Analyse de La Performance Des Institutions de Microfinance. Cas de La CAMEC

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1

0.INTRODUCTION
0.1 Problématique

La micro-finance suscite actuellement des débats quant à sa


capacité à lutter contre la pauvreté. Définie comme la fourniture de
services financiers à la frange de la population exclue du système
bancaire classique, elle a la particularité de chercher à accomplir une
mission sociale tout en fonctionnant comme une institution financière
classique. La conséquence de ce dualisme est qu’un succès financier a
tendance à conduire à un échec social et vice-versa.
Ceci suscite un débat quant à la détermination de l’aspect
qui devrait être prioritaire. La divergence des points de vue est
accentuée par le fait que les intervenants du secteur de la micro-
finance ont des objectifs différents. Les donateurs s’intéressent à
l'impact social des institutions qu'ils financent, alors que les
investisseurs se soucient de la pérennité financière.

Ce dualisme est soutenu dans la littérature par deux courants


de pensée : l’approche welfariste, qui porte son attention sur
l’exigence sociale de ciblage des pauvres et d’amélioration de leurs
conditions de vie et l’approche institutionnaliste, qui défend
l’exigence de rentabilité et de viabilité de l’institution. L’objectif
des IMF est d’atteindre la meilleure performance possible, ce qui peut
être réalisé lorsqu’elles parviennent à concilier les exigences de PF
en assurant une rentabilité pérenne et de PS en réduisant la pauvreté,
entre la PF et la PS en micro-finance oppose les welfaristes aux
institutionnalistes1.

Bien que ces deux courants de pensée partagent l’objectif de


réduction de la pauvreté, ces approches placent la micro-finance à la
croisée des chemins, ce que Morduch qualifie de « Micro-finance Schism
». Le débat entre PF et PS est cependant antérieur à l’émergence des
IMF2.

Ces « institutions de micro-finance » ont prouvé qu'elles


pouvaient à la fois être rentables et avoir un impact réel sur le
niveau de pauvreté de leurs clients.

1
FLORENT BEDECARRATS La micro-finance entre utilité sociale et performances financières : Le
rôle des normes dans la gouvernance d’un secteur mondialisé. Science politique. Université
Panthéon-Sorbonne, Paris I, 2012.
2
MORDUCH J.: The micro-finance schism, World Development, vol. 28, n° 4, 2000, p 617.
2

Comme le rappellent Boyé, Hajdenberg et Poursat, quatre


objectifs fondamentaux sont traditionnellement recherchés par les
programmes de micro-finance : 1) réduire la pauvreté, 2) encourager la
création d’entreprises, 3) soutenir la croissance et la diversification
d’entreprises et 4) renforcer la position sociale de la femme ou de
groupes de population défavorisés 3.
Si la micro-finance tend, dans les pays en développement, à
réduire la pauvreté et à favoriser l’empowerment (autonomisation) de
groupes d’individus socialement exclus, dans les pays industrialisés
elle tend plutôt à faciliter en priorité la création de très petites
entreprises par des personnes dans une situation personnelle et sociale
souvent difficile. Pour autant, être exclu du secteur bancaire n’est
pas toujours une condition sine qua non pour accéder aux services
micro-financiers.

La problématique de la responsabilité sociale de l’entreprise


émerge vers le début des années 1950. Le débat porte sur l’entreprise
capitaliste dont la vocation est la création du surplus pour les
actionnaires. Bowen soutient l’idée selon laquelle la recherche du
profit ne doit pas être l’unique objectif visé par l’homme d’affaires.
Celui-ci doit intégrer dans ses objectifs les valeurs et les attentes
de la société4.

S’inscrivant dans cette logique, Caroll identifie quatre


niveaux de responsabilité pour l’entreprise capitaliste. Elle doit, en
premier lieu, générer des profits en produisant des biens de
consommation dont les caractéristiques satisfont les besoins des
consommateurs ; ce qui correspond à la responsabilité économique de
l’entreprise. Par le respect des lois et des règlements, elle assume sa
responsabilité légale. Elle possède aussi une responsabilité éthique,
qui est l’adhésion volontaire de l’entreprise aux valeurs morales
partagées au sein de la société. Enfin, l’engagement volontaire de
l’entreprise dans des opérations de type philanthropique caractérise sa
responsabilité discrétionnaire 5.

3
BOYE S., HAJDENBERG J. ET POURSAT C, « Le guide de la micro-finance, microcrédit et épargne
pour le développement », éditions d’organisation, Paris, 2006, p25.
4
BOWEN H., Social reponsability of businessmam, New York, Harper, 1953, p 34.
5
CAROLL A. B. A three dimensional conceptual model of corporate social performance, Academy of
Management Review, 1979, p 497.
3

Wood, quant à lui, ne distingue que trois niveaux de


responsabilité : sociale, économique et éthique. Ce cadre normatif de
la responsabilité sociale de l’entreprise s’oppose au paradigme néo-
classique de la firme selon lequel la maximisation du profit est la
raison d’être de l’entreprise.
En effet, Levitt considère que l’unique responsabilité
sociale de la firme était de créer de la richesse et de faire des
profits6. Friedman introduit le postulat que dans sa quête du profit,
l’entreprise génère des externalités positives qui conduisent à un
équilibre socialement admissible 7.

L’engagement volontaire dans des actions sociales est


considéré comme un surcoût et donc altère l’équilibre. À l’opposé,
Bowen considère que la recherche du profit ne peut être réalisée à long
terme que dans la mesure où l’entreprise agit comme un membre de la
société8. Le débat actuel sur le double objectif de la micro-finance
trouve sa source dans cette opposition ou complémentarité entre
responsabilité économique et responsabilité sociale qui oppose deux
courants de pensée : les welfaristes et les institutionnalistes.
En effet, les institutions de micro-finance (IMF) se trouvent
confrontées à un double défi : il leur faut non seulement fournir des
services financiers aux pauvres (c’est l’objectif de portée ou
d’atteinte), mais encore couvrir leurs charges afin d’éviter la
faillite (soit un objectif de viabilité). Ces deux dimensions doivent,
par conséquent, être prises en compte pour évaluer leur performance 9.
L’objectif des IMF est d’atteindre la meilleure performance
possible, ce qui peut être réalisé lorsqu’elles parviennent à concilier
deux exigences : la performance sociale (PS) en réduisant la pauvreté
et la performance financière (PF) en assurant une rentabilité pérenne.
Cependant, ces deux exigences suscitent un débat entre deux courants de
pensée opposés : les welfaristes qui font valoir l’exigence sociale de
ciblage des plus pauvres et d’amélioration de leurs conditions de vie
et les institutionnalistes qui défendent l’exigence économique de la
rentabilité et de la viabilité de l’institution 10.

6
LEVITT T., The dangers of social responsability, Harvard Business Review, septembre-octobre,
1958, p 41.
7
FRIEDMAN M.: The social responsability of businessman is to make profit. New York Times
Magazine, 1970, p 74.
8
BOWEN H, Op Cit, p 31
9
G.F.LUZZI et S.WEBER, Micro-finance et politique publique, 2009, P.203-226
4

De nombreux problèmes se posent ainsi à L’IMF. Ils doivent


suffisamment procéder à une collecte de l’épargne, ce qui signifie
qu’elles doivent proposer des taux d’intérêt attrayants aux épargnants
et elles doivent suffisamment attirer des membres et usagers ou elles
doivent avoir suffisamment des membres ayant une capacité d’épargne 11.
Cependant, plusieurs auteurs mettent en doute la durabilité
de la performance sans une gestion saine des risques. Cette perspective
est essentielle car si l’on veut rendre durable l’action des IMF, la
sécurisation de leur activité est un préalable incontournable. La
gestion des risques peut donc être considérée comme un levier de la
performance financière et de la pérennité des IMF. Ainsi, nous
formulons notre problématique de la manière suivante :
- La CAMEC/Mbanza-Ngungu est-elle financièrement et socialement
performante ?
- La CAMEC pour être performante doit-elle utiliser les
indicateurs sociaux ou les indicateurs financiers ?
0.2. Objectifs

Notre travail a eu comme objectif principal d’analyser la


performance de la CAMEC/Mbanza Ngungu, et il poursuit comme objectifs
spécifiques :

- Analyser la performance de la CAMEC/Mbanza-Ngungu dans le but de


comprendre si elle socialement et/ou financièrement performante ;
- Calculer les ratios de la performance de la CAMEC/Mbanza-Ngungu ;
- Savoir si la CAMEC pour être performante doit utiliser les
indicateurs sociaux ou les indicateurs financiers.
0.3. Hypothèses de recherche

Afin de réduire l‘abstraction dans la suite de notre recherche, nous


avançons les propositions suivantes en rapport avec nos questions de
recherche.

- La CAMEC/Mbanza-Ngungu serait performante financièrement et


socialement au vu de son personnel qualifié et compétent et de sa
rentabilité réalisée année par année.

10
P.ADAIR et I.BERGUIGA, Les Facteurs Déterminants De La Performance Sociale et De La
Performance Financière Des Institutions De Micro-finance dans la région de MENA : une analyse
en coupe instantanée, 2010, p 52.
11
NOWAK, M., L'Espoir Economique. Micro-finance et Entrepreneuriat Social, Ferments d'un Monde Nouveau,
Editions J .C Lattès, 2010, P86.
5

- La CAMEC/Mbanza-Ngungu atteindrait ses objectifs financiers et


sociaux au vu de son rendement, de sa facilité à servir la clientèle et
du respect des normes sur les ratios de la performance.

0.4. Choix et Intérêts de la recherche


L‘élaboration d‘une recherche sur l’analyse de la performance
d’une Institution de micro-finance présente des intérêts théoriques et
pratiques. A cet effet, l'intérêt porté à ce thème de recherche
scientifique est celui de saisir l'apport de la Micro finance dans le
processus de la lutte contre la pauvreté en RD Congo. Nous espérons que
notre travail pourra servir de prémisse pour les investigations futures
dans la mise en place des Institutions de Micro finance grâce
auxquelles un développement économique est possible.
0.5. Méthodologie du travail

Pour arriver à bien mener notre étude, nous avons recouru aux
méthodes et techniques suivantes :

- Méthode Analytique : qui nous a permis de vérifier et traiter


systématiquement toutes les informations et les données collectées
auprès de responsable de la COOPEC.
 Technique documentaire : qui nous a permis, d’une part de nous
réfère à la littérature disponible sur les institutions de micro-
finance pour enrichir notre cadre théorique. Et d’autre part, de
procéder à la collecte des données secondaires sur les Institutions de
Micro-finance.
- Technique d’interview libre ou d’entretien : celle-ci a complété
l’analyse documentaire en essayant de collecter d’autres informations
auprès des Responsables Opérationnels dans le but d’affiner nos
analyses.
- L’analyse de données se fera par le calcul des différents ratios
de performance entre autres la rentabilité financière, la rentabilité
économique, et la rentabilité commerciale...

0.6. Délimitation spatio-temporelle


Scientifiquement un travail nécessite d’être délimité dans le
temps et dans l’espace. Pour ce faire, la délimitation temporelle
couvre l’intervalle allant de 2018 à 2021, et du point de vue de
l’espace, l’étude porte sur la COOPEC CEC/MBANZA NGUNGU, plus
précisément dans la Province du Kongo Central.
6

0.7. Plan du travail

Outre l’introduction générale et la conclusion générale, le


cheminement de notre étude est reparti en trois chapitres, que voici :
Le premier aborde le cadre théorique sur la Performance des IMF; Le
deuxième présente le cadre d’étude ; et Le troisième analyse la
performance des IMF.
7

CHAPITRE 1 : CONSIDERATIONS THEORIQUES

Ce premier chapitre présente les notions liées à la


performance. La première section aborde l’analyse des concepts et la
deuxième section présente l’approche théorique et empirique.

Sections 1. Analyse des concepts

1.1. L’historique et les règles de gestion


La micro-finance existe sous diverses formes depuis des
siècles. Mais, elle ne se structure réellement que depuis une trentaine
d‘années. Dans les années 60 et 70 apparaissent les programmes de prêts
à faible taux, dont le principe est repris par les institutions de
micro-finance sous leur forme actuelle. Ces premières tentatives sont
des échecs relatifs.
Le microcrédit a pris véritablement son essor dans les années
1980, bien que les premières expérimentations remontent au début des
années 1970 au Bangladesh en particulier et dans quelques autres pays.
Si l‘on se réfère à son expérience la plus médiatique, ses débuts
remontent à 1976, l‘année de création de la Grameen Bank au Bangladesh.
Par rapport à la situation antérieure qui se caractérisait
grosso modo par l‘octroi de crédits subventionnés effectués le plus
souvent par des non spécialistes, la différence tient à l‘importance
accordée au remboursement, à la fixation d‘un taux d‘intérêt couvrant
le coût de la prestation du crédit et au ciblage de groupes de clients
n‘ayant, le plus souvent, pour seule autre source de crédit que le
secteur informel.

En Afrique, les pratiques de la micro-finance sont encore


plus anciennes, surtout celles qui relèvent de la collecte de la petite
épargne. Dans des pays comme le Burkina Faso ou le Cameroun, les
premières coopératives d‘épargne et de crédit ont vu le jour au cours
des années 60.
L‘un des premiers succès reconnus de banque des pauvres est
la Grameen Bank. Son fondateur, Muhammad Yunus a notamment décidé de
fixer des taux d‘intérêt suffisamment haut pour permettre de couvrir
les frais. Il a également concentré la Grameen Bank sur un nombre
restreint d‘activités (l‘épargne et les prêts de petites sommes
essentiellement). L‘idée de la Grameen Bank est venue de Muhammad
Yunus, lorsqu‘il prêta de sa poche l‘équivalent de 26 dollars à 42
femmes exploitées comme rempailleuses des chaises. Face à leur
8

enthousiasme et au fait qu‘elles remboursent toutes leur prêt dans le


délai12.

1.2. Les définitions de la micro-finance

Il existe plusieurs définitions de la micro-finance. Nous en


retenons quelques-unes qui vont dans le même sens et qui cadrent le
mieux avec le contexte de notre étude.

Selon les Nations Unies, on entend par micro-finance, l‘offre


de services financiers (microcrédit, micro-assurance, transfert
d‘argent, etc.) aux populations pauvres, exclues du système bancaire,
sans ressource ni droit de propriété.

Les plus pauvres sont exclus du système bancaire


traditionnel, parce qu‘ils ne sont pas salariés, parce qu‘ils n‘offrent
aucune garantie et sont souvent analphabètes et parce qu‘ils ne
représentent pas a priori une population « rentable ». Ils n‘ont donc
pas accès aux services financiers et, notamment, à l‘épargne et au
crédit. Le microcrédit permet à ces femmes et ces hommes démunis de
démarrer une petite activité génératrice de revenus : une micro-
entreprise.

Le prêt est ensuite remboursé grâce aux revenus de cette


entreprise qui permet aussi parfois d'en épargner une partie et de
financer l'éducation des enfants entre autres. Abordant dans le même
sens que les deux premières définitions, Sabrina considère la micro-
finance comme des structures d‘épargne et/ou de crédit à destination
d‘une tranche de population généralement exclue du circuit de
financement bancaire classique.

Selon Marc Labie, on appelle micro-finance, l`octroi de


services financiers (généralement du crédit et/ou de l`épargne), à des
personnes développant une activité économique productive, le plus
souvent de l`artisanat ou du commerce, et n`ayant pas accès aux
institutions financières commerciales en raison de leur profil socio-
économique (il s`agit des pauvres, sans revenus fixes, qui n`offrent
aucune des garanties en vigueur dans les institutions bancaires
commerciales). L`aspect le plus connu de la micro-finance est le
microcrédit13.
12
YUNUS, M., Grameen Bank II: Designed to Open New Possibilities. Dhaka: Grameen Bank, 2002, p
21.
13
LABIE, M, la micro-finance en question. Limites et choix organisationnels, Editions LUC
PIRE, Bruxelles, 1999, p 12.
9

Il consiste le plus souvent à octroyer des prêts à court


terme, soit pour permettre la constitution du fonds de roulement, soit
pour réaliser de petits investissements microcrédit et la finance
informelle. Un microcrédit est un crédit d‘un montant peu élevé,
sensiblement inférieur au crédit qu‘une entreprise ou un ménage peut
solliciter d‘une banque.

La finance informelle (finance indigène parce qu‘elle vient


d‘en bas, c‘est est une finance sur mesure), est une pratique d‘épargne
et de crédit qui n‘est pas obligée de respecter un cadre ou un schéma
fixe. Les relations entre le débiteur et le créancier reposent sur la
confiance. Elles sont personnelles.
Dans la finance informelle, il n‘y a pas de conditions
préétablies, pas de frais de gestion, pas de cadre fixe, pas de
contrôle14. (Par exemple une machine à coudre pour un artisan, l‘achat
des semences pour les maraîchers, etc.).

Les prêts sont ainsi octroyés à des individus ou à des


groupes appelés « groupes solidaires » en raison de l`obligation faite
à leurs membres de se couvrir les uns les autres (si un membre du
groupe ne remplit pas ses obligations en matière de remboursement, les
autres doivent les assumer).

Selon Robinson, le terme micro-finance est utilisé pour


désigner l'ensemble des services financiers offerts aux clients
travaillant dans différents secteurs socio-économiques qui gèrent de
petites entreprises ou des micro-entreprises 15.

Pour Bates, « La micro-finance englobe la prestation des


services financiers : mobilisations des dépôts (épargne), octroi de
crédits, (productif et prévoyance), service d'assurance, service de
transfert de fonds etc., soit tous les produits de services financiers
connus comme tels sur le marché financier destinés principalement aux
entrepreneurs, communautés et personnes actuellement marginalisés et ne
bénéficiant pas de ces services » 16.

14
LELART, M., De la finance informelle à la microfinance, AUF, 2006, p 52.
15
ROBINSON, M., The Microfinance Revolution: Sustainable Finance for the Poor. Washington, D.C.
World Bank, 2001, 8.
16
BATES, T., Introduction to the special issue on advancing research on minority
entrepreneurship, Annals of the American Academy of Political and social science, 2007, p18.
10

Pour Michel Lelart, la micro-finance se définit comme étant


l‘ensemble des services financiers (épargne, crédit, micro-assurance et
transfert d‘argent), une finance de proximité qui s‘adapte aux besoins
et qui s‘inscrit dans une logique de fourniture de services financiers
à une population qui n‘a pas accès à la banque, ainsi qu‘aux besoins
d‘un autre ordre que l‘emprunteur éprouve quand il obtient son crédit
(conseil, formation, encadrement) 17.

Michel Lelart établit une nuance entre la micro-finance, le


microcrédit et la finance informelle. Un microcrédit est un crédit d‘un
montant peu élevé, sensiblement inférieur au crédit qu‘une entreprise
ou un ménage peut solliciter d‘une banque. La finance informelle
(finance indigène parce qu‘elle vient d‘en bas, c‘est est une finance
sur mesure), est une pratique d‘épargne et de crédit qui n‘est pas
obligée de respecter un cadre ou un schéma fixe. Les relations entre le
débiteur et le créancier reposent sur la confiance. Elles sont
personnelles.

1.3. La spécificité de la micro-finance


Les institutions qui offrent des services de micro finance se
sont au départ inspirées du système informel qui existait dans les
régions en développement. Elles encouragent, par exemple, le plus
souvent les bénéficiaires à former des groupes solidaires, le groupe
étant la garantie de remboursement de chacun des membres en reprenant
le modèle de tontines en Afrique de l‘ouest, des ROSCA (Rotating
Savings and Credit Association) en Afrique Anglophone et en Asie, etc.
Les IMF facilitent le recouvrement des prêts et réduisent le
risque des aléas liés aux activités de financement (asymétrie
d‘information). Elles créent des mécanismes spécifiques destinés aux
micro-entrepreneurs ou aux pauvres 18, à savoir :

- le prêt groupé : c‘est un mécanisme permettant aux entrepreneurs


d‘appartenir à des groupes solidaires afin de bénéficier du crédit des
institutions financières afin de réduire les risques de non
remboursement ;

17
LELART, M.: De la finance informelle à la micro finance, éd. des archives contemporaines/AUF,
Paris, 2005.
18
MONTALIEU, T., « Les institutions de microcrédit : entre promesses et doutes, Quelles
pratiques bancaires pour quels effets ? » Mondes en développement, Tome 30, n° 119, 2002, p.21-
33.
11

- les incitations dynamiques : ce sont des moyens d‘obtenir des taux


de remboursement élevés, en ce sens qu‘un premier remboursement donne
l‘accès à des meilleures conditions de crédit ;
- la responsabilité conjointe : lorsque le groupe bénéficie d‘un
crédit, chaque membre est tenu de respecter les obligations de
remboursement du groupe ;
- les substituts aux garanties : bien que la technique du prêt
collectif à responsabilité conjointe assure des taux de remboursement
très honorables, le crédit sans apport de garanties reste une activité
risquée. Ainsi, l‘institution financière oblige au préalable une
épargne proportionnelle à l‘emprunt ;
- les schémas de remboursement : les emprunteurs commencent à
amortir leur crédit dans les quelques semaines qui suivent le déblocage
des fonds, à un rythme hebdomadaire ou mensuel.

1.4. Les différentes formes des institutions de micro-finance


L‘institution de micro-finance ne répond pas à un seul
modèle. Il en existe une telle variété qu‘il est difficile de les
répertorier. On peut, toutefois, essayer de les classer en quelques
groupes bien distincts.

1.4.1. La micro-finance des mutuelles


Les mutuelles d‘épargne et de crédit sont apparues il y a un
peu plus d‘un siècle. Les premières caisses de crédit mutuel ont été
inventées par Guillaume Raiffeseur en Allemagne. Le crédit mutuel est
aujourd‘hui la deuxième banque de détail française. Les crédits
qu‘elles accordent ressemblent souvent au microcrédit, elles sont
davantage des caisses d‘épargne que de crédit, car elles reçoivent plus
de dépôts qu‘elles n‘accordent de crédit. La clientèle appartient plus
aux classes moyennes qu‘aux milieux les plus pauvres.
1.4.2. La micro-finance des ONG
C‘est le modèle le plus difficile à cerner, mais aussi celui
que l‘on rencontre le plus fréquemment. Il s‘agit, au départ, de
programme lancé par des gouvernements ou, plus souvent, par les
institutions étrangères telles que les Organisations Non
Gouvernementales (ONG), le Comité Français de Solidarité Internationale
(C.F.S.I.) en France et Catholique International (C.R.S.) aux Etat
Unis…
12

Les institutions internationales, comme la Banque mondiale,


peuvent aussi financer par l‘intermédiaire du Programme des Nations
Unies pour le Développement (PNUD), du Bureau International du Travail
(BIT), de l‘Union Européenne (UE), etc. Ces programmes peuvent
concerner principalement le crédit. Ce sont d‘abord des expériences de
crédit direct ou des programmes d‘appui au microcrédit ; le crédit
n‘est pas lié à l‘épargne qui peut être encouragée voire imposée, ce
qui permet de financer au moins partiellement le crédit accordé.

1.4.3. La micro-finance des banques


Le microcrédit est distribué, le plus souvent, par les IMF,
mais aussi par les banques. Il y a différentes stratégies qu‘avait
distinguées à propos de la finance informelle (et qui sont toutes
expérimentées de nos jours à propos de la micro-finance) que nous
reprenons ci-dessous avec :
- la stratégie de l‘adaptation des banques à la micro-finance ;

- la stratégie de la modernisation des IMF ;

- la stratégie de l‘institutionnalisation.

1.5. La micro-finance et ses innovations financières

Les produits et services qu‘offre le système de micro-finance


sont une composante de nouvelles innovations financières solidaires ;
la solidarité porte aussi sur la nature des produits : microcrédit,
micro-épargne, micro-assurance et micro-action ainsi que le transfert
de fonds19. Comme souligné précédemment, la micro-finance englobe
l‘ensemble d‘institutions (ONG, mutuelles d‘épargne et de crédit,…)
dont l‘activité consiste à offrir des services financiers aux ménages
ou clients exclus du secteur bancaire traditionnel.
1.5.1. Le microcrédit
Le micro crédit est un crédit de proximité qui s‘adapte aux
besoins, un petit crédit d‘un montant peu élevé sensiblement inférieur
au crédit qu‘une entreprise ou un ménage peut solliciter d‘une banque.
La banque mondiale retient, un plafond de 30% du PNB par habitant, ce
qui représente l‘équivalent de 150 euros en Afrique. En effet, ce type
de crédit est sollicité par des personnes à très bas revenu et, en
règle générale, des femmes.
19
MAYOUKOU, C. « Innovation financière solidaire application au cas de la micro finance »,
Actes des VIIIème journées scientifiques du réseau entrepreneuriat de l’AUF, 2003, p. 425-436.
13

Ce microcrédit, vu sa taille, est considéré comme un crédit


destiné aux pauvres. Mayoukou continue l‘idée en disant que ce micro
crédit peut être sollicité pour toute forme de besoin. Le micro crédit
est sollicité pour financer des activités génératrices de revenus. Il
est considéré à cet égard comme un produit financier de lutte contre la
pauvreté.

1.5.2. L’épargne
Pour les IMF, le principal défi consiste aujourd‘hui à
concevoir des produits ne se limitant pas au crédit et susceptibles
d‘aider un large éventail de clients à réduire les différents types de
risques auxquels ils sont confrontés. Il s‘agit de l‘épargne pour la
défense d‘une cause juste qui est effectivement liée au crédit.

Comme tout le monde ne peut pas emprunter, il faut bien que


certains prêtent ; il n‘est pas bon d‘emprunter toujours. Il est
nécessaire que les plus pauvres aient la possibilité d‘épargner parce
qu‘ils remboursent mieux que ceux qui ont plus d‘argent.
1.5.3. Le transfert d’argent
Dans les pays du sud, les personnes ont rarement accès à la
banque. Elles n‘ont donc pas de compte bancaire et ne peuvent pas
régler par chèque ou virement. Elles ne peuvent que payer en espèces.
Elles ont souvent besoin de transférer de l‘argent et elles souhaitent
pouvoir le faire facilement et sans risque. Ainsi, il existe des
procédures informelles pour transférer de l‘argent rapidement et en
toute sécurité. Le transfert de fonds fait désormais partie des
services financiers auxquels les plus pauvres aspirent et les IMF le
leur proposent.
1.5.4. La micro-assurance

Quel que soit leur niveau de pauvreté, tous les clients de


services de micro-finance sont exposés à des risques (« la vie des
pauvres est un risque permanent ») 20. La micro-assurance est un produit
en émergence en Asie. L‘Inde est le pays où il connaît un fort
développement. Elle est un service visant à couvrir les risques ou

20
CGAP, « Micro-finance et gestion des risques : la perspective du client ». Focus n°17,
Septembre, 2000.
14

aléas touchant la personne ou l‘activité 21, par exemple en cas de


maladie, décès, mariage, vol, incendie de l‘actif acquis.
Les mécanismes souples d‘épargne, d‘assurance et de transfert
de fonds sont des exemples de produits pouvant aider les clients à
mieux gérer leurs risques. Les services financiers jouent un rôle
important dans le processus de la prévention contre le risque. Ces
services donnent l‘accès aux prêts qui permettront de saisir les
occasions de constituer et de diversifier les actifs de toutes natures
et également de renforcer le capital humain, en finançant l‘éducation
des enfants et les dépenses de santé.

La participation à des programmes de micro-finance permet aux


femmes d‘acquérir des connaissances et des informations qui encouragent
leurs échanges avec le monde extérieur. Cela les aide à avoir confiance
en elles et à mieux gérer les actifs de leur micro-entreprise. Le
secteur de la micro-finance doit s‘attacher à améliorer les produits de
prêts existants et chercher le moyen d‘offrir une vaste gamme de
produits susceptibles de contribuer à réduire la vulnérabilité des
clients.

1.6. L’environnement de la micro-finance en RDC


Avant de situer la micro-finance, il convient de dresser
d‘abord l‘état des lieux du système financier congolais.

1.6.1. L’état des lieux du secteur financier


Nous présentons une analyse succincte du système financier
congolais. L‘analyse présente les grandes institutions bancaires, la
pratique du crédit et la situation globale de la monnaie. Selon les
experts en la matière, le système financier congolais se subdivise en
trois catégories avec les institutions bancaires créatrices de monnaie,
les institutions financières accessoirement monétaires, et les autres
institutions financières non bancaires. A côté des catégories
formelles, on retrouve les institutions financières semi-formelles et
informelles.

1. Les banques

21
MAYOUKOU, C., Le système des tontines en Afrique – Un système bancaire informel – Le cas du
Congo, L‘Harmattan, Paris, 1994.
15

S‘agissant de la première catégorie, on estime à une


quinzaine le nombre de banques opérationnelles en RDC, dont 1a banque
centrale. Il s‘agit de la Banque centrale du Congo et de 14 banques
commerciales. Celles-ci sont des banques reconnues par la Banque
centrale comme créatrices de monnaie (monnaie scripturale) Leur
couverture de l‘espace congolais est cependant très limitée. Sept
banques seulement ont pu implanter des points de service en provinces
sous forme d‘agences ou de succursales. Leur implantation géographique
suit les centres de développement industriel ou commercial et ne couvre
qu‘une infime partie du pays.

2. Les institutions financières non bancaires

Les institutions financières non bancaires comprennent certaines


entreprises publiques et parapubliques. De par leur mandat, les
institutions financières accessoirement monétaires et les institutions
financières non bancaires participent indirectement aux structures du
système financier national. Elles jouent également le rôle
d'intermédiaires financiers, chacun selon sa spécificité. Hormis le
Fonds de Promotion de l‘Industrie (FPI) qui continue d‘être alimenté
par une taxe pré-affectée qui est prélevée sur les entreprises, tous
les autres instruments financiers créés par les pouvoirs publics ne
fonctionnent plus ou ont réduit leurs activités.
La mission du FPI est d‘octroyer des crédits aux projets
initiés dans tous les secteurs. Mais ce fonds n‘opère vraiment qu‘à
Kinshasa et ses ressources sont limitées. Ainsi, l‘infrastructure de
l‘ensemble du système financier formel établi au Congo n‘intègre que
superficiellement les impératifs de développement pour ce qui est des
secteurs jugés prioritaires, notamment la petite et moyenne entreprise
et l‘agriculture.

3. Les institutions financières semi-formelles


On observe, cependant, un dynamisme important en ce qui
concerne la création de nouvelles formes d‘intermédiation menées par
des organisations constituées localement à partir de la base, créant un
tissu financier parallèle de plus en plus dense, tout comme l‘éclosion
des messageries et des micro-structures de transfert d‘argents qui
s‘implantent à la manière de la Western Union et permettent à la
monnaie de se déplacer.

1.7. La micro-finance en RDC


16

Le système financier décentralisé en RDC comprend une


multitude d‘institutions ayant chacune une forme particulière de
gestion et d‘administration. Issues généralement des Organisations Non
Gouvernementales de Développement (ONGD), ces structures ne savent pas
se détacher et continuent à subir la pression de leurs institutions
mères.

En RDC, les services de micro-finance sont offerts par les


coopératives d‘épargne et de crédit, des institutions de micro-finance,
les organisations non gouvernementales (bien que non officiellement
autorisées d‘œuvrer sous ce statut), des sociétés de transfert d‘argent
et, plus récemment, par de nouvelles banques spécialisées et, enfin,
des banques classiques ayant ouvert un département de micro-finance en
leur sein.

Les prestataires de services financiers sont fortement


concentrés à Kinshasa et dans le Bas Congo, bien que quelques banques
aient ouvert des agences dans d‘autres villes économiquement
importantes comme Lubumbashi, Kisangani, Mbuji Mayi, Kananga, Goma,
Bukavu. Le secteur de micro-finance de la RDC est principalement
urbain. Le milieu rural est moins desservi.

Section 2 : Notions sur la performance

La performance est un concept complexe, qui renvoie à des


appréciations différentes selon le regard que l’on porte sur
l’entreprise, selon la place que l’on occupe dans l’organisation. Nous
nous intéresserons ici à sa dimension économique ainsi qu’à sa mesure,
ce que l’on peut résumer par l’atteinte des objectifs que
l’organisation s’est fixés.

Une entreprise performante doit être à la fois efficace et


efficiente. L’efficacité traduit l’atteinte des objectifs fixés par
l’entreprise. L’efficience ajoute la notion de moyens utilisés.
L’entreprise la plus performante sera celle qui utilise le minimum de
moyens pour obtenir un résultat, c'est-à-dire sans gaspillage de
ressources. Dans la recherche de la compétitivité, les deux dimensions
de la performance sont essentielles et complémentaires. La recherche de
la performance de l’entreprise est la vocation du management.

2.1. Définitions
17

Etymologiquement, la performance est définit comme un


exploit, un résultat ou une réussite remarquable obtenue dans un
domaine particulier, par exemple, une équipe, un groupe, un animal ou
une machine.(58)(58)En d’autres termes, elle est un résultat optimal
obtenu par l’utilisation la plus efficience possible des ressources
mises en œuvre22.

C’est pour cela, nous disons qu’une entreprise est dite


performante s’il est efficace, en atteignant tous ses objectifs, et
efficient en fonctionnant avec les moyens adéquats, aux moindres coûts.

La définition de la performance doit reconnaître le caractère


polysémique. Ainsi, Bourguignon 23 propose la définition suivante : « En
matière de gestion, la performance est la réalisation des objectifs
organisationnels ». D’après cette définition, la performance serait une
réalité de la réalisation des objectifs d’une organisation.

A notre avis, cette définition ne tient compte que de la


réalisation des objectifs organisationnels mais ne prend pas en
considération les moyens mis en œuvre pour les accomplir. Ainsi, nous
proposons la définition suivante : La performance est la capacité ou le
degré d’une organisation d’atteindre ses buts, ses objectifs, ses plans
ou ses programmes qu’elle s’est donnée aux moindres coûts et dans les
meilleurs délais.

Khemakhem24 dans son ouvrage « Dynamique du contrôle de


gestion » a montré la difficulté et l'ambigüité de la notion de
performance qu'il a expliquée par la manière suivante : « performance
est un mot qui n'existe pas en français classique. Comme tous les
néologismes, il provoque beaucoup de confusion. La racine de ce mot est
latine, mais c'est l'anglais qui lui a donné sa signification. Les mots
les plus proches de performance sont `'performare' en latin, 'to
perform''et' performance' en anglais ». Le rappel de ces mots suffira à
préciser le sens donné à la performance en contrôle de gestion.

(58)

22
BERGERON.H« la gestion stratégique te les mesures de la performance non financière des PME »,
6ème congrès international francophone sur la PME, octobre, HEC Montréal, 2002, p 20.
23
Bourguignon A., « Peut-on définir la performance ? », Revue française de comptabilité, 1995,
p7.
24
A.Khemakhem : « la dynamique du contrôle de gestion» 2éme édition, Dunod, 1976, p
15.
18

- Performance signifie : donner entièrement forme à quelque chose.


La performance du personnel d'une organisation consiste à donner forme
et réalité au système de normes projeté et planifié par les dirigeants.
- To perform signifie : accomplir une tâche avec régularité, méthode
et application, l'exécuter, la mener à son accomplissement d'une
manière plus convenable plus particulièrement, c'est donner effet à une
obligation, réaliser une promesse, exécuter les clauses d'un contrat ou
d'une commande.

Donc, la performance c'est le fait d'atteindre d'une manière


pertinente l'objectif fixé. Autrement dit, c'est la combinaison entre
l'efficacité et l'efficience.

2.2. Notion d'efficacité :

En répondant à la question suivante :''est ce que l'objectif


atteint ?'', une nouvelle question vient d'apparaitre `'existe-t-il une
autre alternative plus efficace, pour atteindre les mêmes
résultats ?''. Donc l'efficacité examine le rapport entre l'effort et
la performance.

Le Bureau du vérificateur général du Canada définie


l'efficacité comme étant « la mesure dans laquelle un programme atteint
les buts visés ou les autres effets recherchés. Par exemple, pour
augmenter les revenus dans un domaine donné, un programme peut être
conçu pour créer des emplois»25.

Les emplois créés sont le produit du programme et contribuent


à l'obtention de l'effet recherché par le programme, à savoir une
augmentation des revenus, qui peut être mesurée pour évaluer
l'efficacité du programme.

2.3. Notion d'efficience :

Par efficience, on entend le rapport entre les biens ou les services


produits, d'une part et les ressources utilisées pour les produire,
d'autre part.

Dans une opération basée sur l'efficience, pour ensemble de ressources


utilisées le produit obtenu est maximum, ou encore les moyens utilisés

25
Que sais-je N° 2167 ; « l'audit opérationnel » ; édition : PUF
19

sont minimaux pour toute qualité et quantité donnée de produits ou de


services, c'est-à-dire que l'efficience correspond à la meilleure
gestion possible des moyens, des capacités en relation avec les
résultats26.

2.4. Analyse du processus de la performance 27

L'analyse de la performance économique d'un processus peut être


envisagée de trois manières différentes:

- Par vérification et quantification de l'atteinte des objectifs :


Il faut identifier des objectifs précis quantitatifs et/ou qualitatifs
pour le processus, en déduire les indicateurs nécessaires pour chacun,
les mesurer et les suivre périodiquement pour vérifier l'atteinte des
objectifs. Chaque processus est identifié par des objectifs spécifiques
et cette méthode a besoin de choisir préalablement des indicateurs pour
qu'elle s'applique à tous les processus.
- Par calcul des ressources dépensées par le processus : Il s'agit
de calculer et d'analyser la structure des coûts de tout le processus
qui consomme des ressources dont il faut évaluer les coûts. Donc une
analyse de chaque processus permet d'optimiser l'utilisation de ces
ressources afin de réduire les coûts. Cette démarche se focalise sur
les coûts intrinsèques du processus, en dehors de tout autre critère ou
valeur produite.
- Par comparaison entre les coûts engagés et la valeur ajoutée
produite : Il faut calculer la valeur du résultat (si c'est possible)
et la comparer au coût du processus pour en déduire la marge
opérationnelle dégagée par le processus. Cette notion de
« rentabilité » d'un processus permet de faire des comparaisons et des
améliorations sur certains processus, mais il peut être difficile
d'évaluer objectivement et exhaustivement ce qu'apporte le résultat
d'un processus.
Pratiquement, ces trois méthodes sont plus ou moins adaptées selon le
type de processus, ainsi pour :
- Les processus opérationnels avec des clients externes à
l'entreprise : la performance économique de ces processus se mesure par
le chiffre d'affaires (volume, prix) ce qui conduit à privilégier la
26
BOURGUIGNON A, « Performance et contrôle de gestion », in Encyclopédie comptabilité-contrôle-
Audit, Economica, Paris, 2000, p 931.
27
BESSIRE D., « Définir la performance », comptabilité-contrôle-audit, vol.5 T1, Septembre,
1999, pp. 416-424.
20

méthode de la valeur produite et des coûts pour mieux agir sur les
différents paramètres.
- Les processus opérationnels avec des clients internes : ils
conditionnent le prix de cession interne et il est donc nécessaire de
bien connaitre le coût de ces processus ; la méthode des coûts peut
permettre un meilleur pilotage.
- Les processus support : il s'agit d'analyser le service rendu par
ces processus ; ainsi l'analyse en termes d'objectif semble pertinente,
de même que l'analyse des coûts.

2.5. Typologie de la performance

Depuis plusieurs années, la performance tend à être abordée


dans une logique plus globale que la seule appréciation de la
rentabilité pour l'entreprise ou pour l'actionnaire. La performance de
l'entreprise résulte aussi de son intégration dans un milieu dont il
importe de comprendre et de maîtriser les règles du jeu, on peut
distinguer trois types de performance 28.

2.5.1. La performance organisationnelle :

Selon les études de Taylor et de Fayol, la performance


organisationnelle concerne la manière dont l'entreprise est organisée
pour atteindre ses objectifs et la façon dont elle parvient à les
atteindre. M. Kalika, professeur à Paris-Dauphine, propose quatre
facteurs de l'efficacité organisationnelle: le respect de la structure
formelle, les relations entre les composants de l'organisation (logique
d'intégration organisationnelle), la qualité de la circulation
d'informations et la flexibilité de la structure. Dans cette
conception, la performance de l'entreprise résulte de la valeur de son
organisation. Cette dernière est déterminante et c'est elle qui impose
ses exigences au système social. Elle structure l'emploi et l'ensemble
des postes, lesquelles déterminent à leur tour les requis
professionnels. Dans cette théorie, la performance a eu assez
spontanément tendance à s'identifier la productivité, elle-même a
ramené à sa version (réductrice) de productivité apparente du travail
(quantité produite/nombre d'heures travaillées).

28
MORIN, SAVOIE, BEAUDIN, « L’efficacité organisationnelle : théories, représentations et
mesures », Gaétan Morin, Editeur, Québec, 1994, p76.
21

2.5.2. La performance stratégique et la performance concurrentielle :

Contrairement aux visions à court terme de la performance


guidée par l'appréciation boursière de la valeur de l'entreprise,
certaines entreprises ont tout misé sur la performance à long terme,
garante de leur pérennité. « Les sociétés qui sont arrivées à un
leadership global au cours des vingt dernières années ont toutes , débuté
avec des ambitions qui étaient sans proportion avec leurs ressources et
capacités. Mais elles ont utilisé une obsession de gagner à tous les
niveaux d'organisation et elles ont entretenu cette obsession au cours
des dix ou vingt ans au cours desquels elles ont conquis ce leadership
global. Nous appelons cette obsession « strategicintent ».

La performance est alors celle du maintien d'une « distance »


avec les concurrents au travers d'une logique de développement à long
terme entretenue par une forte motivation (base du système de
récompense) de tous les membres de l'organisation. La performance à
long terme est donc associée à la capacité à remettre en cause des
avantages acquis pour éviter l'échec d'un bon concept, à la définition
d'un système de volonté visant le long terme et à la capacité de
l'entreprise à trouver des sources de valeur créatrices de marge.
Pour Michael Porter, la recherche de performance ne dépend
plus de la seule action de la firme, mais aussi de ses capacités à
s'accommoder, voire à s'approprier, les règles du jeu concurrentiel
dans un secteur29.
La nature du système concurrentiel détermine la manière dont
la performance peut être obtenue, compte tenu des modes de compétitions
qui sont de règle. C'est en détectant suffisamment finement les
caractéristiques changeantes des systèmes concurrentiels de chacune des
activités d'entreprise ou en anticipant sur des bases nouvelles de
différenciation (création de valeur) que les entreprises peuvent
s'approprier des sources potentielles de performance.

La performance peut-être à la fois l'exploitation d'un


potentiel existant (qui permet de conserver une position favorable) et
le développement de nouvelles formes d'avantages concurrentiels par
anticipation/construction des règles du jeu qui prévaudront dans
l'avenir. La performance concurrentielle dépend largement de l'analyse
stratégique des règles du jeu concurrentiel.

29
Micheal Porter « Capital-Compétence dans l'entreprise » ; édition : ESF
22

Mettant l'accent sur la qualité de la stratégie, et donc du


stratège, axée sur la compréhension de l'environnement, cette approche
a eu spontanément tendance à identifier la performance globale à la
compétitivité.

2.6. Les dimensions de la performance.

Dans ce point, on identifié quatre dimensions de la


performance organisationnelle qui sont définies par des critères et qui
se mesurent à l’aide d’indicateurs de performance. Ces dimensions sont
les suivantes : la pérennité de l’organisation, l’efficacité
économique, la valeur des ressources humaines et la légitimité de
l’organisation auprès des groupes externes 30.

Le tableau suivant montre ces quatre dimensions ainsi que les


critères qui les définissent. Lorsqu’on veut mesurer la performance
d’une organisation, il faut d’abord déterminer les dimensions qui sont
nécessaires pour la décrire. En d’autres termes, il faut choisir un
nombre minimal de composantes principales, suffisantes pour rendre
compte, le mieux possible de la performance organisationnelle.

Tableau n°1 : Dimensions de la performance

PERENNITE DE L’ORGANISATION EFFICIENCE ECONOMIQUE

- Qualité du produit - Economie des ressources


- Rentabilité financière - Productivité
- Compétitivité
VALEURS DES RESSOURCES HUMAINES LEGITIMITE DE L’ORGANISATION

- Mobilisation des employés - Satisfaction des bailleurs de fonds


- Rendement des employés Satisfaction de la clientèle
- Satisfaction des organismes régulateurs
- Satisfaction de la communauté
Source : MORIN, SAVOIE, BEAUDIN (1994) 31.

30
MORIN E., GUINDON M., BOULIANNE E. [], les indicateurs de performance, Editeur Guérin Montréal, 1996 .
31
MORIN E., GUINDON M., BOULIANNE E. [], les indicateurs de performance, Editeur Guérin
Montréal, 1996, p 33.
23

2.7. Les critères de la performance

Les dimensions de la performance sont définies à l’aide de


critères, c'est-à-dire des conditions ou des signes qui servent de base
au jugement. C’est ainsi que les règles de base de la mesure
s’appliquent spécialement. En revanche, les critères doivent être des
caractéristiques concrètes et observables de l’organisation. Ils
doivent pouvoir aussi offrir suffisamment de variance pour permettre de
discriminer différents degrés de performance.

Il faut aussi respecter la règle de parcimonie dans le choix


de critères : l’idée ici n’est pas de chercher un modèle exhaustif de
tous les aspects d’une organisation, mais de choisir un nombre minimal
de critères, suffisants pour rendre compte d’une façon satisfaisante,
de la performance organisationnelle. Il faut également rechercher des
critères qui soient facilement mesurables et peu coûteux, tout en
demeurant fidèles et valides.

La performance se mesure avec des critères quantitatifs mais


aussi qualitatifs. Parmi les nombreux critères quantitatifs, on
retrouve habituellement le chiffre d’affaires, le résultat, la marge
opérationnelle, les parts de marché… En ce qui concerne les critères
qualitatifs, on retrouve la qualité et la notoriété.
2.8. Les indicateurs de performance

Les critères nous informent sur ce qu’il faut savoir à propos de la


performance organisationnelle, mais leur niveau d’abstraction est tel
qu’il faut encore déterminer les indicateurs qui les représentent. Un
indicateur de performance est défini par un ensemble d’opérations
portant sur des données concrètes, tangibles ou intangibles, qui
produit une information pertinente sur un critère. En revanche,
l’indicateur reste l’outil le plus utilisé en contrôle de gestion 32.

Selon H.Bergeron, l’objectif fondamental de la mise en place d’un tel


outil est de permettre l’amélioration de la performance de
l’organisation à court et à long terme. Toutefois, les indicateurs non
financiers sont le plus souvent appréhendés par opposition aux
indicateurs financiers, en fonction de leur finalité ou de manière
contextuelle33.
32
MORIN E., GUINDON M., BOULIANNE E. Op Cit, p 21.
33
Bergeron.H « la gestion stratégique te les mesures de la performance non financière des PME »,
6ème congrès international francophone sur la PME, octobre, HEC Montréal, 2002.
24

Peut-on définir les indicateurs non financiers ? Wegmann et Poincelot


proposent la définition synthétique suivante : par opposition aux
indicateurs financiers, les indicateurs non financiers ne sont pas
« abrégeables ». Ils ne fournissent pas une évaluation arithmétique
globale de la création de valeur de l’entreprise 34.

Par ailleurs, Bourguignon souligne que la notion de création de valeur


et de performance sont des concepts polysémiques, c'est-à-dire non
clairement délimités35.

Pour Guindon, un indicateur de performance est un ensemble d’opérations


portant sur des données concrètes produisant une information
pertinente36.

Les entreprises ont cherché, durant les années quatre-vingt-dix, à


améliorer la mesure de leur performance, soit en utilisant de nouveaux
outils d’évaluation de la performance financière, soit en élargissant
la performance à des mesures non financières 37.
Historiquement, et au moins aux Etats-Unis, la performance a depuis
longtemps été mesurée grâce à des indicateurs financiers (Return On
Investment, chiffre d’affaires, résultat…). Le but est de donner une
image de l’entreprise qui soit le reflet de la richesse des
actionnaires. Les données financières et comptables sont alors
considérées comme des indicateurs avancés de la performance.
2.9. Performance dans les IMF
Le but de la micro-finance est de lutter contre la pauvreté.
Comme tous les domaines, la Micro-finance présente des accords et des
conflits internes. Les accords concernent ses pratiques d’insertion des
pauvres afin d’améliorer leurs conditions de vie, alors que les
conflits tournent autour de la performance de ses institutions.
L’objectif commun dévoile une profonde division sur la façon d’aider au
mieux ces personnes à travers l’accès à des services financiers.
Les débats qui se présentent quant à la manière de servir les
pauvres donnent lieux à deux approches contradictoires présentées par
34
POINCELOT E. et WEGMANN G. [], Utilisation des critères non financiers pour évaluer ou
piloter la performance : analyse théorique, 2005, p 12.
35
Bourguignon A, « Performance et contrôle de gestion », in Encyclopédie comptabilité-contrôle-
Audit, p. 931-941, Paris, Economica, 2000.
36
GODQUIN M., « Microfinance repayment performance in Bangladesh: how to improve the allocation
of loans by MFIs », World Development, vol. 32, n° 11, 2004.
37
Berland N, Mesurer et piloter la performance, e-book, www.management.free.fr, 2009, p 119.
25

les institutionnalistes et les welfaristes. Les idées de ces deux


courants s’opposent en ce qui concerne le principe de solidarité et
celui de la rentabilité des IMF. Ces deux écoles présentent deux
principales visions théoriques opposées, concernant les moyens à
adopter pour réduire la pauvreté.
Il s’agit de l’opposition entre la vision institutionnaliste
et celle du bien-être social, qui constitue le « schisme de la micro-
finance », où ces deux courants se heurtent concernant les actes
prioritaires des IMF. Les deux courants présentent des pensées
conflictuelles sur les enjeux de la micro-finance, qui représentent le
débat construit sur la fameuse question de la viabilité financière des
IMF et la portée sociale de leur intervention.
Elle a été considérée comme une école de mesure de la
pauvreté, qui ne vise pas en priorité l’efficacité financière et
technique de l’institution, mais plutôt une certaine équité sociale
permettant d’aider les démunis à s’échapper à long terme de la
précarité qu’ils vivent.

Selon les welfaristes, les IMF cherchent à améliorer le bien-


être sociale des très pauvres. représentent leur clientèle privilégiée.
Ces institutions octroient des crédits aux plus pauvres des pauvres qui
sont économiquement actifs, le but visé est leur auto-emploi et
l’amélioration de leurs conditions de vie.
Les welfaristes s’attachent essentiellement aux IMF
solidaires qui regroupent les ONG et les coopératives. Ces institutions
se focalisent sur l’aspect social permettant de réduire la pauvreté des
personnes marginalisées. D’après ces auteurs, la micro-finance permet
de lutter contre la vulnérabilité des plus pauvres, à travers
l’amélioration de leur bien-être social. Selon eux, l’évaluation de
l’efficacité d’un programme de micro-finance se fait par l’étude de
l’impact du microcrédit sur les conditions sociales des bénéficiaires,
par la mesure du changement réalisé en matière de la qualité de leur
vie.
Cependant les tenants de l’approche institutionnaliste se
focalisent sur le développement d’institutions financièrement solides,
qui cherchent la rentabilité, tout en étant dirigées vers des
populations pauvres n’ayant pas la possibilité d’accès au secteur
bancaire ordinaire. Les institutionnalistes donnent plus d’importance à
« l’autosuffisance financière de l’IMF et l’amplitude du programme
26

présenté par le nombre de clients, que sur la profondeur du programme


et la mesure de l’impact sur la clientèle».
D’après les institutionnalistes, la lutte contre la pauvreté
nécessite la création des IMF fiables, plus impliquées dans le marché
et qui suivent le mode de gestion bancaire, afin de devenir plus
efficaces, leur vision repose sur huit principales propositions : «
l’augmentation des taux d’intérêts n’induit pas nécessairement la
diminution de la demande en crédit ; les institutions financièrement
viables peuvent atteindre une plus grande échelle que celles
subventionnées, ce qui les rend plus efficaces dans la lutte contre la
pauvreté ; la viabilité financière est essentielle pour l’IMF.
Elle constitue un moyen efficace d’accès aux capitaux des
marchés financiers ; les IMF financièrement viables ne requièrent pas
de financements externes, le raisonnement selon une approche coûts /
bénéfices ne semble pas pertinent, puisqu’ils n’y a pas des coûts
supportés par l’Etat ou par les bailleurs de fonds, il y a seulement
les bénéfices obtenus par leurs activités ; les programmes de
microcrédits subventionnés sont condamnés à l’échec parce qu’ils sont
inefficients ; les subventions induisent à un mauvais ciblage des
clients ; la micro-finance doit être toujours un mouvement sans
intervention de l’Etat ; la mobilisation de l’épargne est limitée par
les subventions ».
L’approche institutionnaliste considère « que parmi les défis
de la micro-finance figurent l’approfondissement financier, la mise en
place d’un système séparé et viable d’intermédiation financière destiné
aux pauvres. Leur approche favorise l’instauration d’un système
financier permettant dans le futur la création de nombreuses
institutions œuvrant à grande échelle, à la recherche de profits, et
qui fournissent des services financiers à un grand nombre de clients
pauvres ».
Selon cette approche, l’évaluation d’une IMF, se fait en se
basant sur sa viabilité et sa rentabilité financière. Les
institutionnalistes considèrent que l’autosuffisance financière est une
condition nécessaire pour la réussite d’une IMF, ils rejettent le
recours aux subventions, qui n’est pas justifié que pour couvrir les
coûts de démarrage de l’institution, et qui doit être limité le maximum
possible avec le temps.
1. Evaluation de la Performance des IMF
27

Le double objectif d’ordre économique et social, reflète


l’importance accordée à la performance financière et à la performance
sociale des IMF, ce qui permet de dépasser la question qui s’articule
autour de l’arbitrage entre la réduction de pauvreté et la viabilité de
l’institution. Il faut comprendre comment les deux finalités se
complètent, pour pouvoir améliorer l’un et l’autre.
Au cours de ces dernières années, le secteur de la micro-
finance a envisagé un développement rapide de ses activités, ce qui a
poussé les responsables des IMF à mettre en place des outils de gestion
permettant de mieux saisir les performances de leurs institutions. Les
IMF se différent des banques ordinaires, la majorité d’elles étaient à
buts non lucratifs, qui ne suivent pas nécessairement un objectif
d’enrichissement. Leurs activités se focalisent sur les capacités
d’autosuffisance financière et de couverture des clients à bas revenus.

2. La relation entre performance financière et performance sociale


Les IMF sont des institutions destinées à remplir une double
mission de poursuite des objectifs financiers et sociaux. Les
institutionnalistes et les welfaristes s’opposent sur la question de
l’arbitrage entre le ciblage des personnes vulnérables et la
rentabilité.
Le lien existant entre la performance sociale et la
performance financière de ces institutions n’est pas assez étudié dans
les recherches académiques. Les acteurs de la micro-finance, qu’ils
soient des chercheurs ou des praticiens, s’intéressent de plus en plus
de la relation entre ces deux grandeurs. Ils supposent, qu’avec le
temps l’amélioration des performances sociales conduit à un
renforcement au niveau de la rentabilité et des performances
financières. Sur le plan socioéconomique, la micro-finance peut jouer
un rôle indispensable dans le développement à travers le renforcement
des conditions des bénéficiaires de ses services.
Selon Cornée38, « le mode de pérennisation des services
repose, sur une hybridation des ressources qu'on peut classer sous
trois formes : marchandes, puisque le produit net bancaire résulte de
l'activité micro-financière ; non-marchandes, ce sont les subventions
publiques directes ou indirectes ; non-monétaires, ce sont les
investissements socialement responsables.

38
CORNEE S.; « Une proposition d'évaluation conjointe des performances sociales et financières
en micro-finance » ; CREM ; Document de travail-SPI-3 ; n° 3 ; CERISE, 2007.
28

La pérennisation, qui sous-entend une bonne gestion


financière, peut être appréhendée par les indicateurs de performance
financière connus (qualité du portefeuille, efficacité et productivité,
gestion financière et rentabilité)». L’objectif social de l’IMF se
focalise sur l’amélioration des conditions de vie des pauvres et des
exclus du secteur bancaire traditionnel.
Cette mission vise à élargir la gamme des produits pour
servir toutes les catégories de la communauté. L’analyse des liens qui
se trouvent entre la performance financière et la performance sociale
des IMF doit tenir compte des critères concernant le signe de la
relation et la direction de la causalité. Cornée, entrevoit l’existence
d’un lien positif à double sens entre les deux grandeurs (PS et PF).
Cette hypothèse se justifie par la démarche suivante : l’augmentation
des ressources disponibles permet aux performances financières de
favoriser l'impact social de l’IMF 39.

Dans l’autre côté, la performance sociale, en assurant une


meilleure relation avec les différents acteurs, renforce l’efficacité
managériale des institutions, ce qui conduit à de meilleurs résultats
financiers. L’existence des liens entre la performance financière et la
performance sociale permet aux IMF de faire de bons choix lors de la
sélection de leurs partenaires.

3. Mesure de la performance financière des IMF


La mesure de la performance financière permet de promouvoir
la transparence financière au niveau des IMF, les indicateurs utilisés
pour cette finalité concernent : « la rentabilité ; la qualité de
portefeuille ; l’efficacité et la productivité ; et la gestion
financière »8. Ces indicateurs donnent une idée bien déterminée sur la
performance financière de l’IMF et le degré du risque supporté par
laquelle avec une vue d’ensemble sur sa situation financière.
4. Evaluation de la performance sociale des IMF
L’évaluation de la performance sociale d’une IMF est une
tâche plus délicate que celle de la performance financière. D’après
Copestake, il existe trois éléments qui sont fréquemment évalués : la
capacité à servir une large clientèle, la capacité à toucher des
personnes caractérisées par leur situation sociale défavorisée et la
capacité à améliorer le bien-être des participants. C’est de cette

39
CORNEE S, Op Cit, p 42.
29

façon que les effets dus aux pratiques de la micro-finance revêtent une
ambiguïté particulière40.
La performance sociale peut consolider la pérennité des IMF
avec le temps. Les impératifs solidaires de ces institutions
nécessitent des coûts supplémentaires spécifiques à la formation des
clients et du personnel, l’amélioration du système d’information, le
suivi des bénéficiaires, et la fourniture des services sociaux.
Cependant cette tendance peut réduire dans le futur les charges de
l’IMF, en améliorant la qualité de son portefeuille.
Elle peut aussi fidéliser les clients, enraciner une
discipline de remboursement chez eux, et améliorer la productivité des
employés. La performance sociale des IMF possède quatre dimensions : «
ciblage des exclus et des pauvres ; adaptation des produits et des
services à la clientèle cible ; amélioration du capital social et
politique des personnes servies; et responsabilité sociale de
l’institution envers ses bénéficiaires.

Section 2 : Approche théorique et Empirique


2.1. Approche théorique
Dans cette section, il sera pour nous question d’énumérer les
différentes théories liées à la performance dans une approche des IMF.
2.1.1. Micro-finance en économie développée
La micro-finance a pu rapidement prendre de l’ampleur et
présentes des objectifs peu similaires à ceux des institutions des pays
en développements car elle diffère les modalités d’approches.
Les IMF des pays développés et des pays en développement
présentent un business modèle très différent, cela s’explique par le
fait que contrairement à la population des pays développés une grande
partie de la population n’a pas de contrat avec les banques classiques.
En France par exemple, les institutions de microcrédit sont
pour objectif d’insérer ou de réinsérer leurs clients dans le système
bancaire classique lorsqu’ils traversent des moments difficiles. D’une
manière générale, ces clients présentent des potentialités qui leur
permettent de développer des activités rentables ; la plupart des
financements sont destinés aux toutes petites entreprises (TPE à juste
40
COPESTAKE J.; « Mainstreaming microfinance: social performance management or mission drift?»
World Development ; vol. 35 ; n° 10 ; Octobre, 2007, p 29.
30

un démarrage, mais l’ensemble des transactions financières se feront


avec les banques classiques.
Les pays développés présentent un réseau bancaire dense,
c’est peut-être la raison pour laquelle le développement de la micro-
finance dans les pays membres de l’Union Européenne n’a pas suivi la
formidable expansion que l’on a pu constater dans d’autres pays du
monde.
2.1.2. L’approche des welfaristes
Les welfaristes se basent sur la théorie de la responsabilité
sociale vis-à-vis de la clientèle afin de répondre à ses attentes. Ils
évaluent la performance d’une IMF du point de vue du client par sa
portée sociale41 en réalisant une analyse d’impact 42. Ce courant cible
les plus pauvres dont les revenus sont de 50% inférieurs au seuil de
pauvreté (1$ par habitant par jour) et vise à améliorer leurs
conditions de vie.
Elle est composée essentiellement d’institutions solidaires
(organisations non gouvernementales (ONG) ou coopératives) qui
considèrent la micro-finance comme un moyen clé pour réduire la
pauvreté des plus pauvres 43. Bien qu’elle insiste sur la gestion
rationnelle des ressources, cette école de pensée prône une offre de
services financiers à des taux d’intérêt relativement faibles et un
large recours aux subventions44.

Cette approche a engendré des taux de remboursement en


dessous de 50% et des coûts de fonctionnement très élevés, conduisant à
l’échec et à la disparition de certaines IMF, malgré le recours aux
subventions. De fait, ces IMF butent sur un problème de viabilité et de
pérennité qui est une limite à leur développement et à leur capacité à
soutenir les personnes ciblées. L’approche welfariste a fait l’objet de

41
LAFOURCADE A.L., ISERNJ, MWANGI P., BROWN M Overview of the Outreach and Financial Performance
of Microfinance Institutions in Africa, Microfinance eXchange Information, April, 2005, 20p.
42
CHESTON S., REED L., HARPER V., HILL L., HORN N., SALIB S., WALEN M. Comment mesurer la
transformation : une évaluation et amélioration de l’impact du microcrédit, Réunion des
Assemblées du Sommet du Microcrédit, 24-26 juin, 2005.
43
HAMED Y. Microcrédit et financement de la microentreprise au Maghreb, Thèse de doctorat en
sciences économiques, Université Paris 2004, p12.
44
OLSZYNA-MARZYS R. Microfinance institutions: profitability at the service of outreach? A
study of the microfinance industry in the ECA region, College of Europe Bruges campus, European
Economic Studies Department, 2006.
31

nombreuses critiques en raison de sa subjectivité, de son coût et des


difficultés qu’elle entraîne45.
2.1.3. L’approche institutionnaliste
Soutenue par les organismes internationaux tels que la Banque
mondiale et les Nations unies, l’« Institutionalist Approach » a vu le
jour à la fin des années 90. Ses protagonistes considèrent que l’unique
manière d’atteindre la grande majorité des pauvres sans accès aux
services financiers est d’augmenter le mouvement de la micro-finance à
travers son intégration dans le système financier formel. Ils cherchent
à mettre en place des systèmes de micro-finance pérennes et de
massification du crédit46.

Chaque IMF doit viser la durabilité financière en maximisant


son efficience et sa productivité. Pour ce faire, un ensemble de
meilleures pratiques bancaires a été conçu afin d’accroître
l’efficience des systèmes de gestion, dont l’adoption est une étape
essentielle pour arriver à l’autosuffisance financière, avoir accès au
marché financier et atteindre le maximum de clients pauvres.
La mesure de l’impact social passe par un proxy, la
rentabilité, et la réussite se juge à travers l’autosuffisance du
programme47.
L’intérêt pour l’autosuffisance a émergé à partir de la
reconnaissance de la rareté des fonds. En effet, les
institutionnalistes croient en une intervention à grande échelle qui
demande des ressources financières au-delà de ce que peuvent fournir
les bailleurs de fonds. De plus, ils craignent la versatilité de ces
bailleurs de fonds car une IMF qui veut s’inscrire dans la durée, en
demeurant structurellement dépendante des subventions, risque d’être un
programme sans lendemain.
Le seul moyen d’avoir les ressources financières dont l’IMF a
besoin est le recours à des sources privées (épargne, dettes
commerciales, fonds propres et capital-risque). Cette approche a
enregistré un certain nombre de critiques. Au niveau de la population
ciblée, elle a pour clientèle de prédilection les micro-entrepreneurs
très proches de la ligne de pauvreté, concentrés géographiquement,
45
DE BRIEY V. Pleins feux sur la micro-finance en 2005, Regards Économiques, n° 28, mars 2005,
p 12.
46
WOLLER G. M., DUNFORD C., WOODWORTH W. Where to micro-finance?, International Journal of
Economic Development, 1, 1999, p 29-64
47
OTERO M., RYHNE E. The New world of microentreprise finance: building healthy financial
institutions for the Poor, Kamarian Press, West Harford, England, 1994.
32

ayant des activités à haut rendement et à court cycle de production.


Elle exige des clients des taux d’intérêt assez élevés afin d’assurer
l’autonomie financière48.

2.1.4. Arbitrage entre ciblage des pauvres et rentabilité des IMF


L’étude du lien entre PF et PS a fait l’objet de peu de
productions scientifiques en micro-finance et les études réalisées sont
récentes. Certaines d’entre elles supportent l’hypothèse d’une
antinomie, alors que d’autres montrent des possibilités de
complémentarité.

Navajas et al. s’intéressent à la clientèle de la Bancosol


(Bolivie) et constatent qu’environ 97% des emprunteurs sont
marginalement pauvres, légèrement en dessous ou au-dessus du seuil de
pauvreté. La recherche du profit constitue le premier objectif de cette
IMF qui tend à s’éloigner de sa clientèle cible 49.

Paxton compare les clientèles de 18 IMF situées en Amérique


latine et en Afrique qui octroient des crédits aux pauvres 50. Il montre
que plus la proportion d’exclus est élevée plus l’institution a des
difficultés à être indépendante des subventions. Face aux impératifs de
pérennisation financière, les IMF ciblent une clientèle de petits
commerces en zone urbaine et délaissent le milieu rural. Selon Paxton,
il est possible de sortir progressivement de cet arbitrage avec le
temps, une fois que les IMF peuvent s’affranchir d’un appui extérieur.
Il examine aussi les causes caractérisant l’autosuffisance financière
de 13 banques de village d’Amérique latine sur une période de trois ans
(1997-1999). Les résultats de cette étude suggèrent que les deux volets
financier et social peuvent être atteints conjointement, seulement de
manière exceptionnelle.
Polanco-Olivares étudie 28 IMF en Amérique latine. Les
résultats révèlent l’existence d’un arbitrage entre rentabilité de
l’IMF et portée sociale51.

48
De Briey, 2005, op cit, p 26.
49
NAVAJAS S., SCHREINER M., MEYER R. C., GONZALEZ-VEGA C., RODRIGUEZ -MEZA J., Microcredit and
the Poorest of the Poor: Theory and Evidence from Bolivia, World Development, vol. 28, n° 2,
2000, p333-346.
50
PAXTON J. Depth of outreach and its relation to the sustainability of microfinance
institutions, Savings and Development, Giordano Dell'Amore Foundation, vol. 26, n° 1, 2002,
p69-85.
51
POLANCO-OLIVARES F. Commercializing microfinance and Deeping
outreach? Empirical Evidence from Latin America, Journal of microfinance, vol.7, n°2, 2005,
p47-69.
33

À l’opposé, Gutiérrez-Niéto et al. étudiant trente IMF


d’Amérique latine montrent qu’il n’y a pas nécessairement d’arbitrage
entre le ciblage des pauvres et la performance financière, mais qu’il
existe un effet pays et statut de l’IMF sur l’efficacité 52. En se basant
sur un échantillon de 45 IMF sur la période 1999- 2003, Luzzi et Weber
démontrent que plusieurs IMF initialement créées dans l’objectif
d’aider les plus pauvres sont rentables 53.
Gueyié et al. étudient vingt IMF du réseau des Mutuelles
Communautaires de Croissance (MCC) au Cameroun. Ils concluent que la
majorité d’entre elles exploitent rationnellement leurs inputs pour
produire des outputs financiers et sociaux 54.
Ces résultats sont confirmés par Nzongang et al. (2010). Les
IMF peuvent être performantes dans les deux dimensions simultanément 55.

2.2. Approche Empirique

Dans cette partie du travail, nous allons présenter les


travaux de nos prédécesseurs qui ont eu à parler da la performance
financière et sociale pour essayer de retracer les points communs et
les points des divergences.

Pour JOSEPH NZONGANG J, DAVID KAMDEM et ISABELLE-PIOT,


dans : « Mesure de l’efficacité financière et sociale dans des IMF au
Cameroun, s’intéressent à la question de la dualité d’objectif entre
performance financière et sociale des institutions de micro-finance et
l’étudie dans le cas particulier des IMF du réseau MCC au Cameroun
suggère une gestion peu efficiente au niveau de la transformation des
dépôts en crédits. Par ailleurs, l’inefficience des MCC du réseau se
situe plus au niveau des opérations et du management de l’IMF que de la
taille de son activité. Les solutions courantes à ce type de situations
d’inefficience de court terme résident dans le renforcement des

52
GUTIÉRREZ-NIETO B., SERRANO-CINCA C., MAR-MOLINERO C. Microfinance institutions and
efficiency, The International Journal of Management Science, n° 35(2), 2005, p 131-142.
53
LUZZI F. G., WEBER S. Measuring the performance of microfinance institutions, Microfinance
and Public Policy, 2006, p 153-169.
54
GUEYIÉ J.-P., KALA KAMDJOUG J.-R., NISHIMIKIJIMANA E. Efficience des institutions de
microfinance regroupées en réseau : cas des mutuelles communautaires de croissance du Cameroun,
La Revue des Sciences de Gestion, n° 243- 244, 2010, p 103-109.
55
NZONGANG J., KALA KAMDJOUG J. R., PIOT-LEPETIT I., OMENGUELE G. R., NISHIMIKIJIMANA E.,
Efficience technique des IMF du réseau des Mutuelles Communautaires de Croissance (MCC) au
Cameroun, Revue Sciences de Gestion, n° 77, 2010, p 93.
34

capacités (par exemple, formation, échange d’expérience) des agents


pour plus de professionnalisme dans la gestion 56.
Enfin, on constate que l’on retrouve assez souvent les mêmes
MCC efficientes dans les différentes approches retenues. Ceci nous
conforte dans l’idée que le fait de trouver la meilleure manière
d’atteindre conjointement l’efficience financière et sociale constitue
les clés d’une bonne efficience globale.

Pour répondre à la question de l’opposition entre performance


financière et sociale en se basant sur la mesure de l’efficience
technique et d’échelle des IMF du réseau MCC, les résultats obtenus
montrent qu’il n’existe pas d’antinomie entre ces deux performances. En
effet, certaines MCC se distinguent par de bons scores dans les deux
dimensions.
TLILI AFEF sur son étude portant sur la Micro-finance dans la région
MENA entre performance financière et performance sociale, selon lui
l’efficience des IMF étudiées varie selon leur statut juridique, à
l’égard de cette indication les IFNB présentent les meilleurs scores,
alors que les ONG restent toujours les moins efficientes. Les IMF ont
une mission à double vocation sociale et financière. Dans la mesure où
elles doivent réaliser leur pérennité par des performances financières
durables, tout en permettant l’accès des vulnérables aux services
financiers. Une IMF n’est dite efficiente que si elle enregistre des
ressources optimales afin de satisfaire ses objectifs sociaux et
financiers57.

YVES JEGOUREL, dans son travail portant sur la Micro-


finance : entre performance financière et performance sociale, conclut
qu’il s’agisse de lutter contre la pauvreté ou en faveur de
l’émancipation de certaines catégories de population, il semble
difficile, sinon impossible de conclure de manière globale sur les
effets de la micro-finance tant les expériences et les environnements
socio-économiques dans lesquels elle agit apparaissent variés 58.
Le succès institutionnel que connaît pourtant la micro-
finance ne doit pas occulter le fait qu’elle n’est en aucun cas une
56
OSEPH NZONGANG J, DAVID KAMDEM et ISABELLE-PIOT, dans : « Mesure de l’efficacité financière
et sociale dans des IMF au Cameroun, de Boeck supérieur : Monde en développement, n°160, 2010,
p 19.
57
TLILI AFEF : Micro-finance dans la région MENA entre performance financière et performance
sociale, étude de cas de 18 IMF, 2019, p 113-114.
58
YVES JEGOUREL, Micro-finance : entre performance financière et performance sociale, édition
la découverte, n°3, 2008, p 8.
35

panacée face à une pauvreté durable et protéiforme. La micro-finance


doit à l’échelle d’une nation s’intégrer dans un dispositif beaucoup
plus large de lutte contre toutes les formes de pauvreté. Ce succès ne
doit enfin pas faire oublier que la micro-finance est aujourd’hui à la
croisée des chemins. Les pouvoirs publics ont un rôle considérable pour
définir ce que sera la micro-finance de demain : performante ou non,
socialement comme financièrement.

NICOLAS BLONDEAU : parle de Micro-finance: Outil de


développement durable,59 Selon lui, la micro-finance s’illustre comme
étant l’outil le plus promoteur et le moins couteux de la lutte contre
la pauvreté mondiale.il confirme que les retombées de la micro-finance
sont actuellement identifiées et confirmées et présentent des progrès
réels pour les clients en termes d’augmentation de revenus, de
réduction de vulnérabilités, d’accès au soin de santé, à l’éducation,
au logement, d’une hausse de la confiance et d’estime de soi. La micro-
finance reste cependant un outil financier, car un tel instrument ne
peut pas résoudre le problème complexe et multidimensionnel de la
pauvreté c’est une solution incomplète, qui suppose une complémentarité
avec d’autres outils de développement.

CHAPITRE II : PRESENTANTION DU CADRE D’ETUDE


Dans ce Chapitre, Nous allons aborder la présentation du cadre
d’étude qui est la COOPEC CAMEC Mbanza-Ngungu.

59
NICOLAS BLONDEAU : Micro-finance: Outil de développement durable, Article initialement publie
dans Etudes, sep 2004, p 4.
36

II.1. Bref aperçu historique de la CAMEC

La Coopérative d’Epargne et de Crédit « coopérative et de crédit-


caisse d’Action Mutuelle d’Epargne et de crédit de Mbanza-Ngungu »,
COOPEC/CAMEC en sigle fut engendrée par une association des enseignants
depuis 1981. 65 chefs d’établissements scolaires de la CBFC province du
Bas-Congo, se sont cotisés pour organiser une excursion à Moanda sous
la direction de leur coordinateur, Monsieur Robert NSUMBU BADIKA. Le
montant de la cotisation fut de 19.500 zaïre à l’époque, mais suite à
une pénurie de carburant qui sévit à cette époque, le projet avait
échoué.

Alors la décision avait été prise par les enseignants au lieu de


rembourser à tout un chacun la part qui lui revenait, ils se sont
décidés de pouvoir constituer une caisse dénommée « Caisse
d’excursion ».

Trois ans plus tard, c'est-à-dire en 1984, les chefs


d’Etablissements scolaires décidèrent de nouveau la création de la
Mutualité du Personnel Enseignant (M.P.E).

En fin, en 1987, les mêmes chefs d’Etablissements, mus par le


souci de s’entraider plus efficacement et d’autant plus que les banques
n’accordaient de prêts qu’aux nantis, ils créèrent avec l’appui de
l’Association pour la Promotion du Développement Endogène des
Communautés de Base (APRODEC) une Caisse d’Action Mutuelle d’Epargne et
de Crédits (CAMEC).

II.2.Siege social et Zone d’intervention

La CAMEC étend ses activités dans la cité de Mbanza-Ngungu et dans


les cités environnantes. Son siège se trouve sur l’avenue NZEZA n° 25
dans le quartier Ngungu non loin du marché central de la cité de Mbanza
Ngungu, la CAMEC dispose ainsi d’une succursale dans le quartier LOMA.

II.3. Cadre juridique

La COOPEC/CAMEC Mbanza-Ngungu est une coopérative primaire


d’Epargne et de crédit, qui est régie par la loi n° 00/2002 du 02
février 2002 portant dispositions applicables aux coopératives
d’épargne et de crédit et agréée par la Banque Centrale du Congo par la
lettre Gouv./D143/n01068 du 17 août 2006. Ses statuts ont été révisés
à l’Assemblée Générale Extraordinaire du 02 septembre 2012. La
37

publication au journal officiel de ces statuts modifiés n’est pas


encore effective à la date de ce rapport.

Notons également que, la CAMEC centre de Mbanza-Ngungu est une


institution de droit privé, en ce sens qu’elle constitue un système et
une affaire des membres qui sont considérés comme associés, et apporte
seuls leurs parts en liquidité ou en argent constituant leurs capitaux.

Elle exerce ses activités principales en vue de promouvoir les


intérêts socio-économiques de ses membres, en leurs permettant (d’) :

 Assurer la sécurité de leurs avoirs et l’octroi des crédits aux


membres ;
 Ensuite, susciter l’esprit, la culture d’épargne à la population ;

Et enfin, créer des œuvres sociales en faveur de ses membres

II.4. Dénomination sociale


La coopérative adopte la dénomination « Coopérative d’Epargne et
de Crédit, Caisse d’Action Mutuelle d’Epargne et de Crédit ; COOPEC
CAMEC MBANZA –NGUNGU ».

II.5. Missions et Objectifs


a) Missions

La mission de la CAMEC est d’offrir des produits et services aux


populations démunies et autres catégories socioprofessionnelles de la
R.D.C. de façon sécuritaire et pérenne pour l’amélioration des
conditions de vie de populations ciblent en intégrant les meilleures
pratiques de la micro-finance.

b) Objectifs

La CAMEC/Mbanza-Ngungu s’est assigné comme objectifs de (d’) :

 Collecter l’épargne de ses membres et leur octroyer


des crédits ;
 Promouvoir l’éducation économique, sociale et
coopérative de ses membres ;
 Favoriser la solidarité et la coopération entre les
membres ;
38

 Aider la population à la bonne gestion financière et


à la promotion de l’esprit d’épargne. 60

II.6. Nature juridique


A l’instar de toutes les coopératives en République Démocratique
du Congo, la CAMEC est régie par les textes juridiques qui organisent
les structures administratives de coopératives. Elle dispose d’un
statut et de l’arrêté du gouvernorat de province du Bas-Congo sous le
n°04/90, sa reconnaissance juridique date du 20 avril 1990.

Actuellement, la CAMEC est agréée par la banque Centrale du


Congo, en application de la loi 002/2002 du 02 février 2002 portant
dispositions applicables aux coopératives d’épargne et de crédit.

II.7. Valeurs de la CAMEC


La CAMEC prône les valeurs suivantes :

 La proximité : appropriation service vers les membres ;


 L’intégrité : moralité, discipline, respect, honnêteté, loyauté,
confiance, égalité ;
 Rapidité : ordre, classement ;
 L’innovation : créativité, amélioration, croissance ;
 La sécurité : discrétion, protection, confiance.

II.8.Conditions d’adhésion
L’adhésion à la CAMEC est libre et volontaire, sous réserve des
conditions suivantes :

 S’engager à respecter les Statuts et le Règlement Intérieur ;


 Payer les frais d’adhésion ;
 Prévoir deux photos passeport et le nom de l’héritier pour le
compte individuel ;
 Déposer, une copie des Statuts et prévoir trois signataires pour
le compte moral.

II.9. Catégorie des membres


La COOPEC CAMEC compte deux catégories de membres à savoir :

 Les membres effectifs ;


 Les membres auxiliaires.

1. Est membre effectif, toute personne physique ou morale ayant


rempli les conditions définies dans le statut. Le membre fondateur est
de droit membre effectif.
60
COOPEC-CAMEC, Mission de la CAMEC, Document d’archives, Mbanza-Ngungu.
39

2. Est membre auxiliaire, toute personne physique ou morale


autorisée par le conseil d’administration qui ne remplit pas les
conditions prévues par l’article. Les dispositions du statut relatives
aux membres sont applicables Aux membres auxiliaires. Ce dernier peut
assister aux assemblées générales mais il n’a pas le droit au vote, il
n’est éligible à aucune fonction au sein de la COOPEC CAMEC.

II.10. Ressources financières


Les ressources financières de la COOPEC CAMEC proviennent des :

 Cotisations et souscriptions des membres ;


 Droits d’adhésion ou parts sociales ;
 Legs et subvention de l’Etat ou d’une autre institutionnelle ou
Internationale ;
 Intérêts sur les micros crédits consentis ;
 Toutes activités génératrices de recettes ou de revenu organisé
par la COOPEC CAMEC autre que la collecte de l’épargne ou l’octroi de
crédit mais dont l’importance demeure limitée par rapport à l’ensemble
des activités principales et qui n’est pas réputée constitue
l’exploitation d’un commerce ou d’un rayon de profit.

II.11. Structures, rôles et responsabilités des dirigeants de la


CAMEC
1. Organigrammes de fonctionnement

1.1. Organigramme des organes dirigeants

Assemblée Générale

Conseil deSurveillance Commission de crédit


Conseil de Gestion

Gérance

Source : Document d’archivage de la CAMEC 2017

La gestion de la COOPEC/CAMEC Mbanza-Ngungu est autonome.


L’Assemblée Générale de membres en est l’organe suprême. Cette dernière
élit un conseil de gestion composé de 5 membres, une commission de
40

crédit composé de 3 membres et un conseil de surveillance composé de 3


membres.

Le gérant et son équipe assurent la gestion quotidienne de la


caisse.

Dans les lignes qui viennent nous allons présenter l’organigramme


technique de la CAMEC Mbanza-Ngungu. Cet organigramme donnera tous les
détails de chaque poste.
41

1.2. Organigramme Technique

ASSEMBLEE GENERALE

COMMISSION DE CREDITS CONSEIL D’ADMINISTRATIUON CONSEIL DE SURVEILLANCE

GERANT
AUDITEUR INTERNE

CHEF CREDIT CHEF EPARGNE COMPTABLE

Agent Crédit Superviseur Tontine


Caissiers Trésorier

Caissier (es) Collecteurs

Source : La CAMEC Mbanza-Ngungu, document archivage 2017


42

I. Attributions

L’Assemblée Générale de membres

L’Assemblée Générale des membres est l’organe suprême de la


Coopérative. Elle est convoquée une fois par mois mais ils peuvent
se réunir en session ordinaire en cas d’urgence et sur demande soit
des membres, soit du conseil d’administration. Elle a pour
attribution :

 Orienter la politique interne et externe de la coopérative :


 Assurer la bonne administration et le bon fonctionnement de la
coopérative ;
 Modifier les statuts et règlement d’ordre intérieur en cas de
nécessité ;
 Modifier le siège social ;
 Elire les membres des organes ;
 Nommer le commissaire aux comptes ;
 Décider de l’affectation de trop perçues annuels ;
 Définir la politique des crédits ;
 Créer des réserves et toutes structures quelle juge utile pour
la réalisation, de l’objet de la CAMEC ;
 Traiter de toutes les autres questions relatives à
l’organisation et aux fonctionnements de la CAMEC ;
 Adopter le rapport des organes élus ;
 Prendre des décisions pour la bonne marche de la coopérative
sur proposition du conseil d’administration.
Le Conseil d’administration

Est l’organe qui veille au fonctionnement et à la bonne


gestion de la coopérative. Il est composé de cinq membres élus à
l’Assemblée Générale. Il se réunit quotidiennement pour le compte
rendu du déroulement du travail. Il a notamment pour rôle et
attribution de (d’) :
 Veiller au bon fonctionnement et à la bonne gestion de la
CAMEC ;
 Définir la politique de gestion des ressources de la
coopérative et rendre compte périodiquement à l’assemblée
générale ;
 Assurer le respect des prescriptions légales, réglementaires et
statutaires ;
 Favoriser le travail des inspecteurs et toute mission de
contrôle dépêchée par la banque centrale ou autre organisme
compétant ;
 Encourager par toute mesure utile, l’éducation économique,
sociale, et coopérative ;
43

 Proposer des solutions s pour un règlement des différents que


peuvent lui soumettre ses membres non satisfaits d’une décision
de leur assemblée générale ;
 Mettre en application des décisions de l’assemblée générale ;
 Nommer et révoquer le gérant ;
 Se prononcer en appel, sur les décisions de la commission de
crédit à l’endroit d’un membre.
 Il convoque l’assemblée générale et établit l’ordre du jour ;
Le Conseil de surveillance

Est l’organe chargé de surveiller les opérations de la


Coopérative. Il a accès à toutes les pièces et peut obtenir tous les
renseignements qu’il juge nécessaires. Il est composé de trois
membres appelés « conseiller de surveillance », qui sont élus par
l’assemblée générale. Pour être conseiller de surveillance de la
CAMEC, il faut remplir les conditions suivantes :

 Etre membre effectif de la CAMEC ;


 Etre honnête, dynamique et compétent ;
 N’avoir pas été condamné ;
 Etre en Bonne vie Et mœurs ;
 Ne Pas Exercer Une Activité Incompatible a celle de la CAMEC ;
 Etre toujours disponible ;
 Avoir une expérience jugée suffisante en matière de Gestion ou
un niveau d’études post-primaire au moins de 6 ans ;
 Ne pas travailler dans une autre institution financière.
Comme attribution, le conseil de surveillance :
 Veillé au contrôle périodique de la coopérative par les organes
compétents ;
 Reçoit les plaintes des membres et les soumet aux organes
compétents ;
 Contrôle les opérations découlant des décisions de la
commission de crédit ;
 Entreprendre les vérifications ou inspections des comptes,
livres et opérations de la coopérative ;
 Convoquer une assemblée générale extraordinaire s’il estime que
le conseil d’administration tarde à prendre les mesures que
nécessite une situation immédiate.
La Commission de crédit

Est l’organe chargé de gérer la distribution et le


remboursement du crédit conformément aux politiques et procédures
définies en la matière. Elle est composée de trois membres élus à
l’Assemblée Générale.
44

La Gérance

Est l’organe chargé de la gestion courante de la coopérative


et de l’information adéquate du conseil d’administration. Elle est
assurée par un Directeur-Gérant, nommé par le conseil
d’administration, qui fixe les modalités de son engagement et de son
licenciement, la nature de son contrat, le montant de sa
rémunération ainsi que les autres avantages pouvant lui être
accordés.

Le Gérant est chargé de la gestion courante de la CAMEC, il


est assisté d’un personnel. Il a pour attribution :

 Il est chargé de la gestion journalière de la caisse de la


CAMEC ;
 Il tient ou fait tenir sous sa responsabilité de la caisse ;
 Il a la signature sociale de la caisse sur résolution du
conseil d’administration ;
 Il prépare les situations financières de la caisse sur
résolution du conseil d’administration ;
 Il a la garde du portefeuille de fonds et de livre de la
comptabilité, de registre et des archives,
 Il engage les dépenses courantes budgétaires dans les limites
autorisées par le conseiller général.

 La gérance a un staff sous ses ordres :


L’audit interne et le contrôle interne : veille à la
régularité des opérations, analyse, mesure les risques et propose
les solutions pour y faire face. L’audit interne dépend du Conseil
de surveillance et est l’oreille et l’œil du CA ; il Fonctionne
suivant les textes et manuels des procédures de gestion mis en place
par le CA adopté par l’AG.

Les attributions des agents sont reprises dans le job


description qui est mis à la disposition de chacun d’eux.

II.12. Produits offerts par la CAMEC


La COOPEC CAMEC Mbanza-Ngungu offre deux principales
catégories de produits : l’épargne d’une part et le crédit d’autre
part.

Epargne

Il y a quatre sortes d’épargne :


 Epargne à Vue
 Epargne à Terme
45

 Epargne Tontine
 Epargne Scolaire (SCHOLAE)
Pour toute personne désirant constituer un dépôt en monnaie
locale ou étrangère, quatre catégories des comptes sont à sa
disposition :

 L’épargne à vue : est celui qui donne libre accès aux clients,
quant aux dépôts et retrait des fonds qui sont logés dans son
compte. Et cela est sans préavis. Ces types de dépôt ne donnent
pas ou ne produisent pas d’intérêts ;
 L’épargne à terme : comprend de dépôt à terme fixe et à
préavis. L’instauration de dépôts à terme fait allusion à un
délai fixe après lequel le placement échu est viré au dépôt à
vue. Le terme retenu est 3 ; 6 ; 9 ; 1 ; 12 mois ;
 L’épargne tontine (à la carte) : c’est celui qui se fait en
rapport avec la carte auprès des collecteurs, chaque jour
ouvrable.
a. Conditions d’ouverture d’un compte épargne à la CAMEC :
Pour ouvrir un compte épargne à la CAMEC, le membre doit apporter
10000F.C. Ce montant est reparti de la manière :
 Droit d’adhésion : 1000F.C.
 Epargne initiale : 1000F.C.
 Achat carnet : 2000F.C
 Part sociale : 6000F.C.
Crédit

Il y a huit sortes de crédits :

 Crédits ordinaires ;
 Crédit salaire ;
 Crédit tontine ;
 Crédit maman-CAMEC ;
 Crédit CEE+ (Crédit Epargne avec Education Plus)
 Crédit affaire ;
 Crédit Tunga ;
 Crédit N’sansi.
Conditions d’accès au crédit

La COOPEC CAMEC octroi des crédits à ses clients pour une


durée minimum de mois, le remboursement de crédit est mensuel en
raison de (un sixième) par mois à 4 (pourcent) mensuelle du capital
détenu, si le montant octroyé est inférieur à 100 $ et à 4 % s’il
est supérieur à cent $.Pour accéder au crédit de la COOPEC CAMEC, il
faut remplir les conditions suivantes :
46

a. Etre membre ;
b. Avoir dans son compte au moins le dixième du montant
sollicité ;
c. Prouver la rentabilité du projet à financer ;
d. Présenter des garanties sûres.

Taux d’intérêt nominal sur les Crédits

Pour concrétiser son idéal qui consiste à aider la population


à la lutte contre la pauvreté, la CAMEC libère ses crédits aux taux
de 3 ; 5 et 6 % mensuel selon le type de crédit.

1. Crédit Ordinaire

Ce type de crédit est accordé à tout membre physique que moral


qui en fait la demande et qui remplit les conditions requises c’est-
à-dire :

 Etre majeur ;
 Avoir au moins trois mois d’ancienneté ;
 Etre membre actif.

Néanmoins, pour les projets identifiés bancables par les


agents de crédit, cette disposition n’est pas d’application
rigoureuse.

 Prouver la rentabilité de l’activité à financer ;


 Avoir 20% du montant sollicité comme épargne nantie
2. Crédit Salaire

Ce type de crédit est proposé au travailleur de l’entreprise


située dans la zone d’action de la COOPEC CAMEC et dont le salaire
est régulier. Pour se faire, un protocole d’accord est signé entre
employeur et la COOPEC CAMEC.

3. Crédit MAMAN CAMEC

Ce crédit est destiné aux femmes membres de la COOPEC CAMEC


qui se présentent en groupes de cinq. Au moment de la libération du
crédit, chaque maman se porte garant du montant reçu, ce crédit est
la caution solidaire.

4. Crédit TONTINE

Ce type de crédit est proposé aux membres, qui ont souscrit à


l’épargne tontine. Il est décaissé au guichet de la COOPEC CAMEC et
le remboursement s’effectue à partir des cotisations journalières.
47

Tableau 2. : Types de crédit avec modalités de remboursement

Modalités de
Types Taux Garanties Durée Commission
remboursement

Crédit 6 % Mensuel 20% du montant 6 mois 2%


ordinaire sollicité.

-Nantissement

-Hypothèque

Crédit 6% le Mensuel Salaire Aval 6 mois 1,5%


salarié mois

Crédit 3% le Mensuel Caution 6 mois -


CEE+ mois solidaire

Crédit 5% Mensuel Caution 4mois 1 %


maman solidaire
CAMEC

Crédit 5% Mensuel Mise 4mois -


tontine journalière

Source : bureau de crédit CAMEC


48

CHAPITRE III : ANALYSE DE LA PERFORMANCE DE LA COOPEC

La situation actuelle de la COOPEC CAMEC MBANZA-NGUNGU


démontre qu’elle est bien positionnée dans l’offre des services
d’épargne et de crédit. Aussi, son personnel est compétant et dévoué
au travail. Les dirigeants participent à la prise de décisions pour
la bonne marche de leur institution. Cependant, elle doit améliorer
son système de contrôle interne par la mise à jour des manuels et
politique de gestion ; la qualité du portefeuille de crédit et
renforcer son équilibre financier 61.

Section 1 : Approche Méthodologique

La méthodologie est constituée de l’ensemble des


opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à
atteindre les vérités qu’elle poursuit,, les démontre et les
vérifie.

1.1. Justification du choix de l’agence

Pour mener cette étude, nous avons retenu la COOPEC CAMEC


de Mbanza-Ngungu. Ce choix s’explique par plusieurs raisons :

- Elle est représentative des IMF de la ville de Mbanza-Ngungu,


ville dont je suis également présente ;
- Ayant des relations solides dans cette IMF, je me suis
intéressée à elle pour une disponibilité des données ;
- Enfin pour une analyse assez pointue, il faillait une
institution qui tient dans la durée (expérience) et disposant d’un
système d’information et de gestion qui implique des données
fiables, mais qui est menacée par sa pérennité par la dégradation de
ses indicateurs de performances.

1.2. Les outils de collecte des données

Les techniques de collecte d’informations utilisées pour


l’atteinte des objectifs que nous nous sommes fixés dans le cadre de
notre recherche sont : outils de collecte d’informations secondaires
et outils de collecte d’information primaires.

1.2.1. Outils de collecte d’informations secondaires ou recherche


documentaire

Nous avons effectué les recherches documentaires dans les


centres de documentation de la place, à l’internet et à l’Agence de

61
COOPEC CAMEC, Plan d’affaires 2021, p4.
49

la CAMEC, dans le but de recueillir des informations qui présentent


un intérêt pour nos travaux de recherche. Un accent particulier a
été mis sur les documentations de l’institution afin d’obtenir des
informations relatives aux statuts, aux procédures, les finances, le
système de contrôle, la comptabilité et les activités.

1.2.2. Techniques de collecte d’informations primaires

Les techniques sont inspirées des outils tels que les


questionnaires et un guide d’entretien ayant servi de bases
d’enquête auprès des individus qui composent l’échantillon.

1.2.3. L’enquête par guide d’entretien

Un guide d’entretien a été administré au personnel


stratégique. Les informations recueillies sont relatives à la
gestion stratégique et opérationnelles susceptibles de réduire les
risques courus par l’institution plus précisément les éléments de
clarification des politiques et procédure de gestion des crédits, de
la gestion des aspects de formation et de plan d carrière du
personnel, du processus de développement des nouveaux produits, de
la gestion des partenaires.

En effet, les informations nécessaires pour l’analyse de


la performance de cette institution tant au niveau social que
financier ont été collectées auprès des personnels stratégiques.

1.3. Traitement et analyse des données

Les données obtenues ont été classées, dénombrées puis


ont servi une base dans la confection des matrices d’analyse et de
calcul de certains ratios.

1.3.1. Traitements des données

Le traitement des données consiste d’abord à faire le


dépouillement des données obtenues grâce au guide d’entretien.
L’opération a permis d’extraire les données et les regroupés par
centre d’intérêts.

1.3.2. L’analyse des données

L’analyse des données s’est fait sur la base des


résultats obtenus du traitement des données. Elle a permis de
ressortir les liens entre les différentes données pour servir de
base à la vérification des hypothèses de recherche.
50

L’analyse qualitative a consisté à interpréter les


données collectées au regard de la théorie et les normes en vigueur
dans le secteur de la micro-finance. En ce qui concerne l’analyse
quantitative, nous avons construit des tableaux qui ont servi de
base de calcul des pourcentages et des taux de variations.

Section 2 : Analyse de l’environnement de la CAMEC

2.1. Catégorie des épargnes

La COOPEC CAMEC MBANZA-NGUNGU offre à ses membres deux


types d’épargne volontaire à savoir l’épargne à vue et l’épargne
tontine. L’épargne obligatoire est exigée pour constituer la caution
de crédit.

 Epargne à vue :
A l’adhésion, tout membre a l’obligation d’avoir un compte épargne à
vue. C’est un compte principal. L’épargne à vue offre aux membres la
possibilité de faire des transactions (Dépôt et retrait) à tout moment.
Les opérations peuvent se faire en dollars ou en monnaie nationale sans
aucun frais de gestion.
 Epargne Tontine :
Est un produit qui permet aux membres d’épargner chaque jour un petit
montant prédéfini à la souscription. Le retrait est unique en cas de
besoin ou à la fin du mois. Cette épargne cible les petits vendeurs. La
mobilisation de l’épargne tontine se fait sur terrain par les Collecteurs.
 Epargne nantie :
L’épargne nantie est une épargne obligatoire qui constitue la caution
pour accéder au crédit. Elle est prélevée dans le compte épargne à vue. Le
montant exigé est de 10% du montant du crédit. A la fin du crédit, ce
montant est retourné dans le compte à vue. En cas d’impayés, ce montant
constitue le remboursement du crédit en retard.

2.2. Circuit de distribution

La COOPEC CAMEC MBANZA-NGUNGU consentira ses énergies sur les points


de service existants, (siège et Loma) durant les trois ans.
Elle n’envisage aucune extension mais plutôt de renforcer la
stratégie de proximité par de descentes sur terrain pour la collecte
de l’épargne à la carte et le financement des crédits en groupe
solidaire.
2.3. Conditions d’octroi du crédit

Les conditions suivantes doivent être remplies pour


bénéficier d’un crédit à la COOPEC CAMEC MBANZA-NGUNGU :
51

- Etre membre en règle avec la CAMEC MBANZA-NGUNGU ;


- Avoir une ancienneté d’au moins 3 mois ;
- Epargner régulièrement à la COOPEC ;
- Habiter dans la zone d’intervention de la COOPEC MBANZA-
NGUNGU ;
- Avoir au moins 18 ans d’âge pour les personnes physiques ;
- Inspirer confiance ;
- Etre solvable ;
- Avoir constitué son apport pour la réalisation du projet.

2.4. Portefeuille

2.4.1. Répartition du portefeuille de crédit par produit


Crédit
En-
seignants
15%

Crédit CEE+
5%
Crédit jeunes en-
trepreneurs Crédit ordinaire
6% 31%

Crédit Affaires
24%

Crédit salaire
13%
Crédit Maman Camec Crédit Tontine
1% 4%

Commentaire :

L’analyse du portefeuille de crédit par produit renseigne ce qui


suit :

 Le crédit ordinaire, lié au petit commerce occupe la première place


en termes des montants et du nombre des bénéficiaires. C’est le
principal produit de la COOPEC CAMEC MBANZA-NGUNGU ;
 Le crédit affaires occupe la deuxième place en termes de volume des
crédits déboursés. Il s’agit d’un crédit aux commerçants dont le
volume d’activités est assez important.
 Le crédit des enseignants est le troisième produit en termes de
montant. Il s’agit d’un crédit de groupe accordé aux enseignants du
primaire et du secondaire ;
 Le crédit tontine finance un grand nombre des membres épargnants à la
carte avec des faibles montants,
52

 Le crédit CEE+ est faible suite au disfonctionnement des associations


de développement et aussi à l’activité agricole des paysans.

2.4.2. Répartition du portefeuille de crédit par monnaie

CREDIT EN USD;
4%
Commentaire :

La COOPEC CAMEC MBANZA-NGUNGU


CREDIT EN CDF; finance plus des crédits en monnaie
96% nationale, soit 96% par rapport aux
crédits en dollars qui représentent 4%.

2.5. Résumé de l’analyse environnementale

Les opportunités et menaces de la CAMEC MBANZA-NGUNGU se présentent


comme suit :

Tableau N°3: Opportunités/ menaces

Opportunités Menaces

- Forte demande de services - Forte concurrence vis-à-vis des


financiers ; banques et d’autres coopératives,
- Réglementation de la BCC ; - Concurrence déloyale des
- La présence des partenaires qui institutions de micro-finances
appuient la micro-finance ; informelles,
- Forte augmentation de la demande - Instabilité macro-économique
de services financiers ; (inflation et dépréciation de la
monnaie) ;
- Incertitude politique ;
- Pandémie du Covid-19
- Instabilité de l’énergie électrique
;
- Bancarisation de la paie des
fonctionnaires ;
- Irrégularité de la paie des
employés de grandes entreprises
Source : Plan d’affaires COOPEC CAMEC, 2021, p 15.
53

2.6. Détails de l’analyse institutionnelle

Tableau n°4: Forces et faiblesses


DOMAINES FORCES FAIBLESSES

- Fonctionnement normal des -Documents de politique non à jour


organes ; ;
- Tenue régulière et dans le -Absence de certains documents des
délai des AGO ; politiques et des manuels de
- Tenue régulière des réunions procédure ;
des organes ; -Faible suivi budgétaire ;
- Existence des documents de -Absence d’études de marché
politiques ; -Quasi absence de sanctions
- Existence d’un Plan -Faible communication vis-à-vis
d’Affaires ; des membres et du public
Gouvernance - Existence de Statuts et RI ; -Faible participation des femmes
- L’agrément de la dans les organes de gestion
Coopérative. -Faible compréhension par les
parties prenantes de la mission,
de la vision et des valeurs de
la coopérative
- Nature coopérative de la -Pourcentage élevé des membres
CAMEC où les clients sont inactifs qui n’épargnent pas ;
les membres propriétaires de -Faible niveau d’épargne par
la coopérative ; membre ;
- La confiance en la -L’épargne à la carte n’est pas
coopérative qui se manifeste intégrée dans le SIG ;
par un nombre élevé -Manque d’épargne à terme ;
d’adhésion ; -Non rémunération des épargnes ;
Gestion des - Existence du SIG ; -Risque élevé de fraude, notamment
épargnes - Diversité des produits sur les épargnes à la carte ;
d’épargnes ; -Manque d’étude de fidélisation
- Proximité avec les membres ; des épargnants
- Existence de charrois
automobiles
- Diversité des produits des -Mauvaise qualité du portefeuille
crédits ; de crédit ;
- Existence du SIG ; -Mauvaise gestion des crédits,
- Proximité avec les membres ; notamment manque de suivi de
- Taux d’intérêts l’utilisation des crédits ;
accessibles ; -Faible analyse des dossiers de
Gestion des - Existence de charrois crédit ;
crédits automobiles -Mauvaise gestion des impayés ;
-Faibles capacités des agents de
crédit ;
-Faible incitation des agents de
crédit ;
-Absence de manuel de
recouvrement ;
-Politique de crédit non à jour.

- Existence du SIG ; -Insuffisance des fonds propres ;


- Résultats positifs sur -Résultats financiers
54

plusieurs années ; insuffisants ;


- Certification des états -Non atteinte de certains
Gestion financiers par les auditeurs indicateurs financiers, dont
financière externes ; l’autosuffisance
- Existence du patrimoine opérationnelle ;
immobilier et mobilier ; -Des provisions élevées ;
- Fonds Propres positifs ; -Insuffisance des ressources
- Amélioration des financières
indicateurs. -Absence d’un partenariat
financier.

Marketing - Développement de nouveaux -Faible pénétration du marché ;


marchés ; -Faible communication ;
-Faible rapidité des opérations ;
- Adhésions régulières de -Absence d’études de marché ;
-Absence d’un plan marketing.
membres ;
- Faible taux de départ de
membres ;
- Bon emplacement de la
coopérative ;
- communication médiatique.
- Existence de la politique -Faibles compétences du
des ressources humaines ; personnel ;
- Présence de la délégation -Faible motivation du personnel ;
syndicale ; -Mauvais recrutement du
- Personnel formé ; personnel ;
- Le salaire est payé -Politique des ressources humaines
Gestion des régulièrement ; non à jour ;
Ressources - Soins de santé du -Faibles salaires comparativement
personnel assurés au coût de la vie ;
Humaines
- Pas de cotation du personnel.

- Quelques formations aux -Non appropriation de la


Education membres ; coopérative par les membres ;
-Absence d’éducation financière
financière - Existence des agents pour certains membres ;
formateurs ; - Insuffisance des ressources
financières
Système de - Existence de quelques -Faiblesse du système de contrôle
contrôle et politiques ; interne se manifestant par des
détournements à répétition ;
gestion des - Existence du service de -Faible contrôle par le CS ;
risques l’audit interne ; -Absence des procédures dans
- Existence du CS ; certains domaines ;
- Audition de comptes ; -Des politiques non à jour.
-Existence de la
55

cartographie des risques.


SIG -Existence d’un logiciel ; -Le fonctionnement du logiciel
utilisé LPF v7, n’est pas très
-Production des états fiable, se traduisant par des
financiers en temps réel écarts entre la bande et la
comptabilité ;
-Le logiciel n’est pas
multidevises ;
-Le logiciel n’intègre pas la
gestion des épargnes à la carte

Source : Plan d’affaires COOPEC CAMEC, 2021, p 15.

2.7. Echéances de crédit à la COOPEC CAMEC

Tableau n°5: Echéance des crédits en Mois

Crédits Durée
Crédit agricole 12
Crédit Ordinaire 10
Crédit salaire 10
Crédit tontine 6
Crédit vert 10
Crédit Maman CAMEC 6
Crédits affaires 12
Crédit Minteki(vente) 10
Crédit aux jeunes entrepreneurs 12
Crédit CCE 6
Crédit enseignant 10
Crédit salaire n+ 16
Crédit VIB 16
Source : Plan d’affaires COOPEC CAMEC, 2021, p 22.

Section 3 : Indicateurs de performance à la CAMEC


3.1. INDICATEURS SOCIAUX
3.1.1. Epargne brute allant de 2018 à 2021
Il est question de l’épargne récoltée auprès des
épargnants pendant une période donnée.
Tableau n°6: Epargne brute allant de 2018 à 2021
Années Montants d’épargne Variations en %
2018 1 067 707 697,05 -
2019 1 512 191 433,25 41,63%
2020 1 889 427 230,81 24,95%
2021 2 361 784 038,51 25%
Source : Nous-mêmes sur base des données collectées à la COOPEC/Mbanza-
ngungu.

Nous remarquons dans ce tableau que l’épargne de la CAMEC


a subi une augmentation de 2018 à 2021. Soit 41,6% de 2018 à 2019,
24,9% de 2019 à 2020 et 25% de 2020 à 2021.
56
57

3.1.2. Epargne par catégories allant de 2018 à 2021

Tableau n°7: Epargne par catégories allant de 2018 à 2021

Dans ce tableau nous allons montrer les différentes catégories d’épargne dont dispose la COOPEC
et comment cette dernière est préférée par les membres.

Années et 2018 2019 2020 2021


Catégories
Valeur % Valeur % Valeur % Valeur %
Epargnes à vue 995 675 362,88 93,2% 1 346 722 126,73 89,5% 1 688 150 046,52 89,3% 1 874 009 154,30 79,3%
Epargnes nanties 72 032 334,17 6,8% 165 469 306,52 10,5% 201 277 184,29 10,7% 251 596 480,36 10,7%
Epargne à terme 0 0 0,00 0 0,00 0 236 178 403,85 10%
TOTAL 1 067 707 697,05 100% 1 512 191 433,25 100% 1 889 427 230,81 100% 2 361 784 038,51 100%
Source : Nous-mêmes sur base des données collectées à la COOPEC/Mbanza-ngungu.

Pour ce qui concerne les catégories de l’épargne, la lecture faite de ce tableau nous montre
que la CAMEC dispose de trois catégories d’épargnes, à savoir : l’épargne à vue, l’épargne nanties et
l’épargne à terme. Mais en termes de proportion, nous remarquons que l’épargne représente plus de 70%
durant toute la période sous étude.
58

3.1.3. Nombres d’épargnants de 2018 à 2021

Tableau n°8: Nombres d’épargnants de 2018 à 2021

Années Nombre d’épargnants Variations en %


2018 8 350 -
2019 9 568 14,6%
2020 10 943 14,4%
2021 12 585 15%
Source : Nous-mêmes sur base des données collectées à la COOPEC/Mbanza-
ngungu.

Au cours de la période sous étude, la COOPEC CAMEC a


réalisé une croissante en termes de nombre d’épargnants, soit 14,6%
de 208 à 2019, 14,4% de 2019 à 2020 et 15% de 2020 à 2021.

3.1.4. Crédits prêtés de 2018 à 2021

Tableau n°9: Crédits prêtés de 2018 à 2021

Années Crédits prêtés Variations en %


2018 720 323 341,67 -
2019 1 227 248 168,87 70,4%
2020 1 472 697 802,64 19,9%
2021 1 840 872 253,31 25%
Source : Nous-mêmes sur base des données collectées à la
COOPEC/Mbanza-ngungu.

Durant la période sous étude la COOPEC CAMEC a réalisé


des variations positives en termes des crédits prêtés, mais elle a
été plus élevé de 2018 à à 2019 soit 70,4%, et moins élevé de 2019 à
2020, soit 19,9% et de 2020 à 2021 elle a été de 25%.
3.1.5. Nombre d’emprunteur et la moyenne
Tableau n°10: Evolution des emprunteurs
Années Nombre d’emprunteurs Variations en %
2018 169 -
2019 282 66,9%
2020 201 -28,7%
2021 201 0%
Source : Nous-mêmes sur base des données collectées à la
COOPEC/Mbanza-ngungu.

Quant au nombre d’emprunteur, nous soulignons que cela a


connu une évolution positive durant la période 2018 et 2019 et à
subi une diminution de 2019 à 2020 et celui-ci estr resté constant
de 2019 à 2020.
59

3.1.6. Montants impayés


Il mesure le risque que les crédits octroyés ne soient
pas remboursés.
Tableau n°11: Taux impayés
Années Montant d’impayés Variations
2018 266 579 016,10 -
2019 225 323 104,00 -4,2%
2020 271 088 455,00 20,3%
2021 184 087 225,30 -32%
Source : Nous-mêmes sur base des données collectées à la
COOPEC/Mbanza-ngungu.
Durant la période sous étude, soit de 2018 à 2021, la
COOPECE CAMEC a réalisé une diminution en termes de variations des
montants des crédits impayés. Ces variations sont passées de 4,2 %
de 2018 à 2019, de 20,3 % de 2019 à 2020 et – 32 % de 2020 à 2021.

3.2. INDICATEURS FINANCIERS

3.2.1. Encours moyen par épargnants de 2018 à 2021

Tableau n°12: Encours moyen par épargnants (EMD) de 2018 à 2021

Années Nombres d’épargnants Epargne brute EMD


2018 8 350 1 067 707 697,05 127 869,2
2019 9 568 1 512 191 433,25 158 129,4
2020 10 943 1 889 427 230,81 172 660,8
2021 12 585 2 361 784 038,51 187 666,6
Moyenne 161 581,5
Source : Nos calculs sur base des données collectées.

Au regard de ce tableau la CAMEC a réalisé les encours


moyens par épargnants de 127 869,2 fc en 2018, 158 129,4 fc en 2019,
172 660,8 fc en 2020 et 187 666,6 fc en 2021 avec une moyenne de
161 581,5fc durant la période sous étude.
3.2.2. Encours brut de crédit de 2018 à 2021

Tableau n°13: Encours brut de crédit (EBC) de 2018 à 2021

Années Crédits prêtés Crédits remboursés EBC


2018 720 323 341,67 453 744 325,57 266 579 015,6
2019 1 227 248 168,87 1 001 925 064,72 225 323 104,2
2020 1 472 697 802,64 1 133 671 632,27 339 026 170,4
2021 1 840 872 253,31 1 656 785 027,97 184 087 225,3
Total Encours brut de crédit 1 015 015 515,6
Source : Nos calculs sur base des données collectées.
La lecture faite de ce tableau nous montre que les
crédits octroyés n’ont pas été totalement remboursés, Et au total
60

durant la période sois étude la CAMEC devait encore recouvrer une


somme de 1 015 015 515,6 fc.
61

3.2.3. Encours Moyen de crédit de 2018 à 2021

Tableau n°14: Encours Moyen de crédit (EMC) de 2018 à 2021

Années Crédits prêtés Nombre de Crédits prêtés


2018 720 323 341,67 1 522
2019 1 227 248 168,87 2 819
2020 1 472 697 802,64 2 008
2021 1 840 872 253,31 2 410
Total Encours Moyen de crédit 601 471,4
Source : Nos calculs sur base des données collectées.

Le contenu de tableau ci-haut, nous fait voir que la


COOPEC CAMEC a un encours de crédit de 601 471,4fc en moyenne elle
accorde 601 471,4 fc par emprunteurs.

3.2.4. Encours moyen de crédit par emprunteurs (EMCE)= Encours brut


de crédit/Nombre total d’emprunteurs

Tableau n°15: Encours moyen de crédit par emprunteurs


Années EBC Nombre total EMCE
d’emprunteurs
2018 266 579 015,6 169 1 577 390,6
2019 225 323 104,2 282 799 018,1
2020 339 026 170,4 201 1 686 697,4
2021 184 087 225,3 201 915 856,8
Moyenne 1 244 740,7
Source : Nos calculs sur base des données collectées.
Ce tableau, nous informe que l’encours moyen de crédits
par emprunteurs pour ces ‘ années est positif. Cette réalité traduit
la faible capacité qu’à la CAMEC à recouvrer tous les crédits
empruntés à ses clients.

3.2.5. Ratio de productivité


La productivité du travail est égale à la production sur la
quantité du travail utilisé C'est qui implique que Pt é = valeur de la
production/la quantité du travail. Les indicateurs de productivité
sont des mesures de performance qui montrent la manière dont les
institutions rationalisent le traitement de leurs opérations. Les
indicateurs de productivité reflètent la quantité output par unité
input.
62

3.2.5.1. Ratio de productivité des agents de crédits


Formule : Ratio de productivité des agents de crédits =Nombre
d’emprunteurs/Nombre d’agents des crédits
Tableau n°16: Ratio de productivité des agents de crédits
Années Nbre d’emprunteurs Nbre d’agents des Productivité des agents
crédits de crédits

2018 169 9 18,8


2019 282 10 28,2
2020 201 10 20,1
2021 201 12 16,75

Source : Nous-mêmes sur base des données collectées à la


COOPEC/Mbanza-ngungu.
Le tableau ci-haut nous montre qu’en 2018 il y avait 9
agents des crédits pour 169 emprunteur ; en 2019, 10 agents des
crédits pour 282 emprunteurs ; en 2019, 10 agents des crédits pour
201 emprunteurs et en 2021, 12 agents des crédits pour 201
emprunteurs.
3.2.5.2. Ratio de productivité du personnel
Formule : Ratio de productivité du personnel = Nombre d’emprunteurs
actif/Total du personnel
Tableau n°17: Ratio de productivité du personnel
Années Nbre d’emprunteurs Nbre total du Productivité du
personnel personnel

2018 169 26 6,5


2019 282 29 9,7
2020 201 24 8,4
2021 201 41 4,9
Moyen 7,375
Source : Nous-mêmes sur base des données collectées à la
COOPEC/Mbanza-ngungu.

Le tableau suivant nous renseigne que le nombre


d’emprunteurs par personnel ou agent de la CAMEC était 6,5 en
2018, 9,7 en 2019, 8,4 en 2020 et en suite 4,9 en 2021. Ce qui nous
permet d’avoir une moyenne de 7,375.
3.2.6. Ratio de cout par emprunt
Il mesure l’efficacité d’une IMF en montrant le cout
moyen sur une année pour servir un client. Il est demandé que ce
ratio soit faible pour qu’il y ait l’efficacité.
63

Formule : Ratio de coût par emprunt= Charge d’exploitation/Nombre


Moyen d’emprunteur actif (NMEA).
Tableau n°18: Coût par emprunteur
Années Charge d’exploitation NMEA Coût par emprunt
2018 179 701 172,00 213,3 842 480,90
2019 251 481 107,69 213,3 1 180 662,50
2020 321 750 780,96 213,3 1 510 567,04
2021 353 925 859,06 213,3 1 659 286,70
Source : Nous-mêmes sur base des données collectées à la
COOPEC/Mbanza-ngungu.
Il ressort de ce tableau que le coût par emprunteur n’est
pas acceptable pour toute la période sous étude étant donné que ce
coût est très élevé.
3.2.7. Ratio des dettes sur fonds propres

Formule : Ratio des dettes sur fonds propres = Total


dettes/Total fonds propres.
Tableau n°19: Ratio des dettes sur fonds propres
Années Total dettes Total fonds propres Ratio
2018 3 452 390,48 78 448 545,19 4,4%
2019 4 815 417,32 181 710 847,49 2,6%
2020 5 592 576,85 352 980 482,56 1,5%
2021 176 306 092,22 669 351 551,14 26,3%
Moyenne fonds propres 320 622 856,60
Source : Nous-mêmes sur base des données collectées à la
COOPEC/Mbanza-ngungu.
Le tableau ci-dessus nous montre que le ratio est très
faible, ce qui est un bon signe de gestion durant les trois
premières années et plus élevé à la dernière année à 26,3 %.
3.2.8. Ratio de rentabilité sur fonds propres 62
La rentabilité sur fonds propres indique la rentabilité
de l’institution sachant que l’objectif final d’une institution de
commerce ou de service ou encore industriel est de maximiser le
profit recherché par les actionnaires.
Tableau n°20: Ratio de rentabilité sur fonds propres
Années rentabilité sur fonds propres
2018 92,66%
2019 119,74%
2020 51,98%
2021 45,68%
Source : Plan d’affaires de la COOPEC/Mbanza-ngungu, 2021.

62
Plan d’affaires CAMEC, 2021.
64

Comme nous signale le tableau ci-dessus, L’objectif de


maximiser le profit a était atteint par la CAMEC durant toute la
période sous étude, sauf pour l’année 2021 où le ratio est très
faible à moins de 50%.
3.2.9. Ratio d’autosuffisance opérationnelle
L’autosuffisance opérationnelle est la mesure la plus
élémentaire la pérennité. Elle indique si les produits
d’exploitation sont suffisants pour couvrir toutes les charges
d’exploitations à l’aide de ses revenus opérationnelles.

Tableau n°21: Ratio d’autosuffisance opérationnelle


Années Autosuffisance opérationnelle
2018 111,81%
2019 126,2 %
2020 118,03 %
2021 130,86 %
Source : Plan d’affaires de la COOPEC/Mbanza-ngungu, 2021.
L’interprétation de ce tableau nous laisse voir que les
ratios d’autosuffisance opérationnelle ont évolué positivement
durant toute la période sous étude, mais partant de la comparaison
par rapport à la norme mondiale, qui veut que ce ratio soit
supérieur à 130%, nous remarquons seule l’année 2021 que ce ratio
était à 130,86 %, il était de moins de 130 % pour 2018, 2019 et
2020.
Tableau n°22: Ratio du Portefeuille à risque
Années Portefeuille à risque
2018 37,00%
2019 15,00%
2020 19%
2021 10%
Source : Plan d’affaires de la COOPEC/Mbanza-ngungu, 2021.
A partir de ce tableau, nous faisons une lecture selon
laquelle, le portefeuille à risque de la CAMEC a été de 37% en 2018,
15% en 2019, 19% en 2020 et 10% en 2021. Nous remarquons donc que ce
porte feuille a subi une diminution durant toute la période sous
étude. Ce qui est un bon signe de gestion.
65

Tableau n°23: Ratio de Rendement du porte feuille


Années Rendement du porte feuille
2018 54,86 %
2019 47,48 %
2020 42,92 %
2021 42,92 %
Source : Plan d’affaires de la COOPEC/Mbanza-ngungu, 2021.
Le rendement du portefeuille à risque de la CAMEC a connu
également une diminution de 2018 à 2021. Nous avons donc 54,86% en
2018, 47,48 % en 2019, 42,92 % en 2020 et 2021.

Section 4 : Interprétations des résultats


Le but de la micro-finance est de lutter contre la
pauvreté. Comme tous les domaines, la Micro-finance présente des
accords et des conflits internes. Les accords concernent ses
pratiques d’insertion des pauvres afin d’améliorer leurs conditions
de vie, alors que les conflits tournent autour de la performance de
ses institutions. L’objectif commun dévoile une profonde division
sur la façon d’aider au mieux ces personnes à travers l’accès à des
services financiers.
Une entreprise performante doit être à la fois efficace
et efficiente. L’efficacité traduit l’atteinte des objectifs fixés
par l’entreprise. L’efficience ajoute la notion de moyens utilisés.
L’entreprise la plus performante sera celle qui utilise le minimum
de moyens pour obtenir un résultat, c'est-à-dire sans gaspillage de
ressources. Dans la recherche de la compétitivité, les deux
dimensions de la performance sont essentielles et complémentaires.

Cependant les débats qui existe entre la performance


financière et sociale peut être tranché d’un environnement à un
autre ou une entreprise de micro-finance à une autre, c’est pour
dans le cadre de notre travail, nous avons choisi la ville de
Mbanza-Ngungu précisément la COOPEC CAMEC.
Après collectes des données, nous étions dans
l’obligation de calculer quelques indicateurs financiers, à savoir :
l’encours moyens par épargnants, l’encours brut des crédits,
l’encours moyen des crédits, l’encours moyen des crédits par
emprunteur, la productivité des agents des crédits, la productivité
du personnel, le coût par emprunteur, le ratio des dettes sur fonds
propres, la rentabilité sur fonds propres, le ratio d’autosuffisance
opérationnelle le porte feuille à risque et le rendement du
portefeuille et quelques indicateurs sociaux qui sont : l’épargne
66

brute, l’épargne par catégories, le nombre d’épargnants, les crédits


prêtés, le nombre d’emprunteur, le montant des crédits remboursés.
Les calculs de ces ratios financiers et sociaux, nous
permet d’affirmer que pour ce qui concerne les indicateurs
financiers seuls les ratios de rentabilité sur fonds propres, le
ratio des dettes sur fonds propres, le ratio des productivité du
personnel , le ratio de production des agents des crédits, le porte
feuille à risque, le rendement du porte feuille et l’encours moyen
par épargnants ont présenté une bonne situation et pour les
indicateurs sociaux tous les indicateurs calculés qui donnent une
situation intéressante.
Pour parler des indicateurs sociaux, nous disons que
l’épargne brute, le nombre d’épargnants, les crédits prêtés ont
connu une augmentation positive et croissante d’une année çà l’autre
et le nombre d’emprunteurs, le montant remboursés ont également
connu une évolution croissance, mais qui se présente sous forme des
fluctuations.

Quant aux indicateurs financiers l’encours moyen par


épargnants a connu une augmentation positive pour toute la période
sous étude. Le ratio de productivité par agents des crédits, le
ratio de productivité du personnel le porte feuille à risque, le
ratio de rentabilité sur fonds propres et le rendement du porte
feuille ont commencé par une augmentation et finissent par une
diminution. Cependant, le ratio des dettes sur fonds propres a
commencé par une diminution et ont fini par une augmentation.
67

Conclusion

Notre travail qui porte sur l’analyse de la


performance d’une institution des micro-finances, a eu comme
objectif principal d’analyser la performance de la CAMEC/Mbanza
Ngungu.
Au regard des questions formulées dans notre
problématique, nous émettons les hypothèses suivantes :

- La CAMEC/Mbanza-Ngungu serait performante financièrement


et socialement au vu de son personnel qualifié et compétent et
de sa rentabilité réalisée année par année.

- La CAMEC/Mbanza-Ngungu atteindrait ses objectifs


financiers et sociaux au vu de son rendement, de sa facilité à
servir la clientèle et du respect des normes sur les ratios de
la performance.

Après analyse des données et interprétations des


résultats, nous aboutissons à la conclusion suivante :

La COOPEC CAMEC est socialement et financièrement


performante grâce à ses indicateurs sociaux et financiers
qu’elle utilise, ces indicateurs ont prouvé une bonne situation
durant toute la période sous étude.

La COOPEC CAMEC pour être performante doit plus


utiliser les indicateurs sociaux, mais elle peut également
s’intéresser à quelques indicateurs financiers pour espérer à
une performance financière étant donné quelques indicateurs ont
montré une bonne situation financière. Nous confirmons donc
nos deux hypothèses selon laquelle la COOPEC CAMEC est
socialement financièrement performante.

Notre étude menée sur l’analyse de la performance


d’une institution de micro-finance, ne reconnait pas avoir
épuisé toutes les notions liées performance des IMF. Toutefois,
nous demandons aux autres chercheurs qui aborderons dans le
même sens de pouvoir approfondir ce thème.
68

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