Notes Et Documents: Framatome
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i
TAILLE CRITIQUE DES DEFAUTS PROVOQUANT LA RUPTURE •' ;
BRUTALE DU DEPOT DE STELLITE D'UN OPERCULE DE ' '.•
VANNE ' . ' • ' ? • ' • • . - .
B. BONEH, P. GILLES, F. CHAUPOMER. A. AB1SR0R ...
NOTES ET DOCUMENTS
0 - RESUME
Des fissures traversantes ont été observées dans les parties «tellité'S de divers
équipements en service, mettant en lumière la fragilité du matériau.
La présente étude a été entreprise pour déterminer si, dans le cas d'un opercule de
vanne d'isolement, de telles fissures pourraient résulter d'une propaga~ion en
fatigue ou si elles devraient être attribuées à une rupture brutale.
A cet effet, on a modelise la pièce et calculé les contraintes engendrée- par les
sollicitations mécaniques et thermiques imposées. Par ailleurs, on a mesuré les
contraintes résiduelles dues au mode de fabrication du dépôt.
Une fois les champs d? contrainte déterminés, on a calculé les facteurs d'intensité de
contrainte qui résultent de la présence éventuelle dans ces champs de défauts de
taille variable.
Dans le cas étudié, on montre qu'il n'y a risque de rupture brutale que pour un
défaut débouchant dont la taille dépasse 0,7 mm et que, à taille égale, les défauts
situés à la frontière interne du dépôt sont nettement moins nocifs que les débouchant.
1 - INTRODUCTION
Des fissures traversantes de la partie stellitée de divers équipements en service
ont pu être décelées. Les qualités de ce matériau, choisi en particulier pour sa
résistance à l'érosion, ont en effet pour contrepartie une certaine fragilité. Dans
le cas d'un opercule de vanne d'isolement, l'importance du problème a conduit
FRAMATOME â effectuer une étude sur l'apparition de ces fissures et une autre sur les
conséquences possibles sur la tenue mécanique de la piëce. La première fait l'objet
du présent document, la seconde est traitée dans les références 1 et 2.
L'analyse qui suit a pour but de déterminer si une fissure traversante du stellite
d'un opercule peut être attribuée 3 un phénomène de propagation lente ou si elle
résulte d'une rupture brutale.
On est conduit à modéliser la pièce et à déterminer les champs de contrainte auxquels
elle est soumise en service. L'application de la mécanique élastique linéaire de la
rupture permet alors de déterminer des tailles critiques de défaut qui constituent
la limite entre les deux phénomènes possibles.
2 - HYPOTHESES DE CALCUL
L'évaluation des contraintes dans le stellite de l'opercule repose sur une double
modélisation de la piëce, mécanique et thermique, et sur une schématisation des
sollicitations appliquées.
Les caractéristiques des matériaux en présence doivent enfin être évaluées de façon
satisfaisante .
2.1.1. - Modë^e_de_çaiçul_des_çontraintes_m|çanigues
La partie supérieure d'un opercule est modélisée par une portion de plaque supposée
encastrée au niveau du bas de l'entaille servant de logement â la tige (figure 3 ) .
Le stellite est représenté par une couronne en relief.
La réaction du siège comme la résultante des forces de pression amène la pièce
composite â travailler en flexion autour d'un axe parallèle 3 DD'. On évalue donc la
contrainte normale à DD' dans le stellite au droit de l'encastrement en assimilant
la plaque â une poutre composite de section droite en U. Cette contrainte est linéai-
re dans l'épaisseur du stellite et extrémale en surface.
Four estimer les contraintes thermiques dans le atellite, on admet qu'elles sont
identiques 3 celles qui apparaissent dans le revêtement d'une plaque bimitallique
infinie de même épaisseur soumise aux mêmes sollicitations thermiques (figure 4 ) .
La température d'un point est alors uniquement fonction de sa position dans l'épais-
seur de la plaque. Far exemple, dans le cas d'un choc thermique, elle est calculée
sans difficulté â chaque instant en fonction des caractéristiques des matériaux et
de l'amplitude du choc.
h
/ E'(z) . o(z) . T(z) dz
o(i> - E'(z) __£ - a(z) . T(z)
/" E'(z) dz
0
E'Cz) EU)
! - v(2>
E • module d'Young
" • coefficient de Poisson
a • coefficient de dilatation linéaire
T - température par rapport à la référence pour laquelle les contraintes sont nulles,
à l'état isotherme
h - épaisseur totale de matière.
Les grandeurs E,v , o dépendent de z puisque la plaque est composée de deux matériaux.
Le serrage de l'opercule provoque une réaction du siège sur les deux faces. On sup-
pose cet effort normal au plan d'appui et uniformément réparti sur la circonférence.
1
Le calcul fait dans la référence 2 donne 0,495 M i ,
2.2.2. - Pression
La face externe de l'opercule côté haute pression peut être soumise i une pression
variable de 0 à 17,2 HPa. Four tenir compte des fuites éventuelles, la même pression
est envisagée sur les faces internes.
2.2.3. - Sol]içitations.thern|igyes
Les caractéristiques physiques sont prises dans la référence 4 pour l'acier inoxyda-
ble, dans la référence S pour le stellite. Sauf exception précisée, il s'agit de
caractéristiques autour de 170 *C.
- Limite élastique :
- Limite de rupture :
- Module d'Young :
- Coefficient de Poisson :
. Inox : a - 0,3
. Stellite : u - 0,27
- Chaleur massique :
Masse volumique :
3
. Inox : <!= 7950 kg/m
. Stellite : Z' 8380 kg/m 3
- Facteur critique d'intensité de contrainte :
Pour mener à bien l'étude, il faut connaître la valeur du facteur critique d'inten-
sité de contrainte. L'importance de ce paramètre du stellite étant considérable et
les valeurs publiées rares, FRAMATOME a été conduit 2 effectuer en laboratoire des
essais de ténacité [6] . Ces essais ont porté sur des éprouvettes parall.élépipédiques
sollicitées en flexion "3 points" (dimensions 130 x 25 x 25 mn). La préfissuration s
été effectuée en fatigue. Il s'est avéré difficile de réaliser une fissure initiale
plane et perpendiculaire aux faces latérales des Sprouvettes si bien que les critères
de validité imposés par les normes [ 7,S] n'ont pas toujours été respectés. Néanmoins,
la valeur obtenue â la température ambiante : 29 MNm- /l est considérée, comme carac-
téristique du dépôt étudié. Pour tenir compte de la variabilité des conditions indus-
trielles de déposition du stellite et pour rester conservatif, on considérera aussi
la valeur de 20 War /i. Ces valeurs .sont en bon accord avec la valeur indiquée dans
la référence 9, à 900 °C : 29,2 MNm-Vî.
- pression croissante sans puis avec fuite conduisant à mettre sous pression les
faces internes de l'opercule.
Côté haute pression : A pression nulle la contrainte due au serrage vaut 76,5 HPa ;
on suppose qu'avec l'augmentation de la pression, cette contrainte diidinue linéaire-
ment pour s'annuler pour une pression de fuite. On montre que [10 ] , dans ces condi-
tions, cette diminution est plus importante que l'augmentation résultant de la mise
sous pression de l'opercule. En d'autres termes, la mise sous pression de la tuyau-
terie diminue la contrainte dans le stellite qu'il y ait fuite ou nos. La contrainte
maximale est donc celle qui est spécifiée ci-dessus.
Côté basse pression : Le même effort de serrage que sur la partie haute pression
existe â pression nulle. Comme précédemment, il disparaît avec l'élévation de pres-
sion mais, cette fois, la force de pression communiquée par l'intermédiaire du noyau
de l'opercule avant fuite fait croître la contrainte plus vite qu'elle ne tend â
disparaître. Comme la présence d'une fuite tend à réduire cette contrainte, le cas le
plus défavorable est représenté par la pression maximale (17,2 HPa) appliquée à un
opercule sans fuite. La contrainte maximale vaut alors 176,7 MPa.
3.2. - CONTRAIRES THERMIQUES
A l'ouverture de la vanne, la circulation du fluide a'établit et sa température passe
quasiment instantanément de 30 a 177 *C. Four le calcul, le coefficient d'échange
fluide/opercule est choisi en supposant qu'il eat le même que le coefficient relatif
J
aux parois du tuyau. Poux un débit moyen, ce dernier -vaut 30.000 Wm" . t'étude de
sensibilité montre d'ailleurs que l'influence de ce paramètre reste faible. La
figure 5 montre deux des répartitions spatiales de contrainte qui apparaissent au
cours d'un tel choc thermique. L'épaisseur du dépSt de stellite est de 3 mm, celle
du métal de base, 46 m . Lea deux instants choisis correspondent aux moments ou la
contrainte en peau externe et a l'interface «tellite/métal de base est maximale en
valeur absolue. Dana les Hcux cas, il s'agit de contraintes de compression dans' le
stellite.
Le deuxième état de contrainte thermique correspond à l'état isotherme 177 *C. Le
coefficient de dilatation du stellite étant inférieur a celui du métal de base, le
revêtement est alors sollicité en traction tandis que le métal sous-jacent est sou-
mis 3 compression. La représentation graphique des contraintes relatives S cet état
apparaît également sur la figure S.
O •* O + 0 ( + (
î F • °2 F > °3 b >
n
0 b
:
K j - F C f ) /TTl|a [VTÎ
! f°
0 + 1 +
3
§<£)S+H<£> °3
:
9§fiyî-§ïï§ci§yt-Ëf^9yç!!§Dî
La repartition de contrainte est encore approchée par un polynôme du 3ême degré.
Le facteur d'intensité de contrainte au point A vaut :
•4-^iu(o l 0 0+ 0 | I, o i * o l )
+ 2 2 3 3
Les coefficients I., I,, I„, I, sont tabnlis dans la référence 14 en fonction de ?••
4.2. - RESULTATS
Les figures 7 et 8 représentent les variations du facteur d'intensité de contrainte
en fonction de la taille du dëfsat pour les deux types de défauts Evoques au paragra-
phe précédent et pour les faces Tiaute et basse pression de l'opercule. Les résultats
présentés ne sont pas corrigés pour tenir compte de la zone plastifiée en front de
fissure. En effet, celle-ci a une taille négligeable <<A.10 f mm) devant les dimen-
sions des fissures envisagées.
L'examen de ces figures amène les remarques suivantes :
1) Des deux situations restant après élimination de la situation 3 relative au
choc thermique chaud, la plus défavorable est, dans tous les cas, la situation
1 qui correspond â la vanne fermée portée â la température uniforme de 177 °C.
2) De ce fait, les contraintes dues à la pression n'interviennent pas dans la
détermination de la situation la plus défavorable et, de ce point de vue, les
faces haute et basse pression de l'opercule deviennent équivalentes.
3) En revanche, la différence entre défaut intérieur et débouchant est nette-
ment marquée et l'on constate que, pour une taille donnée, les premiers condui-
sent toujours à des facteurs d'intensité de contrainte plus faibles que les
seconds.
La situation la plus défavorable du point de vue facteur d'intensité de contrainte
est donc calculée par superposition de la contrainte résiduelle, de la contrainte due
au serra je et de la contrainte thermique de l'état permanent. Cette dernière est une
fonction très lâche du rapport de l'épaisseur du dépôt à l'épaisseur du substrat.
En d'autres termes, sa valeur varie très peu tant que l'épaisseur du stellite reste
faible devant l'épaisseur de métal de base. L'incertitude sur les valeurs exactes de
ces épaisseurs n'influe donc guère sur les résultats que l'on obtient.
5 - TAILLE CRITIQUE DES DEFAUTS
La taille critique d'un défaut est celle pour laquelle le facteur d'intensité de
contrainte atteint sa valeur critique, K. . En deçà de la taille critique, il n'y a
aucun risque de rupture brutale. Le tableau suivant résume les valeurs obtenues pour
les deux types de défaut envisagés et pour les deux valeurs de IL que l'on a consi-
dérées au paragraphe 2.3.(valeur mesurée et valeur plancher). Outre la. situation la
plus défavorable, on a également envisagé la situation correspondant aux seules con-
traintes résiduelles.
a 2
K = 20MNm" '
(c K, =29MNm" '
c
a 2
Dans le cas des seules contraintes résiduelles, la taille critique déterminée est la
taille maximale admissible â la fabrication. Cette taille ne saurait être dépassée
sou» peine de s'exposer â la rupture brutale spontanée du dépôt.
Les valeurs obtenues montrent que pour qu'un tel événement se produise :
- dans le cas d'un défaut intérieur, le défaut devrait avoir une profondeur
Supérieure à 90 Z de l'épaisseur du stellite, quelle que soit la valeur de K_
prise en compte,
- dans le cas d'un défaut débouchant, pour la plus faible valeur de L , la
profondeur admissible est encore supérieure à 75 Z de l'épaisseur de stellite.
Autrement dit, tout défaut créé à la fabrication est stable sous l'effet des con-
traintes résiduelles, sauf s'il est débouchant et s'il couvre déjà plus des 3/4 de
l'épaisseur du dépôt. Dans ce dernier cas très improbable, il peut spontanément
devenir traversant.
Pour la situation de service la plus défavorable, la valeur de la taille critique
déterminée varie du simple au double selon la valeur de K^ que l'on choi.it. Cela
résulte du fait que le facteur d'intensité de contrainte varie en première approxima-
tion comme la racine carrée de la taille du défaut (figuré-- 9).
On constate comme dans le cas précédent que, à taille égale, un défaut débouchant
est plus dangereux qu'un défaut intérieur. Ainsi, aucun défaut débouchanc inférieur
à 0,7 ao comme aucun défaut intérieur inférieur à 1,6 mm ne peut devenir brutalement
traversant.
On en conclut qu'il faut savoir déteccer des défauts de -:ette taille avant mise en
service pour être sûr de ne pas créer de défaut traversant dès la première appari-
tion de la situation de service la plus défavorable.
Il faut noter que les cailles critiques déterminées sonc des tailles minimales dans
la mesura où les chargements sont surévalués par conservatisme. Ceci est a forciori
vrai quand on s'intéresse à la valeur minimale de K_ .
6 - ÇQflÇUB.QW
L'objectif de cette étude était l'analyse des sollicitations supportées par la par-
tie stellitëe d'un opercule de vanne afin de déterminer le mécanisme de formation
d'éventuelles fissures traversantes qui apparaîtraient en service.
On a montré qu'un défaut radial débouchant est plus sollicicé qu'un défaut interne
de même géométrie.
En outre, le chargement le plus sévère est constitué par la superposition des effets
du serrage avec les contraintes résiduelle et thermique permanentes. L'influence des
variations de l'épaisseur du dépôt et de l'épaisseur du métal de base reste faible.
Dans ces conditions, la rupture brutale ne peut avoir lieu que pour un défaut débou-
chant supérieur à 0,7 mm de hauteur ou un défaut interne supérieur à 1,6 mm.
Selon toute probabilité, des fissures de cet crdre de grandeur peuvent être décelées
par un contrôle de fabrication. Dans ce cas, il n'y a pas lieu de craindre la rup-
ture brutale à la première mise en charge de la pièce. 11 subsiste néanmoins le
risque d'une progression en fatigue des défauts initiaux jusqu'à des dimensions de
cet ordre, suivie de la rupture brutale.
7 - RgdgjÇES
[l] ABISROR A. - GILLES P. - BONEH B. ; Rapport interne FRAMATOME, S57 CPÏ 7101,
Î982.
[2] GILLES P. - BONEH B. - LE BRETON F. : Rapport interne FRAMATOME, 557 CPÏ 7111.
* J981.
JJB ] ASTK, E 399-74 - Standard Test Method for Plane Strain Fracture Toughness of
Metallic Materials.
[10] BONEH B. - BURET M. : Rapport interne FRAMATOME, 557 CPt. 7108, 1982.
107pa
2
1
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DEFAUT DEBOUCHANT
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