1 - A La Problématique de Lémergence Économique Des Pays en Voie de Développement
1 - A La Problématique de Lémergence Économique Des Pays en Voie de Développement
1 - A La Problématique de Lémergence Économique Des Pays en Voie de Développement
1 – Introduction
L a question des pays émergents ou des économies émergentes dans le monde est devenue
l’un des thèmes les plus débattus par les chercheurs, comme l’indique le nombre de dossiers
(cf. Problèmes économiques,). Son importance se justifie pour indiquer des exemples en
matière de performance économique réalisée par, de plus en plus, des pays en voie de
développement.
Son exploitation, au niveau de l’élaboration et/ou la mise en œuvre des politiques économiques,
tend à évacuer la problématique de la lutte contre la pauvreté et/ ou celle de développement, au
point de constater une forme de confusion (ou de fusion) sémantique au niveau des concepts :
émergence économique et développement économique. À égard, du point de vue politique, les
pays en voie de développement (PVD), impliqués dans le processus de réduction de la pauvreté,
se trouvent devant des objectifs diversifiés qui, toutefois, sont sous tendus par des rationalités
différentes susceptibles de compromettre l’efficacité des politiques de développement des pays.
Ainsi, la nécessité de clarifier les rationalités et les sens des concepts d’émergence et de
développement économiques s’impose. L’exercice ainsi défini permet de « remettre les
pendules à l’heure », c’est-à-dire, en recentrant les problématiques réelles relatives à la
question de l’émergence économique, d’une part, et du développement, d’autre part.
Il s’agit là, d’une analyse de représentations et de discours (Raymond-Alain Thiétard, rt. Coll.,
1999) dont l’approche méthodologique repose fondamentalement sur la recherche
documentaire et dont les variables à analyser sont de nature quantitative et qualitative.
L’analyse de la situation socio-économique des pays dits émergents, offre une synthèse qui, à
la lumière du concept de développement, nous permet d’atteindre l’objectif de clarification
sémantique des deux concepts précités et contribuer à éviter des dérapages quant à la définition
des politiques de développement des pays.
ÉMERGENCE ÉCONOMIQUE DES PAYS
La problématique de l'émergence économique des pays en voie de développement
Mais, le Brésil est devenu un géant agricole, un des leaders des biocarburants, la Chine, un
géant manufacturier et l’Inde un géant dans les nouvelles technologies de l’information et de la
communication. Le caractère émergent de ces quatre pays apparait à travers la bonne intégration
dans l’économie mondiale en exportant plus de biens et en ayant une balance commerciale
positive. Dès 2004, selon le rapport de Goldman Sachs, les BRIC appartiennent aux 15 premiers
PIB (La Chine : 6ème position l’Inde : 10ème position, le Brésil : 14ème position, la Russie :
15ème position).
Les caractéristiques de ces pays émergents sont : une imposante population, des capacités
technologies qui impulsent une mutation profonde, la taille gigantesque de réservoir de main
d’œuvre, la richesse des sous-sols, particulièrement pour la Russie.
ÉMERGENCE ÉCONOMIQUE DES PAYS
La problématique de l'émergence économique des pays en voie de développement
La diversité des études sur les pays émergents révèle combien le contenu de ce concept a
fondamentalement évolué, excluant rigoureusement tout consensus.
un niveau de richesse (revenu moyen par tête en 1996 inférieur de 70% au niveau moyen
des pays de l’OCDE) ;
une participation croissante aux échanges internationaux de produits manufacturés
(croissance des exportations de produits manufacturés supérieure de 2% par an à la
croissance des échanges mondiaux) ;
une attraction exercée sur les flux internationaux de capitaux (rôle des places financières).
Au-delà du produit intérieur brut PIB), le CPII considère deux autres indicateurs qui se réfèrent
à la place des pays dans les relations internationales. L’émergence économique s’inscrit dans
une logique d’ouverture économique vers l’extérieur dans le cadre du libre-échange qui
caractérise les échanges internationaux sous l’égide de la rationalité de la vision classique de
l’économie internationale.
En 2008, une étude, intitulée ‘’Après les BRICS, les prochaines 13’’ (Fontagné A. et coll.
2008), fait remarquer que les économies brésilienne, russe, indienne et chinoise sont désormais
considérés comme des puissances mondiales. Elles constituent ensemble d’environ 2,78
milliards d’individus et représentent 13% du PIB mondial et 47% du PIB des pays en voies de
développement. Sur la base de trois nouveaux critères (taux de croissance de 7 à 8%, cadre
macroéconomique plus discipliné donc plus résistant, et, environnement institutionnel de
qualité), l’étude prend en compte des nouveaux pays qui sont classés parmi les pays émergents,
faisant ainsi évoluer le sigle de BRIC. De nouvelles configurations sont mises en exergue :
les BRICS (avec l’introduction de l’Afrique du Sud), les BRICM (avec le Mexique),
les BRICK (avec la Corée du Sud), et les BRICSAM (avec l’Afrique du Sud, l’Argentine, et le
Mexique).
Pour Philippe Hugon (2010), professeur émérite, chercheur à l’Institut des Relations
Internationales et Stratégiques (IRIS), faisant la synthèse des réflexions récentes sur les
économies émergentes dans la revue géopolitique consacrée à l’histoire des mondialisations,
propose les critères suivants pour être pays émergent.
L’émergence du pays renvoie à une vision fortement systémique qui prend en compte des
critères économiques, politiques et stratégiques, s’inscrivant dans une dynamique nationale et
internationale. L’émergence du pays vise, par ailleurs l’objectif, de « puissance économique »
ÉMERGENCE ÉCONOMIQUE DES PAYS
La problématique de l'émergence économique des pays en voie de développement
L’histoire économique est jalonnée de concepts qui qualifient le niveau ou le statut des pays.
On a ainsi des pays développés et des pays sous-développés, des pays à revenu intermédiaire,
des pays pauvres et des pays riches, des pays industrialisés et des pays non industrialisés, etc.
Chaque qualification exprime ainsi des caractéristiques ou des objectifs spécifiques et
distinctifs que peuvent se fixer des pays. Le concept de pays émergent correspondant en
d’autres termes à économie émergente s’inscrit dans cette logique.
En effet, le développement implique le changement économique et social. Cette vision est aussi
précise chez l’économiste François Perroux qui le définit comme étant « la combinaison des
changements sociaux et mentaux d’une population qui la rendent apte à faire croître
cumulativement et durablement, son produit réel global » (Perroux F., 1991). Autrement dit, le
développement, c’est l’ensemble des changements sociaux et culturels qui rendent possible la
croissance économique. Ce qui nous renvoie à « L’éthique protestante et l’esprit du
capitalisme » du sociologue allemand Max Weber (1966), et nous éloigne de l’économisme qui
consiste à réduire le développement à la croissance économique. Comme l’indique bien le Prix
Nobel l’économiste suédois Gunnar Myrdal (1978), la croissance économiste ne tient pas
compte de la répartition du revenu et de l’interrelation entre production et répartition qui est
susceptible de générer le développement.
Le changement social est définit comme "étant toute transformation observable dans le temps,
qui affecte d’une manière qui ne soit pas provisoire ou éphémère, la structure ou le
fonctionnement de l’organisation sociale d’une collectivité donnée et modifie le cours de son
histoire" (G. Roger, 1986).
par exemples, la Russie a encore besoin de la technologie occidentale pour mettre en valeur ses
nouveaux gisements. La Chine n’a pas de système national d’innovation moderne et hautement
performant, maïs plutôt un système traversé par la contrefaçon sur fond de pauvreté ambiante,
particulièrement, dans les zones rurales.
Par ailleurs, dans l’ensemble, les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, South Africa) sont
handicapés par une série de faiblesses, notamment, un cadre juridique peu propice à
l’amélioration du climat des affaires, un système éducatif insuffisant ou inadéquat, des
infrastructures lacunaires, l’écart scientifique et technique qui sépare les pays développés des
pays émergents reste considérable, le Brésil et la Russie sont très dépendants du cours des
matières premières, la corruption et les inégalités hypothèquent l’avenir russe, l’Inde et la Chine
sont des pays dont l’unité est problématique du fait qu’ ils ont un modèle multiculturel fragile
voire conflictuel.
5 – Conclusion
Pour les pays en voie de développement, il y a lieu de ne pas oublier les objectifs de réduction
de la pauvreté et des inégalités sociales, et particulièrement, la réalisation du développement
humain correspondant à la satisfaction des besoins fondamentaux des populations, l’éducation
et la santé.
D’un point de vue analytique, il apparait de façon nette que les économies émergentes
présentent une réalité hétérodoxe, car difficile à classer de façon unanime. Par ailleurs, le
nombre de critères utilisés, par exemple, dans la classification de l’IRIS, complexifient
l’identification des pays émergents, contrairement aux critères du CEPII.
Néanmoins, la montée en puissance économique des pays émergents leur confèrent un rôle
accru dans la fixation des priorités mondiales et dans la prise des décisions dans le cadre de la
gouvernance mondiale. D’un point de vue de la mondialisation également, les pays émergents
impriment une dynamique économique nouvelle réduisant le pouvoir de la Triade (USA,
Europe et Japon) au profit d’autres zones économiques.