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1.

Introduction

Dans le premier chapitre, les grandes thématiques de la macroéconomie – les fluctuations de l’activité
économique et la croissance sur le long terme – ont été présentées. Au cours de ces présentations les
notions de PIB et de PIB par habitant ont été abordées ; mais qu’est-ce que véritablement le PIB ?
Comment le comprendre ? Comment l’utiliser ? Dans ce chapitre, nous allons revenir sur ces questions
en commençant par une présentation rapide de son histoire et une première définition du PIB comme «
somme des valeurs ajoutées brutes » (section A). Dans un second temps, nous allons approfondir cette
présentation avec deux autres approches du PIB : par la demande et par le revenu (section B). Dans la
section suivante (section C), nous discuterons de la manière d’utiliser le PIB afin d’analyser les évolutions
de l’activité économique. Nous reviendrons ensuite sur les différentes formules (section D) et leur
intérêt. Dans les sections E et F, nous discuterons des limites du PIB et des autres indicateurs qui
permettent d’aller plus loin.

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Table des matières

1. Introduction

2. Un peu d'histoire

3. PIB, prix et valeur ajoutée

4. Les impôts sur les produits et quelques remarques

5. Quelques définitions

6. L'essentiel (vidéo)Passer au contenu principal

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Macroéconomie 1

2.1 : Qu’est-ce que le PIB ?

2. Un peu d'histoire

Commençons par un peu d’histoire : pour comprendre ce qu’est le PIB, il est utile de remonter à sa
création. En 1931, alors que les conséquences du choc économique de 1929 sont manifestes, le Congrès
des Etats-Unis charge l’économiste Simon Kuznets (1901-1985 et « prix Nobel » en 1971) de créer un
indicateur permettant de mesurer l’activité économique dans son ensemble. [1] En effet, à l’époque, si
des indicateurs sectoriels de l’activité économique existaient déjà (la production minière, la production
d’acier, la production agricole, etc.) il n’en existait aucun de « général ». Or, lorsqu’une crise survient
(comme après 1929), on peut souhaiter mesurer l’impact de cette crise sur l’ensemble de l’économie et
non pas sur un secteur particulier. De même, lorsque l’on met en place une politique publique (afin de
relancer l’activité économique par exemple) on peut souhaiter connaître son impact sur l’activité « en
général » et non pas sur un (ou plusieurs) secteur(s) particulier(s).

Kuznets cherche donc à créer un tel indicateur de l’activité économique : le PIB. On peut donc d’ores et
déjà remarquer que le Congrès des Etats-Unis souhaitait définir un indicateur d’activité. Ce n’est donc
pas un indicateur de « richesse » (mais plutôt de « revenu ») [2] et encore moins de « bien-être ». Un
point sur lequel Kuznet insiste dès ses premiers travaux et sur lequel nous reviendrons. Au-delà de ce
premier travail, deux autres travaux abordent cette question du « revenu national » et vont inventer un
moyen de le mesurer.

En premier lieu, et comme développé dans le chapitre 1, la Theorie Générale (1936) de John Maynard
Keynes va révolutionner la façon de penser la macroéconomie. Cet ouvrage est d’autant plus important
que Keynes va participer aux travaux cherchant à mesurer le revenu national et pour mettre au point un
système de comptabilité national en Angleterre (l’un des objectifs de la comptabilité nationale est
justement de mesurer le « revenu national » et donc le PIB). De nombreux économistes d’inspiration
Keynésiennes participèrent également à la création de ces systèmes dans leurs pays respectifs, comme
par exemple Jan Tinbergen (déjà évoqué au chapitre 1) qui y contribua au Pays-Bas. Ce point n’est pas
anodin : les catégories utilisées par la macroéconomie keynésienne et ceux de la comptabilité nationale
sont les mêmes. Ceci permet de disposer de mesures précises des grandeurs économiques (revenu,
consommation, investissement, etc.) qui sont au cœur de la macroéconomie.

En second lieu, il est difficile d’ignorer Wassily Leontief (1906-1999 ; « prix Nobel » en 1973) qui, dans
une série de travaux (« Quantitative Input and Output Relations in the Economic System of the United
States » et «The Structure of the American Economy »), imagine le Tableau Entrée Sortie. Ce tableau, qui
présente l’économie par « branches » et par « produits » (construction, industrie, agricultures, etc.) et
décrit comment ceux-ci sont produits et utilisés par l’économie nationale est une pièce essentielle de la
Comptabilité Nationale, même si nous en discuterons peu dans ce cours.

Ce rappel de l'inspiration keynésienne de la Comptabilité Nationale et du PIB ne doit pas laisser croire
que l'ensemble des systèmes de comptes étaient identiques dès l'origine. De fait, chaque pays pouvait
avoir son propre système ce qui rendait les comparaisons internationales difficiles. Toutefois, les Nations
Unies proposèrent dès 1970 des règles méthodologiques communes dans l'établissement de Système de
comptabilité nationale (SNC). L'Europe s'inspire de ces normes pour proposer un système européen des
comptes (SEC 1979). Depuis lors, le mouvement pour une harmonisation des systèmes de comptabilité
nationale n'a pas cessé et la plupart des Etats ou des organisations internationales (ONU, OCDE, Banque
Mondiale, FMI, Eurostat) utilisent maintenant des systèmes extrêmement proches.

[1] Kuznets s’intéressait déjà à ces questions ; d’où le choix du Congrès. Par ailleurs, un économiste
anglais, Colin Clark (1905-1989) est aussi un des pionniers de la mesure du revenu national.

[2] On peut expliciter la différence en considérant un individu : le revenu d’un individu est ce qu’il gagne
durant une période de temps donnée, par exemple un mois ou une année. En économie, on va parler de
« flux ». Sa richesse, au contraire, est un « stock ». Il s’agit de l’inventaire de tout ce qu’il possède et a pu
accumuler dans le temps. De même, le revenu d’un pays mesure « ce qu’il gagne » en un an quand la
richesse regarde l’ensemble des éléments valorisables au sein de ce pays.

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1. Introduction

2. Un peu d'histoire

3. PIB, prix et valeur ajoutée

4. Les impôts sur les produits et quelques remarques

5. Quelques définitions
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