Module 1.2 - Chapitre 2 - Le Système Judiciaire Organisation, Procès Et Recours PDF
Module 1.2 - Chapitre 2 - Le Système Judiciaire Organisation, Procès Et Recours PDF
Module 1.2 - Chapitre 2 - Le Système Judiciaire Organisation, Procès Et Recours PDF
2
Cadre juridique de la vie de
l’entreprise
CHAPITRE II
L’organisation judiciaire
Introduction
Eu égard à la pluralité des litiges et des différends qui existent quotidiennement entre les sujets
de droit dans leur vie en société, la justice se doit d’intervenir afin de garantir et de rendre à
chacun le droit qui lui a été usurpé.
Exp : Licenciement d’un salarié sans motif légitime - Réception d'un chèque sans provision -
Utilisation d’une invention brevetée sans autorisation/licence de son propriétaire, …
La justice veille donc, à travers le respect et l’application de la loi, à trancher le plus
parfaitement possible sur ces litiges.
Une des parties en conflit peut intenter une action en justice (contre l’autre partie) auprès de la
juridiction ou du tribunal compétent afin de revendiquer son droit.
Juridiction = Lieu où les sujets de droit viennent chercher justice où sont jugés.
Définition
L’organisation judiciaire désigne les organes du système judiciaire
hiérarchiquement organisés, c-à-d, l’ensemble des tribunaux et des cours du
Maroc.
Les tribunaux désignent les juridictions inférieures comme le Tribunal de
Première Instance (TPI)
Les cours désignent les juridictions supérieures comme la Cour d’Appel (CA) et la
Cour de Cassation (CS).
Elle est régie, au Maroc, par la loi n° 34-10 (du 17 août 2011) modifiant et
complétant le dahir portant loi n° 1-74-338 du 24 joumada II 1394 (15 juillet
1974) fixant l’organisation judiciaire du Royaume.
I – Les principes généraux du
système judiciaire
I – Les principes généraux du système
judiciaire
1.Le principe de l’indépendance de la justice
2.Le principe d’égalité
3.Le principe du double degré de juridiction
4.Le principe de gratuité de la justice
5.Le principe de la collégialité
6.Le principe du caractère contradictoire de la procédure
1- Le principe de l’indépendance de la
justice
Le pouvoir judiciaire est indépendant des autres pouvoirs; législatif et exécutif. Ce
principe est garanti par la constitution.
Article 107 de la constitution : « Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir
législatif et du pouvoir exécutif. Le Roi est le garant de l'indépendance du pouvoir
judiciaire. »
L’indépendance des juges est protégée par le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire
(CSPJ). Ils ne sont affiliés à aucune entité et ne sont soumis à aucune hiérarchie
administrative, y compris celle du ministre de la justice.
Les magistrats ne peuvent être remplacés, mutés ou suspendus par des supérieurs
hiérarchiques administratifs. Cela dépend uniquement de CSPJ.
Article 108 de la constitution : « Les magistrats du siège sont inamovibles. »
2- Le principe d’égalité
Toute personne a le droit d’intenter une action en justice auprès du tribunal compétent.
La justice ainsi que la procédure s’appliquent de la même manière à tous. Les
juridictions sont dans l’obligation de juger toute affaire qui leur sont soumises, sous
peine de déni de justice (ou déni de droit).
3- Le principe du double degré de juridiction
Toute affaire peut être jugée deux fois en étant saisie à deux degrés de juridiction :
1er degré : Saisie devant un tribunal de premier ordre (TPI, Tribunal de commerce, …)
2ème degré : Saisie devant une juridiction de second ordre : Cour d’Appel (CA)
Si l’une des parties du litige s’estime lésée suite au jugement rendu par une
juridiction de premier degré, l’affaire en question peut-être saisie une nouvelle fois,
soit par la même juridiction, soit par une juridiction de second degré (la cour d’appel).
Le jugement rendu par la Cour d’Appel est appelé un arrêt.
Arrêt confirmatif : Décision qui confirme le jugement du premier degré;
Arrêt infirmatif : Décision qui réfute le jugement du premier degré.
3- Le principe du double degré de juridiction
En revanche, il existe des jugements rendu en premier et dernier ressort, c-à-d, des
jugements qui ne peuvent pas faire l’objet d’un appel auprès d’une juridiction de
second degrés.
Dans ce cas, la seule voie de contestation est le recours à la Cours de Cassation. => Un
pourvoi en cassation (sauf pour les demandes dont la valeur est inférieure à 20’000
dhs et de celles relatives au recouvrement des loyers et des charges qui en découlent :
selon l’article 353 du code de la procédure civil).
N.B : La cour suprême n’est pas considérée comme un troisième degré de juridiction.
4- Le principe de gratuité de la justice
Les juges ne sont pas payés par les justiciables. Ils sont rémunérés par l’Etat en
tant que fonctionnaires.
En revanche, la procédure judiciaire peut entraîner plusieurs frais à la partie qui
plaide en justice. Ces frais correspondent aux frais de procédure et aux honoraires
des professions libérales de la justice : avocat, huissier de justice, expert
judiciaire…
Si la personne obtient gain de cause, suite au jugement, elle bénéficie du
rebroussement par l’autre partie de certains frais qu’elle a dû engager. => Au final,
les frais de justice sont à la charge du perdant.
5- Le principe de la collégialité
Le jugement des affaires est porté, non pas par un seule juge (principe du juge unique),
mais plutôt par plusieurs juges (un collège de magistrats).
Le principe de la collégialité s’applique même aux TPI.
=> Le but étant d’améliorer l’objectivité et l’impartialité des décisions après les
délibérations.
6- Le principe du caractère contradictoire de la
procédure
Ce principe se manifeste par le fait que :
D’une part, le demandeur saisit la juridiction compétente pour intenter une action
en justice, en apportant ses preuves;
De l’autre part, le défendeur est convoqué par un huissier de justice ( à la charge du
demandeur) et ce avant la tenue de l’audience.
En effet, le défendeur doit être informé quelque jours avant de comparaître en justice
le temps qu’il puisse trouver ses preuves et se faire présenter par un avocat.
6- Le principe du caractère contradictoire de la
procédure
✓La charge de la preuve incombe en premier lieu au demandeur.
Article 399 du DOC: « La preuve de l'obligation doit être faite par celui qui s'en
prévaut. »
✓Le défendeur doit, à son tour réagir pour se défendre en apportant ses preuves. =>
Principe de la réciprocité de la charge de la preuve.
Article 400 du DOC : « Lorsque le demandeur a prouvé l'existence de l'obligation,
celui qui affirme qu'elle est éteinte ou qu'elle ne lui est pas opposable doit le
prouver. »
II – Les compétences
matérielles et territoriales des
juridictions
Deux formes de compétence
En cas de litige entre des sujets de droit, le demandeur, pour intenter son action en
justice, doit se tourner vers la juridiction adéquate, c-à-d, celle qui est concernée par le
domaine du litige en question (compétence matérielle) et qui se situe dans le lieu
géographique convenable (compétence territoriale).
La compétence matérielle : Elle détermine les matières ou les domaines dans lesquels
une juridiction peut intervenir selon les attributions fixées par la loi.
La compétence territoriale: Elle détermine le lieu géographique où la juridiction peut
être saisie.
1- Les compétences matérielles : Structure du
système judiciaire
Article Premier de la loi n° 1-74-338
« L'organisation judiciaire comprend les juridictions de droit commun suivantes :
1. Les tribunaux de première instance;
2. Les tribunaux administratifs;
3. Les tribunaux de commerce;
4. Les cours d'appel;
5. Les cours d'appel administratives;
6. Les cours d'appel de commerce;
7. La Cour de cassation;
Le siège, le ressort et les effectifs de ces juridictions sont fixés par décret. »
On distingue
✓Les juridictions de droit commun;
✓Les juridictions spécialisées;
✓Les juridictions d’exception.
1.1- Les juridictions de droit commun
a- Les juridictions de proximité
Elles sont régies par la loi n° 42-10 du 17 août 2011
On distingue :
✓Les juridictions liées et installées dans les tribunaux de première instance (dans les
communes urbaines)
✓Les juridictions installées dans le ressort du centre de juge résident (dans les
communes rurales).
Les juridictions de proximité siègent à juge unique assisté d’un greffier. Elle peuvent
être saisies oralement et gratuitement (aucun frais de justice ni obligation de
représentation).
1.1- Les juridictions de droit commun
a- Les juridictions de proximité
Compétence matérielle
Les juridictions de proximité connaissent des actions personnelles et mobilières qui
n'excédent pas cinq mille dirhams (5000 dhs)
En revanche, ces juridictions ne sont pas concernées par les litiges relatifs au droit du
travail, au code de la famille, aux affaires immobilières et aux expulsions (même si
leur valeur est inférieure à 5000 dhs). Elles ne sont pas non plus concernées par les
infractions excédant 1200 dhs (d’amende).
b) L’appel > Voie de recours dirigée auprès d’une juridiction hiérarchiquement supérieure. Elle est possible
pour toutes les affaires jugées en premier ressort à l’exception de celles qui ne peuvent faire
l’objet d’un appel selon les dispositions de la loi (exp : les affaires d’une faible importance).
> Le délai d’appel est de 30 jours, à compter de la notification du jugement, pour les affaires
civiles. Il est de 15 jours pour les affaires commerciales.
> L’appel a un effet à la fois suspensif (l'exécution du jugement est suspendu) et dévolutif
(examen de fond)
c) Le pourvoi > Voie de recours dirigée auprès de la cours de cassation contre toutes les décisions rendues en
en cassation dernier ressort par les autres juridictions, mais en présentant un motif valable.
> Le délai pour saisir la cours de cassation est de 30 jours à compter de la notification de la
décision.
> Le pourvoi n’a pas d’effet suspensif (il ne suspend pas l’exécution de la décision en question),
ni d’effet dévolutif (il ne rejuge pas les faits mais uniquement le droit).
> La cours rendra soit un arrêt de rejet (confirmation de la décision attaquée) soit un arrêt de
cassation
IV – La procédure judiciaire :
étapes, effets des décisions de
justice (autorité
de la chose jugée, force
exécutoire)
1 – Définition et étapes
La procédure judiciaire : l’ensemble des étapes permettant de faire valoir ses
droits en justices.
▪Pour pouvoir demander leurs droits et les sécuriser, les justiciables doivent
être en mesure de savoir quelles sont les règles et les étapes qui régissent une
action en justice.
▪ La personne qui désire intenter un procès pour obtenir la défense de ses
droits, doit d’abord déterminer le tribunal compétent, ensuite savoir comment
son procès se déroulera, enfin connaître les voies de recours.
1 – Définition et étapes
Exemple : Le déroulement du procès en 1ère instance devant le TPI
• La demande initiale est celle par laquelle, un plaideur prend l’initiative d’un
procès, en soumettant au juge ses prétentions. Le tribunal est saisi soit par
requête écrite (signée par le demandeur) ; soit par une déclaration au greffe
faite par le demandeur lui-même.
• Au moment du dépôt de la requête, ou de la déclaration, le demandeur est
tenu de verser la taxe judiciaire, à moins qu’il ne bénéficie de l’assistance
judiciaire. Une fois déposée devant le greffe, la requête est inscrite sur le
Répertoire général, le dossier de l’affaire est constitué avec établissement
d’une fiche, permettant de connaître à tout moment l’état de l’affaire.
1 – Définition et étapes
Exemple : Le déroulement du procès en 1ère instance devant le TPI
•Le secrétariat du greffe transmet également l’affaire à la chambre compétente
et renvoie la convocation au défendeur. Il lui fixe la date et l’heure de la
présentation de l’affaire devant les juges.
Le jugement : Un tribunal rend un jugement (tribunal à juge unique), un
collège de magistrat rend un arrêt.
La partie mécontente peut recourir aux voies de recours.
2 – Les effets des décisions de justice
La force exécutoire : à travers la copie du jugement ou de l’arrêt
rendu, la partie qui obtient gain de cause peut faire appel à la force
publique pour faire exécuter la décision prise par la juridiction.