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APPLICATIONS MEDICALES DES

RAYONNEMENTS IONISANTS

F. T. Kokou ADAMBOUNOU, MD, PhD


Biophysicien
Médecin Radiologue et Nucléaire
Professeur Titulaire à la FSS-UL

LS1-LS2 / 2022-2023

Pr ADAMBOUNOU Kokou
Cours de Biophysique / FSS Page 1
OBJECTIFS

1. Énoncer le principe physique de 4 techniques irradiantes d’imagerie médicale.


2. Décrire les techniques diagnostiques de la médecine nucléaire
3. Expliquer les terminologies sémiologiques des différentes techniques d’imagerie
médicale.
4. Comparer l’imagerie radiologique à celle scintigraphique
5. Décrire le principe de la radiothérapie externe
6. Distinguer la curiethérapie à la radiothérapie interne vectorisée

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PLAN

INTRODUCTION
1. RAPPELS
2. APPLICATIONS MEDICALES DIAGNOSTIQUES
3. APPLICATIONS MEDICALES THERAPEUTIQUES
CONCLUSION

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INTRODUCTION
Les rayonnements ionisants (RI) sont des rayonnements dotés d’énergie suffisante pour
arracher un électron à la matière. Ils comprennent les rayonnements électromagnétiques et
particulaires. Ils font partie intégrante de l’univers et leurs découvertes remontent à plus d’un
siècle.
Les applications médicales des RI sont nombreuses, elles sont diagnostiques (Radiodiagnostic
et médecine nucléaire) et thérapeutiques (Radiothérapie) et constituent un des éléments
essentiels du progrès de la médecine.
L’étude des bases physiques des techniques irradiantes diagnostiques et thérapeutiques est
importante pour comprendre les principes physiques des techniques de radiologie, médecine
nucléaire et de radiothérapie. La compréhension des principes physiques et technologiques
des techniques d’imagerie médicale irradiantes et des techniques de radiothérapie est
indispensable pour leur usage médical efficient.
Les rayonnements ionisants ont des effets biologiques délétères et leurs applications
médicales doivent être encadrées par des mesures de radioprotection.

1-Rappels
1.1- Nature et origine des RI
1.2- Interaction des RI avec la matière

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2. Applications diagnostiques des RI
Les applications diagnostiques médicales des RI font l’objet de 2 grandes spécialités :
Radiodiagnostic et Médecine nucléaire
2.1. Radiodiagnostic
Il regroupe les applications médicales diagnostiques des RX. Le radiodiagnostic concerne
essentiellement 2 grandes techniques d’imageries médicales à savoir la radiologie
conventionnelle et la tomodensitométrie. Ces 2 techniques d’imagerie médicale constituent
l’imagerie radiologique.
L’imagerie radiologique repose sur le fait que les différents tissus de l’organisme atténuent les
rayons X de manière variable selon leur composition. Lorsqu’un faisceau homogène de
rayons X traverse le corps humain, le faisceau émergent présente des inhomogénéités qui
reflètent la forme et la nature des tissus traversés. Ces informations, appelées image radiante,
peuvent être utilisées pour former une image avec un capteur approprié. Il s’agit donc d’une
imagerie par atténuation, essentiellement représentée par la radiographie conventionnelle et le
scanner (tomodensitométrie). Les principales évolutions s’orientent vers une imagerie
entièrement numérique et le développement des techniques interventionnelles.
Ces images sont obtenues au prix d’une certaine irradiation du patient et du personnel
réalisant l’examen. Selon les principes généraux de la radioprotection, cette irradiation doit
toujours être médicalement justifiée, respecter les contre-indications, et tous les moyens
techniques raisonnables doivent être mis en œuvre pour la réduire.
2.1.1. Radiologie conventionnelle
La radiographie conventionnelle est la technique classique de diagnostic en imagerie médicale
utilisant les rayons X.
Les Rayons X sont des rayonnements électromagnétiques dont la longueur d’ondes est
comprise entre un femtomètre (10-15 m) et 10 nanomètre (10-8 m).Ils ont été découverts en
1895 par Wilhelm Roentgen, qui est le père de l’Imagerie médicale. Ces rayons X sont
technologiquement produits par le tube de Coolidge. La radiologie conventionnelle est une
technique accessible, très sollicitée, mais irradiante devant bénéficier de mesures de
radioprotection. Elle fournit une imagerie morphologique de l’organe exploré.
L’obtention d’une image radiologique nécessite 3 éléments (trinôme radiologique) : Foyer,
Objet et Récepteur.

 Principe physique général

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La radiologie conventionnelle a pour principe, l’atténuation par un objet, d’un faisceau de
rayons X générés par un tube radiogène, avec réception de l’image radiante sur un support
analogique ou numérique

Formation de l’image radiante


Quand un faisceau mono-énergétique de rayons X parallèles traverse un milieu homogène,
l’intensité I des photons qui ont traversé une épaisseur x sans subir d’interaction décroît en
fonction de x suivant une loi exponentielle :
I = I0·e–μx où I0est l’intensité du faisceau incident à l’entrée du milieu et μ(m–1) le coefficient
linéaire global d’atténuation (par diffusion et par absorption). La différence d’intensité I0– I
perdue par le faisceau incident correspond à tous les photons incidents qui ont subi des
interactions avec le milieu traversé (figure 22-5).

Lorsqu’un faisceau de rayons X d’intensité incidente uniforme traverse un objet inhomogène


du point de vue de l’atténuation des rayons X, le faisceau transmis n’est plus uniforme : son
intensité varie d’un point à l’autre de la section droite du faisceau. On appelle image radiante
la distribution de l’intensité dans la section droite du faisceau transmis (figure 22-6). Cette
image radiante invisible à l’œil est révélée par le récepteur dont le rôle est de la transformer
en une « image visuelle » visible par l’observateur.

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La présence de matière peu radio-opaque (de l’air par exemple) dans un milieu plus absorbant
se traduit sur l’image radiante par une zone dont l’intensité est relativement plus élevée. En
effet, les rayons X qui traversent cette matière peu radio-opaque sont moins atténués que les
autres. Inversement, la présence d’un corps très radio-opaque (un os ou une prothèse
métallique) dans un milieu moins absorbant (de l’eau ou des muscles) correspond sur l’image
radiante à une zone relativement moins intense.

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 Chaine radiologique
Elle est constituée d’un générateur de haute tension qui alimente le tube radiogène du quel est
émis un faisceau de rayons X qui traversent un filtre avant d’atteindre l’objet avec réception
de l’image sur un détecteur.

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 Les règles de l’optique radiologique
L’image radiologique est une représentation en deux dimensions d’une épaisseur complexe.
Plusieurs règles d’optique radiologique définissent ses déformations :
- Règle 1 : la projection d'un objet forme une ombre plus grande que l'objet,
c'est l'agrandissement (distorsion de taille) : I/O = distance foyer-détecteur/distance foyer
optique ou DFD/DFO (selon Thalès) ; exemple : pour une DFD de 1 m, un objet plat de 5
cm situé à une distance de 10 cm du capteur mesurera sur le film 5,5 cm ;
- Règle 2 : les parties les plus éloignées du capteur sont les plus agrandies.
Pour pouvoir comparer des clichés d'une même structure anatomique, on cherche à stabiliser
ces agrandissements différentiels (reproductibilité d'une incidence), en utilisant une DFD
constante :
• DFD = 1 m (ou 1,10 m) en radiologie osseuse,
• DFD = 1,50 m à 2 m en radiologie pulmonaire ;
- Règle 3 : une projection perpendiculaire agrandit mais ne modifie pas la forme
d'un objet parallèle au plan du détecteur ;
- Règle 4 : une projection oblique, non perpendiculaire au plan du capteur, modifie dans
tous les cas la forme de l'objet (distorsion de forme) ;
- Règle 5 : toute projection (normale ou oblique) agrandit et modifie la forme d'un objet
non parallèle au plan du capteur ;

Ces différentes règles sont prises en compte en radiologie pour ne pas déformer l’objet, pour
déformer volontairement l’objet, d’enfiler un interligne, pour dégager une structure gênante,
et de minimiser ou au contraire créer un agrandissement différentiel.

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 Les différents types de radiologie conventionnelle
- Radiographie standard classique : Os -Poumons
- Mammographie
- Radiologie dentaire
- Radiographie spécialisée : utilisant les produits de contraste
Naturel : Air (colon, arthrographie gazeuse)
Artificiel : Baryte (digestive),
Iode (vasculaire, uro-génital)

 Qualité de l’image
L'analyse qualitative d'une image radiologique s'effectue en se fondant sur quatre critères de
base : la fidélité, le contraste, la définition (netteté) et la résolution spatiale.
Un cliché de qualité est une image qui trouve un équilibre entre ces quatre critères qui
dépendent de plusieurs paramètres tels que : le choix des constantes, la technologie de
détection, l'orientation du faisceau X et la position du patient, la coopération du patient, etc.
Une image fidèle est une image qui met en évidence, de la manière la plus pertinente possible,
la ou les structures permettant d'effectuer un diagnostic. Pour obtenir une image fidèle,
l'opérateur tient compte des règles d'« optique radiologique » permettant d'adapter les
phénomènes d'agrandissement et de déformation à la structure étudiée.

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En radiologie conventionnelle, le contraste qualifie la différence d'intensité entre deux
régions de l'image radiologique.
La définition décrit la netteté de l'image. Une image est nette lorsque les flous qui la
composent sont faibles et équilibrés. On distingue plusieurs types de flous : flou géométrique,
flou cinétique, flou du diffusé et flou de détection.
La résolution spatiale est la plus petite distance que l'on peut observer entre deux objets.

 Sémantique
- Opacité : C’est l’image d’une structure qui atténue fortement les RX ; on distingue l’opacité
de tonalité calcique et l’opacité de tonalité hydrique.
- Clarté : C’est l’image d’une structure qui atténue faiblement les RX ; elle peut être de
tonalité gazeuse ou graisseuse.

 Indications
La radiologie conventionnelle est utilisée dans l’exploration des affections pulmonaires,
ostéo-articulaires (Traumato-orthopédique et rhumatologiques). Elle permet également
l’exploration des seins (mammographie), des affections dentaires et les examens spéciaux
sont indiqués dans l’exploration d’organes creux (voies génitales féminines par l’HSG par
exemple).

 Contre-indications
Contre-indication relative : Gestante. Contre-indications PC pour examens spéciaux. Pas CI
absolu
Avantages : accessible, relativement moins onéreux
Inconvénients : Technique irradiante ; Confusion des plans

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2.1.2-Tomodensitométrie
La tomodensitométrie encore appelée scanner ou Computerized Tomography, est la
tomographie axiale assistée par ordinateur avec mesure des densités volumiques élémentaires
d’une coupe.
C’est une modalité diagnostique d’imagerie médicale utilisant les rayons X. Elle fournit une
imagerie en coupe, permettant ainsi de pallier à la confusion des plans de la radiologie
conventionnelle. Mise au point par HOUNSFIELD et AMBROSE en 1972 ; elle est
fréquemment sollicitée et constitue la plus importante source d’irradiation médicale .Elle est
morphologique.

 Principe physique
Mesure et numérisation grâce à un ordinateur de la densité volumique élémentaire d’un objet
à partir de son coefficient d’atténuation par un faisceau de Rayons X, générés par un tube
radiogène en mouvement de rotation et enregistré par un système de détecteurs

 Chaîne scannographique

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• Statif : Il est constitué de :
- Un tube à rayons X
- Des détecteurs
- De filtrateurs et de collimateurs
• Lit d’examen : Déplacement séquentiel lors du mode monocoupe ; Déplacement continue
pendant la rotation du tube dans le mode spiralé

• Système de traitement des données

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A partir des valeur d’atténuation mesurées, l’ordinateur calcule la densité de chaque pixel de
la matrice.

• Système de visualisation des données

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Concernant la visualisation des données, on définit la fenêtre qui correspond aux densités
effectivement traduites en niveaux de gris à l’écran. Deux paramètres modulables définissent
la fenêtre utile de densités :
– Le Niveau (level) : valeur centrale des densités visualisées.
– La largeur de la fenêtre (window) : détermine le nombre de niveaux de densité.

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• Système d’enregistrement
L’enregistrement des images se fait par reproduction sur des films radiographiques ou sur des
supports numériques (CD, DVD, USB). L’Interprétation se fait sur des consoles de
visualisation et de reconstruction. Les images peuvent être transférées par Intranet ou Internet

 Évolution technologique

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FIGURE : Les quatre générations historiques de scanners médicaux.

 Scanner hélicoïdal
Il est caractérisé par :
- Une rotation continue du couple tube-détecteurs autour d'un lit d'examen à vitesse
constante
- Un tube à rayons X réalise un déplacement en hélice, décrivant un cylindre
Il a des avantages multiples, permet notamment l’étude vasculaire en diagnostic ++
(angioscanner hélicoïdal). Il peut posséder une (monobarette) ou plusieurs (multibarette)
détecteurs.

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 Qualité de l’image en TDM
La qualité de l’image en tomodensitométrie est basée sur des facteurs qui sont la résolution
spatiale, la résolution en contraste et la résolution temporelle. Elle est indissociable de la dose
délivrée donc de l’irradiation.
• La résolution spatiale (RS) :
Elle correspond à la capacité de détecter des éléments de petites dimensions. Elle sera
fonction de la dimension de la matrice de visualisation et donc de la largeur du pixel.
• La résolution en densité (RD) :
Elle correspond à la capacité de différencier deux tissus de densités voisines.
• Résolution temporelle
C’est la capacité qu'à un système à produire une série d'images sans flou cinétique apparent.

Certains artéfacts(effets artificiels) peuvent dégrader la qualité de l’image. Il s’agit :

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 Opacification
Les produits de contraste peuvent être utilisés en TDM pour améliorer le contraste. Il s’agit de
l’air, l’eau, la baryte ou les produits de contraste iodés.
 Voies d’abord : intraveineuse (angioscanner, uroscanner) ou digestif (coloscanner),
génitale (hysteroscanner)
 Ingestion PCI :permet l’étude de la vascularisation d’une lésion, des lésions
inflammatoires et tumorales.
 Inconvénients : ils ont comme inconvenants, l’irradiation du personnel et du malade
sans oublier les réactions au produit de contraste.

 Sémantique
En tomodensitométrie, en fonction de la densité volumique de l’élément exploré (exprimée en
UH), on parle de
• Hyperdensité :
- +1000 UH = hyperdensité calcique (os, calcification) ;
- + 70 UH = hyperdensité (sang frais, prise de contraste)
• Isodensité : + 35UH = Isodensité tissulaire (foie, reins, encéphale)
• Hypodensité :
- 0 UH = hypodensité liquidienne (bile, LCR)
- 100 UH= hypodensité graisseuse
- 1000 UH= hypodensité aérique

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 Indications et contre-indications
• Indications
- Première intention en pathologie crânio-encephalique ; deuxième intention devant les
limites de la radio conventionnelle ;
- Pathologie abdominale souvent après échographie

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• Contre-indication (CI)
- Relative : gestante, CI à l’utilisation de PC pour examens avec opacification.
- Pas CI absolu
• Avantages : Meilleure précision (résolution, imagerie en coupe), reconstruction 3D ;
radiologie interventionnelle
• Inconvénients :Technique très irradiante (radioprotection ++) ; Relativement onéreux

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2.2. Médecine nucléaire diagnostique
La médecine nucléaire est la spécialité médicale utilisant les radio-isotopes en sources non
scellées à des fins diagnostiques et thérapeutiques.
Elle a 3 composantes à savoir l’imagerie scintigraphique, la radio-immuno-analyse et la
radiothérapie interne vectorisée.
La médecine nucléaire utilise des Radiopharmaceutiques constitués d’un traceur marqué par
un isotope radioactif. En médecine nucléaire in vivo, ces substances sont introduites dans
l’organisme le plus souvent par voie veineuse, mais parfois orale ou respiratoire.
Le traceur est une substance qui peut se localiser de façon sélective au niveau d’une structure
particulière de l’organisme (il peut s’agir d’un organe, d’un secteur liquidien ou d’une lésion)
. Le traceur peut être un élément simple (iode, xénon), une molécule (albumine,
pyrophosphate) ou avoir une structure plus complexe (cellules, macro-agrégats d’albumine).
Au traceur est couplé un marqueur, nucléide radioactif, qui permet de suivre le devenir du
traceur dans l’organisme et de quantifier sa concentration locale pour obtenir des index
fonctionnels. Le marqueur peut être le traceur lui-même (123I utilisé pour les scintigraphies
thyroïdiennes) ou être fixé au traceur par substitution (par exemple on marque les protéines
par l’iode radioactif en substituant un H par un I au niveau des radicaux tyrosine) par
complexion ou parchélation (association entre un ligand et un radioélément métallique comme
le99mTc).
Pour se prêter à une détection externe, le marqueur doit émettre des photons dont l’énergie
soit adaptée aux détecteurs habituellement utilisés (entre 80 et 300 keV pour les gamma
caméras, avec un optimum vers 150 keV). La période physique du marqueur doit être
suffisamment courte pour que l’activité nécessaire à une image de bonne qualité n’entraîne
pas une dose d’irradiation trop importante elle doit être suffisamment longue pour permettre
la fixation du traceur dans l’organe ou la lésion que l’on souhaite visualiser, ce qui peut
prendre plusieurs heures. Enfin le marqueur doit être non toxique et facilement disponible.

La médecine nucléaire diagnostique comprend donc l’imagerie scintigraphique et la radio-


immuno-analyse

2.2.1-Imagerie Scintigraphique
Le principe de l’imagerie scintigraphique est de visualiser une structure anatomique ou
fonctionnelle de l’organisme en y localisant un isotope radioactif susceptible d’une détection

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externe. C’est donc une technique d’imagerie par émission. Les détecteurs utilisent le principe
de la scintillation solide, d’où le nom général de « scintigraphie » donné à ce type d’imagerie.
Les images scintigraphiques sont de qualité morphologique médiocre, comparées à celles que
fournissent la radiographie classique, la tomodensitométrie ou l’IRM. En revanche, l’imagerie
scintigraphique tire sa puissance diagnostique de son caractère dynamique et fonctionnel : elle
permet de suivre l’évolution de la répartition d’une certaine substance dans l’organisme, et
donc de différencier les structures anatomiques ou fonctionnelles pour lesquelles cette
évolution est différente.
Les caméras utilisées en scintigraphie (gammacaméra, tomographe à émission de positon)
sont de plus en plus souvent couplées à un scanner, ce qui permet d’avoir avec le même
examen des informations fonctionnelles et morphologiques de bonne qualité.
Le principal domaine d’action de la médecine nucléaire concerne l’imagerie scintigraphique
(fonctionnelle, métabolique et moléculaire) grâce à la scintigraphie, la tomographie par
émission monophotonique (TEMP) et la tomographie par émission de positon (TEP).
Elle a des applications diverses depuis l’année 1950, après la découverte de la radioactivité
par Pierre et Marie CURIE, officialisée aux USA en 1971.
Contrairement au radiodiagnostic basé sur l’utilisation des rayons X, la médecine nucléaire est
basée sur l’émission des rayons gamma (rayons Ɣ)
Elle n’est pas accessible au Togo.
L’imagerie scintigraphique regroupe la scintigraphie monophotonique (scintigraphie
conventionnelle et TEMP), et la scintigraphie biphotonique (TEP).

 Scintigraphie monophotonique
• Principe physique
Administration de radio isotope (marqueur) couplé à un traceur dans l’organisme avec
fixation sur un organe cible et émission par ce dernier de rayonnements gamma détectés par
une gamma caméra représentant une cartographie de la radioactivité de l’organe.

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• Acquisitions scintigraphique
- Acquisition planaire (statique, dynamique)
- Acquisition tomographique, synchronisée à l’ECG
- Acquisition corps entier
• Terminologie sémiologique
- Hypofixation
- Isofixation
- Hyperfixation
• Domaines d’application
- Cancérologie
- Pathologie ostéo-articulaire
- Cardiologie
- Pneumologie
- Endocrinologie
- Uronéphrologie
- Neurologie
- Pathologie des voies digestives
• Contre-indication : relative, Grossesse++ ; Femme allaitante

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 Scintigraphie (TEMP)

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 Scintigraphie biphotonique (TEP)
Détection en coïncidence par une caméra dédiée de deux photons gamma d’annihilation d’un
positon émis par un traceur radioactif (18FDG) * préalablement administré à l’organisme et
ayant une fixation préférentielle sur les cellules à forte activité métabolique.
*18 Fluoro-Désoxy-Glucose

Elle est souvent couplée à la TDM (TEP-SCAN, TEP-TDM ou PET-CT), permettant une
analyse hybride morphologique et métabolique. Rare en Afrique, Peu accessible même en
France. Son domaine d’application concerne essentiellement l’oncologie++++

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• Terminologie sémiologique TEP
- Hyper métabolique
- Iso métabolique
- Hyper métabolique

TEP et TEP-TDM

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Comparaison des 2 types d’imageries irradiantes

Caractères Imagerie scintigraphique Imagerie radiologique

Type Fonctionnel Morphologique


Sensibilité Meilleure pour le Moindre pour le diagnostic
diagnostic précoce précoce
Qualité Moindre Excellente
Sources Non scellées: radiotraceurs Générateurs : rayons X
Principe Image par émission : Image par atténuation du
détection de rayons faisceau de rayons X qui traverse
gamma émis par les
l’organisme du structures de l’organisme
patient qui a reçu le
radiotraceur
Accessibilité Peu accessible Relativement accessible

2.2.1-La radio-immuno-analyse
La radio-immuno analyse est une technique de laboratoire dans laquelle les radio-isotopes
sont utilisés pour des tests diagnostiques sur des échantillons biologiques pour mesurer des
concentrations de substances d’intérêt. Elle combine sensibilité de radioactivité et spécificité
Antigène-Anticorps.

C’est une méthode de dosage et d’analyse quantitative basée sur le principe de la réaction
antigène-anticorps associée à un complément radioactif (un radio isotope). Il s’agit d’une
formation complexe antigène-anticorps détectable grâce à la désintégration d’un atome radio
actif (iode 125). Ce dosage repose sur l’inhibition compétitive.
L’antigène (Ag) est un élément qui, introduit dans l’organisme provoque une réaction
immunitaire (réaction à anticorps).
L’anticorps (Ac) est un élément plasmatique appelé aussi immunoglobuline de nature
protéique réagissant spécifiquement avec un antigène.
 Le dosage selon la méthode par compétition (RIA)
C’est la compétition entre une quantité définie d’Ag marqué et un Ag déterminé vis à-vis des
sites de fixation en nombre défini, ces Ac étant en quantité insuffisante par rapport aux Ag.

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On aura la formation de complexes Ag-Ac et Ag*-Ac, les concentrations des Ac et des Ag
étant fixes, l’augmentation de la concentration en Ag entraîne l’augmentation de la
concentration en complexes Ag-Ac. Le signal est inversement proportionnel à la
concentration de l’Ag.

Figure 5 : Principe du dosage par compétition [18]

 Le dosage radio immunométrique (IRMA)


Ce dosage met en évidence deux anticorps dirigés contre deux épitopes suffisamment éloignés
de la molécule d’antigène.
Le 1er anticorps qui est l’anticorps liant est fixé sur un support solide, le 2eme anticorps,
marqué à l’iode 125 (125I) est un anticorps traceur. La molécule à tester est prise en sandwich
entre les 2 anticorps. La radioactivité liée est proportionnelle à la quantité d’antigène.

Figure 6: Principe du dosage non compétitif

Les principaux marqueurs tumoraux utilisés sont les antigènes carcino-embryonnaires (CAE),
la thyrocalcitonine, la thyroglobuline, l’antigène spécifique de la prostate (PSA).
Les principales hormones dosées sont les hormones thyroïdiennes, gonadiques,
hypophysaires, pancréatiques et surrénaliennes.

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 Principales applications de l’immuno-analyse

La plupart des disciplines médicales bénéficient des possibilités des techniques de dosage par
immuno-analyse.

En ce qui concerne plus spécialement l’endocrinologie et la biologie moléculaire, elles ont


constitué une véritable révolution méthodologique qui justifie pleinement le prix
Nobeldécerné à Rosalyn Yalow.

Il est actuellement possible de doser la plupart des hormones hypophysaires et périphériques


connues : thyroïdiennes, surrénaliennes, gonadiques, pancréatiques, parathyroïdiennes,
digestives, rénales et placentaires. Ces dosages peuvent être sensibilisés par des tests de
stimulation (par exemple, en injectant de la TRH avant le dosage de la prolactine). On peut
ainsi affirmer la réalité d’un hyper- ou d’un hypofonctionnement suspecté cliniquement, en
préciser le mécanisme et suivre de façon objective l’évolution du trouble et les effets
éventuels de son traitement.

La cancérologie a également bénéficié de la possibilité de détecter des concentrations très


faibles de marqueurs tumoraux (antigène carcino-embryonnaire, thyrocalcitonine,
thyroglobuline, antigène spécifique de prostate). Le dosage de la thyroglobuline par exemple
est devenu la base de la surveillance des patients atteints d’un cancer thyroïdien différencié.

Enfin, de nombreux médicaments peuvent être dosés dans le sang par immuno-analyse, ce qui
a été un apport considérable en pharmacologie et en thérapeutique.

3-Les applications thérapeutiques des rayonnements ionisants


Les applications thérapeutiques des RI constituent la radiothérapie.
On appelle donc radiothérapie l’utilisation des rayonnements ionisants (RI) dans un but
thérapeutique : antimitotique, antalgique, anti-inflammatoire ou antimétabolique.

L’action antimitotique des radiations ionisantes est la plus importante car elle permet le
traitement de certaines tumeurs malignes.

On distingue 3 familles de techniques radiothérapeutiques: la radiothérapie externe


transcutanée, la curiethérapie et la radiothérapie interne vectorisée (médecine nucléaire
thérapeutique). La curiethérapie utilise des radioéléments placés au contact immédiat ou
même au sein des tissus à traiter. Le terme de curiethérapie a été créé pour rendre hommage à
la famille Curie qui a découvert le radium en 1898 et les radioéléments artificiels en 1934.

3.1-Radiothérapie externe transcutanée

La radiothérapie externe est, avec la chirurgie et la chimiothérapie, l’une des trois grandes
techniques anticancéreuses, souvent utilisées de manière complémentaire. Rappelons que la
maladie cancéreuse associe une tumeur primitive et d’éventuelles métastases, soit
ganglionnaires dans les ganglions lymphatiques qui drainent le territoire de la tumeur

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primitive, soit à distance dans d’autres tissus. Les tissus au sein desquels peuvent se
développer des métastases à distance dépendent de la tumeur primitive, mais le plus souvent il
s’agit des poumons, du foie, des os ou du parenchyme cérébral. La radiothérapie a pour but de
détruire une tumeur ou les reliquats tumoraux restant après la chirurgie, ou encore des
métastases, avec des dommages minimaux au niveau des organes voisins. Rappelons que la
mort d’une cellule tumorale signifie la perte de sa capacité de prolifération indéfinie (voir
chapitre 18, Conséquences cellulaires d’une irradiation).

Les modalités d’administration des doses d’irradiation en radiothérapie ont donc pour principe
de rechercher un effet différentiel entre les tissus cancéreux et les tissus sains, c’est-à-dire des
conditions qui maximisent les effets des RI sur les premiers en les minimisant pour les
seconds.

Cet effet différentiel peut être obtenu de trois manières complémentaires :

– en concentrant la dose absorbée dans la tumeur (facteur spatial) ;

– en fractionnant l’irradiation dans le temps (facteur temporel), ce qui laisse le temps aux
mécanismes de réparation des tissus sains, plus efficaces que ceux des tissus cancéreux, de
réparer les lésions entre les séances ;

– en associant des thérapeutiques qui fragilisent les tissus cancéreux (facteur adjuvant).

Dans chaque protocole thérapeutique en radiothérapie, on identifie un ou plusieurs organes


sains critiques, susceptibles de se trouver sur le trajet de l’irradiation et dont la préservation
est le facteur limitant des doses administrées.

La radiothérapie externe transcutanée utilise des appareils générateurs de faisceaux de rayons


X, d’électrons ou de neutrons. Les accélérateurs linéaires permettent d’obtenir des faisceaux
de rayons X ou d’électrons. Les bombes au cobalt, unique ou multiples, émettent des photons
γ. Les faisceaux de neutrons rapides sont obtenus avec des réacteurs nucléaires ou des
cyclotrons, leur utilisation est de ce fait très peu répandue malgré leurs propriétés
thérapeutiques remarquables dans certaines indications, en particulier ophtalmologiques et
ORL.

Lors du traitement d’une tumeur, on risque de léser des tissus sains environnants. Ce risque
devra donc être discuté avant la mise en route du traitement. L’utilisation des rayons X de
haute énergie a pratiquement fait disparaître les effets secondaires cutanés (radio-épidermite)
et osseux (ostéoradionécrose), qui étaient très fréquents avec l’utilisation des rayons X de
faible énergie. La radiothérapie externe est formellement contre-indiquée en cas de grossesse.

La protection du personnel est essentielle, elle est notamment assurée par des sécurités qui
interdisent le déclenchement de l’irradiation tant que le personnel n’a pas quitté le local où
elle se déroule.

3.2-La curiethérapie

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La curiethérapie par sources scellées (CPSS) utilise des éléments radioactifs contenus dans
des enveloppes étanches. Le tableau 28-I indique les principaux radioéléments utilisés et leurs
caractéristiques. Les sources radioactives sont placées au contact ou au sein de la tumeur. Des
guides inertes en matière plastique sont mis en place, puis les sources scellées, contenues dans
une enceinte de protection appelée projecteur de source, sont introduites dans les guides, sans
intervention manuelle. Les sources sont laissées en place pendant quelques heures ou jours
puis replacées dans le conteneur qui assure la radioprotection du personnel. La forme des
sources utilisées dépend des lésions. Un cancer du col de l’utérus peut être traité avec une
sonde utérine radioactive et un colpostat à extrémité radioactive (figure 28-12). Une lésion de
la lèvre peut être irradiée par des fils d’iridium 192 d’un diamètre 0,3 à 0,6 mm placés
parallèlement (figure 28-13). Pour traiter un angiome plan, on peut lui appliquer un calque
recouvert de phosphore 32.

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3.2-La radiothérapie métabolique ou radiothérapie interne vectorisée (RIV)

La RIV a pour but d’introduire dans l’organisme un radioélément susceptible de se localiser


au niveau d’une lésion et d’y exercer un effet thérapeutique.

Application à visée thérapeutique consistant à administrer à un patient une quantité assez


importante de radio-isotopes sous une forme particulière choisie, injectable ou per os, pour
que la concentration radioactive soit maximale au niveau du tissu que l'on veut détruire. Le
radio-isotope utilisé doit posséder un caractère suffisamment ionisant afin de pouvoir détruire
la cellule cible en y déposant un maximum de dose. Le rayonnement émis est dans ce cas
essentiellement de nature β− et concerne plus rarement le rayonnement α.
La figure illustre le principe de la radiothérapie interne vectorisée.
La substance radioactive fixée à un vecteur est injectée au patient (1). La cellule cancéreuse
possède en surface des récepteurs spécifiques que le vecteur est capable de reconnaître. Ce
vecteur se fixe sur ces récepteurs qui n’existent qu’en grand nombre sur les cellules tumorales
(2). Pendant que les molécules qui n’ont pas trouvé à s’accoupler s’éliminent de façon
naturelle du corps (3), les radionucléides se désintègrent lentement en détruisant les cellules
de leur environnement direct (4) par émission bêta.
À l’exception de quelques affections rhumatologiques, la thérapie intéresse essentiellement le
domaine de l’oncologie au sens large (hématologie incluse).

Figure : Principe de la radiothérapie métabolique

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CONCLUSION

Les méthodes diagnostiques en imagerie médicale sont basées ….. image signe
pathologies

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