Harpes Mag 41
Harpes Mag 41
Harpes Mag 41
Printemps 2023
Cinquantenaire : La harpe celtique
au Conservatoire
Au tout début des années 1970, le gouvernement français a
décidé de rendre à la Bretagne ce qu’on lui avait pris depuis
la Révolution : tout simplement son identité. Après avoir
construit le centre scientifique de Pleumeur Bodou, il fut
décidé qu’on allait intégrer la culture bretonne dans le rayon
de la Culture tout court. Quoi de plus simple que de
commencer par introduire la musique bretonne au
Conservatoire ? C’est ainsi qu’a commencé l’aventure de ce
que l’on nomme aujourd’hui « le Département de Musique
Traditionnelle ».
Mariannig Larc'hantec a pu recueillir, en exclusivité
pour Harpesmag, le témoignage de la première harpe celtique ayant travaillé
dans un conservatoire. C’était il y a un peu plus de 50 ans...
- Melle Martin, vous avez aujourd’hui 58 ans. Vous êtes une harpe très expérimentée.
Vous avez vécu, avec votre propriétaire, le processus d’introduction de la harpe celtique
au Conservatoire1. Pouvez-vous nous raconter ce que vous qualifiez volontiers
d’aventure ?
- Avec plaisir.
Alan Stivell avait présenté au monde une de mes collègues, sur la scène du théâtre de l’Olympia le
28 février 1972. C’est le 11 septembre de la même année que j’ai posé mes cordes pour la première
fois dans un établissement officiel d’enseignement de la musique. L’Ecole Nationale de Musique et
de Danse de Brest (aujourd’hui CRR de Brest Métropole) avait accepté, du bout des lèvres,
d’accueillir un instrument se réclamant d’un style musical, qu’au mieux, elle ignorait : la musique
folklorique. La vénérable institution avait mis une condition : l’enseignant de cet instrument devait
se prévaloir d’un « vrai diplôme » de « vraie musique ». A l’époque, il était évidemment difficile de
trouver un talabarder (joueur de bombarde) ou un biniaouer (joueur de biniou) répondant à ce
critère. C’est pourquoi l’aventure de ce qui allait devenir, près de quinze plus tard « l’enseignement
de la musique traditionnelle », commença par la harpe celtique, instrument certes lilliputien, mais
qui pouvait être enseigné par une « vraie harpiste ».
Il convient de revenir un peu sur l’époque que les lecteurs de Harpesmag de moins de 30 ans ne
peuvent pas connaître. Le maillage des établissements d’enseignement de la musique que nous
connaissons aujourd’hui, principalement en Bretagne, n’existait pas encore. A part dans quelques
grandes villes comme Lyon, Bordeaux, mais aussi Lorient, Vannes, Brest et quelques autres,
apprendre la musique relevait, soit de l’enseignement privé – qui n’a pas entendu parler du curé ou
de la religieuse d’un pensionnat qui enseignait le piano – soit de la transmission familiale. Certaines
régions avaient la « fanfare » dans leur culture : c’était une autre façon d’aborder l’apprentissage de
la musique instrumentale. En Bretagne, la harpe commençait à poindre son nez grâce à notamment
à une jeune fille qui allait chaque semaine apprendre dans la seule classe existante en Bretagne 2. Il
s’agissait d’une classe de harpe classique bien évidemment, qui se trouvait au conservatoire de
Nantes.
1 Pris ici au sens générique donné aux établissements français d’enseignement de la musique.
2 Je mets à part évidemment le biniou et la bombarde, instruments traditionnels qui existaient depuis
longtemps.
Créer une classe de harpe est, pour un conservatoire, une affaire un peu compliquée. Qui dit harpe,
dit gros budget, même pour un conservatoire. Mais c’est un instrument que l’on connaît, surtout
que l’on reconnaît, car il habite la musique classique depuis longtemps, donc, une affaire
compliquée mais pas impossible En revanche accueillir un instrument que l’on n’a jamais vu ni
entendu sauf à la télévision et qui, selon certaines émissions, véhicule des valeurs musicales et
« musico-morales » différentes de celles que l’on prétend faire passer, est tout autre chose. De toute
façon, c’est la ville qui décide. Le directeur n’a pas le choix, il devra s’adapter.
C’est dans ces dispositions d’esprit que s’est créée la classe de harpe celtique de l’ENMD de Brest.
Toute l’équipe enseignante, sauf un ou deux professeurs, arrivait de Nancy. On les sentait posés là,
soit comme des expatriés, soit comme des colons, bref, comme des étrangers, absolument pas
intéressés par la population locale à laquelle ils venaient apporter la vraie bonne musique.
- Melle Martin, avez-vous quelques souvenirs de cette première journée ?
- Oui, bien sûr.
- Quel accueil avez-vous reçu ?
En ce jour de la rentrée au conservatoire, c’est fière de mon fabricant A. E. Martin, forte de mes 30
cordes, 95 cm au garrot quand même, que j’ai passé, pleine d’espoir, la porte de la grande maison.
Le professeur qui me présentait, ma très chère propriétaire, me tenait bien calée dans sa main droite
et dans sa main gauche, elle serrait son unique partition. L’accueil fut glacial : on nous fit remarquer
que nous étions ici dans un conservatoire, pas dans une MJC. Au ton utilisé pour prononcer Con ser
va toire, je compris très vite que nous étions en un lieu sacré qu’il convenait de traiter, voire
d’honorer, avec le maximum d’égards. Cela me rappelait un peu lorsque, toutes les deux, nous
avions créé le concerto de Carolan au Conservatoire de Paris. Pour ces gens-là, je n’étais qu’une
harpe de coffre à jouets…
On nous fit visiter les lieux. La salle qui
nous était réservée, au fond du couloir à
droite, ressemblait un peu à un vestiaire de
piscine : des murs nus et blancs, l’un d’entre
eux comportait une rangée de porte-
manteaux en métal, deux petites fenêtres en
hauteur qui ressemblaient à des vasistas,
diffusaient une lumière avare. Le mobilier
était succinct : quelques chaises, un tabouret
de piano et, au milieu de la salle, un piano
qui nous rappelait soudain (surtout à moi)
que la classe était ouverte sous l’intitulé
« harpe / piano/ harpe celtique ». Je me
demandais où étaient les autres harpes, celles
avec lesquelles ma chère propriétaire,
devenue ma partenaire d’aventure, ferait les
cours. La question, timidement formulée,
resta sans réponse. Ce parcours-découverte
se poursuivit, avec la visite des classes voisines.
Toutes imaginées sur le même modèle, elles étaient lumineuses et semblaient assez vastes, surtout
pour moi qui était si petite. Le mobilier était sensiblement le même que dans la salle qui nous était
assignée : outre les chaises, le tabouret et le piano, on trouvait quelques pupitres. Dans chacune des
salles, l’un des murs, était entièrement recouvert de quatre placards. La collègue de violon, fort
gentiment, ouvrit les siens : 3 d’entre eux étaient remplis de partitions, du sol jusqu’au plafond. Le
dernier contenait les violons à prêter aux élèves nécessiteux, la ville était généreuse, la musique
devait concerner tout le monde.
Le directeur proposa à ma partenaire, de poser ses affaires dans ce qu’il appela la salle de harpe,
puis de le rejoindre dans son bureau. Nous nous installâmes donc dans le « vestiaire de piscine ». Je
sentais bien qu’elle ne savait pas trop où me poser. Elle opta pour un coin tranquille, c’est une
habitude prudente de poser toujours les harpes dans des coins. Ainsi, elles ne risquent pas de
tomber. Pour les partitions, il n’y avait pas de placard, mais, de toute façon, tout son matériel
pédagogique tenait dans les 57 pages de a méthode de Denise Mégevand, publiée par les scouts
Bleimor sous le label Coelbren, un petit fascicule tapé à la machine à écrire, les notes et les portées,
entièrement dessinées à la main. J’en parle ainsi car ma partenaire ne s’en séparait jamais, je le
connaissais comme si je l’avais fait. Mon amie tenait ce trésor bien précieusement. Elle ne savait
pas où le poser non plus, il n’y avait pas de table. Elle prit le parti de le garder avec elle. D’ailleurs,
finalement elle m’emmena aussi pour la suite des évènements, on ne sait jamais. Toutes les deux
nous comprenions que la situation était compliquée, mais nous ne la jugions pas désespérée.
L’espoir fait vivre.
Dans le bureau du directeur, les choses ne s’arrangèrent pas. Après les formalités d’usage, il
s’informa sur ce que ma chère associée pouvait apporter aux élèves de piano et comment elle voyait
le développement de la classe de harpe classique. Cet homme ajouta qu’il n’y avait pas encore de
harpe, qu’elle n’était pas encore commandée, d’ailleurs le budget n’était même pas encore voté.
Comme je savais qu’il fallait des mois, parfois plusieurs années pour acquérir un instrument, je
sentis que ma propriétaire, après un moment de réflexion allait proposer mes services, sinon, je
l’avais bien compris, on fermait la classe tout de suite. En fait, je n’avais pas tout à fait bien
compris, elle proposa sa harpe classique. Il n’attendait que cela. Il précisa immédiatement qu’il ne
pouvait pas payer de location, il n’avait pas le budget non plus pour cela. Je pensais alors dans un
moment de soulagement que, ce soir je dormirais à l’appartement. A la demande d’assurance, il
négocia : il en paierait la moitié si elle laissait sa harpe au conservatoire toute la semaine pour que
les élèves puissent travailler. Le sacrifice était abyssal, mais c’était le prix à payer pour démarrer.
Pour ce qui me concernait, il n’entendit même pas la question, cela ne l’intéressait pas du tout.
Dans un mouvement militant, mon amie, décida de me laisser aussi dans la classe. Elle me confia
qu’elle établirait demain un agenda d’occupation des instruments. La séparation fut déchirante :
c’était la première fois qu’elle me laissait seule, loin d’elle.
Puis le directeur demanda sur un ton moqueur, presque cynique :
Que donnez-vous en Supérieur aux élèves de harpe celtique ? Que proposez-vous au programme du
Prix 3?
Nous avions fait nos premières armes à la Telenn Bleimor, ensemble de harpes celtique affilié aux
scouts de France. Ma partenaire avait fait ses vraies études de vraie harpe à l’Ecole Normale de
Musique de Paris. Nous nous installions, pour la première fois de notre vie, dans un conservatoire.
Elle ignorait tout du fonctionnement d’un tel établissement. Non seulement elle ne savait pas ce que
représentait un cours supérieur, mais en plus, ensemble, elle et moi, son instrument tout nouveau
dans le paysage sonore, ne connaissions d’autre répertoire que celui de la Telenn Bleimor, composé
principalement de morceaux destinés à une pratique collective. Nous avions aussi une petite
approche de celui d’Alan Stivell mais, qui, appartenant au domaine de « la variété » n’avait pas
vocation à entrer dans un si noble établissement. Je compris qu’elle bredouillait une vague réponse,
mais elle fut sauvée par la secrétaire qui apportait la liste des élèves inscrits dans la classe. Une liste
à faire rêver –façon cauchemar – n’importe quel professeur d’instrument : 30 élèves débutants dont
3 en harpe classique étaient inscrits dans cette classe où il n’y avait qu’une dizaine de places. Après
quelques tergiversations avec le secrétariat pour savoir qui elle allait éliminer de cette liste afin qu’il
n’en reste plus que 10, elle décida de prendre tout le monde, quitte à dépasser ses horaires. On la
reconnaît bien là.
Je lui donne la parole pour la suite car elle en parle beaucoup mieux que moi :
3 La médaille d’or, diplôme de sortie du conservatoire, n’a été instituée que l’année suivante.
« Les collègues, eux, voulaient s’assurer que je connaissais vraiment leur musique, que j’avais
quelque légitimité à être parmi eux. Ils avaient constitué un orchestre. Ils me donnèrent le choix
entre « Danses sacrée, Danse profane » de C. Debussy ou le « Concerto en Si bémol Majeur » de
G.F. Haendel. Cette proposition ne me séduit pas, tant de travail m’attendait déjà avec la harpe
celtique où tout était à inventer, du matériel pédagogique au répertoire de concert, du cours de
débutant au cours supérieur. Mais je sentis que c’était la seule manière de me faire accepter. Je
choisis le concerto que je connaissais et que j’aimais vraiment beaucoup.
Si les tenants de la « vraie musique » étaient réticents à me voir intégrer leurs rangs, les militants
bretons n’étaient pas en reste. Ils avaient quelque chose à prouver et la harpe serait, une fois encore,
l’outil de leur revendication. Pour eux, je devais imaginer un répertoire qui soit de nature à mettre
en valeur la culture bretonne, la mettre, comme ils disaient, « au niveau de celle des Français ».
Une fois chez moi, je refis le calcul : qui dit trente élèves, dit trente exercices, trente études et
trente morceaux. Tous les élèves étaient débutants, aucun n’avait même jamais vu de harpe, je
pouvais donner le même programme à tous. C’était vrai et c’est d’ailleurs ainsi que j’ai commencé.
Mais à une époque où bien sûr l’ordinateur en est à ses balbutiements, où la photocopieuse est
réservée aux administrations, je n’avais d’autre choix que de faire comme Melle Mégevand : écrire
à la main, du mieux possible, le programme pour chaque élève. Il fallait aussi penser à construire
du répertoire de concert pour faire connaître l’instrument. Fini les temps heureux du bricolage de la
Telenn Bleimor !
Le second problème qui se profila immédiatement fut celui des harpes. Comment et où trouver des
harpes pour trente élèves ? J’avais mis ma précieuse petite harpe à disposition, pour l’instant, on
s’en contenterait. Certains pourraient, au fil du temps, acquérir une de ces harpes japonaises qui
commençaient à arriver en France. C’est aussi à ce moment que Claude Leroux, un ébéniste de
Plouisy, se lança dans la fabrication des harpes. Ses harpes étaient très belles, le conservatoire lui en
commandera une. Certains élèves auraient aussi à cœur de faire travailler un artisan breton ».
- Quel programme en effet ! Que concluez-vous de tout cela, Melle Martin ?
Le travail qui nous attendait était donc colossal. Il s’agissait de me donner une légitimité à exister
d’abord, puis à rester, à la fois dans les murs du conservatoire et dans l’esprit des militants bretons
qui mettaient en moi tant d’enjeu. Il fallait construire des harpes et écrire du répertoire. Vous
comprendrez, chers lecteurs, que la tâche était si grande, que ni mon amie, ni moi ne pouvions
apercevoir le sommet d’une telle montagne. Mon amie, raconte l’ascension de cet Everest dans
deux ouvrages.
- Qu’en est-il aujourd’hui ?
Aujourd’hui je suis devenue un « vrai instrument », munie de « vraie musique » et titulaire d’un
« vrai cursus ». Je suis invitée dans de « vrais » concerts, un festival entier m’est même consacré.
De nombreux professeurs ont pris le relai, générant de très talentueux harpistes. La société CAMAC
s’est totalement impliquée dans la fabrication des harpes. Des compositeurs se sont emparés de mes
cordes. J’invite ceux qui veulent en savoir davantage à visiter notre site internet.
- Mon amie et moi, nous pouvons nous reposer.
https://marianniglarchantec.wixsite.com/harpeceltique
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mariannig_Larc%27hantec
MAGIE DE LA HARPE VII
LA HARPE ET LA POÉSIE
J'ai toujours aimé la poésie, pour moi le livre de chevet c'est avant tout le livre de poèmes. Il
s'adapte à toutes les disponibilités dans l'ordre du temps. Il suffit de l'ouvrir pendant quelques
instants pour qu'il vous apporte bonheur et jouissance. Une porte qui permet d'échapper au banal
quotidien. Une strophe, un simple vers et tout un autre aspect du monde vous envahit. On emporte
ce petit fragment de beauté avec soi. On vit avec lui toute la journée. Quel pouvoir ! Magie de la
poésie... magie de la harpe... oui ces deux créateurs de sortilège doivent se rejoindre un jour.
Pendant plusieurs années, Charles Le Quintrec et moi, sans nous connaître (ni harpe, ni livre ne
signalant notre raison de vivre) nous nous sommes côtoyés, éclairés par la même lumière. En ce
temps-là, tous deux, nous fréquentions un des hauts lieux spirituels de la capitale : Notre-Dame-des-
Victoires, allant y puiser réconfort et protection.
Charles LE QUINTREC
« Par la magie d'une harpe fileuse, tous les fils de la Vierge seront mis bout à bout et vous
conduiront sans retour en arrière à la clairière des enchanteurs, au château de féerie, au domaine
perdu qu'Augustin Meaulnes découvrit par la grâce de l'adolescence ».
Au cours de nos conversations il m'arrive de l'interroger sur la harpe. Elle est rarement citée dans
ses livres et cependant « c'est l'instrument qui me fait le plus naturellement rêver avec le piano » me
disait-il récemment. J'ai recueilli quelques-unes de ses réflexions sur la harpe, elles sont si belles, si
inspirées, qu à mon tour elles me font rêver :
« C'est un instrument qui vibre jusqu'au fond de moi-même. Je lui trouve des résonances sylvestres
par sa construction, son physique. Sa forme évasée qui s'épanouit vers le sommet m'a toujours fait
penser à ces grands chênes de la forêt de Brocéliande qui font une musique incomparable chaque
fois que le vent en caresse les rameaux. « Quand on joue de la harpe j'ai l'impression que je suis en
plein bois. Elle m'emporte vers la plus sombre futaie, là où il sera répondu à toutes nos questions ».
(à suivre)
Jeune fille
Harpe et Nyckelharpa, il fallait y penser, en voilà deux qui vont merveilleusement ensemble !
Élodie Poirier et Anthony Castin ont entrepris de nous faire entendre, entre autres, cet accord
parfait, au gré du répertoire éclectique de leur duo Niséïs : musique médiévale ou baroque,
standards irlandais, danses suédoises…
https://www.facebook.com/duoniseis/ https://duoniseis.wixsite.com/duoniseis
https://www.youtube.com/watch?v=cXYWurDGb_U
https://www.youtube.com/watch?v=qOfi_mpFKzA
https://www.youtube.com/watch?v=UotG5RZbIAI
Le festival des Journées de la Harpe est de retour à Esperaza
sur deux week-ends 21/22/23 et 28/29/30 Avril et le 26 avril 2023
Depuis 2017, avec le soutien de la mairie de Esperaza et sous l’ impulsion de Patrick Dhersin
président de l' association Nashuar Terre Vivante qui est le créateur de ce festival éclectique autour
de la harpe avec des concerts, un bal trad, un stage et une initiation à la harpe,
Cette année les animations fleurissent sur deux communautés de communes: le Limouxin et les
Pyrénées Audoises.
Un aperçu de la programmation:
21/04 à Esperaza Marianne Gubri harpiste italo-bretonne qui nous interprétera une œuvre de
Dante (20h30) ; elle donneras une masterclass La harpe libre les 22/23 avril à Espéraza.
22/04 à Fa avec Allienor harpiste et professeur de harpe dans la haute vallée de l Aude (18h30).
22/04 à Campagne sur Aude avec Sophie Mosser harpiste nous vient de l' Alsace (20h30).
•23/04 à Alet les bains avec Elfy et sa harpe lyre de cristal nous vient du Nord (18h30).
•26/04 à Quillan avec Ronya harpiste de l' Ariege avec de nouvelles interpellations en avant
première (20h30).
28/04 à Rennes les bains: Keryda et la musique des plantes avec projection de film (20h30).
29/04 à Esperaza le duo Blue Phoenix venant des Pyrénées orientales avec Evelina Simon
créatrice de harp school la première école de harpe sur internet (18h30)
Suivie du bal trad (20h30) avec Le Bal des Bois, groupe local Audois.
30/04 à Esperaza le retour de Myrdhin; 50 ans plus tard, le druide harpiste revient dans l’Aude en
duo avec sa compagne Elisa Nicotra (15h30).
Le festival s’engage: pour chaque concert sera planté un arbre, dans une essence utilisée pour la
fabrication de harpes.
billetterie :
https://www.helloasso.com/associations/nashuar-terre-vivante/evenements/festival-des-journee-de-
la-harpe-2023
La Mairie d'Espéraza et Nashuar Terre Vivante Présentent
6ème Festival
des journées de la harpe
à Espéraza
21 au 30
Avril 2023
Concerts
Bal Trad
Initiation
Fabrication
Master Class
Contact : 06 83 35 94 11
nashuarterrevivante.fr
François Langella : un nouveau venu dans la facture de harpes
C’est toujours un plaisir d’accueillir un nouveau luthier ; François a rédigé lui-même pour
Harpesmag cette notice biographique et nous a envoyé quelques belles images de ses
créations. Bienvenue au club !
Une nouvelle vie commence alors mais je ne soupçonnais pas les difficultés à surmonter pour
réaliser un instrument à la hauteur de mes ambitions ou, pour être plus modeste, digne des
harpes sur lesquelles j’avais travaillé toute ma vie.
Pendant 10 ans, j’ai consacré une partie de mon temps de loisirs à aménager une grange en
atelier avec les machines qui sont nécessaires pour la facture des harpes : une bonne presse
à membrane, une combinée à bois, deux ponceuses stationnaires, une scie à ruban, un
séchoir et des espaces de stockage pour les placages et les bois massifs.
Après deux ans de labeur quotidien, d’échecs, de doutes et d’insomnies, j’ai sorti ma
première petite harpe de 22 cordes qui m’a permis de valider ma méthode de fabrication,
guidé par l’ouvrage "Concevoir et construire les Harpes Celtiques" de Jeremy Brown dans la
traduction de Didier Saimpaul, qui a été ma bible quotidienne, et grâce aux souvenirs que
j’avais emmagasiné de mes séjours dans les grandes usines de harpes en Italie et aux États
Unis.
Aujourd’hui, je propose 3 modèles de harpes à leviers, une 22 cordes, une 34 et une 36
cordes.
Pour tous ces instruments, j’utilise des cordes silkgut et des bow brand pour les cordes filées.
J’apprécie les silkgut pour leur solidité et leur timbre qui se rapproche de la corde boyau.
J’essaie d’utiliser des bois locaux tels que le frêne, le hêtre, l’orme ou encore le noyer. J’ai
aussi en stock du févier qui est un très joli bois aux teintes roses orangées que je vais tester
prochainement.
Les mécaniques sont soit des Sakem soit des Camac.
Ami-es harpistes,
Vous avez envie d’approfondir ou de découvrir l’univers des effets et du bouclage? Vous aimez
qu’il y ait de l’électricité dans l’air? ...
Alors venez, avec votre instrument, partager ma passion pour la harpe « branchée », lors de mon
passage au prochain Festiv’harpes, les 15 et 16 avril 2023.
Il y aura un peu de théorie, mais surtout de la pratique, nous apprendrons quelques motifs faciles
qui serviront de base commune pour s’amuser avec les effets et les boucles.
Au cours de cet atelier, chacun pourra notamment expérimenter la harpe électrique et le boucleur,
cet outil fabuleux pour travailler la mise en place, développer l’improvisation et l’architecture
musicale.
En attendant de vous rencontrer et d’échanger sur notre passion commune, voici un lien pour en
savoir plus sur ma musique : Frédéric Bougouin L’ElectricConcert La bande Annonce
Harpistiquement,
FredB
Calypso Io
Une "calypso" des années 50, écrite pour
piano. La main droite est difficile mais on Del Fa et Uries
peut en simplifier les accords, et ça sonne
très bien à la harpe...
Lutherie amateur : les palettes (leviers) de 1/2 tons
Par Didier Saimpaul
Construire une petite harpe (de 22 à 29 cordes) n’est pas ruineux. Du bois bien choisi et bien sec
(voire du carton...?) un peu d’accastillage (chevilles, sillets, œillets), la plus grosse dépense étant les
cordes. Mais un tel instrument restera diatonique, sans possibilité de produire des demi-tons ; pour
cela il faut des palettes.
Peut-on fabriquer ses propres palettes ? Ou les remplacer par un autre système ?
J’y ai souvent réfléchi et réalisé plusieurs essais ; un jeu vraiment amusant, mais pas simple !
Le cahier des charges est en effet plutôt contraignant : le dispositif doit être réglable (ça évolue dans
le temps!), léger, solide, rapide et facile à construire avec des outils de bricoleur, maniable,
silencieux, décoratif... et tout ça pour le moins cher possible !
Gildas Jaffrennou déjà, dans "Folk harps" *, faisait le point sur les différents systèmes utilisables
sur les harpes celtiques et à la portée d’un bricoleur peu outillé :
Les vraies palettes (en haut) n’ont pas un rendu sonore bien convaincant et ne sont ni faciles à
installer ni à régler.
Les systèmes à leviers comme les Goulven sont plus performants et se règlent plus facilement.
J’y ai mis du temps, mais j’ai finalement compris que la partie essentielle d’un levier...ça n’est pas
le levier lui- même : n’importe-quel système qui pousse la corde peut convenir, à condition
d’installer avec, à l’emplacement du demi-ton, une frette ou butée fixe.
Quand la corde est poussée contre la frette, le demi-ton est produit avec un rendu correct.
Tous les systèmes qui fonctionnent bien relèvent de ce principe : coincer la corde entre DEUX
ergots (système Erard) ou entre un poussoir et une frette, ce qui revient au même.
Sur le schéma de Jaffrennou c’est le poussoir qui produit le 1/2 ton ; le résultat est bien meilleur si
on ajoute une frette-butée en aval.
Les leviers Aoyama et bien d’autres sont basés sur ce principe.
Un levier Aoyama.
Pour le mettre en place, il faut
rajouter une butée ou frette
qui va coincer la corde pour
produire le demi-ton
Mais trêve de théorie, passons à l’atelier. J’ai équipé ma Smart harp (voir Harpesmag 6) de leviers
maison, auto-construits.
J’ai réalisé en cornière d’aluminium des Goulven modifiées et installé des frettes-butées : de
simples clous dont je coupe la tête après les avoir enfoncés à l’emplacement choisi à l’accordeur.
Le montage est simple, le prix de revient dérisoire,
et ça marche !
Autre idée, peut-être meilleure : en utilisant du profilé
en U on obtient une meilleure stabilité qu’avec du
profilé en L, et il me semble que la conduction du
son est améliorée.
Les petits manches en bois me plaisent bien…
Ma conclusion :
Mettre au point et construire soi-même des leviers est long, répétitif, fastidieux...et ne se justifie que
si l’on est, comme moi, bricoleur impénitent ; mais quelle satisfaction quand ça fonctionne !
-Si vous n’en avez pas, votre harpe n’en sonnera que mieux. Les harpes anciennes s’en sont passées
pendant au moins 5000 ans... Certaines méthodes proposent toutes leurs partitions dans une seule
tonalité : Do, Sol ou Mi b Maj ; ça n’empêche pas d’apprendre à jouer.
-Si vous avez le goût de bricoler et beaucoup de temps libre, allez-y : gambergez, essayez, il y a de
la place, même si des progrès impressionnants ont été réalisés depuis les premiers modèles.
-Si vous voulez faire vite et consacrer plutôt votre temps à faire de la musique...achetez-les et/ou
faites-les installer par un luthier !
Voici, à ma connaissance, ce qui se fait de mieux dans ce domaine (liste non limitative):
Camac : https://shop.camac-harps.com/fr/category/boutique-en-ligne-odyssee/leviers-et-outillage/
leviers-individuels/
Glémin : http://sakemcompositelevers.com/index.php?lg=fr
Il y avait aussi les excellents leviers fabriquées par Telynau Teifi...seront-ils toujours disponibles ?
Qui aura la bonne idée de continuer à les produire ?
* https://archive.org/details/folk-harps-reduit
(se trouve aussi sur « Library Genesis », accessible uniquement avec le navigateur Tor).
le meilleu r levier d e d emi - to n
d is po nible pou r votre h arpe
le fa br ic a nt d e h a r pe d u 2 1 ème s iè c l e
www.camac-harps.com
www.harpblog.info
www.harp-store.com
Courrier : Lettre à un apprenti luthier
J’ai reçu cette lettre d’un jeune harpiste désireux de devenir luthier, et qui pose les bonnes questions :
« ...la harpe m’attire et me séduit depuis toujours. Après une première expérience d’amateur, j’aimerais
devenir facteur de harpes et y consacrer ma vie professionnelle. Mais où peut-on apprendre ce métier ? Il
n’y a pas d’école, et les luthiers ne prennent pas volontiers d’apprentis…
Pouvez-vous me conseiller ? Quelle est la meilleure formation à faire pour aborder cette activité ?...»
Étant moi-même amateur, il m’est difficile de vous conseiller pour devenir professionnel; mais j’ai quand-
même quelques idées sur le sujet.
D’abord, pas de panique, et pas de complexes : presque tous les facteurs de harpes sont des autodidactes.
Certains ont une formation d’ébéniste, d’autres ont commencé par faire des violons ou des guitares, mais
dans cette profession on trouve de tout : facteur (de La Poste), vulcanologue, ingénieurs, instituteurs,
biologiste, infirmière...toutes les professions et formations mènent à la facture de harpes !
« C’est en forgeant qu’on devient forgeron » et en faisant des harpes qu’on apprend à les faire. Dans un
premier temps, assembler une harpe en kit peut donner des idées (voir Harpesmag N°40).
On peut essayer de s’inscrire au stage de Sylvestre Charbin, si on arrive à trouver une place, la demande
est forte...L’association Pop'Harpe propose aussi des stages pour construire une petite harpe à caisse de
résonance en carton : une approche intéressante. Je vais moi-même inaugurer cette année, à Dinan, un
atelier dédié à l’électro-harpe.
Les luthiers sont souvent des travailleurs solitaires et n’ont guère le temps de former des apprentis ; mais
on peut toujours aller les voir et leur demander conseil...
Il y a beaucoup à apprendre dans les quelques livres consacrés au sujet : tout d’abord l’historique Folk
Harps de Gildas Jaffrennou, devenu introuvable mais qu’on peut télécharger. C’est précieux mais un peu
démodé et pas toujours très fiable. Je recommande aussi le livre de Jeremy Brown que j’ai traduit en
français sous le titre Concevoir et construire les harpes celtiques ; les premiers chapitres, surtout, sont
essentiels, toute la partie consacrée aux cordes et au dessin est indispensable si l’on veut comprendre la
dynamique de cet instrument et apprendre à le dessiner. On trouve sur le net Building the lever harp de
Rick Kemper, précis et intéressant mais quelquefois inutilement compliqué. Enfin j’aime bien Harpmaking
made simple de John Kovac, personnage un peu farfelu mais plein de bonnes idées " alternatives ".
Quelle formation préliminaire peut-on faire ? Il faut apprendre à travailler le bois : ébénisterie, menuiserie
voire charpente bâtiment ou marine. L’ébénisterie et la menuiserie sont une bonne école pour la précision
des assemblages, les finitions décoratives, le vernissage etc...mais à condition de garder à l’esprit que la
harpe est un meuble bien particulier: la très forte tension des cordes a ses exigences, et comprendre la
courbe harmonique est essentiel.
L’art du charpentier est aussi une bonne approche du travail du bois, avec les problèmes de charge, de
résistance et de tension.
Observez et étudiez bien toutes les harpes que vous rencontrez, empruntez (discrètement) les idées des
autres, copiez...pas de honte à avoir, tout le monde le fait !
Voilà pour la formation "technique" ; mais il y a tout le reste ; il faut acquérir une solide culture harpistique,
la plus complète et la plus diversifiée possible : scientifique, historique, musicale...et surtout se mettre à
l’écoute des harpistes : ce sont eux qui peuvent faire évoluer vos instruments.
Voilà, comme vous voyez, il y a du pain sur la planche...à dessiner !
Bon courage donc, et surtout gardez fidèlement au cœur cette si noble passion !
Didier Saimpaul
Une harpe pour le Arts Performance Center
à Tsumeb en Namibie
L’Arts Performance Center (APC) de Tsumeb, en Namibie, est le troisième centre de ce type créé
par la fondatrice Lis Hidber. Il aide les enfants et les jeunes adultes à se développer et à améliorer
leurs perspectives d’avenir par le biais des arts. 30 enseignants et 10 aides travaillent
quotidiennement avec 300 élèves qui étudient la musique, les arts visuels, l’artisanat, le théâtre, la
danse et les langues. L’APC s’efforce de doter ses élèves de compétences utiles à l’emploi : elle les
engage plus tard comme enseignants, les aide à créer leur propre école de musique ou d’autres arts,
ou leur permet d’obtenir des postes dans des orchestres militaires namibiens, pour ne citer que trois
exemples. Sans soutien de l’État, l’APC dépend actuellement essentiellement de dons.
En 2011, la harpiste suisse Nicola Hanck souhaitait découvrir une autre culture et un autre mode de
vie – dans l’idéal, travailler avec des enfants et la musique. Lis Hidber étant elle-même harpiste
amateur, l’APC proposait un cours de harpe, et c’est ainsi que Nicola l’a découvert
Elle s’est rendue en Namibie pour travailler avec les enfants et le personnel, ces derniers étant pour
la plupart autodidacte. « Au départ, j’y suis allée pour deux semaines et je me suis immédiatement
retrouvée complètement immergée dans un travail en profondeur », se souvient Nicola. « C’était
une expérience tellement intense, du genre où soit vous abandonnez tout de suite, soit vous ne
pouvez plus revenir en arrière. J’y suis retournée peu après avec le visa touristique maximum pour
un séjour de trois mois, puis à plusieurs reprises jusqu’à la pandémie .
Ce qui m’a le plus frappé dès le début, ce n’est pas tant le plaisir que nous avions à faire de la
musique, qui me semble être un sentiment partagé à peu près partout dans le monde. C’est ce que
les élèves associent à la musique : ils la considèrent comme une voie vers de nouvelles possibilités.
Les enfants viennent tous les jours et s’entraînent comme des fous, chaque fois que les instruments
sont libres. En tant que professeur de harpe, je n’ai presque jamais eu à répéter quoi que ce soit ;
tout ce que je disais était assimilé très rapidement. L’enseignement se fait en groupe, et si un enfant
a des difficultés, les autres enfants se joignent à lui pour l’aider. Ce sont des choses qui m’ont
marquée. Bien sûr, les élèves doués ont besoin d’une aide supplémentaire, au-delà de
l’apprentissage automatique et de la transmission aux autres. Outre les visites de bénévoles comme
moi, nous avons pu collecter des fonds pour permettre à certains instrumentistes à cordes de
participer à l’orchestre de jeunes du festival Menuhin à Gstaad.
En ce qui concerne l’Égérie, Lis étant elle-même harpiste, elle avait acquis des harpes pour l’APC.
Xenia Schindler est une autre collègue qui a envoyé une harpe et qui s’est rendue deux fois sur
place pour enseigner. Avec le temps, les harpes sont devenues inutilisables et il n’y a pas de
technicien en Namibie.
Jakez François avait déjà fait don d’une harpe celtique Camac en 2013 – spontanément, personne ne
le lui avait demandé ! Je pense qu’il a découvert l’APC, ou bien il est possible que je lui ai écrit à ce
sujet. Mais un jour, cette harpe est arrivée au centre. C’est toujours la meilleure harpe à leviers du
centre. Xenia et moi avons réfléchi à la possibilité d’offrir à l’APC une harpe de concert digne de ce
nom. Le fait est que les élèves doivent gagner de l’argent avec leur musique : pour l’école, qui n’est
actuellement pas financée par l’État, et pour eux-mêmes. Je pense qu’il est important de parler
ouvertement de ce sujet, car il s’agit d’une question très importante, et c’est la raison pour laquelle
nous leur avons offert une Égérie.
Avec cette harpe, les élèves ont de nombreuses occasions de donner des concerts. Comme il n’y a ni
conservatoire, ni orchestre, ni université en Namibie – bien qu’il y ait une étonnante tradition de
chorale gospel – il y a beaucoup d’occasions pour les musiciens de l’APC de s’engager. Ce bel
instrument leur donne plus de chances, et je le vois aussi comme un témoignage visible de leur
travail acharné et de leur succès.
Un autre détail sympathique, qui contribue peut-être au succès de la harpe dans l’APC, est que la
Namibie possède également une harpe traditionnelle.
Il est difficile de trouver des harpistes traditionnels
de nos jours – j’en ai rencontré un dans le désert,
mais je n’ai pas réussi à le persuader de venir
au centre !
La plupart des jeunes semblent vouloir apprendre
la harpe moderne, mais il y a certainement un lien
entre les deux. Les enfants sont également
très charmés par le son de la harpe, et je dirais
que c’est le cas partout dans le monde.
On peut accéder à quelque chose de
beau et de gratifiant dès les premières notes ».
Si vous souhaitez en savoir plus sur l’APC et son travail, vous pouvez suivre le blog de Lis Hidber,
qu’elle tient depuis plus de dix ans et qui constitue un document fascinant sur la vie et l’évolution
du centre. Un grand merci également à Nicola Hanck pour les photos.
Retrouvez la version originelle de cet article, avec ses images, sur le blog de Camac :
https://blog.camac-harps.com/fr/alaune/une-harpe-pour-le-arts-performance-centre-a-tsumeb/
Tandis que s’allongeait la liste d’attente pour ces harpes d’exception, nous souhaitions
également offrir ce nouveau son Camac au plus grand nombre. L’Égérie, caractérisée
par son esthétique épurée et disponible en table droite ou large, est l’incarnation
de cette démocratisation.
Une esthétique classique pour les musiciens d’aujourd’hui
À l’instar de ce visage que l’on pense déjà connaître ou de ce lieu que l’on jurerait avoir
visité, Égérie évoque les symboles et les codes les plus familiers dans l’imaginaire des
harpistes. Tous les artistes, qu’ils soient musiciens, danseurs ou plasticiens, étudient les
formes classiques pour élaborer les grandes traditions qui perdureront au fil des siècles.
Nous nous sommes inspirés de ce postulat pour concevoir l’Égérie, avec ses lignes
Art Déco et Streamline Moderne. L’influence Art Déco est particulièrement visible dans
la décoration optionnelle de la table d’harmonie. Il s’agit de la partie la plus ornée de la harpe
– parce que la table d’harmonie est au cœur du son de l’instrument.
Si vous souhaitez découvrir l’Égérie, veuillez contacter notre équipe commerciale à Paris
ou à Mouzeil :
Soazig Noblet
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Soirée portes-ouvertes: mercredi 3 mai 2023 à 21 h - en ligne et gratuit
Inscriptions : https://www.millearpeggi.com/harpe-therapie
La Harpe-Thérapie
La relation bénéfique entre la musique et la guérison est attestée depuis des siècles. Historiquement,
la harpe est un symbole de soulagement et de détente. Actuellement, l'influence de la musique sur
des personnes d'âges et de cultures différents est largement documentée. La musique jouée avec la
harpe a des propriétés curatives spécifiques et uniques : sur le plan acoustique, la résonance de ses
cordes, la gamme de ses sons et sa couleur harmonique permettent une relation efficace entre le
harpe-thérapeute et son destinataire. Les sons apaisants de la harpe améliorent la qualité de vie du
patient, en régularisant ses biorythmes, en abaissant la douleur, en aidant à la gestion du stress, et en
créant la possibilité d'une session interactive dans laquelle il peut jouer lui-même. La harpe-thérapie
a de nombreuses applications auprès des enfants, des adultes et des personnes âgées souffrant de
pathologies très différentes et peut être pratiquée dans des contextes variés (milieu hospitalier,
pédagogique, holistique, bien-être...)
NIVEAU REQUIS :
Pour participer, un minimum d'environ 6 mois d'étude individuelle de la harpe et des bases du
solfège est requis. Il est possible de prendre des cours particuliers pour se préparer davantage avant
le début du cours.
CONCERTS, STAGES & CIE
Marianne Gubri
- Samedi 15 avril 2023, 14h30 - 16h30, Paris, Espace Camac, La harpe d'harmonie,
Stage d'introduction à la harpe-thérapie www.camac-harps.com/fr/agenda/
- Samedi 15 avril 2023, 18h, Paris, Espace Camac, Concert Vita Nuova
www.camac-harps.com/fr/agenda/
- Vendredì 21 avril 2023, Esperaza, Eglise Saint Michel, Concert Vita Nuova,
www.nashuarterrevivante.fr/6-festival-des-journ%C3%A9e-de-la-harpe-
2023/
- Samedi 22 - Dimanche 23 avril 2023, Esperaza, Stage La harpe libre, Stage
d'introduction à l'improvisation et à la composition créative
www.helloasso.com/associations/nashuar-terre-vivante/evenements/st
age-la-harpe-libre-avec-marianne-gubri
- Mercredi 3 mai 2023, 21h, en ligne, Porte-Ouvertes de International Harp
Therapy Program France www.millearpeggi.com/harpe-therapie
Ameylia Saad Wu
18 Juin 2023 : concert Trio Keynoad (avec Christian Fromentin (violon, gheychak,
saz) & Nicola Marinoni (percussions, flûte, bruitages)
Flâneries d’art contemporain, Aix-en-Provence (13)
http://a-saad.com/
MYRDHIN & ELISA
STAGE :
CONCERTS :
Avril :
Tournée en Italie
du 17 au 22 Milan
du 23 au 26 Cuneo
du 27 au 28 Ligurie
Le 30 Concert à Esperaza
Myrdhin
1, La Galerie
F-22490 Plouer-sur-Rance
06 08 64 55 02
mailto:[email protected]
https://www.youtube.com/channel/UCimRCutvGpk14xIKmRCSG2w
Dimitri Boekhoorn
3 - 4 juin stage de harpe à Rennes. 3 juin récital de harpe à Rennes. Plus d'infos
et inscription: [email protected]
Céline Mata
Toute une série de concerts est prévue pour le printemps et le début de l'été.
Vous trouverez le détail ici: http://www.celinemata.fr/concerts/.
Un des points forts sera le "Récital pour harpe et clown" (avec mon comparse
Xavier Jaillard) à l'Instrumentarium Salvi à Paris, le 25 Mai 2023 à 20h.
Autre point fort de l'été, La deuxième Académie Musicale d'été du Montet,
un stage musical qui aura lieu dans le Sud du Berry, en pleine vallée noire de
Georges Sand, à Préveranges, du 24 au 31 juillet 2023.
Les disciplines proposées sont: harpe, guitare, piano et chant.
Dépliant et bulletin d'inscription téléchargeables ici:
https://celinemataharpe.wixsite.com/celine-mata/academie.
Les inscriptions sont ouvertes et seront clôturées le 25 juin 2023.
Sylvie Nicephor
Isabelle Lalire
A signaler l’ouverture, depuis Septembre dernier, d’une école de musique sur les
bords du lac de Paladru : « Les Harpes de la Tour », spécialement dédiée à la
harpe mais proposant également des cours de piano ainsi que la création future
d’une chorale axée sur la comédie musicale pour enfants et adolescents.
Idée cadeau pour les fêtes ? Un cours « découverte de la harpe », à offrir ou à
s’offrir !
Pour tous renseignements, Isabelle Lalire 06 63 28 17 76
mailto:[email protected]
Isabelle Lalire est présidente de" Harpes détours" , directrice musicale de"
Festiv'harpes", directrice musicale et administrative des" Harpes de la tour" :
www.lesharpesdelatour.blogspot.com
www.festivharpes.com
L'ensemble Lot'Harpes organise
son stage de printemps,
à Lacapelle Marival (46),
samedi 22 et dimanche 23 avril 2023.
Renseignements et inscriptions :
[email protected]
https://www.fredericbougouin.com
Yvon Lequellec
Authon-la-Plaine, 91, samedi 25 mars à 17h30 : concert découverte BCBG en l'église , piano 4 mains, piano et
harpe, piano, harpe celtique et chant, pot pour rire !! Libre participation. Karine Prévotat, Yvon Le Quellec De
Schubert, Fauré and co à la musique celtique en duo innovant.
Mansigné, Sarthe, samedi 15 avril , duo celtique An tadoù kozh, Michel Foulon, Yvon Le quellec et tous les
instruments celtiques (et chant), église, 20h30
Le Mans 16 avril , ND de la Pré 16h30 duo celtique An tadoù kozh, Michel Foulon, Yvon Le Quellec et tous les
instruments celtiques (et chant), église, 20h30
Sainte-Mesme, Yvelines, concert Yvon Le Quellec, samedi 13 mai à 20h30 en l'église ; voyage à travers le
monde, d'Ukraine à l'Amérique latine via les terres celtes, chants en cinq langues.
Yvon Le Quellec joue et chante plusieurs fois par an dans le Concorde (prototype) du musée delta, à Athis-Mons,
91, le vendredi soir. Conférence passionnante sur l'historique de l'avion , 45 minutes, concert ou spectacle
Harpofolies, 45 minutes, brunch, 23 €. Renseignements [email protected]
4
adaptation : Ameylia Saad Wu
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2
ss.
4
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44
Fine
ralentir
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4
4
44
© droits réservés
Dimitri Boekhoorn, docteur ès Études celtiques, joue d’une multitude de harpes modernes et
anciennes dotées de différents types de cordes. Il interprète ses compositions, de la musique
traditionnelle celtique et de la musique ancienne. (https://www.harpes-dimitri.eu/fr/)
Anne-Marie Castagner est à l’origine de ce projet musical, entraînant les harpistes à toujours aller
plus loin dans leurs apprentissages et découvertes musicales.
Professeur de harpe et responsable pédagogique de plusieurs antennes au Conservatoire de Musique
et de Danse du Tarn, elle joue également sur harpe celtique et harpe triple baroque.
Concerts du soir : 10/7 euros (tarif réduit étudiant/-de 18 ans) et 20 euros (forfait pour les trois
soirées). Ces concerts permettent de découvrir toutes les nuances de la harpe traditionnelle.
(réservation au 06 15 93 20 90 ou 06 42 54 35 53)
Anne-Marie Castagner,
directrice artistique de la programmation du stage.
Véronique Gaumont, présidente de l'association « Les Harpes de Taranis »
L’enregistrement de ce disque, toujours au studio Labroue, met en relief la sonorité presque métallique
dans les aiguës, de sa harpe. Ce son surprend, évoquant parfois guitare, koto ou shamisen.
Il y a souvent, chez Pascal Coulon, sous la parure sud-américaine, une Asie cachée...
mailto:[email protected]
Bonjour à tous,
J'ai le plaisir d’annoncer la sortie prochaine de mon nouvel album "À distance"
11 titres qui retracent ces dernières années de musique depuis mon entrée au
conservatoire de Brest en Septembre 2016, jusqu'à la fin de mes études au Pont
Supérieur de Rennes en Juillet 2022. Environ 49 minutes de musique
enregistrées sur 4 jours près de Nantes avec mon Ulysse et ma voix, une prise de
son et un mixage signés Tim Funfrock, et un mastering de Julien Climent
(WestMaster). Le visuel est constitué des photos de Ronan Le Pennec et de la
création graphique de Philippe Dos. Un grand merci à eux !
"À distance", c'est un peu comme mon carnet de voyage, un premier cahier
d'arrangements, de chansons et de compositions qui se termine. En voyageant,
en prenant de la distance avec son quotidien et son pays natal, on trouve parfois
de l'inspiration. Le voyage ne s'arrête pas là, j'ai déjà ouvert les pages d'un
nouveau cahier pour y noter de nouvelles histoires ... Mais ça, c'est pour la
suite !
La sortie officielle de l'album est prévue le 5 Mai chez Coop Breizh, et mon
concert de sortie d'album le 18 Mai au Parquet de bal à Rennes. Je recevrai les
CDs physiques d'ici deux semaines je pense.
kevinlepennec.com
Pour les amoureux de musique Renaissance, voici quelques pièces rares, parfois quasiment
inédites, superbement interprétées et chantées par l’ensemble Tasto Solo dirigé par
Guillermo Pérez.
Tous les instruments utilisés sont des copies d’ancien et nous restituent un son aussi fidèle
que possible à l’original : clavecin, harpe, viole, luth, orgue portatif… On est ainsi plongés
dans l’ambiance sonore même de cette musique.
Que dire d’un tel disque ? Tout y est parfait ; cette musique est si belle, élégante, pleine d’énergie et
de sentiment, tout sauf triste, les instruments, magnifiquement enregistrés, ont une sonorité
exceptionnelle, les interprètes sont tous excellents et s’accompagnent à merveille, les voix sont
sublimes et cette langue italienne de la Renaissance est un régal à entendre…
Le disque fait la part belle au compositeur Vincenzo Ruffo (1510-1587) et à son recueil Caprici in
musica a tre voci paru à Milan en 1564. On y trouve aussi plusieurs pièces issues du précieux
manuscrit dit de Castell’Arquato, riche collection de chansons, airs de danses, madrigaux, motets,
d’auteurs connus ou inconnus. Enfin quelques pièces de compositeurs français, comme Clément
Jannequin, Philippe Verdelot, Jacque Arcadelt.
On ne peut qu’être séduit par cette musique si pleine d’enthousiasme, à la fois populaire par son
inspiration et si raffinée, si savante dans son exécution. Les compositeurs de ce temps ont expérimenté
toutes sortes d’effets, de rythmes, de timbres, et se sont passionnés pour le déploiement de l’harmonie
et du contrepoint.
Pour nous autres, amateurs de harpes, un
précieux solo Ricercare in la, joué avec
beaucoup de finesse par Bérengère Sardin à
la harpe Renaissance (« gothique »).
Pour finir, une très belle phrase de Guillermo
Perez, extraite du livret qui accompagne le
disque :
« Les instruments et les voix sont in fine les
personnages d’un dialogue d’allers et retours dans
un univers du passé dont on ne peut apercevoir
aujourd’hui que la traînée de certains astres et
firmaments ».
https://www.alia-vox.com/en/
KANOUR NOZ
Chant: Elodie Jaffré - Harpe celtique: Awena Lucas - Contrebasse: Yann Le Bozec
Lumières: Sylvain Hervé - Son: Arnaud Lebreton
Conseils scéniques et artistiques: Sylvain Girault & Ronan Pellen
Production: SELAOU
Coproduction: AMZER NEVEZ, LE NOUVEAU PAVILLON, FESTIVAL DE CORNOUAILLE
Vidéos: https://www.youtube.com/watch?v=1IyMPyvBfIY
https://www.youtube.com/watch?v=mPFq3n9KXZE
Contact: [email protected] - 06 27 92 28 15
https://www.elodiejaffre.com - https://jaffrelucascontact.wixsite.com/site
Facebook: Kanour Noz
Kanour Noz fait un usage inhabituel de l’accompagnement musical, qui ne
reprend pas vraiment la mélodie mais double le chant d’un bruitage obsédant et
dramatique. Des bruits étranges s’échappent de la contrebasse, ostinato, cris,
grincements, soupirs...et la harpe celtique elle même semble se refuser à jouer
mais mouline obsessionnellement quelques motifs mélodiques pour rythmer les
paroles. La voix y gagne encore en relief.
Peu de passages où se développe vraiment le jeu instrumental, la musicalité
particulière de la langue bretonne occupe quasiment tout l’espace disponible.
La voix et le texte ! Le chant de la nuit et de la mer...
Il faut dire qu’ Élodie chante avec à la fois charme et puissance, et que cet
accompagnement atypique réussit à créer une parfaite continuité entre des
textes de provenance diverse.
Il y a un vrai contraste entre certaines de ces chansons, qui font partie d’un
répertoire traditionnel, et la musique, qui elle, ne l’est pas du tout...quasiment
rien de « celtique » au sens folklorique du terme, mais plutôt, par moments, des
échos de jazz, voire de funk, ou des échappées vers d’autres espaces sonores
dans une démarche résolument contemporaine.
Tout cela est très original et très efficace ! Passée la surprise du début, on se
prend au jeu.
Au fait, pour ceux qui, comme moi, n’en parlent pas un mot, la traduction, dans
le livret, des paroles en Breton, est vraiment bienvenue… ça serait dommage de
ne rien comprendre à de si beaux textes !
Ont participé à ce numéro :
Image de couverture :
"La muse Calliope enseignant la musique au jeune Orphée"
Alexandre Auguste Hirsch (1883-1912)
Musée du Périgord, Périgueux.