68-74 3M655 - FRA72dpi
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Instrumentation
tion et au renvoi d’images répondent 2 Représentation schématique d’un IFTS produisant un cube de données.
aux besoins de collimation de la lumiè-
re et assurent également la fonction
d’étalement du point panchromatique Cube de données
sous la seconde d’arc, au plan de
l’image. Près d’un million de spectres
indépendants peuvent être capturés à
partir de la scène observée, soit envi- OPD
ron mille fois plus qu’avec les spectro-
mètres multi-objets ou imageurs classi-
ques. Le facteur de transmission total
du système est supérieur à 60 % (30 % Scène Interféromètre
par CCD) à 500 nm, grâce à l’utilisation
d’un détecteur à rendement quantique
de 90 %. Un record dans la discipline ! Matrice plan focal Signal pixel
Les caméras sont refroidies à l’azote OPD : différence de chemin optique
liquide, ce qui atténue considérable-
ment le bruit de lecture (3 électrons) et
garantit une très grande sensibilité : pas il enregistre la longueur d’onde (ou L’instrument est encore en phase de
de doute, l’instrument est bien capable énergie) du photon. En d’autres ter- mise en service sur le télescope de
de compter un à un les photons ! mes, les multiples images de la scène Mégantic. Les astronomes devraient en
sont enregistrées sur différentes lon- disposer en 2006 pour mener diffé-
gueurs d’onde pour constituer un rents programmes scientifiques. ABB
Près d’un million de cube de données 2 . espère que l’intérêt témoigné par la
spectres indépendants publication de nombreux articles
peuvent être capturés La richesse des données collectées par scientifiques sur le sujet ouvrira des
l’IFTS a sa contre-partie : le temps de perspectives de réalisation d’autres in-
à partir de la scène mesure. L’acquisition d’un cube peut terféromètres, adaptés à la génération
observée. prendre quelques minutes . . . ou plu- actuelle de grands télescopes terres-
sieurs heures selon les paramètres tres (>10 m) ou à de futures stations
retenus ! Pour autant, les astronomes spatiales.
Un spectro-imageur produit des cubes ayant l’habitude de patienter avant
de données : outre les deux coordon- que la lumière rencontre leurs instru- Frédéric J. Grandmont
nées spatiales de la source de lumière, ments, ce délai n’est pas jugé gênant. [email protected]
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Notes
1)
Un satellite sur orbite géosynchrone semble stationnaire pour l’observateur resté à terre.
2)
Le sondeur CrIS remplacera le sondeur infrarouge à haute résolution (HIRS) à bord de la prochaine génération de satellites américains NPOESS. Il fournira des mesures
de température et des profils d’humidité plus précis, depuis une altitude de 850 km environ. Consulter le site http://www.ipo.noaa.gov/ pour en savoir plus.
3)
Le satellite SCISAT permet à une équipe de scientifiques canadiens et internationaux de mieux comprendre le phénomène d’appauvrissement de la couche d’ozone et
plus particulièrement les changements observés au-dessus du Canada et de l’Arctique. L’instrument ACE-FTS embarqué par SCISAT mesure simultanément la tempéra-
ture, les traces de gaz, les petits nuages et les aérosols trouvés dans l’atmosphère, à une altitude de 650 km. Pleinement opérationnel, ce satellite fut lancé par la NASA
en août 2003.
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La Terre est exposée à une grande quantité de la planète. Sans cette absorption, la tempéra- Ce mécanisme d’effet de serre est connu de
rayonnements solaires (environ 1,7 × 1017 W ture moyenne à la surface de la Terre serait de longue date. Son principe fut d’abord posé par
hors de l’atmosphère ou 1366 W par m2, à une –17 °C au lieu de +15 °C. L’augmentation Joseph Fourier en 1824, puis il fut quantifié par
longueur d’onde maxi de 500 nm). Si toute constatée de la concentration des GES accroît Svante August Arrhenius en 1896. Précisons
cette énergie restait confinée à terre, la planète cette capacité d’absorption et, par consé- que Fourier travaillait alors à la description
se réchaufferait très vite. Heureusement, celle- quent, la température en surface : selon mathématique de la conduction thermique et
ci réfléchit presque 30 % de ces rayonne- l’observatoire de Mauna Loa, à Hawai, la du rayonnement infrarouge : une œuvre
ments, le reste étant absorbé par l’atmosphère concentration de CO2 est passée de 313 ppm d’autant plus complète qu’une autre de ses
(16 %), les nuages (3 %), le sol et l’eau (51 %). en 1960 à 375 ppm en 2005. découvertes majeures, l’analyse de Fourier,
Ce sont pourtant ces radiations qui permettent reste encore aujourd’hui à la base de l’instru-
la vie sur Terre : à l’origine de la photosynthèse Afin de collecter davantage de données sur les mentation permettant d’étudier l’effet de serre.
des plantes, du cycle hydrologique et d’autres GES, l’agence spatiale japonaise met au point
phénomènes naturels, cette énergie est finale- le satellite d’observation GOSAT (Greenhouse
ment retransmise par rayonnement sur une gases Observing SATellite), équipé d’un inter-
large gamme de fréquences (avec un pic féromètre conçu et fabriqué par ABB. Cet ins-
d’environ 15 micromètres dans l’infrarouge). trument contribuera certainement à recueillir
Cependant, l’atmosphère réabsorbe approxi- davantage d’informations sur les concentra-
mativement 71 % du rayonnement de surface, tions de molécules participant au phénomène
ralentissant ainsi le refroidissement naturel de de réchauffement de l’atmosphère terrestre.
mentation de mesure ainsi que le sont totalement redondants. La concep- conception et de fabrication de spec-
corps noir servant à l’étalonnage tion des mécanismes de scrutation tromètres FTS, qui modulent le fais-
radiométrique en vol de l’instrument. garantit une bonne capacité de flexion ceau IR sur une longueur d’onde
ABB participe également à l’élabora- et l’absence de frottement, ce qui évite donnée par interférence optique (cf.
tion des algorithmes de traitement de l’usure rapide des pièces en mouve- « Les ondes font des vagues »), remonte
niveau 1. ment, dont pâtit souvent l’instrumenta- au début des années 70, avec la mise
tion spatiale. au point de FTS embarqués sur des
ballons, suivie de plusieurs autres
Le sondeur CrIS pourra Le premier instrument fut livré en projets d’envergure. Cette élégante
mesurer des profils de novembre 2005, suivi de deux autres et puissante méthode d’analyse spec-
température avec une quelques mois plus tard. trale a encore de beaux jours devant
elle au service des spécialistes de
résolution verticale de Une longue expérience l’atmosphère.
1 km et une précision La technologie FTIR fut à l’origine
mise au point pour scruter le cosmos.
proche du degré Celsius. Elle trouva ensuite bien d’autres
applications avant d’être elle-même
Pour fiabiliser l’instrument, le sous- mise sur orbite pour observer la Terre. Marc-André Soucy
module de mesure et l’électronique L’expérience d’ABB en matière de [email protected]
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sation des produits finis à forte valeur composition chimique, mais égale- Cette technologie offre une précision
ajoutée sont considérables, notam- ment les propriétés des principaux analytique comparable à celle des
ment dans l’élaboration des mélanges flux du procédé tels que l’octane, les référentiels ASTM servant à élaborer
d’essence : analyses multi-propriétés et aromatiques, les courbes de distilla- les modèles d’étalonnage, sous réser-
multi-flux, haut niveau de répétabilité tion, le cétane ou le point de trouble. ve d’appliquer les bonnes méthodes
(généralement bien supérieur à celui Ces propriétés, souvent les plus solli- statistiques. Pourtant, les possibilités
des analyseurs en ligne classiques), citées par les spécialistes de l’optimi- d’amélioration de la répétabilité de
strict respect des normes ASTM (Ame- sation du processus ou les plus l’analyse comme de la disponibilité
rican Society for Testing and Mate- contraignantes en termes de produit de l’analyseur grâce à la technologie
rials). En outre, les analyseurs FT-NIR fini, peuvent être extraites d’un simple FT-NIR ne sont en général pas appré-
sont capables de modéliser non seule- spectre FT-NIR. ciées à leur juste valeur, par rapport
ment les informations directes de aux méthodes classiques d’optimisa-
tion du mélange par multi-analyseurs.
Pour les flux d’hydrocarbures légers,
par exemple, la technologie optique à
très faible bruit inhérente aux spectro-
mètres FT-NIR garantit une répétabili-
té analytique hors pair.
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leurs résultats aux normes de labora- valeur ajoutée et de risque. Fondée Néanmoins, de récents progrès, notam-
toire. sur l’optique, sa très grande flexibilité ment dans le contrôle optimal de la
est particulièrement adaptée aux ap- variabilité des analyseurs, ont considé-
Une démarche vraiment payante plications multi-flux et multi-proprié- rablement amélioré la situation, facili-
Il est possible de calculer la perte de tés. Elle est compatible à la fois avec tant la maintenance et la transférabili-
qualité « initiale » avec une précision des systèmes d’échantillonnage extrac- té des étalonnages. L’exploitation de
analytique de 0,1 indice d’octane tif in-situ et des analyseurs extractifs nouvelles procédures de modélisation
pompe. Si cette perte ne peut jamais multi-cellules déportés sur fibre opti- chimiométrique permet désormais de
être annulée, en la limitant au maxi- que. Elle permet en outre une analyse minimiser la sensibilité des étalonna-
mum, la marge globale de la raffinerie multi-propriété avec de courts temps ges aux changements de composition
peut être considérablement améliorée. de cycle d’analyse, bien adaptée aux du mélange.
Ainsi, pour une usine produisant exigences de l’optimisation de la com-
100 000 barils/jour, une très légère mande avancée des procédés. L’utili-
amélioration (précision analytique de sation de la FTIR dans des centaines
0,02 à 0,05 indice d’octane pompe) du de sites du monde entier témoigne
produit fini permet d’économiser 1,5 à par ailleurs du succès de la technolo-
3 millions de dollars à l’année [1]. gie. Traditionnellement, la mesure Mike Simpson
spectroscopique pour le contrôle en [email protected]
Le bon choix ligne du produit mélangé final fut bri-
La spectrométrie FTIR est actuellement dée par la difficulté de mise au point Bibliographie
la technologie la plus avantageuse en et de maintenance de modèles d’éta- [1] ABB Review Special Report Instrumentation &
termes de prix, de performance, de lonnage stables et à toute épreuve. Analytics, mai 2006, p. 54-59
est divisé en deux par une lame trouvé bien d’autres appli- c
séparatrice semi-réfléchissante b . Le
cations, notamment pour
{
faisceau réfléchi parcourt deux fois la
distance d1 qui le sépare du miroir c le contrôle des substances b
pour retomber sur la séparatrice. De chimiques dans l’industrie. d1
même, le faisceau traversant parcourt
deux fois la distance d2 de la lame au En 2b , la distance entre les sources – ou
miroir d . En sortie e , les deux faisceaux la différence de longueur de parcours a
interfèrent : de cette interférence sont 2(d1–d2) – est un multiple de la lon-
{
d’un point source est représentée en une interférence destructive. Plus géné- e
2a . Une seconde source identique est ralement pour ce type de source mono-
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2 Interférence de deux mouvements d’ondes identiques : la distance entre les sources détermine la propriété constructive b ou destructive c de
l’interférence observée le long de l’axe rouge. Les côtés de chaque petit carré sont égaux à un quart de longueur d’onde.
a b c
me correspondant est la somme des f(x) étant la fonction à analyser et Des algorithmes FFT pour raccourcir
interférogrammes de ses composants F(k) son spectre de fréquences. les temps de calcul
monochromatiques. La perte d’information est l’une des
{ }}
Généralement, l’enregistrement numé- conséquences de la diminution de la
I(d1 ) = ∫ I0 (λ)
1
2
1+cos 2π
λ
{
2(d1-d2)
d λ rique d’un signal correspond à une sé- fréquence d’échantillonnage. 3 repré-
rie finie de nombres acquis à interval- sente une courbe sinusoïdale (noire)
Un traitement supplémentaire est in- le régulier. La transformation de Fou- échantillonnée à la fréquence de 8
dispensable pour séparer ces signaux. rier discrète (TFD), dérivée de la for- (points noirs), puis de 4 (cercles rou-
mule générale, est la suivante : ges). Dans ce dernier cas, le signal
N-1
De Fourier à Fourier rapide échantillonné ne peut se distinguer de
e
Au début du XIX siècle, le mathéma- Fn = ∑f k
e−2πink/N la courbe rouge et, par conséquent, sa
ticien Jean-Baptiste Joseph Fourier dé- k=0
TFD est identique. La courbe rouge
veloppe une transformation mathéma- fk étant la kième composante de la sé- est appelée « alias » de la noire et ce
tique qui trace une fonction selon son rie arithmétique, Fn le nième élément phénomène de repliement de spectre
spectre de fréquences : de la série de fréquences correspon- (aliasing) vaut pour toutes les fré-
∫
∞ dante et N le nombre d’échantillons. quences supérieures à la moitié de la
F (k) = −∞
f (x) e−2πikxdx Cet algorithme souffre néanmoins d’un nouvelle fréquence d’échantillonnage.
inconvénient majeur : sa complexité est Une seconde TFD appliquée aux
proportionnelle au carré de N. Son uti- points omis donne des résultats aussi
lisation fut donc longtemps subordon- ambigus, mais la comparaison des
3 De faibles fréquences d’échantillonnage
née à l’existence de puissants outils de deux TFD permet de retrouver les
ne permettent pas toujours d’identifier les
calcul ; à défaut, il fallait se contenter informations perdues. Ainsi, au lieu
fréquences sans ambiguïté.
d’approximations, souvent inexactes. de calculer une TFD sur huit points,
signal original deux TFD sur quatre points sont réali-
sées, chacune ne nécessitant qu’un
fréquence d’échantillonnage = 8
fréquence d’échantillonnage = 4
La lumière transmise ou quart de la puissance de calcul néces-
repliement du spectre pour une émise par un gaz recèle saire au signal original. Cette réduc-
fréquence d’échantillonnage = 4 une foule d’informations tion se répète de façon récursive.
L’algorithme FFT est par conséquent
sur sa composition bien plus efficace lorsque le nombre
chimique, traduites en d’échantillons est une puissance de
deux.
lignes spectrales.