Le Records Management
Le Records Management
Le Records Management
Le records management
1. Objet et enjeux
Le records management, théorisé aux Etats-Unis dans les années 1950 et 1960, est un champ de la
gestion documentaire ayant fait l'objet de nombreuses initiatives de modélisation depuis 1995. Elles ont
abouti à la publication de la norme ISO 15489 sur le records management en 2001, transposée en français
en avril 2002.
Outil de traitement fondé sur le concept de "cycle de vie" des documents, le records management permet
aux archivistes de gérer, au sein d'établissements publics aussi bien que privés, l'âge courant et
intermédiaire des documents ("records") produits ou reçus par ces organismes, quels que soient leur
forme ou leur support : lettre manuscrite ou contrat, radiographie ou message électronique, enregistrement
sonore ou échantillon géologique, etc.
Au-delà des recommandations techniques de la Direction des Archives de France, la norme ISO 15489 est
la seule dont disposent aujourd'hui les archivistes français pour discuter avec les producteurs d'archives.
Cependant le débat demeure autour de la légitimité de ce concept au sein de la profession. Le records
management, en effet, ne trouve pas de place tout à fait adéquate dans la tradition archivistique française,
laquelle ne s'habitue que depuis peu à prendre en charge une archive dès son âge courant et néglige
encore majoritairement, a fortiori, le début du processus (la création du document).
Un système efficace et cohérent de records management a pour objet de veiller d'abord à ce que tous les
documents essentiels au fonctionnement de l'organisation existent (c'est-à-dire qu'ils soient bien créés à
un moment donné, par tel ou tel service) ; de conserver ensuite ces documents comme trace des
transactions de l'organisme et preuve de ses activités ; de garantir enfin la restitution des documents utiles
dans des délais et des supports adaptés.
Pour chaque activité et sous-activité de l'organisme, le records manager définit donc quels documents
doivent être créés, quelles informations doivent y figurer, sous quelle forme et quel support. Le but est :
- de faire respecter aux producteurs les exigences légales et réglementaires de leur secteur de métier ;
- de réduire les risques (y compris financiers) attachés à la non disponibilité de documents probants, en
cas de sinistre ou de litige notamment ;
- de garantir la production de documents fiables, c'est-à-dire authentiques et intègres, et exploitables
- de rentabiliser la gestion et le stockage des documents et des données, autrement dit de gérer
l'information au meilleur coût.
2. Mettre en place un système de records management
Tout système de records management est intimement lié à l'organisation qui le met en place, laquelle doit
être consciencieusement étudiée en amont. Ce type de projet demande six à huit mois de travail et
nécessite l'implication de tous les services à tous les niveaux de la hiérarchie. Pour que le système une
fois mis en place fonctionne, il est par ailleurs indispensable qu'une charte d'archivage explique les
contraintes légales, organisationnelles et techniques qui ont conditionné les choix opérés, décrive les
objectifs du système et les procédures à suivre et nomme les personnes responsables, à toutes les
Fiche pratique
étapes du processus.
Des procédures de records management ont été mises en place dans certaines administrations et
établissements publics français, comme à la Bibliothèque nationale de France (depuis 2004) ; mais elles
existent depuis plus longtemps dans le monde de l'entreprise, en particulier dans le secteur bancaire pour
lequel elles sont même très avancées. Le rôle du records manager au sein de ces organismes emprunte en
fait à plusieurs métiers : ceux de l'archiviste, du documentaliste et du gestionnaire de la qualité ; il nécessite
en outre d'avoir des compétences informatiques, des connaissances juridiques et des notions de logistique.
C'est bien aujourd'hui une branche à part entière de la gestion documentaire, que l'on ne saurait d'ailleurs
confondre avec le knowledge management pratiqué aussi dans certains organismes et dont l'objet est de
maintenir les conditions nécessaires à la création, au partage, à la capitalisation et au renouvellement des
savoirs, savoir-faire et connaissances de l'entreprise, comme ressource ou actif de celle-ci. Les
compétences du knowledge manager sont plutôt celles d'un documentaliste, alors que le records manager
concentre son activité sur le cycle de vie des documents et exerce un métier plus proche de celui de
l'archiviste.
Liens Bibliographie :
Records management : gestion et conservation des documents en toute sécurité / Association
française de normalisation. Saint-Denis La Plaine : AFNOR, à jour au 15 mars 2004. Contient
les normes NF ISO 15489-1 et NF ISO 15489-2 sur le « Records management » et le fascicule
de documentation FD X 50-185 : « Outils du management de l'information ».
« Le Records management et l'archivage », in Abrégé d'archivistique : principes et pratiques du
métier d'archiviste. Paris : Association des Archivistes français, 2007, p. 62-67
Guide pratique. Records management et archivage.. N° Hors-série de Archimag, ISSN 1242-1367.
Paris, 2005
« Records management », in Documentaliste - Sciences de l'information. Paris : ADBS, vol. 46, n°2,
mai 2009, dossier p. 28-65
Webographie :
Gestion des documents administratifs de la Bibliothèque nationale de France. Page d'information
disponible à l'adresse : <http://www.bnf.fr/pages/zNavigat/frame/infopro.htm?
ancre=collectionspro/gest_admin.htm> [Consulté le 2 septembre 2009]
Le portail français du records management / AFNOR et ADBS. Site disponible à l'adresse :
<http://www.records-management.fr> [consulté le 2 septembre 2009]