9791036908736 (1)
9791036908736 (1)
9791036908736 (1)
com
Retrouver ce titre sur Numilog.com
La boîte
à merveilles
roman
LA BOITE A MERVEILLES 1
Retrouver ce titre sur Numilog.com
Retrouver ce titre sur Numilog.com
Retrouver ce titre sur Numilog.com
Retrouver ce titre sur Numilog.com
LA BOITE
A MERVEILLES
Retrouver ce titre sur Numilog.com
DU MÊME AUTEUR
Le chapelet d'ambre
Ed. Julliard
Retrouver ce titre sur Numilog.com
LA BOITE
A MERVEILLES
roman
DE CET O U V R A G E
CHOISI PAR EMMANUEL ROBLÈS
POUR LA COLLECTION
MÉDITERRANÉE
IL A ÉTÉ TIRÉ 15 EXEMPLAIRES
SUR A L F A CELLUNAF
NUMÉROTÉS DE 1 A 15
DONT 5 HORS COMMERCE
CONSTITUANT L'ÉDITION
ORIGINALE.
avec des airs d'assassins, crier pour imiter la voix de leur père,
s'insulter pour imiter les voisins, commander pour imiter le
maître d'école.
Moi je ne voulais rien imiter, je voulais connaître.
Abdallah, l'épicier, me raconta les exploits d'un roi magnifique
qui vivait dans un pays de lumière, de fleurs et de parfums, par
delà les Mers des Ténèbres, par delà la Grande Muraille. Et je
désirais faire un pacte avec les puissances invisibles qui obéis-
saient aux sorcières afin qu'elles m'emmènent par delà les Mers
des Ténèbres et par delà la Grande Muraille, vivre dans ce
pays de lumière, de parfums et de fleurs.
Mon père me parlait du Paradis. Mais, pour y renaître, il fallait
d'abord mourir. Mon père ajoutait que se tuer était un grand
péché, un péché qui interdisait l'accès à ce royaume. Alors, je
n'avais qu'une solution : attendre ! Attendre de devenir un
homme, attendre de mourir pour renaître au bord du fleuve
Salsabil. Attendre ! C'est cela exister. A cette idée, je n'éprouvais
certainement aucune frayeur. Je me réveillais le matin, je faisais
ce qu'on me disait de faire. Le soir, le soleil disparaissait et je
revenais m'endormir pour recommencer le lendemain. Je savais
qu'une journée s'ajoutait à une autre, je savais que les jours fai-
saient des mois, que les mois devenaient des saisons, et les saisons
l'année. J'ai six ans, l'année prochaine j'en aurai sept et puis
huit, neuf et dix. A dix ans, on est presque un homme. A dix
ans, on parcourt seul tout le quartier, on discute avec les mar-
chands, on sait écrire, au moins son nom, on peut consulter une
voyante sur son avenir, apprendre des mots magiques, composer
des talismans.
En attendant, j'étais seul au milieu d'un grouillement de têtes
rasées, de nez humides, dans un vertige de vociférations de ver-
sets sacrés.
L'école était à la porte de Derb Noualla. Le fqih, un grand
maigre à barbe noire, dont les yeux lançaient constamment des
flammes de colère, habitait la rue Jiaf. Je connaissais cette rue.
Je savais qu'au fond d'un boyau noir et humide, s'ouvrait une
Retrouver ce titre sur Numilog.com
AHMED SEFRIOUI
Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au
sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.
Elle peut donc reproduire, au-delà du texte lui-même, des éléments propres à l’exemplaire
qui a servi à la numérisation.
Cette édition numérique a été fabriquée par la société FeniXX au format PDF.
Couverture :
Conception graphique ‒ Manon Lemaux
Typographie ‒ Linux Libertine & Biolinum, Licence OFL
*
La société FeniXX diffuse cette édition numérique en accord avec l’éditeur du livre original,
qui dispose d’une licence exclusive confiée par la Sofia
‒ Société Française des Intérêts des Auteurs de l’Écrit ‒
dans le cadre de la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012.