Chapitre 4 - Protection
Chapitre 4 - Protection
Chapitre 4 - Protection
Plan du chapitre :
I. Acétalisation et hémiacétalisation
Compétences exigibles :
On a déjà vu que le carbone du groupe carbonyle est électrophile et qu'il peut subir des additions nucléophiles (voir
l'action des organomagnésiens ou de NaBH4 sur le groupe carbonyle). Cette électrophilie peut être activée par
protonation de l'atome d'oxygène en milieu acide :
pKA ≈ - 8
Acides utilisés : Ils doivent remplir plusieurs conditions : être forts, être tels que leur base conjuguée ne soit pas
nucléophile (exemple : H2SO4) pour qu'il n'y ait pas d'A N sur le groupe carbonyle activé, et être solubles en milieu
organique (exemple : Acide paratoluènesulfonique ou APTS souvent préféré à l'acide sulfurique)
APTS Remarque : l'APTS est un acide fort car …..........................
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Remarques :
Si, à la place de deux équivalents d’alcool ROH, on ajoute un diol, on obtient comme produit un acétal cyclique.
Aide pour la rétrosynthèse : le carbone lié aux deux O dans l’acétal final provient du dérivé carbonylé.
Partie 6 : Chimie organique (II) Chapitre 4
Mécanisme :
Conditions expérimentales :
La formation des (a)cétals est une des rares réactions de chimie organique qui soit sous contrôle thermodynamique.
L'amélioration du rendement peut donc être obtenue par les techniques usuelles de déplacement d'équilibre :
introduction d'un réactif en excès, élimination d'un produit au fur et à mesure,...
La réaction étant athermique, une modification de température ne permet pas de modifier le rendement. Une
augmentation de température permet seulement d'accélérer la réaction (cf cours de cinétique).
Partie 6 : Chimie organique (II) Chapitre 4
Si les produits organiques (alcool et (a)cétal) sont peu volatils, il est alors
possible d'utiliser un appareil de Dean-Stark (voir figure ci-contre). La
réaction se déroule dans un solvant organique comme le toluène ou le
cyclohexane, dans lequel l'eau formée au cours de la réaction n'est pas
soluble. Le milieu réactionnel est alors porté à ébullition et la phase gazeuse
émise contient une proportion constante d'eau et de solvant (espèces les
plus volatiles du milieu réactionnel). Lorsque les vapeurs émises sont
recondensées par le réfrigérant, on obtient un mélange biphasique
eau/solvant. La mesure de la quantité d'eau récupérée est un moyen de
suivre l'avancement de la réaction. Dans l'appareil de Dean-Stark, l'eau de
densité plus grande que le solvant, remplit la partie basse du dispositif de
récupération. Le solvant, occupant la partie haute, finit par retomber dans le
ballon : la quantité de solvant utilisé est donc limitée et le milieu s'appauvrit
petit à petit en eau.
Le but d'une protection est de préserver une fonction intacte en l'empêchant de réagir. On la transforme en général en
une nouvelle fonction peu réactive. Il est alors possible de faire de nombreuses étapes de synthèse sur le reste de la
molécule. Lors d'une ultime étape de déprotection, la fonction protégée est reformée.
Le groupe protecteur utilisé pour la protection doit être résistant aux étapes suivantes de la synthèse et sélectif de la
fonction à protéger.
Les étapes de protection et déprotection doivent être faciles à mettre en œuvre et posséder un rendement élevé.
De façon réciproque, un diol 1,2 ou 1,3 peut être protégé par une fonction acétal. La réaction de protection se fait par
ajout d'une cétone, en général la propanone, en milieu acide et la déprotection se fait par une hydrolyse acide. Ce
type de protection est particulièrement utilisé dans la chimie des sucres puisque ceux-ci possèdent de nombreuses
fonctions alcools.
On donne l'exemple de la synthèse de la vitamine C :
Partie 6 : Chimie organique (II) Chapitre 4
1. Donner la nature de chaque étape de la synthèse en choisissant parmi les mots suivants : protection,
déprotection, oxydation, réduction, isomérisation, estérification.
2. Identifier les conditions de protection et de déprotection utilisées.
La fonction étheroxyde (notée R – O – R') est une fonction très peu réactive, souvent utilisée pour protéger la fonction
alcool (R – OH).
Remarque : les éthers, peu réactifs, sont souvent utilisés comme solvants. Exemples : éther diéthylique, THF,...
La réaction de protection est une synthèse de Williamson (voir chapitre 4 : Activation des alcools, de la Partie 5 : Chimie
organique II). La déprotection se fait par l'action d'acide halogéné comme HI ou HBr.
Exemple : extrait de la synthèse du Duvalidan, médicament préconisé dans le traitement des troubles circulatoires :
L'emploi de l'éther benzylique (R – O – CH2 – Ph, abrégé R – O – Bn) est très répandu, pour plusieurs raisons :
il est particulièrement stable. La fonction alcool est ainsi protégée contre la plupart des réactifs usuels : acides,
bases, nucléophiles, oxydants...
il peut être déprotégé sélectivement par hydrogénolyse (H 2(g) à température ambiante, en présence d'un
catalyseur comme le palladium). Cette méthode de déprotection ne touche qu'aux éthers benzyliques,
contrairement à HI, qui déprotège tout type d'éthers.
Exemple : extrait de la synthèse de la monensine, antibiotique utilisé dans l'alimentation des ruminants :