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Anneau Des Polynômes

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Cours d’algèbre 1 :

Chapitre 03 : Anneau des polynômes


Nassima BENIAICHE
2021/2022

1
Chapitre 03 : Anneau des polynômes :
Définition :
Soit 𝐴 un ensemble .On appelle polynôme à une indéterminée à coefficient dans 𝐴 toute suite
d’élément de 𝐴 nulle à partir d’un certain rang.
Notation :
Si 𝑃 = (𝑎𝑘 )𝑘∈ℕ est un polynôme à coefficient dans 𝐴 alors ∃𝑛 ∈ ℕ, ∀𝑘 > 𝑛, 𝑎𝑘 = 0.
On note 𝑃 = (𝑎0 , 𝑎1 , 𝑎2 , … , 𝑎𝑛 , 0,0, … ) et les nombres 𝑎0 , 𝑎1 , … , 𝑎𝑛 sont appelés coefficients du
polynôme 𝑃.
Notation :

1)En posant 𝑋 0 = (1,0,0, … ), 𝑋 = (0,1,0,0, … ) on aura : ∀𝑘 ∈ ℕ, 𝑋 𝑘 = (0,0, … ,0,1,0, … )


On peut alors écrire :

𝑃 = (𝑎0 , 𝑎1 , … , 𝑎𝑛 , … ) = 𝑎0 (1,0,0, … ) + 𝑎1 (0,1,0,0, … ) + ⋯ + 𝑎𝑛 (0,0, … ,0,1,0, … ) = ∑𝑛𝑘=0 𝑎𝑘 𝑋 𝑘

2)On désigne par 𝐴[𝑋] l’ensemble des polynômes à coefficients dans A.


Exemples :
1) ℤ[𝑋], ℝ[𝑋] 𝑒𝑡 ℂ[𝑋] sont des anneaux de polynômes commutatifs.

2) Soit 𝑃 ∈ ℝ[𝑋] avec 𝑃(𝑋) = 1 + 3𝑋 − 𝑋 3 = (1,3,0, −1)


Définition :

Soit 𝑃(𝑋) = ∑𝑛𝑘=0 𝑎𝑘 𝑋 𝑘 un polynôme à coefficient dans 𝐴 , on définit le degré de 𝑃 noté deg (𝑃) par :
𝑚𝑎𝑥{𝑘 ∈ ℕ ∕ 𝑎𝑘 ≠ 0} 𝑠𝑖 𝑃 ≠ 0
deg(𝑃) = {
−∞ 𝑠𝑖 𝑃 = 0
Définition :

1)Soit 𝑃(𝑋) = ∑𝑛𝑘=0 𝑎𝑘 𝑋 𝑘 un polynôme de degré 𝑛 alors 𝑎𝑛 s’appelle le coefficient dominant du


polynôme.
2)Si le coefficient dominant est égal à 1, le polynôme est appelé polynôme unitaire.
3)Si tous les coefficients sont nuls, 𝑃 est appelé polynôme nul.
4)Un polynôme de la forme 𝑃 = 𝑎0 avec 𝑎0 ∈ 𝐴 est appelé polynôme constant. Si 𝑎0 ≠ 0, son degré
est 0.

5)Les polynômes comportant un seul terme non nul de type 𝑎𝑘 𝑋 𝑘 sont appelés monômes.
Exemple :

Soit 𝑃 ∈ ℝ[𝑋] avec 𝑃(𝑋) = 2 + 𝑋 + 3𝑋 2 + 𝑋 4


𝑃 est un polynôme de degré 4 et il est unitaire.

2
Proposition :
Etant donnés deux polynômes 𝑃 et 𝑄 de 𝐴[𝑋] , on a :
1) 𝑑𝑒𝑔(P+Q)≤ max (deg(𝑃) , deg(𝑄)) avec égalité lorsque deg(𝑃) ≠ deg(𝑄).
2)deg(𝑃𝑄) = deg(𝑃) + deg (𝑄).
Opération sur les polynômes :

soient 𝑃(𝑋) = ∑𝑛𝑘=0 𝑎𝑘 𝑋 𝑘 et 𝑄(𝑋) = ∑𝑛𝑘=0 𝑏𝑘 𝑋 𝑘 deux polynômes à coefficients dans 𝐴. On a :

1)L’égalité : soient 𝑃(𝑋) = ∑𝑛𝑘=0 𝑎𝑘 𝑋 𝑘 et 𝑄(𝑋) = ∑𝑛𝑘=0 𝑏𝑘 𝑋 𝑘 deux polynômes à coefficients dans 𝐴.

𝑃 = 𝑄 ⇔ ∀𝑖 = ̅̅̅̅̅
1, 𝑛 , 𝑎𝑖 = 𝑏𝑖 c’est-à-dire si tous les coefficients des monômes du même degré sont
égaux.

2)L’addition : soient 𝑃(𝑋) = ∑𝑛𝑘=0 𝑎𝑘 𝑋 𝑘 et 𝑄(𝑋) = ∑𝑛𝑘=0 𝑏𝑘 𝑋 𝑘 deux polynômes à coefficients dans 𝐴.

𝑃 + 𝑄 = (𝑎0 + 𝑏0 ) + (𝑎1 + 𝑏1 )𝑋 + ⋯ + (𝑎𝑛 + 𝑏𝑛 )𝑋 𝑛 .

3)La multiplication : soient 𝑃(𝑋) = ∑𝑛𝑘=0 𝑎𝑘 𝑋 𝑘 et 𝑄(𝑋) = ∑𝑚 𝑘


𝑘=0 𝑏𝑘 𝑋 deux polynômes à coefficients
dans 𝐴.

𝑃 × 𝑄 = ∑𝑟𝑘=0 𝑐𝑘 𝑋 𝑘 avec 𝑟 = 𝑛 + 𝑚 𝑒𝑡 𝑐𝑘 = ∑𝑘𝑖=0 𝑎𝑖 𝑏𝑘−𝑖 = ∑𝑖+𝑗=𝑘 𝑎𝑖 𝑏𝑗 pour 𝑘 ∈ {0, … , 𝑟}

3)La multiplication par un scalaire : soient 𝑃(𝑋) = ∑𝑛𝑘=0 𝑎𝑘 𝑋 𝑘 et 𝜆 ∈ 𝐴.

𝜆 ⋅ 𝑃 = ∑𝑛𝑘=0 𝜆𝑎𝑘 𝑋 𝑘 .

Proposition :
Soit 𝐴 un anneau commutatif. (𝐴[𝑋], +,⋅) est un anneau commutatif.
Preuve :
1)(𝐴[𝑋], +) est un groupe abélien car :
a)L’associativité et la commutativité résultent de celles de 𝐴.
b) Le polynôme nul est l’élément neutre.

c)Si 𝑃(𝑋) = ∑𝑛𝑘=0 𝑎𝑘 𝑋 𝑘 ∈ 𝐴[𝑋] alors le polynôme −𝑃(𝑋) = ∑𝑛𝑘=0 −𝑎𝑘 𝑋 𝑘 est son symétrique car

𝑃 + (−𝑃) = 0.

2) ⋅ est commutative car ∀(𝑃, 𝑄) ∈ (𝐴[𝑋])2 : 𝑃 ⋅ 𝑄 = 𝑄 ⋅ 𝑃.

3) ⋅ est associative car ∀(𝑃, 𝑄, 𝑅) ∈ (𝐴[𝑋])3 : (𝑃 ⋅ 𝑄) ⋅ 𝑅 = 𝑃 ⋅ (𝑄 ⋅ 𝑅)

4) ⋅ est distributive par rapport à + car ∀(𝑃, 𝑄, 𝑅) ∈ (𝐴[𝑋])3 : 𝑃 ⋅ (𝑄 + 𝑅) = (𝑃 ⋅ 𝑄) + (𝑃 ⋅ 𝑅)


5) ⋅ admet un élément neutre qui est le polynôme 𝑃 = 1.

3
Définition :
Soient 𝑃, 𝑄 ∈ 𝐴[𝑋] . On dit que 𝑃 divise 𝑄 dans 𝐴[𝑋] et on note 𝑃|𝑄 si et seulement s’il existe un
polynôme 𝑅 tel que 𝑄 = 𝑃𝑅.
Propriétés :
1)∀𝑃 ∈ 𝐴[𝑋], 𝑃|𝑃
𝑃|𝑄
2) ∀(𝑃, 𝑄) ∈ (𝐴[𝑋])2 , { ⇔ ∃𝛼 ∈ 𝐴 − {0}, 𝑃 = 𝛼𝑄
𝑄|𝑃
𝑃|𝑄
3) ∀(𝑃, 𝑄, 𝑅) ∈ (𝐴[𝑋])3 , { ⇒ 𝑃|𝑅.
𝑄|𝑅
4) ∀(𝑃, 𝑄, 𝑅) ∈ (𝐴[𝑋])3 , 𝑃|𝑄 ⇒ 𝑃|𝑄𝑅
𝑃|𝑄
5) ∀(𝑃, 𝑄, 𝑅) ∈ (𝐴[𝑋])3 , { ⇒ 𝑃|𝑄 + 𝑅.
𝑃|𝑅
𝑃|𝑄
6) ∀(𝑃, 𝑄, 𝑅, 𝑆) ∈ (𝐴[𝑋])4 , { ⇒ 𝑃𝑅|𝑄𝑆.
𝑅|𝑆
7) ∀(𝑃, 𝑄, 𝑛) ∈ (𝐴[𝑋])2 × ℕ∗ , 𝑃|𝑄 ⇒ 𝑃𝑛 |𝑄 𝑛 .
Définition :

Soit (𝑃1 , 𝑃2 ) ∈ 𝐴[𝑋] × 𝐴[𝑋] − {0}, il existe un couple unique (𝑄, 𝑅) ∈ (𝐴[𝑋])2 tel que :
𝑃1 = 𝑃2 𝑄 + 𝑅
{
deg (𝑅) < deg (𝑃2 )
Le polynôme 𝑄 (respectivement 𝑅 )s’appelle le quotient (respectivement reste) de la division
euclidienne de 𝑃1 par 𝑃2 .
Définition :
Soient 𝑛 ∈ ℕ∗ , (𝑃1 , … , 𝑃𝑛 ) ∈ (𝐴[𝑋] − {0})𝑛 . Il existe un polynôme et un seul unitaire, non nul et
diviseur commun de 𝑃1 , … , 𝑃𝑛 et de plus haut degré parmi les diviseurs communs de 𝑃1 , … , 𝑃𝑛 ,ce
polynôme est appelé le plus grand commun diviseur (en abrégé 𝑝𝑔𝑐𝑑) de 𝑃1 , … , 𝑃𝑛 et noté
𝑝𝑔𝑐𝑑(𝑃1 , … , 𝑃𝑛 ).
Notation :

Pour (𝑃1 , 𝑃2 ) ∈ (𝐴[𝑋] − {0})2 , on note 𝑃1 ∧ 𝑃2 = 𝑝𝑔𝑐𝑑(𝑃1 , 𝑃2 ).

Propriétés :
1
1)Si 𝑃1 |𝑃2 et 𝑃1 ≠ 0, 𝑝𝑔𝑐𝑑(𝑃1 , 𝑃2 ) = 𝛼 𝑃1 𝑜ù 𝛼 est le coefficient dominant de 𝑃1 .

2)pour tout λ∈ 𝐴∗ , 𝑝𝑔𝑐𝑑(𝜆𝑃1 , 𝑃2 ) = 𝑝𝑔𝑐𝑑(𝑃1 , 𝑃2 ).

4
3)Si 𝑃1 = 𝑃2 𝑄 + 𝑅 alors 𝑝𝑔𝑐𝑑(𝑃1 , 𝑃2 ) = 𝑝𝑔𝑐𝑑(𝑃2 , 𝑅).
Algorithme d’Euclide :
Soit (𝑃1 , 𝑃2 ) ∈ 𝐴[𝑋] × 𝐴[𝑋] − {0}
On calcule les divisions euclidiennes successives,
𝑃1 = 𝑃2 𝑄1 + 𝑅1 , deg (𝑅1 ) < deg (𝑃2 )
𝑃2 = 𝑅1 𝑄2 + 𝑅2 , deg (𝑅2 ) < deg (𝑅1 )
𝑅1 = 𝑅2 𝑄3 + 𝑅3 , deg(𝑅3 ) < deg(𝑅2 )
.
.
.
𝑅𝑘−2 = 𝑅𝑘−1 𝑄𝑘 + 𝑅𝑘 , deg (𝑅𝑘 ) < deg (𝑅𝑘−1 )
𝑅𝑘−1 = 𝑅𝑘 𝑄𝑘+1
On arrête l’algorithme lorsque le reste est nul. Le 𝑝𝑔𝑐𝑑 est le dernier reste non nul 𝑅𝑘 (rendu
unitaire).
Exemple :
Déterminons le 𝑝𝑔𝑐𝑑 des polynômes suivants :

𝑃1 (𝑋) = 𝑋 4 −3𝑋 3 +𝑋 2 + 4 et 𝑃1 (𝑋) = 𝑋 3 −3𝑋 2 + 3𝑋 − 2

𝑋 4 −3𝑋 3 +𝑋 2 + 4=(𝑋 3 −3𝑋 2 + 3𝑋 − 2)𝑋 + (−2𝑋 2 + 2𝑋 + 4)


−1
𝑋 3 −3𝑋 2 + 3𝑋 − 2 = (−2𝑋 2 + 2𝑋 + 4) ( 𝑋 + 1) + (3𝑋 − 6)
2
−2 2
(−2𝑋 2 + 2𝑋 + 4) = (3𝑋 − 6)( 𝑋 − )
3 3
1
𝑝𝑔𝑐𝑑(𝑃1 , 𝑃2 ) = 3 (3𝑋 − 6) = 𝑋 − 2

Définition :
Soient 𝑛 ∈ ℕ∗ , (𝑃1 , … , 𝑃𝑛 ) ∈ (𝐴[𝑋] − {0})𝑛 . On dit que 𝑃1 , … , 𝑃𝑛 sont premiers entre eux si et
seulement si 𝑝𝑔𝑐𝑑(𝑃1 , … , 𝑃𝑛 ) = 1.
Théorème de Bézout :
Soient 𝑛 ∈ ℕ∗ , (𝑃1 , … , 𝑃𝑛 ) ∈ (𝐴[𝑋] − {0})𝑛 . Pour que 𝑃1 , … , 𝑃𝑛 soient premiers entre eux il faut et il
suffit qu’il existe (𝑈1 , … , 𝑈𝑛 ) ∈ (𝐴[𝑋])𝑛 tel que 𝑈1 𝑃1 + 𝑈2 𝑃2 + ⋯ + 𝑈𝑛 𝑃𝑛 = 1.
Théorème de Gauss :
𝑃1 |𝑃2 𝑃3
∀(𝑃1 , 𝑃2 , 𝑃3 ) ∈ (𝐴[𝑋] − {0})3 , { ⇒ 𝑃1 |𝑃3 .
𝑃1 ∧ 𝑃2 = 1

5
Définition :
Un polynôme 𝑃 de 𝐴[𝑋] est dit irréductible (ou premier) si et seulement si deg (𝑃) ≥ 1 et 𝑃 n’admet
comme diviseur dans 𝐴[𝑋] que les 𝛼 ∈ 𝐴 − {0} et les 𝛽𝑃(𝛽 ∈ 𝐴 − {0}).

Exemple :

Le polynôme 𝑋 2 + 1 est irréductible dans ℝ[𝑋] mais il ne l’est pas dans ℂ[𝑋] car

𝑋 2 + 1 = (𝑋 − 𝑖)(𝑋 + 𝑖).
Définition :
Soit 𝑃 ∈ 𝐴[𝑋] et 𝑎 ∈ 𝐴 .On dit que 𝑎 est un zéro (ou une racine) de 𝑃 si et seulement si P(a)=0.
Proposition :
Soit 𝑃 ∈ 𝐴[𝑋], 𝑛 ∈ ℕ∗ , et 𝑥1 , … , 𝑥𝑛 ∈ 𝐴 deux à deux distincts si 𝑥1 , … , 𝑥𝑛 sont des zéros de 𝑃 alors
∏𝑛𝑖=1(𝑋 − 𝑥𝑖 )|𝑃.

Exemple :

Soit 𝑃(𝑋) = 3𝑋 2 − 2𝑋 − 1 ∈ ℝ[𝑋].


1 1
On a : 𝑃(1) = 0 et 𝑃 (− 3) = 0 donc (𝑋 − 1)(𝑋 + 3)| 𝑃

Définition :
Soit 𝑃 ∈ 𝐴[𝑋] , 𝑎 ∈ 𝐴 et 𝛼 ∈ ℕ∗ .
1)On dit que 𝑎 est un zéro d’ordre au moins 𝛼 de 𝑃 si et seulement si :
(𝑋 − 𝑎)𝛼 |𝑃
2)On dit que 𝑎 est un zéro d’ordre exactement 𝛼 de 𝑃 si et seulement si :
(𝑋 − 𝑎)𝛼 |𝑃 et (𝑋 − 𝑎)𝛼+1 ne divise pas 𝑃.
Définition :
Soit 𝑃 ∈ 𝐴[𝑋] − {0} et 𝑎 ∈ 𝐴. Si 𝑎 est zéro de 𝑃 alors il existe 𝛼 ∈ ℕ∗ unique tel que 𝑎 soit zéro
d’ordre 𝛼 exactement de 𝑃 et on dit que 𝛼 est l’ordre de multiplicité du zéro 𝑎 de 𝑃.

Exemple :
1 est une racine d’ordre 2 (ou racine double) du polynôme 𝑃(𝑋) = 𝑋 2 − 2𝑋 + 1 = (𝑋 − 1)2
Théorème :
Soit 𝑃 ∈ 𝐴[𝑋] , 𝑎 ∈ 𝐴 et 𝛼 ∈ ℕ∗ .

6
1)Pour que 𝑎 soit zéro d’ordre 𝛼 au moins de 𝑃 il faut et il suffit que :

∀𝑘 ∈ {0, … , 𝛼 − 1}, 𝑃(𝑘) (𝑎) = 0 où 𝑃(𝑘) désigne la dérivée kème de 𝑃.


2) Pour que 𝑎 soit zéro d’ordre 𝛼 exactement de 𝑃 il faut et il suffit que:

∀𝑘 ∈ {0, … , 𝛼 − 1}, 𝑃(𝑘) (𝑎) = 0


{ .
𝑃(𝛼) (𝑎) ≠ 0
Exemple :

Montrons que : ∀𝑛 ∈ ℕ, (𝑋 − 1)3 |𝑃𝑛 (𝑋) = 𝑛𝑋 𝑛+2 − (𝑛 + 2)𝑋 𝑛+1 + (𝑛 + 2)𝑋 − 𝑛.


Cela revient à montrer que 1 est une racine au moins d’ordre 3 de 𝑃𝑛 c’est-à-dire

𝑃𝑛 (1) = 𝑃𝑛′ (1) = 𝑃𝑛" (1) = 0 :


𝑃𝑛 (1) = 𝑛 − (𝑛 + 2) + (𝑛 + 2) − 𝑛 = 0

𝑃𝑛′ (𝑋) = 𝑛(𝑛 + 2)𝑋 𝑛+1 − (𝑛 + 2)(𝑛 + 1)𝑋 𝑛 + (𝑛 + 2)


𝑃𝑛′ (1) = 𝑛(𝑛 + 2) − (𝑛 + 2)(𝑛 + 1) + (𝑛 + 2) = (𝑛 + 2)(𝑛 − (𝑛 + 1) + 1) = 0

𝑃𝑛" (𝑋) = 𝑛(𝑛 + 2)(𝑛 + 1)𝑋 𝑛 − 𝑛(𝑛 + 2)(𝑛 + 1)𝑋 𝑛−1

𝑃𝑛" (1) = 𝑛(𝑛 + 2)(𝑛 + 1) − 𝑛(𝑛 + 2)(𝑛 + 1) = 0


Définition :
Un polynôme 𝑃 𝑑𝑒 𝐴[𝑋] est dit scindé (ou scindable) sur 𝐴 si et seulement s’il existe 𝜆 ∈ 𝐴 − {0} et
𝑛 ∈ ℕ∗ , 𝑥1 , … , 𝑥𝑛 ∈ 𝐴 tel que :
𝑃(𝑋) = 𝜆 ∏𝑛𝑖=1(𝑋 − 𝑥𝑖 ).

Théorème : (relations entre coefficients et racines)

Soient 𝑃(𝑋) = ∑𝑛𝑘=0 𝑎𝑘 𝑋 𝑘 ∈ 𝐴[𝑋] un polynôme de degré 𝑛 (𝑎𝑛 ≠ 0), scindé sur 𝐴 et 𝑥1 , … , 𝑥𝑛 les
racines de 𝑃 alors :
𝑎𝑛−1 𝑎𝑛−𝑘
𝑥1 + 𝑥2 + ⋯ + 𝑥𝑛 = − 𝑎𝑛
, ⋅⋅⋅, ∑1≤𝑖1 <𝑖2 <⋯<𝑖𝑘 ≤𝑛 𝑥𝑖1 𝑥𝑖2 ⋅⋅⋅ 𝑥𝑖𝑘 = (−1)𝑘 𝑎𝑛
,1 ≤ 𝑘 ≤ 𝑛,⋅⋅⋅, 𝑥1 𝑥2 … 𝑥𝑛 =
𝑎
(−1)𝑛 𝑎 0
𝑛

Exemple :
Soit 𝑎, 𝑏, 𝑐 les racines du polynôme 𝑃(𝑋) = 𝑋 3 − 2𝑋 2 + 3𝑋 − 4 et 𝑆 = 𝑐(𝑎 − 𝑏)2 + 𝑏(𝑐 − 𝑎)2 +
𝑎(𝑏 − 𝑐)2 .
Montrons que 𝑆 = −30 :
−2 3 −4
On a : 𝑎 + 𝑏 + 𝑐 = − 1
= 2, 𝑎𝑏 + 𝑏𝑐 + 𝑐𝑎 = 1 = 3, 𝑎𝑏𝑐 = − 1
=4

𝑆 = 𝑐𝑎2 + 𝑐𝑏 2 + 𝑏𝑐 2 + 𝑏𝑎2 + 𝑎𝑏 2 + 𝑎𝑐 2 − 6𝑎𝑏𝑐 = (𝑎 + 𝑏 + 𝑐)(𝑎𝑏 + 𝑏𝑐 + 𝑐𝑎) − 9𝑎𝑏𝑐 = 6 − 36

7
= −30.
Factorisation d’un polynôme dans ℂ[𝑿] et dans ℝ[𝑿] :
Théorème de d’Alembert-Gauss :
Tout polynôme à coefficients complexes de degré 𝑛 ≥ 1 a au moins une racine dans ℂ. Il admet
exactement 𝑛 racines si on compte chaque racine avec multiplicité.
Proposition :
Les polynômes irréductibles de ℂ[𝑋] sont les polynômes de degré 1. Donc pour 𝑃 ∈ ℂ[𝑋] de degré
𝑛 ≥ 1 la factorisation s’écrit 𝑃(𝑋) = 𝜆(𝑋 − 𝑎1 )𝑘1 𝜆(𝑋 − 𝑎2 )𝑘2 ⋅⋅⋅ 𝜆(𝑋 − 𝑎𝑟 )𝑘𝑟 où 𝑎1 ⋅⋅⋅ 𝑎𝑟 sont les
racines distinctes de 𝑃 et 𝑘1 ⋅⋅⋅ 𝑘𝑟 sont leurs multiplicités.
Proposition :
Les polynômes irréductibles de ℝ[𝑋] sont les polynômes de degré 1 ainsi que les polynômes de
degré 2 ayant un discriminant ∆< 0 . Donc pour 𝑃 ∈ ℂ[𝑋] de degré 𝑛 ≥ 1 la factorisation s’écrit
𝑙 𝑙
𝑃(𝑋) = 𝜆(𝑋 − 𝑎1 )𝑘1 𝜆(𝑋 − 𝑎2 )𝑘2 ⋅⋅⋅ 𝜆(𝑋 − 𝑎𝑟 )𝑘𝑟 𝑄11 ⋅⋅⋅ 𝑄𝑠𝑠 où les 𝑎𝑖 sont les racines réelles distinctes
de multiplicités 𝑘𝑖 et les 𝑄𝑖 sont des polynômes irréductibles de degré 2 :𝑄𝑖 = 𝑋 2 + 𝛽𝑖 𝑋 + 𝛾𝑖 avec
∆= 𝛽𝑖2 − 4𝛾𝑖 .

Exemple :
Soit 𝑃(𝑋) = 𝑋 4 + 1
Factorisation du 𝑷 dans ℂ[𝑿] :
On peut d’abord décomposer 𝑃(𝑋) = (𝑋 2 + 𝑖)(𝑋 2 − 𝑖). Les racines de 𝑃 sont donc les racines
carrées complexes de 𝑖 et – 𝑖. Ainsi 𝑃 se factorise dans ℂ[𝑋] :
√2 √2 √2 √2
𝑃(𝑋) = (𝑋 − (1 + 𝑖)) (𝑋 + (1 + 𝑖)) (𝑋 − (1 − 𝑖)) (𝑋 + (1 − 𝑖))
2 2 2 2

Factorisation du 𝑷 dans ℝ[𝑿] :


Pour un polynôme à coefficient réels, si 𝑎 est une racine alors 𝑎̅ aussi. Dans la décomposition ci-
dessus on regroupe les facteurs ayant des racines conjuguées, cela doit conduire à un polynôme
réel :

√2 √2 √2 √2
𝑃(𝑋) = [(𝑋 − (1 + 𝑖)) (𝑋 − (1 − 𝑖))] [(𝑋 + (1 + 𝑖)) (𝑋 + (1 − 𝑖))]
2 2 2 2

= (𝑋 2 + √2𝑋 + 1)(𝑋 2 − √2𝑋 + 1)


Qui est la factorisation dans ℝ[𝑋].

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