DM 4 Topoooooo!!
DM 4 Topoooooo!!
DM 4 Topoooooo!!
DM no4
Théorèmes du point xe de Brouwer et de Schauder
La quatrième partie déduit de la troisième le théorème de Brouwer en dimension 2, lorsque C est d'intérieur
non vide. En admettant le résultat de la quatrième partie en dimension quelconque on montre enn la forme
générale du théorème dans la partie V. La sixième et ultime partie déduit du théorème de Brouwer le théorème
de Schauder qui en est une généralisation en dimension innie et un théorème crucial de l'analyse fonctionnelle.
Partie I
Théorème de projection sur un fermé convexe en dimension finie
1. (a) Soient (E, k · k) un espace vectoriel normé, K un compact non vide de E et x un point de E. Montrer
qu'il existe un élément y de K tel que : kx − y k = d(x , K).
0
(b) On suppose maintenant que E est de dimension nie et F désigne un fermé non vide de E. Soit x
0 0 0 0
kx − y k = d(x , F).
0 0 0 (1)
Montrer brièvement sur un exemple qu'il n'existe pas forcément un et un seul élément y vériant
(1).
0
(c) On ne suppose plus que E est de dimension nie mais F désigne un fermé non vide de E inclus dans
un sous-espace vectoriel H de E de dimension nie. Montrer qu'il existe un élément y de F tel que :
0
(d) On considère dans cette question E espace vectoriel de dimension quelconque muni d'un produit
scalaire, h·|·i. On désigne par k · k la norme euclidienne associée. Soit H un sous-espace vectoriel de
E de dimension nie et C un fermé non vide de E convexe et inclus dans H. Montrer que pour tout
élément x de E, il existe un et un seul élément de y de C tel que :
kx − yk = d(x, C), (2)
élément que dans la suite nous noterons π (x).
Pour x ∈ E, π (x) s'appelle projeté de x sur C, l'application
C
C
E → E ; x 7→ πC (x)
(b) Réciproquement, montrer que si il existe un élément u de C, tel que pour tout élément y de C,
hx − u|y − u)i ≤ 0, alors u = π (x). C
(c) Montrer que pour tout x et tout y éléments de E, hx − y|π (x) − π (y)i ≥ kπ (x) − π (y)k . En 2
Partie II
Théorème de Brouwer en dimension 1
sommets A, B et C , c'est-à-dire l'enveloppe convexe de ces trois points, encore noté [A, B, C]. Dans la suite le
2 2 2
Montrer que le nombre de sommets de degré impair est pair (lemme des poignées de mains).
2. On note A le milieu de [B, C], B celui de [A, C] et C celui de [A, B]. On dispose de 4 triangles
0 0 0
quatre triangles. en divisant alors de même façon chaque triangle de T en 4 triangles équilatéraux de
2 1
et l'on note T l'ensemble de ces 4 triangles, que l'on appelle triangulation d'ordre n de T .
n 2n
n
n
(a) Représenter T . 3
(b) Soit n ∈ N. On dénit une application c de l'ensemble N des sommets de T dans {1, 2, 3} qui
satisfait les propriétés suivantes :
0 n0 n0 n0
l'une des deux valeurs que prend f en les extrémités de ce côté, par exemple si S ∈ [A, B] alors
n0 n0
c (S) = 1 ou 2.
n0
n0
et de {Z}, où Z est le complémentaire de l'intérieur de T , deux sommets de G sont reliés par une
n0 n0
arête s'ils ont en commun un côté telle que l'image par c d'une de ses extrémité soit 1, l'autre 2.
n0
Attention ! le mot sommet désigne dorénavant deux choses distinctes : les sommets du graphe G , et
les sommets des éléments de T . n0
Montrer que le degré de Z est impair. Montrer que le degré d'un sommet de G autre que Z est 2 ou 1
ou 0. Donner une condition nécessaire et susante sur les images de ses sommets par c , pour que
son degré soit 1.
n0
(c) Montrer qu'il existe un élément de T tel que c prenne sur ses sommets les trois valeurs 1, 2 et 3.
Ceci constitue un cas particulier en dimension 2 du lemme de Sperner.
n0 n0
2
3. On note g = f − id , application de T dans R et l'on note g sa première composante et g sa seconde.
2
3, si g < 0,
1, si g ≥ 0 et g ≥ 0,
2
c : T → {1, 2, 3} ; (x, y) 7→
2, si g ≥ 0 et g < 0.
2 1
2 1
(a) On suppose que f est sans point xe. Montrer que pour tout n ∈ N la restriction c de c à l'ensemble
∗
(b) En appliquant le lemme de Sperner à T pour tout entier n ≥ 1, déduire que f admet un point xe.
n n
1. Montrer que pour tout élément x de E, l'ensemble J(x) est non vide et minoré, de sorte qu'est bien
dénie la quantité
j(x) = inf(J(x).
2. Montrer que tout élément x de E, non nul , l'ensemble J(x) est l'intervalle [j(x), +∞[.
3. Montrer que pour tout x et tout y vecteurs de E, tout réel λ ≥ 0, on a j(λx) = λj(x) et j(x + y) ≤
j(x) + j(y).
4. Montrer qu'il existe des réels m et M strictement positifs tels que pour tout x ∈ E, mkxk ≤ j(x) ≤ M kxk.
5. Montrer que C = {x ∈ E|j(x)(≤ 1}.
6. On pose h : E → E ; x 7→ 0, · x, pour pour x = 0. Montrer que h réalise un homéomorphisme de C
j(x)
kxk x 6= 0,
8. Déduire de la question précédente que dans le cas où d = 2, toute application f d'un convexe compact
de E d'intérieur non vide dans lui-même, continue, admet un point xe.
On admet dans la suite que ce résultat se généralise dans le cas où d est un entier naturel
non nul quelconque
9. On suppose qu'en plus C est symétrique par rapport à 0 , c'est-à-dire que pour tout élément x de C, on
a −x ∈ C.
E
Montrer qu'il existe une norme sur E telle que C soit la boule unité fermée de E pour cette norme.
Partie V
Théorème de Brouwer Dans le cas général
1. Dans cette sous-question K désigne un convexe compact de R contenant 0 et non réduit à un point. On
d
par (x , x , . . . , x ).
1 2 p K
alors θ(∆) ⊂ K,
2. Déduire de ce qui précède que K est d'intérieur non vide dans l'espace vectoriel E .
3. Démontrer le théorème de Brouwer.
K
3
Partie VII
FACULTATIF
Théorème de Schauder
Dans cette partie on utilisera la forme général du théorème de Brouwer, pour le généraliser en dimension
quelconque sous la forme suivante :
Théorème de Schauder Soit E un espace vectoriel sur R de dimension quelconque, muni d'un produit
scalaire. Soient C un convexe compact non vide de E et f une application de C dans C , continue. Alors f admet
un point xe.
Dans la suite E désigne un espace vectoriel sur R, h·|·i un produit scalaire sur E, k · k la norme associée à
ce produit scalaire, C un convexe compact non vide de E et et f une application de C dans C, continue.
1. Montrer que pour tout réel ε > 0, il existe une famille nie (x , x , . . . , x ) d'éléments de C telle que
1 2 k
(a) Montrer qu'il existe un sous-espace vectoriel E de E de dimension nie tel que si l'on pose F := E ∩C
on ait, pour tout élément x de C, :
ε ε ε
d(x, Fε ) ≤ ε.
(b) Montrer que F est fermé. On désignera, cf. première partie par π la projection sur F .
(c) Montrer que π ◦ f admet un point xe.
ε Fε ε
Fε
4
MP∗ Lycée Kérichen 2022-2023
Correction du DM no4
Théorèmes du point xe de Brouwer et de Schauder
Partie I
Théorème de projection sur un fermé convexe en dimension finie
1. (a) L'application K → R x 7→ kx − xk est continue car 1-lipschitzienne, sur le compact K non vide, elle
atteint donc sa borne inférieure en un un élément y de K on a :
0
0
kx0 − y0 k = d(x0 , K)
(b) Soit f un élément de F , On note B la boule fermée de rayon kf − x k, centrée en x , et l'on pose
F := F ∩ B . Intersection de deux fermés, F est fermé, inclus dans B , il est borné, R étant de
0 0
0 0 n
dimension nie, F est un compact, qui de plus est non vide puisque f ∈ F . Il existe donc d'après la
0 0
kx0 − y0 k = d(x0 , F)
(comme le montre le critère de fermeture), il est de plus borné, dans E donc dans H, donc F est un 0
donc 2
1 1 1
d(x, C)2 = y1 + y0 + ky0 − y1 k2
2 2 4
Or 1
2 y1 + 12 y0 est élément de C car cet ensemble est convexe, donc donc
1
d(x, C)2 ≥ d(x, C)2 + ky0 − y1 k2 .
4
Donc ky − y k = 0 et donc y = y .
Concluons. La distance de x à C est atteinte en un et un seul point.
0 1 0 1
5
En laissant tendre vers 0, t dans l'égalité précédente, par valeur strictement positives, on a donc :
hx − πC (x)|y − πC (x)i ≤ 0
Inégalité triviale pour y = π (x).
(Un petit dessin !)
C
(b) Soit y ∈ C,
kx − yk2 = kx − uk2 + ku − yk2 + 2hx − u|u − y)i ≥ kx − uk2 .
| {z }
≥0
(c) En particulier puisque π (y) ∈ C, on a hx − π (x)|π (y) − π (x)i ≤ 0, donc puisque x − π (x) =
x − y + y − π (x) :
C C C C C
C
hx − y|πC (x) − πC (y)i ≥ hπC (x) − y|πC (x) − πC (y)i = kπC (x) − πC (y)k2 − hy − πC (y)|πC (x) − πC (y)i .
Partie II
Théorème de Brouwer en dimension 1
s ≤ f (s) ≤ b.
• Supposons d'abord s < b. Alors pour tout x ∈]s, b], f (x) ≤ x. En laissant tendre x vers s par valeurs
strictement supérieures, puisque la croissance de f assure l'existence pour f d'une limite à droite qui est
supérieure à f (s), on a :
f (s) ≤ f (s+ ) ≤ s.
•Supposons maintenant que s = b, alors f (s) = f (b) ≤ b = s, car f à valeur dans [a, b].
Donc dans les deux cas :
f (s) ≤ s,
Si bien qu'au total s ≤ f (s) ≤ s, ce qui assure f (s) = s.
Finalement dans tous les cas f admet un point xe.
4. Non! l'application f de [0, 1] dans lui-même qui à x associe 1, pour x ∈ [0, ] et 0, pour x ∈]
1 1
apporte
un cruel démenti à la réciproque. 2 2 , 1]
6
Partie III
Théorème de Brouwer dans le cas d'un triangle
Partie IV
Théorème de Brouwer dans le cas d'un compact convexe d'intérieur non vide
1. Notons pour x ∈ E, J(x) = α ∈ R | · x ∈ C . Comme 0 ∈ C, on dispose d'un réel r > 0 tel que la
∗ 1
+ α
◦
boule fermée de centre 0 de rayon r soit incluse dans C. Donc est élément de J(x), cet ensemble est
kxk
donc non vide, minoré par 0, il admet une borne inférieure, ce qui assure la dénition de j.
r
2. Soit x ∈ E.
Remarque : trivialement J(0) = R et donc j(0) = 0. La réciproque est vraie, si j(x) = 0 alors x = 0,
∗
en eet en prenant (a ) une suite d'élément de J(x) de limite 0 (suite minimisante), construite par la
+
propriété de la borne inférieure est bornée car à valeurs dans C , donc nécessairement x = 0 .
n n∈N
x
an E
x αx α
= + 1− 0,
β βα β
donc comme ∈ [0, 1], par convexité de C, on a β ∈ J(x) . Donc J(x) est un intervalle d'extrémités
α 1
inférieure j(x) et supérieure +∞. Mais en désignant toujours par (a ) une suite minimisante
β
x
n n∈N
3. Soit un réel λ ≥ 0.
Soit x ∈ E \ {0} on a x
α ∈C si et seulement si λx
λα ∈C , donc J(λx) = λJ(x) . Alors
[j(λx), +∞[= J(λx) = λJ(x) = λ[j(x), +∞] = [λj(x), +∞[.
Posons M = .
2kxk 2kxk r
2
• Par ailleurs C étant compact est borné : on dispose de R > 0 tel que C soit inclus dans la boule ouverte
r
mkxk ≤ j(x).
kxk kxk R R
7
6. • D'abord h est bijective.
D'une part 0 est le seul antécédent de 0, puisque d'après la remarque faite en 2. j s'annule en et seulement
en 0.
D'autre part soient x et y des éléments de E non nuls.
Supposons que h(x) = y ; on a alors kyk = j(x) et j(y) = , ce par homogénéité de j (Q 3.), et donc
j 2 (x)
kxk
au total j(y) = ; donc kxk = . Par suite, nécessairement, x = y = y.
kyk2
kxk
kyk2
j(y)
kxk
j(x)
kyk
j(y)
• Ensuite observons que j est continue. En eet Pour x, y ∈ E on a j(x) ≤ j(x − y) + j(y) donc
j(x) − j(y) ≤ j(x − y). Par symétrie des rôles de x et y , on a :
|j(x) − j(y)| ≤ j(x − y) ≤ M kx − yk,
c'est à dire que j est M −lipschitzienne, donc continue.
Comme j et la norme sont continues il est clair que h est continue en tout point de l'ouvert E − {0}. La
continuité en 0 résulte de la majoration
0 ≤ kh(x) − 0k = j(x) ≤ M kxk.
• De même la réciproque k de h est-elle continue en tout point de l'ouvert E − {0}, (j ne s'annule qu'en
0) et aussi en 0, car kk(y)k = ≤ kyk. kyk2 1
C = C + {−a} (translaté de C de vecteur −a). Comme a ∈ C , on dispose d'un réel r > 0 tel que la boule
◦
ouverte de centre a et de rayon r, B (a, r), soit incluse dans C. Alors B (O, r) = B (a, r) + {−a} ⊂ C
a
o o o a
et donc 0 ∈ C . Donc d'après ce qui précéde C est homéomorphe à la boule fermée unité, et donc, la
◦
à B (O, 1).
Donc deux compacts d'intérieurs non vide de E sont homéomorphes (car homéomorphes à B (O, 1)).
f
8. Soit C un convexe compact d'intérieur non vide. La question précédente nous fournit un homéomorphisme
f
h de C sur T (cf. partie III.). Soit f une application continue de C dans C . Posons h ◦ f ◦ h est une −1
application de T dans lui-même, qui hérite sa continuité de celle de f , h et h . D'après III. elle admet −1
Partie V
Théorème de Brouwer dans le cas général
1. Dans cette sous-question K désigne un convexe compact de R contenant 0 et non réduit à un point. n
θ est un isomorphisme d'espace vectoriel puisque (x , . . . , x ) est une base de E . C'est donc aussi un
homéomorphisme (toute application linéaire est continue en dimension nie). Pour λ = (λ , . . . , λ ) ∈ ∆
1 p K
2. θ est un isomorphisme d'espace vectoriel, puisque (x , . . . , x ) est une base de E . C'est donc aussi un
homéomorphisme (toute application linéaire est continue en dimension nie).
1 p K
∆, est ouvert comme image réciproque de l'ouvert (R ) ×]0, 1[ par l'application continue car linéaire
∗ p
sur R , p
+
p
X
(λ1 , . . . , λp ) 7→ (λ1 , . . . , λp , λi ).
i=1
Il est non vide car il contient (1, 1, . . . , 1). θ est un homéomorphisme donc θ(∆) est un ouvert (image
1
réciproque de ∆ par θ ), non vide de E , inclus dans K donc l'intérieur de K est non vide dans E .
p+1
−1
K K
8
3. On exclut le cas trivialissime où C est un singleton. Par (e , ..., e ) on Pdésigne une base de E. Soit a un
point de C. L'application ane de R dans E dénie par L(x) = a + x e . L est bijective et c'est
1 n
n n
un homéomorphisme (toute application ane en dimension nie est continue). Notons K = L (C) : K i=1 i i
−1
est non réduit à un point (bijectivité de L), il est aussi convexe car L est ane, compact car L est −1 −1
continue et enn 0, d'image a par L, est élément de K . La question 2. dit que K est dans le sous espace
E d' intérieur non vide.
L ◦ f ◦ L est une application de K dans lui-même continue donc continue pour la topologie induite par
K
−1
celle de E sur E . Elle admet donc un point xe v d'après (e). Alors L(v) est point xe de f .
K
1. Soit ε un réel strictement positif. Supposons que pour toute famille nie (x , x , . . . , x ) d'éléments de C, 1 2 k
C ne soit pas inclus dans B (x , ε). Soit alors y un point de de C , C n'est pas inclus dans B (y , ε) donc
S k
o i 1 o 1
il existe y ∈ C tel que y ∈/ B (y , ε). Comme C n'est pas d'avantage inclus dans B (y , ε) ∪ B (y , ε) il
i=1
est loisible de considérer un élément de C qui n'est pas élément de B (y , ε) ∪ B (y , ε). plus généralement
2 2 o 1 o 1 o 2
par récurrence on construit une suite (y ) d'élément de C telle que pour tout entuer n ≥ 2, y ∈/
o 1 o 2
n n∈N∗ n
D'où le résultat.
i=1
(b) L'espace E est de dimension ni donc il est fermé (cf. exercice de colle). Donc F est fermé comme
1 2 k ε i ε
(c) F est fermé et convexe (intersection de deux convexes). Comme F est fermé inclus dans K compact,
ε
est une application continue de F dans lui même. E étant de dimension ni on peut
ε
π ◦f
appliquer le théorème de Brouwer : il existe x ∈ F tel que :
ε /Fε ε ε
ε ε
πε ◦ f (xε ) = xε
Soit une suite de réels strictement positifs (ε ) tendant vers 0 et avec les notation de la précédente
sous-question, u = x . Quitte à opérer une extraction on peut supposer, d'après le théorème de
n n∈N