Vibrations I I
Vibrations I I
Vibrations I I
U.F.R de Sciences
Année 2010-2011
Chapitre 1
1
2 Rappel rapide de vocabulaire
Oscillateurs couplés
2.1 Introduction
L’an dernier, nous avons étudié des systèmes mécaniques simples à un seul degré de
liberté de mouvement : les oscillateurs harmoniques. Nous avons vu qu’ils permettaient
d’emmagasiner de l’énergie mécanique sous deux formes : potentielle et cinétique et que
celle-ci pouvait éventuellement être dissipée vers l’extérieur. Il paraît intéressant de voir
ce qu’il se produit lorsque nous avons affaire à deux oscillateurs harmoniques, qui peuvent
interagir donc échanger de l’énergie par l’intermédiaire de ce que nous allons appeler un
couplage physique. L’ensemble des deux oscillateurs harmoniques va constituer un système
oscillant à deux degrés de liberté, la liaison physique permettant le couplage étant conçue
de telle façon que les degrés de liberté initiaux des oscillateurs perdurent.
3
4 Oscillateurs couplés
Figure 2.1 – Pendules simples symétriques couplés par un ressort élastique horizontal.
son nombre de degrés de liberté. Les deux pendules sont donc liés par le ressort et
astreint à bouger dans le plan décrit par la verticale du lieu et l’axe O1 x. Leur mouvement
est donc obligatoirement plan. Les deux pendules sont attachés chacun à un point fixe dans
le plan (les points respectivement C1 et C2 ).
Les pendules étant tendus, les deux points matériels M1 et M2 ne peuvent que tourner
sur des trajectoires circulaires, pour l’un, autour d’un axe C1 z et, pour l’autre, autour d’un
axe C2 z, perpendiculaires au plan où se meuvent les deux mobiles.
Les degrés de liberté se réduisent donc à deux degrés de liberté de rotation, qui vont
pouvoir être quantifiés au travers des deux variables suivantes : les angles θ1 et θ2 , angles
respectifs entre chaque pendule et la verticale. La connaissance de l’évolution de ces deux
grandeurs suffit complètement à décrire le mouvement de ce système à deux degrés de
liberté au cours du temps tel qu’il est constitué.
Ces variables naturelles pour caractériser le mouvement sont appelées coordonnées
généralisés indépendantes. Elles correspondent aux n degrés de liberté du système. Elles
sont souvent écrites mathématiquement de la manière suivante : qj avec j = 1...n.
Pour un système constitué de N particules, ayant à priori 3N degrés de liberté dans
l’espace, il existe des forces de liaison internes, le plus souvent complexes et non connues.
Les k contraintes, qu’elles engendrent, vont entraîner la réduction du nombre de degrés de
liberté de 3N à n = 3N − k.
Si nous exprimons les lois de la mécanique en fonction de ces coordonnées généralisées
plutôt qu’en fonction des rayons vecteurs ~ri avec i = 1...N, nous simplifions le problème
en réduisant le nombre d’équations différentielles à résoudre.
Lorsque les contraintes appliquées au système sont telles qu’elle obéissent à une relation
du type :
σ∆1 = I∆1 × ω1
Nous calculons ensuite le moment de ces différentes forces par rapport à l’axe ∆1 .
−−−→
• Γ∆1 (P~ ) = (C1 M1 ∧ P~ ) · ~u∆1
d’où Γ∆1 (P~ ) = (ℓ~ur ∧ (−mg sin θ1 ~uθ + mg cos θ1 ~ur )) · ~uz car ~u∆1 = ~uz = ~ur ∧ ~uθ
nous en déduisons que Γ∆1 (P~ ) = −mgℓ sin θ1~uz · ~uz = −mgℓ sin θ1
−−−→
• Γ∆1 (T~1 ) = (C1 M1 ∧ T~1 ) · ~u∆1
donc Γ∆1 (T~1 ) = (ℓu~r ∧ −T1~ur ) · ~uz = ~0 · ~uz = 0
−−−→
• Γ∆1 (F~r1 ) = (C1 M1 ∧ F~r1 ) · ~u∆1
nous pouvons réécrire cette relation de la manière suivante :
Γ∆1 (F~r1 ) = [ℓ~ur ∧ (k(ℓ sin θ2 − ℓ sin θ1 )(cos θ1 ~uθ + sin θ1 ~ur ))] · ~uz
celle-ci se simplifie :
Γ∆1 (F~r1 ) = ((kℓ2 (sin θ2 − sin θ1 ) cos θ1 ) × ~uz ) · ~uz = kℓ2 (sin θ2 − sin θ1 ) cos θ1
Nous appliquons ensuite le théorème du moment cinétique par rapport à l’axe ∆1 , qui
s’écrit :
dσ∆1
Γ∆1 (F~i ) = Γ∆1 (P~ ) + Γ∆1 (T~1 ) + Γ∆1 (F~r1 )
X
=
dt i
6 Oscillateurs couplés
Après remplacement des grandeurs par leur expression en fonction de l’angle θ1 et de ses
dérivées par rapport au temps, nous obtenons :
d2 θ1 2
2 d θ1
I∆ 1 = mℓ = −mgℓ sin θ1 + kℓ2 (sin θ2 − sin θ1 ) cos θ1
dt2 dt2
Nous simplifions cette expression en divisant les deux membres par mℓ2
d2 θ1 g k
2
= − sin θ1 + (sin θ2 − sin θ1 ) cos θ1
dt ℓ m
Nous en déduisons une première équation différentielle qui régit l’évolution temporelle de
l’angle θ1 :
d2 θ1 g k
2
+ sin θ1 − (sin θ2 − sin θ1 ) cos θ1 = 0 (2.1)
dt ℓ m
Nous retrouvons une expression qui rappelle celle obtenue pour un pendule simple avec un
terme supplémentaire lié au couplage élastique.
La seule différence entre les forces appliquées à M2 par rapport à M1 vient du sens de
la force exercée par le ressort. Elle est de même intensité mais de sens opposé. Compte
tenu de cela et de la similitude entre les pendules, nous pouvons nous servir du calcul des
moments de force précédents pour ceux concernant M2 , nous obtenons donc :
• Γ∆2 (P~ ) = −mgℓ sin θ2
• Γ∆2 (T~2 ) = 0
• Γ∆2 (F~r2 ) = −kℓ2 (sin θ2 − sin θ1 ) cos θ2
L’application du théorème du moment cinétique par rapport l’axe ∆2 nous donne donc :
d2 θ2 2
2 d θ2
I∆ 2 = mℓ = −mgℓ sin θ2 − kℓ2 (sin θ2 − sin θ1 ) cos θ2
dt2 dt2
Nous simplifions cette expression en divisant les deux membres par mℓ2
d2 θ2 g k
2
= − sin θ2 − (sin θ2 − sin θ1 ) cos θ2
dt ℓ m
Nous en déduisons une deuxième équation différentielle qui régit l’évolution temporelle de
l’angle θ2 :
d2 θ2 g k
+ sin θ2 + (sin θ2 − sin θ1 ) cos θ2 = 0 (2.2)
dt2 ℓ m
2.2 Exemple simple d’oscillations libres : des pendules symétriques couplés
par un ressort 7
Pour pouvoir résoudre analytiquement les deux équations différentielles obtenues, il faut
absolument se placer dans le cadre de l’approximation des petits angles déjà rencontrée
lors de l’étude du pendule simple unique.
Cela implique que :
sin θ1 ≈ θ1 et cos θ1 ≈ 1
ainsi que
sin θ2 ≈ θ2 et cos θ2 ≈ 1
g k
2
Pour simplifier l’écriture des équations, nous posons aussi que ω02 = et ω12 = .
ℓ m
Cela permet de réécrire les équations 2.1 et 2.2 de la manière suivante :
L= T −V (2.5)
Il est important de remarquer que cette définition n’est valable qu’en mécanique newto-
nienne et pour des particules chargées qui ne sont pas en interaction magnétique. La force
de Lorentz dépendant du vecteur vitesse, le Lagrangien d’une particule chargée de charge
q s’écrit :
~
L = T − V + q~v · A
~ potentiel vecteur électromagnétique.
avec ~v vitesse de la particule et A
Pour un système ayant des contraintes holonomes, la loi fondamentale de la dynamique
8 Oscillateurs couplés
de Newton peut être réécrite à partir du Principe de d’Alembert sous la forme des
équations de Lagrange :
d ∂L ∂L
− = 0 avec (1 ≤ i ≤ n) (2.6)
dt ∂ q̇i ∂qi
Le Principe de d’Alembert stipule que lors d’un déplacement virtuel d’un système,
les forces de liaison ne travaillent pas.
Un déplacement virtuel élémentaire correspond à tout déplacement élémentaire arbi-
traire, à une date fixée, compatible avec les liaisons qui définissent le système considéré.
Le principe de d’Alembert stipule donc que les seuls déplacements virtuels possibles sont
ceux qui sont compatibles avec les forces (internes ou non) de liaison et donc n’engendrent
aucun travail. Le principe de d’Alembert ne se vérifie que par l’expérience.
∂L
pi = (2.7)
∂ q̇i
L’énergie potentielle totale est la somme des énergies potentielles des deux pendules et
celle du ressort. L’énergie potentielle de pesanteur est prise nulle lorsque les angles θ1 et
θ2 sont nulles, le ressort est alors au repos donc son énergie potentielle est nulle, elle aussi.
Nous avons donc :
1 1
V = mgℓ(1−cos θ1 )+mgℓ(1−cos θ2 )+ k∆L2 = mgℓ(1−cos θ1 )+mgℓ(1−cos θ2 )+ kℓ2 (sin θ2 −sin θ1 )2
2 2
Cela donne alors le Lagrangien suivant :
1 2 1 2 1
L = mℓ2 θ˙1 + mℓ2 θ˙2 − mgℓ(1 − cos θ1 ) − mgℓ(1 − cos θ2 ) − kℓ2 (sin θ2 − sin θ1 )2 (2.9)
2 2 2
Nous déterminons alors les équations de Lagrange respectives associées à chacune des
coordonnées généralisées :
d ∂L
= mℓ2 θ¨1
dt ∂ θ˙1
et
∂L
= −mgℓ sin θ1 − kℓ2 (sin θ2 − sin θ1 ) × (− cos θ1 )
∂θ1
d’où
et
∂L
= −mgℓ sin θ2 − kℓ2 (sin θ2 − sin θ1 ) × (cos θ2 )
∂θ2
d’où
Nous divisons les deux équations 2.10 et 2.11 par mℓ2 , nous retrouvons alors des équations
différentielles identiques à celles trouvées (équations 2.1 et 2.2) par le théorème du moment
cinétique :
g k
θ¨1 + sin θ1 − (sin θ2 − sin θ1 ) cos θ1 = 0 (2.12)
ℓ m
g k
θ¨2 + sin θ2 + (sin θ2 − sin θ1 ) cos θ2 = 0 (2.13)
ℓ m
10 Oscillateurs couplés
et
avec A1 et A2 réels.
Un tel type de mouvement présentent les caractéristiques suivantes :
• les oscillateurs vibrent à la même fréquence.
• les oscillateurs passent ensemble à leur position d’équilibre (ils sont alors soit en
phase, soit en opposition de phase).
Ce type de mouvement harmonique d’oscillations est appelé mode propre ou mode
normal de vibration du système.
Il nous reste à déterminer les amplitudes associées A1 et A2 .
Nous injectons ces deux solutions dans les équations 2.3 et 2.4, ce qui nous donne :
−ω 2 A1 + (ω02 + ω12
2 2
)A1 − ω12 A2 = 0
−ω 2 A2 + (ω02 + ω12
2 2
)A2 − ω12 A1 = 0
Nous pouvons réécrire ces deux équations de la manière suivante :
(ω02 + ω12
2
− ω 2 )A1 − ω12
2
A2 = 0 (2.14)
2 2 2 2
−ω12 A1 + (ω0 + ω12 − ω )A2 = 0 (2.15)
2.2 Exemple simple d’oscillations libres : des pendules symétriques couplés
par un ressort 11
Nous avons des amplitudes A1 et A2 inconnues non nulles que si le déterminant de leurs
coefficients est nulle donc si
ω02 + ω12
2
− ω2 −ω122
2 =0
−ω12 ω02 + ω12
2
− ω2
(ω02 + ω12
2
− ω 2 )2 − ω12
4
=0 (2.16)
(ω02 + 2ω12
2
− ω 2)(ω02 − ω 2 ) = 0 (2.17)
Ces deux pulsations vont être appelées pulsations propres ou normales du système à
deux degrés de liberté. Il y a toujours autant de pulsations propres que de degrés
de liberté de mouvement.
Les amplitudes A1 et A2 ne sont pas indépendantes l’une de l’autre. L’équation 2.14
implique que :
ω02 + ω12
2
− ω2
A2 = 2
× A1 = C × A1 (2.20)
ω12
Nous en déduisons que pour le premier mode propre pour lequel ω = ω ′ = ω0 , le facteur
C = C ′ vaut donc 1.
A1 et A2 sont donc de même signe.
Les deux pendules oscillent en phase dans le plus bas des modes propres, qui est dit
symétrique. p
Pour l’autre mode propre ω = ω ′′ = ω02 + 2ω12 2
, le facteur C = C ′′ vaut donc −1. A1
et A2 sont donc de signe contraire.
Les deux pendules oscillent en opposition de phase dans le plus élevé des modes
propres, qui est alors dit antisymétrique.
Nous avons donc trouvé deux solutions indépendantes qui décrivent le mouvement des
deux pendules couplés, une associée au premier mode propre et l’autre associée au deuxième
mode propre. Comme les équations différentielles sont linéaires, toute combinaison linéaire
de solutions reste solution du système. La solution la plus générale s’écrit alors comme une
combinaison linéaire des deux modes propres :
θ2 (t) = A′ C ′ cos(ω ′t+ϕ′ )+A′′ C ′′ cos(ω ′′ t+ϕ′′ ) = A′ cos(ω ′t+ϕ′ )−A′′ cos(ω ′′ t+ϕ′′ ) (2.22)
12 Oscillateurs couplés
Remarques importantes :
• Nous pouvons définir à partir des expressions des équations 2.21 et 2.22 deux nou-
velles coordonnées S(t) et A(t) qui oscillent harmoniquement :
1
S(t) = (θ1 (t) + θ2 (t)) = A′ cos(ω ′ t + ϕ′ )
2
et
1
A(t) = (θ1 (t) − θ2 (t)) = A′′ cos(ω ′′ t + ϕ′′ )
2
Nous pouvons remarquer que, quelles que soient les conditions initiales, S(t) et A(t)
sont des fonctions purement sinusoïdales du temps correspondant pour l’une au
mode propre 1 et l’autre au mode propre 2.
Si nous remplaçons θ1 (t) et θ2 (t) dans les équations 2.3 et 2.4 par leur expression en
fonction de S(t) et A(t), celle-ci donne un système d’équations qui régit le mouve-
ment sous forme de deux équations découplées donc l’équivalent de deux oscillateurs
harmoniques indépendants :
S̈ + ω ′2 S = 0
et
Ä + ω ′′2 A = 0
Compte tenu de la forme des solutions cherchées, cette dernière équation peut donc
se réécrire :
2 2 2
2 A1 (ω0 + ω12 ) −ω12 A1
−ω + 2 =0 (2.24)
A2 −ω12 (ω02 + ω12
2
) A2
Nous voyons que le problème revient alors à diagonaliser et chercher les valeurs
propres et les vecteurs propres de la matrice K. Les valeurs propres correspondent
au carré des pulsations propres et les vecteurs propres permettent de remonter aux
coordonnés normales en utilisant les procédés habituels de l’algèbre linéaire permet-
tant de construire une base dans laquelle la matrice K est diagonale.
Le principe présenté ici pour un système oscillant à deux degrés de liberté se géné-
ralise pour des systèmes oscillants à n degrés de liberté, la matrice carré étant bien
sûr de dimensions n par n.
• Pour caractériser le couplage entre les deux oscillateurs, on définit un coefficient χ
appelé coefficient de couplage dont la valeur peut varier entre 0 et 1. Celui-ci est
déterminé à partir des coefficients constants des équations différentielles obtenues,
si les équations s’écrivent :
q̈1 + a1 q1 + b1 q2 = 0
et
q̈2 + b2 q1 + a2 q2 = 0
alors
r
b1 b2
χ= (2.26)
a1 a2
14 Oscillateurs couplés
Donc pour le système pendulaire que nous étudions, nous avons donc d’après les équations
2.3 et 2.4 :
s
4
ω12
χ= (2.27)
(ω02 + ω12
2 2
)
Il existe une autre manière de présenter ce coefficient. Si l’on regarde l’équation 2.3 ou 2.4,
nous notons que si nous bloquons le mouvement du pendule 2, alors le pendule 1 va osciller
avec une pulsation Ω0 telle que Ω20 = ω02 + ω12
2
, en fait il en sera de même pour le pendule
2 si c’est 1 que nous bloquons.
Nous pouvons alors montrer que :
p
ω ′ = Ω0 (1 − χ) (2.29)
′′
p
ω = Ω0 (1 + χ) (2.30)
ω/Ω 0
ω′ ω ′′
Figure 2.2 – Evolution des rapports et en fonction de la valeur du coefficient de
Ω0 Ω0
couplage χ.
Nous allons maintenant considérer un autre cas particulier. Supposons que les angles
initiaux soient tels que θ1 (t = 0) = a, θ2 (t = 0) = −a et les vitesses angulaires initiales
nulles, nous pouvons de la même façon que précédemment montrer que dans ce cas A′ = 0
et A′′ = a tandis que les phases à l’origine sont nulles.
Ceci nous donne donc les équations horaires suivantes du mouvement :
θ1 (t) = a cos ω ′′t (2.33)
θ2 (t) = −a cos ω ′′t (2.34)
Nous constatons donc sur la figure 2.4 que le système oscille alors dans le second mode
propre, les deux pendules oscillant en opposition de phase avec la même pulsation ω ′′ .
θ(t)
1
0
-a
0 t
θ(t)
2
0
-a
0 t
Figure 2.3 – Evolution temporelle des angles θ1 et θ2 pour le système étudié pour le mode
propre 1, symétrique.
θ(t)
1
0
-a
0 t
θ(t)
2
0
-a
0 t
Figure 2.4 – Evolution temporelle des angles θ1 et θ2 pour le système étudié pour le mode
propre 2, antisymétrique.
2.2 Exemple simple d’oscillations libres : des pendules symétriques couplés
par un ressort 17
nulles tandis que A′ = A′′ = a/2. Les solutions s’écrivent alors sous la forme suivante :
a a
θ1 (t) = cos ω ′t + cos ω ′′t (2.35)
2 2
a a
θ2 (t) = cos ω ′ t − cos ω ′′t (2.36)
2 2
Les solutions ne sont plus des fonctions purement sinusoïdales du temps mais des com-
binaisons linéaires de deux fonctions sinusoïdales de pulsations respectives ω ′ et ω ′′. Une
somme de sinusoïdes peut toujours être réécrite sous la forme d’un produit de sinusoïdes,
nous pouvons donc réécrire les expressions littérales de θ1 et θ2 sous la forme suivante :
′
ω − ω ′′
′
ω + ω ′′
θ1 (t) = a cos t cos t
2 2
′′
ω − ω′
′
ω + ω ′′
θ2 (t) = a sin t sin t
2 2
La figure 2.5 représente ces deux fonctions du temps dans le cas où ω ′′ est beaucoup plus
grand que ω ′ donc χ très voisin de 1.
a
θ(t)
1
0
-a
0 t
θ(t)
2
0
-a 0
t
Figure 2.5 – Evolution temporelle des angles θ1 et θ2 pour le système étudié (cas où ω ′′
est beaucoup plus grand que ω ′).
Lorsque le couplage est lâche, nous avons alors χ très voisin de 0, donc il s’agit du cas
où ω ′′ est très voisin de ω ′ , nous observons alors un phénomène de battement comme
celui présenté sur la figure 2.6.
18 Oscillateurs couplés
θ(t)
1
0
-a
0 t
θ(t)
2
0
-a
0 t
Figure 2.6 – Evolution temporelle des angles θ1 et θ2 pour le système étudié (cas où ω ′′
est très voisin de ω ′ ).
i1 L1 L2 i2
+q i-i
1 2 +q 2
c1 C c2
+q 1
Figure 2.7 – Circuits électriques couplés analogues à deux ressorts différents couplés par
un autre ressort.
A partir des lois de Kirchhoff (Loi des Noeuds et Loi des Mailles), nous allons obtenir
les deux équations différentielles auxquelles obéissent les charges respectives q1 et q2 des
deux condensateurs de capacité c1 et c2 .
Nous supposerons qu’à t = 0, seule la charge q1 est non nulle et elle vaut q10 .
2.3 Autres exemples en Mécanique et Electricité 19
D’après le schéma électrique de la figure 2.7, nous savons que i1 = q̇1 et i2 = q̇2 . A
partir de la Loi des Noeuds, nous savons que
i1 − i2 = q̇
k2
O2 m2
x2
x1+x2
m 2
x1
k1 m1 O1
Figure 2.8 – Oscillateurs harmoniques élastiques horizontaux couplés par une masse iner-
tielle.
2.3 Autres exemples en Mécanique et Electricité 21
L’énergie cinétique totale T est simple à calculer ; c’est la somme de l’énergie cinétique
de translation plus celle de rotation. Nous avons donc :
1 1
T = mż 2 + IOz α̇2
2 2
Pour l’énergie potentielle totale, il faut bien évidemment sommer les énergies potentielles
élastiques de dilatation et de torsion, l’énergie potentielle de pesanteur ainsi qu’un terme
beaucoup moins évident lié aux caractéristiques physiques propres du ressort hélicoïdal
lorsqu’il se déploie ou est tordu, qui entrainent un terme énergétique de couplage entre le
mouvement de translation et de rotation tel que Uc = λzα.
Ceci nous donne donc une énergie potentielle totale U telle que :
1 1
U = kz 2 + Cα2 + mgz + λzα
2 2
Le Lagrangien de ce système est donc le suivant :
1 1 1 1
L = T − U = mż 2 + IOz α̇2 − kz 2 − Cα2 − mgz − λzα (2.45)
2 2 2 2
Nous en déduisons que
d ∂L ∂L
= mz̈ et − = mg + kz + λα (2.46)
dt ∂ ż ∂z
d ∂L ∂L
= IOz α̈ et − = Cα + λz (2.47)
dt ∂ α̇ ∂α
2.4 Les oscillations forcées 23
On définit aussi une fonction G appelée fonction de dissipation du système telle que :
n n
1 XX
G= αij q̇i q̇j
2 i=1 j=1
d’où
∂G
fi = −
∂ q̇i
Les équations de Lagrange s’écrivent alors :
d ∂L ∂L ∂G
− =− avec (1 ≤ i ≤ n) (2.50)
dt ∂ q̇i ∂qi ∂ q̇i
24 Oscillateurs couplés
Il peut aussi y avoir non conservation de l’énergie lorsque l’on apporte de l’énergie au
système par l’intermédiaire d’une force extérieure. C’est ce qui se produit lorsque l’on
soumet un système oscillant à une excitation sinusoïdale. Dans ce cas, les équations de
Lagrange s’écrivent
d ∂L ∂L ∂G
− =− + Fi ext avec (1 ≤ i ≤ n) (2.51)
dt ∂ q̇i ∂qi ∂ q̇i
La solution générale de système d’équations différentielles avec second membre est égale à la
somme de la solution du système d’équations différentielles sans second membre et d’une
solution particulière des équations différentielles avec second membre. La solution sans
second membre, qui correspond à ce que nous appelons le régime transitoire, en raison
de l’amortissement (même s’il est très faible), tend vers zéro lorsque le temps augmente. Il
s’établit alors ce que nous appelons le régime permanent ou stationnaire, la solution
générale devient égale seulement à la solution particulière qui s’écrit alors :
θ1 (t) = A1 cos(Ωt + ϕ1 )
et
θ2 (t) = A2 cos(Ωt + ϕ2 )
Pour calculer les amplitudes A1 et A2 , ainsi que les phases ϕ1 et ϕ2 , nous allons passer par
l’utilisation de solutions sous forme complexe.
Nous pouvons donc écrire que :
F = ℜe(F ejΩt )
ω02 + ω12
2
− Ω2
F
A1 = (2.63)
mℓ (ω02 + 2ω12 2
− Ω2 )(ω02 − Ω2 )
Si
p nous nous rappelons que les valeurs propresp du système libre étaient ω ′ = ω0 et ω ′′ =
ω02 + 2ω12
2
puis nous définissons ωA = ω02 + ω12
2
alors nous pouvons réécrire les deux
solutions de la manière suivante :
ωA2 − Ω2
F
A1 = (2.65)
mℓ (ω ′′2 − Ω2 )(ω ′2 − Ω2 )
2
F ω12
A2 = (2.66)
mℓ (ω ′′2 − Ω2 )(ω ′2 − Ω2 )
Les deux amplitudes apparaissent donc être réelles et les deux déphasages seront soit nulle
soit égale à π. Les amplitudes A1 et A2 s’écrivent donc :
F |ωA2 − Ω2 |
A1 = (2.67)
mℓ |ω ′′2 − Ω2 ||ω ′2 − Ω2 |
2
F ω12
A2 = (2.68)
mℓ |ω ′′2 − Ω2 ||ω ′2 − Ω2 |
Leurs évolutions en fonction de la pulsation Ω de la force excitatrice sont présentées sur la
figure 2.10. Nous remarquons immédiatement qu’il y a un phénomène de résonance qui
A1 A2
F
kl
ω’ ωA ω" Ω ω’ ωA ω" Ω
se produit pour les deux amplitudes A1 et A2 lorsque la pulsation d’excitation Ω est égale à
l’une des pulsations propres du système étudié. Sans frottement, ces deux amplitudes dans
2.4 Les oscillations forcées 27
ce cas deviennent infinies. Mais en réalité l’amortissement même faible (non écrit dans les
équations) intervient pour limiter ces maxima.
Plus curieusement, nous constatons que le pendule 1, qui subit directement l’excitation
par la force appliquée, a une amplitude nulle pour une pulsation ωA , appelée pulsation
d’antirésonance. Le deuxième pendule lui passe dans le même temps par un minimum
local. Lorsque la pulsation Ω devient très grande, les deux amplitudes tendent vers 0.
Lorsque l’amortissement n’est plus négligeable, l’évolution des amplitudes correspond
à celle présentée sur la figure 2.11 pour deux amortissements différents.
Nous constatons alors que :
• Les maxima d’amplitude (résonances) sont obtenus au voisinage de ω ′ et ω ′′ .
• Chacun des deux pendules exécute un mouvement en quadrature de phase avec la
force excitatrice à chacune des pulsations propres ω ′ et ω ′′. Nous avions déjà fait
cette constatation pour un oscillateur unique, nous la confirmons pour ce système
de deux oscillateurs couplés, et signalons sa généralité.
• Les amplitudes sont plus faibles à la résonance voisine de (la plus élevée) ω ′′ que
pour ω ′ (la plus basse). Ce résultat est général : les amplitudes sont habituellement
plus faibles aux plus élevées des résonances.
• Pour les pulsations plus grandes que la plus élevée des résonances (voisine de ω ′′ ),
l’amplitude A2 du pendule 2 est notablement inférieure à l’amplitude A1 du premier
pendule.
• Avec un terme d’amortissement, nous observons aussi que l’antirésonance est moins
marquée. Elle correspond à un minimum d’amplitude qui augmente selon l’impor-
tance de l’amortissement. La pulsation d’antirésonance s’éloigne de la valeur obtenue
sans dissipation.
Amplitude
Amplitude
A1 A1
A2 A2
ω’ ωA ω" Ω ω’ ωA ω" Ω
ωA2 − Ω2
F
θ̇1 = Ω
mℓ (ω ′′2 − Ω2 )(ω ′2 − Ω2 )
Nous en déduisons alors ce que nous appelons l’impédance d’entrée du système oscillant :
m (ω ′′2 − Ω2 )(ω ′2 − Ω2 )
F F
ZE = = = (2.69)
v1 ℓθ̇1 Ω Ω2 − ωA2
La figure 2.12 ci-dessous montre les variations des modules de θ̇1 et Z E en fonction de
Ω. Nous notons un phénomène de résonance en vitesse lorsque la pulsation d’excitation
Ω est égale à l’une des deux pulsations propres ω ′′ ou ω ′. A ces pulsations, le module de
l’impédance d’entrée est nul. Enfin, lorsque Ω est égale à la pulsation d’antirésonance ωA , la
vitesse de la première masse est nulle et le module de l’impédance d’entrée est infini.
Lorsque Ω tend vers l’infini alors |Z E | ≃ mΩ.
θ1 Z
E
mΩ
0 ω’ ωA ω" Ω 0 ω’ ωA ω" Ω
L’énergie potentielle totale V est la somme des énergies potentielles individuelles de chaque
oscillateur. Nous allons supposer que celles-ci sont nulles lorsque le système est à l’équilibre
donc nous en déduisons que nous avons :
N +1 N +1
X 1 2
X 1
U= K(∆ℓn ) = K(xn − xn−1 − a)2
n=1
2 n=1
2
29
30 Systèmes oscillants possédant de nombreux degrés de liberté
A l'instant t
xn-1(t)
O xn(t)
xn+1 (t) x
Figure 3.1 – Chaîne d’oscillateurs couplés, allure aux alentours du nième oscillateur.
ϕ = ωt − kx
Cette équation est vraie à tout instant et elle se simplifie de la manière suivante en la
divisant par Ae(ωt−kna) :
−mω 2 + K (2 − 2 cos(ka)) = 0
puis
2 2 ka
mω = 4K sin
2
Nous en déduisons une condition sur ω pour qu’une onde progressive sinusoïdale soit ef-
fectivement solution de l’équation différentielle couplée :
4K ka
ω = 2
sin2 (3.8)
m 2
K
Si nous posons ω02 = , nous pouvons réécrire l’équation ci-dessus ainsi :
m
ka
ω = 2ω0 sin( ) (3.10)
2
Cette équation est appelée relation de dispersion d’une onde plane progressive sinusoï-
dale le long de la chaîne d’oscillateurs. En effet nous remarquons que ω dépend de k et
que leur relation n’est pas linéaire. Cela implique que la vitesse de phase Vϕ telle que nous
l’avons définie précédemment varie en fonction de ω.
Des ondes de pulsations différentes ne vont donc pas se propager à la même vitesse de
phase, nous disons dans ce cas que le milieu de propagation est dispersif.
Nous verrons plus tard que la vitesse de propagation de l’énergie d’une onde est appelée
dω
vitesse de groupe de l’onde et s’écrit Vg = .
dk
Dans un milieu dispersif, nous avons : Vϕ 6= Vg .
Ici, nous avons :
dω ka a ka
Vg = = 2ω0 cos( ) = aω0 cos( )
dk 2 2 2
3.1 La chaîne linéaire d’oscillateurs 33
Pour qu’une onde se propage sans atténuation, k doit être réel, cela implique que
ω ≤ 2ω0 .
Nous avons donc une pulsation maximale ωc telle que ωc = 2ω0 . Celle-ci est appelée
pulsation de coupure. Pour une pulsation supérieure à cette pulsation de coupure, il n’y
aura pas de propagation mais une atténuation de l’onde.
Les valeurs possibles des fréquences d’oscillations libres pouvant se propager le long de
la chaîne d’oscillateurs décrivent donc une bande de fréquences allant de 0 à 2ω0 /2π, qui
est appelée bande Permise.
Il faut aussi remarquer qu’à une valeur de ω correspond une infinité de valeurs de k
possibles périodiquement espacées de 2π/a (voir sur la figure 3.2). Les autres valeurs de
fréquence correspondent à des bandes interdites.
Figure 3.2 – Graphe présentant l’évolution de la pulsation réduite ω/ω0 de l’onde plane
progressive harmonique en fonction de ka.
Mais il apparaît qu’une valeur du vecteur d’onde k ou k + p(2π/a), avec p entier relatif,
conduit aux mêmes déplacements sn (t) donc décrit la même situation physique (voir sur
la figure 3.3).
En réalité, nous avons étudié au départ des ondes se propageant dans le sens positif de
l’axe des abscisses donc avec des valeurs de k positives. Mais une propagation dans l’autre
sens est aussi possible donc des valeurs de k négatives. Cela nous donne donc un domaine
de variations possibles pour k tel que :
π π
− ≤k≤
a a
(ωt+kna)
s−
n (t) = Be
Une solution plus complète de l’équation est alors la somme de ces deux ondes :
sn (t) = Ae(ωt−kna) + Be(ωt+kna) (3.11)
M1 M n-1 Mn M n+1 MN
s0 (t)=0 s (t)=0
N+1
Figure 3.5 – Chaine d’oscillateurs fixée à chaque extrémité à une structure immobile.
Compte tenu de la forme des solutions trouvées précédemment (équation 3.11), ces condi-
tions impliquent que :
s0 (t) = 0 = Ae(ωt−k0a) + Be(ωt+k0a)
sN +1 (t) = 0 = Ae(ωt−k(N +1)a) + Be(ωt+k(N +1)a)
Nous en déduisons à partir de la première relation que :
A + B = 0 =⇒ B = −A
sin(k(N + 1)a) = 0
Nous constatons donc que ces conditions limites imposent des valeurs de vecteurs d’onde
bien particulières et discrètes tels que :
kp (N + 1)a = pπ (3.12)
avec (p ∈ Z).
Nous en déduisons que
pπ
kp = (3.13)
(N + 1)a
2(N + 1)a
λp = (3.14)
p
36 Systèmes oscillants possédant de nombreux degrés de liberté
Si nous posons que la longueur de la chaîne d’oscillateurs au repos est L = (N + 1)a, nous
en déduisons alors que
2L
λp = (3.15)
p
kp a pπ
ωp = 2ω0 sin( ) = 2ω0 sin( )
2 2(N + 1)
Nous en déduisons une expression de sn pour la nième masse lorsque la pulsation est ωp :
pnπ
avec kp na = .
N +1
Nous voyons donc que la superposition de l’onde allant dans le sens positif (onde inci-
dente) et celle se propageant dans le sens négatif (onde réfléchie) nous donne une onde
stationnaire, pour laquelle, il n’y a plus de propagation (voir sur la figure 3.7).
Ceci est vrai pour chaque valeur possible de ωp .
Nous avons déjà vu précédemment qu’il y a toujours autant de modes propres que le
système a de degrés de liberté. Pour le système que nous étudions, nous avons N masses
éventuellement mobiles pour n variant de 1 à N et deux extrémités de ressort fixes n = 0
et n = N + 1.
Les masses peuvent uniquement translater suivant le direction horizontale Ox. Cela
implique que nous avons N degrés de liberté donc N modes propres à déterminer.
Nous allons voir qu’en fait la solution trouvée spn de l’équation différentielle, compte
tenu des conditions limites, correspond en fait à un des modes propres du système étudié
pour certaine valeur de p et ωp , cette dernière étant la pulsation propre associée à ce mode
propre.
Lorsque p = 0, nous avons donc kp na = 0 donc spn = 0 car le sinus s’annule et ceci
quelle que soit la valeur n. Il n’y a alors pas de mouvement, cette valeur de p ne correspond
pas à un mode propre.
De même, si p = N + 1, alors kp na = nπ donc nous avons encore un sinus s’annulant
quelle que soit la valeur n, donc sN n
+1
= 0. Il n’y a alors pas de mouvement, cette valeur
de p ne correspond pas non plus à un mode propre.
Donc p ne peut prendre comme valeurs que celles comprises entre 1 et N incluses, pour
avoir une onde non nulle. Pour p plus grand que N + 1, nous obtenons un vecteur d’onde
kp plus grand que π/a.
Nous ne trouvons donc bien que N modes propres associés aux N degrés de
liberté.
3.1 La chaîne linéaire d’oscillateurs 37
pπ
ωp = 2ω0 sin( ) (3.17)
2(N + 1)
ω/ω 0
ω9 2
ω7
ω5
ω1
0
0 1 5 7 9
N p
Nous remarquons que les valeurs des pulsations sont de plus en plus proches lorsque la
valeur de p croît et elles tendent vers la pulsation de coupure.
Nous pouvons observer sur la figure 3.7 les trois premiers modes propres d’une chaîne
constituée de N = 10 masses, les deux extrémités de la chaîne étant fixes. Nous pouvons
noter qu’il y a toujours autant de ventres (maximum) que la valeur p associée au mode
propre étudié et qu’il y a p + 1 noeuds (points fixes).
Il suffit donc de compter les ventres pour savoir à quel mode correspond l’onde station-
naire observée.
La distance entre deux noeuds ou deux ventres consécutifs est toujours λp /2.
La solution la plus générale, pour des conditions initiales quelconques, sous sa forme
complexe va donc tout simplement s’écrire sous la forme d’une somme des solutions asso-
ciées à chaque mode propre donc comme une combinaison linéaire des ondes stationnaires
propres :
PN PN (ωp t+ϕp )
sn (t) = p
p=1 sn (t) = p=1 −2Ap e sin(kp na) (3.18)
Les valeurs des amplitudes Ap et des déphasages ϕp associés à chaque mode propre dé-
pendent des conditions initiales du mouvement du système.
38 Systèmes oscillants possédant de nombreux degrés de liberté
Figure 3.7 – Graphe présentant l’élongation maximale des différentes masses en fonction
du numéro de la masse, pour les trois premiers modes propres d’une chaîne constituée de
N = 10 masses, les deux extrémités de la chaîne étant fixes.
3.2 Oscillations planes dans des cristaux homogènes monoatomiques 39
Figure 3.8 – Schéma décrivant une onde plane longitudinale progressive dans le réseau
cristallin.
Dans un tel milieu nous pouvons nous attendre à observer deux types d’ondes élastiques
planes :
— Des ondes planes longitudinales pour lesquelles les plans cristallins bougent autour
de leur position d’équilibre dans la même direction que la direction de propagation
de l’onde (voir sur la figure 3.8).
— Des ondes planes transversales pour lesquelles les plans cristallins bougent autour
de leur position d’équilibre dans une direction qui est perpendiculaire à la direction
de propagation de l’onde, donc suivant une direction qui est dans le plan cristallin
(voir sur la figure 3.9).
Dans les deux cas le vecteur d’onde K, ~ qui est par définition perpendiculaire au plan
d’onde sera bien évidemment perpendiculaire aux plans cristallins. Cela ramène donc le
phénomène à une propagation à une dimension suivant la direction perpendiculaire aux
plans cristallins.
Pour être plus réaliste, pour un plan cristallin n, nous sommes obligés de tenir compte
de l’interaction due à tous les atomes dans les plans cristallins précédents celui d’intérêt
mais aussi ceux situés après. Nous écrivons donc que la force qui s’exerce sur la plan n est :
+N
X
Fn = Cp (sn+p − sn ) (3.19)
p=−N
40 Systèmes oscillants possédant de nombreux degrés de liberté
Figure 3.9 – Schéma décrivant une onde plane transversale progressive dans le réseau
cristallin.
Logiquement dans cette expression N tend vers l’infini. Bien évidemment le terme Cp ,
qui dépend de l’interaction entre les atomes du plan p et ceux du plan n, est d’autant plus
faible que p en valeur absolue est grand. Pour des raisons de symétrie, il est aussi clair que
∀p, nous avons Cn+p = Cn−p .
Si nous appliquons la relation fondamentale de la dynamique pour décrire l’évolution
dans le temps du déplacement sn du plan d’atomes n, nous avons donc :
ms̈n = Fn (3.20)
+N
X
ms̈n = Cp (sn+p − sn ) (3.21)
p=−N
Nous pouvons remarquer que si seuls Cn+1 et Cn−1 sont non nuls, alors nous retrouvons la
situation étudiée dans la section précédente.
et
Compte tenu de cela, nous pouvons donc écrire l’équation précédente 3.21 de la manière
suivante :
+N
X
2 (ωt±Kna)
Cp Ae(ωt±K(n+p)a) − Ae(ωt±Kna)
−mω Ae =
p=−N
Sachant que Cp = C−p , nous pouvons réécrire l’expression précédente de la manière sui-
vante :
+N
X
−mω 2 = Cp e±Kpa − 1 + e∓Kpa − 1
p=1
(e±Kpa + e∓Kpa)
Nous rappelant que cos Kpa = , nous pouvons donc écrire que :
2
+N
X
−mω 2 = 2Cp (cos Kpa − 1)
p=1
Cela nous donne donc la relation de dispersion pour une onde plane progressive har-
monique se propageant dans un cristal homogène :
4 P+N Kpa
2
ω = Cp sin2 (3.22)
m p=1 2
r
C1
Lorsque K tend vers zéro, Vg tend vers a .
rm
π 2a C1
Lorsque K tend vers , Vϕ tend vers .
a π m
π
Lorsque K tend vers , Vg tend vers 0.
a
Nous notons donc que pour les grandes longueurs d’ondes quand K devient beaucoup
plus petit, la vitesse de phase et la vitesse de groupe tendent toutes les deux vers la même
valeur. Il n’y a plus de dispersion. Cela veut donc dire aussi pour des ondes de basse
fréquence. Nous avons dans ce cas une onde qui se propage dans un milieu qui lui semble
continu.
Clairement sur la figure 3.10, nous voyons qu’il y a une dispersion de plus en plus
importante quand K augmente. Dans ce cas, les longueurs d’ondes deviennent de l’ordre
π
de grandeur des distances inter atomiques. Le cas limite correspond au cas où K = , la
a
vitesse de groupe devient alors nulle. Cela indique donc qu’il n’y a plus de propagation de
l’énergie donc de l’onde.
π
En fait pour K = ± , nous avons
a
sn (t) = Ae(ωt±Kna) = Aeωt e±nπ = (−1)n Aeωt
Nous avons donc une onde stationnaire avec une alternance de sens d’oscillations selon la
parité de n.
A B
M
T
Figure 4.1 – Notion de tension d’une corde.
Pour bien expliciter cette notion de tension de la corde, celle-ci est décrite sur la figure
4.1. La portion de fil MB exerce donc sur la portion AM une force T~ tangente à la corde en
M. Elle s’écrit : T~ = T (M)~τ , où T (M) est un réel positif et ~τ le vecteur unitaire tangent à
45
46 Vibrations de quelques milieux solides élastiques
et
∂y
|α(x, t)| << 1 ⇔ | | = |tanα| << 1
∂x
Les perturbations engendrées par le mouvement de la corde, par rapport à son état de
M α(x,t)
y(x,t)
x
x
Le mouvement de la corde ayant lieu de manière notable uniquement selon Oy, la relation
fondamentale de la dynamique pour cet élément de corde va donc s’écrire :
∂2y
dm ~uy = T~ (x + dx, t) − T~ (x, t)
∂t2
Si l’on projette cette équation vectorielle sur 0x, on obtient :
T(x+dx,t)
α(x+dx,t)
M'
dy
y(x+dx,t)
α(x,t)
M
-T(x,t) y(x,t)
x x+dx
Figure 4.3 – Bilan des forces exercées sur un élément de corde (x,x + dx).
La première équation ci-dessus montre que T n’est en fait pas fonction de x, donc la
deuxième équation peut s’écrire :
∂2y ∂α
µL dx 2
=T dx
∂t ∂x
Le module de la tension doit être, compte tenu de la nature de la perturbation, écrit
par rapport à sa valeur au repos de la manière suivante : T (x, t) = T0 + T1 (x, t) avec
T0 >> T1 (x, t). On supposera donc que T α = T0 α.
L’équation du mouvement selon y devient donc dans ce cas :
∂2y ∂α ∂2y
µL 2 = T0 = T0 2
∂t ∂x ∂x
L’élongation y(x, t) vérifie donc l’équation d’onde de d’Alembert suivante :
∂2y T0 ∂ 2 y 2
2∂ y
= = c (4.1)
∂t2 µL ∂x2 ∂x2
r
T0
Avec c =
µL
Remarques :
1. Le module de la tension reste pratiquement constant le long de la corde vibrante, si
les angles α(x, t) restent très faibles.
2. Lorsqu’on tient compte du poids de la corde, un terme correctif s’ajoute dans l’équa-
tion ci-dessus.
3. La célérité d’une onde plane transversale ne dépend pas, dans le cadre présenté ici,
de la pulsation ou de la fréquence, le phénomène est donc non dispersif .
y(x, t) = Ae(ωt±kx)
Pour être solution il faut bien évidemment qu’il y ait entre k et ω la relation de dispersion
suivante :
s
T0
ω =c×k = ×k (4.2)
µL
4.1 Les cordes vibrantes 49
La solution générale sous forme complexe sera une somme de deux solutions progressives
harmoniques de sens opposé :
Celle-ci peut aussi s’écrire de manière équivalente dans sa forme réelle sous forme d’ondes
stationnaires :
∂y(x, t)
T y (x, t) = −T0 = ∓kT0 × Ae(ωt±kx)
∂x
On définit alors pour ce type d’onde la notion d’impédance de la corde de la manière
suivante :
T y (x, t) ∓kT0 × Ae(ωt±kx) kT0 ∓T0
Zc = = (ωt±kx)
=∓ =
vy (x, t) ω × Ae ω c
Celle-ci est donc réelle et en fait une constante qui ne dépend que de la masse linéique et
la tension appliquée, on l’appelle alors impédance caractéristique de la corde :
r
µL p
Z c = ∓T0 = ∓ µL T0 (4.3)
T0
Elle est positif pour une onde progressive harmonique dans le sens direct (x croissants) et
négative pour une onde progressive harmonique dans le sens indirecte (x décroissants).
y(0, t) = 0
50 Vibrations de quelques milieux solides élastiques
et
y(L, t) = 0
La solution de l’équation de d’Alembert adéquate est donc une solution en ondes station-
naires, qui est compatible avec les conditions aux limites.
Elle prend la forme suivante :
y(x, t) = a0 cos(kx + ϕ)cos(ωt + ψ)
La condition y(0, t) = 0 entraîne ϕ = π/2.
La condition y(L, t) = 0 implique que :
Lω
sin =0
c
On doit donc avoir :
Lω
= Nπ
c
La corde ne sera donc le siège d’ondes stationnaires que pour certaines pulsations appelées
pulsations propres, qui sont quantifiées :
πc
ωN = N ×
L
Ici, N est un entier.
Le mode propre d’ordre N est donc caractérisé par une longueur de corde qui doit
être un multiple de la demi-longueur d’onde. On a alors :
πc
L=N×
ωN
d’où
λ
L=N×
2
Pour la valeur N = 1, on parle de mode fondamental et pour N > 1 de Nième
harmonique. Pour N = 1, on observe un seul fuseau alors que pour N = 3, on en observera
3, chacun de longueur λ/2. Les expressions correspondantes de y(x, t) à ces modes propres
de vibrations prennent donc la forme suivante :
πc x
yN (x, t) = CN × cos(N t − ϕN ) × sin(Nπ )
L L
Avec N entier non nul, CN et ϕN sont des constantes.
On admet que la solution générale de la corde en oscillations libres est obtenue par la
superposition de tous les modes propres :
∞
X πc x
y(x, t) = CN × cos(N t − ϕN ) × sin(Nπ ) (4.4)
N =1
L L
4.1 Les cordes vibrantes 51
2
Il suffit ensuite de multiplier chaque membre de ces équations par sin(Nπ Lx ) et d’intégrer
L
de 0 à L, en utilisant le fait que
2 L x x
Z
sin(Nπ ) sin(Mπ )dx = δM N
L 0 L L
avec δM N symbole de Kronecker qui vaut 1 si M = N et 0 si M 6= N.
On en déduit alors que
2 L x
Z
CN cos ϕN = y(x, 0) sin(Nπ )dx = AN
L 0 L
et
L
2 L ∂y(x, t) x
Z
CN sin ϕN = × sin(Nπ )dx
L Nπc 0 ∂t t=0 L
d’où
L
2 ∂y(x, t) x
Z
CN sin ϕN = sin(Nπ )dx = BN
Nπc 0 ∂t t=0 L
On détermine donc bien ainsi à partir des conditions initiales les paramètres CN et ϕN de
la série de Fourier donnant la solution générale.
Celle-ci peut d’ailleurs être présentée différemment en développant le cosinus qui est
fonction du temps en effet on a :
∞
X πc πc x
y(x, t) = CN × cos(N t) cos(−ϕN ) − sin(N t) sin(−ϕN ) × sin(Nπ )
N =1
L L L
Les paramètres, déterminées à partir des conditions initiales, sont AN et BN avec cette
représentation de la solution générale.
d’où
cos(kx + ϕ) = (cos(π))n sin(k(L − x)) = (−1)n sin(k(L − x))
On a donc pour x = 0, cos(ϕ) = (−1)n sin(kL), d’où :
sin(k(L − x))
y(x, t) = y0 cos(ωt)
sin(kL)
Quand kL = nπ, c’est à dire quand la fréquence excitatrice est une des fréquences
propres de la corde, y(x, t) tend vers l’infini, il y a résonance. Dans la réalité, l’amplitude
du mouvement ne peut pas diverger. D’abord, parce que la corde est quasiment inextensible
et surtout parce que les interactions avec le milieu entraînent une dissipation de l’énergie
apportée par l’excitateur. Il y a seulement des maximas nets observables lorsqu’il y a
résonance pour les pulsations propres de la corde.
2
1 1 1 ∂y
dEC = dm × v 2 (x, t) = µL dx × v 2 (x, t) = dm ×
2 2 2 ∂t
On en déduit que :
2
∂EC 1 ∂y 1
eC (x, t) = = µL = µL v 2 (4.5)
∂x 2 ∂t 2
Pour le calcul de l’énergie potentielle de morceau élémentaire de corde situé entre x et
x + dx, le calcul est un peu plus complexe.
On va d’abord calculer la puissance des forces extérieures appliquées à cet élément de corde.
D’après la figure 4.3, on a donc :
∂(Ty × v)
Pext = Ty (x + dx, t)v(x + dx, t) − Ty (x, t)v(x, t) = dx
∂x
On sait que le théorème de l’énergie cinétique pour l’élément de corde étudié s’écrit en
faisant intervenir les notions de puissances des forces intérieures et des forces extérieures
appliquées à ce système :
∂(dEC )
= Pext + Pint
∂t
54 Vibrations de quelques milieux solides élastiques
On en déduit que
∂(dEC )
Pint = − Pext
∂t
Compte tenu de l’équation 4.5, on peut écrire que :
∂(eC × dx)
Pint = − Pext
∂t
∂ 1 2
Pint = µL v × dx − Pext
∂t 2
On remplace la puissance extérieure par ce qu’elle vaut d’où :
∂ 1 2 ∂(Ty × v)
Pint = µL v × dx − dx
∂t 2 ∂x
on en déduit que :
∂v ∂ ∂y
Pint = −Ty × dx = −Ty × dx
∂x ∂x ∂t
On peut intervertir l’ordre des dérivations sans rien changer, x et t étant des variables
indépendantes.
∂ ∂y ∂α(x, t) ∂ Ty
Pint = −Ty × dx = −Ty × dx = −Ty dx
∂t ∂x ∂t ∂t T0
On peut alors réécrire pour finir que
Ty ∂Ty ∂ 1 2
Pint = − dx = − T dx
T0 ∂t ∂t 2T0 y
4.1 Les cordes vibrantes 55
Celles-ci dérivant de l’énergie potentielle que nous voulons déterminer, la puissance des
forces intérieures se met aussi sous la forme :
∂dEP
Pint = −
∂t
d’où
1 2
dEP = T dx
2T0 y
On en déduit que
2
∂EP 1 2 1 ∂y
eP (x, t) = = T = T0 (4.6)
∂x 2T0 y 2 ∂x
Cela permet d’écrire complètement la densité linéique de l’énergie totale :
2 2
1 ∂y 1 ∂y
e(x, t) = em (x, t) = eC (x, t) + eP (x, t) = µL + T0 (4.7)
2 ∂t 2 ∂x
Il est intéressant de suivre son évolution au cours du temps.
∂e
Nous allons donc calculer .
∂t
On obtient donc :
∂e 1 ∂y ∂ 2 y 1 ∂y ∂ 2 y ∂y ∂ 2 y ∂y ∂ 2 y
= µL 2 + T0 2 = µ L + T0
∂t 2 ∂t ∂t2 2 ∂x ∂x2 ∂t ∂t2 ∂x ∂x2
Le deuxième terme peut s’écrire différemment
∂y ∂ 2 y ∂y ∂ 2 y
∂e ∂ ∂y ∂y
= µL + T0 × −
∂t ∂t ∂t2 ∂x ∂x ∂t ∂t ∂x2
T0
On sait que µL = On a alors
c2
T0 ∂y ∂ 2 y ∂y ∂ 2 y ∂y 1 ∂ 2 y ∂ 2 y
∂e ∂ ∂y ∂y ∂ ∂y ∂y
= 2 +T0 × − = T0 − 2 +T0
∂t c ∂t ∂t2 ∂x ∂x ∂t ∂t ∂x2 ∂t c2 ∂t2 ∂x ∂x ∂x ∂t
1 ∂2y ∂2y
L’équation de d’Alembert nous indique que : 2 2 = 2 .
c ∂t ∂x
On en déduit que
∂e ∂ ∂y ∂y ∂ ∂y ∂y
= T0 = T0
∂t ∂x ∂x ∂t ∂x ∂x ∂t
Ceci nous donne donc la relation suivante :
∂e ∂ ∂y ∂y
− T0 =0
∂t ∂x ∂x ∂t
56 Vibrations de quelques milieux solides élastiques
∂y ∂y
On sait que le terme T0 est tel que
∂x ∂t
∂y ∂y
−T0 = F (x, t) × vy (x, t)
∂x ∂t
F (x, t) = Ty (x, t) étant la force que la partie gauche exerce en point M quelconque d’abs-
cisse x sur la partie droite à un instant t, il est raisonnable de penser que cette force assure
la transmission de la déformation de la corde.
Cette force fournit donc un travail, ce qui assure la propagation de l’énergie de proche
en proche.
On associe à ce travail une puissance qui va être tout simplement :
~ = P (x, t)~ux
Π
Celui-ci apparait donc comme l’équivalent du vecteur de Poynting pour une corde et ca-
ractérise le flux d’énergie associé à l’onde.
La relation trouvée précédemment apparait alors comme la loi de conservation habituelle
de l’énergie pour un volume élémentaire du milieu lors de la propagation d’une onde :
∂e ∂ ∂e ~ =0
+ (P (x, t)) = + div Π (4.8)
∂t ∂x ∂t
La valeur moyenne temporelle de P (x, t) va être appelé intensité I(x, t) de l’onde le
long de la corde :
Pour une onde progressive sinusoïdale harmonique dans le sens positif, on a donc
et
~
Π(x, t) = T0 kωA2 sin2 (ωt − kx)
On en déduit une relation simple entre ces deux grandeurs pour une onde progressive
harmonique :
~
Π(x, t) = e(x, t) × c × ~ux (4.9)
On obtient donc une relation qui montre que l’énergie se déplace bien dans la même direc-
tion et le même sens que l’onde avec une vitesse qui est la célérité c de l’onde, lorsque le
milieu est non dispersif.
Il faut remarquer que pour une onde stationnaire ; nous avons :
P (x, t) = −Zc A2 ω 2 sin kx cos kx sin ωt cos ωt
et par conséquent
I(x, t) = 0
On confirme ainsi qu’avec une onde stationnaire, il n’y a pas de propagation de l’onde donc
de l’énergie de l’onde.
et
F 1 (0− , t) = F 2 (0+ , t)
On en déduit des relations entre les coefficients de réflexion, de transmission et les deux
impédances caractéristiques des deux cordes :
1+r =t
(1 − r)Zc1 = tZc2
Ceci permet de calculer que
Zc 1 − Zc 2
r= (4.10)
Zc 1 + Zc 2
et
2Zc1
t= (4.11)
Zc 1 + Zc 2
Une corde avec son extrémité libre correspond à Zc2 = 0, donc r → −1 et t → 2.
Une corde avec son extrémité fixée correspond à Zc2 → ∞, donc r → 1 et t → 0.
Du point de vue énergétique, on peut montrer que :
Zc1 ω 2A2i
Ii (x) =
2
Zc1 ω 2 r 2 A2i
Ir (x) =
2
et
Zc1 ω 2 t2 A2i
It (x) =
2
Sachant que les coefficients de réflexion R, et de transmission T en intensité sont définis
de la manière suivante, on a donc :
2
Ir 2 Zc 1 − Zc 2
R= =r = (4.12)
Ii Zc 1 + Zc 2
4.1 Les cordes vibrantes 59
et
It Zc 4Zc1 Zc2
T = = 2 t2 = (4.13)
Ii Zc 1 (Zc1 + Zc2 )
On a bien sûr compte tenu de la conservation de l’énergie :
R+T =1 (4.14)
et
F 1 (0− , t) − F 2 (0+ , t) = M ÿ 2 (0+ , t) = M ÿ 1 (0− , t)
Ceci nous donne donc les relations suivantes :
1+r =t
et
(1 − r − t)Zc1 = iMtω
On peut alors calculer que
−iMω
r= (4.15)
2Zc1 + iMω
et
2
t= (4.16)
2Zc1 + iMω
Donc tout se passe comme si, on avait une impédance Zc2 complexe telle que
Zc2 = Zc1 + iMω
60 Vibrations de quelques milieux solides élastiques
On en déduit que
∂s 1 ∂ 2 s 2 ∂s 1 ∂2s 2 ∂2s 2
2s(x, t) − s(x + a, t) − s(x − a, t) = − a− a + a − a = − a
∂x 2 ∂x2 ∂x 2 ∂x2 ∂x2
4.2 Les ondes de compression dans un barreau élastique homogène 61
∆ℓ 1F
= (4.22)
ℓ ES
Le module d’Young est homogène à une pression. Il s’exprime donc en P ascal. Pour un
matériau comme l’acier, le module d’Young est égal à 210.109 P a.
62 Vibrations de quelques milieux solides élastiques
Remarques :
2. Il existe dans un solide aussi des ondes transversales (ondes de cisaillement), qui
peuvent se propager à une vitesse vt telle que :
1
vt = c × p
2(1 − σ)
Chapitre 5
L’acoustique
5.1 Introduction
A l’état d’équilibre, un fluide homogène et isotrope est caractérisé par une pression P0 ,
une densité ρ0 et une température T0 . La vitesse moyenne des particules, le constituant, est
nulle. En réalité à l’échelle moléculaire, l’ensemble des molécules, qui constituent ce fluide,
sont animées de mouvements aléatoires et subissent de fréquentes collisions. Lorsqu’une
onde sonore vient perturber un tel milieu, chaque petit élément de volume du fluide va être
soumis à des vibrations longitudinales périodiques. Ce mouvement ordonné des éléments
se superpose au mouvement aléatoire des molécules. Les déplacements des éléments de
volume donnent naissance à des fluctuations périodiques de la densité du fluide et donc
aussi de la pression. Dans le cas des ondes sonores se propageant dans l’air, les fluctuations
de pression sont de l’ordre de 1 P ascal, alors que la pression atmosphérique est voisine de
105 P ascals. On peut donc comparer ces fluctuations aux petites ondulations à la surface
d’un lac profond.
Par conséquent en un point M du fluide, cette perturbation sonore va être traitée au premier
ordre et implique des variations de pression (surpression ou pression acoustique), de
la densité et de la température. On va donc décrire l’état du fluide de la manière suivante :
— La pression P (M, t) = P0 + ps (M, t) avec |ps (M, t)| ≪ P0 .
— La masse volumique ρ(M, t) = ρ0 + ρs (M, t) avec |ρs (M, t)| ≪ ρ0 .
— La vitesse particulaire ~u(M, t) = ~0 + ~us (M, t), la norme de ~us est très petite.
L’ensemble des conditions décrites ci-dessus sur les variations des grandeurs caractérisant
le fluide par rapport à l’état de repos constitue ce qu’on appelle l’approximation acous-
tique. Le fluide va être supposé parfait (pas de viscosité). On suppose qu’au cours de ce
processus, il y a, à tout instant, équilibre thermodynamique. La durée caractéristique de
la diffusion thermique est beaucoup plus grande que la durée caractéristique de variation
des grandeurs qui se propagent. On va donc supposer que ce processus est réversible et
adiabatique ce qui conduit à une relation thermodynamique linéaire entre la variation de
pression et de densité.
65
66 L’acoustique
Avec γ = CCVP , coefficient isentropique, qui dépend des degrés de liberté de mouvement des
molécules constituant le fluide, donc γ = CP /CV = 5/3 ou 7/5...
Il faut ajouter que l’on néglige l’influence de la pesanteur.
∂~u −−→ −−→
ρ~a = ρ + (~u · grad)~u = −grad P
∂t
5.2 Équations générales 67
ρs = ps ρ0 χS
On en déduit que
∂ρs ∂ps
= ρ0 χS = −ρ0 div ~us
∂t ∂t
d’où
∂ps
χS = −div ~us (5.4)
∂t
Pour éliminer ~us , on calcule la divergence de l’équation d’Euler. On a donc :
∂~us −−→
div ρ0 = div(−grad ps )
∂t
d’où
∂~us −−→
ρ0 div = −div(grad ps )
∂t
L’opérateur divergence porte uniquement sur les variables d’espace, il commute donc avec
−−→
la dérivée partielle par rapport au temps. De plus, div(grad ps ) = ∆ps , d’où :
∂div (~us )
−∆ps = ρ0
∂t
∂ps
On remplace div ~us par −χS .
∂t
On en déduit que :
68 L’acoustique
∂ 2 ps
∆ps = ρ0 χS
∂t2
Il apparaît donc que la surpression sonore ps , vérifie l’équation de d’Alembert à trois
dimensions :
∂ 2 ps
= c2 ∆ps (5.5)
∂t2
1
avec une célérité c = √ .
ρ0 χS
On peut montrer à partir des équations 5.4 et 5.2 que la vitesse particulaire obéit aussi
à une équation de d’Alembert à trois dimensions de même célérité c.
En effet si l’on détermine le gradient de l’équation 5.4, on obtient alors :
−−→ ∂ps −−→
grad χS = −grad (div ~us )
∂t
−−→ −→ −→
Hors on sait que grad (div ~us ) = rot rot (~us ) + ∆~us .
On peut donc écrire que :
−−→ ∂ps ∂ −−→
−→ −→
grad χS = χS grad ps = − rot rot (~us ) + ∆~us
∂t ∂t
∂ 2 ~us
χS ρ0 = ∆~us (5.6)
∂t2
Il est facile de démontrer que la densité ρs , elle aussi, obéit à une équation de d’Alembert
à trois dimensions de même célérité c, à partir des équations 5.3 et 5.5.
5.3 Propagation dans un tuyau sonore 69
∂2ξ 1 ∂2ξ
= 2 2
∂x2 c ∂t
1
avec c2 =
ρ0 χS
∂ξ
On a de même la vitesse vibratoire u(x, t) = qui obéit à l’équation de propagation
∂t
70 L’acoustique
ξ(x,t) ξ(x+dx,t)
O P+p(x,t)
0 1
x
x + dx
Figure 5.1 – Caractérisation d’un déplacement transversal des particules de fluide dans
un tuyau sonore.
suivante :
∂2u 1 ∂2u
=
∂x2 c2 ∂t2
Remarques :
— La pression acoustique p1 (x, t) est liée à la vitesse u par la relation suivante tirée de
l’équation 5.4 :
∂p1 (x, t) 1 ∂u
=− (5.7)
∂t χS ∂x
— La surpression et le déplacement sont toujours en quadrature de phase.
et
En fait une solution particulière en ondes planes progressives s’imposent si le tuyau est
infiniment long ou si on peut supprimer l’onde réfléchie à l’extrémité. On a alors
p1 (x, t) = f1 (x − ct)
5.3 Propagation dans un tuyau sonore 71
et
ξ(x, t) = f (x − ct)
Si cette onde plane progressive est sinusoïdale ou harmonique, on peut aussi la décrire sous
forme complexe :
p (x, t) = a × exp ı(ωt − ~k~x)
1
avec bien evidemment la relation de dispersion : k = ω/c
La vitesse de phase est bien sur c.
On peut en déduire l’expression de la vitesse de déplacement ~u(x, t) à partir de l’équation
5.7 :
p (x, t)
~u(x, t) = 1 ~e
ρ0 c
~k
avec ~e =
k~kk
p1 = ρ0 c × u
p1 = ρ0 c × u
p1 (x, t) ρ0
r
Zc = = ρ0 c = (5.8)
u(x, t) χS
Remarques :
Ce vecteur apparaît jouer le même rôle pour les ondes acoustiques que le vecteur de Poyn-
ting pour les ondes électromagnétiques.
Pour une onde progressive, on sait que :
~j = ps × ~u = ρ0 c × u × ~u = ρ0 × u2 × c × ~u = et × c × ~uc
u
donc
ps p2
k~jk = ps × = s = cχS p2s
Za ρ0 c
L’énergie étant une grandeur qui se conserve, on sait que localement, la densité volumique
d’énergie totale et la densité de flux sonore doivent être liées par une équation locale qui
traduit cette conservation :
∂et
div ~j + =0
∂t
T = τp τu
donc que
4Z2 Z1
T = (5.10)
(Z2 + Z1 )2
Si l’on additionne les deux coefficients compte tenu de la conservation de l’énergie au cours
du temps, on trouve que
R+T =1
5.5 Résonance
On va étudier la résonance dans une colonne d’air. Celle-ci se trouve dans un cylindre
de longueur L, dont les extrémités sont soit ouvertes soit fermées. On suppose que le rayon
du cylindre est faible devant la longueur d’onde de l’onde sonore.
76 L’acoustique
Nous allons distinguer les tuyaux symétriques pour lesquels les deux extrémités sont de
même nature et les tuyaux dits mixtes pour lesquels elles sont de nature différente.
Au niveau d’une extrémité fermée, la vitesse particulaire est obligatoirement nulle.
Au niveau d’une extrémité ouverte, la pression est égale à la pression atmosphérique : la
surpression est nulle.
Le milieu va donc être limité aux deux extrémités, on va donc avoir des réflexions d’où une
solution sous forme d’onde stationnaire :
ps (x, t) = p0 cos(ωt)cos(kx + ϕ)
2 Oscillateurs couplés 3
2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.2 Exemple simple d’oscillations libres : des pendules symétriques couplés par
un ressort . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.2.1 Précisions de Physique et de vocabulaire . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.2.2 Etude par les lois de Newton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.2.3 Etude alternative par les équations de Lagrange. . . . . . . . . . . . 7
2.2.4 Résolution des équations différentielles du mouvement . . . . . . . . 10
2.2.5 Influence des conditions initiales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.3 Autres exemples en Mécanique et Electricité . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.3.1 L’analogie électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.3.2 Autres modes de couplage possibles entre deux oscillateurs . . . . . 20
2.4 Les oscillations forcées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.4.1 Que deviennent les équations de Lagrange lorsque les forces ne dé-
rivent pas toutes d’une énergie potentielle ? . . . . . . . . . . . . . . 23
2.4.2 Cas des systèmes à deux degrés de liberté . . . . . . . . . . . . . . 24
2.4.3 Notion d’impédance mécanique du système oscillant . . . . . . . . . 27
5 L’acoustique 65
5.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
5.2 Équations générales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
5.2.1 Mise en équation dans le cas général . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
5.2.2 Équation de propagation de la surpression . . . . . . . . . . . . . . 67
5.3 Propagation dans un tuyau sonore . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
5.3.1 Équation unidimensionnelle de l’onde sonore plane . . . . . . . . . . 69
5.3.2 Solutions de l’équation en ondes planes progressives ou stationnaires 70
5.3.3 Notion d’impédance acoustique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
5.3.4 Réflexion et transmission sur une impédance . . . . . . . . . . . . 72
5.4 Flux d’énergie associé à la propagation d’une onde . . . . . . . . . . . . . . 73
5.4.1 Densités volumiques d’énergie sonore . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
5.4.2 Vecteur densité de courant énergétique (ou densité de flux sonore) . 74
5.4.3 Notion d’intensité sonore (ou intensité acoustique) . . . . . . . . . . 74
5.4.4 Réflexion et transmission en puissance sur une impédance . . . . . . 75
5.5 Résonance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75