’activité. Il a droit à une solde militaire. Dans le
second cas, le fonctionnaire bénéficie d’un congé rémunéré. Les positions les plus courantes
sont l’activité, le détachement et la disponibilité.
Paragraphe I : La position d’activité
C’est la position de principe, c’est-à-dire la position normale ou celle occupée habituellement
par le fonctionnaire. Le statut général définit la position d’activité en son article 56 comme la
position du fonctionnaire qui régulièrement titulaire d’un grade exerce effectivement les
fonctions de l’un des emplois correspondants, soit qu’il soit affecté dans un service relevant
de l’autorité ayant pouvoir de nomination, soit qu’il soit mis à la disposition d’une autre
autorité administrative. La mise à disposition consiste alors pour le fonctionnaire à demeurer
dans son corps d’origine ou cadre d’emploi dans lequel il occupe un emploi et continue à
percevoir la rémunération correspondante, tout en effectuant son service dans une autre
administration que la sienne.
Remarques
Le fonctionnaire en activité peut faire l’objet de mutation en fonction des besoins du service. Conseil d’Etat
Sénégal, 30 juillet 1997, Tidiane DRAME. Dans cette affaire, le requérant a introduit un recours pour excès
de pouvoir contre une note de service d’une autorité administrative portant affectation. Le juge a rappelé que
la mesure prise dans le cadre de l’organisation générale du service portant affectation de cent seize (116)
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agents dont le requérant est un acte non susceptible de recours pour excès de pouvoir ».
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Une disponibilité spéciale est prévue pour la femme fonctionnaire qui souhaite suivre son
époux dont la profession s’exerce ailleurs ou qui souhaite s’occuper d’un ascendant âgé de
soixante-dix (70) ans accomplis. La femme fonctionnaire qui a au moins deux enfants dont,
l’un est frappé d’infirmité et l’autre a moins de dix ans peut demander une disponibilité.
La disponibilité demandée par le fonctionnaire pour exercer une activité dans une entreprise
publique ou privée est soumise à une condition. Le législateur exige en effet que la
disponibilité soit compatible avec les nécessités du service, que l’activité présente un
caractère d’intérêt général, que le fonctionnaire ait accompli au moins cinq années de service
effectif. On peut ajouter la condition qui interdit au fonctionnaire concerné d’avoir au cours
des cinq dernières années exercé un contrôle sur l’entreprise ou passer des marchés avec cette
entreprise dans le cadre de ses fonctions.
Le régime juridique de la disponibilité
La durée de la disponibilité est variable. La disponibilité d’office peut durer un an
renouvelable une ou deux fois. La disponibilité prononcée en faveur de la femme
fonctionnaire peut être renouvelable autant que nécessaire. Dans tous les cas, la durée
maximale de la disponibilité est de trois ans renouvelable une fois, deux fois, trois fois selon
les cas.
Le fonctionnaire mis en disponibilité d’office pour raison de santé continue à percevoir la
moitié de son traitement pendant six mois. Après cette période, il n’aura droit qu’au
supplément pour charges familiales. Le fonctionnaire en position de disponibilité doit
demander sa réintégration deux mois au moins avant la fin de la disponibilité. S’il ne respecte
pas cette condition, il sera considéré comme démissionnaire.
Le fonctionnaire en disponibilité pour raison de santé sera licencié ou mis à la retraite s’il
n’est pas en mesure d’être réintégré à la fin de sa disponibilité.
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concernée peut s’adresser à la commission administrative paritaire dont l’avis motivé sera
soumis à l’autorité administrative compétente. La démission n’est effective qu’à compter de la
date fixée par l’administration.
Le fonctionnaire qui cesse ses fonctions, avant l’expiration du délai de réponse imparti à
l’administration, sera licencié. Dès son acceptation, la démission devient irrévocable. Le
fonctionnaire est immédiatement radié des cadres.
Le code pénal interdit les démissions concertées. La démission ne met pas le fonctionnaire à
l’abri de poursuites disciplinaires si les faits à sanctionner sont découverts après l’acceptation
de la démission.
La cessation des fonctions à l’initiative de l’administration
Il existe plusieurs cas de cessation des fonctions à l’initiative de l’administration.
Le licenciement
C’est une mesure administrative. Le statut général prévoit dans différents articles la
possibilité de licencier des fonctionnaires. L’article 91 du statut général évoque le
licenciement pour suppression d’emploi. En effet, les fonctionnaires occupant des emplois
permanents supprimés peuvent être licenciés sur la base d’un décret de dégagement de
cadres. Ce décret prévoit les conditions de préavis et d’indemnisation des intéressés.
L’article 92 du statut général est relatif au licenciement pour insuffisance professionnelle.
Le fonctionnaire n’est pas véritablement sanctionné. L’autorité administrative compétente
constate que l’agent ne peut plus servir, qu’il n’en a plus la capacité, il sera soit reclassé, soit
mis à la retraite, soit licencié. Le licenciement doit être précédé des formalités prévues en
matière disciplinaire. C’est un décret qui détermine les conditions d’indemnisation du
fonctionnaire licencié pour les fonctionnaires de la hiérarchie A.
L’article 79 du statut général porte sur le licenciement pour incapacité physique.Le
fonctionnaire qui n’est pas en mesure de reprendre son service après une disponibilité justifiée
par des raisons de santé, est licencié ; et s’il a droit à une pension de retraite, il peut être mis à
la retraite. En définitive, le licenciement n’est jamais une sanction disciplinaire.
La révocation
C’est une sanction disciplinaire.Elle intervient qu’après le respect de la procédure
disciplinaire. La révocation peut être prononcée avec ou sans suspension des droits à pension.
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fonctionnaires ayant assuré d’importantes responsabilités ou pour les fonctionnaires qui ont
pu détenir des informations sensibles.
Le fonctionnaire admis à la retraite est soumis à l’interdiction d’exercer certaines activités.
Les activités ainsi que les délais d’interdiction doivent être précisés par décret.
Le retraité qui ne respecte pas les interdictions qui lui sont faites peut subir des retenues sur sa
pension ou perdre ses droits à pension. Ces sanctions seront prononcées après avis de la
commission administrative paritaire du corps auquel appartient le fonctionnaire
Si le fonctionnaire est avant tout un citoyen, il est comme l’a dit Hauriou un citoyen spécial.
Il bénéficie d’une situation juridique propre qui détermine dans une large mesure ses libertés,
ses droits et ses obligations.
Cette situation qui se justifie par le fait que le fonctionnaire participe à l’exécution du service
public, explique que celui-ci soit soumis à des contraintes particulières. Il s’agit de contraintes
particulièrement lourdes qui tiennent des nécessités du service public. Il a fallu équilibrer ces
contraintes et obligations par la reconnaissance de certains droits et avantages aux
fonctionnaires. Le fonctionnaire peut se voir reconnaître les mêmes droits et libertés que les
citoyens, mais pour éviter un conflit entre l’exercice de ces droits et libertés et les exigences
du service public, il est parfois nécessaire de prévoir un aménagement des droits et libertés du
fonctionnaire.
Le principe de la liberté d’opinion trouve son fondement juridique dans la déclaration des
droits de l’homme et du citoyen de1789. Aux termes de l’article 10 le fonctionnaire
comme tout citoyen, ne doit être inquiété pour ses opinions. Aujourd’hui la liberté d’opinion
politique, religieuse, philosophique est reconnue aux fonctionnaires par les textes qui
régissent la fonction publique.
La manifestation de la liberté d’opinion, ou encore l’expression pratique des opinions qui met
en cause la liberté d’expression est un problème délicat en matière de fonction publique.
Certains se sont demandé si le fonctionnaire a le droit d’exprimer ses opinions ? C’est cette
question qui est à la base du problème de la liberté d’expression du fonctionnaire.
Dans le cadre du service, le fonctionnaire est soumis à une obligation de neutralité. Il lui
est interdit de manifester ses opinions. Le principe de neutralité du service public est
étroitement lié au principe d’égalité. Le fonctionnaire doit faire preuve de discrétion et de
réserve dans le cadre du service. L’extériorisation des opinions risque de porter atteinte au
principe de subordination hiérarchique, et entraîner des difficultés dans le fonctionnement du
service.
En dehors du service, le fonctionnaire est en principe libre d’exprimer ses opinions comme
n’importe quel citoyen. Il a le droit de participer à des manifestions autorisées. Il a le droit de
prendre la parole au cours d’une réunion. Mais le fonctionnaire est soumis à une obligation de
réserve dans l’expression de ses opinions. Il est soumis à une obligation de réserve parce qu’il
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doit éviter tout ce qui pourrait mettre en cause la neutralité du service ou l’autorité de son
supérieur hiérarchique.
L’obligation de réserve qui a été très tôt consacrée par la jurisprudence française est définie
par certains auteurs comme l’obligation faite au fonctionnaire d’user de la mesure et de
la retenue à l’occasion de l’expression publique de ses opinions.
La liberté d’expression est donc limitée par l’obligation de réserve. L’obligation de réserve est
sérieusement appréciée dans le service. C’est une obligation qui varie selon le poste occupé,
selon la nature des fonctions et selon le degré de responsabilité.
Les hauts fonctionnaires sont soumis à une obligation de réserve très forte. L’obligation est
ainsi très forte pour tous ceux qui participent à l’action gouvernementale, pour les
militaires, les magistrats, les diplomates. Elle est relativement faible pour d’autres
fonctionnaires. Les responsables syndicaux ne sont pas inquiétés pour certains de leurs
comportements.
Un acte contraire à une obligation de réserve peut entraîner une sanction disciplinaire. On
critique souvent la notion d’obligation de réserve dans la mesure où elle entraîne une certaine
autocensure chez les fonctionnaires.
La Cour suprême avait rendu le 23 mars 1966,BabacarLô et Abdou Salam Diallo une
décision très intéressante sur l’obligation de réserve.
Le juge avait estimé que les faits reprochés à BabacarLô, c’est-à-dire une activité
politique soutenue dans le service constituait un manquement grave à l’obligation de
réserve.
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Le statut général soumet aux fonctionnaires à des obligations tout en leur accordant de
nombreux droits individuels et collectifs ; Parmi ces droits, il y a des droits collectifs tels le
droit syndical, le droit de grève et d’autres droits comme le droit à la protection, le droit
au traitement.
Parmi les droits collectifs des fonctionnaires, le droit syndical et le droit de grève sont les plus
importants.
Le droit syndical
Les organisations syndicales qui doivent faire une déclaration préalable doivent respecter la
même procédure en cas de modification de leurs statuts, ou de la composition de leurs
bureaux. Le ministre de la fonction publique peut se voir communiquer les statuts et la liste
des administrateurs.
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Une fois reconnu, un syndicat de fonctionnaires peut intervenir de différentes manières pour
défendre les intérêts professionnels de ses membres. Le syndicat peut former des recours
contentieux contre de actes réglementaires portant atteinte au statut de ses membres.
En France, le Conseil d’Etat a posé le principe depuis 1906 dans l’arrêt syndicat des
patrons coiffeurs de Limoges du 28 décembre 1906 qu’unsyndicat de fonctionnaire
peut former des recours contentieux contre les actes individuels portant violation des
intérêts collectifs pris en charge par l’association.
Mais un syndicat de fonctionnaires n’a pas intérêt à attaquer un acte qui ne porterait atteinte
qu’aux intérêts de l’un de ses membres. Le syndicat ne pourrait agir que s’il reçoit
mandat dans ce sens ; C. S. 25 mai 1981, S.U.D.E.S.
Les syndicats de fonctionnaires jouent un rôle sur un autre plan. Ils participent à la gestion de
la fonction publique en envoyant des représentants au sein des organismes administratifs à
caractère paritaire. Les syndicats négocient avec les autorités. Ils peuvent décider d’un
mouvement de grève.
Le droit de grève
La notion de grève est intimement liée au mouvement syndical. C’est pour cela qu’elle a
toujours suscité beaucoup d’appréhensions et de controverses. Définie comme une
interruption collective et concertée du travail en vue de satisfaire des revendications
professionnelles, la grève a pendant longtemps été considérée comme illicite parce que
contraire au principe de continuité du service public, et à la hiérarchie administrative. Le
droit de grève a été reconnu par la Constitution française de 1946. Le juge administratif
français a aussi reconnu le droit de grève. C’est dans l’arrêt Dehaène du 7 juillet 1950 que
le C. E. a posé les principes jurisprudentiels d’exercice du droit de grève.
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Avant l’arrêt Déhaene, la grève était caractérisée par une illicéité. L’arrêt Winkell
du 7 août 1909 exprime un rejet vigoureux du droit de grève.Considérant la grève
comme un acte illicite incompatible avec la continuité essentielle de la vie nationale, le
juge en déduit que le fonctionnaire gréviste ne commet pas seulement une faute
individuelle, mais il prend l’initiative de se mettre hors – la – loi administrative, de
rompre le contrat de droit public qui le lie à l’administration.
Dans l’arrêt Delle Minaire du 22 août 1937 le juge a supprimé toute référence à la
rupture d’un pseudo contrat. L’évolution a consisté à ne plus considérer la grève
comme un acte illicite.
Dans l’arrêt Déhaène du 7 juillet 1950, le C.E a décidé le droit de grève reconnu
depuis 1946, peut être limité en raison des exigences des services publics. Mais il
précise que dans l’attente d’une réglementation il appartient au gouvernement
responsable du fonctionnement des services publics de fixer sous le contrôle du juge
la nature et l’étendue des limitations.
La réglementation du droit de grève telle que fixée par l’article 7 du statut général tourne
autour de différents points. C’est dans le cadre de la réglementation qu’on interdit à certains
fonctionnaires de faire la grève. Certaines catégories de fonctionnaires sont privées du droit
de grève par leur statut. Les interdictions prévues par la réglementation concernent ensuite
certaines formes de grève.
Le législateur sénégalais interdit l’occupation des lieux de travail ou de leurs abords en cas de
grève. L’article 7 du statut général précise les motifs d’une grève. La grève ne peut avoir
lieu que pour des motifs professionnels, jamais pour des motifs politiques.
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Le préavis doit être écrit et motivé. La motivation doit préciser la durée de la grève
envisagée. Le non-respect du délai de préavis peut faire l’objet de sanction, tout comme
l’absence de préavis. Le préavis permet en réalité à l’administration d’ouvrir des négociations
avec les fonctionnaires concernés, et de prendre les dispositions nécessaires pour éviter
toute perturbation préjudiciable au fonctionnement du service public.
La réglementation porte enfin sur la possibilité qu’à l’administration d’utiliser son droit de
réquisition. L’article 7 du statut général prévoit que les fonctionnaires dont les fonctions
sont indispensables à la sécurité des personnes et des biens à la continuité des services
publics ou au maintien de l’ordre public peuvent faire l’objet de réquisition. C’est le décret
du 11 janvier 1972 qui fixe la liste des fonctionnaires pouvant être réquisitionnés. Cette liste
concerne notamment des emplois du secteur de l’électricité, des emplois du secteur aérien.
La réquisition doit être notifiée aux intéressés par un ordre de service. Tout agent
réquisitionné qui ne se présente pas sur le lieu de travail s’expose à des sanctions
disciplinaires et pénales.
En cas de grève, le service confié aux fonctionnaires concernés n’est plus effectif. Cette
situation entraîne normalement une retenue sur le traitement du gréviste. Cette retenue doit
en principe être proportionnelle à la durée de la grève. L’administration en effectuant
cette retenue ne fait que se conformer aux règles de la compétence, puisque le traitement
du salaire du fonctionnaire est une dépense qui n’est due qu’après l’accomplissement du
service.
Une autre conséquence tient au fait que l’administration peut procéder à la réquisition des
grévistes, même dans l’hypothèse d’une grève régulière.
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Si on tient compte des fonctions qu’il exerce et de son rôle dans la société, Le fonctionnaire
peut être considéré comme un citoyen spécial. Il bénéficie de ce fait d’une protection que
n’ont pas les autres citoyens. Le fonctionnaire a besoin d’être protégé dans ses rapports avec
l’administration, ainsi que dans ses rapports avec les administrés.
Vis-à-vis de l’administration
Le fonctionnaire dont la carrière est régie par des décisions unilatérales a la possibilité de
former des recours administratifs gracieux ou hiérarchiques. Les statuts des fonctionnaires
prévoient des garanties disciplinaires, par exemple la communication du dossier peut
permettre à un fonctionnaire qui fait l’objet d’une procédure disciplinaire de préparer sa
défense. Lorsqu’une mesure doit être prise contre un fonctionnaire, les syndicats de
fonctionnaires jouent un rôle dans la protection de leurs membres en prenant en compte leurs
revendications d’ordre professionnel.
La protection juridictionnelle
Parmi les moyens dont dispose le fonctionnaire pour défendre ses droits ou se protéger contre
des mesures qui lui portent préjudice, le recours juridictionnel est le plus important.
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Sa situation étant fixée de manière unilatérale et pouvant en plus être modifiée de la même
manière, le fonctionnaire doit donc pouvoir saisir le juge s’il ne réussit pas à faire revenir
l’administration sur une décision qui lui porte préjudice.
En effet, l’administration peut dans l’exercice du pouvoir réglementaire porter atteinte aux
droits et libertés des fonctionnaires ou à leurs droits acquis. Le recours pour excès de
pouvoir et le recours de plein contentieux permettent aux fonctionnaires de saisir un juge.
Le recours pour excès de pouvoir est ici dirigé contre les décisions administratives
réglementaires ou individuelles violant les statuts des fonctionnaires. Le recours pour excès
de pouvoir est un recours qui ne peut être formé que contre des actes administratifs
unilatéraux entachés d’illégalité.
Lorsque le fonctionnaire veut attaquer une décision relative à ses avantages pécuniaires ou
statutaires, il doit saisir le juge de plein contentieux conformément.Le tribunal régional est
compétent dans tous les cas de litiges portant sur le traitement ou les indemnités des
fonctionnaires. Exemple ; une demande de rappel de traitement, de reclassement ou une
contestation d’un montant d’une pension de retraite. Si un fonctionnaire veut faire engager la
responsabilité de l’administration, c’est le juge du plein contentieux qui est compétent.
la protection pénale
Aux termes de l’article 16 du statut général de la fonction publique, les fonctionnaires ont
droit conformément aux règles fixées par le code pénal et les lois spéciales à une protection
contre les menaces, outrages, injures ou diffamations dont ils peuvent faire l’objet.
L’administration est tenue en outre de les protéger contre les menaces, attaques de quelque
nature que ce soit dont ils peuvent être l’objet à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions.
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Le code pénal et les lois spéciales permettent de poursuivre les personnes coupables de
corruption ou de tentatives de corruption, de diffamation, de violences physiques ou
verbales contre les fonctionnaires.
L’administration peut déclencher des poursuites pénales avec constitution de partie civile.
Elle peut également apporter son assistance aux fonctionnaires qui choisissent une procédure
judiciaire pour se défendre.
L’article 15 du statut général dispose dans son deuxième alinéa que lorsqu’un fonctionnaire
est poursuivi par un tiers pour faute de service, la collectivité publique doit couvrir le
fonctionnaire des condamnations civiles prononcées contre lui. C’est la responsabilité de
l’administration qui est recherchée en cas de faute de service.
L’article 145 du code des obligations de l’administration (C. O. A.) est intéressant sur ce
point. Le législateur prévoit que c’est l’administration qui doit être mise en cause pour
répondre de la faute personnelle de son agent en dehors de toute substitution de
responsabilité. Cela signifie que la responsabilité de l’Etat n’est pas substituée à celle de
l’agent auteur de la faute personnelle détachable du service. Mais dans tous les cas, c’est
l’administration qui répare les conséquences dommageables de la faute personnelle, et le
législateur lui permet de demander à l’agent concerné la réparation des dommages qui
lui sont causés par son fait.
Le fonctionnaire bénéficie d’un certain nombre de droits auxquels sont attachés des
obligations prévues pour assurer le bon fonctionnement du service. Les obligations qui
figurent dans le statut général sont des obligations professionnelles générales pour l’ensemble
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des fonctionnaires.
Il existe par ailleurs des obligations spéciales pouvant découler de la nature de certaines
fonctions. La violation des obligations professionnelles des fonctionnaires peut être
sanctionnée sur le plan disciplinaire.
Ce sont les articles 9 et suivants du statut général qui énumèrent les obligations des
fonctionnaires. Certaines de ces obligations sont relatives au fonctionnement du service,
d’autres touchent la déontologie du fonctionnaire.
L’obligation de service est prévue par l’article 12 du statut général. Le fonctionnaire doit
concourir au fonctionnement de l’administration. Il est responsable de l’exécution des tâches
qui lui sont confiées quel que soit sa place dans la hiérarchie. L’obligation de service signifie
deux choses. Elle signifie dans un premier temps que le fonctionnaire doit remplir
personnellement ses fonctions, et qu’il doit les remplir de façon continue dans un second
temps.
Le fonctionnaire ne peut par conséquent confier l’exécution des tâches qui lui sont dévolues à
un autre agent en dehors d’une délégation de compétence régulière. Le fonctionnaire est
astreint au respect de la continuité du service public. C’est cela qui explique l’obligation de
résider dans un endroit qui lui permet d’assurer sa mission dans de meilleures conditions.
L’obligation d’obéir
Cette obligation est prévue par l’article 13 du statut général. Le fonctionnaire est responsable
à l’égard de ses chefs de l’autorité qui va lui être conférée… et de l’exécution des ordres qu’il
a donnés. L’article 13 poursuit en précisant que le fonctionnaire n’est dégagé d’aucune des
responsabilités qui lui incombent par la responsabilité propre de ses subordonnés.
L’obligation d’obéir est une obligation qui permet d’assurer le respect de la hiérarchie,
puisque l’administration est organisée de bas en haut, et des ordres sont donnés à tous les
niveaux. L’obligation d’obéissance hiérarchique impose aux fonctionnaires le respect des
ordres individuels ou des instructions générales émanant de son supérieur.
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l'institution comme envers ceux qu'elle sert ne doit pas occulter la troisième dimension de la
déontologie : il s'agit aussi, et peut-être même d'abord, d'une exigence envers soi-même.
Comme son nom l'indique, le fonctionnaire doit s'effacer derrière sa fonction, savoir
neutraliser ses convictions personnelles sans perdre sa vocation.
Parmi les obligations déontologiques les plus essentielles, on peut citer les obligations de
désintéressement, de discrétion et de neutralité professionnelle.
L’obligation de désintéressement
Elle est prévue par l’article 10 du statut général qui interdit au fonctionnaire de détenir des
intérêts pouvant mettre en cause son indépendance dans une entreprise qui est en relation avec
son service et qui est placée sous le contrôle de son service. Un conflit d’intérêts est une
situation d’interférence entre une mission de service public et l’intérêt privé d’une personne
qui concourt à l’exercice de cette mission, lorsque cet intérêt, par sa nature et son intensité,
peut raisonnablement être regardé comme étant de nature à influencer ou paraître influencer
l’exercice indépendant, impartial et objectif de ses fonctions.
Il est également interdit aux fonctionnaires d’accepter ou de demander une récompense pour
service rendu. Le fonctionnaire ne peut accepter des cadeaux en promettant d’accomplir ou de
ne pas accomplir un acte relevant de ses fonctions. Le fonctionnaire coupable de corruption
passive ou de trafic d’influence ou de concussion, peut être sanctionné sur le plan pénal ainsi
que sur le plan disciplinaire.
Il ressort pourtant de l'observation du droit positif que l'obligation de discrétion vise autant à
protéger l'un que l'autre, puisqu'elle interdit au fonctionnaire de révéler les secrets de
l'administration et ceux des administrés. Un fonctionnaire qui les trahit commet une
indiscrétion et s'expose à des sanctions disciplinaires.
C’est l’article 14 du statut général qui prévoit ces obligations. Le secret professionnel est
imposé à certains fonctionnaires qui sont amenés à détenir des renseignements confidentiels,
que seuls certains agents habilités à cet effet peuvent recueillir. On peut citer des
données médicales ou des données purement privées.
Mais l'indiscrétion n'est pas toujours une action proscrite. La révélation d'un secret est parfois
un droit, voire une obligation, et avec les nouvelles obligations de transparence, elle tend à
devenir, dans certains cas, un devoir. La théorie des lanceurs d’alerte.
Selon l’article 15 du statut général, toute faute commise par un fonctionnaire dans l’exercice
ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions, l’expose à une sanction disciplinaire, sans
préjudice le cas échéant des peines prévues par la loi pénale.
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Dans cette disposition, le législateur emploie les notions de faute et de sanction disciplinaire.
Il est évident qu’il s’agit de faute professionnelle ou disciplinaire. Entre la faute et la sanction
nous avons une procédure disciplinaire très réglementée par les textes applicables aux
fonctionnaires.
La faute disciplinaire
La faute est généralement considérée comme un manquement à une obligation (par action
ou par omission). Le juge de l’excès de pouvoir exerce son contrôle sur la matérialité des
faits, sur leur qualification juridique et sur l’adéquation entre les faits et la sanction. Des
arrêts intéressants ont été rendus par la Cour suprême et le Conseil d’Etat en matière de
sanction de l’exactitude matérielle des faits, de qualification juridique des faits, et de
proportionnalité de la sanction.
Dans l’arrêt Ismaïla FALL, Cour suprême 4 mai 1977, le requérant avait été radié des
cadres de la police parce qu’il se serait rendu coupable d’une tentative de corruption en
interpelant un charretier transportant des sacs d’arachides alors qu’il n’était pas en
service.
Dans une autre affaire Ousmane SY jugée le 5 mars 1969, un problème d’exactitude et de
qualification juridique des faits était posé au juge. Le requérant, un agent de la douane était
intervenu en faveur de son frère pris en flagrant délit de contrebande au port autonome de
Dakar, et arrêté par les douaniers. Le requérant avait obtenu du tribunal correctionnel de
Dakar un jugement qui avait établi que le véhicule ayant servi à la commission de
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Selon la Cour suprême, il n’y a pas eu violation de la chose jugée parce qu’Ousmane
Sy a été sanctionné à la suite de son intervention en faveur de son frère. Pour la Cour,
ces faits constituent à eux seuls, une faute suffisamment grave pour justifier qu’une
sanction disciplinaire dont l’appréciation incombe à l’administration soit prise à
l’encontre de l’intéressé.
Le Conseil d’Etat est intervenu également dans plusieurs décisions où les requérants
contestaient la légalité de la sanction disciplinaire. Dans l’arrêtCheikh Tidiane Mbengue
du 26 avril 1995, la sanction infligée aux requérants est disproportionnée. Le juge
s’intéresse alors au contrôle de la proportionnalité.
Conseil d’Etat 27 avril 1998, Salif Fall. Il est reproché au requérant des faits de contrebande
alors qu’il travaillait à l’ambassade du Sénégal à New Delhi. Il se rendait à Hong-Kong sans
l’autorisation de son supérieur hiérarchique.
Le juge a retenu que même si le fait de contrebande n’est pas établi, le requérant en se
rendant dans un autre pays, sans la permission de son supérieur hiérarchique a commis
une faute professionnelle de nature à justifier une sanction disciplinaire. Selon toujours
le juge la sanction est disproportionnée.
La faute disciplinaire est autonome par rapport à la faute pénale, même s’il est vrai que dans
certains cas un même fait peut être constitutif de faute disciplinaire et de faute pénale
(corruption, détournement de deniers publics, etc.) Un fonctionnaire peut faire l’objet de
poursuites sur le plan pénal et disciplinaire.
La faute disciplinaire est plus large que la notion de faute pénale du fait de l’absence de
définition de la faute disciplinaire contrairement à la faute pénale.
S’il y a deux procédures, des interactions peuvent cependant exister entre l’action
disciplinaire et l’action pénale. L’autorité administrative est liée par la constatation des
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faits effectuée par le juge pénal, mais elle n’est pas liée par l’appréciation du juge pénal
sur la qualification juridique des faits. Ainsi l’administration n’est pas obligée de prendre
une sanction disciplinaire à l’égard de la personne qui a fait l’objet d’une sanction pénale.
Mais si le juge pénal se prononce avant l’autorité administrative, cette dernière est
soumise à une obligation de non contradiction. Et si le juge pénal se prononce après
l’autorité administrative, la décision administrative peut être modifiée en cas d’absence
de faute.
La procédure disciplinaire
Il s’agit d’une procédure administrative, mais pour certains fonctionnaires soumis à des statuts
spéciaux comme les magistrats ou les enseignants du supérieur, la procédure est
juridictionnalisée. Les principales étapes de la procédure sont :
la suspension du fonctionnaire ;
la communication du dossier ;
la convocation devant le conseil de discipline ;
la prise de la décision portant sanction.
La responsabilité disciplinaire repose donc en grande partie sur le respect d’une procédure qui
se déroule en quatre étapes.
La suspension du fonctionnaire
La suspension du fonctionnaire est facultative. Elle est prévue par l’article 52 du statut
général. Le fonctionnaire qui commet une faute grave peut être immédiatement suspendu par
l’autorité disposant du pouvoir disciplinaire.
La suspension d’un fonctionnaire doit être immédiate et non rétroactive Cour suprême
25 juillet 1975, El Hadji Omar Fall. C’est une mesure conservatoire, mais, qui fait grief et
le juge de l’excès de pouvoir peut être saisi C. S. 27 mai 1981 Amadou Lamine Ba. La
décision portant suspension d’un fonctionnaire doit préciser les conséquences financières qui
en découlent pour l’intéressé (suspension de tout le traitement du fonctionnaire ou d’une
partie de ce traitement). Le fonctionnaire suspendu doit être fixé sur sa situation dans un délai
de quatre mois.
La communication du dossier
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Elle est prévue par l’article 48 du statut général de la fonction publique, mais cette règle
aurait pu jouer sans texte puisqu’il s’agit d’un principe général du droit. Voire Cour
suprême du Sénégal 28 janvier 1981, Ndiogou Sall. L’article 48 précise que le fonctionnaire
a le droit de se voir communiquer l’ensemble de son dossier aussitôt que l’action disciplinaire
est engagée.
La communication du dossier ainsi que celle de tous les documents annexés doit être faite
quinze jours au moins avant la réunion du conseil de discipline. L’administration doit mettre
le fonctionnaire en demeure de prendre connaissance de son dossier. Elle doit s’assurer que le
dossier et les motifs de la sanction ont bien été communiqués. Au cas contraire il y a vice de
procédure. Elle doit même obliger le fonctionnaire à prendre connaissance de son dossier.
En cas de suspension, le conseil est immédiatement saisi. C’est par un rapport de l’autorité
investie du pouvoir disciplinaire que le conseil est saisi. Le conseil peut demander une
enquête en cas de nécessité, après avoir entendu le rapport préparé par le rapporteur désigné à
cet effet.
La décision de l’administration
La sanction disciplinaire
la nature de la sanction
Le statut général de la fonction publique en son article 43 classe les sanctions en trois
catégories :
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- la rétrogradation,
-La révocation sans suspension des droits à la pension et la révocation avec suspension
des droits à la pension.
Ces sanctions de troisième degré qui sont les plus sévères concernent soit la situation
pécuniaire du fonctionnaire, soit le lien qui unit le fonctionnaire à l’administration.
La sanction doit être motivée. Elle peut disparaître en cas de retrait par l’administration ou
d’annulation par le juge.
D’après l’article 54 du statut général, la sanction disciplinaire autre que la révocation peut
être effacée si l’on tient compte du comportement du fonctionnaire depuis le prononcé de
cette sanction. La réhabilitation est une procédure administrative. Elle est différente de
l’annulation qui est législative.
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L’expression gestion de la fonction publique peut être comprise de deux manières. Elle peut
concerner les actes d’administration qui sont du ressort du ministre de la fonction
publique, et les actes de gestions qui relèvent de la compétence des ministres dont dépendent
les fonctionnaires concernés. Mais en définitive, ce sont là deux activités complémentaires.
La gestion de la fonction publique relève pour l’essentiel des autorités détentrices du pouvoir
réglementaire, c’est-à-dire, du pouvoir d’édicter des règlements. Il s’agit donc du point de vue
organique d’actes édictés par des autorités exécutives ou administratives et non par le
législateur.
C’est sur cette base que le Président de la République responsable de la politique de la nation,
signe les ordonnances et les décrets, article 43 ; nomme aux emplois civils article 44.
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En tant que Chef suprême des armées, il nomme à tous les emplois militaires article 45. Mais
si important que soit ce pouvoir, il serait illusoire de penser que le Président de la République
prend lui seul, la totalité des actes d’administration.
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Parmi ces organismes, le choix sera porté sur le conseil supérieur de la fonction publique, les
commissions administratives paritaires et les commissions de discipline.
Présidé par le ministre chargé de la fonction publique, le conseil comprend dix huit membres
titulaires dont une moitié représente l’administration et l’autre moitié le personnel, et est élue
par les organisations syndicales. Le conseil est saisi par son Président ou par un tiers de ses
membres.
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Dans chaque corps de fonctionnaires, il peut être créé une commission administrative
paritaire. Elles sont composées de quatre représentants de l’administration et de quatre
représentants du personnel. Les commissions administratives paritaires connaissent de toutes
les questions d’ordre individuel, notamment, la titularisation, la notation, l’avancement, le
détachement ou la mutation, etc.
Les conseils de discipline prévus également par le statut général en son article 19 sont
composés de deux représentants de l’administration, et de deux représentants du personnel
choisis parmi ceux qui font déjà parti des commissions administratives paritaires. Les conseils
de discipline donnent des avis sur toutes les questions disciplinaires intéressant les
fonctionnaires du corps concerné. Ils sont consultés avant l’intervention de sanction de 3ème
degré, de licenciement pour insuffisance professionnelle, de licenciement d’un fonctionnaire
refusant le poste proposé, à la suite d’une période de disponibilité.
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- emploi,
- cadre,
- corps,
- grade,
- hiérarchie.
Le système de la carrière repose sur un principe qui est la distinction du grade et de l’emploi.
Mais cette distinction n’est pas absolue, en ce sens que la nomination dans un grade suppose
nécessairement l’occupation d’un emploi. Il existe donc un minimum de relation entre le
grade et l’emploi.
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Quant au grade, il est défini par le statut général en son article 32commeletitre qui confère à
ses titulaires vocation à occuper l’un des emplois qui leurs sont réservés. En droit sénégalais,
les notions de grade et de classe ont la même signification. Le fonctionnaire se voit attribuer
un grade à titre personnel. C’est le grade qui définit la position dans la hiérarchie.
Le grade ne se confond pas avec l’emploi. Il ne dépend pas de l’emploi. Le fonctionnaire peut
occuper un emploi supérieur ou inférieur tout en restant dans son grade. Il peut aussi
conserver son grade et voir son emploi supprimé. Il peut changer de grade sans changer
d’emploi.
Mais dans le principe, l’emploi auquel le fonctionnaire est affecté doit être en rapport avec
son grade, sauf bien entendu si l’intérêt du service fait obstacle au respect de ce principe. Si
les notions de grade et d’emploi ne se confondent pas, elles ne sont pas sans lien.
Le lien entre l’emploi et le grade est encore établi par l’article 56 du statut général qui
définit la position d’activité comme la position du fonctionnaire qui régulièrement titulaire
d’un grade, exerce effectivement les fonctions de l’un des emplois correspondants. La relation
entre l’emploi et le grade implique que tout fonctionnaire titulaire d’un grade doit occuper un
emploi. Les emplois ainsi occupés forment ce qu’on appelle cadre, qui est une modalité de
regroupement des fonctionnaires.
Au Sénégal, le statut général consacre les notions de cadre et de corps qui caractérisent
l’organisation verticale des fonctionnaires dont la hiérarchisation des corps en est une parfaite
illustration.
Constituent alors des cadres : le cadre des fonctionnaires de l’administration générale, le cadre
des fonctionnaires des impôts et domaine, le cadre des fonctionnaires des affaires étrangères,
le cadre des fonctionnaires du trésor etc.
Les cadres sont subdivisés en corps. Selon l’article 22 du statut général, le corps est
l’ensemble des emplois qui sont réservés, par les textes en réglementant l’accès à des agents
soumis aux mêmes conditions de recrutement et ayant vocation au même grade. A titre
d’exemple, on peut citer le cadre des fonctionnaires du trésor qui est constitué du corps des
inspecteurs, du corps des inspecteurs adjoints ; du corps des contrôleurs, et du corps des
agents de recouvrement.
En définitive, on peut dire que les notions de cadre et de corps ne sont pas sans lien car leur
création ne se justifie que par rapport à un ensemble d’emplois à pourvoir.
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Ainsi depuis le décret n° 92-1196 du 19 août 1992 relatif au classement et aux indices
correspondant aux grades et échelons des corps de fonctionnaires, les corps de la
hiérarchie A recrutent parmi les titulaires d’une maîtrise de l’enseignement supérieur ou d’un
diplôme équivalent.
L’emploi correspondant à cette hiérarchie est une fonction de direction et de conception. Les
corps de la hiérarchie B recrutent parmi les titulaires du baccalauréat qui sont appelés à des
fonctions d’exécution. Les corps de la hiérarchie C parmi les titulaires du Brevet de fin
d’études moyennes (BFEM).
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