Module 1.2 - Chapitre 2 - Le Système Judiciaire Organisation, Procès Et Recours PDF

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Module 1.

2
Cadre juridique de la vie de
l’entreprise
CHAPITRE II
L’organisation judiciaire
Introduction
Eu égard à la pluralité des litiges et des différends qui existent quotidiennement entre les sujets
de droit dans leur vie en société, la justice se doit d’intervenir afin de garantir et de rendre à
chacun le droit qui lui a été usurpé.
Exp : Licenciement d’un salarié sans motif légitime - Réception d'un chèque sans provision -
Utilisation d’une invention brevetée sans autorisation/licence de son propriétaire, …
La justice veille donc, à travers le respect et l’application de la loi, à trancher le plus
parfaitement possible sur ces litiges.
Une des parties en conflit peut intenter une action en justice (contre l’autre partie) auprès de la
juridiction ou du tribunal compétent afin de revendiquer son droit.
Juridiction = Lieu où les sujets de droit viennent chercher justice où sont jugés.
Définition
L’organisation judiciaire désigne les organes du système judiciaire
hiérarchiquement organisés, c-à-d, l’ensemble des tribunaux et des cours du
Maroc.
Les tribunaux désignent les juridictions inférieures comme le Tribunal de
Première Instance (TPI)
Les cours désignent les juridictions supérieures comme la Cour d’Appel (CA) et la
Cour de Cassation (CS).

Elle est régie, au Maroc, par la loi n° 34-10 (du 17 août 2011) modifiant et
complétant le dahir portant loi n° 1-74-338 du 24 joumada II 1394 (15 juillet
1974) fixant l’organisation judiciaire du Royaume.
I – Les principes généraux du
système judiciaire
I – Les principes généraux du système
judiciaire
1.Le principe de l’indépendance de la justice
2.Le principe d’égalité
3.Le principe du double degré de juridiction
4.Le principe de gratuité de la justice
5.Le principe de la collégialité
6.Le principe du caractère contradictoire de la procédure
1- Le principe de l’indépendance de la
justice
Le pouvoir judiciaire est indépendant des autres pouvoirs; législatif et exécutif. Ce
principe est garanti par la constitution.
Article 107 de la constitution : « Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir
législatif et du pouvoir exécutif. Le Roi est le garant de l'indépendance du pouvoir
judiciaire. »
L’indépendance des juges est protégée par le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire
(CSPJ). Ils ne sont affiliés à aucune entité et ne sont soumis à aucune hiérarchie
administrative, y compris celle du ministre de la justice.
Les magistrats ne peuvent être remplacés, mutés ou suspendus par des supérieurs
hiérarchiques administratifs. Cela dépend uniquement de CSPJ.
Article 108 de la constitution : « Les magistrats du siège sont inamovibles. »
2- Le principe d’égalité
Toute personne a le droit d’intenter une action en justice auprès du tribunal compétent.
La justice ainsi que la procédure s’appliquent de la même manière à tous. Les
juridictions sont dans l’obligation de juger toute affaire qui leur sont soumises, sous
peine de déni de justice (ou déni de droit).
3- Le principe du double degré de juridiction
Toute affaire peut être jugée deux fois en étant saisie à deux degrés de juridiction :
1er degré : Saisie devant un tribunal de premier ordre (TPI, Tribunal de commerce, …)
2ème degré : Saisie devant une juridiction de second ordre : Cour d’Appel (CA)
 Si l’une des parties du litige s’estime lésée suite au jugement rendu par une
juridiction de premier degré, l’affaire en question peut-être saisie une nouvelle fois,
soit par la même juridiction, soit par une juridiction de second degré (la cour d’appel).
Le jugement rendu par la Cour d’Appel est appelé un arrêt.
Arrêt confirmatif : Décision qui confirme le jugement du premier degré;
Arrêt infirmatif : Décision qui réfute le jugement du premier degré.
3- Le principe du double degré de juridiction
En revanche, il existe des jugements rendu en premier et dernier ressort, c-à-d, des
jugements qui ne peuvent pas faire l’objet d’un appel auprès d’une juridiction de
second degrés.
Dans ce cas, la seule voie de contestation est le recours à la Cours de Cassation. => Un
pourvoi en cassation (sauf pour les demandes dont la valeur est inférieure à 20’000
dhs et de celles relatives au recouvrement des loyers et des charges qui en découlent :
selon l’article 353 du code de la procédure civil).

N.B : La cour suprême n’est pas considérée comme un troisième degré de juridiction.
4- Le principe de gratuité de la justice
Les juges ne sont pas payés par les justiciables. Ils sont rémunérés par l’Etat en
tant que fonctionnaires.
En revanche, la procédure judiciaire peut entraîner plusieurs frais à la partie qui
plaide en justice. Ces frais correspondent aux frais de procédure et aux honoraires
des professions libérales de la justice : avocat, huissier de justice, expert
judiciaire…
Si la personne obtient gain de cause, suite au jugement, elle bénéficie du
rebroussement par l’autre partie de certains frais qu’elle a dû engager. => Au final,
les frais de justice sont à la charge du perdant.
5- Le principe de la collégialité
Le jugement des affaires est porté, non pas par un seule juge (principe du juge unique),
mais plutôt par plusieurs juges (un collège de magistrats).
Le principe de la collégialité s’applique même aux TPI.
=> Le but étant d’améliorer l’objectivité et l’impartialité des décisions après les
délibérations.
6- Le principe du caractère contradictoire de la
procédure
Ce principe se manifeste par le fait que :
D’une part, le demandeur saisit la juridiction compétente pour intenter une action
en justice, en apportant ses preuves;
De l’autre part, le défendeur est convoqué par un huissier de justice ( à la charge du
demandeur) et ce avant la tenue de l’audience.
En effet, le défendeur doit être informé quelque jours avant de comparaître en justice
le temps qu’il puisse trouver ses preuves et se faire présenter par un avocat.
6- Le principe du caractère contradictoire de la
procédure
✓La charge de la preuve incombe en premier lieu au demandeur.
Article 399 du DOC: « La preuve de l'obligation doit être faite par celui qui s'en
prévaut. »
✓Le défendeur doit, à son tour réagir pour se défendre en apportant ses preuves. =>
Principe de la réciprocité de la charge de la preuve.
Article 400 du DOC : « Lorsque le demandeur a prouvé l'existence de l'obligation,
celui qui affirme qu'elle est éteinte ou qu'elle ne lui est pas opposable doit le
prouver. »
II – Les compétences
matérielles et territoriales des
juridictions
Deux formes de compétence
En cas de litige entre des sujets de droit, le demandeur, pour intenter son action en
justice, doit se tourner vers la juridiction adéquate, c-à-d, celle qui est concernée par le
domaine du litige en question (compétence matérielle) et qui se situe dans le lieu
géographique convenable (compétence territoriale).

 La compétence matérielle : Elle détermine les matières ou les domaines dans lesquels
une juridiction peut intervenir selon les attributions fixées par la loi.
 La compétence territoriale: Elle détermine le lieu géographique où la juridiction peut
être saisie.
1- Les compétences matérielles : Structure du
système judiciaire
Article Premier de la loi n° 1-74-338
« L'organisation judiciaire comprend les juridictions de droit commun suivantes :
1. Les tribunaux de première instance;
2. Les tribunaux administratifs;
3. Les tribunaux de commerce;
4. Les cours d'appel;
5. Les cours d'appel administratives;
6. Les cours d'appel de commerce;
7. La Cour de cassation;
Le siège, le ressort et les effectifs de ces juridictions sont fixés par décret. »
 On distingue
✓Les juridictions de droit commun;
✓Les juridictions spécialisées;
✓Les juridictions d’exception.
1.1- Les juridictions de droit commun
a- Les juridictions de proximité
Elles sont régies par la loi n° 42-10 du 17 août 2011
On distingue :
✓Les juridictions liées et installées dans les tribunaux de première instance (dans les
communes urbaines)
✓Les juridictions installées dans le ressort du centre de juge résident (dans les
communes rurales).
Les juridictions de proximité siègent à juge unique assisté d’un greffier. Elle peuvent
être saisies oralement et gratuitement (aucun frais de justice ni obligation de
représentation).
1.1- Les juridictions de droit commun
a- Les juridictions de proximité
Compétence matérielle
Les juridictions de proximité connaissent des actions personnelles et mobilières qui
n'excédent pas cinq mille dirhams (5000 dhs)
En revanche, ces juridictions ne sont pas concernées par les litiges relatifs au droit du
travail, au code de la famille, aux affaires immobilières et aux expulsions (même si
leur valeur est inférieure à 5000 dhs). Elles ne sont pas non plus concernées par les
infractions excédant 1200 dhs (d’amende).

=> Le but étant de soulager les TPI


1.1- Les juridictions de droit commun
b- Les Tribunaux de Première Instance (TPI)
Les TPI ont un domaine de compétence très large. Ils jugent les affaires de toutes les
matières (matière civile, pénale, sociale, commerciale…) à l’exception de celles qui sont
attribuées, par la loi, à d’autres juridictions.
« Ces tribunaux peuvent être divisés selon la nature des affaires qu’ils connaissent en «
sections des affaires de la famille », en «sections de justice de proximité» et en chambres :
civile, commerciale, immobilière, sociale et pénale.
Les sections des affaires de la famille connaissent des affaires de statut personnel, des
successions, de l'état civil et des affaires d'homologation et des mineurs, de la kafala et tout
ce qui a trait à la sauvegarde et la protection de la famille. » (Article 2 / loi n° 1-74-338)
1- Les juridictions de droit commun
b- Les Tribunaux de Première Instance (TPI)
Selon des attributions fixées par la loi, les TPI peuvent juger soit :
✓ En premier et dernier ressort (affaires civiles ⩽ 20000 dhs)=> L’appel ne peut pas être
interjeté auprès de la Cour d’appel
✓ En premier ressort = A charge d’appel => L’appel peut être interjeté auprès de la Cour
d’Appel ( et éventuellement auprès de la Cour de Cassation)
En matière pénale, les TPI jugent uniquement les contraventions et les délits. Les crimes sont
jugés directement par la Cour d’Appel.
1.1- Les juridictions de droit commun
b- Les Tribunaux de Première Instance (TPI)
Article 19 du Code de la procédure civile :
« Les tribunaux de première instance connaissent:
- en premier ressort, à charge d’appel devant les chambres des appels des tribunaux de
première instance, des demandes jusqu’à la valeur de vingt mille dirhams (20.000 dirhams);
- en premier ressort, à charge d’appel devant les cours d’appel, des demandes d’une valeur
supérieure à vingt mille dirhams (20.000 dirhams);
- ... »
1.1- Les juridictions de droit commun
b- Les Tribunaux de Première Instance (TPI)
Article 353 du Code de la procédure civile :
« La Cour de cassation, sauf si un texte l'exclut expressément, statue sur :
1- les pourvois en cassation formés contre les décisions rendues en dernier ressort par toutes
les juridictions du Royaume à l’exception des demandes dont la valeur est inférieure à vingt
mille (20.000) dirhams et de celles relatives au recouvrement des loyers et des charges qui en
découlent ou à leur révision» … »
1.1- Les juridictions de droit commun
b- Les Tribunaux de Première Instance (TPI)
« Les tribunaux de première instance comprennent :
✓Un président, des juges et des juges suppléants ;
✓Un ministère public composé d'un procureur du Roi et d’un ou plusieurs substituts;
✓Un greffe;
✓Un secrétariat du parquet. » (Article 2 / loi n° 1-74-338)
Les TPI siègent en formation collégiale pour statuer sur les litiges. Mais ils peuvent, dans
certains cas, siéger exceptionnellement à juge unique notamment pour connaître de certains
types de demandes comme : Affaires des mineurs, procédure de conciliation en matière
d’accident de travail, …
1.1- Les juridictions de droit commun
c- Les Cours d’Appel (CA)
Elles constituent les juridictions de second degrés.
Elles comprennent : une chambre d'appel de statut personnel et successoral et une chambre
criminelle.
=> Les jugements rendus par la CA sont des arrêts qui font suite à une audience tenue par
trois magistrats.
« En toute matière, à peine de nullité, les audiences des cours d'appel sont tenues et leurs
arrêts sont rendus par trois magistrats assistés d’un greffier sauf si la loi en dispose
autrement. » (Article 7/ loi n° 1-74-338)
1.1- Les juridictions de droit commun
c- Les Cours d’Appel (CA)
Les CA sont compétentes en second ressort pour les jugements rendus par les TPI.
Elles sont compétentes en premier ressort pour les crimes.
« La cour d'appel est compétente pour connaître des décisions des tribunaux de première
instance rendues en premier ressort, ainsi que pour toutes les autres matières où compétence
lui est attribuée par le code de procédure civile ou le code de procédure pénale et, le cas
échéant, par des textes particuliers.» (Article 9/ loi n° 1-74-338)
1.1- Les juridictions de droit commun
d- La Cour de Cassation
La Cour de Cassation est au sommet de la hiérarchie judicaire. Elle est présidée par un
premier président.
« Elle se divise en six chambres : une chambre civile dite la première chambre, une chambre
de statut personnel et successoral, une chambre commerciale, une chambre administrative,
une chambre sociale et une chambre pénale. Chaque chambre est présidée par un président de
chambre et peut être divisée en sections. » (Article 10 / loi n° 1-74-338)
« Les audiences de la Cour de cassation sont tenues et leurs arrêts sont rendus par cinq
magistrats, assistés du greffier sauf si la loi en dispose autrement. » (Article 11 / loi n° 1-74-
338). Leur jugement est définitif.
1.1- Les juridictions de droit commun
d- La Cour de Cassation
La Cour de Cassation statue sur les pourvois en cassation.
 Elle juge :
✓les décisions rendues en dernier ressort par les Tribunaux de Première Instance : Les
jugement de premier degré
✓les décisions rendues par les cours d’appel : Les arrêts
La Cour de cassation ne constitue pas un troisième degré de juridiction. Elle vérifie et
contrôle la conformité (des TPI et CA) aux règles de droit. Elle ne réexamine aucunement les
faits.
1.1- Les juridictions de droit commun
d- La Cour de Cassation
Le jugement de la Cour de Cassation peut être soit :
✓Un arrêt de rejet : Confirmation de la décision de la juridiction inférieure => Rejet de la
demande du demandeur en cassation.
✓Un arrêt de cassation : Réfutation de la décision de la juridiction inférieure.
La cour de cassation est également compétente, en premier et dernier ressort, pour statuer sur
les demandes contre certains actes des hauts fonctionnaires (pouvoir exécutif) dont la
compétence dépasse le ressort territorial d’un tribunal administratif (cas des ministres pour
abus de pouvoir par exemple).
1.2- Les juridictions spécialisées
Elle comprennent
✓ Les juridictions commerciales :
Les tribunaux de commerce;
Les cours d’appel de commerce.
✓ Les juridictions administratives :
Les tribunaux administratifs
Les cours d’appel administratives
1.2- Les juridictions spécialisées
a- Les juridictions commerciales
Instituées par le Dahir N° 1-97-65 (12 février 1997) portant promulgation de la loi n° 53-95
Les tribunaux de commerce
Compétence matérielle : « Les tribunaux de commerce sont compétents pour connaître :
1 - des actions relatives aux contrats commerciaux;
2 - des actions entre commerçants à l'occasion de leurs activités commerciales;
3 - des actions relatives aux effets de commerce;
4 - des différends entre associés d'une société commerciale;
5 - des différends à raison de fonds de commerce » (Article 5)
N.B : Les tribunaux de commerce sont compétents pour connaître des demandes dont le principal excède
la valeur de vingt mille dirhams (20.000 DH). => Les affaires commerciales dont la valeur est inférieure
à 20 000 Dhs sont saisies auprès du TPI (chambre commerciale)
1.2- Les juridictions spécialisées
a- Les juridictions commerciales
Les tribunaux de commerce
Compétence territoriale : Elle appartient au tribunal du domicile réel ou élu du défendeur.
Si ce dernier n’a pas de domicile au Maroc, la compétence appartiendra alors au tribunal
de sa résidence (au Maroc).
Si le défendeur n'a ni domicile, ni résidence au Maroc, il pourra être traduit devant le
tribunal du domicile ou de la résidence du demandeur.
Pour les affaires mixtes
La partie civile a le choix entre le TPI ou le Tribunal de commerce
La partie commerçante ne peut saisir que le TPI.
2- Les juridictions spécialisées
a- Les juridictions commerciales
 Les cours d’appel de commerce
Compétences matérielles: Les cours d’appel de commerce connaissent des appels
interjetés contre les décisions rendues en premier ressort par les tribunaux de
commerce.
2- Les juridictions spécialisées
b- Les juridictions administratives
Instituées par le Dahir n° 1-91-225 (du 10 septembre 1993) portant promulgation de la loi n°
41-90
Les tribunaux administratifs
Compétences matérielles: Ils sont chargés de juger, en premier ressort :
✓ Les affaires faisant appel au droit administratif : relations Etat/particuliers –
Administrations/particuliers ou les administrations entre elles;
✓ Les litiges relatifs aux contrats administratifs;
✓ Les recours en annulation contre les décisions des autorités administratives qui peuvent être
considérés comme des excès de pouvoir;
✓ Les contentieux fiscaux et électoraux.
2- Les juridictions spécialisées
b- Les juridictions administratives
 Les tribunaux administratifs
Compétences matérielles: Les Dérogation !
✓Les recours en annulation pour excès de pouvoir dirigés contre les actes réglementaires ou
individuels du Premier ministre ;
✓Les recours contre les décisions des autorités administratives dont le champ
d'application s'étend au-delà du ressort territorial d'un tribunal administratif.
Ces deniers font partie de la compétente de la Cour de cassation qui en statue en premier et
dernier ressort.
2- Les juridictions spécialisées
b- Les juridictions administratives
Instituées par le Dahir n° 1-06-07 (du 14 février 2006) portant promulgation de la loi n° 80-03
Les cours d’appel administratives
Compétences matérielles : « Les cours d'appel administratives sont compétentes pour
connaître, en appel, des jugements rendus par les tribunaux administratifs et des ordonnances
de leurs présidents, sauf dispositions contraires prévues par la loi. » (Article 5)
=> « Les décisions rendues par les cours d'appel administratives sont susceptibles de pourvoi
en cassation devant la Cour cassation, sauf les décisions rendues en matière de contentieux
électoraux ainsi qu'en matière d'appréciation de la légalité des décisions administratives ».
3- La juridiction d’exception : Tribunal militaire
Instituées par le Dahir n° 1-14-187 (du 10 décembre 2014) portant promulgation de la loi n°
108-13 relative à la justice militaire.
Compétences matérielles :
Le Tribunal militaire est compétent pour connaître des infractions commises par les militaires
ou toute personne assimilée aux militaires, ainsi que sur toutes les infractions qui menacent la
sûreté de l’Etat.
2 – Les compétences
territoriales des juridictions
Qualification des affaires Compétence territoriale Dérogation

Les affaires civiles Juridiction du domicile du ✓ Conflit de travail : Lieu du


défendeur travail
✓ S’il y a livraison : Lieu de la
livraison
✓ S’il y a contrat : Lieu de
conclusion du contrat
Les affaires pénales Juridiction du lieu du fait
dommageable
Les affaires administratives Lieu où l’autorité a pris la décision
ou le lieu où l’autorité a son siège

Les affaires commerciales Juridiction du domicile du Cas d’une clause attributive de


défendeur compétence (rédigée clairement
dans le contrat)
III – Les voies de recours
Les principales voies de recours sont :
• Les voies de recours sont des moyens de procédure permettant à un
plaideur mécontent d’une décision de l’attaquer pour en obtenir une plus
favorable.
• Les voies de recours ordinaires, sont l’appel (la plus courante) et
l’opposition (qui suppose que le défendeur ne s’est pas présenté lors de la
proclamation du jugement).
• Les voies de recours extraordinaires sont la tierce opposition (qui permet
à des tiers d’attaquer une décision) et le pourvoi de cassation.
a) L’opposition Voie de recours dirigée contre une décision de justice auprès du même tribunal, notamment dans
le cas du non respect de la procédure, ou le cas d’une « personne contre laquelle a été rendu un
jugement par défaut, c’est-à-dire lorsqu’elle n’a pas comparu devant le tribunal. »

b) L’appel > Voie de recours dirigée auprès d’une juridiction hiérarchiquement supérieure. Elle est possible
pour toutes les affaires jugées en premier ressort à l’exception de celles qui ne peuvent faire
l’objet d’un appel selon les dispositions de la loi (exp : les affaires d’une faible importance).
> Le délai d’appel est de 30 jours, à compter de la notification du jugement, pour les affaires
civiles. Il est de 15 jours pour les affaires commerciales.
> L’appel a un effet à la fois suspensif (l'exécution du jugement est suspendu) et dévolutif
(examen de fond)

c) Le pourvoi > Voie de recours dirigée auprès de la cours de cassation contre toutes les décisions rendues en
en cassation dernier ressort par les autres juridictions, mais en présentant un motif valable.
> Le délai pour saisir la cours de cassation est de 30 jours à compter de la notification de la
décision.
> Le pourvoi n’a pas d’effet suspensif (il ne suspend pas l’exécution de la décision en question),
ni d’effet dévolutif (il ne rejuge pas les faits mais uniquement le droit).
> La cours rendra soit un arrêt de rejet (confirmation de la décision attaquée) soit un arrêt de
cassation
IV – La procédure judiciaire :
étapes, effets des décisions de
justice (autorité
de la chose jugée, force
exécutoire)
1 – Définition et étapes
La procédure judiciaire : l’ensemble des étapes permettant de faire valoir ses
droits en justices.
▪Pour pouvoir demander leurs droits et les sécuriser, les justiciables doivent
être en mesure de savoir quelles sont les règles et les étapes qui régissent une
action en justice.
▪ La personne qui désire intenter un procès pour obtenir la défense de ses
droits, doit d’abord déterminer le tribunal compétent, ensuite savoir comment
son procès se déroulera, enfin connaître les voies de recours.
1 – Définition et étapes
Exemple : Le déroulement du procès en 1ère instance devant le TPI
• La demande initiale est celle par laquelle, un plaideur prend l’initiative d’un
procès, en soumettant au juge ses prétentions. Le tribunal est saisi soit par
requête écrite (signée par le demandeur) ; soit par une déclaration au greffe
faite par le demandeur lui-même.
• Au moment du dépôt de la requête, ou de la déclaration, le demandeur est
tenu de verser la taxe judiciaire, à moins qu’il ne bénéficie de l’assistance
judiciaire. Une fois déposée devant le greffe, la requête est inscrite sur le
Répertoire général, le dossier de l’affaire est constitué avec établissement
d’une fiche, permettant de connaître à tout moment l’état de l’affaire.
1 – Définition et étapes
Exemple : Le déroulement du procès en 1ère instance devant le TPI
•Le secrétariat du greffe transmet également l’affaire à la chambre compétente
et renvoie la convocation au défendeur. Il lui fixe la date et l’heure de la
présentation de l’affaire devant les juges.
Le jugement : Un tribunal rend un jugement (tribunal à juge unique), un
collège de magistrat rend un arrêt.
 La partie mécontente peut recourir aux voies de recours.
2 – Les effets des décisions de justice
La force exécutoire : à travers la copie du jugement ou de l’arrêt
rendu, la partie qui obtient gain de cause peut faire appel à la force
publique pour faire exécuter la décision prise par la juridiction.

Autorité de la chose jugée : Les affaires sur lesquelles les


juridictions ont définitivement tranchées ne peuvent être remise en
cause.
V – Les modes alternatifs du
règlement des conflits
1- Définition
Les modes alternatifs de règlements des conflits (MARC) sont des voies alternatives à
celle du recours aux juridictions et qui permettent de trouver efficacement une résolution
aux litiges de manière souvent plus rapide et adaptée.
En effet, plusieurs inconvénients sont reprochés aux procédures judiciaires :
> Lourdeur et lenteur des procédures;
> Coût élevé des procédures;
> Dégradation de la notoriété et de l’image de l’une ou des parties prenantes à la procédure.
On retrouve dans ces modes alternatifs : l’arbitrage, la conciliation, la médiation, etc.
a – La médiation
La médiation : « C’est une procédure selon laquelle deux ou plusieurs parties
font intervenir un tiers afin de parvenir à un accord en vue de la résolution
amiable de leurs différends. Le médiateur peut être choisi par les parties ou
désigné, avec leur accord, par un juge.
Le médiateur n’a pas pour mission de trancher le litige ou de proposer des
solutions, mais d’aider les parties et de les amener à trouver elles-mêmes une
solution amiable en s’attaquant aux racines du litige. »
À la différence d’un juge ou d’un arbitre, le médiateur n’a pas le pouvoir
d’imposer une solution aux parties à un conflit.
Les avantages : Confidentialité, rapidité, coût raisonnable, taux de succès
important
b – La conciliation
La conciliation judiciaire: « C’est un processus selon lequel, deux ou
plusieurs parties tentent de parvenir à un accord en choisissant de faire appel
à un tiers, un conciliateur, en vue de parvenir à résoudre amiablement leurs
différends.
Différence entre conciliation et médiation :
Le statut du tiers intervenant : « le conciliateur de justice est un auxiliaire
de justice assermenté. Le médiateur est un tiers indépendant, dont l'exercice
de la profession n'est pas réglementé ».
Les avantages : Confidentialité, rapidité, gratuité.
c – L’arbitrage
L’arbitrage : c’est un processus non-amiable dans lequel un ou plusieurs
arbitres rendent une sentence (« décision arbitrale ») à la suite d’une
audience accusatoire accélérée au cours de laquelle chacune des parties a la
possibilité de présenter des preuves et de formuler des arguments
Lors d’un arbitrage le ou les arbitres agissent en tant que juges privés et
prononcent des sentences exécutoires pour les parties, comme lors d’un
procès. Les parties ne conçoivent donc pas leurs propres solutions.
Différence avec la procédure judiciaire ordinaire : L'arbitrage est une
procédure consensuelle, Les parties choisissent le ou les arbitres, La
confidentialité.
Exemple de cas pratique
La société FLY est une grande société marocaine spécialisée dans la production et
la vente de prêt à porter.
Pour l'élaboration de sa nouvelle collection de jeans, FLY a commandé une grande
quantité de denim auprès de la société Crossing dont le siège se situe à
Casablanca. Le montant de cette commande est de 100’000 Dhs dont FLY a payé
un acompte de 30%. Après plusieurs relances qui ont duré plusieurs mois, la
commande n’a toujours pas été livrée.
Auprès de quel tribunal la société FLY peut-elle intenter une action en justice ?

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