2022 2023 L2 Cours Analyse Numerique
2022 2023 L2 Cours Analyse Numerique
2022 2023 L2 Cours Analyse Numerique
- Méthodes numériques -
Licence - Ingénierie
Institut mathematiques
et de Sciences Physiques
2022 - 2023
Objectif et contenu
L’objectif de ce cours est de développer, d’analyser et d’appliquer des méthodes rel-
evant de divers domaines mathématiques (Analyse, Algèbre linéaire, Calcul Différentiel,
Optimisation, Géométrie, etc ...) et produisant efficacement des résultats numériques avec
des erreurs arbitrairement petites et leurs limites de validité. Les motivations naturelles
proviendront des problèmes des Sciences de l’Ingénieur, de la Physique, des Sciences de
la Vie et de la Terre, de l’Economie, des Finances et de l’Assurance.
Le but ultime est d’amener les apprenants à savoir produire et utiliser de puissants
outils de discrétisation aussi bien quantitatifs que qualitatifs à travers des méthodes al-
gorithmiques constamment renforcées par l’évolution des ordinateurs.
4. Interpolations polynomiales.
4.1 Interpolations de Lagrange, de Newton, d’Hermite-Birkoff, de Bernstein.
4.2 Erreurs d’interpolations.
5. Différentiations Numériques.
5.1 Dérivation d’ordre 1.
5.2 Dérivation d’ordre supérieur.
5.3 Extrapolation de Richardson.
6. Intégrations Numériques.
6.1 Méthodes de Newton-Côtes simples et composées : Méthode des rectangles;
Méthode des trapèzes; Méthode de Simpson.
6.2 Méthode de Romberg.
6.3 Quadrature de Gauss.
6.4 Méthode des splines.
7. Résolutions Numériques des Equations Différentielles.
7.1 Méthode d’Euler.
7.2 Méthode de Taylor.
7.3 Méthode de Runge-Kutta.
7.4 Méthode à pas multiple.
7.5 Méthode de tir.
7.6 Méthode des différences finies.
Références
1. Malozemov, V.S. and S.M. Masharsky : Fondations of Discrete Harmonic Analysis.
Birkhaüser 2020.
2. Heister, T. ; Rebhol, L.G. and F. Xue : Numerical Analysis. An introduction. De
Gruyter 2019.
3. Rappaz, J. et M. Picasso: Introduction à l’Analyse Numérique. Presses Polytech-
niques et romandes, 2017.
4. Fortin, A. : Analyse Numérique pour Ingénieurs. Edition de l’Ecole Polytechnique
de Montréal, 2016.
La résolution des problèmes scientifiques passe par une modélisation (représentation mathématique)
des phénomènes mis en jeu. Pour parvenir à les représenter, il faut souvent négliger cer-
tains phénomènes et simplifier d’autres en ne prenant en compte que les grandeurs et les
variables essentielles.
Malgré ces simplifications, les équations obtenues sont souvent insolubles par les méthodes
algébriques ou analytiques classiques. D’où la nécessité de recourrir à des méthodes
numériques.
L’essor des méthodes numériques résulte principalement de la conjoncture de trois
éléments à savoir
- La plupart des problèmes ”simples” ayant déjà été résolus, on est depuis une cinquan-
taine d’années confronté à des problèmes de plus en plus compliqués et insolubles
par les méthodes mathématiques traditionnelles.
- On a développé depuis la fin de la deuxième guerre mondiale (1945) des ordinateurs
et calculateurs electroniques de puissance et de rapidité extraordinaires, sans cesse
croissantes, à des prix de plus en plus bas, accessibles à une très grande masse
d’utilisateurs et sans cesse croissante.
- Dans le même temps, les Mathématiciens ont développé des techniques de résolution de
plus en plus efficaces et applicables à une variété de problèmes mathématiques.
On note deux limitations à l’utilisation des méthodes numériques dues au fait que:
- Certains programmes sont si colossaux (importants) qu’ils dépassent les capacités des
ordinateurs actuels. Soit le nombre de données dépasse la capacité mémoire, soit la
résolution dure trop longtemps.
Dans ce cas, la possibilité d’utiliser des méthodes numériques, dépend de la disponi-
bilité du prix à payer pour résoudre le problème.
- Il n’existe pas encore de modèles mathématiques complets et précis pour certains problèmes.
Pour plus de détails, se référer à [J.P. Nougier].
En général nous distinguons dans un modèle numérique les sources d’erreurs suivantes:
1. les erreurs de modélisation, qui peuvent être contrôlées par un choix convenable
du modèle mathématique. Comme leur nom l’indique, ces erreurs proviennent de
l’étape de mathématisation du phénomène physique auquel on s’intéresse. C’est
l’étape qui consiste à faire ressortir les causes les plus déterminantes du phénomène
observé et à les mettre sous forme d’équations (algébriques ou différentielles le plus
souvent). Lorsque le phénomène est très complexe, il faut simplifier et négliger ses
composantes qui paraissent moins importantes ou qui rendent la résolution numérique
trop difficile;
2. les erreurs sur les données, qui peuvent être réduites en améliorant la précision
des mesures. ;
3. les erreurs de troncature, qui proviennent du fait qu’on a remplacé dans le modèle
numérique des passages à la limite par des opérations mettant en jeu un nombre fini
d’étapes.
Ces erreurs proviennent principalement de l’utilisation du développement de Taylor,
permettant par exemple de remplacer une équation différentielle par une équation
algébrique.
Le développement de Taylor est le principal outil mathématique du numéricien. C’est
donc primordial d’en maı̂triser l’énoncé et ses conséquences;
4. les erreurs d’arrondi, qui proviennent principalement des représentations des nom-
bres (sur l’ordinateur). En effet, la représentation des nombres sur ordinateur,
généralement binaire et finie, introduit souvent des erreurs. Même initialement in-
firmes, ces erreurs peuvent s’accumuler quand on effectue un très grand nombre
d’opérations. C’est des erreurs qui se propagent au fil des calculs et qui peuvent
même compromettre la précision des résultats.
Les erreurs des points 3 et 4 constituent l’erreur numérique. Une méthode numérique
est dite convergente si cette erreur peut être rendue arbitrairement petite quand on aug-
mante l’effort de calcul.
Naturellement la convergence est le but principal (mais pas le seul) d’une méthode
numérique; les autres buts étant la précision, la fiabilité et l’efficacité.
La précision d’une méthode numérique signifie que les erreurs sont petites par rapport
à une tolérance fixée. Elle est généralement mesurée par l’ordre infinitésimal de l’erreur
en par rapport au paramètre de discrétisation. Noter que la précision de la machine ne
limite par théoriquement la précision de la méthode.
Rappelons que par algorithme, nous entendons une démarche qui décrit, à l’aide d’opérations
élémentaires finies, toutes les étapes nécessaires à la résolution d’un problème spécifique.
Un algorithme peut à son tour contenir des sous-algorithmes. Il doit avoir la propriété de
s’achever après un nombre fini d’opérations élémentaires. Celui qui exécute l’algorithme
(une machine ou un être humain) doit y trouver toutes les instructions pour résoudre
complètement le problème considéré, pourvu que les ressources nécessaires à son éxécution
soient disponibles.
Enfin, la complexité d’un algorithme est une mesure de son temps d’éxécution. Calculer
la complexité d’un algorithme fait alors partie de l’analyse de l’éfficacité d’une méthode
numérique.
Plusieurs algorithmes, de complexité différentes, peuvent être utilisés pour résoudre un
même problème P . On introduit alors la notion de complexité d’un problème. Cette
dernière se définit comme étant la complexité de l’Algorithme qui a la complexité la
plus petite parmi ceux qui resolvent le problème P . La complexité d’un problème est
typiquement mesurée par un paramètre directement associé à P . Par exemple, dans le
cas du produit de deux matrices carrées d’ordre n, la complexité du calcul peut être
exprimée en fonction d’une puissance de la taille n.
La structure interne de la plupart des ordinateurs s’appuie sur le système binaire. Dans
ce cas, l’unité d’information ou bit prend la valeur 0 ou 1. Il est évident que peu
d’information peut être stockée au moyen d’un seul bit. On regroupe donc les bits en
mots (codes) de longueur variable dont les plus courantes sont les longueurs de 8, de 16,
de 32 ou de 64. Les nombres, entiers ou réels, sont représentés de cette façon, bien que
leur mode précis de représentation dépende du fabriquant.
On rappelle que pour tout entier positif non nul N , il existe un unique entier naturel
non nul n tel que
2n−1 ≤ N < 2n ,
et puis n entiers naturels (chiffres)
a0 , ... , an−1
satisfaisant
1 ≤ an−1 < 2 et 0 ≤ an−i < 2 si 1 < i ≤ n ;
c’est-à-dire
an−1 = 1 et an−i ∈ {0, 1} si i = 2, . . . , n ;
et tels que :
N = an−1 × 2n−1 + an−2 × 2n−2 + an−3 × 2n−3 + . . . + a1 × 21 + a0 × 20
n
X
= an−i 2n−i .
i=1
Par exemples,
? si N = (35)10 , alors on a:
35/2 −→ 17 reste 1 ainsi a0 = 1
17/2 −→ 8 reste 1 ainsi a1 = 1
8/2 −→ 4 reste 0 ainsi a2 = 0
4/2 −→ 2 reste 0 ainsi a3 = 0
2/2 −→ 1 reste 0 ainsi a4 = 0
1/2 −→ 0 reste 1 ainsi a5 = 1.
Donc l’entier naturel 35 s’écrit 100011 en base 2. En effet on a bien
35 = 25 + 21 + 20 .
? si N = (100)10 , alors on a:
100/2 −→ 50 reste 0 ainsi a0 = 0
50/2 −→ 25 reste 0 ainsi a1 = 0
25/2 −→ 12 reste 1 ainsi a2 = 1
12/2 −→ 6 reste 0 ainsi a3 = 0
6/2 −→ 3 reste 0 ainsi a4 = 0
3/2 −→ 1 reste 1 ainsi a5 = 1
1/2 −→ 0 reste 1 ainsi a6 = 1.
Donc l’entier naturel 100 s’écrit 1100100 en base 2. En effet on a bien
100 = 26 + 25 + 22 .
Questions : Donner en base 2 les représentations respectives des entiers naturels
suivants: 0, 2, 8, 9, 10, 12, 21 et 1000.
= + (215 − 1)
Par ailleurs dans la représentation signe et grandeur, et également dans les représentations
utilisées dans la suite, nous optons pour la convention selon laquelle le premier bit
est celui situé le plus à gauche. Cependant, soulignons qu’en Informatique, il arrive
souvent de considérer une numérotation des bits allant de 0 à n − 1 en commençant
par le bit le plus à droite dit le moins significatif.
Questions :
? Quel est le nombre le plus petit que l’on peut écrire dans la représentation signe
et grandeur avec 16 bits?
? Quelle est la représentation signe et grandeur avec 16 bits du nombre 23 716 ?
Il faut remarquer le signe négatif présent devant le terme an−1 et constater facilement
que tous les entiers positifs (entiers naturels) vérifient:
an−1 = 0 .
Les entiers positifs sont donc représentés par 0 suivi de leur expression binaire
habituelle en (n − 1) bits.
Quant à celle d’un nombre négatif; −2n−1 < N ≤ −2n−2 , il suffit de lui ajouter 2n−1
et de transformer le résultat en forme binaire.
Par exemples,
? La représentation en complément à 2 sur 4 bits 0101 vaut:
−0 × 23 + 1 × 22 + 0 × 21 + 1 × 20 ,
soit 5 en forme décimale.
? La représentation en complément à 2 sur 4 bits 1101 vaut:
−1 × 23 + 1 × 22 + 0 × 21 + 1 × 20 ,
soit −3 en forme décimale.
? Inversement, la représentation en complément à 2 du nombre décimal −6 sera 1
suivi de la représentation en complément à 2 sur 3 bits de
−6 + 23 = 2
qui est 010. C’est-à-dire que
(−6)10 = (1010)2 dans la représentation en complément à 2 .
Questions: :
? Quel est le nombre décimal qui vaut (01011)2 dans la représentation en complément
à 2 ?
? Quel est le nombre décimal qui vaut (11010)2 dans la représentation en complément
à 2 ?
? Quelles sont respectivement les représentations en complément à 2 des nombres
décimaux 15 et −13 ?
Pour représenter un entier décimal N par excès, il suffit de lui ajouter un excès d et
de donner le résultat sous forme binaire.
Inversement, si on a la représentation binaire par excès d’un entier, il suffit de cal-
culer sa valeur en base 10 et de soustraire d pour trouver l’entier recherché.
En général, avec un mot de n bits, la valeur de d est 2n−1 et on peut alors représenter
au plus 2n entiers différents, y compris les entiers négatifs. Ainsi avec n = 4 bits et
d = 23 , la représentation par excès a l’avantage d’ordonner la représentation binaire
en assignant à 0000 le plus petit entier décimal représentable; à savoir −d. Donc on
a:
0001 −7
.. ..
. .
1110 +6
1111 +7
Inversement, par exemple avec un mot de 8 bits et un excès d = 28−1 = 27 = 128, pour
représenter (−100)10 , il suffit d’ajouter 128 à −100, ce qui donne 28, et d’exprimer
ce résultat sur 8 bits, soit 0001 1100.
De façon générale, selon une base b ∈ N \ {0, 1} quelconque, on peut écrire un nombre
décimal x comme suit:
x = m × bk ;
0 1 0 1 1 0 1 1
Alors, dans le cas d’une représentation signe et grandeur de l’exposant,
(i) le premier bit (0) donne le signe du nombre, soit
(−1)0 −→ +,
Par exemples,
? on a avec f = 0, 0625 :
0, 0625 × 2 = 0, 1250 ainsi d1 = 0
0, 1250 × 2 = 0, 2500 ainsi d2 = 0
0, 2500 × 2 = 0, 5000 ainsi d3 = 0
0, 5000 × 2 = 1, 0000 ainsi d4 = 1.
Donc (en pratique)
(0, 0625)10 = (0, 0001)2 .
Ainsi donc, selon la représentation de Cheney & Kincaid, les 32 bits de la représentation
en simple précision, le mot
(d1 d2 d3 · · · d31 d32 )2
désigne le nombre décimal
(−1)d1 × 2(d2 d3 ···d9 )2 × 2−127 × (1, d10 d11 · · · d32 )2 .
On observe immédiatement ls trois différentes composantes: le bit de signe, l’exposant
avec un excès de 127 et la mantisse normalisée par l’ajout du 1 manquant.
Remarques:
ce qui équivaut à
x∗ − ∆x ≤ x ≤ x∗ + ∆x .
On interprète cela en disant que x∗ est une estimation de la valeur exacte x avec une
incertitude de ∆x de part et d’autre (i.e., par excès ou par défaut).
Noter que l’erreur absolue indique la mesure quantitative commise tandis que l’erreur
relative en mesure l’importance (à travers le pourcentage).
Lorsqu’on dispose d’un schéma ou d’un algorithme qui génère une suite non constante
de nombres réels -ou de vecteurs- (xn )n∈N convergeant vers un réel -ou un vecteur- x∗ ,
alors un tel schéma ou algorithme produit des approximations de x∗ .
Dans ce cas, pour mesurer la convergence de (xn )n vers x, on considère l’erreur absolue
et l’erreur relative définies respectivement par:
|xn − x∗ |
en = |xn − x∗ | et erel,n = si x∗ 6= 0 , .
|x∗ |
On dit que
• l’ordre du taux de convergence de cette suite est p > 0, s’il existe une constante
réelle C > 0 telle que
|en+1 | ' |en |p ;
c’est-à-dire que
|en+1 |
lim = C ∈ ]0, +∞[ .
n→+∞ |en |p
Tout nombre réel s’écrit (se développe) dans le système décimal sous la forme
x = 0, d1 d2 d3 · · · dn dn+1 · · · × 10k
où les di sont des chiffres avec d1 non nul; c’est la représentation flottante de x à l’aide de
la mantisse normalisée.
Noter que pour une précision donnée, on tronque un nombre décimal positif aux
sous-multiples de l’unité.
On peut aussi arrondir un nombre réel positif pour obtenir une valeur approchée
décimale ou entière!
• En pratique, étant donné un entier relatif n (n ∈ Z),
− la troncature d’un nombre décimal positif x à 10n près, est le nombre décimal
de la forme m × 10n avec m ∈ N et tel que:
− l’arrondi d’un nombre réel positif x à 10n près, est le nombre décimal de la
forme m × 10n avec m ∈ N et tel que:
Noter que l’arrondi d’un nombre réel positif x à 10n près, est le plus grand nom-
bre décimal de la forme m × 10n ; avec m ∈ N, qui est à distance minimale de x.
3.6.3. Exemples
• La troncature de 3, 14159 à l’unité près; c’est-à-dire à 100 près, est : 3.
• La troncature de 3, 14159 à 10−2 près est : 3, 14.
• La troncature de 3, 14159 à 10−4 près est : 3, 1415.
• L’arrondi de 3, 14159 à 10−2 près est : 3, 14.
• L’arrondi de 3, 1415 à 10−3 près est : 3, 142. C’est le plus grand des seuls nombres
3141 × 10−3 et 3142 × 10−3 qui sont à distance minimale de 3, 1415.
• L’arrondi de 3, 14159 à l’unité près; c’est-à-dire à 100 près, est : 3.
• L’arrondi de 85 à la dizaine près; c’est-à-dire à 101 près, est : 90.
• L’arrondi de 185 à la centaine près; c’est-à-dire à 101 près, est : 200.
L’on peut définir l’arrondi d’un nombre réel quelconque dans n’importe quelle base ap-
propriée b (base dans laquelle tout nombre réel possède un développement éventuellement
illimité).
En effet l’arrondi d’un nombre réel positif x dans une base b ≥ 2 (e.g; b = 10 ou b = 2)
avec une certaine précision b−n (n ∈ N) est le nombre
em × bm + em−1 × bm−1 + . . . + e0 + d1 × b−1 + . . . + dn × b−n
le plus proche de x pour lequel tous les chiffres correspondant aux puissances b−k allant
en dessous de cette précision; c’est-à-dire −k < −n ou encore k < n, sont nuls.
Par convention, lorsqu’il existe deux de ces nombres plus proches possible (à distance min-
imale), l’arrondi est alors le plus grand.
fl(2, 0166) = . . .
fl(12, 4551) = . . .
fl(π) = . . . .
Questions :
? En faisant l’approximation de π au moyen de la quantité 22/7, quelle erreur absolue
commet-on? Quels sont les chiffres significatifs?
? En retenant comme approximation de π, le nombre 3, 1416, quels sont les chiffres
significatifs?
ε ≤ b1−n
où b est la base utilisée et n le nombre de bits de la mantisse.
a) (1/3) × 3 .
3) Opération risquée: l’addition de deux nombres dont les ordres de grandeur sont très
différent peut entraı̂ner la disparution complète du plus petit nombre devant le plus
grand.
Par exemple, avec n = 4,
(0, 2016 × 105 ) + (0, 1000 × 10−2 ) → fl (0, 2016 × 105 + 0, 00000001 × 105 )
= 0, 2016 × 105 .
= 0, 1000 × 103
- Les chiffres significatifs sont le premier chiffre non nul et tous les autres chiffres
situés à sa droite (y compris le dernier zéro).
- Le nombre de chiffres situés après le dernier zéro (0) non significatif représente le
nombre de chiffres significatifs.
• Dans l’expression décimale d’une valeur approchée, si un certain chiffre est signifi-
catif, alors tous ceux qui sont à sa gauche sont aussi significatifs à l’exception des
zéros qui ne sont précédés d’aucun chiffre non nul.
Si l’erreur absolue commise dans la représentation (ou l’approximation) d’un nombre
réel x vérifie
∆x ≤ 0, 5 × 10k où k est un entier relatif;
alors le chiffre correspondant à la k-ième puissance de 10 est significatif et tous ceux
qui sont à sa gauche (correspondant aux puissances de 10 supérieures à k) le sont
aussi à l’exception des zéros qui ne sont précédés d’aucun chiffre non nul.
• En notation scientifique, on écrit une valeur approchée décimale sous la forme
m · 10k oú m ∈ [0, 10[ est la mantisse (ou la significande) dont tous les chiffres sont
significatifs et k est un entier relatif.
• En notation ingénieur, on écrit une valeur approchée décimale sous la forme
m · 10k×3 oú m ∈ [0, 1000[ est la mantisse (ou la significande) dont tous les chiffres
Notons qu’en ingéniérie, on a les noms suivants pour les puissances de 1.000 :
Par exemple:
I 9 a un chiffre significatif tout comme les nombres 0, 9 et 0, 09.
I 0, 90 a 2 chiffres significatifs.
I 0, 0103 a 3 chiffres significatifs.
I 5, 3 × 109 a 2 chiffres significatifs.
De plus, lorsque suite à la mesure d’une grandeur on trouve 510,
- si un seul chiffre est significatif, il ne peut qu’être 5 et on écrira alors le résultat final
sous la forne 5 × 102 ou encore 0, 5 × 103 (dans ce cas aucun des chiffres n’est exact),
- si seulement deux chiffres sont significatifs, ils ne peuvent qu’être 5 et 1, et on écrira
alors le résultat final sous la forne 5, 1 × 102 ou encore 0, 51 × 103 (dans ce cas seul
le chiffre 5 est surêment exact),
- si trois chiffres sont significatifs, alors on écrira le résultat final sous la forne 5, 10 × 102
ou encore 0, 510×103 , ou encore 510 (dans ce cas les deux chiffres 5 et 1 sont surêment
exacts) et l’incertitude est d’une unité.
Remarque
Compte tenu de certaines conventions, la notion (du nombre) de chiffres peut comporter
des subtilités. C’est le cas des tableaux de logarithmes dans lesquels la règle consiste
à avoir autant que possible de chiffres significatifs après la virgule dans le logarithme
(obtenu par approximation) que dans la valeur (dont on calcule le logarithme). Ceci est
en réalité une conséquence du nombre de chiffres significatifs défini dans la représentation
scientifique d’un nombre décimal, puisque dans le logarithme, le nombre avant la virgule
n’est rien d’autre que la valeur de l’exposant.
Par exemple 4, 1 × 103 a deux chiffres et on convient de dire que son logarithme décimal
avec 2 chiffres significatifs est 3, 61 et non 3, 6.
Questions
12, 0. 0, 12. 0, 120. 0, 012. 12, 00. 0, 0012. 0, 120. 12, 001. 0, 02019. 011, 02019.
3. La mesure d’une grandeur donne 19, 47 comme résultat brut avec une incertitude
égale à 0, 50.
i) Dans cette valeur approchée décimale, combien y a-t-il de chiffre(s) exact(s)?
(On pourra d’abord faire un encadrement).
ii) Dans l’expression décimale du résultat final, combien de chiffres significatifs a-
t-on (au maximum)?
iii) Donner le résultat final (sans avoir à préciser l’incertitude).
4. La mesure d’une grandeur donne 19, 47 comme résultat brut avec une incertitude
égale à 0, 05.
i) Dans cette valeur approchée décimale, combien y a-t-il de chiffres exacts?
ii) Dans l’expression décimale du résultat final, combien de chiffres significatifs a-
t-on (au maximum)?
iii) Donner le résultat final (sans avoir à préciser l’incertitude).
g(a) 6= 0.
f (k) (a) 6= 0.
4. Quelles leçons tirez-vous d’une part des réponses aux questions 2.ii) et 3.ii), et d’autre
part des réponses aux questions 2.iv) et 3.ii) ?
Activité XI.
Activité XIV.
Principe de l’application contractante (ou Théorème du point fixe de Banach)
Soit I une partie fermée non vide de R (e.g.; [a, b], ] − ∞, b], [a, +∞[ et R; où a et
b sont des nombres réels satisfaisant a < b si nécessaire).
Soit g une contraction stricte de I.
Alors g admet un point fixe unique x∗ dans I.
De plus on a l’algorithme du point fixe suivant:
Tout point p0 ∈ I appartient au bassin d’attraction de x∗ en ce sens que la suite récurrente
définie par
x0 = p 0
Application
On pose
x 1
g(x) = + , ∀ x ∈ [1, 2] .
2 x
1. i) Vérifier que g est dérivable et que g(x) ∈ [0, 1] pour tout x ∈ [1, 2].
1. Montrer que l’équation algébrique f (x) = 0 admet une unique solution réelle
γ et que de plus 0 < γ < 1.
Maintenant on cherche à résoudre l’équation algébrique f (x) = 0 par un algorithme
(itératif ) du point fixe.
1−x3
2. On pose g(x) = 2
, x ∈ R.
i) Montrer que la racine réelle de l’équation
f1(x)
= 0 est le seul point fixe de g et
que g réalise une contraction stricte de 0, 2 .
En déduire que 0, 12 est contenu dans le bassin d’attraction du point fixe de g.
En déduire que [0, 1] est contenu dans le bassin d’attraction du point fixe de g.
3. On s’intéresse aussi aux fonctions ci-dessous dont les points fixes coı̈ncident avec la
solution γ de (E1 ) :
−x3 + 1 1
g1 (x) = −x3 − x + 1 , g2 (x) = et g3 (x) = ; 0 ≤ x ≤ 1.
2 x2 +2
Activité XVI.
On considère les applications définies respectivement de [0, 1] vers [0, 1] par:
x 1−x
f (x) = et g(x) = .
2 3
1. Déterminer respectivement l’ensemble des points fixes Inv(f ) et Inv(g) respectifs des
fonctions f et g.
2. On considère la suite recurrente définie par:
x0 = 1
xn+1 = f (xn ) pour tout n ∈ N.
Activité XVII.
x
On considère l’application f : R −→ R définie par f (x) = 2
.
1. Déterminer l’ensemble des points fixes Inv(f ) de f .
x0 = 1
2. On considère la suite recurrente définie par:
xn+1 = f (xn ) pour tout n ∈ N.
i) Calculer x1 , x2 et plus généralement xn pour tout entier naturel n.
ii) Quelle est la limite de la suite (xn )n∈N ?
iii) Le résultat était-il prévisible ?
Activité XVIII.
On considère les applications définies respectivement de g : [0, 1] −→ [0, 1] par g(x) =
1−x
3
.
et calculer le discriminant de C :
∆ = b2 − 4ac
r1 = α + iβ et r2 = α − iβ ;
où : √
−b −∆
α= et β= .
2a 2a
- Etape 3. Exprimer la solution générale de (E) :
◦ Si ∆ > 0, la solution générale réelle de (E) est donnée par:
un = p r1n + q r2n , ∀n ∈ N;
où r1 et r2 sont les racines distinctes de (C) et p et q sont des constantes réelles.
◦ Si ∆ = 0, la solution générale réelle de (E) est donnée par:
un = (p + qn) rn , ∀n ∈ N;
où r est la racine double de (C) et p et q sont des constantes réelles.
◦ Si ∆ < 0, la solution générale réelle de (E) est donnée par:
h i
un = p cos(βn) + q sin(βn) eαn , ∀ n ∈ N
où α et β sont respectivement les parties réelle et imaginaire d’une solution de (C)
et p et q sont des constantes réelles.
Questions
1. On considère les suites réelles x, y et z de termes généraux respectifs :
xn = 2n , yn = −3n et zn = n 3n
pour tout entier naturel n.
3. i) Soit
2 1 6 0 1 0
A = 3 5 −2 , P = 1 0 0 ,
4 −1 7 0 0 1
et pour tout a ∈ R \ {0}, on pose
a 0 0 a 0 0
E1,1 (a) = 0 1 0 , E3,1 (a) = 0 1 0 .
0 0 1 a 0 1
En déduire des valeurs approchées (avec deux ou trois chiffres significatifs) des nom-
bres réels suivants:
1 1 1
a = 1,01
. b = 0,99
. c = 10,1
.
√ √ √
α = 1, 1 . β = 0, 91 . γ = 91 .
Dans la suite, nous nous consacrerons au cas, de loin le plus fréquent, des méthodes
par collocation. On supposera alors que les fonctions sont connues en un ensemble discret
x0 , ..., xn de valeurs de la variable x.
Noter qu’on appelle support d’interpolation l’ensemble des points xi où la fonction con-
didérée f est connue, et base d’interpolation l’ensemble des fonctions suivant lesquelles la
Dès que g(x) est déterminée, il est souvent indispensable de vouloir d’éterminer f (x)
en un ou plusieurs points x = t ne coı̈ncidant avec aucun des xi : c’est le problème de :
I l’interpolation lorsque t appartient à l’intervalle ]x0 , xn [ , et de
I l’extrapolation lorsque t est extérieur à l’intervalle ]x0 , xn [ .
La solution consiste alors à prendre f (t) ' g(t).
Soit n un entier naturel non nul et Soient x0 , ..., xn−1 et xn (n + 1) nombres réels
deux à deux distincts. Soit f une fonction numérique prenant respectivement les valeurs
yi aux points xi ; 0 ≤ i ≤ n.
Le problème d’interpolation ou de collocation polynômiale de f revient à trouver un
polynôme Pn de degré minimal n coı̈ncidant avec f aux points xi (0 ≤ i ≤ n); c’est-à-dire
Pn (xi ) = yi , ∀i = 0, . . . , n.
En posant
Pn (x) = a0 + a1 x + . . . + an xn ,
le problème consiste à trouver les ak solution du système d’équations linéaires :
a1 x0 + . . . + an x0n−1 + an xn0 =
a0 +
y0
a1 x1 + . . . + an x1n−1 + an xn1 =
a0 + y1
(Sn ) .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
. . . . . . . . . . .
a1 xn + . . . + an xnn−1 + an xnn = yn .
a0 +
1 x1 x21 . . . xn1 Y
= (xj − xi ) .
.. .. .. .. ..
. . . . . 1≤i<j≤n
1 xn x2n . . . xnn
Par exemple on a (par application de la formule précédente de Vandermonde ou par calcul
pratique direct) :
1 x0 x20
1 x0
= x1 − x0 . 1 x1 x21 = (x1 − x0 )(x2 − x1 )(x2 − x0 ) .
1 x1
1 x2 x22
Donc si les n + 1 réels x0 , · · · , xn sont deux à deux distincts, alors le déterminant
(Vn ) est est différent de zéro. Ceci entraı̂ne que le système (Sn ) est de Cramer et possède
alors une solution unique (a0 , . . . , an ). D’où le résultat suivant.
Etant donnée une fonction f dont on connı̂t les (seules) valeurs aux n + 1 points
x0 < · · · < xn ; c’est-à-dire connaissant les n + 1 points
n o
(xi , f (xi )) : 0 ≤ i ≤ n
du graphe de f , il existe un et un seul polynô me Pn de degré n tel que
Pn (xi ) = f (xi ) pour i = 0, . . . , n.
Exercices d’Application
E1. i) Montrer que le polynôme P (x) = (x2 −2x+3)/3 est un polynôme d’interpolation
4 3 −x2 −2x+2
de la fonction rationnelle Q : x 7→ x +2x x+2 aux points −1, 0, 1.
ii) Existe-il d’autres polynômes d’interpolation de Q aux points −1, 0, 1
E2. Trouver le polynôme de degré 3 passant par les points (−1, 3); (0, 3); (1, 1); (2, 21).
f [x1 , x2 ] − f [x0 , x1 ]
a2 = f [x0 , x1 , x2 ] = x2 −x0
,
ainsi de suite.
Retenir que:
• Les premières différences divisées de la fonction f (x) sont définies par
f (xi+1 ) − f (xi )
f [xi , xi+1 ] = pour i = 0, . . . , n − 1.
xi+1 − xi
Cela paraı̂t trigonométrique à première vue (et effectivement il y a au fait une analo-
gie entre les polynômes de Tchebyshe et la série de Fourier); cependant cette ex-
pression est effectivement polynomiale et de façon explicite on a grâce aux formules
trigonométriques
T0 (x)= 1
T1 (x)= x
T2 (x)= 2x2 − 1
T3 (x)= 4x3 − 3x
T4 (x)= 8x4 − 8x2 + 1
...
Tn+1 (x) = 2xTn (x) − Tn−1 (x) , n ≥ 1.
Les polynômes de Tchebyshev sont orthogonaux sur l’intervalle [−1, 1] avec la fonction-
poids (1 − x2 )−1/2 . En particulier
Z 1 0 pour i 6= j
Ti (x)Tj (x)
√ dx = π/2 pour i = j 6= 0.
−1 1 − x2 π pour i = j = 0.
Pour n ∈ N∗ , le polynôme Tn (x) a n zéros dans l’intervalle [−1, 1] situés aux points
!
π k − 21
xk = cos , k = 1, 2, . . . , n.
n
Toujours dans l’ntervalle [−1, 1], Tn (x) a n + 1 extréma (minima et maxima) situés
aux points
kπ
zk = cos , k = 0, 1, . . . , n.
n
Etant donné une fonction quelconque f définie de [−1, 1] vers R, l’on a l’approximation
" n−1 #
X c
f (x) ' ck Tk (x) − 0
k=0
2
où n
X
2
ck = n
f (xi )Tk (xi )
i=1
n
" !# !
1 1
2
X π i− 2
kπ i − 2
= n
f cos cos .
i=1
n n
Cette approximation est exacte aux n points (de Tchebyshev) xk , k = 1, 2, . . . , n.
C’est l’approximation polynomiale de Tchebyshev.
4. Interpolation d’Hermite
C’est une interpolation polynomiale assujetite à certaines régularités aux points de
colocation.
i) Polynômes d’Interpolation d’Hermite.
Trouver quatre fonctions polynômiales {Hk3 }k=0,1,2,3 de degré 3, interpolant les
données d’Hermite au bord de [0, 1] comme suit:
0 0
H03 (0) = 1 [H03 ] (0) = 0 , [H03 ] (1) = 0 , H03 (1) = 0 ,
0 0
H13 (0) = 0 [H13 ] (0) = 1 , [H13 ] (1) = 0 , H13 (1) = 0 ,
0 0
H23 (0) = 0 [H23 ] (0) = 0 , [H23 ] (1) = 1 , H23 (1) = 0 ,
0 0
H33 (0) = 0 [H33 ] (0) = 0 , [H33 ] (1) = 0 , H33 (1) = 1 .
B03 (t) = (1 − t)3 , B13 (t) = 3t(1 − t)2 , B23 (t) = 3t2 (1 − t) et B33 (t) = t3 .
Montrer que {Bk3 }k=0,1,2,3 forme une base de P3 = R3 [X]; l’espace vectoriel des
polynômes de degrés n’excédant pas 3. C’est la base de Bernstein de degré 3.
ii) Exprimer la base {Bk3 (t)}k=0,1,2,3 dans la base canonique {1, t, t2 , t3 } de P3 .
On précisera la matrice de passage A de la base canonique à la base de Bernstein
; 3
B0 (t) 1
B13 (t) t
B 3 (t) = A t2 .
2
B33 (t) t3
iii) De même, exprimer la base d’Hermite {Hk3 (t)}k=0,1,2,3 dans la base canonique
{1, t, t2 , t3 } de P3 et préciser la matrice de passage Q de la base canonique à la
base d’Hermite; c’est-à-dire, la matrice satisfaisant
3
H0 (t) 1
H13 (t) t
H 3 (t) = Q t2 .
2
H33 (t) t3
Vérifier que
1 1 0 0
0 1/3 0 0
QA−1 = .
0 0 −1/3 0
0 0 1 1
iv) En déduire {Hk3 (t)}k=0,1,2,3 en fonction de {Bk3 (t)}k=0,1,2,3 .
6. Questions
Q1. i) Ecrire le polynôme d’interpolation de Lagrange Pf (x), du plus petit dégré,
d’une fonction f dont les valeurs sont connues aux points −1, 0 et 1.
ii) Retrouver Pf (x) en utilisant les polynômes de Newton pour interpoler la
fonction f aux points −1, 0 et 1.
Q2. En supposant que la fonction f est intégrable au sens de Riemann, déduire
par intégration du polynôme Pf (x) obtenu, la formule d’intégration approchée
suivante: Z 1
1
f (x) dx ' f (−1) + 4f (0) + f (1) .
−1 3
Q3. En utilisant le résultat précédent trouver une valeur approchée de l’intégrale
Z 1
1
dx .
−1 x + 2
1. Soient a et b deux nombres réels tels que a < b. Soient f et g deux fonctions continues
sur [a, b] et dérivables sur ]a, b[. On suppose de plus que g 0 ne s’annule pas dans
]a, b[.
Montrer alors qu’il existe un nombre réel c ∈]a, b[ tel que
f (b) − f (a) f 0 (c)
= 0 .
g(b) − g(a) g (c)
Indication: On pourra appliquer le théorème de Rolle à la fonction ϕ : [a, b] −→ R
définie par
ϕ(x) = f (x)[g(b) − g(a)] − g(x)[f (b) − f (a)]
2. Règle de l’Hôpital.
Soient f et g deux fonctions dérivables au voisinage de 0.
0 (x)
Montrer que si fg0 (x) admet une limite l lorsque x tend vers 0, alors f (x)
g(x)
admet la
même limite l; i.e.,
f 0 (x) f (x)
lim = l =⇒ lim = l.
x→0 g 0 (x) x→0 g(x)
Montrer alors que pour chaque x ∈ I \ {x0 }, il existe un nombre réel ξ = ξ(x) ∈ I
entre x0 et x (ainsi |ξ − x0 | ≤ |x − x0 |) et
f (x) f (n+1) (ξ)
= (n+1) .
g(x) g (ξ)
4. Soient I un intervalle ouvert non vide et n un entier naturel. Soit ϕ une fonction
n + 1 fois dérivable sur I. On suppose qu’il existe x0 ∈ I
ϕ(k) (x0 ) = 0 , ∀ k = 0, . . . , n .
Montrer alors que pour chaque x ∈ I \ {x0 }, il existe un nombre réel ξ = ξ(x) ∈ I
tel que |ξ − x0 | ≤ |x − x0 | et
ϕ(n+1) (ξ)
ϕ(x) = (x − x0 )n+1 .
(n + 1)!
Propriété caractéristique.
Montrer que Pn est l’unique polynôme de degré n satisfaisant:
dk Pn dk f
(x 0 ) = (x0 ) .
dxk dxk
Erreur dans l’approximation de f par Pn .
Si de plus, f est (n + 1) fois dérivable, alors
f (x) = P( x) + Rn (x)
avec
f (n+1) (ξ)
Rn (x) = (x − x0 )n+1 .
(n + 1)!
Application 1.
Soit m ≥ 1 un entier naturel et x ∈ [−m, m].
Montrer que pour tout entier naturel n ≥ 1, on l’approximation
x2 xk xn
ex ' 1 + x + + ... + + ... +
2! k! n!
avec une erreur
3m |x|n+1
|Rn (x)| ≤ .
(n + 1)!
√
En déduire une valeur approchée de e à 10−2 près.
Application 2: Dérivation Numérique
f (n+1) (ξ)
f (x) − Pn (x) = (x − x0 )(x − x1 ) · · · (x − xn ) .
(n + 1)!
En d’autres termes
f (x) = Pn (x) + Rn (x)
avec
f (n+1) (ξ)
Rn (x) = (x − x0 )(x − x1 ) · · · (x − xn ) .
(n + 1)!
Remarque. L’utilisation de l’interpolation en dehors de l’intervalle de collocation s’appelle
extrapolation et elle comporte de danger!
Donc
Pnk (t) = k! Rn−k .
Ainsi les calculs des Ri donne les dérivées successives de Pn en t.
f 0 (x0 ) ' Pn0 (x0 ) = f [x0 , x1 ] + f [x0 , x1 , x2 ]·(x0 −x1 ) + ... + f [x0 , x1 , x2 , ..., xn ]·(x0 −x1 ) · · · (x0 −x
Il en résulte les approximations suivantes:
Approximation linéaire
On prend n = 1.
f (x1 ) − f (x0 )
f 0 (t) ' f [x0 , x1 ] = ;
x1 − x0
où on choisit x0 et x1 les plus proches possibles de t.
Approximation parabolique; dérivé première
On prend n = 2.
Méthode de Newton-Cotes
Calcul approché des intégrales basé sur les interpolations.
et n
b
b−a X
Z
f (x)dx ' f (xk ) . (R)
a n k=1
Si de plus f est deux fois dérivable sur ]a, b[ et il existe un réel positif M tel que
|f 00 (x)| ≤ M, a < x < b,
alors la valeur absolue de l’erreur commise dans cette approximation est inférieure ou
égale à
(b − a)3
M .
12n2
• Méthode de Simpson.
Soient a et b deux nombres réels tels que a < b et n un entier naturel superieur ou égal
à 2.
Posons
b−a
xk = a + k ; ∀k = 1, 2, . . . , n.
n
Soient x̄k les milieux respectifs des segments [xk−1 , xk ]; k = 1, . . . , n,
1 b−a
x̄k = a + k −
2 n
Si f est une fonction continue sur [a, b], alors nous avons
Z b n−1 n
!
b−a X X
f (x)dx ' f (xo ) + f (xn ) + 2 f (xk ) + 4 f (x̄k ) .
a 6n k=1 k=1
VII-2. Trouver une valeur approchée de A en utilisant la méthode des trapèzes avec
n = 10, i.e. une subdivision de [0, 1] en 10 intervalles de même longueur.
Préciser l’erreur.
Remarque.
Il existe une autre méthode d’intégration numérique dite Méthode des Quadratures de
Gauss qui n’émane pas pas des interpolations. Elle consiste d’une certaine façon à opti-
miser les schémas d’intégration numérique par un choix judicieux des points où est évaluée
la fonction et permet d’atteindre une grande précision même avec peu de points lorsque
l’évaluation de f (x) est couteuse en temps de calcul).
Etant donnés deux nombres réels a < b et une fonction intégrable g : [a, b] −→ R, on
cherche des expressions de la forme
Z b Xn
g(t) dt ' ωi g(ti )
a i=1
avec une degré de précision le plus élevé possible: c’est la Quadrature de Gauss à n points.
Les points t1 , . . . , tn sont appelés les points d’intégration et les coefficients ωi les poids
Par exemples, la formule de Quadrature de Gauss à un point dans [−1, 1] est donnée
par: Z 1
g(t) dt ' 2g(0) ,
−1
et la formule de Quadrature de Gauss à deux points dans [−1, 1] est donnée par:
Z 1
1 1
g(t) dt ' g − √ +g √ .
−1 3 3
• Méthode de Romberg.
Si on calcule successivement par la méthode des trapèzes avec un nombre de points
n/2k
Sk (h) − Sk (2h)
Sk+1 (h) = Sk (h) + .
4k − 1
Remarque. L’idée de la méthode de Romberg s’ispire directement du fait que la méthode
de Simpson est de deux ordres de grandeur plus efficace que la méthode des trapèzes.
Mais il est possible de mieux utiliser la méthode des trapèzes; En effet, sachant que
cette dernière méthode converge en n12 , on peut évaluer l’intégrale deux fois sur le même
intervalle:
- une première fois avec n/2 points pour obtenir une approximation Tn/2 de l’intégrale
- et une seconde fois avec n points pour obtenir une approximation Tn de l’intégrale,
puis en combinant ces deux approximations pour obtenir l’approximation
4 1
Sn = Tn − Tn/2 .
3 3
Sachant que le developpement asymptotique e la méthode des trapèzes est une fonction
paire de n12 , on en déduit que la formule précédente donne une estimation de l’intégrale
en n14 , et ce résultat coı̈ncidant avec la formule de Romberg pour k = 1, redonne une
évaluation analogue à la méthode de Simpson.
Soient a et b deux fonctions continues sur un intervalle non vide I et posons f (x, y) =
−a(x)y + b(x). Alors on sait que pour tous xo ∈ I et yo ∈ R, il existe une courbe intégrale
et une seule y, sur I, de l’équation différentielle ordinaire linéaire y 0 = f (x, y) (E) vérifiant
la condition initiale y(xo ) = yo . (C)
Exercice VI-1. Trouver une solution approchée sur [0, 1] de l’équation différentielle
y 0 = xy avec la condition initiale y(0) = 1, en utilisant la méthode d’Euler et la subdivi-
sion obtenue avec
k
xk = , k = 0, 1, . . . , 10.
10
(On présentera les résultats dans un tableau dont les colonnes comporteront respective-
ment xk , yk , ∆yk ). √
En déduire une valeur approchée de e.
Exercice VI-2. Trouver une solution approchée sur [0, 1] de l’équation différentielle
y 0 = y avec la condition initiale y(0) = 1, en utilisant la méthode d’Euler et la subdivision
obtenue avec
k
xk = , k = 0, 1, . . . , 10.
10
(On présentera les résultats dans un tableau dont les colonnes comporteront respective-
ment xk , yk , ∆yk ).
Exercice VI-3. Trouver une solution approchée sur [0, 1] de l’équation différentielle
y 0 = x+1
1
avec la condition initiale y(0) = 1, en utilisant la méthode d’Euler et la subdi-
vision obtenue avec
k
xk = , k = 0, 1, . . . , 10.
10
(On présentera les résultats dans un tableau dont les colonnes comporteront respective-
ment xk , yk , ∆yk ).
En déduire une valeur approchée de ln 2.
Méthode de Runge-Kutta.