Le Prince Vert
Le Prince Vert
Le Prince Vert
Avec amour,
Ton fils
Note de l’auteur
1. Cette information n’a jamais été révélée auparavant. En fait, les récits de
cette réunion qui circulent multiplient les inexactitudes historiques concernant la
naissance du Hamas en tant qu’organisation. Wikipedia, par exemple, affirme à
tort que « le Hamas est créé en 1987 par cheikh Ahmed Yassin, Abdel Aziz al-
Rantissi et Mohammed Taha, tous trois issus de la branche palestinienne des
Frères musulmans au commencement de la première Intifada… » L’article ne
tombe juste que pour deux des sept fondateurs, et il se trompe d’un an dans la
chronologie. Voir en.wikipedia.org/wiki/Hamas (visité le 7 avril 2010).
Pour sa part, le site MidEastWeb prétend que « le Hamas a été créé aux
alentours de février 1988 pour instrumenter la participation des Frères
musulmans à la première Intifada. Les membres fondateurs du Hamas sont :
Ahmed Yassin, ’Abd al-Fattah Dukhan, Muhammed Shama’, Ibrahim al-Yazuri,
Issa al-Najjar, Salah Shehadeh (de Beit Hanoun) et ’Abd al-Aziz Rantisi. Le Dr
Mahmud Zahar est généralement cité au nombre des chefs originels. On trouve
aussi parmi les autres chefs : Cheikh Khalil Qawqa, Isa al-Ashar, Musa Abu
Marzuq, Ibrahim Ghusha, Khalid Mish’al ». C’est encore plus inexact que l’article
de Wikipedia. Voir mideastweb.org/hamashistory.htm (visité le 7 avril 2010).
4
La première Intifada
1987-1989
1. « Arafat’s Return : Unity Is “the Shield of Our People,” », New York Times,
2 juillet 1994.
9
À la recherche d’armes
hiver 1995-printemps 1996
*
Durant les premières années de l’Intifada Al-Aqsa, j’ai
accompagné mon père partout où il allait. En tant qu’aîné,
j’étais à la fois son protégé, son garde du corps, son
confident, son disciple et son ami. Et lui, pour moi,
représentait tout – l’exemple même de ce que doit être un
homme. Nous ne partagions manifestement plus la même
idéologie, mais je savais son cœur droit et ses motifs purs.
Son amour du peuple musulman et sa dévotion pour Allah
n’ont jamais faibli. Habité par le désir de voir les siens
trouver la paix, il a consacré son existence entière à cet
objectif.
Ce second soulèvement a eu pour théâtre principal la
Cisjordanie. Gaza a connu quelques manifestations, la mort
du jeune Mohammed al-Dura mettant le feu aux poudres. Le
Hamas s’est ensuite appliqué à propager le brasier jusqu’en
Cisjordanie.
Dans chaque village, chaque bourg, chaque ville, des
affrontements ont opposé la foule en colère aux soldats
israéliens. Le moindre barrage routier est devenu un champ
de bataille sanglant. On ne croisait plus une personne qui ne
vienne d’enterrer un ami proche ou un parent.
Pendant ce temps, les chefs de toutes les factions
palestiniennes – le gratin, les têtes d’affiche – rencontraient
quotidiennement Yasser Arafat pour la coordination
stratégique. Mon père représentait le Hamas, redevenu la
plus importante en taille et la plus influente des factions
palestiniennes. Lui, Marouane Barghouti et Arafat se
voyaient par ailleurs chaque semaine, en aparté. J’ai
plusieurs fois assisté à ces réunions privées.
Je méprisais Arafat et ce qu’il faisait aux gens que
j’aimais. Toutefois, dans ma position de taupe du Shin Bet, il
n’était évidemment pas prudent de laisser de tels
sentiments paraître. Lorsqu’un jour Arafat m’a donné un
baiser, je me suis instinctivement essuyé la joue. Arafat a
été manifestement vexé, et mon père, gêné, ne m’a plus
jamais emmené avec lui.
Les instigateurs de l’Intifada arrivaient invariablement
dans un cortège de voitures étrangères à soixante-dix mille
dollars bourrées de gardes du corps. Mon père, lui, n’est
jamais venu qu’au volant de son Audi bleu marine de 1987.
Et sans autre gorille que moi.
Ces réunions ont été le moteur de l’Intifada. Bien que
désormais tenu d’attendre dehors, j’apprenais toujours ce
qui s’y était dit jusque dans le moindre détail, car mon père
prenait des notes auxquelles j’avais ensuite accès et dont je
faisais des copies. Elles ne comportaient pas d’information
ultrasensible – l’identité des auteurs, la date ou le lieu d’une
opération militaire n’y figuraient jamais. Les chefs de
l’Intifada s’en tenaient à des indications générales laissant
juste entrevoir les grandes lignes d’une action – une attaque
à l’intérieur d’Israël, contre les habitants d’une implantation,
ou contre un barrage.
En revanche, ces notes comportaient bien la date des
manifestations. Si mon père appelait à un rassemblement
du Hamas pour le lendemain, 13 heures, au centre de
Ramallah, des messagers couraient en informer tous les
sympathisants. Et les soldats israéliens étaient au rendez-
vous. Inévitablement, des musulmans, des réfugiés et, trop
souvent, des écoliers y trouvaient la mort.
En fait, avant la seconde Intifada, le Hamas était
moribond. Mon père aurait alors dû l’abandonner à son sort.
Au lieu de cela, chaque jour, les populations de toutes les
nations arabes l’ont vu s’exprimer sur Al-Jazeera. Devenir le
visage public de l’Intifada lui a valu dans l’ensemble du
monde musulman une popularité et une exposition
étourdissantes, mais l’a aussi élevé au rang de grand
méchant parmi les méchants aux yeux d’Israël.
Pour autant, Hassan Yousef a su garder la tête froide.
Seule comptait pour lui l’humble satisfaction d’accomplir la
volonté d’Allah.
Un matin, j’ai lu dans les notes de mon père qu’une
manifestation se préparait. Le lendemain, je lui ai emboîté
le pas à la tête d’une foule tapageuse en marche vers un
barrage routier israélien. À deux cents mètres de l’objectif,
les meneurs ont quitté le cortège pour se mettre à l’abri, au
sommet d’une colline. Les autres – de jeunes hommes et
des écoliers – ont continué d’avancer et se sont mis à lancer
des pierres aux soldats lourdement armés, qui ont riposté
en tirant sur la foule.
Dans ce genre de situation, les balles de caoutchouc
peuvent tuer, notamment les plus vulnérables, les enfants.
À moins de quarante mètres, distance minimale prescrite
par le règlement de l’armée israélienne, elles deviennent
facilement mortelles.
Depuis notre observatoire sur la colline, nous avons vu
blessés et tués s’écrouler de toutes parts. Les soldats ont
même tiré sur les ambulances, visant aussi bien le
conducteur que les secouristes qui tentaient d’approcher les
blessés. C’était révoltant.
Bientôt, tout le monde s’est mis à lancer tout ce qui lui
tombait sous la main. Par milliers, les manifestants ont
poussé sur les barrières, cherchant à forcer le passage, avec
une seule pensée : atteindre l’implantation de Beit El en
anéantissant ce qui se trouverait sur le chemin, humains
compris. L’odeur du sang et la vision des parents et des
amis tombant sous ses yeux rendait la foule ivre de colère.
Les choses ne semblaient pouvoir se gâter davantage
lorsque les mille deux cents chevaux d’un tank Merkava se
sont fait entendre par-dessus la mêlée. Puis, soudain, la
déflagration du canon a fendu l’air.
C’était un tir de riposte aux hommes de l’Autorité
palestinienne, qui avaient ouvert le feu sur les soldats
israéliens. Comme le blindé approchait de notre position, les
gardes du corps ont récupéré leurs protégés pour les
emmener en lieu sûr. J’ai moi-même accompagné mon père
jusqu’à la voiture, évitant tant bien que mal de piétiner les
multiples restes humains épars. Nous avons enfin atteint le
véhicule, et filé jusqu’à l’hôpital de Ramallah, où déjà les lits
manquaient pour accueillir les blessés, les mourants et les
morts. Le Croissant-Rouge avait installé à l’extérieur un
avant-poste médicalisé, mais c’était encore largement
insuffisant.
Le sol et les murs de l’hôpital étaient maculés de sang, au
point que l’on glissait en circulant dans les couloirs. De
toutes parts, maris, pères, épouses, mères et enfants
hurlaient.
Curieusement, parmi tant de douleur et de rage, chacun
paraissait éprouver une grande reconnaissance envers les
dirigeants palestiniens venus comme mon père témoigner
de leur solidarité. C’était pourtant ces dirigeants
palestiniens qui les avaient envoyés au feu avec leurs
enfants, comme des chèvres à l’abattoir, avant de s’éclipser
pour observer le carnage à distance. Cela me donnait la
nausée plus que l’hémoglobine.
Encore n’était-ce là qu’une manifestation parmi d’autres.
Soir après soir, nous avons suivi à la télévision
l’interminable litanie. Dix tués dans telle ville. Cinq dans
telle autre. Vingt encore ailleurs.
J’ai vu le reportage consacré à un nommé Shada, qui
perçait un trou dans le mur d’un bâtiment quand la
manifestation est passée par là. L’artilleur d’un char
israélien a pris sa perceuse pour une arme. L’obus qu’il a
lancé a frappé Shada en pleine tête.
Mon père et moi nous sommes rendus chez le défunt, qui
laissait derrière lui une jeune et jolie épouse. Mais le pire
était à venir. Les chefs palestiniens venus réconforter la
veuve se sont mis à se disputer pour savoir lequel
prononcerait le prêche aux obsèques de Shada. Qui
s’occuperait de recevoir les pleureuses trois jours durant ?
Qui apporterait à manger à la famille ? Chacun cherchait à
revendiquer pour sa propre faction l’affiliation de Shada,
qu’il appelait « notre fils », et à prouver que sa chapelle
était plus active que les autres dans l’Intifada.
Les factions palestiniennes en étaient réduites à ce genre
de chamaillerie ridicule autour d’un mort. Et le plus souvent,
ce dernier n’avait absolument aucun lien avec le
mouvement. Il s’était juste laissé transporter par l’émotion
collective. Bien d’autres encore, comme Shada, ont tout
simplement eu le malheur de se trouver au mauvais endroit,
au mauvais moment.
Pendant ce temps, partout dans le monde, les
manifestants arabes brûlaient les drapeaux américain et
israélien, et injectaient des milliards de dollars dans les
territoires occupés pour écraser Israël. Au cours des trente
premiers mois de la seconde Intifada, Saddam Hussein a
versé 35 millions de dollars aux familles des martyrs
palestiniens – 10000 dollars pour la famille de tout
combattant mort en Israël, et 25000 pour celle de chaque
kamikaze. Bien des choses se diront au sujet de cette guerre
imbécile autour de lopins de terre, mais certainement pas
que la vie n’y avait pas de prix.
1. Leonard Cole, Terror : How Israël Has Coped and What America Can Learn,
Bloomington : Indiana University Press, 2007.
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La situation se complique
été 2001
abu – fils de
Accords d’Oslo – accords conclus en 1993 entre Israël et
l’Organisation de libération de la Palestine
adad – nombre
adhan – appel musulman à la prière, qui a lieu cinq fois par
jour
Al-Fatihah – première sourate (passage) du Coran, lue par
l’imam ou par un chef religieux
Al-Jazeera – chaîne arabe d’informations par satellite, basée
au Qatar
Allah – nom arabe de Dieu
Autorité palestinienne (AP) – constituée en 1994, selon les
termes des accords d’Oslo, en tant qu’organe de
gouvernement de la Cisjordanie et de Gaza
baklava – pâtisserie faite de plusieurs couches de pâte,
fourrée de noix pilées et sucrée au miel
Brigades des martyrs d’Al-Aqsa – groupe terroriste formé
pendant la deuxième Intifada à partir de plusieurs
groupes de résistance, qui se livre à des attentats-suicides
et à d’autres attaques contre des cibles israéliennes
Brigades Ezedeen Al-Qassam – branche militaire du Hamas
caliphat – direction politique islamique
chiites – deuxième plus grande branche religieuse de
l’islam, après les sunnites
charia – loi religieuse islamique
cheikh – ancien ou chef musulman
cocktail Molotov – bombe généralement formée d’une
bouteille remplie d’essence avec un chiffon en guise de
mèche, que l’on enflamme avant de la lancer contre une
cible
Conseil de la choura – dans l’islam, groupe de sept
décisionnaires
Coran – livre saint de l’islam
dinar – monnaie officielle de la Jordanie, utilisée dans toute
la Cisjordanie parallèlement au shekel israélien
djihad – signifie littéralement « lutte », mais est interprété
par les groupes islamiques militants comme un appel à la
lutte armée, et même au terrorisme
Djihad islamique – mouvement de résistance islamique en
Cisjordanie et à Gaza, figurant sur la liste des
organisations terroristes établie par les États-Unis, l’Union
européenne et d’autres
émir – mot arabe désignant un chef ou un commandant
Empire ottoman – empire turc qui dura
d’environ 1299 à 1923
Fatah – la plus grande faction politique de l’Organisation de
libération de la Palestine
fatwa – avis ou décret juridique concernant la loi islamique,
émis par un spécialiste du droit islamique
Force 17 – commando d’élite de Yasser Arafat
Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP) –
organisation laïque marxiste-léniniste opposée à
l’occupation israélienne de la Cisjordanie et de Gaza
Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) –
organisation de résistance marxiste-léniniste en
Cisjordanie et à Gaza
guerre des Six-Jours – courte guerre qui opposa
en 1967 Israël et l’Égypte, la Jordanie et la Syrie
hadith – traditions orales de l’islam
hadj – pèlerinage à la Mecque
Hamas – mouvement de résistance islamique de Cisjordanie
et de Gaza, figurant sur la liste des organisations
terroristes établie par les États-Unis, l’Union européenne
et d’autres
Hezbollah – organisation politique et paramilitaire islamique
établie au Liban
hijab – voile ou autre parure de tête porté par certaines
musulmanes
imam – chef islamique, généralement d’une mosquée
intifada – révolte ou soulèvement
jalsa – groupe d’études islamiques
kalachnikov – fusil d’assaut russe AK-47 ; inventé par Mikhaïl
Kalachnikov
Knesset – branche législative du gouvernement israélien
Ktzi’ot – camp-prison israélien dans le désert du Néguev où
Mosab a passé un certain temps
Kurdes – groupe ethnique dont la plupart des membres
vivent au Kurdistan, qui s’étend à la fois sur l’Iraq, l’Iran,
la Syrie et la Turquie
La Mecque – le plus grand lieu saint de l’islam, situé en
Arabie saoudite, où le prophète Mahomet a fondé sa
religion
Likoud – parti politique israélien de droite
maj’d – branche du Hamas chargée de la sécurité
Maskobiyeh – centre de détention israélien dans Jérusalem-
Ouest
Médine – le deuxième plus grand lieu saint de l’islam : site
de la sépulture de Mahomet en Arabie saoudite
Megiddo – camp de détention dans le nord d’Israël
Merkava – char de combat utilisé par l’armée israélienne
mi’var – à Megiddo, bloc où les détenus passaient un certain
temps avant de rejoindre la population du camp
minaret – haute tour d’une mosquée d’où un chef religieux
musulman appelle les fidèles à la prière
mont du Temple – dans la vieille Jérusalem, emplacement de
la mosquée Al-Aqsa et du dôme du Rocher, le plus vieux
bâtiment islamique du monde et pour les Juifs
emplacement des premier et deuxième Temples
mosquée – lieu de culte et de prière musulman
mosquée Al-Aqsa – troisième grand lieu saint de l’islam où,
selon les musulmans, a eu lieu l’ascension de Mahomet ;
située sur le mont du Temple, le plus grand lieu saint des
Juifs, où se trouverait l’emplacement des temples juifs
antiques
Mossad – service de renseignement étranger d’Israël,
comparable à la CIA
Munkar et Nakir – anges qui, croit-on, torturent les morts
opération Bouclier défensif – grande opération militaire
lancée par l’armée israélienne pendant la deuxième
Intifada
Organisation de libération de la Palestine (OLP) –
organisation politique et de résistance, dirigée par Yasser
Arafat de 1969 à 2004
Parti travailliste – parti politique israélien de gauche
socialiste/ sioniste
pont Allenby – pont sur le Jourdain entre Jéricho et la
Jordanie ; construit à l’origine par le général britannique
Edmund Allenby en 1918
rak’ah – ensemble de prières et de postures islamiques
Ramadan – mois de jeûne destiné à commémorer la
révélation du Coran à Mahomet
sawa’ed – agents de la branche de sécurité du Hamas dans
les camps de détention israéliens ; ils jetaient des balles
contenant des messages d’une section à une autre
Scud – missile balistique mis au point par l’Union soviétique
pendant la guerre froide
Septembre noir – affrontement sanglant entre le
gouvernement jordanien et les organisations
palestiniennes en septembre 1970
shaweesh – prisonnier choisi pour représenter les autres
détenus auprès de l’administration pénitentiaire
israélienne et bénéficiant d’un régime de faveur
Shin Bet – service de renseignement intérieur israélien,
comparable au FBI
shoter – mot hébreu désignant un gardien de prison ou un
policier
sourate – chapitre du Coran
sunnites – la plus grande branche religieuse de l’islam
territoires occupés – Cisjordanie, Gaza et plateau du Golan
wudu – purification rituelle islamique
Chronologie
Note de l’auteur
Introduction
7. Radicalisation
Épilogue
Conclusion
Les acteurs
Glossaire
Chronologie
9, rue du Cherche-Midi, 75278 Paris cedex 06
www.denoel.fr
Les traductions de la Bible sont extraites de la Traduction
œcuménique
de la Bible (© Société biblique française / Éditions du Cerf).
Titre original :
Son of Hamas
Éditeur original :
SaltRiver an imprint of Tyndale House Publishers, 2009.
© 2010 by Mosab Hassan Yousef
Et pour la traduction française :
© Éditions Denoël, 2010.
De 1997 à 2007 Mosab HassanYousef était le « Prince vert ».
C’est sous ce nom de code qu’il renseignait la Sécurité
intérieure israélienne, le Shin Bet, tout en militant au sein
du Hamas, l’une des organisations palestiniennes les plus
radicales.
Arrêté au sortir de l’adolescence par l’armée israélienne, il
bascule lorsqu’en prison il est confronté à la barbarie dont
font preuve les membres du Hamas envers les autres
prisonniers palestiniens. À sa libération, mettant
constamment sa vie en danger, il devient la pièce maîtresse
des services secrets israéliens au sein de l’organisation
cofondée par son père, un informateur si précieux que son
existence n’est connue que d’une poignée de hauts
responsables de l’État hébreu.
Agent double au cœur de la poudrière du Proche-Orient,
Mosab Hassan Yousef a vécu au plus près, et des deux
côtés, les événements de la seconde Intifada. Il livre ici un
témoignage inédit sur la répression dans les territoires
occupés, la guerre civile qui oppose depuis 1993 les
différentes factions palestiniennes, le fonctionnement du
Shin Bet et l’organisation des attentats-suicides par les
terroristes du Hamas.
Si Mosab Hassan Yousef est allé jusqu’à rompre avec ses
proches, son peuple et son identité, c’est d’abord pour
entraver la spirale infernale des attentats et des
représailles. Jamais il n’a touché d’argent en échange de ses
informations et son seul but a toujours été de sauver des
vies dans les deux camps – la liste des attentats qu’il a aidé
à déjouer, parfois au dernier moment, est là pour le prouver.
Document exceptionnel à l’image des Mémoires des plus
grands espions, Le Prince vert nous plonge dans le quotidien
du peuple palestinien entre désir de paix et sanctification du
martyre.
Mosab Hassan Yousef a aujourd’hui trente-deux ans
et vit en Californie.
Ron Brackin est journaliste.
Cette édition électronique du livre Le Prince vert de Mosab Hassan Yousef a été
réalisée le 28 octobre 2010 par les Éditions Denoël.
Elle repose sur l'édition papier du même ouvrage, imprimé par CPI Firmin Didot
(ISBN : 9782207109182)
Code Sodis : N44760 - ISBN : 9782207109199
176778
août 2010