Fiabilité Des Systèmes
Fiabilité Des Systèmes
Fiabilité Des Systèmes
DEPARTEMENT D’ELECTROMECANIIQUE
Polycopié de cours
Filières « Electromécanique »
Elaboré par :
Dr. Taleb Mounia
MCB à l’Université de Tébessa
Année 2021/2022
PRÉFACE
Ce polycopié de fiabilité, maintenabilité et disponibilité s’adresse aux étudiants de licence
Maintenance industrielle. Il est structuré en cinq chapitres présentant une partie théorique,
enrichie par des exemples et applications pratiques aux différents concepts de la sureté de
fonctionnement (FMD).
La sûreté de fonctionnement n’est pas uniquement un ensemble de concepts mais également
une discipline qui regroupe des méthodes permettant d’évaluer les concepts précités de
manière qualitative et quantitative.
De nombreux industriels travaillent à l’évaluation et l’amélioration de la fiabilité de leurs
produits au cours de leur cycle de développement, de la conception à la mise en service
(conception, fabrication et exploitation) afin de développer leurs connaissances sur le rapport
Coût/Fiabilité et maîtriser les sources de défaillance.
L’analyse de la fiabilité dans le domaine de la mécanique est un outil très important pour
caractériser le comportement du produit dans les différentes phases de vie, mesurer l’impact
des modifications de conception sur l’intégrité du produit, qualifier un nouveau produit et
améliorer ses performances tout au long de sa mission.
Dr TALEB Mounia
Département d’électromécanique
Institut des mines
Université de Tébessa
Table des matières
Préface
Introduction générale 1
2.1 Introduction 6
6.2 Définition 35
6.5 Taxonomie 37
6.5.1 Entraves 38
6.5.2 Attributs 39
6.6.2 AMDE 40
Références bibliographiques
Introduction générale
La disponibilité des systèmes ne peut être assurée qu‘à travers, un contrôle du système, une
surveillance permanente et une estimation de la fiabilité de l‘ensemble des composants du
système.
Notre cours est divisé en cinq chapitres selon le programme du module fiabilité de la 3éme
année licence option maintenance industrielle.
1
Chapitre I : Fiabilité opérationnelle
Elle s’appuie sur les fondements mathématiques, la statistique et le calcul des probabilités.
Ces dernières sont nécessaires à la compréhension et à l’analyse des données de fiabilité.
La défaillance c’est-à-dire (la non fiabilité) augmente les coûts d’après-vente.
Construire plus fiable augmente les coûts de conception et de production, en pratique, le coût
total d’un produit prend en compte ces deux tendances.
La fiabilité est une fonction décroissante du temps (Figure 1.1), de telle manière que
R(t1)>R(t2) si t1< t2
2
retour d’expérience n’a de sens qu’en considérant un nombre important de dispositifs La
fiabilité opérationnelle est donc définie par :
Nombre de defaillances
(I.2)
Durée d′usage
- Soit la fonction 𝜆(t) qui représente une proportion de survivants à l’instant t, tirée d’un
échantillon.
L’écriture mathématique du taux de défaillance à l’instant t, noté 𝜆(t), défini sur R est la
suivante :
lim 1 R(t)−R(t+∆t)
𝜆(t)= (∆𝑡 . ) (I.3)
∆𝑡 → 0 𝑅(𝑡)
Le MTBF (Meam Time Between Failure) est souvent traduit comme étant la moyenne des
temps de bon fonctionnement mais représente la moyenne des temps entre deux défaillances.
En d’autres termes, il correspond à l’Esperance de la durée de vie t.
∞
MTBF= ∫0 𝑅(𝑡) (I.4)
3
1
Si 𝜆 est constant : MTBF = (I..6)
λ
Phase de jeunesse : 𝜆(t) décroît rapidement c’est la période de mise en service et de rodage de
l’installation. Les défaillances sont dues à des anomalies ou imperfections de montage.
Phase de maturité : 𝜆(t) est pratiquement constant est la période de vie utile ou la défaillance est
aléatoire. Le taux de défaillance est constant ou légèrement croissant, correspondant au rendement
optimale l’équipement.
Phase de vieillesse : 𝜆(t) croit rapidement. C’est la période d’obsolescence, à dégradation accélérée
Souvent, on trouve une usure mécanique de la fatigue, une érosion ou une corrosion. A un certain
point de 𝜆(t), le matériel est mort.
4
A- Electrique
B- Electronique
C- Mécanique
5
Chapitre II : Méthodes d’évaluation de la fiabilité
II.1 Introduction
Les systèmes complexes nécessitent des entités fiables. L’intégration de ces entités est un
problème complexe qui demande un très haut niveau de vérification des propriétés
structurelles, fonctionnelles, non-fonctionnelles ainsi que l’interactivité de ses composants et
entités, ce qui est important quand on cherche notamment la fiabilité de ce système complexe.
Exemple
6
II.2 .2 Bloc-diagramme de Fiabilité (BDF)
Un BDF est un graphe orienté (N, E), dont chaque sommet de N est un bloc représentant un
composant du système et chaque arc de E est un lien de causalité (dépendance) entre deux
blocs. Dans tout BDF, deux blocs particuliers sont identifiés : ceux sont sa source S et sa
destination D. Un BDF représente un système et il est utilisé pour calculer la fiabilité : un
BDF est opérationnel S’il existe au moins un chemin opérationnel de S à D. La probabilité
qu'un bloc soit opérationnel est sa fiabilité.
Quand le BDF est construit, on distingue trois types de système : série, parallèle ou série
parallèle (Mixte) [12].
On appelle variable X, une variable aléatoire telle qu‘à chacune des valeurs de X on peut
associer une probabilité F(x).
Variable continue : Peut prendre n‘importe quelle valeur réelle (ensemble des nombres réels)
appartenant à un intervalle donné.
Variable discrète (Discontinue) : Peut prendre n‘importe quelle valeur entière (ensemble des
nombres naturels).
f(t) > 0
∞
∫0 𝑓(𝑡). 𝑑𝑡 = 1
7
Figure 2.2 Densité de probabilité [13].
F(t) représente la probabilité qu‘un dispositif choisi au hasard ait une défaillance avant
l‘instant t : F(t) = Prob {0 < durée de vie < t)
Propriétés de la Fonction de répartition
F(t) ∈ [0 ,1] pour tout t ∈ R
F est une fonction croissante
8
lim 𝐹(𝑡)=0 et lim 𝐹(𝑡) = 1
𝑡→−∞ 𝑡→+∞
𝑏
Pour tout a < b dans R. F(b) – F(a) = Prob [a ≤ t ≤ b] = ∫𝑎 𝑓(𝑡). 𝑑𝑡
La probabilité P(a ≤ X ≤ b) correspond à l‘aire du domaine situé sous le graphe de f entre les
abscisses a et b.
9
Un dispositif mis en marche pour la première fois à (to) tombera en panne à un instant non
connu à priori "t" : date de la panne est une variable aléatoire de la fonction de répartition
"𝐹(𝑡)». Voir figure 2.6.
D‘autres lois de probabilité continue peuvent être rajoutées telles que la loi du Khi deux, la loi
Gamma, la loi logistique, la loi de Cauch, la loi Bêta, la loi de Fisher …
10
II.3.2.2 Lois de probabilité discrètes
Une loi est dite discrète si elle prend ses valeurs dans N c‘est à dire des valeurs entières
comme par exemple celle qui compte le nombre de pannes.
En raison de la complexité des lois citées précédemment, nous nous étudierons que celles qui
sont largement employées dans le calcul de la fiabilité des systèmes.
Si une défaillance a une probabilité (P) de survenir, la probabilité de la voir apparaître k fois
en (n) essais est [14] :
Remarques :
1. Un dispositif a une probabilité (P) d‘être défaillant donc (1-P) d‘être au bon
fonctionnement.
2. Nous sommes en présence d‘une loi discrète puisque la variable aléatoire (k) ne peut
prendre que des valeurs entières.
3. L‘espérance mathématique est = n*p
4. La variance V(x)= n.p.(1-p)
Exercice
Huit composants électroniques identiques et indépendants sont mis en service simultanément.
La probabilité pour qu‘un composant soit encore en fonctionnement au bout d‘un an est de
0.7.
11
Quelle est la probabilité pour qu‘au bout d‘un an il y ait encore quatre composants en
fonctionnement ? au moins quatre ?
Solution :
Soit la variable aléatoire X :
X : nombre de composants électroniques encore en service au bout d‘un an.
X suit une loi binomiale B (8 ;0.7)
Une variable aléatoire T suit une loi exponentielle de paramètre t si sa densité de probabilité
f(t) est donnée par :
𝑡
La fonction de répartition : (𝑡) = 1 − 𝑒− 𝑡 = ∫ 𝜆𝑒− 𝑡 𝑑𝑡 (II.6)
12
Figure 2.7 les temps de maintenance [14]
∞ ∞
𝑀𝑇𝑇𝐹 = ∫ (𝑡) 𝑑𝑡 = ∫ 𝑒− 𝑡 𝑑𝑡 = 1 (II.7)
0 0
Les distributions relatives à cette loi sont représentées par les courbes de la figure en
fonctiondu taux de défaillance d’un ou plusieurs composants supposés avoir un même
λ.
13
Figure 2.9. Courbe théorique de fiabilité de la loi exponentielle [7]
N.B
Notons que les variables aléatoires décrivant une durée de vie sans usure suivent toutes une loi
exponentielle.
Exercice [15]
Sur un système on a observé 05 pannes pour une durée d’observation de 900 heures. Quel est
la MTBF de ce système en supposant que le taux de défaillance suit le modèle exponentiel ?
Exercice 2
Un matériel électronique a une durée de vie moyenne de 3200 heures. On a tout lieu de penser
que sa fiabilité suit une loi exponentielle.
- Déterminer sa fonction de fiabilité.
- Quelle est la probabilité pour qu’il fonctionne encore au bout de 2000 heures ? au bout de
4000 heures ?
𝑡−𝛾 𝛽
−[ ]
𝑅(𝑡) = 𝑒 𝜂 (II.8)
Avec ses trois paramètres :
14
Sa courbe théorique de distribution est donnée à la figure 3.9
Outre son adaptabilité à toutes les situations, le modèle de Weibull livre d’autres informations
en plus de niveau de fiabilité d’un dispositif à un instant t. Il Permet une analyse plus fine et
donc une image plus précise de l’état du système.
15
Si y<0, les défaillances ont débuté avant l’origine des temps relevés.
La densité de probabilité 𝑓(𝑡) : C’est la probabilité d’avoir une seule avarie au temps (t).
Elle est donnée par la formule :
𝑡−𝛾 𝛽
𝛽 𝑡−𝛾 𝛽−1 −[ ]
𝑓(𝑡) = 𝜂 [ ] 𝑒 𝜂 (II.9)
𝜂
La fonction de répartition 𝐹(𝑡) Elle est donnée par la formule :
𝑡−𝛾 𝛽
−[ ]
𝑓(𝑡) = 1 − 𝑒 𝜂 (II.10)
La fiabilité correspondante est R(t) : C’est la probabilité de non défaillance dans
l’intervalle du temps (0, t) elle donnée par la formule :
𝑡−𝛾 𝛽
−[ ]
𝑅(𝑡) = 𝑒 𝜂 (II.11)
Le taux d’varie (le taux de défaillance) correspondant 𝜆(𝑡) parfois noté 𝑧(𝑡), c’est la
probabilité d’avarie au temps (𝑡 + 𝛥𝑡), il est exprimée par la formule :
𝛽 𝑡−𝛾 𝛽−1
𝜆(𝑡) = 𝜂 [ ] (II.12)
𝜂
16
Exemple
A chaque instant (t) de TBF nous déterminons la fiabilité 𝑅(𝑡), la fonction de défaillance ou
répartition 𝐹(𝑡), la densité de probabilité𝑓(𝑡), et le taux de défaillance 𝜆(𝑡).
Pour le rang 1 nous obtenons les résultats suivants :
1) La fiabilité R(t) :
𝑡−𝛾 𝛽 155.49−0 1.5
−[ ] −[ ]
𝑅(𝑡) = 𝑒 𝜂 =𝑒 1020 = 0,9422 = 94.2%
17
II.3.2.2.4 Loi de poisson
Considérons X la v.a. qui donne le nombre d’événements observés dans une unité de temps.
On a alors un phénomène de Poisson et la variable aléatoire qui donne le nombre
d’événements par unité de temps suit une loi de Poisson, notée X ∼ P (λ), où λ est le nombre
moyen d’événements par unité de temps.
Les valeurs possibles de la variable aléatoire sont SX = {0, 1, 2, . . .} et la loi de probabilité est
donnée par :
e−λ .λ𝑥
fX (x)= pour = 0,1,2 … (III.13)
x!
Moyenne : E (X) = λ
Variance : V ar (X) = λ
Ecart type : √λ
18
Figure 2.13 Distribution de Poisson [16]
Exemple : Une composante électronique produit en moyenne 1 erreur par 100000hres. Quelle
est la probabilité d’une erreur si la pièce fonctionne 20 000 hres ?
Solution :
Posons X la v.a. qui donne le nombre d’erreurs sur 20 000 heures de fonctionnement
X ∼ P (λ) ou λ est le nombre moyen d’erreurs en 20 000hres,
1 20000 1
λ= =
100000 5
Or Pr (x ≥ 1) = 1 - Pr (x=0)
19
Chapitre III : Fiabilité des systèmes - Fiabilité prévisionnelle
On dit qu’un système est en série si la défaillance d’un seul composant entraine la défaillance
du système (c’est-à-dire que le système ne fonctionne que si tous ses composants
fonctionnent).
Si les taux de défaillances sont constants au cours du temps la fiabilité sera calculée
suivant la formule :
20
(III.3)
(III.4)
Un dispositif, constitué de "n" composants en parallèle, ne tombe en panne que si les "n"
composants tombent en panne au même moment.
Soit les "n" composants de la figure ci-dessous montés en parallèle. Si la probabilité
de panne pour chaque composant repéré (i) est notée Fi, alors :
La composition en parallèle est meilleure par rapport à celle en série, ceci s’explique par
l’augmentation de la fiabilité pour ce type de composition D’ailleurs on utilise cette propriété
pour accroitre la sécurité de fonctionnement d’un système. Prenons l’exemple du système de
freins d’urgence sur une automobile ou celui de deux pompes en parallèle.
21
III.1.1.3 Système combiné
Exercice 1
Exercice 3 :
Considérant une machine automatisée fonctionnant pendant un cycle opératoire de
155 heures. Pendant cette période le système subit 5 défaillances à des moments
différents, suivies d’une réparation puis d’une remise en activité. Les durées
respectives des défaillances sont : 2,5h ; 8,3h ; 3,7 ; 1,8 et 7,5 h
Solution
5
𝜆= =0.0381
155−(2,5+8,3+3,7+1,8+7,5)!
22
Avec
N(t) : le nombre de survivants à la fin de la période t.
N (0) : le nombre de matériels mis en service.
𝜆(t)=
𝑁(𝑡−1)−𝑁(𝑡)
(III.7)
𝑁(𝑡−1)
Exemple :
Soit 20 composants identiques mis en service à t = 0, N (0) = 20
Tableau 3.1 Exemple d’application [11]
23
optimale, ou tout au moins pour s’en rapprocher. Les forces dont il dispose, limitées par ses
moyens techniques et financiers, doivent être placées aux bons endroits.
C’est dans ce contexte que la maintenance s’est dotée de méthodes qui considèrent à la fois, et
plus ou moins, la technique et l’organisation. Les industries de processus ont générale
appliquée des démarches alliant une évaluation des risques, une analyse du retour
d’expérience, et une logique de sélection de tâches de maintenance. L’Optimisation de la
Maintenance par la Fiabilité (OMF).
24
III.3 la fiabilité prévisionnelle
Elle estime la fiabilité future d’un système à partir de considérations sur la conception du
système et la fiabilité opérationnelle (supposée connue) de ses composants.
Cette estimation repose très souvent sur l’évaluation du “taux de défaillance” probable et
du “temps moyen de non défaillance”.
On notera F(t), la fonction définie par F(t) = 1 - R(t) ; c’est la probabilité complémentaire (ou
événement contraire). Donc F(t) est la probabilité de défaillance à l’instant t. Cette fonction
est caractérisée par un taux de défaillance 𝜆(t) (inverse du temps moyen de bon
fonctionnement MTBF) [11].
25
Chapitre IV : Maintenabilité des systèmes
IV.1 Définition
« Dans les conditions d'utilisation données pour lesquelles il a été conçu, la maintenabilité est
l’aptitude d'un bien à être maintenu ou rétabli dans un état dans lequel il peut accomplir une
fonction requise, lorsque la maintenance est accomplie dans des conditions données, avec des
procédures et des moyens prescrits. » (NF EN 13306).
La notion FMD (Fiabilité Maintenabilité Disponibilité) constitue les indices principaux d’une bonne
pratique de la maintenance ainsi qu’une stratégie d’optimisation des activités de maintenance au sein
d’une entreprise.
26
Figure 4.1 Composantes de la disponibilité d’un équipement [7]
La maintenabilité s’exprime à l’aide du MTTR (Mean Time To Repair) , moyenne des temps
de de réparation ou temps moyen d’une réparation.
Pour construire une maintenabilité intrinsèque ; on doit prendre certain nombre de critères
intégrés dès la conception d’un nouvel équipement. On cite les plus importants à savoir :
- Modularité et interchangeabilité
- Standardisation
- Accessibilité
- Aptitude à la pose et à la dépose
- Démontabilité
- Détectabilité
La maintenabilité peut être calculée à partir du MTTR (moyenne des temps de réparation).
Selon l’expression suivante :
𝒖 = 𝟏/𝑴𝑻𝑻𝑹 (IV. 2)
Mathématiquement la maintenabilité est exprimée par la formule suivante :
𝒕
𝑴(𝒕) = 𝟏 − 𝒆− ∫𝟎 𝒖(𝒙)𝒅𝒙
27
d’interventions.
Comme nous l’avons signalé précédemment que la maintenabilité se caractérise par sa MTTR
(Mean Time To Repair) ou encore sa moyenne de temps techniques de réparation
La figure ci-dessous schématise les états successifs que peut prendre un système réparable :
28
Chapitre V : Disponibilité des systèmes
V.1 Introduction
La disponibilité est la probabilité pour qu’une entité soit en état d’accomplir une fonction
requise dans des conditions données à instant t, en supposant que la fourniture des moyens
extérieurs nécessaires est assurée. On la note D(t) ou A(t). C’est la traduction du nom anglais :
Availability [11]
D(t)= P {Système non défaillant à l’instant t}
Le fonctionnement à l’instant t ne nécessite pas forcément le fonctionnement sur [0, t], pour
un système réparable ; c’est là que se situe la différence fondamentale avec la fiabilité.
Seuls les temps d’arrêts intrinsèques, appelés aussi « temps d’arrêt propres » et caractérisés
par la MTI (moyenne des temps d’indisponibilité), seront relevés pour évaluer la disponibilité
opérationnelle d’un système.
La disponibilité est un maillon qui allie les notions de fiabilité et de maintenabilité. Comme
elle dépend de plusieurs facteurs.
29
Figure 5.1 Relation entre les concepts de la sureté de fonctionnement [7]
La fiabilité seule ne suffit pas à définir l’efficacité d’un système, il faut en mesurer la
disponibilité lorsque le système est multi composants.
30
V.3 Quantification de la disponibilité
La disponibilité peut se mesurer :
Sur un intervalle de temps donné (disponibilité moyenne),
A un instant donné (disponibilité instantanée),
Ala limite, si elle existe, de la disponibilité instantanée lorsque
t→∞ (disponibilité asymptotique)
𝑇𝐶𝐵𝐹
Ou D0 = (v.2)
𝑇𝐶𝐵𝐹+𝑇𝐶𝐼
Ou :
En anglais: TMD = MUT (Mean Up Time) et TMI = MDT (Mean Down Time).
La disponibilité instantanée, A(t) est la probabilité que le système soit en opération au temps
t si, à chaque panne, une action de maintenance est entreprise pour remettre le système en
état de fonctionnement. De façon stationnaire, la proportion du temps de bon fonctionnement
sur un horizon infini (UTR pour Up Time Ratio) ou A(t) [18].
31
Figure 5.3 les concepts de la disponibilité
32
Solution :
𝟑𝟖𝟕
Di =
𝟑𝟖𝟕+𝟕+𝟔
Le calcul de Do se fait en prenant en compte les mêmes composants à savoir (TBF, TTR et TTE)
Mais pour ce cas ; les 3 paramètres ne sont plus basés sur les conditions idéales de fonctionnement
mais sur les conditions réelles (historiques d’exploitation).
33
Solution
Pièce de Coûts en
N° Défaillance Cause TBF en h. TTR en h.
rechange €.
1 Moteur Electrique 80 Contacteur 300 2
Relais
2 Moteur Electrique 40 300 3
thermique
3 Broche Mécanique 50 Courroie 150 2
4 Broche Mécanique 100 Roulement 200 8
5 Avance Electrique 60 Pignon 300 5
6 Avance Electrique 40 Relais 150 2
7 Lubrification Mécanique 20 Moteur 600 3
8 Lubrification Hydraulique 5 Pignon 100 4
9 Lubrification Hydraulique 10 Filtre 100 3
10 Lubrification Hydraulique 20 Réservoir 0 1,25
425 33,25
MTBF MTTR Di
42,5 3,325 92,74%
34
Chapitre VI: Sureté de fonctionnement
VI.1 Introduction
L’objectif principal de la sureté de fonctionnement (SDF) est d’atteindre le cas idéal de la
conception. C’est-à-dire atteindre zéro accident, zéro arrêt, zéro défaut. Elle donne la
possibilité d’augmenter la fiabilité et sureté des systèmes dans des délais et avec des couts
raisonnables.
VI.2 Definition
La sûreté de fonctionnement est souvent appelée la science des défaillances; elle inclut leur
connaissance, leur évaluation, leur prévision, leur mesure et leur maitrise. Il s’agit d’un
domaine transverse qui nécessite une connaissance globale du système comme les conditions
d’utilisation, les risques extérieurs, les architectures fonctionnelle et matérielle, la structure et
fatigue des matériaux. Beaucoup d’avancées sont le fruit du retour d’expérience et des
rapports d’analyse d’accidents [19].
Période Accidents
Titanic (1912) . . .
d'accidents d'avion
Années 40
35
Analyse des missiles allemands V1 (Robert
Lusser)
it will"
Quantification de la disponibilité
Equipment (AGREE)
leurs effets
Proschan)
Années 70
36
VI.4 Principal concept
VI.5 Taxonomie
La sureté de fonctionnement manipule un certain nombre de concepts que nous précisons dans
cette partie en donnant des définitions précises. Généralement la SDF est composée de trois
éléments principaux résumé dans la (figure 6.2) à savoir : les attributs, les entraves et les
moyens.
37
Figure 6 .2 Arbre de la sureté de fonctionnement [21]
VI.5.1 Entraves
Les entraves sont reparties en trois types : les fautes, les erreurs et les défaillances. Ils s’enchaînent
comme illustré sur la figure 6.3.
38
VI.5.2 Attributs
Les attributs de la sureté de fonctionnement sont parfois appelés FDMS pour Fiabilité,
Disponibilité, Maintenabilité et Sécurité (RAMSS pour Reliability, Availability, Maintainability,
Safety, Security).
Les moyens sont des solutions éprouvées pour casser les enchainements Faute ! Erreur !
Défaillance et donc améliorer la fiabilité du système.
La prévention de faute consiste à éviter des fautes qui auraient pu être introduites pendant
le développement du système [21].
L’APR est une méthode couramment utilisée dans le domaine de l’analyse des risques. Il
s’agit d’une méthode inductive, systématique et assez simple à mettre en œuvre.
Concrètement, l’application de cette méthode réside dans le renseignement d’un tableau en
groupe de travail pluridisciplinaire [22].
Le tableau utilisé est présenté ci-après :
Système Date
N° Produit Evènement Evènement Phénomène Intensité Barrières de Observations
Redoté Cible sécurité
Equipement Central Initiateur Dangereux G0 indépendantes
Potentielle
39
VI.6.2 AMDE
L’analyse des modes de défaillance et de leurs effets (AMDE) est une méthode proactive
permettant de découvrir les défaillances potentielles des processus d'entreprise afin d'éviter
qu'elles se produisent ou d'atténuer leurs effets en déterminant où elles peuvent se produire et
leur impact. « AMDEC » c’est en effet ce terme qui est passé dans le langage courant des
techniciens. Cependant, avant d’aborder l’AMDEC (analyse des modes de défaillance, de
leurs effets et de leurs criticité), nous nous intéressons à l’AMDE (analyse des modes de
défaillance, de leurs effets) pour les raisons suivantes :
La simple lecture de ces deux intitulés montre que la criticité viendra compléter l’AMDE pour
donner l’AMDEC :
On réalise, dans tous les cas la partie AMDE, mais on ne procède pas toujours à l’évaluation
de la criticité :
Les relations entre les défaillances et les effets (ou situations) qui en résultent constituent la
partie AMDE, et il est fondamental de comprendre comment décrire ces relations.[23].
40
Références bibliographiques
[1] NF X 060-010 – AFNOR 1991
[5] Kahal .H, Réseaux Bayésiens Dynamiques : Application aux réseaux électriques, Mémoire
de magister, Université des sciences et de la technologie d’Oran,2013
[10] Gaudoin, O. Fiabilité des Systèmes et des Logiciels, Notes de cours. Ensimag, 3_eme
année. Université Joseph Fourier, Grenoble, 2011.
[11] Boudoukara Z, Méthodologie d’évaluation de maintenance pour les systèmes de
production, Mémoire de magister, ENSET 2008.
[12] Delon. J., Cours Probabilités continues, Université Paris Descartes. France,2017.