Anneau Des Polynômes
Anneau Des Polynômes
Anneau Des Polynômes
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Chapitre 03 : Anneau des polynômes :
Définition :
Soit 𝐴 un ensemble .On appelle polynôme à une indéterminée à coefficient dans 𝐴 toute suite
d’élément de 𝐴 nulle à partir d’un certain rang.
Notation :
Si 𝑃 = (𝑎𝑘 )𝑘∈ℕ est un polynôme à coefficient dans 𝐴 alors ∃𝑛 ∈ ℕ, ∀𝑘 > 𝑛, 𝑎𝑘 = 0.
On note 𝑃 = (𝑎0 , 𝑎1 , 𝑎2 , … , 𝑎𝑛 , 0,0, … ) et les nombres 𝑎0 , 𝑎1 , … , 𝑎𝑛 sont appelés coefficients du
polynôme 𝑃.
Notation :
Soit 𝑃(𝑋) = ∑𝑛𝑘=0 𝑎𝑘 𝑋 𝑘 un polynôme à coefficient dans 𝐴 , on définit le degré de 𝑃 noté deg (𝑃) par :
𝑚𝑎𝑥{𝑘 ∈ ℕ ∕ 𝑎𝑘 ≠ 0} 𝑠𝑖 𝑃 ≠ 0
deg(𝑃) = {
−∞ 𝑠𝑖 𝑃 = 0
Définition :
5)Les polynômes comportant un seul terme non nul de type 𝑎𝑘 𝑋 𝑘 sont appelés monômes.
Exemple :
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Proposition :
Etant donnés deux polynômes 𝑃 et 𝑄 de 𝐴[𝑋] , on a :
1) 𝑑𝑒𝑔(P+Q)≤ max (deg(𝑃) , deg(𝑄)) avec égalité lorsque deg(𝑃) ≠ deg(𝑄).
2)deg(𝑃𝑄) = deg(𝑃) + deg (𝑄).
Opération sur les polynômes :
1)L’égalité : soient 𝑃(𝑋) = ∑𝑛𝑘=0 𝑎𝑘 𝑋 𝑘 et 𝑄(𝑋) = ∑𝑛𝑘=0 𝑏𝑘 𝑋 𝑘 deux polynômes à coefficients dans 𝐴.
𝑃 = 𝑄 ⇔ ∀𝑖 = ̅̅̅̅̅
1, 𝑛 , 𝑎𝑖 = 𝑏𝑖 c’est-à-dire si tous les coefficients des monômes du même degré sont
égaux.
2)L’addition : soient 𝑃(𝑋) = ∑𝑛𝑘=0 𝑎𝑘 𝑋 𝑘 et 𝑄(𝑋) = ∑𝑛𝑘=0 𝑏𝑘 𝑋 𝑘 deux polynômes à coefficients dans 𝐴.
𝜆 ⋅ 𝑃 = ∑𝑛𝑘=0 𝜆𝑎𝑘 𝑋 𝑘 .
Proposition :
Soit 𝐴 un anneau commutatif. (𝐴[𝑋], +,⋅) est un anneau commutatif.
Preuve :
1)(𝐴[𝑋], +) est un groupe abélien car :
a)L’associativité et la commutativité résultent de celles de 𝐴.
b) Le polynôme nul est l’élément neutre.
c)Si 𝑃(𝑋) = ∑𝑛𝑘=0 𝑎𝑘 𝑋 𝑘 ∈ 𝐴[𝑋] alors le polynôme −𝑃(𝑋) = ∑𝑛𝑘=0 −𝑎𝑘 𝑋 𝑘 est son symétrique car
𝑃 + (−𝑃) = 0.
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Définition :
Soient 𝑃, 𝑄 ∈ 𝐴[𝑋] . On dit que 𝑃 divise 𝑄 dans 𝐴[𝑋] et on note 𝑃|𝑄 si et seulement s’il existe un
polynôme 𝑅 tel que 𝑄 = 𝑃𝑅.
Propriétés :
1)∀𝑃 ∈ 𝐴[𝑋], 𝑃|𝑃
𝑃|𝑄
2) ∀(𝑃, 𝑄) ∈ (𝐴[𝑋])2 , { ⇔ ∃𝛼 ∈ 𝐴 − {0}, 𝑃 = 𝛼𝑄
𝑄|𝑃
𝑃|𝑄
3) ∀(𝑃, 𝑄, 𝑅) ∈ (𝐴[𝑋])3 , { ⇒ 𝑃|𝑅.
𝑄|𝑅
4) ∀(𝑃, 𝑄, 𝑅) ∈ (𝐴[𝑋])3 , 𝑃|𝑄 ⇒ 𝑃|𝑄𝑅
𝑃|𝑄
5) ∀(𝑃, 𝑄, 𝑅) ∈ (𝐴[𝑋])3 , { ⇒ 𝑃|𝑄 + 𝑅.
𝑃|𝑅
𝑃|𝑄
6) ∀(𝑃, 𝑄, 𝑅, 𝑆) ∈ (𝐴[𝑋])4 , { ⇒ 𝑃𝑅|𝑄𝑆.
𝑅|𝑆
7) ∀(𝑃, 𝑄, 𝑛) ∈ (𝐴[𝑋])2 × ℕ∗ , 𝑃|𝑄 ⇒ 𝑃𝑛 |𝑄 𝑛 .
Définition :
Soit (𝑃1 , 𝑃2 ) ∈ 𝐴[𝑋] × 𝐴[𝑋] − {0}, il existe un couple unique (𝑄, 𝑅) ∈ (𝐴[𝑋])2 tel que :
𝑃1 = 𝑃2 𝑄 + 𝑅
{
deg (𝑅) < deg (𝑃2 )
Le polynôme 𝑄 (respectivement 𝑅 )s’appelle le quotient (respectivement reste) de la division
euclidienne de 𝑃1 par 𝑃2 .
Définition :
Soient 𝑛 ∈ ℕ∗ , (𝑃1 , … , 𝑃𝑛 ) ∈ (𝐴[𝑋] − {0})𝑛 . Il existe un polynôme et un seul unitaire, non nul et
diviseur commun de 𝑃1 , … , 𝑃𝑛 et de plus haut degré parmi les diviseurs communs de 𝑃1 , … , 𝑃𝑛 ,ce
polynôme est appelé le plus grand commun diviseur (en abrégé 𝑝𝑔𝑐𝑑) de 𝑃1 , … , 𝑃𝑛 et noté
𝑝𝑔𝑐𝑑(𝑃1 , … , 𝑃𝑛 ).
Notation :
Propriétés :
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1)Si 𝑃1 |𝑃2 et 𝑃1 ≠ 0, 𝑝𝑔𝑐𝑑(𝑃1 , 𝑃2 ) = 𝛼 𝑃1 𝑜ù 𝛼 est le coefficient dominant de 𝑃1 .
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3)Si 𝑃1 = 𝑃2 𝑄 + 𝑅 alors 𝑝𝑔𝑐𝑑(𝑃1 , 𝑃2 ) = 𝑝𝑔𝑐𝑑(𝑃2 , 𝑅).
Algorithme d’Euclide :
Soit (𝑃1 , 𝑃2 ) ∈ 𝐴[𝑋] × 𝐴[𝑋] − {0}
On calcule les divisions euclidiennes successives,
𝑃1 = 𝑃2 𝑄1 + 𝑅1 , deg (𝑅1 ) < deg (𝑃2 )
𝑃2 = 𝑅1 𝑄2 + 𝑅2 , deg (𝑅2 ) < deg (𝑅1 )
𝑅1 = 𝑅2 𝑄3 + 𝑅3 , deg(𝑅3 ) < deg(𝑅2 )
.
.
.
𝑅𝑘−2 = 𝑅𝑘−1 𝑄𝑘 + 𝑅𝑘 , deg (𝑅𝑘 ) < deg (𝑅𝑘−1 )
𝑅𝑘−1 = 𝑅𝑘 𝑄𝑘+1
On arrête l’algorithme lorsque le reste est nul. Le 𝑝𝑔𝑐𝑑 est le dernier reste non nul 𝑅𝑘 (rendu
unitaire).
Exemple :
Déterminons le 𝑝𝑔𝑐𝑑 des polynômes suivants :
Définition :
Soient 𝑛 ∈ ℕ∗ , (𝑃1 , … , 𝑃𝑛 ) ∈ (𝐴[𝑋] − {0})𝑛 . On dit que 𝑃1 , … , 𝑃𝑛 sont premiers entre eux si et
seulement si 𝑝𝑔𝑐𝑑(𝑃1 , … , 𝑃𝑛 ) = 1.
Théorème de Bézout :
Soient 𝑛 ∈ ℕ∗ , (𝑃1 , … , 𝑃𝑛 ) ∈ (𝐴[𝑋] − {0})𝑛 . Pour que 𝑃1 , … , 𝑃𝑛 soient premiers entre eux il faut et il
suffit qu’il existe (𝑈1 , … , 𝑈𝑛 ) ∈ (𝐴[𝑋])𝑛 tel que 𝑈1 𝑃1 + 𝑈2 𝑃2 + ⋯ + 𝑈𝑛 𝑃𝑛 = 1.
Théorème de Gauss :
𝑃1 |𝑃2 𝑃3
∀(𝑃1 , 𝑃2 , 𝑃3 ) ∈ (𝐴[𝑋] − {0})3 , { ⇒ 𝑃1 |𝑃3 .
𝑃1 ∧ 𝑃2 = 1
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Définition :
Un polynôme 𝑃 de 𝐴[𝑋] est dit irréductible (ou premier) si et seulement si deg (𝑃) ≥ 1 et 𝑃 n’admet
comme diviseur dans 𝐴[𝑋] que les 𝛼 ∈ 𝐴 − {0} et les 𝛽𝑃(𝛽 ∈ 𝐴 − {0}).
Exemple :
Le polynôme 𝑋 2 + 1 est irréductible dans ℝ[𝑋] mais il ne l’est pas dans ℂ[𝑋] car
𝑋 2 + 1 = (𝑋 − 𝑖)(𝑋 + 𝑖).
Définition :
Soit 𝑃 ∈ 𝐴[𝑋] et 𝑎 ∈ 𝐴 .On dit que 𝑎 est un zéro (ou une racine) de 𝑃 si et seulement si P(a)=0.
Proposition :
Soit 𝑃 ∈ 𝐴[𝑋], 𝑛 ∈ ℕ∗ , et 𝑥1 , … , 𝑥𝑛 ∈ 𝐴 deux à deux distincts si 𝑥1 , … , 𝑥𝑛 sont des zéros de 𝑃 alors
∏𝑛𝑖=1(𝑋 − 𝑥𝑖 )|𝑃.
Exemple :
Définition :
Soit 𝑃 ∈ 𝐴[𝑋] , 𝑎 ∈ 𝐴 et 𝛼 ∈ ℕ∗ .
1)On dit que 𝑎 est un zéro d’ordre au moins 𝛼 de 𝑃 si et seulement si :
(𝑋 − 𝑎)𝛼 |𝑃
2)On dit que 𝑎 est un zéro d’ordre exactement 𝛼 de 𝑃 si et seulement si :
(𝑋 − 𝑎)𝛼 |𝑃 et (𝑋 − 𝑎)𝛼+1 ne divise pas 𝑃.
Définition :
Soit 𝑃 ∈ 𝐴[𝑋] − {0} et 𝑎 ∈ 𝐴. Si 𝑎 est zéro de 𝑃 alors il existe 𝛼 ∈ ℕ∗ unique tel que 𝑎 soit zéro
d’ordre 𝛼 exactement de 𝑃 et on dit que 𝛼 est l’ordre de multiplicité du zéro 𝑎 de 𝑃.
Exemple :
1 est une racine d’ordre 2 (ou racine double) du polynôme 𝑃(𝑋) = 𝑋 2 − 2𝑋 + 1 = (𝑋 − 1)2
Théorème :
Soit 𝑃 ∈ 𝐴[𝑋] , 𝑎 ∈ 𝐴 et 𝛼 ∈ ℕ∗ .
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1)Pour que 𝑎 soit zéro d’ordre 𝛼 au moins de 𝑃 il faut et il suffit que :
Soient 𝑃(𝑋) = ∑𝑛𝑘=0 𝑎𝑘 𝑋 𝑘 ∈ 𝐴[𝑋] un polynôme de degré 𝑛 (𝑎𝑛 ≠ 0), scindé sur 𝐴 et 𝑥1 , … , 𝑥𝑛 les
racines de 𝑃 alors :
𝑎𝑛−1 𝑎𝑛−𝑘
𝑥1 + 𝑥2 + ⋯ + 𝑥𝑛 = − 𝑎𝑛
, ⋅⋅⋅, ∑1≤𝑖1 <𝑖2 <⋯<𝑖𝑘 ≤𝑛 𝑥𝑖1 𝑥𝑖2 ⋅⋅⋅ 𝑥𝑖𝑘 = (−1)𝑘 𝑎𝑛
,1 ≤ 𝑘 ≤ 𝑛,⋅⋅⋅, 𝑥1 𝑥2 … 𝑥𝑛 =
𝑎
(−1)𝑛 𝑎 0
𝑛
Exemple :
Soit 𝑎, 𝑏, 𝑐 les racines du polynôme 𝑃(𝑋) = 𝑋 3 − 2𝑋 2 + 3𝑋 − 4 et 𝑆 = 𝑐(𝑎 − 𝑏)2 + 𝑏(𝑐 − 𝑎)2 +
𝑎(𝑏 − 𝑐)2 .
Montrons que 𝑆 = −30 :
−2 3 −4
On a : 𝑎 + 𝑏 + 𝑐 = − 1
= 2, 𝑎𝑏 + 𝑏𝑐 + 𝑐𝑎 = 1 = 3, 𝑎𝑏𝑐 = − 1
=4
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= −30.
Factorisation d’un polynôme dans ℂ[𝑿] et dans ℝ[𝑿] :
Théorème de d’Alembert-Gauss :
Tout polynôme à coefficients complexes de degré 𝑛 ≥ 1 a au moins une racine dans ℂ. Il admet
exactement 𝑛 racines si on compte chaque racine avec multiplicité.
Proposition :
Les polynômes irréductibles de ℂ[𝑋] sont les polynômes de degré 1. Donc pour 𝑃 ∈ ℂ[𝑋] de degré
𝑛 ≥ 1 la factorisation s’écrit 𝑃(𝑋) = 𝜆(𝑋 − 𝑎1 )𝑘1 𝜆(𝑋 − 𝑎2 )𝑘2 ⋅⋅⋅ 𝜆(𝑋 − 𝑎𝑟 )𝑘𝑟 où 𝑎1 ⋅⋅⋅ 𝑎𝑟 sont les
racines distinctes de 𝑃 et 𝑘1 ⋅⋅⋅ 𝑘𝑟 sont leurs multiplicités.
Proposition :
Les polynômes irréductibles de ℝ[𝑋] sont les polynômes de degré 1 ainsi que les polynômes de
degré 2 ayant un discriminant ∆< 0 . Donc pour 𝑃 ∈ ℂ[𝑋] de degré 𝑛 ≥ 1 la factorisation s’écrit
𝑙 𝑙
𝑃(𝑋) = 𝜆(𝑋 − 𝑎1 )𝑘1 𝜆(𝑋 − 𝑎2 )𝑘2 ⋅⋅⋅ 𝜆(𝑋 − 𝑎𝑟 )𝑘𝑟 𝑄11 ⋅⋅⋅ 𝑄𝑠𝑠 où les 𝑎𝑖 sont les racines réelles distinctes
de multiplicités 𝑘𝑖 et les 𝑄𝑖 sont des polynômes irréductibles de degré 2 :𝑄𝑖 = 𝑋 2 + 𝛽𝑖 𝑋 + 𝛾𝑖 avec
∆= 𝛽𝑖2 − 4𝛾𝑖 .
Exemple :
Soit 𝑃(𝑋) = 𝑋 4 + 1
Factorisation du 𝑷 dans ℂ[𝑿] :
On peut d’abord décomposer 𝑃(𝑋) = (𝑋 2 + 𝑖)(𝑋 2 − 𝑖). Les racines de 𝑃 sont donc les racines
carrées complexes de 𝑖 et – 𝑖. Ainsi 𝑃 se factorise dans ℂ[𝑋] :
√2 √2 √2 √2
𝑃(𝑋) = (𝑋 − (1 + 𝑖)) (𝑋 + (1 + 𝑖)) (𝑋 − (1 − 𝑖)) (𝑋 + (1 − 𝑖))
2 2 2 2
√2 √2 √2 √2
𝑃(𝑋) = [(𝑋 − (1 + 𝑖)) (𝑋 − (1 − 𝑖))] [(𝑋 + (1 + 𝑖)) (𝑋 + (1 − 𝑖))]
2 2 2 2